Le Sorbonnard Déchaîné n°34 (mars/avril 2012)

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La période est riche en élections : vous pourrez ainsi lire le bilan des élections dans les Conseils Centraux (CA : Conseil d'Administration ; CEVU : Conseil des Études et de la Vie Universitaire ; CS : Conseil Scientifique), qui se sont déroulées les 14 et 15 février dernier ; une analyse des programmes des principaux candidats à la Présidentielle, dans un esprit entièrement apartiste ; enfin, le rôle des élus d'UFR, pour qui vous allez voter le 15 mai ! Vous trouverez aussi dans ce numéro un premier bilan des fusions des universités françaises, le point sur les conséquences quotidiennes des travaux en Sorbonne, et un compte-rendu du 8ème Congrès International de Réflexion sur l'Université, organisé tous les deux ans par la République de Cuba et l'UNESCO.

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  • Nous sommes lheure de linforma-tisation ! Tout passe par internet, mme lUniversit. Une bonne chose en apparence,la Sorbonne est dans lair du temps ! Pour lesemestre 6, les licences 3 de la plupart desUFR ont eu un test faire : les inscriptionspdagogiques (IP) sur internet partir delENT. Une grande premire, choisir ses courset ses TD de chez soi. Allchant en appa-rence, mais la ralit est toute autre. Il esten effet difficile dexposer son cas particulier son cran dordinateur. Essayez de lui direque le seul TD que lon vous propose estpendant vos heures de travail, car vous tessalaris, ou durant un autre cours, car voustes en bi-Licence ou en dette, quoi de plussimple !

    En outre, dans certaines UFR o lesinscriptions pdagogiques sont faites pourles deux semestres en dbut danne, lestudiants ont d les ritrer par internet.Quelle bonne ide de perdre du temps ! Pourles autres ils ont d tout bonnement sins-crire. Ce fut le cas notamment pour les tu-diants en Histoire de lArt et Archologie.Comme si laffaire ntait pas assez compli-que comme a ! Les IP par internet cesecond semestre se droulaient sur unesemaine, cheval sur les partiels ce qui nestpas du tout adapt aux tudiants et au bonfonctionnement de ladministration.

    Comme si tester des IP informati-ses ne suffisait pas, il a fallu pour certainesUFR repasser par la case papier stylo !Noublions pas les mails et les appels tl-phoniques aux tudiants qui avaient malrempli par internet, car votre ordinateur nevous dit pas ce qui ne va pas ; rien ne vautle contact humain !

    Ce test avait pour but dexplorer unnouvel outil pour les IP, nanmoins il na past concluant. Le travail a t multipli et lesstructures pour ces nouvelles inscriptions nesont pas du tout adquates. Il est dores etdj clair que sa mise en place, dans unfonctionnement idal, va ncessiter un longtravail de la part de ladministration et duservice informatique. Il est donc, nos yeux,inimaginable dinstaurer cela pour la rentreprochaine ! Aprs le test defvrier qui a t catastrophiquesur tous les plans, que reste-t-il encore faire pour passer lre du numrique dans notreuniversit ?

    Pour mettre en place cenouveau systme, il faut abso-lument assurer des moyenstechniques plus importants : leserveur de lUniversit nest, eneffet, pas assez puissant pourde telles oprations. De plus,

    cet outil ne peut supprimer ni remplacer lhu-main. Cest pour cela que nous demandonsfortement un interlocuteur rattach aux UFR.Nous proposons la cration de cellulesddies au rglement des questions de sco-larit par groupe dUFR, par exemple enregroupant les 4 UFR de Lettres dune part,les UFR de Langues dautre part, etc. Quiplus est, la possibilit dinformer de son casparticulier (dette, salari, bi-licence ) lorsdIP par internet, et donc de ne pas repasserpar le secrtariat, afin de ne pas surchargerde travail le personnel administratif, doit trepossible.

    La volont dinformatisation de notreuniversit a ici pos plus de problmes quedavantages. Peut-tre parce que les tu-diants navaient pas t consults ? A lave-nir, il faudra rflchir avant de se prcipiter

    Aurlie RIVIRE

    ditorialLE CHANGEMENT, CESTMARRANTLe changement dheure, cesttoujours un moment pertur-bant o nos repres se muenten rflexions tordues sur leslevers de soleil. On avanceou on recule ? Il serait tempsde revenir sur cette dcisionstupide au prtexte dcono-mies dnergie trange-ment, au dbut, les change-ments naident en rien. Ilsbousculent notre monde,nous empchent de nous rap-peler des apros tardifs ausoleil daprs cours, nousagacent et nous incitent adopter les bonnes vieillesformules type cest la vie .Nous nvoluons pas vite, laradicalit na jamais t unlment constitutif de nossocits pourtant soumisesaux chances et aux ultima-tums. En tmoignent leslarmes ou euphories quiaccompagnent les lections etleurs rsultats : bien rapide-ment, les choses se remet-tent en place et ne reste desvictoires que bouts de papierset gueule de bois. Chaquervolution a toujours t pr-cde dune longue rvoltesous-jacente, dun gronde-ment diffus et aucun diplmena jamais cltur des moisde travail acharn. Les rsul-tats se comptent en annesou en mois, non en proclama-tions, en notes ou en procsverbaux. De date en date, onpasse le dsagrment de lasurprise pour se remettre autravail. Finalement, le chan-gement dheure, quand on ysonge, cest deux fois par an.Ce qui compte cest lentre-deux et la suite des vne-ments. Lapro au soleildaprs cours. Et au bout dunmoment, on finit par se direque a navait pas tant dim-portance cet instant un poilcontraignant, parce que lefutur est tellement plus pro-metteur que les tapes dupass.

    Marie-Marine AKERMANN,prsidente de lAGEPS

    Le froid mordant et lescentaines de papiers distribus nevous ont pas dissuad de vous int-resser aux lections tudiantes,bien au contraire ! Malgr l'assautdont vous avez t l'objet, et mmesi les taux de participation ontstagn, 11% d'entre vous se sontdonn la peine d'exprimer leurconfiance et leur volont deconstruire un rel engagement tu-diant. Les doctorants ont eux tmoins nombreux, avec tout demme une hausse de la participa-tion qui a permis 4,5% d'entreeux de choisir leurs reprsentants.Les Conseils Centraux de notre uni-versit organisent votre vie quoti-dienne et construisent l'universitde demain. Afin de ne pas laisser d'autres le soin d'imposer leursvues souvent passistes de l'ensei-gnement suprieur, de larecherche, de la vie tudiante... leschances lectorales sont capi-tales et votre geste citoyen indis-

    pensable. Nous nous battrons,grce votre confiance et vos voixrenouveles, pour construire l'uni-versit que nous voulons face l'universit qu'on nous impose !

