LE VOYAGE

Nous passons la frontière Vietnamienne le 24 avril, le poste frontière est petit, logé dans le creux des montagnes. Nous passons les derniers pour faire tamponner nos passeports, le douaniers fait passer tous les chauffeurs routiers avant nous ! Il ne doit pas y avoir souvent des touristes par ici, c'est austère ! Les douaniers, lors de notre passage après avoir reçu nos tampons d'entrée, nous demandent d'ouvrir 3 sacoches, nous nous exécutons mais nous voyons vite que ce n'est que de la curiosité ! Ils essayent ensuite de nous taxer de l'argent mais nous faisons ceux qui ne comprennent pas et filons rapidement.

La route est agréable en cette seconde partie de journée, nous descendons 1400 mètre de dénivelé c'est très agréable de descendre tout ce que l'on monte ! Nous nous arrêtons dans cette première ville de la vallée et nous y passons la nuit. Personne ne parle anglais alors pour manger nous montrons ce que les autres gens ont dans leur assiette et avec notre commande on nous dépose une petite bouteille d'alcool de riz. Dans le restaurant que des hommes qui apparemment aiment ça et en ont abusé !

Le comportement des Vietnamiens sur la route est unique ! Les klaxons retentissent dans nos oreilles, c'est marrant au départ mais ça devient vite, très ennuyant. En effet, ce ne sont pas de simples klaxons, ce sont de véritable trompettes, sirènes de bateaux et autres bruit toujours d'une très forte intensité... Les températures sont élevées dès le matin, nous partons tôt mais la chaleur nous rattrape vite et le soleil tape fort! D'ailleurs les gens ici sont très couverts, surtout les femmes. Elles portent une veste à capuche avec des rabats sur les mains, des masques en tissus (pour la poussière) et des chaussettes dans leurs chaussures. Les femmes font remarquer à Pauline ses couleurs dues au soleil et ne trouvent pas ça normal de bronzer et d'avoir des traces différentes que notre couleur naturelle. Il n'y aura qu'à Hanoï qu'elle n'aura aucune réflexion ! En campagne, nous sommes montrés du doigts pour notre couleur, enfin on pense, depuis que nous avons passé la frontière nous n'avons pas vu un étranger ! Les femmes, même dans les petites villes sont conquêtes et portent des talons, c'est assez surprenant. Nous trouvons toute sorte de choses sur la route, des déchets, beaucoup de déchets mais aussi des chapeaux et surtout beaucoup de chaussures. Les gens les perdent depuis leur scooter et ne s'arrêtent pas les ramasser ou les enfants ne disent rien à leur parents.

NEWSLETTER n°13 : LE MONDE AGRICOLE EN UN TOUR

Le Vietnam, du riz et des cochons...

Illustration 1: Vue de la vallée fertile du Song Ca

Illustration 3: Popo attire l'attention des vietnamiennes

Illustration 2: Nous ne sommes pas seuls à vélo !

Au Vietnam, il y a beaucoup moins de petits restaurants sur les bords de routes, les gens se font à manger à la maison alors on fait pareil, le midi on mange ce que l'on trouve, repas salé ou on achète des gâteaux et le soir on essaye de s'acheter à manger et de cuisiner. Nous faisons une cure de mangues, elles sont trop bonnes et nous en trouvons partout dans le pays.

Sur les routes, nous voyons énormément de scooters chargés comme des mules, sur les portes bagages : vaches, cochons ou canards dans des cages en osiers, congélateur, sacs etc …. Nous croisons tous les jours les enfants qui rentrent ou se rendent à l'école en vélo, nous roulons à leur côté pendant plusieurs kilomètres car l'école n'est pas toujours à proximité de chez eux. C'est une ambiance que l'on aime bien.

