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Le rôle de la posture statique dans le Ba Duan Jin
La posture “embrasser le Qi” est un élément important dans la transition de chaque
mouvement du Baduanjin. Dans la majorité des enchaînements des mouvements, c’est le
fait que cette posture soit effectuée correctement ou non qui déterminera la fluidité de la
transition, et qui permettra de bien exprimer les caractéristiques de chaque mouvement.
La posture « embrasser le Qi » s’exécute de cette façon : On débute par la posture
préparatoire les pieds collés. Encrez le bassin pour ensuite fléchir le genou droit.
Soulevez le pied gauche de façon naturelle (faites attention : on ne soulève pas le pied
gauche de manière intentionnée, mais plutôt comme étant le résultat du fléchissement de
la jambe droite). Écartez le pied gauche à la largeur des épaules en posant d’abord le bout
du pied pour progressivement transférez sur tout le pied. Tenez-vous droit, centré, le
poids du corps réparti également sur les deux pieds. Tournez les paumes et les bras vers
l’arrière et sortez les bras vers les côtés à un angle de 45˚. Pliez ensuite les genoux en
maintenant la région lombaire et le sacrum détendu et orienté vers le bas. Relaxez les
lombaires et l’abdomen. Creusez la poitrine et écartez légèrement les omoplates. Tournez
vos bras vers l’avant embrasser une sphère à l’avant de l’abdomen. Penchez très
légèrement le dos vers l’arrière (come si vous étiez accoté à un mur), descendez votre
centre de gravité. Relâché les épaules et descendez les coudes. Imaginez votre tête
légèrement soulevez vers le haut par une ficelle tout en visualisant que votre tête soutient
le plafond. Les yeux regarde de façon naturelle vers le bout du nez, du bout du nez
amenez votre attention au nombril. Ajustez votre posture en tenant compte que vos
épaules doivent être en liaisons avec vos hanches, vos coudes avec vos genoux et vos
mains avec vos pieds. Votre respiration doit être fine, continue, profonde et longue, de
sorte à encrer le qi au Dantian. Votre attention doit observer le Dantian sans y être fixé
rigidement. La durée de la posture variera d’une personne à l’autre. En général, on
débutera avec cinq minutes environ pour ensuite augmenter graduellement la durée selon
votre progression. Vous terminez en ramenant les mains vers l’intérieur et vers le bas et
en redressant lentement les genoux.
La régularisation de la forme extérieure.
Selon un adage de la médecine chinoise: « lorsque le corps n’est pas droit, le Qi n’est
pas fluide, lorsque le Qi n’est pas fluide, l’esprit n’est pas stable, lorsque l’esprit n’est pas
stable, le mental est désordonné. » Donc, la précision des mouvements est la base pour la
bonne pratique du Ba Duan Jin. Pour de régulariser la forme corporelle, en plus de devoir
porter une attention particulière au commencement et à la clôture de chaque mouvements,
de même qu’à leur angle et leur trajectoire, la posture « embrasser le Qi » est une
excellent moyen d’ajuster la structure physique. Ceci est vrai puisque la pratique de la
posture statique « embrasser le Qi » peut permettre au pratiquant d’expérimenter plus
précisément les sensations dans chacune des parties du corps, en plus de permettent une
meilleure sensibilité au niveau des petites articulations des membres. De plus, la pratique
de la posture « embrasser le Qi » a un effet très marqué sur l’augmentation des sensations
de Qi dans chacune des parties du corps. Un adage ancien disait : « pratiquer cent
mouvements ne vaut pas d’une seule posture ». Ceci souligne bien toute l’importance des
postures statiques. La pratique de la posture « embrasser le Qi » permet au pratiquant de,
sur la base d’un état de quiétude, concentrer son attention sur toutes les parties du corps,
et ainsi favoriser l’intégration de la bonne posture dans toute la pratique du Ba Duan Jin.
La pratique soutenue de la posture statique permet d’éliminer la rigidité du corps et
d’atteindre l’état physique particulier que l’on appelle « la fermeté à travers la
souplesse ». Comme la pratique du Ba Duan Jin requiert de « guider le Qi pour favoriser
l’harmonie, étirer le corps pour favoriser al souplesse », il importe que la pratique du Ba
Duan Jin soit exempt de toutes rigidités et d’utiliser la force naturelle originelle au lieu de
la force brute. La posture statique est un moyen privilégié d’arriver à ce but.
La régularisation de la respiration
Les méthodes de respirations régulièrement utilisées sont les trois suivantes : la
respiration naturelle, la respiration abdominale et la respiration abdominale inversée. La
pratique du Ba duan Jin requiert la respiration abdominale inversée. Cependant, la
respiration inversée ne s’intègre pas dès le début, surtout lorsque les mouvements ne sont
pas encore intégrés, cela devient encore plus difficile d’accompagner les mouvements de
la respiration. La respiration inversée a un effet très important dans la pratique du Ba
Duan Jin. Une pratique correcte de cette méthode de respiration peut avoir un effet
significatif sur la prévention de plusieurs maladies chroniques. Les exigences de la
posture statiques « creuser la poitrine et écarter les omoplates » ainsi que « relâcher les
lombes et encrer les ischions » permet la transition fluide de l’air inspirée de la poitrine à
l’abdomen ce qui correspond à une respiration abdominale naturelle, lente et souple. La
respiration abdominale est une étape essentielle à la pratique de la respiration abdominale
inversée. Sur la base de la respiration abdominale, à l’inspiration, le pratiquant peut
soulever l’air de l’abdomen vers la poitrine. Il devient plus facile d’expérimenté le
mouvement si l’on soulève le périnée et le sphincter anal en même temps. Donc, la
posture statique correcte peut permette au pratiquant de rapidement encrer l’énergie au
Dantian et de ressentir la montée et la descente du Qi. De plus, la subtilité de la
régularisation de la respiration ne peut s’expérimenter que dans un état d’esprit calme,
qui est obtenu par la posture statique.
