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octobre 2014. N°132. Prix 1 octobre 2014. N°132. Prix 1 Pour de meilleures conditions de travail votez Pour de meilleures conditions de travail votez CGT CGT

Élections professionnelles 2014 · 2018-02-08 · PEF 132 - octobre 2014 3 Patrick Désiré, Secrétaire général P our la première fois, les élections professionnelles qui se

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Pour de meilleures conditions de travailvotez

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Sommairep. 2 Actu

p. 3 Édito

p. 4 Premier degré

p. 5 Collège/Lycée

p. 6 La Collective

p. 7 Enseignement pro.

p. 8 Formation des Personnels

et Non-titulaires

p. 9 RESF

p. 10/11 ATSS/SAENES

p. 12 Interpro.

p. 17 Hommage à Valérie Hible

p. 18/19 Retraités

p. 20 Fonction publique

p. 21 Page pratique

p. 22/23 Enseignement privé

p. 24 Pédagogie

p. 25/26 Abécédaire : N comme ...

p. 27/28 Élections

PEF 132 - octobre 20142

Directeur de publication : Alain Vrignaud - Rédactrice en chef : Pauline SchneggConception de la "Une" : Bertrand Verhaeghe - Maquette : Annie Balbach - Périodicité : bimestrielle

CPPA : 0615 S 07375 - ISSN : 1250 - 4270 - Imprimerie IMPROFFSET - Grigny (91)CGT ÉDUC'ACTION - 263, rue de Paris - case 549 - 93515 Montreuil cedex

Tél. : 01 55 82 76 55 - Télécopie : 01 49 88 07 43 - Mél : [email protected] - Internet : www.unsen.cgt.frSyn

dic

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Soc

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p. 13 à 16 - Dossier :Conditions de travail

À remettre à un militant CGTou à renvoyer à l'adresse ci-dessous

Je souhaite :

Pme syndiquer

Pprendre contact

Mme / M

Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse personnelle . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

CP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Grade ou corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Discipline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Établissement (nom/adresse) . . . . . . . . .

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CP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

( . . . . . . . . . .

E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

@ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

CGT Éduc'action - 263, rue de Pariscase 549 - 93515 Montreuil cedex

PEF 132

Titulaires, non-titulaires et stagiaires, relevant duministère de l’Éducation nationale, nous seronsplus d’un million à nous exprimer. Nos élu-e-s siège-ront dans les Comités Techniques, les Commis-sions Administratives Paritaires (CAPA par exem-ple) et les Commissions Consultatives Paritairespour défendre au mieux nos dossiers, notre outil detravail et notre vision de l’Éducation.

Du 27 novembre à 10 h au 4 décembre 2014 à 17 h.

Le vote s’effectuera obligatoirement par Internet.• À partir du 22 septembre 2014, vous devez vousconnecter à votre espace électeur à l’aide de votreadresse de messagerie professionnelle et créer

votre mot de passe électeur.• À partir du 15 octobre 2014, vous pouvezconsulter les listes électorales.• À partir du 28 octobre 2014, vous pouvezconsulter les professions de foi et les listes decandidats pour chacun de vos scrutins.• Entre le 4 et le 12 novembre 2014, vous rece-vrez votre notice de vote. Elle contient votre

identifiant électeur.• Entre le 27 novembre et le 4 décembre 2014,vous votez à l’aide de votre identifiant et votre motde passe.

Pourquoi voter ?

• Comité Technique Ministériel (titulaires et non-titu-laires)• Commission Paritaire Nationale (titulaires)• Comité Technique Académique (titulaires et non-titulaires)• Commission Paritaire Académique (titulaires 2nd

degré) ou Départementale (titulaires 1er degré) ouCommission Consultative Paritaire (non-titulaires).

Élections professionnelles 2014

Quand voter ?

Comment voter ?

Résultats du vote le 5 décembre 2014

Le vote électronique peut paraître compliqué, mais il ne doit pas être un obstacle au respect de vos droits.

Sollicitez vos élu-e-s CGT, toutes et tous ensemble faisons entendre nos revendications.

La contestation et le rapport de force se construisent aussi dans les urnes.

Attention...3 à 4 votes

par électeur- électrice :

(CTM, CPN, CTA,CPA ou CPD

ou CCP)

VOTEZ MASSIVEMENT !

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3PEF 132 - octobre 2014

Patrick Désiré,Secrétaire général

Pour la première fois, les élections professionnelles qui se dérouleront du27 novembre au 4 décembre 2014, concernent les trois versants de la Fonctionpublique, soit près de 5 millions d’électeurs.

Les personnels vont, à la fois, voter pour des Commissions Administratives Pari-taires, chargées d’assurer la transparence de la gestion de leur carrière et des Comi-tés Techniques Paritaires, dont le rôle est d’émettre un avis sur l’utilisation desmoyens et sur toute modification statutaire concernant les personnels.

Dans la Fonction publique de l’État, 2,2 millions d’agents seront amenés à exprimerleur vote.Dans cet ensemble, les personnels du ministère de l’Éducation nationale représententà eux seuls, plus d’un million de votants.

Pour l’Éducation nationale, il y aura plus de 900 scrutins locaux et nationaux diffé-rents, le vote électronique a été reconduit contre notre avis, et ce malgré le fiascodémocratique qu’il a généré lors des élections de 2011.Il faut rappeler que cette procédure de vote avait provoqué une baisse moyenne dutaux de participation de 20 % dans la plupart des corps en 2011 par rapport aux élec-tions de 2008.Lors du scrutin de 2008, le taux de participation était de 65 %. Il est tombé à 44 %lors des élections de 2011, alors que le taux de participation dans la Fonctionpublique de l’État s’élevait à 59 %.

Le ministère de l’Éducation nationale est quasiment le seul à mettre en œuvre le voteélectronique, beaucoup d’indices montrent déjà que l’administration aura du mal àaméliorer le déroulement du scrutin 2014.En refusant avec désinvolture de tenir compte du bilan du vote de 2011, le gouverne-ment prend le risque d’un affaiblissement de la légitimité de la représentation des per-sonnels.

Dans un contexte social et politique difficile, la CGT Éduc’action a pris ses respon-sabilités en appelant les personnels à la grève le 16 octobre. L’engagement syndicalest indispensable pour s’opposer aux politiques d’austérité menées par le gouverne-ment Valls et pour revendiquer des améliorations de nos conditions de travail et denos salaires notamment.

La CGT Éduc’action fait partie des six organisations représentatives du minis-tère de l’Éducation nationale. Elle doit le rester pour continuer à porter lesrevendications des personnels.

Montreuil, 8 octobre 2014

Éditor ia l

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Premier degré

PEF 132 - octobre 20144

La longue litanie des constats est lamême que celle de l’année dernière à

la puissance mille. Ici, les collègues dematernelle voient, de fait, leur temps detravail se prolonger car les animateursdes temps d'accueil périscolaire (TAP)ne sont pas arrivés. Là, les élèves courentpartout sans savoir où ils doivent aller.Ailleurs, la prolongation du temps declasse de la matinée déclenche un chœurde "J’ai faim". On embauche des anima-teurs, formés ou le plus souvent pas tropformés, mais certainement pas des

dames de service… La guerre de l’utili-sation des locaux a commencé, dressantles personnels les uns contre les autres.

Ce qui marque le plus la fatigue desenfants c’est la fin de la coupure dumercredi, comme prévu cela toucheaussi les enseignants.

Notre métier est passionnant mais aussifatigant et la coupure de milieu desemaine était pour beaucoup la bienve-nue. Sans parler du fait que le gouverne-ment, en pleine cure d’austérité, n’estpas près de nous augmenter pour, aumoins, compenser la prise en charge dela garde des enfants qui ne vont pas àl'école le mercredi, pour celles et ceuxqui en ont.Il est désormais clair que la collectivitécapte des compétences qui appartiennentà l’école, dans le domaine des arts, de laculture, du sport… Deux ans que nousannoncions cette dérive !

Le décor du futur que prépare cettecontre-réforme est planté : à l’Ecole, lesfondamentaux, les "lire, écrire, compter"d’un ministre julesferryste de gauche desannées 80 et aux collectivités demain(voire au privé après-demain, quand lesmunicipalités n’auront plus un rond) lescompétences éducatives, (gratuites ounon…). Mais rien n’est joué. Sourde, grondantemême si peu audible, la colère nousgagne, peu à peu. Il suffirait de lui don-ner une perspective (de lutte évidem-ment !) pour lui permettre de s’exprimer,pour rompre les digues et inonder lespolders. Il appartient à la CGT Éduc’ac-tion d’aider à mettre le feu aux poudres.Dans l’unité ce serait mieux aussi…Nous avons assez d’allumettes, place àl’incendie !

Jean Grimal

èLes directeur-trice-s d’école• Pour certaines directions, une augmen-tation de la part de l’indemnité de sujé-tion (part fixe et part variable) :

Nota : en ZEP et Zone Éclair, ces indem-nités de sujétion sont augmentées de20 %.• À cela s’ajoutent les décharges d’AidePédagogique Complémentaire (APC)proportionnelles à la taille des écoles :

- écoles de 1 et 2 classes : 6 h,- écoles de 3 et 4 classes : 18 h,- écoles de 5 classes et + : 36 h.

èLes maîtres-ses formateur-trice-s(PEMF)Ils/elles représentent 2 988 postes.Ils/elles toucheront désormais 104,17 €/mois au lieu de 77,41 €.

èLes conseiller-ère-s pédagogiquesIls/elles sont 3 549 et toucheront uneindemnité de 1 000 €/an, soit 83,33 €mensuels.

èLes stagiairesLà, il est question de laprime… Ne nous emballonspas trop vite, cette prime de1 000 € n’est versée qu’à celles

et ceux dont la commune du lieu de for-mation est distincte de la commune de tra-vail et de la commune de résidence fami-liale, et à condition que les stagiaires nesoient pas indemnisé-e-s de leur frais detransports ! Ben oui, des fois qu’ils/ellestouchent des sommes énormes de façonindue…

èEt pour les autres ?Désolé, mais une fois de plus, l’immensemajorité des professeur-e-s des écoles estlaissée de côté. Ces quelques revalorisa-tion de primes (pas de salaires !) nereprésentent qu’une poignée de figues auregard du rattrapage nécessaire.

Comme le dit l’économiste Robert Gary-Bobo : "pour que les enseignants retrou-vent, sur leur cycle de carrière, lesmêmes espérances de gains que leursaînés, recrutés en 1981, il faudrait reva-loriser les salaires d’au moins 40 %".On est loin du compte surtout que dans leprimaire, la création du corps des PE afaussé les données. D’après l’OCDE 1,leur pouvoir d’achat a baissé de 10 %entre 2 000 et 2010, alors même, qu’enmoyenne, les salaires des enseignantsont augmenté de 20 %.

Il faut donc rompre avec le cycle degel du point d’indice afin que nossalaires soient revalorisés. Plus encore, exigeons une augmenta-tion uniforme de 400 € pour rattra-per des années de pertes !

Fabienne Chabert1 Organisation de coopération et de dévelop-pement économique

Pour cette rentrée, quelques nouveautés sont parues : prime pour les conseiller-ère-s pédagogiques, modification des primes pour les maîtres-ses formateur-trice-s, amélioration pour les directeur-trice-s...

èLa CGT Éduc’action fait le point sur qui touche le magot… et des cacahouètes.

Part fixe/mois Part variable/mois

De 1 à 3 classes 107,97 € 41,66€

De 4 à 9 classes 107,97 € 58,33€

10 classes et + 107,97 € 75 €

Parlons gros sous… Les nouveautés de la rentrée

Une bonne rentrée ? Ce n’est rien de le dire…

La rentrée 2014, c’est avant tout celle desrythmes scolaires, même si la nouvelleministre aimerait bien qu’on parle d’au-tre chose. Tous les motifs de mécontente-ment, cette année, sont complètement liésà la réforme, tel l’œil de Caïn, elle nouspoursuit partout.

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Collège/Lycée

PEF 132 - octobre 2014 5

Le socle "nouveau" est arrivé !

Or, on se contente de passer de septà cinq "domaines de formation" et

de mettre en avant un vernis "cultu-rel", comme "supplément d’âme" depure forme. Sur le fond, on n’observeaucun changement, puisque l’idée dusocle commun est ainsi confortée, sansoublier l’évaluation des compétences.Une école de l’employabilité au ser-vice du patronat !Si le but affiché est de répondre au défide la maîtrise des savoirs fondamen-taux par tous les élèves, le socle estsurtout utilisé par l’institution commeun levier pour accentuer encore la

dérive d’une école de l’employabilitéau service du patronat. Il renforce tou-jours une école à deux vitesses, qui aumieux reproduit les inégalités sociales,au pire les renforce, loin de la néces-saire démocratisation du collègeunique.Les occurrences dominantes quiposent le cadre sont : "règles","codes", "normes". Les rares mentionsde "l’esprit critique" quand elles appa-raissent du côté de "la formation de lapersonne et du citoyen", visent à fon-der et défendre son jugement, sansremettre en cause le "sentiment d’ap-partenance à une communauté". Dansun contexte où le "principe d’autono-mie" doit permettre de répondre de sespensées, il s’agit donc avant tout de"participer" à une "communauté", où"l’émancipation" ne sera requise qu’auservice d’une plus grande disponibilitéau "goût d’entreprendre".Le problème global de l’ensemblesocle/compétences demeure : la dilu-

tion des savoirs et l’émiettement del’évaluation. Cela témoigne d’unevolonté de contrôle de la relation péda-gogique dans ses moindres détails, aupéril de son autonomie. Le socle modi-fie aussi en profondeur le rapport ausavoir en s’appuyant sur l’acquisitionde compétences vues comme la capa-cité à réaliser une tâche tandis que laconnaissance n’intervient que commeun accessoire : c’est la victoire del’économique sur le scolaire. Le projet inquiète d’autant plus que leCSP a pour mission d’établir des pro-grammes intégrant la logique du socleet de lier la délivrance du brevet àl’évaluation de ce dernier.La CGT Éduc’action continue dedénoncer les effets pervers de cetteÉcole du socle et revendique sonabrogation.

Arnaud Cora et Pascal Rousse, Secteur Collège

STI2D 1 : la réforme ne passe toujours pas chez les collègues

Le CHSCT 2 s’est donc vu remettreune enquête menée auprès de col-

lègues de STI2D à la demande duministère. Le moins que l’on puissedire, c’est qu’elle démontre les difficul-tés des collègues.

Ainsi, ils/elles seraient 51 % à juger lecontenu de leur formation inadaptée(27 % n’assurent d’ailleurs ni l’ensei-gnement transversal ni celui en languevivante) et 65 % à trouver qu’enseignerest plus anxiogène qu’avant la réforme.36 % projettent de quitter l’enseigne-ment en STI2D.

Cette enquête confirme les critiquesque la CGT Éduc’action avait émisessur cette réforme et sur sa mise enœuvre.Pour les collègues, elle s’accompagned’une véritable violence institution-

nelle. Leurs qualifications sont niées(le changement, imposé, des étiquettesde disciplines en est la parfaite illustra-tion), beaucoup de collègues sontamené-e-s à enseigner des contenusqu’ils/elles ne maîtrisent pas avec uneformation qualitativement et quantitati-vement insuffisante, les suppressionsde postes ont été massives et sont ren-dues opaques par l’enseignement trans-versal, la réforme vide de son sens unevoie à laquelle ils/elles sont très atta-ché-e-s,…

La balle est maintenant dans le campdu gouvernement qui n’a jamais sou-haité remettre en cause cette réformed’un gouvernement de droite.

