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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE NORMALE SUPERIEURE ----------------------------- ----------------------------- DÉPARTEMENT DE FORMATION INITIALE LITTERAIRE CENTRE D’ÉTUDE ET DE RECHERCHE HISTOIRE-GEOGRAPHIE --------------------- --------------------- MÉMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE PÉDAGOGIQUE DE L’ÉCOLE NORMALE SUPERIEURE (C.A.P.E.N) l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous l’influence de la révolution numérique : étude menée auprès des établissements publics et privés d’Antananarivo Présenté par RAHARINOSY Riantsoa Nomenjanahary Dirigé par M. RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences 19 décembre 2014

l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

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Page 1: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

-----------------------------

-----------------------------

DÉPARTEMENT DE FORMATION INITIALE LITTERAIRE

CENTRE D’ÉTUDE ET DE RECHERCHE

HISTOIRE-GEOGRAPHIE

---------------------

---------------------

MÉMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE

PÉDAGOGIQUE DE L’ÉCOLE NORMALE SUPERIEURE

(C.A.P.E.N)

l’enseignement/apprentissage de l’histoire des

jeunes sous l’influence de la révolution

numérique : étude menée auprès des

établissements publics et privés d’Antananarivo

Présenté par

RAHARINOSY Riantsoa Nomenjanahary

Dirigé par

M. RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences

19 décembre 2014

Page 2: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous
Page 3: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

-----------------------------

-----------------------------

DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE LITTERAIRE

CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE

HISTOIRE-GEOGRAPHIE

---------------------

---------------------

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE

PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE SUPERIEURE

(C.A.P.E.N)

l’enseignement/apprentissage de l’histoire des

jeunes sous l’influence de la révolution

numérique :

étude menée auprès des établissements publics et privés

d’Antananarivo

Présenté par

RAHARINOSY Riantsoa Nomenjanahary

Membres du jury

Président : M. ANDRIAMIHANTA Emmanuel, Maître de conférences

Juge : M. RAZANAKOLONA Daniel, Assistant d’Enseignement Supérieur et de Recherche

Rapporteur : M. RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences

19 Décembre 2014

Page 4: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

‘‘Nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et

cachée, que Dieu, avant les siècles, avait prédestinée pour

notre gloire’’ I CORINTHIENS 2, 7-8

Page 5: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

REMERCIEMENTS

Le présent Mémoire clôture les cinq années d’études à l’Université d’Antananarivo au

sein de l’établissement Ecole Normale Supérieure. Nous adressons nos remerciements à

l’endroit de toutes les personnes qui nous ont permis de le réaliser.

Nos premiers remerciements s’adressent, tout d’abord, à Dieu, car sans son entière

bénédiction ce travail n’aurait pas pu être réalisé.

Ensuite nous adressons nos vifs remerciements à :

Monsieur ANDRIAMIHANTA Emmanuel, Maître de conférences à l’Ecole Normale

Supérieure, notre président du jury, qui a bien voulu nous faire l’honneur d’assurer

cette noble et lourde tâche malgré ses nombreuses attributions.

Monsieur RAZANAKOLONA Daniel, Assistant d’enseignement supérieur et de

recherche à l’Ecole Normale Supérieure qui a bien voulu juger notre travail en dépit

de ses multiples occupations. Nous vous exprimons notre gratitude et vous remercions

beaucoup.

Monsieur RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences à l’École Normale

Supérieure, qui a aimablement accepté de nous encadrer tout au long de notre

recherche. Nous apprécions les conseils qu’il nous a donnés, sans quoi nous n’avons

pas abouti à ce résultat.

Nous sommes également reconnaissants aux personnes suivantes qui, directement ou

indirectement, nous ont aidés à la bonne réalisation de ce travail :

À mes parents RAHARINOSY pour leur soutien financier et moral pendant

mes études à l’ENS

À tous les membres de ma famille

À la promotion VATOSOA

À tous mes amis

Que tous ceux ou celles qui m’ont épaulé et qui n’ont pu être cités trouvent ici

l’expression de ma profonde reconnaissance

Page 6: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

LISTE DES ABREVIATIONS

ADSL : asymmetric digital subscriber line ou ligne d'abonné numérique asymétrique

AOL : American on line. C’est une première société mondiale de services en ligne utilisant le

réseau Internet

CDI : centre de documentation et d’information

CD-ROM : compact disc read only memory

DARPA : Defense Advanced Research Projects Agency

DVD : Digital Versatile Disk

EAO : Enseignement Assisté par Ordinateur

E-mail : electronic mail ou messagerie électronique

GPS : Global Positioning System

HTML : HyperText Markup Language

IBM : International Business Machines

IP : Internet Protocol

MS-DOS : Microsoft-Disk Operating System.

NTIC : Nouvelles Technologies d’Information et de Communication

OTC : Outils de Travail Collaboratif

PC : Personal computer

SMS : short message service

TCP : Transmission Control Protocol

TD : Travaux Dirigés

TIC : Technologies d’Information et de Communication

TICE : Technologies d’Information et de Communication appliquées à l’Enseignement

Page 7: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

TP : Travaux pratiques

USB : Universal Serial Bus

VHS : Video Home System

Wi-Fi : Wireless Fidelity

XML : eXtensible Markup Language

Page 8: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Utilisation de l’internet au Québec 2009 - 2012 .............................................................. 19

Graphique 2: Pourcentage des gens possédant un ordinateur à la maison au Québec 2012.................. 20

Graphique 3: Pourcentage d’élèves utilisant l’internet : classe de 1ère .................................................. 38

Graphique 4: Pourcentage des élèves qui utilisent le web 2.0 ............................................................... 39

Graphique 5 : Les différents types du Web 2.0 ..................................................................................... 40

Graphique 6: Tranche d’âge des élèves enquêtés .................................................................................. 41

Graphique 7: Pourcentage des élèves possédant un ordinateur chez eux .............................................. 42

Graphique 8: Pourcentage des élèves utilisant les NTIC dans l’apprentissage de l’histoire ................. 47

Graphique 9: Les types des NTIC utilisés par les élèves dans l’apprentissage de l’histoire ................. 48

Graphique 10: Les méthodes pédagogiques adoptées par les professeurs d’histoire ............................ 55

Graphique 11: Pourcentage des NTIC utilisées par les professeurs d’histoire ...................................... 57

graphique 12 : Pourcentage des élèves ayant des difficultés sur la matière histoire ............................ 58

graphique 13 : Types des difficultés rencontrés par les élèves durant le processus de l’apprentissage de

l’histoire ................................................................................................................................................ 59

Page 9: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Internet et la poste : mieux comprendre l’internet ............................................................... 13

Tableau 2: Méthodes d’apprentissage de l’histoire des jeunes lycéens ................................................. 44

Tableau 3: Les modèles de relation pédagogique .................................................................................. 70

Page 10: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

1

INTRODUCTION GÉNÉRALE

La fin du 20e siècle et le début du 21e siècle ont été marqués d’une part, par la succession des

crises que ce soit économique ou politique et d’autre part par le développement considérable

de l’informatique. De ce fait, les jeunes qui sont nés entre 1980 et 2000 ont grandi avec le

chômage et l’informatique. Cette nouvelle génération de jeunes que les psychologues

qualifient de génération « Y » ou « Digital Native »1 possède un caractère psychologique

particulier et par conséquent un mode d’apprentissage différent. Ainsi, nous avons pu

constater que ces jeunes détestent apprendre par cœur, ils détestent aussi qu’on leur donne des

ordres, ils adorent apprendre à travers les outils informatiques. Pour ces jeunes, même s’ils se

noient dans le domaine virtuel, ils veulent que les choses qu’ils apprennent aient une relation

directe avec la réalité et ils posent souvent des questions telles que « Si j’apprends ça, en quoi

ça va m’aider à améliorer le monde? » En ce qui concerne la matière histoire, ces jeunes ne

voient même pas la matière histoire comme une matière qui sert à améliorer la connaissance

générale. Par ailleurs, ces jeunes ne s’intéressent guère à la politique or la matière histoire

traite de la politique : histoire politique ou histoire des relations internationales. Du coup, ces

jeunes ne s’intéressent plus à l’histoire même à l’histoire de leur propre pays. D’autre part, les

raisons qui nous ont poussé à choisir ce thème c’est que l’effectif de ces jeunes ne cesse

d’augmenter à Madagascar. Or, la méthode d’enseignement de l’histoire ne change guère

ainsi que le contenu à enseigner. Tout cela va encore augmenter le problème de l’éducation à

Madagascar. L’observation des contextes ainsi que l’état de lieux nous ont conduit à porter

une réflexion sur ce sujet dans ce mémoire qui a pour titre :

« L’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE DE L’HISTOIRE DES JEUNES SOUS

L’INFLUENCE DE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE : étude menée auprès des

établissement publics et privés d’Antananarivo ». En analysant ce sujet, nous avons émis

la problématique suivante : est-ce que les méthodes d’enseignement utilisées à l’école de

Madagascar permettent-elles d’augmenter la motivation des jeunes actuels à participer

activement dans le processus d’apprentissage de l’histoire ?

Faut-il réorganiser la matière histoire et la méthode d’enseignement de l’histoire à

s’adapter aux besoins des jeunes de la nouvelle génération ?

Afin de pouvoir répondre à cette problématique, nous avons avancé les hypothèses suivantes :

1 Lucie Wozniak, Les Digital Natives en organisation : construction d'un idéal-type et mise en débat des

stratégies numériques, 2012 mémoire master 2, université européenne de Bretagne-Rennes, 2012, p. 13

Page 11: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

2

- Les jeunes ne trouvent pas dans la matière histoire l’utilité dans la vie quotidienne

- Les professeurs d’histoire ne seraient pas au courant de l’évolution psychologique des

jeunes.

- La matière histoire décrite dans le programme scolaire ne correspondrait plus aux

attentes des ces « jeunes de natifs numériques »

- Les jeunes espèrent une autre manière d’enseigner ou une autre pédagogie

Pour cette recherche, il nous a fallu procéder à un travail méthodique. Nous avons procédé

d’abord à des documentations c'est-à-dire des recherches bibliographiques. Nous avons

consulté des ouvrages comme :

Carol Allain, Le choc des générations: Cohabiter, une responsabilité partagée, éditions

l’Harmattan, 2011

Louis Marmoz, Indiscipline et violence à l'école: Etudes européennes, Editions L'Harmattan,

2006- 248 pages

Jean-Michel Fourgous, Réussir à l’école avec le numérique: Le guide pratique, Odile Jacob,

25 août 2011 - 176 pages

COMPIEGNE Isabelle, La société numérique en question, Editions Sciences Humaines, 2011,

125 pages

Nous avons également mené une recherche sur internet. Ensuite, nous avons procédé à des

enquêtes sur le terrain. Nous nous sommes entretenu avec les professeurs d’histoire aux

lycées ainsi qu’aux élèves du lycée d’Antananarivo pour comprendre le mode d’apprentissage

des élèves et la méthode d’enseignement des professeurs, nous avons essayé de faire une

corrélation.

Ainsi l’étude que nous avons menée comporte trois parties : La première partie sera consacrée

à l’analyse des caractéristiques psychologiques des jeunes de nouvelles générations et la

nouvelle méthode d’apprentissage. Dans la deuxième partie nous allons parler des méthodes

d’enseignements et les méthodes d’apprentissage de l’histoire dans le lycée privé le Petit Nid

et le lycée public d’Andohalo. La troisième partie sera axée sur les nouvelles perspectives de

l’enseignement de l’histoire dans les lycées de Madagascar.

Page 12: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

3

Première partie

La nouvelle génération des jeunes :

caractéristiques et style d’apprentissage

Page 13: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

4

Cette partie sera consacrée d’abord à l’étude des caractéristiques des jeunes de

nouvelles générations et la nouvelle méthode d’apprentissage de ces jeunes. Force est de

constater qu’avec le développement considérable de l’informatique et les technologies

d’informations, les jeunes du 21ème

siècle ne ressemblent plus à ses aînés. En plongeant dans

le domaine du virtuel, ces jeunes ont désormais un caractère psychologique différent.

L’écrivain et concepteur de jeux vidéos Marc Prensky définit pour la première fois les

concepts de natif numérique (digital native) et d'immigrant numérique (digital immigrant)

dans un article paru en 20012. Après cette première définition de Marc Prensky de la nouvelle

génération des jeunes, plusieurs appellations ont fait surface. Il s’agit de : « Génération Y » ou

génération « why » qui correspondrait à une génération qui pose souvent des questions3, puis

« les natifs numériques »4 et la « Net génération »

5. Les natifs numériques ne sont pas des

élèves comme les autres. Élevés avec l’Internet, ils vivent dans un monde différent. Pourquoi

apprendre par cœur quand tout est disponible sur la Toile6 ? Pourquoi s’efforcer à une

orthographe parfaite quand il existe des correcteurs orthographiques ? Et pourquoi tant de

feuilles et de stylos quand leur propre intérieur est envahi par les PC (personal computer) et

les tablettes ? Dans ce contexte de l’utilisation permanente des nouvelles technologies

d’informations et de communications, Il paraît donc nécessaire de trouver les impacts des

nouvelles technologies sur ces jeunes dont le but est de percevoir les évolutions

psychologiques et l’influence cognitive que le numérique a pu avoir sur cette génération.

« Car ces jeunes représenteront plus de 30 % de la population dans moins de 5 ans »7. En

outre, il faut mettre un point sur les méthodes d’apprentissage de ces jeunes de nouvelles

générations puisque le véritable problème se situe dans ce domaine. Nous verrons par la suite

que le système éducatif malgache et plus particulièrement les méthodes d’enseignement de

l’histoire dans les lycées de Madagascar ne correspondent plus aux attentes des jeunes de

natifs numériques.

2 http://edutechwiki.unige.ch/fr/Natifs_num%C3%A9riques

3 www.abondanceconsulting.com/pdf/15-generation-y-les-jeunes-adultes

4 Traduction en français du « digital native génération »

5 http://edutechwiki.unige.ch/fr/Natifs_num%C3%A9riques

6 internet

7 Lucie Wozniak, op.cit., p 15

Page 14: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

5

Premier chapitre : la mutation psychologique des jeunes : « les natifs

numériques ou génération Y »

Il semblerait que la généralisation du numérique et d’Internet ait fait naître de

nouveaux comportements surtout sur les jeunes du 21ème

siècle compris entre la tranche d’âge

de 15 à 25 ans.

I. Le rôle des nouvelles technologies sur la transformation des caractères

psychologiques des jeunes et l’avènement des générations digital natives

À l’heure actuelle, les nouvelles technologies sont les outils par excellence qui

permettent le traitement des données stockées sous formes numériques. Les jeunes qui

utilisent en permanence les nouvelles technologies sont en constante relation avec les

informations stockées sous forme numérique. Alors, il serait nécessaire de définir ce qu’est le

numérique avant d’analyser les conséquences qu’il pourrait entraîner.

1. Qu’est-ce que le numérique ?

Selon Isabelle COMPIEGNE (2010) : « le terme numérique est utilisé à la fois en tant

que substantif et adjectif. Son sens initial le plus général est qui a un rapport aux nombres »8

Pour le dictionnaire Larousse, le numérique est une représentation d’information au

moyen des caractères tels que les chiffres. Ainsi, selon Henri SAMIER : « le numérique peut

être défini comme un codage d’information préalablement discrétisée9 ». Ces informations

sous formes numériques ont vu le jour avec l’avènement de l’ordinateur. En effet, l’ordinateur

a été dans un premier temps le seul instrument qui permettait de déchiffrer ces infirmations

codées, mais aussi de créer des informations codées ou informations sous forme numérique.

