leGuide specimen no2 2011

N°2 2011AVRIL - MAI - JUIN

leGuideaide de lecture biblique pour adultes

Prix

au

num

éro:

6 €

/ 15

CH

F / 1

2.50

$C

– A

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t: 24

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50 C

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N :

1662

-966

3

Cantique des CantiquesHymne à l’amour

RomainsLa foi seule...

NombresRachetés pour servir

ÉditoÉÉÉdito

On dit que le printemps est la saison des amours, la période du renouveau aussi bien dans le jardin que dans les cœurs ! Du côté du jardin, la vie reprend dans cette terre mise au repos, c’est le début des plantations en tout genre. Du côté du cœur, il paraîtrait que c’est la saison idéale pour débuter une idylle, que les hommes et les femmes sont plus récep-

changer de saison pour oublier l’hiver ?Qu’en est-il des saisons de notre « foi »,

avec notre berger ? Il me semble que je vis ces « changements de saisons » dans ma propre vie, soit alternativement, soit même simultanément !

Un rayon de soleil peut-il nous faire ou-blier le long hiver aride vécu dans nos cœurs ? Nous passons par des temps

-ments et vivons des temps plus joyeux, plus légers où nous recevons comme un rayon de soleil, une promesse de Dieu qui nous met debout.

Ce trimestre nous lirons à la fois un livre de lamentations et un hymne à l’amour ; le ré-

de sa résurrection ! Nous suivrons à la fois l’errance du peuple de Dieu dans le désert à cause de ses perpétuelles révoltes que le dévoilement de la grâce extraordinaire de Dieu qui nous donne le salut.

cohérence donner aux différentes saisons que nous vivons ? C’est encore cette plus belle histoire d’amour dans laquelle le Christ, notre époux nous entraine, cha-cun, membre de l’Église, son épouse.

Jéma TaboyanRédactrice responsable

IMPRESSUMEDITEURS

Ligue pour la lecture de la Bible,

RÉDACTEURSJéma Taboyan (Rédactrice responsable) Pierre-Yves Zwahlen (Rédacteur adjoint)

COMITÉ DE RÉDACTION

SECRÉTARIATMonique Roulet

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUESThinkstock

GRAPHISMEMise en page : Monique Roulet, PY. Zwahlen

IMPRESSION

SOMMAIRE

Méthode et Plan de lecture 2Paroles de Lecteurs 3

Nouvelles nationales 4

3

PAROLES DE LECTEURS

Du Bas-Rhin

me permets de vous demander s’il est pos-

des notes ? Voici quelques propositions :Rester plus de jours dans le livre biblique. Cela permettra d’avoir encore en mémoire les introductions de livre en lisant les notes. Cela permettra aussi d’achever la lecture du livre plus vite, et d’en garder le souvenir.

historique, cohérence avec le reste de la -

dé dans le livre…Diminuer le commentaire périphérique : belles parole imprécises qu’on pourrait

-ture biblique.

Nous vous remercions pour ces proposi-tions. Nous encourageons nos rédacteurs à écrire les notes en suivant la pédagogie de lecture proposée par La Ligue (page 2). Cependant, chacun, et heureusement, le fait en apportant sa propre sensibilité.

De l’Ardèche Je suis obligée de vous envoyer ce mes-sage par ce que je déplore la façon dont sont organisées les lectures bibliques. Pour exemple : Je lis et étudie avec joie le

-

nous passons à Jérémie. C’est insuppor-table. Ce psaume est mutilé, nous y revien-drons sûrement mais sans intérêt, le lec-teur n’est plus dans l’esprit du psalmiste (…).

À propos de notre découpageNous prenons compte de votre frustration de suspendre la lecture d’un livre. La re-

-nente et nous en tiendrons compte la pro-chaine fois que nous le proposerons en lecture. Nous suivons le découpage propo-

avons participé à sa réalisation avec le ser-

ont guidés :

ans.

Testament.

Le découpage respecte autant que pos-sible la logique narrative et argumenta-tive des textes.

période.

Pour les temps de fête, deux textes bi-bliques sont proposés pour rendre les lecteurs attentifs aux résonances litté-raires et théologiques.

