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« Le Top 14 n’est plus le championnat de France » Propos recueillis par Nicolas AUGOT [email protected] Vous avez regardé les test-matches de l’équipe de France en Australie. Quel est votre sentiment ? Ces trois derniers matchs marquent, notamment après le Tournoi. Il faut vite tirer la sonnette d’alarme. Ça me fait mal aux tripes et, aujourd’hui, c’est un cri du cœur car je n’ai pas l’habitude de faire des commentaires dans la presse. Tout le monde tire sur l’ambulance, mais l’équipe de France, ce n’est pas les trente mecs qui étaient en Australie. Ce ne sont pas les trente types qui sont dans l’ambulance qu’il faut fracasser. Attention, je ne cherche pas à les défendre mais nous sommes tous coupables. C’est notre faute à tous si le rugby français a perdu ses valeurs. Nous sommes la nation qui compte le plus de licenciés et il n’est pas normal de se retrouver à la septième place mondiale. À partir de là, il faut se poser des questions. Est-ce que les entraîneurs sont au niveau ? C’est légitime de se poser la question. Ou est-ce que le Top 14 ne plombe pas l’équipe de France par rapport à l’arrivée massive des étrangers ? Que voulez-vous dire ? J’ai entendu Yannick Bru dire à demi-mot que le championnat posait problème. Mais il faut le dire franchement. Ce championnat nous pose problème. Le Top 14 est devenu un championnat mondial mais ce n’est plus le championnat de France puisqu’il est constitué à 90 % d’étrangers dans les effectifs. L’équipe de France paie les pots cassés. Il faut ouvrir les yeux. Ce n’est pas une critique mais un constat et il faut dire les choses comme elles sont. Je crois au potentiel du rugby français mais il faut faire jouer les joueurs français. À vouloir des résultats rapidement avec l’arrivée massive des étrangers en Top 14, les clubs ont délaissé la formation. Je ne suis pas en

Le top 14 n'est plus le championnat de france entretien avec christophe deylaud

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« Le Top 14 n’est plus lechampionnat de France »Propos recueillis par Nicolas AUGOT [email protected]

Vous avez regardé les test-matches de l’équipe

de France en Australie. Quel est votre sentiment ?

Ces trois derniers matchs marquent, notamment après le Tournoi. Il faut vite tirer la sonnette

d’alarme. Ça me fait mal aux tripes et, aujourd’hui, c’est un cri du cœur car je n’ai pas l’habitude de

faire des commentaires dans la presse. Tout le monde tire sur l’ambulance, mais l’équipe de

France, ce n’est pas les trente mecs qui étaient en Australie. Ce ne sont pas les trente types qui

sont dans l’ambulance qu’il faut fracasser. Attention, je ne cherche pas à les défendre mais nous

sommes tous coupables. C’est notre faute à tous si le rugby français a perdu ses valeurs. Nous

sommes la nation qui compte le plus de licenciés et il n’est pas normal de se retrouver à la

septième place mondiale. À partir de là, il faut se poser des questions. Est-ce que les entraîneurs

sont au niveau ? C’est légitime de se poser la question. Ou est-ce que le Top 14 ne plombe pas

l’équipe de France par rapport à l’arrivée massive des étrangers ?

Que voulez-vous dire ?

J’ai entendu Yannick Bru dire à demi-mot que le championnat posait problème. Mais il faut le dire

franchement. Ce championnat nous pose problème. Le Top 14 est devenu un championnat

mondial mais ce n’est plus le championnat de France puisqu’il est constitué à 90 % d’étrangers

dans les effectifs. L’équipe de France paie les pots cassés. Il faut ouvrir les yeux. Ce n’est pas une

critique mais un constat et il faut dire les choses comme elles sont. Je crois au potentiel du rugby

français mais il faut faire jouer les joueurs français. À vouloir des résultats rapidement avec

l’arrivée massive des étrangers en Top 14, les clubs ont délaissé la formation. Je ne suis pas en

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train de couvrir le staff mais tout le monde a une part de responsabilité. C’est trop facile de dire

que les entraîneurs sont des pipes et les joueurs des fainéants.

