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TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES François Dupuis, vice-président et économiste en chef Carine Bergevin-Chammah, économiste Mathieu D’Anjou, économiste principal Desjardins, Études économiques : 514-281-2336 ou 1 866-866-7000, poste 5552336 [email protected] desjardins.com/economie NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement des caisses Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. Copyright © 2018, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés. TABLE DES MATIÈRES Éditorial ............................................................. 1 Énergie .............................................................. 2 Métaux de base ................................................. 4 Métaux précieux ................................................ 6 Autres matières premières ................................. 7 Tableaux ............................................................ 8 Le prix des matières premières affiche généralement une tendance haussière depuis notre dernier Tendances des matières premières, poussée principalement par l’énergie (graphique 1). Les surplus sur le marché pétrolier qui se sont effacés ainsi que les craintes concernant l’offre ont propulsé les prix près des niveaux de 2014. Les métaux industriels, de leur côté, n’affichent pas de tendance claire malgré la forte croissance économique mondiale. La remontée du dollar américain et des taux obligataires a certainement affecté les prix des métaux industriels et précieux. L’intensification des tensions géopolitiques a également amené une plus grande volatilité sur le marché des matières premières. De plus, des sécheresses chez certains grands producteurs de céréales ont abaissé les prévisions de récoltes. Ces facteurs ont amené les différentes composantes des matières premières à suivre des parcours divergents. Outre cette instabilité, une croissance vigoureuse de l’économie mondiale demeure anticipée, ce qui devrait soutenir les prix des matières premières (graphique 2). Il faut toutefois prendre en considération que certains facteurs géopolitiques qui gonflent actuellement les prix pourraient s’apaiser et que les producteurs pourraient être incités à augmenter leur production face aux prix élevés. Ces éléments pourraient éventuellement freiner la progression des prix des matières premières. François Dupuis, vice-président et économiste en chef Carine Bergevin-Chammah, économiste Le pétrole vole la vedette ÉTUDES ÉCONOMIQUES | 29 MAI 2018 GRAPHIQUE 1 Les prix de l’énergie se démarquent des prix des autres matières premières Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Indice Bloomberg Commodity et ses composantes Janv. 2018 = 100 75 80 85 90 95 100 105 110 115 JANV. AVR. JUIL. OCT. JANV. AVR. Indice Énergie Métaux industriels Métaux précieux 2017 2018 GRAPHIQUE 2 Une économie mondiale vigoureuse va normalement de pair avec des prix élevés pour les métaux industriels Variation annuelle en % -100 -80 -60 -40 -20 0 20 40 60 80 100 -15 -12 -9 -6 -3 0 3 6 9 12 15 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 Production industrielle mondiale (gauche) LMEX (droite) Variation annuelle en % LMEX : London Metal Exchange Index Sources : CPB - Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis, Datastream et Desjardins, Études économiques GAGNANT DU TITRE DU MEILLEUR PRÉVISIONNISTE - CANADA #1 BEST OVERALL FORECASTER - CANADA

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TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

François Dupuis, vice-président et économiste en chef • Carine Bergevin-Chammah, économiste • Mathieu D’Anjou, économiste principal

Desjardins, Études économiques : 514-281-2336 ou 1 866-866-7000, poste 5552336 • [email protected] • desjardins.com/economie

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement des caisses Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. Copyright © 2018, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés.

TABLE DES MATIÈRESÉditorial ............................................................. 1Énergie .............................................................. 2

Métaux de base ................................................. 4Métaux précieux ................................................ 6

Autres matières premières ................................. 7Tableaux ............................................................ 8

Le prix des matières premières affiche généralement une tendance haussière depuis notre dernier Tendances des matières premières, poussée principalement par l’énergie (graphique 1). Les surplus sur le marché pétrolier qui se sont effacés ainsi que les craintes concernant l’offre ont propulsé les prix près des niveaux de 2014. Les métaux industriels, de leur côté, n’affichent pas de tendance claire malgré la forte croissance économique mondiale. La remontée du dollar américain et des taux obligataires a certainement affecté les prix des métaux industriels et précieux. L’intensification des tensions géopolitiques a également amené une plus grande volatilité sur le marché des matières premières. De plus, des sécheresses chez certains grands producteurs de céréales ont abaissé les prévisions de récoltes. Ces facteurs ont amené les différentes composantes des matières premières à suivre des parcours divergents.

