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L’eg d coodac ga-po po lc da * Guide pédagogique * Service d’orthophonie

L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

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L’e����g�����

d�� co�����o�da�c�� g�a�����-p�o����

po�� l�c���� d����a��

∗ Guide pédagogique ∗

Service d’orthophonie

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Graphone : L’enseignement des correspondances graphèmes-phonèmes pour lecteur débutant

(Guide pédagogique)

Commission scolaire des Chênes (Drummondville)

Juin 2020

Auteures :

- Lyne Beauchemin, M.Sc., orthophoniste ([email protected]) - Mélissa Girardin, MPO, orthophoniste ([email protected]) - Karine Messier, M.Sc., orthophoniste ([email protected])

Droits légaux :

Ce document, distribué gratuitement, peut être reproduit en tout ou en partie. Toutefois,

sa reproduction à des fins commerciales, notamment en vue de la vente, est interdite.

Questions ou commentaires :

Veuillez contacter les auteures via leur adresse courriel pour toute question ou tout commentaire.

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Historique du projet

L’idée de créer un matériel pédagogique visant l’enseignement des correspondances graphèmes-

phonèmes nous a longtemps trotté dans la tête. Depuis un moment déjà, les enseignantes avec

qui nous travaillions mentionnaient souvent ne pas trouver sur le marché un matériel qui incluait

tous les principes pédagogiques que nous prônions lors de nos accompagnements.

C’est lorsque nous avons lu les publications de Sprenger et Charolle, principalement l’article Une

progression pédagogique construite à partir de statistiques sur l’orthographe du français (d’après

Manulex-Morpho) : pour les lecteurs débutants et atypiques (voir Annexe 1 pour savoir où

consulter cet article), que nous avons eu l’impulsion de commencer ce travail que nous savions

colossal. De la réflexion à la finalisation du projet, il se sera écoulé près de deux ans.

Dans un premier temps, nous avons réfléchi à une séquence de présentation des graphèmes et

nous avons justifié nos choix (voir Annexe 8 et Annexe 9). Nous nous sommes fortement inspirées

des données de Sprenger et Charolle que nous avons toutefois adaptées en fonction de nos

connaissances linguistiques du franco-québécois. Nous avons ensuite élaboré les premières pages

du cahier de l’élève pour permettre aux gens de visualiser ce que nous souhaitions faire. Nous

avons également choisi de nommer notre matériel Graphone, amalgame entre les mots

« graphème » et « phonème ».

La deuxième étape aura été de recueillir des commentaires de différents acteurs du monde

scolaire. Nous tenons à remercier Mmes Marie-France Pagé, conseillère pédagogique en

orthopédagogie à la Commission scolaire de St-Hyacinthe, et Marie-France Côté, professeure au

département de didactique des langues de l’UQÀM, monsieur Pascal Lefebvre, professeur à

l’école d’orthophonie de l’Université Laurentienne, ainsi que tous les orthophonistes du Forum

Orthophonie-Québec et les enseignants avec qui nous travaillions sur ce projet à ce moment qui

nous ont fait parvenir leurs commentaires et qui ont réfléchi avec nous autant à la séquence qu’à

tous les principes devant être inclus dans notre matériel.

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La dernière étape, et non la moindre, aura été de compléter la création des pages du cahier de

l’élève et de valider le tout avec des élèves. À cet effet, nous remercions les enseignantes des

classes de francisation et d’adaptation scolaire de notre commission scolaire qui nous ont ouvert

toutes grandes les portes de leur classe pour que nous puissions expérimenter notre matériel.

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Définitions

Pour bien comprendre les pages qui suivront, il importe que nous vous partagions les définitions

adoptées pour chacun des concepts suivants :

1. Graphème : Façon possible d’écrire un son.

1.1 Graphème simple : Graphème composé d’une seule lettre.

1.2 Graphème complexe : Graphème composé de plus d’une lettre.

2. Équipe-lettres : Lettres qui font équipe ensemble pour faire un son. L’équipe-lettres est le

terme que nous avons choisi d’utiliser avec les enfants pour nommer un graphème

complexe.

3. Phonème : Son de la langue parlée. En français, il y a 36 sons : 16 sons vocaliques, 17 sons

consonantiques et 3 sons semi-vocaliques/semi-consonantiques. Dans le présent guide

pédagogique, l’alphabet phonétique international (API) est utilisé. Par convention, les

symboles d’API sont mis entre barres obliques dans le but de prévenir toute confusion

avec l’orthographe courante (Ex. : la lettre « q » fait le son /k/, les lettres « ou » font le

son /u/). Pour plus de détails : http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?

Th=2&t1=&id=2137

3.1 Phonème vocalique : Son de la langue caractérisé par le libre écoulement de l'air

expiré. Aux élèves, on dit qu’un son-voyelle, c’est quand l’air est complètement libre

de sortir. (Voir Annexe 3)

3.2 Phonème consonantique : (Voir Annexe 3)

3.2.1 continu : Son de la langue qui est produit par un resserrement des

articulateurs sans obstruction complète (ex. : /f/, /s/, /l/). Aux élèves, on dit

qu’un son-consonne (continu), c’est quand l’air est un peu bloqué.

3.2.2 non continu : Son de la langue caractérisé par une obstruction complète de

l’écoulement d’air à un moment de sa production (ex. : /p/, /t/, /k/). Aux

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élèves, on dit qu’un son-consonne (non continu), c’est quand l’air est

complètement bloqué.

4. Correspondance graphème-phonème(s) : lien unissant un graphème à toutes ses

associations sonores possibles (ex. : le graphème « s » /s, z/). La connaissance des

correspondances graphèmes-phonèmes est nécessaire en lecture.

5. Correspondance phonème-graphème(s) : lien unissant un son à toutes ses associations

de graphèmes possibles (ex. : /f/ « f », « ph »). La connaissance des correspondances

phonèmes-graphèmes est nécessaire en écriture.

6. Les voies de lecture : modèle théorique du développement de la lecture issu de l’approche

cognitive de l’apprentissage. Aussi nommé modèle à deux voies. Ce modèle théorique est

également applicable en écriture.

6.1 La voie d’assemblage : Pour lire à l’aide de la voie d’assemblage, il faut d’abord

associer chaque graphème à sa correspondance sonore et, ensuite, fusionner tous les

sons du mot, ce qui permet d’accéder au lexique phonologique et, finalement, au sens

du mot lu. Cette voie est également nommée voie phonologique, procédure

analytique ou traitement alphabétique. C’est cette voie qui est impliquée lors de la

lecture par décodage. Un visuel pouvant être présenté aux élèves pour expliquer les

mécanismes impliqués lors de la lecture par voie d’assemblage est disponible en

annexe (voir Annexe 4). Bien que ce ne soit pas le but visé par le présent ouvrage, un

visuel pouvant également être présenté aux élèves pour expliquer les mécanismes

impliqués lors de l’écriture par voie d’assemblage est disponible en annexe (voir

Annexe 5).

6.2 La voie d’adressage : Pour lire à l’aide de la voie d’adressage, il faut traiter la forme

entière du mot afin d’accéder directement au lexique orthographique* et, finalement,

au sens du mot. Cette voie est également nommée voie orthographique, traitement

logographique ou procédure lexicale. C’est cette voie qui est impliquée lors de la

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lecture globale ou de mots-étiquettes. Toutefois, elle se développe majoritairement

par processus d’autoapprentissage grâce à la lecture répétée par voie d’assemblage.

