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la nouvelle ACTION FRANÇAISE HEBDOMADAIRE ROYALISTE DEUXIEME ANNEE - 20-12-1972 - N° 86 le scandale de « nouvelle école » réalisme biologique... ou racisme ! un appel de gabriel marcel contre le racisme

le scandale de « nouvelle école » réalisme biologique …archivesroyalistes.org/IMG/pdf/Royaliste086.pdf · ... je crois qu'il faut considérer le marxisme comme un instrument

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la nouvelleACTION FRANÇAISE

HEBDOMADAIRE ROYALISTE • DEUXIEME ANNEE - 20-12-1972 - N° 86

le scandale de « nouvelle école »

réalisme biologique...

ou racisme !un appel de gabriel marcel

contre le racisme

XX congrès du PC

un jeune explique :

pourquoij'ai quitté le pc

-•- A quand remonte ton engagementpolitique ?

B. L. — Mai 68 : le 9 mai exactement.

N.A.F. — Quest-ce qui a motivé ta participationau mouvement ?

B. L. — J'étais au lycée, en terminale, c'est-à-dire à deux mois du bac. Nous étions un petitcercle de copains qui passions notre temps dansles bistrots du Quartier Latin (bien qu'allant aulycée dans le XVIIe) à palabrer pendant desheures autour d'un seul thème : « Ras le bol ».Ras le bol du lycée, des examens, des profs, decette société stupide et lénifiante. En même temps,nous nous isolions volontairement des autres, sansafficher d'hostilité à leur égard, mais plutôt ennous affirmant comme des blasés, des écœurés, des...

N.À.F. — Le snobisme du déraciné ?

B. L. — Un peu de snobisme, beaucoup de déra-cinement.

N^M". — Et tont départ dans le militantismeremonte à quand ?

B. L. — Je te l'ai dit : le 9 mai, nous étionschez moi avec quelques copains, perdus dans desconsidérations frénétiques sur les « chances de larévolution ». De temps en temps nous mettions laradio : quelques étudiants avaient réussi à par-venir au Palais Bourbon dans l'après-midi. Le soir,nous sommes allés à la Sorbonne, toujours fermée.Là nous avons rencontré des types qui se disaientdu « Mouvement du 22 mars » ; nous sommesallés prendre un pot avec eux, et ils nous ontdonné rendez-vous le lendemain. Le 10 au soir,j'étais sur les barricades...

N.A.F. — Voilà pour ton engagement, mais com-ment es-tu arrivé au P.C. ?

B. L. — Tout d'abord, il est je crois importantque je te dise comment je suis arrivé à Marx :c'est tout simple : si pour tous ceux qui ont parti-cipé à 68, Marx — révolution et réciproquement,c'est parce que personne n'était là pour nousmontrer autre chose.

Pour tons ceux qui ont fait les barricades etqui ont cherché par la suite à crenser leur ré-flexion politique, la seule explication qu'on nousproposait : c'était Marx, mai 68 était une confir-mation du marxisme... Point final.

Pour ce qui est du P.C., c'est également trèssimple : 68 avait été un échec, or nous avionsfait 68, j'avais fait 68, donc, j'étais la cause decet échec. Et très vite, j'ai eu le sentiment que rimoi j'avais échoué, c'était surtout à cause dutype de mouvement qui l'avait déclenché : « larévolution manquée ». Pourquoi ? Parce que désor-ganisée, parce que d'un bout à l'antre ceux queTon appelle maintenant les gauchistes, avaient été

par les événements. Alors, tout naturel-

lement, j'ai recherché l'organisation politique quiallierait puissance et objectif révolutionnaires, cetteorganisation j'ai cru la trouver au P.C.F.

N.A.F. — Pourtant, si 68 a échoué, n'est-ce pasjustement à cause des efforts du P.C. pour briserla machine, et surtout de sa courrie de transmis-sion : la C.G.T. ?

B. L. —- Certainement, mais je crois que le P.C.se devait de « briser la machine », dès lors qu'elleétait partie dans une mauvaise direction, ouplutôt dans toutes les directions à la fois. En effet,à supposer que la tentative n'ait pas avorté, il estprobable que l'on aurait seulement assisté à « uneNouvelle Commune », guère plus : divisions, désor-ganisations, impopularité croissante, nous aurionspeut-être tenu un mois. Quel intérêt si, au bout dece mois, la réaction était revenue renforcée.

N.A.F. — Sans doute, mais dans la conduite duP.C. en 68, n'y avait-il pas d'autres impératifs, desconsignes données par Moscou avalisant la poli-tique étrangère de De Gaulle ?

B. L. — Certainement, mais à l'époque, je n'aiguère attaché d'importance à cela.

N.AJ1. — Donc tu adhères. Comment mainte-nant es-tu amené à te détacher du Parti ?

B. L. — Je n'ai pas toujours été d'accord avecles prises de fonctions du Parti, mais encore unefois je voudrais rappeler que ce qui motivait monadhésion, c'était un souci d'efficacité révolution-naire. Entre temps, j'avais lu un peu de Marxqui m'avait beaucoup ennuyé et surtout Lénine quim'avait enthousiasmé. Et pour moi, le P.C. incar-nait la seule légitimité marxiste-léniniste.

Deux choses ont motivé mon départ : les Procèsde Prague et aussi parce qu'un copain de la N.A.F.a attiré d'abord mon attention sur le fait queLénine loi-même avait dû avouer (dans « L'Etat etla Révolution »), les limites du marxisme en admet-tant que la lutte des classes n'avait pas toujoursété : il cite même des périodes de l'Histoire oùles classes étaient équilibrées et collaboraient(parmi lesquelles : l'ancien régime en France auxxnr et xvii* siècles).

Ma conviction que le P.C. n'était pas ce quej'avais cru y trouver s'est affirmée quand j'ai cons-taté la perte de plus en plus évidente de sonpotentiel révolutionnaire anéanti par le poids d'unappareil obnubilé par l'orthodoxie.

N.AJF. — Quel est donc maintenant le jugementgénéral que tu portes sur le P.C. ?

B. L. — Je considère que Marx et Lénine m'ontconsidérablement aidé dans mon choix politique.Je souhaiterais que plus de révoltés en connais-sent les œuvres.

Néanmoins, je crois qu'il faut considérer lemarxisme comme un instrument d'explication par-tielle, faute de quoi il est amené à devenir lesystème politique le plus sclérosé, le plus scléro-sant même qui soit. C'est pourquoi, tont en demeu-rant reconnaissant en quelque sorte au P.C. dem'avoir aidé à franchir un pas, je le condamnesans rémission à cause même de son fondementidéologique.

N*AJF. •••- - Dernière question : à supposer quele PJC. parvienne un jour au pouvoir,, crois-tuqu'il jouera le jeu légaliste du système actuel ?

B. L. — Dire qu'il essaiera de se maintenir anpouvoir malgré tout, c'est certain. Par tous lesmoyens, ça l'est moins. Qu'il réussira, rien n'estmoins sûr. En tout cas, rien n'est moins souhai-table.

larécupérationtranquille

. -

Le XXe Congrès du P.C., qui vient de seterminer à Saint-Ouen, n'a pas échappé auxformes traditionnelles du grand cérémonialcommuniste : rapport fleuve du secrétaire gé-néral, accueil de nombreuses délégationsétrangères venues apporter le salut fraterneldes peuples du monde, en commençant par leGrand Inquisiteur Souslov, approbation desmotions et résolutions à l'unanimité. Mais desamendements de détail, destinés à prouver laparticipation des militants, ont été déposéspar eux. Ainsi un tourneur de l'Yonne aobtenu que le paragraphe de la résolutionfinale qui parlait des vieux contraints de« vivre avec 12 F par jour » soit modifiécomme suit : « avec 12 F et souvent moins ».

UNE GRANDE MESSE BUREAUCRATIQUE

Mascarade de démocratie, comme l'affirmela presse de droite ? Bien sûr, dans la mesureoù la démocratie et la mascarade sont intime-ment liées. Mais analyser un congrès com-muniste de cette façon est quelque peu super-ficiel. En fait, la liturgie qui s'est dérouléependant quatre jours à Saint-Ouen est un ritereligieux par lequel les membres du Partiaffirment leur identité. Voici bien longtempsque le Parti a cessé d'être révolutionnaire eta renoncé à créer l'événement. Mais il de-meure une puissante contre-société au seinde la nation. Cette contre-société se donnepour but avant tout de perdurer dans l'être,et les congrès jouent à cet égard un rôleirremplaçable : les délégués qui tous les troisans ont l'honneur d'y être invités y viennent« parce gué ce/a permet aux vieux militantsde se retrouver, aux vieux compagnons delutte de se reconnaître, aux camarades derenouer leur amitié », pour reprendre les pro-pos d'un cheminot d'Avignon.

De plus, tout se passe comme si, dans unmonde qui change, face aux incertitudes dumouvement communiste sur son avenir et àla faillite de la doctrine marxiste d'explica-tion du monde, le parti cherchait à renforcerses institutions tutélaires en augmentant la

XX congrès du PC

majesté du cérémonial. Ainsi, le nombre dedélégués ne cesse d'augmenter de congrès encongrès : de 778 en 1967, il est passé à 1.236en 1972.

