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L'enchantement des danses et la magie du verbe. Essai sur quelques formes inférieures de lamystique by Philippe de FeliceReview by: J. M.Archives de sociologie des religions, 3e Année, No. 6 (Jul. - Dec., 1958), pp. 173-174Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30115375 .

Accessed: 14/06/2014 20:58

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les structures de pens~e utilis~es par le croyant : il soumet l'idie de Dieu ? des tentatives suc- cessives de r&duction pour 6prouver son degr6 de coherence et sa resistance B la dissolution critique. Essai purement philosophique. L'ana- lyse des schemes oi s'exprime la categorie de sujet est d~j? plus concrete. Mais c'est sur- tout l'6tude des deux categories de grace et de foi qui par la nature des problEmes poses et la manitre de les traiter retiendra ici I'attention. L'&rudition de l'auteur nous situe ici au ccrur des controverses les plus brflantes que connait particulibrement le catholicisme frangais depuis plus d'un demi-sidcle. Une longue enqufte historique montre la gen se progressive et les diverses formes du scheme de surnaturel. La categorie de foi est envisagie du point de vue non de l'acte du croyant mais de l'objet de son acte. Ainsi se trouvent reprises de multiples questions: le lien entre fait (Jesus) et doctrine (Christ), la polyva- lence de la factualit1 chr~tienne, le rapport entre conscience mythique et vis6e religieuse, la pluralit5 des plans de representation (psy- chologique, mythologique, institutionnel, his- torique) ofi se r~flhchit la sot~riologie chr&- tienne... Nous sommes au seuil d'un des chapitres les plus hardis d'une sociologie du dogme, et l'on ne sait de quoi il faut le plus admirer l'auteur : de son intrepidit6, ou de sa s~r~nit6 devant les inquihtudes qu'elle pro- voque.

E. P.

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Eglises et Religions. I. Le Christianisme d la lumidre du mRarxisme. Paris, Editions de la Nouvelle Critique, 1958, 201 p. (Recherches internationales, n1 6).

Le prbfacier caractbrise ce symposium de huit etudes comme ((un ensemble de contri- butions qui enrichissent, compl&tent, et parfois renouvellent l'apport marxiste i l'6tude des religions . Sauf une exception, l'6tude de J. Chesneaux sur les hirdsies coloniales, ii s'agit de versions frangaises d'6tudes 6trangbres (italiennes, tchiques, sovi~tiques) dbji publikes. Et d'autre part, le renouvellement consiste moins en

, ddcouvertes,, de matbriaux nou- veaux, qu'en modifications ou innovations d'une rdflexion marxiste sur des matbriaux plus ou moins rbcemment exhumbs. Il n'est pas certain enfin que ladite r~flexion soit toujours cons~quente et cohkrente.

Une etude de A. Donini est soulignde comme (( la premiere approche par un auteur marxiste de la ddcouverte r&cente des Manuscrits de la Mer Morte . C'est surtout une description,

BULLETIN DES OUVRAGES

d'ailleurs avertie, des perspectives de cette d6couverte, de ses pr6sents r~sultats pour conclure sur l'hypoth~se du a chainon man- quant) dans la sbrie f~v~nements qui ont conduit s la naissance du christianisme...m. Mais m~me au cas ohf cette hypothbse serait v6rifibe, on aurait aim6 qu'elle ffit mise en correlation avec la querelle entre mytho- logues et historicistes, puisque cette querelle a sbvi r~cemment entre marxistes sovi~tiques et un marxiste anglais A. Robertson, dont on retrouve pr~cis~ment plus loin (p. 34 et ss.) une contribution extraite de son livre de 1953.

L'etude finale de I. Levada met justement en garde contre la tentation d'enfoncer des portes ouvertes, comme serait par exemple une pseudo-interdiction de la thborie de l'6volution par l'encyclique HIumani generis, erreur qui ((est pass~e quasiment dans toute notre litt rature de propagande et d'ath isme (p. 197); I.L. rejoint le projet du volume en souhaitant l'approfondissement de la studiosit6 marxiste dans le domaine des sciences reli- gieuses. J. Chesneaux, dans son 6tude cit~e supra, en indique avec competence une des directions: l'approfondissement de ce qu'il nomme les h~r~sies coloniales u. Le mot est discutable, malgr6 l'indiscutable autorit6 acquise par l'auteur dans l'1tude de l'une d'entre elles (celle des Tai-ping). Il s'agit essentiellement des mouvements messianistes-

mill~naristes qui semblent fournir un peu partout le prodrome sublime des aspirations nationales. J.C. en donne un rapide bchantil- lonnage. Son interpretation rejoint en gros celle de P. Worsley (Arch., V, ne 173), avec un sch~matisme un peu plus raide, explicable peut-tre par le caracthre succint de sa contri- bution. Interpreter purement et simplement ces complexes socio-religieux comme involution d'un nationalisme politique bourgeois, et ce deuxibme temps lui-mbme comme l'involution encore du marxisme, ( seule iddologie libbra- trice e, n'est peut-Atre pas sans renouer avec une certaine historiographie positiviste vis-a- vis de laquelle on voudrait pourtant prendre ses distances. Mais cette contestation n'entame pas l'int~r~t des pistes ici relev~es.

D'autres volumes dans la mime sarie se proposent de pratiquer une operation analogue i l'endroit des autres religions.

