53

L'EDUCATION DES FILLES DE OUAGADOUGOU · le Cadre d'action reflète les préoccupations générales. Chaque ... l'education non formelle en tant que moyen d'élargir l'accès des

  • Upload
    hatram

  • View
    226

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

L'EDUCATION DES FILLESDECLARATION ET CADRE D'ACTION

DE OUAGADOUGOU

CONFERENCE PANAFRICAINE SUR L'EDUCATION DES FILLES

Organisée dans le cadre du programme ''Priorité Afrique'' de l'UNESCOet du Comité mixte UNESCO/UNICEF sur l'éducation

en coopération avec le gouvernement du Burkina Faso

Ouagadougou, Burkina Faso28 mars1er avril 1993

ED.95/WS.14

PREFACE

Les millions de jeunes africaines qui n'ont pas encore accès àl'enseignement primaire sont la preuve concrète de l'insuffi-sance de nos efforts pour mettre en place des systèmes éduca-tifs nationaux et donnent la mesure du chemin encore à parcou-rir avant de réaliser les objectifs de l'éducation pour tous.Au seuil du XXIe siècle, qui marque près de quarante ans d'in-dépendance pour beaucoup de pays africains, la priorité est deredresser la situation, afin que les femmes occupent la placequi leur revient dans le développement économique et social dela région.

La Conférence panafricaine sur l'éducation des filles quis'est_tenue à Ouagadougou (Burkina Faso) du 28 mars au leravril a joué un rôle catalyseur en appelant à l'action auniveau national. Certains pays ont déjà entrepris des innova-tions et lancé des projets pilotes, mais à des échelles insuf-fisantes pour toucher les millions de filles qui ne sont passcolarisées. I1 est temps que les planificateurs nationauxpourvoient en priorité à leur éducation, en définissant desobjectifs, en dégageant des crédits suffisants et en mettantsur pied des stratégies et des mécanismes de suivi appropriés.

La Déclaration et le Cadre d'action de Ouagadougou sont lefruit des allocutions, des communications et des divers docu-ments préparés pour la Conférence. Ils visent à informer lesEtats et les organisations des domaines ou des progrès sontapparus urgents. Il appartient, naturellement, à chaque paysde définir ses propres priorités en matière d'éducation desfilles.

Bien que le présent document ne traite que les questions leplus longuement débattues par les participants à la Conférence,le Cadre d'action reflète les préoccupations générales. Chaquepays devra évaluer sa situation socioculturelle et économiqueavant de définir des stratégies efficaces. On a toutefois pro-posé en exemple un certain nombre d'initiatives nationales, surlesquelles les autres pays pourront obtenir plus de précisions,dans le cadre d'une coopération horizontale.

L'ampleur du défi exige un engagement national et la prise encharge de l'éducation des filles par les pouvoirs publics. I1importe d'instaurer des rapports harmonieux entre l'éducation,la culture et la religion afin que la première s'inscrive dansun environnement permettant aux filles et à la nation toutentière d'en retirer un bénéfice maximal.

Le calendrier d'activités prévoit des actions immédiates à l'éche-lon national. Certaines n'entraîneront aucune dépense supplémen-taire. Lorsque le présent document sera diffusé, les pays qui ontparticipé à la Conférence devraient avoir déjà mis en train

de telles actions dans l'esprit de la Déclaration de Ouagadougou.La proposition de créer un groupe de travail mixte comprenantdes représentants du gouvernement, des organismes d'aide, desorganisations non gouvernementales et des milieux d'affairesvise à réduire les délais entre, d'une part, la mobilisation desressources et la planification et, de l'autre, la mise en oeuvredes activités. Etant donné le poids et l'influence des groupesde pression, il est demandé aux épouses de responsables poli-tiques de militer dans leur pays pour l'amélioration de l'édu-cation et du bien-être des filles.

Il est vital pour chaque pays et pour l'UNESCO de mesurer lesprogrès accomplis dans la réalisation des objectifs relatifs àl'éducation des filles. Les stratégies adoptées devront donccomporter des mécanismes d'évaluation et de suivi. Les progrèsenregistrés aux niveaux national et régional seront appréciéspar rapport aux objectifs de l'éducation pour tous.

Colin N. Power Stanilas Spéro AdoeviSous Directeur général Directeur régional de l'UNICEFpour l'éducation, pour l'Afrique de l'Ouest UNESCO et du Centre

2

RESUME

CONFERENCE PANAFRICAINE SUR L'EDUCATION POUR TOUS(Ouagadougou, Burkina Faso, 28 mars ler avril 1993)

La Conférence panafricaine sur l'éducation des filles s'esttenue à Ouagadougou (Burkina Faso) du 28 mars au ler avril1993. Cette Conférence marque une nouvelle étape dans lesefforts régionaux visant à faire de l'éducation pour tous uneréalité sur le plan de la qualité, de l'accès et de la ges-tion. Elle a été organisée conjointement par le gouvernementdu Burkina Faso et 1'UNESCO dans le cadre du programme"Priorité Afrique" et du Comité mixte UNESCO/UNICEF sur l'édu-cation avec l'appui général de 1'UNICEF.D'autres organisa-tions, parmi lesquelles la Fondation Rockefeller,le FNUAP,1'USAID (projet ABEL), la banque mondiale et le Secrétariat duCommonwealth, y ont également apporté leur contribution, sousforme d'experts et de matériels d'information.

Quarante et un pays avaient délégué leur Ministre de l'éduca-tion ou des représentants ayant rang de vice-ministre, desecrétaire permanent ou de directeur. Quinze organisations gou-vernementales ou non gouvernementales, dont RotaryInternational, étaient également présentes. Au total, laConférence a réuni quelque 200 personnes. Le niveau de parti-cipation des pays africains n'aurait pas été aussi élevé sansles efforts des délégations permanentes et des bureaux exté-rieurs de 1'UNESCO et de 1'UNICEF. La Conférence a été offi-ciellement ouverte par le Président du Burkina Faso, S. Exc.M. Blaise Campaoré, le 29 mars et clôturée par son Premierministre le ler avril. La présidence en a été assurée par MmeAlice Tiendrebeogo, Ministre de l'éducation du Burkina Faso,assistée de deux vice-présidents, Mme Kate Rainja, Ministre del'éducation du Malawi et M. A. Basit Salih Sabdarat, Ministrede l'éducation du Soudan.

La Conférence avait pour principaux objectifs de susciter unconsensus régional sur l'éducation des filles, considéré commeun aspect prioritaire du développement de l'éducation enAfrique, d'identifier les domaines prioritaires en vue de défi-nir un cadre d'action régional et des plans et des programmesnationaux destinés à améliorer l'accès des filles à l'éduca-tion, et d'envisager des stratégies permettant de mobiliser lesressources au niveau national, en mettant l'accent sur la créa-tion de nouveaux partenariats de manière à assurer des progrèssoutenus.

Fruits d'une réflexion, les communications des experts stimulèrentgrandement les débats. Le Sous Directeur général pour l'éducationde 1'UNESCO, M. Colin Power, procéda à un rappel technique desfaits, et M. Stanislas Adotevi, Directeur régional de 1'UNICEF pourl'Afrique occidentale et centrale, fit le point de la situation

3

dans la région. Ces deux exposés donnèrent le ton à la confé-rence et détermineront dans une grande mesure son succès.

Parmi les thèmes qui suscitèrent des échanges fructueux, citonsl'education non formelle en tant que moyen d'élargir l'accèsdes filles a l'education, la nécessité d'améliorer les poli-tiques nationales de façon à promouvoir l'éducation des fillesen privilégiant le développement rural, l'utilisation de la cul-ture locale comme véhicule facilitant l'enseignement et l'ap-prentissage, la nécessité de centrer la planification de l'en-seignement sur les besoins de la fillette en s'efforçant d'of-frir a celle-ci un environnement accueillant a l'école, et l'in-térêt d'un plus ample recours a la recherche empirique pourdéterminer les facteurs influant sur la scolarisation des fillesen vue de mieux informer les planificateurs des domaines danslesquels il faut investir en priorité.

La conference adopta la déclaration de Ouagadougou, qui appelleles gouvernements, les organismes latéraux et multilatéraux, lesorganisations non gouvernementales et les responsables poli-tiques a faire de l'education des filles une de leurs priorités,a se fixer des objectifs, a dégager des ressources suffisantes,a procéder a une évaluation tous les deux ans et a faire rap-port au Forum International sur l'education pour tous ( ForumEFA).

La conference achevée, il s'agit a présent de lui donner une suite !

Des discussions ont déjà eu lieu au sein du Secrétariat del'UNESCO au sujet des activités du suivi, et notamment de la col-laboration avec les autres organisations ayant manifeste leurintérêt.

L'UNESCO saisit l'occasion qui lui est ici offerte pourexprimer sa sincère gratitude aux délégations qui, multi-pliant les contacts, ont fait en sorte que leur pays et lesintérêts des femmes de demain soient représentés par les per-sonnes les mieux qualifiées. N'ayant épargné aucun effortpour assurer le succès de la Conference, elles continueront,gageons-le a soutenir l'UNESCO, en convaincant ses Etatsmembres de s'employer en priorité a mettre la déclaration deOuagadougou à effet.

4

DECLARATION DE OUAGADOUGOULa Conférence,

Constatant

- que vingt-six millions de jeunes Africaines, dont la plu-part vivent en milieu rural, ne sont pas scolarisées, etque ce nombre atteindra selon les estimations trente-sixmillions en l'an 2000 ;

- que l'Afrique est en retard par rapport aux autres régionsen ce qui concerne les taux de scolarisation et d'alpha-bétisation de la population féminine ;

- que les taux d'analphabétisme des femmes y sont supérieursà 60 % ;

- que la démographie galopante a contrarié les effortsvisant à réduire les disparités entre filles et garçonsau sein du système éducatif ;

- qu'il importe d'abandonner les politiques nationales quine favorisent pas l'éducation des filles et la promotionde la femme.

Considérant que l'instruction des filles contribue à amélio-rer la qualité de la vie et à promouvoir le développementnational en produisant les effets suivants :

- augmentation des taux de production ;

- amélioration des pratiques sanitaires et nutritionnelles ;

- diminution du taux de mortalité infantile et du taux demortalité lié à la maternité ;

- diminution du taux de fécondité,

Notant

- que la Conférence mondiale sur l'éducation pour tous aérigé en priorité absolue la nécessité d'assurer l'accèsdes filles à l'éducation et d'améliorer la qualité de laformation qui leur est dispensée ;

- que la Convention sur les droits des enfants (1989) fait del'universalisation de l'enseignement primaire, en particu-lier en faveur des filles, l'un des objectifs des années 90en ce qui concerne le droit de l'enfant au développement ;

- que le Sommet mondial pour les enfants a affirmé que lesefforts visant à améliorer les conditions de la femme et à lui

5

accorder un rôle accru dans le développement doivent com-mencer à l'âge où elle est petite fille ;

- que la sixième Conférence des Ministres de l'éducation etdes Ministres chargés de la planification économique desEtats membres d'Afrique (MINEDAF VI, Dakar, 1991) a souli-gné la nécessité de s'occuper en priorité des enfants d'âgescolaire et des groupes vulnérables, et notamment desfilles et des femmes analphabètes.

