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LE RÈGNE DE LOUIS XIV

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LE RÈGNE DE LOUIS XIV

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E D I T 0 R I A î.

Lors de l a t a b l e ronde sur l e devenir t o u r i s t i q u e du s i t e de l a C i t a d e l l e que nous avons organisée en 1981, l'une des premières remarques formulées par les p a r t i c i p a n t s c o n s i s t a i t en une nécessaire o r i e n t a t i o n vers une p r o f e s s i o n n a l i s a t i o n du sec­teur t o u r i s t i q u e à Namur.

L'on peut certes se réjouir que les di v e r s pouvoirs p o l i t i q u e s ont prévu des niveaux d ' i n i t i a t i v e s t e ­nant compte de ce t t e réalité comme l ' O f f i c e Provin­c i a l de Promotion T o u r i s t i q u e ou l'Echevinat du Tou­risme de l a V i l l e de Hamur, mais i l f a u t f a i r e plus.

A Namur, comme dans sa région, i l f a u t t e n i r compte de l'élément t o u r i s t i q u e comme p a r t i e prenante impor­tante de l a dimension économique. La c r i s e s ' i n s t a l ­l a n t , depuis p l u s i e u r s années, les comportements des " u t i l i s a t e u r s t o u r i s t i q u e s " se sont modifiés au pro­f i t d'un tourisme plus n a t i o n a l , e t donc ... plus ré­g i o n a l .

Les e f f o r t s importants consentis depuis quelque temps, pour une v a l o r i s a t i o n harmonieuse du s i t e de l a C i t a ­d e l l e sont évidemment de nature à mieux f a i r e connaî­t r e c e t t e potentialité t o u r i s t i q u e , mais, i l va f a l ­l o i r passer à une v i t e s s e supérieure.

En e f f e t , les pouvoirs p u b l i c s ne sont plus en mesure, financièrement, de sou t e n i r des choix en l a matière. Les imaginations doivent donc suppléer à ces c o n t r a i n ­tes en a l l i a n t à l a f o i s c e t t e force p o s i t i v e que cons­t i t u e n t les bonnes volontés canalisées par des p r o f e s ­sionnels du tourisme»

De nombreux v i s i t e u r s soulignent les capacités nombreu­ses q u ' o f f r e i a C i t a d e l l e comme a t t r a c t i o n pour notre V i l l e . Tout en respectant scrupuleusement son caractè­re d'archéologie m i l i t a i r e , nous devons f a i r e l ' e f f o r t de trouver des idées nouvelles pour son e x p l o i t a t i o n t o u r i s t i q u e .

C'est aussi un des buts de notre Association.

Les a c t i o n s 83 se préparent activement. A nos yeux, i l s ' a g i t cependant d'une année de t r a n s i t i o n par rapport aux p r o j e t s nombreux q u i s ' o f f r e n t à nous.

Les d e r n i e r s : c h i f f r e s nous sig n a l e n t que nous sommes 400 adhérents à ce printemps 83 t ce n'est qu'un début, car nous sommes ... plus de 100.000 Namurois,

Le Président. Ph. LEBACQ.

Plusieurs centa ines de f igur ines, des dizaines de planches, des tabieaux, des gravures, des l ivres et /des documents , regroupés en 350 numéros de catalogue : voi la ce que nous vous invi tons à découvr ir .

Pourquoi organiser une exposi t ion sur LE REGNE DE LOUIS XIV ?

D'abord parce que, sur le plan uni formologtque, c'est de ce t te période que datent tes débuts de l 'uni forme. Rappelons ce qu'écr iva i t , à ce sujet , le commandant E.L. Bucquoy en ouvrant fe premier chapi t re de son cé lèbre BREVIAIRE DU COLLECTIONNEUR D'UNIFORMES ;

« C'est dans la seconde moi t ié du XVIIème siècle que l 'uni forme s'est, pet i t à pet i t , général isé en France. A u début du s ièc le, il ex is ta i t dans deux genres de t roupes : d'abord dans fes t roupes de îa garde personnel le du Roi et ensui te dans les t roupes suisses servant dans les armées françaises qu i , de par leurs capi tu lat ions, devaient porter des vê tements ident iques. L'uni­forme éta i t à la charge de ceux qui avaient levé ou possédaient rég iments ou compagnies; et ceux-ci imi tèrent b ientôt ce qui se faisai t dans la Maison du Roi : « Sous l ' inf luence de l 'économie, de la nécess i té , de l 'amour propre, écr i t Ment ion dans son l ivre sur l 'armée de l 'Ancien Régime, les capi taines ont é té amenés à habi l ler leurs soldats tout d'une parure A fa f in de 1674 ie min is t re prévenai t les colonels que pour soulager les cap i ta ines : fe Roi donnerai t un justaucorps à chaque recrue. Ces vê tements dev inrent b ientôt un i formes pour chaque régiment, mais ce n'est que de 1690 et 1691 que datent les ordonnances de Louvois rendant cet un i fo rme obl igato i re. On peut admet t re qu'à par t i r de ce moment tous les soldats d 'un même régiment sont habil lés un i formément . Pendant une t renta ine d'années encore, ii y aura du f l o t tement dans l 'appl icat ion de ces mesures : les coupes ne seront pas toujours exactement semblab les; les chapeaux, les co ls , les cravates, les bas, les guêtres, les soul iers ne seront pas toujours ident iques et i! faudra at tendre les règ lements de 1720 pour avoir des textes précis déf in issant pour chaque rég iment la couleur d is t inct ive et sa répar t i t ion dans l 'un i forme. «

C O S T U M E S M I L I T A I R E S SOUS LOUÏ& IX1V.

Ensuite, [e t cet te raison découle peut-être de ia première) c e s t une pér iode RELATfVEMENT peu connue et peu exploi tée par les col lect ionneurs de f igur ines. Et la Société Belge d'Etude de l 'Uni forme et du Costume a voulu combler ce t te lacune.

Enfin, et sur tout , parce que l 'h istoire mi l i ta i re de LOUIS XIV a eu pour pr incipaux théât res d'opérat ions notre te r r i to i re nat ional , e t ceux, tout proches du Nord de la France et des Pays-Bas. Auss i , s ' in téresser à l 'h istoire des guerres de Louis XIV c 'est une façon d ' i l lust rer une part ie des grands événements qui se sont déroulés dans notre pays.

Mais... pourquoi « LA FIGURINE » ?

Parce que c 'est en Novembre 1935 qu'un pet i t groupe d'amateur d'his­to i re , de costumes et d 'un i formes mi l i ta i res , désireux de confronter leurs découvertes et leurs problèmes, crée la Société LA FIGURINE.

Ses e f fec t i f s e t ses act iv i tés augmentent progress ivement et de manière te l le qu 'en Avr i l 1965 LA FiGURINË se cons t i tue en A.S.B.L. sous la déno­minat ion o f f i c ie l le de SOCIETE BELGE D'ETUDE DE L'UNIFORME ET DU COSTUME, sous la prés idence du Bâtonnier Jean THEVENET,

En 1968. îe dynamisme et le dévouement des membres de La Figurine et de son consei l d 'admin is t rat ion ont permis à la Belgique d'organiser le 4ème Congrès Internat ional des Col lect ionneurs de Figur ines His tor iques.

Ac tue l lement présidée par M. Jean DECONINCK, la Société, qui éd i te un bu l le t in t r imes t r i e l , compte près de t ro is cents membres, répart is dans le monde, e t une t renta ine de Sociétés correspondantes. Elle organise, outre ses réunions mensuel les, des conférences, des excurs ions, des exposi t ions, etc...

Dans ce domaine, en 1971, dans le cadre de l 'Année des Châteaux, le pr ince An to ine de Ligne a fa i t appe! à La Figurine pour i l lus t rer l 'h istoire mi l i ta i re de sa fami i le , au château de Belceii.