    Vous avez permis l'AGEPS de renouveler ses engage-ments pour les deux annes venir, hauteur d'environ 30% dessuffrages; pour 1 tudiant sur 3s'tant dplac, notre bilan et notreprojet pour vous et avec vous est lasolution ! Et le nombre augmentdes lus tudiants dans lesConseils, Conseil d'Administrationet Conseil des tudes et de la VieUniversitaire, nous permet de peserbien plus encore que ces deux der-nires annes sur les dcisions : 2siges en CA, 3 en CEVU et 3 enConseil Scientifique nous donnentla lgitimit et le poids ncessaires l'engagement et l'action qui sontles ntres !

    Dans ce contexte difficiled'autonomie des universits, de

    forma-t i o nd ' u nP R E Stoujoursp l u spuissant et menaant pour ParisSorbonne, de travaux et de diminu-tion des moyens financiers, nouscomptons bien agir toujours etencore contre les mots d'ordre derentabilit et de comptitivit inh-rents notre socit actuelle. Etdans cette optique, nous prenons leparti du collectif contre l'individua-lisme, de la dmocratie contre lepouvoir renforc d'une Prsidenceaveugle, et de l'innovation contrel'immobilisme, avec vous et pourvous ! Nous continuerons mener bien les projets que nous avonsdfendus, d'autres verrons le jouret la continuit de notre travail localet indpendant des six derniresannes se retrouvera dans les com-bats que nous mnerons demain.Afin que l'universit reste l'coutede ses tudiants, pour qu'elle s'ou-

    vre aux perspectives cologiques,pdagogiques et culturelles quisont les ntres, et qu'elle devienneun lieu de vie praticable, l'AGEPSs'est battu, se bat et se battra.

    En dehors des chanceslectorales nombreuses de 2012,vous nous verrez comme de cou-tume vous informer par le biais devotre journal, le SorbonnardDchan, vous dfendre dans lesConseils Centraux et les commis-sions, vous reprsenter au jour lejour. Vous pouvez toujours comptersur lAGEPS : nous sommes bienprsents et plus motivs quejamais ! N'hsitez plus poussernotre porte pour construire ensem-ble luniversit de demain.

    Marie-Marine AKERMANN*Haute Dmocratie

    La phrase du moisDaprs Le Monde, le 20 mars, Olivier Beaud, professeur de droit Paris

    2, a dclar lors dune rencontre organise par le think tank Inventer la

    Gauche lAssemble Nationale, que la question fondamentale du droit

    pour chaque universit de choisir ses tudiants pour lutter armes gales

    contre le secteur slectif de lenseignement suprieur devait se poser.

    centraux, UFR, presidentielles, legislatives...

    AGEPS : VOYAGE AU CENTRE DES CAMPAGNES

    Le bulletin sans concession de lAGEPS, le syndicat indpendant de luniversit Paris-Sorbonne, Mars/Avr 2012, numro 34PRINTEMPS 2012

    CONTRE-PRODUCTIVIT

    AU JEU DU CHAT ET DE LA SOURIS

    bilan des elections

    lageps en hd

    Association Gnrale destudiants de Paris-Sorbonne

    01 40 46 32 [email protected]

  • Au fond du

    couloirLE CRI DU SORBONNARDNEST PAS LE SORBONNARDDCHAN !Il nest pas nouveau Paris-Sorbonne de voir les journauxtudiants se ctoyer, toujourspour mieux vous informer.Cependant, nous avons du faireface aux interrogations des lec-teurs du Sorbonnard Dchan,fidles au poste au fil des publi-cations : pourquoi lAGEPS avaitsorti un autre journal, bien plusdcevant que loriginal, rpon-dant au nom du Cri duSorbonnard ? Cest donc ici quenous pouvons rtablir la vritune bonne fois pour toutes :votre cher journal na rien voiravec le Cri du Sorbonnard. Nestpas dchain qui veut !

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    AUX GRANDS MOTS LESGRANDS REMDESDepuis dcembre, certainsmembres du personnel de laBibliothque Inter-Universitairenont peru aucun salaire. Aprsde nombreuses menaces, lejeudi 8 mars la BIU tait fermepour cause de grve. La direc-tion, qui jusque-l soutenait durcomme fer quelle navait pasles fonds ncessaires, a fini parpayer ses employs. Cest cettemme direction qui na misaucune protestation lorsque lestrois quarts des services payspour le dmnagement desouvrages nont pas t fournis.Certains devraient revoir leurpriorit !

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    JOSE, TU OSES... la Sorbonne, vous n'avez past les seuls renouveler vosreprsentants tudiants dansles Conseils Centraux de l'uni-versit. Cette anne, commetous les deux ans, toutes lesfacs, toutes les villes, tous lestudiants connaissent la mmechance. Nantes, le syndicatindpendant et local SEN(Syndicat des Etudiants deNantes, membre de lOSE,Offensive Syndicale tudiante,tout comme lAGEPS) est arrivsecond, derrire Interasso etmajoritaire dans le paysagesyndical ! Comme quoi, le tra-vail, la dtermination et la pr-sence du quotidien finissenttoujours par payer. Bravo eux!

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    MEA CULPADans le dernier SorbonnardDchan, nous avions abordun problme inhrent aux exa-mens qui contraignait des tu-diants aller chercher un papiermanent de l'UFR pour pouvoirs'inscrire sur les listes d'mar-gement si les IP n'avaient paspermis leur inscription d'office.En ralit, il sagissait pour nousde dnoncer une loi interne lUniversit qui contraint tu-diants comme personnels admi-nistratifs perdre du temps etde lnergie. Ces inscriptionspdagogiques tant complexeset les UFR font leur possiblepour rectifier les drives, avecpeu de moyens. Nous nousexcusons donc pour cette for-mulation maladroite !

    Durant les deux premires annesde licence, on susurre aux oreilles des tu-diants une belle histoire, celle de la L3 enSorbonne La ralit est quelque peu diff-rente. Car tudier la Sorbonne nest plussynonyme dtudier en Sorbonne.