Outre cette instabilité, une croissance vigoureuse de l’économie mondiale demeure anticipée, ce qui devrait soutenir les prix des matières premières (graphique 2). Il faut toutefois prendre en considération que certains facteurs géopolitiques qui gonflent actuellement les prix pourraient s’apaiser et que les producteurs pourraient être incités à augmenter leur production face aux prix élevés. Ces éléments pourraient éventuellement freiner la progression des prix des matières premières.

François Dupuis, vice-président et économiste en chef

Carine Bergevin-Chammah, économiste

Le pétrole vole la vedette

ÉTUDES ÉCONOMIQUES | 29 MAI 2018

GRAPHIQUE 1 Les prix de l’énergie se démarquent des prix des autres matières premières

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

Indice Bloomberg Commodity et ses composantes

Janv. 2018 = 100

75

80

85

90

95

100

105

110

115

JANV. AVR. JUIL. OCT. JANV. AVR.

Indice Énergie Métaux industriels Métaux précieux

2017 2018

GRAPHIQUE 2 Une économie mondiale vigoureuse va normalement de pair avec des prix élevés pour les métaux industriels

Variation annuelle en %

-100-80-60-40-20020406080100

-15-12-9-6-30369

1215

2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017

Production industrielle mondiale (gauche) LMEX (droite)

Variation annuelle en %

LMEX : London Metal Exchange Index Sources : CPB - Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis, Datastream et Desjardins, Études économiques

GAGNANT DU TITRE DU MEILLEUR PRÉVISIONNISTE - CANADA

#1 BEST OVERALLFORECASTER - CANADA

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ÉTUDES ÉCONOMIQUES

2MAI 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

PÉTROLE

Les cours pétroliers ont augmenté significativement, atteignant leur niveau de 2014. Le baril de WTI se situait dernièrement autour de 70 $ US et celui du Brent était près de 80 $ US. On remarque également que l’écart entre le prix du WTI et du WCS (Western Canadian Select) s’est aminci, indiquant que la congestion du transport du pétrole au Canada a diminué (graphique 3). Il reste à voir si cela sera durable. L’écart entre le prix du baril WTI et du Brent s’est toutefois récemment agrandi en raison des embouteillages dans le bassin Permien.

Plusieurs facteurs ont influencé la remontée des cours pétroliers. Tout d’abord, l’OPEP et d’autres grands producteurs de pétrole ont jusqu’à aujourd’hui respecté leur objectif de production pétrolière. Les problèmes au Venezuela ont même maintenu la production des pays de l’OPEP sous leur cible, alors que le pays produit en ce moment 550 000 barils par jour de moins que ce qui lui est alloué. Cette contraction de l’offre a contribué à la réduction considérable des inventaires commerciaux. La production américaine, qui continue d’augmenter, n’a pas été suffisante pour compenser les coupures de l’OPEP. Les inventaires de l’Organisation de coopération et de développements économiques (OCDE) sont alors tombés sous leur moyenne

de cinq ans (graphique 4). Malgré que cette moyenne soit gonflée par le haut niveau des stocks de ces dernières années, le niveau absolu affiche également une importante baisse. L’OPEP désire pour le moment poursuivre l’entente et affirme cibler l’équilibre du marché. Toutefois, la Russie et l’Arabie saoudite ont récemment exprimé qu’elles seraient prêtes à augmenter leur production afin d’assurer un approvisionnement adéquat. Cela a fait redescendre les prix du pétrole.