7. Lexique orthographique en lecture : Répertoire de mots reconnus rapidement et

instantanément.

8. Dictionnaire mental : Le dictionnaire mental est le terme que nous avons choisi d’utiliser

avec les enfants pour parler du lexique orthographique en lecture.

9. Mot régulier en lecture : Mot qui peut être lu correctement en utilisant les

correspondances graphèmes-phonèmes les plus fréquentes. (ex. : lapin, melon, toi).

10. Mot irrégulier en lecture : Mot dont au moins une partie ne peut être lue correctement

en utilisant les correspondances graphèmes-phonèmes les plus fréquentes. (ex. : femme,

monsieur, chorale, et, est).

11. Transparence d’une langue : Une langue parfaitement transparente est une langue dans

laquelle la correspondance entre graphèmes et phonèmes est consistante, c’est-à-dire

qu’à un graphème correspond un seul phonème (lecture) et qu’à un phonème correspond

un seul graphème (écriture). Plus une langue est transparente, plus l’apprentissage de la

lecture et de l’écriture sera facile et rapide. L’espagnol, l’italien et le finlandais sont des

langues très transparentes. Le français est considéré comme une langue assez

transparente en lecture, mais moins en écriture.

12. Mot fréquent : Mot dont la fréquence d’apparition en lecture est élevée.

13. Syllabe : La syllabe est l’unité rythmique de la chaine parlée. Le découpage d’un mot en

syllabes est lié à sa prononciation. Cela réfère à ce qui est communément appelé « syllabe

orale ». La syllabe est toujours constituée d’un phonème vocalique (noyau) autour duquel

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peuvent s’accrocher un ou plusieurs phonèmes consonantiques qui peuvent précéder le

phonème vocalique (attaque) et/ou lui succéder (coda). En français, les mots peuvent

présenter différentes structures syllabiques (voir Annexe 6).

14. Orthosyllabe : L’orthosyllabe est une unité linguistique spécifique du registre de l’écrit. Le

découpage d’un mot en fonction des orthosyllabes est axé sur les voyelles graphiques,

c’est-à-dire les lettres-voyelles (les lettres « a », « e », « i », « o », « u » et « y »). Le

découpage d’un mot en orthosyllabe est lié à l’orthographe du mot. Cela réfère à ce qui

est communément appelé « syllabe écrite ».

15. Fréquence d’un graphème : Réfère au nombre d’occurrences d’un graphème dans un

corpus donné. Par exemple, la fréquence du graphème « k » est peu élevée en français.

16. Stabilité d’un graphème : Pourcentage calculé dans un corpus donné démontrant la force

du lien entre un graphème et un phonème. Par exemple, la stabilité entre le graphème

« ou » et le phonème /u/ est très élevée alors que la stabilité entre le graphème « ch » et

le phonème /k/ est faible (ex. : chorale). Sprenger et Charolle utilisent le terme

« consistance ».

17. Fusion phonémique : Habileté de conscience phonologique. Cela consiste à « coller » des

sons de la langue pour former des mots. Par exemple, en collant les sons /s/ + /i/, on forme

le mot « scie ». La capacité à faire de la fusion phonémique est déterminante pour le

développement de la voie d’assemblage en lecture.

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Principes pédagogiques

Voici les différents principes dont nous avons tenu compte dans l’élaboration du cahier de l’élève.

1. Nécessité d’enseigner explicitement les correspondances graphèmes-phonèmes

• Dans le passé, l’enseignement du « décodage » a pris une place prépondérante dans

l’enseignement de la lecture chez les lecteurs débutants ou en difficulté au détriment de

l’enseignement plus global et écologique de la lecture. Toutefois, le glissement vers l’autre

extrême où on n’enseignerait que les stratégies de lecture en contexte authentique

représente un danger certain, surtout pour les élèves qui ont été peu exposés à la lecture

durant leur enfance et qui arrivent avec des lacunes au niveau de leurs prérequis en

lecture (conscience de l’écrit, conscience phonologique, vocabulaire littéraire,

compréhension des inférences). Au-delà de la découverte du principe alphabétique, il faut

enseigner un minimum le « code » permettant le développement de la lecture par voie

d’assemblage qui éventuellement permettra le développement du lexique

orthographique.

• Graphone n’a pas la prétention d’enseigner la lecture, mais bien de présenter

explicitement les correspondances graphèmes-phonèmes qui sont nécessaires à la lecture

par voie d’assemblage.

• Malgré le fait que l’enseignement explicite des correspondances graphèmes-phonèmes

soit important, il ne faut pas attendre d’avoir fait l’enseignement de l’ensemble des

correspondances pour mettre entre les mains des élèves un livre, que ce soit un album

jeunesse, un documentaire ou un livre issu d’une collection de première lecture, le

contexte du livre permettant d’autres apprentissages liés à la lecture (ex. : stratégies de

lecture). L’utilisation de Graphone devrait donc se faire en parallèle à la lecture de livres

jeunesse.

• Graphone ne permet pas de travailler l’écriture. En effet, l’enseignement des

correspondances graphèmes-phonèmes nécessaires à la lecture n’est pas l’équivalent de

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l’enseignement des correspondances phonèmes-graphèmes, le français étant une langue

plus transparente en lecture qu’en écriture.

• Nous avons ajouté à la fin de Graphone – Cahier de l’élève une table des matières où se

trouvent tous les graphèmes présentés et le numéro de page correspondant. Pour chaque

graphème est indiqué le symbole API ainsi que le graphème le plus stable associé à cette

correspondance sonore étant donné que plusieurs ne sont pas familiers avec l’API. Cela

permettra à l’intervenant (dont possiblement le parent) de s’assurer du son à stimuler

pour chaque graphème.

2. Séquence de présentation des graphèmes basée sur les critères de fréquence et de stabilité

des graphèmes

• Tel que proposé par Sprenger et Charolle, l’ordre de présentation des graphèmes est

successif, c’est-à-dire que, d’une page à l’autre, l’élève aborde un seul nouveau graphème

à la fois alors que tous les autres graphèmes présents dans la page ont préalablement été

enseignés dans les pages précédentes.

• Tel que proposé par Sprenger et Charolle, l’ordre de présentation des graphèmes dans

Graphone (voir Annexe 7) a été déterminé en fonction des critères de stabilité et de

fréquence des graphèmes. Bien que les deux critères aient été considérés, le critère de

stabilité a souvent primé.

o Parfois, un graphème a été présenté plus rapidement que sa stabilité et/ou sa

fréquence laissaient présager étant donné que nous souhaitions éloigner des

graphèmes visuellement proches (ex. : « p » et « b ») ou des graphèmes dont la

correspondance phonémique est phonétiquement proche (ex. : /t/ et /d/ qui ne

se distinguent que par le trait de voisement des cordes vocales).

o Enfin, nous nous sommes parfois éloignées des données indiquées par Sprenger et

Charolle en raison du contexte franco-québécois qui comporte ses particularités

et certaines différences par rapport au français hexagonal. (Voir Annexe 8 pour les

justifications concernant l’ordre de présentation des voyelles et Annexe 9 pour les

justifications concernant l’ordre de présentation des consonnes)

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3. Tenir compte du développement des habiletés de conscience phonologique du lecteur

débutant ou en difficulté

• Nous avons privilégié dans les premières pages les graphèmes-consonnes dont le son

correspondant est continu puisque ces sons sont plus faciles à fusionner que des sons non

continus.

