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La sixième édition du Guide UlysseMartinique vous révèle tous les secretsde la patrie d'Aimé Césaire, de PatrickChamoiseau et de l'impératriceJoséphine. Muni de ce guide, partez àla découverte des mystérieuses plagesdu Nord-Caraïbe, qui ont tant séduitGauguin, et de celles du Sud (LesSalines, Sainte-Anne, Sainte-Luce, LeDiamant...), qui charment chaqueannée des centaines de milliers devoyageurs.
Visitez Saint-Pierre, la ville martyre, etexplorez la montagne Pelée, sonbourreau. Enfoncez-vous dans la forêttropicale humide par la Route de laTrace. Faites un saut à Fort-de-France,bourdonnant chef-lieu, et laissez-vousséduire par les paysages uniques de lapresqu'île de la Caravelle et de toute lacôte Atlantique.
Vous trouverez dans ce guide:
Les meilleures adresses pourl'hébergement, la restauration et lavie nocturne, et ce, dans toutes lescatégories de prix.
La présentation de tous les attraits,partout dans l'île, cotés selon unsystème d'étoiles pour ne rienmanquer.
Tout sur les activités de plein air,comme la randonnée pédestre, laplongée et l'ornithologie.
Une vingtaine de cartes détailléespour préparer vos itinéraires jusquedans les moindres recoins de l'îleaux fleurs.
Le Guide Ulysse Martinique, pour mieuxgoûter la douceur de vivre antillaise,ses couleurs chatoyantes, ses effluvescapiteux.
Martinique
Consultez notre site:www.guidesulysse.com
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Martinique: la fine fleur des Antilles!
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27,95 $19,99 ttc en France
9 782 894 64 713 4
ISBN 289464713-1
Martinique
ULYSSELe plaisir de mieux voyager
ULYSSELe plaisir demieux voyager
pc_martinique(7131).qxd 04/12/13 16:43 Page 1
Extrait de la publication
N
Les Trois-Îlets
Pitons duCarbet
Morne-Vert
Le Marigot
Le Lorrain
Case-Pilote
Sch lcherœ
Aéroport deFort-de-France
Le Lamentin
Le Marin
Rivière-Salée
MorneLarcher(477m)
Baie desAnglais
Morne Bigot(460m)
MorneJacob
(894m)
Montagnedu Vauclin
(504m)
Gros-Morne
Le Prêcheur
Bellefontaine
Basse-Pointe
Macouba
Le Saint-Esprit
Trois-Rivières
Petite Anse
Le Lamentin
Ducos
Le Vauclin
Sainte-Marie
La TrinitéMorne desEsses
Saint-Joseph
Anse à l'Âne
Ansede
Mab
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L'Ajoupa-Bouillon
Le Robert
Pitt CléryForêt de Montravail
AnseCorp
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Gros
Raisi
ns Cul-de-Sacdu Marin
Cap Chevalier
Anse Trabaud
Savan
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Pétrif
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Grand'Rivière
Le Carbet
Fort-de-France
Les Anses-d'ArletRivière-Pilote
Sainte-Luce
Le François
Tartane
Grande Anse
Anse Dufour
Anse Noire
Anse Mitan
Verrier
Havre
du
Robert
Anse Azérot
Anse l'Étang
Réserve naturellede la Caravelle
Anse Couleuvre
Anse Céron
Pointe du Bout
Presqu'île dela Caravelle
La Pagerie
Le Diamant
Sainte-AnneRocher duDiamant
Grande Ansedu Diamant
Grande Ansedes Salines
Plage municipale
Saint-Pierre
Anse Turin
MontagnePelée
(1397m)
Mer desCaraïbes
OcéanAtlantique
Canal de la Dominique
Canal de Sainte-Lucie
Morne-Rouge
Fonds-Saint-Denis
0 10km5
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Le plaisir de mieux voyagerULYSSE
pc_martinique(7131).qxd 04/12/13 16:44 Page 2
Extrait de la publication
Martinique6e édition
Claude Morneau
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Raphaël Confiant, !�����������������
Nos bureaux
Canada: Les Guides de voyage Ulysse, 4176, rue Saint-Denis, Montréal (Québec)H2W 2M5, �(514) 843-9447, �(514) 843-9448, [email protected], www.guidesulysse.com
Europe: Les Guides de voyage Ulysse SARL, 127, rue Amelot, 75011 Paris, France,�01 43 38 89 50, �01 43 38 89 52, [email protected], www.guidesulysse.com
États-Unis: Ulysses Travel Guides, 305 Madison Avenue, Suite 1166, New York, NY 10165, [email protected], www.ulyssesguides.com
Nos distributeurs
Canada: Les Guides de voyage Ulysse, 4176, rue Saint-Denis, Montréal (Québec), H2W 2M5, �(514) 843-9882, poste 2232, �(514) 843-9448, www.guidesulysse.com, [email protected]
Belgique: Interforum Bénélux, 117, boulevard de l'Europe, 1301 Wavre,�010 42 03 30, �010 42 03 52
France: Interforum, 3, allée de la Seine, 94854 Ivry-sur-Seine Cedex, �01 49 59 10 10, �01 49 59 10 72
Suisse: Interforum Suisse, �(26) 460 80 60, �(26) 460 80 68
Pour tout autre pays, contactez les Guides de voyage Ulysse (Montréal).
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Morneau, ClaudeMartinique6e éd.(Guide de voyage Ulysse)Comprend un index.
ISBN 2-89464-713-1
1. Martinique - Guides. I. Titre. II. Collection.
F2081.2.M67 2004 917.298'204 C2004-941783-5
Toute photocopie, même partielle, ainsi que toute reproduction, par quelque procédéque ce soit, sont formellement interdites sous peine de poursuite judiciaire.