Mais avec l’apparition de l’ordinateur, nous assistons aux États-Unis, à la création d’un

système de transfert rapide de ces informations numériques. « Ce nouveau réseau d’autoroute

d’information »10

, connu sous le nom d’internet a complètement modifié la société

d’aujourd’hui. La société du savoir est peu à peu remplacée par la société d’information.

Toutes nouvelles technologies qui permettent de propager rapidement ces informations

numériques sont connues sous le nom de TIC ou technologies d’informations et de

communications. Une des conséquences de l’utilisation de ces informations numériques est

l’uniformisation du stockage de ces données numérisées. « Une disquette d’hier, un Cédérom

8 COMPIEGNE (I), Les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010, p. 234

9 Samier (H), « L’université virtuelle », les cahiers du numérique, juillet 2000, vol.1, N° 2-2000, p. 103

10 Samier (H), op.cit., p. 17

Page 15: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

6

d’aujourd’hui »11

. Maintenant, avec la clé USB (universal serial bus), la capacité de stockage

a triplé.

Ainsi, nous assistons à une transformation du support de cours stocké sous forme

numérique. L’ordinateur est l’outil par excellence de traitement et de consultation du savoir

numérisé. L’internet est le nouveau média de communication de ces supports.

2. L’avènement de la micro informatique

« La dernière décennie restera probablement comme celle de l’âge d’or des fabricants

d’ordinateurs personnels (personal computers, PC) »12

Le premier micro-ordinateur professionnel fut français. En 1973, en effet, l'ingénieur

François Gernelle développe au sein de la société R2E, le Micral N, présentant tous les

caractères des futurs ordinateurs personnels des années 1980 : microprocesseur, clavier

universel, écran cathodique, système d'exploitation. Faute de ressources financières, et malgré

une brève descendance avec la série Micral de Bull, ce produit ne résistera pas à la future

vague des PC (personal computer) d'I.B.M. En fait, la révolution est d'une autre nature. Apple

fait, en 1978, une apparition fracassante en mettant sur le marché de la grande consommation

le premier ordinateur personnel familial vendu comme un aspirateur, un poste de télévision ou

un magnétophone.

Puis quelques années plus tard, de nombreuses sociétés (Compaq, Amstrad, Atari, etc.)

commercialisent des machines à vocations diverses, qui se ressemblent toutes et qui sont

incompatibles. En dépit du dédain affiché par les dirigeants d’I.B.M, la société met, en 1981,

son premier PC sur le marché. Le micro-ordinateur s'enrichit d'un véritable système

d'exploitation (MS-DOS de Microsoft), et présente une architecture « ouverte », permettant

d'envisager de nombreux ajouts de périphériques et l'utilisation de nombreux logiciels. Ainsi,

avec l’apparition des micros ordinateurs, le monde voit une nouvelle ère de révolution : « la

révolution numérique ». Cette révolution numérique va bouleverser le mode de vie de la

population mondiale surtout les jeunes. Du moins ceux qui sont couverts par les numériques.

11

Samier (H), op.cit., p. 103 12

Journal Le Monde, 04 Mars 2009. Cité par COMPIEGNE (I), Les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010, p. 239

Page 16: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

7

Photo N°01 : Premier ordinateur personnel d’IBM

Source : Encyclopedia Universalis 2014

3. La révolution numérique

3.1.Qu’est-ce qu’une révolution ?

Depuis quelques années, nous assistons à une transformation radicale de la société

humaine. Avec le développement du numérique, nous assistons à un véritable changement au

sein de la société. Une véritable révolution s’enclenche. Etant donné que c’est le numérique

qui a déclenché ce changement, nous parlerons alors d’une révolution numérique. Mais avant

de parler de cette révolution numérique, nous allons d’abord parler de la révolution

proprement dite.

Selon le dictionnaire Larousse, « une révolution est un changement brusque et

violent dans la structure politique et sociale d’un État, qui se produit quand un groupe se

révolte contre les autorités en place et prend le pouvoir 13

». Employé au sens large, le terme

« révolution » désigne toute transformation historique d’importance. Il peut, par exemple, être

appliqué à des mutations de type économique. On parle ainsi de « première », de

« deuxième », voire de « troisième révolution industrielle », pour qualifier les différentes

étapes du processus de modernisation des économies capitalistes. Dans son sens politique, la

13

Petit Larousse 2010

Page 17: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

8

révolution apparaît comme un choix extrême et dissident, pratiqué après l’échec de toute

tentative légale de réforme.

La révolution se distingue ainsi de la guerre d’indépendance, qui consiste en une

lutte armée nationale contre un pouvoir colonial étranger dans le dessein de changer de

gouvernement, sans pour cela engager un processus de changement révolutionnaire. Il

convient également de distinguer la révolution du coup d’État, lequel est une brusque prise de

pouvoir par une petite faction ou un membre du gouvernement en place. Un coup d’État

n’entraîne pas nécessairement des transformations profondes et durables de la société. De

même, il est nécessaire de différencier une révolution d’une révolte ou d’une rébellion,

lesquelles correspondent à une tentative avortée de révolution, ou bien à un simple

changement d’allégeance.

3.2.Qu’est-ce qu’une révolution numérique ?

« En un clin d’œil (un clic de souris ?) dix ans à peine notre monde a changé plus

profondément qu’il n’y paraît. La révolution numérique et l’internet qui l’irrigue le mettent

cul par-dessus tête »14

Isabelle COMPIEGNE affirmait que : « la thèse de la révolution numérique repose sur

l’affirmation que les technologies mises en œuvre dans une société en déterminent

l’organisation et le fonctionnement. Elle établit donc une relation plus ou moins directe entre

les mutations techniques et les mutations sociétales et insiste sur les innovations

technologiques de ce nouveau système »15

À l’heure actuelle, une véritable révolution se déroule sous nos yeux, sans que nous en

ayons toujours une claire conscience. Une transformation radicale se manifeste actuellement

et cette transformation touche tous les secteurs de la société : l’entreprise, l’école, l’hôpital, la

ville, les loisirs, etc. nous ne savons pas encore si cette révolution nous conduira vers un

monde nouveau et harmonieux, mais une certitude émerge de notre observation, c’est que

nous y allons gaiement et dans une relative douceur.

Si dans l’histoire humaine, le terme révolution évoquait la violence, le courage et la

souffrance, ici, dans ce terme particulier de révolution numérique, il n’existe point

14

Journal Libération, 20 octobre 2005, in, les mots de la société numérique, COMPIEGNE (I), éd. Belin, paris , 2010, p.275 15

COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010, p. 275

Page 18: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

9

d’affrontements violents entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Les acteurs de cette

révolution ne sont qu’une masse silencieuse et joyeuse d’hommes et de femmes ordinaires

dont les passions, les motivations et les énergies convergent et s’agrègent ne serait-ce qu’un

court instant. Ces hommes révolutionnaires du numérique ne sont pas animés par des discours

des grands hommes comme l’étaient autrefois les révolutionnaires. Ils s’engagent volontiers

parce qu’ils se sentent plus libres. « La vraie dimension de cette révolution numérique est une

transformation sociale animée par la curiosité, la passion, un zeste d’esprit frondeur et dans

laquelle chacun peut être alternativement moteur ou en situation de retrait16

» nous ne

pouvons pas empêcher cette révolution d’avancer ni même de contrôler son cours, puisque

cette révolution s’appuie sur les outils qui incarnent le progrès, des outils qui incarnent la

fierté de l’humanité. Dans cette révolution, il n’existe pas des meneurs du moins ils existent,

mais nous ne les voyons pas. Si dans l’histoire des révolutions, pour contenir une révolution

classique il suffisait juste de repérer ses meneurs, mais ici, nul gouvernement, nul chef d’État

ne pourrait jamais trouver les meneurs de cette révolution. C'est-à-dire, les personnes qui ont

diffusé les informations numériques ne pourront jamais être identifiées. Voici donc le

véritable visage de cette révolution numérique, une révolution douce, mais qui bouleverse tout

un monde. Une révolution où les révolutionnaires ne sont pas identifiés directement. Mais ce

qui rend cette révolution si spéciale c’est que cette révolution est indissociable avec le progrès.

En effet, plus le progrès technique se développe, plus la révolution numérique avance et prend

une ampleur considérable.

4. Quelles sont les conséquences du numérique ?

4.1.Un nouveau support : le savoir numérisé

La numérisation des contenus pédagogiques est maintenant une réalité quotidienne.

Que ce soit pour construire des cours en ligne ou tout simplement une diffusion en salle de

cours. Dans cette numérisation des contenus pédagogiques, les médias de tous types (vidéo,

audio, textes, images…) sont présents sous forme de fichiers informatiques.

Un cédérom peut contenir l’équivalent d’une encyclopédie ou une heure de vidéo de

qualité VHS (video home system) ou 74 mn de son de qualité irréprochable. Aujourd’hui, les

DVD (Digital Versatile Disk) peuvent décupler voir même plus les capacités de stockage.

« Un ordinateur portable et un vidéoprojecteur (portable lui aussi) constituent le couple

16

Berry Michel & Deshayes Christophe, Les vrais révolutionnaires du numérique, Ed. Autrement, paris 2010, p.06

Page 19: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

10

unificateur pour la diffusion des documents pédagogiques à des élèves »17

. Ainsi, avec le

développement considérable du numérique et aussi des savoirs numériques, les documents

traditionnels risquent de se trouver « perdus pour la science »18

si les documents ne sont pas

numérisés. Ce problème a été perçu très rapidement par les bibliothèques et les musées du

monde entier. À titre d’exemple, « la Bibliothèque nationale de France propose sur son

serveur Gallica plus de trente-cinq mille ouvrages numérisés soient 15 000 000 de pages en

ligne19

».

Il est donc clair que toute publication au sens large du terme (article, livre, base de

données) est désormais créée et manipulée, stockée sous forme numérique. Dans chaque

domaine de connaissance (Histoire, Médecine, Géographie, Philosophie…) la masse

d’information numérique potentiellement disponible est gigantesque.

4.2.Un nouveau média : l’internet

L’une des conséquences du développement du savoir numérisé a été l’apparition d’un

nouveau média de diffusion de ces informations numérisées : l’internet. L’importance de

l’internet réside dans la publication et diffusion des informations en ligne dans une quasi-

instantanéité.

Historique de l’internet et définition

« l’internet est un réseau informatique mondial qui réalise la connexion de plusieurs réseaux

entre eux »20

Internet est un réseau télématique21

international d’origine américaine. Constituant à

ce jour le plus grand réseau22

du monde, Internet est accessible aux professionnels comme aux

particuliers23

. Initialement destiné à la recherche pour relier quelques universités américaines

dans les années 1960, Internet a su évoluer pour devenir un réseau mondial interconnectant un

nombre croissant de réseaux informatiques de toutes tailles, après s'être considérablement

développé dans les années 1990.

17

Samier (H), op.cit., p.p. 104 18

ibidem 19

ibidem 20

COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, op. cit, p. 165 21

Cf glossaire. 22

CF glossaire. 23

Microsoft ® Encarta ® 2008. © 1993-2007 Microsoft Corporation.

Page 20: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

11

Internet est issu du réseau ARPANET, créé aux États-Unis en 1969 sous l'impulsion

de la D.A.R.P.A. (Defense Advanced Research Projects Agency). Au milieu des années 1970,

d'autres types de réseaux émergent, en particulier les réseaux locaux d'entreprise24

. Et

progressivement et ce, d’une manière extraordinaire, grâce aux investissements de l’état

américain, Internet est devenu un véritable réseau fédérateur reliant tous les réseaux de la

planète. On distingue trois niveaux parmi ces réseaux : les réseaux d'organisation, les réseaux

régionaux et les réseaux de transit. Chaque type de réseau est connecté à un ou plusieurs

autres au moyen d'équipements d'interconnexion appelés routeurs.

Hervé le CROSNIER affirmait que : « le monde numérique s’organise désormais

selon un étrange modèle : l’information en nuages. Le stockages et le calcul effectués par les

ordinateurs personnels migrent vers de gigantesques centres de traitement contrôlés par les

géants de l’internet »25

Actuellement, l’internet est devenu l’outil par excellence pour la transmission des

informations numériques. En effet, l’échange et la diffusion du savoir sont rendus possibles

partout dans le monde dans une quasi-instantanéité grâce à l’internet. L'émergence des

réseaux sans fil a rendu nécessaire la mise en place de services Internet nomades les liaisons

informatiques sans fil (le Wi-Fi) à haut débit ont permis de raccorder à Internet les ordinateurs

portables. Les réseaux ont été configurés pour accepter ce type particulier de clients mobiles.

Fonctionnement de l’internet

Internet est un réseau des réseaux ou un inter réseau. Internet est une interconnexion

de plusieurs milliers de réseaux locaux et à longue distance. Mais qu’est-ce qu’un réseau ? Un

réseau informatique est un ensemble de nœuds et de liens26

. Les nœuds du réseau sont

l’ensemble composés par : les ordinateurs, les routeurs, les passerelles27

. Tandis que les liens

sont l’ensemble de toutes les voies de transmission qui connectent ces nœuds (lignes

téléphoniques, câbles, fibres optiques, liaisons satellites...). Par ailleurs, pour communiquer,

les machines connectées à un réseau doivent utiliser un langage commun, appelé protocole de

communication. Sur Internet, le langage commun des ordinateurs est TCP/IP qui a été créé en

1974 par Vinton Cerf et Robert Kahn. Enfin, en ce qui concerne la communication sur

24

Encyclopedia Universalis 2014 25

LE CROSNIER (H), Le monde diplomatique, août 2008 26

http://www.sites.univ-rennes2.fr/urfist/node/56#Reseau 27

CF glossaire

Page 21: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

12

internet, la transmission des informations numériques se fait par paquets. La transmission par

paquet des informations s’effectue de manière suivante :

« le protocole TCP découpe les messages numérisés à transmettre en paquets

chaque paquet porte l’indication de son emplacement dans le document d’origine et

sa destination... (partie IP du protocole)

la transmission des paquets utilise toutes les voies libres (liaisons satellites, par câble,

réseau téléphonique commuté...)

les paquets sont dispersés pendant leur transmission et acheminés par les routeurs, de

proche en proche et selon les voies libres.

ils sont reconstitués à l’arrivée par le protocole TCP »28

.

Le tableau suivant nous récapitule ce fonctionnement de l’internet en mettant en comparaison

avec le fonctionnement de la poste.

28

http://www.sites.univ-rennes2.fr/urfist/node/56#TCP

Page 22: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

12-bis

Tableau 1: Internet et la poste : mieux comprendre l’internet

Sur Internet À la poste

Composants Fonctions Composants Fonctions

lignes

téléphoniques,

câbles Ethernet,

voies

hertziennes...

transportent les données

camions, avions,

voitures

postales...

acheminent le courrier

routeur choisit la voie

d’acheminement des

données, c'est-à-dire, le

routeur le plus proche.

centre de tri répartit les enveloppes,

d’un centre de tri à un

autre, jusqu’au centre le

plus proche du

destinataire

protocole

Internet

(IP : Internet

Protocol)

permet l’adressage des

données, en fournissant

les numéros de la

machine destinataire (n°

IP)

enveloppe de la

lettre

indique l’adresse du

destinataire

protocole TCP

(Transmission

Control Protocol)

- Au départ : découpe

l’information à

transmettre en paquets,

numérotés et acheminés

dans des " enveloppes "

IP

- À la réception : collecte

les enveloppes, extrait les

données et les reclasse

- Contrôle les erreurs

préposé - collecte les colis à

envoyer,

- contrôle

l’acheminement, la

réception et la

distribution des colis

Source : http://www.sites.univ-rennes2.fr/urfist/node/56#transmission

Page 23: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

13

Application internet

Aujourd’hui, parmi tous les réseaux, Internet peut être considéré comme le réseau

spécialisé dans l’information : son but n’est plus, comme à l’origine, de transmettre quelques

lignes à partir de messageries, mais d’échanger des documents électroniques, des données

informatisées, des informations économiques, des schémas, des sons, etc. En outre, grâce aux

récents progrès réalisés dans la transmission et la compression des données, Internet donne

maintenant accès à une information de plus en plus immédiate. C’est pourquoi on a assisté ces

derniers temps à un développement exponentiel de ce réseau, les sociétés de services et les

producteurs d’informations coopérant pour trouver de nouveaux marchés par le biais

d’Internet.

