I

1

LE RIO: UN RESEAU INTERNATIONAL DE LA RECHERCHE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT Pascal "AUD (*) et Monique MICHAUX (**) ORSTOM (*)213 rue Lafayette 75010 Paris, tel: (33 1) 48037609, E-mail: renaud@orstom.fr, (**) BP 5045,2051, Av du Val de Monsferrand, 34032 Montpellier cedex, tel (33) 67617400, E-mail: michaux@orstom.fi

R,ésumé Les réseaux de la recherche permettent à des scientifiques travaillant dans des laboratoires Bloignés de mener des programmes en commun, d'échanger des outils informatiques et de mettre les moyens de calculs puissants des grands laboratoires à la disposition d'équipes plus démunies. Ces réseaux ont connu ces dernières années un tel développement que la plupart des établissements de recherche publics et privés d'Europe occidentale et d'Amérique du nord y sont maintenant associés. En favorisant l'établissement de relations régulières entre chercheurs de villes, de pays, de continents différents, ils contribuent à renforcer les liens de la communauté scientifique internationale.

Pour les pays en développement, géographiquement éloignés des centres technologiques, les réseaux informatiques offrent un moyen efficace de favoriser le transfert technologique, ils permettent aux communautés scientifiques locales d'établir des liens continus avec des laboratoires de pointe des pays du nord.

.

La relative fragilité de l'infrastructure de télécommunication de ces pays (encombrement des lignes de tdléphone, faible nombre de localités reliées par un réseau public X25) est un facteur qui contribue à l'isolement des équipes scientifiques, et rend à la fois les réseaux informatiques particulièrement utiles et plus difficiles à mettre en oeuvre.

L'ORSTOM, s'est engagé dans la réalisation d'un réseau qui relie actuellement des laboratoires dans 10 pays. Ce réseau, partie prenante de Fnet .et EUnet, communique avec les grands réseaux internationaux de la recherche et de l'enseignement sup6rieur.

.Le RIO utilise les réseaux publics de communication (RTC ou X25) et se satisfait 'de lignes relativement bruyantes. Ses noeuds de communication sont constitués de machines Unix de coût modeste. Assurant les fonctions de passerelle avec des réseaux locaux de micro-ordinateurs, ils permettent ainsi aux utilisateurs non informaticiens d'acc6der aux services du réseau à partir de leurs PC.

Mots clé

Mhìion informatique 2

W

I-

l. LES RX%SEAUX DE LA RECHERCHE

Les réseaux d e ‘ h recherche sont rids, il y a une vingtalLie d’années, du besoin de partager des calculateurs chers et volumineux. Ils se sont radicalement transform6s dmant la dernière décennie avec l’apparition des minis puis des micro-ordinakwrs. Aujourd’hui, le besoin n’est plus seulement de partager des ressources paiimantes mais d’offrir de nouveaux moyens de communication à l’6chelle de la “munauté scientifique internationale.

Les debits qui se situaient entre 300 B 9600 bps dépassent aujourd’hui les 1000 O00 bps. Les &Beaux nationaux et internationaux se sont multipliés dans tous les pays développtis reliants des milliers d’ordinateurs EARN, BITNET, NETNORTH, GULFNET forment un ensemble de 3158 noeuds répartis dans 42 pays [EARBT9@l alors que EUNET relie plus 1800 organismes en Europe et W n e t 15000 &ans le monde IDON90, EUUG].

Ce maillage tz&s fin qui à travers les ordinateurs relient des chercheurs et ingénieurs de tmus les pays est non seulement un outil de travail précieux, mais aussi un factear de rapprochement et un instrument de coopération de la communauté s&ientifique internationale.

En revanche, b s pays en développement ne bénéficient que marginalement de cette explosioa d e s r6seaux. Cela tient évidement au faible niveau technologique de ces pays mais aussi, au sentiment partagé par de nombreux responsables, que les réseaux X a m t i q u e s reposent sur une technologie lourde et sont générateurs de dépenses Bavées en télécommunication. L’expérience que nous exposons ici, montre qu’au cantraire, il est possible de développer un réseau informatique sur une grande &lidle géographique en reliant des grappes de stations de travail de coût modeste.

Nous avons rsasrmstatb que les utilisateurs les plus enthousiastes se recrutaient souvent dans Yes lieux les plus Qloignés des métropoles technologiques. En effet, en réduisant les incidences du temps et des distances, les réseaux informatiques sont potentielkanent plus bénéfiques pour les laboratoires excentrés.

2. L’lNTlEBE T DES RESEAUX DE LA RECHERCHE POUR LES PKYS EN DEVELOPPEMENT

2.1. TRANSPBRT TECHNOLOGIQUE

LYidormatique grâce au bas prix des micro-ordinateurs, est maintenant diffusée dans tous les pays. Ce n’est pas pour autant que sa maîtrise technologique est généralisée .

