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1 JENDOUBI Sonia IUFM de Bourgogne professeur des écoles L’ÉDUCATION SENSORIELLE À L’ÉCOLE Tuteur de mémoire : Mme DELORME Année 2004-2005 Numéro dossier : 04STA00250

L’ÉDUCATION SENSORIELLE À L’ÉCOLE - espe.u …€¦ · Le plan de rénovation des sciences 3. ... l’école maternelle Dans le domaine de la découverte de monde, l’enfant

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JENDOUBI Sonia IUFM de Bourgogne

professeur des écoles

L’ÉDUCATION SENSORIELLE À L’ÉCOLE

Tuteur de mémoire : Mme DELORME Année 2004-2005 Numéro dossier : 04STA00250

1

SOMMAIRE

Introduction 3

I. Peut-on parler de pédagogie sensorielle. 4

A.Quelques définitions.

1. sensoriel et sensorialité

2. apprentissage

B.Apprentissage et sensorialité 6

II. Pourquoi une approche sensorielle ? Quels sont ses apports ? 7

A.Ce qu’en disent les programmes

1. La main à la pâte

2. Le plan de rénovation des sciences

3. Les programmes de 2002

B.Connaître le monde qui nous entoure 10

1. Les sens : fenêtres sur le monde extérieur

2. Fonctionnement des sens

3. Les 5 sens : porte d’entrée de la connaissance

C. Former l’individu 13

1. Apport au niveau des connaissances et compétences

disciplinaires.

2. Les sens facilitent la mémorisation

3. Les sens favorisent l’épanouissement de l’individu

4. Les sens peuvent nous tromper

III. Les sens : objets d’apprentissage pour affiner les sensations 17

perçues.

A. Séquence réalisée avec des GS/CP

2

1. Le projet

2. Les séances

3. Conclusion

B. Développer les sens à l’école maternelle avec la collation 29

IV. Les sens instruments pour apprendre et point de départ 29

pour les apprentissages.

A.Stage réalisé avec une classe de moyenne et grande 30

section

1. Séance 1

2. Séance 2

3. Séance 3

4. Conclusion

B. L’éducation musicale 36

C. Sciences : connaître le fonctionnement de son corps 36

V. Des sens à la sensibilité 37

Conclusion 39

Bibliographie 40

Annexes 41

3

INTRODUCTION

Les 5 sens ont un rôle important dans la connaissance du monde et la

communication avec le monde extérieur. C’est par leur biais que notre organisme

va recueillir la multitude de stimulations qui nous arrivent constamment. Chaque

sens a sa place dans le développement de l’enfant, il participe à la formation de

l’individu. Ce sont des outils d’expérimentation, de connaissance et de découverte

du monde.

D’ailleurs J.J. Rousseau dans l’Emile ‘‘Les premières facultés qui se forment et se

perfectionnent en nous sont les sens. Ce sont donc les premiers qu’il faudrait

cultiver[…] exercer les sens n’est pas seulement en faire usage, c’est apprendre à

bien juger par eux..’’. On peut donc se demander si les sens sont seulement des

objets d’études où s’ils peuvent devenir des outils d’apprentissage. Certes, certains

sont mis plus en avant dans les processus d’apprentissage, mais il convient de ne

pas écarter les autres.

On peut s’interroger alors sur la place que peut avoir l’éducation sensorielle

à l’école.

Je me suis déjà penchée sur l’interaction qui peut exister entre les

apprentissages et le domaine sensoriel de l’élève. Puis, je me suis interrogée sur

les apports d’une pédagogie sensorielle. Enfin, à travers des exemples concrets ou

puisés dans différents documents, j’ai essayé de mettre en évidence la place

centrale qu’occupe l’éducation sensorielle dans toutes les disciplines.

4

I . PEUT-ON PARLER DE PÉDAGOGIE SENSORIELLE ?

Adopter une pédagogie sensorielle signifierait que l’on est convaincu de

l’importance de l’utilisation du domaine sensoriel de l’enfant dans les processus

d’apprentissage.

Dans un sens on ne peut donc pas éviter de préciser ce que recouvrent les termes

sensoriel et apprentissage (qui semblent s’opposer) dans le milieu scolaire afin de

déterminer le lien qui existe entre eux.

Il semblerait, en effet, que ces deux termes soient opposés, l’un appartenant plus

au domaine du subjectif la sensorialité / sensoriel et l’autre plutôt du domaine du

concret, de l’intellectuel : de la connaissance universelle. En effet on peut se

demander comment un enfant peut acquérir des connaissances par l’intermédiaire

du domaine sensoriel ?

A. Quelques définitions.

1. sensoriel et sensorialité

On ne peut parler de sensoriel ou sensorialité sans parler des sens. On peut les

définir ainsi : « une fonction par laquelle le système nerveux perçoit concrètement

et analyse des objets ou phénomènes extérieurs.

A chaque sens correspond un organe sensoriel. Ces organes sensoriels sont des

récepteurs spécialisés qui réagissent sous l’effet d’un stimuli extérieur. En effet,

l’individu reçoit des sensations qui seront fonction de l’organe sensoriel qui réagit.

On peut ainsi définir cinq sensations « conscientes » c’est-à-dire qui peuvent être

associées à un organe ou une action ( faire entrée l’air dans le nez) selon J.D.

BAGOT : sensation visuelle, olfactive, tactile, auditive et gustative.

Quelque soit cette sensation, elle va entraîner chez l’individu une réaction, qui la

recevra en se référant à ses connaissances, ses expériences et ses

représentations du même environnement. C’est cette réaction que l’on nomme

perception et qui ne pourra exister que si la personne dispose d’un cadre

suffisamment important pour donner une signification à ce qu’elle ressent.

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Selon J.D.BAGOT la sensation est l’événement psychique élémentaire résultant

d’une modification de l’environnement : traitement minimal d’une information par le

système nerveux central à la suite d’une stimulation d’un organe sensoriel, elle

n’est pas forcément consciente, c’est le phénomène concomitant de l’arrivée de

l’influx nerveux au cortex cérébral ; il est donc spécifique d’une modalité

sensorielle. En ce qui concerne la perception, c’est le résultat d’une interprétation

sensorielle, intégration de plusieurs sensations sur lesquelles l’individu effectue un

choix, prend une décision en fonction de ses connaissances antérieures1.

Ainsi, la perception s’appuie sur les informations fournies par l’environnement,

mais elle est une connaissance, une représentation de l’environnement

s’appuyant sur la mémoire.

La perception d’un objet est donc fonction des caractéristiques énergétiques des

stimulus (différents selon des conditions), fonction des propriétés des récepteurs

sensoriels et des structures nerveuses de traitement, fonction des attentes et

motivations des individus, en correspondance avec ses représentations en

mémoire.

C’est pourquoi on peut dire que la perception se situe entre expérience et

sensation : elle dépasse les sensations en ce qu’elle les récolte, les organise dans

un tout : voir c’est déjà percevoir.

Percevoir c’est anticiper, par l’idée qui me revient en mémoire, la représentation

d’un objet, dont les sensations corporelles ne me donnent que des indices

fragmentaires.

Si les sens servent à percevoir, cela équivaut donc à dire qu’ils permettent

d’élaborer des représentations du monde qui nous entoure et donc qu’ils font

partie intégrante du processus cognitif.

On entrevoit ici un rôle essentiel de l’école maternelle en particulier un lieu

d’expériences riches et diverses dans lequel l’enfant « apprend à identifier, à

exprimer des sensations et des émotions.

Le terme sensorialité recouvre l’ensemble des mécanismes qui permettent à tout

être humain de ressentir et de percevoir le monde extérieur par l’intermédiaire des

organes sensoriels.

1 Information,sensation et perception, A.Collin,coll. Cursus, 1996

6

2. Apprentissage

En pédagogie, on peut considérer l’apprentissage comme l’évolution des savoirs

ou des comportements de l’individu par l’interaction de ce dernier dans son milieu

L’enfant dispose d’un capital de connaissances et de compétences. Le capital est

différent pour chaque enfant d’un même groupe car chacun a des références qui

lui sont propres, qui dépendent de l’environnement dans lequel il évolue. Ainsi

d’après J. PIAGET (psychologie génétique), quand l’élève est en situation

d’apprentissage, il doit remettre en cause ce qu’il sait déjà, il intègre alors de

nouvelles connaissances, on parle de phase d’accumulation.

Puis ces nouvelles connaissances vont être réorganisées pour devenir les

siennes, c’est la phase d’accommodation. On peut donc considérer que

l’apprentissage est un processus individuel au cours duquel chaque être

s’approprie le savoir nouveau de telle sorte qu’il pourra le réutiliser dans d’autres

contextes.

Un environnement adapté est nécessaire au processus d’apprentissage. De plus

ce dernier nécessite l’expérimentation et l’action des élèves : il est donc

nécessaire d’utiliser son corps pour capter les informations qu’offrent toutes ces

expérimentations, donc nécessité d’utiliser ses organes sensoriels.

C’est par ces contacts et ces manipulations que l’élève va parvenir à élaborer de

véritables perceptions. Cependant, cette prise de contact par les sens ne peut être

suffisante.

B. Apprentissage et sensorialité

On a donc pu au travers de différentes définitions établir une relation entre les

sens et les apprentissages, le sens constituant un apport essentiel aux

apprentissages.

Les sens peuvent avoir deux rôles dans une situation d’apprentissage. D’une part

ils peuvent occuper le statut d’objet d’apprentissage, être étudiés pour eux-même

afin de favoriser leur développement. D’autre part, ils peuvent être utilisés comme

outils pour accéder à une connaissance.