4.3.L’évolution des métiers techniques

Dans un avenir immédiat, la quasi-totalité de la production des matériels pédagogiques

se fera sous forme numérique. L’acte enseignement sera bouleversé avec cette numérisation

des outils pédagogiques. En effet, les unités de temps et de lieu qui réunissaient l’enseignant

et l’élève sont remises en cause. Tout d’abord, l’unité de temps. « Le cours magistral perd son

aura et son omniprésence avec la mondialisation du réseau d’information »29

. L’immédiateté

d’échanges d’information grâce à l’internet, met les élèves au même niveau d’information que

les professeurs. Seulement, il sera difficile pour les élèves de comprendre les informations

publiées en lignes et c’est là qu’entrent en jeu les professeurs. Les professeurs seront des

facilitateurs de la compréhension, mais non plus des détenteurs de connaissances. Puisque les

connaissances, les élèves pourront les trouver sur le Net. Ensuite l’unité de lieu, là aussi, les

technologies d’informations et de communications appliquées à l’enseignement (TICE) ont

modifié le rapport de distance. En effet, les élèves n’ont plus besoin d’aller à l’école pour

acquérir des connaissances puisqu’ils sont en contact permanent avec la connaissance grâce à

l’internet.

Bref, en modifiant profondément le rapport à la mémoire, au traitement et au transport

des données textuelles, sonores ou iconographiques, les nouvelles technologies de

l'information et de la communication (N.T.I.C.) influent directement sur les deux missions

fondamentales de l'école que sont la transmission du savoir et la socialisation des jeunes.

29

Samier (H), op.cit., p. 104

Page 24: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

14

Ainsi, les jeunes qui ont grandi avec les TIC ont un comportement et une méthode

d’apprentissage différente. Donc un comportement psychologique à part. Ces nouveaux

groupes de jeunes compris entre la tranche d’âge [15-25] ans sont considérés par les

psychologues comme une nouvelle génération de jeunes qu’ils dénomment : « la génération

Y » ou « digital native Génération ». Ce sont donc des jeunes qui ont grandi avec

l’informatique et surtout avec l’internet. Ils ont un style de vie bien particulier si nous les

comparons avec les jeunes de la génération d’avant. Un conflit s’impose alors, puisque les

enseignants appartiennent à la génération d’avant ou « génération X » ou encore la génération

du « Baby boomer ». Ces enseignants n’ont pas grandi avec l’informatique. Mais avant

d’entrer dans cette mésentente psychologique à l’école, il nous faudra d’abord expliquer ce

qu’est la génération Y ou les natifs numériques.

II. Générations Y et génération immigrée

1. L’insertion du numérique dans la société et la fracture numérique

« Dans la plupart des foyers, on accumule, on déclasse, on remplace… des télés toujours plus

grandes, des consoles plus performantes, des ordinateurs plus hi-tech, des téléphones plus

intelligents, utilisés par des virtuoses du numérique toujours plus jeunes »30

Le panorama technologique des vingt dernières années a été marqué par l’avènement

du numérique dans notre sphère quotidienne. Les technologies numériques, sous toutes les

formes : ordinateur, appareil photo numérique, téléphonie mobile, box ADSL, cadre photo

numérique, console de jeux reliés à Internet, etc. ont pénétré le foyer et la cellule familiale.

Les réseaux haut débit associés à la démocratisation des lignes ADSL chez l’abonné ont

reconfigurés la structure sociétale et modifiés les modes relationnels (renforcés d’ailleurs par

la convergence des technologies et des applications). Nous assistons à une société

« numérico-consumériste » marquée par la profusion des (Nouvelles) technologies de

l’information et de la communication dans notre environnement et dans notre vie quotidienne.

« Cette démocratisation a conduit d’une part à une appropriation quasi naturelle des

technologies numériques par toute une génération, les Digital Natives, qui se retrouvent

façonnées par les dispositifs socio numériques et d’autre part, à la nécessité de gérer une

30

Télérama, décembre 2008, cité par COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010, p.272

Page 25: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

15

transition technologique et sociétale par la génération précédente, les immigrants du

numérique »31

.

Il est intéressant de souligner la question de l’égalité des individus face aux

technologies nouvelles. Selon Danah Boyd : “Technology does not determine practice. How

people embrace technology has less to do with the technology itself than with the social

setting in which they are embedded.” Selon la spécialiste des digital natives, les technologies

ne font pas les pratiques, mais c’est bien l’univers dans lequel nous évoluons qui nous

influence. Ainsi, avant l’apparition de la génération « y », plusieurs générations se sont

succédées selon William Strauss et de Neil Howe32

. Il s’agit de :

La grande génération : 1901 à 1925

La génération traditionnelle ou silencieuse : 1925 à 1943/45

La génération des Baby boomers 1944 à 1960 (1945/63)

La génération X : 1963 à 65/78 dite la génération tampon ou nomade

La Génération Y ou « Gen Why » (les whyers), ou Web 2.0, ou « génération

portefeuille », ou du millénaire ou du « millenium »

Cela dit, autant de générations se sont succédé au cours de l’histoire de l’humanité.

L’univers social étant en constant changement depuis les cent dernières années et ce

changement en permanence du milieu social a modifié le comportement de la population.

Autrement dit, avec ce changement de l’univers social, la psychologie des nouveaux nés

change aussi, car le mode d’éducation évolue en même temps. Ainsi, avec l’apparition et la

démocratisation des nouvelles technologies numériques, nous assistons à l’apparition d’un

nouveau groupe de personne adaptée à ce monde numérique. Cet univers numérique touche

en particulier les jeunes de tous les pays du monde.

Seulement, l’impact du numérique ne se fait pas sentir en même temps entre les jeunes

du même âge dans un même pays. Mais aussi entre les jeunes du même âge dans différents

pays. Il est clair que les différents pays du monde ne sont pas sur le même pied d’égalité sur

l’utilisation du numérique. Cette différence se manifeste surtout entre les pays du tiers monde

et les pays développés. Ainsi, le terme « génération Y » et « génération immigrée » sera

caractérisé par l’influence du numérique sur ces jeunes ou plutôt, l’utilisation du numérique 31

BRACHOTTE (G), Natif du numérique versus immigrant du numérique : un lien social intergénérationnel reconfiguré par les dispositifs ?, disponible sur le site : http://www2.culture.gouv.fr/culture/deps/2008/pdf/Cprospective09-1.pdf 32

www.abondanceconsulting.com/pdf/15-generation-y-les-jeunes-adultes

Page 26: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

16

par ces jeunes. C’est Prensky (2001)33

, qui a été parmi le premier à dénoncer une discontinuité

générationnelle, en énonçant le concept de « digital natives » selon lequel les jeunes sont nés

dans le numérique alors que les adultes ne font qu’immigrer dans ce monde (digital

immigrants). Cette discontinuité générationnelle se base sur l’utilisation du numérique. Nous

parlerons alors de « fracture numérique ». D’après Compiègne Isabelle, « la fracture

numérique désigne des différences entre les individus, le sexe, l’âge, le niveau culturel, la

localisation géographique et les conditions socio-économiques. Elle pointe en plus des

clivages entre régions, États et zones géographiques et elle ne se résume pas seulement à la

question de l’accessibilité et aux problèmes de connectivité d’un point de vue

infrastructurel 34

». La pénétration d’internet et des technologies dans la vie quotidienne ne

suffit pas à résorber le fossé. Accéder à l’univers numérique et à tout ce qu’il offre suppose de

disposer un capital économique assez élevé. L’accès à l’univers numérique demeure alors

l’apanage des familles aisées.

2. La génération Y ou Natif numérique ou digital native génération

2.1. Définition et caractéristiques

« Ils ont grandi à l’ère d’internet et font en permanence évoluer l’usage d’un outil qu’ils se

sont approprié. Une bonne raison pour les marques d’étudier les attentes de ces ‘‘digitale

natives’’ de 15 à 25 ans »35

La génération Y désigne les individus nés entre le début des années 1980 et le milieu

des années 1990. Ces adolescents et jeunes adultes ont grandi au moment où l’usage

d’internet s’est généralisé : la e-culture est leur royaume et, pour cette raison, on les désigne

aussi par le terme de digital natives. Pourquoi « Y » ? Parce qu’ils succèdent à la génération

dite « X » celle des quarantenaires qui s’exercent à l’ombre de leurs célèbres aînés, les baby-

boomers36

.

Parfois appelée génération WHY (jeu de mot sur la phonétique anglaise du Y), ou

représentée avec le Y formé par les fils d’un i-Pod encadrant le visage. Dans un article publié

en 2001, Marc Prensky avait inventé l'expression «Natifs numériques» pour décrire une

33

PRENSKY, M., « Digital Natives, Digital immigrants », On the Horizon (MCB University Press), Vol. 9 No. 5, October 2001 disponible sur le site http://www.emeraldinsight.com/journals.htm?articleid=1532747&show=abstract 34

COMPIEGNE (I), La société numérique en question, éd. Sciences humaines, 2011, p.30 35

Les Echos, 31 août 2009, cité par COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010 36

www.abondanceconsulting.com/pdf/15-generation-y-les-jeunes-adultes

Page 27: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

17

nouvelle génération, en général née après 1980, qui est par nature habituée aux nouvelles

technologies et compétente dans leur utilisation, une génération qui se sent à l'aise dans le

monde «numérique». Cette génération a grandi avec plus d’avancées technologiques que tout

autre. Elle traite l’information sur le mode réseau. Les jeunes d’aujourd’hui sont plongés dans

une culture numérique. « On peut donner au numérique le titre de culture37

puisqu’il induit de

nouvelles pratiques sociales (le courriel, le « chat », le SMS), de nouvelles habitudes

(conduite guidée par un GPS, achats en ligne, recherche d’informations, …), des arts

nouveaux (l’art numérique), de nouveaux moyens de diffusion de la culture classique, de

nouveaux moyens de production et de réalisation de la culture émergente (comme le cinéma

numérique, les labels musicaux indépendants) »38

. Ainsi, avec l’influence de l’internet, les

jeunes de natifs numériques possèdent cinq caractéristiques bien évidentes qui sont :

« Être connecté

La génération Y est connectée et utilise avec facilité les outils technologiques. Elle

pense en réseau et sait qu’à plusieurs on est plus fort. Les réseaux sociaux font partie du

quotidien.

L’individualisme

Les individus de la génération Y sont plus centrés sur eux-mêmes.

L’équilibre vie privée / vie professionnelle

La génération Y ne vit plus seulement que pour le travail. Elle aspire en permanence à

un équilibre entre le privé et le professionnel, pour se réaliser pleinement.

L’impatience

L’instantanéité du monde numérique a rendu la génération Y impatiente. Cela la

conduit à souvent vouloir tout et tout de suite.

Un rapport différent à l’autorité

Ce ne sont plus les galons qui indiquent que le chef a de l’autorité. L’autorité doit à

présent se gagner et n’est plus liée à un statut. L’autorité doit se démontrer par la

37

Cf glossaire 38

BENEDICTE Loriers, Comment la révolution numérique transforme-t-elle les métiers d’élève et d’enseignant ?, UFAPEC, 2009, N°11

Page 28: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

18

compétence et par le comportement. Ou alors être naturellement liée au charisme. C’est une

autorité d’évidence et de compétence »39

.

Cependant, selon Isabelle COMPIEGNE (2010) : « les digitale natives sont des

consommateurs de contenus numériques, pas des experts de la technique »40

en effet, ces

jeunes ne sont que des consommateurs. Ils ne sont pas des créateurs des outils et applications

numériques, la plupart d’entre eux ne connaissent même pas le fonctionnement de l’internet

souligne encore Isabelle COMPIEGNE41

.

2.2.La génération Y et l’utilisation du numérique

Les jeunes dits digital natives sont des jeunes qui sont très à l’aise dans l’utilisation

des technologies numériques. En effet, ces jeunes sont hyperbranchés sur internet. Geneviève

Patte (2012) affirme que : « Ces jeunes naviguent avec bonheur dans ce monde de

l’information et de la distraction permanente »42

. Les jeunes natifs du numériques vivent ainsi

dans un monde de sons et d’image et aussi d’écrits. Ces jeunes natifs numériques sont

émerveillés par la richesse numérique. Dans ce monde numérique, les jeunes peuvent jouer à

toutes sortes de jeux et s’instruire librement, selon leurs curiosités. Un jeune natif du

numérique trouve toujours des informations nécessaires pour faire ses devoirs grâce à internet.

Nuit et jour, un jeune digital native peut entrer en relation avec ses amis grâce à la messagerie

instantanée. Pour un jeune digital native, l’usage de l’internet correspondrait donc pleinement

à son désir de connaître, à son besoin de s’émerveiller et de s’amuser, à son désir de rencontre.

Pour un jeune digital native, lire et écrire, lorsqu’il est devant l’écran n’est pas un problème

pour lui. Le jeune internaute surmonte aisément les difficultés rencontrées dans le monde

numérique. Par ailleurs, le caractère ludique du maniement d’internet séduit énormément un

jeune digital native. En effet, l’internet rend la recherche documentaire plus facile. Mais aussi,

rapide et plus particulièrement attrayante. Un jeune digital native trouve tout et n’importe

quoi sur internet. Un simple clic et nous avons presque toujours une réponse. Pour un jeune

internaute, tout est à disposition. Il zappe, il picore ici et là des informations. Avec l’internet,

tout va vite et très vite. Les jeunes internautes n’ont pas le temps de s’ennuyer.

39

http://www.3hcoaching.com/category/generation-y/ 40

COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, op.cit, p. 97 41

COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op. cit, p. 30 42

Geneviève Patte, Laissez-les lire ! , éd. Gallimard, 2012, p. 309

Page 29: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

19

Graphique 1: Utilisation de l’internet au Québec 2009 - 2012

Source : www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Fiche18-34ans_rv-ML

L’utilisation régulière d’Internet au sein de la génération Y en 2012 est largement

supérieure à la moyenne des adultes québécois (respectivement 95,4 % et 78,3 %). Leur foyer

est également davantage branché que la moyenne au Québec (91,9 % chez les 18 à 34 ans,

comparativement à 79,7 % pour l’ensemble des adultes). Ces internautes sont actifs sur

Internet durant une moyenne d’environ 20,9 heures par semaine, et ce, principalement sur un

ordinateur portable43

. Pour l’utilisation de l’ordinateur, la génération Y occupe le haut du

podium dans les pays développés. Comme dans le cas présenté par le tableau N° 02 dans la

liste des annexes et du graphique N° 02, la possession d’au moins un ordinateur pour la

génération Y est de 93,4 %, contre 81,1 % pour la moyenne, la majorité détenant un

ordinateur portable avant un ordinateur de table. Ce sont bien là des généralités qui

demandent à être nuancées. Le maniement de l’internet varie avec l’âge. Le petit enfant, le

préadolescent, les adolescents appréhendent cet univers d’une manière bien différente. C'est-

à-dire suivant les intérêts personnels de chaque individu. En plus, « cette inégalité sur le

maniement d’internet dépend aussi selon les contextes sociaux et culturels »44

, selon les âges

et selon les habiletés de chacun. En effet, les enfants ne sont pas égaux face à internet. Le bon

usage de ces nouvelles technologies dépend beaucoup de la vitalité de l’environnement

familial, des aptitudes développées à l’école, et des curiosités qui s’expriment chez l’enfant.

