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cle Le Troisième Cercle

Aura-t-il une queue ?

Louis Esposito

16.7 638658

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 210 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 16.7 ----------------------------------------------------------------------------

Le Troisième Cercle Aura-t-il une queue ?

Louis Esposito

Loui

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osito

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Drôle de titre ! Vous entrez dans un monde nouveau. Rien ne

vous sera épargné. Vous saurez tout ! Comment, les hommes survivront après la

destruction de la terre ? Comment ?… Et comment ?… Vous aurez des réponses à ces trois questions.

Mais surtout vous vous poserez la question après le troisième comment.

Est ce qu’il y aura une suite, ou queue ? Voilà pourquoi cette histoire s’intitule ainsi. Préparez votre imaginaire ; comme tous les

auteurs, je vais vous raconter une histoire, à vous d’y mettre des couleurs.

Exemple : si l’on vous dit : cheval blanc, vous voyez un cheval blanc, mais si l’on vous dit cheval, alors votre imaginaire peut le voir comme vous avez envie et c’est vous qui complétez le roman ; c’est pour ça que je ne vais pas passer des pages à vous décrire des mondes qui n’existent pas, mon histoire se suffit à elle-même. Le décor, ce sera votre travail.

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J’ai évité toutes les descriptions qui n’auraient pas suffisamment d’importances pour que cette histoire soit aussi la vôtre. Laissez-vous emporter par votre imagination.

Commençons l’histoire. Imaginez, que vous receviez le mail d’un

inconnu ; que ce mail vous annonce la fin de la terre ! Ne vous affolez pas, c’est dans plus de cent ans.

Amis de la terre. Je suis Sadio, habitant de la planète Espoir. Je me

sers de l’ordinateur d’une personne réceptive car elle est somnambule et c’est le seul moyen que nous avons trouvé pour rentrer en contact avec les terriens. Je ne suis sur terre que sous forme d’esprit, ce serait trop long à vous expliquer, mon hôte ne sait pas que je me sers de lui, ne cherchez pas à le contacter, cela le déstabiliserait.

Je suis là pour vous prévenir, la terre sera détruite dans cent vingt ans environ après une collision avec une planète folle. Mon rôle est de vous éclairer pour qu’une partie de l’espèce humaine soit sauvée.

Mon temps de contact est limité. Je vous donnerai tous les renseignements

complémentaires lors d’autres mails, dès que possible. Ce n’est pas un canular. Faites circuler ce

message, il faut qu’un décideur de votre monde en ait connaissance.

Je compte sur vous. Sadio.

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Voilà le message que vous recevez ; que faîtes-vous ? A la poubelle ? En général c’est ce que font tous les internautes. Tous les courriels farfelus sont détruits. Ils

craignent trop les virus. La plupart de ceux qui ont reçu le mail le détruisent en effet, sauf vous.

« Tiens, j’ai un ami qui était gendarme, maintenant à la retraite, je crois qu’il s’est occupé de parapsychologie à une époque ! J’envoie. »

L’adjudant-chef Bobin reçoit le mail. Ancien fonctionnaire zélé, Bobin a toujours été attiré par l’irrationnel.

« C’est quoi cette connerie ? Les gens ne savent plus quoi inventer, ils ont du temps à perdre. Qu’est-ce que je fais, je jette ou je garde ? Je garde, je verrai s’il y a une suite ! Ce serait marrant qu’il y ait quelque chose de vrai. »

La chaîne fonctionne bien, le lendemain l’adjudant-chef reçoit à nouveau un message.

Bonjour c’est Sadio. Il est impossible aux hommes de quitter la terre

pour une autre planète. Celles qui sont habitables sont trop éloignées. Le seul moyen de sauver l’espèce humaine, c’est de faire voyager votre esprit. Certains médiums y arrivent en partie, voyez avec eux, ils vous donneront les bases. Avec un énorme travail qui peut durer des générations, vous pourrez envoyer votre esprit sur d’autres planètes. C’est ainsi que vous sauverez l’espèce humaine.

