LE c(PORTLANDIEN)) DE LA BORDURE MI~RIDIONALE DES CI~VENNES

(MONTAGNE DE LA SERANNE MONTAGNE DES CAGNASSES)

par

PAUL B E R N I E R *

R~su~

L'cxamen de plusieurs coupes pr~cises permet d'~tudier le passage du domaine r~cifal au domaine p61agique, et d'observer, dans la zone de talus, la pr4sence de facies mixtes et de facies particuliers, riches en accidents siliceux.

ABSTRACT

A detail study of several geological sections permits the differenciation between the reef zone and the deep-sea bed. This study also reveals the presence of mix facies as well as other cherty rich facies.

I N T R O D U C T I O N

Au Sud des C6vennes, h la l imite des Causses e t de la garr igue l anguedoc ienne , les m o n t a g n e s de la S6ranne et des Cagnasses of f ren t de nombreuses e t puissantes coupes ver t ica les qui on t permis d '6 tud ie r les va r i a t i ons de facies du (( P o r t l a n d i e n )) dans ce t t e r6gion (fig. 1).

D e u x t ypes de s6d imen ta t ion sont b ien individualis~s. Dans la Mo n tag n e de la S6ranne, le ~( P o r t l a n d i e n )) p r6sen te un carac t~re r6cifal tr~s ne t (Le M6janel, feuille Le Caylar au 1 /50 000, x = 700,1 y = 168,8 - B o c Blanc , feuille St Mar t in -de -Londres au 1 /50 000, x = 715,0 y ----- 175,3), t and i s qu '~ p a r t i r de L a Cadi~re (feuille Le Vigan, au 1 /50 000, x = 717,9 y ~-- 185,3), vers l 'Es t , dans la Mo n tag n e des Cagnasses, il est h caract~re p61agique. Le passage en t re ces deux t y p e s de s6d imenta t ion , observ6 pros du vi l lage des Oliviers (feuille Le Vigan au 1 /50 000, x ----- 713,6 y ----- 184,7) m o n t r e des affinit~s avec l ' une et l ' au t r e des r6gions pr~cit6es, mais pr~sente aussi son caract~re propre .

* D6partement des Sciences de la Terre, Facuit6 des Sciences de Lyon et ,~ Centre de Paldontologie stratigraphique ~, associ6 au C.N.R.S.

i -GE()BIO--~S-- i Fac. Sci. Lyon, n ° 1, p. 103-118, 8 fig., pl. 15-17 l 1968 {

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FIG. 1 . - Local isat ion gdographique des diff4rentes coupes 6tudides

LIMITES STRATIGRAPHIQUES DES FORMATIONS i~TUDII~ES

La limite basale du (< Portlandien )) ~tudi~ reste incertaine en l'absence d'Ammonites : dans le domaine r~cifal, une br~che fournit un rep~re entre les formations, aux affinit~s de facies tr~s grandes. Seule la presence de Polypiers a permis de d~finir l'~tage. Dans le domaine p~lagique, les chailles et lits siliceux de la zone de passage ont servi de limite arbitraire

la s~rie. Enfin si la s~rie marine est continue entre le <( Portlandien ,; et le Berriasien A La Cadi~re,

on ne connait pas de Cr6tac~ a Roc Blanc. Ce passage est visible ~ Cazilhac-le-Haut, pros de Ganges, mais ]es conditions de s~dimentation ne sont pas aussi nettement r~cifales, et on y d6c~le d~j~ la presence de Calpionelles. N~anmoins, sur le Causse de Blandas, au Luc (feuille de Nant au 1 ,/50 000, x = 683,5 y = 180,9), j'ai r~colt~ des blocs non en place de calcaires roux, tr~s riches en Bryozoaires, A Cun6olines et Dicyclines, qui pourraient t6moigner de la transgression du Cr6tac~ sup~rieur dans la r~gion.

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S T R A T I G R A P H I E

La stratigraphie pr6sent6e est un condens6 de coupes, lev6es au 1/100, pour lesquelles un 6chantillonnage moyen tous les 2-3 metres a 6t6 realis~ dans les s6ries homogenes, les variations de facies 6tant sys t6mat iquement 6chantillonn6es. Deux plaques minces au mini- m u m ont 6t~ confectionn~es dans ces roches pour l 'examen des microfacies.

