28
Association Flabelline Plongée : Siège Social : 5 Lot de Bella Vista 20600 Furiani Lieu d’activité : Port de Toga 20200 Bastia Tel : 06.88.30.99.27. Mail : [email protected] Site : www.flabelline-plongee.fr LEMANUEL DU PLONGEUR BIOLOGISTE Les Cnidaires ©Association Flabelline Plongée Reproduction interdite Vente interdite Juin 2016

LeMANUEL DU PLONGEUR BIOLOGISTE - flabelline … · sont la forme méduse et la forme polype. ... Ils peuvent percer ou empoisonner leurs proies grâce aux cnidocytes. La nourriture

Embed Size (px)

Citation preview

Association Flabelline Plongée : Siège Social : 5 Lot de Bella Vista 20600 Furiani Lieu d’activité : Port de Toga 20200 Bastia

Tel : 06.88.30.99.27. Mail : [email protected] Site : www.flabelline-plongee.fr

LEMANUEL DU PLONGEUR BIOLOGISTE

Les Cnidaires

©Association Flabelline Plongée – Reproduction interdite – Vente interdite

Juin 2016

Les Cnidaires

1

Table des matières

I. Introduction ................................................................................... 2

II. Classification ................................................................................... 2

III. Anatomie et morphologie ............................................................ 3

IV. Comment vivent les Cnidaires ?.................................................... 5

A. Nutrition .............................................................................................................5

B. Reproduction ......................................................................................................5

C. Prédateurs et relations avec d’autres espèces .....................................................7

D. Biotope ...............................................................................................................9

E. Protection législative ......................................................................................... 10

V. Comment reconnaît-on les Cnidaires en plongée ?........................ 11

A. Anthozoaires..................................................................................................... 12

B. Scyphozoaires ................................................................................................... 21

C. Hydrozoaires..................................................................................................... 25

VI. Sources et crédits ....................................................................... 27

Les Cnidaires

2

I. Introduction

Le nom de cnidaire vient du grec "knidé" signifiant ortie. En effet, les espèces de cette famille

sont urticantes à cause des cnidocytes1, type de cellules urticantes, commun à toutes les espèces de

cnidaires.

Les cnidaires forment un embranchement du règne animal très diversifié comprenant les méduses,

les coraux, les gorgones, les anémones pour les espèces connues des plongeurs.

II. Classification

Les cnidaires possèdent trois feuillets embryonnaires : l’ectoderme, la mésoglée et l’endoderme.

Ce sont donc des diploblastiques.

Depuis 600 millions d’années et avec un grand nombre d’évolutions, l’embranchement s’est

fortement diversifié. Sa classification est donc différente d’une source à l’autre, et peu de mises à

jour ont été faites suite aux avancées scientifiques.

Dans toutes les classifications, seront retouvées les trois classes suivantes :

Les anthozoaires : ce mot vient du grec « anthos » signifiant fleur. Ces organismes seront

donc en forme de fleurs tels que les anémones, coraux et gorgones. Ils sont caractérisés par

une vie benthique2.

Les scyphozoaires : ce mot vient du grec « scypho » signifiant coupe, donc ces animaux

ressembleront à des coupes, comme les méduses pélagiques3 généralement de grande taille.

Les hydrozoaires : cnidaires au caractère très primitif. La cavité gastrique est simple et non

closonnée comme chez les autres cnidaires. (ex : la Vélelle). Ils présentent la plupart du

temps des formes de polypes coloniales fixes (hydraires sur les quels on retrouve les

Flabellines par exemple).

1 Cnidocyte : cellule caractéristique des cnidaires. Cette cellule peut être urticante. 2 Benthique : qui vit sur le benthos, donc près du fond

3 Pélagique : qui vit dans le pélagos, donc dans la pleine eau

Les Cnidaires

3

III. Anatomie et morphologie

Grâce à leur diversité spécifique, les cnidaires peuvent avoir des formes diverses et certaines

espèces adoptent plusieurs morphologies au cours de leur croissance. Les morphologies principales

sont la forme méduse et la forme polype.

La méduse est nageuse, en forme d’ombrelle et sa bouche et tentacules sont orientés vers le bas.

Le polype est fixé et sa bouche et ses tentacules sont orientés vers le haut (Figure 1 : Morphologies des

Cnidaires

Figure 2 1).

Il est possible d’observer quatre caractéristiques communes à tous les cnidaires :

Ce sont des animaux diploblastiques : ils constitués d’un ectoderme (couche externe) et d’un

endoderme (couche interne). Entre ces deux feuillets, se trouve la mésoglée4 (en bleu sur la

Figure 1 : Morphologies des Cnidaires

Figure 2).

