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L’ECONOMIE DES GRANDES PUISSSANCES- LECON 2 2013
SANGO MATHIAS, http://georepere.e-monsite.com
1
L’ECONOMIE DES ETATS-UNIS D’AMERIQUE
Objectifs : - Montrer l’importance des facteurs naturels sur l’économie américaine ;
- Justifier la prééminence économique et technologique des Etats-Unis d’Amérique.
INTRODUCTION
Première puissance mondiale, les Etats-Unis disposent d’un territoire gigantesque. Les
américains, peuple de migrants et de pionniers1, ont réussi à conquérir et à mettre en valeur
cet espace richement pourvu en ressources naturelles et en ont fait l’outil de leur domination
sur le reste du monde.
I- PRESENTATION DES ETATS-UNIS D’AMERIQUE
États-Unis : États et capitales d'États
Les États-Unis comptent 50 États, auxquels s'ajoute le district de Columbia occupé par la ville de Washington.
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1 Personne qui fait les premières recherches dans un domaine, qui prépare la route à d’autres. Personne qui part
défricher des contrées inhabitées, incultes.
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Les États-Unis sont un pays d’Amérique du Nord, incluant l’Alaska (au nord-ouest du
Canada) et les îles Hawaii (dans le Pacifique Nord). Sa capitale est Washington. Les États-
Unis sont bordés au nord par le Canada, à l’est par l’océan Atlantique, au sud par le golfe du
Mexique et le Mexique et, à l’ouest par l’océan Pacifique. République fédérale formée de
cinquante États et d’un district fédéral2, possédant quelques îlots dans le Pacifique (Midway,
Wake), les États-Unis exercent en outre une tutelle sur certaines îles et archipels du Pacifique
et des Caraïbes, dotés d’un statut d’État associé (Porto Rico), de territoires « librement
2 Territoire de la capitale fédérale de certains États américains et australiens. Le territoire du district fédéral
n'appartient à aucun des États de la république fédérale
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associés » (république des îles Marshall, États fédérés de Micronésie et république de Belau)
ou de territoires « non incorporés » aux États-Unis (Samoa américaines, Guam, îles Vierges).
II- UN MILIEU PHYSIQUE AU SERVICE DE L’ECONOMIE
II.1 - Un territoire immense et ouvert
Les États-Unis s’étirent sur 4 517 km d’est en ouest et sur 2 572 km du nord au sud ; pour une
superficie de 9 630 709 km2. C’est donc le quatrième pays le plus vaste du monde derrière la
Russie, le Canada et la Chine. Les États-Unis se composent de trois ensembles séparés
géographiquement : les 48 États d'un seul tenant constituent le Mainland, dont la forme
évoque un pentagone. C'est l'ensemble le plus étendu : il s'étire sur quatre fuseaux horaires.
L'ensemble Missouri-Mississippi parcourt plus de 6 000 km dans le Mainland, l'équivalent du
cours de l'Amazone en Amérique du Sud. L'Alaska forme le deuxième ensemble : cet État a
rejoint l'union en 1959 et ajouté 1,7 million de km² supplémentaires au pays. Enfin, l'archipel
d'Hawaï constitue le dernier ensemble américain, au milieu de l'océan Pacifique.
– L’immensité a de nombreux avantages. Le pays dispose d’abondantes ressources naturelles.
Il y a de la place pour le développement des activités économiques et de l’habitat. Enfin, il
existe une grande variété des sols et des climats pour l’agriculture.
- Les façades océaniques étendues (20 000 km de côtes) ouvrent largement le pays sur les
deux autres foyers de la triade : l’Union européenne par l’Océan Atlantique et le Japon par
l’Océan Pacifique.
– Mais l’immensité a également des inconvénients : il est difficile et coûteux de maîtriser le
territoire (construction des voies de communication, nécessité de trajets longs).
– Cependant, les États-Unis se sont donné les moyens de maîtriser leur territoire3, grâce à un
réseau de transport dense et performant, qui quadrille le pays et permet une circulation rapide,
peu coûteuse et intense : marchandises sur les routes, utilisation du train et des fleuves pour le
transport des matières premières, puissantes compagnies aériennes. Avec plus de 80 000 km
d'autoroutes, tout le pays est accessible rapidement au prix d'un effort technique et financier
considérable. Le chemin de fer et les conduites transportent les matières premières et les
pondéreux4 des lieux d'extraction aux zones de production. Aujourd'hui, les Américains
parcourent leur pays grâce à l'avion, tant les distances sont grandes : sur les dix premiers
aéroports pour le nombre de passagers, cinq sont américains. Le pays est ouvert sur l'extérieur
par l'intermédiaire de ses trois interfaces maritimes, de ses ports et de ses fleuves. Les
3 Avec l'arrivée massive des Européens et la Révolution industrielle, les États-Unis se sont urbanisés et dotés
d'infrastructures de production et de transport. Au XIXe siècle, la conquête de l'Ouest et le déplacement de « La
Frontière » (Frontieren anglais) a été achevée grâce au premier chemin de fer transcontinental en 1869. Durant
cette période, la colonisation et l'aménagement du Far West ont forgé un esprit pionnier qui explique en partie la
mentalité américaine. 4 Marchandises de densité très élevée. Densité : rapport entre la masse (d'un corps donné) et la masse d'un corps
de référence. La densité d'un gaz est déterminée par rapport à l'air
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transports sont essentiels au développement de l'économie américaine. Les Etats-Unis
disposent du réseau de transport et de communications le plus dense du monde.
II.2. - DES RICHESSES à LA MESURE DE L’IMMENSITé
A- Les atouts du relief
Trois grands ensembles méridiens5 se succèdent de l’ouest vers l’est : le système montagneux
des Rocheuses, les Grandes Plaines centrales (Middle West) et le massif ancien des
Appalaches, bordé par une étroite plaine côtière sur l’Atlantique.
- L’ouest des États-Unis est occupé par la longue cordillère nord-américaine. Connue sous le
nom de montagnes Rocheuses (Rocky Mountains), celle-ci forme un système orogénique
complexe, d’une largeur maximale de 1 500 km entre Denver et San Francisco. Elle se divise
en trois ensembles : les chaînes côtières du Pacifique (Pacific Ranges) à l’ouest, de hauts
plateaux désertiques au centre, et une imposante barrière montagneuse à l’est. Cette dernière
culmine à 4 399 m, au sommet du mont Elbert. Les principales chaînes sont la Bitterroot
Range et les Salmon River Mountains au nord, la Front Range et les San Juan Mountains au
centre et les Sangre de Cristo Mountains au sud.
De hauts plateaux centraux, sédimentaires ou volcaniques, séparent les montagnes Rocheuses
orientales des chaînes côtières du Pacifique. On distingue, au nord, le plateau de la Columbia,
au centre, le Grand Bassin, au sud, les plateaux du Colorado et le désert Mojave. Ces
plateaux, dont l’altitude varie entre 1 500 m et 3 000 m, sont accidentés par des chaînons
montagneux (monts Wasatch) et des cuvettes profondes (Grand Lac salé, vallée de la Mort),
au drainage endoréique, et découpés par un réseau hydrographique profondément encaissé
(Grand Canyon du Colorado).
À l’ouest s’élèvent les Pacific Ranges. Le relief s’y organise en trois bandes parallèles : à
l’est, une cordillère de hautes montagnes, formée par la chaîne des Cascades (Cascade
Range), surmontée de cônes volcaniques, et par la Sierra Nevada, qui culmine à 4 418 m
d’altitude, au sommet du mont Whitney ; au centre, un ensemble de dépressions tectoniques
forment le profond golfe du Puget Sound, la vallée de la Willamette et la Grande Vallée de
Californie ; à l’ouest, les Coast Ranges forment une cordillère d’étroites chaînes côtières, dont
celle des Olympic Mountains au nord, culminant entre 1 500 et 2 500 m d’altitude.
Les Pacific Ranges sont des montagnes de formation récente et inachevée. Issues de la
collision des plaques pacifique et américaine, elles sont le siège de violents phénomènes
sismiques et volcaniques. Le volcanisme concerne plus particulièrement la chaîne des
Cascades, où l’on dénombre plus d’une centaine de sommets volcaniques et où, en 1980,
l’éruption du mont Saint Helens a fait environ 60 victimes. Le contact entre les deux plaques
se transforme en Californie, la collision faisant place à un mouvement de coulissement le long
de la faille de San Andreas, de Point Arena, au nord de San Francisco, jusqu’au golfe de
Californie. Cette faille est à l’origine de nombreux séismes (San Francisco en 1906 et 1989).
5 Qui est défini par la verticale d'un lieu donné et l'axe de rotation de la Terre.
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- Les Grandes Plaines intérieures, qui constituent la partie centrale du continent nord-
américain, sont un vaste bassin sédimentaire drainé par le réseau fluvial du Missouri-
Mississippi. En contrebas des Rocheuses s’étendent les « Hautes Plaines », hauts plateaux de
piémont (Llano Estacado) culminant à près de 2 000 m d’altitude, profondément entaillés par
les affluents de rive droite du Mississippi (Missouri, Arkansas). Elles se raccordent, par un
glacis doucement incliné vers l’est, aux basses terres centrales (Central Lowland). Au sud, en
revanche, elles dominent la plaine côtière du golfe du Mexique par un escarpement (Balcones
Escarpment).
Le relief des Grandes Plaines devient plus vigoureux au sud du confluent du Missouri et du
Mississippi, avec les massifs hercyniens des monts Ozark et Ouachita, qui culminent à 899 m
d’altitude au mont Rich. Au sud, la plaine côtière du golfe du Mexique, qui comprend la basse
vallée et l’immense delta du Mississippi, s’étend de la Floride au Rio Grande. La côte, basse
et sableuse, est bordée de cordons littoraux et de lagunes marécageuses.
Les Grandes Plaines fertiles du centre, ancien terrain de parcours des bisons, constituent la
première région agricole du monde.
- À l’Est s’élève le massif des Appalaches, moyenne montagne culminant à 2 037 m
d’altitude, au mont Mitchell. Étiré sur 2 000 km de la frontière canadienne à l’Alabama, il
atteint une largeur de près de 500 km à la hauteur de la Pennsylvanie. Les Appalaches sont
constitués à l’ouest par des plateaux calcaires (plateau du Cumberland au sud, monts
Allegheny au nord), au centre par une succession de crêtes et de sillons parallèles (Great
Valley), et à l’est par les Blue Ridge, qui s’élèvent entre 1 500 et 2 000 m d’altitude. Une
série de cluses en permettent le franchissement transversal. Au nord-est, les Appalaches
septentrionaux (Nouvelle-Angleterre) se composent de plusieurs massifs modelés par les
glaciers quaternaires (monts Adirondacks, monts Catskill, Green Mountains), à l’origine
d’une multitude de lacs et d’une côte rocheuse entaillée par des fjords (Hudson).
Les montagnes offrent des ressources naturelles abondantes (charbon des Appalaches et des
Montagnes Rocheuses par exemple). Les grands fleuves américains naissent dans ces
montagnes et permettent la production d’hydroélectricité et l'irrigation.
Cependant, le relief pose aussi de sérieux problèmes aux Américains, dont le principal est le
risque sismique6 et volcanique
7. Ce dernier procure aux Etats-Unis le rang de premier pays
6 Les séismes tectoniques ont lieu à l'Ouest du pays ainsi qu'en Alaska. Les plus fréquents et les plus violents se
produisent aux limites des plaques de. La faille de San Andreas en Californie est l'une des failles transformantes
les plus actives du globe. Plus que d'une faille, il serait plus correct de parler d'un système de failles qui s'étend
sur environ 1 300 km de long8 et140 km de large et se divise en de multiples segments de failles. Chaque année,
ce système de failles produit 200 séismes d'intensité supérieure ou égale à III sur l'échelle MSK, c'est-à-dire
pouvant être ressentis par l'Homme. Il résulte du déplacement des plaques nord-américaines et du pacifique. Les
tremblements de terre sont également nombreux dans la péninsule d'Alaska et les îles Aléoutiennes. Enfin, des
séismes d'origine volcanique se produisent dans la région du Yellowstone et dans l'archipel d'Hawaï : le 16
novembre 1983 une secousse de 6,6 sur l'échelle de Richter au niveau de la faille de Kaʻoiki a été enregistrée9. 7 La plupart des volcans américains se concentrent à l'ouest du pays :
L'arc volcanique des Cascades, situé au nord-ouest (États de Washington, Oregon, Californie) résulte de
la subduction de la plaque Juan de Fuca sous la plaque nord-américaine. Il compte une vingtaine de volcans gris
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producteur d’énergie géothermique : les principales régions de production sont leYellowstone,
le Nouveau-Mexique et la Californie
B- Une HYDROgRAPHIE DENSE fAVORAbLE AUx TRANSPORTS ET à L’INDUSTRIE
Le territoire est couvert par un réseau très dense de cours d’eau et de lacs qui permet le
développement d’échanges intérieurs alors que les côtes permettent le développement du
commerce international. L’énorme potentiel hydraulique est également mis à profit pour
l’irrigation et la production d’hydroélectricité
Fleuves
Les États-Unis possèdent un formidable potentiel hydrographique grâce à d’immenses bassins
fluviaux, parcourus par des cours d’eau aux débits puissants. Les montagnes appalachiennes
donnent naissance aux affluents de rive gauche du Mississippi (Ohio, Tennessee) et à
d’importants fleuves côtiers, tributaires de l’Atlantique (Hudson, Delaware, Susquehanna,
Potomac, Roanoke et Savannah). Ceux-ci doivent à l’ennoyage postglaciaire des estuaires
larges et profonds (baie de Chesapeake, baie de la Delaware), qui constituent d’excellents
sites portuaires. Toutefois, la présence de la Fall Line, en amont, jalonnée de chutes et de
rapides, interdit toute remontée fluvio-maritime vers l’intérieur du continent, à l’exception
toutefois de l’Hudson.
Les Grandes Plaines intérieures sont drainées par le bassin hydrographique du Mississippi
(3,2 millions de km2), tributaire du golfe du Mexique. Le Mississippi (3 770 km) prend sa
source dans le nord du Minnesota et traverse le pays du nord au sud. Son débit moyen est
d’environ 18 000 m3/s. Il termine sa course par un immense delta, qui s’avance dans la mer
sur plus de 100 km. Ses principaux affluents sont l’Ohio (rive gauche), le Missouri,
l’Arkansas et la Red (rive droite). Le Mississippi et ses affluents connaissent des crues
dévastatrices, notamment au printemps, malgré d’importants travaux d’endiguements. Le
Mississipi est la plus longue voie navigable du monde (2900 km).
Les grands fleuves de l’Ouest sont le Rio Grande (3 100 km), dont le bassin hydrographique
couvre 896 000 km2, le Colorado (2 330 km), la Columbia (2 000 km) et son principal
affluent, la Snake River (1 670 km). Ils prennent naissance dans les montagnes Rocheuses. À
l’exception du Rio Grande, tributaire du golfe du Mexique, ils s’écoulent vers le Pacifique. Ils
actifs, dont les plus élevés sont le mont Rainier (4 392 mètres) et le mont Shasta (4 317 mètres). L'éruption de
1980 du mont Saint Helens fut la plus importante jamais enregistrée aux États-Unis hors Alaska. Elle avait fait
57 morts7.
Autres volcans :
Sunset Crater en Arizona (endormi, 2 447 mètres)
Les principaux volcans de l'Alaska se trouvent dans les îles Aléoutiennes dont l'arc volcanique compte
une cinquantaine de volcans. Sur le continent, on peut citer le mont Katmai, un volcan gris qui culmine à 2 047
mètres ou encore le mont Veniaminof (2 507 mètres).
Le volcanisme à Hawaï : Hawaï est l’un des points chauds les plus étudiés par les géologues. Une
anomalie thermique située à la base du manteau émet des panaches de magma ; comme la croûte terrestre est en
mouvement (voir l’article sur la tectonique des plaques), une série de volcans voit le jour puis s’éteint lorsque le
point chaud s’est déplacé. Cela explique la forme de l'archipel hawaïen, en chapelet d’îles et de guyots. Les
volcans d’Hawaï sont de type « volcans-boucliers ». Les points culminants de l'archipel sont le Mauna Kea (4
205 mètres et 10 230 mètres en hauteur absolue) et le Mauna Loa (4 171 mètres).
On trouve aussi des phénomènes volcaniques (geysers, fumeroles) dans le parc du Yellowstone et des
traces d'activité dans le Nouveau-Mexique (Valles Caldeira).
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traversent les hauts plateaux désertiques et les massifs montagneux par de profonds canyons.