1. ~ DOMAINE RI~CIFAL (pl. 15 et pl. 16)

Deux coupes permet ten t l '6tude d6taiU6e du Jurassique terminal : au M6janel et ~ Boc Blanc, l 'une compl6tant l 'autre.

A) I.E MI~JANEI . ( f i g . 2 )

1 ° Limites de la coupe

La base de la formation est marqu6e par une breche monog6nique remaniant des caleaires kimm6ridgiens. Cette limite est assez arbitraire mais elle est le seul repere indiquant une modification dans la s~dimentation entre les calcaires du Kimm6ridgien et du Portlandien. Les premiers bancs sup6rieurs ~ cette breche pr6sentent des Polypiers caracteristiques du Port landien (Thecosmilia kiliani, Thecosmilia [urcata). Certains auteurs pensent, en effet, que les Polypiers, en l 'absence d 'Ammonites, permet ten t de pr~ciser la stratigraphie d 'une s6rie (P. P E L L E T I E R , 1952 - L. B E A U V A I S - B E R T R A N D , 1962).

Le passage au Cr6tae~ ne peut pas ~tre observ6, la coupe ~tant incomplete vers le sommet.

2 ° Facies

a) Facies d Polypiers. Les ealeaires massifs, beiges, apparaissent le plus souvent en falaises suivies d 'un petit

replat. La plus impor tante falaise mesure pres de 50 m. Ces ealeaires ~ pfite fine ou graveleux sont tres organogenes. I1 n'a pour tant pas 6t6

possible d 'y d6eeler d 'Ammonites. Les Polypiers y sont tres r6pandus * : Thecosmilia kiliani KOBY, Thecosmilia furcata KOBY, Calamophglliopsis etalloni KOBY, Calamophglliopsis of. flabellum BLMNV., Stglosmilia of. michelini E.H., Cladophgliia picteti ETALLON, Calamo- phglliopsis flabellum BLAINV. oar. crassa KOBY et un nouveau genre qui fait actuellement l 'objet d 'une 6rude par J. ALLOITEAU. Entroques, Rudistes et Algues sont assoei~s.

b) Facies graveleux. Le sommet de la coupe montre une succession de ealeaires graveleux, ~ patine blanche,

en banes de 1 m d'6paisseur en moyenne. Ent re ehaque bane, un replat herbeux emp@he de voir la succession complete.

Ces niveaux renferment parfois des Ammonites, malheureusement , eelles-ci sont complete- merit reeristallis6es, ee qui rend toute d6termination impossible.

• Je tiens ~ remercier ici M. le Professeur J. ALLOITE&U qui a tr~s a imablement ddtermin6 les Polypiers.

Fig. 2 LE M E J A N E L L M E c h e l l e : 1 / 1 0 0 0 base : X = 7 0 0 , O Y=169,1 s o m m e t : X = 6 9 9 , 3 Y=169,1

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calcaire graveleux beige organog~ne. Polypiers : CalamophyIliopsis etalloni et Thecosmi/ia furcata

calcaire graveleux beige, organog~ne b Ammonites recrista!lis~es et Nbrin~es.

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Surfaces lapiaz~es

calcaire blanc ~ Lamellibranches calcaire graveleux blanc, organog~ne

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michelini , surfaces lapiazbes. Pass~es de calcaire organog~ne et micrograveleux,

calcaire cristallin ~ taches noir~trcs(saprop~liennes ? )

dolomie beige, grenue

catcaire beige ~Jrganog~ne ~ entroques et Polypiers dont : Thecosmi/ia ki/ianl, C/adophy;,ia picteti

calcaire beige orgenog~ne quelques Spongiaires siliceux, d~bris d'Ammonitesrecristallis~es

calcaire beige oolitico-graveleu×, organog~ne, ~ entroques

calcaire beige dolomitique br~cbe c~leaire monog~nique remaniant les calcaires imm~diatement sous-jacents

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3 ° Microfaci i~s - M i c r o f a u n e ( f ig . 3)

a) Calcaires micrograveleux d Macroporella pggmaea (Facies A Polypiers) (LM 148-204; 166 m).

Le ciment de calcite microcristalline ou microgrenue, englobe de nombreuses micro- gravelles et fragments d'organismes.

