16
Cet article 1 traite de l’impact de l’âge sur l’intention entrepreneuriale et sur la spécificité des seniors à ce sujet. Fondée sur la théorie du comportement planifié, l’article présente les résultats d’une étude menée sur un échantillon de la population finlandaise et montre que l’intention entrepreneuriale varie selon les âges. Elle met en évidence que, passé 40 ans, l’âge n’influence plus les trois variables qui conditionnent l’intention entrepreneuriale, en particulier chez les seniors. ERNO T. TORNIKOSKI Grenoble École de management TEEMU KAUTONEN Université de Turku, Finlande SÉVERINE LE LOARNE Grenoble École de management Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale Quelles leçons sur les seniors ? DOI:10.3166/RFG.227.95-109 © 2012 Lavoisier DOSSIER 1. Cette recherche a bénéficié du soutien financier de l’Académie de Finlande. Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-rfg.revuesonline.com

Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

Cet article1 traite de l’impact de l’âge sur l’intention

entrepreneuriale et sur la spécificité des seniors à ce sujet.

Fondée sur la théorie du comportement planifié, l’article

présente les résultats d’une étude menée sur un échantillon

de la population finlandaise et montre que l’intention

entrepreneuriale varie selon les âges. Elle met en évidence

que, passé 40 ans, l’âge n’influence plus les trois variables qui

conditionnent l’intention entrepreneuriale, en particulier chez

les seniors.

ERNO T. TORNIKOSKI Grenoble École de management

TEEMU KAUTONEN Université de Turku, Finlande

SÉVERINE LE LOARNE Grenoble École de management

Le rôle de l’âge dansl’intentionentrepreneuriale

Quelles leçons sur les seniors ?

DOI:10.3166/RFG.227.95-109 © 2012 Lavoisier

D O S S I E R

1. Cette recherche a bénéficié du soutien financier de l’Académie de Finlande.

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 2: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

96 Revue française de gestion – N° 227/2012

Cette recherche se focalise sur le rôlede l’âge de l’individu dans sa déci-sion de créer une entreprise, en

questionnant la spécificité du comportementdes seniors, catégorie de population âgéeentre 55 et 64 ans (source : Union euro-péenne reprise par Guillemard, 2006), paropposition au comportement des autresclasses d’âges. Répondant à l’appel de Fishbein et Ajzen (1975), les chercheurs enentrepreneuriat ont clairement montré quetoute démarche entrepreneuriale est néces-sairement intentionnelle et ont ainsi identifiéles antécédents et les variables qui expli-quent cette intention (voir par exemple Bird,1988 ; Krueger et Carsud, 1993). Pourtant,les résultats formulés reposent essentielle-ment sur des études empiriques menéesauprès d’étudiants (voir, par exemple Autioet al., 1997 ; Crant, 1996 ; Kovereid, 1996 ;Krueger et al., 2000 ; Scott et Twomey ou,pour le cas français, Tournés, 2006 ; Boissinet al., 2009), cinq travaux faisant, à notreconnaissance, exception (Davidsson, 1995 ;Tornikoski et Kautonen, 2009 ; Kautonen etal., 2010 ; Kautonen et al., 2011 ; Kautonenet al., à paraître 2013). Cet intérêt quasiexclusif pour la population étudiante estd’autant plus surprenant que les nouveauxentrepreneurs sont rarement des étudiants oudes jeunes diplômés (Stuart et Abetti, 1990 ;Levesque et Minniti, 2011). Cette lacuneinvite donc à proposer une analyse comparéedes antécédents à l’intention entrepreneu-riale selon les âges. Parmi les populations àétudier, les seniors semblent une catégorieparticulièrement pertinente au regard dunombre de seniors en recherche d’emploi etdu recul de l’âge des retraites, mettant cesindividus et leurs proches dans une situationéconomique potentiellement dangereuse.

Aussi, notre propos se focalise sur lesvariables qui ont un impact sur la capacitédes seniors à décider de créer une entre-prise. Pour ce faire, cette recherche s’ins-pire de la théorie du comportement planifié(TCP) (Ajzen, 1988, 1991), qui est large-ment utilisée dans les recherches en entre-preneuriat pour expliquer les motivations etle processus par lesquels un individu décidede créer une entreprise (Kolvereid, 1996 ;Tkachev et Kolvereid, 1999). L’analysed’un échantillon représentatif de la popula-tion active de Finlande et la comparaisonentre l’impact des trois grandes variablesconnues sur la décision de créer une entre-prise selon les âges – l’attitude envers le faitde créer une entreprise, la pression socialeperçue pour créer une entreprise et la per-ception qu’a l’individu de sa capacité acréer une entreprise – mettent en évidenceque l’âge joue un rôle modérateur significa-tif pour les populations de moins de 44 ansmais moins pour les populations seniors(55-64 ans). Cette observation nous permetde conclure que l’intention entrepreneurialedes seniors se formerait différemment decelle des populations plus jeunes.L’article se structure comme suit : dans unpremier temps, nous présentons lesancrages théoriques à l’origine de larecherche, en particulier la TCP et les hypo-thèses que l’on peut extraire quant à l’im-pact de l’âge sur la formation de l’intentionde créer une entreprise. Ensuite, les résul-tats de l’étude menée sur un échantillonreprésentatif de la population finlandaise etleur intention de créer une entreprise sontprésentés et analysés. Dans un troisième etdernier temps, les auteurs discutent cesrésultats en esquissant la spécificité de l’in-tention entrepreneuriale chez les popula-

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 3: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

tions seniors, en Finlande et d’une manièreplus générale.

