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LE THÉATRE DE BACCHUS A ATHÈNES Author(s): François Lenormant Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 9 (Janvier à Juin 1864), pp. 434-436 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41734407 . Accessed: 22/05/2014 16:53 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.109.34 on Thu, 22 May 2014 16:53:16 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

LE THÉATRE DE BACCHUS A ATHÈNES

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LE THÉATRE DE BACCHUS A ATHÈNESAuthor(s): François LenormantSource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 9 (Janvier à Juin 1864), pp. 434-436Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41734407 .

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LE

THÉÂTRE DE BACCHUS

A ATHÈNES

La Revue archéologique a déjà plusieurs fois entretenu ses lecteurs des fouilles si importantes du Théâtre de Bacchus, commencées en 1862 par le savant architecte prussien, M. Strack, et continuées Tannée dernière par la Société archéologique d'Athènes. Les princi- paux résultats de ces fouilles y ont été soigneusement enregistrés à mesure qu'ils se produisaient. Aussi, en publiant aujourd'hui le plan des découvertes et une vue photographique de l'intérieur du théâ- tre (i) (1), me bornerai-je à une simple et brève notice explicative.

Les portions du monument actuellement déblayées comprennent la scène, l'orchestre et les gradins inférieurs.

Les fondations de la scène offrent au premier coup d'œil une com- plication de murailles où l'on a peine à se reconnaître; mais une étude plus attentive faite sur le terrain permet bientôt de com- prendre les causes de cette complication. Dans les fondations aujour- d'hui visibles, il faut, de toute nécessité, distinguer les restes de trois époques différentes :

Io La scène hellénique (marquée sur le plan par la lettre g), qui, d'après l'appareil de ses murailles, doit dater de l'époque où l'orateur

Lycurgue, chargé de l'administration des finances de la république athénienne, fit réparer somptueusement le Théâtre de Bacchus; cette scène était fort reculée et laissait à l'orchestre (e) le grand dévelop- pement qu'il a d'ordinaire dans les théâtres grecs ;

2° Une scène (h) qui, toujours d'après ses maçonneries, semblerait dater de l'époque d'Hadrien, empereur dont les travaux ont laissé leur empreinte dans le théâtre comme dans presque tous les monu- ments d'Athènes; placée en avant de la première, elle réduisait l'or- chestre aux proportions qui lui sont habituelles dans les théâtres romains ;

3° Enfin, une dernière scène (k), rétrécissant encore plus l'orchestre, construite vers le temps de Septime Sévère par un nommé Phaedrus,

(1) Pl. XIII et XIV de ce Numéro,

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LE THEATRE DE BACCHUS A ATHÈNES. 435

fils de Zoïle, archonte éponyme, ainsi que renseigne une inscription dédicatoire en deux vers hexamètres qui a été déjà publiée dans ce recueil. Des figures de satyres agenouillés, d'une grandeur au-dessus de la nature, soutiennent le proscenium de Phsedrus(L)3 et dans l'in- tervalle de ces figures sont placés des bas-reliefs assez mutilés repré- sentant des scènes de la vie de Bacchus; nous avons remarqué, entre autres scènes, le jeune dieu entre les mains des Hyades ses nour- rices, et sa visite à Marathon chez Icarius, lorsqu'il introduisit pour la première fois la culture de la vigne en Attique. Bas-reliefs et sta- tues de satyres sont ďune sculpture, romaine il est vrai, mais encore de très-bonne époque et ďun style puissant; ils proviennent sans doute du proscenium construit sous Hadrien et ont été remis en œuvre avec une incroyable maladresse dans les réparations posté- rieures.

Aux deux côtés de la scène hellénique et en arrière du proscenium romain, on voit les traces de deux petits édicules décorés de colonnes d'ordre dorique (i); ce sont là sans doute les temples que plusieurs auteurs signalent comme existant dans le théâtre de Bacchus.

