termine dans les JT. Quandle no 40 brocarde Joëlle Milquetsur Twitter, des dizaines d’autresreprennent en boucle son « c’estJoëlle ! ». Au point de contrain-dre la ministre CDH à réagir. Etavec humour s’il vous plaît. Gareau politique qui heurterait defront ces forums citoyens du XXIe

siècle.Les vénérables micros-trottoirs

ont pris un coup de vieux. En-voûtés par la modernité, de grandsmédias font mine de croire quel’opinion publique se forge dés-ormais au coin des bistrots so-ciaux. C’est oublier que les piliersde comptoir constituent une in-fime frange de la population. Orce sont eux qui dominent les dé-bats. Tous ne figurent bien sûrpas dans ce top  100, simple

photographie de l’insaisissablebouillonnement d’Internet.

Malgré les limites imposées parnotre méthode, cette tentative detri livre au moins trois enseigne-ments. Un, les classés appartien-nent dans leur grande majoritéaux tribus traditionnelles de Twit-ter : férus de nouvelles technolo-gies, blogueurs et spécialistes duWeb, professionnels des médias.On est loin d’un échantillon re-présentatif de la population. Deux,le système favorise Facebook etceux qui ont pris la peine de s’ins-crire sur klout.com. Hormis lescélébrités, rares sont ceux qui par-viennent à se hisser dans letop 100 avec leur seul compteTwitter. Trois, une majorité desfigures bien connues du Webbelge est justement inscrite surKlout et trône en bonne place.Ce qui laisse présager un brillantavenir à cet outil... ●

Comment repérer uninternaute influent ?En comptant ses amisFacebook ou ses « fol-lowers » (abonnés sur

Twitter) ? Trompeur. Bart De We-ver réunit plus de 8700 abonnés.Peut-on affirmer pour autant quele leader de la N-VA est influentsur un média... où il n’a jamaispublié le moindre message ?

Le nombre de « retweets » (re-diffusion d’un tweet) ou de clics« j’aime » et commentaires ? Déjàplus pertinent. Mais insuffisant.Le nombre de messages ? Sur leWeb comme dans la vie, lesgrands bavards ne sont pas lesplus écoutés.

Bref, évaluer l’aura des utilisa-teurs sur les réseaux sociaux a tout du casse-tête. Or lesmarques raffolent de donnéeschiffrées pour justifier leurs in-vestissements publicitaires. C’estpourquoi sont apparus plusieursoutils spécialisés dans ce genrede calcul. Chacun utilise sa pro-pre méthode, souvent obscure.Le plus connu s’appelle Klout, dunom d’une start-up californiennelancée à la fin 2009.

Son utilisation est simple : il suf-fit de se rendre sur klout.com etd’indiquer un pseudonyme Twit-ter. Aussitôt s’affichera un chif-fre compris entre 10 et 100. A 10,on est un parfait néophyte. A 20,on atteint la moyenne. A 90, onest une star planétaire. Seul lejeune chanteur canadien JustinBieber a atteint le Graal : un scoreparfait de 100 sur la base d’unseul réseau social. Le site analyseautomatiquement les comptesTwitter accessibles. Il est possi-ble de se retirer du classement.Vous êtes plus actif sur d’autresréseaux sociaux, comme Face-book, Google+, Foursquare ouLinkedin ? Vous pouvez vous ins-

crire et mentionner vos différentscomptes, Klout commencera àrecalculer votre « influence » glo-bale.

Malgré les nombreuses critiqueset interrogations que suscite sonmystérieux et changeant algo-rithme, Klout s’impose peu à peucomme l’indice pivot de la noto-

riété sur le Web. Aux Etats-Unis,de grandes firmes offrent des ré-compenses (« perks ») aux uti-lisateurs bien côtés. Cela va d’unéchantillon gratuit à une invita-tion « VIP » pour un grand évé-nement promotionnel.

Rien de tout cela en Belgique.Pas encore. Les professionnelsdu Web s’en méfient. Sur un mar-ché si étroit, ils préfèrent se fierà la réputation et au nombre de« followers ». D’autant que la plu-part des entreprises européennesdécouvrent à peine les blogueurs.Alors, les réseaux sociaux... « Nousn’en parlons presque jamais en-tre community managers, expliqueMarie Van Humbeeck, gestion-naire de communauté pour plu-sieurs grandes marques. Obtenirun bon score à partir de soncompte Facebook personnel estune chose, partager cette in-fluence au profit d’une marqueen est une autre. »

A Bruxelles, l’agence de marke-ting Finn avait établi en mai der-

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SOCIÉTÉ INTERNET

50 I 17 FÉVRIER 2012 I WWW.LEVIF.BE N° 7

Que les gros Kloutlèvent le doigt

MOINS 20 POINTSD’UN COUP  En déconnectantbrièvement notrecompte Facebook de Klout, le 2 février,la sanction n’a pastardé. 