7

Ce double rôle permet une diversité des activités proposées aux élèves par les

enseignants.

Si on considère que l’objectif est de développer les cinq sens dont dispose chaque

enfant, alors on se situe dans les programmes et le domaine de découvrir le

Monde. « Enrichir et développer ses aptitudes sensorielles », qui favorisera

l’éducation à la connaissance de soi et de son environnement.

Si l’on considère les sens comme un moyen d’accéder aux savoirs, on se situe

dans des objectifs pluridisciplinaires se référant aussi bien à la maîtrise de la

langue : développement d’un lexique qu’à l’acquisition de différents instruments

pour apprendre.

Nous avons pu voir que les sens tiennent tous leur place dans une situation

d’apprentissage : objet d’étude ou outils pédagogique. On peut donc s’interroger

sur les finalités et les enjeux d’une éducation sensorielle à l’école.

II. POURQUOI UNE APPROCHE SENSORIELLE ? QUELLES

SONT SES APPORTS ?

A. Ce qu’en dise les programmes

On a pu mettre en évidence une évolution dans les programmes au cours des

dernières années.

1. La main à la pâte

Georges CHARPAK, prix Nobel en 1992 a découvert aux Etats-Unis qu’il est

possible d’enseigner les sciences de façon vivante et motivante. C’est ainsi qu’il

publie son ouvrage « La main à la Pâte » en 1996 pour faire part de son idée.

Cette opération a pour but de relancer l’enseignement scientifique à l’école par le

développement de l’observation, l’expérience et le raisonnement. On apprend par

l’action, les élèves sont placés en situation de recherche dans une démarche

scientifique et technologique.

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2. Le plan de rénovation des sciences 20/06/2000

En effet, Jack LANG qui est à l’origine de ce plan a voulu recentrer les missions

de l’école autour d’une école ouverte à toutes formes d’intelligence. En particulier

l’intelligence concrète qui passe par l’expérimentation en science. Ainsi, il a décidé

d’introduire l’enseignement des sciences dès la troisième année de l’école

élémentaire pour développer le goût de l’observation des sciences. Dans ce plan

l’expérimentation scientifique (observer, manipuler, comprendre)tient une place

importante. Les sciences permettent ainsi aux enfants de passer par toutes les

formes d’intelligence, partir du sensible (le réel) puis passer par le concret pour

arriver à la construction du concept.

3. Les programmes de 2002

Les programmes de l’école recommandent aux enseignants de susciter toutes les

occasions d’une découverte active et de veiller à ce que les connaissances se

forgent tant par la manipulation et l’observation du Monde réel, que par la

verbalisation de l’expérience et par son examen critique.

● l’école maternelle

Dans le domaine de la découverte de monde, l’enfant sera guidé vers une toute

première analyse de son environnement fondée sur la mise en ordre des

perceptions qu’il reçoit. C’est par l’usage de ses sens que l’enfant reconnaît les

objets et les événements qu’il perçoit. Il s’agit de l’aider à mieux découvrir le

monde et donc d’enrichir et développer ses aptitudes sensorielles, lui permettre de

s’en servir pour distinguer les réalités différentes, les classer ou les ordonner, les

décrire grâce au langage. Dans cette perspective on lui propose des situations

mettant en jeu

_ l’exploration des qualités tactiles : rugueux, lisse, doux, piquant...

_ l’exploration tactile des formes et des surfaces

_l’exploration des caractéristiques gustatives et olfactives : texture, odeur,

saveur…

_l’exploration des caractéristiques visuelles des objets : couleurs, intensité..

_ la reconnaissance des éléments du monde sonore, leur reproduction

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Le domaine «la sensibilité, l’imagination, la création » met en jeu des sollicitations

sensorielles complémentaires : visuelles et tactiles (pour le regard et le geste),

auditives et vocales (pour l’écoute et la voix). Dans les programmes on retrouve

trois éléments : l’écoute, la production et le geste.

Les activités d’écoute visent à développer la sensibilité, la discrimination et la

mémoire auditive. Elle pose également les bases des premières références

culturelles grâce à l’écoute d’œuvre musicale et donc l’élève peut se forger ses

propres goûts. L’élève pourra aussi argumenter sur la sensation éprouvée à

l’écoute. L’éducation musicale associe le plus souvent possible le geste à l’écoute.

L’expression corporelle permet d’ancrer les composantes rythmiques (tempo et

pulsation) et d’apprendre à les manier.

On voit ici l’articulation essentielle des deux domaines ‘‘la sensibilité, l’imagination

et la création’’ et ‘‘agir et s’exprimer avec son corps’’. Ce dernier permet aussi aux

élèves de ressentir des émotions diverses et intenses. De les exprimer

verbalement, d’échanger des impressions, de mieux comprendre ce qui a été vécu

et ce qu’il faut faire.

Dans le regard et le geste, l’enfant doit tirer parti de ses expériences sensorielles

pour développer une pratique créative à partir de situations qui sollicitent son

imagination, sa capacité d’invention. Les jeux d’exploration et de tâtonnement

propices à l’étonnement et à l’émerveillement doivent être privilégiés. Puis petit à

petit, l’élève sera placé face à des difficultés adaptées qu’il surmonte presque

naturellement dans la dynamique de la manipulation.

● l’école élémentaire

Au cycle II dans le domaine découverte du Monde, l’enfant découvre son corps :

les cinq sens. Il manipule, construit, observe, compare, classe, expérimente.

L’éducation musicale, les arts visuels et l’éducation physique sont des disciplines

qui participent à l’affinement des capacités sensorielles.

L’écoute permet aux élèves d’identifier des climats particuliers, des univers

contrastés, les qualifier selon leur propre sensibilité et en discuter ensuite.

Au Cycle III on retrouve le domaine du sensoriel dans les activités d’art visuel :

Par différentes pratiques l’élève affine la perception de son environnement ..l’élève

apprend à modifier sa vision, à orienter la perception des choses…et l’écoute : elle

10

devient plus analytique, plus opératoire…pour ainsi inscrire des références dans

sa mémoire à long terme..

Au cycle II et III.

L’enseignement des sciences, qui vise la construction d’une représentation

rationnelle de la matière et du vivant par l’observation puis l’analyse raisonnable

de phénomène, suscitant la curiosité des enfants, se fait par l’utilisation de ses

sens dans les phases d’expérimentation.

En effet, la place accordée au domaine sensoriel n’est pas clairement énoncée

comme compétence au cycle III. Mais l’étude du corps humain fait partie des

compétences. Le corps de l’enfant semble être le support privilégié pour observer

son fonctionnement. En effet, pour comprendre comment ça marche, l’enfant doit

se baser sur son propre corps, puis passer sur des supports plus éloignés puis sur

des supports plus abstrait et enfin sur des schémas ou textes explicatifs. Les sens

sont donc au cœur de l’expérimentation.

B. Connaître le monde qui nous entoure

Les sens ont un rôle important dans la connaissance du monde et la

communication. Une multitude de stimulations arrivent constamment à

l’organisme. Les organes des sens captent sélectivement ces stimulations et les

codent en informations sensorielles. Ces informations sont transmises au cerveau

par les nerfs.

Vue, ouie, toucher, odorat, et goût : nos cinq sens nous permettent ainsi une

représentation du monde extérieur. Mais nos sens ne se limitent pas aux cinq

sens classiques. A ceux-ci s’ajoutent aussi les sensibilités profondes venues de

nos viscères, de nos muscles et de nos tendons qui permettent les sens du

mouvement et de la position dans l’espace (stateskésie, kinesthésie), ainsi que le

sens de l’équilibre et celui de l’orientation. Les informations provenant de tous ces

sens, permettent d’orienter et d’adapter les mouvements de notre corps.

Pour donner plus de sens aux cinq sens, nous verrons en quoi les sens « fenêtres

étroites »sur le monde extérieur, en reprenant l’expression de Guy LAZORTHES

(1986) sont une manifestation essentielle de la vie animale.

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1. Les sens : fenêtres sur le monde extérieur

La sensibilité est une manifestation essentielle. Elle existe même chez les formes

de vie les plus simples. Avec les êtres pluridisciplinaires, l’équipement sensoriel se

perfectionne et se diversifie. Les cellules nerveuses qui ont une très grande

capacité d’éxitabilité et de réactivité sont étalées en surface ou rassemblées dans

des organes récepteurs, les cellules réceptrices, qui se spécialisent pour capter de

façon sélective les stimulations de toute nature : mécaniques, thermiques,

chimiques, ondulatoires… Comme tous les animaux, nous sommes en relation

constante avec le milieu extérieur. On peut détecter les récepteurs qui captent des

messages émis à longue distance (oreille, œil), ceux qui captent des phénomènes

proches (cellules olfactives du nez ou gustatives de la bouche), ou bien encore

ceux qui répondent aux stimulations exercées directement sur le corps ou dans le

corps. Les organes sensoriels sont des capteurs grâces auxquels nous détectons

ce à quoi nous sommes sensibles. Ces cellules et organes sont donc des

intermédiaires entre le monde extérieur et l’être vivant.

Ainsi les sens permettent la perception du monde. Cependant une multitude de

stimulations chimiques, physiologiques et électromagnétiques se déversent

constamment sur notre organisme, sans que nous en ayons conscience et sans

que nous puissions les détecter. Nous sommes insensibles à de nombreuses et

infimes stimulations chimiques, aux rayonnements électromagnétiques très longs

et très courts… ,des détecteurs spéciaux sont nécessaires. L’information fournie

par nos organes ne nous donne donc qu’une connaissance imparfaite du réel.