Les gradins étaient divisés en 13 caveœ , juste le nombre des tri- bus sous Hadrien, ce qui semble indiquer qu'ils avaient été refaits au temps de cet empereur. Le rang inférieur est occupé par les fameux sièges de marbre portant les noms des hauts personnages sacerdotaux et politiques d'Athènes que leurs fonctions investissaient du droit de proêdrie (b). Ces fauteuils sont d'une forme simple et doivent dater d'une époque plus ancienne que les inscriptions de l'âge impérial romain, qui en décorent la face antérieure. Ils sont par groupes de deux ou de trois, taillés dans un même bloc de marbre. Le siège de chacun d'eux est creusé légèrement pour recevoir un coussin que l'on faisait apporter au théâtre par un esclave; un trou diagonal percé en avant servait à passer et à nouer le cordon qui fixait ce coussin. Notre photographie fait voir cette rangée de sièges et les gradins qui s'élèvent derrière. Au centre de l'hémicycle, c'est-à-dire à la gauche de notre planche, on distingue le beau trône du grand prêtre de Bacchus, publié, ici même, par M. Beulé (a). Il est dominé par le pié- destal d'une statue d'Hadrien, portant une précieuse inscription latine que les lecteurs de la Revue connaissent également; autour de ce piédestal se groupent d'autres sièges, pareils à ceux du premier rang. Un peu à droite, se voit la base d'une seconde statue de l'empe- reur qui avait mis son orgueil à se parer du titre d'archonte d'Athènes; on en a trouvé plusieurs autres dans les fouilles, mais en dehors de leur place antique ; il semble que chaque cavea ait eu en

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436 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. tête une statue d'Hadrien, dédiée par la tribu à laquelle était réser- vée cette portion du théâtre.

Les fauteuils de marbre, disposés àu premier rang des places de l'auditoire, ne sont pas au niveau de l'orchestre comme le rang infér rieur des gradins dans tous les théâtres grecs. Ils en sont séparés, comme on peut le voir dans notre photographie, par un podium (c) semblable à celui qui sépare les gradins de l'arène dans les amphithéâ- tres. L'origine de cette disposition insolite, établie au temps des Ro- mains, ne serait-elle pas expliquée par un passage de Philostrate (Vit. Apollon. Tyan., iv, 22), où il est dit que, sous l'empire, la décadence du goût littéraire amena les Athéniens à faire battre des gladiateurs dans le Théâtre de Bacchus ? La scène des théâtres antiques était si peu développée, que, pour faire combattre des gladiateurs dans un théâtre, il fallait forcément les placer dans l'orchestre. A la même circonstance du changement de la nature des plaisirs d'Athènes dé- générée, doit très-probablement se rapporter l'égout (d), destiné à en- traîner le sang des morts bien plutôt que les eaux de pluie, qui fait le tour de l'orchestre, ouvert de distance en distance par des regards, et fuit ensuite sous la scène (n). Pareille disposition est, en effet, en- tièrement insolite dans les théâtres antiques; mais elle se montre constamment dans l'arène des amphithéâtres.

Dans les deux larges couloirs latéraux qui s'ouvrent à droite et à gauche de la scène, on voit encore en place une série de bases (m), veuves de leurs statu es, qui , au mi lieu d 'autres noms tout à fa it obscurs, portent ceux de quelques-uns des poëtes dramatiques les plus célè- bres de la Grèce : Thespis, Eupolis, Timostrate, Ménandre. La base où se lil ce dernier nom est surtout curieuse en ce que les dimensions en concordent exactement avec celles de la statue de Ménandre conservée au Vatican. Visconti avait déjà remarqué que cette statue, trouvée dans les bains de Constance, devait venir d'Athènes et avoir été comprise dans les nombreuses spoliations exercées par Constantin 'sur la ville de Minerve; elle est de travail grec et de marbre pentélique, et, guidé par ces indications, l'illustre auteur de l'Iconographie grecque avait émis la conjecture qu'elle pourrait bien être la statue même qu'on savait, par différents écri- vains antiques, avoir été élevée à Ménandre dans le théâtre de Bacchus. Les dernières découvertes ont fait de cette conjecture, pro- posée par Visconti sous une forme dubitative, une certitude.

François Lenormant.

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