    Pour ceux qui sinquiteraient pourleur insertion professionnelle, nayezcrainte ! Une nouvelle voie est dsormaistoute trace pour les futurs travailleurs quenous sommes : faire carrire dans lespoints dinformation de la RATP !

    En effet, faute de salles disponibles cause des travaux, les tudiants sont obli-gs de prgriner entre les diffrents sitespour pouvoir suivre leurs cours. Au premiersemestre, les L3 de CAMC (Culture antiqueet monde contemporain) devaient se ren-dre, le mme jour, en anglais Clignancourt, en littrature grecque Malesherbes et, pour finir la journe enbeaut, en grec la Sorbonne. Et il fautbien lavouer, les contraintes de temps deces dplacements sont rarement prises encompte dans llaboration des emplois dutemps. En L3 de LMA (Lettres ModernesAppliques), seuls ceux possdant le dondubiquit peuvent assister lintgralit de

    leurs cours : aprs avoir eu, le jeudi de 9h 11h, un cours de linguistique et critiqueen Sorbonne, ils ont, de 11h 13h, littra-ture et socit limmeuble France. Oh,ode la divine tlportation ! Des locauxtotalement inadapts lenseignement sonttransforms en salles de cours, comme cessalles de cinma du MK2 Hautefeuille. Lerve stiole : avoir un cours de latin dansune salle sans table, cest pratiquemais unpeu antique, surtout les jours de version sur table avec dictionnaire !

    Bien que depuis le dbut des tra-vaux, on ne cesse de nous affirmer que laSorbonne reviendra aux Sorbonnards, forceest de constater que nombreux sont ceuxqui ne veulent plus de nous entre ces murshistoriques. En sus, une universit sanstudiants, un comble nous direz-vous.Certes, mais un comble plutt tendance auxvues des allgations de certains qui ne pen-sent pas avoir besoin des tudiants pourconstruire une nouvelle universit .

    Aux dernires nouvelles, leRectorat compte bien rendre les locaux,actuellement en travaux, mais nous avonsou dire que la Mairie de Paris, propritairedu btiment, souhaitait sy installer. Et la

    situation actuelle semble transformer leprovisoire en dfinitif.

    Soyez assurs de notre vigilancequant au sort de la Bibliothque Inter-Universitaire. Car oui, cest la nouvelle dumoment : la BIU va faire son grand retour,tant attendu, en Sorbonne ! Mais quelprix ? Le premier dmnagement a t fortonreux, et lentreprise qui en tait chargena fourni quun quart des services qui luiavaient t pays. Les consquences quisen sont suivies sont scandaleuses ; desouvrages ont t abms, parfois mmedtruits Si lon peut concevoir une univer-sit sans tudiants, pourquoi pas unebibliothque sans livres ! Car toutes les res-sources ne seront pas rapatries enSorbonne ; les ouvrages stocks au CentreTechnique du Livre de lEnseignementSuprieur (prs de 50% des uvres de laSorbonne) Marne-la-Valle y resteronttous, faute de place.

    Le problme pineux du dmna-gement pose une autre question : combiende temps la BIU restera-t-elle ferme ? A cesujet, les rponses du personnel adminis-tratif sont floues, voir mme contradic-toires. Certains parlent dun mois, dautresde trois Alors mesdames, messieurs, il estgrand temps que vous accordiez vos violonset que vous teniez au courant les principauxintresss : les tudiants.Lanne 2013 sannonce dj haute en cou-leurs !

    Salom PAUL

    Le 3 fvrier taient dvoils lesrsultats d'IDEX 2 (Initiatives d'Excellence, cfSorbonnard Dchan n31, 32 et 33).Rappelons que les IDEX sont des appels d'of-fre du ministre pour distribuer l'argent duGrand Emprunt une poigne de projets derecherche, ports par des PRES (Ple deRecherche et d'Enseignement Suprieur).Les laurats des deux vagues de slectionsont donc PSL (Paris Sciences et Lettres),l'Universit de Strasbourg, l'Universit deBordeaux, Sorbonne Paris Cit, SorbonneUniversits (nous avec Paris 2 et 6),l'Universit de Toulouse, Aix-MarseilleUniversit et Paris-Saclay. Ajoutons-yl'HESAM (Hautes tudes-Sorbonne-Arts etMtiers) et le PRES Universit de Lyon, can-didats malheureux apaiss par le ministreavec de l'argent frais et la promesse d'unecertification IDEX d'ici trois ans. l'issue dece processus fort coteux, nous pouvonsdonc dresser un portrait de la soit-disantexcellence la franaise.

    Premier constat : 50% des lauratssont en le-de-France. Paris, les huit uni-versits intra muros ont t retenues, enbanlieue, seule Paris 11 : croire qu'au-del

    du priphrique,plus rien necompte. Un quartdes universits estconcernes, lesvrais vainqueurstant la cinquan-taine d'coles et

    autres instituts Mention spciale pour PSL,qui affiche le nombre extraordinaire dezro universit : Paris-Dauphine, avec sesfrais d'inscription faramineux, a en effet lestatut de Grand tablissement.

    En outre, alors que les laurats sontsurtout des PRES regroupant plusieurs ta-blissements, leur nom est au singulier, saufpour Sorbonne Universits, dont le pluriel futexig par le Rectorat. Car le but de cesmachines gagner des sous est la visibilit l'international et le prestige : il faut doncparatre unis, uniques. Une habile manuvrede la part du gouvernement pour forcer lesuniversits fusionner et donc, diminuerencore les subventions.

    Le PRES Sorbonne Paris Cit sedonne donc dj le nom d'Universit sur sonsite internet et annonce que ses huit insti-tutions [] ont dcid de construire en com-mun une nouvelle Universit d'ici quatreans. Mme son de cloche Bordeaux, Lyonet Toulouse. Bruno Sire, prsident deToulouse 1, dclarait en janvier Educpros :En 2012, le PRES deviendra un grand ta-blissement. En 2014, nous crerons les col-

    lges. En 2016, nous inverserons les rseauxde financements, qui arriveront directement l'Universit de Toulouse pour aller vers labase. En 2018, nous fusionneront totalementles tablissements.. Concernant SorbonneUniversits, Jean Chambaz, nouveau prsi-dent de Paris 6, annonait l'universitunique en quatre ans, affirmant au passageque la victoire de ses listes aux lectionssignait l'adhsion de la communaut uni-versitaire pour ce projet. Rappelons que leprojet d'IDEX n'a jamais t vot ni prsent quelque instance dmocratique que ce soitavant d'tre dpos.