« Dans les milieux modestes, une proportion non négligeable de foyers ne disposent pas

d’ordinateur ou n’en connaissent que des usages limités »45

. La fracture numérique existe

43

www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Fiche18-34ans_rv-ML 44

Geneviève Patte, op cit., p. 310 45

Geneviève Patte, op cit., p. 311

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

2009 2010 2011 2012

jeunes 18-34 ans

adultes

Page 30: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

20

donc. Elle correspond peu ou prou à la fracture sociale. Et à l’intérieur de la famille, il peut y

avoir aussi fracture. Pour les enfants, l’usage de l’ordinateur leur est plus facilement familier.

Qu’en est-il des parents ? Beaucoup se sentent encore incompétents, ignorants et cela ne

facilite pas la communication, le partage des connaissances et d’idées à la maison. Cela incite

même les parents à se méfier face à ces nouveaux outils qu’ils ne connaissent pas. Ils voient

leurs enfants s’enfermer de longues heures dans leur chambre devant leur écran. Les parents

se demandent même qu’est-ce qui les fascine donc ainsi ? N’y a-t-il pas comme une drogue ?

N’est-ce pas dangereux tout cela. Il est vrai qu’il existe des sites dangereux sur internet. Si les

parents veulent mettre en garde leurs enfants de ces dangers, il faut que les parents gagnent la

confiance des enfants pour être écoutés. Cette confiance se construit plus solidement lorsque

les parents n’ignorent pas le monde numérique et le partagent avec leurs enfants.

Graphique 2: Pourcentage des gens possédant un ordinateur à la maison au Québec

2012

Source : www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Fiche18-34ans_rv-ML

À l’aise pour communiquer à l’aide des technologies (internet, e-mail, webcam, SMS,

msm, iPod, chat, blogs…), les jeunes Y sont faciles à joindre, à contacter ou à se recontacter

(ex. : ils renouent facilement avec des amis ou des clients perdus de vue). Ils n’ont pas de

notion de durée, pas de notion du temps historique. Ils ont leur culture, dessins animés, films

d’animation en 3D, jeux vidéo, des blockbusters truffés d’effets spéciaux… cependant, selon

Marie-Jeanne HUGUET, « cette culture n’est pas seulement basée sur l’informatique, surtout

la génération Y l’utilise de manière différente, personnelle et émotionnelle. La technologie est

93 9287

76

54

0

20

40

60

80

100

18 -34 35-44 45-54 55-64 65 et plus

%

18 -34

35-44

45-54

55-64

65 et plus

Page 31: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

21

le principal mode de communication et ils sont pauvres en compétences relationnelles

individuelles. Leur attitude vis-à-vis des nouvelles technologies est addictive »46

.

Deuxième chapitre : les méthodes d’enseignement et apprentissage des

natifs numériques

I. Le mode d’apprentissage des natifs numériques

1. Qu’est-ce qu’un style d’apprentissage ?

Style d’apprentissage

Selon Schmeck (1983), cité par Richard Duda (1990), Learning Styles, Presses

Universitaires de Nancy. Le style d’apprentissage est : « Prédisposition de l’apprenant à

utiliser une ou des stratégies en vue de l’accomplissement d’une tâche d’apprentissage

quelconque ». Le style d’apprentissage est donc aussi une mode d’être (préférences,

habitudes) d’un individu donné en face de la tâche d’apprentissage.

Stratégie d’apprentissage

Selon Duquette Lise et Delphine René (1998), « Plan, c’est-à-dire ensemble de

démarches organisées autour de la planification de l’action (d’apprentissage par

exemple) »47

. Parmi les caractéristiques sur les stratégies d'apprentissage qui font consensus

dans le courant cognitif, nous pouvons énumérer les suivantes : les stratégies représentent,

d'une part, les procédures générales ou de hauts niveaux, comme par exemple identifier un

problème, le planifier, le résoudre, et d'autre part, les procédures spécifiques ou de plus bas

niveau comme mémoriser un mot. Parfois, les élèves n’adoptent pas leurs propres stratégies

d’apprentissage. Sans l’intervention du professeur, il n’existe même pas des stratégies

d’apprentissage au sein des élèves. en ce sens, Jean BERBAUM disait : « l’apprenant étant

supposé essentiellement acquérir des comportements nouveaux, il importe non seulement que

l’enseignant lui fasse connaître des comportements nouveaux, par la description, par la

démonstration, mais également qu’il lui fournisse les moyens qui lui en faciliteront

l’acquisition »48

. Autrement dit, les professeurs interviennent dans le processus

d’apprentissage de l’élève et guide celui-ci à adopter une stratégie d’apprentissage. Et cela en

46

HUGUET (M,J), « La génération Y (ou « Gen Y ») ou la génération du millénaire », Métaphore, mars 2009, p.05 47

Duquette Lise et Delphine René (1998), « Stratégies d'apprentissage dans un contexte d'autonomie et environnement hypermédia », Etudes de Linguistique Appliquée, numéro 110, avril-juin. 48

BERBAUM (J), « le développement de la capacité d’apprentissage », cité dans HOUSSAYE (J), La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur, 1993, p. 315

Page 32: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

22

fonction du style d’apprentissage des élèves c'est-à-dire les habitudes des élèves pour acquérir

des connaissances.

2. Comment identifier les styles d’apprentissage des élèves ?

Pour identifier le style d'apprentissage d'un élève, il faut se fonder à la fois sur :

- « des critères psychosociaux : l'âge, le sexe, l'intelligence, l'aptitude, les

antécédents culturels, l'exposition à la langue…

- ses attitudes et ses représentations

- ses préférences pour telle ou telle activité d'apprentissage

- la façon dont il réalise une tâche d'apprentissage : les stratégies employées »49

Cependant, les élèves ne se ressemblent pas tous. Au sein des élèves, il existe quelques

attitudes contrastées :

- « certains aiment travailler de manière indépendante, d'autres aiment mieux

travailler en groupe.

- Certains ont besoin d'anticiper longuement les problèmes avant de s'attaquer à

une tâche, d'autres traitent les problèmes au fur et à mesure qu'ils se

présentent.

- Certains se concentrent sur une seule tâche à la fois, d'autres semblent pouvoir

faire plusieurs choses en même temps.

- Certains se sentent mal à l'aise dans des situations incertaines, pour d'autres,

cela ne pose pas de problèmes.

- Certains prennent des risques dans leurs productions, d'autres veulent être

sûrs de l'exactitude de ce qu'ils disent ou écrivent.

- Certains favorisent plutôt leur cerveau gauche, d'autres leur cerveau droit.

- Certains utilisent les éléments visuels pour mémoriser, d'autres s'appuient plus

sur leur oreille »50

.

49

http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/index.php 50

http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/echec_scolaire/echec_scolaire_2.php

Page 33: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

23

3. L’apprentissage des natifs numériques

3.1. La motivation des natifs numériques

a) Qu’est-ce qu’une motivation ?

Selon le dictionnaire Larousse, la motivation est « L’ ensemble des motifs qui

expliquent un acte »51

. La motivation peut être définie aussi selon le dictionnaire Larousse

comme un « Processus physiologique et psychologique responsable du déclenchement, de la

poursuite et de la cessation d'un comportement »52

. Motivation, ensemble des causes,

conscientes ou inconscientes, qui sont à l'origine du comportement individuel. A cet effet,

HOUSSAYE (J) affirmait : « la motivation est habituellement définie comme l’action des

forces conscientes ou inconscientes qui déterminent le comportement »53

En effet, la conduite

humaine repose sur des choix conscients et sur des pulsions auxquelles obéit l'inconscient.

Les théories psychologiques distinguent d'une part la motivation « primaire », destinée à

satisfaire les besoins de base comme la nourriture, l'oxygène, l'eau, et d'autre part la

motivation « secondaire » qui incite l'individu à satisfaire ses besoins sociaux telles la

compagnie et la réussite. Les besoins primaires doivent être satisfaits pour que l'organisme

puisse traiter les instincts secondaires. De nombreux psychologues de l'école béhavioriste

pensaient que l'organisme recherche la stimulation minimale et qu'il se comporte de manière à

favoriser l'état de non-stimulation. Des théories cognitives récentes indiquent cependant que

l'être humain recherche plus à optimiser sa motivation qu'à la minimiser. Ces théories offrent

ainsi une meilleure explication des comportements de curiosité et d'exploration, des goûts

esthétiques et de recherche de la variété. Dans le domaine scolaire, la motivation de l’élève est

issue de deux composantes motivationnelles. À savoir : motivation intrinsèque et motivation

extrinsèque.

b) Motivation intrinsèque et motivation extrinsèque

Les travaux réalisés dans le domaine psychologique ont montré que le comportement

d’un individu dépend de modification interne et des excitants externes agissant sur le cerveau.

« Ces modifications internes et influences externes font partie d’un ensemble de facteurs

dynamiques qui déterminent la conduite d’un individu »54

. Or, c’est là est la définition de la

motivation. Ainsi, la motivation peut donc être interne ou intrinsèque, mais aussi externe ou

extrinsèque.

51

Petit Larousse 2010 52

Petit Larousse 2010 53

HOUSSAYE (J), La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, op. cit, p. 223 54

Norbert Sillamy, dictionnaire de psychologie, Larousse 2003, p. 175

Page 34: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

24

Motivation extrinsèque

La motivation extrinsèque se définit comme suit : le sujet agit dans l’intention

d’obtenir une conséquence qui se trouve en dehors de l’activité même ; par exemple, recevoir

une récompense, éviter de se sentir coupable, gagner l’approbation sont des motivations

extrinsèques. Dans le monde scolaire, les exemples de ce type de motivation ne manquent pas :

travailler pour obtenir de bonnes notes ou pour éviter les mauvaises, ou encore pour faire

plaisir à ses parents, voire à son ou ses professeurs. Pour les digital natives, la motivation

extrinsèque se traduit tout simplement par prestige obtenu d’être considéré comme le meilleur.

Motivation intrinsèque des digitale natives

Dans la motivation intrinsèque, les comportements sont uniquement motivés en

vertu de l’intérêt et du plaisir que le sujet trouve dans la pratique de l’activité, sans attendre de

récompense extrinsèque à l’activité ni chercher à éviter un quelconque sentiment de

culpabilité. Pour motiver intrinsèquement les digitale natives, il faut leur fournir des activités

scolaires dans laquelle ils trouvent du plaisir à apprendre. Ainsi pour susciter la motivation

intrinsèque des digitale natives dans le processus d’apprentissage de l’histoire, il faudra leur

offrir une activité qui soit à leur goût. Le professeur peut mobiliser le passé en fonction du

goût des élèves. le professeur pourrait offrir à ses élèves une étude du passé à caractère

ludique dont le récompense est l’estime de soi. C’est bien suffisant pour ces jeunes qui

cherchent à se démarquer au sein du groupe humain. Car « Pour eux, l’important dans la vie

est de faire une différence plutôt que de gagner sa vie »55

.

La motivation que ce soit intrinsèque ou extrinsèque dépend en particulier du but

poursuivi par l’école. Bien évidement, un élève sera motivé intrinsèquement dans une école

qui poursuit un but d’apprentissage tandis que dans une école qui valorise le but d’évaluation,

l’élève sera motivé extrinsèquement, car l’élève n’a qu’un objectif, avoir de bonnes notes. Les

notes données par le professeur seront comme un élément extérieur de l’élève qui anime sa

motivation.

c) Les facteurs agissant sur la motivation des élèves natifs numériques

La plupart des enseignants sont préoccupés par le problème de la motivation parce

qu’ils estiment qu’elle joue un rôle déterminant sur l’investissement de leurs élèves dans

l’apprentissage, et donc sur leur maîtrise et leur réussite. Mais il est important d’ajouter que le

fait de maîtriser et de réussir influence aussi fortement la motivation. En ce qui concerne la

génération de natif numérique, pour que ces nouveaux groupes d’élèves soient motiver dans le

55

http://www.pedagogeeks.fr

Page 35: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

25

processus d’apprentissage, il faut tenir compte de leur caractéristique. Ainsi, pour motiver les

digital natives, il faudra que le professeur crée un lien individualisé avec ces élèves. cela est

presque primordial puisque ces jeunes accordent une grande importance aux relations

interpersonnelles. Apprendre les noms, prendre les présences, donner une rétroaction

périodique personnalisée sur les apprentissages effectués en classe, reconnaître et valoriser les

efforts investis sont quelques moyens pour y parvenir. Ces élèves ont davantage besoin que

leurs enseignantes et enseignants les soutiennent, les écoutent et prennent du temps pour eux.

Ensuite, ces élèves souhaitent que leurs enseignantes et enseignants se préoccupent d’eux en

tant qu’individus. Toutefois, il est possible que les enseignants aient à accompagner ces élèves

dans leur apprentissage à faire face aux conséquences de leurs décisions. En plus, ces élèves

digital natives ont parfois besoin d’être poussés à stimuler leur créativité. Ils voudront aussi

comprendre l’importance de ce qu’ils ont à apprendre. Par ailleurs, il faudra faire comprendre

à ces jeunes qui craignent l’échec que ce n’est pas essentiel de toujours obtenir 100% pour

considérer ce qu’ils font comme une réussite. De cette façon, plusieurs abandons par crainte

de ne pas réussir pourraient être évités. Ces élèves ont aussi besoin d’apprendre à gérer eux-

mêmes leur agenda, afin d’intégrer à leurs multiples activités de bonnes habitudes de vie.

Enfin, pour motiver encore plus ces élèves digital natives il faudra privilégier le travail de

groupe car ces élèves apprécient énormément de travailler en équipe en classe. Puisque ces

élèves sont à l’aise de communiquer avec des groupes de pairs, nous pouvons saisir cette

opportunité afin de mettre en place des groupes d’entraide et du tutorat par les pairs. En un

mot, nous pouvons résumer les besoins des natifs numérique envers leurs professeurs comme

suit :

- « Sois mon leader!

- Donne-moi des défis!

- Laisse-moi travailler en équipe!

- Amusons-nous!

- Respecte mes idées, même si je suis jeune! »56

56

http://www.pedagogeeks.fr/archives/tag/generation-y

Page 36: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

26

3.2.Les natifs numériques et leurs façons d’apprendre

a) Les natifs numériques et l’apprentissage à travers les TIC

la génération Y est une génération connectée, elle n’admet que ce qu’elle comprend. La

génération Y vient à l’école ses connexions et ses questions dans sa tête. Ces jeunes sont très

à l’aise dans la manipulation des outils informatiques. Et quand il s’agit de travailler en

contexte scolaire, ils n’hésitent pas à utiliser les NTIC pour réaliser leurs travaux scolaires.

Autrement dit, les jeunes natifs numériques ont l’habitude d’utiliser les NTIC pour faire leurs

devoirs ou pour faire des recherches.

b) Les natifs numériques et l’apprentissage par groupe

« Apprendre ensemble, c’est engager un processus dans lequel les apprenants sont

appelés à partager ce qu’ils connaissent, à échanger sur leurs différentes conceptions des

nouveaux éléments, à construire ensemble des connaissances et à maîtriser des compétences

qui seront le fruit de leurs interactions »57

. Proposer d’apprendre ensemble, c’est aussi cadrer

l’approche sur les étudiants et les interactions possibles entre eux menant vers la maîtrise des

compétences. Cette approche centrée sur les étudiants relève du constructivisme et surtout du

socioconstructivisme.