2. Fonctionnement des sens : détection, encodage, transmission,

perception, sensation

Un appareil sensoriel comprend non seulement des capteurs mais aussi des

centres de perception situés dans le cerveau. La nature, l’intensité, la durée des

stimulations sont transformées en signaux électriques qui sont transmis par les

nerfs aux aires sensorielles spécialisées de l’écorce cérébrale.

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Les appareils sensoriels sont tous construits sur le même schéma, trois

parties correspondant respectivement à la réception, à la transmission, à la

perception.

Les données captées par les récepteurs sensoriels et perçues par les aires

corticales sensorielles nécessitent l’activité du cerveau qui ne fait pas

qu’enregistrer les stimulations olfactives, visuelles ou sonores du monde extérieur.

Il les traite, les compare à d’autres informations mémorisées et les interprètent ;

l’interprétation pouvant parfois être trompeuse comme on peut le voir avec les

illusions d’optique.

3. Les 5 sens : porte d’entrée de la connaissance

◊ le toucher :

C’est un sens essentiel pour l’homme, il est associé au développement de la

préhension, il intervient aussi dans la socialisation. Des capteurs spécialisés ou

des terminaisons nerveuses, répartis sur toute la peau permettent une sensibilité à

la pression ou à la température. Ils sont répartis sur la peau mais pas

uniformément. Ils sont situés dans les endroits exposés qui sont donc très

sensibles.

◊ L’odorat

Les odeurs arrivent aux récepteurs par la respiration. La muqueuse olfactive des

fosses nasales de l’Homme est riche. L’odorat fait appel à des millions de cellules

réceptrices. Les cellules sensorielles olfactives sont des cellules ciliées,

prolongées à leur base par des fibres nerveuses qui vont constituer les nerfs

sensoriels. Ceux-ci conduisent les messages codés en signaux électriques

jusqu’au cerveau. A ce moment, le cerveau fait des comparaison avec les odeurs

qu’il a déjà mises en mémoire.

◊ Le goût

Les récepteurs olfactifs sont les bourgeons du goût, rassemblés essentiellement

dans les papilles de la langue. On reconnaît, classiquement, quatre saveurs

fondamentales : sucré, salé, acide et amer qui correspondent à quatre types de

récepteurs. Lorsque l’on déguste un aliment, l’essentiel n’est pas perçu par la

13

langue mais par le nez. La perception d’un aliment dépend donc autant de ses

arômes que de ses molécules « sapides » aussi les dégustateurs professionnels

emploient le terme de « flaveurs » plutôt que de « saveur », terme regroupant

saveurs et arômes dégagés par un aliment.

◊ La vision

Les millions de récepteurs sensoriels de la rétine effectuent un codage de tous les

signaux optiques reçus (contraste, couleur, durée…). Les cônes, qui permettent la

visions diurne, celle des couleurs et des détails, prédominent dans la « tache

jaune » de l’œil.

Les bâtonnets, qui gèrent la vision nocturne, se répartissent à la périphérie de la

rétine. D’autres cellules, horizontales, forment les liaisons transversales entre

elles.

◊ L’ouie

Les récepteurs de l’audition réagissent aux ondes acoustiques. Plutôt que de

considérer l’organe sensoriel seul, soulignons encore ici le rôle du cerveau,

capable, par exemple, d’extraire les paroles d’une conversation dans le brouhaha

de l’environnement.

L’oreille dite « externe » pavillon, conduit auditif, tympan) capte les sons.

L’oreille moyenne, remplie d’air, transmet les vibrations de la membrane

tympanique par les chaînes des osselets jusqu’à la fenêtre ovale sur laquelle

s’appuie l’étrier.

L’oreille interne, située dans une cavité du rocher (labyrinthe osseux), contient de

la lymphe qui vibre du fait des variations de pression produites par les ondes

acoustiques stimulant ainsi les cellules sensorielles.

C. Former l’individu

1. Apport au niveau des connaissances et compétences disciplinaires

L’utilisation des sens pour entrer dans un processus d’apprentissage est une idée

qui ne date pas d’aujourd’hui. En effet, dès le XXème siècle Maria MONTESSORI

14

instaura dans la première « maison des enfants » à Rome, une pédagogie

sensorielle.

De nombreuses recherches et observations ont abouti à la mise en place d’un

milieu riche grâce à un matériel adapté. Dans ce milieu l’enfant se sent libre et

peut agir avec une certaine spontanéité de mouvement, l’adulte sert de guide pour

aider l’enfant à faire seul.

Par le matériel l’enfant accumule des expériences qu’il verbalise avec l’aide de

l’adulte afin d’associer à chaque stimulant sensoriel les noms appropriés. Ces

expériences permettent à l’enfant de se construire dans des images ou des

représentations mentales qui seront le support des apprentissages ultérieures.

Ainsi M.Montessori cherchait à développer les capacités sensorielles pour les

utiliser comme vecteur d’apprentissage mais aussi pour contribuer à

l’épanouissement du jeune enfant. Une citation de M.Montessori illustre

parfaitement l’importance qu’elle donnait au sens dans sa pratique pédagogique,

elle disait qu’ils sont « 1des organes de préhension des images du monde

extérieur, nécessaire à l’intelligence comme la main est l’organe de la préhension

des choses matérielles nécessaires au corps ». Cependant si ce type de méthode

peut parfois se montrer « directif », il semble que le passage par le corps semble

adapté au jeune enfant. En effet, il n’est plus à démontrer que les jeunes enfants

en particulier, ont besoin de vivre les apprentissages, de concret pour parvenir à,

l’abstraction ensuite.

Il faut donner à « voir, à sentir, à ressentir, à manipuler, les choses pour les

connaître »2.

Les travaux de J. Piaget ont mis en évidence l’importance du domaine sensoriel

de l’enfant au cours de son développement cognitif. A sa naissance un bébé est

doté d’un équipement sensoriel relativement bien développé. Cependant, toutes

ces sensations il ne les perçoit pas, il les subit, faute d’expérience. C’est à partir

de 3 ans que l’enfant devient capable d’anticiper, de rechercher un résultat.

Durant cette période l’exploration sensorielle s’accroît et s’affine, l’enfant prend

conscience de ce que peut lui apporter ses sens et il les utilise pour parvenir à ses

fin. Les sensations vont devenir de véritables sources d’informations qui

déclencheront des actions pensées.

1 L’enfant de M MONTESSORI 1936 Denoël

2 revue éducation enfantine mars 1993

15

On voit bien ici le rôle que doit jouer l’école maternelle dans un premier temps

pour ne pas freiner ce développement, et celui de l’école primaire par la suite pour

continuer à affiner ces perceptions.

2. Les sens facilitent la mémorisation.

Qui n’a pas, à un moment ou à un autre, associé une odeur au souvenir d’un

événement ou d’une personne. En effet, on peut considérer l’odorat comme le

sens du souvenir. Les organes sensoriels alimentent la mémoire sensorielle à

court terme. Puis à force de se répéter les informations sont stockées dans la

mémoire à long terme. Il est important de cultiver ses sens afin d’alimenter le plus

possible sa mémoire à long terme de sensations.

Il faut donc multiplier les expériences sensorielles pour créer de nombreuses

zones de mémoire. Plus le temps passe plus ces connexions deviennent rares.

3. Les sens favorisent l’épanouissement de l’individu

A travers tous les exercices perceptifs l’enfant prend conscience de ses capacités

sensorielles, il découvre son corps, il apprend à l’utiliser et à le maîtriser. En effet

donner la possibilités de mieux connaître et de prendre conscience de son corps

permet à l’enfant de prendre confiance en lui. Ce qui aura indirectement des

répercussions sur ses apprentissages. De plus l’ensemble des recherches

pédagogiques réalisées à ce jour montrent que le corps est un vecteur

d’apprentissage. Or les activités sensorielles font appel à une pratique corporelle

ainsi qu’a une réflexion cognitive puisque l’on se situe à la fois dans le domaine du

corps (avec les organes sensoriels) et celui de la pensée (en effet toute

sensations évoquent des images mentales).

4.Les sens peuvent nous tromper.

Il ne faut pas oublier que les sens peuvent nous tromper et le montrer aux élèves.

Le toucher est un sens qui fonctionne par comparaison. Ainsi, les sensations

éprouvées dépendent d’un contexte de départ. On peut proposer aux élèves

l’expérience suivante. On trempe ses mains dans deux bassines. Une dans une

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bassine remplie d’eau chaude et l’autre dans une bassine remplie d’eau froide.

Puis chaque main est trempée dans une troisième bassine remplie d’eau tiède. On

constate alors que les mains donnent deux informations contradictoires sur un

même liquide.

L’observation du réel peut, elle aussi, induire des idées fausses. En effet la

dissection d’un appareil respiratoire ne permet pas de montrer que les poumons

sont solidaires de la plèvre. On montrera ainsi que la perception visuelle ne

permet pas toujours d’avoir une vision précise et objective du monde.

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III. LES SENS : OBJET D’APPRENTISSAGE POUR

AFFINER LES SENSATIONS PERCUES

A.Séquence réalisée avec des GS / CP

L’école maternelle (mais aussi l’école primaire) a besoin d’expérimenter,

d’explorer. Les activités sensorielles se présentent sous deux formes

d’exploration : l’exploration physique (toucher, vue, ouie) et l’exploration chimique

(l’odorat et le goût). Cependant, l’exploration à elle seule ne suffit pas. En effet, un

enfant ne peut construire ses apprentissages s’il est simplement baigné dans un

milieu riche. L’enseignant doit, par le langage oral, amener l’élève au

questionnement, à la réflexion.