Dans le Grand Canyon du Colorado (446 km), le fleuve coule à plus de 1 600 m en contrebas
du plateau. Un important système de barrages8 et de digues a permis de réguler le débit de ces
fleuves. Certains, comme le Colorado, voient une part importante de leurs eaux détournée
pour alimenter les villes et les cultures des régions semi-arides environnantes.
Lacs
Les lacs naturels sont particulièrement nombreux dans les régions anciennement englacées
(Grandes Plaines septentrionales, Nouvelle-Angleterre). Frontière naturelle entre le Canada et
les États-Unis, les cinq Grands Lacs constituent une véritable mer intérieure de 244 100 km²,
dont les deux tiers appartiennent aux États-Unis. Ils constituent la plus vaste étendue d’eau
douce du monde. Communiquant avec l’Atlantique par la vallée du Saint-Laurent, ils forment
une grande voie de pénétration à l’intérieur de l’Amérique du Nord. Le lac Supérieur est le
plus étendu (82 100 km²) et le plus profond (406 m). Il communique à l’est avec le lac Huron
(59 600 km²), par les rapides de Sault-Sainte-Marie (dénivelé : 6,4 m). Quatrième lac du
monde et deuxième plus grand lac des États-Unis, celui-ci communique avec le lac Michigan
(57 800 km²), à l’ouest, par le détroit de Mackinac, et s’écoule dans le lac Érié, au sud, par le
lac Saint-Clair. Le lac Érié (25 700 km²) est relié au lac Ontario (19 010 km²) par le Niagara
(56 km) dont l’impressionnant dénivelé de 100 m constitue les chutes du Niagara.
Parmi les principaux lacs intérieurs des États-Unis figurent le lac Champlain (1 100 km²), le
lac Winnipesaukee (190 km²), le lac Winnebago (534 km²), le lac Okeechobee (1 720 km²) ou
encore le Grand Lac salé (5 200 km²).
Eaux littorales
Avec un total de 19 924 km de côtes48
, les États-Unis sont un pays largement ouvert sur
l'extérieur. Les 48 États possèdent trois interfaces maritimes (atlantique, golfe du Mexique et
pacifique) auxquelles il faut ajouter l'ouverture arctique au nord de l'Alaska. Le littoral offre
une grande diversité de formes : découpé à l'est entre le 35e et le 40
e parallèle nord, longé de
nombreuses îles dans le golfe d'Alaska, échancré de baies profondes (baie de
Chesapeake, baie de San Francisco) bordé de lagunes sur la côte atlantique de la Floride ou le
littoral occidental du Texas. Partout, le littoral est un milieu fragile et menacé par
l'anthropisation.
Ainsi, les ressources hydrologiques placent-elles les Etats-Unis au troisième rang mondial,
après la Chine et la Russie.
C- UNE DIVERSITé DES CLIMATS fAVORAbLE à L’AgRICULTURE ET AU TOURISME
Même si la majeure partie du pays se trouve dans la zone tempérée9, le trait dominant du
climat des États-Unis est la continentalité, caractérisée par une forte amplitude thermique
8 Les plus grandes chutes d'eau du pays se trouvent dans l’ archipel d'Hawaï et dans l'ouest américain : le parc
national de Yosemite en Californie possède une dizaine chutes dépassant les 200 mètres de hauteur dont les
Yosemite Falls (740 m). Les chutes Niagara, situées à la frontière entre les États-Unis et le Canada, ont le débit
le plus puissant d’Amérique du Nord42 et certainement les plus connues43 à travers le monde. 9 Les 48 États continentaux sont compris dans la zone climatique tempérée. Le nord de l'Alaska est dans la zone
polaire alors qu'Hawaï est au sud du tropique du Cancer.
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annuelle et de faibles précipitations. Toutefois, compte tenu de sa superficie et de son
étalement en latitude (49°N / 25°N), le territoire américain est une mosaïque de climats10
(six
au total) :
- Le climat continental humide du Nord-Est (Nouvelle-Angleterre, Centre-Est)11
- Le climat subtropical humide du Sud-Est se caractérise par des hivers doux et des étés
chauds et humides. Les côtes sont régulièrement frappées par des cyclones dévastateurs.
- Le climat sec des Grandes Plaines centrales12
- Le climat devient franchement désertique dans les plateaux de l’Ouest intérieur, notamment
au sud du Grand Bassin (vallée de la Mort, désert Mojave), qui connaissent des étés torrides
- Le climat océanique du Nord-Ouest pacifique est très humide et se caractérise par une faible
amplitude thermique annuelle (hiver doux, été frais). Les précipitations sont très abondantes
sur les montagnes (Olympic Mountains, chaîne des Cascades).
- Le climat méditerranéen du Sud-Ouest pacifique se distingue du précédent par sa sécheresse
estivale. Le sud de la côte connaît le vent chaud et sec de Santa Ana, à l’origine de graves
incendies de forêt. L’été est relativement frais sur le littoral, en raison du courant marin froid
10
Facteurs de répartition : La majeure partie du pays se trouve dans la zone tempérée, ce qui n'empêche pas les
phénomènes climatiques extrêmes (voir ci-dessous). Seuls l'État d'Hawaï, le nord de la Floride et de l'Alaska
sont situés en dehors de cette zone. La répartition des climats dépend de plusieurs facteurs. Tout d'abord, les 48
États sont affectés par quatre masses d'air : l'air polaire continental, sec et froid vient du nord et envahit le
territoire par le bassin du Mississippi. Il est à l'origine, avec la continentalité, du record de froid hors Alaska : on
a pu mesurer -56 °C dans le Montana le 20 janvier 1954. Ensuite, l'air polaire maritime, froid et humide glisse le
long des deux façades océaniques. L'air tropical maritime, chaud et humide, apporte d'importantes précipitations
en Californie et dans les régions du golfe du Mexique. Enfin, l'air tropical sec originaire du Mexique fait des
plateaux et des bassins du sud-ouest des zones arides. La position en latitude détermine d'une manière générale le
niveau des températures moyennes annuelles : les régions les plus chaudes sont celles du golfe du Mexique et
des déserts du sud-ouest. La vallée de la mort en Californie détient le record américain de la température la plus
chaude12. Le deuxième grand facteur de distribution des climats est le relief : les températures diminuent avec
l'altitude alors que les précipitations ont tendance à augmenter. Les montagnes exposées aux vents d'ouest
comptent parmi les régions les plus humides du pays. La chaîne des Cascades reçoit plus d'un mètre de
précipitations par an. Au contraire, les bassins à l'abri des influences océaniques sont arides ou semi-arides. Les
Grandes Plaines, d'orientation méridienne, sont ouvertes aux influences polaires et tropicales13. À l'échelon
local, les versants exposés au nord sont plus froids que les autres. Les courants marins jouent un rôle
fondamental dans la répartition des climats : ainsi le gulf stream tropicalise le littoral atlantique jusqu'au New
Jersey ; à l'inverse, le courant froid du Labrador apporte des glaces flottantes jusqu'au large de New York. Sur le
littoral Pacifique, le courant froid de Californie apporte des perturbations chargées de pluies en hiver ; le
contraste thermique avec la chaleur de la Californie intérieure est responsable des nappes de brouillard
caractéristiques de San Francisco. L'éloignement par rapport aux mers et océans est un facteur qui accentue
l'amplitude thermique et fait baisser le total des précipitations. La combinaison de ces différents facteurs donne
lieu à une grande diversité de climats, à toutes les échelles. 11
Se caractérise par de forts contrastes thermiques saisonniers. Les étés sont chauds et les hivers
exceptionnellement froids pour la latitude et compte tenu de la proximité de l’océan Atlantique (courant du
Labrador). Les précipitations sont abondantes, notamment l’hiver, lorsque la combinaison de l’humidité et du
froid provoque d’importantes chutes de neige qui paralysent régulièrement l’activité des grandes villes. 12
Subit les effets de la continentalité : à la brutalité des contrastes thermiques saisonniers s’ajoute une diminution
progressive des précipitations d’est en ouest. L’irrigation devient indispensable à l’ouest du 100e méridien, où
une sécheresse croissante se conjugue à l’irrégularité saisonnière des pluies. Le plateau des « Hautes Plaines »
connaît parfois des vents très violents (blizzards) et des tornades, touchant notamment les États de l’Oklahoma et
du Kansas, où ils sont responsables d’une importante érosion éolienne des sols (« Dust Bowl », 1935).
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9
de Californie, à l’origine d’épais brouillards, aggravés par la pollution (smog). Il devient de
plus en plus chaud vers l’intérieur. L’arrière-pays est désertique et l’irrigation nécessaire.
La variété des climats entraîne une diversité de paysages qui sont un atout pour le secteur
touristique. D'une manière générale, l’ensoleillement de la Sun Belt est exploité (centrales
solaires) et explique en partie le développement économique de cette région : c'est la ceinture
qui attire aujourd'hui le plus d'Américains.
La diversité des climats permet aussi une grande variété de productions agricoles (céréales des
Grandes Plaines ; tabac, coton, canne à sucre et agrumes dans le Sud ; vignoble et fruits en
Californie). (Céréales en climat tempéré ; fruits, agrumes et légumes en climat
méditerranéen ; et arachides et coton en climat subtropical.
Néanmoins, les États-Unis sont régulièrement confrontés à des excès climatiques aux
conséquences catastrophiques pour les habitants et pour l’économie : inondations
gigantesques, tempêtes de neige qui paralysent le nord du pays, sécheresse exceptionnelle,
tornades et cyclones au sud, etc.
Type de
catastrophe
Régions
touchées Année
Nombre
de morts
Coût économique
(milliards de $)
Ouragan Katrina Sud-Est 2005 1833 125
Tornades Midwest 2004 51 3,4
Sécheresse
canicule Centre et Est 1988
5000
/10000 40
Inondations Midwest 1993 48 21
Blizzard Est 1993 270 6
Les principales catastrophes climatiques depuis 1988
D- Une végétation propice à la sylviculture13 (industrie du bois)
Au tout début de la colonisation européenne, les forêts étaient présentes sur la moitié du
territoire des États-Unis. Aujourd’hui, elles n’en couvrent plus que 33 p. 100, soit environ 303
millions d'hectares. Une grande partie de la forêt a été défrichée pour les besoins de
l’agriculture, notamment dans les Grandes Plaines, aujourd’hui domaine des grandes cultures
céréalières, ainsi que sur le Piémont appalachien et la plaine côtière atlantique, où elle a été
remplacée par les plantations de canne à sucre, de coton, de tabac et d’arachides. Les forêts
occupent encore toutes les régions de la façade atlantique et des Appalaches, une partie de la
région des Grands Lacs, les montagnes de l’Ouest et la plaine côtière du golfe du Mexique.
13
Branche de l'agriculture consacrée à la culture et à l'exploitation des bois et des forêts
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10
La forêt mixte (conifères, feuillus) des Appalaches se caractérise par la profusion et la grande
variété des arbres (chênes, hêtres, bouleaux, noyers, sapins, épicéas, érables). Elle atteint un
maximum de diversité dans le Great Smoky Mountains National Park, à l’ouest de la Caroline
du Nord et à l’est du Tennessee, qui possède à lui seul plus d’espèces d’arbres que tout le
continent européen. D’épaisses forêts de conifères (pins, cèdres rouges, sapins de Douglas,
épicéas) couvrent également les montagnes Rocheuses septentrionales, notamment dans les
montagnes du Nord-Ouest pacifique (chaîne des Cascades, Olympic Mountains). Elles
laissent progressivement la place, vers le sud, à des forêts sèches de pins jaunes, puis à une
végétation basse de type garrigue (chaparal). Toutefois, au sud-est, le massif montagneux de
la Sierra Nevada, où les précipitations demeurent notables, est célèbre pour ses forêts de
séquoias géants millénaires. La plaine côtière de l’Atlantique et du golfe du Mexique est le
domaine du pin et du gommier tandis que la côte marécageuse est bordée de cyprès et de
palétuviers.
Dans les plateaux semi-arides (« Hautes Plaines », plateaux de l’Ouest) domine une
végétation steppique de plus en plus clairsemée, au caractère xérophile (adapté à la
sécheresse). Les « Hautes Plaines » sont le domaine des prairies naturelles (chiendents,
armoises, genévriers). Vers l’ouest, la prairie se dégrade et laisse la place à des formations
herbeuses plus courtes, puis à une végétation discontinue.
Dans les montagnes Rocheuses, les étendues désertiques (plateaux et bassins intérieurs),
présentant une végétation xérophile et discontinue composée de courts arbustes, de buissons
épineux, de cactées (cactus, euphorbes candélabres), de yuccas et de pins parasols, alternent
avec les montagnes couvertes de forêts. La vallée de la Mort constitue l’une des terres les plus
arides du monde. Toutefois, les techniques d’irrigation, de plus en plus modernes, font
aujourd’hui reculer le désert.
E- Des sols aux potentialités diverses
Avec les sols de terres noires de la Prairie, les sols alluviaux du Mississipi, les sols bruns
forestiers de type appalachien, les bons sols américains représentent 130 millions d’hectares,
soit 14% du territoire. Avec les sols à aménagement approprié, l’espace agricole dispose de
190 millions d’hectares, soit 20% du territoire des Etats-Unis.
F- Des ressources minérales à l’origine du puissant développement industriel des Etats-Unis
Les ressources minières sont considérables. Les Etats-Unis détiennent 38% des réserves
mondiales de charbon dans les Appalaches, les Grandes Plaines, et surtout dans l’Ouest. Les
réserves de pétrole et de gaz naturel sont plus modestes (Sud-Ouest des Grandes Plaines,
Ouest et Alaska). Les Etats-Unis dominent pour le soufre (Golfe du Mexique), les phosphates
(Floride), le sel (grands Lacs, Appalaches et Golfe du Mexique). Avec cela les Etats-Unis
assurent 18% de la production minière mondiale.
Production de quelques minerais et sources d’énergie aux États-Unis49
production50
rang
mondial
kaolin 9 1er
magnésium 1,06 1er
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11
phosphate 35,8 1er
sel 43,9 1er
pétrole 360 2e
charbon 571,7* 2e
gaz naturel 537** 2e
or 277 2e
soufre 9,3 2e
molybdène 0,32 2e
cuivre 1,13 2e
plomb 0,45 3e
talc 0,83 3e
titane 0,3 4e
zinc 740 5e
argent 1,47 5e
fer 50 7e
NB : * = millions de TEP ; ** = milliards de mètres cubes
Tout ce dispositif naturel explique en partie la prééminence de l’économie américaine dans le
monde.
III- La population américaine et sa contribution au développement économique
La population des États-Unis a atteint les 300 millions d’habitants à l’automne 2006. En 2008,
elle était estimée à 303,8 millions d'habitants (3e rang mondial derrière la Chine et l’Inde). La
société américaine se caractérise par son aspect pluriethnique, par une forte mobilité spatiale
et par un niveau de vie parmi les plus élevés de la planète, tout en étant affectée par
d’importants clivages sociaux, économiques et ethniques.
La démographie des États-Unis diffère, sur certains points, de celle des autres pays
industrialisés et développés :
Ils sont le premier pays d'immigration du monde : en 1991, ils ont accueilli plus de 1,8
million d'immigrants et, en 2005, ils comptent officiellement 36 millions d'habitants
nés à l'étranger, soit 12,4 % de la population.
La natalité y est plus forte et dynamique que dans les autres pays riches.
Ils sont au troisième rang des pays les plus peuplés, derrière la Chine et l'Inde.
Un tiers environ des habitants se réclament aujourd'hui d'ancêtres appartenant à
une minorité.
Il existe une cinquantaine d'agglomérations de plus d'un million d'habitants.
Onze ou douze millions de clandestins travailleraient aux États-Unis, provenant
essentiellement d'Amérique latine.
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12
A- LE PREMIER PAYS D’IMMIgRATION14 du monde
La population américaine est issue, soit directement, soit après plusieurs générations, de
l’arrivée d’immigrants15
en provenance d’Europe (depuis le XVIIe siècle)16
, d’Afrique noire
(esclaves au XVIIIe siècle), puis plus récemment d’Amérique latine (Mexicains notamment)
et d’Asie (Vietnamiens, Coréens, Philippins).
– De ce fait, les États-Unis comportent de nombreuses minorités, dont le poids ne cesse
d’augmenter par rapport à la majorité blanche. Au total cette population se présente comme
suit :
Blancs non Hispaniques (%) 65,6
[80] 2008
Noirs (%) 12,8[80]
2008
Asiatiques (%) 4,5[80]
2008
Hispaniques (%) 15,4[80]
2008
Cette immigration est un facteur de puissance.