Les micro-organismes sont nombreux. Ce sont des Foraminif~res : Nautiloculina oolitica MOHLEB, Everticgclammina virguliana (KoEcHLIN), Pseudocgclammina lituus (YOK.), ~ Conicospirillina ,, basiliensis MOHLEn, divers autres Lituolid6s et Miliolid6s (Ouinqueloculina), associ6s ~ des Algues. L'esp~ce Macroporella pygmaea (GfJMBEL) se t rouve dans presque t ous l e s niveaux et caract6rise le facies. On observe ~galement : Thaumatoporella parvovesi- culifera PtAINEnI, Cayeuxia piae FROLLO, Acicularia sp., Solenopora sp., Macroporella gigantea CAnozzi, Uragiella sp., et d 'autres organismes tels que Cladocoropsis mirabilis FELIX, Stromatopora sp., l'c~ 0rganisme en arceaux ~ (Organisme ind~termin6 II de J .J . FLEURY - LM 165 - 178 - 194) et des encrofitements concentriques.

b) Calcaires graveleux it Vaginella striata (Facies graveleux) (LM 205-217 ; 31 m).

Ces calcaires pr6sentent, dans un eiment de calcite grenue, de nombreuses gravelles et quelquefois des oolites. La microfaune est peu abondante et caract6risfe par des Forami- nif~res benthiques : Pseudocgclammina lituus (YOK.), Nautiloculina oolitica MOHLER, Trocholina alpina LEUPOLD et T. elongata LEUPOLD, (( Conicospirillina ,~ basiliensis ~V[OHLER. La micro- flore, en revanche, est assez abondamment repr~sent~e : Cageuxia piae FnOLLO, C. moldavica FHOLLQ C. kurdistanica .ELLIOTT, Thaumaloporella parvovesiculi[era I~AINERI, Clgpeina jurassica (FAvRE), Salpingoporella annulata CAnozzi, S. apenninica SARTONI et CRESCENTI, Lithocodium sp., Solenopora sp., Arabicodium sp. Tous ces organismes sont associ6s A Vaginella striala CAnozzi, organisme ~ affinit6s douteuses, observ6 en abondance et qui caract~rise le facies.

B) R O C B L A N C ( f ig . 4)

La coupe de Roc Blanc complete cetle de M6janel. Elle d6bute, en effet, dans les calcaires graveleux ~ Vaginella striata. L'ensemble de la coupe pr6sente une s6rie monotone de ealcaires graveleux ou noduleux et de calcaires sublithographiques, ~ patine blanche et en gros bancs. Le sommet de la coupe ne montre pas le passage au Cr6tac6, cependant, des horizons lacustres annoncent le retrai t g6n6ral de l a m e r ~ la fin du Jurassique.

a) Calcaires graveleux d Vaginella striata (fig. 3) (SR 1-19; 20 m).

Ces calcaires pr~sentent des facies comparables ~ ceux de la coupe du M~janel. Dans ces niveaux apparaissent quelques Anchispirocgclina lusitanica (EGbErt) (SR 11), et des intercalations de calcaire ~ Coprolithes (dont Favreina salevensis PAnEJAS).

b) Calcaires d Kurnubia jurassica (SR 20-64; 103 m).

Les micro-organismes, qui existent dans ces calcaires ne different pas de ceux des niveaux pr@6dents. Cependant, certains organismes deviennent assez fr6quents et prennent ainsi une importance relative. Ce sont : Kurnubia jurassica HENSON, Actinoporella podolica (ALTH.), Bacinella sp.

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c) Calcaires sanmdtres (SR 68-69; 2 m)

Au-dessus deux metres de calcaires noiratres montrent des microfacies ~ tiges et oogones de Characdes, associes cependant ~ des Algues marines : Clypeina jurassica (FAvRE), Cagenxia sp.

d) Calcaires d Anchispirocyclina (SR 71-72; 1,25 m)

Un retour a la s6dimentation marine s'affirme avec les derniers bancs qui contiennent : Anchispirocyclina lusitanica (EGGER), Trocholina alpina LEUPOLD, T. elongata LEOPOLD, Salpingoporella annulata CAnozzi, Actinoporella podolica (ALTH.) et Munieria baconica DEECXE.

C) C O N C L U S I O N

Les facies r6cifaux et p6ricecifaux renferment une grande quantit6 d'organismes (Forami- niferes et Algues, en particulier). La plupart des formes citees sont pour tant connues des le Kimmeridgien. Seules deux especes de Madr6poraires (Thecosmilia kiliani, Th. furcata) sont vraiment caracteristiques du Portlandien (J. ALLOITEAU, communication orale). Toutefois, la valeur relative de certaines formes (Macroporella pygmaea, Vaginella striata, Kurnubiajurassica, Anchispirocyclina lusitanica) a permis de mettre en relation les diff6rents secteurs 6tudies.