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Nous sommes les survivants de la fin de la terre, il nous a fallu sept mille ans terrestres pour réussir à trouver un moyen pour vous prévenir. Après beaucoup de travail, nous sommes parvenus à faire remonter notre esprit dans le temps.

J’espère à demain. Sadio. L’adjudant-chef Bobin est très dubitatif ; il se

gratte la tête, il a envie d’en parler avec ses anciens chefs, mais la peur du ridicule le retient. C’est certainement l’ennui qui le pousse à téléphoner à un de ses collègues en fonction dans un service responsable de toutes les manifestations paranormales ou extraterrestres : le G.E.I.P.A.N.

« Allo, pouvez-vous me passer l’adjudant Dinsdale s’il vous plaît ?

– Ne quittez pas, de la part de qui ? – Adjudant-chef Bobin. – Allo ! Bobin, comment va la retraite ? – Bien ! Un peu de golf pour passer le temps. – C’est un bon passe-temps, que me vaut le

plaisir ? – Un truc bizarre, j’ai reçu des mails que

j’aimerais que tu regardes ! C’est certainement des conneries, mais ça me donne l’occasion de vous contacter et de prendre des nouvelles.

– Tu as toujours l’adresse du service, envoie ton truc, j’y jetterai un coup d’œil. »

La conversation continue à bâtons rompus,

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l’adjudant-chef Bobin se sent soulagé. S’il n’y a pas de suite, ce ne sera pas de son fait.

« Tu me tiens au courant pour mon truc ? » Voilà, les mails sont entre les mains de gens

compétents. Il faut maintenant qu’il y ait une suite et ce n’est pas le plus facile.

Lorsque l’adjudant Dinsdale prend connaissance des courriels, il met un moment avant de se décider.

Il y aura une suite. ? Oui. « Mon colonel, un truc particulier ! » Le colonel Germain, responsable du service,

s’ennuie. C’est suite à un accident qu’il a été muté dans ces bureaux, lui qui a toujours été très actif. Cela lui pèse, surtout que toutes les manifestations plus ou moins fantaisistes qui relèvent de son boulot n’ont pas d’intérêt.

Après étude. « Vous en pensez quoi Dinsdale ? – Nous n’avons pas beaucoup de travail en ce

moment, je crois qu’il serait bon au moins de bloquer tous les envois de ce somnambule. Pas la peine de mettre la panique dans la population, les gens sont prêts à croire n’importe quoi.

– Faites quand même une enquête sur ce type. Oui, faisons comme si cette histoire était vraie, qu’il n’y ait que nous qui recevions la suite, si il y en a une. Démentez les mails déjà parus.

– Ok mon colonel.

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– Discrètement, bien sûr ! Mettez une caméra dans la chambre de ce monsieur, j’aimerais bien voir comment agit un somnambule. Occupez-vous en, inutile d’ébruiter ! Mettre un citoyen sous contrôle n’est pas bien vu en ce moment, cela vous occupera. »

L’adjudant Dinsdale ne croit pas trop à cette histoire, mais les ordres sont les ordres et cela va donner du travail à son service. Et puis, c’est lui qui a levé le lièvre.

Les informaticiens sont mis au travail. Les ordinateurs ronronnent.

Dinsdale se prend au jeu. C’est un homme sérieux il aime aller au fond des choses et son chef lui a dit de faire comme si cette histoire été vraie.

Après avoir repéré l’adresse du somnambule envoyeur de mails, les gendarmes le mettent sous contrôle, c’est-à-dire, le moindre de ses actes est analysé.

Une équipe pose une caméra dans sa chambre, opération illégale sans autorisation. Le service du colonel Germain, habitué à surfer sur l’illégalité, n’en a cure. Le temps presse, il faut que le soir-même les caméras soient opérationnelles.