Au jourd 'hu i , sous la d i rec t ion de M. Jean-Jacques PATTYN, après quatre ans de travail en commun sur ce sujet , e)ie vous présente son exposi t ion - LOUIS XIV ».

Ses réal isat ions, basées sur ies études h is tor iques les plus récentes et les documentat ions les plus préc ises, nécess i tent du col lect ionneur un souci de l 'exact i tude et un goût ar t is t ique cer ta in.

Le « FIGURINOMANE » cumule , en sa personne, les ta lents et ies com­pétences d'un h is tor ien, d'un un i formoiogue, d'un exper t en armes et armu­res, d'un sculpteur , d'un graveur, d'un méta l lurg is te (spécia l is te dans l'allia­ge des métaux ) , d'un fondeur (pour la fabr icat ion de ses f i gu r ines ) , d'un décorateur de théât re et d'un peintre min ia tur is te .

Si fe col lect ionneur est ind iv idual is te, par nature, ii éprouve néanmoins un profond pla is i r à partager son expér ience, son érud i t ion et ses jo ies .

La c iv i l i sa t ion des lo is i rs jus t i f ie , plus que jamais , une parei l le soc ié té , car son but n'est autre que de promouvo i r l 'aspect cu l ture l de son art , de la manière la p lus délassante et la plus enr ich issante.

A PROPOS DU GRAND HÔTEL DE LA CITADELLE

"C'est précisément 'ce dimanche 21 mai qu'a l i e u l'ouverture o f f i c i e l l e

du Grand Hôtel bâti sur les fondations de l'ancien f o r t d'Orange, l'un des ou­

vrages avancés de notre c i t a d e l l e , aujourd'hui déclassée. La société nouvelle

"Namur-Citadelle", concessionnaire de l ' e n t r e p r i s e , a installé là, à proximité

ds l ' R n d r o i t où f u t j a d i s l a chapelle Saint-Georges, un établissement dont l a

d e s c r i p t i o n se trouve dans l a revue bi-mensuelle illustrée "Namu" no, 5, mai

1899, en vente dans toutes les l i b r a i r i e s . "

e x t r a i t de "Namur illustré" mai 1893

Comme sans doute beaucoup de lec t e u r s de c e t t e époque, pour en savoir

plus long, a l l o n s acheter l a revue en question, q u i ne coûte que 30 centimes pour

plus de 160 pages E ; 3 .

f\Jamur f u t de to u t temps une place de guerre importante; nous avons déjà

d i t , et nous reviendrons souvent sur l e rôle qu' e l l e joua dans l a succession des

siècles: Racine écrivant à Boileau du camp devant Namur, l e 3 j u i n 1692, d i s a i t :

" Cette place s i t e r r i b l e , en un mot Namur, a vu tous ses dehors emportés dans

l e peu de temps que j e vous a i d i t " . Et l e poète-historien du Grand Roi ne f a i ­

s a i t pas de ce succès un des moins grands t i t r e s de g l o i r e de Louis XIV.

Mais avec l e progrès, l e s conditions de l a guerre se sont modifiées et

ce t t e C i t a d e l l e s i importante a u t r e f o i s , n'a pius,maintenant que l ' a r t i l l e r i e

s'est transformée de façon complète, aucune valeur m i l i t a i r e .

Des f o r t s qui se dissimulent sur les hauteurs avoisinnantes ont conser­

vé à Namur sa puissanse stratégique, mais ont réduit à néant l a valeur, j a d i s

formidable, des fières m u r a i l l e s dominant l e confluent de l a Sambre et de l a

rieuse.

En 1892, Léopold I I , auquel n u l l e des questions qui intéressent l a Bel­

gique ne demeure étranger, v i s i t a ces merveilleuses hauteurs et décida t o u t de

s u i t e qu'elles devraient être mises en harmonie avec l e progrès moderne»

Tout en sauvegardant l a p a r t i e des v i e i l l e s f o r t i f i c a t i o n s q ui présente

au plus haut p o i n t un intérêt h i s t o r i q u e et archéologique, i l provoqua un déclas­

sement de c e l l e s qui occupaient l e plateau supérieur et en f i t cession à l a v i l l e

de Namur.

L'ad m i n i s t r a t i o n communale, entrant dans les vues du Roi, rétrocéda,

par b a i l amphithéotique, à l a société de "Namr-Citadelle" composée d'hommes aussi

hardis q u ' i n t e l l i g e n t s , l a plus b e l l e p a r t i e de ces t e r r a i n s , merveilleusement

situés sur lesquels, è des remparts aujourd'hui i n u t i l e s , a succédé l a plus admi­

rable et l a plus u t i l e i n s t a l l a t i o n q u - i l s o i t possible de concevoir, l e Parc

du Château.

A ce prac on a r r i v e s o i t par des routes çarossables f o r t bien e n t r e t e ­

nues q u i vont du vieux pont de 1'Evêché sur l a Sambre au plateau supérieur, s o i t

par l a côte du Buley, sur l e versant de l a Meuse, dont un chemin de f e r f u n i ­

c u l a i r e permet de g r a v i r en quelques minutes l a pente escarpés. Rien de plus

charmant que c e t t e excursion à l a q u e l l e on ne peut f a i r e l e reproche que d'être

tr o p courte: l'impression que l'on éprouve à mesure que l'on monte et que l a vue

s'étend davantage sur c e t t e ravissante vallée de l a rieuse est délicieuse.

Le chemin de f e r f u n i c u l a i r e passe au m i l i e u d'arbres et de j a r d i n s qui

o f f r e n t en été les plus agréables ombrages et on r e g r e t t e r a i t vraiment de l e

q u i t t e r s'in ne sarrêtait sur une térasse de i a q u e i l e on découvre un panorama

splendide, à l'entrée du Grand Hôtel de Namur-Citadelle,

Sur les fondations d'un des principaux ouvrages défendant j a d i s l e

poi n t f a i b l e de l a place, s'élève maintenant cet hôtel monumental dont aucune

d e s c r i p t i o n ne p o u r r a i t donner une idée plus p a r f a i t e que l a vue que nous repro­

duisons .

Maïs c'est s u r t o u t sur son aménagement intérieur, sur son fonctionnement

q u ' i l y a l i e u d'appeler l ' a t t e n t i o n .

Les v i e i l l e s casemates qui supportent c e t t e c o n s t r u c t i o n monumentale,

ont été transformées en caves, en c u i s i n e s , en établissement hydrothérapique

qui sont l a dernière expression du c o n f o r t .

Le rez-de-chaussée, d'où l'on j o u i t d'une vue magnifique, r e u n i t t o u t

ce que les plus exigeants peuvent souhaiter; un café, un r e s t a u r a n t , des s a l i e s

de banquet, des salons de l e c t u r e et de conversation, comme on en trouve seule­

ment dans les grands hôtels de création récente.

Un ascenseur, qui s'arrête à chaque étage, dans des rotondes mesurant

d i x - h u i t mètres de diamètre, donne aux habitant de l'hôtel, l a possibilité de

monter, sans aucune f a t i g u e , aux appartements bien entretenus et con f o r t a b l e ­

ment aménagés dans lesquels on r e s p i r e toujours' un a i r f r a i s et pur qui f a i t

des miracles et d'où l a vue s'étend aussi l o i n que les m e i l l e u r s yeux et les

plus puissantes l o r g n e t t e s peuvent p o r t e r .

Du sommet de l a l a n t e r n e , on domine l a vallée de près de deux cents

mètres et on on se promène presque à t r o i s cents mètres au dessus du niveau de

la mer.