À cette restriction de l’offre s’ajoutent des conflits géopolitiques. La crise au Venezuela ne semble pas s’atténuer, ce qui limite sa production et ses exportations de pétrole. PDVSA (Petróleos de Venezuela, S.A.), la compagnie pétrolière nationale, fait également face à des poursuites judiciaires alors qu’elle a manqué plusieurs paiements à ses fournisseurs et exproprié des projets pétroliers dans le passé. Elle a d’ailleurs perdu une de ces poursuites et doit maintenant 2 G$ US à une compagnie pétrolière étrangère. De nouvelles sanctions contre le Venezuela ont aussi été annoncées par les États-Unis le 21 mai dernier en réponse aux élections controversées. Ces récents développements ne devraient qu’affaiblir davantage la production et les exportations de pétrole du Venezuela. De plus, les États-Unis se sont récemment retirés de l’accord nucléaire

ÉnergieLes prix du pétrole brut atteignent leur niveau de 2014

PRÉVISIONSL’incertitude s’est installée sur le marché pétrolier avec le retour des sanctions américaines en Iran et le manque de transparence des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) quant à l’évolution de leur production de pétrole. Il demeure que les pays de l’OPEP et la Russie semblent vouloir compenser une partie des pertes possibles due aux sanctions, ce qui nous amène à prévoir un retour à l’équilibre avec un prix moyen de 67 $ US le baril de pétrole WTI (West Texas Intermediate) en 2018. Le Venezuela et l’Iran représentent cependant des risques haussiers. Le faible prix du gaz naturel, malgré les stocks plus restreints, nous amène à revoir nos prévisions légèrement à la baisse.

GRAPHIQUE 3 Le prix du pétrole canadien rattrape le terrain perdu avec le WTI et le Brent

WTI : West Texas Intermediate; WCS : Western Canadian Select Sources : Datastream, Bloomberg et Desjardins, Études économiques

Prix du pétrole

$ US/baril

0

20

40

60

80

100

120

2013 2014 2015 2016 2017 2018

WTI Brent WCS

GRAPHIQUE 4 Les stocks commerciaux de pétrole brut diminuent rapidement

Données de l’OCDE

2 500

2 600

2 700

2 800

2 900

3 000

3 100

3 200

-200

-100

0

100

200

300

400

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Écart de la moyenne de cinq ans (gauche) Stock commercial de pétrole brut (droite)

En millions de barils En millions de barils

OCDE : Organisation de coopération et de développements économiques Sources : Energy Information Administration et Desjardins, Études économiques

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3MAI 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

ÉTUDES ÉCONOMIQUES

avec l’Iran et réimposeront des sanctions, ce qui devrait limiter les exportations pétrolières de l’Iran. L’Union européenne résiste présentement à cette décision et tente de la contourner. L’Iran pourrait possiblement continuer d’exporter vers d’autres pays comme la Chine et l’Inde. Il n’est donc pas évident d’évaluer l’effet de ces sanctions sur la production iranienne. Il demeure toutefois que celle-ci risque de diminuer. Quelques pays de l’OPEP, particulièrement l’Arabie saoudite, semblent prêts à compenser une baisse de la production iranienne. Il reste malgré tout un risque haussier important sur les prix du pétrole.

Simultanément, la demande de pétrole demeure vigoureuse. Les importations chinoises au premier trimestre de 2018 ont d’ailleurs connu une augmentation de 7 % et représentaient un niveau record. À l’échelle mondiale, la croissance des grandes économies reste forte, malgré certains légers ralentissements. Étant donné les bonnes perspectives économiques pour 2018 et 2019, la consommation de pétrole devrait se maintenir vigoureuse et continuer de faire pression sur les prix. Toutefois, l’allègement des tensions géopolitiques et une compensation des déficits d’offre par les membres de l’OPEP auraient un effet contraire. En somme, nous entrevoyons que les pressions haussières devraient s’atténuer, alors que le marché retrouvera son équilibre. La moyenne annuelle pour le baril de WTI pourrait se retrouver autour de 67 $ US en 2018.