I e

Les laboratoires *de “recherche-développementn sont les tout premiers utilisateurs des réseaux. h banques de logiciels “domaine paabW’ ont ét6 constituées par certains organimes pour permettre une large diffision d’outils et de techniques

Mission informatique 3

nouvelles. La libre difision de ces logiciels et l’accès aux conseils de ceux qui les ont d6veloppes jouent un rôle important dans la diffusion du savoir informatique.

L’accès à ces outils, à cette communaute scientifique et technique, est pour les pays du sud un atout pour la maîtrise technologique de l’informatique.

-, . .. * \ r , r . E;‘ I a ’

2.2. RECHERCHE ET COOPERATION NORD-SUD

Les pays en developpement mettent en place des structures de recherche, en particulier dans les domaines de la sante et de l’agronomie. Celles-ci collaborent le plus souvent avec des institutions internationales et des laboratoires des pays du nord. Ces collaborations, indispensables à l'emergente d’un potentiel de recherche, induisent un besoin croissant de communication. Le reseau informatique est une reponse pertinente à ce besoin. Il permet un dialogue frequent, non protocolaire, non contraignant pour les interlocuteurs (contrairement au tR16phone) et il met les equipes en contact sur un plan d’égulité technologique. ,

I1 devient possible à un groupe de recherche dispersé entre plusieurs continents, de mener un projet en commun, le réseau permettant de se conseiller mutuellement dans le montage d’une experience, de rédiger en commun un article ou un rapport, de se transmettre des fiches bibliographiques, de faire exécuter ailleurs des traitements informatiques lourds.. .

2.3.

Les methodes et les thèmes de recherche des pays en développement ne sont pas la simple translation des recherches menees dans les pays industrialisés. Leurs objectifs sont plus proches de la satisfaction des besoins vitaux des populations (alimentation, sante, education). Les resultats obtenus doivent être adaptés aux structures sociales, aux habitudes des populations et au rythme de developpement technologique du pays.

COMMUNAUTE SCIENTIFIQUE DES PAYS DU SUD

Là encore, la cooperation avec d’autres unites travaillant dans des conditions semblables est souhaitRe. On constate non seulement que de nombreux problèmes d’agriculture, de pêche ou de santé sont communs à plusieurs continents mais que c’est aussi le cas dans certains domaines des sciences humaines: urbanisme, economie. .. La situation actuelle fait trop souvent, des métropoles occidentales le point de passage oblige de la communication entre chercheurs des pays en developpement. Nous sommes convaincus que les reseaux informatiques - à condition de mettre en place des techniques peu couteuses mais fiables - peuvent contribuer à tisser des liens horizontaux dans la communaute scientifique des pays du Sud.

Mission informatique 4

3. LES DIFFICULTES LIEES A LA CONSTITUTION DE ' RESEAUX INFORMATIQUES DANS LES PAYS DU SUD

3.1. L'INFRASTRUCTURE DE TELECOMMUNICATION

De nombreux pays d'Afrique et d'hbrique latine se sont dogs de reseaux publics X251 . Rkemment installes, ceux-ci sont gBnBralement de très bonne qualité et d'un coût d'utilisation acceptable. Cet effort d'bquipement est un atout important pour la rbalisation de reseaux de la recherche.

Cependant, il ne faut pas oublier les pays qui n'ont pas pu consentir cet effort. Il reste à ces derniers le réseau teléphonique commuté2 (RTC). Malheureusement celui-ci est souvent de qualit6 mediocre (coupures' frequentes, bruits sur la ligne) et ne permet que des faibles débits (gdnéralement de 1200 à 2400 bps). Enfin s'il est techniquement toujours possible d'établir des liaisons par satellite, cette technologie est chère donc peu adaptee au faible budget des établissements de recherche.

3.2. L ' E " N E M E N T TECHNIQUE

Les difficultBs sont de plusieurs ordres : le personnel ::les Btablissements de recherche disposent de peu de personnel

technique competent pour administrer des ordinateurs et des réseaux. le "support technique" des fournisseurs est rarement suflisant pour fournir

l'appui nécessaire à l'installation de réseaux. la maintenance des ordinateurs est couteuse. Elle n'est pas assurée en tout lieu,

pour les types d'ordinateurs qui nous interessent. enfin les propositions des fournisseurs en terme de réseau reposent, en général,

sur des Bquipements de coût élevé et des liaisons spécialisées3 (des lignes X25 dans le meilleur des cas).