Nous sommes entourés de rizières ou de champs de maïs et nous pouvons observer les gens travailler. Les canards sont élevés dans les rizières, ils sont heureux de se baigner toute la journée dans ces labyrinthes ! Sur le bord des routes,nous voyons parfois du tabac sécher sur de grands cadres en bois mais nous ne verrons que peu de plantation !

Dès que nous nous arrêtons devant un marché ou une boutique, on essaie de nous vendre quelques choses... Nous refusons systématiquement car ce n'est pas à manger, en montrant Bob et le peu de place que nous avons ! Nous avons souvent des remarques et les vietnamiens adorent nous dire ou nous devons aller et ce que l'on doit faire mais nous gardons le sourire et notre cap !

Nous avons régulièrement TV5 monde, ce qui nous permet de suivre de loin les élections présidentielle française et la « crise » dans certains pays d'Europe.

Le bruit des klaxons est omniprésent et c'est dangereux de circuler au Vietnam car les gens ne savent pas conduire même leur vélo ! On a l'impression d'être invisible aux yeux des autres conducteurs... Nous avons essuyé un refus pour rentrer manger dans un restaurant, on ne comprend toujours pas ! Par contre il n'est pas rare d'être servi longtemps après notre arrivé car les serveurs ne se bousculent pas à notre table, la barrière de la langue est importante.

Illustration 4: Maison typique sur pilotis Illustration 5: Des mobs bien chargées Illustration 6: Nous fréquentons souvent les marchés pour nous nourrir

Illustration 7: Charrette et son bœuf, ce n'est pas rare Illustration 9: Rizière de plaine Illustration 8: Nous pédalons tôt le matin

Nous retrouvons Elise et Camille, nos amis qui font les films sur notre voyage à Ninh Binh. Les retrouvailles sont agréables, on a plein de choses à leur demander après 11 mois de voyage ! Nous louons des scooters pour pouvoir visiter différents sites touristiques. Nous visitons Tam Coc, la baie d'Along terrestre en barque, le batelier pagaie avec les pieds c'est impressionnant , et les temples de Hoa Lu et Keng Da.Nous nous rendons ensuite dans le parc national de Cuc Phong pour 2 nuits. Arnaud a un nouveau coéquipier puisque c'est Camille qui monte à l'arrière pour faire une étape de 47 kilomètres pendant que les filles prennent le bus puis une motobike pour arriver au parc. Nous profitons de notre séjour dans cet endroit calme pour nous reposer et visiter. En effet, nous allons voir les singes et les tortues, nous marchons, allons dans des grottes, jouons aux cartes et buvons des bières pour nous rafraîchir !! Le parc est sympa mais nous regrettons le manque d'informations sur la faune, la flore et le fait que les gens ne respectent pas la nature même ici, en effet, nous voyons énormément de détritus au sol !

Nous embarquons Bob dans un bus pour rejoindre Hanoï. Après quelques heures dans ce petit bus, nous arrivons à la capitale. Bob est remonté dans la gare routière sous les yeux des vietnamiens toujours aussi présent envers Bob ! Après être installé à l'hôtel, nous nous baladons pour nous imprégner de l'ambiance. C'est fou d'observer comment les conducteurs roulent ici, c'est pire que d'habitude ! Nous passons l'après midi à nous balader et à goûter la fameuse bière pression vietnamienne ! Nous profitons donc de ces quelques jours à Hanoï pour visiter des temples, aller au jardin botanique, au musée de la littérature et faire les rues touristiques. Nous nous rendons également au lac Bây Mâu où tout le monde fait son sport le soir. Les femmes font une sorte de step et les hommes font de la musculation, jouent au badminton ou au jeu local de la plume. Nous sommes surpris par une grosse averse, la première pour Elise et Camille, expérience à vivre !

Nous profitons de la dernière soirée tous les quatre, pour fêter nos anniversaires quelques jours en avance. Nous mangeons pour l'occasion un super gâteau au chocolat ! Nous nous levons le lendemain matin pour leur dire au revoir et les regarder s'éloigner dans la rue ! Nous avons passé une semaine agréable en leur compagnie, ça ressource ! Normalement c'était notre dernière visite pendant le voyage. Merci à eux d'avoir passé du temps avec nous !