Namur-Citadelle est une m e r v e i l l e . Nous nous bornons aujourd'hui à l e

s i g n a l e r en prédisant un succès sans précédent à ses créateurs aux premiers

rangs desquels i l f a u t mettre l e Roi d'abord qui en eut l'idée i n i t i a l e et q u i ,

aux f r a i s de sa cassette, en f i t établir les premiers plans par son a r c h i t e c t e ,

Mr. Lainé, et i a société, qui a eu l e courage, malgré des difficultés sans nom­

bre, de l a réaliser.

Haus reparlerons en détail de c e t t e i n s t a l l a t i o n merveilleuse du Parc

du Château dont l'hôtel f a i t une des villégiatures qui auront une vogue incompa-

ble.

E l l e c o n s t i t u e r a , nous l'affirmons., un des plus grands éléùents de

prospérité de c e t t e v i l l e de Namur qui sera bientôt cependant une des s t a t i o n s

d'été les plus justement en faveur non seulement de l a Belgique mais de toute

1 * Europe,

e x t r a i t de "Namur" n° 5 - mai 1699.

Hélas, ies flammes de l'incendie allumé en août 1914 par les troupes

allemandes, a l l a i e n t , en brûlant ce magnifique hôtel, détruire un des chevaux

de b a t a i l l e de l ' i n d u s t r i e t o u r i s t i q u e naissante dans l e Namurois.

Hugues LEFEVRE ,!un jeune ami (16 ans)"

. 5e rénové - i n s t i t u t St„Louis-Namur

LA VÉGÉTATION À LA CITADELLE

Dans l e n 6 14 de I X - Ô 2 , Mr. M.GILBERT vous présentait l e

problème de l a végétation e t f a i s a i t état des t r a v a u x a c t u e l l e m e n t

en c o u r s .

F i n 60 - début 8 1 , l e s Amis s'étaient informés, p a r l ' i n t e r ­

médiaire de MM. COLLARD et. HONORE, s u r 1'opération d'aménagement

écologique préparé p a r l ' E c h e v i n a t de l ' E n v i r o n n e m e n t . Nous c r o y ­

ons u t i l e de vous t r a n s m e t t r e l e s r e n s e i g n e m e n t s r e c u e i l l i s p u i s ­

que l a première phase se t e r m i n e r a début 1983.

I l f a u t s a v o i r que c e t t e opération c o r r e s p o n d au début de J e

g e s t i o n forestière du m a s s i f boisé, g e s t i o n q u i n'a j a m a i s été

menée d e p u i s l a p l a n t a t i o n des a r b r e s q u i r e m o n t e à 1695-1910.

I I I s ' a g i t p r i n c i p a l e m e n t de régénérer, de r e p l a n t e r , d'amélio­

r e r i e s i t e en g a r d a n t son a s p e c t n a t u r e l a c t u e l . La première

phase c o n s i s t e à réaliser l e n e t t o y a g e , l'élagage e t l ' a b a t t a g e .

Pour ee f a i r e , une étude pédologique a été menée p a r fl r ,

GODEAUX, ingénieur agronome, étude d i s t i n g a n t un v e r s a n t m o s a n ,

un v e r s a n t s a m b r i e n e t l e p l a t e a u .

Le v e r s a n t mosan : e s t f o r t r a i d e , é r o d é , e r s o î e i 1.1 é . Sur l e s

t a l u s se développe une forêt assez p a u v r e . Sous l e Belvédère,

par c o n t r e , croît une b e l l e f u t a i e .

Le v e r s a n t s a m b r i e n : e s t moins r a i d e , moins érodé, p l u s p r o f o n o ,

p l u s f r a i s , avec un c l i m a t p l u s r u d e . Une b e l l e f u t a i e s'y déve­

l o p p e entrecoupée de p e l o u s e s e t de p l a n t a t i o n s e x o t i q u e s (.ancien

A r b o r e t u m } .

Le p l a t e a u : présente p l u s ou moins l e s mêmes c o n d i t i o n s que l e

v e r s a n t s a m b r i e n mais l e s t a i l l i s e t l e s épicéas créent un p r o ­

blème. Les fossés s t l e s f o r t i f i c a t i o n s sorti: e n v a h i s .

L'ensemble a été découpé en 18 p a r c e l l e s . E l l e s s o n t réparties

en 3 catégories:

- p a r c s e t p e l o u s e s q u i r e s t e r o n t e n t r e t e n u e s p a r l e s e r v i c e des

P a r c s e t J a r d i n s ;

- p a r c e l l e s à aménager q u i s e r o n t traitées complètement;

- bâtiments e t p a r k i n g s : pas d'aménagement.

Dans chaque p a r c e l l e , un r e c e n s e m e n t c o m p l e t des essen c e s

e t de l e u r v a l e u r a été effectué. T r o i s p r o j e t s intéressent l e s

f o r t i f i c a t i o n s :

- l e Donjon - l e Bonnet de prêtre - i a Médiane s e r o n t s i m p l e m e n t

nettoyés ;

- l a p o r t e de B o r d a i - l e s fossés - l e bas de T e r r a n o v a s e r o n t

traités p l u s complètement ( t a i l l i s , épicéas, a r b r e s malades

e t m o r t s ) ;

- l e h a u t ds T e r r a n o v a s e r a traité complètement.

Au c o u r s de c e t t e première phase, 1236 a r b r e s s e r o n t a b a t ­

t u s , représentant 5 à 8 % du m a s s i f f o r e s t i e r t o t a l e t 391 m3

de OG i s ,

Un p l a n général de r e b o i s e m e n t e s t à l'étude. I l d e v r a

être ajusté d ' i c i 3 à 4 ans s u i v a n t l e s réactions du m a s s i f .

Des semis denses s o n t déjà créés dans l e s q u e l s on p o u r r a r e p r e n ­

d r e l e s m e i l l e u r s p l a n t s en vue du r e b o i s e m e n t .

Les Amis de l a C i t a d e l l e se réjouissent de l a mise en r o u t e

de c e t t e opération. I l s demandent qus l e p l a n de r e b o i s e m e n t

s o i t r a p i d e m e n t mis au p o i n t e t exposé. En e f f e t , l ' a s p e c t a r c h i ­

t e c t u r a l à d o n n e r aux f o r t i f i c a t i o n s vues de l'extérieur e t de

l'intérieur a i n s i que l a mise en v a l e u r des espaces i n t e r n e s n'

o n t pas été approchés. I l semble i m p o r t a n t de l ' e x a m i n e r p o u r

définir des p r o p o s i t i o n s c a r l ' a s p e c t p a y s a g e r de l a C i t a d e l l e

e s t de l a p l u s g r a n d e i m p o r t a n c e .

Nous demandons également que l e s m o n t a n t s nécessaires

s o i e n t i n s c r i t s aux b u d g e t s avec l a création d'un p o s t e d ' a g e n t ,

en qualité de g a r d e - f o r e s t i e r , e t un t i m i n g b i e n déterminé,

J.C. HONORE

I n g , c i v i l a r c h i t e c t e .

LE TOURNOI/ LA JOUTE ET LEURS DÉRIVÉS

Ces deux sports simulent une l u t t e véritable: l'un, l e t o u r n o i , où s ' a f f r o n ­

t e n t deux p a r t i s [équipes), i m i t e l a b a t a i l l e , l ' a u t r e , l a j o u t e , oppose seul

à seul deux champions et ressemble au duel.

La j o u t e est moins ancienne comme nous l e verrons.

Le t o u r n o i a une o r i g i n e très l o i n t a i n e . Dans l'antiquité, les g u e r r i e r s de

I ' I l i i a d e d i s p u t a i e n t des combats présentant des analogies avec les t o u r n o i s .

Les nobles du Moyen-Age aimaient f a i r e état de ce t t e o r i g i n e antique de l e u r

exercice f a v o r i .

I l semble que les Celtes et les Gaulois se l i v r a i e n t aussi à des jeux b e l l i ­

queux où les p a r t i s s ' a f f r o n t a i e n t .