    En janvier dernier, Aix-Marseille afusionn ; en 2009, c'tait Strasbourg. Uneoccasion de faire des conomies d'chelle etde supprimer des postes : une centaine Strasbourg. Car pourquoi avoir trois servicesdes relations internationales ? trois ples cul-turels ? trois agents comptables ? On en sup-prime deux, sans redploiement des postes,alors mme que la charge de travail estdmultiplie et l'tat diminue ses subven-tions, encore une fois. Partout, la mmelogique conomique crasera ce qui estpourtant la mission premire de l'Universit :la cration et la transmission du savoir. Lesmastodontes issus des fusions exploiterontleur nouveau statut de grand tablissementou d'institut priv : puisque l'argent manque,c'est dans la poche des tudiants qu'ils irontle chercher.

    Alice BENSO

    Aprs le pain, lducation est lepremier besoin du peuple. La formuleclbre de Danton, sculpte sur le socle desa statue carrefour de lOdon a valu unestanding ovation lorateur franais quila prononce lors du huitime congrsinternational de rflexion sur luniversit,organis tous les deux ans par la rpu-blique de Cuba et lUNESCO. Cest ce quece congrs, qui a runi du 13 au 17 fvrierplusieurs milliers de dlgus, principale-ment dAmrique Latine (Venezuela,Mexique, Brsil, Argentine) mais aussidEurope et dAfrique, a remarquablementmis en exergue au sein dun espace derflexion sur la place que luniversit doitoccuper dans la socit et, en particuliercette anne, sur son rle dans le dvelop-pement durable.

    Ce nest dailleurs pas un hasard siun tel vnement a lieu Cuba, au curdes Carabes, aux portes de lAmriquelatine, dcharge pour des raisons histo-riques et politiques de linfluence nord-amricaine : les nations avec lesquelleselle coopre sont en effet toutes en qutedu dveloppement de leur systme univer-

    sitaire, dont ilsentendent ouvrir lesportes tous, afindy former descitoyens autant quedes universitaires. Cuba mme, unenorme campagne aainsi t mene tout

    juste deux ans aprs la rvolution, en1961, pour lalphabtisation de la popula-tion. Cette action a t le point de dpartde la massification de lenseignement, ycompris suprieur. Dans un tel contexte, laprsentation du modle actuel de fonction-nement des universits europennes asouvent, dans les conversations et dansles communications prsentes, jou lerle dpouvantail ou, mieux, danti-modle, aprs avoir reprsent un hori-zon, sans doute fantasm.

    Lasservissement des universitsoccidentales aux seuls mots dordre derentabilit, de performance et dexcellenceparat antagoniste avec le visage origineldune universit ouverte tous, espacedlaboration dune culture, non seulementuniversitaire (sic), mais aussi citoyenne. La plupart des intervenants ont ainsiinsist sur limportance de lducation despeuples, la fois luniversit, mais natu-rellement aussi en amont, ds le primaireet, de ce fait, de la formation des ensei-gnants, garants et vecteurs des valeurs dela Rpublique, socle ncessaire la coh-

    sion de la nation et de la socit. Dans uneperspective videmment marxiste, laccenta t mis sur le besoin dlever le niveaumoyen de formation et de connaissanceafin de favoriser les changes pacifiquesentre les peuples, la coopration interna-tionale et le dveloppement personnel dechaque citoyen. Une telle dmarche ido-logique tend galement rendre au savoiret sa transmission sa valeur essentielle,non marchande, outil du progrs de lhu-manit. Luniversit apparat comme unoutil ncessaire au fonctionnement de lasocit. Cest ainsi que, dans sa conf-rence douverture, le ministre cubain delEnseignement suprieur a dclar : Ilfaut dfendre fortement deux convictionstrs lies entre elles : 1) lenseignementsuprieur doit tre envisag comme unbien public social qui bnficie lensem-ble de la socit ; 2) il lui incombe dansune bonne mesure de promouvoir leschangements et non de ragir seulementaux nouveaux vnements. * Deux pers-pectives certes enthousiasmantes, quitmoignent de la confiance accorde lenseignement suprieur par certainspays dont le systme dEnseignement semet en place, alors mme que ceux ou ilest depuis longtemps tablit ne semblentplus adorer que le dieu finance.

    Ariane BUISSON*Miguel Daz Canel Bermdez, Confrenceinaugurale, Thtre Karl Marx, La Havane,13 fvrier 2012.

    ACTUALITE PARIS IV - TRAVAUX

    VOYAGE AU BOUT DE LENNUI

    ACTUALITE nationale - pres, idex

    lenfer des fusions

    ACTUALITE internationale - CUBA SI ...

    TOUS A CUBA ?

  • Lactuel gouvernement prsente la rforme delUniversit comme lune des grandes russites du quinquen-nat. Il prtend avoir donn aux universits leur autonomie,avoir fait, en faveur de lEnseignement suprieur et de laRecherche, des efforts financiers sans prcdent , avoirengag une politique de lexcellence qui commencerait por-ter ses fruits au niveau international et avoir rform la for-mation des matres pour parvenir une meilleure forma-tion des enseignants .

    TOUT CELA EST FAUX !Vous avez dit autonomie ?

    Les universits subissent une tutelle du Ministretoujours plus tatillonne et dpendent de plus en plus definancements privs et dimpratifs de rentabilit immdiate.Lattribution des crdits rcurrents de ltat est toujours aussiparcimonieuse et opaque. Et les Responsabilits etComptences largies imposes aux universits ne contri-buent en rien leur autonomie puisque ltat leur dlgue denouvelles charges financires sans les compenser.

    Alors que le gouvernement affiche lEnseignementcomme secteur prioritaire, aucun poste denseignant na tcr dans le suprieur depuis 2008. Le budget des universi-ts, hors inflation, est en baisse denviron 1 %. La liste desuniversits en dficit structurel ne cesse de sallonger, impo-sant ltat une mise sous tutelle contraire lautonomiequil prtend donner. Partout le dveloppement des emploisprcaires sert de variable dajustement des budgets trscontraints.