ESSENCE

L’augmentation du prix du pétrole a fait pression sur le prix de l’essence aux États-Unis, qui a augmenté de plus de 10 % depuis les deux derniers mois (graphique 5). La hausse importante pourrait avoir un impact négatif sur le portefeuille des ménages, et donc sur leur consommation. Le prix à la pompe s’affiche maintenant au-dessus de 2,90 $ US le gallon. Il pourrait se stabiliser si le marché pétrolier retournait à l’équilibre.

GAZ NATUREL

Les stocks de gaz naturel évoluent nettement sous leur moyenne de cinq ans (graphique 6), bien que la production ait maintenu son rythme élevé. Ceci indique une demande soutenue. Le faible niveau des stocks aurait normalement fait monter davantage les prix. L’inertie de ceux-ci semble indiquer que le marché ne s’inquiète pas de l’approvisionnement, alors que la production importante de pétrole aux États‑Unis gonfle aussi la production de gaz naturel. La capacité de transport insuffisante des gazoducs a également influencé les prix du gaz naturel, entre autres en faisant chuter certains prix régionaux encore plus bas. Le prix du contrat à terme avoisinait 2,90 $ US/MBTU (Million British Thermal Units) (graphique 7), surpassant à peine sa moyenne de 200 jours. Une augmentation de la production et le début de la saison de constitution des stocks laissent entrevoir un prix relativement faible jusqu’à la fin de l’année.

GRAPHIQUE 7 Le prix du gaz naturel n’a pas réagi au faible niveau des stocks

MMBTU : Million British Thermal Unit Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/MMBTU

1

2

3

4

5

6

7

8

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Gaz naturel Moyenne 200 jours

GRAPHIQUE 6 Les stocks de gaz naturel évoluent nettement sous leur moyenne des cinq dernières années

* De 2013 à 2017. Sources : Energy Information Administration et Desjardins, Études économiques

En milliards de pieds cubes

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

4 000

4 500

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Moyenne* Stocks

Maximum*

Minimum*

GRAPHIQUE 5 La poussée des prix du pétrole brut a fait grimper le prix de l’essence

* Moyenne du prix du WTI (West Texas Intermediate) et du Brent. Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/baril

1,50

1,75

2,00

2,25

2,50

2,75

3,00

253035404550556065707580

2015 2016 2017 2018

Prix du pétrole brut* (gauche)Prix de l'essence aux États-Unis (droite)

$ US/gallon

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ÉTUDES ÉCONOMIQUES

4MAI 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

Les prix des principaux métaux du LME ont suivi des tendances divergentes. D’une part, la remontée des taux obligataires et du dollar américain a amené les investisseurs à se déplacer des métaux industriels vers d’autres actifs. D’autre part, l’incertitude entourant les disputes commerciales et les sanctions a influencé les prix, particulièrement celui de l’aluminium. Un métal plus secondaire a vu son prix a presque quadruplé depuis 2016. Le cobalt a largement grandi en popularité en raison de la croissance du marché des véhicules électriques, tel que mentionné dans notre édition de Nouvelles économiques publiée le 16 mai (graphique 8). Cette hausse pourrait inciter des compagnies minières à investir dans les mines de cuivre et de nickel, puisque c’est principalement de celles-ci qu’est extrait le cobalt. L’indice de prix LME n’a pas connu de trajectoire claire malgré la bonne performance économique mondiale et affiche en ce moment une perte d’environ 2,4 % depuis le début de 2018 (graphique 9). Il s’affichait toutefois autour de 3 330, un niveau qui demeure élevé. Les stocks des six principaux métaux restent bas, malgré une certaine remontée. Nonobstant les incertitudes qui affectent le marché, les prévisions de croissance économique mondiale demeurent vigoureuses et nous font anticiper une forte demande pour les métaux industriels. Ainsi, l’indice du LME devrait suivre une légère tendance haussière cette année.