Illustration 11: Cool le mec !

Illustration 12: Tam Coc, baie d'Along terrestre

Illustration 10: La même vue de plus haut !

Illustration 13: Temple vietnamien

Illustration 16: Dîner entre amis à Cuc Phong

Illustration 14: Coucher de soleil sur Hanoï

Illustration 15: Un beau gâteau pour nos anniversaires

Nous restons une journée de plus à Hanoï, le temps d'organiser notre croisière sur la Baie d'Along !

Nous prenons un petit bus pour 4 heures de routes avant de rejoindre la baie d'Along. Sur la route nous faisons une pause dans un magasin touristique ! Nous embarquons en fin de matinée sur notre bateau de croisière, il est sympa. On commence par nous offrir de serviettes humides afin de se rafraîchir puis un bon repas, ça commence bien ! Nous faisons connaissance avec les autres personnes, nous sommes les seuls français. Nous naviguons dans la Baie d'Along au milieu des 1960 îlots (environ) rocailleux. Le paysage est magnifique ! Nous profitons de chaque instant sur le pont de notre bateau. Nous mettons le pied à terre pour visiter une grotte, une grotte de très grande envergure et très plaisante. Nous aurons ensuite la chance de faire du canoë au milieu de tous ces îlots, nous pouvons les voir de plus près. Puis en fin d'après midi nous observons le coucher du soleil sur un îlot possédant un plage certain se baignent mais nous nous trempons juste les pieds ! Un beau couché de soleil pour l'anniversaire de Pauline ! Ce sera un anniversaire unique...Nous remontons ensuite sur notre bateau pour dîner et y passer la nuit. C'est magique de dormir dans un lieu comme celui-ci, avec les illuminations des autres bateau, la vue sur les îlots est belle.Le deuxième jour nous naviguons toujours dans ce magnifique paysage puis nous nous rendons sur l'île de Cat Ba où nous faisons une randonnée dans le parc national afin de monter au point le plus haut de l'île et ainsi d'admirer la vue. Nous nous rendons ensuite dans le centre ville de l'île où se trouve notre hôtel pour la nuit. Nous passerons le reste de la journée à naviguer autour des villages flottants des pêcheurs. C'est impressionnant de savoir que certaine personnes vivent sur si peu de surface ! Nous nous rendons ensuite sur Monkey Island, où nous pouvons admirer énormément de singes, certain plus sauvages que d'autres. Nous en profitons pour se baigner. Pour finir notre croisière nous naviguons la matinée afin de rejoindre le port où nous sommes partis 2 jours auparavant. Nous profitons du paysage jusqu'à la fin, c'est une croisière relaxante dans un lieu magnifique !

Nous rentrons dans l'après midi sur Hanoï où nous retrouvons Bob. Pour notre avant dernière soirée ici, nous allons au Théâtre des marionnettes sur l'eau au théâtre Thang Long. Les marionnettes retracent la vie des vietnamiens à la campagne mais aussi des chants et danses folkloriques. Nous fêterons l'anniversaire d'Arnaud pour notre dernier jour à Hanoï. Nous passons la journée à travailler mais nous sortons tout de même pour manger et boire une bière pour fêter son anniversaire comme il se doit. Nous achetons plusieurs petits gâteaux dans une pâtisserie, nous pouvons trouver des éclairs au chocolat, du mille feuille et de la tarte au pomme ! Nous aurons tous les deux fêté nos anniversaires au Vietnam !