Définition de la pédagogie de groupe

Ces dernières années dans les écoles, on assiste de plus en plus à une recrudescence de

travaux de groupe, qui auraient pour fonction de favoriser les apprentissages des élèves. Les

maîtres cherchent ainsi des solutions s'éloignant des pratiques plus traditionnelles pour

essayer de mettre l’élève au centre du système éducatif. Pour comprendre cela et pour

réfléchir à l'efficacité du travail de groupe, il faut d'abord se pencher sur la définition de ce

qu'est un groupe dans une classe, puis sur ce qu'on entend par pédagogie de groupe.

Selon Larousse, « un groupe est un ensemble distinct de choses ou d'êtres de même

nature, réunis dans un même endroit »58

. Un groupe est donc un rassemblement de personnes

entretenant des relations fondées sur des caractéristiques identiques ou des buts communs.

Parler de groupe revient donc à aborder une structure sociale spécifique, aux multiples visages.

En effet, il existe de multiples variétés de groupes à savoir : la famille, une équipe de travail,

un gang, personnel d’une usine, etc. Certains groupe sont spontanés comme les bandes

57

DESHÊNE Michelle, PARENT Séverine, pédagogie collégiale, vol.21, N°04, 2008, p.06 58

Petit Larousse 2010

Page 37: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

27

d’enfants qui jouent à l’école, d’autres sont institutionnalisés. Mais spontané ou

institutionnalisé, chaque membre du groupe est soumis à des règles qui naissent

progressivement. Dans un groupe, les uns constituent une fin en soi pour satisfaire les besoins

affectifs, tandis que les autres constituent un moyen pour parvenir à un but. Nous parlons ici

alors de groupe de travail. Les êtres humains ont besoin du groupe qui satisfait leurs besoins

de sécurité et de communication.ils acceptent les lois pour ne pas être punis ou en être exclus.

Nous parlons alors de conformisme de groupe. L’étude des groupes permet de connaitre les

forces qui s’y exercent et de pouvoir organiser des nouveaux rapports sociaux.

Par ailleurs, la pédagogie de groupe est considérée comme la manière de transmettre

des connaissances à travers le travail par groupe. Le travail de groupe est un outil

pédagogique privilégié pour permettre aux élèves de construire leur savoir à travers une

activité, un projet commun. Il consiste à regrouper les élèves en divisant la classe en petits

groupes d’unités variables, afin qu’ils réalisent une même activité correspondant à un objectif

fixé par l’enseignant. Les élèves sont alors impliqués dans une tâche commune et participent à

l’élaboration du travail donné en confrontant leurs idées avec celles des autres. Cependant, il

ne faut pas oublier que la simple juxtaposition d'individus rassemblés en un certain lieu n'est

pas une condition suffisante à l'existence du groupe. « Il n'y a groupe que lorsque le tout ne se

réduit pas à la somme des parties »59

. D'autre part, pour véritablement parler de groupes, il

faut au moins trois élèves, pour entraîner un dialogue voire un conflit cognitif ; c'est à dire

«des interactions cognitives entre des sujets ayant des points de vue différents». De ce fait, cet

outil pédagogique est une structure qui doit permettre à l'élève d'arriver à un niveau cognitif

supérieur, qui lui permet de progresser. L’interaction est caractéristique du travail de groupe :

c’est lors de confrontation de points de vue que les enfants vont construire leur savoir. C'est

en ce sens que l'on peut rapprocher le travail de groupe du constructivisme qui met en

évidence qu'apprendre se fait par interaction avec les autres ; en effet, c'est l'élève qui

construit ses savoirs suite à une confrontation avec ses pairs. Pour approfondir cette définition,

il faut mettre le travail de groupe en opposition au fonctionnement de la classe traditionnelle.

En effet, le travail de groupe est constitué de relations plurielles, d'échanges, articulés sur un

contact avec ce qui est donné comme le réel, évacuant tout ou partie de l'autorité du maître.

De ce fait, le groupe se caractérise alors par la présence d’individus en interaction.

59

BOISSEAU Sabine, Apprendre autrement à l’école : le travail de groupe, IUFM de Bourgogne, 2006, p. 06

Page 38: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

28

La pédagogie socioconstructiviste en parfaite relation avec le besoin relationnel des

natifs numériques

Développée par Lev Vygotsky en 1934, et s'appuyant sur le constructivisme de Piaget,

élaboré dès 1923, le socioconstructivisme peut être défini comme une approche selon laquelle

l'acquisition de connaissances durables est favorisée par la prise en compte du champ social

dans lequel elle est située. Particulièrement appropriés à cet égard, on trouve les processus de

communication se produisant dans les situations où il y a au moins deux personnes essayant

de résoudre un problème. Le monde social d'un apprenant est un concept central dans le

socioconstructivisme. Il inclut les gens qui affectent directement cette personne, y compris

des enseignants, collègues, apprenants, administrateurs, et participants à toutes les formes

d'activité pédagogique. De ce fait, Jean Marc MONTEIL affirmait : « la réalité objective des

situations scolaires conduit généralement l’élève à apprendre et à réaliser ses performance

en présence d’autrui »60

.

L’approche pédagogique socioconstructiviste cherche alors à engager les étudiants

dans la construction de leur savoir dans un contexte social. Cette approche place les étudiants

en interaction afin qu’ils apprennent avec et par les autres. Dans cette optique d’apprentissage

par interaction avec autrui, le partenaire est perçu comme une ressource. Dans l’apprentissage

socioconstructiviste, le progrès cognitif résulte alors de la dynamique entre l’objet, l’aide

apportée par autrui et la capacité de l’individu à en tirer profit. Cet apprentissage

socioconstructiviste est facile à être réalisé et à adopter pour l’enseignement des digital

natives car ces jeunes sont depuis toujours dépendants des autres et ils tirent les informations

via les réseaux sociaux mis en place par le développement du numérique. Ainsi, dans cet

apprentissage par interaction avec autrui, les partenaires que ce soit les parents ou les

enseignants ou même la société s’impliqueront dans la progression de l’apprentissage. Dans

cette théorie, les enseignants fournissent de l’information aux élèves qui doivent s’impliquer

dans le processus d’acquisition, d’appropriation et d’intégration de l’information fournie.

« Les confrontations entre les individus (ou les élèves) sont source de développement. Le

savoir naît de l’échange et est partagé. La participation est centrale, car l’individu est alors

vu comme un acteur en quête d’adaptation à une culture61

». Les élèves placés en situation où

ils doivent enseigner aux autres auront inévitablement à s’impliquer dans un processus

d’apprentissage organisé. En plus de comprendre le contenu, ils doivent structurer,

60

MONTEIL (J-M), « comparaison sociale, coopération, compétition », sous la direction de HOUSSAYE (J), la pédagogie une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur, 1993, p. 141 61

DESHÊNE Michelle, PARENT Séverine, op.cit., p.06

Page 39: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

29

contextualiser et communiquer leurs acquis. Bref, dans un apprentissage socioconstructiviste,

la construction du savoir s'opère en groupe et en équipe autour de situations problèmes dont la

résolution exige que l'apprenant confronte sa solution à celles d'autrui. l’apprentissage par

groupe répond parfaitement aux besoins des jeunes natifs numériques. Car ces jeunes sont

habitués à chercher les information via la communauté virtuelle à l’aide des réseaux sociaux.

L’apprentissage par groupe devient de plus en plus d’actualité avec l’existence des

jeunes natifs numériques. Car, actuellement, grâce aux NTIC, les jeunes cherchent diffusent

les informations par interaction avec autrui à travers les réseaux sociaux. Sur ce, Isabelle

COMPIEGNE affirmait que : « les technologies numériques ont ouvert un nouvel espace

relationnel et sociétal d’une autre nature, celle de la communauté virtuelle »62

.

II. Enseigner la génération Y, présente-t-il un défi pour les professeurs ?

1. Les méthodes d’enseignement

Au fil du temps, plusieurs méthodes pédagogiques ont fait leur apparition, et ce d’une

manière successive. Seulement tout peut être encore utilisé en fonction du contexte et de la

réalité. Des psychologues se sont intéressés au problème constant en éducation et pour cela ils

ont fini par élaborer des méthodes pédagogiques conformes à la réalité, au contexte et à la

psychologie des élèves. Ainsi, face à l’évolution des technologies et au changement de la

psychologie des jeunes, plusieurs méthodes pédagogiques sont tombées en désuétudes. Mais

avant tout, il nous faudra éclaircir ce qu’est une méthode pédagogique. Et puis citer quelques

méthodes pédagogiques ayant été adoptées par les professeurs au cours de l’histoire.

1.1. Méthode pédagogique : définition

Qu’est-ce qu’une méthode ?

Selon le dictionnaire Larousse, une méthode c’est une démarche rationnelle de l'esprit

pour arriver à la connaissance ou à la démonstration d'une vérité. Une méthode est donc un

ensemble ordonné de manière logique de principes, de règles, d'étapes permettant de parvenir

à un résultat.

62

COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op. cit, p. 35

Page 40: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

30

Qu’est-ce qu’une pédagogie ?

« La pédagogie c’est la manière de transmettre des connaissances à des élèves »63

.

Selon Alain REUNIER : « la pédagogie est une action qui vise à faciliter les apprentissages

et à augmenter, à terme, la capacité de traitement de l’information des élèves, afin de les

rendre efficace et autonomes dans la vie de tous les jours, ce dans le cadre d’une éthique

clairement définie »64

. Jean HOUSSAYE poursuit encore : « qu’est ce que la pédagogie ?

c’est l’enveloppement mutuel et dialectique de la théorie été de la pratique éducative par la

même personne, sur la même personne »65

. la pédagogie est donc une

théorie de l’enseignement, un art de transmettre le savoir. La pédagogie s’est imposée à partir

du XIXe siècle comme science de l’éducation, ou didactique expérimentale, et s’interroge

aujourd’hui sur les conditions de réception du savoir, sur le contenu et l’évaluation de celui-ci,

sur le rôle de l’éducateur et de l’élève dans le processus éducatif et, plus globalement, sur les

finalités de cet apprentissage, indissociable d’une norme sociale et culturelle.

Qu’est-ce qu’une méthode pédagogique ?

Une méthode pédagogique décrit le moyen pédagogique adopté par l’enseignant pour

favoriser l’apprentissage et atteindre son objectif pédagogique. Selon Philippe MEIRIEU :

« expression méthode pédagogique désigne un courant pédagogique cherchant à promouvoir

certaines finalités éducatives et suggérant, pour cela, un ensemble plus ou moins cohérent de

pratiques »66

Un enseignant valorise plus à un instant donné une méthode qu’une autre ; bien

sûr la méthode unique imposée ou obligatoire serait une erreur, car elle appartient au libre

choix de l’enseignant et est souvent affaire de circonstances. Ainsi, pour favoriser

l’apprentissage, les professeurs ont recourt à plusieurs méthodes pédagogiques, et ce en

fonction de la situation et de la réalité. A ce propos, Marc BRU affirmait : « l’enseignant ne

gère pas directement les apprentissages, il en gère les conditions en agissant sur un certain

nombre de variables qu’il peut modifier »67

De ce fait nous pouvons distinguer cinq méthodes

pédagogiques : expositive, démonstrative, interrogative, de découverte et expérientielle. Elles

peuvent être pratiquées dans une séquence pédagogique soit individualisée soit en petits ou

63

Microsoft® Encarta® 2008 64

REUNIER (A), préparer un cours, les stratégies pédagogiques efficaces, Tome 2, ESF éditeur, paris, 2001,p. 17 65

HOUSAYE (J), la pédagogie une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur, 1993, p. 13 66

www.meirieu.com/DICTIONNAIRE/methodepedagogique.htm 67

BRU (M), “enseignant, organisateur des conditions d’apprentissage », sous la direction de HOUSSAYE (J), La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur, 1993, p. 106

Page 41: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

31

grands groupes avec la médiation d’outils pédagogiques ou sans et des rôles des acteurs bien

différents.

1.2. Les différentes méthodes pédagogiques

Comme nous venons de citer tout à l’heure, il existe plusieurs méthodes pédagogiques

qui ont été adoptées au cours de l’histoire de l’éducation à savoir :

« Méthode expositive, transmissive, passive ou magistrale L’enseignant maîtrise un

contenu structuré et transmet ses connaissances sous forme d’exposé : c’est le cours magistral

qui laisse peu de place à l’interactivité avec l’apprenant. Dans le triangle de Jean Houssaye,

cela correspond à la relation privilégiée enseignant-savoir où l’enseignant est un expert du

contenu, un détenteur de vérité qui transmet l’information de façon univoque. Il est souvent

difficile que le discours magistral en tant que tel puisse permettre d’apprendre quoi que ce soit,

sauf dans le cas ou il est articulé à d’autres activités : TD, TP, etc. qui permettront un véritable

travail cognitif.

Figure N°01 : Triangle pédagogique de Houssaye (1988)

Source : http://www.epi.asso.fr/revue/articsom.htm#a1301g

Méthode démonstrative L’enseignant détermine un chemin pédagogique : il montre,

fait faire ensuite et fait formuler l’étudiant pour évaluer le degré de compréhension. Cette

méthode suit l’enchaînement suivant : montrer (démonstration), faire faire (expérimentation)

et faire dire (reformulation). Cette méthode est souvent utilisée dans les TD ou l’étudiant

acquiert un savoir-faire par simple imitation.

Méthode interrogative ou maïeutique L’étudiant est reconnu comme possédant des

éléments de connaissance ou des représentations du contenu à acquérir. À l’aide d’un

Page 42: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

32

questionnement approprié, l’enseignant permet à l’étudiant de construire ses connaissances

par lui-même ou de faire des liens et de donner du sens à ces éléments épars. L’étudiant ou un

groupe d’étudiant est incité à formuler ce qu’il sait, ce qu’il pense, ce qu’il se représente…

Méthode active ou de découverte L’enseignant crée un scénario pédagogique avec

du matériel qui permet d’utiliser les essais, les erreurs et le tâtonnement pour apprendre. Il

mobilise l’expérience personnelle de l’étudiant ou celle d’un groupe d’étudiants pour

apprécier la situation et résoudre le problème avec leurs moyens. Le travail intra cognitif et le

travail co-élaboratif entre pairs sont favorisés. Cette méthode suit l’enchaînement suivant :

faire faire à l’étudiants, faire dire à l’étudiant puis l’enseignant reformule.

Méthode expérientielle De nombreuses disciplines ou savoirs ne peuvent s’enseigner,

mais s’apprennent en faisant avec des personnes qui savent faire comme par exemple, la

médecine ou l’art. Aujourd’hui, de nouveaux métiers ou fonctions et certains savoirs ne sont

pas encore formalisés dans des écrits ou reconnus comme tels, car trop jeunes: risk manager,

spécialiste qualité, formateur avec les TICE, webmaster etc. Dans ce cas, ce savoir est acquis

par l’étudiant dans et par l’action en règle général dans un projet réel. L’enseignant incite à la

formalisation du savoir-faire par l’étudiant qui est le vrai producteur du savoir qu’il partage et

réélabore avec d’autres »68

.