    Lindpendance scientifique et les liberts acad-miques des universits, des enseignants-chercheurs et deschercheurs ne sont plus respectes.Vous avez dit excellence ?

    Le culte de lexcellence mot magique jamais dfini ne peut faire oublier comment la recherche est malmenedans notre pays : diminution des financements rcurrentsdes universits et des organismes de recherche (jusqu 90 % dans certains laboratoires), suppression de 10 % desemplois administratifs du CNRS, sans lesquels les chercheursne peuvent travailler.

    Lapplication de la Rvision Gnrale des PolitiquesPubliques (RGPP) ravale des tablissements de recherchecomme le CNRS ou lINSERM, que le monde entier nousenvie, au rang de simples agences de moyens .

    Pour faire remonter les universits dans des classe-ments internationaux aux critres trs discutables, le gou-vernement a pouss aux regroupements en tous genres.Cette course au gigantisme a fait natre un systme plu-sieurs vitesses. Les disparits entre universits se creusentet menacent les quilibres inter et intra-rgionaux, obligeantles tudiants une mobilit qui pnalise les moins favoriss.

    Une concurrence gnralise sest instaure, entre-tenue par deux agences de pilotage et dvaluation trs co-teuses, au fonctionnement opaque : lAgence Nationale de laRecherche (ANR) et lAgence dvaluation de la Recherche etde lEnseignement Suprieur (AERES). Les universitaires etles chercheurs gaspillent dsormais une part considrable deleur temps rdiger rapports dactivit, dossiers dedemande de financement et appels projets, au dtrimentde leurs missions fondamentales de recherche et denseigne-ment.Vous avez dit une meilleure formation des ensei-gnants ?

    Des rapports de lAssemble nationale et de la Courdes comptes lont dsormais tabli : la rforme de la forma-tion des enseignants des premier et second degrs est unchec flagrant.

    Elle aura finalement provoqu la chute du nombrede candidats aux concours, le dmantlement ou laffaiblis-sement des IUFM et la dsorganisation des UFR, laugmen-tation du nombre denseignants prcaires, et conduit dejeunes professeurs exercer temps plein sans formationprofessionnelle suffisante.

    Nos concitoyens doivent savoir que le monde delEnseignement suprieur et de la Recherche est au bord delasphyxie.

    Cest pourquoi nous, enseignants-chercheurs,enseignants et chercheurs, bibliothcaires, ingnieurs, admi-nistratifs, techniciens, personnels sociaux et de sant, tu-diants, lanons un appel solennel pour que soit mis un terme toutes ces rformes, dont les effets sont dvastateurs.[...]

    Appel de lEnseignement Suprieur et de laRecherche aux candidats llection prsidentielle et

    aux citoyens, 23 fvrier 2012Texte intgral sur appel-enseignement-sup-et-

    recherche.fr

    En cette priode d'lectionsprsidentielles et lgislatives, on noussubmerge de tous cts interviews,dbats politiques Mais de quoi lescandidats nous parlent-t-il, nous,tudiants ? Que proposent-ils pourlenseignement suprieur ? Car, nousavons pu le constater, la succession derformes de l'Universit, entraine parla loi LRU de 2007 (Libert et laResponsabilit des Universits), leCDU (Contrat Doctoral Unique, cfSorbonnard Dchan n30) et laMasterisation, na eu de cesse de nousplacer face des questions financires.Et les RCE (Responsabilits etComptences largies), imposant auxuniversits la tche de grer leurs bud-gets et la recherche de nouveauxfonds, nous a dirig vers de profondesmodifications, entranant la commu-naut universitaire toute entire dansun continuel questionnement sur lim-pact des Partenariats Public-Priv(PPP : mode de financement imposde la rnovation de Clignancourt), surnos conditions de vie tudiante -bourses, logement, frais dinscription -ou encore sur limportance notrereprsentativit tudiante Il fautrajouter cela lobsdante volont deprofessionnalisation des cursus, dansle cadre dune politique douverture la comptitivit nationale et internatio-nale - daprs les critres dvaluationde classements internationaux (dontcelui de Shanghai) bass sur le rende-ment scientifique - et qui elle-mmeprend tout son sens dans le contextedun rapprochement troit avec lesobjectifs des entreprises partenairesdes universits.FINANCEMENT DES UNIVERSITS

    C'est l'aune de tous ces pro-blmes que la question des finance-ments de lEnseignement persiste, aucur des proccupations des candi-dats llection prsidentielle... et quede profondes divergences apparais-sent.

    Dans la continuit de sesrformes, Nicolas Sarkozy (UMP) sou-haite poursuivre la modernisation delenseignement suprieur, en particu-lier en accroissant le Crdit ImptRecherche, le dveloppement desPRES (Ples de Recherche etd'Enseignement Suprieur) et l'auto-rit de lANR (Agence Nationale de laRecherche), moyens de financementdes quipes de recherche publique etprive. Tout comme le FN, il se posi-tionne en faveur de la slection len-tre de luniversit, parfois encourageds le secondaire selon les rsultatsdes jeunes. De mme, il soutient lessystmes de filires dexcellence fon-des sur les plans LABEX (LaboratoiredExcellence) et IDEX (InitiativedExcellence). Et si sur cette dernirequestion, EELV nuance ses propos,comme le fait galement FranoisBayrou dans l'introduction de son livretat durgence, il reste quen terme deRecherche, les financements man-quent. Et chacun, de son bord poli-tique, y va des ses propositions !