I – REVUE DE LITTÉRATURE ET HYPOTHÈSES : LA THÉORIE DU COMPORTEMENT PLANIFIÉ ET LE LIEN ENTRE ÂGE ETINTENTION ENTREPRENEURIALE

La théorie du comportement planifié (TCP)développée par Ajzen (1988, 1991) permetde prédire et d’expliquer le comportementd’un individu dans différentes situations enanalysant l’intention qu’a ce dernier defaire quelque chose. L’intention est ici défi-nie comme « une indication sur le niveaud’effort que l’individu est prêt à faire pouratteindre l’objectif souhaité, avec la perfor-mance souhaitée » (Ajzen, 1991, p. 18).Plus l’intention de s’impliquer est forte,plus l’individu a des chances de réussirl’objectif qu’il s’est donné. De nombreusesrecherches considèrent l’intention d’obtenirun résultat comme le facteur qui permet lemieux de prédire le comportement d’unindividu (Fishbein et Ajzen, 1975; Bagozziet al., 1989; Krueger et Carsrud, 1993). LaTCP considère que l’intention est fonctionde trois antécédents (Aizen, 1991) : – L’attitude envers le comportement : celarenvoie à l’évaluation favorable ou défavo-rable que l’individu a envers le comporte-ment en question.– Les normes subjectives perçues : cet anté-cédent fait référence à la pression socialeque l’individu perçoit quant à l’intérêt debien réaliser (ou pas) le comportement.– La contrôlabilité comportementale per-çue : elle renvoie à la perception de la diffi-culté ou, au contraire, de la capacité pourl’individu d’adopter ce comportement.Cette théorie est abondamment utilisée dansles recherches sur l’intention entrepreneu-

riale en particulier chez les étudiants, dansles universités américaines (Krueger, 1993 ;Krueger et al., 2000), dans les écoles decommerces les mieux classées en France(Fayolle et al., 2006, Fayolle et Gally, 2009),en Russie (Tkachev et Kolvereid, 1999) ouencore dans les programmes bachelors enNorvège (Kolvereid, 1996), prouvant ainsique le modèle porté par cette théorie estapplicable dans différents contextes, dontcelui des étudiants.Dans cet article, notre étude s’intéresse à l’in-tention entrepreneuriale des seniors. Notreréflexion est guidée par deux postulats.D’une part, sur un plan théorique, si la TCPconsidère que ces trois antécédents sont suf-fisants pour prédire l’intention, seulement unou deux peut être nécessaire dans un contextespécifique (Ajzen et Fishbein, 2004, p. 431).Toutefois, la théorie ne précise en rien quelfacteur jouerait un plus grand rôle, comment,sur quelle population et dans quel contexte.D’autre part, la TCP ne tient pas compte descaractéristiques démographiques, commel’âge et le sexe pour expliquer la formation del’intention. Ces caractéristiques sembleraientne pas avoir d’impact sur l’intention ou alorsun impact indirect qui serait intégré dans lestrois antécédents à l’origine de l’intention(Kolvereid, 1996 ; Krueger et Carsrud, 1993).Par conséquent, afin de mieux comprendrecomment les intentions entrepreneuriales seforment chez les seniors et si le mécanismediffère selon les différentes tranches d’âge,nous avons besoin de plus d’études portantsur ce sujet spécifique.De plus, aussi précis et pertinents quesoient les résultats chez les étudiants, cesderniers ne nous semblent pas être automa-tiquement généralisables à l’ensembled’une population, et ne nous semblent pasêtre applicables au cas des seniors, au

Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale 97

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 4: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

risque de renier les résultats d’autresrecherches : l’intégralité des recherches surl’intention entrepreneuriale souligne que cephénomène dépend de l’idée que se faitl’individu, en fonction des connaissancesdont il dispose au moment où il fait ce jus-tement, sur l’aspect attractif ou non de pour-suivre une carrière entrepreneuriale, dans unfutur proche (Koch, 1998). Cette intentionest donc étroitement liée au processus desocialisation de l’individu et aux réseauxtant professionnels que personnels dans les-

quels il évolue (Berger et Luchmann, 1966 ;Levesque et Minitti, 2011). Ces auteurs ontmontré que ce processus est d’autant plusfort que l’individu est âgé. Le vieillissementapporte également d’autres changementsdans le comportement des individus. Parexemple, lorsque les personnes vieillissent,elles tendent à adopter un comportementplus conservateur (e.g. Hambrick et Mason,1984). Dans ce contexte, certains cher-cheurs ont montré que l’âge a un impactnégatif sur les intentions entrepreneuriales