Il est temps de prendre en compte lasouffrance des collègues en leurapportant une formation de qualité,

sur le temps de service. Les collèguesayant fait le "choix" d’enseigner latechnologie en collège (souvent parlassitude ou faute de poste), doiventégalement participer à ces formationsafin de pouvoir réintégrer la STI2Ds’ils/elles le souhaitent.

Mais au-delà, la CGT Éduc’actionexige la remise à plat complète de laréforme avec maintien de tous lespostes dans le respect des qualifica-tions et des disciplines des person-nels, pour une véritable voie techno-logique industrielle renouvelée, auservice de la réussite des élèves.

Michaël Marcilloux1 Sciences et technologies de l'industrie et dudéveloppement durable2 Comité d'hygiène, de sécurité et des condi-tions de travail

Un projet de réforme du socle commun se profile à l’horizon, élaboré par le Conseil Supérieur desProgrammes (CSP). La nouvelle ministre a annoncé uneconsultation des enseignant-e-s, surce thème du 21 septembre au 2 octobre.

Les difficultés rencontrées par les collègues de technologie industrielle, conséquences de la réforme de leurfilière, ont été dramatiquement mises en lumière par le suicide d’un collègue de l’académie d’Aix-Marseille. Son geste, qu’il a expliqué être lié à ces difficultés, a poussé le ministère à se saisir enfin du dossier, comme le réclamaient des organisations syndicales, dont la CGT Éduc’action.

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Les décrets Peillon-Hamon et les femmes : la triple peine !

La Collective

PEF 132 - octobre 20146

Les décrets Peillon-Hamon aggra-vent les inégalités professionnelles

entre les femmes et les hommes, ilsdiminuent le temps de vie privée desfemmes au profit du temps de vie pro-fessionnelle !

Avec ces décrets, les PE ont vu leurtemps de service allongé sur la semaine(plage de service hebdomadaire passé de4 jours à 4 jours et demi devant élèves,sans modification du salaire ou aména-gement du temps de travail), et parfoismême sur la journée (temps de pauseméridienne parfois très allongé jusqu’à2h45 dans certaines communes). À celase rajoute un temps de service de 10 mi-nutes par demi-journée lié à l’obligationd’accueil des élèves avant l’ouverturedes écoles (Code de l’Éducation), soit20 minutes par jour, soit 1h30 parsemaine ou 54h par année scolaire, enplus des 24h hebdomadaires et des 108hannualisées.

De plus, ces décrets dérèglementent letemps de service hebdomadaire desenseignant-e-s titulaires remplaçant-e-sdu premier degré puisque certain-e-s col-lègues peuvent effectuer leur temps deservice sur deux, voire trois communesdistinctes ayant des rythmes scolairesdifférents. Certain-e-s enseignant-e-speuvent dorénavant travailler le mercrediet le samedi ! D’où le décret 2014-942du 20 août 2014 relatif aux obligationsde service des personnels enseignants dupremier degré. C’est l’annualisation dutemps de travail des titulaires rempla-çant-e-s !

Cet allongement de la plage horaire dutemps de service hebdomadaire discri-mine particulièrement les femmes puis-

qu’il entraîne plus de temps de transports,plus de charge de travail, et diminue doncconsidérablement le temps de "vie pri-vée" alors que ce sont elles qui passentplus de temps que les hommes aux tâchesménagères, à s’occuper de la famille etdes enfants. Pour les familles et principa-lement les femmes, c’est école le mer-credi matin pour les petits et collège lesamedi matin pour les grands…

Le fait d’avoir moins de temps de vieprivée est un facteur de fatigue supplé-mentaire et de stress accru pour lesfemmes ! C’est, une fois de plus, leurtemps de loisirs qui sera amoindri etleurs nuits écourtées.

Les décrets Peillon-Hamon ont d’autresconséquences plus indirectes et plus dif-ficilement évaluables. En effet, le rap-port INSEE de juillet 2014 montre queles métiers d’enseignement sont exposésaux menaces et aux insultes. Le premierdegré est exposé aux risques liés aucontact avec les adultes, le second aucontact avec les élèves.

L’allongement de la plage horaire deservice hebdomadaire dans le premierdegré accentue les risques psychosociaux puisqu’ils augmentent avec lecontact du public !

Ces décrets ne pénalisent pas que lesenseignant-e-s du premier degré, maisl’ensemble des agent-e-s travaillant enlien avec l’école : personnels adminis-tratifs des circonscriptions, AVS 1,ATSEM 2, agent-e-s des écoles, anima-

trices et animateurs… Métiers souventtrès féminisés !

Nous devons repenser l’école et l’organi-sation du temps de travail des ensei-gnant-e-s, obtenir une réduction de leurtemps de service et une revalorisationsalariale via un travail sur les classifica-tions, obtenir un déroulé de carrière iden-tique pour un même travail, un mêmeniveau de recrutement, une même caté-gorie, pour que l’égalité professionnelleentre les femmes et les hommes au MENet ailleurs aussi devienne une réalité libé-ratrice et émancipatrice pour toutes ettous.

Ces décrets et cette nouvelle organisa-tion de l’école et du travail sont uneattaque contre les femmes en général !Il faut nous organiser et lutter pourqu’ils soient abrogés ! Nous ne pou-vons pas accepter d’être continuelle-ment pénalisées et discriminées!

La nouvelle ministre de l’Éducation,première femme à ce poste, et on peuts’en féliciter, ex-ministre des Droitsdes Femmes, ira-t-elle jusqu’à abrogerles décrets qui vont à l’encontre desorientations pour l’égalité femmes-hommes de ce même gouvernement ?Sans mobilisation solidaire, certaine-ment pas !

Valérie Bouzignac et Michèle Schiavi

1 Auxiliaires de vie scolaire2 Agents territoriaux spécialisés des écolesmaternelles

À Lire… Ces dernières années, des femmes,pas toujours syndiquées ou féministes, ont réussi àprouver qu’elles étaient victimes de discriminationsalariale. Parce qu’elles ont eu des enfants, sont pas-sées à temps partiel ou tout simplement parce qu’ellessont femmes, Maria, Flora et d’autres n’ont eu aucuneaugmentation de salaire, ou très peu, au cours de leurcarrière. Elles ont gagné leurs procès, obtenant par-fois des rappels de carrière conséquents. Rachel Sil-

vera leur donne largement la parole et propose de nouveaux leviers d’action.

Rachel Silvera, économiste, est maîtresse de conférences à l’université ParisOuest Nanterre-La Défense, chercheuse associée au CERLIS (UniversitéParis Descartes) et membre du réseau de recherche "Marché du travail etgenre" (Mage). Elle est membre de la commission confédérale Femmes-mixité de la CGT.

Le rapport social 2014 du ministère del’Éducation nationale montre que lescorps professoraux les plus féminisés (81 % des professeur-e-s des écoles, PE, sont des femmes) sont les plus mal rémunérés et ceux qui déclarent travailler le plus (44h en moyenne pour8 demi-journées). De façon globale, lesmétiers dits polyvalents (plus fémini-sés), donc multitâches sont globalement dévalorisés alors que les métiers plustechniques (masculinisés) sont plusvalorisés.

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7PEF 132 - octobre 2014

Formation pro.

Développement de l’apprentissage :

la CGT Éduc’action dit NON !

L’objectif annoncé est 500 000apprentis d’ici 2017. Pour ce

faire, les centres de formation d'ap-prentis (CFA) vont bénéficier de 230millions d’euros et le gouvernementveut intégrer 60 000 apprentis dans leslycées professionnels.

Le gouvernement entend développerl’apprentissage, ce qui, de son point devue, permet de faire baisser le chô-mage. Pourtant, rien ne le prouve, bienau contraire. Le centre d'études et derecherches sur les qualifications(CEREQ), dans une étude publiée en2012, infirme cela.La confédération CGT a exprimé sescritiques sur cette feuille de route,

considérant "qu’il faut à la fois misersur la qualité de la formation et surl’amélioration de la situation desapprentis". En ce sens, la CGT s’estpositionnée contre la concurrenceorganisée au détriment des lycées pro-fessionnels et pour une revalorisationde la formation initiale dans les lycéesprofessionnels et les CFA. De plus, laCGT s’est exprimée contre la mixitédes publics apprentis-lycéens dans leslycées professionnels : cette organisa-tion n’est pas tenable pédagogique-ment.

La CGT Éduc’action, avec sa confé-dération, s’exprime de façon critiquesur les annonces gouvernementales.

L’apprentissage est une voie de forma-tion discriminante. La CGT, dans soncommuniqué, s’oppose à un "patronatrétrograde qui au mépris des besoinscroissants de qualification entend for-mer à minima dans l’entreprise ets’affranchir de tout contrôle, de touteréglementation du travail protégeantle jeune apprenant".

Il faut développer la formation initialeprofessionnelle et cesser cette concur-rence déloyale qui risque de remettreen cause l’existence même des lycéesprofessionnels ! La CGT Éduc’action,deuxième organisation syndicale deslycées professionnels, est engagéedans ce combat.

La CGT Éduc’actionreçue au ministère

Àsa demande, la CGT Éduc’ac-tion a été reçue par le ministère

pour faire le point sur la situationdans l’enseignement professionnelet l’application de la circulaire derentrée.Contrairement à ce qui avait étéannoncé, rien ne change vraiment àcette rentrée 2014 concernant lescontrôles en cours de formation(CCF). Pire, le ministère prévoit deremplacer l’épreuve ponctuelle defrançais et d’histoire-géographie dudiplôme intermédiaire par un CCF.La CGT Éduc’action revendique aucontraire l’abandon des CCF.La durée des périodes de formationen milieu professionnel (PFMP)reste inchangée. La raison invoquéeest qu’une réduction des PFMP iraità l’encontre du discours politiqueactuel sur la promotion de l’appren-tissage présenté comme une voied’excellence.

La CGT Éduc’action revendiquela réduction des PFMP au béné-fice d’heures d’enseignement.

Catherine Prinz et Matthieu Brabant

» Et si on parlait des apprentis ?(Extraits du communiqué CGT-UNEF-UNL-JOC à retrouver dans sa totalité en ligne)

[…] Nous alertons le gouvernement sur les risques de l’enfermement dans unelogique strictement quantitative. L’objectif de 500 000 apprentis […] basé surdes mesures de promotion de l’apprentissage et d’aide aux employeurs, est endécalage complet avec le vécu des jeunes sur le terrain, confrontés à la difficultéde trouver un employeur, y compris dans des secteurs dits "en tension", commele bâtiment ou l’hôtellerie/restauration par exemple.

L’apprentissage est un outil de formation, il ne peut résumer la politique de luttecontre l’échec scolaire et n’apporte pas de réponse au problème du chômage desjeunes. […]

Nous demandons l’ouverture d’une concertation sur les droits des apprentis,permettant d’améliorer leurs conditions de vie, de formation et de travail notam-ment sur les sujets suivants :

- la rémunération des apprentis, qui doit augmenter et prendre en compte leniveau de qualification,- l’accompagnement pour la recherche d’un employeur et le renforcement del’engagement des entreprises de plus de 50 salariés et des branches sur ce sujet.Nous souhaitons également qu’un travail soit ouvert pour renforcer la mixitéFemmes/Hommes notamment aux niveaux IV et V,- l’accompagnement pédagogique et la qualité de la formation […],- la protection sociale des apprentis, et les mesures d’accompagnement enmatière de transport et de logement par exemple. Nous interpellons d’ailleursle gouvernement car le décret permettant la prise en compte des trimestresd’apprentissage pour le calcul des retraites n’est toujours pas sorti,- la garantie d’accéder à un emploi stable à l’issue du contrat d’apprentissage,alors que la crise a fortement dégradé l’insertion des apprentis : 7 mois aprèsavoir quitté le CFA, 65 % des anciens apprentis ont un emploi. Parmi ceux-ci,seuls 58,5 % sont en emploi à durée indéterminée.

Vendredi 19 septembre 2014, le président de la République a développé une feuille de route ayant pour objectif un accroissement du nombre d’apprentis.

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PEF 132 - octobre 20148

Formation des Personnels et Non-titulaires

Page réalisée par Matthieu Brabant

¢ Formation des enseignant-e-s : l’art de l’impréparation

Àn’en pas douter, ne pas tenir compte des nombreux signaux lancés par les syndicats alertant sur les risques d’unerentrée de nouveau chaotique dans les Écoles Supérieures du Professorat et de l’Education (ESPE) est un art déve-

loppé par le ministère de l’Éducation nationale. Le nombre de stagiaires dans les académies n’a été connu que très tard, souvent fin juillet, parfois fin août. Ainsi, dansl’académie de Montpellier, il était attendu de l’ordre de 1 000 stagiaires (1er et 2nd degrés), mais en réalité, ce sont prèsde 1 500 qui sont arrivé-e-s. Il a fallu trouver dans l’urgence un lieu de stage, désorganisant nombre d’écoles et d'éta-blissements. De nombreux stagiaires se retrouvent dans les zones les plus difficiles, avec parfois des emplois du tempsles empêchant de préparer au mieux leur Master 2.C’est à croire que le constat répété, d’année en année, d’une crise du recrutement ne suffit pas pour que les gouverne-ments successifs se disent qu’il faut cesser de maltraiter celles et ceux qui veulent, malgré tout, devenir enseignant-e-s.De l’ordre de 10 à 15 % des postes vacants à la rentrée dans les collèges et les lycées le sont du fait de stagiaires nes’étant pas présenté-e-s... démissionnaires le jour même de la rentrée !Pour la CGT Éduc’action, un recrutement niveau licence suivi d’une formation adaptée comme fonctionnairestagiaire validée par un Master 2 est la réponse juste et efficace aux problèmes constatés.

¢ Création d’une indemnité forfaitaire de formation (IFF)

L’IFF concerne les stagiaires qui accomplissent un demi-service et dont la commune du lieu de leur formation estdistincte de la commune de leur école ou établissement d’affectation et de la commune de leur résidence fami-

liale. Elle est exclusive du remboursement des frais de déplacement. Le taux annuel de l’indemnité est fixé à 1 000 €.Elle est versée mensuellement.Le champ des bénéficiaires nous paraît beaucoup trop restrictif. C’est pour cela que la CGT Éduc’action a demandéque les stagiaires affecté-e-s à temps complet dans un établissement dont la commune est différente de la commune deleur résidence familiale avant la réussite au concours ou à l’examen professionnalisé, puissent également bénéficier decette indemnité dans la mesure où une formation leur sera également imposée. Nous avons reçu une fin de non-recevoirde la part du ministère !

Il est toujours possible de se faire rembourser ses frais sur la base de décret du 3 juillet 2006 et de l’arrêté du 3 juil-let 2006 afférent, plutôt que de recevoir mensuellement cette indemnité forfaitaire.

Références : décret 2014-1021 du 8 septembre 2014 et arrêté du 8 septembre 2014.