La régularisation de l’état d’esprit
L’état d’esprit calme et paisible est un autre des exigences de la pratique du Ba Duan Jin.
Si durant la pratique du Ba Duan Jin le pratiquant n’arrive pas à conserver un état d’esprit
concentré, il pourra difficilement expérimenter et maîtriser les caractéristiques externes et
internes des mouvements. Même en comprenant bien les principes nécessaire au
maintient du bon état d’esprit, il devient difficile de les mettre directement en application
dans la pratique du Ba Duan Jin. Ainsi, c’est à travers la pratique de la posture statique,
en se rappelant mentalement les exigences physiques et mentales et en expérimentant le
corps physique ainsi que l’environnement extérieur, que l’adepte peut arriver à bénéficier
d’un état de quiétude et atteindre la sensation d’ « unité entre l’intérieur et l’extérieur ».
Cette compréhension de l’état d’esprit obtenu par l’expérimentation personnelle est
beaucoup plus efficace et permet de bien intégrer les principes essentiels à l’état d’esprit.
D’abord, avant la pratique de la posture statique, il importe d’abandonner toute
distraction. Ensuite, à travers la pratique de la posture statique et au moyen de la
correction de la posture, le contrôle de la respiration et des directives mentales, on peut
directement favoriser un état d’esprit calme et serein. Par la suite, il suffit de transférer
dans l’ensemble de la routine du Ba Duan Jin et cela aura pour effet de bénéficier
grandement à la pratique générale de cette méthode.
Nous pouvons constater que la pratique de la posture statique constitue en elle-même un
moyen de régulariser la posture, la respiration et l’état d’esprit. La pratique de la posture
statique permettra donc de corriger les mauvaises postures, les respirations irrégulières et
les distractions. Que ce soit avant ou pendant la pratique du Ba Duan Jin, il convient de
mettre l’emphase sur la posture « embrasser le Qi », cela aura une énorme influence sur
la pratique de cette routine de Qigong.
Analyse des fonctions et des bienfaits de la pratique du Ba Duan Jin
pour la santé.
Le triple réchauffeur est un des 6 organes Yang (fu). On le divise en trois, le foyer supérieur, le
foyer moyen, le foyer inférieur. Cet organe gère l’ensemble des échanges et des transformations,
régi les absorptions et sécrétions de la nourriture et des déchets. L’exercice « les deux mains
supportent le ciel pour régulariser le triple réchauffeur » va étirer les 4 membres ainsi que le
torse, il peut influencer la redistribution du sang et des fluides dans la cavité thoracique et
abdominale, il va aider à élargir la région pulmonaire pour ainsi approfondir la respiration et
permettre une plus grande absorption d’oxygène, améliore les échanges métaboliques. Le Ba
Duan Jin commence par ce mouvement, avec l’étirement de tout le corps, accompagné de la
respiration, régularise le montée et descente du Qi, d’un côté permet de réduire et d’éliminer la
fatigue, de l’autre, il permet de mobiliser l’ensemble des muscles et des organes du corps, cela
agit de préparation aux exercices suivant.
L’emphase de l’exercice « bander l’arc à gauche et à droite » se trouve au niveau de la poitrine.
À travers l’étirement des bras et l’élargissement de la poitrine, cet exercice procure plusieurs
bienfaits pour la santé : il peut renforcir les muscles de la cage thoracique, des épaules et des
bras. Il va favoriser la circulation sanguine et améliorer les fonctions cardiaque et pulmonaire. Il
régularise le foyer supérieur. Il va également stimuler le Dumai et les points Shu du dos, de
même que stimuler les méridien yin yang des mains.
L’exercice « levers le bras pour agir sur la Rate et l’Estomac », par l’étirement des membres
supérieurs simultanément vers le haut et vers le bas, dans des directions opposées, va créer
une torsion des organes et des muscle situés de chaque côtés du corps. Ceci va produire un effet
de massage profond sur les organes du Foie, de la Vésicule Biliaire, de la Rate et de l’Estomac et
en même temps stimuler le péristaltisme intestinal, ce qui aura pour effet de renforcir les
fonctions digestives. En médecine chinoise, on dit que cela favorise les fonctions propres à la
Rate de transport et de transformation des liquides et des nutriments. Cela va dégager le foyer
moyen et régulariser la Rate et l’Estomac.
L’exercice « regarder en arrière pour prévenir les 5 fatigues et les 7 malaises » consiste en un
mouvement de la tête qui tourne de gauche à droite de manière répétée, de pair avec le
mouvement des yeux qui regardent le plus que possible vers l’arrière. Ce mouvement aura pour
effet de favoriser la circulation sanguine à la tête, de même qu’améliorer la mobilité des
muscles du cou. Le mouvement de regarder vers l’arrière va stimuler les points d’acupuncture
du cou, cela va favoriser et améliorer les fonctions du système nerveux central, ainsi que les
vertèbres, qui agissent comme voie de passage qui le système nerveux à l’ensemble du corps).