    Nathalie Arthaud (LO),Philippe Poutou (NPA) ou encore Jean-

    Luc Mlenchon (Front de Gauche) pr-nent une augmentation des budgetsallous par ltat lEnseignementsuprieur. Le Front de Gauche, commebeaucoup d'autres partis, proposenotamment laugmentation des postesdes enseignants, mais aussi une reva-lorisation des travaux de recherche,comme lvaluation des chercheurssur la base de leur travail derecherche et non sur des publicationsdarticles dans des revues prslec-tionnes ; point sur lequel le PS,comme le MODEM ou le FN, dplore lasituation et propose une simplifica-tion de lorganisation dupaysage de l'ensei-gnement suprieur etde la recherche, etnotamment de sesmoyens de finance-ment. EELV sou-haite de son ct latitularisation de 5000postes par an dechercheurs, ing-nieurs et techniciensafin de soutenir larecherche. Enfin, demanire gnrale, latendance des partisde gauche et de EELVreste en faveur dunretour sur lensembledes rformes prisesdepuis la Loi LRU.CONDITIONSSOCIALES

    Sur les conditions sociales deltudiant, les volonts d'amliorationse multiplient, avec notamment, pourplusieurs partis de gauche, l'intgra-tion de l'ide dune allocation dauto-nomie. Pour le NPA, elle devrait sesituer au niveau du SMIC, et serait dis-tribue aux tudiants partir de 16ans, et ce, jusqu leur premier emploi,pour un cot annuel de 150 milliardsdeuros. Le Front de Gauche demandelaugmentation immdiate desbourses dtudes et llargissementdes droits sociaux aux jeunesmajeurs, pour, moyen terme, crerun systme dallocations finances,pour les jeunes en formation, par lasolidarit nationale, et pour ceux enrecherche dun premier emploi, par laScurit sociale professionnelle.

    Pour le PS, il sagit duneremise plat propose galement laremise plat des aides existantes quiconduira une allocation d'tudessuprieures et de formation. Le FN,comme le MODEM, expose vaguementune augmentation du nombre et dumontant des bourses dans la mesuredu possible (sous-entendu des co-nomies raliser). Enfin, il sembleraitqu' lUMP cette question ait toublieLOGEMENT TUDIANT

    Sur le problme du logementtudiant, si l'ensemble des partisregrettent le manque de logementssociaux, moins prsentent des propo-sitions concrtes. Le NPA souhaite lacration dun service public du loge-ment et la revalorisation des alloca-

    tions logement afin que le loyer nedpasse pas 20% des revenus. LeFront de Gauche propose 200 000logements publics sociaux par an pen-dant 5 ans comprenant un volet spci-fique de logements tudiants et pourles jeunes. EELV est pour 500 000logements dont 50 000 nouveauxlogements tudiants co-conus, lePS, plus modeste, table sur 40 000logements tudiants et l'amliorationde la caution solidaire. Enfin, leMODEM propose aussi la cration denouveaux logements sociaux et tu-diants favorisant la colocation et la

    mixit sociale, mais sans nombrepr-tabli.

    Ainsi, les projets des candi-dats la prsidence nous offrentencore un panel de choix difficileslorsque, noye au milieu de centainesde pages de programmes, chaquesolution propose ne nous semble pasabsolue et que, de nos convictions per-sonnelles, nous aimerions pouvoir treidalement reprsents par un seulparti.

    Pour de plus grandes prci-sions, retrouvez le dossier des prisesde position des candidats sur la ques-tion de lenseignement dans la cam-pagne prsidentielle de 2012 sur notresite (www.ageps.org).

    Typhaine BOUCARDThomas TACQUET-FABRE

    Candidats et partis, selon lordre tirpar le Conseil Constitutionnel : vaJoly (EELV : Europe cologie LesVerts), Marine Le Pen (FN : FrontNational), Nicolas Sarkozy (UMP :Union pour un Mouvement Populaire),Jean-Luc Mlenchon (Front deGauche), Philippe Poutou (NPA :Nouveau Parti Anticapitaliste), NathalieArthaud (LO : Lutte Ouvrire), JacquesCheminade (Solidarit et Progrs),Franois Bayrou (MODEM :Mouvement Dmocrate), NicolasDupont-Aignan (Debout laRpublique), Franois Hollande (PS :Parti Socialiste).

    T R I B U N EPRESIDENTIELLES :

    lAPPEL DU 23 FEVRIER

    POUR ALLER PLUS LOIN - de luniversite a la campagne presidentielle

    education et recherche en eaux troubles

    Le strip - Marvin & Loomis - Cafards (ir)radieux

    VIVE LE VENT DE PRINTEMPS !

  • Agenda

    culturelDIONYSIES 2012

    Comme chaque anne, venez assister des reprsentations de thtre,

    de lectures de textes, de musique...le tout antique, bien sr ! lhonneur

    cette anne, lOrestie dEscyle(Agamemnon, Les Chophores,

    Les Eumnides)Du vendredi 23 mars au dimanche

    1er avril au rfectoire desCordeliers.

    CONCOURS DART ORATOIREFleurs dloquence vise donner lartoratoire une place de choix au sein de la

    Sorbonne. Sur des sujets imposs lavance, les candidats sont invits

    dvelopper leur thse en faisant appel une argumentation construite, prcise

    et lgante.Formation : lundi 2 avril, jeudis 5 et

    12 avril, 18h30-21hConcours : 1er tour samedi 5 mai,

    2nd tour jeudi 10 maiELEGIO

    Lecture de pomes grecs modernes en traduction, repris ensuite au

    chant par Photis Ionatos.Lundi 2 avril, 18h,

    amphi 111 (Malesherbes)LES CURS FOUGUEUX

    Spectacle-lecture musical daprs lesuvres dIvan Bounin et dAndre Bilyet les pomes de Vladimir Maakovskki,dAlexandre Blok, dAnna Akhamatova

    et de Marina Tsvetaeva.Mercredi 4 et jeudi 5 avril, 12h,

    amphi TocquevilleLACLOS & LONDON

    Les tudiants de latelier de lecture haute voix Sorbonne sonore, animpar Les Livreurs, prsentent un travail

    autour de Choderlos de Lacloset de Jack London.

    Jeudi 12 avril, 20h, Centre de laVoix

    1 euro pour les tudiantsLA MUSIQUE DANS LES PUYSCe concert recre une soire qui

    pourrait avoir lieu dans un puy du XIIsicle du Nord de la France, en propo-

    sant des musiques et des pomes.Par lensemble de musique mdivale,

    en collaboration avec le CNSMDP.Vendredi 13 avril, 18h, grandamphithtre de Malesherbes

    MUSIQUE ANGLAISEDe la musique baroque (Purcell,

    Haendel) la comdie musicale (LeFantme de lopra, My fair lady)

    en passant par la musique post-romantique (Vaughan Williams,

    Britten).Samedi 14 avril, 20h,

    amphi de gestion (Sorbonne)Retrouvez lensemble de la programma-tion culturelle de Paris-Sorbonne sur le

    site du Service Culturel,www.culture.paris-sorbonne.fr

    STREET ARTLe 20 arrondissement encourage le

    street art en mettant disposition deslieux comme le mur du Square Henri-Karcher, derrire le cimetire du Pre

    Lachaise, rue des Pyrnes. Les uvresrestent visibles environ un mois et demi

    avant de laisser la place une autrecration. Nhsitez pas y faire un tour!