© Guides de voyage Ulysse inc.Tous droits réservésBibliothèque nationale du QuébecDépôt légal - Premier trimestre 2005ISBN 2-89464-713-1Imprimé au Canada
Extrait de la publication
Recherche et rédactionClaude Morneau
ÉditeurDaniel Desjardins
Directeur de productionAndré Duchesne
Directeur artistiquePatrick Farei (Atoll)
CorrecteurPierre Daveluy
Adjoint à l’éditionDavid Sirois
CartographesPascal BietDavid Sirois
InfographisteAndré Duchesne
IllustratreursPascal BietSophie CzaplejewiczLorette PiersonMarie-Annick Viatour
Photographies"������#������Less Hassle/MTP-Network
"��������������Claude Morneau
Remerciements: Marie-Claude Bellance (Office du Tourisme de la Martinique auCanada); Muriel Wiltord et Valérie Vulcain (Office du Tourisme de la Martinique àNew York); Richard Bizier (chroniqueur gastronomique). Merci aussi à DianeHarnois, Josée Dufresne, Roger Derby, Nadia Massal, Sylvie Régina, Mirella Emal,Ginette Marcoux Laforest et Monsieur et Madame Jean-Baptiste Édouard.
Les Guides de voyage Ulysse reconnaissent l’aide financière du gouvernement duCanada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie del’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition.
Les Guides de voyage Ulysse tiennent également à remercier le gouvernement duQuébec – Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres – Gestion SODEC.
Tous les moyens possibles ont été pris pour que les renseignements contenus dansce guide soient exacts au moment de mettre sous presse. Toutefois, des erreurspeuvent toujours se glisser, des omissions sont toujours possibles, des adressespeuvent disparaître, etc.; la responsabilité de l'éditeur ou des auteurs ne pourraits'engager en cas de perte ou de dommage qui serait causé par une erreur ou uneomission.
Nous apprécions au plus haut point vos commentaires, précisions et suggestions,qui permettent l'amélioration constante de nos publications. Il nous fera plaisir d'offrirun de nos guides aux auteurs des meilleures contributions. Écrivez-nous à l'adressequi suit, et indiquez le titre qu'il vous plairait de recevoir.
Les Guides de voyage Ulysse4176, rue Saint-Denis
Montréal (Québec)Canada H2W 2M5
Écrivez-nous
Extrait de la publication
Sommaire
Portrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Géographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Flore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Faune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12Histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14Politique et administration . . . . . . 21Économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Portrait social . . . . . . . . . . . . . . . . 26Culture et traditions . . . . . . . . . . . 27Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Renseignements généraux . . . . . . . . . 35Formalités d’entrée . . . . . . . . . . . 35Offices de tourisme à l’étranger . . 36Renseignements et excursions
touristiques . . . . . . . . . . . . 36L’accès à la Martinique . . . . . . . . . 36Santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38Climat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42Sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42Poste et télécommunications . . . . 42Transports . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43Services financiers . . . . . . . . . . . . 47Hébergement . . . . . . . . . . . . . . . 48Restaurants et gastronomie . . . . . 52Boissons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59Divers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Plein air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63Parcs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63Activités de plein air . . . . . . . . . . . 64
Fort-de-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71Pour s’y retrouver sans mal . . . . . 73Renseignements pratiques . . . . . . 74Attraits touristiques . . . . . . . . . . . . 75Parcs et plages . . . . . . . . . . . . . . . 84Activités de plein air . . . . . . . . . . . 84Hébergement . . . . . . . . . . . . . . . 85Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . . . 86Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
La pointe Sud-Ouest . . . . . . . . . . . . . . 93Pour s’y retrouver sans mal . . . . . 94Renseignements pratiques . . . . . . 95Attraits touristiques . . . . . . . . . . . . 95Parcs et plages . . . . . . . . . . . . . . 105Activités de plein air . . . . . . . . . . 107Hébergement . . . . . . . . . . . . . . 110Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . . 116Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
La route des plages du Sud . . . . . . . . 125Pour s’y retrouver sans mal . . . . 126Renseignements pratiques . . . . . 126Attraits touristiques . . . . . . . . . . . 128Parcs et plages . . . . . . . . . . . . . . 138Activités de plein air . . . . . . . . . . 142Hébergement . . . . . . . . . . . . . . 145Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . . 152Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
La côte Nord-Caraïbe . . . . . . . . . . . . . 161Pour s’y retrouver sans mal . . . . 162Renseignements pratiques . . . . . 162Attraits touristiques . . . . . . . . . . . 164Parcs et plages . . . . . . . . . . . . . . 177Activités de plein air . . . . . . . . . . 178Hébergement . . . . . . . . . . . . . . 181Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . . 183Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
La Route de la Trace . . . . . . . . . . . . . 189Pour s’y retrouver sans mal . . . . 190Renseignements pratiques . . . . . 190Attraits touristiques . . . . . . . . . . . 192Parcs et plages . . . . . . . . . . . . . . 198Activités de plein air . . . . . . . . . . 199Hébergement . . . . . . . . . . . . . . 200Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . . 203Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
La presqu’île de la Caravelleet la côte Nord-Atlantique . . . . . . . 207Pour s’y retrouver sans mal . . . . 208Renseignements pratiques . . . . . 210Attraits touristiques . . . . . . . . . . . 211Parcs et plages . . . . . . . . . . . . . . 218Activités de plein air . . . . . . . . . . 219Hébergement . . . . . . . . . . . . . . 221Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . . 225Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
Lexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230Lectures recommandées . . . . . . . . . . 232Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
Corail
Extrait de la publication
Carbet, Le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167Communes de la Martinique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25Côte Nord-Caraïbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160Diamant, Le
bourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Fort-de-Francecentre-ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Martinique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2e de couvertureMontagne Pelée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194Plages du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139Pointe du Bout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103Pointe Sud-Ouest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92Presqu’île de la Caravelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215Presqu’île de la Caravelle et côte Nord-Atlantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209Route de la Trace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188Route des plages du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124Saint-Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171Sainte-Anne
bourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
Sainte-Lucerégion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Situation géographique dans le monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7Tableau des distances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Liste des cartes
Légende des cartes
Extrait de la publication
Tableau des symboles
Accès aux personnes à mobilité réduite� Air conditionné� Baignoire à remous� Casino� Centre de conditionnement physique
Coup de cœur Ulysse pour les qualités particulières d’un établissement
� Cuisinette$�� Demi-pension (nuitée, dîner et petit déjeuner)� Pension complète��% Petit déjeuner inclus dans le prix de la chambre � Piscine� Réfrigérateur� Restaurant� Salle de bain commune�� Salle de bain privée (installations
sanitaires complètes dans la chambre)� Sauna� Télécopieur� Téléphone�# Téléviseur� % Tous les jours� Ventilateur
Classification des attraits
Intéressant Vaut le détour À ne pas manquer
Classification de l’hébergement
Les tarifs mentionnés dans ce guide s'appliquent, sauf indication contraire,à une chambre standard pour deux personnes, en haute saison, taxes incluses.