Nous remontons sur nos selles afin de continuer notre périple au Vietnam. Arnaud commence par gonfler les pneus ! Au bout de quelques kilomètres, nous perdons une bouteille d'eau puis l'autre, elles sont normalement sur les portes-gourdes de la remorque ! Les portes-gourdes se déboîtent

Illustration 17: La baie d'Along

Illustration 19: Jeu de lumière

Illustration 18: Village de pêcheurs

Illustration 20: Singe songeur devant l'homme

même après nos dernières réparations ! Nous décidons d'en acheter d'autre mais cela s'avère difficile car les magasins vendent des vélos mais aucune pièce et aucun accessoire ! On en trouvera 2 d'un certain âge et pas très solide mais ça fera l'affaire... Nous aurons fait environ 30 kilomètres pour sortir de Hanoï, nous traversons donc plusieurs quartiers différents, roulons dans une circulation intense et surtout nous restons sur nos gardes car les véhicules ne font pas très attention à nous !

Sur notre route toujours autant de vélos et quelques vélos électriques c'est beaucoup moins difficile. Nous voyons beaucoup de porcheries, il y en a une petite à côté des maisons mais aussi des plus grandes. Nous aurons la chance de les visiter mais sans explications car la barrière de la langue est bien présente. En ce qui concerne les petites à 1 ou 2 cages, on se dit parfois que les cochons sont mieux logé que les gens, car les animaux, eux sont sur du béton ! En ce qui concerne la nourriture nous continuons à nous méfier de la viande de chiens ! Avant d'arriver à Sapa notre nourriture sur les 3 derniers jours de route est : pain, sardine sauce piment, vache qui rit et mangue !

Nous crevons sur notre dernière journée de pédalage au Vietnam ! En réparant nous nous apercevons que le pneu est usé et déchiré à deux endroits différents. Nous le changeons car nous en avons un de secours dans la remorque ; celui-là aura fait environ 8 500 kilomètres !

A notre arrivé à Lao Cai, ville frontalière avec la Chine, nous dormons dans l'hôtel le plus proche de l'imposant poste frontière. Nous avions prévu rester 1 nuit ici et relié Sapa en vélo et revenir ici ensuite pour rejoindre la Chine. Changement de programme ! Un orage gronde, les fenêtres, les portes en verres tombent, les arbres aussi et toute la ville est inondée. A notre réveil le lendemain matin, nous voyons les dégâts et la route toute boueuse, nous décidons donc de laisser Bob ici et de prendre un mini bus pour les 40 kilomètres qui nous séparent de Sapa ! Sur la route le spectacle n'est pas chouette, les dégâts de la tempête sont visibles.Un peu plus haut dans la montagne les paysages de rizières se dévoilent à travers les nuages !

Notre arrivée à Sapa est agréable, nous découvrons une petite ville à l'ambiance de village montagnard et depuis longtemps nous avons nos premiers frissons, il fait beaucoup moins chaud ici !Nous nous rendons dans un hôtel et sur le chemins des guides H'mong nous proposent leur services en direct sans passer par les hôtels. Nous nous renseignons le jour même des différents itinéraires possible, sachant que celui d’Élise et Camille nous intéresse. Dans les rues du village, nous croisons de nouveau les deux femmes H'Mong et après réflexion nous prendrons notre trek dans les montagnes de Sapa ! Elles sont heureuse et nous offre un bracelet chacun. Pour elle c'est mieux de nous contacter en direct car elles touchent l'intégralité de l'argent. Pour nous c'est mieux car moins chère nous serons que tous les deux et nous dormons chez une des filles donc dans sa famille ! Nous profitons de notre première soirée dans cette ville touristique pour nous faire un resto avec menu ! Délicieux, surtout la soupe aux champignons de Sapa !!