3.3. LES CONTRAINTES INSTITUTIOMNELLES

Les responsables budgetaires s'inquiètent du risque de developpement des depenses de t6lBcommunication dificilement contrôlables tandis que les directions craignent quelquefois la trop grande facilit6 avec laquelle l'information kcrite peut circuler entre leur Btablissement et l'exterieur.

lRhseau de transmission de donnees par paquet. X25 est la rhférenco de la norme IS0 (International Standard Organisation) qui definit ces r&seaux.[pUJSOI W S P A C est un réseau public X26. %seau du tdlhphone vocal 3Ls: lignes loubs auprhs des htablissements g6rant les télécommunications.

J

r

Mission informatique

4. HISTORIQUE DU RIO1

4.1. LE-SCHEW DIRECTEUR --- r . ? 3 -

5

Ce reseau est un des resultats du “schema directeur de l’informati ue scientifique” mis en place .B partir de 1986. Celui-ci definit les orientations suivantes:

decentralisation des Bquipements en moyens de calcul

Organisation de l’informatique en trois niveaux : individuels (PC), departementaux (stations de travail) et lourds (exterieurs).

Choix d’une gamme homogène et coherente pour couvrir le niveau departemental. Cette gamme doit couvrir les differentes applications scientifiques de I’ORSTOM: calcul physique et modèles numériques; teledetection et traitement d’image; bases de données et systèmes d’informations geographiques; intelligence artificielle.

respect des normes de compatibilit6 suivantes:

- systèmeUNM

- reseau locaux ethernet, TCP/IP, NFS

- bibliothèque de developpement: GKS, X-Windows

Definition dans chaque site d’une architecture locale int6grant les Mérents niveaux.

interconnexion des sites dans un &eau international (le RIO)

4.2. LESETAPES

1986/87: en place de lignes Transpac dans les 2 premiers.

Equipement des grands centres: Bondy, Montpellier et Nouméa; mise

1988/89 developpement du I rbeau: équipement de Paris (liaison avec l’informatique administrative), Dakar, Cayenne, Ouagadougou, Yaoundé; installation des liaisons UUCPLF, liaison avec Fnet.

1990/91 Niamey, Pointe-& pitre, Papeete.

g6n4ralisation: 6quipement de Bamako, LomB,Seychelles, Abidjan,

lFbSseau Informatique de I’ORSTOM

Mission informatique 6

4.3. LES DIF’FICULTES

la sensibilisation des utilisateurs: nous avons eu une politique très volontariste. Les futurs utilisateurs - aujourd‘hui convaincus, voire “fan”- ne voyaient pas clairement l’intx5rêt de ce nouveau mode de communication.

l’obtention de ligne de tx516com: il a fallu se contenter de ce qu’il y avait, utiliser une ligne du standard, partager la ligne du FAX... L’obtention d’une nouvelle ligne est dans certaines ville une op6mtiom trbs longue, exigeant des tr6sors de diplomatie.

l’bloignement des fournisseurs. Lorsqu’il manque une pièce, lorsqu‘un logiciel est endommag6 par une erreur de manipulation ... C’est la catastrophe.

En revanche, la mauvaise qualit6 des lignes, n’a jamais Bté bloquante. Les protocoles utilis6s tolèrent des conditions assez médiocres.

5. PRESENTATION TECHNIQUE DU RIO

5.1. UN MATERIEL POLYVALENT: DES STATIONS DE TRAVAIL UNIX

Le systhme Unix comprend, de manière standard d’excellents outils de t616dommunichiion en partieulier dans la version BSD: UUCP (Unix to Unix Copy) qui est capable de travailler sur une simple ligne RTC, TCP/IP pour les r6seaux haut d6bit. Mais, les station Sun que nous avons choisi disposent, en outre, de diverses astuces qui en font de remarquables outils de tx516communication:

chaque station est 6quip6e de deux interfaces RS423 (synchrone / asynchrone).

Le logiciel “Sunlink” est capable de réaliser la fonction P D (jusqu’à I9 200 Bps et 16 Circuits virtuels)) sans matériel additionnel.

La même station peut realiser les fonction de routeur IP sur X25, toujours avec Sunlink.

Enfin, Sun fournit un produits (uucico-f’) permettant d’utiliser le protocole UUCP sur des lignes X25, en particulier sur la fonction PAD rhalisée par Sunlink.

Mission informatique 7

5.2. LES TECHNIQUES DE COMMUNICATIONS MISES EN -E I Notre problème a eté d’utiliser, au mieux, les moyens de télécommunication disponibles en fonction des objectifs recherchés:

fiaba46 du sysame coût de fonctionnement minimum de manière à en autoriser l’accès à tous. delais de distribution garantis. Il faut, par exemple, que le courrier electronique

ait un delai de distribution qui so&e la comparaison avec la télecopie.