� 35� et moins�� 35,01 à 70���� 70,01 à 100����� 100,01 à 150������ 150,01� et plus
Classification des restaurants
Les tarifs mentionnés dans ce guide s'appliquent, sauf indication contraire,à un repas pour une personne, avant les boissons, mais incluant taxes et service.
� 8� et moins�� 8,01 à 15���� 15,01 à 25����� 25,01 à 35������ 35,01� et plus
Tous les prix mentionnés dans ce guide sont en euros (�).
Extrait de la publication
Chef-lieu:Langues:Population:Monnaie:Superficie:
Fort-de-Francefrançais, créole
390 000 hab.euro
1 100 km²
Extrait de la publication
Portrait
Île aux femmes, ou Matinino, selon la légende ancienne; île aux fleurs, ouMadinina, du temps des Indiens caraïbes; la Martinique tellequ’on la connaîtaujourd’hui s’est vucouronner, hier,des plus beauxtitres.
On le comprend facile-ment dès que l’on
pose le pied sur cette terrevolcanique sous les tropi-ques, ce bout de Franceperdu dans les Antilles, cepays créole aux mille cou-leurs. Patrie d’Aimé Cé-saire et de Patrick Chamoi-seau, lieu de naissance del’impératrice Joséphine, îlede création de Paul Gau-guin..., de nouveaux titresà lui décerner jaillissentaisément pour peu qu’ons’y arrête quelques ins-tants.
C ’est que cette île bai-gnée de lumière, ber-
cée de musique, bordéede plages sublimes et cou-verte d’une forêt luxurian-te est source d’inspirationpour quiconque se donnela peine d’en faire la con-naissance.
Son soleil, sa mer, sestraditions culinaires, son
histoire tourmentée, sa
poésie, ses gens..., toutconcourt à faire de laMartinique une vedette,belle et fascinante.
Géographie
La Martinique est l’une desperles du collier des Peti-tes Antilles. D’une super-ficie de 1 100 km2, elle estbordée à l’ouest par lamer des Caraïbes et à l’estpar l’océan Atlantique. Aunord, le canal de la Domi-nique la sépare de l’île dumême nom, alors que lecanal de Sainte-Lucie enfait de même, au sud, avecl’île de Sainte-Lucie. Ellemesure en fait 70 km,dans sa partie la plus lon-
gue, sur quelque 30 km delarge, pour un total d’en-viron 350 km de côtes.
Le point le plus élevé del’île de la Martinique setrouve à 1 397 m d’alti-tude, au sommet de lamontagne Pelée, volcandevenu tristement célèbreen 1902 alors qu’une deses éruptions coûta la vie à30 000 personnes et dé-truisit entièrement la villede Saint-Pierre.
La montagne Pelée sedresse tout au nord del’île. À partir de ce point, leterrain baisse en altitude àmesure que l’on approchedu littoral, ou que l’on sedirige vers le sud. Dans cedernier cas toutefois, la
10 Portrait
descente se fait moinsrégulière, car il fautd’abord signaler, légère-ment au sud du volcan, laprésence impressionnantedes Pitons du Carbet,composés du Piton La-croix, ou Morne Pavillon(1 196 m), du Piton del’Alma (1 105 m), du PitonDumauzé (1 109 m), duPiton Boucher (1 070 m)et du Morne Piquet(1 160 m).
L’intérieur de cette portionseptentrionale de la Marti-nique est couvert d’uneépaisse forêt tropicalehumide, étonnant paysageen milieu caraïbe. En effet,ce type de forêt se rap-proche davantage de ceque l’on s’attend à trouveren Amérique centrale quedu décor habituellementplus sec des Antilles, si l’onexclut toutefois la Guade-loupe et la Dominique.D’autre part, des plages desable gris ou noir s’étirentle long des côtes, rappe-lant la formation volca-nique du territoire.
La plaine du Lamentinoccupe la partie centrale,jouant ainsi le rôle de zonede transition entre le Nordet le Sud. Elle s’étend versl’est, à la hauteur de labaie de Fort-de-France.C’est dans cette régionque se concentre plus dutiers de la population.
Puis, dans la partie la plusméridionale de la Marti-nique, se côtoient plu-sieurs petites collines defaible élévation, ici appe-lées «mornes», le pointculminant étant atteint aufaîte de la montagne duVauclin (504 m). Toutecette région est bordée demagnifiques plages de
sable blanc, décor de rêveauquel personne ne resteinsensible. La plage de laGrande Anse des Salines,à l’extrême sud de l’île, estainsi devenue célèbre àtravers le monde.