2. Méthode d’enseignement adaptée à la génération Y

Dans le cadre du développement considérable des savoirs numériques, le rapport

maître-élève se trouve bouleverser. Les jeunes d’aujourd’hui ne ressemblent plus à des jeunes

de la génération précédente dites « génération X » en effet, la nouvelle groupe de jeunes nées

entre 1980 et 2000 sont des jeunes hédonistes, ils adorent travailler en équipe, ils recherchent

la valorisation de leur travail, ils sont très proches de leurs parents, ce sont aussi des jeunes

pragmatiques et ne ressent aucun regret de leurs actes. Mais le caractère le plus spécifique de

ces jeunes c’est qu’ils mélangent travail et loisir. C'est-à-dire, ces jeunes travaillent pour le

plaisir et le sens.

En ce qui concerne l’enseignement de ces jeunes, et plus particulièrement

l’enseignement de l’histoire, le travail présente tellement de défis. En effet, pour enseigner la

génération Y, il faut que le professeur pratique davantage le travail en équipe. Mais le travail

en équipe n’est pas suffisant pour motiver ces jeunes à travailler de plus en plus en classe. Il

68

www.latrompette.org/Methodes%20pedagogiques.pdf

Page 43: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

33

faut que le professeur tienne compte aussi de certaines choses comme : le professeur doit

démontrer comment appliquer la matière sur la vie quotidienne, car les jeunes de natifs

numériques ne s’intéressent pas à des choses qui n’ont pas de relation avec la vie quotidienne.

Ensuite, étant donné que les jeunes d’aujourd’hui ont grandi avec l’informatique, l’utilisation

de la nouvelle technologie est indispensable pour l’enseignement de la matière. Cela est

d’autant plus efficace, car l’utilisation de la nouvelle technologie permet dans un premier lieu

d’attirer l’attention des élèves, mais aussi dans un second lieu de créer un environnement ou

l’élève se sent à l’aise et heureux dans ce qu’il entreprend. Enfin, pour motiver les élèves à

travailler de plus en plus fort, il faut que le professeur valorise et reconnaisse la performance

de l’élève. Car les natifs numériques cherchent toujours cette validation de la réussite

personnelle étant donné que ces jeunes sont assez dépendants vis-à-vis de leur ainé dans le

travail qu’ils font.

Page 44: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

34

Conclusion de la première partie

Le développement considérable du numérique avec l’avènement du micro-ordinateur a

provoqué un bouleversement dans la vie quotidienne des hommes. Le stockage des

connaissances a d’abord changé. Tout est devenu numérique. Les livres, les enregistrements

sonores des discours des grands personnages, les archives vidéo historiques, etc. tout cela a

été transformé sous format numérique. Et avec le développement de matériel de diffusion et

de transmission de ces savoirs numérisés, nous assistons à l’apparition d’un nouveau moyen

de communication. Ces nouveaux moyens de communication sont issus de l’utilisation des

nouvelles technologies dont le micro-ordinateur qui a joué un rôle primordial. Désormais, les

communications inter humaines deviennent de plus en plus faciles avec l’utilisation des ces

NTIC, mais aussi avec l’apparition et le développement de l’internet. Un nouveau média qui

va bouleverser la psychologie des hommes surtout ceux qui sont nés et ont grandi avec ces

NTIC. Ces nouveaux natifs numériques, puisqu’ils ont grandi avec l’informatique, ont acquis

un nouveau comportement. L’influence du numérique sur les jeunes d’aujourd’hui est telle,

que cela a complètement modifié leur mode d’apprentissage à l’école. Ces hyper connectés

sur internet ne veulent plus apprendre par cœur. Un échec de plus pour la pédagogie par

objectif. Ils ne s’intéressent pas aux évènements historiques qui n’ont aucun rapport avec la

réalité. Par ailleurs, la motivation scolaire des natifs numériques est désormais orientée vers

l’usage du numérique à l’école. Et avec le développement considérable des communautés

virtuelles, cela, grâce au développement des réseaux sociaux, les jeunes natifs numériques ont

maintenant l’habitude de travailler en groupe. Mais, si nous parlons du cas de Madagascar, et

plus précisément, les jeunes de la ville d’Antananarivo, est-ce les jeunes Malgaches sont des

jeunes de la génération Y ? si ce sont des jeunes de natifs numériques, qu’en est il du mode

d’apprentissage ? Ainsi, dans la deuxième partie du travail nous allons analyser les modes

d’apprentissage de l’histoire des jeunes Malgache, et en particulier les jeunes de la ville

d’Antananarivo . Nous évoquerons aussi les modes d’enseignement utiliser par les professeurs

d’histoire dans les lycées ainsi que la réaction des jeunes élèves Malgaches face à la matière

histoire.

Page 45: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

35

Deuxième partie

les méthodes d’apprentissage de l’histoire

des jeunes malgaches ; leur réaction face à

la matière histoire et les méthodes

d’enseignement de l’histoire dans les

lycées

Page 46: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

36

Troisième chapitre : les méthodes d’apprentissage des jeunes

Malgaches

Les enquêtes menées auprès des différents établissements d’Antananarivo à savoirs

l’école privé Le Petit Nid et le Lycée Andohalo, nous ont permis d’identifier d’une part, les

différentes méthodes d’apprentissages de l’histoire des jeunes malgaches ayant grandi avec

l’informatique et d’autre part, les méthodes d’enseignements de l’histoire utilisées par les

professeurs du lycée d’Antananarivo. Ces enquêtes nous ont permis aussi d’identifier les

problèmes sur l’enseignement/apprentissage de l’histoire dans les lycées.

Les enquêtes menées auprès des établissements publics et privés d’Antananarivo nous

ont permis de comprendre les méthodes d’apprentissage de l’histoire la plus utilisée par les

élèves qui ont grandi avec les technologies d’informations et de communications. Seulement,

l’acquisition de ces nouvelles technologies d’information et de communication dépend

grandement du niveau de vie des parents d’élèves. Aussi constatons-nous une différence entre

les élèves du lycée public et les jeunes du lycée privé de Madagascar. Dans une telle condition,

nous constatons que la plupart des jeunes Malgaches, tous des lycéens, ne sont pas tellement

de natifs numériques c'est-à-dire de « la génération Z », mais de la « génération Y » ou

génération de transition entre « la génération X » et la « génération Z ». La seule différence

entre ces jeunes et leurs ainés réside dans la faculté d’utilisation des outils informatiques, mais

aussi dans l’utilisation du réseau internet. En effet, les jeunes actuels sont plus habiles même

tout petits sur la manipulation des outils informatiques. Ils savent même plus que leurs parents.

Ils sont comme « un petit poisson dans l’eau » en ce qui concerne la manipulation des outils

informatiques et de communication tels que les ordinateurs et les téléphones portables. En

outre, les jeunes Malgaches d’aujourd’hui surtout ceux des établissements où nous avons

mené notre enquête sont des jeunes hyper connectés. C'est-à-dire, ils sont souvent connectés

sur internet. D’autre part, ces jeunes ont en quelque sorte grandi avec l’internet, contrairement

aux adultes de la génération précédente. Certes, les deux générations se connectent souvent

sur internet cependant, les jeunes actuels sont entrés dans monde de l’internet bien plus tôt.

Ainsi, nous avons pu constater que ces jeunes lycéens malgaches surtout ceux des

établissements privés adoptent une nouvelle méthode d’apprentissage de l’histoire en fonction

du développement technologique.

Page 47: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

37

I. Les nouvelles techniques d’information et de communication des

jeunes Malgaches

Les résultats de l’enquête menés auprès des établissements publics et privés de

Madagascar nous ont montré que ces jeunes utilisent beaucoup les services offerts par

l’internet. Avec l’apparition des tablettes tactiles vers l’année 2011, les jeunes sont désormais

et constamment connectés sur internet. Ces nouveaux matériels informatiques peuvent

remplacer le rôle des ordinateurs classiques. En plus, les tablettes tactiles sont faciles à

transporter, car plus légères et plus petites pourtant leurs puissances et leurs facultés de

traitements numériques sont équivalentes à celles des ordinateurs derniers modèles. Grâce à

ces nouveaux matériels de communication et de l’information, les jeunes d’aujourd’hui sont

plus que jamais détachés de la réalité. En effet, ils se sont noyés dans le domaine virtuel. Et

surtout celui des réseaux sociaux appelés aussi « Web 2.0 ». En outre, avec l’apparition du

web 2.0, « nous observons une communication transversale forte, une hyper connectivité et

une instantanéité intégrée permettant l’échange en temps réel de contenus et d’information

sans frontière physique ni virtuelle »69

. Les jeunes ont autant d’amis dans le monde virtuel

que dans le monde réel. Et lorsqu’ils s’expriment sur les médias sociaux, type Facebook ou

Twitter, les digital natives ne se soucient pas des frontières entre groupes d’amis restreints et

les « amis d’amis ». Ils cherchent à diffuser une information via leur « mur » ou « wall70

»

d’information et cette diffusion va se faire à la plus large audience possible. Les digital

natives chercheraient donc, à entrer en interaction avec leur public « d’amis » ou de contacts,

dans un but inconscient ou non de montrer à tous, les liens relationnels qu’ils entretiennent

avec leur communauté. Les enquêtes nous ont permis de connaître le nombre des jeunes

élèves utilisant le Web 2.0. Le pourcentage des élèves ayant connecté souvent sur internet est

représenté par le graphique ci-dessous.

69

Lucie Wozniak, op.cit., p 24 70

Cf glossaire.

Page 48: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

38

Graphique 3: Pourcentage d’élèves utilisant l’internet : classe de 1ère

Source : Enquête de l’auteur, Mai 2014

Les enquêtes menées auprès de cet établissement privé nous ont montré que les élèves

utilisant l’internet et qui sont souvent connectés sur internet sont très nombreux avec un

pourcentage de 84,78 %. La plupart de ces jeunes qui se connectent souvent sur internet sont

des jeunes en pleine adolescence en quête d’une identité. La majorité de ces jeunes sont

compris entre la tranche d’âge [15-20[ans. Par ailleurs, les élèves qui disent qu’ils ne se

connectent pas sur internet avec un pourcentage 15, 21 % sont des jeunes compris entre la

tranche d’âge [10-15[ans. Autrement dit, ils sont encore trop jeunes. Cependant, même s’ils

ne se connectent pas sur internet, ils savent quand même manipuler les outils informatiques

toutes catégories71

. Étant donné que ces jeunes sont tous des adolescents, la recherche de

contact est primordiale pour eux. Car l'adolescence est une période où les rapports sociaux

sont primordiaux. Avec les écrans, les « ados » ne rompent jamais le contact. En effet, en

restant connectés, les jeunes se sentent moins seuls. Ainsi, les jeunes s’expriment la plupart du

temps via les réseaux sociaux ou Web 2.0. Isabelle COMPIEGNE affirmait : « en raison de

leur diffusion et de leur utilisation massive des technologies numériques s’immiscent dans

l’expérience de sociabilité des jeunes surtout pour communiquer avec d’autres jeunes du

même âge aux centres des intérêts communs. Ceci explique la popularité des blogs, la

71

Interview mené par l’auteur

84,78%

15,21%

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

oui non

%

oui

non

Page 49: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

39

messagerie instantanée des réseaux sociaux »72

L’utilisation du Web 2.0 pour ces jeunes se

traduit par un besoin de se rassurer face à l’incertitude de la vie quotidienne (le chômage de

leurs parents, l’insécurité, etc.). Mais aussi, par le fait que ces jeunes sont très dépendants vis-

à-vis d’autrui dans tout ce qu’ils entreprennent. Alors, d’après notre enquête, nous avons pu

connaître le pourcentage des jeunes de l’établissement privé le petit nid qui utilisent le Web

2.0.

Graphique 4: Pourcentage des élèves qui utilisent le web 2.0

Source : Enquête de l’auteur, Mai 2014

Ce graphique montre que la plupart des jeunes utilisent le Web 2.0, avec un total de

88,63 %. Cela montre que les jeunes d’aujourd’hui ont acquis un nouveau moyen de

communication : la communication virtuelle. « du travail, des amis ou l’âme sœur : on trouve

tout sur les sites sociaux du Net. Même et surtout de quoi perdre son temps »73

. En effet, le

Web 2.0 a permis aux jeunes du monde entier de se communiquer entre eux. Partager les

informations via les réseaux sociaux. Ces jeunes sont très à l’aise dans la communication

virtuelle. Par contre, ils sont moins à l’aise dans la vraie réalité de la vie. Discuter face à face

directement avec les autres personnes n’est pas dans leurs apanages. L’utilisation du Web 2.0

se traduit en outre par le fait que l'émancipation face aux valeurs parentales peut amener

72

COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op. cit, p. 40 73

Télérama, 26 septembre 2007, cité par COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010, p.272

88,63%

11,36%

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

100,00%

oui non

oui

non

Page 50: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

40

l’adolescent à rechercher des activités et à tisser des liens à l’abri de la surveillance parentale.

L’utilisation du Web 2.0 facilite grandement cela. Pour les jeunes, le Web 2.0 est comme une

« fenêtre ouverte » sur l’extérieur. La messagerie instantanée permet, par exemple,

d’entretenir un lien étroit et continu avec les amis, mais également d’entrer en contact avec

des inconnus et donc de tisser des liens qui échappent au contrôle des parents, avec les risques

que cela comporte. L’adolescent peut donc utiliser ce média pour gagner plus d’autonomie.

Ainsi, notre enquête auprès des établissements publics et privés confondus nous a montré que

non seulement les jeunes lycéens se connectent souvent sur internet et utilise le Web 2.0, mais

aussi, ils utilisent les différents types de Web 2.0. En effet, les enquêtes nous ont montré que

les jeunes utilisent le plus souvent le réseau social Facebook. Cependant, ils participent aussi

à des forums, à des discussions sur des blogs. Pour ces jeunes, l’utilité de ces Web 2.0 réside

dans le fait que ces réseaux sociaux leur donnent des informations, mais aussi il y a ce besoin

d’être en interaction avec les autres.

Graphique 5 : Les différents types du Web 2.0

Source : Enquête de l’auteur, Février et Mai 2014

En outre, les élèves enquêtés sont des jeunes dont l’âge est compris entre la tranche

d’âge [10-15] ans. Mais aussi de la tranche d’âge de [15-20] ans. Or, les jeunes qui font partie

de ces tranches d’âge sont des jeunes que nous pourrions qualifier de jeunes de natifs

numériques. Cependant, il existe une différence entre les jeunes dont la tranche d’âge est de

[10-15] ans et les jeunes dont la tranche d’âge est de [15-20] ans. En effet, si on considère que

9,61%

76,92%

13,46%

twitter

facebook

autres

Page 51: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

41

les élèves de l’enseignement secondaire d’aujourd’hui ont entre 12 et 18 ans, cela nous amène

à considérer qu’ils furent nés les années 1990 et 1998. Ces élèves sont définis comme des

élèves appartenant a la génération Y (nés entre 1980 et 2000), tandis que les élèves qui ont 13

ans et moins, ces élèves sont considérés comme des élèves appartenant à une nouvelle

génération. « La génération Z 74

» constituée par des jeunes nés depuis 2000. Mais malgré le

fait que ces jeunes appartiennent à des générations différentes, ces générations ont en

commun, leur familiarité avec la technologie qu’ils utilisent quotidiennement et dans laquelle

ils sont immergés, à tel point qu’ils vivent leur vie à partir du web.