¢ Modalités et cadres des stages

De nombreuses ESPE et rectorats bricolent les for-mations qu’ils proposent aux stagiaires. Ainsi, il est

souvent imposé à des stagiaires déjà titulaires d’un Mas-ter 2 de repasser à nouveau le diplôme. Dans les acadé-mies, nous devons agir pour que les stagiaires bénéfi-cient des formations auxquelles ils/elles ont le droit dansdes conditions décentes. Pour ce faire, le minimum estle respect des textes réglementaires.Les arrêtés du 22 août 2014 fixant les modalités de stage,d’évaluation et de titularisation des stagiaires sont àconsulter sur notre site internet (Rubriques : Entrée dansle Métier/Stagiaires). L’arrêté du 27 août 2013 fixe lecadre national des formations dispensées au sein desMasters "Métiers de l’Enseignement, de l’Education etde la Formation" (MEEF).Enfin, l’arrêté du 18 juin 2014 fixe les modalités de for-mation initiale de certain-e-s stagiaires étant dans unesituation particulière. L’art. 1 de cet arrêté précise d’ail-leurs que les stagiaires déjà titulaires d’un Master 2 doi-vent bénéficier d’un "parcours de formation adapté"...

¢ Une étrange "résorption de la précarité"...

Le plan Sauvadet devait résorber la précarité. Résultat ?Selon les données du ministère, le nombre de pré-

caires augmente encore pour atteindre près de 8 % dansles collèges et même 13 % dans les lycées professionnels.Ainsi, dans l’académie de Créteil, on compte désormais3 500 contractuel-le-s. Les services rectoraux étant débor-dés, seulement 2 200 avaient une affectation le 1er septem-bre. Pour reprendre l’expression même d’une responsabledu rectorat de Créteil, le ministère de l’Éducation natio-nale est le plus mauvais employeur de France !Les non-titulaires sont utilisé-e-s comme variable d’ajus-tement qu’on affecte ou désaffecte au gré des besoins. La défense des situations individuelles ne suffira pas,nous devons collectivement nous mobiliser, être soli-daires et résister. Quand un-e collègue est sur la touche,c’est toute la profession qui est attaquée. Quand la précaritéavance, c’est la situation de toutes et tous qui est fragilisée.

Titularisation sans condition de concours ni de natio-nalité.

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RESF

9PEF 132 - octobre 2014

Lycéens en dangerDès la rentrée de septembre, plusieurs lycéens sans-papiers se sont retrouvés en centre de rétention et menacés d’expulsion.

Arrêtée le 1er septembre et enfermée au CRA de Cornebarrieu (31), Camiladevait être expulsée le 9 sep tembre. Si elle était restée seule et inconnue, elle

serait déjà au Brésil… La mobilisation des personnels de son lycée Santos Dumontà Saint-Cloud (92) et la crainte du gouvernement que ne s’exprime la colère de sescamarades et de ses profs, ont permis, non seulement sa libération mais aussi d’ob-tenir très prochainement des papiers.

Le lundi 15 septembre, c’est Cheick, un lycéen de l’EREA Edith Piaf àParis qui est arrêté et placé au centre de rétention du Mesnil-Amelot. Ce

lycéen avait demandé sa régularisation sur la base de sa prise en charge del’aide sociale à l’enfance (ASE) avec son contrat jeune majeur. Alors queCheik avait épuisé tous les recours juridiques, la veille du rassemblementdevant l’EREA jeudi 25 septembre, le ministère cède et le libère du CRA.La menace de mobilisations lycéennes inquiète Beauvau.Le RESF, les syndicats lycéens et des personnels de l’Éducation nationale, laFCPE, vont conjuguer leurs efforts pour que la loi change. Alors que se pro-file une énième réforme du CESEDA 1, ces organisations exigent que lesjeunes scolarisés et leurs familles accèdent automatiquement à un titre de

séjour et que, pour les mineurs isolés, soient interdits les insupportables "testsosseux" destinés à nier leur minorité. Puisque le gouvernement peine àexpulser les lycéens, que la loi les régularise !

1 Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile

"Étrangers dans la ville"Voilà un excellent documentaire de Marcel Trillat 1 à voir et à montrer.

En à peine plus d’une heure, on en apprend beaucoup dans ce film à la foispoignant et drôle. La zone d’attente à Roissy, les démarches pour deman-

der l’asile, l’angoisse des résultats à la Cour nationale d’appel, la surexploita-tion des travailleurs sans-papiers, les démarches dans les préfectures au paysde Kafka… En suivant un étranger demandant le renouvellement de son titrede séjour, on croit vivre (en vrai) une reproduction de la scène des douze tra-vaux d’Astérix où le petit gaulois était baladé de guichet en guichet. Pourrenouveler un titre d’un an, il faut repasser "cinq mois avant" l’expiration. Onvit en direct le cercle vicieux imposé au travailleur sans-papier venu deman-der un récépissé autorisant à travailler à une fonctionnaire qui lui demanded’obtenir d’abord une promesse d’embauche de l’employeur, lequel refuse enl’absence d’autorisation de travail. Marcel Trillat nous fait aussi entrer dansles centres de rétention (CRA). Les retenus et les fonctionnaires parlent. Ilfaut tout le doigté et l’expérience d’un Trillat pour que le directeur du CRAdu Mesnil-Amelot attenant à l’aéroport de Roissy, qui avait commencé par seprésenter comme le "maire d’un village" soucieux du bien-être des habitants,finisse par admettre que le ballet incessant des avions évoque le vol des vau-tours autour de leurs proies. Marcel Trillat s’intéresse à tous les protago-nistes : agents et victimes de la chasse aux immigrés, militants associatifs,syndicaux... On suit les travailleurs sans-papiers CGT, accompagnés du camarade Hervé Goix, déboulant dans lesbureaux d’une boîte d’intérim en vue de l’occuper pour contraindre les patrons à délivrer les CERFA 2. On assiste àl’éclatement de leur joie collective, quand s’annonce la victoire avec la remise des convocations en préfecture, qu’onprendrait presque pour une remise des prix. C’est un film à voir et à montrer : dans les classes, dans les réunions publiques, ce documentaire didactique ouvreles yeux et les cœurs.1 En attendant sa diffusion sur France2, le coffret DVD est paru avec en plus "Etranges étrangers" (1969) et cinq modules courts iné[email protected] 2 Formulaire administratif de demande d'autorisation de travail

Camila, entourée de ses copains devant sonlycée, le lendemain de sa libération

Cheick libéré, entouré de J-Pierre Rado (EREAEdith Piaf et CGT Éduc'action), Abir Tripura

(SG de la FIDL) et Henriette Zoughebi (vice-présidente du Conseil régional IdF)

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Pablo Krasnopolsky

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PEF 132 - octobre 201410

ATSS / SAENES

» Personnels de Laboratoires

La CGT souhaite très clairement laréussite du travail entamé sur la

pénibilité, ce qui suppose que lesconditions suivantes soient réunies :

• une politique de recensement desexpositions et de prévention, pourchanger le travail autant qu’il estpossible et nécessaire,• la compensation par un départ anti-cipé en retraite en cas d’impossibi-lité d’en finir avec les expositions.

Dans la Fonction publique, les mis-sions de service public ne permettentpas d’éliminer l’ensemble des exposi-tions, ce qui justifie l’existence du"service actif", organisé par corps etcadres d’emploi, qui sont des groupeshomogènes de fonctions fondés surl’exercice d’une mission particulière.

Dans la Fonction publique les questions sont :

• comment détecte-t-on les exposi-tions ?• comment les prévient-on ?• comment les élimine-t-on, et oùs’arrête-t-on ?

En d’autres termes, quelles seraientles expositions "légitimes", car obli-gatoirement liées aux missions exer-cées, et lesquelles doivent être élimi-nées ? Le compte pénibilité du privé est éta-bli par la loi, mais ne peut pas êtretransposé tel quel dans la Fonctionpublique. Si elle veut être exemplaire,la Fonction publique est contrainted’établir la limite entre les exposi-tions dites "légitimes", inévitables etfondées sur l’exercice des missions,et justement compensées, et les expo-sitions qui peuvent et doivent être éli-minées.Cet exercice ne peut être que régle-mentaire, ne peut relever que desdécrets constitutifs des corps et cadresd’emploi. Ce n’est pas tel ou telemployeur public qui peut en juger,sous peine d’arbitraire et de ruptured’égalité.

C’est pourquoi la CGT considèreque le plus simple est de renforceret d’améliorer la reconnaissance dela pénibilité par le service actif, etde le fonder sur des critères incon-testables de pénibilité et de dange-rosité.

Chrystelle Rissel

Les modalités d’accès à ce gradedit fonctionnel sont fixées par le

décret du 17 octobre 2011. Ces avan-cements se font exclusivement par lavoie du choix.

8Conditions d’accès au graded’attaché-e hors classe :

• être au moins au 6ème échelon d’at-taché-e principal-e,• OU être détaché-e depuis au moins6 ans dans un ou plusieurs emploisculminant à l’indice brut 1015depuis les dix années précédant ladate d’établissement du tableaud’avancement,• OU avoir exercé depuis aumoins 8 ans des fonctions dedirection, d’encadrement, deconduite de projet, ou d’exper-tise, correspondant à un niveauélevé de responsabilité durantles 12 années précédant la dated’établissement du tableaud’avancement.

8L’accès à ce grade pose unenouvelle fois la question des"emplois" et des "fonctions"."Le grade est distinct de l’em-ploi. Le grade est le titre quiconfère à son titulaire vocation àoccuper l’un des emplois qui lui cor-respondent".(Extrait de l’art. 12, Loi 83-634 du13 juillet 1983 portant droits et obliga-tions des fonctionnaires).Le terme "fonctions" qui est primor-dial, n’apparaît qu’une seule etunique fois dans l’art. 13 bis. Cesfameuses "fonctions" on les retrouveavec la prime de fonctions et de résul-tats (PFR). Inutile de rappeler ici lecaractère inique de cette prime.

8L’accès à ce grade pose égale-ment question : par la voie duCHOIX, EXCLUSIVEMENT !Sous couvert de "méritocratie", c’estle règne du grand n’importe quoi, del’opacité, du fait du prince, de l’injus-tice et du copinage.

"Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles àtoutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autredistinction que celle de leurs vertus et de leurs talents".(Extrait de l’art. 6 de la déclaration des droits de l’Homme).

8La CGT exige la promotion à la hors classe pour toutes et tous.

» Personnels Administratifs :

Attaché-e hors classe : un avancement au seul "mérite"

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Pénibilité / agenda social 2014Reconnaissance de la pénibilité et dangerosité du travail

des personnels de laboratoires par le service actif

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11PEF 132 - octobre 2014

ATSS / SAENES

» D’assistant-e social-e à agent administratif…

Le public des services sociaux descentres régionaux des œuvres uni-

versitaires et scolaires (CROUS) estconstitué d’étudiants âgés de 17 à 35ans. Le service social en faveur desétudiants est le seul auquel ils peuvents’adresser.

Parmi eux, les plus jeunes sont encoreadolescents et ont besoin d’un accom-pagnement spécifique. Rupture fami-liale, éloignement du domicile, isole-ment, difficultés psychologiques.Leurs problématiques sont multiples etimpactent le bon déroulement de leursétudes.

Les étudiants étrangers font face à dessituations de plus en plus précairesauxquelles le service social étudiantsne peut souvent pas apporter deréponse satisfaisante (du fait notam-ment du manque criant de logements).

Les étudiants en situation de handicaparrivent de plus en plus nombreux àl’Université et constituent un autre

public nécessitant un accompagne-ment tout particulier du service social.Pour ces jeunes, la CGT Éduc’actionrevendique que l’ensemble desCROUS soit doté d’un poste d’assis-tant-e de service social (ASS) dédié àla mission handicap.

Pour un véritable accompagne-ment…9 000, 10 000, 15 000… quelle quesoit l’académie, l’effectif d’étudiantspar ASS ne permet pas de proposer unvéritable accompagnement social àdes jeunes pourtant de plus en plusprécarisés. La CGT Éduc’actionrevendique des secteurs plus restreintspour chaque ASS afin qu’il/elle puisseremplir ses missions et offrir une vraierelation d’aide. Revenir à l’essencemême de la profession dans les règleséthiques, déontologiques et dans lerespect du secret professionnel, estindispensable.

La CGT Éduc’action s’élève contreles dérives !Ces principes fondamentaux sont par-ticulièrement remis en cause par la sai-sie informatique systématique desentretiens dans un objectif statistique.Outre la perte de temps pour les ASS,le secret professionnel est sérieuse-ment remis en question alors qu’il estle principe de la relation de confiance.

La remontée de l’activité du servicesocial est nécessaire mais la CGTÉduc’action refuse que l’informatisa-tion devienne une priorité. La prioritédes services sociaux des CROUS doitêtre d’accompagner et de soutenir lesétudiants afin qu’ils puissent acquérirune autonomie, réussir leurs études etassurer leur avenir professionnel etpersonnel.

Le collectif ASS

Ce n’est pas facile de parler desconditions de travail, et surtout desouffrance au travail des infirmièresscolaires quand ce métier rime,dans l’opinion publique, avec :"ça va..., c’est tranquille, week-end,vacances scolaires…".

Tout d’abord, et afin de rassurer toutle monde, le temps de travail de l’in-

firmière est annualisé : 36 semaines/an,44 h/semaine, soit 1 586 h. On rajoute lajournée de solidarité et… elle travailleautant que n’importe quel salarié !

Quant à "tranquille", on peut dire,certes différent du travail des infir-mières hospitalières, mais très loind’être un havre de paix…Le stress que représente l’exercicedans l’Éducation nationale a de multi-ples facettes : nombre d’heures parsemaine, responsabilité dans la prise de

décisions (elle est pénalement respon-sable de ses actes), charge émotion-nelle (elle est à l’écoute), violences(verbales, parfois physiques), diversitédes tâches à accomplir en un tempslimité : même lorsque l'infirmièreexerce à temps partiel, les missions res-tent entières !

Exercer dans l’Éducation nationale,c’est accepter un métier non reconnuau titre de sa spécificité dans son admi-nistration, pas de service infirmier maisun service de prévention en faveur desélèves, et dont les missions sont mal-menées au gré des chefs d’établisse-ment (elles sont sous leur autorité), etdes politiques gouvernementales. Ellessubissent la pénurie de médecins, laréduction des postes de secrétairesmédico-scolaires, des locaux parfoisnon adaptés, l’absence de matérielminimum pour fonctionner, les glisse-

ments de tâches, les missions supplé-mentaires à moyens constants, le non-remboursement des frais de déplace-ment, et... histoire d’enfoncer le clou,leur reclassement en catégorie A estloin d’être le A type qu’elles deman-daient, mais les grilles indiciaires deprogression sont en plus discrimina-toires par rapport à la Fonctionpublique hospitalière.

Parce qu’elles sont en permanence àl’écoute du mal-être des autres, lesinfirmières négligent souvent le leur.Ce qu’elles nomment stress, nonreconnaissance sont avant tout desfacteurs de risque dans la souffranceau travail. Ces aspects ne sont pas ànégliger et méritent d’être approfon-dis car il est fort probable qu’ilscachent un mal-être spécifique à laprofession.

Sandrine Sconamiglio

» Infirmière scolaire... une sinécure !

Un-e assistant-e social-e pour des milliers étudiants : la difficulté d’effectuerdes suivis et d’améliorer les situations durablement...

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Interpro

PEF 132 - octobre 201412

Entreprises : vous avez dit démocratie sociale ?