Est-ce aussi pour avoir un sentiment ren-forcé de sécurité et pour faire plus riche queles instances dirigeantes du parti deviennentpléthoriques ? Toujours est-il que le nombredes membres du Comité central augmenteautomatiquement d'une dizaine à chaquecongrès : 90 en 1964, 95 en 1967, 107 en 1970,118 en 1972. Le Bureau politique lui-mêmea tendance à devenir pléthorique puisqu'ilcompte actuellement 19 membres, soit le dou-ble qu'avant-guerre. Le recrutement des nou-veaux membres du Comité central et duBureau politique n'a pas échappé aux habituelsmécanismes de sélection : les sortants tropâgés sont remplacés par des jeunes, signe dedynamisme et de renouvellement, mais ces« junes » ont en moyenne quinze à vingt ansde parti. A noter parmi les trois nouveauxdu Bureau politique, Guy Hermier (32 ans),qui voici quelques annéts se chargea de ré-duire la « dissidence gauchiste » qui affectaitalors l'Union des Etudiants communistes.Parmi les partants, le mort-vivant Waldeck-Rochet, embaumé avec le titre de présidentd'honneur, et les quasi-septuagénaires Billouxet Guyot.

LA RÉCUPÉRATION TRANQUILLE

Grand corps immobile, le P.C. n'en est pasmoins attentif à intégrer, afin de survivre, cer-tains aspects des courants d'idées qui secouentla société française. Le rapport de GeorgesMarchais (intronisé secrétaire général à partentière), est significatif de cette tendance.

Il a entonné les couplets classiques — etpas toujours faux — sur la dégradation duniveau de vie des masses laborieuses, et dela référence au douteux indice de la C.G.T.Mais Georges Marchais a veillé aussi àdéplorer la dégradation de la qualité de la vie.Il a ainsi stigmatisé la façon dont les tra-vailleurs sont repoussés dans les banlieuessans joie. Mais il n'a pas dit que souvent,en tout cas dans la région parisienne, le moded'urbanisme de la banlieue doit beaucoup auxmunicipalités communistes. Découvrant leproblème des régions avec une petite décen-nie de retard sur la gauche « moderniste », ila dénoncé les déséquilibres territoriaux dusaux phénomènes de concentration capitaliste.Tout ceci était destiné à montrer le dyna-misme du P.C. La touche de respectabilité,elle, a été apportée par la dénonciation descriminels cités en exemple (et pan pour Pa-pillon !). La touche de bonté et d'humanitén'a pas manqué elle non plus : Marchais acloué au pilori un système qui, provoquantdes mouvements de l'emploi anarchique. aété la cause de 155 suicides en deux ans dansle bassin minier lorrain.

Parti propre, dynamique, loyal, le P.C. nepeut que jouer le jeu de la démocratie parle-mentaire : et Marchais de citer Thorez affir-mant que le P.C. est le parti de la main ten-due au peuple de France, avant de terminerpar cette exclamation : « Vive la France duprintemps démocratique ».

LE PREMIER PARTI CONSERVATEUR

Après ce congrès on peut alors se poser laquestion : qu'est-ce que le parti aujourd'hui :l'émissaire des Soviets en France ? Laissonsces billevesées au «bourgeois de Paris» quisévit cette semaine dans nos colonnes. Il estprobable que si le P.C. arrive au pouvoir avecla gauche, il cherchera à s'y maintenir parles voies légales : pressions sur Télectoratpar le truchement d'administrations noyau-tées, chantages à la subvention, voire trucagedes urnes dans les banlieues rouges, oui !Coup de Prague, non !

Ce qui nous inquiète davantage, c'est de voirque cette bureaucratie qui demeure alorsmême que ses adhérents passent (un adhérentreste en moyenne quatre ans au P.C.), estbien capable de refaire dans les années 70le travail de la S.F.I.O. sous la IVe Répu-blique : gérer la société bureaucratique ac-tu'lle et étouffer sous une chape de plombla révolution communautaire et syndicalistequi libérerait le peuple de France en lui fai-sant retrouver le fil d'une tradition vivante.

Arnaud FABRE.

— M. Galley, ministre des Transports, a acceptéde recevoir les délégations des Cheminots le19 décembre.

— Les policiers ont précédé les grévistes de lagrande surface "Mammouth" à Sainf-Brieuc,et les ont empêchés d'entrer.

une semainede luttes ouvrières

LUNDI 11 DÉCEMBRE

— Le syndicat C.F.D.T. fait état d'une grèvecommencée le 7 décembre dans certains éta-blissements Hachette. Motif : demande d'aug-mentction des salaires.

— La dernière réunion de la commission deconciliation chez Berliet n'a permis d'aboutirni à un accord, ni au maintien en vigueur desaccords d'entreprise.

MARDI 12 DÉCEMBRE

— Le mouvement de grèves tournantes décidépar les travailleurs du livre C.G.T. s'est tra-duit par un arrêt partiel de l'Imprimerie E.P.I."Le Progrès de Lyon" et "Le Dauphîné Li-béré" ont paru avec une pagination restreinte.

— Meeting dans lés Etablissements Berliet deVénissieux. Les responsables C.G.T. et C.F.D.T.ont fait le point après 1' « échec de la conci-liation ». Les deux parties sont cependantdécidées à reprendre les discussions.

MERCREDI 13 DÉCEMBRE

— La Fédération des Marins C.G.T. a lancé unmot d'ordre de grève de 24 heures, pour pro-tester contre le projet de loi voté par l'As-semblée nationale en vue d'autoriser lesmarins de la Communauté à s'embarquer surles navires français.

— Une grande partie des 1.350 salariés de l'en-treprise de Papeteries Laroche-Joubert (An-goulême) ont débrayé et installé des piquetsde grève à l'entrée de l'usine.

— Grève de l'uniforme à Orly. Motif invoquépar les hôtesses d'information : « Notre uni-forme date maintenant de quatre ans, il estinconfortable, inesthétique, démodé. Nousn'en voulons plus car il donne aux étrangersune image affligeante de l'élégance fran-çaise » Les protestataires, arborant une tenuepayée à leurs frais, ont été remplacées pardes collègues plus dociles.

JEUDI 14 DÉCEMBRE

— Les éboueurs parisiens ont repris le travail cematin, après la satisfaction de leurs revendi-cations.

— Les organisations syndicales de la Métallurgieparisienne se sont félicitées du fort pourcen-tage de grévistes ayant participé aux arrêtsde travail de deux heures.

VENDREDI 15 DÉCEMBRE

— Les délégués de quinze pays, réunis à Lon-dres sous les auspices de la Fédération inter-nation oie des Syndicats de la Chimie, ontsommé la direction de la Compagnie de rece-voir des représentants du personnel. Ces der-niers désirent discuter des projets d'investis-sements et de compression d'effectifs.

-— Grève de 24 heures à l'appel de la Fédéra-tion de l'Enseignement privé C.F.D.T. Motif :amener à définir les modalités de formationinitiale et permanente des maîtres des éta-blissements sous contrat.

- Les grévistes des Chantiers « Babcoch-Atlan-tique » de Martigues et de Fos, ont manifestéà l'entrée de Fos, provoquant d'importantsbouchons. Motif ; demande d'augmentationde leurs solaires.

[la nouvelleACTION FRANÇAISE

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qu'est-ce que"nouvelle école"?

Europe Action, vous vous souvenez ? Cette pu-blication où s'étalait avec complaisance un racismebrutal, sans complexes, où les beautés Scandinaveset les épbèbes blonds aux yeux bleus illustraientles textes les plus délirants. Cela date des annéessoixante. Beaucoup ont oublié. C'est dommage, çavalait son pesant de sottise et de délire. A rendrejaloux certains grands prédécesseurs.

Ainsi, ce morceau de M. Gilles Fournier parudans Europe Action du 18 juin 1964 n'était-il pasdigne de la postérité :

« Etre nationaliste, c'est comprendre que lesnations historiques d'Europe, d'Amérique du Nord,du Rio de la Plata, d'Afrique du Sud et d'Aus-tralie, ne sont que les provinces de cette grandepatrie qu'est la race blanche. »

« ... Mourir pour ces querelles de bornage estle sort le plus beau. Mais suggérer que les fron-tières génétiques doivent être, elles aussi, proté-gées, est un "crime contre f humanité" et pourfaire bonne mesure., on supprime jusqu'aux contrô-les sanitaires qui pourraient offenser les allogènespénétrant sur notre sol... »

« ... Nous plaçons nos frontières sacrées bienau-delà de ces lignes de contrôle policier etdouanier, qui séparent bizarrement Dunkerqued'Ostendf*. Givet de Charleroi... nous les plaçons,nous, aux limites de ce qui est le milieu naturelde l'homme blanc. Nos marches frontières cesont l'Andalousie et le Transvaal, le Texas et laprovince maritime de Vladivostock. Notre patriec'est le monde blanc, parce que nous considéronscomme nos compatriotes tous ceux qui nous sontassez proches par Fhérédité, pour que Vidée deles voir s'allier à notre sœur, à notre fille ou ànotre nièce soit admissible... »

« L'aliénation par excellence est celle qui naîtdu métissage, car le métissage c'est véritablement,au sens plein du mot, une façon de devenir autre,étranger à soi-même. Le métissage généralisé est.du point de vue du peuple qui le subit, un suicidegénétique ; et ceux qui l'organisent opèrent ungénocide lent... »

Fort heureusement, dira-t-on, Europe Action adisparu et M. Gilles Fournier n'a plus le moyende publier sa prose délirante. Ce n'est pas vrai.Cet ancien élève de l'E.N.A. écrit toujours, ainsique l'ancien rédacteur en chef d'Europe Action,Fabrice Laroche, alias Alain de Benoist. Cesmessieurs se sont reconvertis. Finies les espiègle-ries de jeunesse. Ils ont maintenant décidé defaire du sérieux, de faire du scientifique ! Dansce but ils ont fondé une luxueuse revue appuyéepar un comité de patronage impressionnant, onse déploie un appareil critique non moins impres-sionnant : Nouvelle Ecole.

