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L’ÉCRAN L’ÉCRAN de la FFCV - Fédération Française de Cinéma et Vidéo de la FFCV - Fédération Française de Cinéma et Vidéo N°104 mars 2014 N°104 mars 2014 ISSN : 1143-2055

L'Ecran de la ffcv n°104

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French magazine published by the Fédération française de cinéma video : independant movie makers, shorts, low budget

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Page 1: L'Ecran de la ffcv n°104

L’ÉCRANL’ÉCRANde la FFCV - Fédération Française de Cinéma et Vidéode la FFCV - Fédération Française de Cinéma et Vidéo

N°104 mars 2014N°104 mars 2014

ISSN : 1143-2055

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Les cinéastes non professionnels ont levent en poupe ! Grâce à Internet, ilsont envahi les réseaux sociaux. C’est

une déferlante. Des applications diverses vont leur per-mettre de poster des vidéos de tous formatsjusque-là possibilité de proposer des filmsultracourts de quelques secondes (Vine).Face à ce raz de marée, des offres se fontjour. Tel Michel Gondry, réalisateur deL’écume des jours, qui après une premièreexpérience d’ateliers éphémères au CentreGeorges Pompidou réussit à concrétiser unprojet original et ambitieux sur la villed’Aubervilliers en créant l’Usine de filmsamateurs, un espace spécialement amé-nagé en plateaux techniques avec décorspour les tournages et mon-tages, opérationnel en fin2015, accessible gratuitementsur le site de l’ancienneManufacture des allumettes.

Daily Motion, dans la capitaleoffre de son côté, surfaces,matériels et techniciens pourdes projets de courts ama-teurs, un concept dupliqué àLondres et à NewYork. Lemilieu professionnel du cinéma n’est pasenfermé dans une tour d’ivoire. Le CNCaprès la création en 2011 de la fête du court-métrage, lors du solstice d’hiver, dynamisecette embellie en permettant de réunir en cejour, amateurs et professionnels dans deslieux classiques ou incongrus, peu importe,l’important étant d’aller au-devant du public.La télévision n’est pas en reste lorsqu’elleintègre de plus en plus les formats courts(FR2, FR3, Canal +). D’ailleurs ChristopheTaudière responsable du pôle court-métrageà FR2, Aurélia Chesné, responsable du libre-courts de FR3 épluchent les scénarii qui leursont envoyés et arpentent systématiquementles festivals à la recherche de quelquespépites. France Ô, déniche les productionsissues d’Outremer et des cultures urbainessous la houlette de Juan Massenya. Lepublic s’adapte et adopte de nouveaux com-portements, désormais la multiplication desécrans tels que les ordinateurs, les tablettes

et les Smartphones rendent le spectateurbranché à toute heure. L’enjeu pour leschaînes de télévision est de penser à lareprésentation de toutes les catégoriessociales. Le Conseil Supérieur del’Audiovisuel qui s’est doté d’un baromètrede la diversité, constate une sous-représen-tation de certaines catégories. Les ouvriers(2 %), les seniors (5 % pour les plus de 65ans), les moins de 20 ans (4 %), les handi-capés (0,4 %). La politique de l’organismes’engage à valoriser le « vivre ensemble »des personnes composant le tissu social.Nous sommes heureux de découvrir lesobjectifs de ces professionnels Lorsque nous avons fêté nos 80 ans en sep-tembre 2013 en mettant le projecteur sur

notre persistance à exister,nous avons pu soulignernotre occupation de l’espacesur tout le territoire à traverscette pratique. Notre présen-ce, à peine discrète, devraitintéresser les chercheurs.Comment expliquer cettelongévité ? Certes les réali-sateurs animant les ateliersfédéraux participent pour leplus grand nombre à toutes

les opportunités offertes par Internet et lesfestivals mais apprécient l’aspect direct etconvivial de l’échange dans une continuitéqui est constructive à terme. La centained’ateliers fonctionne en réseau. Il n’est qued’observer nos actions en régions, Île deFrance comprise, pour mesurer cette éner-gie qui circule sur tout le territoire y comprisaux Antilles (la Guadeloupe, notre fer delance). L’échange, le partage des compé-tences, la réalisation de projets collectifs,permettent le développement personnel et lacohésion sociale chère à tous les respon-sables poli-tiques. À bone n t e n d e u rsalut !

Marie Cipriani

L’Écran de la FFCV — 4 — n°104 mars 2014

SommaireÉditorial p. 3Cœur de vidéo p. 4-5Les vidéos brèvesVie fédérale p. 6-7La FFCV et les initiatives desRégionsLe cloud de la FFCV est à la disposi-tion de ses ateliersChronique p. 8-9Démarche de l’escalier (38)Le cinéma autrement p. 10-13Exploration du cinéma expérimentalDu côté des festivals p. 14-17Nouveaux horizons p. 18-191re école 2e école : qu’est-ce quec’est?Carrefour de la création p. 20-28That’s all folks ! (2)Faire un film d’animation : un travailde fourmi ! Les jeunes, le doyen... et le cinéma!Le cinéma, quel avenir?Patrimoine p. 29-30Le trésor de Géo retrouvéCinémathèque du Limousin International p. 31Une lettre du présidentStani Puls nous a quittésEn bref et Carnet p. 32Lignes de tempsAdieu Daniel Poirier

En couverture, affiche de L’homme à la caméra de Dziga Vertov (1929) : le cinéma d’avant-garde annonce le film expérimental

Édito

Ont participé à ce numéro : Gérard Bailly, Marie Cipriani,Robert Dangas, Georges Fondeur, Jacques Lamandé,Adrien Marquez-Velasco & Orgiv, Daniel Payard, CharlesRitter, Martin Scorsese, Philippe Segal, Philippe Sevestre,Marc Willemart

...les ordinateurs,les tablettes et lesSmartphones ren-dent le spectateurbranché à touteheure.

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L’Écran de la FFCV — 4 — n°104 mars 2014

Cœur de vidéo 2013

Les vidéos brèves par Gérard BAILLY

Fitness de Vincent PiliCCA Mulhouse 6’50Musique originale de Benoît SeyllerTrophée des Grands prix

Sur un plateau de club de forme, une jolie sporti-ve court sur un tapis de course tandis que sonvoisin tente d’accomplir sur le sien une perfor-mance au-dessus de ses moyens. Beauf authen-tique sorti d’un vide-greniers sportif, bonoboimprobable et macho avéré, il tente de dra-gouiller la jolie donzelle tout en se gavant deboisson énergétique et en accélérant la cadence.La suite prévisible mais rondement menée attesteque les frimeurs ont une vie ridiculementimpayable. Fitness marche au gag déjanté, restecash dans l’outrance avec un montage pêchu etdiaboliquement varié. La pertinence du split-image, la multiplicité des angles, la brièveté desplans, un casting sympathique de têtes à claqueset le choix musical concourent à donner un ryth-me très attractif à ce qui aurait pu n’être qu’unepochade indigeste. Aucun gras scénaristique.Fitness quoi. Le diable est dans les détails,Vincent Pili l’a bien compris.

Dies Irae, jour de colère d’Emmanuel DuboisImage’in Toulouse 25’02Musique originale d’Éric PanierPrix d’interprétation pour Éric Ducroz et Prix dupublic

Un horizon montagneux est une ligne brisée. Enparcourir les reliefs accidentés avec deux escala-deurs encordés et inégalement solidaires promet

quelque chose de mortel: les motifs qui concou-rent à l’établir tiennent à une amitié qui soudai-nement dévisse. L’un vit dans la crainte infondéeque l’autre ait séduit sa femme et le binômegrimpe les pentes, la rancœur fait sa trace, l’acci-dent fait sa chute, la lâcheté vengeresse fait unmort et un coupable honteux. Quelques photostémoigneront de l’abandon du rival fracassé dansla pente et encore vivant au moment des faits. Lavraie blessure est dans l’exposé du film: faute departager dès l’énoncé du récit, plus avantageuse-ment les prémisses du drame: le caractère mala-divement suspicieux d’un mari dépressif, timoré,abusivement jaloux et peu sûr de lui,- monta-gnard de surcroît capable de laisser mourir aucreux d’une faille son meilleur ami devenu sonrival par hantise et non par discernement – dèslors il devient malaisé d’en partager les attendusdramatiques, du coup l’intérêt pour le conflit quise joue s’affaiblit de facto et l’identification audrame n’opère pas malgré les atouts puissants dela partition musicale qui devient alors objective-ment surjouée. Mais cette faiblesse scénaristiquene saurait annuler l’ambition éthique du filmadapté d’une nouvelle d’Éric Ettouati Dies Irae etce serait sans compter sur la rareté du tournage

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L’Écran de la FFCV — 5 — n°104 mars 2014

Cœur de vidéo 2013

de fiction en altitude, sur la dynamique du plan,sur la fluidité des raccords, sur la crédibilité desacteurs et techniciens ainsi que sur l’excellentephoto (entre autres, la scène d’ouverture) maiscette avalanche de réussites n’empêche pas cecaillou gênant, resté dans la chaussure et quinous perd dans la pente.

Passion d’automned’Yves Esnault Vidéoclub Cessonnais 28’55Cesson SévignéPrix d’interprétation féminine pour Christiane Fily

Deux sœurs vivent dans le même appartementdepuis le veuvage de l’une et le divorce del’autre. Huis clos de plans « ping-pong » ruisse-lant de bonne volonté, mais les intentions sur-jouées ne servent ni les dialogues ni le drame quise noue. Dans ce cas précis, l’absence de justes-se, voire de direction d’acteur confine à la mal-adresse en voulant servir un thème aussi ambi-tieux que celui d’un amour ancien réactivé parinternet et qui va séparer deux vieilles frangines.Mais on y parle merveilleusement allemand.Christiane Fily sauve par les cheveux ce huis closbourré de bonnes intentions mais dont le traite-ment reste connoté amateur.

Le membre de Miao ZhangESAD Orléans 4’33Prix de l’expression libre

Ce qui frappe c’est le ton authentique de cettemise à nu introspective, celle d’un chinoisqui s’interroge sur le sens donné à sa vie commeune mise en abîme de sa condition, lucide etsans affectation. L’image introduit l’esprit duconte et ses métamorphoses tandis que la voixde l’auteur décline le désenchantement, l’espoirdévoyé et la soumission aux déterminismessociaux d’une société chinoise étudiante, hiérar-

chisée, hypersélective et coercitive. L’allégorievaut son pesant d’âme tant l’esthétique du dis-cours et du graphisme est judicieuse. mais quedire de l’animation sinon qu’elle révèle l’immensetalent d’un conteur doté d’une poétique singulièreet rigoureuse! Image et voix composent une pro-gression de la perte des singularités du moi, effetdélétère du modèle chinois mais pas seulement.Mais comment le dire mieux que Miao Zhang.

Une introspection sans complaisance d’un étudiant chinois qui sesent formaté comme un robot

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Vie fédérale

L’Écran de la FFCV — 6 — n°104 mars 2014

Les éléments clés du Conseil d’administra-tion du 25 janvier 2014

Bureau fédéral et composition du Conseild’administrationSuite à la démission de Norbert Peltier de son mandat fédéral pourraisons personnelles, Philippe Sevestre assure une vice-présidencepar intérim et Didier Bourg entre au conseil d’administration.Charles Ritter devient président de la 1re Région fédérale (Île-de-France) en remplacement de Jean-Pierre Clavier qui a accompli troismandats successifs. Les autres présidents de région sont candidatspour renouveler leurs fonctions.

Concours national de BourgesIl est toujours fixé au dernier week-end de septembre (25 au 28 sep-tembre) et il se déroulera exceptionnellement, en raison des travauxau théâtre Jacques Cœur, à l’auditorium du conservatoire deBourges (rue Henri Sellier). La salle est grande et très confortable.Le programme d’ouverture sera consacré à la francophonie, suiteaux contacts pris par la présidente de la FFCV avec Me SandraCoulibaly représentante de l’Organisation Internationale de laFrancophonie.Sélections régionales : pour mieux maîtriser la programmation duconcours national dans le temps imparti, les quotas de temps de pro-jection par région ont été rétablis.Deux modifications au règlement national des concours : suppressiondu Trophée des grands prix dont l’essai l’an dernier n’a pas étéconcluant. Suppression de l’article 9 du règlement qui était sans objetpour le concours national.

Concours régionauxDeux régions, 1re et 4e ont adopté le système du 6e juré destiné àremplacer le juré dont un film de son club vient en discussion.

Formation Six régions sur huit ont organisé un stage de formation de formateursen 2013 sur le thème du montage. Le bilan est très positif. Une sep-tième région organisera un stage au printemps 2014. Le rapport finalsur la Formation de Formateurs a été déposé au Ministère de laCulture. La fédération attend maintenant que les nouveaux forma-teurs qui ont suivi les stages aillent animer les stages pour le plusd’adhérents possible dans le cadre du retour d’expérience.Un document de formation élaboré par Alain Boyer (Région 8) à des-tination de la FFCV pour la transmission des savoirs a été envoyé àtous les présidents de région et est annexé au CR. L’ensemble desrégions est prié de se pencher sur ce sujet et d’apporter ses sugges-tions (plusieurs régions ont mis en place des actions) pour une ques-tion d’harmonisation générale.

Bilan financier 2013Il est en déficit quelque peu artificiel dans la mesure où l’annéeprécédente une subvention de 9 000 € du ministère de la culture des-tinée aux actions de formation des formateurs avait été reçue et où

s’était ajoutée également la dernière subvention de la région Centrede 2011, versée en retard en 2012. En 2013, la FFCV n’a reçu aucu-ne subvention et les demandes qui ont été faites pour 2014 ont peude chances d’aboutir compte tenu des restrictions budgétairesannoncées. La situation financière de la FFCV est d’autant plus pré-carisée du fait que certains clubs continuent de sous déclarer leurseffectifs réels ce qui strictement interdit par les statuts fédéraux.La FFCV est en recherche de solution pour trouver un système loca-tif moins onéreux bien que le loyer actuel soit modeste eu égard à lacherté générale des loyers à Paris.