èÉlections prud’homales : chronique d’une mort annoncée

On croyait le projet de suppression desélections prud’homales abandonné,puisque retiré en janvier 2014 du projetde loi sur la formation professionnelle.De plus, contrairement à Michel Sapin, lenouveau ministre du travail, FrançoisRebsamen s’était prononcé pour le main-tien de ces élections.

Mais en plein mois de juillet, le gouver-nement a déposé "en douce" un projet deloi devant la commission des affairessociales du Sénat pour supprimer lesélections prud'homales au suffrage uni-versel. Les raisons invoquées : un faibletaux de participation des salarié-e-s auscrutin et leur coût. Une justification unpeu trop facile quand on sait les difficul-tés qu’ont les salarié-e-s à exercer leurdroit de vote. La vraie raison, c’est leMEDEF décomplexé qui nous la livre :"les sanctions aux prud’hommes sont unobstacle au développement économiquedes entreprises, donc à l’emploi".

En fait, près de 80 % des jugements ren-dus en première instance sont favorablesaux salarié-e-s et cela, les patrons n’enveulent plus. Pour les aider, le texte pro-posé par le gouvernement et qui seraitdébattu en octobre, permettrait de mettreen place pour 2017 un système de dési-gnation des juges prud’homaux en fonc-tion des résultats des élections dans lesentreprises en 2013, qui ont mesuré l’au-dience des organisations syndicales.

En attendant, les élections, qui devaientavoir lieu en 2013, ont été repoussées de 2ans et se voient encore reportées en 2017.

Dans la pétition mise en place pour lemaintien des élections prud’homales en2015, la CGT rappelle :"Cette suppression de l’élection desconseillers prud’hommes au suffrageuniversel est une attaque à la citoyen-neté et un déni de démocratie : P5 millions de chômeurs, ainsi queles travailleurs précaires, se ver-raient privés de toute expression vis-à-vis de leurs juridictions prud’ho-males, ne participant pas aux élec-tions des représentants du personnelau sein des entreprises, scrutin surlequel la représentativité syndicaleest désormais mesurée…,P5,4 millions de salariés ne pour-raient pas faire entendre leur voix en2015 n’ayant pas été pris en comptedans la mesure de la représentativitéactuelle.

C’est tout simplement inadmissible !Élus tous les 5 ans au suffrage univer-sel, les conseillers prud’hommes sontune force inestimable pour les salariésqui veulent obtenir réparation d’unpréjudice subi de la part de leuremployeur, qu’ils soient précaires, pri-vés d’emploi ou retraités".

èRéforme des seuils sociaux

"Négociation sur la qualité et l’efficacitédu dialogue social dans les entreprises etla représentation des salarié-e-s", telle estl’expression politiquement correcte qui aété choisie pour ne pas dire : "Commentsupprimer des droits des salarié-e-s ?".

Les seuils sociaux déterminent les obliga-tions légales des entreprises en matière defiscalité et de représentations des salarié-e-s. À partir de 11 salarié-e-s, l’employeurest obligé d’organiser des élections pourdésigner un-e délégué-e du personnel ; demême à partir de 50, il est obligé de créerun comité d’entreprise.

Ce qui est en discussion, c’est le passagedu seuil de 11 à 20, et de réduire de 35 à10 les obligations supplémentaires pourles entreprises de 50 salarié-e-s et plus.

L’objectif est avoué par François Hol-lande lui-même : "lever les verrous, leseffets de seuil pour provoquer la créationd’emplois". Mais quel est "le rapportentre le fait de supprimer des droits dereprésentation des salariés et la créationd’emplois" s’interroge Thierry Lepaon.

En fait, nul doute que le MEDEF cherche,avec l’aide du gouvernement, au-delà dela question des seuils, à supprimer lesobligations sociales qui y sont liées :comité d’entreprise, délégué-e-s du per-sonnel, voire même l’existence des syndi-cats dans l’entreprise, bref le droit dessalarié-e-s d’être représenté-e-s.

Le rapport de force collectif reste en tra-vers de la gorge du MEDEF et celui-cirêve de revenir au rapport individuel"patron" contre "salarié-e", en résumé unaffrontement "capital/travail" au traversduquel les patrons pourraient exercer leurviolence sociale.

La CGT a bien évidemment annoncéqu’elle ne négocierait rien sur lesseuils sociaux, car ce n’est tout sim-plement pas négociable ! Les attaques contre la représentationsyndicale sont de plus en plus fortes. La Fonction publique n’y échapperapas si nous ne sommes pas vigilantset si la participation aux électionsdiminue.

Nadine Castellani Labranche

S’il y a une "organisation syndicale"qui obtient des résultats auprès dugouvernement, c’est bien le MEDEF,en la personne de Pierre Gattaz. Il attaque sur tous les fronts, rien nelui échappe : Code du Travail, les 35 heures, représentativité dans l’entreprise, justice prud’homale. Et le gouvernement qui n’arrête pas de prôner la démocratie sociale dans l’entreprise et la négociation collective,aide le patronat à "lever les freins audéveloppement". Alors démocratiesociale ou déni de démocratie ?

èDans l’Éducation nationale

du 27 nov. au 4 déc. 2014.

èDans toute la Fonction publique,

le 4 décembre...

VOTEZ

ET FAITES VOTER CGT.

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13PEF 132 - octobre 2014

Do s s i e r . . .

Depuis des mois, cet établissement(alias Lycée des Métiers de

l'Eco-Habitat et du Design d'Espace !)est en restructuration. Jusque là, riend'anormal. Mais le chantier, mené parla société Eiffage (et sa cascade desous-traitants), soi-disant "As" de laconstruction, ne cesse de traîner enlongueur avec ses malfaçons, sesretards et toutes les nuisances (bruits,poussières) qui ont considérablementdégradé les conditions de travail detout le personnel. Les élu-e-s au CHSavaient obtenu l'an dernier la venuedu CHSCT départemental, qui avaitalors émis de nombreuses préconisa-tions pour rétablir de meilleuresconditions de travail des personnels etd'accueil des élèves.

Plusieurs fois retardée, l'entrée dansune partie des nouveaux locauxdevait se faire à cette rentrée 2014.Or le jour J, 1er septembre, le constatétait plutôt à la désolation : des ate-liers pas terminés, des couloirsencore en chantier, seules les sallesd'enseignement général pouvaientlaisser un espoir si l'on faisait abs-traction des serrures non posées, despoubelles absentes, du matériel péda-gogique de base manquant,...À cela, s'ajoute une organisation de larentrée qui s'avère très vite, elle aussi,

en chantier : problèmes sur lesemplois du temps, sur les conditionsmatérielles telles que la reprographie,et certains projets d'accueil des élèvesannulés, faute de temps.

L'intersyndicale (CGT Éduc'action,SNES-FSU, SUD Éducation) avait euraison de prévenir : la rentrée 2014 nepourra pas se faire dans de bonnesconditions ou ne pourra pas se fairetout simplement. Gagné ! (Malheureu-sement). La commission préfectoralede sécurité n'a pas donné son accordpour l'accueil des élèves le 2 septem-bre. Face à la colère des personnels, leConseil régional, qui suit et finance larestructuration, a dû s'expliquer etprendre des engagements datés pour lapoursuite des travaux.

Le 8 septembre 2014, l'autorisation estenfin donnée pour la rentrée desélèves avec une perte de cours d'unesemaine, voire plus puisqu'à ce jour,beaucoup d'ateliers ne peuvent pasfonctionner : machines non branchées,matériels dégradés par le déménage-ment,... Conséquence directe : certainsélèves ne viennent déjà plus en coursdu fait de cette désorganisation. Lelycée ne joue plus son rôle de servicepublic d'éducation !

Situé en plein quartier socialement"défavorisé" de la ville, là où les ser-

vices publics sont de moins en moinsprésents pour la population, là où lamairie de secteur a été livrée récem-ment au Front national, ce lycée a tou-jours subi de plein fouet les consé-quences désastreuses des politiquesd’austérité menées depuis des années.Les réformes telles que celle de lavoie technologique, le manque demoyens, la montée de la "violence",sont des éléments qui pèsent lourde-ment sur son existence.

Devant cette situation, les personnelsréunis en assemblée générale le lundi15 septembre, à l'initiative de l'inter-syndicale ont exprimé leur exaspéra-tion et se sont dits prêts à se mettre engrève si les conditions de travail etd'étude ne s'amélioraient pas très vite.

À ce jour, la mobilisation des person-nels a permis des avancées, mais ilsrestent très vigilants sur la suite desévénements et seraient prêts à repartiren lutte si la direction et la région netenaient pas leurs promesses.

Parfois, les personnels se posent laquestion légitime : mais qui veut lapeau du lycée Diderot, qui veut lapeau du service public d'éducation ?

Pour la Section CGT du lycée Diderot Nadine Castellani Labranche

Conditions de travail ?

¾ Lycée Diderot à Marseille : ZEP en chantier...

À l'image de l’Éducation prioritaire, le lycée Diderot à Marseille, lycée ZEP (jusqu'à quand ?), n'en finit pasd'être en chantier.

L'austérité imposée impacte fortement les services publics dont l'Éducation nationale. Les conditions de travail des personnels se dégradent de plus en plus sous l'effet des réformes successives.Loin de faire le tour de cette question, ces quelques témoignages en donnent un éclairage.

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Dossier

¾ Réforme des rythmes scolaires, santé, sécuritéet conditions de travail… y’a encore du boulot !

¾Bilan et perspectives…

• Concernant les élèvesAvec tous leurs savoir-faire de profes-sionnels, les personnels des écoles sen-tent que cette réforme crée des situationsd’atteintes à la santé des élèves, voire demise en danger. Si certains enfants sesont retrouvés seuls sur le trottoir un soir,car perdus dans la gestion et le tri aumoment des temps d'accueilpériscolaire (TAP), onconstate surtout une dés-orientation des plus jeunesdans la journée, ou lasemaine, due à des repèresémiettés, mais aussi unefatigue accentuée et un éner-vement chez les plus jeunes ayant desjournées de classe chargées.

• Concernant les enseignantsNombreux estiment que cette réformeaggrave leurs conditions de travail quiétaient déjà très inconfortables.De nouvelles tâches pour les collèguessont introduites avec, dans certains cas,la gestion des inscriptions aux nouvellesactivités pédagogiques (NAP) / TAP et laventilation des élèves le midi ou le soir. Surtout, la généralisation du mercredicumule les handicaps car elle supprimeun moment de respiration, augmente lenombre de jours travaillés et l’amplitudedu volume horaire de la semaine (avec,en plus, des animations pédagogiquescertains après-midi ou obligation de sui-vre la formation continue à distance) etaugmente les temps de transport hebdo-madaires (particulièrement pour les col-lègues éloignés de leurs postes). L’an-nualisation du temps de travail des rem-plaçant-e-s résultant de la réforme estaussi source de précarisation. Tout cecisuscite de la fatigue supplémentaire etaccentue le phénomène du burn-out,pathologie largement répandue chez lesprofesseur-e-s des écoles. La réductiondu temps de travail n’est pas pourdemain…

¾Les outils pour agir

Pour la CGT Éduc’action et l’Observa-toire Fédéral des Conditions de Travailde la FERC, la réforme estl’occasion d’imposer le respect de lalégislation santé et sécurité dans l’Édu-cation nationale…

Rappel des outils existants :

• Les registresTout travailleur peut et doitsignaler sur le registre SantéSécurité au Travail, toute situa-tion de mise en danger ou d’at-teinte à la sécurité observée surle lieu de travail. Il faut déposersystématiquement tout constatinquiétant sur le registre.

• Le CHSCT départementalDans la Fonction publique, l’art. 57 dudécret 82-453 modifié par l’art. 28 dudécret 2011-774 du 28 juin 2011 imposeque le CHSCT soit consulté : "sur lesprojets d’aménagement importants modi-fiant les conditions de santé et de sécuritéou les conditions de travail et, notamment,avant toute transformation importante despostes de travail découlant de la modifica-tion de l’outillage, d’un changement deproduit ou de l’organisation du travail,avant toute modification des cadences etdes normes de productivité liées ou non àla rémunération du travail…".èIl faut que les syndicats départemen-taux exigent cette consultation obliga-toire.

On rappelle aussi que des Fichesd’alerte FERC sont à utiliser et àfaire remonter afin de recenser et dedonner de la visibilité aux problèmesrécurrents constatés.Cette présentation précède un guide, enpréparation, par l’Observatoire Fédé-ral des Conditions de Travail de laFERC.

Jean Grimal

Imaginez-vous dans la peau d’unejeune femme habitant à Lourdes,

3 ans d’enseignement comme con-tractuelle, et qui a passé le concoursexterne qu’elle a obtenu en 2013. Ellea accepté les règles du jeu puisqu’elleest affectée comme stagiaire à tempsplein à 3 h de chez elle. Pour cela, ellea pris ses dispositions et amené sa filleavec elle.Ensuite elle a participé au mouve-ment inter-académique, et commeelle est maman célibataire, elle n’aobtenu que 178 points, ce qui l’a ame-née dans les joyeuses contrées pari-siennes.De ce fait, nouvelle organisation pourelle : elle rapatrie sa fille auprès de samaman à Lourdes... Eh oui, quand onest TZR, impossible d’organiser unerentrée pour une ado qui entre en 5ème.Qu’à cela ne tienne, malgré sonimpression de devoir choisir entre safille et son métier (pour subvenir auxbesoins de sa fille elle doit vivre sanselle), elle reste déterminée, et conti-nue à jouer le jeu.Affectée sur zone de remplacementdépartementale, elle apprend qu’elleest rattachée administrativement à unLP de banlieue parisienne assez acces-sible, dans lequel la chef d’établisse-ment lui dit qu’elle a besoin d’elle àtemps plein, aussi recherche-t-elle unechambre meublée, qu’elle trouve à lafin août. À ce stade, on pourrait pen-ser que les fées se sont penchées surson berceau...Quelle n’est pas sa surprise donclorsqu’elle reçoit un message incen-diaire d’un lycée d’une autre ville debanlieue, qui lui affirme qu’elle est enfaute et la met en demeure de rega-gner son poste ! Quel accueil... Ellen’en espérait pas tant, à aucun mo-ment elle n’a été informée de cetteaffectation !Finalement, après avoir échangé avecles deux chefs d’établissement, il sem-ble possible qu’elle reste sur le pre-mier établissement où un besoin de 9 hexiste, qui va être

¾ Première affectation :jeu de rôle pas drôle !

••• (suite p. 16)

La réforme des rythmes scolaires instaurée à la rentrée 2013 a été imposéecontre l’avis de beaucoup de parents, d’élus et de la quasi-totalité des professionnels de l’Éducation. Or, on sait que dans toutes catastrophesindustrielles ou accidents du travail, il est très dangereux de se priver desconnaissances et expériences des travailleurs.La CGT Éduc’action et la FERC prennent les devants.

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¾ Les EREA franciliens : entre missions assignées et fonctions assurées

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Dossier

¾Les EREA franciliens : rappels historiques et état des lieux

Les EREA sont relativement jeunes.Ces établissements institués en tantque tels en 1985, ont succédé auxÉcoles Nationales de Perfectionne-ment (ENP) créées en 1951.

L’EREA est un établissement éducatifà part entière, impliquant un internatet proposant une formation profes-sionnelle qualifiante. Nous avonsquatre-vingt EREA sur l’ensemble duterritoire français, dont quatorze enÎle-de-France.