L’envoyeur de mail ou du moins le propriétaire de l’ordinateur est suivi. Son comportement est normal ; il sort de sa banque où il est employé et après quelques courses (achat de cigarettes, pain, et un arrêt dans un bar où il ne boit qu’un verre avec un ami) il rentre chez lui. Rien qui ne soit surprenant.

Monsieur De Maisonneuve est le type même du

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français moyen. Rien dans son comportement ne peut laisser penser qu’il est au fait d’une information qui va révolutionner le monde terrestre.

L’adjudant Dinsdale a pris soin qu’aucun de ses employés ne puisse comprendre le but de leur action.

Aucun lien entre les informaticiens et les hommes sur le terrain.

Aucun lien entre les poseurs de caméra et les suiveurs.

L’équipe qui surveille le sommeil de monsieur De Maisonneuve, a par contre une surprise.

Surveiller un homme qui dort n’est pas passionnant ! Mais lorsque celui-ci se lève dans une attitude mécanique, qu’il se dirige vers son ordinateur et tape un message, cela devient intéressant. Ensuite il va se coucher sur un fauteuil et là, après quelques instants, il se réveille et c’est en pestant qu’il retourne dans son lit où il finit sa nuit.

L’attitude de monsieur De Maisonneuve, bien que surprenante, n’est pas d’un grand intérêt pour les gendarmes qui ont enregistré son action.

Pour eux ce n’est qu’une étude sur le comportement d’un somnambule.

Une équipe d’informaticiens a intercepté le mail. L’adjudant Dinsdale en prend connaissance. Je suis Sadio. Après avoir maitrisé les déplacements de vos

esprits, il vous faudra trouver une planète habitée par des animaux, vous y trouverez des singes qui seront

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vos hôtes, vous leur apporterez l’intelligence et eux la vie pour vos esprits. Votre seule obligation sera de réussir à prévenir la terre comme j’espère avoir réussi aujourd’hui.

Sadio. PS : Dieu n’est pas du tout comme vous

l’imaginez ; éliminez vos croyances.

Dans le bureau du colonel, c’est la confusion. L’homme en singe ! La remise en cause de toutes les croyances divines, c’est beaucoup trop.

« Adjudant, êtes-vous sûr que le sujet était en état de somnambulisme ? C’est crucial.

– Tout nous laisse le croire, son attitude ne peut être dictée. En aucun cas, il ne pouvait savoir que nous le surveillons. S’il n’avait pas été en état de sommeil, il n’aurait pas agi comme il l’a fait. Maintenant, est ce que c’est bien un esprit venu d’ailleurs qui lui a dicté son mail ? Cela nous ne pouvons le savoir.

– C’est certain, mais penser que le sujet, trois soirs de suite, a déliré pendant ses crises, et de plus, sur un sujet qui se suit !

– Que fait-on mon colonel ? C’est peut-être une manipulation sous hypnose.

– Avez-vous remarqué une autre personne dans les parages ?

– Non, il était tard, personne dans l’environnement. – O.K ! Restons sur la possibilité d’un

extraterrestre. On continue. Prochaine nuit, prochain contrôle.

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Il n’y a que vous qui êtes au courant de toute l’histoire ?

– Oui mon colonel ! – Que ça reste comme ça, ne mettez aucun de vos

hommes au fait. Je pense de plus en plus à un canular, ne soyons pas ridicules. Je vais faire un petit contrôle, à savoir si un médium serait capable de faire voyager son esprit.

– J’ai été confronté à ce genre d’élucubrations, mais là, il me semble que c’est plausible. »

Dinsdale a en effet enquêté sur un sujet de transmission de pensée et de voyage de l’esprit, enquête qui lui a laissé des doutes quant à la véracité des officiants.

– Vraiment ? – Oui, mais pas comme le suggère Sadio. – Sadio nous dit bien qu’il nous faudra beaucoup

de travail, et que les médiums ne feront que nous indiquer le chemin.