Appelle

- les gouvernements à procéder à un bilan détaillé de lasituation des filles et des femmes sur le plan social etéducatif avec la participation active des organisationsféminines et d'autres organisations non gouvernementales,des responsables politiques, des chefs traditionnels et desreprésentants de divers groupes sociaux, en s'assurant enparticulier le concours des organismes de coopération ;

- les gouvernements à améliorer l'éducation des filles danscadre de leurs plans de développement national, en donnantpriorité aux objectifs concernant la qualité, l'équité,l'administration des services éducatifs ;

- les gouvernements des pays dans lesquels l'écart entre lestaux de scolarisation respectifs des filles et des garçons estsupérieur à 10 % de la population cible à prendre des mesuresen vue de remédier à cette disparité d'ici à l'an 2000 ;

- les gouvernements à élaborer et mettre en oeuvre des stra-tégies visant à centrer la planification et le développe-ment de l'éducation sur les besoins de la fillette;

- les gouvernements, et en particulier, les ministères del'éducation, à faire en sorte que, d'ici à 1995, tous lesenseignants aient reçu une formation sur le problème del'égalité entre les sexes et que ce problème soit traitédans les programmes de formation pédagogique et dans lesprogrammes scolaires ;

- les gouvernements à édicter et faire appliquer des règlesinterdisant d'employer comme aides ménagères des fillesd'âge scolaire sans offrir à celles-ci des possibilités des'instruire ;

- les gouvernements à suivre les progrès accomplis et àrendre compte en 1995 aux niveaux national, sous-régionalet régional et, au niveau international, au Forum EFA et àla Conférence mondiale sur les femmes qui sera convoquée àcette date par l'Organisation des Nations unies, puis àpublier des rapports tous les deux ans ;

- les organisations régionales, bilatérales et internationaleset les organisations non gouvernementales à faire de l'éduca-tion des filles la première des priorités dans l e u r s

6

programmes en faveur du développement, et à se préoccuperégalement en priorité de l'alimentation en eau, de l'amé-nagement routier et de l'électrification des zonesrurales, ce qui aura pour effet d'alléger le fardeau desmères et, partant, celui des fillettes ;

- les épouses des chefs d'Etat, des ministres et des membresdu Parlement à constituer des groupes de pression mili-tant pour l'éducation et le bien-être des filles ;

- les éducateurs à puiser dans les éléments positifs dupatrimoine historique, culturel et religieux en vued'améliorer la qualité de l'enseignement et de le dispen-ser de manière plus équitable ;

- l'Organisation de l'unité africaine à inscrire en bonneplace l'éducation des filles à l'ordre du jour de sa pro-chaine réunion au Caire, et à entreprendre en outre desactions palliatives visant à réduire les disparités entrefilles et garçons en matière d'éducation, dans le droitfil du consensus de Dakar et en particulier de l'objec-tif d'éliminer ces disparités d'ici à l'an 2000 ;

- l'Organisation des Nations Unies à inscrire l'éducationdes filles à l'ordre du jour de la prochaine Conférencemondiale sur les femmes et à organiser à cette occasionune table ronde sur ce thème ;

- les gouvernements et la communauté internationale àreconnaître la présente déclaration et à s'y référer sousle nom de DECLARATION DE OUAGADOUGOU.

Déclaration adoptée ce jour, 1er avril 1993, par la Conférence.

7

ANTECEDENTS ET CADRE D'ACTION

"La priorité absolue devrait être d'assurer l'accès des filleset des femmes à l'éducation et d'améliorer la qualité de la for-mation qui leur est dispensée, ainsi que de lever tous les obs-tacles à leur participation active. Tous les stéréotypes sexuelssont à bannir de l'éducation." (Déclaration mondiale sur l'edu-cation pour tous, article 3)

- - - - - - - - -0- - - - - - - - -

ANTECEDENTS

Depuis plus de deux décennies, la communauté mondiale sepréoccupe de la situation des femmes et de leur éducation ; plusrécemment, elle s'est inquiétée de l'inégalité entre les hommeset les femmes en matière d'accès à l'éducation.

La Conférence panafricaine sur l'éducation des filles quis'est tenue à Ouagadougou du 28 mars au ler avril 1993 a marquéune nouvelle étape dans les efforts concrets visant à relever ledéfi de l'éducation pour tous. Elle a permis de consolider lesacquis de la Conférence de Jomtien qui a fixe comme prioritéabsolue d'assurer l'accès des filles à l'éducation et d'amélio-rer la qualité de la formation qui leur est dispensée, de laConférence internationale de l'éducation qui, à sa 42e session(1990), a appelé à bannir tous les stéréotypes sexuels de l'édu-cation, de la Convention sur les droits de l'enfant (1989) quifait de l'universalisation de l'enseignement primaire, en par-ticulier en faveur des filles, l'un des objectifs des années 90en ce qui concerne le droit au développement, du Sommet mondialpour les enfants (New York, 1990) qui a souligné l'importancecentrale de l'éducation des fillettes pour la promotion de lafemme et de son rôle dans le développement, de la sixièmeConférence des Ministres de l'éducation et des Ministres char-gés de la planification économique (MINEDAF VI, Dakar, 1991) etde la Conférence internationale pour l'assistance à l'enfantafricain (ICAAC) qui a relevé la nécessité de fixer des objec-tifs quantitatifs, en particulier pour réduire l'écart entrefilles et garçons d'au moins un tiers d'ici à 1995.

Pourquoi, alors cette Conférence panafricaine sur l'éduca-tion des filles ? L'objectif premier était d'obtenir un consensusdes décideurs africains, en particulier sur l'éducation desfilles, et ce à une échelle telle qu'elle susciterait des réac-tions pertinentes au niveau national. L'accès des filles à l'édu-cation est un problème extrêmement préoccupant à l'approche duXXIe siècle. En Afrique, quelque 26 millions de filles ne sont passcolarisées, et beaucoup de celles qui le sont obtiennent desrésultats très médiocres. Les taux bruts de scolarisation desfilles sont inférieurs à ceux des garçons dans 42 des 46 pays quiont été passés en revue. Au Mali, au Niger, en Guinée et en SierraLeone, les taux de scolarisation des filles sont respectivement de

8

17 %, 21 %, 24 % et 39 %. Dans l'ensemble de l'Afrique sub-saharienne, le taux d'analphabétisme est, selon les estimations(1990), de 41 % chez les hommes et de 64 % chez les femmes.Mais ces pourcentages globaux masquent les taux d'analphabé-tisme des femmes plus élevés enregistrés au Burkina Faso (82%), en Sierra Leone (79 %), au Bénin (77 %), en Ethiopie (77%) et en Guinée (76 %).Dans les Etats arabes le taux d'anal-phabétisme des femmes était estimé à 62 % en 1990.

L'Afrique est en retard par rapport aux autres régionsdans la lutte pour éliminer l'analphabétisme. Le taux d'anal-phabétisme moyen est de 33,6 % dans la région de l'Asie del'Est et de l'Océanie, de 17 % en Amérique latine et auxCaraïbes et de 2,6 % dans les pays d'Europe membres del'Organisation de coopération et de développement économique(OCDE). La question qu'il faut se poser et souligner est desavoir si une région peut assurer un développement durable deses ressources humaines quand 40 % environ de sa population n'apas le niveau minimum d'instruction nécessaire pour comprendreles politiques et les mesures socio économiques pertinentesadoptées à l'échelon national dans des domaines tels que larégulation des naissances, l'acquisition et la répartition desressources, le développement scientifique et technologique oula productivité, ni pour les expliquer à ses enfants et prendrepart à leur mise en oeuvre.

En dépit de ce sombre tableau, la Conférence a servi detremplin à des actions spécifiques, au niveau tant régional quenational. Quarante-neuf des 51 Etats africains invités ontrépondu à cette invitation en indiquant le nom de leurs repré-sentants, et 41 déléguèrent effectivement à la Conférence leurMinistre de l'éducation, des Vice-Ministres, des Secrétairespermanents, des Directeurs ou des Directeurs adjoints. Lesreprésentants de 14 organisations assistèrent à la Conférencequi, si l'on compte les personnalités locales invitées, réunitau total quelque 200 participants. De par son envergure, laConférence a fourni l'occasion d'une prise de conscience régio-nale, mais aussi d'un examen de la faisabilité d'approchestechniques nouvelles ou encore peu utilisées sous la conduited'experts venus de différents pays

La Conférence devait identifier:

a) les politiques et les stratégies sectorielles oumultisectorielles de nature à attirer et retenir des millionsde filles dans le système éducatif ;

b) les mécanismes de suivi et d'établissement de rap-ports permettant de mesurer les progrès accomplis en matièred'éducation des filles ;

c) les stratégies à adopter pour mobiliser les res-sources à l'échelle nationale, en mettant spécialement l'ac-cent sur la création de nouveaux partenariats (en particulieravec le secteur privé), et à l'échelle régionale, en sollici-tant les sources bilatérales et multilatérales ;

9

d) les politiques régionales et internationales per-mettraient de dégager des ressources et de créer un environnementpropice a l’éducation des filles ;

e) les priorités d’un cadre d’action régional s’atta-querait aux multiples facteurs faisant obstacle a l'éducation desfilles et aiderait les décideurs a élaborer d^- programmes,appro-priés et efficaces.

Afin que les participants ne s'écartent pas du thème prin-cipal de la Conference, ils disposaient de documents détaillés des-tines a guider les discussions des groupes de travail et étaientassistes par des experts. Les communications marquantes furent pré-sentées en séance plénière.

Les participants tombèrent d’accord sur la plupart des ques-tions se rapportant a l’education des filles et se montrèrent ravisde découvrir les différentes solutions imaginées par,d’autres pourrésoudre tel ou tel problème. Il est apparu clairement que pour remé-dier aux difficultés des femmes, il faudrait satisfaire a quatreconditions : être résolu a agir, savoir comment agir, être en mesu-re d’agir et, enfin, agir: Le soutien et l'engagement de tous lespartenaires nationaux, et notamment des acteurs politiques, sociauxet religieux, ainsi que de l’industrie et du commerce, sont indis-pensables. Chaque pays devra renforcer ses capacités et mobiliserses ressources internes et les appuis extérieurs de façon a assurerune promotion durable de la femme.

Certains thèmes ont toutefois donne lieu a d’intenses débats.Ce fut le cas notamment des politiques, de la recherche et desréseaux d'échange d’informations, de la qualité de l’enseignement etdes résultats scolaires, de l'accès a l’education - fourniture deservices éducatifs formels et non formels - et de la planification,de l’administration et de la gestion de l'enseignement.

Politiques, recherche et réseaux d'échange d'information

Le droit de tous les enfants, garçons ou filles, a l’educa-tion est explicite dans les politiques éducatives de la plupart despays. Ce droit, il s’agit de savoir si les petites filles sont enposition de l’exercer. L’appui et la reconnaissance accordes auxfemmes aux niveaux national, régional et international sont proba-blement les facteurs qui contribuent le plus directement a l’educa-tion et a la promotion des filles. L’existence de rôles modèles aideles filles a définir leurs aspirations et a exploiter les possibi-lités offertes ou en créer de nouvelles. Malheureusement, trop depays poursuivent des politiques qui, de manière générale, ne sontguère favorables aux femmes et confortent de ce fait les aspectsnégatifs des traditions culturelles. Même au niveau international,trop peu de femmes jouent un rôle visible en tant que représentantesou que consultantes.