II. - - DOMAINE Pl~LAGIQUE (pl. 17)

1 ° L i m i t e s d e l a c o u p e ( f i g . 5 )

En l'absence d 'Ammonites, la base du (( Portlandien )) a 6t6 fixGe fi la dolomie sous- jacente aux bancs ~ chailles. Le sommet est limit6 par les calcaires gris du Berriasien dat6 par Ammonites. Aucune Ammonite n'a 6t6 rGcoltGe dans ces niveaux, de sorte que la limite inf~rieure reste lithologique.

2 ° Facies

Cette formation correspond ~ des calcaires massifs, beige clair, en bancs de 2-3 m d'epais- seur, difficiles h individualiser et qui montrent une certaine continuit6 avec ceux du Kimmeridgien.

L'6tude des microfacies permet de faire deux grandes divisions dans cette formation (ng. 6).

a) Microfacids dt Saccocoma (CD 20-34; 55 m). La partie inferieure de l'etage correspond h des calcaires fi calcite cryptocristalline,

renfermant des Saccocoma AGASSIZ et des crinoides pelagiques en grande quantite, associes fi des Aptychus d'Ammonites, des Radiolaires, des Globochaete et des (( microfilaments )).

b) Microfaci~s d Calpionelles (CD 35-54; 62 m). Ces calcaires formGs de calcite cryptocristalline contiennent : Calpionella alpina LORENZ,

Calpionella elliptica CADmH (rare), Crassicollaria brevis REMANE, Crassicollaria intermedia DURAND-D~.LGA, Crassicollaria massuliniana (COLOM), Tintinnopsella carpalhica MURGEANU et FILIP~.SCU, associGs a des Radiolaires et des Globochaete.

L'apparit ion des Calpionelles correspond sensiblement h la disparition des Saccocoma.

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FIG. 6. - - R ~ p a r t i t i o n s t r a t i g r a p h i q u e des organismes p~lagiques ~ Ca Cadi~re

c) Microfacids graveleux.

Fr6quemment ces niveaux renferment des organismes benthiques associ~s aux orga- nismes p61agiques, qui rappellent que le domaine n6ritique n'est pas tr~s 61oign6. Certains horizons de calcaires graveleux renferment : Trocholina aff. alpina LEUPOLD, Epistomina sp. Quinqueloculina sp., Nautiloculina oolitica MOHLER, des Lag6nid6s, des entroques, des Hexactinellides et des Algues Codiac6es (Lithocodium), Dasycladac6es et des Cladocoropsis cf. mirabilis FELIX (CD 35 - 39 - 43 - 50 - 53).

3 ° C o n c l u s i o n

Les Saccocoma, i~ valeur stratigraphique r~duite, permettent toutefois de constater que le domaine p~lagique est d~j/~ install6 malgr~ l'absence de Calpionelles. Celles-ci, parti- culi~rement les esp~ees Cr. intermedia et Cr. massutiniana ant des qualit~s stratigraphiques ~videntes (J. REMANE, 1963) et la figure 3 montre la variation qui existe entre les formes du Portlandien et celles du Berriasien.

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III . - - ZONE DE PASSA6E (pl. 17)

La zone interm~diaire entre les domaines n~ritique et p61agique a pu gtre localis6e entre Moul~s et les Oliviers. La coupe des Oliviers t raverse un Port landien fi faci6s mixte, e'est-h-dire que des calcaires organog~nes eomparables ~ eeux de la S6ranne sont intercal6s dans des calcaires pfilagiques identiques ~ ceux de La Cadi~re. Enfin, terrains horizons pr6sentent,

la fois, des organismes p61agiques et benthiques.

I° Facigs (fig. 7)

La particularitg des facies de la coupe des Oliviers r6side dans l 'alternance de calcaires graveleux et de calcaires sublithographiques, mais aussi dans l 'abondanee des accidents siliceux (chailles et lits siliceux).

Les m~mes divisions peuvent s 'effectuer dans la coupe des Oliviers et dans celle de La Cadi6re. Ces divisions sont fond6es sur la microfaune.