– Et cette histoire d’hôtes par des singes ? – Là, j’ai du mal à comprendre. – Mon colonel, excusez-moi, mais vous parlez

comme si vous étiez convaincu ? – Pour vous parler vrai, très troublé ! Ce serait

une aventure merveilleuse et dramatique, la fin de la terre, la survie de l’espèce et tout ça grâce à nous. De toute manière, occupez vos équipes. Continuez la surveillance de votre somnambule. Il ne faut pas rater un prochain envoi s’il y en a un.

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Les deux hommes se séparent, leur poignée de mains après leurs saluts est celle de deux complices. Ils vont aller au bout de l’aventure.

Rapport de l’après midi

« Mon colonel ! – Oui ! Dinsdale. – Nous avons un problème ! – Je vous écoute. – Le somnambule a été contacté par un

journaliste pendant son repas à midi. – Vous avez pu savoir ce qu’ils ont dit ? – Oui c’est moi qui étais en filature, heureusement,

j’ai entendu presque toute la conversation. – Alors ? – Côté positif, notre sujet a envoyé balader le

journaliste, mais le fouille merde lui a quand même mis la puce à l’oreille.

– Votre impression ? – Je pense que notre sujet a conscience de son

problème de somnambulisme et qu’il se pose des questions.

– Continuez à le surveiller, espérons qu’il ne soit pas trop perturbé et que le Sadio nous recontactera ; quant au journaliste, surveillez ses écrits. »

Rapport du soir.

« Mon colonel, il y a du neuf ! – Je vous écoute.

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– Notre sujet, après son travail, a rejoint le bar où il a ses habitudes, et là, a rencontré son copain. J’ai pu entendre leur conversation.

– Alors ? – Pour faire court, le sujet ne croit pas à l’histoire

que le journaliste lui a racontée, mais tout ce tapage l’ennuie. Il ne veut plus de contact. Il pense que quelqu’un se sert de ses connections pour faire des blagues. En aucun cas il ne croit à Sadio. Son ami lui a conseillé de déconnecter son ordinateur.

Je ne sais pas quoi faire ? Faut-il que nous le mettions au courant, pour qu’il continue à être contacté ?

– Non, regardez ce qu’il va faire cette nuit ? Je dois recevoir demain matin un médium que l’on m’a indiqué. A demain Dinsdale. »

Rapport du matin.

« Bonjour mon colonel, – Bonjour Adjudant, quoi de neuf ? – Le sujet a décidé de ne plus être contacté ! Pour

cela il a porté son ordi chez une voisine. – A-t-il eut une crise ? Oui. Et il cherchait quelque chose, je suppose que

c’était son ordinateur. – Pour l’instant, allez-vous reposer. Vous avez

une sale tête. Excusez-moi de vous mettre aussi souvent de service mais j’aime autant que tout ça reste entre nous pour l’instant. Si j’ai quelque chose

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d’intéressant avec le médium, nous continuerons, sinon je ne sais pas !

Rapport de l’après-midi.

« Vous avez l’air moins fatigué Dinsdale ! – Oui mon colonel ! J’ai réussi à dormir un peu !

J’avais demandé que l’on me réveille si le journaliste se manifestait à nouveau, mais rien. Par contre son article est paru.

– Alors ? – Heureusement, regardez ! Il se contente de

fustiger les faux mails, mettant en exemple les nôtres. – Il n’a eu connaissance que des deux premiers ? – Oui mon colonel. – Bon, un problème de moins. J’ai par contre eu

la visite du médium et ça nous pose un dilemme ; il m’a fait une démonstration, bien que légère, mais dans le sens des directives de Sadio.

– Je peux en savoir plus ? » Le colonel réfléchit un instant, il ne sait pas par

quel bout présenter la chose. « Il a mis une bougie à cinq mètres de nous, m’a

demandé de mettre un papier avec un mot simple devant la bougie.