Testament sont découpés en cycles et répartis sur plusieurs années (ex. sur 2

-

et Proverbes).

Nous désirons vous donner la parole dans cette page. Vos remarques ou questions peuvent intéresser d’autres lecteurs. N’hésitez pas à nous en faire part… vous avez la parole !

4Pages nationales France

Prières

Nous voulons nous réjouir avec vous de la bonne collaboration avec notre nouveau dif-

sommes reconnaissants pour les portes ouvertes dans de nouvelles librairies et notam--

vrages peuvent être ainsi plus facilement à la portée d’un plus grand nombre. À l’heure où notre société rejette de plus en plus Dieu, nous prions pour que ces ouvrages puissent sensibiliser et toucher nos contemporains.

-ser dans la bonne humeur avec des professeurs qui choisissent de mettre à part une par-tie de leurs vacances, pour servir. Ces séjours sont aussi l’occasion de mieux connaître

-

ce jeunes soient renouvelés dans leur foi.

GBL

importants comme celui de l’orientation professionnelle, il y a aussi le passage à l’âge adulte avec ses convictions et ses choix de vie. De nombreux jeunes affermissent leur foi

-

ostentatoires dans les écoles et le renforcement de la laïcité) ne nous a pas permis de

Universitaires) qui ont repris cette activité en essayant de relancer les GBL (Groupes Bi-bliques Lycéens). Prions pour le renouveau de cette activité et pour tous les jeunes qui y

--

lement en région parisienne et plus récemment à Lyon. L’intérêt est toujours aussi impor-

Pages nationales Suisse

Prièreslopper un axe centre de vie. C’est donc plus qu’un centre de camp, mais un véritable lieu

avoir un lieu d’accueil avec pour seul but de pouvoir prendre du temps pour rencontrer Dieu. Il est évident qu’il y aura aussi un lieu administratif et un lieu pour des camps. Mais

de ce qui sera possible de faire sur les terrains. Cette démarche est en cours.

Rougemont pour vivre la Bible

vivre la Bible.

chalet.

nous avons un projet en préparation avec un architecte

Dieu ces projets d’avenir. Nous voulons avant tout avoir des outils pour être au service de la mission de Dieu.

--

giés. Nous avons pu alimenter notre fond d’entraide pour les camps. Ce qui permet entre -

des camps de jeunes ou des séminaires particuliers.

-

Page nationale Belgique

Prières

Les rédacteurs de ce trimestre

David Boydell

Jean-Pierre Lauby

Guy Chautems

Jean Villard

Pascal Vermès

David Rossé

Michel Siegrist

Jean-Paul Besse

Nicole Fabre

Stéphane Guillet

Thomas Koning

Cendrine Daniel

Montréal, Canada

John-Daniel Hasler

Inter’Action l’organisation de camps du même type, la ligue belge prévoit un camp pour adolescents

-

le travail de secrétariat et de mise en page de nos guides bibliques pour les adultes. Nous souhaitons ici lui dire toute notre reconnaissance pour sa consécration et son sens aigu des responsabilités.

Nous lui souhaitons beaucoup de joie à ce poste.

Jésus avait commencé à enseigner à ses disciples qu’il devait souffrir, mourir et ressusciter à Jérusalem

se dessine comme le futur leader : c’est lui qui avait fait la déclaration à Césa-

c’est lui, avec Jacques et Jean, qui fut témoin de la

lui qu’on s’est adressé au

Mais Pierre n’était pas le seul candidat pour le poste ! Marc précise que les disciples en avaient déjà parlé sur la route, et qu’ils n’osaient pas en faire

dans la maison de Pierre

question ouvertement2.

Comme les grands ?

aujourd’hui, les « grands » de ce monde avaient des moyens pour se faire res-pecter3, et les disciples tout naturellement pen-sent comme leur entou-

qui n’avait pas de droits particuliers, Jésus leur montre que pour être de vrais responsables de son Royaume, ils doivent ap-prendre l’humilité et la sim-plicité au lieu de chercher

Il pousse sa comparaison plus loin, en montrant l’im-portance du plus humble de ceux dont ils seraient responsables. Comme ils

-ciples doivent se garder de les mépriser ou mésesti-mer.