H. D.

113 FELICE (Philippe de). L'enchantement des danses et la magie du verbe. Essai sur quelques formes inf&- rieures de la mystique. Paris, Albin Michel,

173

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIB DES RELIGIONS

1957, 416 p. (Ouvrage publi6 avec le concours du C.N.R.S.).

Cet ouvrage est le troisi~me que l'auteur consacre aux ((formes infarieures de la mysti- que D. Poisons sacres. Ivresses divines (Paris, Albin Michel, 1986) traitait des pratiques ali- mentaires; celles-ci peuvent provoquer des !tats ((mystiques)) par d~nutrition (jefine)

ou par intoxication (drogues). Foules en dvlire. Extases collectives (Paris, Albin Michel, 1947) traitait des methodes qui abolissent la vie consciente individuelle par l'isolement pro- long6 ou au contraire par les excitations collec- tives. Le nouveau volet de ce polyptique est compose de deux essais qui ressortissent l'un et l'autre d la (cgymrnastique mystique)); le premier porte sur la danse, le second con- cerne les mouvements de l'appareil vocal.

oUne vaste enqubte ? travers la litt1rature de langue frangaise, anglaise et allemande dans le domaine de l'ethnographie, de l'histoire des religions et de la th~ologie conduit l'auteur p inventorier les types de danses mystiques et de langages sacres (langues spmciales, divinisation du verbe, liturgies, techniques cultuelles, poesie, traditions initiatiques), dans un esprit d'apologie du christianisme. En laissant de c6t6 les parties plus banales ou plus rapides (apologrtique; analyse de notre civilisation), on trouvera dans cette enqu~te non seulement des matriaux, mais des vues tris suggestives sur la religion populaire, bien que les ph no- mdnes d tudie s ne soient guyre mis en rapport avec les socitns globales dans lesquelles ils se produisent. C'est seulement en direction de la psycho-physiologie que l'auteur d~passe la description ethnographique ; encore man- que-t-il, dans ces diverses disciplines, d'une th~orie tenant compte de l'1tat actuel de la recherche fondamentale. Le m~rite reste cepen- dant considerable d'avoir envisage syst~ma- tiquement les formes dites ccinf~rieures ,) - mais, en fait, statistiquement dominantes - des diverses religions, y compris les grandes confessions.

J. M.

114 FLINT (Charles Wesley). Charles Wesley and his colleagues. (Char- les Wesley et ses colllgues). Washington, Public Affairs Press, 1957, 224 p.

Biographie, et par l'abondance volontaire des citations, quasi-autobiographie du frre de John Wesley, le fondateur du M~tho- disme. Ce qui ne pouvait se faire sans retentir sur notre connaissance des colllgues de Charles Wesley, et particulibrement son frbre John, et leur collaborateur J. Whitefield. L'auteur

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recommande lui-m~me spdcialement les deux chapitres, consacr~s l'un aux relations fdmi- nines du trio (( The trio and women 1), l'autre aux relations avec l'Eglise dtablie (c Co- workers and the Church ,). Le second cha- pitre (p. 131 et ss.) sera sp6cialement utile pour l'dtude de la fameuse scission ecclksiasti- que que fut finalement, g leur corps defendant, le m~thodisme des Wesley. Charles y aurait jou6 en fait un r61e important, bien qu'en declarations, il prdtendit au rebours de son fr~re, faire passer l'Eglise (6tablie) avant les mdthodistes (p. 189). Un chapitre special est consacr 1! l'auteur des Cantiques - 4.480 publi~s, 2.840 demeur~s manuscrits - qui firent tant pour la diffusion populaire du m~thodisme.

H. D.

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Foi d'enfant, foi d'adulte. Actes du 2e Congrbs National de l'enseignement religieux, Paris, 24, 25 et 26 avril 1957. Dijon, F. Masse- beuf, 1957, 464 p. (Numbro spdcial de la Documentation cat6chistique).

Comme il se doit, ces Actes out une vis6e essentiellement doctrinale mais il n'est gulre de rapport qui, plus ou moins, ne se d~gage d'une exp6rience r~flhchie et d'une large infor- mation. Celle-ci prend divers visages: suite de t~moignages, conclusions d'enqu~te, ana- lyses de situations (une zone du Limousin, et plusieurs groupes minoritaires: les industriels forains, les bateliers, les gitans parmi lesquels gagne le Pentec6tisme), mais elle demeure le plus souvent L l'6tat d'exp6rience globale, insouciante d'une elaboration et plus encore d'une recherche m~thodique. On se prend pourtant a penser que dans ce passage de la foi d'enfant B une foi d'adulte, il y a matibre B exploration psycho-sociologique originale et neuve dont ce travail collectif laisse pressentir le besoin.

E. P.

116 FRATJ.WALLNER (E.).

The Earliest Vinaya and the beginnings of Buddhist Literature. (Le Vinaya primitif et les d6buts de la littbrature bouddhiste), Rome, Is. M.E.O., 1956, XI + 219 p. (S6rie orientale Roma VIII).

L'auteur, bien connu pour son Histoire de la Philosophie indienne, et pour son etude On the date of the Buddhist Master of the Law Vasutendhu, entreprend ici I'examen de la branche de la litt6rature bouddhiste qui con- cerne les r~gles monastiques et canoniques. Une analyse dbtaillde de l'ouvrage, qui s'adres-

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