4
Presses Universitaires du Mirail Chamans et prêtres au Guatemala dans la région du lac Atitlán, Scandales dans la maison des oiseaux. (coll. Recherches Amériqueslatines) by Nathaniel TARN Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 89, Le sport en Amérique latine (décembre 2007), pp. 309-311 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40854387 . Accessed: 15/06/2014 14:42 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 185.2.32.90 on Sun, 15 Jun 2014 14:42:55 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Le sport en Amérique latine || Chamans et prêtres au Guatemala dans la région du lac Atitlán, Scandales dans la maison des oiseaux. (coll. Recherches Amériqueslatines)by Nathaniel

Embed Size (px)

Citation preview

Presses Universitaires du Mirail

Chamans et prêtres au Guatemala dans la région du lac Atitlán, Scandales dans la maison desoiseaux. (coll. Recherches Amériqueslatines) by Nathaniel TARNReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 89, Le sport en Amérique latine (décembre 2007), pp. 309-311Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40854387 .

Accessed: 15/06/2014 14:42

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access toCaravelle (1988-).

http://www.jstor.org

This content downloaded from 185.2.32.90 on Sun, 15 Jun 2014 14:42:55 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Comptes rendus 309

contradictions internes - tant géographiques, sociales, ethniques qu'économiques -, bien mises en évidence par l'auteur, que se trouvent les principales racines de la profonde crise que connaît la Bolivie en cette aube de XXIe siècle. De ce point de vue, l'étude de Jean-Claude Roux contribue utilement à une meilleure compréhension des situations qui ont mené aux résultats de l'élection présidentielle de décembre 2005.

Michel BERTRAND Université de Toulouse-Yje Mirai!

Nathaniel TARN.- Chamam et prêtres au Guatemala dans la région du lac A.titlán, Scandales dans la maison des oiseaux.- Traduit de l'anglais (américain) par Auxeméry.- Paris, L'Harmattan, 2006.- 362 p. (coll. Recherches Amériques latines)

Voilà à n'en pas douter un livre inhabituel parmi ceux dont ont l'habitude de rendre compte les revues scientifiques. Inhabituel, gênant même parfois, mais loin d'être inintéressant pour autant et loin surtout de laisser le lecteur indifférent. L'ouvrage traite en effet d'un sujet particulièrement dense et sensible, à savoir la réalité politique, sociale, ethnique et culturelle complexe du Guatemala et son évolution depuis un demi-siècle en s'attachant à une région du pays, le lac Atitlán ou « maison des oiseaux » en langue maya tzutujil. L'originalité réside indubitablement dans la manière d'aborder la question, l'auteur choisissant de mêler diverses approches qui se croisent tout au long du récit. Ce parti pris narratif ne facilite pas toujours l'accès au lecteur non averti des subtilités dont traite l'auteur. Nathaniel Tarn choisit en effet d'entremêler observations ethnographiques, analyses ethnologiques, contextualisation historique et politique, commentaires strictement personnels et récit plus purement littéraire... C'est dire si la démarche a de quoi surprendre, tant elle contribue à mélanger les genres et à désorienter le lecteur le plus attentif et le mieux disposé.

Le prétexte de cette reconstruction se situe dans un conflit qui affecta la communauté de Santiago Atitlán, au début des années 50, avec les desservants catholiques de la paroisse du village. A Santiago, comme dans de nombreux autres villages guatémaltèques de cette époque, la « romanisation » des pratiques religieuses vint heurter de front les coutumes syncrétiques ou costumbre que, en raison de l'abandon plus que séculaire dont elles avaient fait l'objet de la part de l'institution, ces communautés avaient progressivement élaborées. A Santiago, l'affrontement se cristallisa autour du culte rendu à une idole connue sous le nom de Maximón ou Mam. Retrouvant le zèle extirpateur des premiers siècles coloniaux, et avec la complicité probable de catéchistes de la communauté, les desservants s'emparèrent du masque de l'idole afin de le détruire et de contribuer ainsi à la disparition du culte. Echappant de peu à la destruction, le masque se retrouva finalement déposé dans un musée privé appartenant à un Etasunien à Guatemala Ciudad, au nom de sa valeur ethnologique. Près de trente ans plus tard, son responsable accéda à le restituer à la confrérie qui en avait toujours eu la garde dans la communauté de Santiago. Qui avait servi d'intermédiaire dans cette restitution ? L'auteur lui-même et un de ses amis proches, Martin Prechtel, personnage haut en couleur et particulièrement