Que je sois responsable d’Église ou non, ce pas-sage m’invite à examiner le regard que je porte sur les autres. Je dois apprendre à estimer les autres avec le

-gneur leur porte et ne pas me lasser de chercher la

à la place de cette brebis.

Vendredi 1er avril

Matthieu 18.1-14

PRIER avec le

David Boydeler au 3 avril

RemarqueRemarqueRemarqueRemarque

l’enseignement

il est question de veiller sur nous-mêmes, nos fréquentations, nos actes, ce que nous regardons, etc. Jésus savait qu’il fallait répéter souvent les mêmes enseignements à ses disciples, et à nous.

Voir aussi Matthieu

2

3

des cinq grands discours de Jésus dans l’Évangile selon Matthieu . Ce cha-pitre rassemble des ensei-gnements sur la relation entre les disciples dans l’Église que les apôtres al-laient fonder.

D’abord Jésus indique la démarche à suivre pour re-

colporter le mal qu’un autre m’aurait fait, je dois aller le voir seul à seul dans l’es-poir de régler l’affaire en

humilité, tact et douceur, surtout si l’autre est plus âgé ou plus expérimenté que moi2. C’est de loin la meilleure solution, et les

sont prévues uniquement

ne réussit pas. À chaque étape, c’est la réconcilia-tion qui est le but, comme le montre la parabole qui termine le chapitre.

La référence aux collec-

surprendre, mais même s’il ne faut plus consi-

(« païen » dans le grec) comme croyant l’exemple de Jésus montre bien que nous avons toujours l’obli-gation de le traiter avec bienveillance (voir aussi

… et avec Dieu

deux promesses :--

bien sûr, de se mettre d’ac-cord sur des requêtes égo-ïstes : il faut comprendre ce verset dans le contexte de tout l’enseignement de

3.

présence, même avec le rassemblement chrétien le

consolation, en particulier pour les chrétiens isolés ou persécutés. Cette pro-messe de son omnipré-sence est une des preuves de sa divinité.

Samedi 2 avril

Matthieu 18.15-20

BIBLE EN 1 AN : PRIER avec


utilisé pour justifier beaucoup d’abus dans des Églises, grandes ou petites, mais cette promesse, adressée d’abord à Pierre (Matt

portée plus large que le seul cas d’une excommunication.

Les autres : chapitres

Paraboles du Royaume ;

2

3 Voir, par exemple, Jean

BIBLE EN 1 AN : DIMANCHES ET FÊTES : PRIER avec

Pierre pensait sans doute faire preuve de générosi-té en posant sa question. L’enseignement rabbinique préconisait de pardonner trois fois, pas plus, et il pro-pose d’aller jusqu’à sept fois ! La réponse de Jésus a dû le surprendre : il n’y a pas de limite au pardon.

Dans la parabole que Jé-sus raconte (et que seul Matthieu nous transmet), il est question d’un homme dont une dette de plusieurs millions est effacée, mais qui n’accepte pas, à son tour, de patienter qu’on lui rembourse une dette de quelques centainesd’euros ou de francs suisses. Jésus semble dire

-mon sur la montagne : voir

pardonner les petites of-fenses dont nous souffrons de la part des autres met en péril notre propre salut

selon les œuvres ?

de Jésus montre que le fait

même de tenir une compta-

nous n’avons rien compris à la grâce de Dieu. Refu-ser le pardon veut dire que nous oublions combien Dieu nous a pardonnés par l’œuvre de Jésus Christ.

Ceci ne veut pas dire qu’il est facile d’accorder le par-don. Même quand l’autre fait preuve d’un repentir

-cile. La chrétienne néerlan-daise Corrie Ten Boom, qui avait connu l’horreur des camps de concentration où sa sœur est morte, a ren-contré un des bourreaux du camp quelques an-nées plus tard. Cet homme s’était converti depuis et lui a demandé pardon – et

-vant, elle raconte comment elle n’avait pas la force en elle pour lui pardonner.

-né cette force, au moment où elle en était humaine-ment incapable2.