4 Mésoglée : Zone entre les deux feuillets contenant de l’eau et des protéines fibreuses à l’origine de la structure gélatineuse (dans cette zone, quelques cellules ont évolué pour avoir des fonctions nerveuses et musculaires).

Figure 1 : Morphologies des Cnidaires

Figure 2: Morphologies des Cnidaires

gastrique

Figure 1: gastrique

gastrique

gastrique

Les Cnidaires

4

Figure 3 Le Cnidocyte et son activation

Ils possèdent tous un type de cellule qui les caractérisent : les cnidocytes, également appelés

cnidoblastes. Ce sont des cellules urticantes que les Cnidaires projettent après activation

d’un cnidocil (Figure 2).

Leur premier stade suivant la naissance, est un stade larvaire appelé « planula ». Puis cette

larve évoluera en polype (fixé) ou en méduse (libre).

Ils possèdent généralement une symétrie radiale : structure anatomique organisée de façon

circulaire.

Figure 2 Le Cnidocyte et son activation

Les Cnidaires

5

IV. Comment vivent les Cnidaires ?

A. Nutrition

Les cnidaires sont des animaux majoritairement carnivores, et leur régime alimentaire est le

plus souvent constitué de plancton.

Ils peuvent percer ou empoisonner leurs proies grâce aux cnidocytes. La nourriture est ensuite

transportée par les tentacules vers la cavité gastrique où des cellules sécrétrices d’enzymes vont

initier la digestion. Enfin, en cours de digestion, d’autres cellules digestives capteront les éléments au

moyen d’un processus de phagocytose5.

B. Reproduction

Beaucoup de cnidaires alternent une phase sexuée6 et une phase asexuée7.

Les modes de reproduction asexués sont des divisions longitudinales et transversales (Figure 3A). De

cette manière, un animal va se diviser pour former deux individus clones.

Parfois, l’animal peut bourgeonner de la même manière qu’un arbre formant une nouvelle branche.

Ce mode de reproduction est appelé bourgeonnement (Figure 3B).

La phase sexuée peut donner lieu à une fécondation interne ou externe selon les espèces. La

fécondation interne concerne majoritairement les organismes coloniaux fixés. Les gamètes mâles ne

peuvent entrer à l’intérieur de la femelle que si le mâle et la femelle sont proches. Il arrive que cette

phase sexuée précède une phase asexuée durant laquelle a lieu une multiplication. Cette dernière se

fait par division transversale multiple du polype : c’est la strobilation (Figure 3C).

La multiplication de méduses dans la gonothèque8 (figure 3D) est une autre méthode de

reproduction.

5 Phagocytose : processus d’ingestion de particules étrangères solides.

6 Reproduction sexuée : fait intervenir un mâle et une femelle pour former un nouvel individu. 7 Reproduction asexuée : reproduction sans fécondation, l’individu créé sera alors un clone de son parent

8 Gonothèque : Chez certains cnidaires, enveloppe d’une cavité dédiée à la multiplication asexuée.

Les Cnidaires

6

Figure 3 Modes de reproduction des Cnidaires

Division longitudinale Division transversale Bourgeonnement

Reproduction sexuée et asexuée par strobilation

Reproduction sexuée et asexuée avec

multiplication de méduses dans une gonothèque

Les Cnidaires

7

C. Prédateurs et relations avec d’autres espèces

Les cnidaires peuvent avoir diverses formes et coloniser la plupart des habitats. Leurs

prédateurs sont donc nombreux.

Les formes « méduses » se déplaçant avec le courant, leurs prédateurs seront principalement des

espèces du milieu pélagique. Ce sera donc le cas des tortues marines, du poisson-lune (Mola mola) et

de nombreuses espèces de poissons.

Chez certaines formes fixées, des mollusques gastéropodes9 vivent directement sur l’animal et s’en

nourrissent. C’est le cas de la Simnie blanche qui se nourrit de gorgones.

Les plongeurs utilisent même certaines espèces pour repérer les prédateurs. Par exemple, la

Flabelline mauve ainsi que l’Hervia processionnaire vivent, mangent et pondent sur l’hydraire

Eudendrium sp. (Voir Figure 4). Il suffit donc de rechercher l’hydraire pour trouver la Flabelline.

Les tentacules urticants servent parfois d’abris pour d’autres espèces.