L’avant dernier rapport publié del’Inspection Générale de l’ÉducationNationale concernant les EREA datedu 25 juin 2002, soit plus de douzeans déjà. Alors qu’aucune suite ne luia été donnée en termes de textesréglementaires, un nouveau rapportn° 2013-068 de l’IGEN intitulé "LesEREA en 2012 : après 50 ans, desétablissements oubliés ou des struc-tures porteuses d’avenir ?" a étéremis au ministre de l’Éducationnationale en septembre 2013. Ungroupe de réflexion sur les enseigne-

ments adaptés s’est réuni au niveauministériel mi-septembre 2014. Ilcomprend des représentants des orga-nisations syndicales.

¾L’identité des EREA interrogée

Une finalité de ces établissements estla formation professionnelle et larecherche d’une qualification, aumoins de niveau V pour leurs élèves.

La circulaire de 1995, dans sonpréambule, annonce la transformationdes EREA en Lycée d’EnseignementAdapté (LEA), mais aucun décret,jusqu’à ce jour, n’a confirmé cepréambule. Cependant, les interpréta-tions de certaines académies, de cer-tains départements et de certainesrégions sont allées au-delà de la régle-mentation de l’Éducation nationale,en considérant, y compris dans lesaffichages, que ces établissementsétaient des LEA ! C’est le cas notam-ment de Paris.

Relié à ce problème, des établisse-ments ont supprimé des classes de 6ème,d’autres ont supprimé le cycle centralet commencent en 3ème. Enfin, d’autresn’ont que les deux années de CAP ouplus, si les formations vont au-delà duniveau V.

Des témoignages d’enseignants, dedirecteurs et d’inspecteurs corroborentce qui précède en rapportant qu’ilsregrettent la disparition des 6ème/3ème,car l’existence d’un LEA supposequ’il n’est nul besoin des différentsniveaux du collège, de 12 à 16 ans, nid’internats éducatifs dans le premiercycle du second degré.

¾La question de la difficulté scolaire et sociale

Sur les problèmes, de l’ordre dusocial, du mal être et des difficultésd’apprentissage des jeunes, la ques-tion des inégalités est très prégnantedans ces établissements. Ces élèvessont issus de milieux populaires, avecplus de 75 % de catégories socio-professionnelles défavorisées.

¾Les dérives de l’orientation

On peut s’interroger sur le cas desélèves qui arrivent en EREA au niveau

des formations CAP. Comme pourtout collégien qui s’oriente en lycéeprofessionnel, l’inscription se fait parla procédure simplifiée dite "AFFEL-NET", mais cette dernière n’est pasune procédure d’orientation vers lesenseignements adaptés !

Plusieurs EREA fonctionnent de cettemanière, notamment tous ceux del’académie de Paris. À un momentdonné, cela a permis de résoudre leproblème du petit nombre d’élèvesaffectés dans un établissement profes-sionnel. Par cette procédure, l’EREAcomplète toutes les sections de CAPdès la fin du mois de septembre, auplus tard.

La question de l’orientation de cer-tains élèves vers l’EREA se pose bel etbien s'ils n’ont réalisé aucune démar-che vers cet enseignement adapté etarrivent en EREA, par la procédureAFFELNET (ils y sont inscrits direc-tement par les familles). Par contre,pour les élèves déjà suivis en amontpar des enseignants spécialisés quiconnaissent les EREA et plaident pourune orientation vers ces établisse-ments d’enseignement adapté par lebiais de mini-stages, il s’ensuit unaccompagnement plus individualisé,un service médico-social opérant et,au final, une orientation choisie etmieux vécue par ces élèves et leursfamilles.

La plupart des élèves de 3ème ont du malà fournir un véritable choix d’orienta-tion. Beaucoup d’entre eux parvien-nent à l’EREA sur un vœu par défaut.La question principale relève donc dela détermination des publics à accueil-lir, de la frontière entre les difficultésscolaires et les handicaps, de l’articula-tion avec la loi du 11 février 2005.

L’orientation en EREA doit répon-dre à un vrai projet pour des élèvesà besoins édeucatifs particuliers etconserver sa spécificité d’enseigne-ment adapté.

Jean-Pierre Rado

L’enseignement adapté pose devraies questions aujourd’hui,entre autres celles du publicaccueilli et des indicateurs pourorienter un jeune en Établisse-ment Régional d’EnseignementAdapté (EREA). Le public est dit "en grande difficulté", mais ces difficultéssont diverses et variées. Certaines,d’ordre social et/ou familial, peuvent aller jusqu’à des phénomènes de violences. D’autres, d’ordre moteur ou cognitif, touchent des jeunesconnaissant un certain type dehandicap, difficile à évaluer etqualifier. D’autres encore, concernent des jeunes, mineurs oumajeurs isolés, qui peuvent, desurcroît, être confrontés à la barrière de la langue se surajoutant à une prise en chargesociale chaotique.

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Dossier

Il serait difficile encore aujourd’hui de supprimer l’ini-tiation à la philosophie dans les lycées de la Républiquesans scandale -qui oserait le ridicule de nier publique-ment la valeur de la réflexion à l’école ?-, mais il restefacile de rendre impossibles les conditions de son ensei-gnement : le sureffectif en constante !

L’année où ma direction a retiré l’heure de dédouble-ment en terminales scientifiques sur leurs trois

heures hebdomadaires, j’avais de cette série trois classesde 36 élèves.C’est d’abord l’espace libre qui disparaît, comment ensei-gner, faire oublier les murs, quand la violence de la satu-ration les rapproche de vous ? Pas une chaise vide. Maisun cinquième mur. Des visages resteront anonymes, parceque les trois heures dédoublées que l’administration vousretire, elle vous les redonne en classe supplémentaire. Àtemps complet cela fait cinq, voire six masses. J’assume lelapsus. J’ai failli démissionner. Au minimum 7 devoirs detype "bac" pour 4 classes égalent déjà 1 008 copies de6 pages, plus la centaine de l’épreuve finale, 45 minutes decorrection en ayant le souci d’améliorer leur logique etnon d’imposer la sienne, soit 831 h a minima par an. Lesvacances n’existent pas avant le 8 juillet. 5 classes, 1 360copies,… Encore la masse ?!

Lutter intellectuellement contre la foule, c’est mon métier,le professeur de philosophie le fait avec chacun, raisonnerphilosophiquement ne signifie jamais que sortir de lamasse, s’arracher à l’opinion du grand nombre pour affir-mer la singularité d’une réflexion critique.Voilà ce que je dois transmettre, le désir de penser par soi-même, c’est écrit dans les textes officiels. C’est infaisableà 36. Dans cette situation, le parti-pris de la liberté n’aaucune occasion de partage, sinon avec quelques raresesprits préparés par le milieu socioculturel, et la langue

devient inégalitaire lorsqu’on n’a pas pu donner confianceà chaque bouche. Vous ne faites plus votre métier. Vousavez la sympathie des élèves, vous les éclairez sur le sensétymologique de leur affection : souffrir avec, certainsreviendront vous voir : "c’était intéressant, dommageque…". Vous revivez votre impuissance, celle d’une alié-nation, le contraire de la liberté !

Il y a une autre masse que vous n’arriverez pas à convain-cre. À vos difficultés, "on" répond graduellement paradaptation à votre douleur en vous conseillant de…u faire du cours un spectacle, mettre un masque quandla philosophie exige de les faire tomber. L’Éducation estdevenue consumériste. "Que ne peut-il leur ôter le trou-ble de penser et la peine de vivre ?" écrivait Tocquevilleau sujet de l’État qui démocratise la paresse en orientantles consciences vers l’ininterrogé qui devient l’ininterro-geable,v revenir au cours magistral -avec vidéo-projection destitres de leçon, modernité numérique incomprise oblige-,dans cette fausse nostalgie qui est une amnésie d’avoirsubi soi-même le magister qui ne soupçonnait pas quevous puissiez penser, ou d’avoir été le seul à le compren-dre (parfois se montre une pointe de narcissisme…), Ž changer de métier, bien sûr, vous êtes trop fragile, ilfaut être autoritaire à 36. Je me demande si ce fantasmede la force n’est pas proportionnel au manque de savoirtransmis. Ce qu’on ne sait pas/plus, ou ce qu’on croitsavoir, on l’impose. La philosophie selon Deleuze dit leplus positif d’elle-même dans son travail critique :"entreprise de démystification", en terminale, on ouvreune porte qui ouvre sur des questions. "Faire des hommeslibres" commence avec le questionnement !

CD

¾ Initiation à la philosophie

rapidement complétépar un besoin supplémentaire de 9hdans sa discipline. Pourtant, on luisignifie à nouveau qu’elle est affectéesur le deuxième ; établissement situéassez loin, dans un autre département,et qui va nécessiter 3h30 de transportsen commun aller-retour.En effet, notre involontaire héroïnen’a pas de voiture : elle souhaite,comme on pourrait s’en douter, ren-trer tous les week-ends pour retrouversa fille (400 euros de billets d’avionpar mois en plus des 520 euros/

mois de loyer pour une chambre meu-blée, sans compter la caution d’unmois d’avance...).

Malgré les injonctions contradic-toires, l’absence d’informations, lescoups de fil incendiaires, elle n’apas encore démissionné : dans cesconditions il nous semble que l’onpeut la proposer au plus vite pourles palmes académiques !

Frédéric MoreauResponsable des élus paritaires,

CGT Éduc’ation 91

¾ Première affectation : jeu de rôle pas drôle !

(suite de la p. 14)

Pier

re C

orne

loup

•••

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Valérie était une camarade extraordinaire et nous mesurons tousl’honneur que nous avons eu de militer à ses côtés,

auprès de cette combattante lumineuse, courageuse, forte et résistante face àtoutes les injustices contre les travailleurs, tous les travailleurs. Sa gentillesse,ses qualités humaines, son dévouement militant, son écoute des autres et par-ticulièrement de celles et ceux en difficulté, étaient un exemple.

Elle avait reconstruit notre syndicat départemental, il y a une dizaine d’an-nées, alors qu’il était perdu. Puis, elle a su nous rassembler autour d’elle,nous fédérer, nous faire confiance et exhaler chez nous la fraternité qui doitguider nos luttes. Elle nous a transmis et enseigné toutes ses valeurs et sesidéaux, ceux de la CGT. Elle a su révéler chez nous le meilleur de nous-mêmes, elle nous a permis de donner un sens à nos révoltes grâce au combatsyndical celui pour les droits, pour l’égalité, pour l’émancipation, pour laliberté, pour le respect des travailleurs. Elle nous a guidés dans chaquebataille qui pour elle -pour nous désormais- nous rapproche inexorablementde la victoire de notre classe. Elle n’y a jamais renoncé, ne s’est jamaisavouée vaincue et en dépit des vents contraires, elle continuait de soigner nosespoirs en nous rappelant les siens.

Nombreux sont les dossiers délicats qu’elle a eu à résoudre. Que ce soit parexemple dans des écoles primaires, comme à Cabasse, où depuis plusieursannées, l’ensemble des personnels, professeurs des écoles, ATSEM vivaientdans une situation de souffrance psychologique qui les mettait en danger dansleur métier : violences verbales, travail empêché, menaces, humiliations...C’est Valérie, avec la CGT, qui a œuvré pour que le caractère d’urgence et degravité face à la détresse des personnels soient pris en considération et queles autorités administratives prennent enfin leur responsabilité. C’était il y adeux ans.

De même, elle ne comptait pas non plus son temps et son énergie pour défen-dre les collègues du second degré, dans son établissement, le lycée Janetti deSaint-Maximin, bien sûr, mais aussi partout dans le Var comme ce fut le casau Collège Henri Wallon de la Seyne-sur-Mer. Là encore la souffrance despersonnels était minimisée par la hiérarchie. Valérie, sans jamais se substitueraux collègues -elle avait horreur de ce syndicalisme là- a su les épauler, lessoutenir tant individuellement que collectivement. Elle les a aidés à relever latête et à ne plus accepter brimades et harcèlement, à rester debout pour réta-blir leur dignité. Elle les a soutenus inconditionnellement tous les jours, pen-dant près d’un mois, dès sept heures au piquet de grève avant d’entamer sajournée de cours, quatre-vingt kilomètres plus loin, à dix heures. Elle les aaccompagnés jusqu’à ce que la justesse de leur combat ne fasse plus de doute.C’était il y a tout juste un an.

Et quand on l’interrogeait, elle minimisait cette vitalité gigantesque, inépui-sable. Elle minimisait, sincèrement, naïvement presque, le grand respectqu’elle inspirait et particulièrement à ses adversaires. Nous pourrions encoremultiplier les exemples, les adjectifs et les éloges, cela nous ramènerait tou-jours à une sentence définitive et usée du genre "nous ne sommes que peu dechoses face à la mort". Certes, mais aussi courte soit-elle, ce qu’il importesurtout, c’est de trouver les ressources et un sens pour faire une grande chosede sa vie… car, là, nous ne sommes pas tous égaux et Valérie était géante.

Elle n’aurait pas aimé que l’on écrive tout cela d’elle.

Ses camarades

Joël Galiay, son compagnon, et la famille de Valérie,tiennent à remercier tous ceux,camarades, collègues, amis,famille, qui, chacun à samanière, leur ont témoigné leur sympathie.

Hommage à Valérie Hible

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Retraités

Les Retraité-e-s dans la CGT Éduc’action(Document adopté lors de la Conférence Nationale de la SNR, à Dijon en octobre 2012)

1. Une évolution en marche

La démarche engagée depuis plu-sieurs années a abouti dans la dernièrepériode à une évolution positive réci-proque des rapports entre la SNR et ladirection nationale de la CGTÉduc’action permettant d’envisagerdans des conditions nouvelles et plusfavorables la place et le rôle desretraités dans notre organisation àtous les niveaux. Parallèlement, desavancées analogues se sont produitesau niveau de nombreuses sections deretraités dans leurs relations avec lesSDEN et les Unions régionales ouacadémiques.Concrétisées au congrès de Guidelpar une représentation accrue desretraités et une intervention construc-tive de leurs délégués, ces avancéessont également perceptibles dans lareprésentation de la SNR dans lebureau de l’Union, la place de la SNRdans le PEF, la prise en compte desrepères revendicatifs des retraitésdans ceux de la CGT Éduc’action, lagestion du fichier national des retrai-tés avec celui de l’Union, et l’intégra-tion de la gestion financière de laSNR dans celle de l’Union en totalemaîtrise de la SNR sur son budget.Ce constat positif nous invite à pour-suivre la démarche afin de parvenir àsa généralisation et à l’harmonisationdes modes de fonctionnement danstoutes nos structures.Le mouvement d’ensemble de lasociété qui voit la place et le nombredes retraités, et donc leurs rôles etleurs besoins, se développer avec leprogrès de l’espérance de vie, est por-teur d’exigences nouvelles pour notresyndicat.Les retraités s’intègrent de mieux enmieux dans la vie de la CGT à tous lesniveaux. Avant tout, les retraités sontadhérents de leur SDEN et leur acti-vité au sein de celui-ci doit être favo-risée et améliorée en appui sur le rôled’impulsion et de coordination de laSNR et des sections de retraités.