SACEM et propriété intellectuelleÀ la suite d’une demande formulée par un membre de la Région 2 àlaquelle doit répondre Dominique Dekoninck, un exposé estdemandé à Jean- Marc Baudinat qui fait le point sur la loi concernantla propriété intellectuelle. Nul, n’est censé ignorer la loi, les amateursne sont pas dédouanés de leurs obligations. La FFCV qui a obtenu lareconnaissance d’utilité publique s’est engagée à observer les règles.Les présidents de région qui sont la fédération doivent impérative-ment suivre ses principes. La discussion soulevée par un adhérentconcerne le film « la route de Madison » est un cas particulier qui nerelève pas de la loi. La séquence a été sortie du contexte, remontée,retravaillée en surface (rayures, taches, scintillement, sauted’images, désaturation des couleurs). Ce film fait partie du cinémaexpérimental appelé Found Footage, le film sert de support pour uneexpérience visuelle et sonore nouvelle. Le sujet sur les droits d’auteur est d’actualité, en effet deux lois sonten préparation, la loi Lorca sur la pratique amateur visant à êtreattentif à la concurrence déloyale vis-à-vis des intermittents du spec-tacle, au travail des enfants engagés dans des spectacles avec pro-fessionnels etc. et la loi, dite « Attard » en préparation sur le domainepublic. Ces lois devraient être votées à l’Assemblée nationale en2014.La FFCV cherche à négocier un accord simplifié global avec laSACEM, même chose pour la SDRM

Cinémathèque et diffusionSuite à la rencontre de la Présidente de la FFCV avec la Directricedes Archives du film, 50 films 16 mm conservés à Bois d’Arcy serontnumérisés.Après des débuts timides, la participation des clubs de la FFCV auJour le plus court devrait s’amplifier, cette manifestation étant éten-due à 14 pays maintenant.Plusieurs clubs organisent des projections « nomades » dans deslocalités voisines. Ces manifestations sont très bien accueillies etdevraient pouvoir se développer.

InternationalEn Région 8, le partenariat avec la Fédération de Macédoine est encours d edéveloppement.

Le compte rendu intégral du Conseil d’administration sera dif-fusé ultérieurement dans un numéro spécial de L’Écran réservéaux seuls adhérents.

La FCCV et les initiatives en régions

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L’Écran de la FFCV —7 — n°104 mars 2014

Vie fédérale

Qu’est qu’un cloud ?Le cloud, terme anglais pour désigner le nuage, est une sorte degigantesque mémoire informatique qui plane au-dessus de nos têteset à laquelle on peut accéder de n'importe où. L'idée est de ne plusavoir besoin d'être physiquement à un endroit pour consulter ses docu-ments puisqu’on peut le faire à partir de son PC, d’une tablette, d’unsmartphone. Les données sont sauvegardées dans plusieurs centresserveurs et peuvent être partagées avec des personnes choisies.

Le choix de BitcasaAprès plusieurs essaisauprès de différents presta-taires, le choix s’est portésur Bitcasa en raison de safacilité d’emploi et de saconfiguration spécialementadaptée à la vidéo.

Nombre d’hébergeurs enregistrent deux fois les données, dans lenuage et sur le disque dur d’origine, ce qui fait doublon avec lesfichiers dont on dispose déjà. Du plus ils archivent automatiquementtous les fichiers de différents disques durs.Bitcasa a l’avantage de créer sur le bureau d’un ordinateur un disquedur virtuel - Bitcasa infinite Drive - sur lequel il suffit d’y glisser lesfichiers à mettre dans le nuage. La connexion à Bitcasa étant automa-tique dès le démarrage de l’ordinateur, les fichiers se téléversent entâche de fond dans le nuage. Pour consulter des fichiers vidéos du nuage,il suffit d’aller sur son compte, et on peut lesvisionner à loisir.Avec Bitcasa, il est possible d’envoyer un lienpar courriel, facebook ou twitter à toute per-sonne désireuse de télécharger un fichier.Petite astuce commerciale de Bitcasa quipeut dérouter : pour visionner une vidéo ilvous est demandé d’ouvrir un compte (gratuitjusqu’à 20 Go) mais vous n’êtes pas obligé de le faire (surtout que lesformats lourds de type HD Mp4 qui ne sont pas traités pour le strea-ming pédalent dans la semoule pour être vus). Vous pouvez donc télé-charger directement un fichier qui pourra être visionné quand il serarapatrié. La vitesse de téléchargement qui est fonction de la taille desfichiers est assez rapide : environ 15 minutes pour 700 Mgo.

Constitution du fonds FFCVLa FFCV dispose maintenant pour ses adhérents d'un cloud Bitcasahébergeant plus 130 tutoriels vidéo (1/3 en français, 2/3 en anglais laplupart en FLV ou mpg) pour animer les séances de formation dans lesateliers, ainsi que d'une documentation importante sur le cinéma (his-toire, techniques, normes, juridique, écriture) et de programmes de for-mation (montage, scénario) en Power Point. Cette documentation(plus de 300 textes et une dizaine de vidéos) a été rassemblée pen-dant une dizaine d’années par Philippe Sevestre ainsi que par MarcelRouveix du club d’Olivet. Cette première opération de mise en cloudest terminée. Dans une deuxième phase, 300 vidéos récentes de la

FFCV, primées ces deux dernières années, intégreront progressive-ment le cloud et seront ainsi à disposition des clubs et ateliers, en susdes DVD annuels du palmarès de Bourges, pour l'organisation de pro-jections selon des programmes concoctés à leur demande. Cela pren-dra du temps car le débit montant sur une ligne adsl est bridé par lefournisseur d’accès à Internet.

Quelle procédure ?Les présidents de région ont reçu pour diffusion dans leurs ateliers res-pectifs une série d’images JPEG qui sont des captures d’écrans surlesquels se trouvent les fichiers vidéo ou les fichiers textes se trouvantdans le cloud. Tout adhérent ou responsable d’atelier qui serait inté-ressé par tel ou tel tutoriel de formation ou de la documentation ponc-tuelle, peut adresser un courriel à Philippe Sevestre : [email protected] en indiquant le titre du ou des fichiers retenus. Ilsrecevront par retour, un courriel avec un lien de téléchargement.

PerspectivesL’inscription est gratuite jusqu’à 20 Go de stockage. Un atelier ou unadhérent peut s’inscrire et déposer des fichiers dans son cloud et si telou tel fichier est susceptible d’intéresser l’ensemble de la communautéFFCV, il suffit d’envoyer un lien à Philippe Sevestre pour que le fichiersoit versé dans le pot commun du cloud fédéral.

Premières réactionsL’avis de Mehdi Noblesse de Caméra 27 Évreux, premier utilisateur ducloud fédéral, qui a téléchargé immédiatement 68 tutoriels :Chaque téléchargement a duré entre 30 secondes et 3 minutes, doncvraiment très rapide, aucun souci. Le seul truc, c'est que si je voulaisprévisualiser la vidéo, il fallait absolument que je m'inscrive sur le site.Mais bon, je voulais les télécharger de toute façon, donc ça ne m'a pasposé de souci. Rien à redire, c'est parfait, encore un immense merci !Un commentaire d’Alain Boyer, président de la 8e Région :Le résultat correspond aux attentes de nos clubs et il cadre exacte-ment avec nos valeurs fédérales : promouvoir la qualité de nos réali-sations sans délaisser les débutants.Ton travail et son résultat serontun atout fort de la FFCV qu'il faudra savoir mettre en avant dans notrecommunication interne et externe.Je rejoins Mehdi, c'est parfait, encore un immense merci ».Depuis lors, au 15 février, Marie-Madeleine Arnod (CC Dauphinois) etJacqueline Baudinat (Présidente 7e Région) ont téléchargé des dos-siers et des fichiers. Elles sont très satisfaites du résultat.

Ph. SEVESTRE

La tête dans le nuage et les pieds sur terre

Le cloud de la FFCV est à la disposition de ses ateliers

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L’Écran de la FFCV —8 — n°104 mars 2014

Chronique

Se les mettre où au fait ?Faut-il que je les aime, ces fichus micros, pour nepas pouvoir me résoudre à les abandonner? C’estvrai ça! On pourrait partir à l’aventure avec nossons, franchir des prises, courir le long des fils,jouer à saute-mouton avec vumètres et peak-mètres. Mais non! Nous restons là, acculés à nosmembranes, attentifs à leurs réactions.

Aujourd’hui encore, nous allons nous poser unequestion cruciale: LA question! Celle que desgénérations de preneurs de son débutants ontimprudemment posée à leur « ingénieur »: « Cesmicros, où allons-nous nous les mettre? »

Et là, nous assistons immanquablement à uneréaction curieuse, voire stupéfiante : A cettedemande toute simple - anodine dirais-je même -pourquoi, sur la planète entière, par-delà les fron-tières, les cultures, les ethnies, les religions… etque sais-je encore? Pourquoi ces techniciens che-vronnés, dans leur langage respectif, ont-ils tous,sans exception, une réponse unanime - qued’ailleurs la bienséance m’interdit de répéter - etqui, de surcroît - et bien que je n’aie pas tentél’expérience - m’apparaît a priori comme tout à faitirrationnelle?

Le plus étonnant, dans cette affaire, c’est que toi-même, cher lecteur, lorsque tes cheveux aurontblanchi sous le harnais, tu ne manqueras pas defaire la même réponse, avec la même émouvantespontanéité, au naïf apprenti qui tournera vers toison regard innocent et interrogateur, les mainspleines d’un matériel dont il ne saura que faire.Cette universalité non concertée dans la stratégietechnique rejoint, dans la nomenclature desgrands mystères de l’Humanité, la cachette dumonstre du Loch Ness, la malédiction du tombeaude Tout-en-Khamon ou l’accouchement de la mèredu Christ sans altération de sa virginité!

Pointez vos canons !Faisons fi des lazzis et « avançons sur l’avant! »comme l’ordonnaient les receveurs des trolleybuslyonnais de mon enfance! (Cette même ville où ausortir du « café du Soleil », au bas de la montéedu Gourguillon, à 50 mètres de chez moi, la« mère Cotivet » disait à son ami Guignol: « Endescendant montez donc! »)… Mais nous nesommes pas là pour verser dans la nostalgie! Alors

reprenons nos micros et, tels de modernesTeilhard de Chardin en route vers l’Oméga, pro-gressons jusqu’à ce point d’enregistrement inté-rieur optimal que l’on nomme « la distance cri-tique ».

Retenez bien cette définition, chers amis etconfrères et qu’elle hante vos jours et vos nuits,comme l’image des beaux yeux de votre bien aimé(e): en prise de son intérieure, la distance critiqueest située là où la captation de ce son, provenantdirectement de sa source, égale en niveau celle deses réverbérations (ou « résonance »).

Évidemment les choses ne sont pas si simples, ceserait trop beau! Le principe n’est valable que pourles micros omnidirectionnels. Si votre micro estcardioïde, il vous faut multiplier la distance par1,7. S’il est hypercardioïde, ce sera par 1,9 et s’ils’agit d’un semi-canon par 2,5. Pour les« canons », le coefficient à prendre en compte serafonction de la longueur du tube à interférences, envous souvenant surtout que ce n’est pas l’avant dumicro qui compte, mais la position de la membra-ne. Or, dans les micros à tube d’interférences, ellese situe à l’arrière du tube. Il convient égalementde noter, en outre, que chaque fois que vous dou-blez la distance entre le micro et la source du son,vous perdez 6 dB.

Placez-vous en situation critique !On peut considérer, en général, que pour enregis-trer une personne seule, un cardioïde placé, selonl’ambiance, entre 60 et 120 centimètres d’elle etdans l’axe de son regard (plus haut ou plus basque sa tête), fera l’affaire. Pour un dialogue entre2 ou plusieurs personnes, on mettra un omnidirec-tionnel entre eux s’il peut apparaître dans lechamp, sinon on utilisera un cardioïde ou un canonsur la caméra. Pour une foule, il sera plus sage derenoncer au synchrone et de l’enregistrer en sonseul. Pour un orchestre, on choisira un microunique, omnidirectionnel et très sensible, suspen-du au-dessus de lui; ou alors on procédera parpupitre, ou par zone instrumentale, avec un micropour chaque; ou encore on en placera un ou plu-sieurs par instrument, ce qui permettra de lesmettre successivement en valeur.

Pour les sons réverbérés - je rappelle que noussommes toujours en prise de son intérieure - lesvariations de niveau seront relatives à l’acoustique

Démarche de l‘escalier (38)

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Chronique

L’Écran de la FFCV —9 — n°104 mars 2014

de la salle. Elles différeront, bien évidemment,sous les voûtes immenses d’une cathédrale oudans une étroite chambre de bonne; dans unepièce vide, avec des murs nus et lisses, qui réflé-chissent le son, par rapport à un environnement« mat », rempli de meubles et objets divers, avecsol recouvert de tapis, lourdes tentures aux murset épais rideaux aux fenêtres! Il en découle, évi-demment, que pour agir sur le niveau de réverbé-ration, il suffira d’intervenir sur cette compositiondu décor, par rajout ou suppression de ces tapis,rideaux, tentures et autres éléments, comme fauxplafonds, plaques, vides d’air, etc.

Attention simplement aux surfaces réfléchis-santes, telles que vitres ou tables, trop proches dumicro, qui peuvent occasionner des décalages deson. Par ailleurs, s’il y a un bruit gênant à proxi-mité, oubliez la distance idéale et essayez, évi-demment, d’éloigner au maximum votre micro dela source de ce bruit…

Et alors, en définitive, on se les met où ?Résumons: Plus on rapproche le micro du sujet etplus on a de son direct et moins de réflexions, avecune reproduction plus fidèle et plus proche. Acontrario, plus on éloigne ce micro et plus on a deréverbération et plus on développe, parallèlement,une ambiance « colorée », moins artificielle etmieux en adéquation avec l’image.