This content downloaded from 185.2.32.90 on Sun, 15 Jun 2014 14:42:55 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

310 CM.H.L.B. Caravelle

controversé, notamment dans le milieu des anthropologues ou « assimilés » qui, à compter des années 50-60, transformèrent la « maison des oiseaux » en leur nid de prédilection.

On comprend donc que Fauteur offre ici d'abord son témoignage, son regard et son interprétation sur cette affaire et ses prolongements conflictuels au sein de la communauté tzutujil, n'hésitant pas à s'engager dans un plaidoyer face aux agissements de ceux qu'il présente comme les ennemis déclarés de son ami, et accessoirement les siens. On comprendra sans doute que cette première dimension de l'ouvrage, souvent anecdotique, n'est pas la plus intéressante. D'autant que l'auteur n'hésite pas, tout au long du livre, à se faire l'écho de ragots colportés, et parfois relayés par une presse peu regardante, par ou contre les divers acteurs de cette sombre affaire et dont le chapitre 21 offre un condensé qui frise parfois l'indigestion. On aurait préféré que ces anecdotes, qui pour certaines renvoient à des modes de représentation chargés probablement de sens, fassent systématiquement l'objet d'analyse, ce qui est loin d'être le cas.

A notre sens, l'intérêt de l'ouvrage est ailleurs, et plus particulièrement dans trois aspects essentiels. Le conflit entre une confrérie indigène, ici celle de Santa Cruz, et les prêtres de paroisse qui s'efforçaient de reprendre le contrôle de leurs ouailles abandonnées sous l'impact des politiques libérales du siècle précédent, est loin d'être secondaire. Il est représentatif d'une époque où l'Eglise retrouvait une vocation missionnaire sans avoir encore rompu avec l'idée d'un moule unificateur des pratiques. La narration des conditions de la disparition de l'idole, de l'arrogante violence et de l'incompréhension dont font preuve les desservants successifs, parmi lesquels l'auteur précise qu'il y a un prêtre salvadorien et un Lazariste français de Clermont-Ferrand, à l'égard de leurs fidèles est particulièrement révélatrice du climat régnant dans l'institution ecclésiastique. A l'inverse, et en négligeant la dimension « diplomatique » du retour du masque, le rôle joué par les nouveaux desservants - des Mariknolls venus de la mission catholique de l'Oklahoma - de la fin des années 70 montre le chemin parcouru. Pour avoir été moi-même témoin, avec d'autres membres de la mission française du CNRS au Guatemala placée sous la direction d'A. Ichon, de leur méthode d'évangélisation, je peux confirmer la proximité existante entre ces pères, probablement influencés par la théologie de la libération alors à son apogée au sein de l'Eglise latino-américaine, et les diverses confréries locales porteuses de la toujours vivace costumbre. A ce premier titre, le récit de Nathaniel Tarn relève de la précieuse documentation historique qui témoigne, au niveau local, de la profonde transformation de l'Eglise latino-américaine en une génération.

Le second réel intérêt de cet ouvrage se trouve dans la publication des notes de terrains de l'anthropologue prises lors de son premier séjour dans la région, dans les années 1950. C'est un matériau brut révélateur des démarches de l'anthropologie de cette époque utile à l'epistemologie de cette science sociale. A ce propos, la confrontation de ces notes avec les commentaires du même anthropologue, trente ans plus tard, au moment de la restitution du masque, est aussi particulièrement riche, notamment pour ce qui est des réflexions développées dans le chapitre 19. Certes, l'historien reste parfois perplexe et dubitatif sur certains raccourcis osés qui laissent entendre une continuité entre l'univers religieux du Popol Vuh et celui du culte à Maximón mais ce sont des aspects que l'auteur se propose de développer dans un ouvrage ultérieur.