• Plusieurs lecteurs débutants ou en difficultés éprouvent encore de la difficulté à fusionner

les sons dans des structures syllabiques relativement simples (CV, VC). C’est pourquoi

nous avons inclus dans les premières pages une section avec des glissades afin de soutenir

les élèves dont les habiletés de fusion phonémique sont encore à parfaire. Les glissades

ont été pensées pour permettre à l’élève de faire « glisser » (étirer) le son que fait la lettre

en haut de la glissade jusqu’à ce qu’il « fonce » dans le son de la lettre au bas de la glissade.

Nous invitons les élèves à prendre leur doigt pour faire glisser « physiquement » le son.

• La structure syllabique des syllabes et des mots présentés a également été pensée en

fonction d’une gradation de la complexité des structures syllabiques.

• Le but ultime étant de lire pour faire du sens, un estompage graduel des contextes

facilitants, mais peu écologiques a été pensé. À partir de la page 14 de Graphone, les

glissades ont été retirées puisque les habiletés de fusion phonémique devraient s’être

améliorées. De plus, l’introduction de sons non continus n’était pas compatible avec la

glissade. À partir de la page 17, le nombre de syllabes à lire diminue au profit du nombre

de mots à lire. À partir de la page 27, sauf pour quelques rares cas, il n’y a plus de syllabes

à lire et cela se fait généralement au profit d’un nombre plus élevé de phrases à lire.

4. Tenir compte des caractéristiques linguistiques du français

• Lors de nos accompagnements en classe, le commentaire qui était le plus souvent formulé

par les enseignants avec qui nous collaborions était qu’aucun matériel disponible sur le

marché ne tenait compte de la syllabation orale en lecture alors que c’était l’un des

principes pédagogiques que nous prônions le plus (voir Annexe 10 pour connaitre les

raisons motivant notre choix pédagogique de travailler avec la syllabe plutôt que

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l’orthosyllabe). Ce constat fut l’une sinon LA raison principale pour laquelle nous nous

sommes lancées dans la création de ce matériel.

• Toutes les syllabes qui ont été incluses dans Graphone - Cahier de l’élève sont des syllabes

qui existent dans des mots en français. Étant donné que certaines syllabes peuvent, par

lecture répétée, être lues éventuellement par voie d’adressage, il apparaissait plus

efficace de stimuler des syllabes qui se retrouveront en contexte authentique de lecture.

• Une fois qu’un graphème a été présenté, nous avons fait le choix de présenter ses

variantes avec accent si ce dernier ne modifie pas le son (ex. : o/ô). Il faudra toutefois

aborder cet élément avec les élèves.

• Pour aider les élèves à dissocier un graphème complexe d’une suite de graphèmes simples

(ex. : « an » qui se lit /an/ dans banane, mais qui se lit /ɑ̃/ dans banc), il faudrait porter à

l’attention de l’élève les arcs séparant les syllabes lorsque c’est une suite de graphèmes

simples (comme dans « banane ») et les pointillés marquant une équipe-lettres lorsque

c’est un graphème complexe (comme dans « banc »).

• En contexte franco-québécois, certains phonèmes vocaliques sont diphtongués dans

certains mots (ex. : fête [fɑIt], cœur [kɑœʁ], aide [ɑId]). L’élève qui oraliserait le

mot sans faire la diphtongue (ex. : [fête f�t]) pourrait ne pas accéder au sens, car sa

lecture ne correspondrait pas à la trace sonore du mot stockée dans son lexique

phonologique (lexique à l’oral). C’est pourquoi nous avons choisi de créer dans certaines

pages une section distincte pour les graphèmes où ce phénomène linguistique est

observé. Les graphèmes concernés sont « eu » (qui fait le son /�/ et /œ/), « è », « e » (qui

fait /ɛ/), « ê », « ai » (qui fait /ɛ/), « ei » et « au ». Nous avons représenté ce phénomène

à l’aide de l’analogie de la « chaleur ». Cette analogie est illustrée par l’image d’un

personnage ayant visiblement très chaud (voir Légende dans Graphone – Cahier de

l’élève). Pour expliquer aux élèves la prononciation différente du son, on leur mentionne

que dans certains mots, il arrive qu’un son soit produit de façon plus « ramollie », un peu

comme quand on a trop chaud et qu’on articule moins bien.

• En ce qui a trait aux graphèmes contextuels « c » et « g », souvent nommés dans les écoles

comme les « c dur » (/k/), « c doux » (/s/), « g dur » (/g/) et « g doux » (/ʒ/), nous avons

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fait le choix de présenter aux élèves la correspondance sonore qui correspond à la forme

« dure » et de présenter un peu plus tard la condition d’exclusion (sauf si) pour identifier

quand nous devrions lire selon la forme « douce ». En effet, nos observations faites dans

les écoles nous ont permis de constater que, généralement, l’enseignement du « c » et du

« g » était fait avec une condition pour ses deux variantes, soit « durs » quand ils sont

placés devant « a, o, u » et « doux » quand placés devant « e, i, y ». La première condition

est toutefois incomplète, puisqu’ils sont aussi « durs » devant d’autres graphèmes tels que

« r, d, l, m ». De plus, la présentation simultanée des deux règles contextuelles entraine

souvent une confusion chez l’élève qui ne sait plus à quelle correspondance sonore

associer chaque contexte. Ainsi, nous pensons que l’apprentissage d’une seule condition

d’exclusion permettra d’alléger la quantité d’information à mémoriser.

5. Stimuler une lecture fluide, rythmique et naturelle

• Nous avons décidé de marquer les frontières syllabiques à l’aide d’arcs afin d’aider les

élèves à développer dès le départ la stratégie de lire par syllabe plutôt que de lire son par

son.

• Pour éviter que le lecteur débutant lise en fonction des orthosyllabes et qu’on doive par

la suite l’entrainer à lire en fonction de la syllabe (orale) pour augmenter sa fluidité et sa

compréhension de lecture (voir Annexe 10 pour plus d’explications), nous souhaitons

entrainer dès le départ l’élève à ne pas oraliser le « e » muet en fin de mot. Pour ce faire,

nous avons utilisé l’analogie du « e micro ». Un micro ne fait pas de bruit, mais il permet

à quelqu’un qui parle dans le micro de se faire entendre. Dans l’analogie du « e micro »,

le « e » muet est le micro qui ne fait pas de bruit, mais qui permet à la consonne qui

précède de se faire entendre. Par exemple, si un élève lit le mot « lourde » en oralisant

/lur-dǝ/, on lui fera remarquer que le « e micro » ne fait pas de son. Si un élève lit le mot

« lourd » en oralisant le « d » à la fin du mot, on pourra lui faire remarquer qu’il n’y a pas

de « e micro » à la fin du mot, donc le « d » ne peut pas se faire entendre. Cette stratégie

du « e micro » fonctionne avec la grande majorité des mots en français même s’il y a des

exceptions (ex. : sac, veuf, cheval).