À présent que vous avez déterminé votre distancecritique, vous savez où percher le son de vos plansmoyens. À partir de là, il vous suffira de vous éloi-gner pour percher pour vos plans larges (doncpour capter plus d’ambiance) ou de vous rappro-cher pour les plans serrés (donc favoriser les sonsdirects). Cependant, si vous avez à illustrer unesuccession de plans larges et plans serrés, l’alter-nance, au montage, de vos deux prises de son,lointaine et rapprochée, va paraître quelque peusystématique, voire brutale… ou même inconce-vable (pour un chanteur par exemple). Il sera doncnécessaire que vous mixiez votre double prise deson à travers un équalizer, ou des filtres passe-basou haut, ou passe ou coupe bande.

Passons rapidement sur le travail - essentiel toute-fois - du perchman, que notre distingué et bien-aimé rédacteur en chef avait annexé, avec sa sol-licitude coutumière, à ma « Démarche de l’esca-lier » n° 27, in L’Écran n° 93, de juin 2011,page 11. Rappelons simplement qu’il lui incombede rapprocher le plus possible son micro desacteurs, au bout de sa perche, en veillant à la foisà son orientation s’il est directif et à ne pas péné-trer dans le champ de la caméra, ce qui déclen-cherait illico l’ire de l’équipe image, qui a déjà dumal à tolérer ce fauteur de troubles potentiel. Ah!

Que n’est-il à la télévision suédoise qui serait -paraît-il - la seule au monde dont les spectateursauraient l’habitude des apparitions de micro-intempestives et les admettraient volontiers?

À vous de peigner la girafeFréquemment, d’ailleurs, vous devrez renoncer àutiliser votre perche. Surtout s’il s’agit de capterdes personnages lointains, ou noyés dans unefoule. Vous aurez alors recours au micro-cravateHF, ou vous devrez cacher votre micro dans unmeuble, un accessoire, entre des livres, parmi desfleurs. Bref, où vous pourrez! Son mode de fixa-tion dépendra essentiellement de la largeur duchamp sonore que vous aurez à couvrir. Vousaurez le choix entre:

- La girafe, grande perche sur pieds, qui nécessi-tera beaucoup d’espace et sera de manipulationdélicate.

- La petite girafe, perche fixée sur un pied central,utilisée pour les mouvements circulaires.

- La perche télescopique manuelle, très souple etaisée à manier, d’une portée de plus de 2 m50.

- Le pied de sol, statique et d’action limitée.

- La console, où les micros sont maintenus par despinces articulées, des clips, ou des flexibles.

- Le micro personnel, miniaturisé pour êtrepresque invisible en tournage.

- Le micro suspendu, à environ 3 m50 au-dessusde la zone d’enregistrement.

Moi, c’est mon discours que je vais suspendre.Rendez-vous au printemps, parmi les fleurs deschamps et les papillons, pour de nouvelles « son-neries »!

Robert DANGAS.

Photo Laurie, On se fait notre cinéma

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Le cinéma autrement

L’Écran de la FFCV — 10 — n°104 mars 2014

Au sein de la Fédération française des clubs decinéastes amateurs (FFCCA) fondée en 1933 jus-qu’à la FFCV d’aujourd’hui, les codes et les règlesde la grammaire du cinéma hollywoodien se sonttoujours imposés comme allant de soi, qu’il s’agis-se d’une fiction, d’une chanson filmée, d’un film defamille, d’un film chirurgical (cette catégorie a euses beaux jours aux débuts de la Fédération), d’unreportage ou d’un documentaire. La productiondes quelques rares cinéastes qui se sont aventuréssur les sentiers de nouvelles formes d’expressionfilmique a été regroupée dans une catégorie indé-finissable, sans doute par manque de réflexionpour la conceptualiser, celle des films dits de« genre ». Cette appellation est paradoxale, carces films qui se situent plutôt comme des essaisd’expression personnelle, « d’expression libre »comme on dit maintenant avaient pour dénomina-teur commun de ne relever d’aucun genre alorsque les comédies, les thrillers, les westerns, etc.sont des genres bien définis. L’absence de sensibi-lité, pour ne pas dire d’inculture concernant ledomaine d’un cinéma différent peu évoqué par lescritiques professionnels, avait pour conséquencede mettre mal à l’aise les jurés de concours dèslors qu’ils devaient apprécier un film hors normes.L’incompréhension de la démarche du réalisateur,l’absence d’empathie pour l’œuvre elle-même,suscitaient parfois des réactions extrêmes.Certains criaient au génie et d’autres hurlaient auscandale mais tous étaient incapables de dévelop-per des arguments pour étayer leur jugement.Finalement, pour ne pas faire de vagues, nombrede ces films ont été appréciés moyennement,écartés à la fois des éloges et des récriminations.Rares sont les films différents qui ont brillé dansles palmarès tant il est difficile de se repérer enterre inconnue, surtout quand on n’a pas de bous-sole.

Comme le souligne Dominique Noguez dans le pro-logue de L’éloge du cinéma expérimental (CentrePompidou, première parution en 1979): « le ciné-ma expérimental suscite des œuvres, au sensqu’on donne in fine à ce terme. La rature du motprend ainsi un autre sens: celui d’un progrès, d’unpassage à autre chose. Ce qui est barré, c’est alorsle sens dérisoire, condescendant, que ses adver-saires (par ignorance) confèrent à la notiond’expérimental ».

Pour la petite histoire, il faut savoir qu’au sein de

la Fédération, le prix du Centre national de laCinématographie (attribué pour la première fois en1959) a été spécialement réservé… à un film degenre! Par la suite le prix a été assorti de considé-rations relatives à l’originalité du traitement ou àun style particulier d’écriture.

Contrairement à nos films qui ne relèvent pasexactement du film d’amateurs (films de famillecollectés par les cinémathèques régionales), ni dufilm de court-métrage (définition administrative duCNC), ni du moindre article dans EncyclopaediaUniversalis ou la revue 1895 d’histoire du cinéma,le cinéma expérimental, cinéma de la différence,cinéma de l’intime hors des grands circuits com-merciaux, cinéma de l’« underground » américaina su sortir de l’ombre, grâce à des réseaux, dessoutiens, des événements, des spécialistes, deshistoriens. Il dispose même en France d’une mai-

Exploration du cinéma expérimental

Cinéma radicalAuteur : Christian Lebrat Éditions Parisexpérimental, 184 pages, 2008,20 €ISBN 978-2-912539-36-6

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L’Écran de la FFCV — 11 — n°104 mars 2014

Le cinéma autrement

son d’éditions Paris expérimental, fondée par uncinéaste et photographe Christian Lebrat.

On lira avec intérêt Cinéma radical de ChristianLebrat publié en 2008.

Il existe un cinéma qui emprunte des cheminsinconnus et invente ses propres règles. Il existe uncinéma qui est indépendant du commerce commede l'industrie, indépendant du monde de l'artcomme du monde de la mode. Il existe un cinémadans lequel chaque grand film remet en jeu la défi-nition même du cinéma. Il existe un cinéma quirenouvelle en permanence les formes, comme lesmodalités de l'existence. Il existe un cinéma quiconstitue un noyau dur, incontournable. C'est cecinéma radical que l'auteur s'attache à explorer àtravers l'analyse de quelques œuvres majeures etexemplaires créées par Stan Brakhage, PeterKubelka, Maurice Lemaître, Robert Breer, JeanVigo etc.

Toujours aux éditions Paris expérimental, il fautsignaler l’excellentissime et riche, Le cinémavisionnaire, l’avant-garde américaine 1943-2000de P. Adams Sitney, traduit de l’anglais par PipChodorov et Christian Lebrat.

Le livre de P. Adams Sitney retrace un demi-siècledu cinéma d’avant-garde du cinéma américain enanalysant en détail les films clés de ses principauxprotagonistes. La dimension à la fois historique etthéorique du Cinéma visionnaire, dans sa troisiè-me édition, revue et augmentée, la première enfrançais, en fait un livre de référence incontour-nable sur le sujet. Abondamment illustré, cetouvrage s’adresse au spécialiste comme à l’ama-teur, dévoilant les multiples facettes de ces filmsfascinants qui bousculent les définitions mêmes ducinéma.

Free radicals, une histoire du ciné-ma expérimentalFilm de Pip Chodorov

Pour se faire idée du cinéma expérimental onpourra consulter quelques extraits de la bande-annonce sur YouTube de Free radicals de PipChodorov, (www. sacrebleuproductions.com) filmde 82 minutes, réalisé en 2010, version anglaise etfrançaise (sortie en novembre 2012). On ne trou-ve pas de DVD en français de ce film sauf à s’ins-crire dans des structures de médiathèques commeCVS Médiathèque ou ADAV. La société américaineFandor.com diffuse le film mais pas pour la France.Il faut masquer l’IP de son ordinateur pour pouvoirle visionner pendant une dizaine de minutes seu-lement. C’est assez étonnant et inadmissiblequand on sait que ce film a été soutenu par leCNC, la région Île de France et le ministère des

Le cinéma visionnaireL’avant-garde américaine 1943-2000Éditions Paris expérimental 3e édition444 pages, 2002, 38 € ISBN : 2-912539-08-0

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Le cinéma autrement

L’Écran de la FFCV — 12 — n°104 mars 2014

Affaires étrangères. Si vous voulez un DVD enanglais, pour un film produit réalisé en France nel’oublions pas, vous pouvez le commander surAmazon.com.

À peine vingt ans après son invention, un certainnombre d'artistes a embrassé le cinéma comme unmoyen d'expression créatif, plutôt qu’un simpleoutil narratif ou d'enregistrement d’événements.Dans les années 1920, des artistes européensinfluencés par les mouvements abstraits et surréa-listes ont commencé à faire des films qui répon-daient à une nouvelle perspective visuelle et philo-sophique de l'image en mouvement. Après laSeconde Guerre mondiale, le mouvement de filmexpérimental a commencé à croître aux États-Unis, avec des réalisateurs tels que StanBrakhage, Ken Jacobs, Jonas Mekas et RobertBreer. Ils ont créé des œuvres qui ont attiré l'at-tention des cinéastes aventureux. Pip Chodorov aété élevé par des parents qui étaient des adeptespassionnés de cinéma expérimental et sont deve-nus des amis avec certains des plus grandscinéastes expérimentaux. Il n’y avait plus qu’à selancer dans le documentaire qui ne saurait couvrir

cependant toute l’histoire du cinéma expérimental.Nombre de réalisateurs européens et non desmoindres ne sont pas mentionnés.

L’un des moments marquants du film est le FreeRadicals de Len Lye à qui Pip Chodorov emprunteson titre: quatre minutes de pellicule grattée quiforment mots et ondulations pour faire danser l’é-cran. C’est impressionnant et on salue l’artisteconnu (dans le milieu expérimental) pour la per-formance qui détourne les formes et le support.Mais à la Fédération, Guy Flaujac avec son histoi-re de l’évolution qui tient en quelques minutes faitencore plus fort: ses images grattées sur film16 mm synchronisées avec la musique passent enrevue toutes les formes d’animaux jusqu’à l’hom-me. Voilà un chef-d’œuvre prodigieux, mais mal-heureusement encore inconnu des traités d’histoi-re du cinéma!

Dans le film Free radicals, la parole revient surtoutaux cinéastes, du maître Hans Richter au discretMekas en passant par Maurice Lemaître assez pon-tifiant. À la terrasse d’un café parisien, Mekas,Kubelka ou Breer discutent en toute simplicitécomme des sages sans préoccupations commer-ciales. On peut regretter le narcissisme de PipChodorov qui se met en scène lui-même dans uneintroduction de six minutes avec des extraits defilms familiaux et des trucs de potache pour bien

Stan Brakhage :Anticipation of the night, Dog Star Man, Mothlight

Ken Jacobs (Tom, Tom the Piper’s son) s’entretient avec Pip Chodorov(de dos)

À la terrasse d’un café, Robert Breer (Image par images, Recreation)

Peter Kubelka : Arnulf Rainer, Shining Forth, Enthousiasme, Pause

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Le cinéma autrement

prouver que descendant d’une lignée de cinéastesil est aussi au cœur de l’expérimental et donc deson histoire. De plus le film s’ouvre sur Pip toutgosse avec des images de film Super8 corrodéespar du pipi de chien! Curieuse façon d’ouvrir lepropos sur le cinéma expérimental, à moins qu’ilait voulu couper court, dès l’amorce, aux espritschagrins pour qui l’expérimental qui déstructureles images, le son, le récit, et le montage se ramè-ne aux résultats hasardeux d’une miction canine.

Une des formes de cinéma expéri-mental : le remploi (found footage)Found footage est le terme anglais (« enregistre-ment trouvé ») désignant la récupération de pelli-cules impressionnées dans le but d'enregistrer unautre film. Cette pratique a pour ancêtre, en litté-rature, celle du centon (œuvre littéraire constituéed'éléments repris à une ou plusieurs autres, etréarrangés de manière à former un texte diffé-rent). Cette pratique est très utilisée dans le ciné-ma expérimental depuis le lettrisme, en France,et, plus particulièrement Traité de bave et d'éter-nité, d'Isidore Isou (1951), et les travaux de BruceConner aux États-Unis, notamment A Movie(1958). Par extension cette définition désigne lemême procédé chez les artistes vidéastes, et ne selimite donc pas au support pellicule trouvé. Ne pasconfondre le film de found footage avec le genreFound footage. Le genre Found footage, souventspécifique à l'horreur, consiste à présenter unepartie ou la totalité d'un film comme étant un

enregistrement vidéo authentique, la plupart dutemps filmé par les protagonistes de l'histoire.Exemples: Cannibal holocaust (1980), Blair witchproject (1999) ou Paranormal Activity (2007).Pour tout savoir sur le found footage, le vrai, pasle genre, on peut lire en pdf (et télécharger) lemémoire de fin d’études et de recherche de Juliad’Artemare soutenu à l’ENS Louis Lumière en 2009et intitulé Recyclage cinématographique, mode deremploi. L’URL est http://www.ens-louis-lumiere.fr/fileadmin/pdf/memoires09/cmem2009artemare2.pdfLa conclusion du mémoire est claire: « Nous pouvons désormais affirmer que lescinéastes qui pratiquent le found footage, qu’il soitréflexif, élégiaque, ou critique, sont des auteurs deleur œuvre à part entière dès lors qu’ils interro-gent l’inscription du cinéma dans le temps. »Dansles annexes du mémoire on trouve une heureusesurprise: l’interview du cinéaste Maurice Huvelin,professeur à l’ESAD d’Orléans, membre de la FFCV,qui est l’auteur de Love-birds, un film sur l’amourdu cinéma qui mélange des plans abstraits d’unesalle de cinéma avec des extraits des Oiseauxd’Hitchcock. On lira aussi, dans les annexes,Cartographie du found footage: Montage intertex-tuel et formes contemporaines du remploi dans lecinéma expérimental par Nicole Brenez. Aprèsavoir lu toute cette prose, il est certain de ne plusêtre décontenancé lors d’une projection de film deremploi.