On peut déterminer trois phases dans la démarche pédagogique :

_Observation :donner à voir, à sentir, à goûter, à écouter et à toucher. L’élève est

alors dans un milieu riche et adapté à son niveau.

_Manipulation, expression pour établir des relations sensorielles avec l’objet à

découvrir. Dans cette étape le rôle du maître est très important ; il devra

encourager les élèves et les aider à verbaliser leurs sensations.

_ Synthèse : on revient sur les sensations éprouvées par les élèves. Cette étape

permet la classification, le tri des sensations qui ont été perçues. S’en suivra

ensuite la mise en place de codes, d’écrits pour verbaliser les notions

découvertes.

Cette démarche a été appliquée au cours d’une séance que j’ai mené sur les 5

sens avec des GS/CP.

1. Le projet

Lors de ce stage en GS/CP j’ai essayé de mettre en place une séquence sur le

thème des 5 sens. Le projet portait sur la découverte des sens et plus précisément

sur le fonctionnement de ceux-ci. En effet, par des petits problèmes à résoudre,

des activités de classement, de discrimination, il s’agissait de mieux connaître les

appareils sensoriels, leurs limites ainsi que l’importance du cerveau, sans toutefois

aborder les explications scientifiques hors de portée des enfants. Le travail avait

18

aussi pour but de faire découvrir aux élèves que les sens nous renseignent sur les

caractéristiques du milieu et nous permettent d’ajuster nos actions (comme l’ouie).

Différentes traces écrites ont été élaborées (poster collectif, trace individuelle), les

exigences ont été différentes pour les GS et les CP.

Au cours de cette séquence les élèves ont acquis des savoirs, des savoir-faire et

des savoir-être.

2. Les séances

La séquence présente six séances de 50 minutes. A chaque fois qu’il y a eu

travaux de groupe les GS et le GP ont été mélangés.

2.1. SÉANCE 1 (voir annexe 1)

Objectifs : _découvrir les organes correspondant aux 5 sens.

_ distinguer les capacités spécifiques à chaque sens.

Pour cette séance d’introduction la situation pédagogique de départ reposait sur

l’observation et la description d’objet divers. Les élèves étaient regroupés par

quatre et disposaient d’un objet. Après observation ils devaient trouver quelques

mots qui puissent décrire le mieux possible cet objet. Je passais vers chaque

groupe afin de réexpliquer la consigne, d’encourager, de faire verbaliser et enfin

de noter les mots choisis par les élèves.

Dans un deuxième temps, j’ai ramassé les objets et je les ai mis à la vue de tous.

J’ai lu les listes de mots les unes après les autres et les élèves devaient retrouver

à quel objet ces mots correspondaient. Les mots utilisés étaient placés dans un

tableau à six colonnes au fur et à mesure de leur rencontre. Chaque colonne du

tableau correspondait à l’un des 5 sens, la sixième étant réservé aux autres mots.

On a demandé à chaque fois aux élèves de dire avec quelle partie du corps ils ont

pu déterminer telle caractéristique de l’objet, ce qui a permis de classer les mots

en fonction de la partie du corps mise en jeu.

À la fin de la présentation des objets on a noté au sommet de chaque colonne le

nom de la partie du corps avec le sens associé. Ce tableau a été utilisé tout au

long de la séquence.

19

Dans un troisième temps, on a attiré l’attention des élèves sur le tableau dans son

ensemble et en particulier sur les colonnes qui n’ont pas eu beaucoup de

réponses. Cette séance s’est achevée par l’élaboration d’une trace écrite. Chaque

élève devait remplir un tableau en faisant correspondre partie du corps et sens.

Les GS avaient des étiquettes qu’ils devaient remettre ensemble avec un modèle :

discrimination visuelle du nom des sens avec le dessin de la partie de l’organe.

Les CP, eux, devaient écrire le nom du sens à la bonne place.

Analyse :

Les consignes de l’activité ont été comprises assez vite. Les élèves ont bien

manipulé les objets afin d’en définir les caractéristiques. Je suis intervenue auprès

de certains groupes qui avaient des difficultés à verbaliser leurs sensations, à

mettre des mots sur ce qu’ils ressentaient. Dans d’autres groupes les différents

membres n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur les termes choisis. Dans ces

cas particuliers j’ai rajouté une consigne : si je lis votre liste de mots on devra

pouvoir retrouver à quel objet il correspond. Après cette indication les élèves se

sont imaginés à la place de la personne qui devait reconnaître l’objet ; cela leur a

permis de trouver plus facilement les termes descriptifs demandés.

Les objets donnés à chaque groupe étaient différents afin de sortir un maximum

de termes pour pouvoir remplir notre tableau. Je suis passée pour relever les mots

choisis. Comme je m’y attendais la majorité des élèves ont utilisés les seuls sens

de la vue et du toucher, en effet un seul groupe a utilisé les sens de l’ouie et de

l’odorat. Lors de mes passages, j’ai tenté d’aiguiller les élèves vers d’autres pistes

mais en vain. Je ne voulais pas non plus les influencer car le but de la séance

était qu’ils découvrent par leurs explorations que tous les sens fournissent des

informations spécifiques mais que l’on a tendance à en négliger certains.

Cependant les élèves ont utilisé un vocabulaire riche pour décrire les objets même

s’ils n’ont utilisé que deux sens.

Au cours de la deuxième étape les élèves se sont pris au jeu pour la recherche de

l’objet. Ce moment d’échange a été très riche ce qui a permis de remplir le tableau

des 5 sens sans grandes difficultés. Les élèves ont bien regroupé les mots

descriptifs avec l’organe utilisé lors de l’exploration. On a pu mettre en évidence

que certains critères ne permettaient pas de reconnaître un objet, la description

n’ayant pas été assez précise (c’était le cas d’un rouleau de scotch et d’un cube

20

en polystyrène). J’ai donc questionné les élèves sur ce qu’ils auraient pu ajouter.

Ils m’ont parlé de la forme qu’ils n’avaient pas évoquée. Le groupe qui avait utilisé

l’ouie et l’odorat a proposé d’utiliser comme critère le bruit creux que faisait l’objet

quand on le frappait avec un stylo.

J’ai rencontré des difficultés quand il a fallu inscrire au sommet de chaque colonne

le nom du sens associé car les élèves ne connaissaient pas le terme sens. J’ai

donc reformulé ma question en introduisant le sens de la vue. : dans cette colonne

sont regroupés les mots descriptifs que vous avez trouvé en utilisant vos yeux,

vous avez donc utilisé votre vue. La vue est un des 5 sens. Suite à cette

reformulation les élèves ont retrouvé deux des 5 sens : le toucher et le goût. Les

termes : ouie et odorat n’étaient pas connus des élèves, c’est moi qui les ai

introduits.

Au cours de cette séance les élèves ont à peu près tous été capables de décrire

un objet en fonction de leurs perceptions sensorielles élémentaires et en utilisant

un vocabulaire précis Il a été difficile pour certains d’exposer son point de vue en

le justifiant.

J’ai terminé la séquence en présentant les futures séances.

2.2. SÉANCE 2 (voir annexe 2)

Objectifs : _ découvrir le sens de la vue et ses potentialités.

_ développer un vocabulaire nécessaire pour décrire ce que l’on voit

_ comparer et décrire des objets qui ont une certaine ressemblance.

Tout d’abord cette séance a débuté par un questionnement de ce qui avait été fait

à la séance précédente. J’ai ensuite introduit le thème de la séance.

Dans un premier temps les élèves devaient essayer, par observation d’objets, de

déterminer ce que nos yeux peuvent nous apprendre. Suite à cette discussion un

élève a choisi un objet de la classe, sans que les autres ne le voient, et l’a décrit.

Ses camarades devaient par la seule description essayer de retrouver cet objet.

Dans un deuxième temps j’ai présenté un plateau de pommes très ressemblantes

à deux élèves. Ils devaient en choisir une, l’observer. Puis ils l’ont reposée sur le

plateau, je l’ai mélangée aux autres et ils devaient la retrouver.

21

Suite à cet exercice qui s’est répété plusieurs fois, j’ai donné une pomme à

chaque groupe de trois élèves. Ils avaient pour consigne de l’observer, de

déterminer des caractéristiques précises afin de la reconnaître parmis d’autres.

Ces caractéristiques ont été discutées ultérieurement et inscrites dans notre

tableau des 5 sens.

Pour clore la séance, on a fait un récapitulatif de tous les critères que l’on pouvait

découvrir par la vue (voir annexe 2a). Ils ont été codés collectivement sous forme

d’un tableau qui a constitué la trace écrite des élèves (annexe 2b).

Analyse :

Lors de la mise en place de la séance les élèves se sont bien souvenus de ce

qu’ils avaient fait la séance précédente.

La séance qui a débuté par un jeu consistant à faire retrouver un objet par sa

seule description, a posé problème. J’ai dû influencer l’élève pour le choix de

l’objet qui était soit difficile à trouver car peu visible et quelconque ; soit au

contraire trop visible du fait de caractéristiques peu communes. J’aurais dû faire

une liste à l’avance d’objet à décrire. Il a aussi été difficile pour certains élèves de

trouver le vocabulaire adapté et en particulier se fier à ce que l’on voit.

Lors de la phase d’observation des pommes, les élèves interrogés n’ont pas pu

reconnaître la leur. Cela a permis de mettre en évidence l’importance des détails

que l’on a tendance à négliger mais aussi que le sens de la vue à des limites. Ce

moment a permis de préparer l’exercice suivant. Ainsi, les élèves ont été plus

attentifs à l’observation de leur pomme, certains groupes ont réussi à les

reconnaître. Je pense que cette activité aurait peut-être nécessité des groupes

plus restreints, le travail en binôme aurait été plus adapté. En effet, certains

membres des groupes sont restés passifs malgré mes encouragements.