Les politiques doivent être envisagées selon une perspectivemultisectorielle autorisant l’interaction naturelle des différents

10

facteurs. Un climat national propice à l'éducation des fillessuppose notamment que les femmes aient le droit de vote, etqu'elles ne soient pas désavantagées par les lois et règlementsconcernant les successions, la propriété foncière, les régimesmatrimoniaux et l'accès aux crédits et aux emplois de tousniveaux, et en particulier aux postes de responsabilité. Defait, l'accès limité des femmes sur le marché officiel du tra-vail a eu pour effet de restreindre leurs revenus et de main-tenir à des niveaux artificiellement bas les bénéfices qu'ellesretirent personnellement de leur éducation.

Les programmes de développement rural ont à certainségards portés leurs fruits, mais leur capacité d'améliorer laqualité de vie et la situation économique des populationsrurales reste pour l'essentiel loin d'être satisfaisante. Lescorvées d'eau et de bois sont toujours le lot quotidien desfemmes rurales. Dans les campagnes, même l'eau amenée par cana-lisations n'est pas potable. Les hommes partent dans l'espoird'une vie meilleure, laissant derrière eux femmes et enfantsd'où un éclatement de la structure familiale qui oblige lesfemmes à assumer des responsabilités et des rôles nouveaux età se faire aider encore plus dans leurs taches quotidiennes parleurs filles d'âge scolaire.

Politiques et objectifs doivent être définis en pleineconnaissance de cause. Les recherches axées sur les femmes ontaidé à mieux comprendre les facteurs socioculturels économiqueset politiques qui ont historiquement façonné, influencé etdéterminé la condition des femmes et leur statut par rapportaux hommes. Elles ont mis en lumière les multiples relationspositives entre l'éducation des femmes et la qualité de la vie.Même si personne ne conteste aujourd'hui la nécessité de pro-mouvoir l'éducation des filles, d'élaborer des politiquesattentives aux problèmes des femmes et de corriger, le caséchéant, les orientations adoptées, toute une série de ques-tions demeure sans réponse. De plus amples recherches serontnécessaires pour informer les planificateurs des domaines danslesquels il faut investir en priorité.

Les études consacrées aux femmes africaines ont étémenées en grande partie par des chercheurs expatriés ou par deshommes. Les chercheuses africaines sont trop peu nombreuses et,parfois, défaillantes sur le plan de la méthodologie et descompétences. Tout nouvel effort de recherche passe par laconstitution d'une masse critique de chercheuses hautement qua-lifiées.

Les résultats de la recherche ne font généralement pasl'objet d'une large diffusion par les réseaux d'échange d'in-formations, de sorte que les chercheurs, planificateurs etdécideurs africains n'en ont pas rapidement connaissance. Pourréduire les délais et améliorer la compréhension et le dialogueentre chercheurs d'une part et décideurs et planificateurs del'autre, les uns et les autres doivent travailler de concertI1 convient de renforcer les réseaux d'échange d'informationsnationaux et régionaux et d'encourager les médias à diffuserdes informations sur l'éducation des filles.

11

Qualité de l'enseignement et résultats scolaires

La qualité de l'enseignement dispensé en classe est essen-tielle à la réussite des garçons comme des filles, mais plusencore de ces dernières qui ont peu ou pas de temps à consacrerà l'étude en dehors de l'école. I1 importe de continuer à explo-rer différentes approches de nature à créer un environnement pluspropice à l'enseignement et à l'apprentissage, en adaptant l'en-seignement au contexte local, tout en favorisant son plus ampledéveloppement.

La scolarisation durable des filles est indissociablementliée à la qualité de l'enseignement. A cet égard, on n'a pasaccordé toute l'attention voulue à la capacité des programmesscolaires d'attirer et de retenir les filles à l'école. Audépart, ces programmes étaient en fait calqués sur ceux des paysoccidentaux et guère adaptés au mode de vie des enfants. C'estainsi que pour leur inculquer des notions d'anglais, on appre-nait aux élèves africains la comptine qui dit "Pluie, pluie,éloigne-toi, et reviens une autre fois". Or, en Afrique, la pluieest accueillie avec jubilation, car elle est synonyme de plan-tation, de récolte et de nourriture abondante. Mais des chantscélébrant la pluie n'ont pas été traduits en anglais. Les pro-grammes n'ont fait aucune place aux techniques artisanales, auxfêtes, aux danses et aux musiques locales. Dans l'enseignementprimaire, on n'a pas cherché à intégrer la vision que l'enfantafricain a de son environnement, ni la manière dont s'opère sasocialisation à travers sa façon particulière de classer leschoses, d'organiser les connaissances et de se comporter vis-à-vis de ses connaissances et des camarades. En ne tenant pas assezcompte du système de valeurs et de l'expérience vécue de l'en-fant dans l'aménagement et la structure des programmes, l'écoleprive celui-ci des concepts qui sont les matériaux de base del'apprentissage et de la formation de l'identité.

Traditionnellement, les enfants étaient éduqués par leursparents, les chefs de village et les autres enfants. Dans ce sys-tème, l'apprenant était seul responsable de ses progrès et punis'il n'en faisait pas. L'enseignement traditionnel portait surles connaissances nécessaires pour survivre. En général, il com-prenait notamment les éléments suivants : croyances religieuseset spirituelles, valeurs et principes moraux, attitudes à adop-ter vis-à-vis des différents membres de la communauté, compor-tements socialement acceptables, éducation sexuelle, méthodesd'acquisition et de préparation des aliments, art militaire ettechniques artisanales. I1 faisait en outre appel à certainsmécanismes. On acquérait les connaissances en prenant part auxactivités de la communauté et de la famille, en écoutant, enrécitant et en jouant, en accomplissant des taches particulièreset en prenant modèle sur les adultes, en recevant une instruc-tion en bonne et due forme en groupes restreints ou plus largesou une initiation collective réservée à l'un ou l'autre sexe, eten subissant remontrances et punitions en cas d'écart. Ce "pro-gramme éducatif" donnait à l'apprenant un sentiment d'apparte-nance à une collectivité, d'identité et d'accomplissement.

12

Certes, il y avait dans ces traditions culturelles deséléments négatifs, à commencer par l'excision des filles,Quelques tentatives ont été faites ces dernières années pour"africaniser" les programmes en y incorporant des textes reflé-tant la culture:locale, et l'étude de l'histoire, de la scien-ce et de la géographie africaines I1 importe d'approfondir cesinitiatives en cherchant à comprendre comment l'enfant afri-cain interprète et organise les connaissances qu'il tire de sonenvironnement, en travaillant avec les chefs coutumiers en vued'identifier les contenus de l'éducation traditionnelle pou-vant servir de véhicule à l'apprentissage, en particulier dansl'enseignement primaire, et en utilisant ces informations pourfaire en sorte que l'enfant éprouve plus de plaisir et desatisfaction à apprendre. Des matières telles que l'éducationsexuelle doivent s'insérer dans un contexte culturel.L'apprentissage et la mise en oeuvre des techniques artisanalesautochtones, le chant et la musique et les danses locales peu-vent contribuer à donner à l'enfant le sentiment d'appartenirà un environnement spécifique et l'envie de retourner à l'éco-le.

Pourquoi est-il important d'établir un tel lien entrel'école et les formes d'éducation traditionnelles ? D'une part,parce que l'enfant en retire un bénéfice direct, et d'autrepart, parce que lorsque la communauté se modernise et que sesmembres adultes se tournent vers des activités génératrices derevenus, sa structure vole en éclats et, avec elle, disparaîtla prise en charge collective des enfants et de leur éducationOn le voit dans certaines parties de l'Afrique, où ceux quel'on appelle les "enfants des rues" forment un groupe socialde plus en plus nombreux. Ce phénomène était inconnu il y aquelques années : l'enfant appartenait à une famille et à unecommunauté. Aujourd'hui, des enfants sont "sans attaches", etles écoles sont appelées à assumer une plus grande responsabi-lité dans l'éducation des générations montantes, et en parti-culier des filles. Plus il y a d'enfants dans la rue, plusgrand est le risque que des filles soient dans la prostitution.

Enseignement des sciences et des mathématiques

Les recherches montrent que pour 100 élèves, on ne comp-te en Afrique que 30 filles, même dans des disciplines où lesfemmes sont habituellement majoritaires dans d'autres partiesdu monde, Les filles représentent à peine un cinquième des étu-diants en agriculture et en sylviculture et moins de 30 % dansles autres disciplines scientifiques.

L'attitude négative et désabusée des filles à l'égard dessciences et des mathématiques remonte à leurs premiers contacts avecces matières à l'école primaire Dissocié du contexte local, l'ensei-gnement des sciences tel qu'il est dispensé dans le primaire est plu-tôt rebutant et conceptuellement médiocre. De ce fait, il détruit lacuriosité naturelle et la soif de savoir des enfants. Garçons etfilles sont découragés dès leur plus jeune âge et surtout les fillesà qui la société a déjà inculqué l'idée que les études scientifiquessont réservées aux garçons, Cette idée est souvent renforcée parles attitudes des enseignants.

13

L'enseignement des sciences et des mathématiques doitaider à lever cette autocensure et cette autodiscrimination dansle domaine cognitif. I1 faut articuler plus étroitement cesmatières aux domaines d'intérêt féminin et créer dans les petitesclasses un environnement pédagogique qui favorise l'assimilationdes concepts et l'acquisition d'attitudes positives à traversdes expériences agréables.

Rôle de l'enseignant

Les relations entre la fillette et l'enseignant peuventrenforcer les stéréotypes féminins traditionnels ou aider l'élè-ve à se forger une nouvelle image d'elle-même. Même si de nom-breux programmes de formation pédagogique abordent l"'effetPygmalion", ils n'insistent pas assez sur l'influence du com-portement de l'enseignant sur la perpétuation des stéréotypessexuels. Les programmes de formation initiale ou en cours de for-mation des maîtres, s'attachent à présent à leur apprendre àidentifier et définir les types de comportements pouvant valo-riser l'image que la petite fille a d'elle-même.

En ce qui concerne les performances scolaires, il fautamener l'enseignant à prendre conscience du peu de temps dontles filles disposent pour étudier du fait des tâches ménagèresqu'elles sont censées accomplir, ainsi que du contexte danslequel s'inscrivent leurs progrès. Aucun effort ne doit êtreépargné pour offrir des possibilités de rattrapage, en particu-lier aux élèves dont la fréquentation est irrégulière. I1 impor-te toutefois dans ce domaine que les maîtres reçoivent une for-mation adéquate et disposent de matériel didactique en nombresuffisant.

Education formelle ou non formelle ?