Dimanche 3 avril

Matthieu 18.21-35

PrièrePrière

coule en moi et me donne, aujourd’hui encore, la force de

confie mes blessures, causées par ceux qui m’ont fait du mal. Que le baume du pardon les soulage et les guérisse. »

Jésus use de l’hyper-bole, puisque la somme

supérieure aux impôts annuels payés par toute la Galilée : belle image de notre incapacité de payer le prix de notre péché. Cependant l’autre dette était facilement remboursable avec le temps.

2 Incident raconté dans -

mins du monde » (LLB

strophes s’ouvre sur une déclaration d’amour qui

résumer tout le psaume ; elle se termine sur le refus du mal. La raison humaine

quand brille, comme un soleil, la parole de Dieu. Le psalmiste, protégé par

à ses détracteurs. Dans la

et surtout aspire à connaître la volonté divine, car elle façonne les « serviteurs »

et la comprendre conduit

« Je suis ton serviteur » La Parole demande à être inlassablement méditée

meilleur conseiller. La vraie sagesse, enseignée

nous conscience de ce bonheur à notre portée, avec la certitude que notre route sera éclairée par la Parole, partout où iront nos

pouvons que nous engager

et toujours, avec l’aide du

de joie profonde.

strophe qui commence par un « je déteste »

souvent de l’extérieur : nous avons besoin que Dieu agisse pour nous qui n’avons d’autre richesse qu’un engagement total.

des dons de Dieu à travers notre quotidien

la compréhension de sa Parole ! Quelle souffrance face à tant d’indifférence autour de nous !

un chant de louange à la

est-ce aussi notre langage

Lundi 4 avril

Psaumes 119.97-144

BIBLE EN 1 AN : PRIER

Jean-Pierre Lauby

RemarquesRemarquesRemarquesRemarques

La lettre « sadé » reprise tout au long de

la racine « sdq » d’où viennent « juste et

avec leur synonyme

reconnaît au passage le verset favori de La Ligue.

le terme revient 3 fois dans la strophe.

les 4 répétitions de « plus que »…

l’engagement total est signifié par la triple répétition « tout, toutes, toute ».

À méditerÀ méditer

Parcourons les quatre

psaume. Le psalmiste présente à Dieu, avec instance, sa dramatique

appels au secours sont nombreux et commencent de bonne heure. Même si les ennemis s’approchent (en s’éloignant de la loi !), la proximité de Dieu

peut protéger la vie de celui qui n’oublie pas la loi de Dieu, ne s’écarte pas du droit chemin, éprouve de la répugnance pour les renégats et aime les

a la louange continuelle, qui conduit à l’amour de

de conclusion à tout le

suivants concluent parfaitement le psaume. Quant au dernier verset

Dieu mon désir ! Sa Parole mon plaisir !Le dialogue avec le

commencer notre journée

entrons simplement dans cette louange universelle de chaque matin ! Dieu sera toujours plus proche que nos ennemis. La

passé devient la certitude de notre avenir ! Quand Dieu voit, il s’émeut et il intervient (cf. Égypte,

nous fait vivre face à nos adversaires . « J’aime » est

travers nos imperfections et nos défaillances. Quelle que soit la surcharge de notre journée, la louange devrait être notre respiration vitale : elle nous

nous ouvre à l’espérance

étonne ! Peur soudaine de se croire déjà arrivé ? Nous cheminons entre le

continuons à voir grand, mais sans oublier nos limites. Ce verset serait-il une simple invitation à reprendre le psaume en entier ? Inlassablement !

Mardi 5 avril

Psaumes 119.145-176

BIBLE EN 1 AN : PRIER avec le

« Cours à la rencontre

du soleil, tu recevras le Christ comme

resplendir pour toi la

les heures de la nuit, si tu médites les paroles

les engagements du monde t’appellent, tu pourras te rendre à tes affaires avec une

Comme il est beau de commencer sa journée en chantant à l’unisson du monde les bénédictions du

L’aide de ses deux mains : « la présence de son Christ en avant de moi ; et celle de son

mots différents pour décrire les adversaires.

Comment est-ce possible ?