La phase de synthèse a permis de définir les critères que l’on appréhende par la

vue. Les élèves ont facilement trouver les critères de forme, de taille et de couleur.

Cependant, ils n’ont pas réussi à déterminer le critère du motif. Ils ont bien

remarqué que l’objet présentait des dessins en surface mais il a fallu le nommer.

Cette séance a permis aux élèves d’expliciter la richesse mais aussi les limites de

la vue. La séance s’est clôturée par l’observation d’illusions d’optique permettant

d’introduire le rôle du cerveau.

22

2.3. SÉANCE 3 (voir annexe 3)

Objectifs : _Découvrir le sens du toucher et exploiter ses potentialités pour décrire

un objet.

_Développer un vocabulaire descriptif lié aux sensations données par le

toucher.

Comme pour la séance 2, on a commencé par faire un rappel de la séance

précédente.

La séance a débuté par un questionnaire. Les élèves avaient les yeux fermés et je

leur ai posé des questions diverses afin de montrer l’importance du sens du

toucher. Je suis ensuite passée vers chaque élève avec un plateau rempli d’objets

divers. Ils devaient en prendre un décrire ce qu’ils sentaient en le touchant et

essayer de le reconnaître, toujours sans ouvrir les yeux. Cette découverte était

guidé par un questionnement précis.

J’ai ensuite distribué un sac mystérieux avec deux objets à chacun des groupes

de trois élèves. Ils devaient identifier l’objet en le touchant et trouver un maximum

de mots pour le décrire. Chaque groupe, par sa description, a proposé au reste de

la classe de retrouver l’objet qu’il possédait. Tous les mots donnés ont été écrits

dans notre tableau des 5 sens (annexe 1a).

La séance s’est terminée par une phase de synthèse au cours de laquelle tous les

mots donnés ont été regroupés en catégories comme pour la vue.

Analyse :

Le bref rappel qui a été fait en début de séance a été encourageant car la majorité

des élèves se sont souvenus des différents critères énoncés pour la vue. Suite à

cela j’ai questionné les élèves sur ce qui se passait quand ils avaient les yeux

fermés, comment ils s’y prendraient pour se déplacer. Spontanément quelques

élèves ont fait une démonstration de ce qu’ils feraient. A partir de ces actions on a

pu dégager l’importance du toucher pour se guider et en particulier l’importance de

la main. Certains élèves ont ensuite souligné que d’autres parties du corps

pouvaient intervenir comme le pied si on doit monter ou descendre des escaliers

sans les voir. De ce fait on a pu faire allusion aux personnes déficientes visuelles

pour qui ce sens est très important. Cependant, ils se sont rendus compte que,

23

comme pour la vue, ce sens ne permet pas de tout connaître et peut nous induire

en erreur.

Suite à cela, lors de l’exploration individuelle de l’objet les élèves ont tout de suite

voulu donner le nom de l’objet, j’ai donc rappelé que le plus important dans cet

exercice était de décrire ses sensations. De plus il a été difficile de garder les yeux

fermés pour quelques uns d’entre eux. J’ai alors bien spécifié que je ne voulais

que des mots qui avaient rapport avec le toucher, il était donc impossible de parler

des couleurs par exemple.

Chaque élève a eu au moins une impression à donner, je leur ai vivement

conseillé de faire des comparaisons avec des choses connues : ça ressemble à ,

d’où l’importance de la mémoire. Le vocabulaire était riche même les GS

s’exprimaient avec aisance.

J’ai toutefois eu des difficultés à canaliser les échanges car tous les élèves

voulaient s’exprimer en même temps. Il aurait été souhaitable de travailler par

petits groupes. Pour la deuxième phase j’avais, au départ, prévu un sac

mystérieux par élève mais j’ai ensuite décidé de n’en donner qu’un seul par

groupe pour favoriser les échanges entre les élèves, la première partie de la

séance ayant déjà été individuelle. Pendant cette phase je suis passée dans les

groupes afin de guider les élèves pour qu’ils découvrent toutes les caractéristiques

d’un objet que l’on peut appréhender avec le toucher (taille, forme, masse, texture,

motif) ; pour cela ils devaient utiliser ce qui avait été fait sur la vue. Tous les

élèves n’ont pas eu les même sensations au sein d’un même groupe ce qui a

permis aux autres d’acquérir du vocabulaire nouveau. Chaque mot utilisé était

systématiquement expliqué par l’élève lui même si nécessaire et noté dans notre

tableau des sens.

La phase de synthèse a été faite collectivement, les élèves ont proposé différentes

manières de représenter les caractéristiques d’un objet que l’on peut appréhender

par le toucher. Chaque élève a ensuite réalisé sa trace écrite individuelle.

Cette séance a permis d’approfondir la connaissance du toucher. Ils ont pu

observer le fonctionnement de la main lorsqu’ils font une activité, le rôle de

chaque doigt, l’utilité des articulations de la main pour accomplir certains

mouvements. Les élèves ont pris conscience que la main est un outil sans cesse

24

sollicité et un précieux organe d’information. Pour finir on a aussi aborder

l’importance de la mémoire pour reconnaître des sensations.

2.4. SÉANCE 4 (voir annexes 4)

Objectifs : _Découvrir le sens de l’odorat et exploiter ses potentialités

_Décrire et apparier différentes odeurs

Comme pour les séances précédentes on a fait un bref récapitulatif de ce qui avait

déjà été fait.

Les élèves ont été répartis par groupe de quatre. Chaque groupe avait à sa

disposition quatre boîtes à odeurs. Chaque membre du groupe a dû sentir les

boîtes, dire ce qu’il ressentait et essayer de deviner de quelle odeur il s’agissait.

Quand l’intérêt des élèves a diminué je leur ai distribué deux autres boîtes qui

contenaient les substances déjà utilisées. Les groupes devaient reconnaître,

parmi les quatre boîtes, celles qui dégageaient les même odeurs, que les deux

nouvelles boîtes. Suite à ce moment, la classe a été rassemblée pour partager

ses impressions. On a ajouté chaque nouveau mot au tableau des 5 sens. Les

élèves ont ensuite fait le tableau des odeurs qu’ils aiment et de celles qu’ils

n’aiment pas. Pour cela chacun avait à sa disposition des gommettes de couleurs

correspondant aux boîtes en leur possession. Ils les ont placées en fonction de se

qu’ils ont ressenti dans la colonne correspondante.

Pour finir il y a eu une phase de synthèse collective pour découvrir les différentes

substances utilisées et discuter des goûts de chacun.

Analyse :

Les élèves ont manifesté un très grand intérêt lors de la découverte des boîtes.

Tous les élèves se sont pris au jeu. J’ai fait des groupes restreints de trois élèves.

Cependant, j’ai dû intervenir dans certains groupes pour que chaque membre

puissent explorer à son rythme.

Certaines odeurs ont été reconnues assez rapidement par certains. Ils ont

spontanément utilisé la comparaison à des odeurs connues ‘ça sent comme ….’ ;

cela m’a permis d’introduire l’idée que la mémoire avait un rôle important dans la

reconnaissance des odeurs. Les sensations ressenties ont été difficile à verbaliser

25

pour de nombreux élèves : il a fallu dépasser le ‘‘ça pue’’ que je leur demandais

de remplacer par ‘‘je n’aime pas car…..’’. Le vocabulaire a été moins riche que

pour les sens précédents, les sensations ressenties étant peu variées.

La séance s’est terminée par une comparaison des goûts de chacun pour montrer

que parfois certaines personnes aiment des odeurs et d’autres non.

Le moment le plus intéressant a été de découvrir le contenu des boîtes. Certains

élèves ont été surpris de trouver certaines odeurs agréables comme celle de l’ail

par exemple, ils ont ainsi pendant un instant dépasser leur a priori.

Cette séance, si elle était moins riche au niveau du lexique, a permis aux élèves

de découvrir que la mémoire a un rôle important dans la découverte des odeurs et

que la reconnaissance des odeurs dépend de leur culture familiale. Dans ce sens ,

j’ai donc sélectionné des odeurs qui reflètent cette diversité culturelle, de sorte que

tous les élèves soient suffisamment habitués au moins, à une odeur.

Par cette séance, on a pu aborder le domaine de la sécurité. J’ai prévenu les

élèves d’être prudents lorsqu’ils sentiront des odeurs qui ne leur sont pas

familières. Ils devaient éloigner un peu la boîte de leur nez. Je leur ai bien dit que

les substances choisies sont sans danger.

2.5. SÉANCE 5 (voir annexe 5)

Objectifs : _Découvrir le sens du goût et exploiter ses potentialités

_Décrire et comparer différents goûts.

La séance a débuté par un récapitulatif des séances précédentes.

J’ai ensuite procédé à un entretien avec les élèves à propos de leurs goûts.

Puis j’ai proposé divers aliments qui ont été dégustés les uns après les autres. Les

sensations ont été recueillies et notées sur notre tableau des 5 sens.

Les élèves ont ensuite exploré la relation entre le goût et l’odorat. Pour réaliser

cette expérience ils ont été regroupés en binôme. Chacun des membres du

binôme a fermé les yeux et s’est bouché le nez à tour de rôle, et a dû deviner ce

que son partenaire lui a fait goûter.

Enfin, j’ai distribué plusieurs miroirs pour que les élèves observent l’organe qui

intervient dans le goût : leur langue.