Les Européens ont donné au pays son unité linguistique et sa civilisation anglo-saxonne17
.
L’élite W.A.S.P (White Anglo-Saxon Protestant) constitue les trois cinquièmes de la
population américaine (WASP d’origine britannique, ou WASP d’origine germanique ou
scandinave).
Or, une certaine influence protestante se fait sentir dès le XVII è siècle en Angleterre et
en Europe et donne au travail et à l'esprit d'entreprise une aura18
qu’ils n’avaient jamais eue
auparavant. En effet, le protestantisme19
porte en lui les germes de ce qui constitue un «
terreau20
» de valeurs qui révolutionnent la conception du travail et de la vie. L'influence
14
Entrée dans un pays de personnes étrangères qui souhaitent s'y installer 15
Personne qui entre dans un pays étranger au sien pour s'y installer ou qui vient de s'y installer 16
Au 17e et au 18
e siècles, les premiers colons sont des puritains et des réfugiés politiques, des marchands et des
aventuriers. Au 18e siècle, arrivent 600 000 esclaves noirs déportés d’Afrique.
Les pèlerins de la Mayflower débarquent en 1620, en Nouvelle Angleterre. Au 19e siècle, ceux-là sont relayés
par des Irlandais, des Britanniques, des Germaniques, des Scandinaves, et à la fin du 19e siècle, par des Slaves,
des Juifs d’Europe centrale et orientale, des Méditerranéens, des Asiatiques.
Ainsi de 1783 à 1900, les Etats-Unis ont accueilli plus de 19 millions d’immigrants. Et de 1783 à 1990, ils ont
reçu 57 millions d’immigrants. Dès 1882, des restrictions sont apportées à l’immigration des Asiatiques.
La crise économique de 1920-1921, la crainte du Bolchevisme, les difficultés d’intégration des Européens du
Sud et de l’Est incitent les Républicains au pouvoir à imposer les lois des quotas : 1921, 3% par an du total des
ressortissants de 1910 ; 1924, 2% par an du total des ressortissants de 1890. La « grande dépression mondiale »
et la Seconde Guerre mondiale réduisent encore plus les entrées : de 1921 à1940, 8% de l’immigration totale.
Après la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis s’ouvrent de nouveau à l’immigration. Les réfugiés bénéficient
des lois de 1953 et 1979 ; les diplômés, de la loi de 1968…De 1945 à 1990, les Etats-Unis ont reçu un tiers de
l’immigration totale. 17
La culture américaine a une base anglo-saxonne, qui s'explique par les origines historiques du pays.
L'anglais est la langue la plus parlée. Cependant, les apports d'autres cultures contribuent à faire des États-Unis
un creuset culturel :
l'héritage amérindien se lit dans certains mots et toponymes.
l'influence hispanique est forte en Californie, au Nouveau-Mexique et au Texas ainsi que dans plusieurs
grandes villes ailleurs (New York, Miami en Floride, Hartford dans le Connecticut).
l'influence française, mais surtout acadienne, est forte en Louisiane.
les immigrants européens ont également marqué la culture du pays. 18
Rayonnement qui semble émaner d'une personne ou d'une chose 19
Branche du christianisme issue de la Réforme 20
Mélange de terre et de matières organiques, en particulier de feuilles en décomposition le terreau sableux et le
terreau argileux
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13
protestante dans la genèse du capitalisme industriel a été bien mise en évidence par
l'allemand Max Weber dans "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme" (1901)
Ainsi et d’après Max Weber21
, le travail n’a pas à être considéré comme le châtiment
expiatoire du péché originel comme le rapporte l’éthique catholique. C’est au contraire une
valeur fondamentale au travers de laquelle chacun s’efforce de se rapprocher de Dieu. C’est
dire que la culture protestante valorise l’argent, l’application rigoureuse de la concurrence,
l’excellence des techniques de gestion et de production, tout ce qui concourt au
développement du capitalisme.
Par ailleurs, les minorités (Mexicains par exemple) et l’immigration importante forment un
réservoir de main-d’œuvre bon marché et les populations venues des Etats du Nord, appelées
« cerveaux », mettent leurs compétences22
et leur savoir-faire23
au service leur nouveau pays
d’adoption.
B- Une population inégalement répartie, mais la plus mobile du monde
21
(1864-1920) sociologue allemand. Promoteur d’une sociologie « compréhensive » qui étudie les phénomènes
sociaux en se référant à des « types idéaux », il s’est attaché à rendre compte de l’avènement du capitalisme
(l’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme, 1904-1905 ; Sociologie de la religion, 1920) 22
Capacité à remplir une fonction ou à effectuer certaines tâches 23
1. habileté qui résulte d'expériences pratiques et répétées Synonyme: compétence Exemple : un artisan réputé pour son savoir-faire 2. ensemble des connaissances pratiques, techniques ou commerciales acquises (par une personne ou une entreprise) Exemple : une société qui décroche un marché grâce à son savoir-faire
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14
La population américaine est inégalement répartie. Elle se concentre à l’est du Mississippi
(régions du Nord-Est, Grands Lacs…), pour des raisons historiques liées au peuplement. Dans
l’ouest, seule la Californie est très peuplée. C’est donc une population concentrée le long des
littoraux : le Nord-Est (la région des Grands Lacs et la Mégalopolis, foyer majeur le long de
l’Atlantique), la Floride, le Texas et la Californie. En revanche, les Rocheuses et les Grandes
Plaines constituent les « Etats-Unis du vide » et représentent seulement 13% de la population
américaine.
En 2009, les cinq États les plus peuplés étaient la Californie (environ 37 millions d'habitants),
le Texas (environ 25 millions), l’État de New York (environ 19,5 millions),
la Floride (environ 18,5 millions) et l’Illinois (environ 13 millions)[84]
. Sept États avaient une
population inférieure à 1 million d’habitants : par ordre décroissant, le Montana, le Delaware,
le Dakota du Sud, l’Alaska, le Dakota du Nord, le Vermont, et le Wyoming, qui constitue
l’État le moins peuplé avec moins de 550 000 habitants[84]
. Au final, le recensement de 2000
montre que les dix États les plus peuplés abritent 54 % de la population, tandis que 3 % de la
population réside dans les dix États les moins peuplés24
. En 2000, le Sud (100,2 millions
d’habitants, soit 36 % de la population) et l’Ouest (63,2 millions d’habitants, soit 22 % de la
population) rassemblaient plus de la moitié de la population totale. Ils sont aujourd’hui plus
peuplés que le Nord-Est (53,6 millions d’habitants, soit 19 % de la population), centre
historique du peuplement et de la révolution industrielle. Depuis les années 1950, on observe
un déplacement du centre de gravité du pays depuis le Nord-Est (qui abritait 26 % de la
population en 1950) vers le Sud-Ouest. Ce sont en effet les États de l’Ouest et du Sud qui
enregistrent la plus forte progression démographique. Ainsi, entre 1980 et 1990, 54,3 % de la
croissance démographique nationale s’est faite au bénéfice des trois États de Californie, de
Floride et du Texas. Cette tendance a perduré entre 1990 et 2000, le taux de croissance de
24
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15
l’Ouest ayant été de 19,7 % et celui du Sud de 17,3 % tandis qu’il s’établissait à 5,5 % dans le
Nord-Est ; le Texas est désormais plus peuplé que l’État de New York. Entre 1990 et 2000,
pour la première fois, tous les États américains ont vu leur population augmenter, au premier
rang desquels le Nevada. Comme au cours de la décade précédente (+ 42 %), il a de nouveau
enregistré le taux de croissance le plus important (+66 %). L’Arizona, le Colorado et l’Utah
affichent des croissances atteignant plus de 30 %.
Environ, 15% d’américains changent de résidence au bout d’un an. Les jeunes et les plus
instruits sont les plus mobiles.
Les courants migratoires ont d’abord peuplé le Nord-Est. Avec la fin des guerres indiennes, la
frontière de l’Ouest s’achève en 1890 et l’Ouest passe de 5% de la population américaine à
10% en 1940. La deuxième guerre mondiale assure la prépondérance de la Californie. En
effet, la politique industrielle de l’Etat fédéral, au cours de cette guerre puis des guerres de
Corée et du Vietnam, a surtout développé le complexe militaro-industriel : en Californie (à
Los Angeles, San Francisco, San Diego et Sacramento), dans le Nord-Ouest (à Seattle), dans
l’Ouest montagnard (à Salt Lake City, Denver et Phœnix), au Texas (à Dallas), en Nouvelle
Angleterre, assurant la reconversion industrielle, à Hartford et Boston.
Le mouvement du Sud vers le Nord a duré de la fin de la guerre civile aux années 1950. Cette
émigration, en majorité noire, s’est déplacée des comtés25
ruraux du Vieux Sud vers les
grandes villes du Nord-Est.
Un mouvement récent est apparu à partir de 1968, du Nord vers le Sud, en grande majorité
blanc, attiré par le dynamisme industriel du Sud favorisé par les ressources naturelles, la
politique fédérale et la législation antisyndicale. Il s’agit des régions de la Sun Belt (Floride et
Texas).
Cette grande mobilité est un signe du dynamisme26
des populations qui bénéficie grandement
à l’économie en termes de consommation et de créativité.
C- Un pays à forte croissance démographique
La population américaine a connu, pour la période 1995–2005, un taux d’accroissement
moyen de 10,9 %. Le taux de mortalité est très faible (8,3 ‰). Le taux de natalité, estimé à
14,2 ‰ en 2008, a fortement baissé depuis la période du baby-boom (1947-1961),
caractérisée par une natalité élevée (24 ‰) et une croissance annuelle de 15 à 20 %.
Toutefois, les États-Unis sont l’un des pays développés où la population progresse le plus
grâce à un taux de fécondité de 2,10 enfants par femme (2008), et à une immigration
soutenue27
.
Indice de fécondité 2,06[65]
2011
Taux de natalité
(pour 1 000) 13.83 2011
25
Division administrative dans certains pays 26
Énergie et créativité 27
Les États-Unis sont en effet le pays qui accueille le plus d’immigrants dans le monde, environ 700 000
personnes par an dans les années 2000 (le gouvernement a fixé le cap de 675 000 personnes par an en 1990). Il
faut y ajouter une immigration clandestine, constituée principalement par 500 000 passages clandestins à la
frontière mexicaine chaque année.
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16
Taux de mortalité
(pour 1 000) 8,38 2011
Entre le recensement de 1990 et celui de 2000, la population des États-Unis a ainsi progressé
de 32,7 millions de personnes, ce qui constitue le plus fort accroissement décennal.
La population américaine vieillit – l’âge médian est passé de 30 ans en 1980 à 36,7 ans en
2008 – mais reste relativement jeune par rapport aux autres pays développés (43,8 ans pour le
Japon et 39,2 ans pour la France par exemple, en 2008 également, l’âge médian de la
population mondiale étant de 28 ans en 2005). 20,1 % de la population a moins de 14 ans
tandis que 12,7 % de la population a plus de 65 ans en 2008. L’espérance de vie était estimée
à 78,1 ans en 2008.
Structure par âge (estimation 2011[27]
) :
0-14 ans : 20,1 % (hommes : 32,1 millions, femmes : 30,8 millions) ;
15-64 ans : 66,8 % (hommes : 104,4 millions, femmes : 104,8 millions) ;
+ 65 ans : 13,1 % (hommes : 17,8 millions, femmes : 23,4 millions).
D- Une population hautement qualifiée
Le taux d'alphabétisation est très fort : 99,5 %. Aux États-Unis, chaque équipe éducative, dans
chaque école, dispose de beaucoup de liberté pour organiser le travail des élèves. Le système
éducatif américain est ainsi particulièrement décentralisé. Il n’y a pas de programme commun,
pas de diplôme ou d’examen national28
. L’enseignement secondaire américain est
fréquemment divisé en junior high school, de 13 à 15 ans et senior high school, de 16 à 18
ans. Il n’est pas constitué d’un cursus unique : chaque élève a la possibilité de composer lui-
même son cursus, en combinant les enseignements obligatoires et les options. Il existe de très
nombreuses options possibles. L’élève construit lui-même son emploi du temps. Il n’y a donc
pas de « classe » à proprement parler. Chaque professeur a sa salle personnelle, dans laquelle
il donne ses cours, et où il reste souvent en dehors des heures de classe.
Terminer ses études secondaires permet d’obtenir un certificat appelé High School Diploma.
Certains élèves peuvent aussi passer un diplôme, plus difficile, appelé General Educational
Development Certificate. Une fois le High School Diploma en poche, les jeunes Américains
peuvent entrer à l’université. Les élèves américains sont très nombreux à poursuivre leurs
études secondaires en suivant un cursus de 2 à 4 ans au moins dans le supérieur.
L’entrée à l’université est sélective et dépend des notes obtenues pendant les dernières années
de scolarité, ainsi que des résultats d’un test spécial appelé SAT (Scholastic Aptitude Test).
De mauvais résultats peuvent interdire l’inscription dans une filière longue.
D'après le classement annuel de l'université de Shanghai, publié à chaque 15 août, les Etats-
Unis occupent le premier rang mondial sur les 100 premières universités classées (recherche,
publication, médaille Fields, prix Nobel...). Parmi les universités les plus prestigieuses
28
L’État fédéral tente cependant, en particulier depuis la fin des années 1990, d’inciter les États à améliorer
continuellement la qualité de l’enseignement. Le programme NCLB (No Child Left Behind, « pas d’enfant exclu
») propose ainsi à chaque école de travailler à faire progresser les élèves vers des standards nationaux de réussite
dans les matières fondamentales.
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17
figurent l’université Harvard (sur la photographie), l'université Yale, l’université Columbia,
l’université Princeton et l’université de Stanford29
.
Les universités sont souvent associées aux industries pour les besoins de recherche, donnant
ainsi naissance aux technopoles. Celui-ci désigne donc un pôle d’activités associant, sur un
même site, la recherche (universités, laboratoires) et l’industrie de haute technologie. On parle
d’un technopôle lorsqu’il s’agit d’un parc aménagé à cet effet et d’une technopole lorsque
c’est la ville ou la région tout entière qui s’est spécialisée dans les industries et les services de
technologie avancée (à l’instar de la Silicon Valley). Les plus célèbres technopôles américains
sont la Silicon Valley30
, en Californie, la Route 128 et la Route 495 près de Boston,
Le développement des industries de pointe est le résultat d'une politique d'investissements
dans la recherche fondamentale et la recherche et développement. Le Bureau de la Science et
de la Technologie (Office of Science and Technology), la National Science Foundation,
le National Research Council ou encore la NASA sont les principales organisations publiques
qui stimulent la recherche aux États-Unis. Les dépenses publiques en matière de recherche
s'élèvent à 126 milliards de dollars en 2004, dont 55 % sont consacrés à la recherche
militaire50
. Quant au secteur privé, il a dépensé 181 milliards de dollars.
Le résultat est que depuis la fin du XIXe siècle, les États-Unis occupent les premiers rangs
mondiaux pour la recherche scientifique et les innovations techniques. En 1876, Alexandre
Graham Bell dépose un brevet pour l'invention du téléphone. Le laboratoire de Thomas
Edison met au point le phonographe, la lampe à incandescence et l'une des premières caméras.
Au début du XXe siècle, les entreprises de Ransom E. Olds et d'Henry Ford expérimentent de
nouvelles façons de produire les véhicules automobiles. En 1903, les frères Wright procèdent
à l'un des premiers vols en avion. L'arrivée au pouvoir des nazis au début des années
1930 contraint de nombreux scientifiques européens à émigrer aux États-Unis, tels qu'Albert
Einstein et Enrico Fermi. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le projet Manhattan fait
entrer le monde dans l'âge atomique. La course à l'espace pendant la Guerre froide a produit
d'importantes avancées dans l'armement et l'industrie aérospatiale. C'est aux États-Unis que
sont nés l'ARPANET et l'internet. Les systèmes informatiques pour la guerre en
réseau développés au cours de la Guerre Iran-Irak se sont diffusés dans la plupart des
entreprises stratégiques américaines, et assurent une domination par la connaissance
technique. Le gouvernement fédéral apporte ainsi un soutien en information stratégique pour
que les grandes entreprises américaines remportent des marchés à l'exportation[86]
.
29
Établissement d’enseignement supérieur situé à Palo Alto, en Californie (États-Unis).
La Leland Stanford Junior University, communément appelée université Stanford, est fondée en 1885 par le
magnat du chemin de fer Leland Stanford et sa femme Jane en mémoire de leur fils, Leland Stanford Jr ; elle
ouvre ses portes en 1891.