ALUMINIUM

Le 6 avril dernier, les États-Unis ont annoncé des sanctions contre la Russie, ciblant entre autres United Company Rusal, une entreprise productrice d’aluminium. La crainte d’un déficit important d’aluminium venant de ces sanctions a fait exploser le prix de l’aluminium, qui a atteint un sommet de 2 540 $ US la tonne métrique. Après un assouplissement des sanctions, le prix s’est atténué, mais demeure élevé à près de 2 250 $ US la tonne métrique (graphique 10 à la page 5). Les tensions sur le marché de l’aluminium persistent alors que la Chine et le Japon sont encore affectés par les tarifs sur l’aluminium et l’acier introduits plus tôt cette année et que l’échéance de l’exemption de ces tarifs pour les autres pays approche. Les États-Unis ont d’ailleurs exigé que l’Union européenne réduise ses exportations d’aluminium et d’acier aux États-Unis de 10 % du niveau de 2017. L’incertitude persistante entourant l’aluminium et la demande soutenue pour ce métal ont maintenu son prix élevé. Étant donné son niveau déjà relativement haut, le prix risque de demeurer assez stable, mais des nouvelles concernant les disputes commerciales ou les sanctions pourraient continuer d’induire de grandes fluctuations.

Métaux de baseLes tendances diffèrent

PRÉVISIONSUne croissance économique mondiale vigoureuse anticipée en 2018 devrait être synonyme d’une montée des prix des métaux industriels. Des risques concernant les disputes commerciales qui ne sont pas encore résolues pourraient avoir un effet négatif sur les prix, dans certains cas, en réduisant les échanges commerciaux entre les pays, ou un effet positif dans d’autres cas, en limitant l’offre. Ces enjeux restent donc à suivre. Pour l’ensemble de l’année, nous prévoyons une moyenne de 3 400 pour l’indice LME (London Metal Exchange) des prix des métaux industriels.

GRAPHIQUE 9 Le prix des métaux industriels n’affiche pas de tendance claire depuis le début de l’année

LMEX : London Metal Exchange Index Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

Indice

5001 5002 5003 5004 5005 5006 5007 5008 500

5001 0001 5002 0002 5003 0003 5004 0004 5005 000

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018

Indice LMEX (gauche) Stocks des six principaux métaux (droite)

En milliers de tonnes

GRAPHIQUE 8 Le prix du cobalt augmente beaucoup plus rapidement que les autres métaux industriels

Sources : London Metal Exchange, Bloomberg et Desjardins, Études économiques

Janv. 2016 = 100

50

100

150

200

250

300

350

400

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Cobalt Nickel Aluminium

Indice des prix

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5MAI 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

ÉTUDES ÉCONOMIQUES

CUIVRE

Le prix du cuivre n’affiche pas de tendance claire. La récente baisse des stocks recensés par le LME ne semble pas avoir eu d’effet sur le prix, ce qui laisse penser que le marché n’estime pas qu’elle reflète une véritable pénurie (graphique 11). La hausse du dollar américain et des taux obligataires a certainement aussi pesé sur le prix du cuivre. Ayant commencé l’année sur une note vigoureuse, le cuivre est maintenant en terrain négatif avec une perte d’un peu plus de 4 % depuis le début de 2018. Il maintient cependant une croissance importante par rapport à l’année dernière. Le marché paraît relativement équilibré en ce moment et rien ne semble indiquer que cela pourrait changer à court terme.

NICKEL

Le prix du nickel affiche une tendance haussière depuis la mi-2017 et se place au-dessus de 14 500 $ US la tonne métrique, soit un gain de plus de 17 % depuis le début de janvier 2018 (graphique 12). La baisse importante des stocks semble appuyer cette progression. Ils ont maintenant rejoint leur niveau de juin 2014 où le prix était 5 000 $ US plus élevé. La forte demande anticipée pour 2018 et 2019 pourrait amener une poursuite de la contraction des stocks et de la montée des prix.

ZINC

Le prix du zinc a suivi une trajectoire négative depuis février dernier, alors que les stocks ont commencé à remonter (graphique 13). Il faut noter toutefois que le prix avait atteint un niveau insoutenable et qu’une redescente était inévitable. Le prix se trouvait récemment juste au-dessus de 3 000 $ US la tonne métrique, soit une diminution de plus de 9 % depuis le début de l’année. Le prix pourrait poursuivre sa descente si le rééquilibrage du marché mondial se confirmait.