Rédacteur de cette série

Introduction

Lamentations

5 ÉTAPES À NE PAS MANQUER

Guy Chautems

EN RÉSUMÉCinq chapitres, organisés en chiasme pour encadrer l’idée centrale du chapitre

pour décrire l’horreur : « Comment est-ce possible ! Toutes les promesses de Dieu sont parties en fumée ! Dieu nous a-t-il abandonné ? » La réponse : « Non, ses

POUR ACCOMPAGNER LA LECTURE

Texte difficile à lire… déprimant pour

à exprimer l’horreur ou du moins les difficultés que nous voyons ou vivons ?

Notons les cris lancés à Dieu. Quelles certitudes contiennent-ils ?

Quel drame terrible ! La Bible hé-braïque, nomme ce livre « Com-ment » (premier mot du livre). En 587, Nabuchodonosor s’est em-paré de la ville après des mois de siège, les enfants du roi Sédé-cias sont égorgés sous ses yeux qui seront crevés sitôt après ce meurtre. Le temple est saccagé, puis brûlé. Les habitants ont tel-lement faim que des mères se nourrissent de leurs enfants : viols, massacres, morts, plus de prêtres, plus de prophètes …

Ce livre est lu en entier lors de la commémoration des deux destruc-

-taines Églises dans le temps du Carême.Notons la composition remarquable de ce livre : les quatre premiers

la mémorisation, le sujet est parfai-

1. Lam. 1.1 Hélas !

2. Lam. 2.20-22 Seigneur regarde !

3. Lam. 3.22-33 Promesse centrale

4. Lam. 3.55-60 “Tu as vu”

5. Lam. 5.19-22 “Ramène-nous”

Mercredi 6 avril

Lamentations 1.1-11

PRIER avec le

Guy Chautems

PrièrePrière

souffrent : « Vois,

réponds-moi ! »

Jérusalem est abandon-née, elle ressemble à une veuve qui n’a plus de sta-

mari ! Comme une veuve qui voit son tissu relation-nel diminuer comme peau de chagrin, Jérusalem ne peut plus compter sur ses

des lapins ! Plus d’argent, plus d’amis ! Nous pensons ici à toutes ces veuves qui, d’un jour à l’autre, ont vu leur revenu diminuer et ont dû reprendre du travail ! Telle est la condition de Jé-rusalem !

-clet » ! Ce mot utilisé dans l’Évangile pour dési-

la nécessité, au cœur de l’épreuve, de trouver non seulement une consolation humaine mais, avant tout, le réconfort apporté par Dieu lui-même ?

Comment ?Pourquoi telle ou telle épreuve ? La réponse sonne comme un glas :

-tiemment, par de nom-

-

Un diagnostic, nécessaire, ne peut être posé à la lé-

ses disciples à l’occasion du massacre de Galiléens tués par Pilate alors qu’ils rendaient leur culte à Dieu

-ché ? » La réponse était un « oui » pour ceux qui rapportaient l’événement. Devinant leurs pensées, Jésus leur a dit, en subs-tance, ceci : à la ques-tion « pourquoi » ne ré-

-tifs à votre propre chemi-nement devant Dieu !Par contre, celui qui passe par l’épreuve est en droit de s’interroger, comme Da-

et de demander à Dieu des réponses claires ! Mais qu’il ne le fasse pas seul ! Qu’il choisisse un vrai compa-

-soin, avant toutes choses, de consolation.D’autre part n’oublions ja-mais l’histoire de Job qui

-vaillant dans les coulisses de l’histoire.

Le consolateur en grec,

traduction grecque de

d’un narrateur. À par-

même s’exprime dans une confession bouleversante :

tes ordres, tu m’as punie,

Appel à la compassionDans son extrême dé-

la compassion des pas-

tels appels, nous en rece-vons nous aussi, chaque semaine, dans nos boîtes aux lettres ! Que ne faut-il pas faire pour toucher les cœurs ! Pour y arri-ver, la télévision, comme

des images de plus en plus fortes. Mais attention,

nous émouvoir qu’en sur-face !

ouvrir les yeux !L’appel à la compassion est d’abord un appel à la

peut consoler que celui qui abandonne tout jugement, qui se tait, qui écoute et qui, par son attitude, laisse la plainte s’écouler … jusqu’au bout peut-être !