L’enseignement et la recherche sont répartis entre sept disciplines : commerce, sciences de la Terre,
enseignement, génie civil, sciences humaines et études scientifiques, droit et médecine. La bibliothèque contient
plus de 6 300 000 volumes. 30
Région proche de San Francisco, dans la vallée de Santa Clara, en Californie, où se sont installées de
nombreuses entreprises d’électronique et d’informatique.
La Silicon Valley doit son nom au silicium (silicon en anglais), une matière première utilisée pour fabriquer des
semi-conducteurs. Elle est devenue une vaste technopole qui réunit, notamment autour de l’université Stanford et
de la ville de Palo Alto, des entreprises de haute technologie (électronique, informatique et biotechnologies),
dont Apple et Hewlett-Packard.
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18
Aujourd'hui, la recherche scientifique et technique reste en pointe notamment dans le domaine
des OGM, grâce à d'importants investissements et des universités renommées. Une majorité
des Américains aujourd'hui a un accès à internet, et 99 % sont possesseurs d'un poste
de télévision (il y a aujourd'hui plus de téléviseurs que de résidents dans un foyer moyen, sans
parler des postes qui se généralisent dans les lieux publics, tels les transports en commun, les
ascenseurs ou les hall d'aéroports[87]
).
E- Une population hautement consommatrice : la société de consommation
La société de consommation est un type d'organisation économique et sociale reposant sur
une production abondante et sur la création continuelle de nouveaux besoins poussant à
consommer (chaines de magasins à succursales multiples, publicité dans la presse, radio et
télévision, vente à crédit…).
La société de consommation naît aux Etats-Unis au lendemain de la récession de 1921.
Comprenant que seule une demande croissante éviterait des récessions semblables à celle de
1920-1921, le patronat se convertit aux idées lancées par Henry Ford avant la guerre : il se
mit à pratiquer systématiquement une politique de hauts salaires. De nouveaux moyens furent
créés pour pousser ce pouvoir d’achat accru à consommer davantage : naissance des chaines
de magasins à succursales multiples, progrès de la publicité dans la presse, radio et télévision,
essor des ventes à crédit. Ainsi les américains sont entrés dans la société d’abondance :
équipement en automobiles, appareils électroménagers, fréquentation du cinéma. Pour
l’américain moyen la possession d’une maison individuelle, avec une automobile et le confort
ménager à la cuisine est un idéal. D’où le recours important au crédit.
La prospérité de cette société de consommation s’explique surtout par le sentiment de
confiance31
des ménages américains qui est élevé. Ce sentiment de confiance conditionne
donc la bonne santé de l’économie américaine.
La prospérité de la société de consommation trouve aussi ses racines sur l’existence d’un
salaire minimum. Un salaire minimum existe depuis 1938 et la Grande Dépression. Il faisait
partie des mesures prises par le président Roosevelt et qui fondaient le modèle du Welfare
State.
Au 24 juillet 2009, le salaire minimum fédéral est de 7,25 dollars de l'heure63
. Chaque État, et
même chaque ville, peut fixer son propre salaire minimum, à la condition que celui-ci soit
supérieur au plancher fédéral. Par exemple, Santa Fe, au Nouveau-Mexique, a un salaire
minimum en 2009 de 9,92 $ de l'heure et San Francisco, en Californie de 9,79 $63
. Il est
de 8 $ de l'heure dans le Massachusetts et de 8,55 $ dans l'État de Washington63
.
Le nombre de personnes payées au salaire minimum (essentiellement des femmes) est en
baisse ; entre 1997 et 2004, il a chuté de 2,8 millions aux États-Unis pour ne représenter que
1,4 % de la population salariée aujourd'hui64
. En 2009, le seuil de pauvreté est
de 18 310 dollars pour une famille de trois personnes.
31
L'indice du « Conference Board » qui mesure le sentiment de confiance des ménages américains était à 102 en
décembre 2004 contre 92 en décembre 2003. En juin 2008, il était à 50,4 soit son niveau le plus bas depuis
février 1992.
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19
Au bout du compte, l’économie américaine repose sur la consommation des ménages,
véritable moteur de la croissance qui représente 70 % du PIB au milieu des années 2000. En
2006, les États-Unis comptaient environ 157 millions d’actifs.
IV- LES ETATS-UNIS : LA PREMIERE PUISSANCE ECONOMIQUE DU MONDE
IV. 1. Les indicateurs de la puissance économique des États-Unis
1- Le PIB le plus élevé
Avec 4,5 % seulement de la population mondiale, les États-Unis produisent environ le quart
de la richesse de la planète et possèdent le PIB le plus élevé si l’on ne prend pas en compte
l’Union européenne.
Part de l'UE dans le PIB mondial
Pays % PIB mondial
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Union européenne 30,35 29,88 30,65 30,19 28,19 25,85 25,08
États-Unis 29,06 28,16 27,19 23,71 24,28 23,13 21,57
Chine 5,02 5,46 5,87 7,1 8,57 9,32 10,43
Japon 9,15 8,01 7,03 8,1 8,72 8,72 8,39
Brésil 1,94 2,21 2,40 2,66 2,70 3,31 3,54
Inde 1,73 1,78 1,99 1,98 2,25 2,74 2,64
Russie 1,72 2,04 2,36 2,65 2,12 2,35 2,66
2- La première puissance agricole du monde
Bien qu'elle ne contribue que pour 2% au Produit National Brut et n'emploie que 3% de la
population active, l'agriculture américaine s'est révélée capable de relever un double défi :
satisfaire les énormes besoins intérieurs et alimenter un courant d'exportations considérables.
Les États-Unis sont les premiers exportateurs de produits agroalimentaires du monde.
L'agriculture américaine domine le monde par le volume et la diversité de ses productions.
Elle est en tête pour de nombreux céréales : 2ème rang pour le blé, 1er pour le maïs, le soja;
elle arrive dans les premières places pour le reste des produits agricoles : 1er pour les oranges,
2ème pour les porcins, le coton, le tabac et 3ème pour les bovins.
3- La première industrie du monde en termes de productivité
La Chine est devenue la première puissance industrielle du monde en 2010, avec 19,8% de la
production industrielle contre 19,4% pour les Etats-Unis, pour une valeur ajoutée de la
production manufacturière de 1995 milliards de $ contre 1952 milliards de $ pour les Etats-
Unis. Cependant, la productivité chinoise reste inférieure à celle des Etats-Unis : 100 millions
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de salariés en Chine contre 11,5 millions aux Etats-Unis.
Les E-U sont incontestablement une grande puissance industrielle (la première du monde,
depuis le début du siècle). Première entreprise informatique du monde : IBM. Première en
chimie : Du Pont de Nemours. Première en pharmacie : Johnson & Johnson. Première en
agroalimentaire : Philip Morris. Première en construction d'avion : Boeing... Et la liste n'est
pas close.
Selon le magazine Fortune, les 3 premières multinationales sont invariablement états-uniennes
: General Motors, Ford Motor Company, et Exxon. Sur les 500 premières mondiales, 167 sont
états-uniennes, soit 26%. Et leurs chiffres d'affaires additionnés dépasseraient le PIB du Japon
!
Répartition des 500 FMN par CA en $ (source: Fortune Global 500)
Pays % FMN par CA §
2006 2007 2008 2009 2010 2011
Union européenne 32,6 33,6 32,6 31,2 29,4 25,2
États-Unis 32,4 30,6 28,0 27,8 26,6 26,4
Japon 13,4 12,8 13,6 14,2 13,6 13,6
Chine 4,8 5,8 7,4 9,2 12,2 14,6
Inde 1,2 1,4 1,4 1,6 1,6 1,6
Brésil 1,0 1,0 1,2 1,4 1,4 1,6
Russie 0,8 1,0 1,6 1,2 1,4 1,4
13,8 13,8 14,2 13,4 13,8 13,0
4- Le plus important marché financier et commercial du monde
Le New York Stock Exchange (Wall Street) et le NASDAQ sont les plus importants marchés
du monde en termes de flux financiers.
La bourse de Chicago, moins connue du grand public, est la première bourse au monde en
nombre d'opérations traitées.
Les Etats-Unis occupent le second rang, après l’UE, en termes d’investissements entrants et
sortants.
Stocks d'IDE stocks entrants
(source : CNUCED Wolrd Investment report)
Pays % Stocks (inwards)
2000 2010 2011
Union européenne 31 36 36
États-Unis 37 18 17
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21
Chine 2 3 3
Stocks d'IDE stocks sortants
(source : CNUCED Wolrd Investment report)
Pays % Stocks (outwards)
2000 2010 2011
Union européenne 44 44 43
États-Unis 34 24 21
Chine 0 2 2
Source : World Investment Report.
En assurant 16% du commerce mondial, les Etats-Unis occupent le 1er
rang, si l’on ne compte
pas l’Union européenne.
Part des Etats-Unis dans les exportations mondiales (source : Commission européenne)
Pays % Exportations mondiales
2005 2006 2007 2008 2009 2010
Union européenne 17,10 16,20 16,50 15,80 16,25 14,60
Chine 9,70 10,50 11,10 12,00 13,14 14,00
États-Unis 11,40 11,20 11,60 10,50 11,04 11,30
Japon 7,10 6,70 6,40 6,10 5,79 6,50
Corée du Sud - - - - - 4,10
Canada 4,60 4,30 4,00 3,80 3,49 3,50
Part des Etats-Unis dans les importations mondiales (source : Commission européenne)
Pays % Importations mondiales
2005 2006 2007 2008 2009 2010
Union européenne 17,80 18,00 18,20 18,30 17,28 16,80
États-Unis 20,70 19,90 18,50 16,90 16,26 16,40
Chine 7,20 7,50 8,00 8,50 9,83 11,10
Japon 6,10 5,90 5,50 5,90 5,51 5,80
Canada 4,20 4,00 3,90 3,50 3,61 3,70
Corée du Sud - - - - - 3,60
La balance des services américaine est excédentaire grâce aux exportations de services (Walt
Disney, Mac Donald’s, les télécommunications, l’informatique, le cinéma, etc.). Mais la
balance commerciale accuse u déficit qui prouve que les Etats-Unis achètent plus qu’ils ne
vendent. Cela constitue une limite à leur puissance.
5- La première puissance scientifique du monde
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En 2007 (Eurostat), les Etats-Unis ont dépensé 270 G€ dans la RD (2,1 % du PIB) contre 230
G€ pour l’UE (1,85 % du PIB) et 118 G€ pour le Japon (2,6 %).
En termes de publication scientifiques, les Etats-Unis ont publié plus de 2 922 682 articles
scientifiques (publications d’avancées scientifiques dans les journaux ou revues dont la
notoriété internationale est reconnue dans les 21 disciplines majeures des sciences) contre 2
571 961 pour l’UE. En ce qui concerne les publications de haute qualité (publications les plus
citées dans la communauté scientifique mondiale), les Etats-Unis ont publié sur la même
période 54 275 articles contre 29 309 pour l’UE.
D'après le classement annuel de l'université de Shanghai, publié à chaque 15 août, les Etats-
Unis occupent le premier rang mondial sur les 100 premières universités classées (recherche,
publication, médaille Fields, prix Nobel...).
Répartition des 100 premières universités mondiales
Pays %
2007 2008 2009 2010 2012
États-Unis 54 56 55 54 53
Union européenne 33 29 28 28 29
Japon 6 4 5 5 4
Canada 4 4 4 4 4
Australie 2 3 3 3 5
Suisse 0 3 3 3 4
Israël 1 1 1 1 3
Russie
1 1 1
IV.2. Une suprématie économique REMISE EN QUESTION (QUI N’EST PAS
Répartition des 500 premières universités mondiales
Pays %
2010 2012
Union européenne 38,20 37,40
États-Unis 30,80 29,80
Chine 6,80 5,40
Canada
4.40
Japon 5,00 4,20
Australie 3,40 3,80
Corée du Sud 2,00 2,00
Israël 1,40 1,4
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23
absolue32)
En 191333
, les Etats-Unis occupent, depuis près d’un quart de siècle, le premier rang
économique mondial, ceci à l’issue de la révolution industrielle et agricole du XIXe siècle
(Armelle Bonin-Kerdon et al. 1982).
À la prospérité et à l’euphorie34
des années 1920 succède la grande crise économique des
années 1930.
L’économie américaine, stimulée par la politique du New Deal puis par l’effort de guerre,
renoue avec la prospérité durant la Seconde Guerre mondiale. Modèle du capitalisme mondial
au lendemain de la guerre, jouissant d’une suprématie économique incontestée, les États-Unis
connaissent alors une très forte croissance. La production industrielle double en quinze ans.
Les firmes multinationales américaines conquièrent des positions clés en Europe et en
Amérique latine tandis que les services (banques, assurances, commerce, administration)
connaissent un développement exceptionnel.
Toutefois, la rapidité de la croissance et la compétitivité nouvelle de l’Europe et du Japon, le
déficit croissant et chronique de la balance des paiements américaine (à partir des années
1960) et de la balance commerciale (à partir des années 1970) entraînent un déclin relatif mais
régulier de l’économie américaine.
Le PIB des États-Unis ne cesse de croître, mais la part du pays dans la production mondiale
diminue. En 1945, le PIB américain (213 milliards de dollars) représente la moitié du PIB
mondial ; en 1995, avec un PIB de 7 246 milliards de dollars, les États-Unis ne produisent
plus que le quart de la richesse mondiale. À la fin des années 2000, cette proportion tombe à
moins de 30 % (27,4 % en 2007), devant le Japon (9 %) et la Chine (5,6 %).
L’aggravation du déficit budgétaire, liée à une forte augmentation des dépenses publiques
(sociales sous la présidence de Jimmy Carter, militaires sous celles de Ronald Reagan et
George W. Bush), entraîne par ailleurs une forte croissance de l’endettement national. Premier
créancier du monde au début des années 1980, les États-Unis sont devenus aujourd’hui les
premiers débiteurs35
.
32
Qui est sans limite ni réserve Synonyme: total 33
A cette époque déjà (depuis 1890), l’industrie frappe par sa puissance ; les Etats-Unis disposent à la fois de
ressources énergétiques et minérales très supérieures à celles de l’Europe et d’un système de production
tellement efficace qu’il tend à devenir le modèle même du capitalisme performant : firmes géantes concentrées
en « oligopoles », forte créativité technique, production en série à bas prix… Pour les produits de base comme
pour les produits manufacturés, les Etats-Unis collectionnent les premiers rangs mondiaux.
L’agriculture n’est pas moins remarquable : si la place qu’elle occupe dans la production globale du pays a
certes diminué, elle fournit la moitié ou davantage des tonnages commercialisés dans le monde pour des produits
aussi importants que le blé ou le coton. Les Etats disposent donc d’un « pouvoir agro-alimentaire », que la guerre
de 1914-918 devait amplifier ; il est dû à des méthodes révolutionnaires de production : vastes exploitations
mécanisées, spécialisation régionale en « belts », chaines frigorifiques et transports de masse à prix toujours plus
bas. 34
Sentiment de bien-être intense ou de grand bonheur Exemple : nager dans une douce euphorie 35
Toutefois l’endettement de l’État est en régression (le maximum au cours de la seconde moitié du XXe siècle a
été atteint en 1993 avec un endettement représentant 49 % du PIB ; il atteint moins de 40 % au milieu des années
2000).
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Avec un taux de croissance de 3,4 % en moyenne au cours des années 1990, les États-Unis
connaissent une phase d’expansion d’une durée exceptionnelle et semblent sortis de la grave
récession des années 1989-1992. Le déficit budgétaire est alors considérablement réduit,
passant de 290 milliards de dollars en 1992 à 107 milliards de dollars en 1996, le budget
devenant même excédentaire en 1998, pour la première fois depuis trente ans. Pourtant, à la
suite du retournement de conjoncture du printemps 2001, amplifié par les attentats du 11
septembre 2001 et suivi d’une série de scandales financiers, la récession menace l’économie
américaine, qui connaît alors une croissance d’environ 1 % en 2002 et le plus fort taux de
chômage depuis près de dix ans.
Mais, grâce à la relance de la demande intérieure obtenue par des baisses d’impôts et de très
faibles taux d’intérêts, la puissance américaine renoue avec la croissance, qui atteint 2,9 % en
2006. Parallèlement toutefois, les déficits s’envolent : le déficit courant dépasse 5 % du PIB à
partir du début des années 2000 et le déficit commercial atteint des records (5,8 % du PIB en
2006), à quoi s’ajoute le coût des opérations militaires en Afghanistan et surtout en Irak (565
milliards de dollars entre 2001 et 2007).
Dans les années 2000, les pays émergents au premier rang desquels la Chine, se développent
rapidement. L'euro et le yen sont devenus des monnaies rivales du dollar qui s'est déprécié.