Dossier établi par Philippe Sevestre

Une trouvaille sur YouTube : http://www.youtube.com/watch?v=9MxMR3d14f8. Un film autrichien de found footage réalisé en 2011par BrigittaBoedenauer. On se laisse emporter par une sorte de transe hyptonique dans une ambiance musicale onirique.

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DiViPassion : un rendez-vous deve-nu incontournableLe festival du court-métrage DiViPassion d'Athis-Mons s'est dorénavant imposé comme un rendez-vous attendu et essentiel en Île-de-France pour lescinéastes non-professionnels. Il a rattrapé ennotoriété son grand frère de Verrières-le-Buisson,le festival Le Francilien. Il constitue pour les adhé-rents de Cinévif un niveau supérieur de visibilité deleurs films. Il faut dire que le festival a tous les atouts pourréussir, à commencer par le fidèle soutien de lamunicipalité, qui lui met notamment à dispositionune belle salle de cinéma. Au sein de l'équipeorganisatrice, de nombreuses personnes dévouéescôtoient plusieurs jeunes réalisateurs déjà trèsremarqués à la FFCV (Mathieu Morandeau, Jean-Marc Rettig). Pour cette 7e édition, toute la méca-nique semble parfaitement fonctionner. Tout ceciest d'autant plus réjouissant à voir, que les asso-ciations de jeunes et les scolaires y sont fortementimpliqués, et ça se voit dans la salle!Autre caractéristique remarquable du festival quimotive le déplacement: tout se joue sur un same-di, de 17 heures à 23 heures, palmarès compris.Pour réussir ce pari, le festival a fait le choix desélectionner des films de moins de 12 minutes. Lesréalisateurs de la vingtaine de films sélectionnéss'étant engagés sur leur présence, le publiccomme les partenaires du festival sont ravis parcette opportunité de les rencontrer. Cette année,plusieurs réalisateurs hors FFCV de provinceavaient fait le déplacement.Enfin, détail qui a son importance: le très convivialbuffet proposé à la « mi-temps » des projections,installé dans l'espace bar attenant à la salle deprojection. On s'y rencontre, on y discute, on par-tage ses enthousiasmes et les dernières infos, àchaud et au chaud.Dans ce tableau quasi idyllique, cette 7e éditionm'a tout de même inspiré quelques interrogations.En premier lieu, la qualité de maîtrise techniqueexcessivement inégale des films. L'organisateurannonce une soixantaine de films reçus. On s'in-terroge sur les quelque 40 non-sélectionnés:étaient-ils vraiment à ce point médiocres, ou bieny a-t-il eu des films oubliés? Deuxième point quipeut poser problème: les productions du cluborganisateur sont en compétition (5 films sur 23cette année). On aurait tendance à être indulgentquand on se réjouit à voir les jeunes filles deSisters Shadow récompensées s'exprimer surscène, mais la question demeure. Enfin, troisièmepoint, mais qui n'est pas spécifique à DiViPassion,mais qui était fortement marqué cette année ici :l'unanimisme partagé et affiché par tous, sur unpalmarès présenté comme évident et indiscutable.

On avait vraiment l'impression que tous les filmsnon honorés n'avaient pas la moindre qualité spé-cifique digne d'être retenue, d'autant plus que lesprix principaux cumulaient deux prix spéciaux.Beaucoup d'honneurs pour un nombre très limité,c'est toujours aller au-devant d'oublis regrettableset remarquables… à commencer par le film deMathieu Morandeau qui a obtenu le prix du public,par ailleurs production du club organisateur. Jepersiste à croire qu'un palmarès en dit autant surla ligne éditoriale du jury que sur la qualité desfilms; qu'un jury présidé par Christian Clavier neserait pas le même que celui d'un Jean-LucGodard, ou d'un Dany Boon, ou d'un BrunoDumont, etc.Pour conclure, je dirais qu'à travers ce palmarèsconvenu et consensuel, qui a surtout honoré lesavoir-faire technique, c'est au final la jeunessequi est sortie grande gagnante. Et au sein deCinéVif, c'est trop rare pour oublier de s'en félici-ter.

Charles RitterAAis Paris

Quelle diffusion pour nos films ?Petit et subjectif tour d'horizon des festivals

Réaliser un film est un parcours du combattant,s'occuper de son « SAV » en est un autre!Chercher à diffuser son film, quand on est sonpropre producteur et distributeur, demande unebonne dose d'énergie, de disponibilité, de motiva-tion.Les réalisateurs amateurs, adhérents de la FFCV,ont la garantie de la diffusion de leurs films à leurconcours régional et par quelques opportunitésrégionales (en Île-de-France : Vanves et LeBouchet). Ils espèrent surtout la sélection pourBourges et des sollicitations pour des projectionsdans d'autres clubs. Au-delà, ça devient plus com-pliqué. Car dans cette bataille sont égalementengagés de nombreux auteurs de films produits ouautoproduits, issus du milieu du cinéma ou de l'au-diovisuel, intégrés dans de nombreux réseaux. Bien sûr, il y a les nombreux sites d'hébergementvidéo à la portée de tous: YouTube, DailyMotion,Viméo, etc. On peut utiliser ces sites pour y diffu-ser ses scoops potaches, films ou web séries, ousimplement les considérer comme un outil, une« carte de visite » utile à mettre en confiancecomédiens, techniciens ou partenaires pour lesimpliquer dans un projet.Concernant les opportunités de projections devantun public, on néglige souvent les nombreux lieuxalternatifs, pourtant très prisés des jeunes géné-rations : cafés, MJC, télés locales, péniches,camion aménagé! etc. Le site de la très précieuse

L’Écran de la FFCV —14 — n°104 mars 2014

Du côté des festivals

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Du côté des festivals

Maison du Film Court en répertorie un grandnombre dans sa rubrique Où voir des films courts?L'événement du type festival garde cependant tou-jours son image de prestige. Le site le-court. com,très bien fait, en recense plus de 300 en France.Au premier coup d'œil, on identifie les critères desfilms recherchés, la « dead-line » d'inscription,avec lien direct vers les sites pour s'y inscrire.Quand le festival devient important, on peut ins-crire son film sur filmfestplatform ou shortfilmde-pot. Pour les films professionnels, c'est UnifranceFilms qui fait tout le travail de promotion.Mes 30 années d'expérience dans les festivals mevalent parfois des questionnements à ce sujet. Jeme suis donc amusé, de façon très empirique etsans la confirmation des organisateurs concernés,à répertorier les festivals français à la portée desauteurs autoproduits que nous sommes. Je les aiclassés un peu arbitrairement en quatre catégo-

ries, que je reproduis ici dans un tableau.Je le répète: ce tableau n'est établi que par monexpérience et mes observations. Je n'y ai réperto-rié que les principaux festivals que j'ai sollicités.On peut donc facilement l'ajuster et le compléter.Quelques beaux festivals à notre portée, qui m'ontlaissé d'excellents souvenirs, ont disparu :Alfortville, Beaurainville ou Saint-Gély-du-Fesc. Àl'inverse, certains festivals naissent ou se dévelop-pent (Cabestany et Sens étaient beaucoup plusaccessibles par les amateurs il y a 20 ans). Ceuxque j'ai classé niveau 3 ou 4 ont des lignes édito-riales très différentes: encore sensibles aux ama-teurs pour des raisons historiques (Cabestany),orientés pros mais assez ouvertes vers l'autopro-duction (Bischheim, Fontainebleau, Aix); plutôtcorporatistes semble-t-il comme Clermont-Ferrand(la compétition officielle) ou Cannes. L'accessibilité

est également très variable en fonction du genre,de la durée ou de l'âge recherchés par le festival.Par exemple, des adhérents de la FFCV ont déjàété sélectionnés au festival international (surtoutprofessionnel) de l'image sous-marine à Antibespuis Marseille. Ce niveau 4, je ne l'ai connu quedeux fois: avec mon 16 mm L'Homme, qui pleure(Grenoble 1988), et avec l'expérimental Deuxièmeprincipe… en 2013 à Aix!Pour résumer, les modalités d'inscription aux festi-vals, grâce aux sites Internet et l'envoi des sup-ports qui ne ressemblent plus aux bobines super8et cassettes VHS d'autrefois, sont de plus en plusaccessibles. Mais le nombre croissant de jeunesprofessionnels, dont les films sont produits ouautoproduits, qui cherchent à y briller concurrencedirectement les amateurs. L'élément déterminantreste la motivation, donc le temps et l'énergie,surtout quand il faut tout faire soi-même! La moti-

vation d'un auteur peut s'avérer très variable selonses films; et cette énergie ne triche pas, parcequ'on se démène tout naturellement davantagepour les films auxquels on croit, qui nous semblentparfois viscéralement liés. Pour ma part, j'avaisfait un effort particulier pour L'Homme, qui pleure(1988), L'amour (2001), et surtout Miserere(1995) qui a connu une belle carrière: 31 sélec-tions en festival, 18 fois primé dont 4 Grands Prix.Avec cette petite étude et ce retour d'expérience,j'espère que j'aurais éclairé et encouragé lesauteurs de la FFCV à améliorer le SAV de leursfilms, et ainsi mieux se faire connaître dans le cir-cuit !

Charles Ritter AAis Paris

http://ritter.charles.pagesperso-orange.fr/

Sélection Population Exemples Inscriptions Frais

Niveau 1 Pas de sélection préalable.

Participants : adhérents FFCV, majoritairement "amateurs réelsRares auteurs liés au milieu du

cinéma ou de l'audiovisuel "coopar un club.

En Ile-de-France : le concours régla FFCV (CinéVIF), la Coupe de l'a

interclubs à Vanves, les Rencontred'Automne (Le Bouchet).

En Ile-de-France : Communicat

CinéVif ; comm. du festival

Frais d'inscription intégréla cotisation FFCV. Pas de

en charge.

Niveau 2Moins de 100 films reçus parfestival, ratio sélectionné 2, 1 sur 3.

Sélectionnés : majorité de filmautoproduits amateurs (adhérentFFCV ou non). Quelques auteurs au milieu du cinéma ou de l'audiovisuel.

Le Francilien, DiViPassion, SeyssiVoreppe, Lussac...

Comm. du festival ; www.le-court.com

Frais d'inscription raremengratuits (DiViPassion), généralement entre 6 et 12 euros. Quelques indemnisatipartielles pour le représendu film qui se déplace (si obligation d'être présent pêtre primé: Voreppe, par ex

Niveau 3Plus de 100 films reçus par

festival, ratio sélectionné 4, 1 sur 5.

Sélectionnés : majorité de filmproduits ou autoproduits par de

personnes liées au milieu du ciou de l'audiovisuel. Rares filmamateurs.

Cabestany, 24 courts Le Mans, Sens

Bischheim, Jouy-en-Josas, Vebron, Aigues-Mortes, Fontainebleau...

www.le-court.com ; www.filmfestplatform.com

Frais d'inscription parfois

gratuits. Facilités de prischarge pour le représentantfilm qui se déplace.

Niveau 4

Festival professionnel sur usemaine, marché du film, programmations multiples. Plusieurs centaines de films(voire plus de 1000 si international) reçus par le ratio sélectionné : 1 sur 1050.

Sélectionnés : majorité de filmproduits par des sociétés de production. Rares films autoproQuasi inexistence de films amat

Clermont-Ferrand, Cannes, Lille, BGrenoble, Aix-en-Provence, Pantin,Hyères, Vaux-en-Velin, Villeurbann

www.le-court.com ; www.filmfestplatform.com ; www.shortfilmdepot.com ; UniFrance Films

Inscription gratuite, géréeUniFrance Films si adhérentPrise en charge partielle ototale du représentant du qui se déplace.

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Du coté des festivals

L’Écran de la FFCV — 16 — n°104 mars 2014

Aix-en-Provence : Tous Courts, toutbon !

« allô, Charles Ritter? C'est le festival Tous Courtsd'Aix-en-Provence. J'ai une bonne nouvelle pourvous… ». Je me pince: une sélection à Aix? Maisc'est du lourd, ça! Sur le coup, je ne me souvenaisplus quel film je leur avais envoyé. Mais oui, c'estbien mon "Clint Eastwood revisité", le found foota-ge Le deuxième principe de la thermodynamiqueappliqué au mythe de l'éternel retour PR1. Je mesuis souvenu que j'avais envoyé cette vidéo, sanstrop y croire, à plusieurs festivals, à un moment oùmon La Passion PR3 en avait fait le tour, et que jen'avais pas encore terminé Packshot Project niLifelogging PR2. Un créneau de tentative de diffu-sion assez bref dans le temps donc, mais avec lasélection très valorisante au festival du film expé-rimental Traverse Vidéo à Toulouse.