En Méditerranée, les anémones servent de cachette à de petits crustacés10 et l’ombrelle de certaines

méduses abrite des alevins11.

De plus, le Bernard-l’ermite nommée Grand Pagure peut placer des anémones sur sa carapace et les

déménager lorsqu’il change de coquille.

Certains cnidaires vivent en symbiose avec des micro-algues nommées zooxanthelles, parfois

responsables de la coloration de l’animal.

9 Mollusque gastéropode : embranchement d’organismes au corps mou se déplaçant sur son ventre, les

limaces et escargots font partie de cette famille. 10 Crustacé : embranchement d’organismes ayants une carapace articulée, des antennes et des pattes articulées. Les crabes et crevettes font partie de cet embranchement. 11 Alevin : poisson juvénile.

Les Cnidaires

8

A : Flabelline mauve sur Eudendrium sp.

B : Hervia processionnaire sur Eudendrium sp

C : Simnie blanche sur gorgone

Figure 4 Gastéropodes sur leur hôte

©Parent Géry

©Parent Géry

Figure 4 Quelques cnidaires

Les Cnidaires

9

D. Biotope

Les cnidaires sont présents dans la majorité des biotopes. On les retrouve en milieux

benthiques ou pélagiques, de l’estran12 aux abysses, en eaux douces ou salées.

Les Cnidaires se déplacent généralement au grès des courants (cas de la forme méduse), c’est

pourquoi il existe un grand nombre d’espèces cosmopolites.

12

Estran : Zone couverte par la mer ou découverte selon les marées. Bien que de très faible intensité, les marées existent en Méditerranée.

Les Cnidaires

10

E. Protection législative

Seule l’exploitation du corail rouge (Corallium rubrum) peut être soumise à autorisation

préfectorale (arrêté du 6 juillet 2006). Les autres cnidaires ne sont pas protégés par les lois

françaises.

La convention de Washington réglemente le commerce international de 1823 espèces d’anthozoaires

et de 258 espèces d’hydrozoaires.

Les espèces suivantes sont inscrites dans d’autres textes :

-Errina aspera

-Astroides calycularis

-Anémone buissonnante - Savalia savaglia

-Corail noir - Antipathes sp.

-Corail rouge - Corallium rubrum

Pour ces espèces, les textes les mentionnant sont les suivants :

La convention de Berne implique de la part de ses états signataires (dont la France) une

mise en œuvre de mesures de conservation ainsi qu’une considération de l’Etat pour les

espèces.

Le protocole concernant les aires spécialement protégées et la diversité biologique en

Méditerranée issu de la convention de Barcelone, a été signé par tous les pays

Méditerranéens. Il vise à promouvoir la conservation des espèces et prévoit des mesures

de gestions et de conservation notamment par la mise en œuvre d’aires spécialement

protégées.

La directive européenne 92/43/CEE dite Directive Habitats-Faune-Flore, vise à

promouvoir la conservation des espaces d’intérêt communautaire. Dans cette directive,

seul le corail rouge (Corallium rubrum) est inscrit.

Les Cnidaires

11

V. Comment reconnaît-on les Cnidaires en plongée ?

Comme vu précédemment, les Cnidaires présentent des formes multiples. Il est possible de les

reconnaître grâce à l’existence de tentacules dépourvus de ventouses chez les méduses et polypes.

Les colonies de gorgones, de coraux ou d’hydraires se présenteront sous formes arborescentes.

Les cnidaires peuvent être confondus avec les Cténaires (voir Figure 5). Mais ces animaux ne

possèdent que deux tentacules et sont souvent bioluminescents13. Les cténaires ne possèdent pas de

cnidocytes mais des colloblastes : ce sont des cellules collantes qui engluent leurs proies.

Les tuniciers pélagiques (voir chapitre sur les tuniciers) sont transparents comme des méduses mais

ne possèdent pas de tentacules et ont une symétrie bilatérale.

Les formes fixées peuvent être confondues avec des bryozoaires (voir chapitre sur les

lophophoriens). Mais les bryozoaires ont un aspect duveteux.

Figure 5 Cténaire, Mertensia ovum

13 Bioluminescent : se dit pour un organisme capable de produire de la lumière.

Les Cnidaires

12

A. Anthozoaires

L’anémone verte

Nom : Anemonia viridis

Nom Corse : I bilorbi

Figure 6 : Anémone verte, Anemonia viridis

Les Cnidaires

13

Morphologie :

Ses tentacules fins et verdâtres ne sont pas rétractables et mesurent environ 5 cm. La

coloration verte est due à la présence d’algues photosynthétiques14 vivant dans les tentacules de

l’anémone. Ses tentacules, légèrement urticants, adhérent à la main du plongeur au point de se

casser. Il est important de ne pas se frotter la bouche ou les yeux après avoir manipulé une Anémone

verte, sous peine d’irritations.