L’exercice « tourner la tête et redresse le coccyx » est un mouvement qui implique tout le corps.
En moyen du fléchissement des jambes et de la rotation du coccyx, cela stimule le vaisseau
Dumai. Le Dumai est appelé la « mer des Yang », à travers la rotation de la tête et du coccyx,
cela va principalement stimuler la colonne vertébrale et le Dumai ainsi que le point Dazhui, ce
qui a pour effet de disperser la chaleur dans le méridiens, équilibrer le Yin et le Yang et éliminer
la chaleur du Cœur et du Foie. Le principe de la « chaleur » en médecine chinoise peut être
comparé à la tension du système nerveux parasympathique. Une certaine tension au niveau du
nerf parasympathique est normale chez les personnes en santé et peut être régularisée par une
période de repos. Cependant, si après le repos la tension demeure, il s’agit d’un état
pathologique. Cet état pathologique correspond à la plénitude du feu du cœur. Cet exercice
permet donc de régulariser ce déséquilibre du nerf parasympathique.
L’exercice « poser les mains sur les pieds pour fortifier les reins et les lombes » va incliner le
corps en plus d’étirer vers l’avant, ce qui permet un étirement complet des muscles para
spinaux de la région lombaire. En même temps, lorsque l’on étire les bras le plus que possible
vers le bas cela provoque un effet très bénéfique sur l’amélioration des fonctions de la région
lombaire et de l’abdomen. Les lombaires sont la loge des reins, c’est la région du foyer inférieur,
elle consiste en une partie fondamentale des mouvements de l’ensemble du corps. Non
seulement, elle abrite les muscles et les vertèbres lombaires, elle protège aussi d’importants
organes internes. Avec le mouvement d’étirement vers l’avant et vers l’arrière, dans des
directions opposés, il devient possible de stimuler la colonne vertébrale, le Dumai et le point
Mingmen, en plus d’aller masser des points comme Yangguang et Weizhong, ce qui procure
comme effet de renforcir les reins et les lombes. Pratiqué sur une base régulière va générer un
étirement et une extension des muscles de la région lombaire, tout en renforçant les fonctions
des organes internes, particulièrement ceux des reins et des glandes surrénales, en plus d’aller
régulariser les fonctions des organes du foyer inférieur.
L’exercice « serrer les points et écarquiller les yeux pour augmenter le Qi », par le mouvement
du point et des yeux peut stimuler le méridien du Foie et donc favoriser la libre circulation du Qi
et du Sang du Foie, en plus de renforcir et entretenir les muscles et les tendons. Cet exercice
requiert que l’on fléchisse les genoux et que l’on saisisse le sol avec les orteils avec force, pour
ensuite serrer les poings, tourner les poignets, serrer les doigts avec force, impliquant une
participation active de tout le corps, une concentration de l’esprit pour écarquiller les yeux en
projetant un regard furieux. La pratique régulière de cet exercice permet de stimuler et de
renforcir les méridiens yin et yang des mains, de régulariser les méridiens du Foie et de la
Vésicule Biliaire, en plus d’augmenter la force et l’énergie générale du corps.
Dans l’exercice « Descendre les talons pour écarter les cent maladies » on requiert que l’on
agrippe le sol des orteils, que l’on colle les jambes ensemble, soulève le sphincter anal et rentre
l’abdomen, que l’on tire Baihui vers le haut, calle les épaules vers le bas, puis que l’on frappe les
pieds vers le sol. Tout ce processus demande une relaxation de l’ensemble du corps. Ce
mouvement va à l’inverse du premier mouvement « les mains supporte le ciel » puisque ce
dernier va étirer et ouvrir tout le corps vers le haut alors que le dernier mouvement lui, au
moyen de légers chocs et vibrations, va encrer et replacer tous les systèmes et les organes.
« Écarter les cent maladies » ne s’applique pas au seul exercice de frapper les talons au sol, il
fait plutôt référence à l’ensemble de la routine du Ba Duan Jin, pratiquer sur une base régulière,
va régulariser les fonctions du tripple réchauffeur, équilibrer le Yin et le Yang, revitaliser les
organes et donc renforcir les fonctions de tout l’organisme dans son ensemble. De là l’effet de
prévention des maladies.
En conclusion, nous pouvons constater que le Ba Duan Jin a un effet global complet sur
l’ensemble du corps. La pratique des 8 mouvements dans leur ensemble peuvent dégager le
Triple réchauffeur, régulariser la Rate et l’Estomac, harmoniser les mouvements énergétiques,
éliminer la chaleur du cœur, équilibrer le Yin et le Yang, assurer la libre circulation des méridiens,
renforcer les lombes et les Reins, pour un effet de maintient de la santé et de prévention des
maladies.
Comment bien pratiquer le Ba Duan Jin étape par étape.