    PARIS EN CHANSONSDepuis le XVI sicle, des milliers de

    chansons ont t composes sur Paris.Cette exposition vous invite les retrouver et vous clairer sur les

    images de Paris quelles nous renvoient.Galerie des bibliothques, 22 rueMalher, Paris 4, mtro Saint-PaulDu mardi au dimanche, 13h-19h

    Demi-tarif : 3 euros

    Runions de prparation des programmespour les Conseils dUFR (lections le 15mai) :Clignancourt :- jeudi 22 mars 17h, salle 213- lundi 2 avril- jeudi 3 maiMalesherbes :- mardi 27 mars 17h30, salle 301- jeudi 5 avril 17h30, salle 211- mercredi 2 mai 17h, salle 211Michelet :- mercredi 28 mars

    Sorbonne : mardi 27 mars 17h30Institut de Gographie / Institut dtudesHispaniques : jeudi 29 mars (IG/IEH)Confrences-dbat : la question delUniversit dans la campagne prsiden-tielle et lgislative :Parce que nous sommes en pleines lections etque ces sujets nous intressent particulirement,lAGEPS organise deux confrences-dbat, oseront prsents des intervenants extrieurs.La premire aura lieu mi-avril Clignancourt, laseconde mi-mai Malesherbes.Retrouvez toutes les infos pratiques sur notresite, www.ageps.org !

    Syndicat indpendant de Paris-Sorbonne, lAGEPS dispose de nom-breux lus dans les diffrents conseilsdUFR et de 8 lus dans les conseilscentraux de Paris-Sorbonne. tu-diants, nous travaillons chaque jour ce que notre voix tous soit prise encompte. Rejoignez-nous ! Nos locaux: SORBONNE: salle F646 galerie ClaudeBernard, esc. P 2 tage.MALESHERBES: salle 113, 1er tage CLIGNANCOURT: salle 540, 5 tageLe Sorbonnard Dchan : Directeur de publication : Marie-Marine AKERMANN, Rdactrices enchef : Typhaine BOUCARD, AliceBENSO, Comit de rdaction de cenumro : M-M AKERMANN, ClmentBNECH, Alice BENSO, Ariane BUIS-SON, Camille BONNET, ClmentineBONY-DEVAUX, Typhaine BOUCARD,Lawrence COSSON, Juliette HALL,Salom PAUL, Aurlie RIVIRE,Thomas TACQUET-FABRE, MarineVITTOZ. Dessins : Julien AUVERT,Clment BNECH, Julien FOUQUET,Maquette : Xavier HENRYAvec la participation du FSDIE deParis-Sorbonne

    Aimer son stylo plume est le moindredfaut de lcrivain. On raconte que par ailleursil se montre gocentrique, arrogant, obsquieuxet mme de gauche. Mais ce pch vniel a ledon dnerver lorsquil est mont au carr etque lauteur se met en tte den faire un livre.Ny a-t-il pas autour de lui, se dit-on, suffisam-ment daction pour quil ne lui prenne lenvie deraconter comment il raconte ? Le culte de sonempreinte digitale et de son mot biff nest-ilpas pouss assez loin par luniversit, pour quilvienne ajouter encore la lgende des informa-tions de son cru ? En allant plus loin, on pour-rait mme dire quil gne. En venant marchersur les plates-bandes du gnticien littraire(celui qui assimile aux torsades du bureau delcrivain les bouclettes rousses de son hrone),il lui mche le meilleur du travail. Champollionet-il apprci quon lui fournt un abcdairepour dchiffrer les hiroglyphes ?

    Jean-PhilippeToussaint tombepresque danslcueil. Il nest pas

    Philippe Sollers, heureusement. Et ne pas trePhilippe Sollers se rvle tre un atout bien pra-tique pour crire de bons livres, ne pas trePhilippe Sollers devrait dailleurs constituer lapierre angulaire de toute ducation littraire. Lo ce dernier tomberait dans labme cumantdu Stromboli avec ses gros sabots, ce trappeurde Toussaint gambade comme un cabri entre lesanfractuosits. Il vient de sortir un nouveaulivre : LUrgence et la patience. Premier tonne-ment devant ce titre lamricaine, venant duchantre du roman infinitsimal qui nous avaitplutt accoutums la dlicatesse et la tnuit.Cest que ce petit opuscule dune centaine depages nest pas proprement parler un livre deJean-Philippe Toussaint : il y manque le Japon,le tennis et Marie. Ce recueil de textes divers estpourtant comme une soire sosies dans laquelleon a bon espoir que ce simili-Coluche ait le

    mme humour que Coluche. Toussaint est un des derniers aptres

    du plaisir de narrer, cette raret. Et quand il sepeint en auteur, juch sur un contrefort en bran-dissant sa plume, ce nest pas sans un soupondautodrision salutaire : lorsque jcris unlivre, je voudrais tre arien, lesprit au vent etla main dsinvolte. Mon cul. Dans Mesbureaux , il grne les lieux o il a crit sesromans, avec son humour et son -propos quiviennent faire oublier le ct laborieux de len-treprise. Puis il avoue ses penchants pourProust, Beckett et Dostoevski ; or puisque latenture est entrouverte, Toussaint arrache com-pltement le voile en dcrivant sa manire dedonner corps aux choses quil dcrit. Et quidcrit prescrit : LUrgence et la patience estpresque un manifeste dcriture, et il y a l dela modestie donner ainsi ses gimmicks de bri-coleur en laissant entendre que lalchimie oprequel que soit le pkin qui saisit sa plume pourtenter de les mettre en pratique.

    Clment BENECH

    Amour, me, muse... vous avez peut-tre lu ces mots dans les couloirs du mtro. Ilscomposent en effet la campagne publicitaire dunouveau muse de l'Institut du Monde Arabe.Ce muse a ouvert ses portes le 21 fvrier2012, lors de son 25 anniversaire. LIMA, des-sin par Jean Nouvel, avait t inaugur en1987. Il avait t conu, aprs le choc ptrolierde 1973, d'aprs une ide de Valrie Giscardd'Estaing, qui s'inquitait de la dtrioration del'image des pays arabes.