Tapis rouge côté communication et prise en char-ge. Deux nuitées gratuites dans un superbe hôtel,60 euros de tickets repas dans les restaurants par-tenaires du festival, tarifs préférentiels au-delà.Communication réactive, autant avec la coordina-trice du festival qu'avec le régisseur des copies.J'apprends que mon film figure parmi les 54 rete-nus en compétition officielle, parmi les 2000 reçuspar le festival (quasiment un ratio d'1 sur 40). Lesfilms sont projetés deux fois: au cinéma Mazarindu centre-ville, et à l'Institut de l'image dans lasuperbe Cité du Livre, vaste espace culturel et uni-

versitaire. Le festival dure unesemaine et met en place unmarché du film comme tout fes-tival professionnel. Mais surtout,de nombreuses programmationsparallèles à la sélection officiellesont proposées: "Palmarès dufestival de Nice", "Visa pour laPologne", "Soirée productionsArte", "Films en région", "Motion+" (partenariat avec les tech-niques de Motion GraphicDesign), "Crossing borders"(films expérimentaux), "La nuitdu court-métrage" proposée auMazarin par l'Agence du court-métrage, "L'expé" (imagessérielles de Gérard Courant,musiques animées de FrankZappa), "Comédies courtes"(programme itinérant dans plu-sieurs villes voisines), et deuxprogrammes à destination desétablissements scolaires du Paysd'Aix ("Court élémentaire","Collèges Tous Courts" et

"Courts d'école"). Si l'on ajoute l'Atelier JeunesAuteurs où planchaient 15 scénaristes européensen accompagnement dans l'écriture, le panoramaest à peu près complet! Bref, l'accréditation enpoche, il y avait l'embarras du choix dans la trèsfournie grille des programmes. Se déplacer sou-vent d'un lieu à l'autre (Cinéma, Cité du Livre,Palais de l'Archevêché, accueil) n'était pas désa-gréable, en passant par le splendide CoursMirabeau, en ces belles journées d'hiver.

La sélection officielle étant partagée entre 10 pro-grammes de 5 à 6 films représentant environ 1heure 30 de projection, j'ai sympathisé tout natu-rellement avec les représentants présents desfilms de mon programme (j'étais en compagnied'un autre film français, les 3 autres étant suisse,polonais et espagnol). Mes échanges avec l'acteurroumain, résidant dans la germanophone Berne,jouant le rôle d'un champion d'échecs russe, dansle film francophone suisse, étaient particulière-ment pittoresques.

Sur la vingtaine de films que j'ai pu voir, c'est biensûr la qualité mais surtout la diversité et la perti-nence des regards, des écritures, des universd'auteur qui m'a frappé. Ici, on ne parle pas maî-trise des postes techniques qui reste le référentieldes jugements amateurs, mais enfin de l'essentiel.Chacun des films avait quelque chose de singulierà proposer, à partager, à dire (par l'image, pas pardu bla-bla), par sa mise en scène, son dispositif, saconstruction, la cohérence et la pertinence de sonpropos. C'est cette ligne éditoriale que m'a

L’entrée du festival. Cl.C.Ritter

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Du coté des festivals

L’Écran de la FFCV — 17 — n°104 mars 2014

confirmée le délégué général du festival, à l'occa-sion du cocktail offert par la Procirep, au marchédu Film Court, quand je lui avouais candidementl'étonnement ravi de ma présence ici.

Ce petit voyage sur une autre planète a déjà étévécu par des réalisateurs adhérents à la FFCV plusintégré que moi dans ces réseaux professionnels,comme Renaud Ducoing, Loïc Nicoloff ou d'autresencore. C'est le témoignage d'un Petit Poucet quiest donc rapporté ici. Cette expérience aura toutde même été accompagnée d'une frustration:celle de devoir rester très discret et prudent quantà la publicité à faire sur mon film, même si le copy-right américain a rendu un avis favorable aux créa-teurs faisant usage de remplois d’images et demusiques, mon film restera donc inconnu pourUniFrance Films qui m'a sollicité car les majors deHollywood n’ont pas l’intention de laisser faireainsi que le fameux lobbyiste de la NRA Clint

Eastwood.Le site du festival: http://festivaltouscourts.com

Charles RitterAAis Paris

Programme du 31e Festival tous courts (vue partielle). Le film de Charles Ritter, Le deuxième principe de la themodynamique appliqué au mythe del’éternel retour, est présenté en second dans le programme 1

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L’Écran de la FFCV — 18 — n°104 mars 2014

L'idée de 1re et 2e écoles est un concept inventé parAdrien Marquez-Velasco en 2010. La 1re écoleregroupe les images cinématographiques ou pho-tographiques dont le rendu final est ce que l’œilhumain peut percevoir, c’est-à-dire des imagesnon transformées, telles qu'elles sont vues etcaptées avec l'instrument de captation de procédéclassique.Par opposition nous lui opposons la 2e école. La deuxième école est l'école qui passe par unprocédé de captation « extraordinaire », différentdu procédé classique ou qui passe par une phasede postproduction tendant vers une transforma-tion de l'image. Ainsi que cela est au moment dutournage ou plus couramment au moment dumontage, la 2e école est l'école du travail de trans-formation artistique de l'image. Pour résumer, toutce que nous pouvons voir de l’œil humain tient dela première école et l'inverse en tient de la deuxiè-me école. Notre but est de démontrer la différen-ce entre ces deux styles et prouver que la 2e écoleest aussi riche et cinématographique que la 1re

école et qu’elle mérite d’être reconnue touteautant. Notre but est également à terme, aprèsavoir fait éclore la 2e école, de pouvoir concilier cesdeux écoles vers une forme mixte parfaite.

Avantages et inconvénients relatifsaux deux écoles

La 1re école, l’école dominante est celle du respectde l’image captée. Dans la 1re école, l’image enre-gistrée est la plus importante, elle devient sacréeet devient l’élément le plus important du film pro-duit. On ne peut pas la modifier et le film finalisémontrera, à quelques détails près, les mêmesimages que celles enregistrées au moment dutournage.Avantage: le spectateur peut facilement s’identi-fier à ce qu’il voit. C'est la manière la plus facile etla plus accessible pour raconter une histoire.Désavantage: le travail artistique et imaginatifs’en trouve assez limité autant dans le fond que laforme de l’image. On peut ne voir qu’à travers l’œilhumain.La 2e école, l’école dominée est celle du librearbitre et de l’imagination. Au contraire de l’écoledominante, l’image captée au moment du tourna-ge n’est pas très importante, car elle seraexploitée et au moment du montage sera trans-formée. Au contraire donc de l’école dominante, il

y a une part de créativité dans le montage et ildevient la phase la plus importante du processusde création du film. Du coup la créativité s’en res-sent et les possibilités de création sont quasi infi-nies grâce aux nouvelles technologies de mon-tages des années 2000.Avantage: elle développe notre imagination etnotre façon de penser le cinéma. Une nouvellefaçon de concevoir le cinéma, une approche plusmoderne qui a de l’avenir car aujourd’hui c’est letournage qui coûte cher et non le montage quis’est démocratisé et où chaque personne peutconcevoir son propre film. Une infinité de possibi-lités et de créer.Désavantage: selon le degré de créativité, il estdifficile de reconnaître et de s’identifier aux imagestournées, donc le spectateur s’en trouvera assezdéstabilisé, surtout chez le spectateur non averti.Une école qui est très peu reconnue dans le milieu.

ProblématiqueAvec l'utilisation de la 2e école comme nouveaulangage cinématographique, nous nous dirigeonsvers un outil assez peu accessible, moins figuratifet certainement plus abstrait que le langage cou-rant actuel qui règne depuis les années 1930,depuis l'utilisation de la couleur au cinéma. Il estd'ailleurs à rappeler que le cinéma a commencépar la 2e école puisque l'utilisation du noir et blancconsiste en une transformation au moment dutournage à cette époque-là. Alors qu'aujourd'hui99 % des œuvres produites sont issus de la 1re

école. La problématique consiste donc à donner dusens à un langage cinématographique que nousn'avons pas ou plus l'habitude de voir envahir lesécrans. Comment faire en sorte que des œuvres« transformées » puissent avoir autant de signifi-cation, si ce n'est plus, que des images que nouspourrions voir à l’œil humain et donc voir de façontout à fait normale? Cela parait une mission com-pliquée mais c'est là tout l'intérêt de ce concept:arriver à donner du sens grâce à un travail artis-tique spécifique à quelque chose qui n'est pascensé en avoir.Comment répondre à cette problématique?

Pour répondre à ce problème, la solution devranécessairement passer par une plus grosse pro-duction et une plus grande exploitation de ce nou-veau langage. Mais également sera nécessaire lacréation de nouveaux codes cinématographiques,

Nouveaux horizons

1re école et 2e école : qu'est-ce que c'est ? par le Collectif de la 2e école cinématographique

Adrien Marquez-Velasco & Orgiv

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par exemple utiliser la couleurrouge pour parler de passion oubleue pour parler de l'amitié.Flouter les images pour parler dequelque chose de trouble.Augmenter les lumières pourrendre la scène plus sensorielle etplus importante. Tous ces nou-veaux codes doivent être attenti-vement étudiés car c'est ce dontdépend la réussite ou l'échec del'existence de la 2e école. Elledevra en effet pour avoir une vraiepertinence par rapport à la 1re

école, être bâtie sur de solidesbases et un langage au moins toutaussi perfectionné. Pour l'instantl'idée d'un nouveau langage ciné-matographique, que l'on pourraitappeler le langage cinématogra-phique du XXIe siècle par opposi-tion à celui du XXe n'en est qu'à sesprémices car l'idée n'est apparue à AdrienMarquez-Velasco que depuis 3 ans. Il œuvredepuis pour parler de ses films dans différentslieux, festivals et institutions pour faire passer lenouveau message de la deuxième école qu'il jugenécessaire pour une nouvelle forme de cinéma,l'actuel tendant à atteindre ses limites.Le temps que les choses changent, il faut avantcela que les gens changent.

Adrien Marquez-Velasco et Orgiv essayent de par-ler de cette école, néanmoins ils ne trouvent quetrès peu de partisans prêts à sauter de l'autre côtéde la rivière avec eux. Peut-être que ce cheminleur reste encore beaucoup trop abstrait pour l'ins-tant et reste encore trop flou à ce jour, mais c'estjustement avec l'aide et la collaboration de nom-breux cinéastes (et photographes) que cette écolepourra émerger et tendre vers un « réel » nouveaucinéma. Néanmoins il faut avouer que cette écoletient beaucoup vers une conception artistique desimages et qu'aujourd'hui les gens ne sont pasprêts à quitter leurs divertissements figuratifs pourdes images peut être plus abstraites, moins figu-ratives, plus contemplatives et surtout plus artis-tiques. Mais il ne dépend que de ces nouveauxcinéastes de rendre ce cinéma aussi accessible quele précédent… la tâche n'est pas aisée! Néanmoinsil y a des degrés dans cette deuxième et à faibleintensité un film peut être beaucoup plus acces-sible qu'un film à degré de transformationd'images beaucoup plus élevé. Il sera très intéres-sant de justifier de ces différents degrés de trans-formation de l'image que l'on pourra noter de 1 à5, de la plus légère transformation à la plus com-plexe.

Pour résumer l'enjeu est de placer le 7e art vers

une sphère nettement plus artistique dans unmonde dominé par le consumérisme, le culte de larapidité et du zapping de la différence, et des ins-titutions solidement attachées à leurs valeurs.Mais le cinéma doit évoluer, le cinéma de demain,le cinéma 2.0, le cinéma du XXIe siècle doit êtreun cinéma différent, réellement différent. Et pour-quoi pas celui de la 2e école?En espérant avoir attiré votre curiosité!

Nouveaux horizons

Adrien Marquez- Velasco et Orgiv

Le rêve d’Adrien Marquez-Velasco

La naissance d’Adrien Marquez-Velasco

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Dans le précédent numéro 103 de L’Écran, j'avaisexpliqué mon intérêt et ma passion pour le cinémad'animation. Un certain nombre de cinéastes m'ontdemandé d'approfondir le sujet.Pourquoi pas? Donc au fil des numéros de L’Écran,j'expliquerai comment réaliser un film d'animation.Plutôt comment je réalise mes films d'animation.Donc quelque chose de très concret mais de trèsmodeste aussi.Il y aura de la technique avec autant que possibledes illustrations mais aussi devant les difficultésrencontrées quotidiennement quelques trucs etastuces de mon cru. Je n'évoquerai que ce que je connais et que je pra-tique, à savoir le cinéma d'animation en 3 Dassisté par ordinateur. Je citerai donc un certainnombre de logiciels avec lesquels je travaille. Jen'ignore pas que d'autres permettront de faire lemême travail voire mieux mais je ne les pratiquepas.Cet atelier qui s'étalera sur plusieurs numérosexpliquera la construction d'un film d'animation dela création d'un personnage à la compilation finaleafin d'obtenir un fichier en extension « avi » quirejoindra notre bibliothèque de rushes en vue dumontage final.Pour être le plus concret possible je prendraicomme base de travail un plan tiré d'un de mesfilms « C'EST BIENTÔT FINI, POINT D'INTERRO-GATION… ».

Je décris le plan: Fig. 1Roger, le personnage principal du film, est dans sachambre. Il est allongé sur son lit, les yeux

fermés, il dort. La lumière de la lampe de chevetest allumée.Des bruits le réveillent. Roger inquiet se demanded'où cela peut venir.Il dit: "Mais ça vient d'où ces bruits?.."Dans ce premier chapitre que j'ai appelé "planche"par référence à la bande dessinée, je traiterai duchoix, de la création et de la modélisation du per-sonnage.

Voici les logiciels dont je vais avoir besoin:1. PoserPro actuellement version 2014 de chezSmithmicro Software Inc. C'est un soft qui me per-met la création et l'animation du personnage.2. Adobe PhotoShop qui permet de travailler lestextures.

L'HISTOIRE

Un film d'animation est avant tout un film de fic-tion et comme tout film de fiction il nécessite uneécriture. Les règles d'écriture restent les mêmes,mais pour des non-professionnels, en animationcomme pour une fiction classique nous rencon-trons des contraintes qui limiteront le choix dessujets.