Les multinationales américaines perdent des parts de marché dans l'automobile (concurrence
du japonais Toyota) ou l'aéronautique (Airbus). La crise économique de 2008-2009 affecte
l'économie américaine : la bourse de New York s'effondre, le PIB recule, le chômage
augmente, les géants de l'automobile et de la finance sont en difficulté. Cependant, tous les
pays sont touchés, ce qui montre le rôle clé des États-Unis dans l'économie mondiale.
IV.3. Les autres facteurs de la prospérité économique américaine
1. Un capitalisme et un libéralisme puissants
Les États-Unis sont le pays du libéralisme36
économique et du capitalisme : le principe du «
laisser-faire », la concurrence, l’économie de marché et la libre entreprise sont les moteurs de
l’économie américaine.
36
Ensemble des doctrines politiques et économiques qui font de la liberté individuelle, définie comme un droit
naturel, la valeur suprême que toute collectivité humaine doit garantir et promouvoir.
Le libéralisme ne constitue pas un véritable corps de doctrines, et l’on peut davantage parler à son propos d’une
aspiration partagée par un certain nombre de penseurs que d’une théorie uniforme. Cependant, il est possible de
dater son apparition au XVIIe siècle avec la philosophie des droits naturels, formulée par John Locke, qui
constitue l’un de ses premiers fondements.
Contre Thomas Hobbes, théoricien du pouvoir absolu, John Locke, partisan de la limitation des pouvoirs du
souverain, s’appuie sur une théorie des droits naturels : selon lui, dans la mesure où les hommes jouissaient dans
l’état de nature d’un certain nombre de droits, antérieurs à toute société politique et par là même
imprescriptibles, un contrat est certes nécessaire pour passer de l’état de nature à l’état social, mais ce contrat
social ne peut avoir pour effet d’abolir les droits naturels des individus et doit seulement les codifier. Le
souverain se voit donc contraint de respecter ces droits naturels des hommes que sont la liberté et l’égalité, mais
également la propriété privée et la sûreté personnelle.
Cette conception du pouvoir, nécessairement limité, que l’on retrouve par exemple chez Montesquieu, est
caractéristique du mouvement des Lumières : dans une perspective individualiste centrée sur l’homme, la liberté
devient le but de toute société mais aussi sa condition nécessaire, ce que la Déclaration des droits de l’homme et
du citoyen, adoptée dans le contexte de la Révolution française, viendra inscrire de manière irrévocable dans la
tradition politique.
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Pourtant, l'État fédéral et les pouvoirs publics interviennent dans l'économie pour garantir la
libre concurrence, soutenir les secteurs en difficulté, développer les exportations. Ainsi, le
Small Business Act (1953) protège les PME du pays et aussi corriger les inégalités
engendrées par l'économie de marché. Le poids des États-Unis dans le monde, notamment à
l'OMC favorise les entreprises américaines.
L’aide fédérale assure 47% des crédits de recherche et de développement, la part militaire
atteignant 70% en 1990. Par ailleurs, l’aide fédérale à l’agriculture est passée à un tiers du
revenu des agriculteurs.
2. La force d’un vaste marché intérieur et une internationalisation de l’économie
Sa puissance repose à la fois sur un vaste marché intérieur et sur une internationalisation très
poussée, grâce aux investissements massifs des grandes multinationales américaines à
l’étranger.
Les intérêts des États-Unis sont présents sur tous les continents. Les grandes firmes
américaines contrôlent une partie des ressources agricoles et minières des pays du tiers-monde
: exploitation du pétrole, du fer, de la bauxite et du cuivre du continent africain, production
bananière au Guatemala, du fer et du manganèse au Brésil, ainsi que d’une partie des
industries du Mexique, depuis la mise en place des maquiladoras. Dans les pays industrialisés
(Europe, Canada), les investissements américains concernent surtout les industries
manufacturières. À l’inverse, le marché intérieur américain est largement ouvert aux
importations et aux investissements étrangers (Japon, Royaume-Uni).
IV.4. Une prééminence37 qui se manifeste dans tous les secteurs économiques
Dans sa variante politique, le libéralisme cherche à définir le type de régime qui permettra de garantir au mieux
le respect de ces droits et de se prémunir contre les éventuels empiétements de l’État. L’État est ainsi pensé chez
l’ensemble des libéraux comme un État minimal, voué à ses missions de régulation, qui s’oppose à l’État absolu
du XVIIe siècle. À des titres divers, Jeremy Bentham et John Stuart Mill en Grande-Bretagne, Mme de Staël,
Guizot, Royer-Collard, Tocqueville et surtout Benjamin Constant en France sont, dans la première moitié du
XIXe siècle, quelques-uns des principaux acteurs du courant libéral.
Dans sa variante économique, le libéralisme s’applique à la défense de la liberté individuelle sur le marché. C’est
en France que l’on voit se développer au début du XVIIIe siècle les contributions les plus importantes à cette
doctrine économique. En s’appuyant sur la théorie des droits naturels, des économistes physiocrates comme
Pierre de Boisguillebert ou François Quesnay s’opposent au mercantilisme incarné par les successeurs de Colbert
et dénoncent l’intervention économique de l’État. Pour ces auteurs, les individus doivent être laissés libres de
poursuivre leur intérêt particulier puisque l’ordre social qui en résulte est le meilleur possible. Il existe en effet
des lois naturelles qui permettent de concilier l’intérêt personnel et le bien-être général : ces lois sont celles du
marché, régi par les principes de la concurrence pure et parfaite. La formule « laissez-faire, laissez-passer », du
physiocrate Vincent de Gournay, résume cette première formulation du libéralisme en matière économique.
Ces idées sont reprises par les économistes classiques britanniques de la fin du XVIIIe siècle et du début du
XIXe : dans la Richesse des nations, publié en 1776, Adam Smith évoque une « main invisible du marché » qui,
grâce aux prix, assure la coordination des intérêts individuels et conduit à un résultat profitable pour tous, sans
qu’à aucun moment un acteur quelconque ait eu à sa charge la responsabilité de l’intérêt général. Le marché
assure ainsi bien-être et résolution des conflits. Dans ce cadre, l’intervention de l’État doit être réduite au
maximum. Pour Smith, l’État doit être défini comme un « État gendarme », un État minimal, qui a pour seule
fonction de veiller au respect des conditions de concurrence pure et parfaite, de permettre l’exercice de la liberté
individuelle et, le cas échéant, de pallier les rares défaillances du marché. Au XIXe siècle, David Ricardo,
Malthus, John Stuart Mill, en Grande-Bretagne, Jean-Baptiste Say, en France, prolongent la réflexion d’Adam
Smith et font des années 1820-1914 l’âge d’or du libéralisme économique. 37
Supériorité absolue (soutenu) Synonyme: suprématie Synonyme: prédominance Synonyme: primauté
Exemple : la prééminence d'une puissance économique
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A- Dans le secteur primaire38
1. La sylviculture : premier producteur de bois
Aux ressources agricoles s’ajoute un puissant secteur sylvicole. Environ la quasi-totalité de la
forêt américaine est exploitée. Les États-Unis sont les premiers producteurs mondiaux de bois
(473 millions de m3 en 2006). La production concerne essentiellement les bois tendres (sapin
de Douglas, pin jaune du Sud) ; elle est destinée à la construction (bois de charpente) et à la
production de pâte à papier. Les principales régions sylvicoles sont les plaines côtières du
Sud, la Nouvelle-Angleterre, les Appalaches, la région des Grands Lacs, les Rocheuses et les
chaînes côtières du Pacifique.
2. La pêche : un secteur très actif
Le secteur de la pêche est également très actif, avec une prise annuelle de 5 millions de tonnes
en 2005, qui classe les États-Unis parmi les dix premiers pays du secteur au milieu des années
2000. Les espèces marines (mollusques, crustacés, poissons) constituent l’essentiel des prises.
Les principales régions productrices sont l’Alaska (saumon, colin), le Massachusetts, la
Louisiane, le Texas, le Maine et la Californie. La région de la Nouvelle-Angleterre est réputée
pour ses crustacés (homards). L’ostréiculture (côte atlantique) et la pisciculture (truite,
saumon) sont développées.
3. Le premier pays agricole du monde
Le recensement agraire de 2007 faisait état de 2,2 millions d'exploitations, couvrant 373
millions d'hectares, avec une moyenne de 170 hectares par ferme. Il s'agit donc
d'une agriculture intensive, sur de grands domaines, qui produit beaucoup de maïs, soja (à
plus de 90 %OGM), blé, coton et luzerne, avec aussi un élevage important. La plupart du
territoire américain est mis en valeur mais les Grandes Plaines, ainsi que la vallée de San
Joaquin (Californie), restent le symbole de la puissance agricole américaine.
Le secteur primaire employait 1,6 % de la population active et produisait 1,3 % du PIB en
2005.
3.1. L’immensité de l’espace agricole
La SAU (surface agricole utile) est considérable : 25% de la superficie du pays (si l'on exclut
l'Alaska) est cultivable. Toutes ces terres ne sont d'ailleurs pas utilisées : sur les 370 millions
d'hectares de l'espace agricole, 177 millions sont cultivés / 196 millions sont couverts de
prairies et de pâtures, ou mis en jachère (N : depuis plusieurs années, le gouvernement fédéral
subventionne les agriculteurs pour qu'ils gèlent les terres). Peu de pays au monde disposent
d'une telle potentialité ; en cas de besoin, des millions d'ha en friches peuvent être cultivés
(l'équivalent de la superficie de la France !). Ces réserves permettent également de s'adapter
rapidement aux besoins du marché.
38
Secteur économique qui regroupe les activités de production de matières premières ou non transformées
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Les Grandes Plaines centrales [carte] forment l'essentiel de ce formidable potentiel agricole :
au sud des Grands Lacs, s'étendent d'immenses espaces drainés par le réseau du Mississippi.
L'agriculteur US peut également utiliser la plaine côtière atlantique jusqu'en Floride ; enfin, à
l'Ouest, les reliefs encadrent de larges vallées, en particulier la Grande Vallée californienne.
3.2. Des productions massives :
L'agriculture américaine fournit 40% de la valeur de la production mondiale. 1er producteur
de maïs, de soja (plus de 50% de la production mondiale), 4e pour le blé, 5e pour l'orge... Les
Etats-Unis sont le "grenier du monde" (N : la Nouvelle Orléans est le grand port exportateur
de céréales). D'autres productions sont en bonne place, comme le coton (2e rang) et même le
vin (6e !). Donc, la production américaine est massive et diversifiée. De même pour l'élevage
(les Américains consomment deux à trois fois plus de viande que les Européens, ce qui
explique que la production agricole est très orientée vers les productions destinées à l'élevage
: maïs, soja, orge)
Les vingt principaux produits agricoles du pays étaient en 2003, selon la FAO (avec la masse de la
production en tonnes) :
:
1. Maïs
256 904 992 (80 % du maïs provient de Monsanto7; plus de 20% de la surface
agricole utile est consacrée au maïs)
2. Viande de
bœuf
11 736 300 (notamment de l'élevage extensif et des feed lots dans les Rocheuses :
98,5 millions de têtes en 1999 (3e producteur mondial)8 -cf. Élevage bovin aux États-
Unis)
3. Lait de vache 78 155 000
4. Poulet 15 006 000
5. Soja 65 795 300 (93 % du soja provient de Monsanto7)
6. Cochon 8 574 290 (2e élevage porcin du monde, avec 62,2 millions de têtes en 19999)
7. Blé 63 589 820
8. Coton 3 967 810
9. Œuf de poule 5 141 000
10. Dinde 2 584 200
11. Tomate 12 275 000
12. Pomme de
terre
20 821 930
13. Raisin 6 125 670
14. Orange 10 473 450
15. Riz 9 033 610
16. Pomme 4 241 810
17. Sorghum 10 445 900
18. Laitue
cultivée
4 490 000
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19. Huile de
coton 6 072 690
20. Betterave
sucrière
27 764 390
Les États-Unis sont au milieu des années 2000 les premiers exportateurs mondiaux de produits
agricoles, mais aussi les premiers importateurs.
Cependant, l’agriculture est aussi victime de son succès. En effet, elle est toujours au bord de
la surproduction malgré l’élasticité de la surface cultivée (si la demande est forte, on cultive
des terres à risque; si la demande diminue, on gèle les terres). Ainsi, l’État doit donner
énormément de subventions aux exploitants, soit en rachetant l’excédent de leur production,
soit en leur donnant une compensation pour le gel des terres.
3.2. L’espace agricole : les exploitations agricoles et les « belt39
»
a) Les exploitations agricoles
Il est important de remarquer que les exploitations américaines sont d’un seul tenant, souvent
très étendues et appartenant à une seule famille. Ceci est la conséquence de la conquête de
l’Ouest du 19e siècle. En effet, les compagnies de chemin de fer ont partagé les grandes
plaines de l’Ouest en d’immenses parcelles carrées facilitant ainsi la culture de ces terres
aujourd’hui.
Ainsi, il existe différents types d’exploitations agricoles américaines. Les plus nombreuses
sont des exploitations de taille moyenne, tournées vers le "part-time", c’est-à-dire que
l’exploitant a un travail complémentaire à la ville.
D’autre part, il y a les "one-man-farm", ces grandes exploitations tenues par un seul homme,
ou, du moins, par une seule famille.
Enfin, il existe des "super-farm" qui sont d’immenses exploitations dirigées par des
conglomérats ou par des multinationales et qui représentent à elles-seules environ la moitié de
la production agricole américaine.
b) Les mutations de l’espace agricole : les « belt »
Au début du siècle, les exploitations étaient spécialisées dans une seule production. Ces
régions spécialisées, connues sous le nom de "belt", portaient chacune un nom attaché au type de
culture qu'on y pratiquait : Spring Wheat belt au Nord des grandes Plaines, Winter Wheat Belt au Sud
des Grandes Plaines, Dairy belt au Sud des Grandes Plaines, Dairy belt du Vieux Sud au Texas et
Ranching belt dans l’Ouest. Le Golfe du Mexique était la région des cultures subtropicales, la
Californie, le domaine des fruits et des légumes.
39
Mot anglais signifiant littéralement « ceinture » (le mot « région » apparaît toutefois comme la meilleure
traduction possible) et désignant un espace agricole défini par une production — cultures essentiellement — et
un paysage spécifiques.
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29
Cependant, cela était dangereux surtout à cause de la fluctuation des cours agricoles et aussi à
cause de l’épuisement des sols. C’est pourquoi, depuis la fin de la Deuxième Guerre
Mondiale, les exploitations sont désormais plus diversifiées : les "belts" se définissent par une
culture dominante et par d’autres cultures annexes.
Ainsi, il y a la "dairy belt", ceinture péri-urbaine du Nord-Est où les productions dominantes
sont le lait et la viande d’embouche. Il y a aussi la "corn belt", la ceinture du maïs, et la
"wheat belt", la ceinture du blé. D’autre part, le climat méditerranéen de la Californie permet
la culture de la vigne, alors que le climat subtropical de la Sun Belt favorise la culture
d’arachides, de coton, d’agrumes ou encore de tabac.
(Voir carte page 85, in J. Rué, La géographie au bac. Faire le point, Hachette 1994)
3.3. Une agriculture bénéficiant des conditions climatiques et pédologiques favorables
Les conditions climatiques sont favorables à l'agriculture : la situation en latitude et la
disposition méridienne des reliefs, le jeu des masses d'air et des courants marins expliquent la
diversité climatique, donc un potentiel de productions variées. Ex : climat continental pour les
Grandes Plaines. Ex : sur les façades littorales, on passe d'un climat océanique au nord, à un
climat méditerranéen (sud de la Californie) ou subtropical (Floride).
Conséquence : les agriculteurs peuvent cultiver et adapter des plantes de tous les milieux :
tempéré (betterave, céréales...) ; subtropical et méditerranéen (agrumes, vignes, tabac...) ;
tropical (arachide, canne à sucre, coton...)
• les sols sont diversifiés et plutôt bons : sols bruns de l'Est atlantique ; sols noirs (riches en
humus) de la Prairie ; terres humides de la vallée du Mississippi.
3.4. Une agriculture bénéficiant d’un haut niveau technologique
• puissance mécanique : 1/2 des tracteurs du monde (= 5 millions) ; 1,3 millions de
moissonneuses-batteuses ; aviation agricole ; machines à récolter les fruits, le coton, le maïs
("corn picker"), à tailler les arbres... ; procédés de surgélation...
Ce parc technologique permet de mettre en valeur d'immenses espaces.