Lorsqu’il existe, nous utilisons le reseau X25. Mais il est quelquefois difficile ou couteux d’btablir une liaison directe vers un concentrateur, nous exploitons alors l’accès RTC vers un PAD public.

Les 5 solutions decrites ci-dessous vont de la plus confortable à la plus “légère”. Elles s’appuient sur les protocoles du système U N E UUCP et TCP-IP

solution 1: X25 sur ligne directe, protocole IP

mat6riel: Sun1 3 ou Sun 4 sous SUNOS 4.

logiciels commerciaux: SunlinkTM

Une sortie RS423 du Sun est reliée directement au modem synchrone. La gestion du protocole X25 est assuree parle logiciel “Sunlink”. La liaison avec les autres sites du RIO se fait soit sous IP avec “X25 Manager”2 ou

La liaison par IP nécessite une ligne X25 d’un débit égal ou supérieur à 9600 bps [DIRSO]. En revanche c’est une solution qui apporte le maximum de confort. Les ordinateurs relies de cette manière se comportent comme s’ils étaient sur un même reseau local TCP/IP (au debit près). I1 devient possible d’utiliser les commandes des reseaux TCP/IP: teZnet4, FTP5 ... Les messages sont transmis par SMTP6 de manière immédiate vers le site destinataire.

< -

a ~ u n n e l ” 3 .

Cette solution est relativement onéreuse, elle induit des coûts fixes (l’abonnement X25) et des coûts de fonctionnement plus eleves: nombreux etablissements de CV7, surplus de caractères génbrés par ”l’encapsulage” des paquets IP dans des paquets X25. Elle est en service entre les sites RIO de Montpellier , Bondy et Paris,.ainsi que dans la liaison du RIO avec Fnet. ‘

%un, STJNOS, Sunlink sont des marques dbpodes de Sun Microsystems %ait partie de Sunlink [SUN871 310giciel “domaine public” d6velopp6 par Julian Onions, UniversitR de Nottingham 4TEr“nal NETwork acch en mode terminal sur une autre UC, ti travers le réseau %le Transfert Protocole: transfert de fichiers en mode interactif. %impie Mail Transfert Protocole IRFC8211 ‘Circuit Virtuel: c’est le nom donne ti la liaison entre 2 équipements de transmission de données dans un &seau X25. L7btablissement du CV donne lieu ti une facturation forfaitaire.

Mission informatique 8

solution 2: x25 sur ligne directe, protocole UUCP/F’

mat$riel: Sun 3 ou Sun 4 sous SUNOS 4.0.x logiciels commerciaux: SunlinkTM

Comme dans le cas pr6c6dent, une sortie RS423 du Sun est reliée directement au modem synchrone, la gestion du protocole X25 est assurée par le logiciel “Sunlink”.

’.

Le protocole UUCPLE’ est une version d’UUCP destin6 aux lignes fiabilisées DEV881. Il est bien adapt6 B la transmission par X25 quelqu’en soit le débit. Comme toute liaison par UUCP, elle est de type “store and forward”, les données à transmettre sont stockees sur le site puis envoyées. L’envoi est soit effectué à chaque requête, soit B une heure déterminbe, l’ensemble des requêtes &ant groupbes en un même lot LORE861.

Cette solution permet d’obtenir les coûts de transmission les plus bas, le temps d’occupation du circuit virtuel (CV) est minimum alors que UUCP/E’ génère très peu de caractères supplbmentaires (un seul “check sum” par fichier). Elle est en service à Dakar et Niamey.

Solution 3: x25 asynchrone

Il s’agit de rejoindre ûn PAD public à travers une ligne RTC ou une liaison directe de type asynchrone V22.

” mat6riel: Sun 3 ou Sun 4 sous SUNOS 4.0.x

Une sortie RS423 du Sun est reliée au modem asynchrone. La liaison avec les sites du RIO se fait sous “UUCP protocole F” si la ligne vers le PAD est de bonne qualit$, protocole G sinon.

Cette solution donne de bons r6sultats sans exiger d’investissement puisqu’on se contente d’un point d’entr6e sur un PAD public (en général un abonnement peu onéreux). Cette solution est en service à Lom6, Nouméa, Lannion, Abidjan, La RRunion, Cayenne.

e solution 4: RTC 1

matRrie1: toute machine UNIX

C’est la solution UUCP classique [ORE86]. Une sortie asynchrone de l’ordinateur est reli6e au modem asynchrone. La liaison avec les autres sites du RIO se fait sous “UUCP protocole G”. Elle est en service à Bamako, Ouagadougou et aux Seychelles. Le coût de cette solution dépend de la qualité de la lieë. Les connexions échouent lorsque des caractères parasites sont reçu dans la phase d’établissement de la liaison il est alors necessaire de relancer UUCP. Une fois la liaison W C P Qtablie,

. h L.