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6. Visuel soutenant et considérations graphiques

• Au début de Graphone – Cahier de l’élève, nous avons placé une légende avec les

différents visuels utilisés pour soutenir la lecture de l’élève. Ces visuels, dont nous faisons

mention dans le présent document, devront être enseignés pour que les élèves en tirent

les bénéfices escomptés. Nous vous suggérons de le faire au fur et à mesure que les visuels

se présenteront dans les pages que les élèves auront à lire.

• Afin de vérifier l’apprentissage des correspondances enseignées et de vérifier si l’élève

peut généraliser ces apprentissages dans un contexte moins soutenant de lecture, nous

avons créé des cartons de lecture réversibles (Graphone – Cartons de lecture réversibles)

avec d’un côté la forme avec soutien telle qu’elle est présentée dans Graphone – Cahier

de l’élève et de l’autre côté, les mêmes éléments à lire, mais sans soutien visuel. Ces

cartons réversibles contiennent les mêmes syllabes, mots et phrases que dans Graphone

– Cahier de l’élève. Toutefois, la quantité de syllabes et de mots a été réduite à 10

maximum et la quantité de phrases à 2 maximum.

• Pour les mêmes considérations présentées au point précédent, nous avons également

créé Graphone – Cahier de l’élève avec et sans soutien dans lequel se trouve pour chaque

graphème la page avec soutien visuel pour soutenir la lecture de l’élève et à la page

suivante, la même page, mais sans soutien. Cette version du cahier de l’élève a été créée

pour les intervenants qui ne souhaitent pas découper et manipuler des cartons de lecture.

• Il est reconnu qu’une mise en page espacée aide les lecteurs débutants et en difficulté.

Nous avons donc augmenté considérablement l’espacement entre les caractères et entre

les mots.

• Nous avons fait le choix de ne pas considérer les consonnes doubles comme étant des

équipes-lettres (ex. : carotte), sauf quand le son s’en trouve changé (Ex. : « ll » de « fille »).

• Pour réduire le soutien et diminuer la charge visuelle, nous avons fait le choix de retirer

les arcs de syllabes pour les mots d’une syllabe sans « e micro » à partir de la page 15. Par

contre, nous les avons laissés lorsqu’il y a un « e micro » afin d’éviter que les parents

cherchent à faire syllaber en fonction des orthosyllabes.

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7. Lire, c’est comprendre.

• L’enseignement explicite des correspondances graphèmes-phonèmes ne devrait pas se

faire au détriment de la compréhension. En effet, le but n’est pas seulement que l’élève

oralise ce qui est écrit, mais qu’il en comprenne également le sens. C’est pourquoi, dès la

présentation du premier graphème-consonne, nous avons inclus des mots et des phrases.

• L’ordre de présentation successif des graphèmes limitait parfois le choix des mots que

nous pouvions inclure dans Graphone, surtout dans les premières pages du document.

Toutefois, nous avons essayé autant que faire se peut de choisir des mots connus des

élèves et assez concrets.

• Dans la section des mots, pour vérifier que l’élève a bien compris, il serait important de le

questionner sur la signification du mot qu’il vient de lire. Pour ce faire, on peut lui

demander s’il sait ce que le mot veut dire (demande de définition ou description), s’il

connait un mot qui signifie la même chose (synonyme) ou le contraire (antonyme) ou lui

donner un choix de réponse. Si l’élève ne connait pas le sens du mot, il serait important

que l’adulte le lui définisse avec l’une ou l’autre des stratégies ci-haut mentionnées ou en

insérant le mot dans une phrase porteuse de sens.

• Pour aider les élèves à bien comprendre les phrases, nous avons décidé d’ajouter des

images pour qu’ils puissent utiliser également la stratégie de lecture « regarder l’image ».

Il aurait été intéressant de faire de même pour les mots, mais, par souci de concision, nous

n’avons pas retenu cette possibilité à l’exception des cas particuliers (p.58-64).

• Dans la section des mots, pour favoriser l’accès au sens, il aurait également été intéressant

d’ajouter un déterminant devant les noms ou de mettre un contexte « il est/elle est »

devant les adjectifs (ex. : « la salle » versus « il est sale »). Cela a toutefois été fait dans les

cartons de lecture réversibles (forme soutenante au recto et aucun soutien au verso) (voir

Graphone – Cartons de lecture réversibles). Ces ajouts, qui ont été mis en gris, pourraient être

lus par l’adulte puisque certains mots ajoutés contiennent des graphies qui n’ont pas encore été

présentées ou sont des mots irréguliers qui n’auront peut-être pas encore été intégrés par l’élève.

• Bien que le but premier de Graphone soit de travailler les correspondances graphèmes-

phonèmes pour soutenir le développement de la voie d’assemblage en lecture, nous

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avions aussi le souci d’aborder certains mots irréguliers, mais hautement fréquents, car

ceux-ci font rapidement partie des textes que les élèves ont à lire. Voici les mots irréguliers

fréquents que nous avons choisis d’introduire : « un », « et », « est », « les » (quand « l »

a été présenté), « mes » (quand « m » a été présenté), « des » (quand « d » a été présenté)

et « tes » (quand « t » a été présenté). Nous avons choisi ces mots en fonction de leur

fréquence élevée, de leur caractère fonctionnel et parce qu’ils sont courts, donc plus

sujets à entrer dans la fenêtre visuoattentionnelle des élèves. Comme ces mots ne

pourront être lus par le biais de la voie d’assemblage, nous avons utilisé l’analogie du

« dictionnaire mental », illustrée par un livre. Ce visuel sert à rappeler à l’élève que ces

mots doivent être identifiés par le biais de la voie d’adressage. On explique aux élèves que

certains mots, en ayant été lus à plusieurs reprises, finiront par s’enregistrer dans notre

dictionnaire mental. Par contre, certains mots courts et très fréquents devront être tout

de suite enregistrés pour être reconnus rapidement sans faire « chanter » les lettres. Ce

sont ces mots qui ont été identifiés à l’aide du visuel du dictionnaire mental.

8. Offrir un environnement enrichi pour commencer à construire certains concepts

• Au-delà d’identifier les lettres muettes pour aider l’élève à ne pas les oraliser et ainsi

accéder à la bonne forme sonore du mot permettant la compréhension, nous souhaitions

aussi commencer à exposer les élèves aux rôles de ces lettres muettes. L’enseignement

des lettres muettes fait d’ailleurs partie de la progression des apprentissages dès la

première année du primaire :

o Identifier dans un mot les lettres muettes.

o Identifier dans un mot le rôle des lettres muettes qui marquent le lien avec des

mots de la même famille morphologique.

o Identifier dans un mot le rôle des lettres muettes qui marquent le genre, le nombre

• En ce qui a trait à l’identification des lettres muettes dans un mot, nous avons choisi

d’illustrer celles-ci en utilisant une police d’écriture creuse/évidée (voir Légende de

Graphone – Cahier de l’élève).

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• En ce qui a trait aux lettres muettes marquant le lien avec des mots de la même famille

morphologique, il est reconnu qu’une bonne conscience morphologique dérivationnelle

aide l’élève autant en lecture qu’en écriture. En lecture, elle peut permettre de

comprendre le sens d’un mot nouveau dont on connait le sens de sa base (racine du mot).