Illustration 21: Porcelets le long du fleuve rouge Illustration 22: Rizières en terrasse à l'approche de la Chine

Illustration 23: Au second plan, du thé

Nous enfilons donc nos chaussures de rando et nous voilà partis arpenter les collines. Nous commençons par faire les courses, les filles nous demandent ce que l'on veut, c'est cool ! L'une des guides porte sa petite fille sur le dos et l'autre est une vrai pipelette. Elles sont géniales ! Nous marchons bien et faisons connaissance, nous leur posons toutes sortes de questions et on en profite pour en apprendre plus sur l'agriculture locale ! Nous sommes immergés dans leur monde et c'est très agréable. Nous sommes accueillis chez la sœur de Mai pour manger ce midi et le soir nous mangeons et dormons chez Chig. Nous profitons des merveilleux paysages de montagne et des rizières en terrasse. En fin de journée Chig va au champs pour labourer (à la main), nous jouons les funambules au travers des terrasses pour arriver à une parcelle plus éloignée . C'est un travail de titan ! Nous sommes imprégnés par l'ambiance conviviale qui règne ici entre les gens qui travaillent. De retour à la maison, le repas se fait à la cuisson au feu de bois, le foyer est dans la maison qui a un sol en terre battue. Nous mangeons un délicieux repas arrosé de vin de riz ! Nous dormons ce soir là dans le lit du couple !Nous repartons le lendemain matin toujours impatients de connaître d'autres paysages, nous en prenons plein les yeux. C'est magnifique !

Nous passons deux jours extraordinaire avec nos guides, à la fin de notre rando, elles nous offre 2 bracelets qu'elle portent ! Nous sommes un peu triste de les quitter !Nous dormons une dernière nuit à Sapa ville avant de rejoindre Lao Cai.

Notre dernière journée au Vietnam est mouvementée ! Le bus décide de ne pas nous déposer au lieu convenu, nous devons donc marcher avec toutes nos sacoches pendant un long trajet et le ton est monté avec le chauffeur ! Dans les mêmes moments, notre porte monnaie disparaît avec nos derniers billets ! Nous devons donc aller retirer de nouveau et garder juste ce qu'il faut pour manger et l’hôtel. Avec le reste, on décide de faire du change en monnaie Chinoise car nous passons la frontière le demain matin ! Nous passons l'après midi à travailler et à se mettre à jour avant de changer de pays. Nous passons la frontière le lendemain matin, le 19 mai, à l'heure d'ouverture du poste frontière. Notre sortie comme notre entrée en Chine se déroule bien et en peu de temps.

L'AGRICULTURE AU VIETNAM

Nous commençons notre périple au Vietnam en empruntant pendant 3 jours la vallée agricole fleuve Song Ca. Prenant sa source dans la chaîne de montagnes qui constitue la frontière avec le Laos, il poursuit sa route jusqu'à la mer méridionale de Chine. Entre temps il arrose les parcelles des cultivateurs et assure l'alimentation en eau du bétail. Notre chemin ne cessera de nous permettre

Illustration 24: Mai, jeune guide H'mong noire

Illustration 25: Corvée de picage du riz

Illustration 26: Rizières en terrasse de Sapa

d'observer l'agriculture de ce pays, des plaines d'Hanoï et de la côte jusqu'aux montagnes de Sapa à 1600 mètres d'altitude.Nous pouvons nous en rendre compte dès les premiers kilomètres, l'agriculture tient encore une grande place dans ce nouveau pays d'Asie du sud-est que nous visitons. Les rizières sont partout, le maïs tient aussi son rang de culture la plus produite au monde, le maraîchage assure l'alimentation des familles et quelques rentes grâce aux marchés et enfin l'élevage n'est pas en reste avec une filière porcine très représentée, des bovins et des buffles aussi bien utilisés pour le travail au champs que pour leur viande et des basses-cours dans toutes les fermes.

Pour résumer tout cela, voici quelques chiffres :

Les guerres, les importantes dépenses d’armement et la planification de l’économie ont grandement affaibli l’économie du Vietnam. Celui-ci enregistre cependant, depuis la levée de l'embargo américain au milieu des années 90, une nette reprise de l’économie coïncidant avec une libéralisation économique progressive, à l'image de son voisin chinois. Depuis les années 2000, on parle même d’un décollage économique puisque le taux de croissance réel du PIB passe de 4,7 % en 2001 à 7,8 % en 2007, même s'il est redescendu en 2008 et en 2009 à cause de la crise économique. Toutefois, il est remonté en 2010 à 6,8%.