L’ouverture du Ba Duan Jin commence par la posture préparatoire qui, dans ce cas ci, consiste
en une posture statique « embrasser la sphère ». Son contenu est très riche, il s’agit
généralement d’une posture préliminaire à toute pratique de Qigong que l’on pourrait
appeler « la première posture du Qigong ». Le fait qu’elle agisse à titre de posture préparatoire
au Ba Duan Jin a trois significations : elle représente le fondement de la posture corporelle, le
fondement des mouvements ainsi que le fondement de la profondeur de la pratique. Les
fondements de la posture physique fait référence à l’ajustement du corps. Cette posture
représente bien les exigences de la posture physique du Qigong qui doit être soulevé par Baihui,
la colonne droite et bien redressée, les épaules calées et les coudes pendant, la poitrine
« vidée » l’abdomen « rempli », droit et confortable. Les fondements des mouvements, fait
référence aux mouvements de base que l’on retrouve tout au long de la routine. Les
mouvements de la posture préparatoire se retrouvent tout au long de la routine, ils font la
liaison entre les différentes sections du Ba Duan Jin ainsi qu’entre chaque mouvement. Si l’on
pratique bien la posture préparatoire, cela peut directement améliorer le niveau de pratique de
la routine. Finalement, le fondement de la profondeur fait référence à la qualité ainsi qu’à la
profondeur de la pratique. À travers la pratique de la posture préparatoire, on peut intégrer
tout les principes directeurs et les points essentiels du Qigong. Ceci aura pour effet d’améliorer
les résultats de la pratique.
Nous pouvons constater toute l’importance de la place qu’occupe la posture préparatoire dans
le Ba Duan Jin. Il devient donc important de bien pratiquer cette posture. Pour bien pratiquer
cette posture, il faut maîtriser les trois étapes décris ci-dessous :
La première étape est celle de l’amertume et de la fatigue. Il est important de surmonter les
sensations de douleurs musculaires, d’engourdissement des articulations et de défaire le corps
des rigidités. En termes de Qigong on appelle cette étape « transformer la force ». Cela prend
généralement trois semaines environ. La première semaine sera plus ardue alors que lors de la
deuxième semaine le corps devient de plus en plus confortable. Finalement la troisième
semaine, la force commence à gagner les lombes et les jambes ainsi que les épaules et les bras.
Le niveau de confort est grandement amélioré.
Le deuxième niveau, sur la base du premier, correspond à l’intégration de la relaxation
corporelle et de l’état d’esprit, qui doit être calme et tranquille. Ces deux principes, de la
détente physique et de l’état d’esprit calme vont de pair. La relaxation vient agit comme
préalable. Il faut détendre une partie à la fois, de la tête jusqu’aux pieds, de l’intérieur vers
l’extérieur, comme si l’on s’étendait vers l’extérieur en dilatant les pores. Entrer dans l’état de
calme consiste à éliminer les distractions, «dompter le singe du cœur, attacher le cheval de
l’esprit », pour obtenir l’état de calme de l’esprit et de l’harmonie du Qi, pratiquer le Qigong de
manière concentrée. Atteindre cet état de relaxation du corps et d’imperturbabilité de l’esprit
n’est pas quelque chose qui s’acquiert facilement dans une courte période de temps. Il est
nécessaire de pratiquer régulièrement sur une longue période.
La troisième étape vient avec l’approfondissement de l’état de calme et de relaxation, lorsque la
respiration devient plus ample et lente et que le Qi interne commence à se développer et que
l’on entre progressivement dans l’état de culture de l’énergie vitale. À ce moment, il devient
important conserver son impartialité ou indifférence et ne pas rechercher volontairement ce
genre de sensation. Lorsque l’on ressent ces sensations, il suffit de bien les recueillir. En
pratiquant sur une longue période l’énergie interne sera considérablement augmentée, l’esprit
s’éveil et une sensation de bien-être gagne le corps. On ne suggère pas de pratiquer les yeux
fermés. Si durant la pratique l’on ressent des palpitations, le souffle court, des maux de têtes ou
des tremblements, il est important de stopper la pratiquer de régulariser le corps.
Corrections d’erreurs fréquentes dans le Ba Duan Jin
1. L’ouverture.
Il arrive fréquemment que dans l’enchaînement d’ouverture du Ba Duan Jin, lors de la
tenue de la posture statique « embrasse le Qi », les pieds des pratiquants se trouvent
pointés vers l’extérieur ou vers l’intérieur alors qu’ils devraient être bien parallèles,
pointant vers l’avant. Il en est de même pour les mains qui souvent, pointent vers le bas
ou vers le haut, alors que les pouces sont relevés au lieu d’être détendus.
Les pieds orientés en angles vers l’extérieur consiste en une posture Yang alors que vers
l’intérieur correspond à une posture Yin. Il en est de même pour les doigts qui, lorsqu’ils
pointent vers le haut sont en position Yang alors que vers le bas en position yin. Du
point de vu physiologique, lors que les pieds ne sont pas parallèles, cela implique que la
tension musculaire n’est pas répartie de manière équitable sur les faces médiales
latérales des jambes. Lorsque les doigts pointent vers le haut, cela cause d’avantage de
pression sur les côtes et restreint la respiration et la circulation sanguine. Les doigts vers
le bas, quant à eux, vont souvent être synonymes que les épaules et les coudes sont
trop hauts, que les articulations sont relativement tendues, ce qui n’est pas favorable à
la libre circulation du Qi et du sang au niveau des bras. C’est pourquoi la posture
requiert que les bouts des pieds pointent vers l’avant, les bouts des doigts pointent vers
le centre sur une ligne horizontale, les creux axillaires soient dégagés et les coudes
écartés, afin que la posture représente l’équilibre entre le Yin et le Yang.