En règle générale, la côteCaraïbe, aussi appelée lacôte «sous le vent», estbaignée par une mercalme, et ses plages sontd’ordinaire caressées parune douce houle. Le litto-ral Atlantique est, quant àlui, beaucoup plus décou-pé, au sud tout particuliè-rement, et les plages quise cachent au fond de sesbaies sont souvent battuespar des vagues violentes;c’est la côte «au vent».Heureusement, des bar-rières de corail viennentparfois protéger le rivagedu roulis des vagues, favo-risant ainsi la création dezones propices à la bai-gnade en eau tranquille (aularge du François et duRobert, par exemple).
Flore
Riche et variée, la floremartiniquaise constitueprobablement l’un desattraits prépondérants decette île, que ses premiershabitants dénommaientMadinina, «l’île aux fleurs».Ce sont, bien sûr, l’exubé-rance désordonnée de la
forêt tropicale humide duNord et les milliers despécimens floraux multi-colores visibles partout quiont fait la réputation deslieux. Mais il faut aussi ap-prendre à mieux connaîtrela mangrove, cette forêt«inondée», et la végétationfort différente du Sud,région plus aride où lesépines des cactus mena-cent les mains indiscrètes.
La forêt tropicalehumide
On peut subdiviser lesespèces végétales peuplantla forêt tropicale humidedu nord de l’île en troiscouches superposées.Ainsi, au niveau du sol, ilest aisé d’observer lesplantes épiphytes consti-tuant la première strate:lianes (ailes-à-mouches),ananas bois, siguinesrouges, orchidées, philo-dendrons, etc.
Une série d’arbres, hautsd’une vingtaine de mètres,composent l’étage médiande cette jungle touffue.Fougères, bambous, bali-siers, palmistes de mon-tagne, acajous et magnoliasfont partie de ce secondgroupe.
Finalement, de grandsarbres atteignant jusqu’à40 m de hauteur formentla dernière couche, cou-vrant l’ensemble de sonprotecteur manteau defeuilles. Parmi ceux-ci,mentionnons le gommierblanc, à partir duquel lesIndiens caraïbes fabri-quaient leurs embarca-tions, le palétuvier jaune,le châtaignier et l’acajou.
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Port
rait
Flore 11
La mangrove
Forêt caractéristique desrégions tropicales, la man-grove s’étale près du litto-ral. Les palétuviers y pous-sent dans la vase. En Marti-nique, la forêt située lelong de la baie de Fort-de-France est un bel exemplede ce type de milieu natu-rel: il s’agit de la mangrovede Génipa. Une autre, auxdimensions plus modestes,couvre en partie la pres-qu’île de la Caravelle. Lamangrove martiniquaises’étend sur une superficietotale de 1 800 ha, ce quireprésente 6% des zonesboisées et 1,5% de lasurface de l’île.
Outre les palétuviers, lesmangles et les bois mèchesétirent leurs longues raci-nes directement dans lamer ou, lorsque situés enretrait, dans une eau sta-gnante au-dessus de la-quelle grouille une densepopulation de moustiquespour le moins antipa-thique.
On peut observer unefaune variée dans la man-grove, dont quelque 80
espèces d’oiseaux séden-taires ou migrateurs, ainsique plusieurs variétés decrabes.
La végétation du Sud
La partie méridionale del’île, plus aride, possèdeune flore bien différente.Aussi les cactus y pous-sent-ils en grand nombre.Plusieurs ont été plantés,faut-il l’avouer, par desagriculteurs désireux dedélimiter et, par le faitmême, de protéger leursterres. Il y a également lesoponces, mieux connussous le nom de figuiers deBarbarie ou, ici aux Antil-les, de «raquettes», qui ontune vocation semblable.
L’autre élément répandude la végétation du Sud estle mancenillier, cet arbreprésent aux abords de cer-taines plages qui produitun latex vénéneux pouvantprovoquer de graves brû-lures et dont il faut s’abs-tenir de manger le fruit,sous peine de s’empoison-ner. La plupart sont iden-tifiés par un trait de pein-ture rouge.
Le long des côtes
Les plages qui s’étendentle long des côtes sont laplupart du temps cachéesderrière un rideau d’arbresformé tantôt par des coco-tiers penchant vers la mer,tantôt par des raisiniers,ces petits arbres aux feuil-les rondes et cirées.
Le long de la côte Caraïbepousse aussi le tibaume,une sorte de buisson de lafamille des euphorbiacées.
Les zones cultivées
Dans les zones défrichées,puis habitées par l’homme,plusieurs autres plantes etarbres ont été importés del’extérieur. Ces secteurss’étendent principalementsur la plaine du Lamentinet sur les flancs des colli-nes. Ainsi, de très grandessurfaces ont été sacrifiées àla canne à sucre, aujour-d’hui de plus en plus sup-plantée par le bananier etl’ananas.
D’autres arbres parsemantle territoire sont originairesde Madagascar (flam-boyant), de l’Inde (man-guier, pommerose) ou deTahiti (arbre à pain). Plu-sieurs des fleurs qui don-nent son caractère à laMartinique viennent aussid’ailleurs: anthuriums,hibiscus (Asie tropicale),poinsettias, bougainvilliers(Brésil), allamandas (Amé-rique du Sud), lavandesrouges (Indonésie), rosesde porcelaine, etc. En fait,la seule qui soit vraiment100% martiniquaise est lafleur du balisier, qui abon-de en forêt.