26

La séance s’est terminée par l’élaboration collective d’un tableau récapitulatif

regroupant tout ce que l’on peut appréhender par le goût. J’ai recopié le tableau

qui a fait office de fiche de synthèse que j’ai distribué la séance suivante.

Analyse :

Depuis le début de la séquence, les élèves attendaient avec impatience cette

séance de dégustation. Ils ont beaucoup participé, de nombreuses sensations ont

été décrites. J’ai choisi de faire une séance collective et de distribuer les aliments

les uns après les autres afin qu’ils les mangent lentement, qu’ils les dégustent.

Tous les élèves ont pris plaisir à savourer les aliments, cela m’a ainsi permis

d’introduire deux mots nouveaux : savourer et déguster. J’ai sollicité au maximum

les élèves réservés mais il aurait été bien de travailler en atelier pour que ces

élèves s’expriment plus facilement. Les élèves connaissaient trois des quatre

saveurs fondamentales : acide, sucré, salé par contre la saveur amer a été

découverte lors de cette séance. De même ils ont appris ce que recouvrait le

terme saveur.

Pour l’exploration de la relation entre le goût et l’odorat les élèves devaient

travailler par deux. Je suis intervenue dans certains groupes afin de bien vérifier

qu’ils fermaient les yeux et se bouchaient le nez. Néanmoins, certains élèves ne

se sont pas bouchés le nez suffisamment longtemps et donc n’ont pas pu établir la

relation qui existe entre le goût et l’odorat. J’aurais dû insister sur la consigne qui

était de tout manger avant de se déboucher le nez.

La phase de synthèse a été rapide, les élèves avaient compris ce qui était attendu

d’eux. Pour faciliter son déroulement, j’ai introduit un terme nouveau qui n’était

pas connu des élèves : la texture. Une fois les trois termes définis forme, texture

et saveur, les élèves n’ont eu aucune difficulté à compléter le tableau.

Cette séance a donc permis de définir toutes les caractéristiques d’un aliment que

l’on peut appréhender avec le goût. Les élèves ont pu ainsi remarquer que la

bouche permet d’apprécier d’autres critères que la saveur. Ils ont aussi pu

observer leur langue qui intervient dans les mécanismes du goût.

Enfin ils ont pu découvrir la relation qui existe entre le goût et l’odorat.

27

Comme pour l’odorat, on a pu aborder les problèmes de sécurité à savoir ne

jamais goûter quelque chose que l’on ne connaît pas, ainsi que les problèmes

d’hygiène (se laver les mains avant de manipuler de la nourriture, utiliser des

ustensiles propres).

2.6. SÉANCE 6 (annexe 6)

Objectifs : _Découvrir le sens de l’ouie en explorant plusieurs sons

_Ecouter, décrire et classer des sons familiers.

_Développer un vocabulaire descriptif concernant les sons.

Pour commencer la séance, on a passé en revue ce qui a été fait précédemment.

Dans un premier temps, j’ai demandé à la classe de fermer les yeux et de faire le

silence. Je les ai ensuite interrogé pour savoir s’ils n’entendaient vraiment rien du

tout, dans le cas contraire de décrire le son entendu et d’en donner sa provenance

si possible.

Dans un deuxième temps j’ai proposé aux élèves de deviner les yeux fermés des

sons que j’ai moi-même créés. Les élèves ont ensuite dû produire des sons avec

leurs corps en fonction d’indications que je leur donnais (bourdonnement,

crissement….)

Dans un troisième temps, j’ai fait écouter un cd avec différents sons de la vie

courante, ils devaient décrire chaque son et deviner de quoi il s’agissait. Tout au

long de ces explorations les élèves ont été sollicités par un questionnement pour

les aider à utiliser un vocabulaire descriptif (avec des mots comme fort, faible…).

Ce vocabulaire a été inscrit dans le tableau des 5 sens.

Pour finir chaque élève avait à sa disposition un tableau qui devait être complété

par écrit par les CP et déjà pré-complété pour les GS. Ce tableau avait pour but

de récapituler les différentes caractéristiques qui permettent de décrire un son.

Analyse :

Dans cette séance les élèves ont découvert le sens de l’ouie en écoutant plusieurs

sons. Le temps d’écoute qui leur a été demandé à deux reprises a été bien

respecté. Pourtant ce sont des exercices de maîtrise de soi difficiles en particulier

28

pour des jeunes enfants. Les élèves se sont rendus compte qu’il ne suffit pas de

se taire mais qu’il faut retenir tous ses mouvements.

La discussion qui a suivi a aussi permis de montrer que les bruits sont nombreux

et d’origine variée ; et que souvent on ne les remarquait pas auparavant. De plus

on peut localiser l’ origine des sons, cependant on a vu que l’oreille avait des

limites car certains des sons que j’ai faits n’ont pas été entendus par les élèves qui

étaient situés trop loin.

L’écoute du cd a aussi permis de montrer qu’entendre certains bruits permettait

d’imaginer des scènes que l’on a pas vues. En effet ce cd qui comportait une

scène de la vie courante (une personne qui rentre chez elle en voiture, qui ouvre

la porte, se sert un verre d’eau….) a suscité un très grand intérêt de la part des

élèves qui ont très bien imaginé la scène en émettant des hypothèses sur la

situation du personnage (homme, femme, célibataire…). J’ai d’ailleurs dû

interrompre ce moment pour recentrer les élèves sur l’objectif de la séance.

Chacun de ces moments d’écoute a été mené de façon à ce que les élèves

utilisent un maximum de vocabulaire descriptif. Un certain nombre de termes ont

été trouvés par certains élèves, à chaque fois je leur ai demandé de trouver un

objet qui faisait le même son (qu’est-ce qui est aigu encore ?) pour éviter les

confusions qui ont été fréquentes comme aigu et fort, ou continu et bref

(intermittent).

La phase de synthèse avec le remplissage du tableau a permis d’asseoir leur

découverte du vocabulaire nouveau.

Certains élèves ont signalé que l’oreille est très fragile et qu’il faut en prendre soin.

Cela a permis de sensibiliser les élèves aux effets nocifs de certains sons qui

d’ailleurs procurent une sensation désagréable quand ils sont continus (la

musique à très fort volume par exemple..).

3. Conclusion

La séquence a été très riche ce qui a nécessité de prendre du temps pour bien

poser les consignes. Elle a aussi été très ludique et motivante pour les élèves

dans la mesure où les différentes expériences concernaient chaque élève dans sa

prise d’information sur le monde qui l’entoure.

29

Cette séquence a aussi été propice à l’utilisation du langage, aux activités

d’écriture et de codage ainsi qu’au travail de groupe.

Dans un premier temps, les élèves ont pu découvrir leur corps et en particulier les

organes des sens. Le rôle de ceux–ci a ainsi été abordé : ils permettent d’identifier

des objets et quelques-unes de leurs caractéristiques (formes, taille..) .

Le rôle du cerveau a ainsi été évoqué dans son rôle d’interprétation des

perceptions. On a aussi pu montrer que les sens peuvent parfois nous tromper,

c’est notamment le cas de la vue, du toucher.

Dans un deuxième temps, cette étude a permis de développer chez les élèves des

savoir-faire : observer, rendre-compte, classer et des savoir-être anticiper un

échange collectif en acceptant d’écouter la proposition des camarades. Ce

dernier point à d’ailleurs été difficile à mettre en œuvre pour certains élèves.

B.Développer les sens à l’école maternelle avec la collation

Le moment de la collation doit être le support de véritables activités

pédagogiques. Elle peut être l’occasion de faire de l’éducation à la santé et à

l’hygiène mais aussi éduquer le goût des enfants. Pour cela il faut proposer des

aliments variés avec lesquels ils découvriront de nouvelles saveurs. De plus, j’ai

pu remarquer lors d’un stage en moyenne section et grande section que beaucoup

d’enfants ne voulaient pas goûter à des aliments qu’ils ne connaissaient pas. La

collation a permis à certains élèves de dépasser leurs a priori et finalement

d’apprécier certains aliments. J’ai eu le cas de la banane séchée qui rebutait bon

nombre d’élèves pour finalement en séduire quelques uns.

Cependant, le principe de collation est actuellement remis en question. On

pourrait maintenir ces activités de dégustation sous forme d’ateliers ponctuels en

fonction des saisons ou d’événements particuliers.

IV. LES SENS INSTRUMENTS POUR APPRENDRE ET

POINT DE DEPART POUR LES APPRENTISSAGES .

30

Nous avons vu que l’utilisation des sens et les apprentissages ne sont pas deux

choses opposées mais complémentaires contrairement à ce que l’on pourrait

penser. Ainsi, on peut utiliser l’éducation sensorielle au service d’autres

apprentissages. En effet, les sensations que l’enfant éprouvent peuvent permettre

de fixer sa mémoire. Et, par conséquent, d’ancrer également les apprentissages

qui sont associés à ces sensations. De plus avoir recours aux sens peut-être plus

motivant.

Dans cette partie je développerai une séquence que j’ai effectué lors d’un stage

en responsabilité en moyenne et grande section. Puis je proposerai deux activités

qui se rapportent à l’éducation sensorielle. Une concernant l’éducation musicale et

l’autre concernant les sciences en cycle III.

A. Stage réalisé avec une classe de moyenne et gran de

section.

Lors de ce stage, en moyenne et grande section, j’ai mis en place une séquence

dans le domaine découverte du monde. Le projet portait sur le thème du pain.