98 Revue française de gestion – N° 227/2012

Modalités de Mesure des variables Mobilisées par la tCp*

La variable dépendante, l’intention entrepreneuriale, est mesurée par les réponses à quatrequestions : « Si vous deviez choisir entre être à votre compte et être employé, que préfére-riez-vous ? », « Envisagez-vous de devenir entrepreneur ? », « Si vous deviez choisir entreêtre à votre compte et être au chômage, que préféreriez-vous ? » et « Lorsque vous serez à laretraire, est-ce que cela vous tenterait de créer votre propre activité ? » (moyenne : 3,53 ;déviation par rapport au standard : 1,37). L’attitude est mesurée par la différence entre deux notes : la première évalue les dimensionsqui peuvent réduire l’intérêt entrepreneurial perçu (3 questions en lien avec la recherche dela sécurité ; 3 questions sur la volonté d’éviter la prise de responsabilité – 3) ; la secondeporte sur les dimensions pouvant avoir un impact sur l’augmentation de l’intérêt pour l’en-trepreneuriat (4 questions sur l’autonomie, 3 questions sur la réalisation de soi et 2 questionssur l’opportunité économique).Les normes subjectives perçues sont mesurées par l’impact du poids de l’émetteur de la pres-sion (le proche, l’ami proche et les collègues) et par la motivation de l’individu pourrépondre à cette pression.La contrôlabilité comportementale perçue est mesurée par les réponses à 3 questions :« Pour moi, créer une entreprise est difficile », « Si je crée une entreprise, les chances de suc-cès seront faibles », « Si je le voulais, je pourrais facilement devenir entrepreneur ».Différentes variables de contrôle qui peuvent influer sur le lien entre les trois variables anté-cédentes et l’intention entrepreneuriale sont prises en considération : l’âge (quadratique), lesexe, le niveau d’étude, l’activité entrepreneuriale des parents, le type de travail (cadre,ouvrier), le secteur d’activité dans lequel l’individu évolue, la taille de l’entreprise danslaquelle il travaille, le fait qu’il soit actif ou non.

* Protocole inspiré de Kolvereid (1996).

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 5: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale 99

(Rotefoss et Kolvereid, 2005). Pourtant,cette observation de relation linéaire entreâge et intention est contestée par d’autresobservations où l’âge joue un rôle inverse-ment proportionnel dans la formation del’intention entrepreneuriale (Alba-Ramirez,1994 ; Bates, 1995). Ces résultats contra-dictoires nous invitent à étudier la façondont l’âge doit être modélisé dans lecontexte de l’intention entrepreneuriale etles conséquences que cela peut avoir sur lesseniors.Aussi, ces deux postulats nous invitent àadopter un regard critique et à suggérer quel’âge pourrait jouer un rôle spécifique sur laformation de l’intention. Pour cela, nous nousattachons à définir les possibilités selon les-quelles l’âge pourrait avoir un impact sur lestrois antécédents de l’intention. De manièreencore plus précise, nous formulons l’hypo-thèse selon laquelle le lien entre les trois anté-cédents et l’intention entrepreneuriale évolueselon l’âge des individus considérés.Dès lors, nous postulons que l’impact dufacteur attitude sur l’intention serait d’au-tant moins fort pour les seniors car cettepopulation a eu le temps de créer et de s’in-tégrer dans un réseau social professionnel.De plus, les seniors n’appartiennent pas à lagénération qui a été sensibilisée à l’entre-preneuriat à l’école (Fayolle et Gailly,2009). Enfin, cette population a connu tar-divement les effets de la dé-verticalisationdes organisations et de l’externalisation desfonctions de l’entreprise, entraînant uneatténuation de la frontière entre l’emploisalarié à vie et le développement desconsultants (Beck, 2001 ; Sennett, 1998).Pour ces raisons, nous estimons que lesseniors, qui sont déjà intégrés dans des cul-tures professionnelles et organisationnelleset qui ont développé des attentes qui leur

sont propres en matière de carrière, auraientune attitude plus négative à l’égard de lacréation d’entreprise. Cette attitude auraitmoins d’impact sur leur intention de créerune entreprise pour les seniors que pour unepopulation plus jeune. Aussi, nous formu-lons l’hypothèse 1 de la manière suivante :H1. L’âge impacterait de manière négativele lien entre l’attitude et l’intention entre-preneuriale. (i.e. plus la personne concer-née est âgée, moins le lien entre l’attitude etl’intention est fort).En outre, nous postulons aussi que l’impactdu facteur contrôlabilité comportementaleperçue sur l’intention entrepreneurialeserait plus faible pour les seniors que pourles populations plus jeunes. Kanfer etAckerman (2004), dans leur revue de litté-rature sur le lien entre âge et motivation autravail, suggèrent que les personnes plusâgées puisent leur énergie et leur motivationmoins dans leurs propres compétences etaptitudes cognitives que sur le travail colla-boratif ou l’intérêt intrinsèque du travail.Les personnes plus jeunes seraient plus atti-rées par des situations où elles peuventmettre en valeur et en exercice leurs compé-tences. Aussi, toute chose étant égale parailleurs, les populations jeunes favoriserontdes situations dans lesquelles elles perçoi-vent une maîtrise des choses et une adéqua-tion avec leurs compétences. Les seniorsauraient tendance à s’intéresser aux situa-tions qu’elles affectionnent plus particuliè-rement. Aussi, nous formulons l’hypothèseselon laquelle la décision de créer uneentreprise chez les seniors serait surtoutdictée par la perception qu’ils ont de leurcapacité à créer leur entreprise. La décisionde créer une entreprise chez les populationsplus jeunes serait moins dictée par cettevariable :