Le t o r n o i et l a j o u t e sont des exercices g u e r r i e r s certes mais ce sont des

sports puisqu'on y a r r i v e à a v o i r des équipements et des armements réservés

uniquement à l ' e x e r c i c e et impropre au combat véritable.

I l f a u t considérer l a compétition et l'entraînement à ce r t a i n s exercices guer­

r i e r s conventionnels comme spo r t . Les anciens grecs n ' a v a i e n t - i l s pas, aux

jeux olympiques, un concours de j a v e l o t - arme usuelle à l'époque - et une-

course du stade pour l ' h o p l i t e en armes ? De plus à c e t t e époque, l a l u t t e

r e s t a i t d'une efficacité pra t i q u e dans l a mêlée qui découlait du combat rangé.

De même de nos j o u r s , c e r t a i n s exercices de t i r et l e pentathlon moderne d'

o r i g i n e p a r a m i l i t a i r e , sont considérés comme sports et f i g u r e n t au programme

olympique, La pa r t que les sports g u e r r i e r s du Moyen-Age ont apportés dans

l ' h i s t o i r e des exercices physiques est énorme. La chevalerie en c o d i f i a n t et

en réglant ces jeux v i o l e n t s , a apporté en r e t o u r aux exercices physiques I '

idéal qui a u r a i t f a i t défaut aux simples "desportements" populaires j a i l l i d'

un besoin d'activité ludique.

En bref, l'idéal de l a chevalerie a p r i s l e r e l a i s de l a pensée olympique a n t i ­

que pour motiver par l ' e s p r i t l ' a c t i o n physique g r a t u i t e .

C'est en premier l i e u au tournoi., sport spécifique des nobles, que nous l e

devons.

I l a vu le j o u r dans sa forme médiévale vers l e IXe siècle. Les premiers t o u r ­

nois p o r t a i e n t l e nom de bouhourt. Le plus ancien t o u r n o i dont nous ayons l a

preuve écrite est c e l u i q ui se déroula en présence de Charles l e Chauve et de

Louis l e Germanique à l ' i s s u e de l a p r e s t a t i o n de serment de Strasbourg.

Ce t o u r n o i était "bien arrangé et combiné" mais N i t t a r d , p e t i t - f i l s de Char-

lemagne, à qui nous devons l a d e s c r i p t i o n écrite (Historium L i b r i s ) , nous

l a i s s e entendre q u ' i l n'en était pas touj o u r s a i n s i . Et cela va perdurer.

Au X l l e siècle, les tour n o i s étaient to u j o u r s d'une violence inoïe et peu

différents d'une b a t a i l l e véritable s i ce n'est l a haine en moins.

Les bornes de l a sauvagerie étaient souvent dépassées et les autorités durent

réagir.

Les r o i s de France j u s t i f i a i e n t l e u r s m u l t i p l e s i n t e r d i c t i o n s parce que "tr o p

de vies sont dépensées" et parce que les tournoyeurs ne se soucient " n i de

ma propre guerre, n i du s a i n t voyage d'outre mer".

En France, les p r o h i b i t i o n s royales portent dates 1280 - 1295 - 1304 - 1311 -

1312 - 1314 - 1316 ~ 1318 et 1319.

P h i l i p p e V commence son édit de 1316 par ces mots: "Que nul ne s o i t s i hardi

sous peine d'encourir notre i n d i g n a t i o n . . . " et i l exhorte les tournoyeurs

"à a l l e r plutôt aux croisades".

En Angleterre, les ordonnances royales sont aussi nombreuses. Celles d'

Edouard I I I , f i n du X l I I e siècle, sont particulièrement sévères.

Les peines prévues pour les nobles [ i l f a u t i n s i s t e r que ce sont t o u j o u r s

les seigneurs qui sont visés puisqu'eux seuls t o u r n o i e n t ] sont très lourdes

car outre l ' i n d i g n a t i o n r o y a l e , on v o i t i n t e r d i c t i o n de vendre aux tournoyeurs

armes et chevaux, de l e u r donner l'hospitalité e t , oh i r o n i e , p r e s c r i p t i o n

de l e u r défendre par l a f o r c e des armes de se réunir ï

Mais _le goût pour ies exercices v i o l e n t s était s i v i f que les grands étaient

le s premiers à enfreindre leurs propres édits en a s s i s t a n t et même en p a r t i ­

c i p a n t aux exercices défendus.

Sur l e plan s p i r i t u e l , les châtiments étaient plus graves encore: refus de

sépulture r e l i g i e u s e en cas de mort en t o u r n o i , excommunication des to u r ­

noyeurs, t e l l e s étaient les sanctions prévues par les autorités eccésiasti-

ques.

Des mesures f u r e n t p r i s e s contre l e s tou r n o i s aux:

- Concile de Clermont, en 1130, par l e Pape Innocent I I qui q u a l i f i e les

t o u r n o i s de sataniques car on r a c o n t a i t à l'époque qu'en Allemagne l o r s

d'un t o u r n o i , on a v a i t vu de p e t i t s diables v o l e r au dessus des combattants.

- Concile du Latran, en 1179, où l e Pape Alexandre I I I s'élève contre "ces

fest e s détestables..."quas vulgo torsamente vocant" où les chevaliers vien ­

nent exhiber l e u r farce "ad ostentationem v i r i u m suarum" risquant l a mort

et les feux de l ' e n f e r .

I l est c e r t a i n que l e s chev a l i e r s f o r t s par les muscles f a i s a i e n t aussi par­

f o i s montre d ' e s p r i t f o r t puisqu'on v i t en 1394 des tournoyeurs revêtir par­

dessus l e u r s armures des robes de moines et l e u r chef se déguiser en abbé

m i t r e sur l e heaume....

Les t o u r n o i s étaient aussi prétextent à d'autres excès et sous leur couvert

p l u s i e u r s seigneurs se concertant pour u n i r l e u r s ccups, perpétrèrent de

véritables assassinats.

Certains t o u r n o i s f i r e n t un nombre de victimes plus élevé que n'en f a i s a i e n t

p a r f o i s les combats réels.

On c i t e , et ce d o i t être l e record, l e t o u r n o i de Cologne, en 1240, où

périrent 80 c h e v a l i e r s . . .

Rien d'étonnant que l'on a i t pu reprocher à Fraisard de décrire les t o u r n o i s

comme des b a t a i l l e s et les guerres comme des t o u r n o i s . 11 était logique avec

les f a i t s .

Dans l a période ancienne, l e bouhour est une b a t a i l l e d'un j o u r sans haine,

sans l i m i t e t e r r i t o r i a l e , sans règle. Comme en un combat, les charges, f u i t e s

r e t r a i t e s , contre-attaques"se succèdent sans respect pour r i e n . Nous voyons

q u ' i l y a l o i n de ce q u i est décrit dans les chroniques et dépeint par les

j o l i e s enluminures.

Les armes utilisées étalent n i plus n i moins les armes de guerre. L'armure

constituée de p l a t s n'existe pas encore aux o r i g i n e s . Le corps est protégé

par l e haubert, chemise de m a i l l e s recouvrant une p r o t e c t i o n de c u i r ou de

rembourage de t o i l e et d'étoupe.

L'écu, c'est-à-dire l e b o u c l i e r de combat et l e casque à nasal conique,

c o n s t i t u e n t les moyens de p r o t e c t i o n . L'armement o f f e n s i f est composé:

- de l'épée d r o i t e qui s e r t à trancher; e l l e est longue et l a r g e .

- de l a lance de combat en frêne de 5 mètres environ; e l l e ne porte pas

d'arrêt.