A ) H O R I Z O N A S A C C O C O M A ( L 0 1-21 ; 47 in)

1 ° FACIIkS PI~LAGIQUE.

Les calcaires subli thographiques pr6sentent des microfaci~s fi Saccocoma, Radiolaires, Globochaete, (( microfilaments )), et Stomiosphaera moluccana WANNER. Cependant, eertains niveaux renferment ~galement des encrofitements coneentriques, des Nubeeularid6s, Lag6nid6s, ainsi que des Algues : Acicularia sp., Bacinella sp.

2 ° FACII~S N~RITIQUE.

a) Calcaire organoclaslique d Anndides (LO 10).

Ce niveau correspond h une accumulat ion de tubes d'Ann61ides, la plupart du temps bris6s, associ6s A des Lamellibranches et des Gast~ropodes.

b) Calcaires d Polypiers.

Fr6quemment , terrains banes contiennent des Polypiers (L0 14-18), assoei6s ~ des micro-organismes comparables h ceux du Port landien de la S6ranne : Pseudocyclammina liluus (YoK.), Quinqueloculina sp., (( Conicospirillina )) basiliensis MOHLER, Macroporella pygmaea GUMBEL, Macroporella cf. gigantea CAROZZI, Lithocodium sp., Solenopora sp., BacineUa sp., Thaumatoporella parvovesiculifera RAINERI, Stromatoporoid6s, Bryozoaires et encrofltements concentriques.

3 ° LES ACCIDENTS SILICEUX.

Les accidents siliceux, nombreux, existent essentiellement dans cette zone. Ce sont des ehailles, r~parties dans la masse du calcaire ou dispos~es ~ des niveaux particuliers. La densit~ de ces ehailles peut devenir telle qu'elles const i tuent de v6ritables lits siliceux. Certaines de ces chailles pr~sentent des accroissements eoncentriques.

Ces accidents siliceux sont form,s de quartz microcristallin et d 'un peu de calcSdoine. Les fant6mes d'organismes rencontres sont essentiellement des Radiolaires, tr~s nombreux (LO 3 - 9 - 13 - 15).

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B) H O R I Z O N A CALPIONELLES (L0 22-34; 15 m)

1 o FACIt~S PI~LAGIQUE.

Ces calcaires sont constell~s de Calpionelles : Calpionella alpina LORENZ, C. elliptica CADISH, Crassicollaria intermedia DURAND-DELGA, Cr. brevis REMANE, CF. massutiniana (CoLoM), Tintinnopsella carpathica MURGEANU et FILIPESCU. Les niveaux ne contenant que des organismes p~lagiques sont pourtant assez rares.

20 FAclgs MIXTES (pl. 17, fig. 2).

Le plus souvent, les organismes p~lagiques sont associ~s ~ des organismes benthiques semblables ~ ceux du domaine n~ritique. Ce sont des Foraminif~res : TrochoIina alpina LEUPOLD, et T. elongata LEUPOLD, ~¢ Conicospirillina ,~ basiliensis MOHLER, Quinqueloculina sp., Protopeneroplis sp. : des Algues : Acicularia sp., Thaumatoporella parvovesiculifera RAINERI, Macroporella pggmaea GiJMBEL ass0ci~s ~ Cladocoropsis, Bryozoaires, entroques et encrofitements concentriques.

SI~DIMENTATION

1. - - DOMAINE RI~CIFAL (fig. 8)

Deux milieux de s~dimentation sont nettement diff~renci~s pendant le ~ Portlandien ,~. D'abord les calcaires r~cifaux, dominos par les Madr~poraires, ne repr~sentent pas un milieu tr~s favorable ~ un d~veloppement intense des Algues. Ce milieu est marqu~ par l'abondance de deux esp~ces : M. pygmaea et T. parvovesiculifera.

Le milieu p~rir~cifal qui lui succ~de, renferme, en revanche, une grande vari~td d'Algues. Parall~lement, la succession de facies ~ Polypiers, facies graveleux, facies sublithographique et facies saum~tre, met en ~vidence l'existence d'une s~quence n~gative qui est l'expression du retrait g~n~ral de l a m e r dans les Causses ~ la fin du Jurassique. Toutefois, la s~rie se termine par des horizons ~ Anchispirocyclina lusitanica, done ~ tendance marine.