Par exemple il est difficile d'envisager une histoirequi met en scène un grand nombre de person-nages surtout s'ils doivent se retrouver dans lemême plan.En effet il faut tenir compte de la capacité de cal-cul et d'affichage limitée des cartes vidéo dont onne dispose. Et très vite certaines parties du planne seront pas affichées.Penser également aux décors dont on a besoin,certains objets sont difficiles à modéliser, (et onpensera à certains types de vêtements) ou introu-vables dans les bibliothèques qu'on peut avoir surcertains sites dédiés à la 3D.Éviter autant que possible par exemple tout ce quiest objet fluide comme l'eau, la neige, la cire, lefeu, très difficiles à rendre de façon réaliste.Ne disposant pas des techniques professionnellesde "motion capture", nous aurons des difficultés àfluidifier les mouvements ce qui limitera certainsmouvements et donc certaines actions.Une simple montée d'escalier peut s'avérer unegalère. Il faut imaginer toutes les articulationsintéressées pour un mouvement qui paraît évi-dent. Si par exemple vous n'arrivez pas à fairetomber chaque pas sur chaque marche pourquoi

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Carrefour de la création

That’s all folks! (2) par Philippe SEGAL (Club Audiovisuel de Paris)

Fig. 1 Roger allongé dan sa chambre

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ne pas cadrer au niveau du genou; alors… à moinsqu'il soit en panne privilégiez l'ascenseur.

CRÉATION ET MODÉLISATION DU PERSONNAGE

Le logiciel qui me permet de créer mes person-nages est POSERPRO de Smithmicro software Inc.Il coûte autour de 350 €.Il est idéal pour les débutants (mais aussi pour lesplus chevronnés) en animation 3D. Il est livré avecdes bibliothèques de personnages humains(homme, femme, enfant) mais aussi d’animaux,de vêtements, d'objets divers comme véhicules,avions.Il possède des bibliothèques de poses (personna-ge assis, debout, couché…)Mais il permet de créer et personnaliser sespropres personnages avec les visages de vospropres photos.Pour le plan du film qui va me servir à illustrercette planche j'ai créé mon personnage de ROGERà partir du mannequin de base masculin (nomméMICHAËL) de POSER. Fig. 2: A l'ouverture du programme, Michaël seprésente debout bras et jambes écartés en posi-tion-T. Il est nu.Sur la page on trouve de nombreux outils d'éditionet de contrôle qui concerne les caméras, les

lumières, les déplacements dans les trois dimen-sions, et surtout un outil qui mène au contrôle desdifférentes parties du corps du personnage.D'autres boutons conduisent à des bibliothèquesqui intéressent les vêtements, les textures depeau, les cheveux, les poses et statures, expres-sions du visage, etc. J'y reviendrai ultérieurement. Mais pour l'instantmon objectif est de personnaliser physiquementmon personnage ROGER à partir de MICHAËL.ROGER est un personnage de quarante, cinquanteans, chauve, un peu rondouillard, le regard pastrès éveillé.On commence par sélectionner dans le menu: latête. Ce qui ouvre une fenêtre avec un certainnombre de curseurs qui contrôlent l'anatomie dedifférentes parties comme le nez, les yeux, lesmâchoires, les oreilles etc. En agissant sur ces cur-seurs on peut par exemple modifier la forme ducrâne, jouer sur la longueur de nez, de l'aspect desoreilles, en pointe, ou courtes. (Fig. 3).Un curseur permet d’agir sur l'ethnie, asiatiqueafricaine, un autre bouton permet de jouer surl'âge sur Fig. 3 voir le curseur « hdold ».Si ROGER est chauve ce n'est pas qu'un choixesthétique c'est aussi parce que le rendu des che-veux n'est pas évident avec les reflets de lumière.Et si on met en scène une femme on préférera descheveux courts car des cheveux longs seront diffi-ciles à animer dans le cas de mouvements amples.

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Carrefour de la création

Fig. 2 L’interface de Poser

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Ce la fait partie des contraintes dont j'ai parlé audébut.En jouant sur tous ces curseurs les possibilitéssont donc infinies.

Si vous voulez vous mettre en scène prenez vousen photos face et profil et à force de patience enjouant sur tous les curseurs vous pouvez mêmevous cloner. ROGER ayant un visage plutôt rond, il faut doncque le reste de sa morphologie suive.Donc je donne un peu de rondeur à l'abdomen enjouant sur la mise à l'échelle. Pareil pour lesmembres.Et en parlant de membre je conseille de masquerles parties génitales qui sinon risqueraient d'appa-raître dans certains mouvements à travers le pan-talon. (C'est une faiblesse du logiciel).A ce stade j'ai obtenu un ROGER, nu, en positionT.Il faut maintenant lui donner un peu de couleurs,on dit le texturer. Donner du réalisme à la peaumais aussi aux yeux, aux ongles…POSER possède dans sa bibliothèque de texturestout ce qu'il faut.La Fig. 4 montre par exemple comment on peutjouer sur la couleur de peau, ou des yeux ici bleus.Ces textures sont des images « jpg » qui se trou-

vent dans un répertoire de POSER Ces images sontdifférentes suivant qu'elles concernent la face lesmembres, les yeux etc..Avec la Fig. 5 On peut imaginer cette imagecomme un tissu qui enveloppait les différentesparties du corps et qu'on a ouvert et déplié sur unplan.Comme ce sont des images bitmap on peut lesretravailler dans PHOTOSHOP pour jouer sur lacouleur de peau ou alors apporter des modifica-tions comme des cicatrices, des boutons, destatouages etc.Les possibilités sont ici aussi infinies.Dans cet exemple on a créé notre ROGER detoutes pièces. Mais des sites spécialisés commeRENDEROSITY. COM ou DAZ 3D. COM fournissentde bibliothèques de personnages "prêts à l'emploi"avec leurs textures, leurs cheveux. Certains sontgratuits d'autres payants. On peut même y trouverdes célébrités, (pour ceux qui rêvent de dirigerMarilyn Monroe ou Jean Reno pour 30 dollars).Après avoir joué à Dieu ou plus modestement avoirété directeur de casting voilà donc ROGER, nu,immobile, inexpressif et muet. Dans un prochainatelier, nous jouerons les créateurs de mode enl'habillant.

THAT’S ALL FOLK'S

Carrefour de la création

Figure 3 Figure 4

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Figure 6 Avatars de Jean Reno et Marylin Monroe

Figure 5 Texture de peau

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Quand on se lance dans la réalisation d’un filmd’animation, on sait d’avance qu’il faudra beau-coup de temps et beaucoup de patience maisaussi qu’on y prendra beaucoup de plaisir.

Tout est créativité et imagination.Lorsque j’ai commencé à utiliser le logiciel d’animation 2D,TOON BOOM STUDIO, j’ai découvert dans les dessins dedémonstration fournis, une fourmi sympa qui m’a donnél’idée du film que certains connaissent Eh bien, dansezmaintenant !Je pensais pouvoir l’utiliser mais il était trèsdifficile de dessiner les autres personnages dans le mêmestyle. Pour voir le film, cliquez sur : Eh bien dansez main-tenant !| Cinamat L'Hay les Roses.

J’ai donc commencé à écrire un scénario basé sur l’histoirede La cigale et la fourmi , fable connue de Jean de LaFontaine. Pour m’entraîner dans la pratique du logiciel, j’aicommencé à dessiner décors et personnages. Pour l’illus-tration sonore, j’avais en tête d’utiliser des chansons gaiesd’autrefois, du répertoire de Charles Trenet et MauriceChevalier, les cigales devaient connaître !Jusqu’à présent, j’avais toujours réalisé mes animationsseul, de l’écriture du scénario à la réalisation finale.Depuis quelques années, Cinamat organise des séances «Film Club », pilotées par Jean-Claude Réal. Les adhérentsvolontaires y participent : à partir des idées de chacun, legroupe réalise le film de A à Z : recherche du sujet,synopsis, scénario, découpage technique, repérage deslieux, tournage, montage, illustration sonore.J’ai donc présenté mon projet au groupe « Film club »pour revoir ensemble le synopsis et le scénario.Bien qu’un peu dérouté par la catégorie à traiter, Jean-Claude a accepté, après avoir été convaincu que finale-ment un film « animation » se traitait de la même façonqu’un autre sujet si ce n’est le tournage remplacé par l’or-dinateur.

Des réunions tous les 15 jours environ, ont permis à 8/10personnes de travailler pendant 6 mois pour écrire le scé-nario, le découpage technique et le story-board. Un systè-me un peu contraignant mais combien enrichissant pourarriver à un résultat qui tient la route.Entre chaque réunion, chacun avait en charge une part detravail à réaliser pour la commenter à la réunion suivante.En parallèle, nous avons défini les chansons pouvantentrer dans le scénario en modifiant quelques paroles.Avant de débuter l’animation à l’ordinateur, il me fallaitd’abord enregistrer les extraits de chansons pourconnaître la durée des phrases musicales, extraits dontnous avons quelquefois modifié les paroles.

Pour ce faire, j’ai contacté Philippe Daverat, président del’Association Vincent-Philippe, membre de la MAC (Maisondes Associations Culturelles) dont Cinamat fait aussi par-tie. Cette association présente des programmes musicauxsur des auteurs-compositeurs d’expression françaisecélèbres tels qu’ Aznavour, Bécaud, Brel, Trenet et biend’autres.Philippe a accepté ma proposition et accompagné de saguitare et de Florence Lacroix, nous avons enregistré lesextraits de chansons chez mon ami Paul Scoccini.Merci à eux d’avoir participé à la réussite de ce film.Toujours côté sonore, nous avons enregistré les quelquesparoles du commentaire avec l’aide de quelques adhé-rentes (Martine Faucon, Cécile Faullimmel, JeanneLamandé) et aussi de Francine Michiels, présidente del’Association du Théâtre du Moulin.Qu’elles en soient remerciées!

Avec ces enregistrements en poche, nous avons pu préci-ser les durées de certaines séquences pour peaufiner ledécoupage technique.

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Un film d’animation : un travail de fourmi !par Jacques LAMANDÉ

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Le story-board nous a pris aussi pas mal de temps : ils’agit de dessiner sur papier l’aspect de chaqueséquence : position du ou des personnages dans le décor,plus départ et arrivée s’il y a un panoramiquedans la séquence.Là, l’animation proprement dite peut commencer : à moide jouer avec l’ordinateur.

Toujours avec des séances « Film club » tous les 15 jours,nous avons d’abord discuté de l’aspectphysique des personnages : fourmis, cigales et aussi descouleurs à utiliser.C’est fou de voir les avis différents ! Les discussions sontparfois longues avant de se décider, chacundéfendant son point de vue. Exemple : nous voulionsajouter une fourmi un peu fofolle et pour la distinguer desautres, lui donner une couleur différente. Une fourminoire, pourquoi pas ?Abandonnée l’idée, au cas où quelqu’un y aurait détectéune touche de racisme !Entre deux séances, je réalise une séquence en suivant lestory-board et en respectant la durée prévue (quelquefoismodifiée) avec l’avis de Jeanne, mon épouse, bonneconseillère.Puis chaque séquence est présentée en film club pourobtenir avis, critiques et commentaires permettantune amélioration.En parallèle, nous avons organisé des séances de bruitageen commun ou individuelles (merci entre autres à PierreBrin pour les bruits d’usine).Les séquences sont mises bout à bout avec AdobePremiere. Une fois le montage réalisé, un autre membredu club, Jean Portal, m’a aidé à égaliser les sons car mal-heureusement pour moi, mes oreilles même numériquesont beaucoup de mal à bien juger la hauteur des sonsainsi que la qualité du mixage.Enfin Michel Portat a finalisé l’illustration sonore pour har-moniser le tout, travail important pour la cohérence del’ensemble. Merci à eux.

Et voilà ! deux ans après, le film est terminé ! Ouf !Certes, j’ai passé beaucoup de temps sur mon ordinateur,des journées entières pour arriver à ce résultat : unerécompense au National !

La technique d’animation utiliséeTOON BOOM STUDIO, le logiciel d’animation permet deréaliser des animations, soit du type « calque » commedans le passé (et là, il faut avoir un bon coup de crayon -ce que je n’ai pas), soit de dessiner à la souris avec desformes prédéfinies (lignes, rectangles, ellipses,polygones …) que l’on peut déformer. C’est cette méthodeque j’ai utilisée. Ensuite, on dispose d’un paquet de cou-leurs presque sans limites.Une fois tous les objets et personnages dessinés, on lesdispose sur le décor à l’endroit voulu et en les mettant enperspective. On peut aussi voir leur emplacementavec une vue de côté ou de dessus.

Au moment du dessin, il faut prévoir les éléments quiseront à animer : par exemple, les bras, les jambes, latête. On dessinera séparément tous les éléments du per-sonnage, puis on les rattachera ensemble par un systèmede hiérarchie. Exemple : pour le bras, la main est ratta-chée à l’avant-bras par un point de pivot, lequel avant-bras est lié au bras avec son point de pivot, lequel estrelié au corps etc. Ce système de hiérarchie permet d’ani-mer chaque élément et aussi de faire suivre le mouve-ment à tout l’ensemble.Pour l’animation, on dispose d’une fenêtre avec ligne detemps qui permet de définir la longueur de la séquence etoù chaque personnage ou décor apparait chacun sur uneligne. Pour bouger un bras par exemple, on le positionne àl’endroit voulu (en l’air) puis 24 images plus loin, on lepositionne en bas.L’ordinateur calculera les positions intermédiaires.Cela facilite le travail d’animation. Néanmoins, c’est àl’animateur de donner les ordres (positionnement audébut et à la fin du mouvement, durée souhaitée).Intéressant aussi, le fait de pouvoir synchroniser lesparoles avec le mouvement des lèvres.Une fois tous les éléments animés, on fait ce qu’on appel-le « le rendu » de la séquence (en .avi pour moi, ce quipermettra le montage sur Adobe Premiere). On aura alorsune vue définitive de la séquence. En 2 D, ce rendu esttrès rapide et on voit tout de suite le résultat : un avanta-ge certes, mais aussi un inconvénient : si je ne suis passatisfait, je recommence ! Mais l’avantage l’emporte large-ment sur l’inconvénient. Il est loin le temps où je tournaisen 16 mm et où il me fallait un an pour réaliser 3 mn defilm avant d’en voir le résultat !Autre avantage : tous les dessins ou le personnage animépeuvent être mis en bibliothèque pour être réutilisés. Voirécrans 1 et 2 ci-dessousInconvénient de l’animation en 2 D : il faut redessiner lepersonnage (ou le décor), suivant qu’il est vu de face oude profil.