Il était bien sûr impossible de lire ce que j’avais écrit d’où il était et après une petite concentration, il a donné la réponse. J’ai cru à de la transmission de pensée et j’ai demandé au planton de venir faire la même chose que moi, mais sans que mon médium le

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sache ! Et surprise ! Il a encore trouvé la solution. Qu’en pensez-vous ?

– Comment explique-t-il cela ? – Si j’en crois ses dires, il n’est capable que de se

rappeler des choses très simples et encore c’est très flou. Son explication est : son esprit quitte son corps. C’est ce que j’avais compris d’après les mails de

Sadio. – Je crois mon colonel que nous sommes devant

quelque chose qui nous dépasse. – Je le crois aussi, et je vais en référer. Mais pas à

la hiérarchie habituelle. Je vais contacter directement le président.

– Vous pensez y arriver ? – J’ai eu l’occasion de discuter avec lui et il avait

l’air intéressé par notre travail, me demandant de le tenir au courant de nos découvertes. Jusqu’à ce jour, je n’ai rien eu d’intéressant à lui soumettre.

– Le problème est : avons-nous quelque chose à proposer ?

– Imaginez Dinsdale que tout soit vrai, nous serions les sauveurs de l’humanité.

– Et si c’est un gag, la risée de l’humanité. – C’est pour cela que nous devons être discrets. Le

président prendra ses responsabilités, c’est son rôle.

Contact présidentiel.

Avoir un rendez-vous avec un président n’est pas chose facile. Mais le colonel réussit. Le président

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fatigué de cette politique qui n’a pas de fin, a été heureux de trouver un moment qu’il croit de détente.

« Colonel Germain, comment allez-vous ? » Le président de la France reçoit le colonel dans

son bureau. Le président est un homme jeune, son arrivisme

l’a mis à la tête de son pays. Jamais il n’aurait cru que sa fonction soit aussi contraignante, certains à son poste sont devenus arrogants. Lui, c’est l’humilité qui dicte ses actes.

Pour le président, cette visite est prise comme une récréation. Les histoires d’OVNI ou autres manifestations plus ou moins fantaisistes ne peuvent que le distraire.

« Bien et mal, Monsieur le président ; bien au point de vue santé, mais mal en ce qui concerne ma visite.

– Quelque chose de grave ? – Si je le savais ? C’est surtout, que je ne voudrais

pas vous déranger pour rien ? – Venons-en au fait ! Je n’ai pas beaucoup de

temps » Le colonel sort les différents mails reçus et les

présente au président, qui, après lecture, regarde le colonel en fronçant les sourcils.

« C’est quoi ce truc ? J’espère que vous avez de bonnes raisons de me déranger pour de telles bêtises ?

– Comme je vous l’ai dit, monsieur le président, c’est ce qui me gêne, mais si vous le permettez, laissez-moi m’expliquer.

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– Allez-y mais vite. – Suite aux deux premiers mails, nous avons

surveillé le sujet qui a envoyé ces courriels. Il s’avère que les envois ont bien été faits en situation de somnambulisme. Les différents médecins contactés semblent trouver impossible ce fait.

Ils n’ont jamais constaté ce phénomène même par écriture simple, alors par ordinateur !! Notre contrôle a été fait très discrètement.

– Je l’espère bien ! Vous avez espionné un citoyen sans autorisations ! Si la presse s’empare de ça, où va-t-on ? Bon après ?

– L’attitude du sujet lors du contrôle nous porte à croire que les mails lui ont bien été dictés par Sadio.

– Après ? J’espère qu’il y a un après ? – Là, Monsieur le président, il faut que je vous

fasse assister à une expérience. – Je vous donne cinq minutes. » Le président est énervé, légèrement troublé. Il ne

peut interrompre l’entretien, quelque chose le retient, le même état d’esprit que les différents protagonistes de l’affaire.

Le colonel fait venir le médium qui, à nouveau, fait sa démonstration.

Après le départ du médium la conversation continue.