Appel à la confessionL’auteur des Lamentations invite son peuple à s’humi-

-nouvelle pas, il demande à ses compatriotes de s’iden-

-sets. Il ouvre ainsi la voie

sa place chaque année.Dans la liturgie chrétienne

temps de la Passion, ain-si sommes-nous invités – nous aussi, communau-tairement – à regarder à

de Dieu à notre place.

Jeudi 7 avril

Lamentations 1.12-22

BIBLE EN 1 AN : PRIER avec

PrièrePrière

suis seul, je me tiens à l’écart ; je pense qu’on ne m’aime pas, et même que toi, tu ne m’aimes pas. Je t’en veux et j’ai peur. Tu es juste et je ne le suis pas. Par ton souffle consolateur, apprends-moi à te dire : “Viens”. Je te le demande au nom de Jésus qui a

(J.M. Droin – Le livre des Lamentations –


Il transforme les êtres tout autant que la mort. Ce que dit l’aimée d’elle au ver-

a cru au regard d’amour que l’amant pose sur elle.

-corde plus au regard de

-nue différente, à la fois so-lide, forte et paisible. Cette force est bien plus que celle de la richesse, voir même que la multiplication des amours : une seule re-

mille femmes et concu-

Viens !Le début de ce passage résonne comme résonne

-

« Viens » ! Toute rela-tion à Dieu est une ques-tion de rencontre qui sai-

le texte, tout en parlant de la relation d’amour entre une femme et un homme, parle aussi de la relation d’amour entre Dieu et les

hommes : c’est la même vérité. Dans l’amour hu-main, pouvons-nous re-connaître la présence et l’appel de Dieu ? L’amour de Dieu nous conduit-il à aimer nos prochains, notre monde ? C’est la double question que susurre tout

Fin ?Nous sommes passés des « je » aux « nous ». Com-

communion intime ouvre l’avenir. Il est question de bourgeons, de grenadiers

et anciens : l’amour nous place au cœur de la force créatrice de Dieu, avec Ce-

au cœur de sa création.

parole de l’aimée qui peut paraître curieuse : elle au-torise à la distance. Cet amour-là n’enchaîne pas, il s’ouvre toujours sur ce qui échappe et remet en mou-vement.

Vendredi 13 mai

Cantique 7.12-8.14

BIBLE EN 1 AN : PRIER avec le

traduit par « flamme ardente » signifie littéralement « flamme de Ya ». Or Ya peut-être entendu comme

lettres de l’Éternel.

buisson ardent ?

La Bible aujourd’hui

Réflexion

Lectures dans le JudaïsmeAprès la chute de Jérusalem, le judaïsme est «sauvé» par la fondation de l’académie de Jabné (Jamnia) en 73 autour du courant pharisien. C’est là que va se prendre la décision de fixer les livres devant appartenir au canon du premier Testament. Le cantique des cantiques en fait partie, grâce en particulier à Rabbi Aquiba: « Personne en Israël n’a contesté que le Cantique ne soit un livre divin (…). Tous les livres de l’Ecriture sont saints, mais le cantique des cantiques est saint des saints » (R. Aquiva, Jadaïm 3/5). Au travers des lignes de ce livre, Israël lit toute l’histoire de l’alliance, des temps d’exil, des temps de fidélité et de communion. Il y perçoit ainsi la prédominance de la relation gratuite d’amour et de fidélité qui fonde l’alliance particulière entre lui et le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Pour le Targum le livre retrace l’ensemble de l’histoire d’Israël, depuis Moïse jusqu’au Talmud : il évoque successivement la libération d’Égypte, le don de la loi, la construction et la dédicace du Temple, l’exil et le retour, mais aussi le règne des Asmonéens et l’espérance du Roi-Messie. Le bien-aimé est tantôt interprété comme figure de Dieu lui-même, tantôt de Moïse, tantôt du Messie. On retrouve cette ligne d’interprétation chez RACHI, rabbin du XIe siècle dont le rayonnement fut très important: « Je déclare que Salomon a entrevu,

Hymne à l’amour…

Le cantique des cantiques, ou pour dire autrement, « le plus beau des cantiques » est un livre bien à part. Sa place dans le canon a surpris plus d’un ! Nicole Fabre, bibliste, nous présente dans cet article différentes lectures faites de ce livre.