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Extrait de la publication
12 Portrait
Faune
S’étant détachée du conti-nent américain il y a bienlongtemps, la Martiniquepossède une faune trèspeu développée, toutcomme les autres îles desPetites Antilles.
Quelques espèces sonttoutefois originaires de l’île,comme le manicou, ver-sion locale de l’opossum,de la famille des marsu-piaux. D’autres furent in-troduites à l’époque co-loniale et se sont multi-pliées par la suite. C’estle cas de la mangouste,sorte de belette importéede l’Inde par les planteurs,qui cherchaient ainsi àéliminer le trigonocé-phale, ce serpent quihantait les champs et quel’on surnommait «fer delance». La mangoustes’adapta bien à l’île ets’attaqua non seulementaux vilains serpents, maisaussi aux œufs de plu-sieurs espèces d’oiseaux,au point de devenir lacause de la disparitiond’une partie importantede la faune aviaire mar-tiniquaise.
Les oiseaux
(Reportez-vous aux plan-ches en couleurs.)
Fort heureusement, lafaune aviaire compte en-core aujourd’hui quelquesremarquables représen-tants en Martinique, quiferont à n’en point douterles beaux jours des orni-thologues professionnelset amateurs.
L’un des oiseaux les plusabondants, que vous êtesà 100% certain d’aperce-voir en Martinique, est lesucrier à poitrine jauneou, comme on l’appelle ici,le sucrier fall’ jaun’. Vouspourrez le rencontrer unpeu n’importe où, et vousle reconnaîtrez facilement
à sa face supérieure noireet à sa face inférieurejaune. Il est à ce pointrépandu que l’Office duTourisme en a fait l’emblè-me de la Martinique. Cechoix est cependant con-testable quand on sait quel’un des rares oiseaux quisoient exclusivement mar-tiniquais est l’oriole de laMartinique, un petit oi-seau sédentaire à longuequeue et au plumage noiret marron orangé.
L’oiseau-mouche en estun autre que vous nepouvez manquer. Il s’agiten fait de diverses espècesde colibris (madère,huppe, falle vert, à têtebleue). Ce sont de minus-cules oiseaux dont le volest on ne peut plus carac-téristique, puisqu’il leur estpossible de faire du sur-place et même de fairemarche arrière.
Parmi les autres espècesfaciles à observer parceque présentes un peu par-tout dans l’île, mention-nons le quiscale merle.Vous en ferez à coup sûrla connaissance lorsque lemâle, dont le plumage noiraux reflets bleu métalliqueconstitue le plus importantsigne distinctif, viendra finirvos restes de pain... Latourterelle à queue carréeen est une autre que l’onpeut apercevoir à peu prèspartout. Sa couleur brun-roux unique permet de larepérer sans difficulté.Quant au héron vert, ilfréquente tous les milieux,et on le reconnaît à sacouleur, mais aussi à sonlong bec pointu.
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Port
rait
Faune 13
Le héron garde-bœufs, cetamusant oiseau blanc dontle bec est jaune, tout com-me le dessus de la tête enpériode de reproduction,vit dans les zones d’éle-vage. Aussi l’aperçoit-onsouvent près des bovinsqui broutent dans leschamps, étrange «complici-té» à l’origine de son nom.
Le solitaire à gorgerousse, communémentappelé le siffleur desmontagnes, est une es-pèce exclusive à la Marti-nique. Son chant mélo-dieux est sa marque decommerce. C’est en forêtque vous pouvez espérerrencontrer ce petit oiseaugris-bleu aux ailes noireset, comme son nom lelaisse supposer, à la gorgerousse.
Le pélican brun vit prèsdes côtes. Sa silhouettefamilière laisse voir un longbec avec, en dessous, unepoche jugulaire, ainsi quedes pattes robustes et desdoigts palmés.
Près des côtes, vous aper-cevrez également desfrégates superbes, cesoiseaux de mer de grandeenvergure qui attrapentleurs proies à la surface de
l’eau. Elles se caractérisentpar un bec crochu à sonextrémité et, dans le cas du mâle, par une pocheorangée située sous lagorge, devenant rouge vifpendant la reproduction.
La sterne fuligineuse estun bel oiseau de mer quivient se reproduire sur lesîlets au large des côtesmartiniquaises. Son plu-mage noir et blanc et saqueue fourchue permet-tent de l’identifier.
Parmi les oiseaux migra-teurs faisant halte en Marti-nique, il faut noter diffé-rentes espèces d’aigrettes(grande aigrette, aigretteneigeuse, aigrette trico-lore, aigrette bleue). Vousles rencontrerez dans lesmangroves, les marais ouaux abords des étenduesd’eau douce. Mentionnonsaussi l’échasse d’Améri-que, aux longues et finespattes, et au plumage noiret blanc, de même que legrand héron, oiseau soli-taire de taille imposante,présent près des étenduesd’eau douce.
Les rapaces comptentaussi quelques dignesreprésentants. C’est le caspar exemple de la petitebuse, espèce exclusive à laMartinique, qui vit enmontagne, et du fauconpèlerin, un migrateurprésent le long des côtesou en forêt.Pour en savoir plus, nousvous conseillons de vousprocurer l’ouvrage depoche (���� ����"�����)��� �, publié à Saint-Barthélemy, aux Éditionsdu Latanier.
Les insectes
Chez les insectes, le ravet,une sorte de gros cafarddes tropiques, est sansdoute le plus impression-nant spécimen, quoiqu’ils’avère totalement inoffen-sif. Il y a aussi la matoutou,qui risque d’inquiéter lesnon-initiés. Il s’agit d’unegrosse mygale aux pattesvelues. Avec un peu dechance, vous pouvez aussitomber sur de beauxpapillons, comme le mo-narque ou le papillondeuil.