L’excuse de la fatigue après une saison

très longue ne peut pas expliquer

ces trois défaites selon vous ?

La moitié des Bleus ont eu trois semaines, voire un mois pour préparer cette tournée. Je constate

aussi qu’un tiers des joueurs de l’équipe de France n’ont pas joué cette saison parce qu’ils étaient

blessés. Je pense à des joueurs comme Dusautoir ou Ouedraogo par exemple. Un autre tiers des

joueurs sont remplaçants dans leurs clubs comme Debaty, Tolofua ou Michalak. Ils sont arrivés en

Australie avec de la fraîcheur. Bizarrement, c’est Maestri, qui a joué toute la saison, qui est apparu

le plus frais. Cela pose surtout un problème de rythme pour pouvoir rivaliser au niveau

international. Ce n’est pas une question de talent individuel mais d’un manque de temps de jeu.

Les clubs sont maintenant structurés autour de joueurs étrangers, et ce, jusqu’en Fédérale. Ça me

fait peur. Donc un tiers des joueurs de l’équipe de France sont remplaçants dans leurs clubs. Cela

ne veut pas dire qu’ils ne sont pas bons mais ils n’ont plus de place.

Néanmoins, les Bleus ont rapidement montré

des signes de lassitude…

Certains garçons étaient émoussés par la saison, d’autres manquaient de rythme. Après, quand on

se met devant la télévision, le plus gênant est de ressentir cette sensation que les mecs ont envie

que cette tournée se termine au plus vite. Je parle juste en termes d’image. Avec l’étrange

impression qu’ils sont déjà en vacances… Et cela pose l’éternel problème de la date de cette

tournée. Bien sûr, les Australiens ont battu les Bleus grâce à leur vitesse mais aussi parce qu’ils

étaient supérieurs dans le combat. Et nous n’avons pas senti les joueurs français faire les efforts

nécessaires au niveau du sacrifice collectif. Et je dis ça aussi par rapport aux témoignages des

joueurs après les matchs, notamment ceux de Mathieu Bastareaud ou de Yannick Nyanga. Les

garçons étaient frustrés.

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Les commentaires du staff et des joueurs

ne vous ont pas laissé insensible…

Aujourd’hui, tout le monde nous voit au plus bas. Mais il ne faut surtout pas dire que nous sommes

à notre place avec cette septième place mondiale. Ce n’est pas normal. Le staff, les joueurs n’ont

pas le droit de dire que la France est à sa place car, en Coupe du monde, nous avons toujours

torpillé les Blacks. En 2011, avec un autre arbitrage, les Bleus peuvent être champions du monde.

Cela avait été similaire en 1995 où, sans un arbitrage particulier en demi-finale, nous aurions pu

prétendre à la victoire finale. Il faut donc arrêter de se rabaisser, de regarder ailleurs ce qui se fait

et de penser que c’est forcément mieux. Au contraire, nous devons trouver le moyen pour

dépasser les autres nations. Mais il ne faut surtout pas vouloir les copier.

Vous dites que ce n’est pas un problème de talent individuel. Pourtant, lors de cette

tournée, le niveau technique des Tricolores a largement été commenté, même par le

staff. Qu’en pensez-vous ?

C’est une connerie de mettre en doute la technique individuelle des joueurs français. Ils n’ont rien

à envier à personne. Il faut arrêter de taper là-dessus. J’ai vu des grands joueurs internationaux à

Bayonne incapables de réussir les mêmes passes que des jeunes joueurs du club. La technique,

c’est un faux débat. Le geste technique ne vient que d’un élément : l’avancée. Quand vous jouez à

reculons, quand vous prenez la pression, il est toujours plus difficile de réaliser le geste juste. Les