Ce rôle d’impulsion et de coordina-tion s’exerce dans deux domainesessentiels : l’organisation et le finan-cement de leur activité spécifique,liée à la position administrative parti-culière qui est la leur, et aussi laréflexion et l’intervention sur leursrevendications spécifiques (formuléesnotamment dans les repères revendi-catifs Retraite-Retraités de la CGTÉduc’action.

2. Premier aspect : organisation et activité spécifique

La SNR et les sections départemen-tales, académiques ou régionales nesont pas et ne peuvent être considé-rées comme des syndicats dansl’Union.Ce mode d’organisation et de fonc-tionnement découle de plusieurs spé-cificités. Les retraités sont hors desétablissements; ils sont dispersés et lacontinuité syndicale au départ à laretraite est un enjeu de taille. D’autrepart, plus les années de retraite pas-sent, plus les retraités s’éloignent deleur vie professionnelle passée, auprofit de préoccupations plus trans-versales, liées à leurs nouveauxrythmes de vie et à leurs problèmesquotidiens liés à l’âge d’une part, audifférentiel de ressources d’autre part:pouvoir d’achat des pensions etpérennité des régimes de retraites,raréfaction des services publics deproximité, accès aux soins, perted’autonomie, logement... Bref, ce quel’on peut résumer par la place des per-sonnes âgées dans notre société.Tout cela fonde la nécessité d’uneorganisation spécifique des retraités,dans la CGT Éduc’action comme lesont dans la CGT les UFR, les USR etl’UCR.La section départementale, acadé-mique ou régionale doit donc veiller àparticiper à l’activité des USR et ULR.Les sections régionales ou acadé-miques existent pour compenser l’ab-sence de sections départementales quiregrouperaient aujourd’hui un troppetit nombre d’adhérents pour être

viables. Mais il n’est pas dit qu’ellesne doivent pas se déconcentrer plustard si l’évolution des effectifs le per-met.Pour l’instant, il n’est pas question decasser ce qui existe et qui assure lerôle qui lui est dévolu. Mais nousessayons de développer, partout oùc’est possible, une vie départementaleau sein des SDEN, coordonnée avecl’activité régionale et nationale.La SNR et les Sections de retraitéspermettent que les revendications spé-cifiques des retraités soient portéesdans les diverses instances de la CGTÉduc’action, qu’elles ne se trouventpas diluées par la dispersion des retrai-tés et leur position hors champ d’acti-vité professionnelle. L’élaboration desrepères revendicatifs "Retraite-Retrai-tés" à l’initiative de la SNR concrétisecette dimension. En quelque sorte, lesSections de retraités sont des pôlesd’activité revendicative spécifique,analogues à ceux qui prennent encharge les questions liées à la diversitédes positions administratives des per-sonnels (lycées, formation profession-nelle, collèges, écoles, précaires, per-sonnels non enseignants,...). Lerégime particulier pour le fonctionne-ment financier est nécessité par laposition hors cadre des retraités, leurdispersion géographique, leur rythmede vie déconnecté en grande partie decelui des actifs (par exemple, lesretraités s’absentent, quand ils en ontles moyens, plutôt hors saison) quiexigent des formes d’activité et desmoyens adaptés.La progression des effectifs de laSNR, qui tranche sur la situationd’ensemble de l’UCR, démontre quenotre mode d’organisation est efficacepour la continuité syndicale, mêmesi les besoins de mieux faire encoresont évidents. Il serait donc contreproductif de casser notre outil pour lefondre, soit dans un ensemble fédéralplus disparate, soit dans la masse del’Union et des SDEN qui éprouventen général bien des difficultés à main-

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Retraités

tenir un lien régulier avec les retraités.Désormais, par suite de la dissolutionde l’UNSGPEN, est posée la néces-sité de l’accueil des retraités ATOSSet du déploiement de leur activité, enlien avec le pôle national et les pôleslocaux des personnels non ensei-gnants en activité.Cependant, l’efficacité de la continuitésyndicale ne tient pas seulement àl’existence et à l’activité de structuresspécifiques des retraités, elle dépendpour une grande part des liens decelles-ci avec les syndicats et unionsrégionales, ainsi qu’avec les USR.La mise en œuvre du Cogitiel à laplace du fichier Acasden permet derecenser les syndiqués actifs et retrai-tés pour améliorer leur lien avec l’en-semble des structures du syndicat.

3. Deuxième aspect : représentativité

La question du "double canal"d’expression des retraités s’exa-mine dans ce contexte et à partir durôle de chaque organisation.Ils participent à la vie démocratiquede leurs SDEN respectifs et, à ce titre,ils votent lors des congrès ou autresinstances de décision et peuvent êtredélégués par leur SDEN aux congrèsdes structures dont ils sont partie pre-nante. Ils sont là responsables devantleur SDEN.Ils participent également à la viedémocratique de leur section locale deretraités, laquelle désigne des délé-gués pour la représenter dans lesconférences des instances dont elle estpartie prenante (URSEN/URASEN,USR,...) et de la SNR ainsi que dans lecongrès de la CGT Éduc’action.Dans ces cas-là, c’est à partir de leursrevendications spécifiques surtout quese prononcent les retraités, bien qu’ilsne les considèrent pas en dehors desorientations générales de la CGT etqu’ils aient leur mot à dire à ce sujet.Les retraité-e-s ont eu une activité pro-fessionnelle et militante de plusieursdizaines d’années : ils sont porteursd’expériences syndicales qui peuventprofiter à l’ensemble de notre organi-sation. Ils sont donc qualifiés pour seprononcer sur une orientation ou desrepères revendicatifs particuliers.

Tout dépend, en fait, de la qualité desdébats dans son SDEN d’une part,dans sa Section de retraités d’autrepart, le retraité participant aux deuxce qui est un atout supplémentairecomme l’est le fait pour un syndiquéde participer à un pôle spécifique leconcernant.Globalement, la voix des retraités auniveau national de la CGT Éduc’ac-tion est coordonnée et portée par laSNR et ses délégués ou représentantsà ce niveau. À noter que dans le calcul des man-dats pour le congrès de l’Union, lesretraités sont défalqués des effectifsdes SDEN et globalisés au niveau dela SNR, avec la prise en compte dubarème évolutif de leur cotisationpour le calcul des mandats.La perception du poids des retraitésest la conséquence de la forte crois-sance de leurs effectifs, doublés enune dizaine d’années, mais leur repré-sentativité est désormais conforme àleur nombre. Notons que cette ques-tion est posée aujourd’hui dans tousles aspects de la vie sociale, politiqueet économique. Elle renvoie à la placedes retraités dans la société: citoyensà part entière ou "assistés" ?Toute évolution éventuelle des modesde représentativité devra éviter deporter atteinte à la qualité de retraitésyndiqué à part entière et de diluer laspécificité de l’activité revendicativedes retraités.

4. Troisième aspect : finances

Pour ce qui est des cotisations, plu-sieurs questions nécessitent des misesau point.

D’abord celle de leur tauxLa CGT est engagée dans un proces-sus, impulsé par l’UCR, devant abou-tir au prochain congrès à un taux de1 % pour les retraités, comme pour lesactifs, et à la reconnaissance du prin-cipe "Un syndiqué, une voix". Cetengagement a été exprimé par la voixde Bernard Thibault en conclusion dudernier congrès confédéral. Danscette perspective, l’UCR a invité sescomposantes à engager la progressiondu taux de cotisation dans des formeset délais adaptés à leur situation. LaSNR est partie prenante de cette évo-

lution qui la conduira en 2013 au 1 %.Cette décision a été prise à la confé-rence de Guidel et engage bien évi-demment tous les adhérents retraitésde notre secteur.Il convient de rappeler que, à chaqueniveau d’organisation, les statutsfixent les règles de fonctionnementdémocratique valables pour tous, sansporter obstacle aux structures quidécident de faire mieux.

Ensuite, celle de leur gestionIl existe actuellement plusieurs modesde gestion qui auraient besoin d’êtreharmonisés par souci de transparenceet d’efficacité. Cette harmonisationest d’autant plus nécessaire qu’il fau-dra, en application de la loi sur lesfinances syndicales, aboutir rapide-ment à une comptabilité des sectionsde retraités intégrée dans celle desSDEN (ou des UR ou UA), mais sousleur responsabilité propre à l’instar dumode en vigueur pour la SNR etl’UN. Cette évolution doit être effec-tive courant 2012.Dans cette perspective, la participa-tion nécessaire des sections de retrai-tés au financement des SDEN et URou UA se pose en termes nouveaux,de même que la résolution n° 4 du6è congrès de l’UNSEN doit êtrerevue en matière de reversement descotisations, en tenant égalementcompte que le fonctionnement spéci-fique des sections de retraités (s’ilexiste) allège le coût de celui desSDEN en direction des retraités.Si la section locale de retraités existe,le retraité lui verse sa cotisation et letrésorier de la section effectue lesreversements à Cogetise, à l’UR-SEN/UASEN et au SDEN.Le retraité peut continuer de verser sacotisation au SDEN qui la reverse entotalité, dès réception, à la section desretraités qui effectue les reversementscomme ci-dessus.En l’absence de section locale deretraités, le SDEN perçoit leurs coti-sations et effectue les reversements àCogetise (bordereau spécifique retrai-tés) et à l’URSEN/UASEN.Puisque le retraité est syndiqué à partentière de son SDEN, toute autrefaçon de faire doit disparaître.

Dijon, le 10.10.2012

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PEF 132 - octobre 201420

L’Égalité entre les femmes et les hommesdans la Fonction publique

Fonction publique

L’égalité inscrite dans la Constitutionfrançaise doit être une réalité pour

toutes les femmes et les hommes. L’Étatdoit être exemplaire en la matière.

La CGT, comme toutes les autres organi-sations, a signé, le 8 mars 2013, un proto-cole sur l’égalité dans la Fonctionpublique.

Des mesures sont à prendre conformé-ment à cet accord.Les concertations, groupes de travail,négociations doivent intégrer l’enjeu del’égalité professionnelle dans leurs tra-vaux : recrutement, formation, rémuné-ration, promotion, santé au travail,action sociale, pénibilité, retraites…Cette démarche intégrée vaut dans tousles lieux de représentativité : Comitéstechniques et d’action sociale, CHSCT,Commissions Paritaires...

À tous les niveaux un Rapport de Situa-tion Comparée (RSC) doit être effectué :nationalement, dans les ministères, lesdirections. Il doit comporter une analysechiffrée qui s’appuie sur des indicateurspertinents, reposant sur des éléments chif-frés qui retracent pour chacune des caté-gories professionnelles, la situation res-pective des femmes et des hommes enmatière d’embauche, de formation, depromotion professionnelle, de qualifica-tions, de classifications, de conditions detravail et de rémunération effective. Lapublication de ce RSC doit être effectivepartout.

Ces nouveaux bilans devraient être élabo-rés par les différentes administrationsdepuis ce mois de juin 2014.

Les négociations sur l’action sociale doi-vent aussi tenir compte des exigencesd’égalité.

Pour exemple, beaucoup de femmes dansla Fonction publique sont contraintes deprendre du temps partiel ou un congéparental par manque de structures adap-tées pour l’accueil des enfants.

Accueil de la petite enfance, crèches,logement, transport… : les employeurspublics doivent faire des propositionsdans leur politique d’action sociale.

Si le gouvernement affiche une poli-tique volontariste en matière d’égalité,concrètement les inégalités et les discri-minations perdurent, voire s’accen-tuent. Notamment, les politiques d’austéritéaggravent la situation des femmes :réforme sur les retraites, gel dessalaires, réduction du nombre de fonc-tionnaires, fermeture de services… Cesont les femmes qui ont les pensions lesplus basses, les salaires les plus faibles,qui sont les plus nombreuses privéesd’emplois…

Le rapport annuel 2014 dans la Fonc-tion publique (FP) montre que les inéga-lités professionnelles dans la Fonctionpublique sont encore très importantes,voire plus importantes.

Nous constatons des écarts de rémuné-ration toujours au désavantage desfemmes.Ce rapport annuel signale des écartsmoyens de salaires entre les femmes et leshommes : de 17,6 % pour la FPE (15,4 %en 2010), de 12,1 % (12,8 % en 2010)pour la FP territoriale et de 28 % pour laFPH (27,5 % en 2010).

Dans l’ensemble de la FP, la proportiondes femmes ayant un diplôme de l’ensei-gnement supérieur est plus importante quecelle des hommes (48 % contre 43 %).Pourtant, si elles représentent environ61 % des salariés et qu’elles sont plusdiplômées et mieux diplômées que leshommes de façon globale, elles sont net-tement sous représentées dans lesemplois de l’encadrement supérieur et dedirection : les hommes occupant cesemplois sont sur représentés par rapport àleur part.Les femmes sont aussi majoritaires chezles non-titulaires (67 %) et chez lescontrats aidés (69 %).

Pour la CGT, l’égalité doit se concevoiren permanence en amont de toute déci-sion, de lois, d'accords. Elle doit être inté-grée dans toutes les négociations, avecune obligation de résultats pour luttercontre les inégalités.

L’application du principe "À travail devaleur égale, salaire égal" doit être larègle, en particulier pour la reconnais-sance des qualifications des métiers àprédominance féminine par leur rééva-luation dans les grilles salariales.

Plus généralement, les stéréotypes et pré-jugés sont les terreaux des discrimina-tions, des violences, des inégalités et desinjustices.

Il est donc très important que, dès l’école,il y ait une transmission d’une culture del’égalité entre les sexes, une prise deconscience des préjugés et que l’écoleparticipe activement à la lutte contretoutes les formes de discriminations.

La CGT, syndicat de transformationsociale, doit s’engager au quotidien,pour l’égalité des droits et contre toutesles formes de discriminations. Cela doitêtre une constante dans toutes lesluttes et toutes les négociations !

Céline Verzeletti,Membre de la CEx confédérale

Les luttes des femmes ont permis de conquérir des droits, mais l’égalitén’est pas encore une réalité : inégalités de salaires et de retraites, tempspartiels subis, précarité, difficile accès aux postes à responsabilités, violences sexistes et sexuelles, répartition inégale des tâches domestiqueset des responsabilités familiales, ... sont encore d’actualité et cela, que lesfemmes travaillent dans le public ou dans le privé.Les droits conquis peuvent être remis en cause comme en Espagne pourle droit à l’IVG. Dans le contexte actuel d’austérité, les forces intégristeset réactionnaires s’attaquent aux droits sociaux et elles commencent par les droits des femmes !

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21PEF 132 - octobre 2014

Page pratique

Classement des agents contractuels dans un corps de titulaire des personnels enseignants et d’éducation :

une avancée indéniable, mais beaucoup reste à faire !

• D’une part,

le nouvel article 11-5 intègre les deux der-niers alinéas ainsi rédigés : "Les agentsqui avaient, avant leur nomination, laqualité d’agent non-titulaire de droitpublic et qui sont classés à un écheloncorrespondant à une rémunération indi-ciaire dont le montant est inférieur à celuide la rémunération qu’ils percevaientavant leur nomination, conservent à titrepersonnel le bénéfice de leur rémunéra-tion antérieure, jusqu’au jour où ils béné-ficient dans leur nouveau grade d’unerémunération indiciaire au moins égaleau montant ainsi déterminé. Toutefois, le traitement ainsi maintenu nepeut excéder la limite du traitement indi-ciaire afférent au dernier échelon du pre-mier grade du corps considéré. La rému-nération, perçue avant la nominationprise en compte ne comprend aucun élé-ment de rémunération accessoire.La rémunération antérieure prise encompte pour l’application des disposi-tions de l’alinéa précédent est celle qui aété perçue par l’agent intéressé au titre dudernier emploi occupé par lui avant sanomination dans lequel il justifie d’aumoins six mois de services effectifs aucours des douze mois précédant cettenomination".