L’aboutissement de ce travail a été la fabrication de pain. Pour mener à bien cette

séquence autour du pain j’ai mis en place quatre séances. Ces séances avaient

pour but de faire percevoir aux élèves que leurs sens sont importants dans les

phases d’observation et d’investigation comme le disait G. Charpak ‘‘ce sont bien

les 5 sens que nos propositions veulent mobiliser pour développer chez l’enfant ce

merveilleux contact avec le monde qui l’entoure pour qu’il apprenne à découvrir le

monde’’.

Certaines de ces séances se sont faites sous la forme de jeux perceptifs. Ce sont

des jeux qui ont pour but d’affiner la discrimination sensorielle, de mettre hors

circuit certains sens pour en faire fonctionner un seul. En effet l’aménagement du

milieu, les supports utilisés, favorisent plus particulièrement le développement des

capacités des enfants. Voici quelques exemples de jeux pour chaque sens.

�le goût : � Affiner le goût au cours de situations alimentaires.

� Distinguer les saveurs de produits alimentaires

Activités : jeux de Kim, le goûter du matin.

31

�l’odorat : �Prendre conscience des odeurs de son environnement, des

parfums, des produits courants.

Activités : reconnaître différents produits à leur odeur.

�la vue : � Observer et reconnaître visuellement des objets réels et leurs

représentations

Activités : jeux de discrimination visuelle.

�le toucher :� Découvrir par le toucher des matériaux différents

� Affiner les perceptions tactiles.

� Développer les capacités d’analyse en choisissant des

indices déterminants pour reconnaître les propriétés d’un objet où d’une collection

d’objets.

Activités : rapprocher des matériaux de qualités tactiles comparables.

reconnaître des objets de la classe,

déceler au toucher l’intrus d’une collection.

1. Séance 1

durée 25 minutes

Objectifs : _S’exprimer avec précision au travers d’activités perceptives.

_Découverte de différentes variétés de pains.

Cette séance d’introduction reposait sur l’observation et la dégustation de quatre

variétés de pains. Il y avait du pain complet, du pain aux céréales, de la baguette,

de la baguette tradition.

Les élèves étaient répartis autour des tables, les grandes sections et les

moyennes sections ont été mélangées. Les différentes variétés de pains ont été

réparties sur chaque table.

Dans un premier temps, les élèves ont uniquement observé et verbalisé à propos

de la forme des pains, la couleur, il leur était interdit de les toucher. J’ai ensuite

coupé les pains afin de voir comment ils étaient à l’intérieur. Les élèves ont alors

mené une observation guidée sur la couleur de la mie, sa consistance.. Toutes les

remarques ont été notées dans un tableau à double entrée.(voir annexe 7) Ce

tableau était composé de cinq colonnes qui correspondent chacune à chacun des

cinq sens ; et quatre lignes qui correspondent à chacune des variétés de pains.

32

Dans un deuxième temps, j’ai proposé au élèves de toucher les pains les uns

après les autres et d’exprimer ce qu’ils ressentaient au niveau de la consistance et

de la surface de la mie et de la croûte.

Dans un troisième temps, je leur ai demandé de les sentir.

Pour finir, ils les ont dégustés.

J’ai ensuite effectué un petit récapitulatif du tableau et insister sur l’utilisation des

différentes parties du corps. Je les ai dessinées en haut de chaque colonne. Nous

avons ensuite nommer les cinq sens correspondants.

Analyse :

Les consignes de l’activité ont été bien respectées, pourtant les élèves étaient

tentés de toucher les pains dès le départ.

Ils ont eu de nombreuses sensations à évoquer. Nous avons pu ainsi affiner leur

vocabulaire en matière de sensation. Cette observation a aussi montré à certains

élèves qu’il existait plusieurs sortes de pains. Cette variété se fait aussi bien dans

la forme que dans la composition. En effet la baguette est fine, allongée aux

extrémités pointues avec une mie blanche et douce ; tandis que le pain aux

céréales est court, large aux extrémités arrondies avec un mie colorée et

granuleuse.

A l’issue de cette séance les élèves ont pu se rendre compte que l’utilisation des

sens est progressive. Tout d’abord on regarde, ensuite on touche, puis on sent et

enfin on goûte. On a ainsi montré que tout cela est complémentaire, en effet la

vue seule ne permet pas d’apprécier la texture par exemple.

De même, certains sens sont limités, comme l’odorat. Les enfants ont trouvé peu

de chose à dire mise à part ‘‘ça sent le pain’’. Le vocabulaire dans ce domaine est

très limité. Il en a été de même pour le goût où ils n’ont pas pu se détacher de ‘‘ça

a le goût du pain’’. Malgré tout, ils ont décelé une petite différence entre le pain

complet et les autres. Elle a été difficile à verbaliser car ils n’avaient pas d’élément

de comparaison.

Cette séance n’a pu se dérouler sans une petite information sur l’hygiène (bien se

laver les mains, le matériel utilisé doit être propre).

J’ai terminé par présenter la suite des activités : découverte des ingrédients du

pain, fabrication de farine et fabrication de pain.

33

2. Séance 2

Durée 20 minutes

Objectifs : _S’exprimer avec précision à travers des activités perceptives.

_Effectuer des activités de classements.

La séance a débuté par un rappel de ce qui a été fait la séance précédente.

Pour cette séance les grands et les moyens ont été séparés.

Les enfants sont répartis autour d’une table sur laquelle sont déposées des

coupelles remplies de différents ingrédients. Je ne me suis pas limitée aux

ingrédients du pain pour que les élèves aient suffisamment de matériel afin

effectuer des comparaisons.

Dans un premier temps, les élèves devaient retrouver le contenu des coupelles

mais sans goûter. J’ai recueilli les propositions et les avis des élèves, et fait

argumenter leur choix.

Dans un deuxième temps, les élèves ont goûté les différents ingrédients pour

vérifier leurs hypothèses, ils verbaliseront ce qu’ils ressentent.

Dans un dernier temps, j’ai demandé aux élèves de faire un classement des

différents ingrédients en utilisant différents critères. Au départ ils en ont choisi un

seul puis deux en même temps.

Analyse :

Cette séance a débuté par un moment d’éducation à la sécurité lorsque j’ai dit aux

élèves qu’ils ne devaient jamais goûter des choses qu’ils ne connaissent pas. Je

leur ai dit aussi de ne pas goûter les ingrédients en trop grande quantité car

certains sont désagréables. (la levure chimique par exemple est piquante)

Spontanément les élèves ont procédé avec la même démarche que dans la

séance 1. Que ce soit les moyens ou les grands, ils se sont souvenus de l’ordre

d’utilisation des sens.

Les élèves de moyenne section ont eu des idées assez rapidement sur ce que

pouvait contenir les coupelles 1,5 et 8. Dans celles-ci on trouvait respectivement la

farine, le sucre et le sel. Le reste leur a posé plus de difficultés. Un élève a fait une

comparaison avec une chose connue, la semoule moyenne a été associée à des

pâtes. Les attitudes des élèves ont été différentes. Certains élèves ont eu des

difficultés à se détacher de leurs premières impressions même après avoir goûté

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les ingrédients. Ce phénomène s’est rencontré plus fréquemment chez les élèves

de grande section.

L’activité de classement a été assez bien réussie, les élèves ont facilement trouvé

un critère. Les deux niveaux ont choisi le critère de couleur pour commencer. Ils

se sont vite rendus compte qu’il n’était pas très pertinents car la majorité des

ingrédients proposés étaient blancs. A partir de là, ils ont choisi un deuxième

critère en rapport avec la consistance. Néanmoins, certains élèves ont mis en

évidence que les ingrédients blancs n’ont pas exactement la même couleur : il y a

différentes nuances de blanc.

J’ai opté pour le travail en groupe restreint pour que tous les élèves puissent

s’exprimer. De plus, j’ai séparé les moyens et les grands pour que ces derniers ne

les influencent pas.

A l’issue de cette séance, j’ai demandé aux élèves quels sont parmis les

ingrédients présentés, ceux que l’on trouve dans le pain. Peu d’élèves

connaissaient les ingrédients contenus dans le pain.

3.Séance 3

Durée : 30 minutes

Objectifs : _Découverte de divers appareils : leur rôle et leur fonctionnement

_Initiation à la démarche scientifique

Le but de la séance était de découvrir comment on fait la farine.

J’ai commencé la séance par poser la question aux élèves ‘‘à votre avis comment

fait-on la farine?’’. Les élèves devaient alors formuler des hypothèses. Nous avons

ensuite tenté de vérifier les hypothèses.

J’ai ensuite disposé les divers appareils bien en vue. Je leur ai demandé s’ils les

connaissaient, s’ils pouvaient me dire à quoi ils servent ?

Chaque élève a ensuite eu à sa disposition un épi de blé qu’il devait observer et

décrire en utilisant les sens du toucher et de la vue.

Les élèves ont ensuite proposé différentes façons de faire de la farine avec les

appareils que j’avais apportés et les ont testés.

Nous avons ensuite fait un résumé collectif qui a été le support d’un poster

élaboré avec la moyenne section (annexe 8).

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Analyse :

Les élèves ont émis peu d’hypothèses quant à la fabrication de la farine. Quelques

uns savaient qu’il fallait du blé. Suite à cette remarque les élèves de grande

section se sont souvenue qu’il fallait un moulin pour ‘‘transformer’’ le blé en farine.