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 6: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

H2. L’âge aurait un impact sur le lien entrela contrôlabilité comportementale perçue etl’intention entrepreneuriale. (i.e. plus lapersonne concernée est âgée, moins le lienentre la contrôlabilité comportementaleperçue et l’intention serait fort).Au final, conséquence logique de la formu-lation des hypothèses précédentes, noussuggérons que l’impact des normes subjec-tives perçues sur l’intention entrepreneu-riale augmenterait en fonction de l’âge. Lesseniors et les populations âgées ont souventdes conjoints, une famille, ce qui impliquecertaines obligations, en particulier la stabi-lité de vie. Elles évitent ainsi toute initiativequi pourrait mettre en danger, leur viesociale et leurs habitudes de consommation(Carlsson et Karlsson, 1970). Les besoins etl’opinion de la famille pèseraient davantage

sur la décision de s’engager dans une car-rière entrepreneuriale pour cette populationque pour des étudiants qui ne se sont pasencore engagés dans une vie de famille, oumême des seniors qui n’ont plus decontraintes familiales (Kautonen, 2008), enparticulier pour les femmes (McKay, 2001).Ces résultats de recherches connexesmenées en entrepreneuriat nous invitent àconclure que plus les personnes sont âgées,plus leur intention de créer une entrepriseest guidée par le facteur « normes subjec-tives perçues ». Nous formulons donc l’hy-pothèse suivante :H3. L’âge est un facteur modérateur positifsur le lien entre les normes subjectives per-çues et l’intention entrepreneuriale (i.e. plusl’individu est âgé, plus la norme subjectiveinflue sur l’intention entrepreneuriale).

100 Revue française de gestion – N° 227/2012

Figure 1 – Modèle théorique sur l’impact de l’âge sur le lien entrela formation entrepreneuriale et ses trois antécédents

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 7: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

Notre modèle théorique et nos hypothèsessont résumés dans la figure 1.L’encadré résume la méthode de rechercheque nous avons utilisée pour obtenir lesrésultats présentés dans la suite de cet article.

II – RÉSULTATS DE L’IMPACTDE L’ÂGE SUR L’INTENTIONENTREPRENEURIALE ET SASPÉCIFICITÉ CHEZ LES SENIORS

Pour tester les hypothèses, nous avons eurecours à la méthode des régressions mul-tiples, dont les résultats sont présentés dans letableau 2. Dans ce dernier, le modèle 1 pré-sente les estimations concernant les variablesde contrôle ; le modèle 2 les estimations surles variables principales et de contrôle tandisque les modèles 3 à 5 présentent les estima-

tions sur l’ensemble des variables et les inter-actions entre ces dernières.Notre analyse nous fournit les preuves quel’âge est un facteur important pour expliquerla formation de l’intention entrepreneurialeet ceci pour toute la population considérée.Pour interpréter l’impact qu’à l’âge (quadra-tique) sur les trois variables identifiées par laTCP, nous avons calculé les effets marginauxselon différentes tranches d’âges. La figure 2montre que l’âge a un impact négatif signifi-catif sur l’intention entrepreneuriale jusqu’àce que l’individu ait atteint la quarantaine,sachant que l’impact décroît année aprèsannée. Passé 45 ans, l’effet de l’âge sur l’in-tention entrepreneuriale n’est plus significa-tif. Au final, deux variables de contrôle sem-blent avoir un effet significatif sur l’intention

Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale 101

Méthodologie de recherche : Une analyse qUantitative

Méthode d’échantillonnage

Les résultats de la recherche s’appuient sur les 1 301 réponses à un questionnaire (voir enca-dré précédent) envoyé en 2006 à 5 600 personnes sélectionnées par le service de recensementde la population finlandaise, âgées entre 15 et 63 ans et habitant dans les provinces del’Ouest du pays. Sur les 1 301 réponses, nous avons éliminé les personnes qui étaient déjàentrepreneurs, ne serait ce qu’à temps partiel (100), les agriculteurs (environ 200 individus)et les personnes de moins de 18 ans et de plus de 56 ans (environ 180 individus) ainsi quetoutes celles qui n’avaient pas suffisamment rempli le questionnaire. L’échantillon final estcomposé de 577 individus. L’échantillon présente les caractéristiques suivantes : deux tiers sont des femmes, l’âgemoyen est de 43 ans, 25 % des répondants ont fait des études supérieures.