Mag

azin

e le

Gui

de


Réflexion

grâce à l’Esprit Saint, qu’Israël était appelé à subir des exils et des destructions successifs, et à se lamenter, dans cet exil, après sa gloire première, à évoquer l’amour divin d’antan, lorsqu’il était son peuple de prédilection entre tous les autres en ces termes : « je veux retour-ner à mon premier époux, car j’étais plus heureuse alors que maintenant «(Osée 2.9). Et ils rappelleront ses bontés et les péchés qu’ils ont commis, les bienfaits qu’ils leur avaient promis pour la fin des temps. Salomon a composé ce livre sous la dictée de l’Esprit Saint, dans le langage d’une femme cloîtrée dans son « vivant veuvage» (2 Samuel 20/3), qui aspire ardemment à son mari, qui a la nostalgie de ses caresses, qui rappelle l’amour de sa jeunesse pour lui et qui reconnaît ses fautes. » (2 Samuel 16.20)

Le Cantique des Cantiques va aussi être au cœur des courants de la « mystique » juive, en particulier dans le ZOHAR (livre des splendeurs) : « En rédigeant ce can-tique, Salomon avait été inspiré par l’Esprit Saint, car ce cantique est le résumé de toute l’Ecriture Sainte, de toute l’œuvre de la Création, le résumé du mystère des patriarches... de tous les événements qui se sont passés en Israël durant son séjour dans le désert, jusqu’à son entrée dans la terre sainte et la construction du Temple, le résumé du mystère du NOM sacré et suprême, le résumé de la dispersion d’Israël parmi les peuples et sa délivrance, le résumé enfin de la résurrection des morts et des événements qui auront lieu jusqu’au jour appelé «le Shabbat du Seigneur»... Tous les événements qui se passeront au septième mil-lénaire, qui est le Shabbat du Seigneur sont résumés dans le Shir Hashirim1. » (Zohar II, 144 a).Comme conséquence logique de cette interprétation du livre, un passage du livre du Cantique des Cantiques marque l’entrée dans le Shabbat chez les juifs orien-taux séférades, chaque vendredi soir. Le Shabbat, mot féminin, est considéré comme la fiancée. Le livre tout entier est lu à Pâque.

Lectures dans le ChristianismeJusqu’au XVIIIe siècle, la tendance majoritaire de lecture du Cantique des Can-tiques se situe dans le prolongement de la lecture juive. Il s’agit maintenant du dialogue de l’Église, l’épouse, avec le Christ. Quelques phrases d’une homélie d’Origène (IIIe siècle) marque à la fois la continuité et la rupture dans la lecture : « Reconnais dans l’époux, le Christ, dans l’épouse sans tache ni ride, l’Église (hom.1,1)».La lecture de ce livre est destinée à l’ensemble du peuple chrétien. Ainsi on trouve également des commentaires du Cantique des Cantiques dans les caté-chèses des futurs baptisés. L’entrée solennelle dans le baptistère est associée dans certains textes aux mots de la bien-aimée: « Le roi m’a introduite dans sa chambre. » Saint Jean Chrysostome ouvre une de ses catéchèses par ses mots : « Et bien donc, tâchons de vous parler comme à l’épouse qui doit être introduite dans la chambre sainte de ses noces, et en vous faisant connaître la richesse surabondante de l’époux et la bonté inef-fable qu’il témoigne à l’épouse, faisons-lui voir, à elle, de quels maux elle est délivrée et de quels biens elle va jouir ». (1è Catéchèse,3)


Réflexion

Là encore, il est intéressant de noter que l’épouse est entendue soit au sens col-lectif, l’Église toute entière, soit, et il ne faudrait pas l’opposer, comme l’individu chrétien dans sa relation au Christ. L’historicisation du texte est aussi sensible : en particulier le verset 1.5 est lu et relu. « Ne vous étonnez pas de ce que, alors que j’étais noire par suite de mon péché et apparentée aux ténèbres par mes œuvres, (mon époux) m’ait aimée. Car il m’a rendue belle par son amour en échangeant sa beauté contre ma difformité. Transférant en lui-même la souillure de mes péchés, il m’a communiqué sa propre pureté en me rendant participante de sa propre beauté. »

