La leptospirose est une zoonose transmise lHomme par contact direct ou indirect avec un animal infect (rongeur insectivore, chien, bovin, porc, etc.). La maladie est particulirement frquente dans les les tropicales sujettes aux inondations et aux fortes pluies : les leptospires peuvent survivre pendant 6 mois dans lenvironnement en zone humide et tide.

La bactrie responsable de la maladie de la leptospirose appartient la famille des leptospires dont il existe plus de 250 srovars pathognes, chaque srovar tant plus ou moins associ un rser-voir animal spcifique : rats, musaraignes et tangues (L. Ictero-haemorrhagiae), porcs (L. Pomona), chiens (L. Canicola), bovins (L. Hardjo), etc . Les leptospires pathognes sont hbergs pen-dant des annes voire la vie entire dans lappareil gnito-urinaire des animaux sauvages ou domestiques qui servent de rservoir. La transmission lHomme seffectue par contact de la peau (en

SYMPTOMES ET EVOLUTION

NOTIONS GENERALES

Daprs Perolat, 2003(http://www.microbes-edu.org/etudiant/Leptospira.html)

DOCUMENT DESTINE AUX PROFESSIONNELS DE SANTE. ETAT DES CONNAISSANCES (AVRIL 2012)

LE POINT SUR

LA LEPTOSPIROSE

DIAGNOSTICIl peut tre bactriologique ou srologique : lamplification gnomique par la PCR pratique sur un chantillon de sang, de LCR ou durine permet un diagnostic prcoce de la maladie mais ne permet pas didentifier la souche responsable. Elle doit tre complte par une technique srologique : le micro-agglutination test (MAT), qui reste la technique de rfrence et permet didenti-fier la souche. A la Runion, le seuil de positivit est fix 1 /400 sur au moins un srogroupe pathogne. Par ailleurs, il existe un test srologique ELISA qui peut servir au dpistage mais qui doit tre confirm par une PCR ou un MAT.

Cire ocan Indien

La maladie est caractrise par son polymorphisme qui va de la forme asymptomatique ou modrment fbrile et spontanment rsolutive, jusqu une forme fatale foudroyante.

> Phase 1 :Aprs une priode dincubation habituellement de 7 13 jours (extrmes 2 21 jours), la phase initiale de la maladie est marqu par lapparition brutale dune fivre leve accompagne de dou-leurs musculaires (dans les mollets et les cuisses, notamment) et de maux de tte (cphales frontales ou rtro-orbitaires). Dautres symptmes peuvent tre prsents : nauses, vomissements, douleurs abdominales, diarrhe, toux, photophobie, ruption prdominant au tronc ou sur les jambes. Lexistence dune suffu-sion conjonctivale, pathognomonique de la leptospirose, sobserve dans environ 30% des cas.

> Phase 2 :Lorsquelle existe, la deuxime phase ou phase dtat apparat entre 4 et 9 jours aprs la date de dbut des signes (DDS), aprs une priode de rmission de deux trois jours. Elle est caractri-se par une fivre prolonge et peut saccompagner de complica-tions systmiques justifiant lhospitalisation telles que : jaunisse, dfaillance rnale, saignements, insuffisance respiratoire avec ou sans hmoptysie, myocardite, mningite, confusion mentale et tat dpressif.Une uvite uni ou bilatrale peut apparatre jusqu 18 mois aprs la DDS et persister pendant des annes.Dans la grande majorit des cas, la leptospirose est cliniquement inapparente et gurit spontanment.

> Formes graves :Les manifestations graves de la phase 2 ne reprsentent que 5 15 % des formes cliniques. La forme ictrique a en gnral un mauvais pronostic mais des complications svres peuvent se voir aussi chez des malades anictriques. Un ge avanc (> 40 ans), une oligurie, une insuffisance respiratoire, des hmorragies pulmonaires, une arythmie et une altration men-tale sont aussi des signes dalerte, facteurs de mauvais pronostic.

Des squelles peuvent subsister aprs la phase aigu, en gn-ral fatigue chronique, parsies, dpression et occasionnellement uvite. La leptospirose en cours de grossesse peut provoquer une mort ftale, un avortement, une mortinaissance ou une infection congnitale.