2. Les mains supportent le ciel pour régulariser le triple réchauffeur.
Lors du mouvement « les mains supportent le ciel pour régulariser le triple
réchauffeur », il arrive fréquemment que le mouvement devient flasque, les yeux
regardent les paumes en angle vers l’avant et vers le haut, les coudes fléchies, ce qui, en
plus de ne pas être de belle apparence, ne procure pas les bienfaits désirés.
Pour bien effecteur ce mouvement, il ne suffit pas simplement de soulever les mains
vers le haut. Il s’agit plutôt, à la suite d’avoir pleinement écarté les épaules, de s’efforcer
de bien étirer les bras vers le haut pour, de cette façon, susciter une extension complète
de tout le corps de haut en bas. Cela permet de dégager les cavités thoraciques et
abdominales, étirer les organes internes et ainsi régulariser les trois foyers. L’étirement
de la cage thoracique permet de dégager les poumons et d’améliorer l’élasticité des
tissus pulmonaires, tonifier les muscles respiratoires et ainsi améliorer les fonctions
respiratoires. De plus, le fait de relever la tête et regarder les paumes permet d’étirer la
région cervicale et de prévenir les affections des épaules et de la nuque.
Donc, pour bien effectuer ce mouvement, il est nécessaire de consciemment étirer les
paumes vers le haut, de bien basculer la tête et suivre les paumes des yeux, ceci afin de
pleinement étirer les parties inférieures et supérieures du torse. Évidemment, chez les
personnes soufrant de cervicalgie, de problèmes d’épaules, d’étourdissement ou autres
problèmes de santé, il faut adapter le mouvement, ne pas forcer.
3. Bander l’arc et décocher à gauche et à droite.
Lors du mouvement « bander l’arc et décocher à gauche et à droite », il est fréquent
que les pratiquants commettent les erreurs suivantes : les épaules sont levées, les
coudes en hyper extension, le corps penché vers l’avant, les lombaires basculées vers
l’arrière. Ce genre d’erreurs ce produisent dû au fait que lorsque les pratiquants
exercent de la force pour étirer les bras, ceux-ci soulèvent à la fois les épaules, et pour
former la paume avec l’index redressé, ils étendent les coudes. Ils vont pencher vers
l’avant et basculer les lombes afin de conserver l’équilibre dans la posture du cavalier
« ma bu ».
Pour corriger ces mouvements, il faut s’assurer de bien caler les épaules vers le bas et
de descendre les coudes. Écarter la poitrine, déployer la force à partir du point centre
entre les omoplates. Il faut forcer de manière naturelle avec la paume pour former la
paume en « L », de même que conserver la courbe naturelle des coudes lorsqu’on étend
les bras. Dans la posture du cavalier, il faut basculer le bassin en rentrant les épines
iliaques antéro-supérieure, orienté le sacrum et le coccyx vers le bas et bien répandre le
poids du corps sur la plante des pieds, relâcher la région lombaire et conserver le tronc
droit.
4. Lever les bras pour régulariser la Rate et l’Estomac
Dans le mouvement « lever les bras pour régulariser la Rate et l’Estomac », il est
fréquent d’apercevoir les erreurs suivantes : le coude est en hyperxtension, les épaules
de sont pas suffisamment poussées.
L’essentiel pour bien effecteur le mouvement de poussé des bras, est d’utiliser l’épaule
pour guider l’ensemble du mouvement des bras et non pas seulement dépendre du
mouvement des coudes. L’extension de l’épaule permet d’étendre les flancs et les côtes
et donc d’étirer les organes de cette région. Le fait de presser l’épaule vers le bas,
permet de compresser les flancs et donc, les mouvements d’étirement et de
compression vont permettent de masser en profondeur les organes internes. Le fait de
tendre les coudes aura pour effet de limiter l’étirement aux bras et aux épaules et de
réduire l’étirement des flancs et réduit l’impact bénéfique sur les organes interne.
Il importe donc, dans l’exécution des mouvements, de bien écarter la poitrine, le point
de départ de la force pour presser vers le haut et vers le bas est située au niveau des
épaules. Lorsque l’on pousse vers le haut et que l’on presse vers le sol, le mouvement
doit être ample, il ne faut pas forcer avec las coudes, il faut conserver la courbe
naturelle.
5. Regarder vers l’arrière pour éliminer les cinq fatigues et les sept malaises
Les erreurs fréquentes que l’on rencontre dans le mouvement « regarder vers l’arrière
pour éliminer les 5 fatigue et les sept malaises » sont de ne pas tourner complètement
les bras et d’incliner le dos vers l’arrière. Cela peut ce produire principalement dû au fait
que lorsque la tête se tourne, l’épaule en angle vers le côté, ce qui porte le corps à
tourner également. Aussi, lorsque la tête est tournée, le pratiquant n’arrive pas à
conserver l’alignement vertical, et le haut du corps se penche vers l’arrière.
Pour corriger ce mouvement, il faut bien redresse le sommet de la tête lorsque l’on fait
la rotation, comme si le sommet de la tête était suspendu. Ensuite, il faut s’assurer de
conserver la tête et les épaules droites. Finalement, s’assurer que les paumes tournent
complètement et que les épaules s’écartent pleinement.