GRAPHIQUE 13 Prix et stocks de zinc

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/tonne

100

300

500

700

900

1 100

1 300

1 2501 5001 7502 0002 2502 5002 7503 0003 2503 5003 750

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Prix (gauche) Stocks (droite)

En milliers de tonnes

GRAPHIQUE 12 Prix et stocks de nickel

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/tonne

100

200

300

400

500

7 000

10 000

13 000

16 000

19 000

22 000

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Prix (gauche) Stocks (droite)

En milliers de tonnes

GRAPHIQUE 11 Prix et stocks de cuivre

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/tonne

100

200

300

400

500

600

700

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Prix (gauche) Stocks (droite)

En milliers de tonnes

GRAPHIQUE 10 Prix et stocks d’aluminium

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/tonne

1 0001 5002 0002 5003 0003 5004 0004 5005 0005 5006 000

1 400

1 600

1 800

2 000

2 200

2 400

2 600

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Prix (gauche)

Stocks (droite)

En milliers de tonnes

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ÉTUDES ÉCONOMIQUES

6MAI 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

OR ET ARGENT

Malgré l’augmentation des taux d’intérêt américains, les premiers mois de 2018 ont été favorables pour le prix de l’or alors que les tensions géopolitiques et commerciales soutenaient la demande pour cette valeur refuge et que le dollar américain connaissait des difficultés. Le prix du métal jaune a ainsi atteint à quelques reprises les 1 350 $ US l’once au cours des premières semaines d’avril. Les choses ont toutefois changé depuis. Une baisse des craintes de guerre commerciale, une nouvelle hausse des

taux d’intérêt et, surtout, une poussée du dollar américain ont fait chuter le prix de l’or aux environs de 1 290 $ US l’once (graphique 15). La récente poussée du dollar américain reflète un optimisme concernant les perspectives économiques américaines qui contraste avec une augmentation des inquiétudes concernant l’Europe et les pays émergents. Les messages contrastés des banques centrales, alors que la Réserve fédérale envisage d’accélérer légèrement son resserrement monétaire, mais que celles d’Europe semblent plus inquiètes, ont aussi favorisé une appréciation du billet vert. Le prix de l’argent a fait preuve de plus de résilience au cours des dernières semaines (graphique 16). La demande industrielle pour ce métal devrait être soutenue au cours des prochaines années par la popularité grandissante des véhicules électriques et des panneaux solaires.

PLATINE ET PALLADIUM

Le prix du platine a reculé d’un peu plus de 5 % depuis la mi-avril pour revenir aux environs de 900 $ US l’once (graphique 17). En plus de refléter l’appréciation du dollar américain, le prix du platine semble continuer d’être pénalisé par la chute de popularité des véhicules au diesel en Europe. Le marché mondial du platine semble tout de même demeurer relativement balancé. De son côté, le prix du palladium s’est stabilisé aux environs de 1 000 $ US l’once après un léger recul en début d’année.

Métaux précieuxLe regain de vigueur du billet vert fait mal

PRÉVISIONSUne poussée supplémentaire du dollar américain pourrait amplifier le recul récent du prix de l’or et l’amener rapidement en dessous de 1 250 $ US l’once. Nous anticipons cependant plutôt une stabilisation du billet vert au cours des prochains mois alors que certaines inquiétudes concernant l’Europe et les économies émergentes devraient diminuer. Dans ce contexte, le prix de l’or pourrait demeurer un certain temps aux environs de 1 300 $ US l’once et notre cible pour l’ensemble de 2018 demeure à ce niveau.