- et de l a masse pendue au col ou au poignet,

Rien ne spécifie n i ne l i m i t e l'usage de ces armes. Par exemple: l'épée

peut être maniée dans tous l e s sens même de bas en haut et r i e n n ' I n t e r d i t

de frapper l ' a d v e r s a i r e déheaumé.

C'est l e Chevalier français Geoffroy de P r u i l l y q u i rédigea les premières

règles du bouhourt.

Mais i l faudra l e X l l e siècle pour que cela change vraiment. On l i m i t e a l o r s

l e t e r r a i n , t o u t e f o i s sans barrière encore, A chaque extrémité on délimite

un r e c e t , camp semblable à c e l u i du j e u "gendarmes et voleurs des récréations

de noq écoles". On ne peut y poursuivre un adversaire qui s'y réfugie et les

p a r t i s peuvent y l a i s s e r des réserves. I l y a aussi i n t e r d i c t i o n de frapper

un adversaire déheaumé.

A ce t t e époque, l a remise des p r i x est précédée du "règlement des comptes"

s o i t vente, achat, rachat d'équipements et de chevaux puisque les vainqueurs

sont t o u j o u r s propriétaires du d e s t r i e r e t de l'équipement du vaincu mais

plus de lui-même, ce q u i aux o r i g i n e s p e r m e t t a i t d'exiger en outre une rançon

Cette coutume f i t apparaître des tournoyeurs de métier q u i s ' e n r i c h i s s a i e n t

du p r o d u i t de l e u r s v i c t o i r e s . On c i t e des tournoyeurs habiles qui en f i n de

journée se t r o u v a i e n t propriétaires de 12 chevaux avec agrès.

Au XlVe siècle les moeurs s'adoucissent. Le champ est limité par une l i c e .

A f i n d'éviter que les a s s i s t a n t s ne commettent des excès s o i t en j e t a n t des

p i e r r e s , s o i t en se mêlant à l ' a c t i o n l es armes à l a main pour ou contre l e s

seigneurs aimés ou mal aimés, dont i l s formaient l e pré en temps de guerre,

défense est donc f a i t e aux spectateurs de v e n i r ^vec '̂ o- armes, épées,

bâtons, masses, p i e r r e s ou frondes sous peine de 3 à 7 ans de p r i s o n , On

l i m i t e l e nombre de s e r v i t e u r s auxquels a d r o i t chaque combattant, La règle

au début du XVe siècle était l a suivante: l e nombre des v a l e t s sera de 4

pour un p r i n c e , 3 pour un comte, 2 pour un ch e v a l i e r et 1 pour un écuyer.

Les armures se m o d i f i e n t . E l l e s sont constituées de p l a t e s articulées por­

tées sur l e heaubert. E l l e s protègent mieux des coups q u i tombent drus et

s i f o r t "que les étincelles toutes v e r m e i l l e s en v o l e n t " [ F r o i s s a r t K Le

combat se déroule dans un tumulte "à ne pas entendre Dieu tonner" à t e l

p o i n t que c e r t a i n s perdent l a ra i s o n . C'est ce qui a r r i v a à Robert de Cler-

mont, f i l s de St.Louis. D'autres sont étouffés ou p r i s o n n i e r s par les défor­

mations de l a cuirasse ou du heaume. Ce poème d'époque en donne témoignage:

" A l a forge v i n d r e n t j o i l v i r e n t Qu'ils ont sor l'anclume sa t e s t e Most i l a v a i t mauvaise f e s t e . Q/uer I I fèvres o ses martels 0 t e n a i l l e s et o p i n c e l s Si a l o u t son hialme esrachant."

Au XVe siècle les règles s'élaborent. E l l e s sont rédigées avec précision et

un protocole précède et co c l u t les t o u r n o i s . Le t o u r n o i reste un défi, c'est

pourquoi l e provocateur, c'est-à-dire "l'appelant" envoie au provoqué " l e

défendant" un défi symbolisé par une épée de t o u r n o i . Celui qui va p o r t e r

l e défi s'appelle l e " r o i d'arme". Selon l e cas, l e défi est rejeté ou accept

Dans c e t t e dernière a l t e r n a t i v e , un juge est chargé d'organiser l ' a f f a i r e q ui

n'est pas mince. I l d o i t c h o i s i r un t e r r a i n pour étblir l a l i c e q ui sera

quadrangulaire, plus longue que large dans l e rapport de un quart et de sur­

face p r o p o r t i o n n e l l e au nombre des combattants que les chefs des p a r t i s s'ad­

j o i n d r o n t . Le champ est entouré par une double l i c e , barrières à hauteur d'

homme. L'espace laissé l i b r e entre l e s deux est destiné aux s e r v i t e u r s pour

s'y rafraîchir et s'y réfugier hors de l a "presse".

Des tri b u n e s sont*dressées en bordure d'un grand côté du champ. Les litières

sont préparées à proximité pour y conduire les blessés.

Dans l e voisinage, l e juge d o i t s'arranger pour t r o u v e r une grande s a l l e pour

le repos et l e s cérémonies f i n a l e s e t un l o c a l pour les dames.

L'idéal est de disposer aussi d'un cloître, ces locaux convenant particuliè­

rement bien pour exposer l e s bannières, pennons, écus et sur t o u t l e s timbres

des combattants. Ces timbres surmontaient les heaumes. I l s étaient amovibles,

f a i t s de bois, carton, c u i r , t o i l e . I l s f a i s a i e n t l a fierté de l e u r s proprié­

t a i r e s . Leur importance technique était très grande. En e f f e t , chacun et cha­

cune a l l a i e n t les " v i s i t e r " l a v e i l l e a f i n de se les graver dans l a mémoire

car eux seuls permettaient dans l a mêlée de reconnaître ou de suivre l ' a c t i o n

de ses f a v o r i s .

Les s u j e t s représentés par les timbres étaient des plus d i v e r s , allégoriques,

symboliques et p a r f o i s cocasses au po i n t d'être r i d i c u l e s ce qui a amené notre

expression "être un peu timbré".

Toutes les d i s p o s i t i o n s étant p r i s e s , on c r i e a l o r s l e t o u r n o i e t les hérauts

se f o n t entendre "Oyez, Dyez, on f a i t assavoir à tous princes, seigneurs...

que t e l j o u r . . . s e r a un grandissime et très noble t o u r n o i , frappé de masses,

de mesures et épée rabattue....Y aura de nobles et riches p r i x par les dames

et demoiselles donnés".

La v e i l l e , les p a r t i c i p a n t s a r r i v e n t précédés de leurs bannières qui seront

exposées aux façades des maisons des hôtes, car on loge chez l ' h a b i t a n t . Cette

coutume s"appelle " f a i r e fenêtre". On annonçait que " l e lendemain, prouesse

s e r a i t vendue et achetée au f e r et à l ' a c i e r " .

Les c h e v a l i e r s vont et viennet. On va essayer l a p i s t e . On va f a i r e poinçon­

ner les armes. Tout cela crée une animation énorme et les badeaux, qui sont

légion, se délectent. Les armes doivent s a t i s f a i r e à certaines p r o p o r t i o n s .

L'épée d o i t être rebattue et sans p o i n t e . La t a i l l e , s i on peut encore l'ap­

peler de l a s o r t e , aura un do i g t d'épaisseur. La lame aura quatre d o i g t s de

large et I B S carrés du heaume, au minimum t r o i s d o i g t s en diagonale. On com­

prend facilement l a raison de c e t t e p r e s c r i p t i o n . La masse sera en bois et

attachée au poignet. La lance sera mornée c'est-à-dire munie d'un arrêt évi­

t a n t l a pénétration. Les grands éperons sont i n t e r d i t s a i n s i que les ornements

dangereux sur les armures. Le cheval ne sera pas plus grand que normal excepté

pour l e tournoyeur de très grande t a i l l e . Moyennant t o u t c e c i , les armes exa­

minées par l e juge sont marquées au f e r à chaud et t o u t est prêt pour l e l e n ­

demain qui est l e grand j o u r .