• utilisation massive d'engrais (la consommation a doublé depuis 20 ans), de pesticides, de
fongicides. // Importance de l'irrigation (surtout dans le Sud et à l'Ouest ; plus de 20 millions
d'ha sont irrigués, grâce à des techniques très sophistiquées. // Labour selon les courbes de
niveau... = augmentation des rendements.
• appui scientifique : recherche agronomique (fonds publics et privés). Exemples : mise au
point de variétés très productives adaptées aux conditions bioclimatiques des régions ; de
même, la recherche zootechnique a permis l'élevage industriel ("feed-lots").
3.5. Une agriculture intégrée dans la filière agro-alimentaire appelée « agribusiness »
La production agricole n'est que le centre de l'immense complexe agro-industriel américain.
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L'agrobusiness désigne l'intégration de l'agriculture aux industries (engrais, matériels
agricoles…) et services (banques…) nécessaires à l'amont, mais aussi aux industries
(conditionnement, stockage…) et services (transports…) sollicités à l'aval.
La filière agribusiness donne du travail à 20 millions d’actifs et assure 20% du PIB du pays.
Secteur industriel
Machines (John Deere)
Engrais chimiques
Pesticides (Dow chemical,
Dupont Nemours)
Aliments pour bétail (Ralston
Purina)
Energie
Carburant
Electricité
Services
USDA : Ministère de
l’agriculture
Banques
Universités
Agriculture Productions animales et végétales
Transports Route Fer Transport fluvial
Distribution et
Publicité (Wal-Mart :1
er
distributeur
mondial)
Industries agro-
alimentaires (Kohlberg Kravis
Roberts, Philipp
Morris…)
Chaines de
restauration
(Mac Donald’s,
Pizza Hut)
7 millions d’actifs
2 millions d’actifs
Chaînon amont
Chaînon central
Chaînon aval
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3.6. Une agriculture fragile
Malgré son caractère excédentaire, l’agriculture américaine est aussi victime de son succès.
En effet, elle est toujours au bord de la surproduction malgré l’élasticité de la surface cultivée
(si la demande est forte, on cultive des terres à risque; si la demande diminue, on gèle les
terres). Ainsi, l’État doit donner énormément de subventions aux exploitants, soit en rachetant
l’excédent de leur production, soit en leur donnant une compensation pour le gel des terres.
De plus, les exploitants américains sont très fortement endettés et c’est pourquoi environ 15%
de leurs revenus sont destinés à éponger la dette. D’ailleurs, beaucoup d’exploitations risquent
la faillite en cas d’une chute des prix agricoles ou d’une remontée du dollar.
L’agriculture américaine dépend donc beaucoup du contexte mondial de l’économie agricole.
4. L’un des premiers producteurs de ressources minières
Grâce à l’abondance de ses ressources minérales, les États-Unis sont l’une des principales
puissances minières du monde. Leur exploitation fournissait 1,3 % du PIB en 2004. Les
principaux États producteurs sont le Texas, la Louisiane, l’Alaska, l’Oklahoma et la
Californie.
Les énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon, uranium) sont les premières productions
en valeur. Les États-Unis occupent au milieu des années 2000 le 2e rang mondial pour la
production de charbon (1 055 millions de tonnes en 2006). Premier exportateur mondial de
charbon, les États-Unis possèdent un quart des réserves planétaires. Le charbon est extrait
principalement dans les Appalaches (près de Kentucky et de Pittsburgh) et dans le bassin du
lac Michigan (Illinois, Indiana). Les plateaux de l’Ouest et les montagnes Rocheuses
possèdent d’importantes réserves. Le charbon fournit environ la moitié de l’électricité du pays
au milieu des années 2000.
Les États-Unis comptent également parmi les premiers producteurs mondiaux de gaz naturel
(549 milliards de m3 en 2006) et de pétrole (2 074 874 milliers de barils par an en 2004). Les
principales régions productrices sont le golfe du Mexique (Texas, Louisiane), la Californie et
l’Alaska (gisement de Prudhoe Bay). La distribution des produits pétroliers est assurée par
l’un des plus grands réseaux mondiaux d’oléoducs et de gazoducs (plus d’un million de
kilomètres), qui relie les zones productrices du Sud aux régions industrielles et urbaines du
Nord-Est.
Le pays est également l’un des principaux producteurs d’uranium (Nouveau-Mexique, Texas,
Wyoming, Utah), de minerai de fer (région du lac Supérieur, en particulier le Minnesota et le
Michigan), de cuivre, de plomb, d’or (Nevada, Californie, Utah, Dakota du Sud), d’argent
(Nevada, Idaho, Alaska, Montana), de molybdène (Colorado, Arizona, Idaho, Montana), de
phosphates (Floride, Caroline du Nord, Idaho, Tennessee), de zinc, de bauxite, de soufre, de
potasse (Nouveau-Mexique), de magnésium et de sel.
Malgré cette extraordinaire richesse minérale, les États-Unis ont triplé leurs importations de
pétrole entre le début des années 1990 et le milieu des années 2000, confrontés à une
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augmentation continue de leur consommation (ils sont les premiers consommateurs au monde
de pétrole), et à une baisse de leur production intérieure. Ils importent également du charbon,
du gaz naturel et de nombreux autres minerais (aluminium, chrome, cobalt, magnésium,
amiante, étain et tungstène…).
5. Les premiers producteurs mondiaux d’énergie
Les États-Unis sont les premiers producteurs mondiaux d’électricité (3 892 milliards de kWh
en 2003) : 2,4 % sont issus d’énergies renouvelables (géothermie, solaire ou éolien), 7,1 %
sont d’origine hydraulique, 19,6 % d’origine nucléaire et 70,9 % d’origine thermique
(statistiques de 2003). Grâce au formidable potentiel hydraulique du pays, l’eau des fleuves
est mobilisée pour la production d’hydroélectricité dans le Nord-Est (Nouvelle-Angleterre,
chutes du Niagara), dans les Appalaches, avec l’aménagement de la Fall Line, et de la vallée
du Tennessee (Tennessee Valley Authority), dans les Hautes-Plaines (Missouri) et surtout
dans l’Ouest, dans les bassins du Colorado et de la Columbia, équipés de grands barrages
(barrage Hoover, barrage de Grand Coulee).
Les États-Unis consomment un peu moins du quart de l’énergie mondiale (22,5 % au milieu
des années 2000, contre 25 % au milieu des années 1990, une diminution due à l’émergence
de nouveaux grands acteurs énergétiques, tels que la Chine, l’Inde et le Brésil) et ils en
produisent les deux tiers. Au milieu des années 2000, le pétrole fournit 40 % de l’énergie
totale consommée à des fins industrielles ou domestiques, le charbon et le gaz naturel 23 %
chacun, le nucléaire 8 % et les énergies renouvelables 6 %. Les États-Unis sont les premiers
importateurs mondiaux d’hydrocarbures, d’où leur souci constant de diversifier et sécuriser
leurs approvisionnements.
B- Dans Le secteur secondaire40
En 2005, le secteur secondaire employait 20,6 % de la population active et fournissait 22 %
du PIB. Le secteur secondaire emploie 13,6 millions de personnes en 2005 et représente 22,8
% du PIB. 81,54 % des exportations américaines sont des produits manufacturés. Les Etats-
Unis assurent 30% de la production industrielle mondiale.
1- Atouts et facteurs de la puissance industrielle américaine
La puissance industrielle américaine repose d'abord sur un territoire immense et maîtrisé par
les réseaux de transport. Ce territoire procure d'importantes ressources naturelles, même si les
gisements de matières premières sont souvent éloignés des centres de production et de
consommation. Aujourd'hui, avec le déclin des industries traditionnelles, les richesses du
sous-sol sont néanmoins moins déterminantes qu'avant10
. Les installations de production
énergétique procurent de l'électricité aux usines. Les industriels peuvent compter sur une main
d'œuvre abondante (154 millions en mars 200911
) et qualifiée, ainsi que sur des travailleurs
immigrés. Ces derniers représentent une main d'œuvre flexible et peu payée (Mexicains par
exemple) mais aussi des cols blancs très qualifiés (brain drain)12
. Les États-Unis représentent
40
Ensemble des activités économiques industrielles qui concourent à la transformation des matières premières en
biens de consommation et de production
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un marché de consommation développé où la demande repose en partie sur le crédit.
L'industrie est soutenue par la libre entreprise et la culture de l'innovation12
. Les
investissements privés et publics dans la recherche et le développement sont importants. En
2006, 2,62 % du PIB américain était investi dans la RD13
. De nombreuses entreprises
travaillent en liaison avec les universités et laboratoires. Les interventions de l'État fédéral
permettent de soutenir et de protéger les industries en difficulté (acier, plan de relance de
l'automobile en 2008). Washington commande également des armes, des véhicules
aéronautiques ou des équipements spatiaux. Enfin, l'American Way of Life est un vecteur de
diffusion des produits américains dans le monde, que ce soit pour l'agro-alimentaire (Coca-
Cola, MacDonald's, Marlboro) ou le textile (jeans, Gap, Nike).
2- Les types d'industries
Les industries traditionnelles (sidérurgie, chimie, textile) ont souffert de la crise des années
70 et de la concurrence. Elles se sont adaptées avec plus ou moins de bonheur.
2.1. Industries de pointe41
Les États-Unis se caractérisent par le dynamisme des industries de pointe (informatique, électronique,
biotechnologies, robotique, etc.). Employant une main-d’œuvre hautement qualifiée et utilisant des
technologies très sophistiquées, elles constituent l’un des secteurs à plus forte croissance de
l’économie américaine.
Elles sont concentrées dans des technopoles à proximité des grandes villes, des campus universitaires
et des grands aéroports (hubs) : Boston (route 128, route 495), Philadelphie (route 202), Portland
(Sunset Corridor), San Francisco (Silicon Valley, université Stanford), Caroline du Nord (Triangle
d’or), New Jersey (Route 1, Zip Strip, université de Princeton), Texas (complexe micro-électronique
d’Austin), etc.
Les industries électriques et électroniques sont particulièrement importantes. Les États-Unis
ont été les initiateurs de la « révolution électronique ». Celle-ci bouleverse le monde depuis
l’invention du transistor (1948), la fabrication des premiers micro-ordinateurs (1964) et la
mise au point du microprocesseur (1971), qui a miniaturisé l’ordinateur et multiplié les
applications de l’informatique. Confrontée à la concurrence du Japon dans les années 1980,
l’industrie électrique et électronique américaine a su rebondir dans les années 1990.
Confrontée à partir des années 2000 à la concurrence chinoise, elle demeure toutefois la plus
puissante du monde et fournit une gamme très étendue de produits : semi-conducteurs (Intel
Corporation, IBM, Motorola) ; armements très sophistiqués (missiles, radars, instruments de
guidage) ; biens d’équipement (matériel informatique, supercalculateurs, ordinateurs, micro-
ordinateurs, robots industriels) et biens de consommation grand public (calculatrices,
téléviseurs, hi-fi, etc.).
Elle est dominée par de grandes firmes comme IBM, numéro un mondial de l’informatique,
Microsoft Corporation, Apple Inc., Hewlett-Packard Company Intel Corporation ou Texas
41
Industrie qui se caractérise par l’ importance de la recherche et du progrès technique (par exemple
l’aérospatiale, l’électronique et la pétrochimie).
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Instruments. Elle se concentre dans le Nord-Est (New York, siège d’IBM, le Connecticut, le
Massachusetts, Detroit). Toutefois, c’est dans le Sud et l’Ouest qu’elle connaît le taux
d’expansion le plus élevé (Californie, Texas).
Les États-Unis figurent également au premier rang mondial pour les industries aérospatiales.
Ils dominent le secteur de l’aéronautique avec la firme Boeing, l’un des premiers avionneurs
mondiaux aux côtés d’Airbus, installé dans la région de Seattle.
L’industrie aérospatiale est plus dispersée. Associée à l’électronique, ses principaux centres
sont situés dans le Sud (Alabama, Texas, Virginie, Louisiane, Floride) et dans l’Ouest
(Californie, Nevada).
Depuis le lancement du programme spatial Apollo, en 1961, en riposte au défi soviétique, les
États-Unis se sont lancés dans la conquête de l’espace (programme Skylab, navettes
spatiales). Le rôle de l’État a été et reste déterminant dans ce secteur. Agence fédérale, la
NASA est le maître d’œuvre des programmes spatiaux dont elle assure le financement. Les
États-Unis ont aujourd’hui perdu le monopole des lanceurs de satellites, à la suite de la
concurrence de l’Europe (fusée Ariane), de la Russie, mais aussi de la Chine et du Japon.
Grande puissance militaire, les États-Unis possèdent également un très important secteur de
l’armement, résultat de la course aux armements classiques et nucléaires lancée durant la
guerre froide, face à l’URSS. Les dépenses militaires engagées par l’État sont en baisse mais
restent considérables. Elles jouent un rôle déterminant dans l’économie et dans le commerce
extérieur (exportations d’armes). Les industries de l’armement sont assez dispersées. Les
firmes travaillent en étroite coopération avec le ministère de la Défense, dans le cadre d’un
véritable « complexe militaro-industriel », qui, depuis 1940, représente une des composantes
de base de l’économie du pays.
Leaders incontestés de la haute technologie ("High Tech") jusqu'aux années 1980, les
entreprises états-uniennes ont perdu de leurs parts de marché dans certains domaines. Les
situations sont très variables :
1° un environnement favorable aux industries de pointe :
• les E-U bénéficient du premier marché mondial : la défense (complexe militaro-industriel le
plus puissant du monde, même si les dépenses consacrées à la défense sont en baisse (cf :
"Gun Belt" = moitié sud du pays et Nouvelle Angleterre) ; les entreprises ; les Etasuniens
(1ers à s'équiper en ordinateurs personnels)
• meilleurs cerveaux du monde : "Brain Drain". Autre ex : de 1976 à 86, sur 70 prix Nobel
scientifiques, 44 sont états-uniens. Les E-U comptent près de un million de "scientist and
engineers" dans le secteur RD. De même, les meilleurs universités scientifiques au monde
(l'Etat et les Etats financent des programmes ; les technopoles sont une invention états-
unienne : il en existe plus de 20 aujourd'hui, sans compter les « technovilles », qui se
développent à la périphérie des grandes villes et le long des axes de communications).
• grandes sociétés : ex, dans l'aéronautique ou l'espace, on trouve 7 sociétés états-uniennes
dans les 10 premières mondiales (1ere : Boeing). De même, dans l'informatique, 5 sur 10
(IBM, 1er ; Hewlett-Packard, 2e)
• de petites sociétés jouent un rôle essentiel dans l'innovation. Elles se sont regroupées dans
les technopoles :
ex : la Silicon Valley, au sud de San Francisco.
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2° L'aéronautique états-unienne est la plus puissante du monde.
Dans les secteurs civil et militaire, elle emporte les 3/4 des marchés.
Deux constructeurs, Boeing (1er constructeur mondial d'avions, chiffre d'affaires de 27
millions de $, 150 000 employés ; fabrique par ex les avions radars Awaks) et McDonnel
Douglas.
Elle se heurte à la concurrence : ex, avec Airbus (Europe). La réaction états-unienne a
entraîné une véritable guerre avec Airbus (aides de l'Etat). Là encore, on pratique des
alliances (ex : General Electric avec la SNECMA pour la construction de réacteurs).
3° l'informatique a dominé totalement le marché mondial jusqu'aux années 70 (Texas
Instrument, ITT...).
Mais les Etats-Unis perdent des parts de marché au profit du Japon. Ainsi, pour les circuits
intégrés et les semi-conducteurs, les Etats-Unis sont passés de 60 à 40% du marché mondial.
De même, pendant la guerre du Golfe, on a appris que les missiles "Patriot" comportaient des
éléments japonais...
La contre-attaque états-unienne :
. Protectionnisme (ex : surveillance des prix japonais pour éviter le dumping)
. Agressivité : accord de 86 avec le Japon, qui ouvre le marché nippon aux circuits intégrés
états-uniens
. Position libre-échangiste des Etats-Unis lors de l'Uruguay Round, pour l'informatique et les
télécommunications.
. l’innovation progresse : ex, IBM lance les micro-ordinateurs dans les années 1980 (le PC :
Personnal Computer) ; ex : Compaq ; ex : Apple.
. Association entre fabricants et utilisateurs de composants états-uniens
. Fusion, concentration (ex : IBM entre dans le capital de Bull)
4° Un contre-exemple : l'effondrement de la machine-outil.