Mission informatique 9

la repetition des paquets allonge les temps de transmission. Une amélioration très sensible peut être obtenue de trois manières: %

6~

en augmentant le débit (si la qualith de la ligne est suffisante)

par l'utilisation de modem à correction et compression ("5). Il faut alors utiliser UUCP/F seul capable de g6rer le contrôle de flux (Xon-Xoff). Cette solution est B 1'6tude sur la liaisòn vers les Seychelles.

par l'utilisation de modem multi-fiequemes (type Telebit TrailBlazer PlusTM) mais ceux-ci ne sont pas agr66s en France.

O Solution 6: UUCP sous DOS

Mathriel: compatible PC sous DOS

Il s'agit d'une variante interessante de la solution 4, elle est actuellement à 1'8tude. Elle n'utilise qu'une machine DOS qui Bmule le protocole UUCP; celle-ci se comporte vis à vis du site distant, comme une machine UNIX, cependant, l'initiative de la liaison appartient nhcessairement à la machine DOS.

Deux logiciels permettent l'emulation d'UUCP sous DOS: UULINKTM ou UUPC1. Cette solution est à l'essai aux F'iji et en Equateur.

5.3. L'ORG&NISATION GENERALE DU RESEAU

Le RIO est construit en Btoile autour d'un noeud central installé à Montpellier. Dans chaque pays relie, un site distant communique directement avec ce site central.. Cette organisation procure une bonne fiabilite et optimise les coûts de tél6communication.

Le routage des donnees (fichier, message) s'effectue de la manière suivante:

Le noeud secondaire conserve les données destinees aux utilisateurs locaux et transmet à Montpellier ce qui est destiné à d'autre machines. Montpellier effectue le routage vers les noeuds secondaires du RIO et transmet à Fnet (INRIA Rocquencourt) les messages destines à d'autres Btablissements.

Un certain nombre d'implantations accède au RIO en se connectant directement par Transpac au site central.

llogiciel du domaine public disponible sur le serveur "inria.inria.fr"

' "

Mission informatique

Schéma général du réseau

10

1,' 'vas E&& '., , ' etreskdu '

monde vers USA

I vers France

Routage [ intemet J /

terminaux via n Transpac

Lannion 0

Abidjan 0 El Cayenne

J .-

I I

et adresse MontDellier

serveur télécom coles Sun3/80 !b"nac:8 19200 IP/X25

orsfom. orsfom. fr

Bondy

Paris paris.orsfom.fr . Nournha nouméa.orsfom. fr Seychelles se vchel. orsfom. ff

6ondy.orsfom. fr Sun 3/260

Sun 3/50

Sun 3/260

Toshiba 5 20 O

Bamako 386 IX LBanord RTC

RTC

Senpac 2 cv

1200 bps

1200 bps

2400 bps

bamako.orstom. fr Ouagadougou ouagamfom. ff Dakar (ham) dakar. orsfom. fr Dakar CRODT crodt. orsfom. ff Lome lome.orstom. fr Cayenne

Niamey

386M G5 sous 386*IX Sun 3/60

Sun 3l260

Sun U65C sun 4/110

Sun 4l65C

Nigerpac par RTC!

1200 bps UIJCPn?

Abidjan CRO télécom

BM6O-M Transpac par I %union

- -

RTC

RTC Sun 3 Transpac par 1200 bps UUCPn?

Lannion Sun Transpac par 4/65C RTC

Vanuatu SUn Papeete

~.~ -

x25 2400 bps UUCPn? x25 2400bps UUCPn?

Mission informatique 11

Etat actuel

limplantation I type de I liaisons Idébit Iproto- tx5riodicité *

de la liaison immediat avec INRIA- Rocquencourt

UUCPn? UUCP/G

cv RTC: 2 lignes: 1: 1200 bps 2: 2400 NMP5 Transpac 8 CV Transpac 4 cv Transpac par RTC RTC

immediat 9600 bps IP/X25 UUCPA? IP/X25 UUCPn? UUCPn?

immediat 9600 bps

1200 bps 2 fois par jour

UUCP/G 1200 bps 1 ou 2 fois par jour

UUCP/G 1 fois par jour

1 fois par jour UUCP/G

UUCPn? 2 fois par jour

1 fois par jour

1 fois par jour UUCPn?

2 fois par jour UUCPn?