L'~mersion de la fin du Jurassique est surtout caract~ristique dans le Causse M~jean (P. DONZE, 1958 - J.-J. FLEURY, 1966). Dans la Montagne de la S~ranne, la presence de facies saum~tres n'avait pas ~t~ montr~e, quoique P. DONZE ait pressenti des facies lagunaires au sommet de la s~rie.

2. - - DOMAINE PI~LAGIQUE.

L'association d'organismes planctoniques dans cette formation ne laisse pas de doute sur l'origine des calcaires. D~s La Cadi~re, la s~dimentation est presque totalement du type profond. Pourtant, quelques pass~es de facies graveleux montrent que la zone n6ritique est proche de ce secteur et que le passage d'un domaine fi l 'autre doit se faire fi proximit6.

- - 1 1 6 - -

W

Roc Blanc Les Oliviers La Cadi~re Le M~janel

LEGEgDE

O ® ®

® ® O

J - ~ c a l t a i r e s ~ Calpionelles

~ c h a i l l e s el fits siliceux

calcaires ~ .Saccocom~ F ' ~ - ' ] e l :rinoYdes p~lagiques

~ca lca i res laguno-lacustres

~J~tJ

~ calcaires r~cifaux

~ calcaires ~ organi~mes n~rifique~ IDOmF] 50mL~

O O,S 1 1,5 km

FIG. 8. - - Evo lu t ion des facies au (( Por t l and ien )~

3. - - Z O N E D E P A S S A G E .

L'~tude de la zone de transition, entre les domaines n~ritique et p~lagique a r~v~l~ l 'existence de nombreuses chailles et lits siliceux. Ces chailles sont organog~nes (Radiolaires, spicules), mais des zones d'accroissement concentriques t~moignent de la diffusion p~riodique de solutions silicieuses ~ travers les calcaires. I1 semblerait que les conditions de s~dimentation dans cette zone doivent correspondre fi l 'extr~mit~ du plateau et au talus continental, et que les accidents siliceux soient h met t re en relation avec cette aire oc~anographique.

L 'a l ternance de calcaires graveleux organog~nes n~ritiques, parfois m~me r~cifaux, avec des calcaires fins sublithographiques h tendance p~lagique, exprime rinstabilit~ pal~o- g~ographique de cette zone. Les niveaux h facies mixtes permet ten t donc de t rouver une correspondance entre les deux domaines et les horizons fi chailles peuvent les d~limiter.

De part et d 'autre des Oliviers, la s~rie ~volue tr~s rapidement ; toutefois, la zone o~t les chailles et lits siliceux semblent les plus abondants se situe dans la Combe Jeanne t te (feuille Le Vigan, x ---- 713,1 y = 184,3), mais la mauvaise qualit~ de l 'affieurement ne permet pas d 'y effectuer une coupe precise. A l '0uest , dans le Ranc de Banes (feuille Le Vigan, x ~ 711,5 y ~ 187,0) les facies sont p~rir~cifaux et les Polypiers encore tr~s fr~quenLs. On y rencontre quelques chailles, mais surtout des organismes silicifi~s comparables h eeux observes dans la Montagne de la S~ranne. Enfin, si le domaine p~lagique semble bien ~tabli h La Cadi~re, quelques niveaux h Algues et Foraminif~res benthiques, associ~s ~ des Calpionelles, t~moignent ~galement de la proximit~ du plateau continental.

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CONCLUSION

Cette r~gion qui pr~sente, de facon privil~gi~e, ~ quelques kilom~tres de distance, des facies r~cifaux et p~lagiques, permet d 'observer et d'~tudier la zone de passage. Cette zone correspond sans doute au talus continental, et la fr~quence des lits graveleux peut ~tre interpr~t~e soit comme des variations de l 'extension du r~cif, soit comme des accumulations d'~l~ments roul~s en provenance du r~cif.

I1 n'a pour tant pas ~t~ possible, par suite de l 'absence d 'Ammonites, de dater avec precision ces s~ries. Cependant, la presence de Polypiers caract~ristiques du ~ Port landien ~ (Thecosmilia kiliani et Thecosmilia [urcata) et des Calpionelles dont la valeur strat igraphique est bien connue, permet ten t de relier les deux domaines.

Enfin, la presence de chailles et lits siliceux, et l 'association d'organismes n~ritiques et p~lagiques sont particuli~rement int~ressantes pour situer cette zone dans les diff~rentes unit~s pal~og~ographiques.

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