Quoi de commun, dira-t-on, entre une « erreurde jeunesse » et cette revue sérieuse où collaborentdes sommités scientifiques ? On jugera en rap-prochant le texte de M. Gilles Fournier de cetéditorial de Nouvelle Ecole (n° 2, avril-mai 1968).

« ... D'autres cosmonautes sont morts aussi. Nouspensons à yirgil Grusons, Edward W^hite et RogerChapec, tues le 27 janvier 1967 dans leur cabine" Apollo". Rapprochons leurs portraits de ceuxde Gagarijie ou de Komarov : ils ont les mêmestraits, nés aux deux pôles du monde blanc, onpourrait croire qu'ils sont frères. Et ne sont-ils pasd'ailleurs de la même famitte ? L'Amérique n'en-voie pas vers les étoiles les fils d'esclaves, et laRussie garde .ses Kalmouks aux frontières... »

« Ce sont les héros qui se ressemblent. D'Achilleà Gagarine, la chaîne est ininterrompue, et cetteressemblance ne nous étonne pas, tant il est vraique la beauté est indissoluble de la fonction.L'architecte Blilmann Petersen, qui vient de mou-rir à Copenhague., avait créé les célèbres "formesScandinaves" avec cette seule intention : l'esthé-tique est toujours fonctionnelle ; la beauté gra-tuite et mal adaptée n'est beauté qu'à demi. Bar-nard est Sud-Africain, Gagarine était né en Russie.Qu'importent les frontières nées du hasard deL'histoire devant la grande nation occidentale ?Les vaisseaux spatiaux porteront demain le nomdes divinités antiques. Les héros de l'espace nesont-ils pas nos demi-dieux ? »

Un pareil lexle juge une revue. Il dit enclair ce qui est sous-jacent à travers les multiplesétudes qui s'étalent dans les livraisons bi-men-suelles de Nouvelle Ecole. Les rédacteurs recon-vertis d'Europe Action tentent, avec les astucesdes encyclopédistes, de faire passer le même mes-sage. Et le message passe. On fera appel à Monod,à Rostand, à de savants spécialistes germaniqueset nordiques. Cela servira de sauce au mêmebrouet, celui d'Europe Action.

QUEL MESSAGE ?

Ceue idée qui transparaissait à chaque paged'Europe Action, d'une supériorité absolue del'Homme blanc sur toutes les autres races, estreprise sans cesse à Nouvelle Ecole sous des for-mes subtiles. Ainsi, à propos d'une étude sur leprofesseur Monod, on glisse : « Nous savons sur-tout qu'il n'y a de science que cFOccident, et querien, dans l'Histoire,, ne caractérise autant les peu-ples européens que ce qu'on appelle " la menta-lité scientifique", on dira : il est vrai que l'essorde la science et des techniques s'est produit dansl'aire européenne. Peut-être, mais le propos deNouvelle Ecole est de montrer que cela s'expliqueexclusivement pour des raisons de supériorité ra-ciale, biologique, génétique. De fait, c'est dans le

cours du même article que l'on lit le coupletclaironnant sur les cosmonautes héros de l'espace,russes et américains blancs, et non pas filsd'esclaves noirs ou Kalmonks.

M. Gilles Fournier veut-il expliquer ce qui cons-titue à ses yeux l'infériorité de la Judée parrapport à Rome, et donc le caractère décadentdu judaïsme et du christianisme ? Il se réfèreimmédiatement à une explication raciale. Les Juifssont des chanis-sémites, issus d'un croisement deraces, d'un métissage (Nouvelle Ecole, n° 1),

II s'agit d'une véritable obsession. Cela revientsans cesse : que Ton se réfère au sommaire quenous publions ci-contre, que l'on lise le premierarticle venu. On sera renseigné : toutes les lon-gues études « scientifiques », ces études linguis-tiques, historiques, religieuses, etc., n'ont qu'unsens : distiller savamment le même message dela supériorité d'une race conservant toute la pu-reté de son patrimoine génétique.

Ce qui est époustouflant dans cette affaire, c'estde voir à quel point les gens de Nouvelle Ecoleont réussi leur entreprise de camouflage. La com-position de leur comité de patronage prouve à1 évidence qu'ils ont surpris la bonne foi de gensdont les convictions politiques et religieuses sontaux antipodes de celles exprimées dans la revue.Ne fait-on pas toujours de la science, de l'anti-marxisme scientifique, ne défend-on pas des va-leurs traditionnelles, n'est-on pas contre la « sub-bersion », etc. ?

Les premières pièces que la N.AJ*1. publie cettesemaine permettront de voir quel redoutable dan-ger constitue fondamentalement pour notre civili-sation, l'idéologie foncièrement perverse, raciste,contraire à nos traditions humanistes, diffuséepar ce groupe qui jusqu'ici s'était admirablementcamouflé.

communiqué :

deuxmilitantsagressés !

A Tappel de la Nouvelle Action française, unemanifestation a réuni le dimanche 17 décembre,a i l heures du matin, des militants qui enten-daient protester contre la réunion dans les locauxde la Faculté Autonome et Cogérée (FACO), ducercle "Grèce-Nouvelle Ecole".

Cette organisation, dirigée par M. Alain deBenoist, prône un racisme qui se situe dans ladroite ligne de l'hitlérisme. De violents incidentsont eu lieu devant les locaux de la FACO. Plu-sieurs militants ont été molestés par le serviced'ordre de "Nouvelle Ecole", se sont vu volerleur portefeuille avant d'être livrés à la police.Notre combat continuera jusqu'à la disparitiontotale des groupes racistes.

le scandalede " nouvelle école

Dimanche 17 décembre, 11 heures du matin: nos militants distribuent rue Broca,dans le XIIe arrondissement, un tract antiraciste. A quelques mètres de là, dans des locauxdont il est fait d'ordinaire un tout autre usage, on disserte pesamment sur le substratracial de l'hexagone. L'association G.R.E.C.E. (Groupes de Recherche et d'Etude sur la Civi-lisation Européenne) organisait un séminaire intitulé « Radioscopie de la France ». Brusque-ment, entre nos militants et le service d'ordre de G.R.E.C.E. qui s'était camouflé, c'estl'affrontement, d'autant plus violent que nos « racialistes » sont visiblement furieux d'êtreainsi démasqués. Nous avions décidé en effet de démasquer une entreprise qui n'a quetrop duré.

Nos lecteurs trouveront dans ce numéro un certain nombre de documents signifi-catifs. Il importe qu'ils soient largement diffusés pour qu'une réaction s'organise partout oùce mouvement s'est infiltré : cercles universitaires, régionaux, etc. Nous publierons dans nosprochains numéros des renseignements complémentaires qui donneront une idée exacte del'implantation de G.R.E.C.E.

G.R.E.C.E. ne constitue que la principale courroie de transmission de la revue"Nouvelle Ecole" qui regroupe ta plupart des anciens collaborateurs du périodique disparu"Europe Action". Face à l'idéologie délirante d' "Europe Action", reprise avec toutes les pré-cautions par "Nouvelle Ecole", notre réaction ne peut être que brutale, notre hostilitéabsolue. Il nous est impossible de transiger dès lors que c'est l'essentiel qui est en cause,que ce sont les valeurs suprêmes, celles qui donnent un sens à la vie, qui sont bafouées.Nous poursuivrons donc le combat jusqu'au bout.

Nous sommes bien conscients que la Nouvelle Action française ne saurait resterseule dans ce combat. D'autres initiatives doivent se développer. C'est pourquoi nous saluonsl'appel de M. Gabriel Marcel, de l'Institut, en espérant que de nombreuses personnalitésviendront se joindre à lui. Des hommes de différentes familles spirituelles doivent se rassem-bler sur ce terrain. Il y va de l'honneur de notre pays.

N.A.F.

appel de gabriel marcelLes soussignés tiennent à attirer l'attention sur l'exis-

tence d'une revue "Nouvelle Ecole" et d'un mouvementG.R.E.C.E., qui, avec des précautions de style appropriées,s'emploient à répandre, en ne les renouvelant que dans laforme, les motifs essentiels de l'idéologie nazie.

Il s'agît, au nom d'une biologie dirigée, non seulementde propager le racisme avec toutes ses conséquences, maisd'instaurer une eugénique fondée sur une anthropologie quiréduit l'homme à un simple assemblage de gènes.

Il importe d'autant plus à nos yeux de mettre l'opinionen garde contre de semblables aberrations que, dans lecontexte politique actuel, elles risquent de séduire des intel-ligences qui, affolées par la crainte de succès communistes,pourraient bien s'engouffrer dans des erreurs assurémentpires que celles-là même qu'ils entendent combattre.

Ici comme partout ailleurs, il importe de tenir descomptes séparés, et ce n'est pas parce qu'on refuse sanshésitation le communisme qu'on doit témoigner la moindreindulgence à une idéologie qui est à l'origine des plusmonstrueux génocides que l'histoire ait enregistrés.

Gabriel MARCEL,de l'Institut.

Renvoyer les signatures au secrétariat provisoire : GérardCOUSTENOBLE, 45, rue d'Aboukir, 75002 PARIS.

Je soussigné

demeurant .

adhère au COMITÉ CONTRE LA RENAISSANCE DES IDÉOLO-GIES RACISTES et signe l'appel de Gabriel MARCEL.

Fait à , le 19,

Signature :

les nouvea

lefonddudébat

On va nous interpeller : comment ? Vousvoilà encore partis en guerre contre la droite,et qui plus est, contre une droite qui essaiede penser, ce qui n'est pas si commun !

Si nous partons tn guerre, et nous voulonsréellement la guerre, c'est que cette droitereprésente pour nous, plus que l'adversaire,l'ennemi dans le sens absolu du terme. Aucunarmistice n'est envisageable dans la mesureoù ce qui est en cause est l'essentiel, nosraisons de vivre, ce qui fonde notre projetpolitique, l'essence même de la civilisation.