Graphique 6: Tranche d’âge des élèves enquêtés

Source : Enquête de l’auteur, Février et Mai 2014

Seulement, malgré leur plus jeune âge, ces jeunes sont des experts en manipulation

d’outils informatiques. Ils ont commencé à manipuler les outils informatiques très jeunes. Et

si nous tenons compte aux tranches d’âge, nous pouvons dire que ces jeunes lycéens sont des

générations de natif numérique. D’autant plus que certains d’entre eux ont commencé à

utiliser les nouvelles technologies de l’informations et de communications à l’âge de 08 ans

seulement. À cet effet, nous pouvons dire que ces jeunes ont grandi avec l’informatique. Pour

eux, utiliser les outils informatiques leur semble anodin. Alors que pour ses aînés c'est-à-dire

les adultes, l’utilisation de ces matériels informatiques leur semble étrangère et peut avoir des

74

http://www.jolpress.com/tags/generation-z-0

[10-15[24%

[15-20[76%

[20-25]0%

Page 52: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

42

conséquences surtout sur la santé et plus particulièrement la santé des yeux75

. Par contre les

jeunes d’aujourd’hui peuvent rester devant un écran d’ordinateur durant 5 heures sans temps

d’arrêt. Et pourtant, ces jeunes disent que « ça ne leur fait rien du tout de rester tout le temps

devant l’écran ». Autrement dit, les jeunes d’aujourd’hui sont habitués à regarder et à rester

toujours devant l’écran. La plupart de ces jeunes disent même qu’ils ont du mal à passer leur

journée sans utiliser les outils informatiques. Par ailleurs, la plupart des ménages possèdent

désormais un ordinateur. Cette explosion de la consommation des outils informatiques a été

réalisée grâce au développement considérable des industries de pointe dans les nouveaux pays

industrialisés. En effet, le prix des outils informatiques n’a cessé de baisser durant les six

dernières années pour enfin se stabiliser. Ces outils informatiques sont maintenant abordables

pour les familles à revenu moyen. Et d’après notre enquête, 91,30 % des élèves enquêtés

possèdent un ordinateur chez eux. Cela dit, l’utilisation des outils informatiques fait partie de

la vie quotidienne de chaque famille comme c’était le cas de la télévision dans les années 60 -

70.

Graphique 7: Pourcentage des élèves possédant un ordinateur chez eux

Source : Enquête de l’auteur

Étant donné alors que la majorité des élèves enquêtés possède des ordinateurs chez

eux, il est donc évident que ces élèves utilisent ces outils informatiques pour appuyer leurs

75

Interview de l’auteur

91,30%

8,69%

0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%

oui

non

oui

non

Page 53: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

43

études. Et y compris la compréhension de la matière histoire. Les enquêtes nous ont permis de

savoir l’évolution des styles d’apprentissage des élèves et de confirmer les méthodes

d’apprentissages de l’histoire des élèves du lycée.

II. Les méthodes de l’apprentissage de l’histoire des jeunes lycéens

d’Antananarivo

1. Les jeunes élèves malgaches et l’apprentissage de l’histoire

Les résultats des enquêtes menées auprès des établissements publics nous montrent

que les élèves du lycée possèdent un style d’apprentissage soi-disant presque uniforme. En

effet, pour apprendre la matière histoire les élèves utilisent le plus couramment la lecture de la

leçon et la compréhension. Pour les jeunes d’aujourd’hui, la compréhension est presque la

plus primordiale. Autrement dit, ils ne veulent pas apprendre quelque chose qu’ils ne

comprennent pas. Cette volonté de tout comprendre est un trait caractéristique des jeunes

actuels. La question que ces jeunes posent la plus souvent est « pourquoi ? » la génération des

jeunes d’aujourd’hui n’est plus comme autrefois. Ces jeunes ont du mal à respecter un ordre

qui leur est imposé. Ils se posent souvent une question quand ils effectuent telles ou telles

tâches. Cela dit, les jeunes d’aujourd’hui veulent comprendre tout ce qu’ils font et tout ce que

font les gens de leurs entourages. Ils ne veulent rien faire sans comprendre l’importance de la

tâche à effectuer. Pour ces jeunes, la retombée des choses qu’ils font sur la réalité doit être

efficace et immédiate. Par ailleurs, ces jeunes ont du mal à se concentrer pour une période

assez longue. Cela est dû par le fait que la rapidité des communications d’aujourd’hui avec les

nouvelles technologies les a modifiés psychologiquement. Ainsi, cette impatience et cette

perte de concentration assez rapide posent un défi majeur pour l’enseignement de l’histoire.

En outre, parmi ces jeunes, il existe quand même des exceptions en ce qui concerne leurs

méthodes d’apprentissage de l’histoire. Ces groupes d’élèves représentent 14 % de l’effectif

total des élèves enquêtés. Si pour les jeunes, lire et comprendre sont la façon la plus utilisée

pour apprendre l’histoire, il existe quand même un groupe de jeunes qui utilise d’autres

moyens pour apprendre l’histoire. Parmi ces autres méthodes d’apprentissage de l’histoire

figure : prendre des notes et élaborer des fiches, travailler avec des amis pour comprendre les

faits historiques. Par contre, les jeunes d’aujourd’hui détestent apprendre la leçon donnée par

le professeur d’histoire par cœur. Si autrefois, les élèves apprennent leurs leçons par cœur, à

l’heure actuelle, cette pratique est tombée en désuétude. La pédagogie traditionaliste ne se

pratique plus pour ces élèves. Ce changement est dû en quelque sorte à l’utilisation

permanente des outils de nouvelles technologies par ces élèves. Et parmi ces nouvelles

Page 54: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

44

technologies d’information et de communication, le réseau internet est sans doute l’élément

qui joue le rôle important dans ce bouleversement à l’école. Pour ces jeunes, il n’est plus

nécessaire d’apprendre par cœur la leçon puisque sur internet, ils trouvent tout ce qu’ils

cherchent. Ces jeunes élèves disent que « ça ne sert à rien d’apprendre par cœur puisqu’on

trouve tout sur internet » Le tableau suivant nous montre les méthodes d’apprentissage de

l’histoire la plus utilisée par les élèves du lycée.

Tableau 2: Méthodes d’apprentissage de l’histoire des jeunes lycéens

méthode d'apprentissage de l'histoire

établissement par cœur lire et comprendre autres Total

le petit nid 5 35 7 47

10,63 % 74,46 % 14,89 % 100 %

lycée Andohalo

6 34 7 47

12,76 % 72,34 % 14,89 % 100 %

Source : Enquête de l’auteur

D’autre part, grâce au développement des technologies d’information, les élèves sont

en contact permanents avec la connaissance. L’utilisation abusive de l’internet a modifié

énormément la psychologie des jeunes élèves. Et surtout sur la manière d’apprendre et plus

particulièrement l’apprentissage de l’histoire. Les enquêtes nous ont montré que les élèves

d’aujourd’hui favorisent la compréhension de la leçon au détriment de l’apprentissage par

cœur. Cette manière d’apprendre ne présente pas de défaut majeur pour apprendre l’histoire

parce qu’en histoire, le but est de former un esprit critique. Les élèves doivent représenter les

faits historiques d’une manière objective. Or, cette objectivité ne pourra se faire qu’après

analyse des évènements historiques. Autrement dit, l’apprentissage de l’histoire n’est pas

question de répétition, mais question d’analyse. Un bon historien n’est pas forcément celui qui

retient le plus les dates et les évènements historiques. Un bon historien c’est celui qui est

capable de faire une analyse objective des événements historiques. ÉTHIER, LEFRANCOIS

et DEMERS affirmaient : « Il s’agit de rendre premiers non le repérage, la consommation et

la mémorisation de données produites par autrui, mais l’examen autonome, méthodique et

impartial de controverses publiques signifiantes. Nous croyons que cela passe par la

manipulation d’outils et de processus de pensée spécifiques au domaine de l’histoire pour

dépister et traiter l’information pertinente, puis pour débattre avec douceur, rigueur et

Page 55: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

45

vigueur des causes historiques et des solutions sociopolitiques de ces problèmes publics et

des intérêts (convergents et divergents) en jeu »76

Cependant, les dates sont inséparables de l’histoire. Car, quand on parle d’histoire, on

parle de date. Or, les dates ne sont pas à être analysées. Elles sont faites pour être apprises par

cœur. Donc, même en voulant seulement comprendre les faits historiques, les jeunes élèves

doivent quand même apprendre par cœur les dates. Cela pose un dilemme important, étant

donné que la plupart des jeunes détestent apprendre par cœur. Dans une telle situation,

susciter la motivation des jeunes élèves à s’intéresser un peu plus à l’histoire parait plus que

primordial. Si les élèves s’intéressent à l’histoire, l’apprentissage par cœur des dates ne sera

plus un problème majeur pour eux dans le processus d’apprentissage de l’histoire.

2. La nouvelle technologie et l’apprentissage de l’histoire

L’avènement des NTIC a modifié le mode de documentation des élèves. La lecture du

livre est aujourd’hui désuète surtout pour les jeunes. En effet, le développement de la

technologie d’information et de communication a rendu le transfert de connaissance très

rapide. La numérisation des savoirs a modifié le mode de recherche de connaissance des

hommes surtout pour les jeunes. Ces NTIC ont modifié le rapport à la mémoire. Mais aussi,

avec le transport rapide des données textuelles, sonores ou iconographiques, les NTIC influent

directement sur les missions fondamentales de l’école à savoir : la transmission du savoir et la

socialisation des jeunes. Par ailleurs, les NTIC sont de plus en plus utilisées dans une

perspective d’apprentissage et de formation. « La convergence des différents réseaux qui fait

de l’ordinateur un outil par excellence de TIC permet une utilisation multiple et diversifiée,

tant en formation qu’en éducation »77

. En effet, les TIC servent à la production des documents

et des outils de formations spécifiques. Les NTIC s’intègrent aussi dans le développement de

la technologie éducative, mais aussi celle de la communication. Ainsi, dans les lycées

d’Antananarivo et plus particulièrement dans les établissements où nous avons mené notre

enquête, les nouvelles technologies devient un élément incontournable dans les appuis à

l’apprentissage. Certes, les deux établissements le petit nid et le lycée d’Andohalo possèdent

tous deux des bibliothèques, mais en plus ils possèdent aussi des centres TIC ou cyber.

L’insertion des NTIC dans les centres de documentations et d’informations paraît plus que

76

ÉTHIER (M-A), LEFRANCOIS (D), DEMERS (S), « Faut-il toujours remonter jusqu’à Mathusalem ? Un pas en avant, deux pas en arrière », Enjeux de l’univers social, automne, 2013, p. 04 77

Baron (G.L), « les TIC », (Solar Claudie, TIC et Formation des Adultes), sous la direction de Houssaye (J), Eduquer et Former, Hachette, 1999 , p. 260

Page 56: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

46

primordiale étant donné que les élèves d’aujourd’hui ont grandi avec l’informatique. Aussi

l’utilisation des NTIC est-il chose courante pour ces jeunes qui ont grandi avec l’informatique.

Avec cette révolution numérique marquée par le développement des NTIC, les jeunes élèves

d’aujourd’hui ne sont plus habitués à chercher des livres dans les bibliothèques pour

apprendre la matière histoire. Pour ces jeunes élèves, leurs modes de documentations se font

désormais à travers les outils issus de la nouvelle technologie. Cela se fait à un simple

ordinateur jusqu’à l’utilisation du réseau mondial d’information connu sous le nom de internet.

En effet, pour appuyer la leçon donnée par le professeur d’histoire au lycée, les élèves ont

l’habitude d’utiliser les NTIC. Les enquêtes menées auprès des établissements privés et

publics d’Antananarivo nous ont montré que la majorité des élèves utilise les nouvelles

technologies pour apprendre l’histoire. Seulement il existe une petite différence sur

l’utilisation des nouvelles technologies entre les élèves des établissements publics et ceux des

établissements privés. En effet, les enquêtes nous ont montré que le pourcentage des élèves

de l’établissement privé qui utilisent davantage la nouvelle technologie pour apprendre

l’histoire est assez élevé par rapport à ceux des établissements publics. Cette différence réside

dans le fait que les élèves des établissements privés et ceux des établissements publics n’ont

pas le même niveau de vie. Étudier dans un établissement privé demande beaucoup d’argent.

Car, il faut payer les frais de scolarité, et même dans l’établissement où nous avons mené

l’enquête, les parents d’élèves doivent encore acheter les fournitures au sein de

l’établissement même. Cela dit, les parents qui envoient leurs enfants dans les établissements

privés sont des parents dont le revenu est assez élevé. Alors que dans les établissements

publics, tout est presque gratuit, sauf les frais d’inscription. Ainsi, les élèves qui étudient dans

les établissements publics sont presque des élèves issus des familles à revenu moyen ou faible.

Mais il existe quand même des élèves dont les parents sont très riches, mais qui étudient dans

les établissements publics. Pour eux, c’est la qualité de l’enseignement qui compte. Mais en

tout cas, la majorité des élèves qui étudient dans les établissements privé et public utilise la

nouvelle technologie pour apprendre l’histoire comme le montre le graphique suivant.

Page 57: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

47

Graphique 8: Pourcentage des élèves utilisant les NTIC dans l’apprentissage de

l’histoire

Source : Enquête de l’auteur

Cela dit, les nouvelles technologies font désormais partie intégrante de

l’environnement d’apprentissage de l’histoire des élèves du lycée. Dans cet apprentissage de

l’histoire à travers les nouvelles technologies, les élèves d’aujourd’hui sont gâtés. En effet, la

numérisation du savoir a permis de créer plusieurs types de supports didactiques. Et ce bien

évidemment des supports didactiques issus de la nouvelle technologie. À l’heure actuelle,

apprendre avec un livre n’est plus à la mode pour les jeunes. Les raisons qui poussent les

élèves à se détourner de la lecture du livre s’expliquent d’une part par le développement

considérable des savoirs numérisés stockés sous forme de logiciel. Et d’une part, cela

s’explique par la facilité d’accès à ces nouvelles technologies. Ainsi, actuellement, il existe

plusieurs genres de technologies qui sont la plupart des supports didactiques. Et en ce qui

concerne la matière histoire, la technologie qui a été utilisée en premier par les écoles était les

films documentaires. Avec l’avènement de la télévision, seuls les films documentaires nous

ont apporté des connaissances authentiques des évènements historiques. Ces vidéos nous

plongent dans l’histoire et nous donnent une idée de ce qui s’est passé à une telle ou telle

époque. Puis, avec l’avènement des ordinateurs, les savoirs ont été désormais stockés sous

forme numérique. Ce stockage des savoirs sous forme numérique a permis à la création et au

développement des logiciels d’éducation. Les dictionnaires sont désormais disponibles sous

89,13%

10,86%

60%

40%

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

100,00%

oui non

le petit nid

lycée Andohalo

Page 58: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

48

forme numérique. actuellement, il suffit juste qu’un élève possède un ordinateur pour pouvoir

consulter ces savoirs. Et puis, avec l’apparition de l’internet, la quantité des savoirs stockés

sous forme numérique et qui sont accessibles à tout le monde est gigantesque. Par ailleurs, la

plupart des élèves d’aujourd’hui possède dorénavant un ordinateur chez eux. En plus, ces

jeunes élèves sont souvent connectés à internet. Autrement dit, les élèves sont désormais en

contact permanent avec les connaissances. C'est-à-dire, ils ont grandi avec un environnement

où la connaissance était presque présente. Ainsi, pour apprendre l’histoire en utilisant les

nouvelles technologies, les élèves du lycée ont un large choix sur le type de nouvelle

technologie à utiliser. Mais parmi ces nouvelles technologies, nous constatons une utilisation

considérable de l’internet par les élèves dans l’apprentissage de l’histoire. Comme le montre

le graphique ci-dessous :

Graphique 9: Les types des NTIC utilisés par les élèves dans l’apprentissage de l’histoire

Source : Enquête de l’auteur

Avec l’utilisation des nouvelles technologies, la recherche d’informations devient plus

facile. Il suffit simplement pour les élèves d’écrire quelques mots pour obtenir ce qu’ils

recherchent. Ainsi, pour les élèves enquêtés, l’utilisation des nouvelles technologies les aide

24,61%

21,53%

46,15%

7,69%

film documentaire

logiciel d'éducation

internet

autres

Page 59: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

49

dans l’apprentissage de l’histoire. Pour ces élèves, ces nouvelles technologies présentent

autant d’avantages. Étant donné que les nouvelles technologies de communication et

d’information sont de plus en plus accessibles pour les jeunes, l’apprentissage de l’histoire à

travers ces nouvelles technologies prend une place de plus en plus importante pour les élèves.