2 fois par jour

prévu en 1991

I centre I uc I liaisons I débit ' I Drotocoles I

Mission informatique

.- 12

5.4. GENERAL

L’INTEGRATION DES R.ESEAUX LOCAUX DANS LE SCHEMA

La machine U N P : serveur multi-fonctions

La demande d’un reseau local, de la part des utilisateurs de micro-ordinateurs est croissante. Ces reseaux de micros permettent d’ameliorer le travail en hquipe, d’economiser certains peripheriques couteux (imprimantes laser, traceurs.. .I, d’exploiter des applications capables de partager des donnees. Cependant, le coût de l’installation d’un reseau local de micro-ordinateurs est relativement &ve et necessite un minimum de competence pour être convenablement administré. La solution retenue sur le RIO consiste à utiliser le système UNIX qui assure la liaison t416com avec les autres sites en tant que serveur de réseau local.[DOU87] Ce reseau dispose alors de fonctionnalités supplémentaires pour un coût marginal moindre:

communication de donnees (messages, fichiers), de micro à micro, entre les sites,

acc&s, à partir du micro, aux ressources de la machine UNIX (périphériques, logiciels)

securite d‘acchs garantis par le sysame UNIX.

Les services reseaux sont assures par les protocoles Ethernet, TCP/II? (fonctions terminal distant et transfert de fichiers) et PCNFSTM, (serveur de ’fichiers et partage d’imprimante sous DOS). Le serveur UNIX est Uvun par les Macintosh comme un serveur Apple-Share tandis qu’il est perçu par les PC sous MS-DOSTM comme un serveur NetBIOSTM.

5.5. LES SERVICES DU RIO

5.6.1. La messagerie électronique

La messagerie est le service de base de tous reseaux distants. Elle permet de transmettre, en toute confidentialite, des textes de quelques lignes à plus de 50 pages.

Le texte est saisi sur un poste du reseau ou un Minitel. B peut &re rbdigh à l’aide d’un traitement de texte. Le destinataire reçoit le message dans une boite h lettres electronique sur son poste de travail habituel (micro, mini-ordinateur ou Minitel). Une fois lu, le courrier peut être conserve dans un fichier informatique et r6exploith.

Mission informatique 13

A travers la liaison Fnetl, la messagerie du RIO permet de correspondre avec tous les utilisateurs des reseaux internationaux: EUnet, EARN, Bitnet, Internet europ6en et am6ricain, UUnet, Usenet ... Au total elle relie des centaines de milliers de correspondants dans les secteurs de la recherche, de l’enseignement sup6rieur et des industries de pointe.

Schéma local vers RIO

1 OU plusieurs SERVEUR I Stations UNlX

pv, (Montpellier)

I Imprimante /c=l serveur de terminaux

PCXTouAT avec carte Ethemet

........... ,. .... $$$g@S$$ .&$m&: . , ............. ...........

~ IhdlJ .>&.bx.~.:.:.:<.:.:.

t terminaux ou imprimantes

sur les stations UNIX

Laser Writer II w= I I I I

réseaux Appletalk Passerelle Apple Talk - Ethernet

figure 3

1€b5seau fianfais de I’AFUU (Association française des utilisateurs d’Unix), L’AFW fait partie d’EurOpen, association europ6enne Bquivalente et Fnet d’EUnet son réseau européen.

Mission informatique 14

Chaque utilisateur dispose d’une boite à lettres. Celle-ci est repérée par une adresse dlectronique unique sur l’ensemble des réseaux L’expéditeur d’un message est identifie par un mot de passe individuel qui garantit l’authenticité et la confidentialit6 du courrier. La messagerie inclue les services de publipostage (distribution & plusieurs correspondants) et de réexpédition automatique.

La messagerie du RIO est aux normes RFC822. Celles-ci n’incluent à priori que les caractAres purement ASCII (7bits). Pour les utilisateurs de langue française, l’absence d’accents est ressentie comme une contrainte penible et nuit à l’intelligibilite du texte. C’est pourquoi nous avons été amenés à trouver une solution d’implémentation des caractères accentués français. Celle-ci est réalisée par des logiciels d6velopp6s à I’ORSTOM: PCMESSOR et NFSMESSOR.

Les caractères accentues restent codés sur 7 bits, ce qui garanti la compatibilité avec les autres reseaux mais l’interpretation de certains caractères ({,} ...) est modifi6e conformement à la norme NRC. Cette implémentation est compatible avec le Minitel bistandard en mode “téléinformatique, terminal français”.