La droite, précisément celle qui entend dé-fendre Tordre et la tranquillité, démontre parson attitude dans cette affaire combien nousavons eu raison de nous méfier d'elle, de latenir en perpétuelle suspicion. Nous soupçon-nions que lorsqu'elle parlait le langage del'ordre elle prenait le parti de Créon contreAntigone, lorsqu'elle parlait hiérarchie elles'opposait au progrès social et à la justice,lorsqu'elle parlait Occident elle affirmait unsentiment de supériorité racial face à despeuples qu'elle méprisait, lorsqu'elle parlaittradition c'était pour masquer son refus butédu progrès. Le fait qu'elle ait cautionnéNouvelle Ecole, alors que cette revue et l'of-ficine qui en dépend (G.R.E.C.E.) constituaitl'antithèse même de ce qu'elle prétend repré-senter, nous a donné mille fois raison. Com-ment se réclamer du christianisme et donnersa caution à une revue dont l'antichristia-nisme est patent ? Comment prétendre défen-dre la morale chrétienne et le droit naturelet soutenir une revue qui prône l'eugénisme ?Comm ; nt se réclamer des meilleures tradi-tions philosophiques et en même temps applau-dir des conférenciers qui insultent sanscomplexe ces mêmes traditions ?

QU'EST-CE QUE L'HOMME ?

Disons-le brutalement : ce qui nous séparede Nouvelle Ecole sans rémission, sans ap-pel, est sa conception barbare, matérialistede l'homme. Qu'est-ce que l'homme ? Un patri-moine de gènes, le fruit du hasard et d'uneobscure nécessité, du biologique pur, répon-dent nos théoriciens au nom de leur « empi-risme logique ». Répondant cela, ils donnentla mesure de l'imposture qui consiste à seréclamer de l'héritage grec lorsqu'on lecontredit dans sa proposition centrale quiconcerne la définition de l'homme.

Maurice Clavel, dans sa dernière chro-nique de télévision au Nouvel Observateur,rappelait cet admirable passage du Ménon oùSocrate répond au sophisme : « Commentpeut-on aller vers une vérité inconnue, puis-qu'on ne la connaît pas ? Et si on la trouve,comment reconnaître que c'est elle ? » Socrateappelle alors un petit esclave et lui fait dé-couvrir par lui-même dans un dessin sur lesable, le rapport du carré et de sa diagonale.Qu'est-ce qu'un esclave dans la cité grecque ?Peu de chose. Pourtant Socrate a montré qu'ilétait identique à ses maîtres, en un mot qu'ilétait homme : « Le petit serviteur platonicien,dit Maurras, portait en lui, comme Socrate,toute la géométrie. »

C'est pourquoi Aristote, définissant l'hommepar sa différence spécifique, l'appellera animalraisonnable. Lui, le naturaliste, n'ignorait pasla part animale, biologique, de notre espèce.Mais ce qui fait que l'homme est homme estconstitué par cet élément refusé au reste dela nature, la raison. « Considérons le genrehumain ; ses conditions sont dissemblables ;les cœurs, les corps, les âmes de tant depeuples ont varié ; où qu'ils aient pris racine,quelque pelage ou plumage qu'ils se soientfabriqués, quelque genre de vie qu'ils aientembrassé, avec toutes leurs variations dugénie et de la coutume, les hommes sont bienforcés de convenir qu'ils ont spécialementen commun la vie de l'intelligence, et qu'ilspossèdent même, en propre, quelque chose derefusé au reste de la nature, et qui n'est qu'àeux, l'exercice de la raison : sentiment dugénéral, perception de l'universel. Ce carac-tère est présent chez tous, impersonnel et uni-forme, ne différant de l'un à l'autre que parson degré de vigueur» (i).

Le paradoxe est que cet élément imper-sonnel et uniforme constitue précisément lapersonne. Tout homme ayant cela vaut toutautre homme pour cela. Là siègent donc l'impé-nétrable et l'inviolable, l'inaltérable, l'incoer-cible, le sacré (2).

Ceux qui n'admettent pas cela, ravalentipso facto l'humanité à l'animalité. Les consé-quences de ce refus figé en doctrine fontfrémir. S'il n'y a pas dans l'homme uncaractère inviolable et sacré, où sera sonéminente dignité ? S'il n'existe pas entre leshommes une identité fondamentale, noussommes condamnés à la dialectique du maîtreet de l'esclave, pire, à celle des races supé-r ieur .s et des races inférieures... Il y a làune logique implacable.

des sommaireNUMERO i (épuisé) :

Rome et la Judée (Gilles Fournier) - LeLSD et les altérations du stock héréditaire(Alain de Benoist) - L'hérédité psychologi-que - Le puzzle génétique dans les ghettos -Une mise au point sur l'existence de Dieu(Louis Rougier) - Placebos et « médica-ments miracles » - Marxisme et religion -Etc.

NUMERO 2 (épuisé) :De la langue à la structure ; procès dulangage (Alain de Benoist) - Linguistiqueet sciences humaines (Giorgio Locchi) -Nicolas Marr et la linguistique soviétique(Jean-Claude Rivière) - Une éthique dela connaissance (Jacques Monod) - Etc.

NUMERO 3 (épuisé) :Race, sélection et caractères psychiques -Différenciation raciale et anthropologiephysique - Le processus biologique de for-mation raciale (Donald Swan) - Moïseétait-il égyptien ? (Alain de Benoist) - Unaggiornamento du judaïsme - Les thèses deMarcuse - Sur l'origine de l'univers - Pro-testantisme et capitalisme - Les aberrationschromosomiques - Etc.

NUMERO 4 (épuisé) :Réflexions sur la question des valeurs(Gilles Fournier) - Le judaïsme, morale etreligion (Julien Lebel) - Le probabilismeet la contraception (Alain de Benoist) - Dessignaux dans d'espace : les pulsars (JacquesVernin) - Du nouveau sur les Etrusques ? -Les deux sens du mot « gift » - A-t-onretrouvé les reliques de l'apôtre Pierre ? -Etc.

NUMERO 5 (épuisé) :Réalités du sous-développement (Jean-YvesPéquay) - Démographie mondiale : l'hori-zon 2000 (Alain de Benoist) - Les conti-nents à la dérive (Jacques Vernin) - Festi-val de Bayreuth 1968 (Hans-Jiïrgen Nigra) -L'Eglise et la polygamie - « Le singe nu »de Desmond Morris - Etc.

NUMERO 6 (épuisé) :Le Moyen Age : panorama général (PierreVial) - La faillite de la Scolastique (LouisRougier) - Noël et le solstice d'hiver (JeanMabire) - L'histoire commence à Lepen-ski-Vir (Yves Esquieu) - La biosphère endanger (Jacques Vernin) - Les plus anciensfossiles (Pierre-Henri Reboux) - L' « Uni-versité nouvelle » (Alain Lefebvre) - Acqui-sitions récentes en hématologie - « Le che-val dans la locomotive » d'Arthur Koestler-Etc.

NUMERO 7 (épuisé) :Biologie du problème racial : génétique etcomportement (Wesley Ctitz George) -Synthèse de 1'A.D.N. et recréation du vivant(Pierre-Henri Reboux) - Les navires vi-kings (Jean-Jacques Mourreau) - La castedes idéocrates - « Le nouvel Etat indus-triel » de John K. Galbraith (PhilippeMilliau) - Etc.

ix barbares

s significatifsNUMERO 8 (épuisé) :

Pour la liberté sexuelle (Yves de Saint-Agnès) - Les mutilations sexuelles (Alainde Benoist) - A la découverte de l'océano-graphie (Pierre Vial) - Une journée d'étu-des sur la civilisation européenne à l'EcoleH.E.C., bibliographie - Etc.

NUMERO 9 (épuisé) :Ecriture chinoise et science moderne (GuyBrosselet - L'écriture runique (Alain deBenoist) - Entretien avec le professeur Rou-gier, bibliographie, groupe d'études - Etc.

NUMERO 10 (épuisé) :Le problème de l'avortement (Jean-ClaudeValla) - Fouilles archéologiques en Franceet en Europe du nord (Yves Esquieu) - Lesgreffes d'organes (Roger Vétillard) - Inté-gration scolaire et psychologie raciale(Alain de Benoist) - Les Occidentaux ma-lades de la peste ? (Pierre Lance) - « LaSociologie de la révolution » de Jules Mon-nerot - Entretien avec le professeur Dumé-zil - Etc.

NUMERO ii (épuisé) :La condition dans l'Antiquité et au MoyenAge (Jean-Claude Bardet) - « Le vocabu-laire des institutions indo-européennes »d'Emile Benveniste (Giorgio Locchi) - En-tretien avec le professeur Maurice Maurois,signes des temps (Jean-Jacques Mourreau),bibliographie - Etc.

NUMERO 12 (épuisé) :Hommage à Bertrand Russell (Louis Rou-gier, Robert Blanche, Marcel Boll) - Stone-henge (Jean-Jacques Mourreau) - Le nou-veau calendrier liturgique (Alain de Be-noist) - « L'administration au pouvoir » deCharles Debbasch (Michel Norey) - Entre-tien avec Stéphane Lupasco, bibliographie,courrier, signes des temps - Etc.

NUMERO 13 (épuisé) :L'empirisme logique et le « Wiener Kreis »(Alain de Benoist) - Du sens des énoncés(Louis Rougier) - Bertrand Russel et leCercle de Vienne (Philippe Devaux) -« L'homme et la technique » d'Oswald Spen-gler (Giorgio Locchi) - La science poli-tique en Italie (Antonio Lombarde), biblio-graphie, courrier - Etc.