Pour commencer à développer chez le lecteur débutant la conscience morphologique

dérivationnelle, nous avons identifié les lettres muettes dérivationnelles à l’aide de la

« lettre-crochet ». La « lettre-crochet » est une analogie qu’on explique aux élèves comme

étant une lettre muette qui attend de s’accrocher avec d’autres lettres pour faire un mot

de même famille. Nous avons fait le choix d’identifier toutes les lettres muettes ayant un

rôle dérivationnel même si les élèves ne connaissent pas nécessairement les mots dérivés

de la même famille (ex. : riz – rizière), à l’exception de certains mots ayant un seul dérivé

très peu connu même des adultes (ex. : escargot - escargotière). (Voir dans Graphone –

Cahier de l’élève le Tableau 1 – Morphologie dérivationnelle)

o À la page 35 (graphème « et » qui fait /ɛ/), nous avons fait le choix de ne pas

marquer le « t » comme une lettre muette et lettre-crochet, car le « t » fait partie

du graphème servant à faire /ɛ/ et est donc audible (ex. : complet – complète),

tout comme on ne mettrait pas la lettre crochet au « n » de « lapin » qui pourrait

faire « lapine ».

• Pour certains verbes, nous avons fait le choix d’utiliser une lettre-crochet même si c’est

davantage une marque flexionnelle que dérivationnelle. Nous avons fait ce choix pour

aider les élèves à déduire le sens de certains verbes à l’aide de la lettre muette (ex. : vend

vendre). (Voir dans Graphone – Cahier de l’élève le Tableau 1 – Morphologie

flexionnelle).

• En ce qui a trait aux lettres muettes marquant le genre et le nombre, nous avons choisi

d’inclure des symboles marquant le féminin et le pluriel. Le masculin et le singulier ont

quant à eux été considérés comme des éléments neutres et n’ont donc pas été identifiés

par un visuel. Ces symboles ont toutefois été inclus seulement si le morphème d’accord

pouvait être enlevé. Par exemple, nous n’avons pas mis de marque du pluriel pour le mot

Page 18: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

« nous », car « nou » n’existe pas. Nous n’avons pas mis non plus de marque du féminin

au « e » de « louve », car « louv » n’existe pas.

• En ce qui a trait à la marque d’accord de la 3e personne du pluriel « ent » qui pose souvent

problème chez les lecteurs débutants, nous avons choisi d’exposer les élèves à cette

marque flexionnelle afin de soutenir leur compréhension en lecture. En effet, les élèves

ont tendance à oraliser ce groupe de lettres (ex. : ils aiment) comme ils le feraient dans

d’autres mots (ex. : pertinent, vraiment). S’ils oralisent la terminaison du verbe, la

compréhension du sens de la phrase est fortement compromise. Il n’est pas nécessaire

que l’élève puisse expliquer lui-même la marque flexionnelle, mais le souhait est qu’il y

soit exposé pour qu’il commence à construire ses représentations grammaticales, ce qui

soutiendra éventuellement sa justesse de lecture. Dans le visuel utilisé, la main pointant

vers le côté représente la troisième personne (visuel inspiré de la formation Boîte à outils

multimodale dans la modalité écrite du langage offerte par Yvon Blais à la Clinique Mot et

gestes) et les trois personnages côte à côte représentent le pluriel.

Page 19: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Annexes

Annexe 1 : Une progression pédagogique construite à partir de statistiques sur l’orthographe du

français (d’après Manulex-Morpho) : pour les lecteurs débutants et atypiques

Annexe 2 : Les sons du français et correspondances en alphabet phonétique international (API)

Annexe 3 : Les sons-voyelles et les sons-consonnes expliqués aux élèves

Annexe 4 : Lecture par voie d’assemblage expliquée aux élèves

Annexe 5 : Écriture par voie d’assemblage expliquée aux élèves

Annexe 6 : Exemple de mots selon différentes structures syllabiques

Annexe 7 : Ordre de présentation des graphèmes

Annexe 8 : Séquence de présentation des voyelles et justifications

Annexe 9 : Séquence de présentation des consonnes et justifications

Annexe 10 : 8 raisons de privilégier la syllabation en fonction de l’oral

Page 20: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Annexe 1

Une progression pédagogique construite à partir de statistiques sur l’orthographe du français

(d’après Manulex-Morpho) : pour les lecteurs débutants et atypiques

Page 21: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Une progression pédagogique construite à partir de statistiques sur l’orthographe du français

(d’après Manulex-Morpho) : pour les lecteurs débutants et atypiques

Cet article écrit par Sprenger et Charolle et publié dans l’A.N.A.E. (2017; 148; 247-256) est

disponible gratuitement à l’adresse suivante : http://grapholearn.fr/wp-content/uploads/2017/

12/ANAE_SPRENGER_148.pdf

Suite à leurs travaux, l’application GraphoGame a vu le jour. Nous vous invitons fortement à

l’explorer puisqu’elle s’avère une ressource hautement intéressante. Celle-ci est disponible sur

Google Play et sur AppStore à un prix modique. Pour plus d’informations : http://grapholearn.fr/

Page 22: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Annexe 2

Les sons du français et correspondances en alphabet phonétique international (API)

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Les sons du français et correspondances en alphabet phonétique international (API)

16 sons-voyelles

• /a/ lac, cave, patte, il plongea

• /ɑ/ tas, vase, pâte, âme

• /e/ année, mai, désobéir

• /ɛ/ bec, poète, Noël, il peigne

• /i/ île, ville, épître

• /ɔ/ note, robe, Paul

• /o/ drôle, aube, agneau

• /u/ outil, mou, pour

• /y/ usage, mur, ému, il eut

• /œ/ peuple, chevreuil, bœuf, jeune

• /ə/ me, grelotter, je serai

• /ø/ aveu, nœud, émeute, jeûne

• /ɛ/̃ limbe, instinct, main, saint,

• /ɑ̃/ champ, ange, emballer

• /ɔ̃/ plomb, ongle, mon

• /œ̃/ parfum, aucun, brun, à jeun

Page 24: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

17 sons-consonnes

• /p/ prendre, apporter, stop

• /b/ bateau, combler, aborder

• /d/ dalle, addition, cadenas

• /t/ train, théâtre, vendetta

• /k/ coq, quatre, carte, kilo

• /g/ guêpe, diagnostic, garder

• /f/ fable, physique, chef

• /v/ voir, wagon, révolte

• /s/ savant, science, cela, façon

• /z/ zèle, réseau, rasade

• /ʒ/ déjouer, jongleur, âgé, gigot

• /ʃ/ charrue, échec, schéma

• /l/ lier, bal, intelligence, illettré,

• /ʁ/ rare, arracher, âpre, sabre

• /m/ amas, mât, drame, grammaire

• /n/ nager, naine, neuf, dictionnaire

• /ɲ/ agneau, baigner, besogne

3 sons semi-voyelles/semi-consonnes

• /j/ voyage, lieu, fermier, liane, piller

• /ɥ/ lui, nuit, suivre, buée, sua

• /w/ oui, ouest, moi, étoile

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Annexes 3

Les sons-voyelles et les sons-consonnes expliqués aux élèves

Page 26: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Les sons-voyelles et les sons-consonnes expliqués aux élèves

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Annexe 4

Lecture par voie d’assemblage expliquée aux élèves

Page 28: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Lecture par voie d’assemblage expliquée aux élèves

Le visuel utilisé pour les trois premiers phonèmes du mot « melon » est issu de Raconte-moi les sons (Josée Laplante).