5.5.2. La transmission de documents

Le service “messagerie” se limite à l’envoi de texte. Nous entendons par transmission de docuinents, l’envoi de rapports “balisés” c’est à dire préparés avec un logiciel de traitement de texte, contenant diverses polices et corps de caraceres, des indications de styles, de justification.. . Le principe est le suivant: le document est codé dans un format intermédiaire et intégr6 dans un message, il sera reconverti à l’arrivée sous sa forme primitive. Cette technique permet de transmettre des rapports d’environ 50 pages, entièrement balisés enrichis de graphiques et de dessins réalises avec up1 logiciel de traitement de texte standard (sur Macintosh ou PC compatible IBM). Les documents peuvent être repris et modifiés par le destinataire disposant du même logiciel ou d’un produit compatible avec lui.

c $3

5.5.3. La transmission de fichiers Il s’agit de transmettre des ensembles de données scientifiques (ou de gestion) destinés alimenter un logiciel de traitement, Ces données se présentent rarement sous forme de texte, c’est pourquoi la transmission de fichiers est un problème different de la transmission de textes, de plus, elle exige une fiabilité totale, la moindre erreur risquant de perturber l’ensemble des traitements postérieurs.

Plusieurs m6thodes de transmission de fichiers sont implémentées sur le RIO: FTP qui est reserve aux sites disposant d’une liaison à débit élev6 ou moyen; UUCP - en transfert direct ou par message - qui est disponible sur tous les serveurs, enfin KERMIT qui permet en outre la transmission de fichiers à partir d’un micro-ordinateur reli6 par Gléphone.

Mission informatique 15

5.5.4. Les forums Le forum electronique est un outil de debat scientifique. C’est 1’6quivalent en terme de messagerie, de la ‘‘communication à plusieurs” sur le teléphone. Les contributions au forum se font par l’envoi de messages qui sont automatiquement distribues à tous les participants.

Le forum est constitue par un groupe d’utilisateurs du RIO ayant chacun une boite à lettres. Leurs adresses sont enregistrees dans une liste de distribution. Le forum porte le nom de cette liste.

..

L’animateur du forum

Chaque forum est place sous la responsabilité dun animateur. C’est lui qui en demande l’ouverture et qui est à même de repondre à toutes les questions concernant le sujet, les participants et la nature des, contributions attendues.

5.5.5. . -

La consultation des bases de données

en conversationnel: I

” Les postes des sites ayant 4 accès “Transpac” ou equivalent (Tompac, Nigerpac, Senpac.. . ) peuvent consulter des bases de données en mode conversationnel. L’ORSTOM gère sur des ordinateurs integres au RIO, une base documentaire: “HORIZON” et des bâses de donnees administratives. i

en différé, par message à un ‘%info-semeur”: I , y. ~ .$,5 )

Un “info-serveur” est un prograkme informatique qui répond automatiquement à un message qui lui est envoyb. Le message contient une requête, celle-ci est interpr6tRe et le r6sultat est retourne à l’envoyeur du message. Les info-serveurs sont utilisables à partir de tous les acc&s au RIO (y compris exgrieurs).

Mission informatique 16

6. L’UTILISATION DU RIO PAR LES CHERCHEURS

La demande d’un compte est un acte volontaire de l’utilisateur. Sur 1800 agents de I’ORSTOM (toutes categories confondues), plus de 500 personnes ont été enregistres. Parmi celles-ci, 250 l’utiliqent régulièrement. Les utilisateurs. se rbpartissent geogaphiquement de la manière suivante:

I

Environ 500 comptes, rbpartis dans de nombreuses implantations, dont : I ABIDJAN (Côte d’Ivoire) BAMAKO (Mali) BONDY (France) BRASILIA (Brésil) BREST (France) BRUXELLES (Belgique) CAYENNE (Guyane fr.) DAKAR (Senegal) GUADELOUPE (Antilles fi.) LA REUNION (France-TOM) LANNION (France)

27 20 54 2 13 1

11 55 2 6’ 5

LOME (Togo) 15

MONTPELLIER (France) 60 NIAMEY (Niger) 15 NOUMEA (Nouvelle Calédonie - Fr) 25 OUAGAQOUGOU (Burkina-Faso) . 10 PAPEETE (Tahiti - Fr) 3 PARIS-SIE GE (France) 110 VICTORIA (Seychelles) 3 V€LL,&FR,ANCHEJ (France) 7 YAOUNDE (Cameroun) 5

MARTINIQUE (Antilles e.) 1

Divers France 30

Ci-dessous le trafic constaté entre avril et décembre 1991

En nombre de messages

4000T 3 0 0 0

2000

1 O00

O Avr Mai J u i n J u i l Août Sept Oct Nov Déc

Mission informatique 17

E n v o l u m e t r a n s m i s ( e x p r i m é e n KO)

I 6 0 0 0 7

2000 1 O 0 0

O 3 A v r

i

M a i Ju in . J u i l Août Sept I .