L'agriculture est très importante, avec 51,8% des emplois totaux. Le secteur des services en occupe 32,7% et celui de l'industrie 15.4% (2009).

Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz mais on retrouve cette culture omniprésente sur tout le territoire. Produit de base essentiel, cet aliment est aussi un produit d’exportation. Le Vietnam constitue le troisième exportateur mondial de riz. Le Nord que nous avons visité présente une agriculture plus diversifiée avec du riz mai aussi beaucoup d'élevage et de la pêche. Nous allons maintenant détailler nos observations.

Pour terminer, élément important sur le plan commercial, Le Vietnam fait partie de la Coopération Économique Asie Pacifique (APEC) ainsi que de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007.

Le riz, base de l'alimentation en Asie.Le riz est une céréale de la famille des Poacées (anciennement Graminées), cultivée dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes pour son fruit, ou caryopse, riche en amidon.Le riz est un élément fondamental de l'alimentation de nombreuses populations du monde, notamment en Amérique du sud, en Afrique et surtout en Asie. C'est la première céréale mondiale pour l'alimentation humaine, la deuxième après le maïs pour le tonnage récolté. Le riz est l'aliment de base de la cuisine asiatique notamment.Le riz est cultivé de diverses manières. La riziculture pluviale, sans inondation du champ, se

Illustration 28: Nous trouvons tous les fruits sur les marchés

Illustration 29: Rizière sur la côte Illustration 27: Cultures le long du fleuve rouge

distingue de la riziculture inondée où le niveau d'eau n'est pas contrôlé, et de la riziculture irriguée où la présence d'eau et son niveau sont contrôlés par le cultivateur.En fonction des cultivateurs, on obtient du riz blanc (Chine, Inde, France), du riz cargo (Chine), rouge (Madagascar), jaune (Iran), violet (Laos), du riz gluant (Chine, Indonésie, Laos)… consommé en grains, en pâte, en soupe, ou en dessert. Le riz blanc, privé de la cuticule et de son germe, ne contient presque que de l'amidon.

Ces dernières années, la hausse de la production de riz fut surtout due à la hausse des rendements, mais on constate ces derniers temps une relative stagnation de ces derniers (environ 3,8 tonnes par hectare). La production générale de riz fluctue moins que celle du blé, du fait notamment des moindres enjeux économiques et politiques.En 2009, la production mondiale de riz paddy s'est élevée à 685 millions de tonnes contre seulement 585 en 2003 (source : FAO). En 2009, le Vietnam était le 5ème producteur mondial avec une production annuelle de 38,90 millions de tonnes soit 5,7% du riz produit dans le monde (Source FAO 2009). Le rendement moyen est de 5,23 tonnes par hectare grâce notamment aux deux récoltes pratiquées dans les régions de plaine et les deltas (Mékong et fleuve rouge). Le riz est cultivé sur 7,5 millions d'hectares au Vietnam !

Tout au long de notre voyage au Vietnam, nous n'avons pas été une journée sans voir une parcelle de riz. La culture est encore conduite de façon très manuelle. Seuls le travail préalable du sol et le battage des pieds récoltés sont parfois mécanisés. Nous vous parlons de petite mécanisation bien sûr, c'est à dire le motoculteur et la batteuse alimentée à la main... Mais la plupart du temps les travaux au champs sont manuels et réalisés par les hommes, femmes et enfants après l'école ! Le travail de la terre est réalisé à l'aide des buffles, les semis puis plantages sont manuels, la fertilisation organique (fumier de porcs et de bovins) ou minérale également. Le riz reçoit aussi quelques traitements phytosanitaires (désherbage et fongicide), notamment car les parcelles ne suivent aucune rotation donc des résistances apparaissent, pratiqués à l'aide d'un pulvérisateur à dos. A la vue des surfaces énormes que nous avons pu observer, nous pouvons dire que la main d’œuvre agricole ne manque pas dans le pays. Enfin, la récolte, fauchage des chaumes, est elle aussi manuelle et pratiquée sous forme de corvée. Cet aspect des coûts en capital humain joue un rôle prépondérant dans la considération du riz comme une culture de pays pauvres.