Aux époques où l'église n'est pas t r o p sévère pour l e s tournoyeurs, l e matin

c'est l a messe. Certains se confessent et communie,t, le risque est grand.

Dès 11 heures, les hérauts c r i e n t : "Lacez hialmes, lacez hialmes". Le cheva­

l i e r se transforrrfe en f o r t e r e s s e v i v a n t e . En Flandre, on met jusqu'à t r o i s

d o i g t s de f i l a s s e . On f r a p p a i t sur l'armure pour s'assurer que les coups

étaient supportables et on m o d i f i a i t l e rembourrage. Cette méthode q u i paraît

logique o f f r a i t deux désavantages: l'un est que l e c h e v a l i e r bien protégé

était "gouin" c'est-à-dire entravé dans ses mouvements et d'autre p a r t sous

le s o l e i l i l r i s q u a i t de succomber d'un coup de chaleur, ce qui s'est vu.

A m i d i , l a t r i b u n e est remplie outre les maréchaux ou juges des' coups, les

amis nobles et l e s dames y ont p r i s place. Certains bourgeois aussi. Le peu­

ple entoure l e champ depuis bien longtemps pour a v o i r de bonnes places.

Bientôt au spn des trompettes, l'appelant et son p a r t i f o n t l e u r entrée; i l s

poussent l e u r c r i . Les défendants les s u i v e n t , i l s f o n t de même.

Les combattants portent en guise de brassard des rubans, des m a n t i l l e s q u i

le u r ont été donnés par l a dame de le u r s pensées.

Certaines de ces dames recommandent aux coups de l e u r champion c e r t a i n s par­

t i c i p a n t s dont e l l e s ont à se p l a i n d r e .

Le j o u r venu, les deux p a r t i s sont séparés par des cordes. Le juge réclame

l e s i l e n c e . îl rappelle-brièvement les règles; pas de CGUP d'épée autre que

de haut en bas et les coups de pointe sont i n t e r d i t s . Dans un si l e n c e à frémir,

le senhal est donné par l e juge qui j e t t e sa baguette symbolique dans l a l i c e

e t par t r o i s f o i s i e c r i r e t e n t i t en signe de " l a i s s e r a l l e r " - i l c r i e t r o i s

f o i s "coupez cordes et heurtez b a t a i l l e s quand vous voudrez". Les quatre hom­

mes d'armes préposés tranchent les cordes de le u r s haches et l a mêlée peut com­

mencer. Tout d'abord on se poursuit t o u t autour de l a l i c e . De là viennent

les mots de tournoyer et t o u r n o i . Le combat, s'engage at va durer jusqu'à ce

que les juges décident que cela est assez. Arrêter les adversaires n'est pas

touj o u r s f a c i l e . Souvent les maréchaux por t a n t l e u r baguettes blanck doivent

a l l e r payer de l e u r personne pour séparer les combattants, les signaux des

trompettes des hérauts r e s t a n t vains»

Le s o i r dans l a grande s a l l e , c'est l e cérémonial de l a remise des p r i x et

des honneurs. On allume un maximum de torches. Le r o i d'armes proclame i e

vainqueur; c e l u i - c i est conduit par les demoiselles et dames vers les reines

du t o u r n o i q ui l u i remettent l e p r i x (heaume ou épée de luxe, pièce de brode­

r i e ou c o l l i e r , animaux de v e r r e r i e , cheval, etc.) en d i s a n t : "Monseigneur

x...0ieu vous c r o i s s e vos honneurs...". On pousse i e c r i de guerre du v a i n ­

queur. On prend ensuite en commun l e repas d'apparat qui d o i t être bien réglé

et f o u r n i pour f a i r e honneur à l'appelant. On se récocilie, on parle de sou­

ve n i r s d'armes et l e s légendes des preux s'élaborent.

Pour les c h e v a l i e r s , l e t o u r n o i n'était pas seulement l'occasion de s'ébattre

ou de se c o u v r i r de g l o i r e en temps de paix. Le t o u r n o i était considéré comme

l a seule école de guerre v a l a b l e , puisque Roger de Houden, chroniqueur anglais

écritï "Un c h e v a l i e r ne peut a l l e r à l a guerre que s ' i l s'y est préparé dans

les t o u r n o i s , \

I l f a u t q u ' i l a i t vu son sang couler, que ses dents a i e n t craqué sous les

coups de poing, q u ' i l a i t été jeté à t e r r e , de façon à s e n t i r l e poids du

corps de son ennemi et que v i n g t f o i s désarçonné, i l se s o i t v i n g t f o i s r e l e ­

vé de ses chutes, plus acharné que jamais au combat. C'est a i n s i q u ' i l pour­

ra a f f r o n t e r l es guerres sérieuses avec l ' e s p o i r d ' f r e v i c t o r i e u x " .

Les nobles qui avalent imaginé et forgé ces exercices, l e u r s conventions et

l e u r grandeur, considéraient q u ' i l s étaient l e u r bien. Cependant, l a cheva­

l e r i e n'était pas l e privilège d'une classe de l a société féodale, c'était

un idéal accessible à tous ceux dignes d'en accomplir les e x p l o i t s et d'en

respecter les commandements. Ce n'était pas l e Gas durant l e haut moyen-âge

puisque Charîemagne ordonnait de rompre sur l e dos d'un ser f l a lance dont

i l a u r a i t eu l'audace de se s e r v i r .

Le rang de ch e v a l i e r e x i g e a i t de grandes dépenses auxquelles c e r t a i n s nobles

ne pouvaient f a i r e face'. Dans l e u r jeunesse, i l s r e s t a i e n t a l o r s ecuyer de

longues années.

C'est non seulement v r a i dans l ' e s p r i t mais aussi dans les f a i t s . C'était

rare mais un v i l a i n de mérite pouvait être ecuyer puis être armé c h e v a l i e r

et c e c i en a p p l i c a t i o n de l a formule:

" Dn né noble et on devient c h e v a l i e r " .

En Allemagne, en 1235, l o r s des festivités du mariage de Frédéric I I , l e s

bourgeois de Cologne f u r e n t autorisés à tournoyer.

En France, en 1330, "à c o n d i t i o n q u ' i l n'y eut pas d'émotion parmi l e peuple",

l e r o i P h i l i p p e de Valois a v a i t autorisé les bourgeois de Paris à rencontrer

en t o u r n o i ceux des grandes v i l l e s d'Amiens, Compiègne, Reims et Saint Quen­

t i n .

A Hambourg, les bourgeois formaient des compagnies de bonhourt f l o r i s s a n t e s .

Vers 1375, e l l e s eurent un rôle m i l i t a i r e .

A Nuremberg en 1446, l e s bourgeois organisèrent aussi un t o u r n o i .

En Suisse,-de grands t o u r n o i s impériaux eurent l i e u à Zurich en 1165, Schaf-

fouse en 1392, Berne en 1365, Bâle en 1376 en présence de l'Empereur, 1467 à

Zurich (500 c h e v a l i e r s ) .

Le t o u r n o i se transforme au cours des ans et s'adoucit au p o i n t qu'-au XVe siè­

c l e , i l n'est plus semblable à lui-même.

Celui qui décrit l e mieux ces transformations est René d'Anjou, beau-frère de

Charles V I I , q ui écrivit un l i v r e sur les t o u r n o i s en 1458. ïl y d i t avec

n o s t a l g i e qu'au XVe siècle f i n i s s a n t , i l est " l e témoin attardé d'un temps

qui se meurt".