Français ont été dépassés collectivement, pris par la vitesse des Australiens, et on revient à

l’absence de rythme chez nos joueurs. Mais je n’ai pas vu des chisteras, des gestes techniques

exceptionnels dans leur jeu. Ils ont été capables de jouer les zones d’affrontement et les intervalles

mais je n’ai vu aucun geste technique extraordinaire, seulement le geste logique à faire dans

chaque situation. L’autre point qui fait débat, c’est le physique et j’ai été surpris par les propos de

Fabien Pelous après la Coupe du monde des moins de 20 ans. Il expliquait que le physique devait

devenir une priorité dans les années à venir. Pourtant, nous disions la même chose il y a quinze

ans et je crois que nous avons rattrapé notre retard. Quand on met les jeunes joueurs français sur

une balance et ceux des autres nations, il n’y a pas trente kilos d’écart !

La faiblesse du jeu de l’équipe de France peut-elle s’expliquer par celui pratiqué en Top

14 qui est de plus en plus critiqué pour son côté défensif et de moins en moins

spectaculaire ?

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Notre championnat s’est structuré autour du pognon. Effectivement, le Top 14 est beaucoup plus

fermé que les autres championnats. C’est la première chose que je dis aux joueurs du Super

Rugby. Il est nécessaire de réduire les voiles car chaque point est important. L’efficacité est plus

importante que le spectacle. Il faut revoir la formule du championnat. Aujourd’hui, c’est juste un

eldorado pour des joueurs qui veulent s’en mettre plein les poches. Nous sommes devenus le

Japon et tout le monde s’engouffre là-dedans. Quand des étrangers arrivent à Toulon, ce n’est pas

un problème car, s’ils n’ont pas le niveau, cela se remarque tout de suite au milieu de toutes ces

stars. Mais les autres peuvent venir tranquillement faire plusieurs clubs en France sans faire trop

d’efforts. L’arrivée massive de ces joueurs a fragilisé le rugby français. Cela a déstructuré notre

patrimoine et nous ne sommes plus nous-mêmes, et ce, même sur le plan du jeu. Pendant très

longtemps, le jeu français s’est différencié par sa faculté d’adaptation. Ce n’est plus le cas car la

présence massive d’étrangers a dénaturé notre rugby. Nous nous sommes adaptés à eux et j’ai pu

le constater au niveau du travail technique, aux structures et contenus des entraînements. Tout est

maintenant très anglo-saxon ou copié sur l’hémisphère Sud. Et c’est une fuite en avant car, après

l’arrivée de joueurs étrangers, nous avons pu constater que des préparateurs physiques étrangers

intégraient les staffs techniques et, maintenant, les présidents vont chercher des entraîneurs

étrangers. Mais c’est évident et logique que les entraîneurs français se retrouvent sur le carreau.

Un président qui investit se dit que tout sera plus facile, notamment au niveau de la communication.

Même l’ancien président de la Ligue (Serge Blanco a engagé Eddie O’Sullivan à Biarritz, N.D.L.R.)

vient de recruter un entraîneur étranger ! Nous perdons nos valeurs. Nous avons dû changer nos

traditions, notre culture. Des entraîneurs comme Bernard Laporte ou Fabien Galthié sont

aujourd’hui dans de grosses structures et ferment les yeux. Pourtant, Bernard Laporte doit savoir

comme personne ce que ressent le staff actuel de l’équipe de France. D’autres ne disent rien car

ils pensent avoir le potentiel pour arriver un jour au poste de sélectionneur. Mais il ne faut pas

qu’ils croient qu’ils pourront changer quelque chose quand ils seront en place. Ils rencontreront les

mêmes problèmes et s’apercevront de nos lacunes.

Pourtant, l’arrivée massive de joueurs étrangers n’est pas près de s’arrêter. Même le

Stade toulousain, qui a pendant de très longues années révélé les internationaux

français, semble avoir choisi cette voie…

Qu’est-ce qui a fait la force de Toulouse ? Cela a toujours été de pouvoir puiser dans son réservoir

des gamins qui s’étaient construits à la mamelle du Stade toulousain depuis de longues années.