    Un nouveau muse pour une nouvelleperception du monde arabe. Comme nous le ditLouda Ben Salah dans Libration Si les objetsprsents ne changent pas, ni les tages o onse trouve, la scnographie a t esthtiquementrajeunie par Roberto Ostinelli. Ce dernier n'estcertes pas un dbutant en ce qui concerne l'artde la mise en scne musographique. Il avaitdj ralis la scnographie de l'exposition

    Les Trsors du Topkapi pour lIMA.Le muse se concentre prsent sur

    l'aire gographique des 22 pays arabes cofonda-teurs de l'IMA. Il dsire donner une vision claireet globale du monde arabe, sans en rduirepour autant les diversits, qu'elles soient poli-tiques, sociales ou culturelles. La visite n'estdonc plus -ou presque- chronologique, maisthmatique. Elle se dploie sur 4 niveaux. Nousdbutons au 7 tage, par Les Arabies, ber-ceau d'un patrimoine commun. Puis nouspoursuivons au 6 avec Sacr et figures dudivin. Ainsi de suite jusqu'au 4 tage qui pr-sente trois thmatiques: les villes, l'expres-sion de la beaut et un temps de vivre.

    Cette nouvelle scnographie ne rejettenullement les prjugs des visiteurs. Elle lescoute mme, pour mieux les djouer. C'est unvritable message de tolrance, comme le dit sijustement Louda Ben Salah.

    Ce nouveau muse est une boue desauvetage pour l'IMA. Annick Colonna-Csaridans l'Express, nous rappelle trs justement

    que l'Institut a men une existence plutt chao-tique jusque l. Elle oscillait entre succs etcrises financires. Il faut dire que son statutd'instrument diplomatique et son financementpar les vingt-deux pays cofondateurs, quijouaient parfois les mauvais payeurs, n'ont pasfait de son existence un long fleuve tranquille.La situation semble s'tre amliore. Mais Badr-Eddine Arodaky, le directeur gnral adjoint,souligne cependant que deux pays n'ont tou-jours pas vers leurs arrirs de contributions.

    Le rle de l'Institut du Monde Arabe estpourtant essentiel aux vues des vnementsactuels. D'ailleurs, une exposition se tientjusqu'au 1er avril 2012, intituleDgagements... la Tunisie un an aprs. Elleest l'occasion de fter l'anniversaire de laRvolution dite du Jasmin et de faire le point. Enrsum, je ne peux que vous encourager allervoir cette exposition qui, outre son intrt pro-pre, montre notre solidarit avec le peuple tuni-sien dans sa qute de la dmocratie.

    Clmentine BONY-DEVAUX

    un pour tous, tous toussaint

    REVOLUTION A LIMA

    Zone dinfoUFR, prsidentielles :

    investissez-vous !f

    tre tudiant Paris-Sorbonne, ce nest pas seulement ysuivre des cours, cest galementfaire vivre luniversit en prenantpart la vie tudiante, associativeet/ou syndicale. Aprs les lectionsdes Conseils Centraux, les 14 et 15fvrier, arrivera le 15 mai le renou-vellement des lus dans les UFR.

    Et oui, encore un conseildans ce mille-feuilles administratif !Aprs le Conseil dAdministration(CA), le Conseil des Etudes et de laVie Universitaire (CEVU) et leConseil Scientifique (CS), voici lesConseils dUFR. Il sagit pourchaque filire dun moyen de dialo-guer et de se retrouver, entre lespersonnels administratifs, les pro-fesseurs, les matres de conf-rences et les tudiants. On yaborde de nombreux points,comme les questions pdago-giques, on y vote les maquettesdenseignements qui rythment

    notre cursusuniversitaire,ou encore lacration et las auvega rde

    denseignements. Quand larichesse doffres de formations estremise en cause, lAGEPS monte aucrneau pour la dfendre. Maisnous sommes galement vigilantssur les questions budgtaires pourque les moyens allous aux tu-diants ne soient pas rduits au pro-fit de dpenses superflues. Cestaussi loccasion de rgler des pro-blmes dordre plus usuel, commela surcharge de certains TD ou lesaccs souvent trop restreints auxbibliothques dUFR. LAGEPS,forte de sa prsence dans dj 11conseils, sengage poursuivre sonaction dans la dfense des droitstudiants. Mais pour cela, il fautque des tudiants comme vous, quilisez notre journal et qui connaissezlAGEPS et ses positions, simpli-quent nos cts et nous rejoi-gnent ! tre prsent sur les listesIndpendants & AGEPS soutenuspar le Sorbonnard Dchan, cest

    participer dans un esprit convivial une dmarche productive et glo-bale. En effet, notre rle est gale-ment dharmoniser les diffrentesfilires de luniversit en travaillantavec nos lus de centraux.

    LAGEPS, ainsi que les lusde nos listes, ont dores et dj agidans ce sens lors de la ractualisa-tion des statuts dUFR. Ce travail delongue haleine, sur lequel nousavons t trs vigilants, fut parfoisentrepris en commissions dans les-quelles lAGEPS tait prsente.Notre attention sest porte engrande partie sur la reprsentationdes tudiants dans ces conseils etla part prenante, parfois tropgrande, de personnalits ext-rieures.

    tre lu sur nos listes,cest galement siger durant deuxans, car vous lirez des reprsen-tants tudiants qui, nous lavonsprouv ces dernires annes, nedsertons pas une fois les lectionspasses. De plus, le SorbonnardDchan est pour nous le moyenprincipal de vous informer tout aulong de lanne sur ce qui se passe

    dans nos murs.Pour prparer les lections

    dUFR, lAGEPS lance un appel tous les tudiants lors des runionsqui schelonneront entre le jeudi22 mars et le mercredi 5 avril dansles diffrents centres. Parce quuneuniversit et des conseils sans tu-diants ne sont pas concevables nos yeux, un programme fait sanslaide et le point de vu dun cerclede personnes plus grand que celuidun seul syndicat ne lest pas nonplus.

    Si vous souhaitez rejoin-dre nos listes en tantquIndpendant ou rejoindrelAGEPS, nhsitez pas nouscontacter : [email protected] et rejoindre nos Facebook & Twitter.Et noubliez pas : AGEPS needs youfor Paris-Sorbonne !

    Lawrence COSSON

    La voix des Elus

    01 40 46 32 27www.ageps.org

    [email protected]