On peut classer ce secteur dans les industries de pointe (depuis les machines-outils à
commande numérique, dans les années 65). Les années 80 ont vu l'industrie états-unienne
ruinée par la concurrence allemande, japonaise, et celle des NPPI. La concentration n'a pas
donné les résultats attendus. Aujourd'hui, les firmes US commercialisent même des produits
étrangers.
2.2. L’industrie chimique
Les États-Unis possèdent une puissante industrie chimique, avec des firmes comme DuPont
de Nemours, Dow Chemical et sa filiale Union Carbide, Monsanto et les grandes firmes
pétrolières (ExxonMobil, etc.). En aval de la chimie lourde, on trouve des firmes plus
spécialisées, comme Eastman Kodak (matériel photographique), ou encore les fabricants de
caoutchouc synthétique et de pneumatiques (Goodyear et Firestone, racheté par le Japonais
Bridgestone en 1988). La chimie minérale fournit la soude, l’acide sulfurique, les engrais. La
chimie organique, productrice de caoutchouc synthétique, est la plus importante ; elle repose
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sur la carbochimie (nord du bassin des Appalaches) et sur la pétrochimie (Louisiane, Texas,
Chicago, Toledo, New York).
La chimie est un secteur fort et moderne : 41% de la production de la Triade derrière la CEE
(44%). C'est le 3e employeur industriel (derrière le textile et l'automobile).
C'est un secteur hétérogène : de la chimie de base à la chimie fine, la parachimie, la
pharmacie... 8 firmes monopolisent 50% de la production. La première est Du Pont de
Nemours, 22e société mondiale, mais 1ere pour la chimie.
Pourtant, la chimie états-unienne a connu des difficultés à partir de 1973 : baisse de la
production et des exportations.
Conséquences : restructuration et innovation :
. Les entreprises ont restreint leur ligne de produits à ceux qui sont forts.
. Diversification vers l'aval : chimie fine, pharmacie, biotechnologies, nouveaux matériaux,
régression de la chimie de base.
. Effort de recherche développement (RD), en liaison avec les universités (ex : Dupont de N
et Harward).
. Diversification vers l'électronique, les sciences de la vie...
2.3. Métallurgie et industries automobile
Les États-Unis sont l’un des principaux producteurs mondiaux d’acier brut avec une
production d’environ 100 millions de tonnes au milieu des années 2000. Parmi les industries
métallurgiques, la sidérurgie reste un secteur important malgré son déclin. Elle subit une
concurrence accrue des entreprises chinoises et japonaises. Cependant, grâce à d’importants
efforts de restructuration, la sidérurgie américaine a retrouvé une forte productivité.
D’abord localisée aux pieds des Appalaches (gisements de charbon) et sur les rives des
Grands Lacs (minerai de fer de la région du lac Supérieur et du Canada), elle a commencé à se
rapprocher du littoral dans les années 1950-1960, vers les ports d’importation de minerai de
fer (Philadelphie, Baltimore, Houston). Toutefois, l’essentiel de la production est toujours issu
de la région des Grands Lacs (Pennsylvanie, Illinois, Indiana, Ohio, Michigan), les centres les
plus actifs étant Pittsburgh (Pennsylvanie) et Chicago-Gary (Illinois, Indiana). D’autres
noyaux sidérurgiques sont situés au sud des Appalaches (Birmingham), au Texas (Houston),
en Californie, dans les Rocheuses (mini-mills).
Les États-Unis possèdent également une puissante industrie de l’aluminium (2,52 millions de
tonnes en 2004). Ce secteur est dominé par la société Alcoa. Les États-Unis importent le
minerai brut (bauxite) d’Amérique latine, d’Afrique et d’Australie. Les usines sont installées
dans les ports d’importation de matières premières (golfe du Mexique, Texas) et dans les
régions productrices d’hydroélectricité (vallée du Tennessee, vallée de la Columbia).
L’industrie automobile américaine, longtemps la première du monde, est fortement
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concurrencée par les constructeurs japonais depuis les années 1980. Trois firmes (les « Majors
») assurent la quasi-totalité de la production américaine : General Motors, deuxième
entreprise mondiale derrière le japonais Toyota devenu numéro 1 en 2007, Ford, à la
troisième place mondiale, et Chrysler, qui a fait partie entre 1998 et 2007 du groupe allemand
Daimler-Benz. L’importance des principaux constructeurs étrangers aux États-Unis,
notamment les firmes japonaises Nissan et Toyota, va croissante (11 usines de constructeurs
étrangers en 1993, 28 en 2007). Encore concentrée dans l’État du Michigan et surtout à
Detroit, l’industrie automobile a essaimé dans d’autres villes des Grands Lacs (Cleveland,
Toledo, Buffalo, Chicago) et plus au sud (Indianapolis, Cincinnati, Saint-Louis).
Des usines de montage existent également dans les grands centres urbains de l’Est et du Sud
(Dallas, Atlanta, Memphis, Californie). Les constructeurs étrangers sont concentrés dans les
États du sud (Alabama, Mississipi, Caroline du Sud, Tennessee et Texas).
Frappée par plusieurs grandes crises, notamment en 1974-1975 et en 1980-1982, l’industrie
automobile américaine n’a pu se redresser qu’au prix d’une reconversion profonde de son
appareil de production. Les années 2000 sont à nouveau toutefois synonymes de crise dans un
contexte marqué par une concurrence étrangère toujours plus vive (les ventes de Ford ont
ainsi chuté de 20 % en cinq ans entre 2001 et 2006, année où la suppression de 38 000
emplois a été annoncée, tandis que General Motors a annoncé la suppression de 30 000
emplois en 2005) et par l’accroissement des coûts sociaux que doivent payer les constructeurs
(couverture maladie et retraites des employés). En juillet 2007, pour la toute première fois,
plus de la moitié du marché intérieur (51,9 %) des véhicules légers, y compris les véhicules de
sport, a été occupé par les ventes des constructeurs étrangers.
La crise de l'industrie automobile
1° Jusqu'à la fin des années 70 : une activité phare.
Jusqu'à la fin des années 70, c'est la 1ere du monde (cf : mythe états-unien, développement
des transports...) Ford, GM et Chrysler (les "Big Three") contrôlent tous les marchés.
L'automobile emploie 1,5 millions de travailleurs. La production est concentrée dans le NE
(Detroit et le Michigan). C'est une industrie motrice pour l'économie (ex : consomme 20% de
l'acier national, mais aussi le verre, les plastiques, les caoutchoucs, le textile... ex : Goodyear
et Firestone sont US).
2° Les difficultés entre les années 70 et 80 :
Difficultés depuis les années 1970 : nombreuses usines fermées, milliers de licenciements...
Les faiblesses de l'industrie automobile états-unienne sont dues aux vieilles méthodes de
production, à la faiblesse de la formation des travailleurs, au peu d'attention porté au besoin
du marché, ce qui entraîne une compétitivité moindre que celle des Japonais.
3° La reprise à partir de 1983
Reprise à partir de 1983, la production et les bénéfices repartent, mais le protectionnisme
entraîne l'implantation aux E-U d'usines japonaises ("les transplants"). N : la stratégie jap :
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d'abord, voitures bas de gamme, négligées par les constructeurs US ; puis, remontée de
gamme... ex : en 1982, Honda installe la 1ere usine dans l'Ohio.
1990 : les "transplants" japonaises ont fabriqué 1,3 millions de véhicules / les "Big Three"
n'ont fourni que 78% de la production sur le sol états-unien, et leur part de marché est encore
limité par les importations.
4° Les stratégies de redressement
Conséquence : stratégies de redressement :
- intervention de l'Etat : protectionnisme / danger : accélère les implantations japonaises.
- restructuration :
. Fermeture des usines les moins performantes (depuis 1987, 10 usines fermées, une seule
ouverte...)
. Modernisation (robotisation...)
. Nouvelles méthodes de production copiées sur les Japonais (ex : formation permanente...)
. Association des sous-traitants : contrats de longue durée avec eux, pour obtenir de meilleurs
prix, comme le font les Japonais.
. Modification des localisations, bien que Detroit et le Michigan restent prépondérants
(glissement vers le sud de la région).
. Diversification des entreprises, vers l'électronique, l'informatique, l'espace, l'aéronautique,
la communication)
- multiplication des alliances et des associations :
ex : 1989, Ford achète Jaguar ; GM prend 50% de Saab (Suède).
Alliances : GM-Toyota (usine commune en Californie), GM-Suzuki. De même, Mazda
fabrique des Ford au Japon et aux USA...
5° Résultats :
Redressement dans les années 80 ; mais nouvelle récession au début des années 90 =
nouveaux licenciements chez les Big Three.
les Japonais annoncent un doublement de leur capacité de production aux E-U pour 95...
Malgré les progrès, la compétitivité états-unienne demeure bien inférieure à celle du Japon.
Augmentation des importations et des "transplants". Ainsi, GM est déficitaire aux E-U (mais
réalise des bénéfices en Europe...)
N : il ne faut pas oublier que les sociétés sont transnationales, les alliances très complexes : ex
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: certaines firmes US fabriquent à l'étranger pour réimporter aux E-U...
La sidérurgie demeure un secteur important, qui emploie plus de 180 000 actifs. Jusqu'aux
années 70, c'est la première du monde. 4 grandes firmes produisent 50% de la production
états-unienne. US Steel est la première d'entre elles.
Cette industrie est localisée au pied des Appalaches, sur les rives des Grands Lacs, et dans
l'Industrial Belt (littoralisation).
A partir de 1974, elle connaît une crise brutale qui se traduit par une chute des exportations et
des effectifs (elle passe de plus de 500 000 à moins de 200 000 personnes). Cette crise
s'explique par la concurrence (ex : NPPI) et la hausse du $ (1979...).
= Conséquences : on transforme complètement le secteur :
. Protectionnisme (quotas...)
. Restructuration des grandes firmes : fermeture de certaines unités, modernisation des autres.
. Accords avec les concurrents étrangers (ex : Japon.)
. Diversification (ex : US Steel achète Marathon Oil en 1982 et devient USX).
. Les mini-aciéries, plus compétitives, augmentent leurs profits.
= en 1992, la sidérurgie US est sur la défensive : 87 millions de tonnes de production, pertes
s'élevant à un million de $. Exportations : 6 mt / importations : 15 mt.
Cependant, la restructuration est avancée et la sidérurgie états-unienne a de bonnes chances de
redevenir compétitive.
2.4. L’industrie agro-alimentaire et textile
Ensemble des activités concernant les produits destinés à l’alimentation humaine, de l’exploitation
agricole (voir Agriculture ; Élevage) au commerce de détail, comportant aujourd’hui un secteur
industriel important de fabrication de denrées alimentaires.
L’industrie agroalimentaire américaine est puissante et diversifiée, à l’image des productions
agricoles : produits laitiers dans la région des Grands Lacs et en Nouvelle-Angleterre,
industries de la viande et minoteries dans les Grandes Plaines, conserveries de fruits et
légumes dans la plaine côtière atlantique et en Californie, raffineries de sucre, brasseries dans
la région des Grands Lacs et dans le Kentucky (bourbon), viticulture en Californie. C’est un
secteur très concentré qui comprend des géants de l’agroalimentaire mondial comme Kraft
Foods, Coca-Cola Company, PepsiCo et les leaders de la restauration rapide que sont
McDonald’s et Burger King. Les États-Unis sont, avec l’Union européenne, les premiers
exportateurs mondiaux de produits agroalimentaires, avec un peu plus de 10 % du commerce
mondial au milieu des années 2000.
L’industrie textile (confection, fibres, textiles), activité traditionnelle en Nouvelle-Angleterre
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et en Pennsylvanie, a fortement régressé, de même que l’industrie cotonnière localisée dans le
Sud (Géorgie, Caroline du Nord, Caroline du Sud). Industrie de main-d’œuvre, elle emploie
des travailleurs souvent peu qualifiés et sous-payés (femmes, minorités ethniques). La balance
commerciale est déficitaire en raison de l’importance des importations de produits textiles
(confection, bonneterie) en provenance des pays asiatiques notamment. Cette concurrence a
entraîné la fermeture de nombreuses usines et des suppressions massives d’emplois, déclin
renforcé par la suppression en 2005 des quotas d’importation qui protégeaient l’industrie
nationale depuis 1974, libéralisant la totalité des échanges textiles mondiaux.
L'industrie textile, après un recul dans les années 60, demeure un gros producteur et un gros
employeur (malgré le déficit).
C'est un secteur hétérogène : les fibres synthétiques sont puissantes (cf : Du Pont de N.), le
textile et l'habillement ont été concentrés.
Mais les salaires sont faibles dans l'ensemble et les méthodes traditionnelles (taylorisme) n'ont
pas été abandonnées assez rapidement.
3. Géographie industrielle des Etats-Unis : persistances et mutations
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L’espace industriel des États-Unis a connu au cours de la seconde moitié du XXe siècle une
importante évolution, caractérisée par le déclin relatif des vieilles régions industrielles du
Nord-Est, cœur historique de la révolution industrielle, et par l’industrialisation rapide des
États du Sud et de l’Ouest.
Cet étonnant retournement de la dynamique spatiale, qui caractérise aussi bien l’économie que
la démographie, s’est accéléré à partir des années 1970, lorsque le Nord-Est industrialisé s’est
trouvé confronté à une grave crise de ses industries de main-d’œuvre traditionnelles
(sidérurgie, automobile, textile). Celles-ci ont perdu plusieurs millions d’emplois. Comprise
entre les Grands Lacs et la Mégalopolis (quadrilatère Baltimore-Portland-Milwaukee-Saint-
Louis), la Manufacturing Belt est victime d’une désindustrialisation notable. Appelée parfois
la Rust Belt (« Ceinture de la rouille »), elle reste toutefois la première concentration
industrielle du pays et conserve l’essentiel du pouvoir de commandements. Les cinq États les
plus industrialisés y sont l’Ohio, l’Illinois, le Michigan, la Pennsylvanie et l’État de New
York.
Les nouvelles grandes régions industrielles du pays sont constituées par la région d’Atlanta, le
Texas, la région de Seattle et surtout la Californie. Le début de la croissance économique et
urbaine des États de la Sun Belt date des années 1940 ; il résulte autant de la décision de l’État
fédéral d’y implanter ses centres de recherche et ses usines d’armement que des mutations qui
ont affecté la production industrielle (développement des industries de pointe, essor de la
Silicon Valley) et la recherche d’une main-d’œuvre bon marché (Mexicains).
La concurrence internationale a entraîné la création et un développement rapide des
maquiladoras42
dans les villes mexicaines situées le long de la frontière avec les États-Unis
(Tijuana, Ciudad Juárez, Mexicali, Nuevo Laredo), considérées comme des zones de libre-
échange. Sous l’initiative d’industriels américains, cherchant à réduire les coûts d’assemblage
de leurs produits manufacturés, et à de grands fermiers mexicains désireux de rentabiliser leur
domaine, ces usines de montage emploient une main-d’œuvre mexicaine à bon marché. Les
42
Usines situées à la frontière américano-mexicaine, souvent sous-traitantes de firmes américaines qui profitent
de conditions de travail et de salaires moins contraignants.
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maquiladoras mexicaines attirent de plus en plus de multinationales étrangères, en particulier
japonaises.
L’extraordinaire dynamisme de l’aire Pacifique, qui constitue aujourd’hui le cœur de l’activité
économique mondiale, joue aujourd’hui en faveur de la façade ouest des États-Unis. Grâce à
leur situation très favorable, la Californie et les autres États du Pacifique (Oregon,
Washington, Hawaii, Alaska) apparaissent les mieux placés pour affronter la compétition
industrielle internationale au sein des États-Unis. La Californie, État le plus peuplé et premier
État exportateur du pays, a un PIB au début des années 2000 qui représente près de 14 % de
celui des États-Unis (ce qui en ferait la cinquième puissance économique mondiale si elle était
une nation indépendante).
Au total,
Le NE conserve une place importante, malgré la crise L'Industrial Belt ou Manufacturing Belt regroupe la Nouvelle Angleterre, la Mégalopole
atlantique et la région des Grands Lacs (= quart NE du pays).
C'est l'ancien espace dominant de l'économie, jusque dans les années 1950, pour les fonctions
essentielles : industrie lourde, industries textiles, industries de montage, transports
ferroviaires...
Cet espace est en déclin mais il conserve encore plus de 40% de la pop US et près de 50% de
la valeur ajoutée industrielle du pays. Cependant, des secteurs industriels entiers y ont
disparu, comme le textile de la Nouvelle Angleterre (passé au sud), et d'autres sont en
difficultés, comme l'acier ou l'automobile.
Les notions de "rust belt" ou de "snow belt" donnent une image répulsive du NE.