Saint Augustin dans un discours sur le psaume 103 : « Ô Église, vous êtes donc belle, il vous est dit dans le Cantique des Can-tiques : « Vous êtes belle entre toutes les femmes (5.9) »; et il est dit de vous : « Qu’elle est celle qui s’élève toute blanchie ? (8.5) » Que signifie toute blanchie ? Tout environnée de lumière et non blanchie ou fardée, comme se blanchissent les femmes qui veulent paraître ce qu’elles ne sont pas, et non blanchie comme une muraille, car dit l’Apôtre, toute muraille

blanchie symbole d’hypocrisie et de dissimulation, sera détruite (Actes 23.5). La muraille blanchie brille au dehors par son enduit, au-dedans ce n’est que de la boue. L’Église n’est donc pas blanchie de la sorte, mais elle est blanchie par la lumière qui la couvre, parce qu’elle n’est pas blanche par elle-même. »

Cette double ligne de lecture se retrouve dans la suite, la ligne individuelle étant surtout développée dans la tradition monastique. Mais dans l’évolution, le Can-tique des cantiques va peu à peu être retiré à l’ensemble des chrétiens pour ne s’adresser plus qu’à des initiés, particulièrement les «mystiques» et les moines et moniales. Il se dégage de plus en plus de toute lecture « réaliste ». Grégoire de Nysse (IVe siècle) : « Celui qui sait entendre spirituellement les Ecritures, ou au moins qui désire l’apprendre, doit donc tendre de toutes ses forces à ne pas vivre selon la chair et le sang; qu’il devienne digne des secrets spirituels, et, pour me servir d’une expression plus audacieuse, qu’il brûle de passion spirituelle, d’amour spirituel, car il existe aussi un amour spirituel.» (Hom.1,2). « C’est par les paroles mêmes qui sont celles de la passion que nous est présentée la vie sans passion. » Ainsi, on oppose la compréhension « naturelle » du Cantique à

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Réflexion

la compréhension « spirituelle ». On arrive même, à la lecture de ce texte à y lire un encouragement à vivre sans passion ! Dans cette perspective, le Cantique a aussi été lu comme le dialogue du Christ avec Marie, en tant que figure achevée et plénière de l’Église. Saint Bernard, par exemple introduit des allusions et des citations nombreuses du Cantique dans la liturgie de l’Assomption. Voilà un passage de l’un de ses sermons: «Une flèche particulièrement choisie : tel est l’amour du Christ. Elle a non seulement atteint l’âme de Marie, mais elle l’a transpercée, si bien que dans son cœur virginal il ne reste aucune par-celle sans amour. Ainsi, elle aime de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force; ainsi elle est comblée de grâce.»

Pourtant, d’autres voix s’élèvent, plus rares :Théodore de Mopsueste (mort en 428) ne voit dans le cantique que l’évocation du mariage de Salomon avec une princesse égyptienne cf Jacques ChauvinCastellion, au XVIe siècle reprend cette thèse tout en disant que c’est une erreur que de retenir Le Cantique dans le canon.

Bossuet y voit 7 cantiques accompagnant les 7 jours de noces de Salomon. En fi-ligrane se lisent les 7 degrés qui mènent à la perfection. À partir du XVIIIe siècle, cette interprétation devient peu à peu la plus importante.

Quelques pistes pour une lecture aujourd’hui ?La mention de Salomon peut in-diquer tout simplement que ce texte se situe dans le courant de la sagesse en Israël. En effet, Sa-lomon est le sage par excellence. Ce grand courant qui essaie de re-garder la vie quotidienne, indivi-duelle comme sociale, à la lumière de la relation d’Israël avec son Dieu. Des voix alors se lèvent pour évoquer ce texte comme un com-mentaire de Genèse 1.26 « Faisons l’homme à notre image, selon notre res-semblance...Dieu créa l’être humain à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les

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