6. Les mains agrippent les pieds pour fortifier les lombes et les reins.
L’erreur la plus fréquente dans le mouvement « les mains agrippent les pieds pour
tonifier les reins et les lombes » est de plier les genoux. Ceci ce produit principalement
lorsque le pratiquant tente de rejoindre ses pieds de manière excessive, sans tenir
compte de sa souplesse.
Le mouvement de descendre les mains le long des jambes en conservant celles-ci en
plein extension est effectué dans le but de stimuler et de régulariser le méridien. Si les
genoux sont fléchis, nous n’obtiendront pas le même étirement de tout l’axe du
méridiens de la vessie ainsi que de l’ensemble des muscles et des tendons des jambes et
des lombaires. Ainsi, pour avoir le maximum de bienfait, il importe de conserver les
jambes en extension tout au long du mouvement. Chez les pratiquants qui rencontrent
des limitations physiques, il suffit de placer les mains légèrement au-dessus des pieds.
7. Serrer les poings, écarquiller les yeux pour accroître le Qi
Les erreurs les plus fréquentes dans le mouvement « serrer les poings, écarquiller les
yeux pour accroître le Qi » sont d’étendre les bras en hyper extension et de ne pas
compléter le mouvement de rotation des poignets.
La cause de cette erreur réside dans la mauvaise interprétation du mouvement, selon
laquelle le pratiquant pensent devoir pleinement étirer le bras pour déployer la force.
Ceci a pour effet de bloquer la force au niveau du coude, alors quelle devrait se
déployer de l’épaule jusqu’aux poings. Le fait de ne pas effecteur la rotation complète
avec les poignets viens du fait que lorsqu’on a le coude en hyperextension, les muscles
extenseurs et fléchisseurs des avant-bras sont étirés, la rotation du poignet devient
donc moins naturelle et plus ardues. Ne pas effectuer la complète rotation des poignets
limite le travail en profondeur des articulations et des extrémités, et donc, ne permet
pas d’aller d’obtenir le maximum de bienfaits au niveau de la stimulation des
connexions nerveuses et de l’entretient de la souplesse et de la force des mains et des
doigts.
Il est donc nécessaire, afin de corriger les erreurs mentionnées ci-haut, de conserver un
léger plis dans le coude lorsque l’on étend les poings, et de s’appliquer à bien compléter
les cercles avec les poignets. Alors, il est important de laisser la force émerger du
Dantian et pénétrer les bras, de l’épaule directement jusqu'aux poings. Ainsi, l’on
obtiendra tous les bienfaits de l’exercice.
Les 4 concepts à visualiser dans le Ba duan Jin.
Les axes du corps.
Le premier concept est celui des lignes. Dans le Ba Duan Jin, l’on peut observer des points, qui
forment des lignes, qui forment des cercles. D’un mouvement à l’autre, on se base sur ces points
pour tracer des lignes et puis des paraboles lesquelles vont et viennent de manière répétée.
Dans le corps, on peut repérer les trajets formés par différents points qui formeront également
des cercles. Par exemple, les points Jianyu des épaules et le point Dazhui (sous la 7e vertèbre
cervicale) forment ensemble une ligne horizontale. Les points Baihui, Renzhong, Shanzhong et
Huiyin forment une ligne centrale verticale à l’Avant du corps alors que les points du coccyx,
Mingmen, Dazhui et Yuzhen jusqu’au point Baihui forment une ligne verticale centrale
postérieure. La liaison des lignes verticales antérieure et postérieure forment un cercle, ce qu’on
appelle la petite circulation formée des méridiens Renmai et Dumai. C’est le croisement des
lignes verticales et horizontales qui forment les points d’équilibre du corps. On peut comprendre
ce principe par « trois horizontale une verticale ». C’est-à-dire, on compte trois lignes
horizontales dans le corps : la ligne des épaules (qui gère l’équilibre du corps), la gline de la taille
(qui gère les rotations du corps), la ligne des hanches (qui gère les déplacements avant arrière),
puis la ligne du Dantian qui de manière verticale (ou tridimensionnelle) gère le déploiement de
la force dans le corps. Peut importe les déplacements et les positions, ces lignes de croisement
du corps doivent demeurer alignées et équilibrées.
Les cercles
Toutes les articulations du corps, doigts, paumes, bras, hanches, taille et cou, se meuvent
constamment en cercles, rotations ou torsions. Il y a des cercles vers l’intérieur et vers
l’extérieur.
Les cercles des doigts, paumes et bras se retrouvent dans pratiquement tous les mouvements
du Ba Duan Jin. Par exemple, l’exercice « serrer les points et écarquiller les yeux » chaque
mouvement des poings comportent trois cercles. L’exercice « monter les bras pour agir sur la
Rate et l’Estomac » comporte cinq cercles en tout.
Ensuite, les cercles de la taille, des hanches, du cou et de la tête. Dans le mouvement « tourner
la tête et redresser le coccyx » on retrouve des cercles de la taille, des hanches, du tronc, du
coccyx, de la tête et des yeux.