La faune marineet les crustacés
Au large des côtes, desuperbes coraux se sontdéveloppés au fond de lamer. Autour d’eux évolueune faune marine d’uneincroyable diversité. Enplongeant, vous pouvezfacilement admirer, entreautres, les poissons-chi-rurgiens, les sergents-majors, les poissons-cof-fres, les oursins-diadèmes(aux aiguilles dangereuses),les poissons-perroquets,les poissons-papillons etles poissons-anges. Aularge évoluent des espècesplus imposantes, et parfoisplus redoutables, tellesque les barracudas et, plusrarement, les requins.
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Extrait de la publication
14 Portrait
Des crustacés habitent lesquatre coins des côtesmartiniquaises, dont leslangoustes, de même queles crabes, que l’on aper-çoit souvent sur les plages.Les tortues de mer, quifurent trop chassées, peu-vent, quant à elles, être re-pérées en de rares occa-sions près des berges. Fi-nalement, il ne faut pas ou-blier de citer la présencede très nombreuses espè-ces d’écrevisses qui peu-plent les rivières de l’île.
Histoire
La découvertedes Antilles
Le matin du 3 août 1492,Christophe Colomb lèveles voiles pour entrepren-dre son premier voyagevers l’ouest dans le but dedécouvrir une nouvelleroute vers l’Asie. Ce voya-ge l’amène dans l’archipeldes Caraïbes, et plus par-ticulièrement à l’île d’His-paniola (République domi-nicaine et Haïti). Décou-vrant des îles magnifiquesqu’il croit riches en or,Colomb retournera enEspagne enthousiasmé parces perspectives.
La réussite de ce pre-mier voyage lui permetde s’embarquer,quelque temps plustard, pour sonsecond périple versl’Amérique. Cettedeuxième épopée com-mence par un arrêt àHispaniola. Les Autochto-nes de l’île, les Arawaks,lui parlent alors del’existence de férocestribus de «mangeurs dechair humaine» qui habite-
raient d’autres îles plus ausud. Malgré ces avertisse-ments, Colomb décide decontinuer son explorationdans cette direction. C’estainsi qu’il rencontre sur saroute le chapelet d’îles queforment les Petites Antilles.Il aborde en premier lieules côtes de la Dominique,puis de Marie-Galante (dunom de son vaisseau). Netrouvant pas d’eau potabledans ces deux îles, Co-lomb poursuit son cheminvers l’île voisine, la Guade-loupe. Dans cette île pour-vue d’eau douce, il s’arrêtequelque temps avant decontinuer son voyage.
Colomb fait alors connais-sance, en 1493, avec l’îlede Matinino, la Martiniqued’aujourd’hui. Toutefois, ilse refuse à y poser le pied.La légende veut que lesIndiens ciguayos, qu’il avaitrencontrés dans le nordd’Haïti, lui aient indiquécette île, dont le nomsignifiait «l’île aux femmes»,et l’aient mis en gardecontre les dangereusesamazones qui y rési-daient...
En juin 1502, au cours deson quatrième voyage,Christophe Colomb abor-de enfin l’île qui deviendrala Martinique, par la côte
Caraïbe, là où se trouveaujourd’hui le bourg duCarbet. Il se rendra alorscompte que l’île est plutôthabitée par des indigènes,les Caraïbes. Il sembleraitque ces peuplades, auxmœurs cannibales, soientvenues d’Amérique du Sudet descendent des Galibis,qui peuplaient la régionsituée entre les fleuvesOrénoque et Amazone.Venus s’installer dans cer-taines îles des Antilles aucours du XIVe siècle, ilsauraient supplanté lesArawaks, qui y vivaientdéjà depuis longtemps.
Les Caraïbes se sont, àcette époque, installés surdes terres riches qui leurfournissent la nourriture enabondance. La vie deshommes y est donc bientranquille, d’autant plusque la division des tâchesentre les deux sexes pour-rait aujourd’hui semblerinjuste. Chaque hommepossède plusieurs femmes,dont la plupart ont été en-levées aux tribus arawaksdes îles voisines. Outre lesdurs travaux des champs,les femmes s’occupent del’entretien de la maison,des enfants, de la toiletteet de la coiffure de l’hom-me. Ce dernier, pour sapart, chasse et pêchependant une partie de lajournée, puis égrène lereste du temps ens’adonnant à diverses ac-tivités. Ainsi, il médite,
joue de la flûte, fabriquedes ustensiles de cuisineou dresse des perroquets.À l’occasion, les Caraïbesn’hésitent pas à partir enguerre contre les tribusvoisines, qui redoutent cespuissants guerriers.
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Histoire 15
Mais l’Espagne ne s’inté-ressera guère à cette pe-tite île sans ressourcesminières, et aucune tenta-tive de colonisation de sapart ne verra le jour.
La colonisationfrançaise
Les Français entrent enscène le 25 juin 1635,alors que deux gentils-hommes, de l’Olive et duPlessis, partis de Dieppe,abordent la Martinique.Cette première entreprisen’eut toutefois pas desuite, de l’Olive et duPlessis jugeant l’île im-propre à la culture parcequ’infestée de serpents enplus d’être trop monta-gneuse. Il faut dire qu’ilsétaient, eux aussi, descen-dus à terre aux alentoursdu Carbet d’aujourd’hui,avec pour toile de fond lespitons du Carbet et lamontagne Pelée... Ilsabandonnent donc rapide-ment la Martinique auprofit de la Guadeloupe.