I ' Ø

I

Oct Nov Déc

E n n o m b r e d ' u t i l i s a t e u r s

300,

200

1 O 0

O

<' \ , I ,.t .;c:$ ;!.. ' ,

A v r M a i Ju in J u i l Août S e p t Oct Nov Déc

Chaque mois, environ 3000 messages sont Bchangés dont 10% vers l'extérieur de I'ORSTOM. Nous constatons une progression d'environs 50% par an.

I

Mission informatique

7. ASPECTS BUDGETAIRES

7.1. EQUIPEMEN”

’ I r Les ‘investisse‘ments r6alis6s pour le RIO s’intègrent dans le budget d’équipement informatique mi-lourd de l’Institut. Celui-ci a été d’environs 4 MI? par an depuis 1986. Dans ce budget, la part proprement reseau est très modeste, sur 4 ans on obtient les chifies suivants: - missions d’installation: 200 KF -MODEM 100 KF -Logiciels (Sdink et UUCP/F consulting) -6tablissement des lignes Transpac a Montpellier, Paris, Bondy, Dakar, Lom6, Niamey 6KF -8tablissement des lignes RTC (certaines sont partagées) -Ordinateurs, en considérant que la gestion du reseau occupe 10% des ressources des stations de travail (ce qui est très sur-estime): 15 x 10 KF

7.2. FONCTIONNEMENT

80 KF

18 .

150 KF

3

Le coût d’un message de 1000 caractères (1KO) s’bchelonne entre 0,lO FF en France à 2,50 FF vers les pays les plus difficiles à atteindre (Ouagadougou, Bamako, Seychelles), en pren,anc en - compte le coût des tentatives de liaisons

La liaison est à l’initiative de la péripherie, c’est donc l’implantation éloignée qui supporte le coût des MBcom tant pour les messages envoyés que pour ceux qu’elle reçoit. Cette situation ne satisfaisant pas les utilisateurs; un système permettant de ne facturer que les messages envoyé par l’utilisateur est actuellement en développement.

\ . - ’-; 2, ~ > > J 1 infru&ueq$es.‘ <’

8. CONCLUSION Ce qui fait la particularité du travail realisé dans le RIO, ce n’est pas l’exp6rimentation de nouvelles techniques mais I’iipmplémentation de techniques certes récentes, mais standards dans des pays en développement, avec des moyens 1égers3et sur une Bchelle . géographique planétaire.

C’est aussi du point du vue de ses utilisateurs, que le RIO se demarque puisqu’il s’adresse principalement B des non-informaticiens (90%).

Enfin le RIO est le reseau d’un Institut fiançais, mais sa vocation n’est pas de rester confin6 dans les murs de ses laboratoires. D’une part le RIO est ouvert aux partenaires de I’ORSTOM, c’est à dire aux Universit6s et aux Instituts de recherche avec lesquelles I’ORSTOM coopèrent dans les pays en d6veloppement. D’autre part, à travers cette expérience, nous souhaitons favoriser la constitution de r6seaux de la recherche, dans ces pays.

\ ,4

Mission informatique 19

R,EFERENCES

[AND871 UNIX Communications, Bart Anderson, Bryan Costales and Harry Henderson (Howard W.SAMS et O)

DEV88] Devil1ers.Y. Mise en service d'une messagerie Unix - AFFU.

DEV901 Devillers Y. Le reseau Fnet-EUnet Documentation technique Fnet - Nov 2. ,, 90 ,

IRS SO] Dirlewanger, R.: Installition de Sunlink en vue $'une connexion IP/X25 ,Gers INRIA (INRIA) [DON901 Donnalyn Frey $.Rick Adams, !%@:: A Directory of Electronic Mail, Adressing and Networks ,

[DOU871 DOS meets UNIX, A departmental Computing Perspective by Dale Dougherty and Tim O'Reilly (Nutshell Handbook)

[DOUGLAS] Douglas E. Comer, Internet working with TCP/IP - Principes, Protocoles and Architecture

[EAR.N9O]L&?~seau EAIfN, Dominique Dumb 'et Dominique >&se

-.

> )

% ' - i: - 7 ,II

[EUUG] R and D E-Mail directory (publication de l'EUUG)

FNETSO] Le rbseau Fnet-EUnet, documentation technique CEDIA-Passerelles (INRIA)

I CORE861 Managing UUCP and USENET tim O'Reilly and Grace Todino (Nutshell Handbook); Using UUCP and USENET tim O'Reilly (Nutshell Handbook)

[PUJSO] Architecture des reseaux informatiques, Pujolle G. et Horlait E.

mFC8211 SMTP: simple Mail Transfert Protocol

(E yrolles) -- 2-

WC8221 Standard for the format of ARPA Internet Text Messages

[SUN871 SunLinkTM X25 System Administration Guide, Sun Microsystems June 1987.