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Annexe 5

Écriture par voie d’assemblage expliquée aux élèves

Page 30: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Écriture par voie d’assemblage expliquée aux élèves

Le visuel utilisé pour les trois premiers phonèmes du mot « melon » est issu de Raconte-moi les sons (Josée Laplante).

Page 31: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Annexe 6

Exemples de mots selon différentes structures syllabiques

Page 32: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Exemples de mots selon différentes structures syllabiques

C = phonème consonantique « boule » de chenille = une syllabe V = phonème vocalique jeton à l’intérieur d’une syllabe = un son

• CV avec une consonne qui s’étire : chat, riz, nez, loup

• CV avec une consonne qui ne s’étire pas : pont, bain, dé, gant

• VC : île, aile, âne, or, os, ange, homme, oeuf, hache

• CV-CV : maison, bouton, ranger, cochon

• CVC : balle, lune, douche, singe, vague, gomme

• CCV : train, bleu, grue, clou, ski, bras, cri, plein, frein

• CV-CVC : balance, chandelle, garage, salade, baguette, sacoche

• CVC-CV : fourmi, jardin, soldat, cornet, taxi, parfum, tortue, veston

• CCV-CV : drapeau, cracher, statue, trophée, plafond, pleurer, flatter

• CV-CCV : secret, sucré, ronfler, cadran, citron, nombril

• CCVC : brique, classe, flèche, trente, prune, glace,

• CVCC : carte, palme, porte, ferme, forme, masque, gorge, corde

• Plusieurs autres structures existent (ex. : CVC-CVC, CV-CCVC).

Page 33: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Annexe 7

Ordre de présentation des graphèmes dans Graphone – cahier de l’élève

Page 34: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Ordre de présentation des graphèmes dans Graphone – cahier de l’élève

1. a, i

2. u, o

3. e, y

4. l

5. m

6. é

7. r

8. ou

9. v

10. o « ouvert »

11. n

12. f

13. on

14. p

15. an

16. en

17. s qui fait /s/

18. d

19. j

20. in

21. ch

22. t

23. b

24. m devant pb

25. qu

26. eu = eu

27. eu = e

28. c « dur »

29. g « dur »

30. è

31. e qui fait /Ɛ/

32. ê

33. ai qui fait /Ɛ/

34. ei

35. et qui fait /Ɛ/

36. c « doux »

37. g « doux »

38. c/g mélangés

39. au

40. eau

41. s qui fait /z/

42. er qui fait /e/

43. oi

44. s mélangé

45. ail, aill, ouill

46. eil, eill, euil, euill

47. i-ll

48. oin

49. ien

50. z

51. ain

52. ein

53. gn

54. un

55. x qui fait /ks/

56. x qui fait /gz/

57. y qui fait /j/

58. cas particuliers

Page 35: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Annexe 8

Ordre de présentation des graphèmes-voyelles et justifications

Page 36: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Ordre de présentation des graphèmes-voyelles et justifications

# Graphème Son

(API) Fréquence

% Stabilité

Justifications

1 a a + ɑ

143,28 99,9

Puisque les élèves de maternelle de notre CS apprennent les correspondances sonores des lettres de l’alphabet dans le cadre d’un programme implanté dans toutes les classes de maternelle 5 ans, nous avons fait le choix de présenter en premier lieu toutes les lettres-voyelles de l’alphabet étant donné qu’elles sont déjà connues des élèves (a, e, i, o u, y). L’ordre de présentation fut déterminé en fonction de la fréquence (voir toutefois justification pour « e »).

2 i i 97,91 79,2 La stabilité de cette lettre est moins élevée que ce à quoi on pourrait s’attendre puisqu’elle peut également faire le son /j/.

3 u u 51,25 81,9 La stabilité de cette lettre est moins élevée que ce à quoi on pourrait s’attendre puisqu’elle peut également faire le son /ɥ/.

4 o o 49,71* 99,9*

La fréquence et la stabilité rapportées par Sprenger et Charolles dans leur article pour cette lettre sont surévaluées puisque les auteurs y ont inclus les cas où la lettre « o »

fait le son /�/.

5 e � 218 96,4

- La fréquence rapportée dans l’article de Sprenger et Charolles est surévaluée puisque les auteurs ont inclus le « e » muet servant à faire « sonner » la consonne (il est à noter que, dans le sud de la France, « e » en fin de mot est oralisé, ce qui n’est pas le cas au Québec et dans d’autres régions de la France). Étant donné que nous traitons ce cas avec l’analogie du « e micro », la fréquence

réelle du « e » prononcé /�/ est beaucoup

plus faible. - La fréquence rapportée est d’autant plus surévaluée en raison de la fréquence élevée de petits mots de deux sons (ex. : le, me, te,

se, de, ne, que) contenant le son /� /.

Toutefois, si on enlevait ces mots du corpus, la fréquence relative de ce son chuterait considérablement et la stabilité en serait grandement amoindrie en raison du

Page 37: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

graphème « e » qui fait /ɛ/ (ex. : bec, merci, belle, veston).

6 y i

Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité. Subjectivement, la fréquence de cette correspondance ne nous apparait pas très élevée, mais comme les élèves apprennent cette lettre en maternelle, nous avons fait le choix de présenter dès le départ toutes les lettres-voyelles de l’alphabet (voir justification du « a »).

7 é e 38,88 100

8 ou u 50,02 96,8

9 o �

Tel que mentionné précédemment, pour la lettre « o », Sprenger et Charolles ont combiné dans leur article les données du son

/�/ et du son /o/. Il n’y a donc pas de

données disponibles pour cette correspondance.

10 on ɔ̃ 33,13 97,2

11 an* en

ɑ̃ 29,15* 99,9*

Nous présentons le graphème « en » tout de suite après « an » malgré le fait que Sprenger et Charolles n’aient pas fait mention de ce graphème dans leur article, ce qui pourrait laisser croire que ce graphème n’était pas assez fréquent pour apparaitre dans leur tableau. Toutefois, certaines études (Nina Catach, Université de Grenoble) indiquent que les graphèmes « an/am » sont utilisés 44 % du temps et les graphèmes « en/em » 47 % pour écrire le son /ɑ̃/. Nous pensons donc que la fréquence d’apparition de ces deux graphèmes doit être similaire.

12 in ɛ ̃ 8,3 100

Beaucoup de mots dans le registre des enfants contiennent ce son, donc la fréquence relative nous semble plus élevée, ce qui explique que nous le présentions avant d’autres graphèmes avec une fréquence plus élevée.

13

am em om im

ɑ̃ + ɔ̃ + ɛ ̃

Nous avons fait le choix de ne pas présenter « um » puisque ce graphème devant p/b est très peu fréquent dans les mots faisant généralement partie du registre des élèves (ex. : humble) et qu’en plus, ce graphème n’est pas très consistant étant donné qu’il fait

aussi /�m/ comme dans « album ».