Le principe d’ouverture et de fermeture dans le Ba Duan Jin
Le principe d’ouverture et de fermeture est d’une importance fondamentale. Suite à toute fermeture,
il y a nécessairement ouverture, comme toute fermeture est nécessairement succédée d’une
ouverture. Les deux s’équilibrent mutuellement. En général, tous mouvements qui s’étendent
correspondent à une ouverture et tout mouvement qui se rétractent correspondent à une fermeture.
Dans les mouvements, lorsqu’on ouvre, il faut visualiser que chacune des articulations du corps se
relâchent. Non seulement le corps s’ouvre, mais l’esprit s’ouvre également. Lors des mouvements de
fermeture, il faut visualiser que tout le corps se rétracte. Non seulement le corps ferme, mais l’Esprit
également se retourne vers l’intérieur. C’est-à-dire, lors de l’ouverture, le Qi interne s’élève du bas
vers le haut. Il part de la racine du sacrum, monte le long de la colonne vertébrale pour se déployer
dans les épaules, les bras et jusqu’au bout des doigts. Lors de la fermeture, le Qi interne descend du
haut vers le bas, empruntant le même trajet, mais dans le sens inverse. Pour favoriser la visualisation
de ce principe d’ouverture et de fermeture, on peut imaginer une corde élastique qui relie les deux
bras, d’une extrémité à l’autre. Une seconde corde relie toute la colonne vertébrale, d’un bout à
l’autre. Il suffit de visualiser ces cordes qui s’étirent et se contractent lors des mouvements pour
aider à bien exécuter les mouvements d’ouverture et de fermeture.
La pratique du Jianshen Qigong consiste précisément à combiner les mouvements, la respiration et
l’esprit. C’est en liant intimement ces trois aspects qu’il devient possible d’entraîner à la fois l’esprit,
l’énergie et le corps. Les muscles, articulations et organes se meuvent à l’intérieur de pairs avec le
mouvement du torse et des membres qui bougent à l’extérieur. Lors des mouvements d’ouverture,
ce sont les aspects internes et externes qui s’ouvrent à la fois. Lors des mouvements de fermeture,
ce sont les aspects internes et externes qui se contractent en même temps. L’esprit et le Qi
pénètrent le corps. L’ensemble du corps forme une unité, fluide et indivisée. De cette façon, il
devient possible d’atteindre naturellement les objectifs de culture du corps et de l’esprit du Qigong.
Les principes d’absorption et d’expulsion
Par absorption on fait référence à l’inspiration et l’expulsion se réfère à l’expiration. Ces deux
principes sont intégrés dans les mouvements d’ouverture et de fermeture. En général, on conseil aux
débutants de maintenir une respiration naturelle durant la plupart des mouvements. Les pratiquants
plus chevronnés pourront intégrer progressivement la respiration abdominale inversée de pair avec
les visualisations d’expulsion et d’absorption.
Les concepts du Qi et des Visualisations dans le Ba Duan Jin.
Le Ba Duan Jin est une méthode de Qigong concise et simple dont les mouvements sont
amples, fluides et adaptés. Les nombreux bienfaits qu’il procure sont marqués, ce qui en fait une
routine de Qigong très populaire. Dans cet article, nous analyserons l’importance du Qi et du Yi
(intention, esprit) dans la pratique du Ba Duan Jin.
L’importance du principe « la fusion du Qi du ciel et de la terre » dans la pratique du
Ba Duan Jin
L’unité des trois disciplines est le cœur ainsi que la principale caractéristique de la pratique
du Qigong pour fortifier la santé (jianshen qigong). Les trois disciplines, celle du corps, de la
respiration et de l’esprit sont toutes les différentes techniques qui permettent de régulariser notre
corps et notre esprit. C’est trois formes d’ajustement sont présentes et se manifestent couramment
de manière individuelle dans notre quotidien. Cependant, l’unification, c’est-à-dire, l’intégration
des trois disciplines est un état difficile à obtenir. Or, c’est ce genre de maîtrise que la pratique du
Jianshen Qigong nous amène à développer. L’unité des trois disciplines peut aussi être comprise
comme l’unité du Qi. Dans le Zhuangzi il est mentionné : « Tout sous le ciel est Qi ». Dans le
Huangdi Neijing il est dit : « l’union du Qi du ciel et de la terre, on la nomme
homme. » « L’homme naît des énergies du ciel et de la terre, et cela forme la loi des quatre
saisons. » L’homme peut volontairement par l’utilisation de son esprit harmoniser ses énergies et
s’unifier aux mouvements énergétiques de la nature et du cosmos. Il peut lui-même préserver sa
santé de même que favoriser la bonne absorption des énergies circulant entre ciel et terre.
Le Qi est la base de la vie ainsi que la source du dynamisme de toute activité vitale. Le Qi : « on
le regarde on ne le voit pas, on écoute on ne l’entend pas, on veut le prendre on ne peut le saisir. »
(Laozi Daodejing). Le Qi dépasse les fonctions des organes de sens, on ne peut l’observer ou
l’analyser, ni le représenter. Mais, on peut le connaître au moyen d’images mentales.