Habitat :

Cette espèce est présente de l’estran à une vingtaine de mètres de profondeur. Elle

s’accroche généralement sur des substrats durs comme les rochers. C’est une espèce

méditerranéenne se trouvant aussi en Atlantique-Est.

Nutrition :

L’Anémone verte est carnivore et se nourrit de petits animaux qui passent à la portée de ses

tentacules : petits poissons, crabes, crevettes….

Reproduction :

La reproduction est sexuée, mais parfois, l’anémone verte se reproduit par bourgeonnement.

14

Photosynthétique : qui fait de la photosynthèse – qui produit de l’oxygène à partir du gaz carbonique et de la lumière

Les Cnidaires

14

Le grand cérianthe

Nom : Cerianthus membranaceus

Figure 7 : Le grand Cérianthe, Cerianthus membranaceus

Les Cnidaires

15

Morphologie :

Cette espèce est très semblable à une anémone de mer, mais ses tentacules sont organisés

en plusieurs rangées concentriques. Le Cérianthe peut se rétracter totalement dans le tube qu’il

sécrète au fil de sa croissance.

Habitat :

C’est une espèce méditerranéenne mais visible en Atlantique-Est, observable sur fonds

sableux ou meubles. L’espèce est plutôt sciaphile15. En eaux troubles, le Cérianthe est visible à moins

d’un mètre de fond. Tandis que dans des eaux plus limpides, il est observable à plus de 40m de

profondeur.

Nutrition :

C’est un animal généralement suspensivore16. Sa nourriture est acheminée par les tentacules

vers la bouche.

Reproduction :

La reproduction du Cérianthe est sexuée. Ce sont des animaux hermaphrodites successifs ce

qui signifie qu’ils changent de sexe au cours de leur vie. Plus précisément, ils sont protérandriques :

les jeunes sont de sexe masculin et en grandissant, ils deviennent des individus de sexe féminin. La

fécondation est externe et se déroule de janvier à juillet.

15

Sciaphile : espèce qui apprécie l’ombre. 16 Suspensivore : organisme qui se nourrit des particules en suspension.

Les Cnidaires

16

Figure 10 : Aiptasie verte, Aiptasia mutabilis

Figure11: Anémone encroûtante jaune, Parazoanthus axinellae

Figure 8 : L'anémone charnue, Cribrinopsis crassa

Figure 9 : Tomate de mer, Actinia equina

Les Cnidaires

17

Le corail rouge

Nom : Corallium rubrum

Nom Corse : U curallu

Espèce protégée

Figure 12 : Corail rouge, Corallium rubrum

Les Cnidaires

18

Morphologie :

Cet animal, longtemps considéré comme étant un végétal, vit sous la forme d’une colonie de

polypes blancs logés dans un squelette externe minéralisé de couleur rouge (parfois plus claire). Les

colonies sont souvent cylindriques et pourvues de ramifications irrégulières. Elles sont percées de

petites loges nommées calices, dans lesquelles siègent les polypes blancs d’environ 5 mm pourvus de

huit tentacules. La colonie peut atteindre exceptionnellement 50cm mais sa croissance est très

lente, le corail ne grandit seulement que de quelques millimètres par an.

Habitat :

C’est une espèce endémique à la Méditerranée mais elle a déjà été signalée localement en

Atlantique-Est. Le corail rouge se fixe sur un substrat souvent rocheux. Son habitat peut se situer

entre 5m et 150m de fond (400m maximum). A une profondeur modérée, cette espèce s’abritera

d’une trop forte luminosité en se réfugiant sous des surplombs rocheux, des grottes sous-marines, ou

des crevasses.

Nutrition :

Le corail rouge est un filtreur passif, car il est dépourvu de système de pompage. Sa nourriture est

constituée de matière organique en suspension et sera acheminée dans sa bouche par ses

tentacules.

Reproduction :

La reproduction de ce corail est sexuée à fécondation interne et se déroule principalement

en été. Durant cette période, les colonies mâles émettent leurs gamètes qui rejoindront ensuite le

polype femelle. Quelques jours plus tard, les larves sont expulsées par le polype femelle et subiront

une série de métamorphose. La colonie se développera par bourgeonnement.