Nul n'a songé à le nier, le système classique s'est révé-lé incapable de toucher des millions d'enfants d'âge scolaire,parmi lesquels, en particulier, les filles habitant des zonesrurales reculées. Dans le Même temps, des groupes religieux oudes organisations non gouvernementales ont pu faire bénéficierces catégories de programmes d'éducation non formelle. Mais ilest probable de toute façon qu'un vaste effort de développementdes structures scolaires de la part de ces groupes et de ces ONGaurait donné de moins bons résultats. Certains ont fait valoirque l'approche non formelle ne devait être qu'une solution pro-visoire s'articulant au système formel et ne faisant pas obs-tacle à la promotion sociale de la petite fille. D'autres ontplaidé pour l'éducation non formelle comme une fin en soi.S'agissant des jeunes enfants, tout le monde est d'accord qu'ilfaut renforcer l'efficacité de l'école primaire et lui permettrede s'adapter aux besoins des petites filles, lesquels varientselon le contexte. Entre-temps, on peut mettre en place desstructures non formelles s'articulant au système formel, sansperdre de vue que l'objectif est de donner aux filles la possi-bilité de gravir l'échelle sociale.

14

Planification, administration et gestion de l’enseignement

Centrer la planification, l’administration et la gestion del’enseignement sur les besoins des petites filles aiderait a créerun environnement tant physique que pédagogique qui y soit mieuxadapte, sans désavantager en rien les garçons. Dans cette pers-pective, il faudrait réfléchir a la juste proportion de femmes ausein de l’équipe enseignante, aux installations sanitaires, a lasécurité des fillettes, a la méthodologie des programmes, en cequi concerne en particulier la préparation a la vie familiale etl’éducation sexuelle, aux aides sociales et aux avantages de lanon-mixité. Les planificateurs de l’enseignement devraient identi-fier les indicateurs pertinents en matière d'éducation des filleset fixer des objectifs quantitatifs lies a des échéances précises.

Rôle de la communauté

Les communautés rurales ont joue un rôle limite dans la pla-nification de l’enseignement, son administration et la scolarisa-tion de leurs enfants. Leur participation a été encouragée prin-cipalement pour aider a créer des «écoles a faible coût» et, dansune certaine mesure, a gérer les établissements, mais on les ararement consultées au sujet des contenus et de la mise en oeuvrede l’enseignement. En associant plus largement des représentantsde la communauté a l’élaboration des programmes et des méthodesdidactiques, on contribuerait a mieux adapter ces derniers a lasituation locale dans des domaines tels que l’éducation sexuelle,la nutrition et l’hygiène, la technologie et les métiers artisa-naux, et la qualité de la vie en serait d’autant améliorée.

Mobilisation des ressources et partenariats

L’instruction de tous les enfants en âge d’aller a l’écoleprimaire est de la responsabilité des pouvoirs publics. I1 incom-be donc a ces derniers de consacrer a l’éducation des moyens finan-ciers suffisants pour que tous les enfants dans le pays aient accèsa l’enseignement primaire, comme c’est leur droit fondamental. Telest l’objectif ultime.

Dans la poursuite de cet objectif, les gouvernements doiventmobiliser toutes les ressources internes de façon à assurer, achaque nouvelle avancée, un développement durable de l’éducation.Les organismes religieux et les ONG les secondent traditionnelle-ment dans la fourniture des services éducatifs. Ces partenariatspeuvent être renforces et de nouvelles alliances explorées, en par-ticulier avec le monde des affaires, en vue, non seulement d’ob-tenir des aides financières, mais aussi de recueillir des sugges-tions concernant la planification des idées d’ innovation.

Suivi de l’éducation des filles

Le suivi, les évaluations et les reformes adoptées en consé-quence favoriseront la vision élargie et le dynamisme accru quisont nécessaires a la réalisation des objectifs en matière d’édu-cation des filles. En dehors de quelques succès localisés, les

15

gouvernements ont été incapables de mesurer l'efficacité desmoyens qu'ils avaient mis en oeuvre et n'ont toujours pas iden-tifié le ou les facteurs de nature à retenir, dans des propor-tions importantes, les filles à l'école. Pour mieux atteindreleurs objectifs, ils seront par conséquent amenés à s'engagerdans de nouvelles directions, voire à modifier leurs politiqueset leurs stratégies. Le suivi est donc un élément essentiel de la réussite,

Rôle et soutien des organismes d'aide extérieure

Etant entendu que l'éducation des enfants est de la res-ponsabilité des gouvernements, les organismes d'aide extérieuredevraient assister ces derniers (a) en leur apportant un appuihumain et financier catalyseur, (b) en facilitant l'échange dedonnées d'expérience, (c) en les aidant à renforcer leurs ins-titutions et notamment à accroître leurs capacités, (d) en conso-lidant les mécanismes de suivi à tous les niveaux, et (e)encontinuant à donner à l'éducation des filles un rang de.priori-té élevé,

CALENDRIER DES ACTIVITES DE SUIVI VISANT A AMELIORER L'EDUCATIONDES FILLES

Le calendrier des activités proposé ci-après dans suivide la Conférence n'implique pas que les pays n'ont fait jusqu'iciaucun effort pour améliorer l'éducation et le bien-être socialdes filles. On espère qu'ils renforceront les activités en courset détermineront les domaines où de nouveaux efforts et de nou-veaux progrès sont nécessaires, Le calendrier fournit des para-mètres à l'intérieur desquels chaque pays pourra élaborer sonpropre plan d'action en fonction des réalités locales.

Le groupe de travail national pourra être conçu comme uneentité autonome ou rattaché à un conseil national de l'éducationou une équipe spéciale déjà existants à qui il fera rapport.Etant donné la priorité élevée accordée à l'éducation des fillespar les autorités nationales et la communauté internationale, ilserait approprié que ce groupe de travail soit présidé par leMinistre de l'éducation ou une personne exerçant des fonctionsde responsabilité désignée par lui.

On n'attend pas des pays qu'ils créent des structuresparallèles pour résoudre les problèmes que pose l'éducation desfilles, mais plutôt que, pour améliorer efficacement cette der-nière, ils renforcent celles qui existent déjà. I1 sera toute-fois nécessaire de désigner, au sein du Ministère de l'éducationet du Ministère du plan, des personnes chargées du suivi jour-nalier des activités concernant l'éducation des filles.

Une liste des aspects à surveiller a été établie en vue d'aiderle groupe de travail à définir ses propres indicateurs. Même s'ilappartient aux différents pays d'élaborer chacun un plan de tra-vail réaliste, il serait souhaitable qu'ils respectent autantque possible le calendrier suivant :

16

1. Création d'un groupe de travail national mixte présidé parle Ministre de l'éducation et comprenant des représentants (depréférence des femmes occupant des postes de responsabilité)du gouvernement, des organismes bilatéraux et multilatéraux etdes organisations non gouvernementales, des médias et desmilieux d'affaires - juin 1993

2. Définition des objectifs en matière d'éducation des filleset des étapes à franchir en ce qui concerne l'accès à l'édu-cation et la qualité, l'administration et la gestion de l'en-seignement, qui feront l'objet d'évaluations à court, à moyenet à long terme -

juin 1993

3. Identification des informations nécessaires à la planifi-cation qui font défaut et du type de recherches à entreprendre

juin 1993

4. Définition et élaboration des grandes lignes des stratégies àmettre en oeuvre pour atteindre les objectifs en matière d'éduca-tion des filles dans les délais prévus - j u i n-juillet 1993

5 Elaboration d'un calendrier de mise en oeuvre pour toutesles activités à entreprendre à l'intérieur des paramètresfixés pour chaque type de stratégie - juillet 1993

6 Lancement des activités visant à améliorer l'éducation desfilles conformément à la Déclaration de Ouagadougou -

à compter d'août 1993

7. Mise en place d'un mécanisme de suivi et fixation de la datedu premier rapport intérimaire sur l'éducation des filles et desrapports suivants, dont l'aboutissement sera le rapport biennalprésenté au Forum sur l'éducation pour tous en 1995 -

juillet-août 1993

8. Identification des moyens de maintenir le rang de prioritéélevé donné à l'education des filles par les autorités natio-nales, régionales et internationales - en cours d'exécution

9. Constitution d'un groupe de pression, en vue principalementde formuler des recommandations, qui sera composé des épousesdu chef de l'Etat, de ministres et de membres du Parlement -

juin 1993

17

CADRE D'ACTION

1. LES POLITIQUES E D U C A T I V E S, LA RECHERCHE ET LA FORMATION DERESEAUX

LES POLITIQUES

1.1 L'éducation des filles a fait l'objet de toute une sériede recommandations reconnaissant le lien vital entre l'instruc-tion de la population féminine et le développement national etrépondant aux exigences de la communauté internationale, éprisede justice sociale, en ce gui concerne le droit des femmes etdes filles à l'éducation. Les politiques éducatives sont enconséquence révisées de façon à mieux prendre en compte le pro-blème de l'égalité des sexes et la convergence des vues quant àla nécessité de mettre en oeuvre et de soutenir plus complète-ment l'éducation des filles. Les politiques adoptées dans cedomaine doivent s'inscrire dans une perspective multisectoriel-le embrassant le secteur de l'éducation mais aussi, notamment,ceux de la santé, de l'emploi, de la justice et des affaires.

Le secteur de l'éducation

1.2 Il importe dans ce secteur de prendre en prio-rité les mesures suivantes :

. assurer la réinsertion des jeunes mères célibataires dansle système scolaire ou offrir des services d'éducation nonformelle à celles qui n'ont plus l'âge d'aller a l'éco-le;

. mobiliser la société en faveur de la scolarisation desfilles et des initiatives dites de la troisième voiemédias et monde des affaires en vue de promouvoir l'édu-cation des filles, et en particulier de celles qui setrouvent en situation difficile comme les aides-ménagères;

. associer les communautés à l'effort d'éducation en ce quiconcerne l'identification des besoins éducatifs, la four-niture des locaux et la gestion et l'administration desétablissements scolaires ;

. accorder des primes et des avantages aux enseignants enposte dans des endroits reculés (prime d'éloignement,indemnités de logement), assouplir dans un premier tempsles critères d'admission des jeunes filles dans les ins-titutions pédagogiques, puis revenir progressivement àdes critères plus stricts à mesure que de meilleures pos-sibilités d'éducation leur sont offertes, en rééquili-brant simultanément les effectifs des deux sexes jusqu'àatteindre la parité ;

18

. promouvoir les programmes d'enseignement des sciences etdes mathématiques auprès des filles en dispensant uneformation adéquate aux enseignants et en créant des ser-vices d'orientation et de conseils ,

. reconnaître et soutenir officiellement les différentssystèmes de formation permettant aux filles de réinté-grer le système scolaire ;

. centrer les décisions des planificateurs et des admi-nistrateurs de l'éducation sur les besoins de la fillet-te ;

. instaurer la gratuité de l'enseignement ou offrir desbourses et des allocations aux écolières, dans les zonesrurales ;

. créer un impôt à titre de contribution primaire en vuede collecter des fonds supplémentaires pour financerl'achat des matériels didactiques et la formation encours d'emploi des maîtres ;

. augmenter les budgets de l'éducation en vue de développerl'accès des filles à l'enseignement primaire en créant desnouvelles écoles plus proches des communautés ;

. soutenir les politiques officielles d'aide au développe-ment en vue d'accroître les crédits alloués dans le domai-ne de l'éducation, de l'information et de la communica-tion aux programmes en faveur du bien-être et de la for-mation des filles.

19

Les jeunes mères cèlibataires

En Jamaïque, il existe des centres d'accueil où les éco-lières enceintes peuvent poursuivre leurs études et rece-voir des conseils. Six mois environ après l'accouchement,la jeune mère est autorisée à retourner à l'école, àcondition de certifier que quelqu'un s'occupe de sonbébé.