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Mais, confrontés à un manque de résultats, les dirigeants du club ont clairement affiché leur

intention de reprendre la méthode Boudjellal avec des très bons joueurs étrangers présents au

club pendant les matchs internationaux.

Mourad Boudjellal a définitivement fait basculer le rugby français dans une autre

dimension. Pensez-vous que c’est une bonne chose ?

Le premier à avoir changé le rugby français reste Max Guazzini. Tout le monde a applaudi des

deux mains. On est entré dans une autre ère et je ne critique pas. Je ne connais pas Mourad

Boudjellal mais, sans démagogie, il a fait avancer les choses. Je dis respect. Il a reconstruit le

rugby à Toulon. Et on ne peut rien dire sauf bravo. Malheureusement, par sa façon de faire, il a

creusé un écart avec les autres clubs. Un fossé pas en termes de jeu mais au niveau des

mentalités du rugby français car il a tout mis en œuvre pour réussir. Mais il a changé les

comportements. Le rugby est maintenant envahi par l’argent. Il a été suivi par Savare au Stade

français, Lorenzetti au Racing, Altrad à Montpellier et maintenant Toulouse se structure de la

même manière. Tout le monde veut suivre l’exemple de Toulon avec des joueurs étrangers et c’est

la surenchère. Mais où sont nos valeurs là-dedans ? Si les gros clubs veulent poursuivre dans

cette voie, il serait préférable qu’ils deviennent des franchises avec les meilleurs joueurs mondiaux.

Ils disputeraient une super Coupe d’Europe, à l’image du Super 15 dans l’hémisphère Sud, et le

championnat de France, avec son Bouclier de Brennus, où les Français pourraient jouer, serait

l’équivalent du NPC. L’équipe de France ne serait plus fragilisée. Ce n’est pas contre Mourad

Boudjellal qui a fait avancer les choses. Personne ne peut lui cracher dessus. Mais cloisonner deux

compétitions, une réservée aux franchises, l’autre aux clubs, n’aurait que des avantages. La saison

serait plus courte et cela libérerait des dates pour l’équipe de France et les clubs perdraient moins

d’argent avec la mise à disposition des internationaux.

N’est-ce pas utopique ?

Les clubs auraient de nouveau envie de former des joueurs pour qu’ils deviennent les stars de

demain. Que l’on nous envie nos joueurs partout dans le monde. Je crois que Mourad Boudjellal a

assez de fierté et de caractère pour être capable de bâtir une équipe avec les meilleurs jeunes

Français. Aujourd’hui, Toulon ne compte que trois internationaux, Michalak, Bastareaud et Menini,

et aucun n’a été formé au RCT. Je suis admiratif du parcours de Mourad Boudjellal, notamment par

rapport à ce qu’il a fait avec la bande-dessinée Rahan dont j’étais fan quand j’étais gosse. Il a

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investi dans Rahan et il a réussi à reconstruire l’image de cette BD. Il a fait de même avec le RCT

en devenant le numéro un en France et en Europe. Maintenant, l’idée est de faire autre chose. De

prendre son courage à deux mains pour avoir les meilleurs joueurs français. Je me dis que ce qu’il

a réussi à faire à Toulon, il peut être capable de le faire avec le rugby français.

Est-ce un appel à Mourad Boudjellal ?

Ce n’est pas un appel mais je crois qu’il est capable de le faire. Mourad Boudjellal pense

aujourd’hui que tout le monde lui en veut. Mais il fait maintenant partie du monde du rugby au

même titre que les grands anciens. Tout le monde doit travailler ensemble, tous les présidents

doivent se mettre d’accord pour faire notre propre rugby. Je ne broie pas du noir car quand je vois

le niveau de nos joueurs, je répète que nous n’avons rien à envier aux autres nations. Le potentiel,

nous l’avons, mais où sont les présidents de la FFR et de la LNR ? Quand vont-ils taper du poing

sur la table pour dire que, maintenant, il est n’est plus possible d’avoir autant d’étrangers dans nos

clubs ? Ils doivent revoir notre championnat ou alors il faut définitivement passer à autre chose

avec des provinces. Aujourd’hui, l’équipe de France ne peut pas être championne du monde. Les

présidents du Top 14 doivent nous donner les moyens de réussir, de faire quelque chose de grand

et que l’on en soit fier. C’est un appel pour que tout le monde travaille ensemble. Sinon, nous

allons dans le mur. Et nous allons passer pour des clowns aux yeux du monde.