Je tiens à remercier encore une fois tous les participantspour leur contribution au succès de ce film et je voudraisinsister sur les bienfaits d’un travail de groupe en FILMCLUB, vraiment enrichissant.Deux ans et demi au total, c’est long ! mais il y a pire : lagénéalogie.

Quand on commence un film d’animation, on sait qu’on leterminera ! En généalogie, on ne termine jamais !

Avec l’aimable autorisation de l’auteur. Article parudans Le cyclope n°175, bulletin du Cinamat L’Haÿles Roses

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LES JEUNES Ils s’appellent Aude, Maëly, Jade, Louis-Pierre,Hugo, Vivien,... Ils sont élèves au Lycée Saint PaulBourdon Blanc à Orléans. Ils aiment le cinéma. Ilsen font aussi, dans le cadre des activités option-nelles de leurs études, avec l’aide et le soutien deArnaud BOURA, Responsable du CDI et Animateurdes Activités Audiovisuelles au Lycée Saint Paul. Durant l’année 2012 – 2013 ils ont réalisé un petitfilm d’animation : La fin du monde ...ou pas! aucours d’un atelier de cinéma d’animation pendantle Festival de Vendôme. Cinq matinées de travail :conception du scénario, dessins, tournage et mon-tage et en fin de semaine une projection publique.Pari osé, et pari réussi puisque le film a plu, et passeulement à Vendôme mais aussi lors desRencontres Régionales de l’UNCCV (3e Région) àBeaugency, en avril 2013, où il a obtenu le Prix duFilm Minute, ainsi qu’aux Rencontres Nationales deBourges en Septembre 2013 , où il a obtenu LePrix de la Jeune Création. L’idée, simple, consistait à mettre un chat parmiles personnages de l’animation et de parler de lafin du monde, idée très en vogue en cette find’année 2012. Le résultat, un petit court métraged’animation, simpliste et des dessins presqueenfantins, presque de l’album de coloriage. Etpourtant, le résultat est tout sauf naïf, le specta-

teur marche. À côté des grosses machines desfilms catastrophes qui nous promettent une fin dumonde cataclysmique, La fin du monde ...ou pas!est un joli clin d’œil à tous ces Cassandres qui nouspromettent le pire ! Et pour nos jeunes, après la Fin du Monde, quoid’autre ? Ils sont en Première à Saint Paul et tra-vaillent sur d’autres projets, toujours dans le cadrede leurs études. L’avenir ? le cinéma … peut être,au moins en amateur, pour le plaisir. Nous, nous sommes toujours friands de cettejeune création. Nous vous attendons donc lors denos prochaines Rencontres Régionales etNationales !

LE DOYEN Il a 91 ans, il habite Orléans, il s’appelle JacquesPÉAN. Le cinéma, notre cinéma, il connaît. Il adébuté au PCCO (Photo Ciné Club Orléanais) avecJean-François LAMBERT. Ces deux là nous ont gra-tifié de quelques chefs d’œuvre comme ARIANE(1977) , DES FLEURS POUR ALGERNON (1963),NOCES DE CIRE (1969 Grand Prix Président de laRépublique) pour ne citer que ceux-là. Jean-François filmait, Jacques jouait. Entre le policier àla Simenon de ARIANE, l’aventurier malheureux del’expérimentation médicale des FLEURS POUR

LES JEUNES, LE DOYEN … ET LE CINÉMA

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ALGERNON et l’assassin malgré lui de NOCES DECIRE, Jacques PÉAN tient sa place dans des rôlesfaits pour lui. Aujourd’hui encore, on revoit cesfilms avec une émotion certaine. C’est sans douteça, une des formes du talent. Jacques partage désormais les activitésd’ORLÉANS IMAGE. Il est toujours présent et actifà nos réunions et ne manque pas une occasion departiciper à nos tournages comme acteur, figurant,script. Il n’a jamais, ou presque jamais, manquéles Rencontres Nationales et va de temps à autreà l’Unica. Comme quoi, quand on aime, la passionn’a pas d’âge.

MORALITÉPourquoi ai-je rapproché les plus jeunes et le plusâgé dans un même article ? D’abord parce les unset les autres demeurent à Orléans. La chose estsuffisamment singulière pour la mentionner. Mais surtout pour montrer que notre cinémad’amateur, celui des passionnés, des créatifs, n’apas d’âge : il est universel et éternel. Tant qu’il ya aura des créateurs, des acteurs, jeunes ou vieuxqui auront des idées à exprimer ou simplementenvie de participer, notre cinéma vivra.

Daniel PAYARD

LE CINÉMA, QUEL AVENIR ?

Le réalisateur Martin Scorsese donne son opi-nion sur l'état actuel et futur du cinéma dansune lettre ouverte à sa fille, initialementpubliée dans le magazine italien L'Espresso.

Pourquoi l'avenir du cinéma est si brillant? Parceque pour la première fois dans l'histoire de l'art,les films peuvent vraiment être réalisés pour trèspeu d'argent. C'est du jamais vu. Quand j'étaisjeune, les films au budget extrêmement bas onttoujours été l'exception plutôt que la règle.Maintenant, c'est l'inverse. Vous pouvez obtenir debelles images avec des caméras abordables. Vouspouvez enregistrer des sons. Vous pouvez modifieret mélanger et corriger les couleurs à la maison.Tout cela est en train d’arriver. Malgré le dévelop-pement des outils pour faire des films et lesavancées technologiques qui ont révolutionné l’artdu cinéma, il n’y a qu’un principe dont il faut tenircompte: les outils ne font pas le film, c’est vousqui faites le film. C’est libérateur de prendre unecaméra pour commencer à filmer, d’assembler lesrushes dans Final Cut Pro, ce que vous devez faireest quelque chose d’autre. Il n’y a pas de raccour-cis pour brûler les étapes. Si John Cassavetes, mon ami et mon mentor, étaitencore en vie, il utiliserait tous les équipementsdisponibles aujourd’hui. Mais il dirait ce qu’il a tou-jours dit: vous devez vous consacrer entièrementà votre travail, vous devez donner le meilleur devous-même, vous devez protéger l’étincelle quivous a fait placer le film au premier rang. Vousdevez la protéger durant votre vie. Dans le passé,quand les films étaient si chers, il fallait se garderde l’épuisement et des compromissions.Dans le futur, vous devrez vous forger une armurecontre quelque chose d’autre: la tentation desuivre le mouvement, l’air du temps, et de laisserle film dériver au fil de l’eau.

Traduction libre Ph. Sevestre

Photo DR

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Patrimoine

L’Écran de la FFCV —29 — n°104 mars 2014

Géo Martin naquit à Bellac dans la Haute Vienne au début de l’année1922. J’eus la chance de le connaître et d’apprécier sa générosité et sapassion pour le cinéma. Voilà un homme d’une grande modestie qui passasa vie à filmer la vie des autres et fut emporté par un cancer à l’âge de 66ans. Le 16 juillet 1988 ses obsèques eurent lieu dans l’intimité à Île surVienne où il vivait avec Denise son épouse native de Limoges, la villetoute proche. Madame Martin survécut dix-sept ans à Jean André Georgesconnu sous le diminutif de Géo. Les Martin n’eurent pas d’enfant etlorsque pour des raisons de santé Denise dut quitter sa maison, elle par-tit loin du Limousin chez sa sœur.

Géo pendant des décennies filma son environnement. Il accumulait témoi-gnages et événements. On lui doit des images de la libération de Limogesdont la très emblématique séquence où Denise entourée de maquisardspiétine le drapeau à croix gammée place de la République. Après avoirévoqué en image le drame d’Oradour sur Glane détruit par les SS il suivitla construction de l’église du nouveau village. On doit aussi à Géo debelles séquences du tramway départemental et bien d’autres films dontnous ignorons le contenu.

Il y eut en effet, après le départ précipité de Denise chez sa sœur, unesorte de mystère Martin. Il s’amplifia à la mort de Denise en 2005.Qu’étaient devenues les bobines soigneusement rangées dans le sous-solde la maison ? Qui étaient les héritiers ? Nous entendions parler desneveux sans pouvoir les identifier ou les localiser. Nous pensions que lenotaire qui avait géré la succession serait une piste fiable mais les nou-veaux propriétaires de la maison ne donnèrent jamais suite à nos sollici-tations. Dans cette quête qui s’étala par intermittence sur plusieurs annéesle mystère ne faisait que s’épaissir. Nous étions persuadés que le fondsGéo Martin avait disparu comme beaucoup d’autres, par indifférence oupar ignorance. À notre grand étonnement le Club des Cinéastes amateursdu Limousin que Géo présida longtemps n’en savait guère plus que nouset notre insistance fut sans doute ressentie comme un soupçon par sesdirigeants.

Un jour, je téléphonai au hasard du bottin chez d’anciens voisins desMartin. Mon interlocutrice, très aimable, raconta ce qu’elle savait, ce qu’el-le avait vu de sa fenêtre. « Oui, Denise partit au début des années 2000chez sa sœur mais Il n’était pas possible de lui téléphoner. La maison futvidée de son contenu. Un camion benne emporta un impressionnant volu-me d’objets. » Bref, même les plus proches voisins semblaient interloquéspar cette situation inexplicable. Plus tard J’entendis parler d’un ancienagent municipal parti à la retraite. Je contactais son successeur lui deman-dai les coordonnées de son prédécesseur : « Je vous rappellerai ». Leretraité me contacte enfin, je lui expliquai le labyrinthe dans lequel nousétions égarés, il écouta, ne me sembla pas convaincu, posa des questionset nous nous sommes quittés sur un laconique « je vais voir ».

Les semaines passèrent. J’étais persuadé que mon dernier contact n’étaitpas motivé et ne me rappellerait pas. Je sollicitai la Chambre des notairespar l’intermédiaire d’un ami. Et le temps passa. Jusqu’au jour où sur monportable arriva enfin la solution par la voix de l’homme dont je pensais qu’ilne ferait rien. Il me donna les coordonnées de la belle-sœur de Géo, je lefélicitai et lui demandai quelle piste il avait emprunté. Il rit et ne réponditpas. Qu’importe, je téléphonai à cette parente d’un âge certain, je lui expli-

quai l’objet de notre recherche mais elle sembla ne pas en saisir l’intérêt.« Avez-vous conservé les films de Géo ? », « Oui » dit-elle, « où sont-ilsen ce moment ? », « Dans l’armoire ». Lors d’un deuxième coup de fil elleprécisa qu’il y avait « 70 boîtes ».Voilà survolée cette course au trésor autant échevelée qu’inachevée. Ilnous faut maintenant aller chercher les films dans ce village lointain desPyrénées. Nous attendons avec impatience de les découvrir, de les numé-riser et de les sauvegarder en espérant trouver des images inattenduespour rendre enfin à Géo Martin l’hommage qui lui revient. Grâce à lui, icien Limousin, comme ailleurs, une masse considérable d’images s’estaccumulée. Elle porte la trace d’endroits aujourd’hui disparus ou pro-fondément transformés, montre nos vies au fil du temps et à travers lesmodes, raconte des histoires imaginées par des artisans célèbres ouméconnus du 7e Art, nourrit et vivifie une partie de notre mémoire commu-ne.La Cinémathèque du Limousin comme beaucoup d’autres est en éveil per-manent à la recherche de ce temps perdu et retrouvé grâce à l’inventionmagique de 1 895 décrite à l’époque par un journaliste anonyme duJournal La Poste : « Lorsque les appareils seront livrés au public, lorsquetous pourront photographier les êtres qui leur sont chers non plus dansleur forme immobile mais dans leur mouvement, dans leur action, dansleurs gestes familiers, avec la parole au bout des lèvres, la mort cesserad’être absolue et l’histoire quotidienne, nos allures, nos mœurs, le mou-vement de nos foules passeront à la postérité non plus figés mais avecl’exactitude de la vie ». Retrouver l’œuvre de Géo Martin est une façon dele faire vivre encore et toujours parmi nous.

Le trésor de Géo retrouvépar Marc Wilmart JournalistePrésident fondateur de la Cinémathèque du Limousin

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Patrimoine

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Aperçu des équipements deNUMÉRISATION et CONSERVATION

Le Flashtransfer Choice de MWA, est un scanner professionnelmulti-format, fonctionnant avec cabestan en latex et pointeurlaser ce qui évite l’endommagement des films. Il traite 7 for-mats films différents : 8 mm - Super 8 mm - 9,5 mm – 16 mm– Super 16 mm - 17,5 mm – 28,5 mm. Equipé d’un capteur 2,3K, pouvant numériser en temps réel, jusqu’à 25 i/s. possibilitéde traiter des bobines de 600 m. Début 2014, 200 h sontnumérisées. Le traitement du format 35 mm a fait l’objet d’uneconvention de partenariat avec la Cinémathèque deToulouse. En échange, les formats que Toulouse ne peut trai-ter sont confiés à Limoges.