Les Cnidaires

19

La gorgone rouge

Nom : Paramuricea clavata

Nom Corse : U curallu bastardu

Figure 13 : La gorgone caméléon, Paramuricea clavata

Les Cnidaires

20

Morphologie :

La gorgone rouge est formée d’une colonie de polypes logés dans un squelette externe plutôt

souple. Sa couleur est rouge, jaune ou bicolore. Cependant, une détermination stricte de l’espèce ne

peut se faire qu’à l’aide d’une observation au microscope. Même si les gorgones sont plutôt

communes et ont une morphologie caractéristique, les espèces de gorgones ne peuvent être

reconnues indiscutablement qu’après observation des sclérites17.

Habitat :

Cette espèce présente une quasi-endémicité au bassin méditerranéen. Elle est surtout

présente dans le bassin occidental de la mer Méditerranée et sur les côtes Atlantiques proches de la

Méditerranée. C’est une espèce sciaphile, vivant fixée sur les fonds rocheux de quelques mètres à

environ 100m de profondeur, souvent sur les parois verticales pour se nourrir des particules et

microorganismes amenés par les courants.

Nutrition :

La gorgone est microphage18. Elle capte sa matière organique à l’aide de ses tentacules. Les

polypes sont très nombreux dans la colonie (plusieurs milliers) et sont reliés entre eux. Ainsi,

quelques individus vont distribuer leurs nutriments à l’ensemble de la colonie.

Reproduction :

Les gorgones ont une reproduction sexuée à fécondation interne. Les gamètes mâles sont

largués en pleine eau et pénètrent dans la cavité gastrique de la femelle. Cette cavité sera le siège de

la fécondation et du développement de l’œuf en une larve planula, ensuite éjectée par la femelle.

Après quelques jours de transport, la larve se développe sur un fond favorable à son mode de vie. La

larve se multipliera par bourgeonnement afin de former une nouvelle colonie.

17

Sclérites : éléments calcaires qui constituent le squelette de la gorgone. 18 Microphage : se nourrit de matière organique d’une taille microscopique.

Les Cnidaires

21

B. Scyphozoaires

La pélagie

Nom : Pelagia noctiluca

Nom Corse : A carnazza pugnitoghja

Figure 14 : La pélagie, Pelagia noctiluca

Les Cnidaires

22

Morphologie :

La Pélagie est une méduse facilement reconnaissable à l’aide de son ombrelle d’une couleur

bleutée à rose, en passant parfois par le violet. Elle possède deux types de "tentacules". Les plus gros

sont au nombre de quatre et portent le nom de bras buccaux. Les plus fins sont des tentacules

rétractables au nombre de huit.

Habitat :

C’est une espèce cosmopolite retrouvée en Méditerranée ainsi que dans les eaux tempérées

à tropicales. Elle nage généralement près de la surface, n’excédant guère les 10m de profondeur.

C’est un organisme commun du large, mais qui peut être régulièrement ramené près du littoral par

les vents et courants marins.

Nutrition :

La Pélagie capture ses proies à l’aide de ses filaments très urticants.

Reproduction :

La Pélagie est sexuée avec une fécondation interne. Cependant, les mâles libèrent leurs

spermatozoïdes en pleine eau pour féconder les œufs situés sous l’ombrelle de la femelle. Ensuite les

œufs fécondés sont largués en pleine eau par la femelle.

Particularité :

La Pélagie est une espèce urticante pouvant occasionner des brûlures et des allergies chez certaines

personnes.

Prenez garde à éviter les petits filaments.

Les Cnidaires

23

La méduse œuf au plat

Nom : Cotylorhiza tuberculata

Figure 15 : Méduse oeuf au plat, Cotylorhiza tuberculata

Les Cnidaires

24

Morphologie :

La méduse œuf au plat est une méduse inoffensive dont la reconnaissance est aisée grâce à

sa forme caractéristique. Elle possède une ombrelle blanche à jaune, dont le centre est convexe et

d’une couleur plus foncée par rapport au reste de l’ombrelle. Ses tentacules ont leurs extrémités

distales souvent colorées d’un violet intense, il semble que cette coloration soit due à la présence de

microorganismes photosynthétiques : les zooxanthelles.

Habitat :

Cette espèce vit surtout en Méditerranée et est peut-être endémique (ne peut être confirmé

car l’espèce se déplace au gré des courants et peut donc voyager hors de la Méditerranée).