Selon vous, la France n’a aucune chance

de remporter le titre mondial ?

Nous pouvons l’être sur du bricolage, mais pas sur une force. Nous n’avons pas une force

collective. Nous ne savons pas où nous allons.

La prochaine Coupe du monde aura lieu en Angleterre, une nation souvent prise en

exemple ces derniers temps.

Bien sûr qu’il faut regarder ce qu’il se fait en Angleterre, notamment car ils ont remporté deux titres

mondiaux chez les moins de 20 ans. Leurs internationaux sont répartis dans leurs clubs dans un

championnat où il doit y avoir 90 % d’Anglais. Le meilleur représentant européen change tous les

trois ou quatre ans. Leur équipe nationale n’est pas fragilisée et les Anglais jouent avec leurs

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meilleurs éléments. Ils ont la fierté de construire pour leur équipe nationale. C’est pourtant un club

français qui est champion d’Europe mais avec les meilleurs joueurs du monde. Le club anglais qui

est arrivé en finale présentait une équipe à plus forte connotation anglaise. L’exemple à côté, c’est

le football anglais avec un championnat composé en grande partie de joueurs étrangers et leur

équipe nationale est nulle. C’est important à prendre en compte.

L’arrivée massive de joueurs étrangers est-elle

le seul problème du championnat de France ?

Je veux aussi parler des arbitres français pour revenir au manque de vitesse et de rythme des

joueurs français lors de cette tournée en Australie. Ils vont certainement se demander quelles

conséquences ils ont sur les résultats du XV de France… Je ne vais pas leur dégueuler dessus, au

contraire. Je ne suis pas là pour donner des leçons mais pour qu’ils prennent conscience qu’ils font

aussi partie de la problématique. Je pense qu’ils ont aussi un rôle à jouer. Nos matchs de

championnat sont très hachés, manquent de vitesse, avec peu de prises de risques. À leur

décharge, ils doivent diriger des matchs à très forts enjeux en raison de la formule du Top 14 avec

deux clubs relégués en fin de saison. Mais quand on regarde des matchs étrangers, on peut noter

une plus grande cohérence dans l’arbitrage anglo-saxon ou sudiste. Je ne dis pas qu’ils sont

meilleurs que les arbitres français mais, par exemple, dans les zones de ruck, ils privilégient

toujours les gars qui veulent récupérer le ballon et non pas celui qui cherche à étouffer le jeu. Ils

laissent la priorité à la continuité du jeu en laissant le temps matériel au soutien de s’organiser.

Pour conclure, il serait facile de vous répondre que vous avez participé à ce système,

notamment à Bayonne avec de nombreux joueurs étrangers dans votre ligne d’attaque…

J’envie vraiment la ligne de trois-quarts de Castres qui est quasiment entièrement française avec

Cabannes, Lamerat, etc. Elle n’a rien à envier aux autres équipes et elle l’a démontré en disputant

les deux dernières finales. J’envie le CO. Après, nous ne sommes pas toujours décisionnaires dans

un club. Entraîneur, c’est un job et j’ai fait le job. Mais je me sens aussi responsable que les

entraîneurs ou joueurs de l’équipe de France. Après, j’ai aussi entraîné Machenaud, Dulin et Huget

ou Rouet et Ugalde la saison dernière. Il faut souligner le travail de leurs éducateurs. Enfin, Marvin

O’Connor aurait pu être de la tournée avec l’équipe de France. Je ne crache pas dans la soupe,

au contraire, je veux que l’on s’aide les uns les autres.

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