GRAPHIQUE 16 Prix du platine et du palladium

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/once

400

500

600

700

800

900

1 000

1 100

1 200

800900

1 0001 1001 2001 3001 4001 5001 6001 7001 800

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Platine (gauche) Palladium (droite)

$ US/once

GRAPHIQUE 15 Prix de l’or et de l’argent

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/once

10

15

20

25

30

35

1 000

1 100

1 200

1 300

1 400

1 500

1 600

1 700

1 800

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Or (gauche) Argent (droite)

$ US/once

GRAPHIQUE 14 Le récent rebond du dollar américain a fait reculer le prix du métal jaune

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

Indice

1 0001 0501 1001 1501 2001 2501 3001 3501 400

889092949698

100102104

2015 2016 2017 2018

Indice pondéré du dollar américain (gauche) Prix de l’or (droite)

$ US/once

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7MAI 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

ÉTUDES ÉCONOMIQUES

PRODUITS FORESTIERS

La poussée des prix des produits forestiers se poursuit en Amérique du Nord (graphique 18). La combinaison d’une demande vigoureuse et d’une offre limitée par les tarifs américains ainsi que par les problèmes de transport ferroviaire maintient une véritable situation de pénurie. Après une légère modération en avril, le prix du bois d’œuvre a ainsi de nouveau bondi au cours des dernières semaines pour établir un autre sommet historique de 578 $ US/mpp (milliers de pieds-planche). Le prix de référence du bois affiche ainsi une poussée spectaculaire de plus de 30 % depuis le début de 2018 et de plus de 60 % par rapport au prix moyen observé en 2016, soit avant la mise en place de tarifs sur les exportations canadiennes de bois. Bien qu’il soit impossible de savoir exactement comment auraient évolué les prix du bois en l’absence de tarif, ce cas semble parfaitement refléter le fait que les consommateurs sont souvent les principales victimes des mesures protectionnistes imposées par leur gouvernement. Même si les négociations pour renouveler l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) semblent avoir progressé, il sera très difficile de conclure un accord complet rapidement. De plus, rien n’assure qu’un nouvel ALENA règlerait la question du bois d’œuvre. Les prix des produits forestiers devraient ainsi demeurer élevés au cours des prochains mois.

DENRÉES AGRICOLES

Les prix des trois principales céréales ont poursuivi leur remontée au cours des dernières semaines et ils affichent des gains significatifs depuis le début de 2018 (graphique 19). Des conditions climatiques défavorables aux récoltes chez plusieurs importants producteurs de céréales ont contribué à cette remontée des prix. Le prix du blé a particulièrement bien fait alors que la récolte de blé d’hiver a connu des difficultés aux États-Unis. Les premières prévisions du département américain de l’agriculture pour la saison 2018-2019 sont aussi encourageantes pour les prix des céréales alors qu’elles laissent entrevoir une baisse des stocks mondiaux de blé, de maïs et de soya (graphique 20). Une légère diminution des intentions d’ensemencement des agriculteurs américains pour le soya et le maïs pourrait peut‑être signaler que les faibles prix des céréales des dernières années commencent à limiter l’offre. Ce contexte pourrait justifier une consolidation des prix des céréales à un niveau plus élevé que l’an dernier. Il faudrait cependant des problèmes plus généralisés du côté des récoltes pour justifier une forte hausse supplémentaire. À l’inverse, des conditions climatiques favorables pourraient ramener des pressions baissières sur les prix.

Autres matières premièresL’année 2018 est favorable jusqu’à maintenant

GRAPHIQUE 19 Les stocks de céréales devraient diminuer

Sources : U.S. Department of Agriculture et Desjardins, Études économiques

Stocks mondiaux de céréales

En jours de consommation

405060708090

100110120130140

1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011 2014 2017

Blé Maïs Soya

GRAPHIQUE 17 Prix des produits forestiers

mpp : milliers de pieds-planche Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/mpp

850

900

950

1 000

1 050

1 100

1 150

1 200

1 250

1 300

250

300

350

400

450

500

550

600

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Bois d’œuvre (gauche) Pâte à papier (droite)

$ US/tonne

GRAPHIQUE 18 Prix des céréales

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/boisseau $ US/boisseau

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

2

3

4

5

6

7

8

9

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Blé (gauche) Maïs (gauche) Soya (droite)