NUMERO 14 :L'eugénisme : survol historique (Jean-Jacques Mourreau) - Perspectives actuellesde l'eugénisme (Yves Christen) - « Leslois du tragique » de Jules Monnerot(Michel Norey) - Entretien avec JiirgenSpanuth (L'Atlantide retrouvée), bibliogra-phie, courrier - Etc.

NUMERO 15 («puisé) :Langues et littératures celtiques (GoulvenPennaod) - Du gaulois au français (Jean-Claude Rivière) - « Socrate fonctionnaire »de Jean Thuillier (Louis Rougier) - Lesleçons de la biologie moderne : Monod,Lwofi, Jacob (Michel Norey) - Entretienavec Jean Rostand, bibliographie, informa-tions, courrier - Etc.

L'EMPIRISME LOGIQUE

Tout se tient dans Tordre philosophique ;l'anthropologie, la théorie de la connaissance,l'ontologie, la morale. La théorie de la con-naissance des gens de Nouvelle Ecole est toutà fait nominaliste et sensualiste. Si l'hommen'est constitué que par son animalité, sonappréhension de l'univers sera purement cellede s:s sens. Il ne peut être question d'uneconnaissance intellectuelle, dès lors que l'in-tellect n'est pas reconnu comme une réalitéoriginale. Enfermé dans sa nature pure, l'in-dividu n'émerge pas du sensible. De fait,Alain de Benoist, qui se réclame de l'écolede Vienne, affirme le positivisme le plusobtus (je ne reconnais que les apparences,les phénomènes).

Dans un débat organisé par Guy Baret etqui l'opposait à Jean-Luc Marion, de la revueRésurrection (3), Alain de Benoist affirmaitl'impossibilité de toute métaphysique du faitde l'impossibilité d; sortir des données del'observable. La métaphysique, dit-il, es* unesérie d'assertions, postulant l'existence d'uneréalité supra-sensible et d'un monde intelli-gible par d'autres voies que les voies expé-rimentales, assertions dont leurs auteurs segardent toujours de démontrer les postulats.Ils en sont d'ailleurs incapables puisque, parnature, leurs postulats seraient ruinés dèslors qu'ils deviendraient vérifiables. » Celaest d'une logique un peu courte mais impla-cable.

Après cela on a bonne mine de se réclamerde la Grèce, de la patrie de Socrate, de Platonet d'Aristote, du pays de la métaphysique, del'essor de l'intelligence au-delà du sensiblevers l'universel et le divin !

dossier réalisépar gérard leclerc

CONTRE NOTRE ANTHROPOLITIQUE

II y a un peu plus d'un an, j'écrivais dansces colonnes une suite d'articles : Pour uneanthropolitique maurrassienne. J'y indiquaisce qui pour moi fonde notre combat politiqueet qui concerne l'homme universel et concret.Je ne fus par surpris de lire une réplique àces articles dans le courrier des lecteurs deNouvelle Ecole : « On s'est donné beaucoupde mal, écrivait-on, pour faire dire à Maurrasque l'esthétique grecque ne valait pas en tantque subjectivement grecque, mais en tantqu'introduction à une théorie du Beau (je nem'étais donné aucun mal, il m'avait suffi deciter les textes). Comme si l'axiologie artis-tique n'était pas, par nature et définition, liéeà une certaine spécificité culturelle » (4). Voilàce que précisément nie toute la philosophiegrecque.

Rappellerons-nous en terminant le discoursde Diotime dans l'admirable traduction duBanquet de Pierre Boutang sur cette voieamoureuse qui, par-delà la connaissance dela beauté sensible, parvient enfin à cetteconnaissance qui n'a pas d'autre objet que labeauté en elle-même : alors se révèle auterme, l'être du beau (5). Oui, il faut citerPlaton pour confondre les adorateurs de lacontrefaçon absolue de la Grèce de l'esprit.

Les gens ds Nouvelle Ecole font souventréférence à Nietzsche. Certes, bien des ger-mes dangereux sont présents à l'oeuvre de cecontempteur du socratisme. Mais il est per-mis aussi de se souvenir qu'il frémissait à lapensée de la postérité qui se réclameraitde lui.

(1) Charles Maurras : Les Vergers sur lamer.

(2) Charles Maurras : La politique natu-relle.

(3) Avec ou sans Dieu ? Carrefour des jeu-nes, Beauchesne.

(4) Nouvelle Ecole, n" 16, janvier-février1972, p. 86.

(5) Le Banquet, Hermann.

ceux de « nouvelle école »qui ont collaboré à « europe action »D'ARRIBIEREGilles FOURNIER

Giorgio LOCCHI

Antonio LOMBARDO

Pierre MARCENETFrançois d'ORCIVALJean-Claude RIVIERE

Alain de BENOIST (Directeur)

politique intérieure

revue de presse

Pompidoudans l'arènelégislative

Court-circuit 1 Après quatorze ans de politique àta petite semaine, de faux espoirs et de vrais dé-boires, l'édifice majoritaire est plutôt branlant I

Pour Pierre Thibon, du "Figaro" : c II est vraiqu'une coalition au pouvoir depuis quatorze ansne fait plus rêver parce qu'elle-même, trop conscientedes obstacles de toute sorte qui se dressent devantelle, ne rêve plus mais s'efforce de réaliser au jourle jour et difficilement, son programme. Ce peutêtre méritoire. Ce n'est pas exaltant. »

Attention, majoritaires : danger I "Figaro", lebaromètre régimiste n'est plus au beau fixe depuisquelque temps (les sondages peuvent vous provoquerde ces chocs, c'est effarant !).

Les grandes idées, les plus vagues possible d'ail-leurs, voilà ce qui a manqué à la majorité. Selonle bourginîen de service à "Valeurs actuelles", c leparti gouvernemental aurait eu besoin d'un projetde grande réforme en profondeur : la révolutionlibérale que proposait Pinay en 1969. Mais le partigouvernemental n'y était pas adapté. La théoriequi, en son sein, était la plus populaire, était celledu "gouvernement de gestion". Le mot est deM. Couve de Murville. Progressivement, aux yeuxd'une partie de l'opinion publique, un tel gouver-nement est apparu comme un gouvernement dedigestion. »

L'atlantisme nauséabond, l'allégeance aux Etats-Unis, la France noyée dans l'Europe du fric et dessociétés multinationales, la mort des provinces fran-çaises, voilà l'indigestion libérale qu'on nous pro-pose comme nouveauté !

Les U.D.R. et affiliés ne sont pas encore battus.Ils ont encore de la ressource: surtout de la grosseartillerie !

Selon Franz-Olivier Giesbert, du "Nouvel Obser-vateur" .- « Quand la France croira que le Frontpopulaire est à sa porte, les brebis rentreront aubercail.

« C'est ce que pense R. Marcellin, ministre del'Intérieur. Le gouvernement ne doit pas minimiserla progression de la gauche dans l'opinion, maisou contraire l'exagérer. Le catastrophisme sera doré-navant de mise dans tous les discours dominicaux.

Et les études prospectives apocalyptiques sur cequi se passerait si la gauche arrivait au pouvoir sepréparent en cculisse. >

Spéciale-dernière : on réédite « la grande peurdes bien-pensants » !

Tout cela, c'est bon pour la piétaille U.D.R., lesDebré, Peyrefitte et consorts I Mais Pompidou ?

« Dès son retour d'Afrique, d'après A. Cham-braud, du "Point", « le Président multiplie lesaudiences, exige des notes, secoue son équipe. Enmême temps, il orchestre une colère à grand spec-tacle, qui retombera avec fracas, d'abord sur lesmembres du gouvernement, puis sur les dirigeantsde la majorité, enfin sur les parlementaires. Et enbouquet final à ce feu d'artifice, il tire trois fuséesà l'adresse, cette fois, de l'opinion : l'annoncesurprise, mardi soir, de son voyage en U.R.S.S., lapublication solennelle, jeudi, d'un train de mesurescontre la hausse des prix, un plaidoyer chaleureux,vendredi, en faveur des institutions. »

Une once de baisse des prix, une pincée de res-pect pour les institutions — Sciences Pô oblige ! —et un soupçon de politique étrangère biélorusse, etvous avez les arguments choc de < l'Union des Ré-publicains de progrès pour le soutien au Présidentde la République ».

Pompidou dans l'arène législative, c'est un renfortnon négligeable, malgré tout ! D'autant plus que,jusqu'alors, il s'était refusé à s'engager aussi ouver-tement lors d'élections, pour bien montrer son rôled'arbitre au-dessus des partis.

Mais pour J.-F. Revel, dans "l'Express", « à forcede s'immuniser contre la critique, le pouvoir exé-cutif a dévoré les autres; il est seul, mais commeune baleine échouée sur un banc de sable. Aussi,sans prise sur un peuple qu'il ne peut aimer, nine veut comprendre, M. Pompidou, unique pouvoirfrançais, mais pouvoir flottant dans le vide, cher-che-t-il périodiquement à reprendre l'initiative "grâceà sa diplomatie" ».

Un régime démocratique n'est-il pas le gouver-nement du peuple, par le peuple et pour le peuple,Monsieur Revel ? Mais pas n'importe lequel, seule-ment celui proposé par les réformateurs !

Cependant, pour Alain Duhamel, dans "Les Infor-mations", « la réponse, naturellement, viendra lar-gement de l'Elysée. C'est là qu'est le seul chefreconnu et populaire de la majorité. S'engagera-t-il ?Sûrement. Jusqu'où ? Nul ne le sait, et sans doutepas lui-même. Son problème est simple : plus H Inter-vient dans la campagne et plus il peut influencer leshésitants; mais alors ce n'est plus la majorité par-lementaire qui est jugée, mais le chef de l'Etat lui-même. Quitte ou double ».

