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BILAN DE LA MISSION DE MICHEL LAURENT EN NOUVELLE-CALEDONIE

Nouméa, le 2 juillet 2013

Le président de l’IRD, Michel Laurent, en Nouvelle-Calédonie : une mission sous le signe de la coopération, du transfert et de la valorisation scientifique

Michel Laurent, Président de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), était en mission en Nouvelle-Calédonie du 18 au 20 juin 2013. Parmi les points forts de sa visite, il a signé l’accord cadre entre l’IRD et la Province Nord, et ouvert le séminaire sur la recherche scientifique dans cette province, qui s'est tenu du 19 au 21 juin à l’hôtel Näcètii (Tiéti), à Pwêêdi Wiimîâ (Poindimié). Cette mission a été aussi l’occasion de préciser le partenariat entre l’IRD et l’Adécal pour la création de l'incubateur d'entreprises innovantes sur le campus de l'Anse Vata. Enfin Michel Laurent a inauguré l’exposition « L’eau au cœur de la science » dans le hall du centre IRD de Nouméa et initié la célébration des 50 ans de l’herbier du centre IRD de Nouméa.

Soutenir le rééquilibrage des recherches scientifiques en Province Nord

Présent depuis 1946 en Nouvelle-Calédonie, l’IRD a été le témoin des nombreuses mutations du pays et dispose d’une production scientifique unique et riche sur le territoire. Les recherches de l’Institut visent à répondre aux besoins de gouvernance locale, aux questions sociétales et aux enjeux environnementaux spécifiques à la Nouvelle-Calédonie, tout en inscrivant l’archipel dans les problématiques mondiales comme le réchauffement climatique, la sécurité alimentaire, la préservation de la biodiversité marine ou terrestre.

En Province Nord, les champs de recherche de l’IRD couvrent de nombreuses thématiques : géologie des écosystèmes miniers – le massif de Koniambo en particulier –, études des bassins versants, géochimie des métaux lourds comme le nickel, le chrome ou le fer, mais aussi études des habitats lagonaires, des ressources halieutiques (bénitiers, poissons), préservation des milieux terrestres comme la forêt sèche. Actuellement, 14 doctorants formés au sein des 15 équipes scientifiques basées au centre IRD de Nouméa ont des sujets d’étude concernant la Province Nord. Quatre observatoires internationaux de l’Institut impliquent des missions de terrain dans cette province sur des thématiques liées aux mangroves, aux récifs coralliens, aux ressources marines et terrestres. La Province Nord est également couverte par le réseau de surveillance sismologique de l’Institut pour la Nouvelle-Calédonie et sa région.

L’IRD et la Province Nord partagent donc des préoccupations et des objectifs communs en matière de recherche pour le développement. Ainsi, la Province Nord finance plusieurs projets de recherche. Un accord cadre de coopération scientifique et technique visant à faciliter et renforcer ces partenariats, a été signé par Michel Laurent, président de l’IRD et Paul Néaoutyine, Président de la Province Nord, mardi 19 juin à 19h, à l’hôtel Näcètii (Tiéti), à Pwêêdi Wiimîâ (Poindimié).

L’accord cadre pose les principes de coopération, de concertation et d’échange d’informations, de promotion et de suivi des activités de recherche, de formation, d’expertise et d’information scientifique menées en partenariat entre les deux parties. Les thématiques scientifiques ciblées en premier lieu concernent la biodiversité – marine et terrestre – ainsi que les sciences humaines et sociales. Il s’agit notamment d’améliorer la connaissance et la gestion des espèces et des milieux, d’étudier les espèces invasives, de valoriser la biodiversité et les services écosystémiques.

De gauche à droite : Gilles Fédière, directeur du centre de Nouméa, Michel Laurent, président de l'IRD, Paul Néaoutyine,

président de la province Nord, et Laurent Lebrun, son secrétaire général. (c) IRD / M. Vilayleck -

Engager une réflexion prospective sur la Recherche en Province Nord

Une des premières illustrations concrètes de cet accord cadre a résidé en l’organisation conjointe du séminaire de réflexion prospective : « Quelles recherches scientifiques en Province Nord ?», qui s'est tenu du 19 au 21 juin à l’hôtel Näcètii (Tiéti), à Pwêêdi Wiimîâ (Poindimié).

Ce séminaire, organisé avec le soutien de la société XStrata et en association étroite avec l’ensemble des organismes de recherche scientifique présents en Nouvelle-Calédonie, a rassemblé environ 80 participants, dont une cinquantaine de scientifiques. « Recherche et développement sont deux concepts intimement liés », a déclaré en préambule de son allocution Paul Néaoutyine, président de la province Nord, à la session d’ouverture. Dans un pays où les enjeux environnementaux, les questions sociétales et les défis économiques sont prégnants, comment ancrer les efforts de recherche dans les politiques publiques locales ? Comment entreprendre des recherches qui répondent au mieux aux besoins et aux attentes des collectivités ? Ce fut tout l’enjeu des échanges, dont l'objectif, a rappelé par Michel Laurent, président de l’IRD, était de maintenir « la boucle vertueuse du dialogue sciences / sociétés ».