Méthode d’analyse des résultats

Les résultats de l’enquête sont analysés avec l’aide du logiciel SPSS 16.0. L’analyse de lavariance montre que l’ensemble des facteurs considérés explique plus de 80 % de la forma-tion de l’intention entrepreneuriale. L’analyse en régression multiple permet de tester l’im-pact des variables de contrôle sur le lien entre les trois variables explicatives et la variableindépendante.

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 8: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

102 Revue française de gestion – N° 227/2012

Tableau 2 – Résultats de la régression selon les âges

N = 577. coefficients non standardisés. * p < 0,05, ** p < 0,01.

Modèle Modèle Modèle Modèle ModèleVariable Moyen SD 1 2 3 4 5

(Constant) 5,42** 2,25** 1,02 2,67**Âge 42,65 13,10 –0,06 – 0,05* 0,00 – 0,08 – 0,03Carré de l’âge 0,00 0,00 – 0,00 0,00 0,00Sexe (0 = homme, 1 = femme) 0,61 – 0,53** – 0,21* – 0,20* – 0,20* – 0,21*Père entrepreneur 0,40 0,33** 0,14 0,15 0,15 0,15Mère entrepreneur 0,25 – 0,22 – 0,18 – 0,19 – 0,18 – 0,19Formation 0,23 0,18 – 0,06 – 0,05 – 0,06 – 0,05Formation avant bac 0,09 0,23 – 0,03 – 0,05 – 0,03 – 0,03Formation professionnelle 0,26 0,39* 0,13 0,13 0,13 0,16Formation ingénieur 0,12 0,61** – 0,05 – 0,06 – 0,06 – 0,05Formation universitaire 0,14 0,25 0,16 0,13 0,16 0,17Spécialiste 0,32 – 0,26 0,11 0,08 0,10 0,08Ouvrier 0,59 – 0,51* 0,10 0,06 0,10 0,09Industrie des services 0,27 0,31* 0,15 0,15 0,15 0,14Activité commerciale 0,12 0,35 0,07 0,07 0,08 0,08Secteur public 0,32 0,13 0,11 0,12 0,11 0,11Très petite entreprise 0,18 0,12 0,04 0,02 0,03 0,02Petite entreprise 0,37 – 0,04 0,02 0,01 0,02 0,02Moyenne entreprise 0,25 0,00 – 0,02 – 0,03 – 0,02 – 0,02Activité (0 = inactif, 1 = actif) 0,75 – 0,10 – 0,06 – 0,07 – 0,05 – 0,05A changé de métiers 3-4 fois 0,34 – 0,06 – 0,05 – 0,05 – 0,05 – 0,06A changé de métier 5-6 fois 0,19 – 0,02 – 0,06 – 0,07 – 0,06 – 0,07A changé de métier 7-8 fois 0,05 – 0,49 – 0,37 – 0,35 – 0,36 – 0,38A changé de métier plus de 9 fois 0,05 – 0,30 – 0,45* – 0,45* – 0,46* – 0,48*

Attitude 5,88 3,59 0,10** 0,32** 0,10** 0,09**Normes subjectives 42,41 26,45 0,01** 0,01** 0,00 0,01**Contrôle perçu 4,14 1,48 0,30** 0,31** 0,31** 0,50

Âge x Attitude – 0,01Carré de l’âge x Attitude 0,00Âge x Normes subjectives 0,00Carré de l’Âge x Normes Subjectives – 0,00Âge x Controle perçu – 0,00Carré de l’Âge x Contrôle perçu – 0,00F-statistic 4,47** 25,38** 24,02** 23,54** 23,83**F changement 156,71** 3,39* 0,33 2,19

R2 0,16 0,55 0,55 0,55 0,55

R2 ajusté 0,12 0,52 0,53 0,52 0,53

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 9: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

entrepreneuriale, ceci quel que soit lemodèle considéré : l’intention entrepreneu-riale serait réduite si l’individu est unefemme ou s’il a changé d’emploi plusieursfois par le passé.Les hypothèses 1, 2 et 3 sont respectivementtestées dans les modèles 3, 4 et 5, séparé-ment, pour faciliter leur interprétation. Enfonction de ces estimations, seul l’ajout del’interaction entre l’âge et l’attitude aug-mente de manière significative la compré-hension de la variable dépendante, à savoirl’intention entrepreneuriale (modèle 3),validant ainsi l’hypothèse 1. Cela ne signifiepas pour autant que les autres interactions nesont pas significatives. Suivant les recom-

mandations de Brambor et al. (2006), lesrésultats conventionnels des régressions pré-sentés dans le tableau 2 fournissent uneinformation limitée pour interpréter correc-tement les interactions. Lorsque la variabled’interaction est continue, il devient alorsnécessaire de calculer les effets marginauxde chacun des trois antécédents de l’inten-tion entrepreneuriale pour chaque âge. Ils’avère que l’effet de la norme subjective estrelativement indépendant de l’âge, tandisque les effets des deux autres variables –attitudes et contrôle perçu – diminuent clai-rement en fonction de l’âge (voir lesfigures 2 et 3). De fait, les hypothèses 1 et 2sont validées mais l’hypothèse 3 est rejetée.

Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale 103

Figure 2 – Effet marginal de l’âge sur l’intention entrepreneuriale(Intervalle de confiance : 95 %)

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 10: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

104 Revue française de gestion – N° 227/2012

Figure 3 – Effet marginal de l’attitude sur l’intention entrepreneuriale à chaque âge(Intervalle de confiance : 95 %)

Figure 4 – Effet marginal du contrôle perçu sur l’intention entrepreneuriale selon les âges(Intervalle de confiance : 95 %)

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 11: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

III – SPÉCIFICITÉS DE L’INTENTIONENTREPRENEURIALE CHEZ LES SENIORS

Dans cette étude, nous avons cherché àsavoir si la formation des intentions entre-preneuriales des seniors se distingue dureste de la population, en analysant unéchantillon de la population finlandaiseâgée entre 18 et 65 ans. Nos résultats appor-tent un autre éclairage au débat sur le rôlede l’âge dans l’entrepreneuriat. En outre, ilspermettent de relativiser l’impact de la TCPpour expliquer l’intention entrepreneurialeet ouvrent la voie à des recherches futures.

1. Apports de nos résultats à la compréhension de l’intentionentrepreneuriale chez les seniors

Des recherches antérieures ont montré quel’intention entrepreneuriale diminue avecl’âge de manière linéaire (par exempleRotefoss et Kolvereid, 2005). Nous avonstrouvé des preuves que l’âge n’aurait pas derelation linéaire avec la formation de l’in-tention entrepreneuriale. Au contraire, unpremier niveau d’analyse met en évidenceune corrélation quadratique entre âge etniveau d’intention entrepreneuriale, confor-tant d’autres travaux (Alba-Ramirez, 1994 ;Bates, 1995). L’âge a un impact négatifsignificatif sur l’intention entrepreneurialejusqu’à ce que l’individu ait atteint la qua-rantaine, sachant que l’impact décroît annéeaprès année. Passé 45 ans, l’effet de l’âgesur l’intention entrepreneuriale n’est plussignificatif. Ainsi, pour poursuivre la dis-cussion sur l’entrepreneuriat des seniors, ilnous semble que l’âge n’est pas un facteurimportant qui pourrait avoir un impactdirect sur la formation de l’intention entre-preneuriale. Cette observation réduiraitdonc la validité du modèle TCP, à savoir que

les variables démographiques n’ont pasd’impact direct sur l’intention entrepreneu-riale (Kolvereid, 1996 ; Krueger et Carsrud,1993) uniquement au cas des seniors.Une analyse plus approfondie montre quel’attitude et la contrôlabilité comportemen-tale perçue seraient fonction de l’âge tandisque les normes subjectives perçues neseraient pas affectées par cette variable.Ces observations ont des conséquencesintéressantes. Premièrement, l’impact de l’attitude surl’intention entrepreneuriale diminue avecl’âge, validant ainsi notre hypothèse H1.Ces résultats confirment ainsi la croyanceselon laquelle l’intention de créer uneentreprise chez les seniors est moins guidéepar l’attitude qu’elle ne peut l’être chez lespopulations plus jeunes et ce même si lesseniors ont une attitude plus négativeenvers la création d’entreprise que les« juniors ». De plus, il est important denoter que passé 50 ans, l’impact de l’âgesur l’intention entrepreneuriale se stabilisetout comme celui de l’at titude sur la forma-tion entrepreneuriale. Deuxièmement, ces observations sur lesinteractions entre âge et contrôlabilité com-portementale perçue sont cohérentes avecles connaissances actuelles sur les effets del’âge sur la motivation présentée dans notrerevue de littérature. Les populations jeunestendraient à être davantage motivées par dessituations dans lesquelles elles peuventexercer leurs compétences (Kanfer etAckerman, 2004), tandis que les seniorspréfèreraient des situations qui leur permet-tent d’assouvir leur motivation intrinsèque.La théorie du comportement planifié (TCP)est une théorie de l’autorégulation cogni-tive. En ce sens, le modèle prédit le com-

Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale 105

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 12: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

portement des individus en fonction de ceque leur apporte la plus grande utilité, com-pris dans un sens hédonique. En ce sens,dans ce travail, nous montrons que l’inten-tion entrepreneuriale diffère selon les âges,peut-être tout simplement parce que l’entre-preneuriat remplit une fonction d’utilitéplus ou moins hédoniste. En outre, ce constat conforte l’idée selonlaquelle l’expérience des seniors permet-trait à ces derniers d’avoir une bonneconscience de leurs propres compétences etcapacités. Ils n’auraient pas réellementbesoin d’un retour positif extérieur, d’untiers qui leur montrerait qu’ils ont bien cescapacités.

2. Apports de nos résultats sur l’étenduedu champ d’application de la TCP

Notre étude semble suggérer que la TCPexplique davantage l’intention entrepreneu-riale pour les populations jeunes que chezles seniors, dans la mesure où l’attitude, lecontrôle perçu et la norme subjectiveparaissent avoir un moindre impact sur l’in-tention entrepreneuriale des seniors que surcelle des populations plus jeunes.Ce constat laisse donc penser que d’autresfacteurs doivent entrer en ligne de comptepour expliquer l’intention entrepreneurialedes seniors, tels que l’expérience profes-sionnelle, certains événements vécus… Cerésultat invite donc à la prise en considéra-tion de théories autres que la TCP dans lesrecherches futures pour mieux comprendrel’intention entrepreneuriale des seniors.