Au Burkina Faso, les écoles secondaires ont pour pratiquede continuer d'accueillir les éléves enceintes.

Comment encourager les enseignants à travailler dans desrégions reculées

Diverses incitations peuvent être envisagées : a) unlogement b) des critères de recrutement moins strictspermettant d'engager des jeunes femmes, à qui serontoffertes des possibilités d'améliorer leur niveau d'ins-truction, c) des promotions plus rapides, et d) desbourses d'études spéciales.

Les autres secteurs

1.3 Les politiques mises en oeuvre dans les autres secteurspeuvent renforcer les efforts consentis dans le secteur del'éducation. I1 convient notamment de prendre les mesures sui-vantes

• encourager les organismes officiels d’aide au dévelop-pement a donner la priorité aux programmes de dévelop-pement rural en leur allouant des crédits plus impor-tants, en définissant des objectifs et en suivant lesprogrès réalisés ;

• instituer des quotas en vue d’accroître progressive-ment dans toutes les branches le nombre de femmesoccupant des postes de responsabilité jusqu’a cequ’elles soient a parité avec les hommes ;

• instituer des quotas de façon qu'un plus grand nombred’emplois soient offerts aux femmes dans le secteurformel avec une rémunération égale a celle qui estproposée aux hommes ;

20

Pourquoi des enseignantes ?

Dans les régions ou les parents hésitent à confier leursfilles à des maîtres, la présence d’enseignantes dans lesécoles entraînerait une augmentation des taux de scolari-sation et de fréquentation. Les enseignantes dissuade-raient en outre leurs collègues masculins de maltraiter lesécolières et offriraient un modèle à ces dernières.

Au Yémen, on s'est efforcé de renforcer l’effectif fémininen instituant un service national volontaire au titreduquel toutes les jeunes filles ayant achevé leurs étudessecondaires sont appelées à enseigner durant un an dans uneécole primaire. Pour corriger les déséquilibres entre lessexes au sein du corps enseignant, le Bangladesh pratiqueune discrimination positive en faveur des femmes lors dela sélection des candidats à l’enseignement et du recrute-ment des maîtres.

Gratuité de l’enseignement, bourses et allocations

Le Ghana, le Malawi, le Zimbabwe et la Tunisie ont réussià accroître les taux de scolarisation et de rétention desfilles en assurant la gratuité de l’enseignement. En Chine,les filles originaires des régions rurales ou reculéesreçoivent une bourse pour financer les frais d’internat.Au Bangladesh, un programme d’octroi de bourses et d’ allo-cations a permis d’attirer et de retenir à l'école un plusgrand nombre de filles.

. réformer les lois en vue d'améliorer l'accès des fillesà l'enseignement et de prolonger la durée de leurs études(en reculant l'âge légal du mariage ou en sanctionnantles parents qui retirent leurs filles de l'école ;

. lancer des programmes d'information visant à promouvoirune image positive de la femme et de la petite filledans les médias et des campagnes de sensibilisation enfaveur d'une amélioration de la condition des femmes, ourenforcer les efforts déjà faits dans ces domaines ;

. adopter et mettre en oeuvre des politiques de nature àaméliorer la situation des femmes accès au crédit,accès à la propriété foncière, égalité des droits dansle mariage.

1.4 Au niveau international, l'octroi de prêts ou de donsdevrait être subordonné à l'élaboration, dans les pays bénéfi-ciaires, de plans et de programmes visant à résoudre le pro-blème de l'inégalité

LA RECHERCHE

Institutionnalisation de la recherche

1.5 Le caractère inadéquat des bases de données sur l'éduca-tion des filles incite à penser qu'il y aurait lieu, à l'*éche-lon national, de créer au sein des institutions (tertiaires)et des ministères des unités chargées de la recherche, ou derenforcer celles qui existent déjà, et d'améliorer la circula-tion de l'information en constituant des groupes de recherchesur l'éducation des filles dans lesquels les femmes joueraientun rôle actif à tous les niveaux. I1 importe de prendre lesmesures suivantes :

. créer, au niveau national, des centres de documentationpour faciliter l'accès aux données et donner une nou-velle impulsion à la recherche, et une unité centrale decoordination de la recherche pédagogique, rattachée sipossible au ministère responsable du Plan, afin de faci-liter la prise en compte des résultats de la recherchesur les politiques et de la recherche orientée versl'action dans les plans et programmes de développementnational ;

. mettre en place des mécanismes de coordination et descentres de documentation analogues aux niveaux régionalet sous-régional, ou renforcer ceux qui existent déjà.

Indicateurs

. élaborer des indicateurs pertinents pour faciliterl'analyse des données, la quantification des objectifs,les évaluations comparatives et le suivi général del'éducation des filles.

21

Diffusion des résultats de la recherche

. mettre en place des mécanismes permettant une large dif-fusion des résultats de la recherche et des évaluationsauprès des différentes catégories d'utilisateurs, etnotamment des enseignants et autres praticiens de l'édu-cation, des décideurs, des familles et des communautés,dans un langage intelligible et sous des formes variéesrapports écrits, programmes de radio et de télévision,ateliers, conférences et séminaires, théâtre populaire,etc. On utilisera les langues parlées par les communautéschaque fois que cela est possible et permet de transmettrel'information. Etant donné que c'est aux enseignantsqu'il revient finalement d'appliquer les plans et pro-grammes d'études élaborés sur la base des conclusions dela recherche, il importe de les familiariser progressive-ment avec ses mécanismes, ses résultats et ses acquis,afin qu'ils aient une meilleure connaissance des nombreuxproblèmes intriqués que pose l'éducation des filles et semontrent plus compétents et plus efficaces.

LES METHODES DE RECHERCHE

1.6 La compatibilité des données dépend des méthodes de recherchetant quantitatives que qualitatives. I1 convient de privilégier:

. l'approche fondée sur la participation qui permet de com-prendre pleinement les besoins fondamentaux des diffé-rentes communautés en ce qui concerne l'éducation desfilles ;

. la recherche active axée sur la résolution des problèmeset le développement global ;

. les études pouvant être répétées dans différents pays oudans toute la région et la sous-régions en utilisant desméthodes, des approches et des indicateurs uniformes pourpermettre la comparaison des données.

On donnera la priorité aux recherches axées sur la résolutiondes problèmes et le développement global, et on encouragera laréalisation dans différents pays ou dans l'ensemble de la régionou de la sous-régions d'études utilisant des méthodes, desapproches et des indicateurs identiques afin d'assurer la com-parabilité des données.

LES THEMES DE RECHERCHE PRIORITAIRES

1.7 Diverses études ayant déjà été consacrées à l'éducation desfilles, les nouvelles recherches devront s'appuyer sur lesrésultats déjà acquis en s'efforçant de les préciser et de lesenrichir. Les efforts devront porter en priorité sur les thèmessuivants :

22

. aspects de l'éducation traditionnelle et des pratiquesculturelles bénéfiques aux membres féminins de la commu-nauté (notamment, mécanismes de socialisation accompa-gnant le passage à l'âge adulte) qui peuvent trouver placeà l'école ;

. analyse quantitative des effets de la gratuité de l'en-seignement sur les taux de scolarité et de rétention desfilles dans le primaire lorsqu'elle se combine à unemeilleure efficacité du système scolaire ;

. incidences pour le système éducatif (sur le plan de laqualité, de l'accès et des coûts, et en ce qui concerneplus particulièrement l'éducation des filles) des straté-gies recommandées année scolaire à durée variable, décen-tralisation de la gestion, décentralisation de l'élabora-tion des programmes, petites écoles de village, etc. ;

. contenu à donner aux programmes pour répondre aux besoinset aux aspirations des habitants des zones rurales eturbaines, et en particulier des filles ;

. avantages pour les filles, sur le plan social et cogni-tif, de différentes formules et de différents types d'éta-blissement classes alternées, classes multiniveaux,écoles mixtes ou non, internats ;

. problèmes des coûts de l'éducation : coûts directs, coûtscachés, coûts d'opportunité ;

. établissement de la carte scolaire et recherche active surla faisabilité des regroupements d'écoles avec écolessatellites destinés à améliorer l'accès des filles àl'éducation ;

. perception dans la société du rôle de la femme et inci-dences sur les relations entre le maître et les élèves,sur le plan des stéréotypes sexuels, et moyens de l'amé-liorer par une formation appropriée des maîtres et desinspections dans les écoles ;

. méthodes et approches diverses permettant la réinsertiondes filles ayant abandonné l'école par le biais de pro-grammes d'éducation formelle ou non formelle ;

. réalisation d'une étude sur la contribution historiquedes femmes africaines au développement dans le monde ;

. études sur le temps que les filles doivent consacrer auxtaches ménagères et autres travaux.

LES RESEAUX D'ECHANGE D'INFORMATIONS

1.8 Les réseaux d'échange d'informations visent à mettre en commundes connaissances, des données d'expérience, des stratégies et des

23

matériels pertinents. La mise en place de canaux et de réseauxfiables aux fins de tels échanges entre pays, institutions ouindividus permettrait de réaliser plus rapidement des progrèsappréciables et durables dans le domaine de l'éducation desfilles. Il faut donc d’urgence recenser les réseaux existantset les renforcer afin que l’information circule et soit diffu-sée de manière plus efficace.

a) Au niveau international. l’UNESCO et l’UNICEF mettront enplace des mécanismes d'échange d’informations et de donnéesd’expérience sur les questions touchant a l’education desfilles, ou renforceront les mécanismes déjà existants.

Le groupe de travail des Donateurs pour l’education en Afrique(DAE) sur la participation des femmes continuera d’accorder lapriorité a la formation de réseaux de recherche et d'échanged’informations.

b) Au niveau régional, l’UNESCO et l'UNICEF continueront de four-nir des informations importantes sur l’education des filles enveillant a ce qu’elles soient accessibles a ceux qui en ont besoin.

Le Réseau des femmes africaines pour le développement et lacommunication (FEMNET) offre a travers son bulletin trimes-triel, FEMNET NEWS, et sa collaboration avec d’autres ONG s’oc-cupant de la promotion de la femme un mécanisme régional fiablepour l'échange d'informations et de données d’expérience.

Le Forum des femmes africaines spécialistes des sciences del’education (FAWE) fournira des informations sur les innova-tions et les expériences couronnées de succès dans le domainede l’education des filles.

Le Réseau d'innovation éducative pour le développement en Afrique(NEIDA), le Réseau pour l’education pour tous en Afrique orienta-le et australe (EFANESA), le Réseau de recherche sur l’educationen Afrique orientale et australe (ERNESA), l’Académie africaine dessciences et l’Association des femmes africaines pour la recherchesur le développement (AFARD) permettent eux aussi d’utiles échangesd’informations. L’Union des radiodiffusions et télévisions natio-nales d’Afrique (URTNA) et d’autres organisations de médias sonttrès efficaces en matière d'échange de matériels audiovisuels.

c) Au niveau national, des réseaux relient différentes organi-sations s'occupant d'éducation et de recherche ou des associa-tions féminines - bureaux de la recherche pédagogique, conseilsnationaux des femmes médias, etc.

l.9 Afin de renforcer le fonctionnement de ces réseaux, ilconviendrait d’entreprendre les activités suivantes :

• recenser les réseaux d'échange d’informations existantsdans la région et évaluer leurs capacités, leurs groupescibles et leur champ d’action en vue de les aider àdiffuser plus efficacement des informations sur

24

l'éducation des filles ;

. créer, là où c'est nécessaire, des centres de coordina-tion nationaux pour l'échange d'informations sur l'éduca-tion des filles ;

. mettre en place des mécanismes assurant une coopérationet des partenariats durables entre les réseaux existants.