L'élément centrale dans la riziculture est l'irrigation. Les besoins de la plante en chaleur, en humidité et en lumière sont très spécifiques. Ce n'est que dans les régions tropicales et subtropicales que le riz peut être cultivé toute l'année. La culture du riz requiert cependant une humidité importante : les besoins s'élèvent à au moins 100 mm d'eau par mois.Le riz entraîne donc une forte consommation domestique en eau et exige une bonne organisation de sa gestion.La riziculture irriguée comme elle est pratiquée dans les zones de plaine ou de delta exige des surfaces planes, des canaux d'irrigation, des levées de terre. En zone montagneuse, ce type de culture est parfois pratiqué en terrasses comme nous l'avons observer à Sapa. Le riz a conduite bien spécifique puisque, les plantules de riz sont en premier lieu semées et obtenues sous pépinière ou

Illustration 30: Travail du sol au buffle dans les terrasses

Illustration 31: Récolte des semis avant le picage Illustration 32: Sapa et sa magie...

dans de petites parcelles spécifiques avant d'être repiquées sous une lame d'eau dans un sol préalablement labouré. Sur le long terme, l'entretien pose aussi de sérieux problèmes et est très lourd en main d’œuvre car il exige sarclage et désherbage de la terre avant d'effectuer la récolte à la faucille obligatoire. Ce mécanisme est celui de la culture rizicole dite intensive car ayant les meilleurs rendements et permettant plusieurs récoltes par an (jusqu'à trois dans le delta du Mékong).La riziculture inondée se pratique dans des zones naturellement inondées de façon périodique, notamment par la mousson. C'est pour cette raison que des régions comme Sapa ne peuvent bénéficier que d'une seule récolte annuelle. Le semis des plantules est réalisé en avril pour un plantage en mai-juin et enfin une récolte en août-septembre avant les premiers froids d'octobre.

Dans ces régions de montagne, l'intégralité du riz récolté est conservé sur place dans les fermes. La grande majorité est séché puis consommée au cours de l'année et une petite quantité est conservé pour les semis de l'année à venir. A titre d'exemple, un grain de riz semé donne 600 à 800 grains à la récolte ! Le riz de commercialisation est uniquement produit dans les zones pouvant réaliser plusieurs récoltes par an.

La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse au Vietnam, les cultures vivrières s'étendent aussi sur les montagnes grâce aux terrasses !

Le porc, viande la plus consommée au Vietnam.Des porcs cela faisait bien longtemps que nous n'en avions pas autant vus ! Le Vietnam est le 7ème producteur mondial de porcs (28 millions de porcs produits en 2011, source FAO) avec une particularité bien distincte des autres pays que nous avions traversé jusque là, plus de 80% de la production est assurée par des petits élevages familiaux de quelques porcs (10 à 20 porcs produits par an). De ce fait il y en a partout de ces petits élevages chaque ferme possède sa porcherie.

De plus ce mode de production reste largement dominant car les consommateurs plébiscitent l'achat de porcs en frais sur les marchés locaux ou à la ferme. Par contre cela pose quelques problème d'ordre sanitaire et de suivi de filière.

Bien que les livraisons de porc domestiques ont plus que doublé depuis que le Vietnam a commencé ses réformes du marché, cette offre croissante a été dépassé parla demande croissante de viande de porc au Vietnam. Cela a abouti à une augmentation duprix du porc. Les vietnamiens ont depuis toujours et il semble que cela ne soit pas près de changer, une très forte préférence pour la viande porc fraîche, ce qui leur permet par conséquent d'éviter de

Illustration 33: Porcs à la soupe !