Exemple : Un stagiaire certifié ayant ensei-gné contractuellement pendant 6 ans et dontla dernière rémunération correspondait àl’indice majoré (IM) 467 (équivalent du6ème échelon), n’aurait été classé, avec l’an-cienne disposition, qu’au 4ème échelon (IM445) avec un report d’ancienneté de 1 an.Compte tenu de la nouvelle réglementation,il gardera, à titre personnel, un IM de rému-nération équivalent à 467 jusqu’à ce qu’ilatteigne un avancement d’échelon lui don-nant un indice de rémunération supérieur à467, soit le 7ème échelon (IM 495).

De ce fait, plus aucun stagiaire, ex-contractuel, ne pourra percevoir unerémunération inférieure à celle qu’ildétenait quand il était agent non-titulaire.

• D’autre part, le 7ème alinéa de l’article 11-5, dans saversion antérieure, est purement et sim-plement supprimé à compter du 1er sep-tembre 2014.

De ce fait, avec cette nouvelle disposi-tion, tout ex-agent non-titulaire pourraconserver son échelon de classement dansson corps de titulaire au regard de l’an-cienneté retenue comme agent non-titu-laire et ne se verra plus appliquer larègle dite "du butoir". Elle consistait àfaire en sorte que les règles de classementne pouvaient avoir pour effet de classerun agent à un échelon correspondant à unindice de rémunération supérieur à celuidétenu comme agent non-titulaire. Enconséquence, beaucoup de collègues seretrouvaient classés dans un échelon dedébut de carrière et donc ne bénéficiaientpas de la reprise d’ancienneté de servicede contractuel qui leur était due.

Néanmoins, il n’est pas acceptable quecette mesure se fasse au détriment de laperception de la prime d’entrée dans lemétier (1 500 €) en tant que titulaire(voir art. 1 du décret 2014-1007 du 4 sep-tembre 2014 modifiant le décret 2008-926du 12 septembre 2008 instituant une primed’entrée dans les métiers d’enseignement,d’éducation et d’orientation) . Le ministère ne peut pas, d’un côtéaccorder un droit, et de l’autre en reti-rer un ancien sous prétexte que les col-lègues en question ont déjà exercé plusde 3 mois en tant qu’agent non-titu-laires. En réalité, cette "contrepartie" n’apour seule justification qu’une restric-tion budgétaire.

• En outre,

l’article 2 du décret 2014-1006 du 4 sep-tembre 2014, ouvre aux ex-agents non-titulaires déjà classés, la possibilité dedemander un nouveau classement, établisur la base de ces nouvelles dispositions,à la condition de présenter leur demandedans un délai de 6 mois à compter de ladate de publication (06 septembre 2014)du décret 2014-1006 modifiant l’article11-5 du décret 51-1423 du 5 décembre1951. La durée des services accomplisdans leur corps depuis leur recrutementne sera néanmoins pas retenue pour cesecond classement qui prendra effet au1er septembre 2014. L’ancienneté des inté-ressés dans leur corps sera cependant tou-jours décomptée à partir de la date àlaquelle ils ont été nommés.

Une partie des revendications long-temps portées par la CGT sont enfinsatisfaites. Cependant, ces règles declassement nous paraissent toujourstrop restrictives. La CGT Éduc’ac-tion revendique que le classementprenne en compte tous les parcoursprofessionnels antérieurs (public etprivé), ceci pour l’ensemble des per-sonnels accédant à la titularisation,quels que soient la discipline, leconcours et le corps d’intégration.En conclusion, la CGT Éduc’actiondemande, au plus vite, l’ouverture denégociations sur les modalités declassement de l’ensemble des agentsaccédant à un poste de titulaire depersonnels enseignants et d’éduca-tion.

Suite à l’intervention de la CGT en Comité Technique Ministériel (CTM), l’article 11-5 du décret 51-1423 du 5 décembre 1951, portant règlement d’administration publique pour la fixation des règles suivant lesquellesdoit être déterminée l’ancienneté du personnel nommé dans l’un des corps de fonctionnaires de l’enseignement relevant du ministère de l’Éducation nationale, a été modifié par le décret 2014-1006 du 4 septembre 2014.

Il en ressort les éléments suivants :

èLa demande du nouveau classement doit arriver dans les servicesle 06 mars 2015 au plus tard.

N’hésitez pas à réclamer un justificatif lors du dépôt du dossier.Voir le modèle de courrier sur : www.unsen.cgt.fr / Rubrique : Reclassement

Jean-Pierre Devaux

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Concours "rénovés" 2014 Stagiaires désabusés...

Tuteurs mal payés...

Enseignement privé

PEF 132 - octobre 201422

Remise en place d’une formation initiale des enseignants, réévaluation des décharges de service des stagiaires : les annonces depuis le changement de majorité pouvaient laisser penser que la formation des futurs enseignantstenait à cœur au ministère de l’Éducation nationale. Les ESPE remplacent les IUFM. On y fera de nouveau de laformation initiale. Pourtant en cette première rentrée "nouvelle formule", les stagiaires-lauréats de concours vont de désillusions endésillusions... dans l’Enseignement public comme dans l’Enseignement privé.

Les indemnités de déplacement et remboursement defrais, prévues par le décret de 2006 donnaient lieujusqu’à présent à des remboursements, calculés en fonc-tion de la distance entre le lieu de formation et l’établis-sement de stage (résidence administrative) sur une basede 0,17 cts/km et 25 €/nuitée. Suite à la réduction desemplois dans l’Éducation nationale et à la suppressiondes lieux de formations sur chaque académie, ces trajetsn’ont cessé d’augmenter. Ces montants n’étaient pasmirifiques, souvent en deçà des frais engagés.

C’était encore trop. Le décret de juillet 2014 prévoit uneindemnité forfaitaire annuelle de 1 000 € 1 censée rempla-cer ce qui était prévu depuis 2006 : pour nombre de sta-giaires, cela signifie 20, 30, 40 % du salaire qui passent enfrais… Contactez-nous : les rectorats ne peuvent refuserde vous rembourser selon les "anciennes" modalités !

1 si communes non limitrophes

Prime à la masterisation : à partir de 2010, le ministèrea accepté de réévaluer les salaires des enseignants sta-giaires dorénavant titulaires d’un Master 2. Les stagiairesBac + 5 de 2010 débutaient directement à l’échelon 3(2 000 € bruts/mois... 1 600 € nets).

Nouvelle réforme : les stagiaires Bac + 5 de 2014 débute-ront de nouveau à l’échelon 1 soit 1 335 € nets ! Le M2vaudrait-il moins cette année que les précédentes ? Non :le ministère a sciemment oublié le coût que représententdeux années de formation supplémentaires. On résume lesréformes 2010-2014 : 2 échelons de moins et 2 années deprêts étudiant à rembourser en plus.

Rémunération des tuteurs, conseillers pédagogiques desstagiaires :

2010 : indemnité de 2 000 € /an 2014 : indemnité de 1 250 € /an ... soit près de 40 % de moins pour un travail équivalent !

Des économies au détriment du stagiaire et du tuteur

RAPPEL : les années d’expérience cumuléescomme maître délégué sont prises en compteet entraînent un reclassement dès le début del’année de stage. Les rectorats doivent tra-duire cette expérience, au plus tard sur la paied’octobre. Si ce n’est pas le cas, contactez-nous...

Quelles conditions ? Les stagiaires lauréats des concours internes et réservéssont classés, au 1er septembre 2014, à l’échelon 1 de lagrille des certifiés (ou PLP, PEPS…), puis à l’échelon 2au 1er décembre et à l’échelon 3 au 1er septembre 2015. (Voir les grilles sur notre site : www.cgt-ep.org).Ils ont un temps complet (18 h de cours) et doivent sui-vre une formation en parallèle.

Les stagiaires des concours externes 2014 sont classés àl’échelon 1.

Ils doivent effectuer 9h de cours et valider leur M2 enparallèle.

Rappelons qu’il y a encore quelques années, les lauréatsde concours externes enseignaient entre 4 et 6 h, pourune rémunération à temps complet. Bref, ils avaient letemps de se former correctement aux côtés de leurstuteurs, déchargés en contrepartie de ces 4 à 6 h...

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23PEF 132 - octobre 2014

Enseignement privé

Contrairement aux IUFM, les ESPE ne formeront pas lesstagiaires lauréats de l’Enseignement privé. La différen-ciation des parcours de formation entre enseignants duPublic et enseignants du Privé est confirmée. Pour la CGT, il est totalement incohérent que des col-lègues, amenés à effectuer le même métier, face aux mêmejeunes, et rémunérés par le même employeur (l’État) nesoient plus formés ensemble. On ne mélange pas les tor-chons et les serviettes ?

Les enseignants des établissements sous contrats, agentspublics, seront formés par les Universités catholiques viales différents organismes de formation de l’enseignementcatholique (notamment les ISFEC). Le stagiaire validéenseignera ensuite dans un établissement laïque, juif,musulman… ou catholique (90 % des établissements souscontrat).

Premier problème : 1 stagiaire / 2 M2

Le stagiaire n’a pas le choix : l’inscription en M2 à l’IS-FEC est obligatoire ... y compris pour les stagiaires déjàtitulaires d’un M2 ! Ce premier point est, à lui seul, scan-daleux !

Les instances de formation catholique peinent à en expli-quer la raison : "Selon les textes, on vous doit une forma-tion appropriée, vu qu’on n’a rien d’autre que le M2, etbien ce sera le M2". Pour autant, quid des modalitésd’évaluation ? S’agira-t-il de valider de nouveau un M2 ?

Deuxième problème : une mainmise de l’Enseignementcatholique sur la formation des enseignants souscontrat avec l’État

Formiris (officine de l’enseignement privé catholique) adésormais le monopole de la formation initiale des futursenseignants. L’État lui verse une dizaine de millions d’eu-ros par an pour cela. Sur nombre de grandes villes, vontcoexister deux formations pour stagiaires : l’une publique,l’autre privée… toutes deux subventionnées par l’État. Neserait-il pas judicieux de faire des économies à ce niveauplutôt qu’au détriment des stagiaires ? Formiris affirmeque c’est un coût très lourd à porter, alors pourquoi ne paslaisser les ESPE se charger de cette formation ? À moins,qu’il existe une volonté de formater les futurs enseignantsdes établissements catholiques…

Troisième problème : et la laïcité ?

Quelle garantie sur le contenu de la formation alors quecertains directeurs diocésains se font porte-parole de laManif pour tous, alors que le Secrétariat de l’enseigne-ment catholique refuse l’affichage de la Charte de la Laï-cité dans les établissements... Les intitulés de certaines UVle laissent craindre : la CGT réaffirme ici très ferme-ment que, de par la loi, les enseignants des établisse-ments privés bénéficient de la liberté de conscience.

1 Institut Supérieur de Formation de l'Enseignement Catholique2 Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et de la Formation

Dégoutée ! "Cela fait 8 ans que j’enseigne en

tant que maître déléguée. L’obtentiondu concours m’a non seulement

conduite à changer d’établissement,mais en plus à percevoir une rémuné-ration ridicule cette année, alors quemes frais ont explosé. Vraiment, je nepensais pas que m’investir dans l’ob-

tention du concours conduirait à unetelle désillusion. Je suis dégoutée... !"

AurélieStagiaire à Rennes

Spécificités de l’Enseignement privé sous contrat : ISFEC 1 et M2-MEEF 2 obligatoires

La CGT dénonce une réforme : — dont le coût est partiellement supporté par les stagiaires,— qui laisse les coudées franches à un formatage par l’Enseignementcatholique, le tout aux frais de l’État,— floue et peu respectueuse des lauréats de concours : les textes réglemen-taires et décrets sortent au compte-gouttes depuis la rentrée. Les stagiairessont mis devant le fait accompli et découvrent au fur et à mesure le potaux roses !

La CGT revendique une formation : — gratuite pour les stagiaires lauréats des concours de l’Enseignement centrée sur la laïcité et les valeurs de la République, y compris pour lesfuturs enseignants des établissements sous contrat

— qui revalorise les métiers de l’enseignement, correctement rémunérée,sur la base d’un indice de départ à l’échelon 3, — correspondant à un salaire brut de 2 000 € par mois.

Aujourd’hui les stagiaires paient le prix de la surdité du MEN face aux

revendications et mises en garde de la CGT.

La CGT Enseignement privé entend défendre les intérêts de nos jeunes

collègues, y compris en allant devant les juridictions compétentes.

Comment le gouvernement peut-il sérieusement penser qu’il vaattirer des jeunes Bac + 5 vers lescarrières de l’enseignement etlutter contre la "pénurie desvocations" tant déplorée ?

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La correction dématérialisée

Pédagogie

PEF 132 - octobre 201424

Correction dématérialisée del’épreuve de "Culture Générale etExpression" du BTS "toutes spécialités", début juin 2014, académie de Montpellier.

Il s’est agi, pour la seconde fois decorriger de façon numérique des

lots de copies très disparates conte-nant chacun un large éventail des dif-férentes spécialités. Les copies avaientété préalablement numérisées et seulela correction informatique était possi-ble. Les correcteurs avaient accès à undispositif, affiché à l’écran, permettantde souligner en rouge et de porter desannotations dans la marge et en tête dedevoir.

Au cours de cette correction pourlaquelle ils étaient en principe exclu-sivement requis durant une périodedéfinie, les enseignants restaientcependant joignables en raison dela dimension "dématérialisée" dela tâche : une harmonisation des datespar les différents services de l’Éduca-tion nationale aurait évité des dés-agréments aux collègues qui inter-viennent à la fois dans le supérieur etle secondaire.

Lors de la correction proprement dite,on a pu observer que des dysfonction-nements apparaissaient tandis qued’autres perduraient depuis la sessionprécédente.

Les copies semblaient distribuées defaçon aléatoire, on passait d’une sérieà l’autre toutes les 2 ou 3 copies, puison y revenait ensuite. De la sorte,chaque lot initial d’environ 48 copiespar correcteur ne permettait guère deconstruire une grille cohérente enmatière de docimologie tant les quali-tés et les erreurs étaient différentesd’une série à l’autre. Des "travauxpublics" aux différents métiers dutertiaire, pas de véritable logique :ce mélange provoquait des écartsqui alourdissaient la tâche des cor-recteurs, en outre il devenait fasti-dieux de suivre l’avancée dans le lot

par numéros d’anonymat. En plus decette complication superflue quiconsiste à faire corriger plusieursséries de BTS dans lesquelles on n’en-seigne pas, les correcteurs devaientparfois s’adapter aux "caprices" duserveur.