Page 38: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

14 eu ø

23,32 97,6

Dans l’article de Sprenger et Charolles, il n’y a pas de distinction faite entre « eu » qui fait

/ø/ (ex. : feu) et « eu » qui fait /œ/ (ex. : neuf), donnant même une prédominance à la correspondance sonore /œ/. Rappelons que ces données sont issues de la France, où la prononciation diffère légèrement du Québec.

Au Québec, le son /ø/ est bien dissocié de

/œ/, à un point tel que /œ/ est même

davantage associée à /�/ qu’à /ø/, surtout

pour les personnes n’ayant pas encore accès à l’écrit (ex. : Les enfants qui en sont encore au début de l’apprentissage de l’écrit écriront souvent le chiffre « 9 » « nef » jusqu’à ce qu’ils fassent un apprentissage par cœur par la voix d’adressage). La fréquence ainsi que la stabilité indiquées dans l’article de Sprenger et Charolles ne semblent donc pas être adaptées au contexte franco-québécois.

15 eu �

+ œ

16 è ɛ 11,77 100

Bien que moins fréquent que d’autres graphèmes associés au son /ɛ/, nous avons décidé de présenter celui-ci en premier, car il est celui qui est le plus fréquent parmi les graphèmes 100 % consistants associés à ce son.

17 e ɛ

Cette correspondance graphémique du phonème /ɛ/ (ex. : merci, elle, bec, sel) n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles, mais la fréquence de la correspondance phonème-graphème du /ɛ/ s’écrivant « e » était rapportée élevée (entre 60 et 67 % selon les documents consultés [voir bibliographie]), ce qui laisse penser que la fréquence de la correspondance graphème-phonème du « e » faisant /ɛ/ est également élevée.

18 ê ɛ 5,93 100

« ê » est utilisé pour les mots qui, lorsque dérivés, ne garderaient plus le son /ɛ/ si l’accent circonflexe n’avait pas été présent en raison de la nouvelle structure syllabique induite par la dérivation. En effet, s’il n’y avait pas eu d’accent circonflexe dans « fête » (donc « fete »), le premier « e » aurait quand même fait le son /ɛ/ en raison de sa structure syllabique CVC. Toutefois, en formant un dérivé (Ex. : feter), le premier « e » ne ferait plus /ɛ/ puisqu’il se

Page 39: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

retrouverait dans une structure CV-CV. Un lien avec l’origine étymologique de ces mots est à faire (ex.: bête/bestial, fête/festival).

19 ai ɛ 22,81 98

/ɛ/ « a chaud » (relâché, un peu diphtongué) souvent lorsqu’il est suivi de /r/ en fin de mot, mais c’est également possible avec d’autres sons.

20 ei ɛ

- Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité. - /ɛ/ « a chaud » (relâché, un peu diphtongué) souvent lorsqu’il est suivi de /r/ en fin de mot, mais c’est également possible avec d’autres sons.

21 et ɛ 20,29 98

22 au o 17 100

23 eau o 6,1 100

24 er e

Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité, mais la fréquence nous semble subjectivement élevée.

25 oi wa 20,73 100

26 oin wɛ ̃ Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

27 ien jɛ ̃ Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

28 ain ɛ ̃ Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

29 ein ɛ ̃ Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

30 un œ̃ 19,07* 100

Bien que la fréquence rapportée par dans l’article de Sprenger et Charolles soit plus grande que d’autres graphèmes présentés précédemment, nous avons retardé sa présentation étant donné que sa fréquence nous semble fortement influencée par la fréquence d’apparition du déterminant « un », car peu d’autres mots contiennent ce son. Il serait donc possible de stimuler une lecture du déterminant « un » par la voie d’adressage.

Page 40: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

31 y j Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

32 ai ez

e Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

33 ï i Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

Correspondances non présentées spécifiquement

i j 24,75

Nous avons fait le choix de le présenter en même temps que « er » (ex. : soulier) sans spécification à l’élève. En lecture, simplement faire étirer le son à l’élève.

u ɥ 11,32

Nous avons fait le choix de le présenter sans distinction du « u » qui fait /y/ (ex. : huile). En lecture, simplement faire étirer le son à l’élève.

Page 41: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Annexe 9

Ordre de présentation des graphèmes-consonnes et justifications

Page 42: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

Ordre de présentation des graphèmes-consonnes et justifications

# Graphème Son

(API) Fréquence

% Consistance

Justifications

1 l l 160,5 99,7

Nous avons choisi de présenter dans la première vague de consonnes celles dont le son correspondant pouvait s’allonger, et ce, afin de faciliter la fusion phonémique qui n’est pas consolidée chez tous les élèves en début de première année.

2 m m 58,9 99,9

3 r ʁ 171,9 99,7

Même si « r » est plus fréquent que les deux graphèmes précédents, il est plus difficile à étirer longtemps pour fusionner les sons. C’est pourquoi nous l’avons mis en 3e.

4 v v 52,4 100

Ce graphème permet de former des syllabes CCV (consonne-consonne-voyelle) avec « r » (ex. : « vri »), donc les oppositions CCV/CVC sont alors possibles (ex. : « vri » vs « vir »). Le son /l/ n’a pas été utilisé en combinaison CCV (ex. : « vli »), car cette combinaison n’est pas possible en français.

5 n n 45,5 100

Il était important de présenter rapidement cette lettre pour ensuite pouvoir aborder les voyelles nasales (an/en, in, on, un) qui utilisent toutes la lettre « n » pour constituer leur graphème.

6 f f 27,4 99,2

Ce graphème permet de former des syllabes CCV avec « r », mais également avec « l » (ex. : « fri » vs « fir », « fli » vs « fil »), ce qui permet des oppositions CCV/CVC plus variées.

7 p p 81,6 94,6

Ce graphème est plus fréquent que certains présentés précédemment, mais il est moins consistant. De plus, sa correspondance sonore est un son non continu, ce qui représente un niveau de difficulté supplémentaire en fusion phonémique. C’est pourquoi nous avions retardé sa présentation au profit de sons continus moins fréquents.

8 s ss

s 47,9 32,4 (100 en

début de mot)

Au contraire de ce qui est indiqué dans l’article de Sprenger et Charolles, nous avons fait le choix de présenter cette correspondance sans tenir compte de sa position dans le mot puisque les élèves de maternelle de notre CS apprennent cette correspondance dans le cadre d’un

Page 43: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

programme implanté dans toutes les classes de maternelle 5 ans.

9 d d 100,4 93

Nous avons fait le choix de distancer la présentation de ce graphème des graphèmes « p » et « b » pour éviter la confusion visuelle.

10 j ʒ 16,5 99,9

11 ch ʃ 18,6 99,2

Nous avons fait le choix de présenter ce graphème avant d’autres graphèmes plus fréquents pour distancer « d » et « t » afin d’éviter une confusion auditive en lien avec le voisement.

12 t t 99,3 71

En mettant les lettres muettes en « balloune blanche », nous éliminons la problématique du « t » muet fin de mot, ce qui relativise la faible stabilité.

13 b b 28,9 98,3

Nous avons fait le choix de distancer ce graphème de « p » pour éviter la confusion visuelle et/ou la confusion auditive en lien avec le voisement.

14 qu k 29,7 99,9

Étant donné que c’est une « équipe-lettres » et qu’elle sera encerclée en pointillés, la confusion visuelle « b/d/p/q » est moins probable. C’est pourquoi nous n’avons pas cherché à distancer ces graphèmes.