On peut compter sur Pompidou, c ni ange nibête », pour savoir doser ses interventions.

Quitte ?

Alors que, selon J.-C. Vojou, dans "Combat", voitàdix ans qu'on nous dit qu'il est la pierre de touchede tout l'édifice institutionnel, que c'est lui l'hommefort du régime et il suffirait que la gauche ait deuxdéputés de plus que la droite à l'Assemblée natio-nale pour que la France soit soumise aux hordescommunistes. Mais alors où est le Président de laRépublique ? Aurait-il disparu ? M. Michel Debré aoublié de le faire monter dans la voiture deM. Marchais...

« Monsieur Michel Debré, à quoi donc sert unPrésident de la République ? »

Suggestion : à c l'inauguration des chrysanthè-mes » dans le cimetière des majorités I

François RAMEAU.

à armes égales :krivine-stasiCe qui frappe surtout lors des débats télévisés du

style d' « A Armes égales », c'est l'incommunicabilité,impression on ne peut plus confirmée au cours del'émission du mercredi 13 décembre opposant AlainKrivine, membre du Bureau politique de la Liguecommuniste, à Bernard Stasi, député P.D.M., maired'Epernay.

Aloin Krivine ne cache pas qu'il considère cettetribune comme l'occasion tfe tenir un « meeting »,démontrant avec force documents comment est res-pectée la « liberté d'expression » sous te règne deM. Marcellin.

Son film avait donc pour but de « choquer ».C'est d'abord Jacqueline Baudrier en bande dessinée,terrassée par l'audace de ses jeunes journalistes qui,au risque de s'attirer les foudres du Pouvoir, ontosé inviter un c gauchiste ». Puis apparaissent desrevenants : Roger Louis par exemple, qui expliquepourquoi et comment il a été « vidé ». Naturelle-ment Krivine, qui cherchait son petit effet de choc,l'obtient.

Dans le débat, Alain Krivine se montre virulentà souhait : accusé de violence, il n'a aucun mal àprouver le caractère injuste et violent de notre so-ciété démo-libérale. Puis il peaufine ses effets. Avecson air de jeune professeur s'apprêtant à plastiquerson proviseur, il sort comme d'une pochette-surprisedes documents subtilisés aux Renseignements géné-raux : listes de 40.000 militants politiques fichés,rapports d'écoutes téléphoniques, perquisitions clan-destines et illégales, bulletins de vote récents dansles départements d'Outre-Mer de personnes décédéesdepuis quinze ans (photo de leur tombe à l'appui...).

En se montrant virulent, Alain Krivine montre bienque la Ligue communiste, en jouant la carte électo-rale, n'est ni récupérée par le système ni enliséedans l'électoralïsme, quoi qu'en disent les mauvaiscamarades trotskysfes de l'A.J.S. Ce n'est sûrementpas le Pouvoir qui s'en plaindra. Dame ! sortir un« affreux » qui effarouchera le bourgeois en périodepré-électorale, ce n'est pas mauvais. Sans compterque le dynamisme intellectuel de la Ligue en géné-ral, et de Krivine en particulier, n'est pas inacces-sible à son adversaire de la majorité.

L'habile jeune loup Bernard Stasi a l'avantagede proposer un bon film, bien qu'un peu statique.I! met en scène deux débitants en logomachie, unlaudateur du capitalisme libéral et un militant révo-lutionnaire aussi peu en prise sur le réel l'un quel'autre. Entre les deux, une femme qui, épouvantéepar ce double flot verbeux, s'enfuit.

Fort bien, Monsieur Stasi, mais quelle conclusionen tirez-vous ? Aucune ! Il est vrai que pour unénarque faire œuvre de gestionnaire suffit : M. Stasi,gestionnaire du régime en place, le sera peut-êtreégalement du suivant.

Un dernier mot : ouvrir l'émission à un mouvementhostile au système en place est une idée originale.Alors ne faisons pas les choses à moitié. Il fautinviter Gérard Leclerc à un prochain c Armes éga-les ». Alain Duhamel, à vous de parler!

Patrick MILLET.

politique intérieure

lapanique

Vous avez vu ? Ça va très mal : au derniersondage du Figaro, la majorité est encore enbaisse. La gauche, au contraire, elle gagnedes voix tous les jours. Et puis le francbaisse, l'or monte et la Bourse, ça ne va pasfort.

Pas étonnant d'ailleurs, si tout le monde afait comme moi. La semaine dernière, avecma Mercedes 345 WLK (une bonne voiture)je suis allé faire un tour en Suisse : vousvoyez ce que je veux dire. Et puis j'ai vendutoutes mes valeurs françaises : quelques lin-gots, un petit appartement, un ou deux dia-mants (en plus, ça fait plaisir à ma femme)et le tour est joué. Je suis tranquille main-tenant.

Pour mon fric au moins, car pour moi c'estautre chose. La situation est inquiétante ; jedirai même grave. C'est peut-être 1936 qui re-vient. Ou mai 1968. Parce que, hein, qu'est-cequi se passera si la gauche gagne les élec-tions ? Le gouvernement l'a dit : Mitterrand,il est prisonnier des communistes. Bien sûr,il dit que c'est pas vrai, que Marchais jouerale jeu. Et c'est vrai : Marchais n'a pas l'aird'être un méchant bougre. Mais les Cocos,c'est faux-jeton minou et compagnie. Moi, jevois une chose : c'est qu'ils entourent Paris.La ceinture rouge, ça existe. Alors, qu'est-cequi se passera si la gauche l'emporte ?

Evidemment, on n'est sûr de rien. Maisimaginez un peu : que Marchais lève le petitdoigt et les durs du Parti envahissent Paris.Vous me voyez, tout seul avec ma femmedans mon 7 pièces ? Mais ils me jetteraientdehors, et ils mettraient des ouvriers à maplace, peut-êtr^ même des travailleurs immi-grés ! Des arabes et des nègres dans l'appar-

tement que j'ai hérité de mon banquier depère, vous voyez ça ! Ils feront des méchouisdans ma baignoire et dormiront dans mestapis. Tas de sauvages ! On aurait dû les ren-voyer chez eux depuis longtemps, je l'ai tou-jours dit.

Et puis c'est pas tout. Souslov est venuau congrès du Parti. Pas seulement pour faireun discours, croyez-moi : sûr et certain, il adonné les consignes de Moscou pour le GrandSoir. Et puis vous n'avez peut-être pas remar-qué, mais le maréchal Gretchko est venu àParis l'autre jour. Pas pour planter des choux,soyez-en sûr. Mais peut-être bien pour fairedes plans au cas où Brejnev déciderait d'enprofiter pour envahir l'Europe.

Alors là, ce serait le désastre. Mon cousin,qui était dans la Waffen SS Charlemagne, mel'a dit : il était à Berlin en 1945 (moi, j'étaisà Sigmaringen avec Doriot — j'ai même ren-contré Hitler : on dira ce qu'on voudra, c'étaitquelqu'un !) Eh bien, à Berlin, les troupes dechoc des Russes, c'était pas des Blancs : tousdes Mongols, des Kalmouks ou pire encore.Des vraies bêtes qui pensent qu'à violer : moncousin peut en témoigner.

Ah ! la la, on serait jolis ! Mais on n'enserait pas là si on avait fait l'Europe. C'estpour cela que j'étais au Comité France-Alle-magne pendant la guerre — des gens trèsbien, les Allemands, très efficaces. Mais mêmeaprès, une armée européenne, au coude àcoude avec les Américains, voilà ce qu'il fal-lait. Je l'ai toujours dit. Mais maintenant,c'est trop tard. On est dans le bain, oupresque. Alors moi, je prends mes responsa-bilités d'Occidental : aux élections, je votepour Pompidou, enfin pour ses candidats. Cen'est pas de gaieté de cœur, croyez-moi. Audébut, j'étais plutôt pour les Réformateurs.Des réformes, il en faut, je l'ai toujours dit.Une économie libérale, voilà l'idéal. Et puis,il faut contenter le peuple. Car moi, je nesuis pas contre le peuple : mes ouvriers, jen'ai jamais hésité à leur serrer la main.

Vous me direz, il y a le Front National. Jeréponds : d'accord. Les petits gars d'OrdreNouveau ne sont pas mal. Quand ils tabassentle» gauchistes, je dis bravo des deux mains.

Mais maintenant, c'est dépassé. On est mena-cés dans notre Liberté, dans notre vie. Alorsje vote utile.

Notez bien que je n'ai jamais été gaulliste.Pas à cause de l'Algérie, bien sûr, parce quema position c'était : les Arabes chez eux, lesFrançais chez eux. Les mélanges de races, cen'est jamais bon : ça donne une lie biologiquecui pourrit tout par la tête. Mais ce de Gaulle,il nous embêtait avec sa « France ». Commesi ça existait, la nation, à l'heure de laconquête intersidérale. Et puis il se mettaittout le monde à dos, et d'abord les Américainsqui nous protégeaient du communisme.

Mais je passe l'éponge. Bien sûr, Pompidouest parfois bizarre avec ses citations latines :Maurras, je l'ai jamais traduit à Jeanson-de-Sailly. Seulement Virgile — ou Homère :Titile tu pâture rubens sub tegmina fagi...C'est beau, la culture ! Dommage que je n'aiplus le temps, avec le travail et la télé... Etpuis Messimr n'est pas tellement à la hauteur.