2. AMELIORATION DES RESULTATS SCOLAIRES DES FILLES

2.1 Les études relatives à la promotion du développement menéespar divers pays ou par des organismes de financement confirmentla nécessité d'améliorer la qualité de l'enseignement, en met-tant tout particulièrement l'accent sur la scolarisation desfilles, laquelle produit notamment les retombées suivantes :

- amélioration de la nutrition et de l'hygiène- diminution des taux de mortalité - diminution du taux de fécondité féminine- revalorisation des salaires féminins.

a) Au niveau régional, il conviendrait de privilégier lesactivités visant à :

. sensibiliser le public de façon à mobiliser les ressourceshumaines et financières en vue de contribuer à l'élabora-tion et à la mise en oeuvre de programmes conçus pour amé-liorer les conditions d'apprentissage offertes aux filles;

. encourager la coopération régionale en vue de concevoirdes manuels exempts de tous stéréotypes sexuels et don-nant une image plus positive du rôle des filles et desfemmes dans la société et le monde du travail ;

. encourager la collecte des traditions populaires (tradi-tion orale, contes, chants, proverbes) mettant en valeurle rôle de la femme dans la société africaine ;

. faire en sorte que l'éducation des filles demeure unepriorité dans la région, et notamment au sein del'Organisation de l'unité africaine (OUA).

b) Au niveau national, on s'attachera en particulier à :

. adopter une approche multisectorielle en associant étroi-tement les organisations non gouvernementales et lesmilieux d'affaires à l'effort national en faveur de l'édu-cation ;

. organiser des cours dans le cadre de la formation initialeet de la formation en cours d'emploi des enseignants en vued'amener ces derniers à prendre conscience de leur rôle dansla promotion de l'éducation et de la condition des filles ;

25

. renforcer les programmes de formation pédagogique en vued'améliorer les méthodes utilisées par les enseignantspour les cours de rattrapage et les travaux de groupedestinés aux élèves souvent absents, et notamment lesfilles, ou lents ;

. instituer pour les écolières l'obligation de consacrer uncertain temps à leurs études ;

. associer maîtres et maîtresses à l'élaboration desmanuels scolaires et des recueils de lectures complémen-taires ;

. ouvrir des écoles ou organiser des classes qui soientréservées aux filles pour les aider à obtenir de meilleursrésultats en sciences et en mathématiques ;

. renforcer l'enseignement des sciences et des mathéma-tiques en prenant appui au début du programme sur lesconnaissances que l'enfant a acquises dans son environne-ment avant d'entrer à l'école et en consentant des effortssoutenus en matière de formation en cours d'emploi desenseignants ;

. démythifier les sciences en faisant appel à l'expériencequotidienne de l'enfant pour présenter concepts et rai-sonnements, de façon que le contenu des programmes trou-ve des applications et des illustrations plus nombreusesdans sa vie de tous les jours ;

. équiper correctement les écoles avec du matériel peu coû-teux pour les cours de sciences et de technologie ;

. là où cela est nécessaire et possible, ouvrir des inter-nats pour accueillir les écolières des régions reculéeset peu peuplées qui ont achevé avec succès leurs étudesprimaires ;

. associer davantage les parents à la vie de l'école afinde les encourager à envoyer régulièrement leurs filles enclasse.

26

3. L'ACCES A L'EDUCATION

3.1 Bien que l'éducation ait connu un développement impor-tant en Afrique au cours des vingt dernières années, les fillescontinuent d'en bénéficier en moins grand nombre que les gar-çons, La scolarisation des enfants est toujours lourdementconditionnée par leur sexe. Dans l'ensemble les taux d'ins-cription des filles dans l'enseignement primaire sont infé-rieurs d'au moins vingt points de pourcentage à ceux des gar-çons dans quelque 22 pays africains. Les taux d'abandon sonteux aussi plus élevés chez les filles que chez les garçons. Enfait, peu de filles achèvent leurs études primaires.

a) En ce qui concerne l'enseignement scolaire, il faut :

. accroître le nombre de places dans les écoles des zonesreculées ;

. mettre au point des bâtiments scolaires modulaires peucoûteux, compatibles avec les techniques et les moyensde construction locaux et pouvant être assemblés avec leconcours des habitants ;

27

Forger de nouveaux partenariats

Mme Susan Moubarak, l'épouse du Président égyptien, etMme Kate Kainja, Ministre de l'éducation du Malawi, ontencouragé les milieux d'affaires à s'intéresser à l'édu-cation. L'objectif est d'associer ces milieux (qui comp-tent parmi les clients du système éducatif) aux débatssur l'éducation et aux plans visant à l'améliorer et à ladévelopper.

Améliorer les performances des filles en sciences

Les recherches montrent que les filles obtiennent demeilleurs résultats dans les écoles qui leur sont réser-vées que dans des établissements mixtes. Parmi les dif-férents facteurs invoqués pour expliquer ces meilleuresperformances, citons : a) de plus fréquentes occasions departiciper aux activités de la classe ou de les diriger,b) une tendance moindre chez les enseignantes et chez lesfilles elles-mêmes à reproduire les stéréotypes sexuels.Au Nigéria, les élèves des classes composées uniquementde filles sont plus brillantes que celles qui sont inté-grées dans des classes mixtes.

Les internats pour filles

Bien que jugés trop coûteux, les internats semblent être lameilleure solution pour les fllles qui ont achevé avec suc-cés leurs études primaires et habitent dans des régionsreculées et faiblement peuplées. Le Malawi et le Kenya ontouvert des internats à l'intention des écolières.

. organiser, à titre transitoire, un titre de formationpédagogique à distance en vue de toucher un grand nombred'enseignants sur les lieux mêmes de leur travail ;

. veiller à ce que tous les enfants disposent de matérielsdidactiques appropriés.

b) En ce qui concerne l'education non formelle, il faut :

. offrir provisoirement des services d'éducation non for-melle aux filles qui n'ont pas accès à l'école primaireen vue de les intégrer ultérieurement dans le système for-mel ;

. veiller à ce que l'enseignement soit d'un niveau compa-rable dans le système non formel et dans le système for-mel afin que les filles puissent passer librement de l'un‡ l'autre ;

. développer les services d'éducation non formelle en col-laboration avec divers partenaires tels que ONG, orga-nismes religieux, clubs de services (RotaryInternational, Lions, Kiwanis, Jaycees), et milieux d'af-faires.

4. LA PLANIFICATION L'ADMINISTRATION ET LA GESTION DEL'EDUCATIONREPONDRE AUX BESOINS DES FILLES

4.1 La capacité de planifier, gérer et administrer l'enseigne-ment scolaire de façon à gérer efficacement l'éducation desfilles dépend dans une large mesure des politiques éducativesadoptées et du génie local. Ce sont eux qui définissent le cadreà l'intérieur duquel pourront être élaborées différentes stra-tégies telles que :

28

Implantation des écoles

Certaines filles sont empéchées d'aller à l'école par leursparents qui craignent pour leur sécurité. L'ouvertured'écoles à proximité du domicile familial a permis de sco-lariser un plus grand nombre de filles au Bhoutan et auBangladesh, et dans une moindre mesure en Egypte oùd'autres facteurs ont interféré.

Un environnement éducatif culturellement mieux adapté

Des parents préfèrent inscrire leurs filles dans une écoleconfessionnelle qui assurera leur éducation morale et reli-gieuse. Afin que ces filles reçoivent une formation pluscomplète, les écoles religieuses du Kenya, de la Gambie,de la Mauritanie et du Pakistan sont tenues d'appliquer lesprogrammes de l'enseignement public.

a. campagnes de sensibilisation menées par des associationsféminines pour vanter les vertus de l'éducation en utili-sant les médias électroniques et les médias populaires ;

b. construction des écoles primaires ou des établissementspréparatoires à proximité des communautés qu'elles des-servent ;

c. ouverture, dans les communautés locales, de garderiestenues par les personnes âgées, de façon à libérer lespetites filles et leur permettre d'aller à l'école.

4.2 Pour mieux répondre aux besoins des filles, les respon-sables du développement et de l'amélioration du système éduca-tif devraient :

. définir clairement les objectifs, les quantifier etcontrôler leur réalisation dans le cadre des plans dedéveloppement national ;

. reconnaître la nécessité de centrer toutes les activi-tés sur les besoins de la fillette ;

. mesurer l'écart entre filles et garçons et élaborer etmettre en oeuvre des stratégies visant à le combler dansdes délais déterminés ;

. inciter les chefs d'établissement à identifier les fac-teurs qui, au sein de l'école, font obstacle à l'éduca-tion des filles, et les mesures requises pour les éli-miner ;

. inciter les chefs d'établissement à mobiliser la commu-nauté et les familles en faveur de l'éducation desfilles ;

. veiller à ce que, dans toutes les écoles, 1« se compo-se pour moitié au moins de femmes ;

. s'assurer que chaque enfant a accès aux didactiques ;

. offrir des possibilités de formation en cours d'emploià tous les enseignants en poste dans des endroits recu-lés ;

. renforcer l'encadrement pédagogique des maîtres de l'en-seignement primaire assuré par les inspecteurs et leschefs d'établissement ;

. mobiliser les ressources en vue de faciliter le développe-ment et l'amélioration de l'enseignement primaire, de façonque tous les enfants puissent y avoir accès, en se préoccu-pant en particulier des conditions de travail des maîtres ;

29

. répartir les ressources de telle façon que l'enseignementprimaire touche 95 % au moins des enfants du pays ,

. utiliser la technologie moderne pour permettre à la popu-lation rurale d'avoir accès à l'enseignement technique etde faire des études supérieures ;

. contrôler et évaluer«périodiquement le système scolaireafin de déterminer dans quelle mesure les objectifs quilui ont été assignés sont atteints ;

. sur la base de ces contrôles et de ces évaluations, pla-nifier et mettre en oeuvre des mesures correctives ;

. rédiger tous les deux ans un rapport d'évaluation qui serarendu public dans le pays et présenté au Forum sur l'édu-cation pour tous à compter de 1995.