This content downloaded from 185.2.32.90 on Sun, 15 Jun 2014 14:42:55 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Comptes rendus 3 1 1

Un dernier aspect de ce texte fourmillant a retenu notre attention, et c'est probablement le plus riche à nos yeux. Il concerne la reconstitution des conflits internes à la communauté indigène suscités le plus souvent ici à partir des confréries et de la volonté d'en exercer le contrôle. Ce que restitue Nathaniel Tarn, c'est une véritable auscultation de la vie politique et sociale locale en étroite relation avec la vie politique nationale, illustrant ainsi la pertinence du fameux « jeu d'échelle » théorisé par B. Lepetit. L'intérêt de cette reconstitution ici proposée dans la durée, c'est qu'elle suit les recompositions successives de ces conflits au gré de l'évolution profonde de la société guatémaltèque au cours de la seconde moitié du XXe siècle. C'est ainsi que le conflit majeur et traditionnel opposant les adeptes de la costumbre aux catéchistes porteurs de la modernité religieuse se trouve régulièrement re formulé en fonction des nouveaux acteurs qui pénètrent et interfèrent dans le jeu politique local : protestants puis pentecôtistes, partisans de la politique réformiste de J. Arbenz éliminés par les forces répressives postérieurement au coup d'Etat de 1954, guérilleros et enfin bien sûr les « étrangers » présents sur le terrain, religieux, anthropologues ou prétendus tels, disposant tous de leurs réseaux respectifs au sein de la communauté... A ce titre, le chapitre 21 offre une remarquable synthèse de ces reconfigurations régulières tout au long du dernier demi-siècle.

Malgré parfois une écriture relâchée, notamment lorsque l'auteur quitte le registre de l'analyse scientifique pour celui, plus discutable, du « mémoire » à finalité justificative ou du plaidoyer, le texte de Nathaniel Tarn offre une remarquable vision des profondes transformations subies par la société guatémaltèque en un demi-siècle. A ce titre, le dernier vrai chapitre du livre, le 22, les suivants relevant plutôt du statut d'annexés, vient utilement rappeler que l'on ne saurait oublier que, pour nombre de communautés indiennes des Hautes Terres, telle celle de Santiago Atitlán, ces transformations ont d'abord été synonymes de génocide, celui perpétré par les forces de répression durant une trentaine d'années et responsable de 200 à 300 000 victimes à l'échelle d'un petit pays qui comptait alors 4 à 5 millions d'habitants. C'est un arrière-plan particulièrement douloureux que l'on se doit de prendre en compte pour qui veut s'essayer à saisir les réalités complexes et souvent contradictoires du Guatemala de ce début de XXIe siècle.

Michel BERTRAND Université de Toulouse-Le Mirai/

Odile HOFFMANN.- Communautés noires dans le Pacifique colombien. Innovations et dynamiques ethniques.- Paris, IRD-Karthala, 2004.- 259 p.

Etrange Colombie, où tout semble possible, où tout semble coexister, une des pires situations sociales et politiques que l'on puisse rencontrer sur la planète, avec l'assassinat porté au niveau de la gestion « normale » des conflits, mais également des innovations sociales parmi les plus remarquables que l'on puisse connaître. L'ouvrage d'Odile Hoffmann ne fait évidement pas l'impasse sur cette violence structurelle et sur ses conséquences, surtout dans les derniers chapitres, mais l'auteur s'intéresse d'abord à l'application des mesures constitutionnelles visant à promouvoir « des organisations ethnico- territoriales » dans un milieu spécifique, à savoir la Côte pacifique colombienne,

This content downloaded from 185.2.32.90 on Sun, 15 Jun 2014 14:42:55 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions