Le Ti’ Pripri

- N° 12 - Février à Avril 2013La lettre trimestrielle de la Maison de la Nature de Sinnamary

Des départs, des arrivées et des retours à la maison de la nature…- Dans nos si tranquilles pripris, un petit mouvement d’acteurs de l’environnement : Antoine BAGLAN, chargé de mission gestionnaire du site, ainsi que Véronique CHARVIN, chargée de mission pour les animations, sont tous deux partis rejoindre d’autres horizons. Merci encore à eux pour leur passion et leur précieux travail.

- C’est maintenant Bilitis LE GUIRRIEC qui reprend le flambeau, avec une double casquette à la fois de gestionnaire du site et de chargée d’animations. Pleine d’énergie et de nouvelles idées, nous la remercions de son investissement immédiat et efficace dans ce poste.

- A l’accueil du public vous pourrez retrouver François LHERAULT, qui après une année de pause, reprend son activité, en alternance avec Sylvia METELLA, en poste depuis un an maintenant.

Bonne chance à notre équipe soudée et sou-riante, prête à vous accueillir nombreux et contribuer à faire de ce site remarquable un lieu de découverte et de respect de la nature guyanaise. Claude SUZANON, Président de la SEPANGUY

Si vous aussi, vous souhaitez recevoir le Ti Pripri et être inscrit sur la liste de diffusion, envoyez nous un mail à l’adresse : mns@sepanguy.com

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Pour info !

Edito

Sommaire :

- Edito- L’obs. en photo- Les «animaux de compagnie» de la MNS- Portfolio : Nature de yiyi- Club CPN : Les arts des sables- Echanges techniques aux Pripris de Yiyi- Captures des micro mammifères à Yiyi- Ti kaz et la session micro mamm- Ca vient de sortir ! / A vos agendas

Bibliographie : « Découvrir les araignées de Guyane » (Vincent VEDEL, 2012 aux éditions plu-meverte).

Heteropoda venatoria est une araignée cosmopolite présente dans toute la ceinture tropicale du globe. Elle est également appelée Babouk en créole réunionnais.

On la trouve fréquemment dans les maisons et carbets guyanais.

Cette araignée est peu appréciée par les humains à cause de sa grande taille, de ses longues pattes et surtout par ses apparitions nocturnes soudaines. Cependant elle ne représente aucun danger et nous est très utile du fait de son régime alimentaire composé de blattes, cloportes …

La Babouk est une espèce chasseuse qui ne construit pas de toile. La femelle porte son sac à œufs sous son abdomen.

Les japonais considèrent cette araignée comme la gardienne de leur maison.

Bilitis LE GUIRRIEC

L’obs’ en photo

Espèce d’araignée

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Mante religieuse sp.

Hemidactylus mabouia, Gecko

Scinax ruber, la rainette des douches

Micoureus demerarae et ses 7 larves

Les «animaux de compagnie» de la MNS

Guêpe Polistes

©B. Le Guirriec / S. Barrioz

Paleosuchus palpebrosus, Caïman rouge

Portfolio : Nature de Yiyi

Sternula superciliaris, Sterne argentée Saimiri sciureus, Singe écureuil

Rhinoclemmys punctularia

Trogon viridis, Trogon à queue blanche Iguana iguana, Iguane vert©B. Le Guirriec

Le Club CPN : Les arts des sablesUn témoignage d’une des élèves participante au Club « Connaître et Protéger la Nature » : les arts des sables. Cet extrait est issu des anima-tions mises en place par Véronique CHARVIN ; l’ancienne chargée de mission animation à la Maison de la Nature de Sinnamary:

« Mes camarades Nicole, Lohann, Marie-Sarah, Agniéli, Gleyza, et moi, sommes allés au Club CPN du pripri de Yiyi.Pour y aller, il fallait que tous les enfants se réunissent «An ba mang» (un endroit près du pont de Sinnamary) pour que l’animatrice puisse les emmener en minibus. Le club a duré 4 jours. Pendant ces 4 jours nous avons fait beaucoup de choses. Par exemple : faire des cabanes, nourrir la matoutou (une araignée) et les poissons, observer les serpents morts dans des bocaux, aller visiter la nature, pêcher des crevettes et des poissons, aller dans la

tour d’observation pour goûter, dessiner sur le mur de la salle CPN, jouer aux dominos, fabriquer des jeux ,etc.Voici les animaux que nous avons vus pendant les activités au club nature : la matoutou, l’araignée de mer, des serpents, des tortues sauvages, des caïmans, le singe hurleur, le martin- pêcheur, le canard sauvage, le criquet, la sauterelle, la termite, le fourmilier, le tatou, l’anguille, etc. Si vous aimez la nature, je vous conseille de participer au Club Nature car cela nous a beaucoup plu. »

Christine FONKIE (école Athis Latidine, CM2)

17 Avril 2013 : Reprise du club CPN

Deux sessions ont eu lieu depuis cette date avec 12 élèves inscrits. 6 enfants viennent de l’école élémen-taire Ulrich Sophie et se présentent en matinée pour le club CPN et le dernier groupe composé de 6 enfants également sont élèves à l’école Athis Latidine et participent au club l’après midi.Les « premiers pas » effectués sur le site de la Maison de la Nature ont permis aux enfants d’être force de proposition quant aux pro-chaines animations à mettre en place. Après une observation variée de la faune, la flore et les insectes du site, les idées ingénieuses n’ont pas manquées : - Réalisation d’un jeu de sept familles sur les oiseaux- Activité manuelle autour des fourmiliers, papillons et caïmans- Concours ornithologique - Mise en place d’une exposition de photographieIl ne s’agit que de quelques exemples car l’imagination des enfants est toujours grandissante.Après une découverte du site par le sentier pédestre, la première ani-mation proposée par les deux groupes et mise en place a concerné la pêche à l’aide d’épuisettes. Il s’agissait également de découvrir et de comprendre l’anatomie des poissons.Des moments riches en découvertes, en rires et … en éclaboussures !!! Bilitis Le GUIRRIEC

La gestion des espaces naturels est une thématique de plus en plus appréhendée par les collec-tivités.La commune de sinnamary, qui gère avec la SEPANGUY les marais de yiyi, doit mettre en œuvre une dynamique dont le but est de rendre l’espace à l’humain tout en préservant l’envi-ronnement.

Pour la première fois, les gardes du littoral ont effectué un échange technique avec des gardes de la montagne de Kaw (Réserve Naturelle Trésor), et de Mana (Réserve Naturelle d’Amana). Cet échange a pour but d’utiliser les compétences de ces agents de l’environnement dans le cas où un besoin est identifié au profit d’un site. A yiyi, c’est de la destruction du moucou-moucou qu’il s’agit. En effet, cette plante typique de nos marais a tendance à prendre toute la place et il en résulte un appauvrissement du milieu (faune et flore).

C’est donc une véritable action de restauration qui a été menée en cette fin de mois de décembre 2012. Un suivi de l’espace « nettoyé » est engagé. Nous espérons ainsi faire revenir les oiseaux, mais également le devenu si rare cabiaï!

Cette opération a été un véritable succès, les échanges ont permis d’acquérir et de partager des compétences techniques sur la gestion des sites. C’est la première étape d’une prise de conscience.

Il est crucial pour l’avenir des marais de yiyi de restaurer l’espace, de rendre à chaque espèce lo-cale la place qu’elle occupait avec un milieu par-ticulier.

A suivre.... Charles BERGERE

Bibliographie «Fresque : Des marais à la crique, livret 2, Rémi Girault, Françoise Capus et Carole Pourcher, Edition SEPANGUY coll. Nature Guyanaise, 2008).

Le Moucou-moucou (Montrichardia arborescens) : Sa pollinisation se fait par de nombreux insectes qui visitent les fleurs. Pour les attirer, la fleur émet de la chaleur qui favorise la dif-fusion d’odeur forte et propose à ses hôtes une chambre copulatoire où l’on trouve de la nourriture qui leur est destinée.

Le Moucou moucou est un emblème des «pripris». On le reconnait facilement à ses tendres tiges épineuses dressées, portant de grandes feuilles sagittées (en pointe de flêche). Sa sève est toxique alors que ses fruits, rappelant de petits ananas par leurs formes, sont comestibles mais plutôt insipides.

Echanges techniques aux pripris de Yiyi

Captures des micromammifères de Yiyi

Peu de sites en Guyane sont régulièrement suivis pour inventorier les rongeurs et les opossums. Depuis deux ans, la SEPANGUY inventorie les micromammifères tous les trois mois. Cette fré-quence, plutôt courte, permet d’acquérir de précieuses informations sur une grande inconnue qui concerne les populations de ces petites bêtes : la saisonnalité. Le phénomène d’explosion des effectifs est avéré chez certains rongeurs. Ils sont peu nombreux sur un secteur puis la po-pulation augmente considérablement avant de chuter à nouveau. Mais même chez les rongeurs, encore faut-il suivre le même site plusieurs fois par an pour le constater. Parmi les différents ron-geurs capturés à Yiyi, pas de phénomène de « pullulation » constaté pour le moment. Ce sont les opossums qui nous offrent le plus de surprise. Lors des premières sessions de captures (2011) Antoine Baglan a capturé jusqu’à 6 Opossums laineux, l’espèce semblait constituer des densités vraiment fortes. Puis, au fil des missions de captures, il est devenu de moins en moins présent jusqu’à son absence totale de capture lors des 3 dernières sessions. L’avenir nous montrera si, comme chez certains rongeurs, les Opossums laineux ont des densités extrêmement variables dans le temps. Mais attardons nous un instant sur les résultats de la première session mise en place par Bilitis Le Guirriec.

Deux espèces de rongeurs ont été capturées ; un énorme mâle de Proechimys cuvieri (deuxième capture pour le site) et un tonique Nectomys rattus (deuxième capture pour le site). Chez les opossums un Marmosa murina, deux Micoureus demerare et de nombreux Philander opossum ont eu la délicieuse attention de rentrer dans nos pièges. Le Philander opossum ou 4 yeux a été l’espèce la plus capturée lors de cette session.

En Guyane, l’ordre des marsupiaux est représenté par les opossums. Il regroupe 15 espèces. Il rassemble des animaux aux mœurs et à la taille bien différentes. Le minuscule Opossum souris ne pèse que quelques grammes alors que le Pian peut parfois dépasser les 2 kilos. Le

Pian rouge faisant exception, les marsupiaux de Guyane vivent la nuit. Pour faciliter leurs activités nocturnes, leurs yeux sont assez gros, globuleux et leurs museaux pointus sont hé-rissés de longues vibrisses. Leurs oreilles sont généralement grandes et mobiles. La queue de la plupart des opossums de Guyane est pré-hensile, ce qui facilite les déplacements arbori-coles. Certaines espèces ne se rencontrent que dans les strates hautes des forêts, d’autres plu-tôt proches du sol ou complètement terrestres. Une autre espèce est inféodée aux petits cours d’eau forestiers. Les opossums guyanais ont un régime alimentaire peu spécialisé leur per-mettant de consommer des fruits, des insectes, des petits vertébrés et même des poissons ou des crabes pour le Yapock.

Des naissances prématurées

La gestation des opossums est extrême-ment courte. Une dizaine de jours après l’accouplement la femelle met au monde des larves marsupiales qui se fixeront aux tétines durant un peu plus de deux mois pour poursuivre leurs croissances. Une fois qu’ils sont parfaitement formés, la mère place ses petits dans un nid de feuille. Elle peut ainsi partir s’alimenter la nuit sans avoir à porter sa progéniture. Elle continue, cependant de les allaiter, le jour, durant une à 4 semaines.