L'ancien régime v i v r a jusqu'à sa f i n avec l a n o s t a l g i e de ces e x p l o i t s v i o ­

l e n t s q ui avaient f a i t sa g l o i r e . Dans son l i v r e " P o r t r a i t s des :Rois de France"

Mercier consacre un c h a p i t r e à ces exercices q u ' i i décrit avec minutie et avec

r e g r e t s .

La période l a pius f a s t e pour les t o u r n o i s f u t l e Xle siècle en France, pays

d' o r i g i n e des t o u r n o i s . De l a France l a pra t i q u e des t o u r n o i s gagna l ' A i l e - ^

magne par l a voie du Rhin puis l ' A n g l e t e r r e au début du X l l e siècle. Par l a

s u i t e , les croisades eh répendirent l a pra t i q u e dans t o u t l e monde féodal.

Le déclin des t o u r n o i s date de 1559 en France, à l a mort de Henri I I . En

Angleterre, l e d e r n i e r t o u r n o i a v a i t déjà eu l i e u à l a cour de Henri V I I en

1512. En Allemagne, l a p r a t i q u e en f u t plus tenace mais e l l e ne dépassa pas

l e début du XVIIe siècle.

. , Roger PIERARD l a s u i v r e ] to

E x t r a i t des notes"Pour s e r v i r à l ' h i s t o i r e des Comtes de Namur" de 907 è 1429 par Bernard Triquenaux.

Henry 1er d i t l'Aveugle 1113-14.7*1196 Comte de Namur 1138 US8 Comte de Luxembourg 1136-14.7,1196

épouse en I I 3 I en 1132 en 1168

La u r e t t e d'Alsace Agnès de Gueldre

O O r . o C O O O O O O O O C O Û O O O O O O O O O O O O O

Avec Henry 1 e r , d i t 1'Aveugle,dernier Comte de Namur de l a première race issue des margraves de Frioul,nous a r r i v o n s à l a f o i s et à l'apogée et au déclin de l a puissance t e r r i t o r i a l e des Comtes de Namur.Ce règne,le second en durée,quarante neuf ans,sera l ' u n des plus f e r t i l e s en événements, de t o u t e n a t u r e .

I l est v r a i que l e nouveau Comte est de tempérament audacieux, q u e r e l l e u r autant que brave.Ce Prince passa sa v i e à rechercher l e s aventures guerrières.Plus puissant qu'aucun de ses prédécesseurs i l se s e r v i t de sa puissance pour se f a i r e autant d'ennemis q u ' i l a v a i t de voisins«Un h i s t o r i e n l e q u a l i f i e de "véritable phénomène dans un temps fécond en prodiges".

I l est l e second f i l s de Godefroid l ' I l l u s t r e e t de Hrmesinde de Luxembourg.Le mariage de ses parents eut l i e u en I U I . A v a n t Henri est né un frère A l b e r t q u i est décédé l e 3 a v r i l 1127.Henri est né vers I I I 3 . U se s e r a i t marié une première f o i s en I I 3 I , a l o r s âgé de d i x - h u i t ans ;malheureusement nous ne connaissons n i l e nom de l a jeune épousée n i l a date de sa mort.

"En II36,à l a smite du décès de son cousin C o n r a d . i l d e v i e n t Comte de Luxembourg.il f a i t a l o r s ses première3 armes dans l a même année l o r s d'unequerelle q u i oppose son père Godefroid à un a u t r e Godefroid d i t l e Barbu Pue de Brabant. La p o l i t i q u e matrimoniale de l a maison comtale n a m u r o i s e s c o n s i s t a i t à l ' i n s t a r de l a f u t u r e maison d ! A u t r i c h e à conclure de r i c h e s a l l i a n c e s . S n 1139,Henri r e c u e i l l e l e s f r u i t s de c e t t e p o l i t i q u e et se trouve à l a tête de c i n q Comtés,1'apogée de sa puissance,Namur, .Durbuy,Laroche,Luxembourg et Longwy.De plus i l convient d'y a j o u t e r l e s avoueries des abbayes de Saint-Maximin de Trêves et de S t a v e l o t -Malmédy.Jamais l a puissance des Comtes de Namur n'a été et ne sera aussi considérable»Un t e x t e ancien écrit que l a j u r i d i c t i o n du Comte de Namur s'étend sans discontinuité sur l e s deux r i v e s de l a Meuse "Depuis l e saule de Revin jusqu'au p e u p l i e r d'Andenne".(on se s e r v a i t a l o r s d'arbres vénérables pour délimiter l e bornage des frontières)

J3n p l e i n e féodalité,le m a i n t i e n d'un aussi vaste t e r r i t o i r e ne va pas sans diffIcultés.N'oublions pas que l a p o l i t i q u e des empereurs d'Allemagne c o n s i s t e à f a v o r i s e r l e s principautés épiscopales au détriment des dynasties féodales.U s'ensuit que t o u t e sa v i e durant : l e Comte Henri devra f a i r e face aux prétentions des Princes Evêques de Liège sur l e Comté de Namur,et des Princes Archevêques de Trêves sur l e Comté de Luxembourgjprincipales possessions.-

A son avènement au Comté de Namur en I I 3 S Henri l'Aveugle est âgé de 26 ans.Tout r e s t e calme durant deux ans.Mais en I I 4 I l e différend qu i oppose Albéron Evêque de Liège,et parent du Comte henri,à Painaud ! Comte de Bar s'envenime.Le Comte de Bar s'était emparé par s u r p r i s e sept ans auparavant du château de B o u i l l o n e t prétendait l e garder comme' ayant l e s d r o i t s de Mathilde marquise de Toscane. i Les Liégeois opposaient à Rainaud,que Godefroid de B o u i l l o n a v a i t ; vendu c e t t e t e r r e à l'église de Liège;mais l e Comte q u i t r a i t a i t ' Godefroid d ' I n j u s t e possesseur,soutenait que l a vente était n u l l e , ou du moins,qu'en qualité de parent de Mathilde,!]- l u i était l i b r e i d'en f a i r e l e r e t r a i t , e n remboursant aux Liégeois ce q u i l e u r en i a v a i t coûté pour 1'acquérir. !

L'Evêque de Liège était résolu à poursuivre ur d r o i t q u ' i l regardai" comme i n c o n t e s t a b l e , e t à l e f a i ^ e v a l o i r par l a fo r c e deo armes. D'autant plus que Rainaud ne c e s s a i t de ravager l e s t e r r e s de l'évêché. La v i l l e de Fosse entre autres ̂ v e n a i t t o u t récemment encore dêti?e réduite en cendres.

Le 17 août I I 4 J , 1 'Evêque Albéron Bet l e siège devant l e château de Bouillon.Le Comte Henri de Namur se j o i n t à l'Evêque et n'attend que l'occasion de se s i g n a l e r . C e c i ne tard e guère;avec une témérité i n e r oyable I I se lance à l'assaut d'un moulin,point f a i b l e du château et manque d'y perdre l a vie.Une a u t r e f o i s nous i e voyons escalader l e s rochej?s à l'assaut d'une t o u r . . . .

Le 1 7 septembre l e Château c a p i t u l e et r e v i e n t au pouvoir de l'Evêque de Liège. Quant à Henri q u i s'est couvert de g l o i r e et a f a i t preuve d'un coura ge Intrépide,il ne r e t i r e de c e t t e expédition qu'une passion accrue pour l a guerre*.

Le Comte de Namur,fier de"ses expi o i t s et ardent au combat ne manque ra plus une occasion de se manifes­t e r . Avoué de l'abbaye de Saint Maximin au diocèse de Trêves,il cherche à l a garder sous sa dépendance,al ors que Adalberon Archevêque de Trêves veut s ' a s s u j e t t i r ce monastère.