Formats traités :- Film (FlashTransfer Choice) : 8 mm, S8 mm, 9.5 mm, 16 mm,S16 mm, 17.5 mm, 28 mm (35 mm sous-traité en partenariatavec la Cinémathèque de Toulouse).Traitement du son optique 16 mm / magnétique 8, S8 et 16.- Vidéo: DV CAM / Mini DV / Bétacam / Béta SP / Béta SX /Vidéo 8, HI8 / VHS / VHS-C / S-VHS / U-MATIC / BVU Équipement magnétoscopes : VHS, SVHS – BETA - BETA SP– BETA SX – DVCAM – U-MATIC – BVU -– DV – HI8 - AG7650, SONY EVO-9700P, SONY VO5630, SONY DSR80P,SONY DNWA30P.- Audio : K7 / compact disc / mini disc / DAT / Bande 6.25Equipement magnétophones : REVOX B77 MK2, AKAI, 1722L,F243 SCHLUMBERGER MiniDISC

Formats et résolutions de sortie :- DPX/AVI non compressé / JPEG2000 / TIFF / MJPEG- Montage : PRORES 422, LT, Proxy HQ / DN x HD- Visionnage : H264 MP4, M2P / MPEG2 / FLV, F4V / AVI /MOV.- Résolution de sortie : 720p / 1080p / 2K* / 2K+* (*seulementen DPX)- Supports de sortie: K7 LTO / DD / BluRay / DVD / FTP

CONSERVATION DES DONNEESNUMÉRIQUES : LE L.T.OLe fichier numérique est fragile et sa longévité suscite des inter-rogations. Il n’existe aujourd’hui qu’une seule méthode pour lesauvegarder : la migration.La Cinémathèque du Limousin a fait l’acquisition d’un systèmeprofessionnel des plus fiables : la librairie LTO (Linear Tape Open), dispositif à bandes magnétiques dont la capacité évolue à chaque généra-tion sans perte de qualité. Actuellement, le LTO 06, contient sur chaque K7 4 To (4 000 Go). La librairie a une capacité de stockage de 24 K7soit 96 To extensibles « à l’infini ». Elle est connectée à un serveur qui permet un accès immédiat aux données. Par sécurité, un backup (sau-vegarde) des K7 est effectué dans un endroit protégé. À la sauvegarde des rushes s’ajoute celle des fichiers compressés destinés à la miseen ligne.

Cinémathèque du Limousin – 6 rue François Chénieux – 87000 Limoges09 53 32 47 14 - 06 69 10 92 42 – 06 83 13 44 17

[email protected]

Baie vidéo

Baie LTO

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International

Lettre du président de l’Unica,adressée à toutes les fédérationsmembresLe comité a le devoir de faire part qu’à la suitedu festival mondial 2013 à Fieberbrunn il s’estproduit un fait divers unique dans les annales del’UNICA.C’est ainsi que sur l’insistance de la FédérationFrançaise de Cinéma et de Vidéo, et après demultiples péripéties, un auteur fut contraintd’avouer qu’il avait copié son film en presquetotalité sur la version allemande d’une productionTV internationale de l’année 2004 portant le titreGenesis II et l’homme créa la nature, ceci aussibien en ce qui concerne les prises de vue, lasonorisation et le commentaire.

Il s’agit en l’occurrence du film Meru lebt! del’auteur suisse Bernard Girsberger qui avait figurédans le programme officiel de la Swissmovie et àqui le jury avait décerné une médaille d’argentainsi que le prix spécial Spielberg Award offertpar les organisateurs locaux du festival.

Dans l’intervalle l’intéressé a rendu les prix et lesdiplômes correspondants et fut rayé du palmarèsofficiel.

Dans son pays il a dû rendre pareillement les prixqu’il avait remportés avec son film. La fédérationsuisse a de même pris des mesures contrai-gnantes à son égard. En dernier lieu le film futretiré de toutes les plateformes Internet.

Le comité aura à examiner lors de sa prochaineséance la question de savoir comment se prému-nir à l’avenir de telles fraudes.Pour le comité,

Luxembourg, Décembre 2013. Georges Fondeur.

Stani Puls nous a quittésEn date du 14 janvier 2014 Stanislaw Puls, appelé Stani,nous a quittés pour toujours à l’âge de 84 ans. Il reposemaintenant dans sa ville de Bydgoszcz.Notre petit monde du cinéma, avec à la tête l’UNICA, estinfiniment triste de perdre ainsi un de ses représentantsparmi les meilleurs, les plus fidèles et les plus anciens.Toute sa vie durant Stani était étroitement associé à lacréation et au maintien de structures solides pour le ciné-ma non professionnel dans son pays. C’est à ce titre qu’ilpouvait s’enorgueillir de compter parmi les pionniers de lafédération polonaise du cinéma non professionnel dont ilrestait jusqu’à la fin l’un des plus ardents défenseurs. Ilétait un véritable passionné du cinéma non professionnel,il était lui-même un auteur enthousiaste et il s’était forgéune réputation internationale comme juré dans de nom-breuses compétitions.Stani vouait un amour sans bornes à l’UNICA dont il futmembre du comité pendant plus de 35 ans dont 10comme vice-président. Aucun sacrifice, aucun effort ne luiétaient de trop pour participer aux congrès annuels et auxréunions du comité. Au sein de notre organisation saparole trouvait toujours des auditeurs attentifs car nousavions beaucoup à apprendre de lui, grâce à sa sagesse,sa culture et son intelligence. Nous avons peine à croireque notre dernière rencontre avec lui date de Fieberbrunnen août 2013. Sa disparition nous laisse sans voix.Stani fut toujours un homme d’action, de conviction etd’engagement désintéressé. À côté il était un hommed’honneur, un vrai gentleman. Jamais il ne cherchait deslauriers ou des distinctions officielles. Au contraire, sonengagement pour la bonne cause fut pour lui un devoir,qui, une fois accompli, fut pour lui la source dont il tiraitson énergie et ses satisfactions. Cet état d’esprit expliquemieux que de longs discours ce que l’UNICA lui doit toutau long de son parcours, puisque Stani avait organisé lescongrès et festivals annuels à quatre reprises dans sonpays, d’abord à Torun en 1975, ensuite à Varsovie en1997 et 2003 et en dernier lieu à Gdansk en 2009.Stani fut pour nous un exemple lumineux. Pour notre mal-heur nous ne pourrons désormais plus compter sur sesconseils avisés. Son amitié comme son humanité resterontgravés très longtemps dans notre mémoire. Les marquesqu’il a posées et l’œuvre qu’il a créée seront quant à ellesindélébiles.Nous ne voudrions pas manquer d’adresser nos plussincères condoléances à la fédération polonaise du cinémanon professionnel, à tous les clubs et à tous les amiscinéastes de Pologne et d’ailleurs. Sa famille en deuil, en particulier safemme Jaga et son fils Dariusz, vou-dra accepter l’assurance de notrecompassion émue et attristée.Qu’il repose en paix.Une voix au nom de toutes,Georges Fondeur, Président de l’UNICALuxembourg, Janvier 2014.

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Stanislaw Puls

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L’Écran de la FFCV —31 — n°104 mars 2014

L’Écran de la FFCV

administration-publicité- 53, rue Clisson 75013 PARISTél. fax. : 0144249025 [email protected] site Internet : www.ffcinevideo.org

Fondateur : Maurice Mahieux Directrice de la publication : Marie Cipriani Publication trimestrielle. Les opinions exprimées dans le bulletin n’engagent que leurs auteurs

CarnetEn bref

Adieu DanielPoirier

Tous nous partirons.Nous savons cela dès lejeune âge, d’abordconfusément pour mieuxlutter contre les intru-sions d’une réalité implacable puis après une bienlongue succession d’accommodements aux certitudeset au doutes qui tiennent aux objets de nos rêves ou deleurs défaites, le temps vient qui vous fait dire les motstels qu’ils vous viennent. Un ami qui part, c’est un fra-cas de mémoire : Daniel Poirier. Celui qui vient de mou-rir suite à une chiennerie foudroyante qui s’est rappeléà lui, c’est bien lui. Nous prenons ça pleine face, jeveux dire : tous les siens avec, pour annoncer quedésormais sa compagnie si charmante, si attractived’intelligence nous est enlevée ! Daniel Poirier, je net’oublierai jamais, nous ne t’oublierons jamais !Impossible de faire l’inventaire des incroyables contri-butions cinématographiques communes et particulièresque cet homme entreprenant et si délicieusementjoyeux a essaimé autour de lui. Comme certains d’entrevous je fus cinéaste à Objectif-Images Paris et nousavons partagés les années Daniel Poirier de celles quiresteront une embellie de plusieurs milliers de joursentre frères de cinéma. Toutes, tous, nous sommesreconnaissants à ce pur esprit fédérateur étonnammentavisé, pertinent, habité, généreux, donc écouté, solli-cité pour chaque projet, espéré pour toutes ses créa-tions lumière dont bénéficièrent tant de nos films. Ah ça! Tu nous à bien fait oublier que la vie est éphémère !Ton incroyable appétit des autres comme ton amitiéfidèle et jubilatoire ont fait de toi un amour de bonhom-me ! Adieu mon cher Daniel, je garde au cœur ton par-cours de vie,

J’embrasse les tiens mais aussi tes yeux, et infinimentJacqueline et Eric.

Que tous nos rêves t’accompagnent.

Gérard Bailly

Lignes de tempsL’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre GeorgesPompidou a mis au point un magnifique outil d’analyse fil-mique, le logiciel gratuit « Lignes de temps ».Le logiciel Lignes de temps met à profit les possibilitésd’analyse et de synthèse offertes par le support numé-rique. Inspirées par les « timelines » ordinairement uti-lisées sur les bancs de montage numérique, Lignes detemps propose une représentation graphique d’un film,révélant d’emblée, et in extenso, son découpage. Lignesde temps offre en cela un accès inédit au film, en substi-tuant à la logique du défilement contraint qui constituel’expérience de tout spectateur de cinéma, et pour lesbesoins de l’analyse, la « cartographie » d’un objet tempo-rel. Aussi, en sélectionnant un segment d’une ligne detemps, l’utilisateur a-t-il accès directement au plan ou à laséquence correspondante dans le film, séquence qui peutêtre décrite et analysée par des commentaires textuels,audio, vidéo, ou documentée par des images ou des liensInternet.En savoir plus sur le logiciel « Lignes de temps » et letélécharger :http://www.iri.centrepompidou.fr/outils/lignes-de-temps/

Les trois DVDdu palmarès2013 deBourges sontdisponiblesParticipation aux frais 30 €

Dans de précédents envois, deux vidéos avaient été malencodées. Si tel est le cas pour les DVD reçus, signalez-leà la FFCV nous vous adresserons un lien de télécharge-ment via wetransfer.com pour recevoir les fichiers corres-pondants.

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Éditions Culture & Patrimoine en Limousin 6, rue François Chénieux 87000 Limoges. Tél : 05 55 90 10 44 – Fax : 05 55 10 91 00

www.cultureetpatrimoine.fr / [email protected]

Limousin sur grand écran

Dir. Philippe Grandcoing, Marc Wilmart En étroite collaboration avec la Cinémathèque du Limousin, cet ouvrage présente les principales créations ayant marqué, depuis 1913, l’histoire du 7e Art en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne. Il s’agit moins d’un catalogue exhaustif que d’une promenade à travers les regards singuliers d’un collectif d’auteurs amoureux du cinéma : historiens, écrivains, journalistes, tous cinéphiles partis à la rencontre de Duvivier, Epstein, Chabrol, Resnais, Rohmer, Miller, Chéreau et bien d’autres. On y découvrira des documents rares, films mythiques ou tournages méconnus ; on reconnaîtra des paysages, des monuments ayant servi de décors; on y apprendra quels lieux, quels personnages, quels romans, quels évènements propres au Limousin ont, à leur tour, inspiré des films et contribué à la renommée de la région.

Hors Collection A l’italienne Beau livre illustré Ouvrage broché – Format 20X24 - 180 pages – 95 photographies Prix public : 28 € - Publication prévue : décembre 2013 - ISBN : 978-2-911167- 82-9

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Après le succès du livre Le Son au Cinéma et dansl’Audiovisuel, paru en 2011 (et réédité en 2012 en ver-sion augmentée) voici le nouveau livre de BernardGuiraud traitant cette fois-ci de la présence de la musiqueassociée à l’image. Cet ouvrage est le sixième volume denotre collection consacrée aux aspects esthétiques ettechniques du cinéma et de l’audiovisuel. Collection aveclaquelle la maison d’édition niçoise Baie des Anges estdans le top 5 national !

L’ouvrage : Cinéma et musique ? Un vieux couple… uncouple dans lequel la musique fut tour à tour servante,accompagnatrice puis enfin collaboratrice et même inspi-ratrice. Un couple pas toujours en phase, mais un coupleoù la musique peut se mettre en contrepoint de l’image pourmieux servir l’histoire du film… leur histoire commune ! Ennovembre 2008, la musique de film fêtait ses cent ans…Une vieille dame certes, mais une alliée indissociable ducinéma. Même si la musique a rencontré le cinéma dans l’obscurité des fosses du muet, elle vitdepuis longtemps dans la lumière des projecteurs. Ce manuel s’adresse aussi bien au profes-sionnel, qu’à l’étudiant, au cinéphile et bien sûr au « béophile ».Sont successivement abordés les aspects historiques, esthétiques et techniques (musique etcinéma, le cinéma d’animation, film musical, comment la musique de film). L’ouvrage est enri-chi de nombreuses annexes : florilège des 52 principaux compositeurs de la toile de AngeloBadalamenti à John Williams en passant par Lalo Schiffrin et EnnioMorricone ; une “grosse partie” consacrée aux droits d’auteurs ; plus unglossaire technique et musical, sans oublier une large bibliographie…Indispensable !

L’auteur : Bernard Guiraud, possède une double etriche expérience de régisseur et d’enseignant enmusique et en son : Centre International de RechercheMusicale (CIRM-Nice), École Supérieure de RéalisationAudiovisuelle (ESRA-Nice), Université de Nice-SophiaAntipolis… Il a écrit plusieurs ouvrages dans lesdomaines du cinéma et de la musique qui font autoritétels que : Le Son au Cinéma et dans l’Audiovisuel -Glossaire bilingue du Cinéma et de la Vidéo -Dictionnaire bilingue de la Musique et de la Prise de Son

ainsi que Le Film : Musique et Son…

Maison d’édition Baie des Anges - tél/fax : 04 97 07 06 [email protected] - www.baiedesanges-editions.com

Communique de Presse- d e sa n g e sbaie

m a i s o n d ’ é d i t i o n

ISBN 978-2-917790-60-1 Format 14x21 cm

192 pages en noir et blancPrix : 15,90 €

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