Peu après toutefois, le 15septembre 1635, PierreBelain d’Esnambuc débar-que à son tour en Marti-nique, sur le site de l’ac-tuelle ville de Saint-Pierre,et prend possession de l’îleau nom de la France. À lamort de d’Esnambuc, sur-venue en 1637, son neveuJacques du Parquet,nommé par d’Esnambuclui-même tout juste avantde mourir, hérite du postede lieutenant général de laMartinique. Il travaillerad’arrache-pied au dévelop-pement de la colonie touten soignant ses relationsavec les indigènes, évitantainsi toute confrontationjugée futile par lui. En
1650, il achète l’île et endevient ainsi le gouver-neur. Il règnera sur l’îlejusqu’à sa mort, en 1658.
Sous la direction de duParquet, la canne à sucreest introduite sur le terri-toire. Il entreprend ainsil’organisation de la cultu-re de la terre. Il construitpar ailleurs le fort Royal,qui deviendra bien plustard Fort-de-France, etmet sur pied les milicesmartiniquaises.
Après le décès de duParquet, sa veuve prendles commandes de la Mar-tinique. Madame du Par-quet aura alors beaucoupà faire pour conserver lafaveur des colons et cal-mer les ardeurs de ceuxqui souhaitent déclarer laguerre aux Indiens caraï-bes. Bientôt, devant lamontée de la tension, ellen’a plus d’autre choix quede se rendre à leurs argu-ments. C’est ainsi que lesmilices martiniquaisess’attaqueront aux Indienscaraïbes, toujours présentssur la côte Nord-Atlan-tique. Les colons françaisdésirent ainsi s’approprierles riches terres de laCabesterre, afin de pour-suivre le développementde la colonie.
Les religieux participenteux aussi à cette conquêted’un nouveau territoire.Les jésuites se joignent àceux qui choisissent d’atta-quer par la mer, alors queles dominicains s’allient àceux qui préparent l’inva-sion par l’intérieur desterres. Il est ainsi convenuque celui des deux ordresreligieux qui arrive le pre-mier obtiendra la dessertedes paroisses à être créées
dans cette partie de l’île.Les dominicains sortirontgagnants de cet ignoblepacte.
La «paix» avec les Amérin-diens est signée en 1660,alors qu’en fait les Caraïbesont pratiquement étéexterminés ou expulsés...Saint-Vincent et la Domi-nique, où plusieurs d’entreeux se sont enfuis, devien-nent leurs derniers refu-ges, alors que les Françaiss’engagent par traité à nerien tenter contre cesdeux îles.
Entre-temps, en 1642, leroi Louis XIII avait autoriséla déportation d’esclavesafricains dans les Antillesfrançaises pour comblerdes besoins pressants demain-d’œuvre. C’est ainsiqu’est né le commercetriangulaire entre la Fran-ce, la Guinée et les Antil-les. Les esclaves noirs ainsiachetés, tel du bétail, parles colons propriétairesterriens, travaillent dansdes conditions inhumainesdans les champs de canneà sucre.
Le statut de la Martinique,comme celui de la Guade-loupe, de Marie-Galante,de la Grenade et des Gre-nadines, change en 1664,alors que Louis XIV im-pose une nouvelle orienta-tion au commerce exté-rieur et exige le rachat desîles par la Compagniefrançaise des Indes occi-dentales. Ainsi, les héri-tiers de du Parquet, enéchange de généreusescompensations, renoncentà la propriété de la Marti-nique.
Extrait de la publication
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Histoire 17
La révolte du Gaoulé
En 1717, le gouverneurgénéral des îles, Antoined’Arcy, seigneur de LaVarenne, se voit confierpar la France, dans lecadre de ses efforts decentralisation et de renfor-cement du régime ducommerce exclusif avecses territoires d’Outre-Atlantique, la mission demettre un terme au com-merce illégal du sucreentre les îles françaises etleurs voisines. En mai, luiet son intendant, Louis-Balthazar de Rincouartd’Hérouville, s’arrêtent enMartinique. On les inviteraalors à un grand banquet àl’habitation Bourgeot,située près de la Pointe dela Chéry, non loin duDiamant, où ils auront lasurprise de se voir sé-questrés par une centainede colons furieux avantd’être expulsés de l’île.Dans les mois qui suivront,les lois commercialesdictées par la métropoleconcernant le dévelop-pement de l’industriesucrière se verront assou-plies à la satisfaction desplanteurs martiniquais.
Cette «révolte» organiséepar les békés propriétairesde plantations contre le
pouvoir royal prit le nomde Gaoulé, terme dontl’origine reste incertaine,bien que plusieurs préten-dent que, chez les Indienscaraïbes, ce mot signifiaitjustement «révolte».
Les luttes franco-anglaises
Les Anglais prennentpossession de la Marti-nique pour la premièrefois en 1762, ens’attaquant au fort Royalpar l’intérieur des terres.Cette tactique met habile-ment à profit la positionsurélevée que leur per-mettent d’atteindre lesmornes dominant le fort.L’occupation dure neufmois, jusqu’à ce que letraité de Paris (1763)vienne restituer la Marti-nique à la France, tout enlui faisant perdre le Cana-da. Cet épisode entraîneraune révision complète dusystème de défense del’île, incluant entre autres laconstruction du fort Bour-bon (aujourd’hui Dessaix)sur les hauteurs de Fort-Royal.
À partir de 1789, la Révo-lution française trouverades échos en Martinique,qui se verra ainsi divisée.D’un côté, les planteurs
des campagnes demeurentfidèles à la monarchie. Del’autre, les commerçantsde Saint-Pierre se font lesdignes représentants répu-blicains en terre martini-quaise. En 1793, alors qu’àla fois Fort-Royal et Saint-Pierre sont sous le con-trôle des républicains dugouverneur Rochambeau,les royalistes s’unissent auxAnglais. Ceux-ci s’empare-ront ainsi de nouveau del’île en mars 1794 et ydemeureront jusqu’en1802, maintenant l’ancienrégime en place.