15 c k 64,3

Sauf s’il est devant « e, i, y »

Pour éviter une surcharge cognitive, il n’est pas nécessaire que l’élève retienne que « c » fait /k/ devant « a, o, u », car en réalité, il faudrait aussi nommer les consonnes à l’exception de « h ». Il n’a qu’à retenir les contextes où il ne fait pas /k/.

16 g g 48,4

Sauf s’il est devant « e, i, y »

Pour éviter une surcharge cognitive, il n’est pas nécessaire que l’élève retienne que « g » fait /g/ devant « a, o, u », car en réalité, il faudrait aussi nommer les consonnes et que c’est parfois une « équipe-lettres » avec « u ». Il n’a qu’à retenir les contextes où il ne fait pas /g/.

17 c « doux » s Devant e, i, ou y

18 g « doux » ʒ Devant e, i, ou y

19 c/g dur et

doux k + s g + ʒ

Cette section entrainera l’élève à faire une analyse contextuelle pour bien déterminer le son à associer au graphème.

20 s z 32,4 Sauf quand il est entre 2 voyelles (a, e, i, o, u,

y)

Page 44: L’eg d co o dac g a -p o po˘ lc ˆ d˙˝˘ a

21 s s + z Cette section entrainera l’élève à faire une analyse contextuelle pour bien déterminer le son à associer au graphème.

22 ill il

j

Contrairement à l’enseignement traditionnel, notre matériel n’amène pas à enseigner « ail, ouil, eil, euil », car ces ensembles de lettres contiennent en réalité 2 sons (ail = /aj/ ; ouil

= /uj/ ; eil = /ɛj/ ; euil = /�j/). Pour ce qui est

des ensembles de lettres « aille, ouille, eille, euille », le même commentaire s’applique, mais en plus, il est erroné de les enseigner avec un « e » muet qui ne sera pas toujours présent (ex. : feuillage). Plutôt que d’amener les élèves à mémoriser 8 nouvelles entrées, nous les amenons à faire appel aux correspondances sonores déjà apprises pour les graphèmes « a, ou, e, eu » et à mémoriser une seule nouvelle entrée pour le son /j/, à savoir « ill » ou « il ». En ce qui a trait au graphème « ouil », nous avons fait le choix de ne pas le présenter, car très peu de mots le contiennent (ex. : fenouil).

23 i - ll ij 12,3

24 z z

Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité. Ce graphème est présenté tardivement, car il nous apparait subjectivement peu fréquent.

25 gn ɲ

Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité. Ce graphème est présenté tardivement, car il nous apparait subjectivement peu fréquent.

26 x ks Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

27 x gz Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

28 ph f Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

29 ge ʒ Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

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30 gu g Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

31 cu k Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

32 t - ion s Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

33 ç s Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

34 k k

Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité. Ce graphème est présenté tardivement, car il nous apparait subjectivement peu fréquent.

35 w w Cette correspondance n’était pas abordée dans l’article de Sprenger et Charolles en termes de fréquence et de stabilité.

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Annexe 10

8 raisons de privilégier la syllabation en fonction de l’oral

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8 raisons de privilégier la syllabation en fonction de l’oral

1. En utilisant la segmentation à l’écrit (« nappe » [na-pə]), on crée une confusion chez

l’enfant dans sa représentation sonore (représentation phonologique) qu’il utilise à la fois

pour comprendre et pour parler parce que depuis toujours, ce qu’il entend dans son

quotidien, c’est [nap]. Ainsi, l’enfant peut penser que [nap] et [na-pə] ne veulent pas dire la

même chose, que ce sont deux mots différents.

2. Si on segmente « nappe » [na-pə], on oblige alors l’enfant à mémoriser deux

représentations sonores (représentations phonologiques) pour chaque mot qui contient un

« e » muet. Cela met beaucoup de poids sur la mémoire de l’enfant.

3. La segmentation en fonction de l’orthosyllabe ne fait pas de sens pour l’enfant qui ne sait pas

déjà comment écrire un mot. L’enfant ne peut pas comprendre pourquoi on segmenterait

« nappe » [na-pə], mais pas « a-rro-soi-re », « vo-leu-re », « hô-pi-ta-le », etc., car c’est

tout aussi arbitraire pour lui que « na-ppe ».

4. Si je segmente « nappe » [na-pə] pour faire penser aux enfants à mettre un « e » à la fin,

pourquoi je ne dirais pas [drap] (donc oraliser le « p » à la fin de « drap ») afin que les élèves

pensent à mettre un « p » à la fin du mot? Ou [pətit] (donc oraliser le « t » à la fin de « petit »)

pour faire penser aux élèves de mettre un « t » à la fin?

5. Dans une dictée, si je dis « nappe » [na-pə], l’enfant peut très bien ne pas se souvenir que

ça prend un « e », mais parce que je l’ai dit de cette façon, il l’écrira. Par contre, un peu plus

tard, il ne s’en souviendra plus quand il devra l’écrire seul (il n’a pas enregistré la

représentation sonore [na-pə]). L’élève est alors dépendant de l’adulte pour écrire

correctement les mots.

6. Lorsqu’un mot ne peut être écrit en entier sur une même ligne, l’Office de la langue française

du Québec dit qu’on doit généralement séparer les mots selon leur prononciation, donc en

coupant entre deux syllabes orales (ex. : spec-tacle). Toutefois, dans certains cas, on les

sépare en tenant compte de l’étymologie. (http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp

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?id=3354). Donc, connaitre la segmentation en fonction de l’orthosyllabe n’est pas utile pour

utiliser le trait d’union.

7. MAIS SURTOUT, cela fait partie de la PROGRESSION DES APPRENTISSAGES d’enseigner aux

enfants que le « e » à la fin d’un mot sert à faire « sonner » la consonne. C’est donc prescriptif

d’enseigner ainsi. (Français, langue d’enseignement / Compétence Écrire des textes variés / Section

Orthographe d’usage / Les constantes orthographiques / Connaître des constantes orthographiques

/ liées à l’emploi du e muet en fin de mot qui fait prononcer la consonne qui précède (ex. : porte,

petite, grande, lune)).

8. En lecture, un lecteur compétent n’oralise pas les « e » muets. Pourtant, au début de

l’apprentissage de la lecture, plusieurs enseignants aiment que les élèves oralisent les « e »

muets en se disant qu’il y a plus de chances que les élèves pensent à les écrire. Or…

• Ce n’est pas parce qu’on sait lire un mot qu’on sait l’écrire;

• Cela nuit à la fluidité : si je lis en syllabation écrite la phrase « La fille mange une

banane jaune », j’oralise 12 syllabes versus 7 syllabes par un lecteur compétent qui

lit en fonction des syllabes à l’oral;

• Enfin, cela nuit à la compréhension : En effet, même si j’ai réussi à mémoriser la

représentation sonore [na-pə], cette représentation sonore est plus éloignée du

concept, donc active moins rapidement le concept, ce qui ralentit la compréhension.

Une lecture en fonction de la syllabation orale est plus naturelle et permet une

récupération plus rapide du sens des mots.

Annexe de formation Les sons, les syllabes et la conscience phonologique… Quel apport pour l’apprentissage

de la lecture et de l’écriture? du service d’orthophonie de la CSDC.