Illustration 34: Truie du Vietnam

Illustration 36: Vente en frais en bord de route

Illustration 35: Porcherie typique

Illustration 37: Vente de porcelets

porc réfrigéré, congelé et transformé .Il en résulte que les porcs sont abattus au Vietnam à proximité des lieux où ils sont consommés plutôt que loin. Sinon, la viande devrait être réfrigérés ou congelés pour le transport. En outre, les vietnamiens sont réticents à acheter du porc dans les supermarchés. Le penchant des Vietnamiens pour la viande bien fraîche a beaucoup implications pour le développement de l'industrie porcine du Vietnam, viande la plus consommée dans le pays. Il s'agit notamment une forte degré de protection naturelle pour son industrie du porc domestique et une concentration de porcheriesproche de ses grandes villes (Haoï et Ho Chi Minh). L'escalade du prix de la viande de porc entrevue ces dernières années (et d'autres produits animaux) est source de préoccupation pourle gouvernement vietnamien en raison de son ampleur et de l'importance du porc dansl'alimentation des Vietnamiens. La hausse rapide du prix du porc est un reflet de lala demande croissante de viande de porc au Vietnam en raison de sa croissance économique (hausse des niveaux du revenu par habitant, une population croissante et une plus grande urbanisation) et l'incapacité de la production porcine nationale d'augmenter à un rythme comparable.

On comprend rapidement l'embarra des pouvoirs politiques vietnamiens qui doivent faire face à une demande qui s’accroît sans cesse et des habitudes de consommation bien ancrées.Au Vietnam, les porcs sont encore largement élevés dans de petits cabanons simples en béton et couverts en feuillage. L'alimentation est à base de déchets de l'alimentation humaine, de coques de riz complétés avec de l'aliment du commerce. Il est rare de voir une même élevage pratiquer le naissage et l'engraissement. Dans les fait, environ 10% des élevages sont uniquement naisseurs et 80% engraisseurs. Le porc est un véritable enjeu économique pour les éleveurs car il constitue la principale source d'apport de capitaux sur la ferme. Le reste des productions (volailles, maraîchage, céréales) sont destinés à l'auto-consommation. C'est grâce à leurs porcs que bon nombre de vietnamiens ont pu quitter leur maison sur terre battue pour reconstruire une maison avec un sol et des murs en béton !

Pour les transactions, même si quelques naisseurs parcourent la campagne pour vendre leurs porcelets, ce sont des intermédiaires qui s'occupent des transactions de porcs au sevrage lors de la vente pour être consommé sur les marchés ou chez les bouchers.

Pour finir,le porc joue un véritable rôle sociétale au Vietnam mais la sporadicité de sa filière n'aide pas le contrôle des maladies (grippe H5N1 ou autre) et pose quelques problèmes sanitaires (conservation de la viande). Malheureusement, l'augmentation des rendements porc et une meilleure qualité produite au Vietnam ne sont pas certains d'empêcher la pénétration du marché du porc dans le pays par les importateurs. Cependant, le fait que les Vietnamiens est une forte préférence pour le porc frais et une aversion relative de viande de porc congelée et transformée réfrigérée offre une certaine protection économique naturelle à secteur porcin au Vietnam. Le lent développement des supermarchés au Vietnam combinée avec la préférence des Vietnamiens pour l'achat de viande de porc de points de vente traditionnels renforce cette protection naturelle de l'industrie locale.

Résumé en chiffre

12 jours à pédaler

817 km parcourus (17 173 km depuis le départ)

53 heures 40 minutes passées sur nos selles 1116 h depuis le départ) 56,7km/h maximum (Entre Muang Xieng et Tuong Duong)Plus grande journée : 101 kilomètres entre Yen Bai et Yen Boa