3. Limites et perspectives de la recherche

Les résultats de ce travail mettent en valeurla réalité de l’impact de l’âge sur l’intention

entrepreneuriale, et ceci grâce à une analyseapprofondie d’une population réelle et pasuniquement étudiante, et tendent à modérerl’existence d’une spécificité des seniors dansleur mode de décision pour créer une entre-prise. Néanmoins, ces résultats sont à relati-viser, de par la structure de l’échantillonconsidérée : la population finlandaise estrelativement protégée du chômage (7,6 % dela population active en avril 2012) et les cou-vertures sociales protègent relativement bienla population, en particulier les seniors. Nous envisageons trois pistes d’investigationfutures sur l’intention entrepreneuriale chezles seniors. La première a trait à une compa-raison internationale pour identifier si lesrésultats de cette étude sont confirmés parceux observés aux États-Unis par exemple,où les systèmes de retraite invitent les seniorsà exercer des emplois après 65 ans ou, parceux obtenus en France et en Allemagne, oùl’âge du départ à la retraite a été repoussé de5 ans il y a quelques années. Deuxième pisted’investigation, ces résultats méritent d’êtrecomparés à des résultats issus d’études lon-gitudinales. Ces dernières permettraient dedétecter comment le rôle de la perception ducontrôle sur le comportement évolue au fildes âges, au fur et à mesure que l’individuprend conscience de ses propres capacités etressources et de comprendre le rôle et ladynamique des facteurs sur la formation etl’évolution de l’intention entrepreneuriale.Enfin, dernière perspective de recherche : untravail complémentaire sur la variablehomme - femme permettrait d’affiner lesrésultats. Ainsi, nos résultats font ressortirl’existence d’une variable de contrôle encorepeu identifiée dans les modèles explicatifs del’intention entrepreneuriale : le genre. Plus

106 Revue française de gestion – N° 227/2012

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 13: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

qu’une variable de contrôle, le genre semblejouer un rôle modérateur dans la formationde l’intention entrepreneuriale. Les résultatslaissent à penser que l’intention entrepreneu-riale de la femme senior est différente decelle de la femme plus jeune. On peut s’at-

tendre à des résultats similaires pour leshommes. Dans la mesure où notre travail neporte pas véritablement sur cette variable,nous ne pouvons qu’encourager lesrecherches futures sur l’intention entrepre-neuriale à approfondir cette piste.

BIBLIOGRAPHIE

Alba-Ramirez A. (1994). “Self-employment in the midst of unemployment: The case ofSpain and the United States”, Applied Economics, vol. 26, p. 189-204.Ajzen I. (1988). Attitudes, Personality and Behaviour, Dorsey Press, Chicago.Ajzen I. (1991). “The theory of planned behavior”, Organizational Behavior and HumanDecision Processes, vol. 50, p. 179-211.Ajzen I., Fishbein M. (2004). “Questions raised by reasoned action approach: Comment onOdgen”, Health Psychology, vol. 23, n° 4, p. 431-434.Autio E., Keeley R.H., Klofsten M., Ulfstedt T. (1997). “Entrepreneurial intent amongstudents: Testing an intent model in Asia, Scandinavia and USA”, Frontiers ofEntrepreneurship Research, Boston, MA, Babson College.Bagozzi R., Baumgartner H., Yi Y. (1989). “An investigation into the role of intentions asmediators of the attitude-behavior relationship”, Journal of Economic Psychology, vol. 10,p. 35-62.Bates T. (1995). “Self-employment entry across industry groups”, Journal of BusinessVenturing, 10, p. 143-156.Beck U. (2000). The Brave New World of Work, Polity, Cambridge.Berger P.L., Luckmann T. (1966). The Social Construction of Reality: A Treatise in theSociology of Knowledge, Anchor Books, New York.Bird B. (1988). “Implementing entrepreneurial ideas: The case for intention”, Academy ofManagement Review, vol. 13, n° 3, p. 442-453.Boissin J.P., Chollet B., Emin S. (2007). « Les croyances des étudiants envers la créationd’entreprise », Revue française de gestion, vol. 33, n° 180, p. 25-43.Boissin J.P., Chollet B., Emin S. (2009). « Les déterminants de l’intention de créer uneentreprise chez les étudiants : un test empirique », M@nagement, vol. 12, n° 1, p. 43-75.Brambor T., Clark W.R., Golder M. (2006). “Understanding Interaction Models: ImprovingEmpirical Analyses”, Political Analysis, vol. 14, p. 63-82.Carlsson G., Karlsso K. (1970). “xAge, cohorts and the generation of generations”,American Sociological Review, vol. 35, p. 710-718.Crant J.M. (1996). “The proactive personality scale as a predictor of entrepreneurialintentions”, Journal of Small Business Management, vol. 34, n° 3, p. 42-49.

Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale 107

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 14: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

Fayolle A., Gailly B., Lassas-Clerc N. (2006). “Assessing the impact of entrepreneurshipeducation programmes: A new methodology”, Journal of European Industrial Training,vol. 30, n° 9, p. 701-720.

Fayolle A., Gailly B. (2009). « Évaluation d’une formation en entrepreneuriat : prédispositionset impact sur l’intention d’entreprendre », M@nagement, vol. 12, n° 3, p. 175-203.

Fishbein M., Azjen J. (1975). Belief, Attitude, Intention and Behavior: An Introduction toTheory and Research, Addison-Wesley, Reading, MA.

Guillemard A.M. (2006). « De l’emploi des seniors à la gestion des âges »,http://halshs.archives-ouvertes.fr

Kautonen T. (2008). “Understanding the older entrepreneur: Comparing Third Age andPrime Age entrepreneurs in Finland”, International Journal of Business Science andApplied Management, vol. 3, n° 3, p. 3-13.

Kautonen T., Van Gelderen M., Tornikoski E.T. (in Press) (2013). “Predicting entrepreneurialbehavior: a test of the Theory of Planned Behavior”, Applied Economics, vol. 45, n° 6,p. 697-707.

Kautonen T., Tornikoski E.T., Kibler E. (2011). “Entrepreneurial intentions in the third age:the impact of perceived age norms”, Small Business Economics, vol. 37, p. 219-234.

Kautonen T., Luoto S., Tornikoski E. (2010). “Influence of work history on entrepreneurialintentions in ‘prime age’ and ‘third age’: A preliminary study”, International SmallBusiness Journal, vol. 28, n° 6, p. 583-401.

Kanfer R., Ackerman P.L. (2004). “Aging, adult development, and work motivation”,Academy of Management Review, vol. 29, n° 3, p. 440-458.

Koch L.T. (1998). “Kognitive Determinanten der Problementstehung und – behandlung imwirtschafts politischen Prozeß”, Zeitschrift für Wirtschafts – und Sozialwissenschaften,vol. 118, p. 597-622.

Kolvereid L. (1996). “Prediction of employment status choice intentions”, EntrepreneurshipTheory and Practice, vol. 21, p. 47-57.

Krueger N. (1993). “Impact of prior entrepreneurial exposure on perceptions of new venturefeasibility and desirability”, Entrepreneurship Theory & Practice, vol. 18, n° 1, p. 5-21.

Krueger N.F., Carsrud A.L. (1993). “Entrepreneurial intentions: Applying the theory ofplanned behaviour”, Entrepreneurship & Regional Development, vol. 5, n° 4, p. 315-330.

Krueger N., Reilly M.D.,Carsrud A.L. (2000). “Competing models of entrepreneurialintentions”, Journal of Business Venturing, vol. 15, p. 411-432.

Levesque M., Minniti M. (2011). “Age matters: How demographics influence aggregateentrepreneurship”, Strategic Entrepreneurship Journal, vol. 5, n° 3, p. 269-284.

Maalaoui A., Bourguiba M., Safraou I. (2012). Entrepreneurial Intention Among Elderly. TheFrench Case, Babson College Entrepreneurship Research Conference (BCERC), FortWorth, Neely Business School, Dallas, USA, 4-6th June.

McKay R. (2001). “Women entrepreneurs: Moving beyond family and flexibility”,International Journal of Entrepreneurial Behaviour& Research, vol. 7, p. 148-165.

108 Revue française de gestion – N° 227/2012

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 15: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

Rotefoss B., Kolvereid L. (2005). “Aspiring, nascent and fledging entrepreneurs: Aninvestigation of the business start-up process”, Entrepreneurship & RegionalDevelopment, 17, p. 109-127.

Scott M., Twomey D. (1988). “The long-term supply of entrepreneurs: Students’ careeraspirations in relation to entrepreneurship”, Journal of Small Business Management,vol. 26, p. 5-13.

Sennett R. (1998). The Corrosion of Character: The Personal Consequences of Work in theNew Capitalism, Norton, New York.

Stuart R.W., Abetti P.A. (1990). “Impact of entrepreneurial and management experience onearly performance”, Journal of Business Venturing, vol. 5, n° 3, p. 151-162.

Tkachev A., Kolvereid L. (1999). “Self-employment intentions among Russian students”,Entrepreneurship and Regional Development, vol. 11, p. 269-280.

Tornikoski E., Kautonen T. (2009). “Enterprise in sunset career? Entrepreneurial intentionsin the ageing population”, International Journal of Entrepreneurship and Small Business,vol. 6, p. 278-290.

Tournés A. (2006). « L’intention entrepreneuriale des étudiants. Le cas français », Revue dessciences de gestion, vol. 3, n° 219, p. 57-65.

Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale 109

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com

Page 16: Le rôle de l’âge dans l’intention entrepreneuriale

Cet

art

icle

des

Edi

tions

Lav

oisi

er e

st d

ispo

nibl

e en

acc

es li

bre

et g

ratu

it su

r ar

chiv

es-r

fg.r

evue

sonl

ine.

com