5. CREER UN CLIMAT NATIONAL ET UN ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUEFAVORABLE A LA PROMOTION DE LA FEMME

5.1 Les gouvernements doivent s'efforcer de promouvoir le rôleet le statut de la femme dans l'ensemble de la société. I1leur faudra à cette fin :

. passer en revue les lois et règlements nationaux afin dedéterminer dans quelle mesure les femmes y sont défavori-sées en ce qui concerne notamment : a) les régimes matri-moniaux, b) les successions, c) l'accès à la propriétéfoncière, d) l'accès au crédit, e) l'accès à l'emploi surle marché officiel ;

. mettre en place des mécanismes de révision de ces lois etrèglements en vue d'assurer l'égalité des droits entrehommes et femmes ;

. élaborer et mettre en oeuvre des programmes de déve-loppement rural visant à : a) améliorer l'alimentationen eau des campagnes, b) leur fournir de

30

Accès des enfants aux matériels de lecture

Les enfants peuvent apprendre très tôt à lire et à écrireet ne plus perdre ces aptitudes à condition d'avoir accèsà des matériels de lecture appropriés. Avec l'aide de lacommunauté, les écoles pourraient constituer des "caisses-bibliothèques" contenant des recueils de textes et desfiches de lecture. Les ministères pourraient, en coopéra-tion avec divers partenaires, créer dans les régions recu-lées des bibliothèques itinérantes utilisant les moyens detransport les mieux adaptés (en moto, en camionnette, à dosd'âne) ou développer celles qui existent déjà.

l'électricité, c) y construire des routes, d) leur fournir dumatériel agricole, e) créer des activités génératrices de reve-nus, f) pourvoir aux soins de santé primaires et améliorer lanutrition et l'hygiène, et g) créer des coopératives ruraleset de petites usines.

31

Indicateurs relatifs à.l'éducation des fillesEnseignement primaire/élémentaire

1. Population d'âge scolaire : dernière année pour laquelle on dispose de statistiques6-12 ans ; 13-17 ans (garçons ; filles ; total)

(selon les données démographiques nationales disponibles)

Données par région (chaque rubrique fera l'objet d'un tableau complet)

10. Distance moyenne à pied entre l'école et le domicile des écolières

11. Taux d'encadrement par région et par niveau

12. Maîtrise de la lecture chez les garçons et chez les filles par niveau

32

Pourcentage de garçons sachant lire à la fin du niveau 4

Pourcentage de filles sachant lire à la fin du niveau 4

13. Niveau scolaire par sexe (lorsque le cycle est sanctionné par un examen)

14. Montant des dépenses publiques (dépenses renouvelables seulement) par enfant(enseignement primaire/élémentaire)

15. Part du PNB allouée au secteur de l'éducation

FACTEURS D'ORDRE GÈNÉRAL FAVORISANTLAPROMOTION DE LAFEMME

16. Examen des lois, règlements et politiques concernant les femmes et des changements et amen-dements qui y ont été apportés

17. Liste des projets de développement rural par type de projet et par objectif en précisant pourchaque projet:

- le coût estimatif- les résultats déjà obtenus- le nombre de femmes participant au projet- le nombre de femmes bénéficiaires du projet

18. Pourcentage de la population féminine engagée dans la vie active par niveau de qualification-1993 et 1995

33

PANAFRICAN CONFERENCE ON THE EDUCATION OF GIRLSCONFERENCE PANAFRICAINE SUR L'EDUCATION DES FILLES

Ouagadougou, Burkina Faso

28 March - 1 April 199328 mars - 1er avril 1993

LIST OF PARTICIPANTSLISTE DES PARTICIPANTS

================

PARTICIPANTS BY COUNTRYPARTICIPANTS PAR PAYS

ALGERIA/ALGERIE

Mme Badiaâ BENZAIDInspectrice de l'Educationet de la Formation

Lycée Kérouaui SETIF

ANGOLA

S.E. M. Artur DASILVA JULIOvice-ministre de l'EducationC.P. 1451LUANDA

Mme Ana FELICIANOMinistère de l'EducationDivision des Ressources humainesLUANDA

Mr. Joao ROMEUDirecteur d'éducation des AdultesMinistère de l'EducationLUANDA

BENIN

M. Honoré CHINCOUNInspecteur de l'Enseignement primaire,Conseiller technique à l'enseignement primaireMinistère de l'Education nationaleBP 348COTONOU

34

BURKINA FASO

S.E. Mme Alice TIENDREBEOGOMinistre de l'enseignement de base et de l'alphabétisation de masse (MEBAM)B.P. 7046 OUAGADOUGOU

Mme Marie Josèphe SAVADOGOMEBAM

Mr. Anatole T. NIAMEOGOMEBAM

Mr. Vincent BIHOUNMEBAM

Mr. Joseph I. DIALLODirecteur Bureau des Projets MEBAM

Mr. Alphonse TRAOREMEBAM

Mme Marfama SANOGOCOMMUNICATIO N

Mr. Alassane SANAAGRICULTURE

Mme Pascaline TAMINIAGRICULTURE

Mme Claudine MILLOGOACTION SOCIALE

Mr. Nignam ADOUNAACTION SOCIALE

Mme Aminata BAYILIMESSRS

Mme Angèle SOALLAMESSRS

Mme Marie Louise COMPAORE MESSRS

Mme Marie Louise MILLOGO MESSRS

35

M. Désiré MAIGAMESSRS

Mr. Benoit BAMBARAProfesseur/Commission Nationalepour l'UNESCOMESSRS

Mr. Mamadou OUEDRAOGOProfesseur/Conseiller TechniqueMinistère de l'Enseignement privéMESSRS

Mme MAIGAMESSRS

CENTRAL AFRICAN REPUBLIC/REPUBLlQUE CENTRAFRICAINE

Mme Alphonsine MOTINOUI Directrice des Enseignements préscolaireet fondamentale Ministère de l'Education nationaleet de la Recherche scientifique BP 116 BANGUI

COTE D'IVOIRE

Mme Hélène HOBADirecteur de l'Enseignement préscolaireet de l'Enseignement primaireMinistère de l'Education nationale01 B.P. 3452ABIDJAN

DJIBOUTI

Mme Amina ABOUBAKERInspectrice au 1er degréMinistère de l'Education nationaleBP 1162DJIBOUTI

EGYPT/EGYPTE

Prince Brence AHMED RADWANUnder Secretary for Basic EducationMinistry of EducationCAIRO

36

Mrs. Fawkia ABDEL HAMIDUnder Secretary for General Secondary SchoolMinistry of Education12 Falaky StreetCAIRO

GABON

Mme Léontine MEBALEInspecteur d'éducation nationaleBP 22100LIBREVILLE

GAMBIAI/GAMBIE

H.E. Mr. Alieu E.W.F. BADJIMinister of EducationMinistry of EducationBedford Building, Bedford PlaceBANJUL

Ms Ramatoulie SECKADirector of SchoolsMinistry of EducationBANJUL

GHANA

Mrs. Camillia LUTTERODTActing Chief Director For School EducationMinistry of EducationACCRA

Mrs Theodora DMKUCoordinator, Basic EducationMinistry of EducationACCRA

GUINEABUISSAU/GUINEE - BISSAU

Mme Candida Augusta PEREIRA BARRETODirecteur du Programme d'éducation des FillesMinistère de l'Education nationaleRua 13 n°1-BBISSAU

37

GUINEA/GUINEE

S. E. Mme Aïcha BAMinistre de l'Enseignement préuniversitaire et de la Formation professionnelle BP 3385 CONAKRY

Mme Passy CISSEProfesseurMEPUFPCONAKRY

Mme Aissatou Lamarana DIALLO Secrétaire générale Commission nationale guinéennepour l'UNESCO

B.P. 964CONAKRY

Mr. Kandet SYLLAProfesseurDNEE/MEPUFPCONAKRY

KENYA

Mrs. Elizabeth MASIGADeputy Chief Inspector of SchoolsMinistry of EducationBox 30426NAIROBI

LIBERIA

H.E. Mr. James M. FROMAYANDeputy Minister for EducationMinistry for EducationMONROVIA

MADAGASCAR

Mr. Louis LAiSENGDirecteur de l'Unité d'Etudeet de Recherche Pédagogiques

(U.E.R.P.) Ministère de l'lnstruction publique B.P. 5090ANTANANARIVO

38

MALAWI

Hon. Mrs. Kate KAINJAMinister of Education and CultureMinistry of Education and CulturePrivate Bag 328Capital CityLILONGWE 3

Mr. Eastman Katori SIMBEYEMinistry of Education and CulturePrivate Bag 328LILONGWE 3

MALI

Mme Fatoumata DIALLO Secrétaire d'Etat chargée de l'Education de BaseMinistère d'Etat chargé de l'Education de BaseB.P. 1850BAMAKO

Mme Yakaré MARA SOUMANOCellule de la scolarisation des fillesDirection nationale de l'Enseignement fondamentalMinistère de l'Education nationaleBAMAKO

MOROCCO/M AROC

Mr. Boujama MAHTATChef du Service des Etudes et ObjectifsMinistère de l'Education nationaie1, rue El MourabitineRABAT

MOZAMBIOUE

Mme Ana Elisa SANTANAAFONSO Secrétaire général de la Commission nationale du Mozambique auprès de la l'UNESCO 46 rua Dr. Egas Moniza CP 3760MAPUTO

39

NAMIBIA/NAMIBIE

Mr. Alfonso DIKUWA.Deputy Director of Education and Culture,Okavango régionMinistry of Education and CulturePrivate Bag 131186WINDHOEK

NIGERIA

Ms Sabina A. OFOEGBUAssistant Director (Child Welfare)National Commission for WomenP.M.B. 229ABUJA

RWANDA

Mme Suzanne UWIMANAChef de la Division de la Planificationet de la Recherche scientifique

Ministère de l'Enseignement supérieur,de la Recherche scientifique et la CultureB.P. 624KIGALI

SAO TOME AND PRINCIPE/SAO - TOME - ET- PRINCIPE

Mme Jeromina BANDEIRADirectrice nationalede l'Enseignement primaireSAO TOME

SENEGAL

M. Boubacar NIANE Chef de la Division de la Réforme de l'Education Ministère de l'Education nationaleBP 4025

DAKAR

SEYCHELLES

Mrs. MarieThérèse PURS/IS Assistant Director of the Seychelles Polytechnic The PolytechnicAnse Royale MAHE

40

SIERRA LEONE

Mrs Juliette DWORZAK Department of Education Fourah Bay College University of Sierra LeoneFREETOWN

SUDAN/SOUDAN

H.E. Mr.. A. Basit SALIH SABDARATMinister of Education Ministry of EducationKHARTOUM

SWAZILAND

Mr. Myekeni E. VILAKAZI Principal Secretary,Education Ministry of EducationP.O. Box 39MBABANE

TOGO

Mme A. Maryse QUASHIEMaître assistant en Sciences de l'Education Institut national des Sciences de l'EducationUniversité du Bénin B.P. 12547 LOME

TUNISIA/TUNISIE

M. Taoufik AYADI Conseiller au Cabinet chargé des Programmes éducatifs et des HumanitésMembre de la Commission nationale de la Femme et de la FamilleMinistère de l'Education et des SciencesAvenue Oueled Haflouz1030 TUNIS

UGANDA/OUGANDA

Mrs. P.K. NSHANGANO Secretary, Teaching Service CommissionMinistry of Education and Sports P.O. Box 7196KAMPALA

41

Mrs Beatrice LAGADAHeadmistressMinistry of Education and SportsMinistry of Education

P.O. Box 7063KAMPALA

UNITED REPUBLIC OF TANZANIAIREPUBLIQUE UNIE DE TANZANIE

Mrs. Gillian Harriet TEGGISAProfessional Assistant toCommissioner of EducationMinistry of Education and CultureP.O. Box 9121 DAR ESSALAAM

ZAIRE

M. Ikete EBALE BELOTSI Directeur des Relations internationales Ministère de l'Education nationale KINSHASA

ZAMBIA/ZAMBIE

Mrs. I.K. SIMUKONDAProvincial Education Officerfor Tertiary EducationMinistry of Education LUSAKA