Cependant, le NE conserve de nombreux avantages : masse de consommateurs sur une
superficie restreinte (ce qui diminue les coûts de transport) ; potentiel intellectuel et
scientifique (prestige des centres de recherche de la Nouvelle Angleterre et de NY : Princeton,
Harward...).
On remarque que les sièges de l'aérospatiale et les grands centres de décision de l'industrie
sont encore plus nombreux dans la Mégalopole atlantique que dans le reste du pays.
De plus, l'Industrial Belt n'est pas un ensemble uniforme : la région des Grands Lacs et les
vallées sidérurgiques ou charbonnières des Appalaches souffrent plus que la côte orientale où
les secteurs en crise voisinent avec les secteurs en reprise.
Le Sun Belt attire les industries les plus dynamiques Le dynamisme économique des Etats du Sun Belt est avéré depuis une quarantaine d'années.
S'y sont installées de nouvelles générations d'industries de haute technologie, mais aussi
industries légères à forte valeur ajoutée - de même pour les industries d'armement.
N : les Etats du Sun Belt sont tous situés en position littorale (cf : « littoralisation » de
l'économie). En particulier, développement de la façade Pacifique.
Dans le croissant allant de la Californie à la Virginie, en passant par le Golfe du Mexique, le
dynamisme industriel s’affirme.
La Sun Belt43
(« ceinture du soleil » au sud et à l'ouest des États-Unis) se caractérise par un
développement industriel récent, fondé en grande partie sur les nouvelles technologies. Les
deux principaux états industriels sont la Californie et le Texas. Des foyers secondaires
43
Il s’agit du croissant allant de la Californie à la Virginie, en passant par le Golfe du Mexique.
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43
existent dans les métropoles telles que Seattle ou Atlanta, ainsi que le long des principaux
axes de transport.
Les industries lourdes sont présentes à cause des gisements de pétrole et des foyers de
population : les raffineries se concentrent dans les sites de baies du Pacifique (Seattle, San
Francisco, Los Angeles) et le long du golfe du Mexique. La Louisiane est un centre industriel
important en raison du delta du Mississippi. Bien que la plupart des usines se trouvent dans le
nord-est du pays, on trouve plusieurs unités de production localisées dans les métropoles. Les
industries agro-alimentaires sont omniprésentes : jus de fruit en Floride, conserveries sur les
côtes du golfe du Mexique, etc.
Mais la Sun belt est surtout connue pour le dynamisme de ses industries de pointe :
l'aéronautique est présente à Seattle (Boeing), en Californie et au Texas. La Floride et la
région de Houston sont spécialisées dans les industries spatiales. Le nombre de technopôles
est important, au premier rang desquels figure la SiliconValley où sont installés les sièges
sociaux de Google, Intel, Hewlett-Packard, Adobe, Apple, eBay, Facebook, etc.
Les facteurs favorables sont, depuis l’ouverture du canal de Panama en 1914, les richesses
minières (surtout le pétrole et le gaz naturel) du Texas, du Golfe du Mexique et de la
Californie, la Seconde Guerre Mondiale, les industries de pointe et la NASA, les énergies
nouvelles (24% de l’électronucléaire des Etats-Unis situé dans le Sud-Est), les échanges avec
l’Amérique latine et l’Asie, la croissance démographique élevée.
Le complexe militaro-industriel domine avec 55% de l’industrie aérospatiale et 45% de
l’électronique. Il est détenu par les « Grands » de l’armement tels Mac Donnell Douglas,
General Dynamics, Lockheed, Northrop, Rockwell. Silicon Valley est au premier rang des
Etats-Unis pour l’informatique et les composants électroniques, Los Angeles est le plus grand
centre de l’électronique américaine. Dans le Sud, la Floride abrite, autour de la NASA, le
grand complexe de cap Kennedy (Orlando) et Silicon Beach (Miami). Le Texas est au
deuxième rang pour les composants électroniques ; Atlanta abrite Lockheed et Bell South, le
premier producteur mondial de fibres optiques. Dans l’Arizona, Phœnix et Tucson constituent
Silicon Desert.
La Sun Belt regroupe 50% de la pétrochimie dans les grands complexes du Golfe du
Mexique, de Los Angeles et de San Francisco, Houston étant le plus grand centre mondial
avec la Baie de Tokyo. La Sun Belt, c’est aussi 25% de l’industrie papetière des Etats-Unis
(surtout dans le Sud-Est Atlantique, 70% de l’industrie textile et 75% de celle des tabacs.
Dans l’Ouest intérieur, les retombées industrielles de la côte Pacifique ont donné des
industries très dépendantes des commandes militaires : Boeing et Lockheed à Salt Lake city,
Martin Marietta et Silicon Mountain à Denver, et l’industrie chimique est absente. Les hautes
terres de l’Ouest possèdent charbon, pétrole, et gaz naturel, ainsi qu’un potentiel hydraulique.
Le Nord-Ouest est plus important avec Boeing, la plus grande usine aéronautique mondiale…
et le secteur de l’électronique à Seattle et Portland, et de l’aluminium, de l’industrie papetière.
Les Grandes Plaines, bastion agricole traditionnel, possèdent les industries alimentaires et
l’industrie du matériel agricole. Kansas city est un centre de l’industrie automobile ;
Minneapolis, une capitale de l’informatique (Control Data, Unisys, gros ordinateurs cray). Le
Sud intérieur, à Nashville et Lexington, prolo,ge l’industrie automobile japonaise des Grands
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Lacs.
Le Centre et les "marges"
L'intérieur du continent : les régions dynamiques comme Denver y sont rares. Faiblesse du
peuplement, ... Seules les industries agro-alimentaires y sont représentées de façon
significative. Sinon, quelques chaînes de montage automobile et quelques usines chimiques...
Dans l’Ouest intérieur, les retombées industrielles de la côte pacifique ont donné des
industries très dépendantes des commandes militaires : Boeing et Lockheed à Salt Lake City,
Marti Marietta et Silicon Mountain à Denver, et l’industrie chimique est absente. Les hautes
terres de L’Ouest possèdent charbon, pétrole et gaz naturel, ainsi qu’un potentiel hydraulique.
Le Nord-Ouest est plus important avec Boeing, la plus grande usine aéronautique mondiale…
et le secteur de l’électronique à Seattle et Portland, et de l’aluminium (33%), de l’industrie
papetière (30%). Les Grandes Plaines, bastion agricole traditionnel, possèdent surtout des
industries alimentaires et l’industrie du matériel agricole. Kansas city est un centre de
l’industrie automobile ; Minneapolis, une capitale de l’informatique (Control Data, Unisys,
gros ordinateurs Cray). Le Sud intérieur, à Nashville et Lexington, prolonge l’industrie
automobile japonaise des Grands Lacs.
C- Dans le secteur tertiaire
L’économie américaine connaît, depuis la seconde moitié du XXe siècle, une tertiarisation
croissante de ses activités. On parle aujourd’hui d’économie et de société postindustrielles,
dominées par les services et les activités de consommation destinés à satisfaire les besoins
d’une population à revenus élevés. Ce modèle caractérise les pays riches les plus développés.
Ainsi, en 2005, 77,8 % de la population active était employée dans les activités de services :
fonction publique, services administratifs et financiers des entreprises, défense, recherche,
commerces et grande distribution, transports et communications, tourisme et loisirs, banques,
culture, activités juridiques et paramédicales, services à domicile, etc. En 2004, 76,7 % du
PIB étaient réalisés par le secteur tertiaire.
1- Un réseau dense de voies de communications qui assurent la maitrise de l’espace
Le développement des infrastructures de transport a été une étape fondamentale du
développement des États-Unis. Les voies navigables naturelles, ainsi que de vagues pistes, ont
constitué les premières voies de circulation. Au cours de la première moitié du XVIIIe siècle,
de nombreux canaux ont été construits pour relier les Grands Lacs et les fleuves navigables de
l’est des États-Unis. Les chemins de fer à vapeur ont commencé à circuler à partir de 1829. La
première voie ferrée transcontinentale a été construite entre 1862 et 1869 par les sociétés
Union Pacific et Central Pacific, avec l’aide du gouvernement fédéral. Les transcontinentaux
ont été le principal moyen de transport utilisé par les colons européens partant pour l’Ouest à
la fin du XIXe siècle. Le réseau ferré s’étend aujourd’hui sur 228 999 km (2005).
L’automobile et les routes se sont développées dans la première moitié du XXe siècle. Le
réseau routier des États-Unis est de loin le premier du monde (6,4 millions de kilomètres en
2004, devant l’Inde qui dispose d’un réseau de 3,4 millions de kilomètres). En 1956, le
gouvernement fédéral a lancé un vaste programme autoroutier, le National Interstate Highway
System. Le pays compte aujourd’hui 6 430 351 km d’autoroutes. Il possède le premier parc
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automobile du monde (808 voitures pour 1 000 habitants en 2004)
Le transport aérien s’est développé après la Première Guerre mondiale, mais ce n’est qu’après
la Seconde Guerre mondiale que l’avion est devenu l’un des principaux modes de transport.
Depuis les années 1960, l’essentiel des relations interurbaines est assuré par un réseau
complexe de lignes aériennes qui, depuis la déréglementation, proposent des tarifs
concurrentiels. Cet essor des transports aériens a entraîné la création de gigantesques
aéroports ou hubs (Chicago-O’Hare International Airport, Dallas-Fort Worth, John F.
Kennedy International Airport et La Guardia Airport, à New York, Hartsfield International
Airport à Atlanta). Ainsi, 5 des 10 premiers complexes aéroportuaires mondiaux se trouvaient
aux États-Unis en 2006, année où l’aéroport d’Atlanta détenait le plus fort trafic aérien de
passagers du monde, devant celui de Chicago.
Les transports par voies d’eau (40 000 km environ), notamment par les Grands Lacs et la voie
maritime du Saint-Laurent (ouverte en 1959), par l’ensemble Mississippi-Ohio et par les
grands canaux du Nord-Est, jouent un rôle de premier plan. Le trafic est particulièrement
intense sur les Grands Lacs, véritable mer intérieure, reliés par plusieurs canaux, notamment
le canal Érié (construit en 1825, long de 547 km) et le canal de Sault-Sainte-Marie. Le long
des côtes du golfe du Mexique, les lagunes isolées en arrière des cordons littoraux ont été
aménagées pour former une grande voie navigable, la Gulf Intracoastal Waterway. Celle-ci
longe le littoral depuis le Texas jusqu’en Floride et joue un rôle économique important. Les
plus grands ports fluviaux et maritimes sont, par tonnage décroissant au milieu des années
2000, South Louisiana (Louisiane), Houston (Texas), New York/New Jersey, Huntington
(Virgine-Occidentale), Long Beach (Californie), Beaumont (Texas), Corpus Christi (Texas),
Nouvelle-Orléans (Louisiane), Texas City (Texas) et Baton Rouge (Louisiane),
2- Un secteur financier de premier plan
Dollar américain
Le Department of the Treasury (l'administration du Trésor des États-Unis) émet les dollars américains et veille à
régulièrement introduire de nouveaux détails sur ces billets, afin de décourager la falsification. Par exemple, en
1998, le portrait du président Andrew Jackson figurant sur le billet de 20 dollars (billet du haut) a été modifié
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46
(billet du bas).
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La monnaie américaine est le dollar US (divisible en 100 cents). La suprématie monétaire des
États-Unis s’appuie sur l’hégémonie du dollar dans le monde. Une grande partie des
règlements internationaux s’effectue dans cette devise. La Réserve fédérale est la banque
centrale du pays. Toutes les banques nationales lui sont affiliées. Citigroup apparaît au milieu
des années 2000 comme la première banque mondiale (voir aussi banque ; finance ; monnaie).
Les États-Unis possèdent, avec New York, la première place financière et commerciale de la
planète, soumise à une concurrence croissante des places financières asiatiques. La Bourse de
New York (Wall Street) reste la première du monde, tandis que Chicago s’impose comme
l’un des centres internationaux des marchés à terme.
3. Les télécommunications
Les États-Unis possèdent un réseau de médias et de télécommunications parmi les plus
développés au monde. Sept compagnies régionales sont nées, en 1984, du démantèlement du
géant des télécommunications américaines, l’American Telephone and Telegraph (ATT) qui,
grâce à une concession de service public, jouissait d’un quasi-monopole. Au milieu des
années 2000, ce secteur connaît une croissance soutenue (9,3 % en 2006) marquée par
l’envolée des communications mobiles, désormais supérieures aux communications fixes et
par une progression constante des lignes à haut débit et des réseaux en fibre optique (voir
Internet).
4. Le troisième pays touristique du monde
Le tourisme constitue l’une des activités de services les plus importantes aux États-Unis, qui
se classent à la troisième place des pays les plus touristiques au milieu des années 2000. Ce
secteur emploie 7,3 millions de personnes (2007). En 2006, les recettes touristiques se sont
élevées à 72 milliards de dollars. Bénéficiant d’un patrimoine naturel et culturel remarquable,
les États-Unis ont investi dans de très importants aménagements touristiques (stations de
sports d’hiver, stations balnéaires, parcs d’attractions, etc.). Le loisir organisé y est
particulièrement développé. Le tourisme draine une clientèle considérable américaine et 50
millions d’étrangers par an au milieu des années 2000 (en provenance du Canada, du
Mexique, d’Europe occidentale, du Japon et des Caraïbes notamment). Il constitue l’un des
piliers de l’économie de la Californie, du Nevada, de la Floride ou encore d’Hawaii. Les
principales destinations touristiques sont New York, la Californie, la Floride, le Nevada (Las
Vegas) et les grands parcs nationaux des montagnes Rocheuses et des Appalaches (Great
Smoky Mountains, Zion Canyon, Monument Valley, Mesa Verde, Grand Canyon,
Yellowstone). Disneyworld (Floride) et Disneyland (Californie) sont les parcs d’attractions
les plus célèbres des États-Unis.
Il sied de dire que l'offre touristique est soutenue par d'importants équipements : les États-
Unis ont une capacité hôtelière équivalente au quart de la capacité de tout le continent
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africain.
Par ailleurs, l'histoire des États-Unis est récente, pourtant il existe de nombreux sites
archéologiques amérindiens : les plus importants sont le Chaco Canyon et Mesa Verde laissés
par la culture anasazi. Les villes de la Nouvelle-Angleterre offrent également un patrimoine
architectural des XVIIe et XVIIIe siècles. La Louisiane est réputée pour ses maisons
coloniales et le quartier français de La Nouvelle-Orléans.
5. Un commerce extérieur largement déficitaire
Les États-Unis sont l’une des premières nations commerciales du monde, apparaissant au
milieu des années 2000 comme le premier importateur (plus de 15 % des importations
mondiales en 2007) et le second exportateur (plus de 8 % des exportations mondiales),
derrière l’Allemagne. Toutefois, le pays est victime d’un déficit chronique de sa balance
commerciale, qui atteint des records au milieu des années 2000 (plus de 750 milliards de
dollars en 2006 contre 170 milliards de dollars en 1995) et de sa balance des paiements.
Le montant total des exportations de marchandises, en 2004, s’élevait à 818 milliards de
dollars. En 2004, les produits agricoles (riz, céréales, coton, soja, tabac) représentaient 2,4 %
de la valeur des exportations et les produits manufacturés (machines, équipements de
transport, textiles, produits chimiques, cigarettes), 81,7 %. Les principaux clients des États-
Unis au milieu des années 2000 sont le Canada (23,4 %), le Mexique (13,3 %) et le Japon (8,5
%).
Le montant total des importations s’élevait en 2004 à 1 525 milliards de dollars. En 2004, les
produits agricoles (produits tropicaux, caoutchouc naturel, sucre) représentaient 1,4 % de la
valeur des importations, les carburants 14,2 %, et les produits manufacturés 74,4 %. Les
principaux fournisseurs des États-Unis au milieu des années 2000 sont le Canada (16,9 %), la
Chine (15 %) et le Mexique (10 %).
Les principaux partenaires commerciaux des États-Unis traduisent la dynamique de l’Alena,
l’accord de libre-échange liant les États-Unis, le Canada et le Mexique depuis 1994 – la
valeur des échanges entre les trois pays a triplé entre 1994 et 2006, passant de 300 à 900
milliards de dollars – et la montée en puissance de la Chine sur la scène commerciale
mondiale.
• En matière de commerce international, les Américains jouissent d'un avantage certain : les
transactions s'effectuent généralement en dollars, c'est-à-dire dans leur propre monnaie.
CONCLUSION
La nature et les hommes assurent à l’économie américaine une prépondérance mondiale, de
plus en plus contestée par de nombreux pays au rang desquels le Japon.
BIBLIOGRAPHIE
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