« Accorder une attentionexagérée à ce score est ridicule » Damien Van Achter,journaliste Web

Mediargus met docroom pdf

Didier Swysen,Sudpresse

TOP 10JOURNALISTESFRANCOPHONES

Michel Henrion,chroniqueur RTL

Lauranne Lahaye,Sanoma

François Genette,RTBF

Himad Messoudi,RTBF

Xavier LambertSudpresse

Martial Dumont,L’Avenir

Alain Gerlache,RTBF

Myriam Leroy,Freelance (dont Focus Vif)

AhmedAbdelHamid,industrie

Jurgen Voltaren,informatique

Geert Noels,économiste

Kristof Claes,musique

Ben Van Alboom,artiste

Cain Ransbottyn,Web

Els Eeckaut,justice

TOP 10FLAMANDS

Bart Waele,Web

Sven Ornelis,musique

Robin Wauters,Web

nier un classement desjournalistes belges enfonction de leur Klout.Près d’un an plus tard,l’avis de sa directrice restemitigé. « Klout est un bonoutil pour se faire une idéede l’influence d’une per-sonne, mais ce n’est pasl’outil par excellence »,tranche Kristien Vermoe-sen.

L’une des principales fai-blesses de Klout : tant quel’ensemble des internautesn’y sera pas connecté avec tous ses comptes,confronter l’influence del’un sur Twitter et de l’au-tre sur quatre réseaux so-ciaux revient à comparerdes pommes et des cor-beilles chargées de fruits.

Pour le journaliste et blo-gueur Mateusz Kukulka,« Klout permet surtout devoir si l’on est actif sur In-ternet. C’est un bon indi-cateur pour découvrir desgens intéressants. Maiscela reste trop mathéma-tique. »

« Accorder une attentionexagérée à ce score est ri-dicule, estime Damien VanAchter, lui aussi journa-liste et explorateur du Webdepuis des années. Cettenotion d’influence est hé-ritée de la sphère média-tique du siècle dernier. Onest en plein concoursd’ego. » Et si c’est un Kloutde 64 qui le dit...●

ETTORE RIZZA (KLOUT 60)

N° 7 WWW.LEVIF.BE I 17 FÉVRIER 2012 I 51

› Le top 50 et le top 100 (sur le vif.be) sont fondés sur la page « Belgianon Klout » du développeur Web Vincent Battaglia (http://v1n.ch/klout.be). Sonclassement  dynamique (il se met à jour automatiquement) se base lui-même sur 53 listes comptant au total 7 208 Belges inscrits sur Twitter. Les100 noms ont été arrêtés le 3 février et les scores mis à jour le 8 février.› Nous n’avons retenu que les personnes physiques, à l’exclusion descomptes d’entreprise. Sont qualifiés de francophones : 1. Les utilisateursdont le profil est rédigé en français ; 2. Ceux qui s’expriment principa-lement en français.   › Les noms des intéressés sont ceux indiqués sur leurs profils Twitter,

Facebook, ou leur compte Klout public.› Nous avons ajouté pour mémoire leur score Peerindex, principalconcurrent de Klout. Moins connu, ce système de notation prend sur-tout en compte l’ « influence » sur Twitter.› Les secteurs d’activité mentionnés résument la description que lesintéressés donnent d’eux-mêmes sur leurs profils Twitter ou Facebook.Il ne s’agit pas nécessairement de leur métier, souvent de leur hobbyou sphère d’influence sur les réseaux sociaux.› Le « réseau social de prédilection » reprend les statistiques fourniespar klout.com.

MÉTHODOLOGIE

TOP 10 MONDIAL

Justin Bieber,chanteur canadien

Classements établis le 13 février. Les personnes déjà présentes dans le top 100 ne sont pas reprises dans les classements par catégories.

Lady Gaga,chanteuse américaine

Rihanna,chanteuse américaine

Selena Gomez,actrice et chanteuseaméricaine

Kim Kardashian,actrice de télévisionaméricaine

Nicki Minaj,chanteuse américaine

Barack Obama,président des Etats-Unis

Ellen DeGeneres,animatrice de télévision américaine

Khloé Kardashian,animatrice de télévision américaine

Piers Morgan,journaliste britannique

Philippe Siuberski,AFP

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