Mais ça ne fait rien, notre Devoir est dele soutenir. Comme je le dis toujours, lorsquele char de l'Etat navigue sur un volcan, ledevoir de chacun est d; lui fournir le carbu-rant nécessaire pour qu'il reprenne son envolsur la route de l'Avenir. Mais si ça ne suffitpas, si Mitterrand-Kerenski et Marchais-Beriagagnent les élections, je dis tout de suite :soyons fermes. Plus de paroles, des actes. Latrique ! Le peuple, finalement, il ne comprendque ça.

Mon plan est simple : Marchais au poteau,Mitterrand en cabane, tous les chefs cocosaux îles Kerguelen, tous les gauchistes ethippies dans des camps de rééducation. Lajoie par le travail, il n'y a que ça de vrai. Etpuis au moins, ils apprendront à être propres.Et s'ils protestent, la schlague !

Non mais sans blague, on ne va pas selaisser faire. Et si on fait comme je le dis,croyez-moi, les gens marcheront droit car,au fond, ils ne demandent qu'une chose : êtregouvernés. Et vous verrez que les affairesreprendront.

Un bourgeois de Paris.P.c.c. :

B. LA R1CHARDAIS.

3 T T fT17. Rue des Petits-Champs PARIS-1"* CCD naf 642~31

nom Prénomn°— rue ville département

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le banquetde platontraduit parp. boutang

Toute dette envers Âristote reconnue et réglée,on ne saurait se garder d'une tendresse —- peut-être même d'une reconnaissance — plus vive àIVgard de Platon. Pierre Boutang a raconté com-ment Maurras tentait un jour de s'en défendre.Mais des textes sont là — des poèmes surtout —pour révéler les tensions proprement platoniciennes«les visions et des intuitions maurrassiennes. Bou-tang, lui, n'a jamais dissimulé vers où penchaitson cteur.

C'est pour un autre motif qu'il affecte demodérer sa joie de nous offrir une nouvelle versiondu Banquet (1). Il veut attirer notre attentionsur le fait que l'Imitation de Jésus-Christ a renduinutile toute imitation de Sot-rate — mais quecelle-ci s'est vu restituer une utilité depuis quenotre misère présente a putréfié la « nature hu-maine » isolée de Dieu.

Qu'est-ce donc que ce Banquet où Platon a faitse rencontrer quelques-uns des plus vifs espritsde la Grèce socratique ? Un « symposion », dansle sens où l'entendent aujourd'hui les savants detoutes disciplines ? Boutang se pose la question,pour le plaisir d'en balayer les réponses tropEvidentes et de souligner la première caractéris-tique du Banquet : les invités y viennent enignorant le thème de leurs débats. « Aux modernessvmposions, les invités sont inventés par le sujetpré-établi », tandis qu'au Banquet de Platon, « lapart de surprise et de chance est tout autre*. Ils'agit, dans le sens le plus complet du terme (etloin des frivolités qui l'ont entouré), d'un véri-table « happening » : « Un spectacle qui arrivecomme ça se trouve », écrit Boutang, mais le motindique aussi « que ça se trouve bien, comme çadevait, bref, que c'est une chance ».

Une vraie chance, en effet, que sept personnes,ayant chacune leur propre discours à prononcer^ur l'amour, se soient un jour rassemblées autourde Socrate, pour pratiquement épuiser le sujet...« La meilleure assemblée de Vhistoire des hom-mes — Ju moins, des hommes éclairés par leurseule lumière naturelle... » On a souvent tendance,surtout quand on prend pour la première foisconnaissance du Banquet, à privilégier le discoursde Diotime, chef-d'œuvre dans le chef-d'œuvre,qui frappe avec une telle force que l'étourdisse-ment risque d'empêcher de voir le reste et defaire manquer l'essentiel. Celui-ci, Boutang lesouligne dès son « Avertissement », est dans laconsonance, dans l'harmonie des sept discours.

Quels sont donc ces personnages dont les chants,selon les règles d'une écriture contrapuntique,

composent une partition où chaque époque aurapu se reconnaître ? Agathon, Âlcihiade, Diotime,Aristophane, Phèdre, Eryximaque et Pausanias,tels sont les noms, indique Platon. Mais MarsileFicin n'aura pas de mal à entourer Laurent deMédicis de personnages tenant les mêmes dis-cours. Boutang joue le même jeu, et cherche dansquelques figures familières à notre univers contem-porain, quels pourraient être les nouveaux compa-gnons de Socrate. Ne déflorons pas, pour le futurlecteur, les résultats de cette petite recherche :leur pertinence s'impose comme autant d'évi-dences...

On se rappelle le soin avec lequel Boutangtraite ses traductions, qu'elles soient du grec(L'Apologie de Socrate) ou de l'anglais (WilliamBlake). A propos de Blake, le malheureux PierreLeyris — à qui, pourtant, la littérature anglo-américaine en France doit tant — s'est fait ver-tement remettre à sa place après avoir risquéquelques timides objections dans la page littérairedu Monde. Boutang, ce professeur de philosophiequi, au tableau noir de sa classe de lycée, corrigeles fautes d'accentuation laissées par ses collègueshellénistes, attend de pied ferme les observations&ur la rigueur de sa traduction... Il admet avoirdû, parfois, briser un beau rythme on uneeuphonie qui eussent pu trahir la vérité du texte.Il reste qu'il a exploité à fond les ressources dela langue pour nous rendre des passages parfoisdifficiles : il faut le voir discuter et réfuter latraduction que Jean Beaufret nous donnait dufragment de Parménide cité par Phèdre...

Le commentaire de plus de soixante pages qu'ilnous présente à la suite de sa traduction estune nouvelle mine, où il faut puiser à pleinesmains. Prenons le discours d'Aristophane, le poètecomique. Boutang y montre lumineusement laprésence du mythe de la nature faillée, blesséepar une « initiale mutilation et altération ». « Tousceux qui rêvent de vaincre ou détruire ce qu'ilsnomment aliénation, poursuit-il, sans reconnaîtrece site premier et ce déplacement, ne peuvent ques'échapper à eux-mêmes — à Vintégrité comme àla blessure — et tombent dans la généralité videoù ih admettent qu'il n'y a plus de naturehumaine : la mort de l'homme après celle desdieux. »

Le discours d'Eryximaque est pour Bontangl'occasion d'une magnifique réflexion sur l'incapa-cité grecque de concevoir I"idée judéo-chrétiennede la résurrection des corps, et sur « le secoursinattendu et décisif que la physique moderne, entroublant à jamais le concept de matière, en dou-tant de sa continuité indéfinie, devait apporter ausonge de la résurrection, et à son dogme, pour lescatholiques ». Le discours de Diotime permettrade prolonger cette méditation, en citant ces versde « Corps Glorieux », lorsque Maurras demande :« Leur est-il laissé le souci, la charge, l'honneurde la chair ? » Mais Diotime, conclut Bontang, « nepouvait rester qu'en deçà du mystère de la résur-rection des corps».

Si vous êtes affamé de nourriture terrestre ouspirituelle, faite? donc un tour par ce Banquet,illustré avec une infinie distinction par Vieira daSilva. Vous y comprendrez sans doute pourquoila mesure du boire peut être parfois de boiresans mesure.

Christian DELAROCHE.

la réuniondu 15 décembre

Le vendredi 15 décembre a eu lieu une assembléegénérale des unités de la région parisienne. Laréunion était présidée par Me Wagner, présidentdu Comité directeur, entouré des membres duComité exécutif du mouvement. Ce fut l'occasion,tout d'abord, d'un bilan fait par chacune des direc-tions (administration, propagande, relations publi-ques, produits) ; bilan critique, sans aucune com-plaisance. Mais il s'agissait surtout de tracer lesgrandes lignes de l'action future.

Après un an de recherches, d'expériences, laN.A.F. s'engage maintenant dans une étape qui doitpermettre de dégager les véritables structures d'unmouvement politique adapté à sa vocation. Les der-nières décisions du Comité directeur ont été à cepropos expliquées et développées. Il s'agît de don-ner plus d'efficacité à la direction et de permettreà l'ensemble des unités de tenir des assises régu-lières. Il s'agit également de donner au mouvementune totale unité tout en permettant des initiatives sou-ples, adaptées aux différents terrains.

Enfin, les orientations et les campagnes décidéespour les prochains mois ont été annoncées dans laperspective de notre stratégie générale. Elles serontcommentées dans notre hebdomadaire tout au longdes prochaines semaines.

En conclusion, M* Wagner insista beaucoup surl'esprit qui doit régner dans le mouvement et quiconstitue la condition indispensable de son succès.

(1) Platon, Le Banquet. Traduit et commentépar Pierre Boutang, avec des dessins de Vieira daSU va (Ed. Hermann).

la région parisienneToutes tes unités, territoriales ou non, de la

Région Parisienne, devront prévoir pour leur pro-chaine permanence militante, un exposé-débat animépar Fabrice O'Driscoi! et Joël Broquet. Deux pro-blèmes seront traités :

1. Les modalités d'application de la campagne« Libérez Paris ». Il s'agit d'une campagne politiquevisant à définir un statut pour Paris dans le cadrede la décentralisation. Cette campagne a pour objetla restitution aux Parisiens de ta gestion de leur villeen matière de fiscalité, urbanisme, environnement,etc. Des enquêtes sont en cours auprès des Parisiens.

2. A partir des opérations menées par la"N.A.F/' seront définis les axes de campagnes pré-cises permettant d'affirmer et de développer lesgrandes options de la stratégie monarchiste. Parexemple, derrière l'officine "Nouvelle Ecole", nais-sent des théories adaptées à la société utilitaristede consommation. Des personnalités, un lobby finan-cier, des savants « de gauche » protègent les agentsde cette subversion. A l'intérieur même de la classetechnocratique, l'étitisme le moins fondé trouve deséchos. La gauche avait son totalitarisme, une cer-taine « cfroîte » découvre aujourd'hui le sien.