Session d'ouverture du séminaire en province Nord. Sur la tribune, de gauche à droite : Pierre Labrosse, chargé de mission auprès du haut-commissaire pour la recherche et la technologie, Gilles Fédière, directeur du centre de Nouméa, Paul Néaoutyine, président de la province Nord, Michel Laurent, président de l'IRD et Michel Sallenave, Commissaire délégué à la province Nord. (c) IRD / T. Potiaroa

Session d'ouverture du séminaire en province Nord. (c) IRD / M. Vilayleck

Photo des participants au séminaire. (c) IRD / T. Potiaroa

De gauche à droite : Georges De Noni, Michel Laurent, Paul Néoutyine, Gilles Fédière et Bernard Dreyfus

Encourager en Nouvelle-Calédonie la valorisation scientifique par l’innovation

La mission du président de l’IRD a été également consacrée à la valorisation de la recherche en Nouvelle-Calédonie à l’occasion d’une rencontre avec l’Agence de développement économique de la Nouvelle-Calédonie (ADECAL). L’ADECAL porte, en partenariat avec l’IRD un incubateur d’entreprises innovantes, qui permet aux jeunes entrepreneurs de bénéficier d'un accompagnement (économique, financier, technologique, administratif) pour mener à bien leur projet. Dans ce cadre, le centre IRD de Nouméa met à disposition de l’ADECAL un espace de 100 m².

Signature de l'avenant de la convention IRD / Adecal pour l'incubateur d'entreprises innovantes. De gauche à droite : Pierre Labrosse, Doriane Sanchez, chargée de mission Adecal, Damien Yeiwene, président de l'Adecal, Michel Laurent, Bernard Dreyfus et Gilles Fédière

L’innovation et la valorisation de la recherche en Nouvelle-Calédonie est une préoccupation du CVT « Valorisation Sud » créé il y a juste un an. Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), l’Institut Pasteur, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et les quatre universités d’outre-mer - La Réunion, Antilles-Guyane, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française - se sont en effet associés pour valoriser la recherche française en faveur du développement des pays du Sud et des territoires d’Outre-mer, en créant le Consortium de valorisation thématique (CVT) "Valorisation Sud".

Structure inter-établissements labellisée dans le cadre des Investissements d’avenir, le CVT est doté de 9 millions d’euros sur 10 ans et coordonné par l’Agence inter-établissements de recherche pour le développement (AIRD). "Valorisation Sud" a pour objectif de dynamiser le transfert vers le monde économique de technologies et savoir-faire adaptés aux pays en développement, régions tropicales et équatoriales. Dans les territoires d’Outre-mer notamment, il contribuera à la mise en œuvre d’une stratégie de recherche et d’innovation dans la continuité de la démarche StratOM initiée par le ministère de la Recherche, visant à renforcer le dynamisme économique de ces territoires.

Restituer les savoirs et les rendre accessibles

Au cours de sa mission en Nouvelle-Calédonie, Michel Laurent a également inauguré l’exposition L’eau au cœur de la science, mardi 19 juin à 10h, au centre IRD de Nouméa.

Inauguration de l'exposition "L'eau au coeur de la science" dans le hall du centre IRD de Nouméa. (c) IRD / M. Vilayleck

Inauguration de l'exposition "L'eau au coeur de la science" dans le hall du centre IRD de Nouméa. (c) IRD / M. Vilayleck

La question de l’eau constitue l’un des défis majeurs du XXIe siècle. Abondante sur Terre, mais inégalement répartie, cette ressource est aujourd’hui menacée par le changement climatique et des risques de surexploitation. Améliorer l’accès à l’eau, qui souffre encore de criantes inégalités, est inscrit parmi les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Du lac Tchad au Mékong, du bassin méditerranéen aux vallées andines, l’exposition L’eau au cœur de la science présente des grands chantiers de la recherche française dans le domaine de l’eau. Richement illustrée et pédagogique, elle conduit à mieux comprendre le rôle essentiel de la recherche pour une gestion durable de l’eau, ressource vitale et essentielle au développement.

L’exposition a été présentée pour la première fois en France, à l’Unesco (en février 2013), à lors du lancement de l’Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau. A cette occasion, elle sera présentée dans près d’une quarantaine de pays, en Europe, en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie.

Autre forme de restitution des savoirs, l’herbier du centre IRD de Nouméa fête ses cinquante ans

Créé en 1963, l'herbier du centre IRD de Nouméa est un herbier régional, occupant une superficie de 85 m² dédié aux collections. L’herbier IRD de Nouméa (NOU) compte aujourd’hui près de 80.000 échantillons, dont 760 isotypes (double du spécimen de référence à partir duquel une espèce a été décrite). 90 % des échantillons appartiennent à la flore de la Nouvelle-Calédonie, les autres spécimens provenant d’autres régions du Pacifique (Vanuatu, Wallis & Futuna, Fidji, etc.). Les informations sont informatisées dans la base de données Virot, et également accesssibles sur le site internet www.botanique.nc

Visite de l'herbier du centre. (c) IRD / J.M. Boré

Visite de l'herbier du centre. (c) IRD / J.M. Boré. Michel Laurent s'est vu remettre un fascicule par François Tessereau, sur les travaux de son grand-père, André Guillaumin (1885-1973), célèbre botaniste, professeur au MNHN, spécialiste de la flore calédonienne.

Une surprise pour Michel Laurent : un portrait à l'endre par Michèle Magat, dessinatrice du laboratoire de botanique et d'écologie végétale appliquées. (c) IRD / M. Vilayleck