Le Qi possède des lois et des principes directeurs qui gouvernent ses mouvements et sa
direction, c’est ce que l’on appelle « Dao ». Pour maîtriser le Qi, il n’y a qu’une seule voie, c’est
de pénétrer entre le Qi et la Voie. Ce qu’on appelle : « détendu, calme et naturel » (song jing
ziran), c’est-à-dire, laisser de côté la sensation et la perception de notre égo, faire le vide dans nos
pensées et notre conscience pour ensuite atteindre l’état décrit dans ce passage du Daodejing :
« vaste et indéterminé, il y a représentation, indéterminé et vaste, il y a matière; Obscur et
profond, il ya l’essence ».
Lorsque l’on observe minutieusement les mouvements du Ba Duan Jin on peut se rendre compte
que les huit mouvements, du début à la fin, vont refléter l’image de la rencontre et de la fusion
des énergies du ciel et de la terre. Dans le mouvement « les mains supportent le ciel » les bras et
les paumes pousses vers le ciel, alors que les jambes sont en extensions et les pieds s’enfoncent
dans la terre, comme une personne immense « la tête dans le ciel les pieds dans la terre ». Cela
fait circuler le Qi du corps de haut en bas et connecte les énergies terrestres et célestes.
Dans l’exercice « bander l’arc à gauche et à droite », lorsque l’on bande l’arc pour décocher la
flèche, on étire les bras et les épaules de droite à gauche, on visualise l’horizon infini, et même
temps, on s’accroupit en posture du cavalier (mabu) et on saisit le sol avec les cinq orteils, on
peut voir cet exercice comme « émettre dans le ciel et s’encrer dans la terre ».
Dans l’exercice « Lever le bras pour régulariser la Rate et l’Estomac », une mains s’élève pour
pousser avec la paume et soutenir le ciel bleu, l’autre descend pour pousser vers le sol pour
couvrir la terre, comme si l’on soulevait un chaudron d’une seule main, c’est une posture ample et
vigoureuse. On pourrait le voir comme « presser le ciel et pousser la terre ».
Dans le mouvement « regarder vers l’arrière pour éliminer les cinq fatigue et les sept malaise »,
les bras se renversent, la tête se tourne et les bras se tordent, en même temps on bombe le torse et
contracte l’abdomen, soulève le Qi au point Baihui, tout le corps est à l’image d’une grande tour,
elle se connecte et reçoit les énergies du ciel de la terre.
Dans l’exercice « tourner la tête et le coccyx », en tournant les lombes en même temps que la tête
et le postérieur, les deux extrémités font une rotation complète, imitent ainsi les mouvements
fondamentaux de la terre dans le cosmos, on pourrait le voir comme « tourner le ciel et pivoter la
terre ».
Dans l’exercice « poser les mains sur les pieds » les mains commencent étendues vers le ciel puis
descendent à l’arrière du corps, pour à nouveau s’étirer loin vers l’avant et remonter lentement à
l’avant du corps. Comme si les mains dessinaient un cercle complet en avant et en arrière du
corps, elles guident le Qi à travers le corps. On pourrait le voir come : « recueillir le ciel guider la
terre ».
Dans l’exercice « serrer les poings et écarquiller les yeux »,
Finalement, « descendre les talons pour écarter les maladies », le corps est soulevé de Baihui
comme l’on arrachait un oignon de la terre sèche, puis le corps retombe sur le sol, lourdement et
fermement, comme le poids d’une montagne sur le sol. On pourrait le voir comme « s’élever au
ciel et descendre dans la terre ».
Dans la vie de tous les jours, nous sommes soumis à toute sorte de blessures du corps et de
l’esprit, celles-ci entraînent la dissipation de nos ressources d’énergie. Or, le Jianshen Qigong est
justement un moyen privilégié de retrouver et de récupérer nos ressources énergétiques. Le
Qigong consiste à entretenir l’énergie originel, régulariser le Qi des méridiens, renforcir le Qi
défensif (weiqi) et de réaliser « les essences sont abondantes, le Qi est dense, l’esprit est
complet », afin d’écarter les maladies et de préserver l’équilibre du corps et de l’esprit.
La pratique du Jianshen Qigong requiert que l’on utilise l’esprit, c’est une caractéristique
bien particulière. Le mental a une immense influence sur notre corps et notre esprit. Si l’on se
compare aux animaux, la facilité de l’homme à tomber malade provient peut-être en partie du fait
que notre esprit est habité de distractions et de pensées trop complexes. Dans les Qigong
traditionnels, on précise que les pensées doivent être « ni oubliées, ni induites », l’esprit doit être
en état « comme observer, sans observer ». Dans le Huangdi Neijing il est dit « lorsque l’on est
tranquille et quiet, le Qi véritable est stable, l’esprit est posé, d’où les maladies pourraient-elles
provenir? » Dans la pratique du Jjianshen Qigong, nous devons apprendre à conserver un état
d’esprit calme et serein, le mental est posé et intériorisé, sans être totalement vide, ni être fixé.
Le principe fondamental au niveau de l’état d’esprit demeure « détendu, calme et naturel » (Song
jing ziran). Dans toute la pratique du Ba Duan Jin, on doit conserver un état serein, paisible,
détendu et prompt. De cette façon, le corps sera naturellement relâché, les mouvements seront
d’emblée fluides et ininterrompu. La posture statique lors de l’ouverture permet non seulement
d’ajuster notre posture physique mais aussi de nous faire entrer dans un état de vide et de détente,
d’éliminer les distractions et les pensées inimportantes. « Lorsque l’on conserve une esprit calme,
le corps sera droit naturellement » Zhuangzi.