« Je vais résumer : des mails arrivent, envoyés par un esprit qui vient d’une autre planète, que cet esprit a sept mille ans de plus que nous. Il nous annonce que

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la terre sera détruite dans cent vingt ans, que nous pouvons sauver une partie des esprits des hommes, en les envoyant sur une autre planète et que leur travail sera de nous prévenir. C’est ce que vient de faire Sadio. »

Un silence envahit la pièce, ni le colonel ni le président ne trouvent quelque chose à dire. C’est le téléphone qui les rappelle à l’ordre.

« Allo ! Que l’on ne me dérange pas pour le moment. »

Le colonel respire mieux d’un coup, il sent le président intéressé.

« Comment voyez-vous les choses ? Je suppose que vous avez pensé à une suite ?

– Je pense qu’il faut garder le secret tant que nous n’avons pas plus de certitude.

– Ça va de soi ! – Puis étudier ces voyages de l’esprit. – Comment ? – Sous le couvert de recherche d’espionnage par

exemple ! – Bon, je vais y réfléchir, mais ce serait trop bête

de passer à côté de quelque chose d’aussi important. » Les deux hommes réfléchissent. Le colonel jubile,

le président est convaincu qu’il faut faire quelque chose dans la plus grande discrétion.

« Président vous avez raison, avec tous les détracteurs que nous avons en ce moment, pas la peine de tomber dans le ridicule. Tous ces mails sont

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quand même troublants, il ne faut pas laisser passer une chose aussi incroyable. »

Les films sont contrôlés avec la plus grande attention. Après leur visualisation, on voit très bien l’homme se lever et mécaniquement se diriger vers son ordinateur portable. Les gestes sont peu sûrs, il s’y prend à deux fois pour rentrer son code, puis c’est avec deux doigts qu’il tape son message. Il retourne se coucher mais non dans son lit, sur un fauteuil qui se trouve dans la pièce où il se réveille. Ses gestes sont beaucoup plus sûrs. Après quelques mouvements d’assouplissement, il retourne dans son lit.

Quelques instants plus tard, les caméras cessent de fonctionner.

Monsieur De Maisonneuve s’est rendormi. « Voilà Président ! Nous pensons que le sujet ne

peut en aucun cas simuler, ne sachant pas qu’il est filmé. Donc c’est bien en état de somnambulisme qu’il a envoyé ces textes.

– Troublant ! Troublant ! – Continuez la surveillance. Laissez le système en

place pour les nuits suivantes. Surveillez votre somnambule jour et nuit. Gardez bien le secret sur cette affaire.

– Tenez-moi au courant, très discrètement.

Rapport suivant.

« Monsieur le président nous avons un problème ! – Je vous écoute.

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– Le journaliste est encore rentré en contact avec le somnambule. Celui-ci l’a éconduit, très énervé.

– Ce journaliste aurait-il eu vent de l’histoire ? Nos démentis n’auraient-ils pas suffi ?

– Je suppose. Mais le sujet a envoyé balader le journaliste, nous l’avons entendu dire que c’était ridicule. Que peut-on faire ?

– Si nous intervenons, cela donnera encore plus d’importance à cette histoire et le fouille-merde va enquêter à tout-va.

– Mettez le journaliste sous contrôle. Voyez s’il fait un nouvel article et sa teneur.

De toute manière, le dernier mail n’a pas été divulgué et les suivants, s’il y en a, ne le seront pas non plus.

– En êtes-vous sûr ? – Pour cela, pas de problèmes, notre service

informatique est très efficace. Nous espérons que le sujet ne sera pas perturbé et que les mails continueront.

Si c’est véritablement un esprit venu d’ailleurs qui les a dictés, il serait dommage de ne pas avoir de suite.

– Tenez-moi avisé.

CONTACT SUIVANT

– Suite à l’intervention du journaliste, notre sujet a cessé de recevoir des mails.

– Ce n’est pas très grave. Nous avons trois messages qui nous donnent suffisamment de