ZIMBABWE

Mr. J.J. CHITAURODelegate Secretary for Higher Education Ministry of Higher EducationHARARE

Mr. Isaiah SIBANDAPermanent Secretary for Education P.O. Box 8022CausewayHARARE

42

INTERGOVERNMENTAL ORGANIZATIONSNONGOVERNMENTAL ORGANIZATIONS

ORGANISATIONS INTERGOUVERNEMENTALESORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES

ORGANISATION OF AFRICAN UNITY/ORGANISATION DE L'UNITE AFRICAINE(OAU)

Amb. Pascal GAYAMAAssistant Secretary GeneralP.O. Box 3243ADDIS ABABA (Ethiopia/Ethiopie)

Mrs T. S. KARUMUNAChief of Education SectionOAUP.O. Box 3243ADDIS ABABA (Ethiopia/Ethiopie)

ALL AFRICA TEACHERS' ORGANIZATION/ORGANISATION PANAFRICAINEDE LAPROFESSION ENSEIGNANTE (AATO/OPAPE)

Mr. Thomas Ango BEDIAKOSecretary General/Coord inatorc/o SELTB.P. 16LOME (Togo)

AFRICAN ACADEMY OF SCIENCES/ACADEMIC AFRICAINE DES SCIENCES(AAS)

Dr. Makaziwe MANDELAHead of ProgrammesAfrican Academy of SciencesP.O. Box 14798NAIROBI (Kenya)

WORLD BANK/BANQUE MONDIALE

Mrs. Rosemary BELLEWEducation PlannerWorid Bank1818H Street, N.W.WASHINGTON D.C. (United States/EtatsUnis)(Fax: 2024738216)

43

CANADIAN INTERNATIONAL DEVELOPMENT AGENCY/AGENCE CANADIENNEDE développement INTERNATIONAL (CIDA/ACDI)

Mr. André CHAMPAGNEDirecteur de la Coopération technique internationaleAgence canadienne de développement200, Promenade du PortageHULL, Québec (Canada) K1AOG4

Mme Yvette COGNEConsultanteCAC INTERNATIONAL3575 rue St. LaurentBur. 702MONTREAL, Québec (Canada) H2W2T7

DANISH ASSOCIATION FOR INTERNATIONAL COOPERATION/AGENCE DECOOPERATION DU DANEMARK (DANIDA)

Mr. Hans LILLELUNDReprésentant de l'Agence deCoopération du DanemarkOUAGADOUGOU (Burkina Faso)

FORUM FOR AFRICAN WOMEN EDUCATIONALISTS (FAWE)

Dr. Eddah GACHUKIAExecutive Directorc/o FEMNETP.O. Box 21389NAIROBI (Kenya)

INTERNATIONAL LABOUR OFFICE/BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL(BIT/ILO)

Mme Gretchen GOODALEChef de la Formation des FemmesBureau International du Travail4, route des MorillonsCH121 1 GENEVE 22 (Switzerland/Suisse)

I S L A M I C E D U C AT I O N A L , S C I E N T I F I C A N D C U L T U R A LO R G A N I Z AT I O N / O R G A N I S ATION ISLAMIOUE POUR L'EDUCATION, LES SCIENCESET LA C U LTURE (ISESCO)

S.E. M. I'Ambassadeur Ahmadou Ali DIAWDirecteur général adjoint chargé des programmesISESCO16 bis, Charia Omar Ben KhattabB.P. 755Agdal, RABAT (Morocco/Maroc)

44

ROCKEFELLER FOUNDATION

Dr. Katherine NAMUDDURockefeller FoundationP.O. Box 47643NAIROBI (Kenya)

Dr. Anna OBURAConsultantc/o African Centre for Technology Studies(ACTS)P.O. Box 47508NAIROBI (Kenya)

SWISS DEVELOPMENT COOPERATION/COOPERATION SUISSE AU déve-loppement

Mme Euthalie Mélissa MUKASHEFU Direction de la Coopération au Développementet de l'Aide humanitaire (DDA)Bureau de coordination de NiameyB.P. 728NIAMEY (Niger)

UNITED NATIONS POPULATION FUND/FONDS DES NATIONS UNIES POUR LAPOPULATION (UNPFA/FNUAP)

Mme Fama Hane BADirectrice nationaleFNUAPB.P. 575OUAGADOUGOU (Burkina Faso)

UNITED NATIONS DEVELOPMENT PROGRAMME/PROGRAMME DES NATIONSUNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT (UNDP/PNUD)

M. François KABOREChargé de ProgrammePNUD01 BP 575OUAGADOUGOU (Burkina Faso)

ROTARY INTERNATIONAL

M. Léon OKIO Président du Rotary Club de Ouagadougous/c D H LOUAGADOUGOU (Burkina Faso)

45

Mr. André COSSIAssistant Programme Officer

Mme Félicité MONKANConsultanteProgramme de l'Education

Mr. Amadou ASSANE

Mr. Boubacar SARR

Mme Seema ARGAWALEducation Project Officer

Dr. Emmanuel DIARRAAdministrateurChargé de l'Education de Base

Mr. Marcelino FONTAN

Mrs, Grace SYONGOH

Mr. Youssouf OOMARProgramme Coordinator

Mme Aissata MOUMOUNI

Mr. Abdou OUSSEINI

Mme Marie Bernadette KABREAdministrateur des ProjetsFemmes/Education

M r. Jean Baptiste NDIKUMANAAdministrateur de ProjetsEducation

BENIN

CAMEROON/CAMEROUN

CHAD/TCHAD

COTE D'IVOIRE

GHANA

GUINEA/GUINEE

GUINEABISSAU/GUINEEBISSAU

KENYA

MAURITANIA/MAURITANIE

NIGER

NIGER

TOGO

ZAIRE

46

UNICEFNATIONAL REPRESENTAT/VES/REPRESENTANTS NATIONAUX

RESOURCE PERSONS / PERSONNES RESSOURCES

Mr. Jacques ADANDEBureau régional de l'Afrique de l'OuestABIDJAN (Côte d'lvoire)

Mr. Stanislas ADOTEVI Directeur, Bureau régional pour l'Afriquede l'Ouest et du Centre Director,

Central and West African région 04 Boite poste 443 ABIDJAN 04 (Côte d'lvoire)

Mrs Staneala BECKLEYEducation Programme SpecialistAdministrateur du Programme EducationUNICEF11A Osborne Road, IkoyiLAGOS (NigerialNigéria)

Mr. Belko BOLYAssistant en CommunicationCommunication AssistantUNICEFOUAGADOUGOU (Burkina Faso)

Dr. Gloria GORDONrégional Educational AdviserEastern and Southern Africa régionP.O. Box 44145NAIROBI (Kenya)

Mrs. Khadija HAQConseiller principal pour l'EducationSenior Adviser on EducationUNICEF3, United Nations PlazaNEW YORK, New York 10017(United States/EtatsUnis)

Mr. Patrick ILBOUDOAdministrateur du programme Information et CommunicationInformation and Communication Programme SpecialistUNICEFOUAGADOUGOU (Burkina Faso)

47

Mr. Georges KAFANDOAssistant en mobilisation socialeAssistant in Social MopilisationUNICEFOUAGADOUGOU (Burkina Faso)

Mr. Ernesto LOPEZ Administrateur du programmeDéveloppement communautaire

et appui à la FamilleCommunity Development and

Family Support Programme Specialist UNICEFOUAGADOUGOU (Burkina Faso)

Mme Christine OUEDRAOGOConsultante du Programme EducationConsultant Education ProgrammeUNICEFOUAGADOUGOU (Burkina Faso)

Mme Rima SALAHReprésentant de l'UNICEFUNICEF RepresentativeOUAGADOUGOU (Burkina Faso)

Mme Odette SANOGOHAdministrateur du Programme FemmesHead of the Programme on WomenUNICEFOUAGADOUGOU (Burkina Faso)

Mr. Modeste YAMEOGOAssistant d'informationInformation AssistantUNICEFOUAGADOUGOU (Burkina Faso)

48

UNESCO Secrétariat/Secrétariat DE L'UNESCO

Mr. Colin N. POWERAssistant DirectorGeneral for EducationSous Directeur général pour l'EducationUNESCO/PARIS

Mr. Eric ARMERDINGDirector of Cooperation with African Member States/Director of "Priority Africa" ProgrammeDirecteur de la Coopération avec les Etats membres d'Afrique/Directeur du Programme "Priorité Afrique"UNESCO/PARIS

Mr. Pai OBANYADirector, régional Office for Education in AfricaDirecteur, Bureau régional pour l'Education en AfriqueBREDAIDAKAR

Ms. Winsome GORDONProgramme Specialist, Basic Education DivisionSpécialiste de Programme, Division de l'Education de baseUNESCO/PARiS

Mr. Aimé [DAMIBAHead, Educational Planning, Literacy and Basic Education UnitChef, Unité de la Planification de l'Education,de l'Alphabétisation et de l'Education de

BaseBREDA/DAKAR

Mr. Amara FOFANA Programme Specialist, Educational Planning, Literacy and Basic Education Unit Spécialiste de Programme, Unité de la Planification de l'Education, de l'Alphabétisation et de l'Education de baseBREDAIDAKAR

Mr. Diomansi BOMBOTEAttaché régional d'lnformation pour l'Afriquerégional Information OfficerUNESCO/BREDA DAKAR

Mr. El Mostafa HDDIGUIConsultant UNESCOUNESCO Consultant

Mme Alphonsine BOUYAUNESCO ConsultantConsultant UNESCO

49

Ms. Daniela BRUNIAssociate ExpertExpert associéBREDA/DAKAR

Ms. SAVANELLAAssociate ExpertExpert associéBREDA/DAKAR

Ms. Jocelyne FERNANDESBARRETOSenior Administrative AssistantAssistant Administratif PrincipalBREDA/DAKAR

Ms. Annie MILSTEINSecretary, Basic Education DivisionSecrétaire, Division de l'Education de baseUNESCO/PARIS

50

OBSERVERS/OBSERVATEURS

WORLD COUNCIL OF COMPARATIVE EDUCATION SOCIETIES/CONSEIL MON-DIAL DES ASSOCIATIONS d'éducation COMPAREE (WCCES/CMAEC)(CMAECWCCES)

Mme Marlène ZEBANGOAFEC01 B.P. 748OUAGADOUGOU 01 (Burkina Faso)

BURKINA FASO

Mme Koumba BOLYA.B.FE.DU01 BP 1440 OUAGADOUGOU 01

Mme Christiane KONEInspecteur de l'Enseignement du 1 er degréCirconscription n° 7OUAGADOUGOU

Mr. Kadiatou KORSAGAReprésentante de l'OPFOUAGADOUGOU

Mme Alice KARAGASociologue/Service de Promotionde la Scolarisation des fillesInstitut Pédagogique du BurkinaBP 7043OUAGADOUGOU

Mme ONADJAThérèseA.B.FE.DU01 BP 1440 OUAGADOUGOU 01

Mme Maria RIBEIRODirectriceSave the Children (UK)BP 615 OUAGADOUGOU

Mme Bintou SANOGOHAncien Ministre des FinancesDirecteur de Service à la BFCIOUAGADOUDOU

51