Par le traité d’Amiens(1802), Napoléon Ier récu-père la Martinique au nomde la France. Incidem-ment, Bonaparte venaittout juste d’épouser, en1796, une créole née enMartinique, Marie-JosèpheRose Tascher de La Pa-gerie, qui deviendral’impératrice Joséphine.On raconte que c’est surson insistance que Napo-léon rétablit officiellementl’esclavage. En fait, il ne fitqu’annuler la loi adoptéepar les républicains en1794, loi qui ne fut jamaisappliquée dans une Marti-nique tombée entre-temps aux mains des An-glais, favorables commeleurs amis royalistes aumaintien de l’esclavage.
En 1809, les Anglais récidi-vent et conquièrent laMartinique une nouvellefois. Ils demeurent lesmaîtres des lieux jusqu’à lasignature d’un nouveautraité, celui de Paris(1814), par lequel laFrance perd Sainte-Lucieet Tobago, mais retrouvela Guadeloupe et la Mar-tinique.
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Extrait de la publication
18 Portrait
L’abolitionde l’esclavage
Dès 1834, l’Angleterreabolit l’esclavage dans sescolonies. En France, ilfaudra attendre 1848, àl’adoption du Décret offi-ciel du 27 avril. À cetteépoque, la Martiniquecompte plus de 70 000esclaves noirs, sur unepopulation totale de125 000 habitants. Lesesclaves gagnent ainsi leurliberté à la suite de lalongue bagarre politiquelivrée par le ministreVictor Schœlcher.
Pendant la périodes’étendant de 1834 à1848, soit entre le mo-ment où l’Angleterre metfin à son système esclava-giste et celui où la Francele fait à son tour, de nom-breux esclaves fuient laMartinique et la Guade-loupe pour gagner unedes îles anglaises. Destroubles de plus en plusfréquents avaientd’ailleurs dû être répri-més auparavant, notam-ment lors des émeutesde Saint-Pierre (1831) etde Grande Anse (1833).La révolte gronde, et ildevient dès lors évidentque ce système ne pour-ra subsister bien long-temps.
Malgré l’opposition descolons, le gouvernementde la IIe République adop-te le principe d’abolitionimmédiate de l’esclavagele 4 mars 1848. VictorSchœlcher, principalartisan de cette réforme,est alors nommé sous-secrétaire d’État auxColonies. Il préside enoutre la Commission
d’abolition de l’esclavage etsigne le Décret officiel le27 avril 1848.
En plus de prévoir descompensations pour lescolons propriétaires d’es-claves, le décret prescritun délai de deux moisavant la promulgation de laloi dans les colonies. Maisune insurrection généraleéclate en Martinique(Saint-Pierre), et le gou-verneur de l’île n’a d’autrechoix que de proclamerl’abolition de l’esclavagedès le 22 mai 1848.
Afin de suppléer au man-que de main-d’œuvreprovoqué par la désertiondes plantations par lesesclaves, plus de 25 000personnes provenant del’Inde sont embauchés àdes salaires très bas entre1852 et 1884.
Les indemnités consentiesaux anciens propriétairesd’esclaves constituent lecapital de base qui leurpermet de réorganiser laproduction par la créationde grandes usines sucriè-res centrales. À la fin duXIXe siècle, on dénombredéjà quelque 25 établisse-ments de ce genre. Mais laconcurrence internatio-nale, puis la chute du prixdu sucre sur les marchésmondiaux entraînerontrapidement cette industriesur la voie du déclin. Ainsi,on ne compte plus qu’unequinzaine d’usines centra-les en Martinique à l’aubede la Seconde Guerremondiale. Entre 1970 et1982, celles qui demeu-rent encore en activitédisparaissent tour à tour,sauf une, toujours en ex-ploitation aujourd’hui.
Le XXe siècle
L’éruption du volcan de lamontagne Pelée, le 8 mai1902, inaugure le XXe
siècle en Martinique. Laville de Saint-Pierre estentièrement détruite, etquelque 30 000 personnessont emportées par lacatastrophe.
Le reste de cette premièremoitié de siècle sera mar-qué par la participationantillaise aux deux conflitsmondiaux. Ainsi, 52 000
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Les Trois-Îlets
Pitons duCarbet
Morne-Vert
Le Marigot
Le Lorrain
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Aéroport deFort-de-France
Le Lamentin
Le Marin
Rivière-Salée
MorneLarcher(477m)
Baie desAnglais
Morne Bigot(460m)
MorneJacob
(894m)
Montagnedu Vauclin
(504m)
Gros-Morne
Le Prêcheur
Bellefontaine
Basse-Pointe
Macouba
Le Saint-Esprit
Trois-Rivières
Petite Anse
Le Lamentin
Ducos
Le Vauclin
Sainte-Marie
La TrinitéMorne desEsses
Saint-Joseph
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Ansede
Mab
ouyas
L'Ajoupa-Bouillon
Le Robert
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Gros
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ns Cul-de-Sacdu Marin
Cap Chevalier
Anse Trabaud
Savan
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Grand'Rivière
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Fort-de-France
Les Anses-d'ArletRivière-Pilote
Sainte-Luce
Le François
Tartane
Grande Anse
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Anse Noire
Anse Mitan
Verrier
Havre
du
Robert
Anse Azérot
Anse l'Étang
Réserve naturellede la Caravelle
Anse Couleuvre
Anse Céron
Pointe du Bout
Presqu'île dela Caravelle
La Pagerie
Le Diamant
Sainte-AnneRocher duDiamant
Grande Ansedu Diamant
Grande Ansedes Salines
Plage municipale
Saint-Pierre
Anse Turin
MontagnePelée
(1397m)
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