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ÉTUDES ÉCONOMIQUES

8MAI 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

PRIX SPOT

29 mai -1 mois -3 mois -6 mois -12 mois Haut Moyenne Bas

IndicesReuter-CRB (CCI) 439,9 1,8 2,4 4,1 7,6 441,0 416,3 385,8Reuters/Jefferies CRB 203,3 1,0 4,8 6,5 11,7 206,4 188,1 166,5Bloomberg Commodity Index 90,9 1,7 3,1 5,2 8,2 91,6 86,1 79,4Banque du Canada 508,0 4,1 13,3 14,8 22,3 508,3 435,1 389,7

ÉnergiePétrole Brent ($ US/baril) 76,4 2,4 19,9 20,6 48,5 80,5 61,3 45,5Pétrole WTI ($ US/baril) 67,9 -0,3 11,4 18,6 37,0 72,3 56,5 42,5Essence ($ US/gallon) 2,92 4,5 14,7 15,4 21,5 2,92 2,54 2,26Gaz naturel ($ US/MMBTU) 2,94 6,1 9,0 -7,5 -9,1 3,63 2,90 2,55

Métaux de baseLMEX 3 331 1,3 0,1 4,6 20,3 3 494 3 185 2 703Aluminium ($ US/tonne) 2 254 1,4 4,7 9,7 15,6 2 541 2 099 1 855Cuivre ($ US/tonne) 6 865 1,6 -0,3 2,0 21,8 7 254 6 633 5 586Nickel ($ US/tonne) 14 724 6,5 9,8 28,5 62,9 15 224 11 883 8 736Zinc ($ US/tonne) 3 049 -2,5 -10,7 -4,1 15,9 3 606 3 128 2 429

Métaux précieuxOr ($ US/once) 1 299 -1,8 -0,5 1,2 2,5 1 359 1 296 1 210Argent ($ US/once) 16,7 0,8 2,2 -1,3 -3,6 18,2 16,8 15,2Platine ($ US/once) 908 -0,3 -6,3 -3,9 -5,5 1 020 943 877Palladium ($ US/once) 978 -0,5 -3,3 -3,6 25,4 1 129 964 780

Autres matières premièresBois d'œuvre ($ US/mpp) 578 14,2 13,6 32,0 42,4 578 451 397Pâte ($ US/tonne) 1 295 4,4 4,4 11,6 19,9 1 295 1 169 1 080Blé ($ US/boisseau) 5,55 13,3 8,6 28,2 30,3 5,64 4,56 3,89Maïs ($ US/boisseau) 3,76 3,6 4,7 20,5 6,8 3,78 3,37 3,06Soya ($ US/boisseau) 10,05 -0,4 -2,0 5,3 11,9 10,33 9,50 8,78

CRB : Commodity Research Bureau ; CCI : Continuous Commodity Index ; WTI : West Texas Intermediate ; MMBTU : Million British Thermal Unit ;LMEX : London Metal Exchange Index ; mpp : milliers de pieds-plancheNOTE : Tableau en date de la fermeture de la journée précédente.

TABLEAU 1Matières premières

VARIATION (%) DERNIÈRES 52 SEMAINES

2016 2017 2018p 2019p

Cible : 67 Cible : 65(fourchette : 63 à 70) (fourchette : 55 à 75)

Cible : 2,90 Cible : 3,10(fourchette : 2,70 à 3,10) (fourchette : 2,60 à 4,00)

Cible : 1 300 Cible : 1 255(fourchette : 1 270 à 1 340) (fourchette : 1 150 à 1 400)

Cible : 3 400 Cible : 3 600(fourchette : 3 150 à 3 600) (fourchette : 3 200 à 4 200)

TABLEAU 2Prix des matières premières : historique et prévisions

MOYENNES ANNUELLES

Pétrole WTI ($ US/baril) 43 51

Indice LMEX – métaux de base 2 375 2 969

p : prévisions; WTI : West Texas Intermediate ; MMBTU : Million British Thermal Unit ; LMEX : London Metal Exchange IndexSources : Datastream et Desjardins, Études économiques

Gaz naturel Henry Hub($ US/MMBTU)

2,55 3,02

Or ($ US/once) 1 248 1 259