Chaque unité doit, dès maintenant, prévoir dansles délais les plus brefs une réunion générale per-mettant ta mise au point de ces campagnes contre!e totalitarisme et ses institutions.

le mouvement royaliste

nouveauxde vente

points

NARBONNE— Maison de la Presse, rue Jean-

Jaurès.— Maison de la Presse, 4, boule-

vard Frédéric-Mistral.

permanencesSECTION 9e - 18*

Permanence tous les mardis de 18 hà 19 h 30, au « Carrefour », 99, rueOrdener, Paris (18'ï. Métro: Jules-joffrin.

SECTION 10' - 19e - 20*Permanence tous les mardis de 2t hà 22 h 30, à c La Mandoline »,2, avenue Secrétan, Paris 09*}.

PARIS-OUESTSECTION 8' - 17*

Permanence tous les mardis à 21 h,salle Pétrissons, 30 bis, avenue Niel,Paris (17e).

PARIS HORS FÉDÉRATIONSVAL-D'OISE

Permanence chaque samedi à 15 h,chez M. J.-P. HILI.ERET, 28, rue deChatou, Cormeilles-en-Parisis.

AUDEPour tous renseignements, prendrecontact avec Alain MERCIER, 11130SIGEAN.

BAS-RHINSTRASBOURG

Permanence tous les mercredis de17 h à 19 h, à la Cafétéria, placede l'Université.

BRETAGNERENNES

Permanence étudiants et lycéens tousles mercredis de 17 h à 19 h,16, rue de Châteaudun (entrée sousle porche), Bibliothèque.

NORDLILLE

Permanence tous les samedis de 18à 19 h, 37, rue Alexandre-Leleux,2" étage.Cercle d'études tous les lundis.

MARNEREIMS

Tous les mercredis de 14 h 30 à3 8 h et de 20 h à 23 h, 12, rueBerru.

communiqué ducomité directeur

€ En application de la décision prise dans sa précédente séance,le Comité Directeur a décidé qu*en Tétât de développement duMouvement, le Conseil National comprendrait une cinquantaine depersonnes. Les anciens membres du Comité Directeur seront membresde droit de ce Conseil qui sera présidé par le président du ComitéDirecteur. Seront désignés en outre pour en faire partie, des adhérentsà jour de leurs cotisations, justifiant de deux années d'ancienneté àà la date de la première réunion et exerçant à cette même date unefonction de responsabilité dans le Mouvement.

La liste des membres du Conseil National sera rendue publiquepar le Comité Directeur six semaines au moins avant chaque réunion.

Le Comité Directeur a d'autre part discuté des grands thèmes decampagne s'insérant dans la stratégie générale du Mouvement quiseront lancés à partir du 1er janvier à l'occasion des élections légis-latives. Des décisions définitives seront prises à ce sujet au cours dela séance du Comité du jeudi 4 janvier 1973.»

VENDÉEPrendre contact avec M. F. GUERRY,a la Copechagniére, 85260 L'Her-bergement.

COTE-D'ORDIJON

Tous les jeudis de 20 h 30 à22 heures, dans une salle réser-vée de îa Brasserie « La GrandeTaverne - Terminus », 18, avenueFoch.

SEINE-MARITIMEROUEN

Pour tous renseignements, réunions,cercle d'études, écrire : N.A.F., 39,rue de Fontenelle, 76 - Rouen.

réunionsPARIS (15e) - CLAMART - VANVES -

ISSY-LES-MOULINEAUXPermanence suspendue, reprise levendredi 5 janvier.

NORDLILLE

Vendredi 5 janvier à 20 heures,37, rue Alexandre-Leleux, dîner-dé-bat avec Gérard Leclerc.

COMMUNIQUÉ DU COMITÉ"SAUVER PARIS"

Permanence tous les lundis à 19 h,dons les locaux de la S.N.P.F., 17, ruedes Petits-Champs.

Permanence tous les mardis à 21 h,salle Pétrissons, 30 bis, avenue Niel,Paris (17').

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L'Intelligence en péril de mort ,

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Nous n'irons plus au Luxembourg

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Pour réveiller le Grand Juge . . . . 35,00

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Vietnam : pour les u.s.a.l'heure de vérité

M. Nixon est un homme bien embarrassé.Le fait de se trouver à la tête de la plusformidable puissance de l'Univers ne lui estpour une fois qu'un piètre secours. Et toutela force économique, matérielle, militaire desEtats-Unis ne lui sert de rien au momentoù il lui faut faire un choix dramatique,prendre la décision historique de signer ounon le traité de paix élaboré à Paris parMM. Kissinger et Le Duc Tho.

C'est maintenant l'évidence : malgré tousses efforts, M. Kissinger, après plus d'unesemaine d'entretiens avec les émissairesd'Hanoï, n'a pu obtenir la remise en causedes grandes lignes de l'accord conclu précé-demment et dont le président Thieu avaitexigé la modification. L'envoyé spécial de laMaison Blanche a compris que les négocia-teurs nord-vietnamiens ne feraient plus lamoindre concession. L'accord est à prendreou à laisser. Hanoï joue à quitte ou double.

Richard Nixon, lui, ne peut plus fairemarche arrière. Il s'est engagé trop loin surla voie des négociations pour se résigner àune rupture et à la poursuite d'une guerredont se désintéresse totalement l'immense ma-jorité du peuple américain. Le 3 janvier pro-chain, les membres du Congrès américainse réuniront à nouveau. Ils sont décidés à enfinir et supprimeront, si cela s'avère néces-saire, toute aide économique au Sud-Vietnam.Le président des Etats-Unis doit agir avantcette échéance redoutable, convaincre ou con-traindre le général Thieu d'accepter les condi-tions de l'accord conclu à Paris.

LES RAISONS DE THIEU

Mais Thieu s'acharne. Thieu s'obstine. Leprésident sud-vietnamien multiplie les initia-

tives, organise la résistance et s'efforce debander les énergies de tout un peuple. L'ar-mée, la police, les forces d'auto-défense luidemeureront fidèles jusqu'au bout. Si Thieurepousse les accords, ses troupes continuerontà se battre sans broncher. Le peuple sud-vietnamien, quant à lui, subira passivementces nouvelles épreuves à la fois par fatalismett par crainte du communisme.

M. Nixon n'aurait plus alors qu'une res-source s'il entend faire respecter par sonallié sud-vietnamien les termes du traitépassé avec Hanoï : priver l'armée de Saigondes approvisionnements de toute nature quilui sont indispensables. Mais c'est condamnerà court terme le Sud-Vietnam à subir l'em-prise d'Hanoï, renier le sens de douze annéesd'engagement américain en Indochine. C'estenfin, pour le président Nixon, ternir sa pro-pre image au regard de l'Histoire.

Le président des Etats-Unis s'est ainsi, bienmalgré lui. laissé enfermer dans une situationinextricabl e, dont il ne lui sera pas facilede se dépêtrer. Il semble pourtant tout à faitsincère lorsqu'il proclame qu'il ne permettrajamais une communisation du Sud-Vietnam.Et sans doute est-il persuadé, comme d'ailleursla plupart des observateurs impartiaux, quele régime de Saigon serait en mesure, aprèsla proclamation d'un cessez-le-feu, de résistervictorieusement aux inévitables tentatives desubversion du F.N.L.

A une condition toutefois : que les divisionsdu Nord, estimées à 300.000 hommes environ,repassent le 17" parallèle ou regagnent leurssanctuaires du Cambodge et du Laos. C'estcette assurance que le président Thieu a pré-cisément essayé d'arracher aux négociationsde Paris. Apparemment sans succès.

En désespoir de cause, le chef de l'Etatsud'Vietnamien tente désormais une dernièremanœuvre qui confirme son habileté politique.Il subordonne implicitement son acceptationdes accords à un engagement public du prési-dent Nixon d'accourir au secours de son alliéen cas de violation flagrante du traité de paixpar Hanoï. Dans le même temps, il multiplieles démarches auprès de Washington afind'obtenir une reconnaissance solennelle de lalégitimité de son pouvoir par la MaisonBlanche.

COMME PARK-CHUNG-HEE

Mais une chose est sûre. Tôt ou tard, Thieusignera. Et à cet instant seulement commen-cera la phase finale et décisive de la luttepour le pouvoir au Sud-Vietnam. Pour peuqu'il bénéficie d'un minimum de soutien éco-nomique de la part des Etats-Unis, le présidentsud-vietnamien peut espérer l'emporter. Maisil lui faudra pour cela renforcer considéra-blement ses pouvoirs politiques et instaurerun régime autoritaire sur le modèle de laCorée du Sud de Park-Chung-Hee. Reste àsavoir si les Américains sont prêts à admettreune telle évolution au Sud-Vietnam, alorsqu'ils ont toujours prétendu n'y être inter-venus que pour sauvegarder la démocratie enAsie du Sud-Est. Leur action en ce sens, etquelle que soit l'issue finale du conflit, sesera soldée par un échec total et cuisant.L' "American Way of Life" et les principesdémocratiques "made in USA" ne sont déci-dément pas matière à exportation. C'est uneleçon que M. Nixon aurait grand intérêt àméditer...

Gilles DESORRES.

arsenalSOMMAIRE DU N° 1

CIBLEPar Bertrand Renouvin.

THEMEProspectives maurrassiennes.

IDEESCulture et Action.Les Indo-Européens, : Mythe ou Réalité.

TENDANCEVisage de la Technocratie.

ENTRETIENL'écrivain dans la société, avec GabrielMatzneff.

B U L L E T I N D ' A B O N N E M E N TRECTIFICATIF : Tous les versements doivent être faits

au nom do "A.F.U." - CX.P. 1918-59 Paris.

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