Le quatre yeux gris – Philander opossum

Avec un poids pouvant atteindre le kilo, Philander opossum se place parmi les plus gros opossums de Guyane. La fourrure soyeuse de son dos est grise et son ventre, ainsi que sa gorge sont blancs. Les deux tâches blanches au dessus de ses yeux sont à l’origine de son nom vernaculaire français « quatre yeux » et vernaculaire créole « kat zwé ». Une autre espèce d’opossum à quatre yeux est présente en Guyane (Metachirus nudicaudatus). La queue permet de distinguer rapidement les deux espèces. Celle du Philander est bicolore, d’abord gris-blanc puis noire avec un long manchon de poil en sa base alors que celle du Metachirus est grise unicolore, sans manchon de poils.

Les quatre yeux gris sont assez communs, ils peuvent se rencontrer en forêt primaire, en forêt secondaire, en bordure de savane et même dans les jardins. Ils sont d’excellents grimpeurs et trouvent leur nourriture (composée de lézards, d’insectes et de fruits) aussi bien au sol que dans les strates basses des forêts. Les quatre yeux gris sont solitaires mais les territoires de plusieurs individus se chevauchent. La femelle possède une poche mar-supiale dans laquelle elle garde ses petits durant 2,5 mois.

Sébastien BARRIOZ

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Quatre jeunes et deux éducateurs sont venus nous prêter main forte (SEPANGUY/KWATA) à l’occasion de ce premier volet 2013 du suivi micro-mammifères.

Cette session a débuté le lundi 18 mars dans l’après-midi par la répartition des pièges à disposer le long du sentier pédestre des Pripris de Yiyi. Elle s’est terminée le dimanche matin. Nous avons relevé tous les pièges à partir de 6h du matin et ce, pendant 6 jours de suite.

Bien que la fatigue se soit accumulée au fil du temps, les jeunes sont restés attentifs durant leur séjour de trois jours passé aux pripris. Voici leurs ressentis :

«Nous sommes les jeunes de Ti’ Kaz : Jean Michel ; Dylan ; Bradley ; André.

Nous avons participé à un projet de suivi des micromammifères à la Maison de la Nature avec Billy, Gestionnaire du site, et Benoit et Séb de l’Association KWATA. On a placé des pièges différents par groupe de cinq.

On a mis dans les pièges des morceaux de pomme ensuite, nous avons laissé les pièges dans la forêt pendant la nuit. Le lendemain matin nous avons refait le parcours pour vérifier si on avait attrapé des animaux. Et on a attrapé 7 opossums et 1 rongeur. Les animaux ont été endormis, il y a eu des prises de sang et des biopsies.

Nous n’avons a pas aimé les moustiques mais c’était intéressant.Pendant notre temps libre, on a fait du canoë kayak sur les marais.

Merci !»

Ti Kaz et la session micromamm

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ça vient de sortir !

L’association Sépanguy à le plaisir de vous informer que le livret de la fresque numero 3 est enfin arrivé.

Ce livret «de la forêt marécageuse à la savane roche» accompagne quatre posters (forêt marécageuse, deux forêts de terre ferme, insel-berg) illustrant quelques uns des milieux de l’intérieur de la Guyane. Il fait suite aux deux premières séries «de la mer à la mangrove» et «des marais côtiers à la crique».

Dans ce livret abondamment illustré, la forêt marécageuse, la forêt de terre ferme et les savane-roches sont présentées de façon accessible, dans leur globalité et dans leurs détails : Toutes les plantes, animaux et champignons sont présentés à travers de nombreuses anecdotes sur des traits anatomiques étonnants, des comportements originaux, des appellations locales, des utilisa-tions, des relations entre organismes, des modes de vie... La SEPANGUY

Pour nous contacter :

MAISON DE LA NATURE DE SINNAMARY

06 94 43 11 72 / 05 94 34 58 53mns@sepanguy.com

Horaires d’ouverture :Mercredi - Samedi - Dimanche

(en cours de modification)9h - 12h / 13h30 - 17h30

plus d’infos :www.sepanguy.com

http://www.ville-sinnamary.fr