> Dcs :La mort survient principalement dans un contexte de dfaillance rnale, de dtresse cardiorespiratoire, de syndrome hmorragique et, plus rarement, de dfaillance hpatique. Le taux de ltalit rapport globalement entre 5 % et 30 % passe plus de 10 % en cas dinsuffisance rnale aigu et plus de 50 % en cas dhmor-ragie pulmonaire.

particulier si elle est lse) ou des muqueuses avec un sol humide ou de la vgtation ou avec de leau souills par les urines, les fluides corporels ou les tissus danimaux infects. Occasionnelle-ment, linfection peut sacqurir par ingestion deau ou daliments souills par les urines danimaux infects, voire par inhalation darosols de fluides contamins. Linfection induit une immunit spcifique contre le srovar infectant, mais nentrane pas dimmu-nit croise contre les autres srovars.

Liens utiles

ARS Ocan Indien : http://www.ars.ocean-indien.sante.fr/Leptospirose.93472.0.html

Institut de veille sanitaire (InVS) : www.invs.sante.fr

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DECLARATION DES CAS DE LEPTOSPIROSE

RECOMMANDATION POUR LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS

La dclaration des cas de leptospirose permet la mise en uvre dune investigation pidmiologique et environnemen-tale ainsi que la prise de mesures de contrle (ventuellement lutte contre les rongeurs et actions de sensibilisation). Tout cas de leptospirose confirm biologiquement doit faire lobjet dun signalement immdiat la plateforme de veille, dalerte et durgences sanitaires de lARS OI par le biologiste.

Traitement antibiotique en urgence

Pour tre pleinement efficace, le traitement antibiotique doit tre instaur dans les 5 jours qui suivent la date de dbut de signes. Le traitement antibiotique doit tre mis en route ds que les prlvements ont t effectus, sans attendre les rsultats des examens biologiques. Il est prescrit pour une dure de 7 8 jours. Pour les formes bnignes de la maladie, le traitement anti-biotique de premire intention est lamoxicilline ou lampicilline per os. En cas dallergie la pnicilline, le traitement de choix est la doxycycline per os.

Au moindre doute sur la svrit de la maladie, lhospitali-sation doit tre propose pour mettre en uvre un traitement antibiotique par pnicilline G en IV et une ranimation en cas de besoin.

GESTES DE PREVENTION A RAPPELER AUX PATIENTS

Site du Ministre de la Sant : http://www.sante.gouv.fr/leptospirose.html

. A La Runion Tel : 02 62 93 94 15 Fax : 02 62 93 94 56 ars-oi-signal-reunion@ars.sante.fr

. A MayotteTel : 02 69 61 83 20 Fax : 02 69 61 83 21 ars-oi-cvags-mayotte@ars.sante.fr

Plateforme de veille et durgences sanitaires de lARS ocan Indien

La recherche des signes dalerte

Rechercher la prsence de signes dalerte demble et au cours du suivi, notamment entre le 4me et le 9me jour (cf. page 1)

Sensibiliser le malade et son entourage sur la reconnaissance des signes dalertes dont la survenue ncessite une consultation mdi-cale immdiate.Lapparition de signes dalerte ncessite une hospitalisation imm-diate.

En labsence de signe de svrit, la leptospirose est une maladie qui ne ncessite pas un recours lhpital.

La prvention du risque leptospirose passe aussi par les conseils que vous relayez auprs de vos patients.

Des gestes simples peuvent tre raliss en particulier pen-dant la saison des pluies (t austral) :

porter des protections lors des activits agricoles (levage, travail de la terre, travail dans les champs de canne, etc.) et de jardinage, de pche en eau douce ou de chasse : bottes, gants, cuissardes, vtements de protection, voire lunettes anti- projections en cas de risque de projection

lors de la pratique de sports en eau vive tels que le canyoning, porter une combinaison protectrice, des bottillons et des gants

Jusquau 6me jour seule la PCR sur un chantillon de sang peut conduire au diagnostic.

Du 6me au 10me jour il est possible de pratiquer un test ELISA si la PCR nest pas disponible.

A partir du 11me jour la PCR doit tre ralise sur un prlvement de LCR ou durines condition que la technique soit valide et il est possible deffectuer un MAT ou un test ELISA.

Test/Jours de fivre

Moins de 6 jours

De 6 10 jours

11 jours et plus

PCR sang + + -

PCR LCR - + +

PCR urines - - +

MAT - - +

IgM ELISA - + +

Ces dispositions sont rsumes dans le tableau ci-dessous :

viter de marcher nu-pied et de se baigner dans leau des ravines et dans leau stagnante

viter de marcher nu-pied ou en sandales ouvertes sur un sol boueux ou dans les flaques

protger les plaies par des pansements tanches

En cas de fivre aprs une exposition, consulter rapidement un mdecin en lui signalant lactivit risque pratique.