Le premier dysfonctionnement majeurest apparu durant le temps de correc-tion, lorsque les copies supplémen-taires ont été introduites, d’unemanière étonnante dans chaque lot :quelques-unes à la fin, ce qui était nor-mal, tandis que d’autres étaient insé-rées parmi celles déjà corrigées. Cefaisant, le compteur du serveur s’enest trouvé bizarrement modifié encours de correction : telle copie corri-gée qui avait tout d’abord porté lenuméro "n" portait ensuite le numéro" n + 1" ou "n + 2". De ce défaut d’in-crémentation s’ensuivait un désordreinutile pour un correcteur prenant desnotes manuscrites pour chaque copieassortie d’un numéro de rôle : il deve-nait alors difficile de vérifier les cor-rections terminées car les numérosdu correcteur ne correspondaientplus à ceux du serveur. D’autres col-lègues encore, comme on l’a lu sur le"chat", croyant être arrivés au termede la correction se sont aperçus qu’ilsne pouvaient pas la verrouiller puisquede nouvelles copies avaient été ajou-tées dans le lot d’une façon, là encore,aléatoire.

Le deuxième dysfonctionnement im-portant concerne le calcul de la notefinale. Durant cette seconde session, leserveur n’était toujours pas capabled’arrondir la moyenne de certainsnombres au demi-point (sachant que

l’épreuve comporte deux tâches, lasynthèse est notée sur 40 et l’écriturepersonnelle sur 20). Cela a entraînédeux types d’incidents : des moyennesnon arrondies, ou une impossibilité desaisie lorsque le calculateur affichaitobstinément la note de 40 sur 40 ensynthèse sans tenir compte de ce que lecorrecteur s’efforçait d’inscrire. Unmessage de l’IPR, qui ne ménageaitpourtant pas ses efforts, conseillaitdans ce cas d’éviter les demi-pointsdans les sous épreuves. Il est cepen-dant permis de s’interroger sur lafiabilité de cette correction dématé-rialisée confiée à une entreprise pri-vée qui n’a pas trouvé de remédia-tion aux problèmes de saisie déjàapparus lors de la session précé-dente.

Il apparaît que le serveur est peuadapté à la correction d’une copie defrançais. En effet, les différentesoptions d’affichage de la copie ne per-mettent pas de voir l’ensemble dudevoir. Il est donc peu commode, parexemple, de revenir à l’annonce duplan lorsqu’on arrive en fin de copie. Ilest encore plus inconfortable de corri-ger l’écriture personnelle en gardantun œil sur la synthèse dans les cas oùcertains candidats se livrent à une répé-tition de la problématique, voire decertains paragraphes. À trop manipulerles commandes numériques, l’activitélexique du correcteur devient alors fas-tidieuse et conduit à une fatiguevisuelle excessive qui nuit à la qua-lité du travail attendue.

Si l’on souhaite s’adonner au "chat" età la souris, qu’on réserve ce type d’ac-tivité à des séances de TICE, maissans l’imposer lors de la correctiond’un examen officiel. Il paraîtrait rai-sonnable de laisser la liberté à chaquecorrecteur de corriger des copiesréelles ou numérisées afin de ne passacrifier trop vite à la vogue post-moderne du tout numérique.

G. D., enseignant en BTS NRC et CI

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PEF 132 - octobre 2014 25

Le numérique-ment grave : (r)évo-lution technologique ou mythologiescientiste ?

On se souvient sans doute de la sur-prise provoquée par R. Barthes lors desa leçon inaugurale au Collège deFrance : la langue est fasciste. Unefois l’étonnement retombé, on com-prit qu’un tel énoncé signifiait que lalangue et la chaire allaient obliger àdire (un cours de sémiologie à unefréquence régulière). On pourrait direde même des échanges numériquesqui émettent des averses quotidiennesde messages sonores et visuels aux-quels on est sommé de répondre sur lechamp (des applications). Mais, endehors des messages privés, souvent"empoissés" de stéréotypes et de"symboles familiers" qui malmènentla langue, pourquoi répond-on avectant de précipitation ?

Il est probable que ce nouvel outildéclenche les mêmes réactions que le"panopticon" décrit par Michel Fou-cault. Les utilisateurs hiérarchique-ment pris dans les rets de la toile se

sentent observés, surveillés, coupa-bles. Mais pourquoi, puisque dans la"tour" de surveillance il n’y a le plussouvent personne ? Le pouvoirconféré par le numérique est la plu-part du temps vacant, ou à tout lemoins affaibli, tant il est submergéd’informations, peu le savent ; il peutcependant devenir un outil d’asser-vissement puissant si des "managers"malveillants s’en emparent : harcèle-ment, intrusions visuelles dans la vieprivée via les web-cam, fouilles surles sites participatifs…

Quand le management l’utilise, lenumérique, assorti de son "autoritéd’assertion", peut devenir fasciste :vérification des heures, des temps,des adresses de connexion au bureau,mesure en temps réel de la productionà l’usine, performances des caissières,géolocalisation précise des salariés,voire des "animaux de la ferme"… Enoutre, si sa mémoire n’est pas effacéepar un incident technique inopiné,"big data" a plus de souvenirs que s’ilavait mille ans, et connaît l’historiquede notre travail, nos conversations,nos factures, nos bilans, nos amoursmieux que quiconque. De la sorte ilinstaure sur les internautes "une rela-tion fatale d’aliénation" (R. Barthes).

En outre, si le panoptique des frèresBentham était un outil de surveillancelocale, dans une prison irlandaise, leréseau internet est capable aujour-d’hui d’exercer une terreur à l’échellemondiale sur chaque utilisateur con-necté ou non : la non-connexion pas-sant parfois pour une faute profes-sionnelle, ou pour un déclassement del’internaute ayant pris la fuite dansune zone géographique réputée ar-chaïque, car non connectée. Aussiintrusif que le téléphone portable aveclequel il est désormais couplé (et dontil partage la technologie), le transportd’informations numérisées via l’ordi-nateur laisse et imprime ensuite une

trace écrite durable. C’est sans doutele mass-medium le plus redoutablejamais inventé car il permet de joindreun grand nombre de récepteurs éloi-gnés avec un déplacement physiquezéro de l’émetteur, mettant ainsi unterme, en un clic, à la compétitioneffrénée qui ponctue l’histoire deséchanges d’informations de Marathonà nos jours : course à pied, chevaux deposte, bateau, train, avion, (MacLuhan, Pour comprendre les médias).

La théorie de la "dromologie" deP. Virilio explique ce phénomène quenous résumons à grands traits : lavitesse -de transmission- étant le rap-port d’une distance au temps mispour la parcourir, elle augmente pro-gressivement avec le progrès tech-nique ; à notre époque elle devientmaximale avec la technologie numé-rique relayée par satellites (un clic) ;paradoxalement cela annule toutdéplacement physique des acteurs dutransport. C’est le "tam-tam tribal" leplus puissant dont disposent les déci-deurs du village mondial de la com-munication.

Mais non contents de Surveiller etpunir, les outils numériques sontencore capables de mentir.

À l’échelle planétaire, une rumeuréconomique, politique, sociale numé-riquement entretenue par "la grégaritéde la répétition" (R. Barthes) peutdéstabiliser un chef d’État, desaccords financiers, une organisationprofessionnelle… Au niveau local, latechnologie numérique est capable des’emparer du sens d’un terme pour lemodifier, de supprimer des élémentsde mémoire pour en produire d’autresqui viennent se substituer aux faitsantérieurs. À ce titre, la signatureélectronique et le contrôle des codesprésentent un danger sans égal pourcelui qui en perd le contrôle, à unniveau moindre l’effacement et la fal-sification de données et de messages

Abécédaire

comme... NumériqueNLe sujet d’écriture personnelle,Brevet de Technicien Supérieur,toutes spécialités, session2014 proposait aux étudiants deréfléchir à la question suivante :"Selon vous, les outils numé-riques changent-ils radicalementnos paroles, échanges et conver-sations ? Vous répondrez à cettequestion d’une façon argumentéeen vous appuyant sur les documents du corpus, vos lec-tures de l’année et vos connais-sances personnelles".Loin des poncifs en vogue, Gilles Dazas, professeur certifiéen lettres modernes et occitan,titulaire d’un DEA en "sémiolo-gie du texte et de l’image", nousinvite à la vigilance

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Abécédaire (suite)

PEF 132 - octobre 201426

gênants sont quasiment accessibles àun adolescent initié à internet.De la sorte, on voit parfois fleurir desbulletins scolaires dithyrambiques eton reçoit de la publicité numériqueproposant des certificats de diplômesprestigieux pour une somme modi-que. Cela ne trompe que les plusnaïfs, mais statistiquement certainsfraudeurs en jouissent sans entravesselon l’adage : "pas vu, pas pris".C’est numériquement grave.

Dans le grand bazar des signes ins-tauré dans les Trente Glorieuses, oùmalgré les admonestations de Baudril-lard tout se valait, s’échangeait et sevendait déjà : informations, sexe,marchandises, transports, publicitéavec le soutien proliférant des mass-media, on subit désormais la toute-puissance d’un nouveau mass-medium, le tout numérique, qui (enconfirmant la théorie de Mac-Luhan)est d’une part tautologique (il est à luiseul son propre contenu : "medium ismessage"), et qui d’autre part englobetous les autres mass-media : pas seule-ment le téléphone, mais aussi lecinéma, la production musicale, laradio, la télévision, les réservations detrain ou d’avion, les achats en ligne…

Libres de dire ce qu’ils veulent aumonde entier tant les "gate-keepers"sont dépassés, (à l’exception dequelques pays qui exercent une cen-sure sur le web à des fins idéolo-giques), les outils numériques exer-cent une hégémonie incontournableet nous renvoient (comme le pressen-tait Guy Debord) l’image d’uneSociété du spectacle en piètre étatdans laquelle s’exhibent sans pudeur :illusions, mensonges, faux médica-ments, vraies drogues, et pornogra-phie, sous les yeux d’une jeunesseébahie payant chacun de ces tours depasse (-passe) argent comptant (déma-térialisé).

En plus d’être parfois fascistes etmenteuses, nombre d’applicationsnumériques sont donc le plus souvent,au sens commun, comme au sens bar-

thésien : obscènes ; elles sont deve-nues l’avant-scène des dérives de laSociété de consommation.

Il serait temps de mener une vérita-ble réflexion sur la valeur et le pou-voir du "triste cerveau" de notreordinateur en réseau dont les bibelotsvirtuels sont aussitôt abolis par l’ina-nité numérique du message suivant,par une coupure (due au hasard ?), outout simplement par l’obsolescenceprogrammée de ce "vieux meuble en-combré" de standards qui tombentrégulièrement en désuétude : systèmesd’exploitation au millésime suranné,logiciels en déshérence. Quelles admi-nistrations, quelles entreprises sontencore capables aujourd’hui de lire lesdisquettes utilisées il y a seulementvingt ans ? Que deviendront lese-books dans quelques années ?

L’unique refuge contre l’utilisationabusive du numérique -qu’il convien-drait d’appeler à la fois un métalan-gage (qui veut tout gloser) et un superlangage (qui tend à supplanter toutautre forme de discours par un classe-ment établi par le nombre de clics etle fric), rivalisant avec Babel tant ilparle (presque) toutes les langues-,reste sans doute la "tricherie" dontparlait R. Barthes dans sa leçon :"Cette tricherie salutaire, cetteesquive, ce leurre magnifique, quipermet d’entendre la langue hors-pouvoir, dans la splendeur d’unerévolution permanente du langage, jel’appelle pour ma part : littérature".

Cependant, les médiathèques senumérisent coupant ainsi les liensphysiques entre les usagers, lesbibliothécaires et les documents, leslibrairies sont aux prises avec lesorganismes mondiaux de télé-achat,et le "confort numérique offert par unordinateur portable prétend désormaistransporter (de "B" dans le "Sud-Ouest" à la rue Servandoni dans leVIe), l’environnement de travail de"l’écrivain en train d’écrire" décritpar Roland Barthes.

Rares et peu fréquentés sont lesendroits réels où l’on parle de litté-rature à l’exception de l’institutionscolaire et universitaire qu’il fau-drait songer à protéger avant qu’onla numérise à l’excès sous prétexted’un nouveau mythe du progrès don-nant à croire que la mémoire numé-rique, médiatisée par son bric-à-bracde gadgets hors de prix (comme leTBI) serait équivalente voire substi-tuable à la présence physique, vocale,infra et trans-langagière (pour repren-dre la terminologie de J. Kristeva)d’un enseignant. Bien qu’elle soit"modestement plurielle" cette pré-sence didactique réelle a le mérited’exister lorsqu’elle prononce desénoncés devant un public tour à tourattentif ou distrait ; c’est ce qu’onappelle pour quelques temps encoreune séance de cours, un travail dirigéou plus simplement une leçon, (qu’ilest certes possible de retransmettre àdistance, si on accepte de perdre enpartie ce qui fait la valeur d’une situa-tion d’énonciation hic et nunc, selonÉmile Benveniste).

Pour l’heure, faute d’une réactiondont l’ampleur serait signifiante, onest (numérique-ment) obligé deconstater que par-delà l’économie,la crise post-moderne affecte et"change radicalement" nos pra-tiques symboliques (paroles, échan-ges, conversations) les plus quoti-diennes comme les plus intimes.

N... comme Numétique (suite)

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Pour nos conditions de travail,non à l’austérité,

oui à un service public de qualité

Du 27 novembre au 4 décembre 2014Elections professionnellesPersonnels de l'Education

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LaCGTEduc'actiondéfendletravailcollectifd'unecommunautééducativequipermette

l'épanouissementdetoutesettous

“Pourunenseignementadaptérépondantauxbesoinsdechaqueélève”

“PouruneEducationprioritairedonnantplusàcellesetceuxquiontmoins”

RESF:"Elles/ilsviventici,elles/ilsbossentici,elles/ilsrestentici”

JevoteCGT

Pour nos conditions de travail,non à l’austérité,

oui à un service public de qualité

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Pour nos conditions de travail,non à l’austérité,

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LaCGTEduc'actiondéfendletravailcollectifd'unecommunautééducativequipermette

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RESF:"Elles/ilsviventici,elles/ilsbossentici,elles/ilsrestentici”

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LaCGTEduc'actiondéfendletravailcollectifd'unecommunautééducativequipermette

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“Pourunenseignementadaptérépondantauxbesoinsdechaqueélève”

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JevoteCGT

Pliage de la cocotte

Pour nos conditions de travail,non à l’austérité,

oui à un service public de qualité

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LaCGTEduc'actiondéfendletravailcollectifd'unecommunautééducativequipermette

l'épanouissementdetoutesettous

“Pourunenseignementadaptérépondantauxbesoinsdechaqueélève”

“PouruneEducationprioritairedonnantplusàcellesetceuxquiontmoins”

RESF:"Elles/ilsviventici,elles/ilsbossentici,elles/ilsrestentici”

JevoteCGT

Contre l’austérité...je revendique,

je lutte,je gagne.

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“PouruneEducationprioritairedonnantplusàcellesetceuxquiontmoins”

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Pour nos conditions de travail,non à l’austérité,

oui à un service public de qualité

Du 27 novembre au 4 décembre 2014Elections professionnellesPersonnels de l'Education

nationale

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La "cocotte" CGT : une campagne évolutive.

Pour diffuser ses revendications, faire entendre ses spécificités, la CGT’Éduc'action a choisicet origami. Il se trouve sur les affiches évolutives :

"Contre l’austérité des réponses" ;"Je revendique des moyens pour l’école" ;"Je lutte pour nos conditions de travail" ;"Je gagne un service public de qualité".

Volumique et ludique, la cocotte CGT sort de l’affiche et prend sa place dans les salles desprofesseurs et les lieux du travail.