En effet, à la fin de l’année précédente ils avaient visité le moulin de Santeney où

on leur avait expliqué comment on faisait la farine. Ils ont ainsi pu faire une

première liste du matériel nécessaire : ‘‘il faut un moulin et du blé’’. Comme nous

devions faire nous- même de la farine le moulin qu’ils avaient vu ne pouvait pas

figurer sur la liste du matériel. J’ai alors sorti de mon panier un moulin électrique,

un moulin manuel et deux galets. Les élèves n’ont pas reconnu le moulin

électrique mais on tout de suite dit : ‘‘il marche avec le courant car on voit la

prise’’, le moulin à café a été reconnu par certains mais tous ont pu dire comment

il fonctionnait : ‘‘on met le blé à l’intérieur et on tourne la manivelle’’. La présence

des galets les a surpris dans un premier temps, puis ils ont fait le rapprochement

avec les meules du moulin à vent.

Nous avons ensuite observé le blé. Les élèves ont remarqué que les grains sont

ovales, durs et de couleur marron. Puis, ils les ont ouverts ce qui n’a pas été sans

difficultés, l’enveloppe étant très dure. Les élèves ont été surpris de voir l’intérieur

du grain, ils ont fait immédiatement le rapprochement avec la farine . En effet,

l’intérieur est blanc comme la farine.

Suite à cela nous avons tenté de fabriquer de la farine avec les différents

appareils que j’ai apportés. Les élèves ont tout de suite remarqué que l’on obtenait

pas de farine il y avait des petits morceaux de l’enveloppe. J’ai profité de ce

moment pour parler aux élèves de la composition du pain complet. Il a fallu trouver

une solution pour se débarrasser des morceaux d’enveloppe. Après discussion les

élèves ont proposé d’utiliser un tamis ce qui nous a permis d’obtenir de la farine.

A ce moment précis un élève a demandé si c’est cette farine qui sera utilisée pour

faire le pain. Cette question a permis d’aborder le problème de l’hygiène dans le

domaine alimentaire. En effet, les produits alimentaires utilisés subissent différents

traitements afin d’enlever tous les microbes. De plus, la fabrication nécessite des

appareils et des locaux propres.

Cette séance a été suivie par la fabrication du pain (annexe 7bis). Chaque élève a

pétri lui même son petit pain. C’était très intéressant car ils ont pu exprimer leurs

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sensations. Ils ont trouvé cela difficile car ça collait aux mains. Cette séance a été

suivie d’une dégustation de leur pain. Ils l’ont tous trouvé à leur goût.

4. Conclusion

Cette séquence a permis de voir que dans toutes les activités les sens peuvent

être mobilisés. Il s’agit d’un premier pas pour amener l’enfant vers une approche

plus objective de l’utilisation de ses sens, qui lui permettront de connaître son

environnement et les objets qui l’entourent. L’important étant de faire prendre

conscience à l’élève de ses perceptions par la verbalisation afin de mettre en

place des notions sensorielles élémentaires.

B. L’éducation musicale

On pourrait imaginer une séance de découverte d’instruments de musique. Lors

d’une première séance les élèves découvriraient librement plusieurs instruments

de musique. Puis l’enseignant jouerait de chacun des instruments sans être vu

des élèves. Les élèves devront alors découvrir de quel instrument il s’agit. Dans

une deuxième séance on pourrait mettre en place des exercices de codage.

Coder chaque instrument. Puis associer le codage avec l’instrument joué. Enfin,

effectuer une phrase musicale à l’aide du codage et la reproduire avec les

instruments.

Voilà ce que l’on pourrait faire lors d’une séance d’écoute, cela reste tout de

même très succinct.

C. Sciences : connaître le fonctionnement de son co rps.

On pourrait avec des élèves de CM1 mettre en évidence l’importance de

l’éducation sensorielle dans la découverte du corps. Le travail s’effectuerait sur le

thème de la respiration. Les élèves utiliseront les sens de la vue et du toucher afin

de découvrir ce qui change chez eux quand ils respirent. Pour cela ils poseront la

main sur leur ventre et exprimeront ce qui se passe quand de l’air entre dans leur

corps (c’est à dire quand ils inspirent) et quand de l’air en sort (c’est à dire quand

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ils expirent). Ensuite leurs remarques seront vérifiées par la vue, les mouvements

respiratoires étant bien visibles.

Cela sera bien entendu complété avec d’autres supports.

Le fait de faire une première expérimentation sur le corps entraîne une meilleure

mémorisation mais aussi une meilleure compréhension du fonctionnement du

corps.

On peut donc intégrer l’éducation sensorielle à d’autres disciplines et même partir

des sens pour rentrer dans un apprentissage autre que sensoriel.

V. DES SENS À LA SENSIBILITE.

A la lecture des programmes de l’école élémentaire, on remarque que seul le

cycle II présente des informations concernant l’éducation sensorielle avec le

thème des 5 sens.

Au cycle III, il n’y a aucune information la concernant. Cependant cela ne veut pas

dire qu’elle ne soit pas utilisée, nous l’avons vu dans la partie précédente. Elle

n’est pas non plus uniquement réservée au domaine du vivant. En effet d’autres

disciplines utilisent les sens mais aussi permettent de les affiner. L’objectif sera de

développer les sensations, la sensibilité des élèves et non pas de développer

leurs sens. En effet, l’élève a, en sa possession, un vocabulaire de plus en plus

précis pour dépasser en quelque sorte, le jugement de valeur le plus sommaire.

Le but étant qu’il parvienne à argumenter ses préférences ou ses rejets que lui

procurent ses perceptions sensorielles.

C’est le cas notamment des disciplines artistiques. Par exemple en éducation

musicale pour développer l’acuité auditive et affiner les perceptions des élèves.

Mais aussi en Arts visuels, où l’on peut faire des lectures d’œuvres d’art pour

affiner la vision des enfants.

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On proposerait une œuvre d’art. Après une présentation sommaire de l’artiste, les

élèves devront observer le tableau. Puis on leur demandera ce qu’ils ont vu sur ce

tableau . La question est large pour ne pas influencer les élèves. Le but étant

qu’ils expriment ce qu’ils voient avec leurs yeux. En effet on mettrait probablement

en évidence que l’œil ne perçoit pas les même choses et que chaque personne a

une sensibilité différente. Pour finir il faudra dévoiler les intentions de l’auteur dans

la mesure du possible afin que les enfants puissent comparer leurs sensations

avec celles de l’artiste.

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CONCLUSION

L’homme perçoit le monde extérieur par l’intermédiaire de ses sens. Dès le

plus jeune âge, l’enfant perçoit le monde qui l’entoure par ses sens. L’école

maternelle a pour but de poursuivre cette découverte du monde et de soi grâce à

l’éducation sensorielle. Pour cela sentir, goûter, voir, entendre et toucher semblent

indispensable. Il paraît donc nécessaire de mettre l’accent sur la manipulation et

sur les sensations des élèves. En effet l’école doit permettre à l’élève d’observer

et de prendre en compte tous les messages reçus par son corps.

De plus, l’éducation sensorielle peut être considérée comme un outil de

différentiation. Souvent, on ne prend en compte que les élèves fonctionnant avec

une mémoire visuelle ou auditive. Or, certains élèves ont besoin de passer par le

toucher pour apprendre. Cependant, il ne faut pas oublier que plus l’enfant sera

grand, plus on aura le souci d’utiliser ses perceptions pour aller vers des

apprentissages, vers l’abstraction. La stimulation des sens n’est alors plus un but

en soi, mais, favorise les apprentissages.

Aussi, la sollicitation des sens permet la construction d’images mentales

complètes. Il semble donc intéressant d’utiliser le plus de sens possibles dans les

apprentissages afin de construire des savoirs plus précis et facilement

retrouvables.

Enfin, il semblerait que le climat établi lorsqu’on stimule les sens soit

propice aux apprentissages. Le bien-être provoqué par ces activités motive les

élèves. Le fait d’être motivé va permettre à l’élève de se souvenir plus facilement

des apprentissages et de les mémoriser. Pour toutes ces raisons, il semble

incontournable de partir de ce qui est directement perceptible par les sens et qui

fait souvent référence au vécu de l’enfant pour aller vers l’abstraction.

De ce fait l’éducation sensorielle doit avoir un rôle primordial dans la

construction des savoirs de l’élève et ne doit pas être écartée des autres

disciplines.

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BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages :

• G. Charpack, et al, La main à la pâte. Les sciences à l’école primaire, 1996.

Editions Flammarion.

• Le goût et l’odorat des expérience faciles et amusantes, 2001, Editions

Albin Michel Jeunesse.

• A. Janssens,et al., Cultiver le goût et l’odorat, Edition Deboeck

• Cahiers pédagogiques, « des sens à la sensibilité : quelle éducation ? »,

n°374, mai 1999.

• Cahiers pédagogiques, « «apprendre par le corps », n°288, novembre

1990.

• MEN, Qu’apprend t-on à l’école maternelle ? ,2002 , Editions du CNDP.

• MEN, Qu’apprend t-on à l’école primaire ? ,2002 , Editions du CNDP.

• Le Monde « Les 5 sens », été 2000

Sites internet :

• http : //www.eduscol.education.fr

• http : //www.inrp.fr

• http : //www.legout.com

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Annexe 1

42

Annexe 2

43

Annexe 3’ : trace définitive

Annexe 4

44

Annexe 5

Annexe 6

45

Annexe 7

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RESUMÉ

Ce travail a pour but d’essayer de mettre en évidence les apports d’une

pédagogie sensorielle dans les processus d’apprentissage.

L’éducation sensorielle semble, en effet, avoir de plus en plus

d’importance. Le rôle de l’école et de l’intégrer dans toutes les

disciplines, aussi bien à l’école maternelle qu’à l’école primaire.

Mots clés : sensoriel, apprentissage, mémoire, plaisir