La méduse œuf au plat évolue généralement près de la surface, mais peut aussi se retrouver dans la

zone pélagique à la nuit tombée. Pour l’observer, il est possible de la trouver en bord de mer surtout

en été.

Nutrition :

Cette méduse est microphage.

Reproduction :

Elle se fait selon deux phases : la phase sexuée et la phase asexuée. Lors de la phase sexuée,

les méduses se reproduisent par fécondation externe. Les œufs fécondés donnent naissance à une

larve de type planula qui se fixera au substrat et évoluera en polype, appelé scyphostome. Selon les

conditions climatiques, ce scyphostome se reproduira spontanément de manière asexuée (en se

"clonant") et donne naissance à des formes juvéniles pélagiques de méduses nommées ephyrules.

Les Cnidaires

25

C. Hydrozoaires

La vélelle

Nom : Velella velella

Nom Corse : U ruzu

Figure 16 : La Vélelle, Velella velella

Les Cnidaires

26

Morphologie :

La forme de cette espèce évoque celle d’un petit bateau dont la voile transparente prend sa

base sur un disque bleu cernée d’autres disques coaxiaux. La Vélelle est organisée en une colonie

d’organismes différenciés selon leur rôle dans la colonie. Ces colonies font environ 5 cm de large

pour environ 3 cm de haut.

Habitat :

La Vélelle est une espèce cosmopolite des mers et océans tropicaux et tempérés.

Généralement, cette espèce vit en pleine mer. Au printemps et en été, les forts coups de vents

poussent ces colonies d’organismes près des côtes. Ces petites bêtes seront alors observables depuis

le bateau lorsqu’elles flottent en surface, ou sur la plage, échouées.

Nutrition :

La Vélelle se nourrit de microplancton qu’elle capture à l’aide de ses tentacules organisés en

cercle sous son disque.

Pour combler ses apports nutritionnels, elle s’aide de petits organismes photosynthétiques qui vivent

dans la colonie et appelés les zooxanthelles.

Reproduction :

Le cycle de reproduction de la Vélelle se fait sur deux phases. Une phase sexuée avec une

morphologie de type méduse et une phase asexuée avec une morphologie de type polype. Les

polypes reproducteurs émettent des méduses de quelques millimètres. Ces méduses émettent des

gamètes qui après fécondation forment des larves de polypes qui en se multipliant de manière

asexuée, forment une nouvelle colonie.

Les Cnidaires

27

VI. Sources et crédits

Bibliographie :

Bonnefis J. et Pathé M., Le monde s

sous-marin du plongeur biologiste en Méditerranée, Ed. Gap, 2010.

Cubells J-F., Connais-tu le bord de mer ?, Ed. Albiana, 2015.

Deffrennes B., La nature en bateau Tome 2 Méditerranée, Ed. Tétras, 2009.

Arrêté du 6 juillet 2006 portant réglementation de la pêche du corail dans les eaux

territoriales de la République française en Méditerranée NOR: AGRM0601344A

Webographie :

http://doris.ffessm.fr/

http://biologie.ffessm.fr/

http://www.speciesplus.net/

Crédits photos :

Figure 1: biologie.ffessm.fr..................................................................................................................3

Figure 2 : biologie.ffessm.fr .................................................................................................................4

Figure 3: biologie.ffessm.fr..................................................................................................................6

Figure 4: A-Public domainParent Géry B-CC BY-SA 3.0 .........................................................................8

Figure 5 :Public domain oceanexplorer.noaa.gov .............................................................................. 11

Figure 6: doris.ffessm.fr ©Chantal COLOMBET ................................................................................. 12

Figure 7: doris.ffessm.fr ©Frédéric ANDRE ....................................................................................... 14

Figure 8: doris.ffessm.fr ©Thomas DESVIGNE ................................................................................... 16

Figure 9 : doris.ffessm.fr ©Jean-Pierre MIQUEL ................................................................................ 16

Figure 10 : doris.ffessm.fr ©Alain-Pierre SITTLER ............................................................................. 16

Figure 11 : doris.ffessm.fr ©Michel DUNE ......................................................................................... 16

Figure 12: doris.ffessm.fr ©Alain-Pierre SITTLER .............................................................................. 17

Figure 13 : doris.ffessm.fr ©Vincent MARAN .................................................................................... 19

Figure 14 : doris.ffessm.fr ©Thomas VIGNAUD ................................................................................. 21

Figure 15 : doris.ffessm.fr ©Stéphane SANDON ................................................................................ 23

Figure 16: doris.ffessm.fr ©Cyrille BOLLARD ..................................................................................... 25