Aussi en 1142,Henri reprend l e s hostilités contre 1'Archevêque.Ce d e r n i e r est aussi un f i n g u e r r i e r , e t a un avantage sur son advers a i r e ; i l est prudent.Les troupes Luxembourgeoises du Comte de Namur se f o n t b a t t r e , e t i l ne r e s t e plus à c e l u i - c i que l a v i l l e et l e château de Luxembourg.Très mortifié,Henri prend l e p a r t i de se r e t i r e r dans son Comté de Namur. Dès l o r s , e n II46,à l a s u i t e d'une médiation de l'Empereur d'Allema gne,Conrad I I I de SOUABE,suzerain légitime des deux adversaires,une x>aix est conclue.L'Archevêque Adalbéron a trouvé un chaud p a r t i s a n en l a personne de S a i n t Bernard,fondateur de l ' o r d r e des C i s t e r c i e n s et a r b i t r e de l'Europe. Bien que l a paix s o i t à son désavantage,le Comte Henri se rend à l a diète de Spire pour y s o u s c r i r e .

.Hais l e calme est de co u r t e durée et,en I148,Henry de Namur se b r o u i l l e c e t t e f o i s avec deux autres v o i s i n s ; l e s Comtes de Looz et de Dagsbourg.Bien que ce d e r n i e r s o i t un frère utérin du Comte Henri que sa mère Ermesinde de Luxembourg a eu d'un premier mariage avec Albert,Comte de Dagsbourg.On se ravage a l o r s mutuellement l e s t e r r e s et possessions au 'grand dommage des habitants.Ce sont l e s vassaux de* l'abbaye de S t a v e l o t q u i c e t t e f o i s f o n t l e s frâàs de ces b r i g a n dagee«Alors l e u r Abbé,Wxbalde,intervient.Il p a r v i e n t à n e u t r a l i s e r l e s Comtes de Laroche et dè Montaigu,qui étaient entré dans c e t t e q u e r e l l e .

Les Comtes de Namur,Looz et Dagsbourg f i r e n t une courte trêve.Mais Henri rouvre l e s hostilités en s'emparant de l a t e r r e de 'J? o u r l a e au détriment de l'Abbaye de'Stavelot.Alors Henri de -béez q u i a succédé à Alberon sur l e siège épiscopal de Liège se range aux côtés des ennemis du Comte de Namur.Celui-ci prend a l o r s l a v i l l e de Giney et 1'incendie.Pour se venger l'Evêque excommunie Henri .

Ces brigandages,car l e s guerres dont nous venons de p a r l e r neméritent pas un aut r e nom,furent l e prélude d'une guerre plus c r u e l l e q u i s'éleva entre l'Evêque de Liège et l e Comte de Namur en 1150. Lors du siège de B o u i l l o n Henri de Namur a v a i t prêté à son parent Albéron prédécesseur de H e r i de Leez,une importante somme d'argent.Le Comte de Namur en demande l e remboursement à l'Evêque de Liège,mais i l ne peut

p r o d u i r e l a reconnaissance de dette.L'Evêque refuse.Outré de ce q u ' i l c r o i t être de l a mauvaise f o i , H e n r i f a i t arrêter des marchands Liégeois qu i se t r o u v e n t à Namur.Puis sachant que l'Evêque est à Hollogne 11 t e n t e de 1 1 enlever,peu s'en f a l l u t que l ' e n t r e p r i s e ne réussit» I l n'en f a u t pas plus pour déclarer une guerre ouverte,

L'Evêque de Liège réunit t o u t ce q u ' i l put t r o u v e r comme gens de guerre à Liège,Huy et l e s environs,Son armée est plus f a i b l e que c e l l e du Comte de Namur,qui a à sa tête l a f l e u r de sa noblesse et une i n f a n t e r l e p l u s nombreuse.Mais l e s apparences sont p a r f o i s trompeuses. L ' i n f a n t e r i e Liégeoise c u l b u t e l e s Namurois.La c h e v a l e r i e Namuroise est s u r p r i s e par l e s m i l i c e s communales de Liège et de Huy q u i remon t e n t l a Meuse en barques et prennent une v i c t o i r e décisive sur un adve r s a i r e p r i s au dépourvu.Andenne est livré au p i l l a g e et à l ' i n c e n d i e .

Après l a défaite d'Andenne,Henri se r e t i r e dans sa capitale.Mais apprenant que son adversaire l'Evêque de Liège,est p a r t i pour Home i l reprend ses i n c u r s i o n s dans l a principauté. Mais i l se heurte au Comte de Duras,de l a maison de Looz,et maréchal des troupes de Liège.Excédé c e l u i - c i v i e n t i n v e s t i r Namur au moment ou Henri s'y att e n d l e moins.Après quinze j o u r s de b l o c u s , l e Comte de Namur s'aperçoit que t o u t manque dans l a place pour y s o u t e n i r un siège JDevenu a l o r s assez sage i l demande l a paix.Le Comte de Duras non moins sage l a l u i accorde.

L'année I I p 2 peut compter dans l e s annales namuroises du temps.Tout d'abord une peste c r u e l l e ravage l a v i l l e et l e s environs.C 1 est de c e t t e année que date l a f o n d a t i o n de l'Hospice des Grands Malades. C'est dans l a même année que Henri transforme l a collégiale de L e f f e en abbaye dont I I se réserve 1'avouerie.Elle .devient a l o r s de Prémontré et s u b s i s t e encore comme t e l l e de nos j o u r s .

Dans c e t t e même année,Henri a l o r s âgé de t r e n t e neuf ans environ songe à se r e m a r i e r . U est veuf de sa prèmière épouse,dont l a ehronique n'a malheureusement pas conservé l e nom.Il recherche a l o r s une a l l i a n c e i l l u s t r e en rap p o r t avec son rang.Son choix se p o r t e sur L a u r e t t e d ' A l s a c e , f i l l e de T h i e r r y Comte de Flandre»

La nouvelle Comtesse a été mariée une première f o l s à Henri de Limbourg union dissoute pour cause de parenté.En seconde noce L a u r e t t e épouse Jean,Comte d'Alost,de q u i e l l e eût un f i l s . J e a n d'Alost décède en II4f3. Cette veuve ne se décourage pas et se marie une troisième fois» Malheureusement son mari,Raoul Comte de Vermandois(famille d 1 o r i g i n e capétienne)décède.

Par son mariage avec L a u r e t t e d'Alsace,Henry de Namur devient l e beau frère de son neveu Baudouin V Comte de Hainaut et par l a s u i t e marquis de-Namur.En e f f e t l a mère de Baudouin V , A l i x de Namur,est l a soeur du Comte Henri,et L a u r e t t e est l a demi-soeur de Marguerite d'Alsace l'épouse de Baudouin V.De qaoi s'y perdre,

(Ceci pour l a p e t i t e h i s t o i r e )

Coffltes_de_Hainaut . Coiii"tes_de Namur

Godefroid 1 ' I l l u s t r e Comte de Namur

G]-'.Ermesinde de Luxembourg

Baudouin IV épouse A l i x de Namur Henri 1'Aveugle Comte de Hainaut l f Comte de Namur

ép.Laurette d'Alsace

Baudouin V l e Courageux Comte de .Hainaut

L a u r e t t e d'Alsace ép.Henri l'Aveugle

Comte de Namur

Mslson^de ïl_ nâ£Ë~Al s a2Ê T h i e r r y d'Alsace Comte de Flandre

ép.I)Marguerite de Clesmont 2 ) S y b i I l e

P h i l i p p e d'Alsace Comte de Flandre

ép.Elisabeth de Yermandols

Marguerite d'Alsace Comtesse de Flandre

ép.Baudouin V Comte d'e Hainaut

C H A L L E N G E I N T E R - S C O L A I R E I 9 B 3

L E S A M E 1) I -j Q A V R I L

Ce b u l l e t i n est t i r e .M 500 exeœp.1 a i r e s Ed .Resp.A.Cherdon St Servais

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