Par ailleurs, avec le changement psychologique des jeunes, provoqué par la révolution

numérique, la recherche des informations à travers les livres perd de moins en moins son

importance. En effet, s’informer à travers les livres prend beaucoup de temps. Il faut d’abord

chercher les livres adéquats dans des bibliothèques. Seulement cette recherche prend de temps

et parfois même, après avoir cherché pendant longtemps, les élèves ne trouvent pas le bon

livre. En plus, étant donné que les livres comptent parfois plusieurs pages, la lecture de ces

livres nécessite un laps de temps très long. Mais encore, les élèves devront faire un résumé du

livre en question. En un mot donc, la recherche d’informations à travers les livres nécessite

beaucoup de temps. Pourtant, les jeunes d’aujourd’hui sont des jeunes impatients. Ils détestent

attendre pendant un laps de temps très long. Les jeunes d’aujourd’hui veulent obtenir les

choses qu’ils cherchent instantanément. Ces jeunes veulent obtenir tout et tout de suite. Cette

impatience de la part des jeunes est due à l’influence du numérique. En effet, les informations

stockées sous forme numérique sont accessibles pour tous, et ce dans une quasi-instantanéité.

Car le transfert des informations numérique se fait à une vitesse hallucinante. Cette rapidité de

transfert des informations est rendue possible grâce à internet. C’est pour cette raison que la

majorité des jeunes d’aujourd’hui utilisent le réseau internet pour s’informer et se documenter.

S’informer d’abord, car sur internet, nous trouvons des informations qui se passent à travers le

monde entier. Car, actuellement, les médias du monde entier utilisent l’internet pour diffuser

les évènements qui se passent dans leurs pays respectifs. Avec internet, les chefs d’État du

monde entier ne peuvent plus cacher des informations. Car, grâce à internet, tout peut être

diffusé et tout peut être lu par tout le monde. Reste à savoir si les informations publiées sont

fiables ou pas. Ce problème d’authenticité des informations publiées sur internet pose un défi

pour les professeurs d’histoire. En effet, les jeunes peuvent facilement se noyer dans des

informations comportant des subjectivités. Ils ont du mal à analyser ces informations d’une

manière objective. Se documenter ensuite, car sur internet, nous pouvons trouver des données

sous forme numérique et la quantité de ces données est gigantesque. En effet, les données

stockées sous forme numérique que ce soit des archives vidéo historiques, des documents

historiques, ou même des livres sont publiés sur internet. Désormais, grâce à internet, les

élèves peuvent se documenter sans avoir à chercher des livres dans les bibliothèques. En se

connectant sur internet, les jeunes peuvent se documenter à tout instant. D’autant plus qu’ils

Page 60: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

50

sont plus à l’aise avec les outils informatiques. Les interviews avec ces élèves nous ont permis

de comprendre leur choix. C'est-à-dire d’utiliser les nouvelles technologies pour apprendre

l’histoire au lieu de lire des livres historiques. Les élèves privilégient la documentation via les

nouvelles technologies par la rapidité et la facilité des recherches.

Pour l’internet : l’utilisation de ce réseau mondial de transfert d’information

aide beaucoup les jeunes élèves du lycée. En effet, pour ces élèves, se documenter sur internet

présente beaucoup d’avantages. Tout d’abord, la recherche sur internet est très facile. Les

élèves utilisent souvent le site web Wikipedia pour connaître des choses qui les intriguent. Par

ailleurs, sur un seul site web, les élèves peuvent trouver tellement de documents78

. Et parfois

les données trouvées sur internet sont souvent illustrées par des photos ou même des vidéos.

Ces illustrations donnent aux élèves une idée de la réalité historique. C'est-à-dire, le mode de

vie de la population d’une époque lointaine, ou les conditions de vie de la population. Ces

illustrations créent une image chez les jeunes et augmentent l’imagination des élèves. Ces

illustrations sont d’autant plus utiles en histoire, car elles permettent de comprendre ce qui

s’est vraiment passé. Avec ces illustrations, les élèves peuvent imaginer d’une manière

objective un tel ou tel évènement historique. D’autre part, avec l’internet, les élèves voient

tout ce qui est essentiel sur un sujet historique donné. Ils n’ont plus besoin de faire un résumé,

car sur internet, ils peuvent voir des documents déjà résumés. En outre, pour certains élèves,

la documentation à travers l’internet leur permet d’obtenir des documents qui ne figurent pas

dans la leçon donnée par le professeur d’histoire. La collecte d’information historique sur

internet facilite la compréhension et l’assimilation des connaissances historiques. D’autres

élèves trouvent que les textes publiés sur internet sont plus détaillés. Et pour eux cette

information détaillée sur internet est plutôt bien, car cela permet d’approfondir les

connaissances. À part cela, certains élèves se documentent sur internet pour la préparation des

exposés. d’autres pour connaître des définitions et augmenter la culture générale. Bref, pour

les élèves, se documenter sur internet est un atout pour l’apprentissage de l’histoire, car la

recherche sur internet est très pratique. Très pratique dans le sens où l’accès à l’information

est très rapide en plus les recherches sont très faciles puisqu’il suffit simplement d’écrire

quelques mots pour obtenir tout et tout de suite. En plus, il suffit de poursuivre des liens

donnés sur internet pour pouvoir encore trouver d’autres informations intéressantes. Par

contre, ces élèves trouvent quand même des inconvénients sur l’utilisation de l’internet. En

effet, avec l’avènement du réseau internet, les élèves ne sont plus motivés à la lecture des

78

Interview de l’auteur

Page 61: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

51

livres pourtant la lecture des livres augmente la capacité du langage parlé et du langage écrit.

En plus, certains élèves n’arrivent pas à comprendre les informations diffusées sur internet.

Certes, les informations sont précises, mais elles sont trop difficiles à comprendre pour les

élèves. Certains élèves constatent même que certaines informations publiées sur internet ne

sont que des baratins.

Pour les autres nouvelles technologies (film documentaire, logiciel d’éducation

et autres). Avant l’apparition de l’internet, la télévision a été pour les hommes l’un des

moyens d’information le plus utilisés. Les chaines télé diffusaient sur leurs antennes de

l’information venue du monde entier. Il arrive même parfois que ces chaines de télé

diffusaient des films documentaires. Grâce à l’avènement de la télévision les hommes de la

planète ont pu assister directement à travers la télé les exploits des hommes sur la conquête de

l’espace. Grâce à la télévision aussi, les hommes de la planète ont pu assister au déroulement

de certains conflits notamment celui de la guerre du golfe de 1991. Ou encore, l’attentat du 11

septembre 2001 aux États-Unis. Ces vidéos vont être archivées et avec l’avènement de

l’ordinateur, ces vidéos vont être stockées sous forme numérique. La numérisation de ces

archives vidéos a permis la diffusion en masse des films documentaires. Ces films sont

diffusés soit sur internet soit sur un compact Disk ou CD-ROM. D’autre part, l’une des

conséquences de l’utilisation de l’ordinateur a été la création des logiciels. Un logiciel est un

programme ou ensemble de programmes informatiques assurant un traitement particulier de

l’information79

. Il existe deux types de logiciels : les logiciels système et les logiciels

d’application. Le logiciel système contrôle le fonctionnement de l’ordinateur. C’est comme

une interface entre l’homme et la machine. Tandis que les logiciels d’application sont des

logiciels qui permettent d’effectuer la multitude des tâches plus ou moins spécifiques pour

lesquelles sont utilisés les ordinateurs par exemple : logiciel de traitement de texte, gestion de

base de données, comptabilité, programmation, utilisation de réseaux, jeux, etc. parmi les

logiciels d’application figurent les logiciels d’éducation. Comme son nom l’indique, ces

logiciels sont utilisés pour approfondir la connaissance. Ce sont des véritables dictionnaires

numériques. À ne citer que « l’encyclopédie Universalis » et qui est mis à jour chaque année

ou encore « l’Histoire au jour le jour » pour la matière histoire seulement. Ces logiciels

comportent des textes, des vidéos, ou même des documents historiques authentiques par

exemple le discours de Napoléon sur la victoire des Français à Austerlitz ou le discours de

Churchill annonçant la bataille d’Angleterre. Ainsi, avec l’apparition de ces logiciels

79

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Page 62: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

52

d’éducation, la quantité des données historiques à la disposition des élèves sont énormes. Et

nous pouvons même dire que les élèves de natif numériques les utilisent au maximum pour

apprendre l’histoire. Selon Isabelle COMPIEGNE, « les applications multimédias peuvent

être pédagogique, ludique ou artistique. Les contenus multimédias peuvent stimuler les

capacités créatives et être réalisés à une esthétique et à un univers culturel original. Ils sont

très populaires auprès de la jeunesse »80

En effet, l’utilisation des supports didactiques issus de la nouvelle technologie (films

documentaires, logiciels d’éducations, etc.) aide beaucoup les jeunes élèves du lycée dans

l’apprentissage de l’histoire. Selon eux, ces nouveaux supports didactiques issus de la

nouvelle technologie leur donnent beaucoup plus d’informations plus claires et plus

intéressantes. Plus intéressante dans le fait que les logiciels d’éducation comportent des

animations vidéos interactives qui expliquent d’une manière très simplifiée donc faciles à

comprendre le déroulement d’un événement historique. Par ailleurs, beaucoup d’élèves

s’intéressent aux films documentaires. Pour eux, les films documentaires facilitent

l’acquisition des connaissances et la compréhension des évènements historiques. Les atouts

visuels facilitent la mémorisation des faits historiques comme le déroulement de la Deuxième

Guerre mondiale par exemple. Ensuite, les élèves d’aujourd’hui sont très motivés quand il

s’agit d’apprendre la matière histoire à l’aide des nouvelles technologies. Cela leur permet de

connaître des choses et pouvoir les apprendre, et ce à tout moment et à n’importe quel endroit.

Les connaissances figurées dans les logiciels d’éducation sont faciles à comprendre et la

recherche est aussi très facile. Les savoirs numérisés dans ces logiciels résument même la

leçon donnée par le professeur d’histoire. En plus, les élèves estiment que les NTIC peuvent

remplacer la lecture des livres. Pour résumer donc, les NTIC permettent d’élargir les

connaissances historiques des élèves du lycée.

80

COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op. cit, p. 16

Page 63: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

53

Quatrième chapitre : Les méthodes d’enseignement de l’histoire des

enseignants du lycée ; la réaction des élèves face à la matière

histoire

Au lycée, les professeurs utilisent des méthodes pédagogiques pour faciliter

l’apprentissage de l’histoire. Cependant, la réaction des élèves face à cette matière histoire

pourrait être en relation avec la méthode d’enseignement adoptée par le professeur d’histoire

au lycée.

I. Les méthodes d’enseignement de l’histoire des enseignants du lycée

Ici, il s’agit de comprendre ou plus précisément de connaître les méthodes utilisées par

les professeurs d’histoire dans les lycées enquêtés. Chaque professeur utilise des méthodes

pédagogiques pour faire passer les connaissances aux élèves. Parmi plusieurs types de

méthodes pédagogiques, chaque professeur adopte une ou plusieurs méthodes pédagogiques.

Cela bien évidemment en fonction du contexte sociocognitif. Adopter une méthode

pédagogique est un défi important pour les professeurs d’histoire. En effet, il faudra connaître

la psychologie des élèves. Le comportement des élèves vis-à-vis de la méthode

d’enseignement utilisée. Dans une telle condition, nous ne pouvons pas dire qu’une telle ou

telle méthode est la plus efficace ou pas. À vrai dire, il n’existe jamais des méthodes

d’enseignement efficaces et qui sont standard à travers tout un pays. L’efficacité des

méthodes d’enseignement réside en particulier par une corrélation entre la méthode

d’apprentissage des élèves et la méthode d’enseignement du professeur. Si la méthode

pédagogique utilisée par le professeur convient parfaitement à la méthode d’apprentissage des

élèves, nous pouvons dire que cette méthode est efficace. Mais seulement, cette efficacité se

limite à ce groupe d’élèves bien défini. À part cela, dans une même classe, les élèves ne sont

pas tous pareils. C'est-à-dire, leurs méthodes d’apprentissage ne sont pas unilatérales. En ce

sens, Altet MARGUERITE affirmait : « il n’existe pas une bonne méthode d’enseignement

définissable scientifiquement qui permettrait la réussite de tous »81

. Il est donc dans le devoir

de professeur d’adopter plusieurs méthodes pédagogiques pour que la majorité des élèves

puisse assimiler les connaissances données par le professeur. En outre, le temps influence

aussi sur le choix des méthodes utilisées par les professeurs. En effet, certaines méthodes

d’enseignement nécessitent beaucoup de temps pour la transmission des connaissances. Ainsi,

81

MARGUERITE (A), “styles d’enseignement, styles pédagogiques », sous la direction de HOUSSAYE (J), La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur, 1993, p. 89

Page 64: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

54

soucieux de ne pas terminer le programme surtout pour les professeurs enseignant les classes

d’examen, les professeurs adoptent une méthode dont la transmission des connaissances se

fait en un laps de temps très court. Les professeurs d’histoire ne se soucient plus de la réaction

des élèves face à la méthode d’enseignement adoptée, tout ce qui compte pour les professeurs

c’est de terminer le programme scolaire à tout prix. Ainsi, le professeur d’histoire ne

s’intéresse plus aux finalités de l’enseignement de l’histoire qui est de former un citoyen

responsable pouvant prendre des décisions en toute connaissance de cause. Mais aussi

d’inculquer chez les élèves un esprit critique. Ou encore, de former les élèves à pouvoir

analyser les évènements historiques avec objectivité. ÉTHIER, LEFRANCOIS et DEMERS

affirmaient : « Il serait possible de former un citoyen critique, si on cessait de faire de la

transmission d’une liste de dates et des noms propres une fin plutôt qu’un moyen, et si on

commencerait à prioriser les méthodes de l’historien »82

.

Par ailleurs, la majorité des professeurs ne savent même pas l’existence du nouveau

groupe des jeunes de natifs numériques. Ils savent que le développement du numérique peut

modifier les méthodes d’apprentissage des élèves, mais ils ne connaissent pas qu’avec le

numérique, une nouvelle génération des jeunes est née. Cette nouvelle génération aime

apprendre à travers les outils informatiques. Pourtant, la majorité des professeurs n’adopte pas

une méthode d’enseignement appropriée à ces jeunes de nouvelles générations. La plupart des

professeurs d’histoire adoptent la méthode expositive ou magistrale. Cette méthode consiste à

imposer les connaissances aux élèves. Ici, c’est le professeur qui détient la connaissance et les

élèves ne font que recevoir ces connaissances. C’est la méthode la plus utilisée par les

professeurs d’histoire puisqu’en adoptant cette méthode, le professeur peut gagner beaucoup

de temps. Ce gain de temps réside dans le fait que le premier souci des professeurs est de

terminer le programme scolaire. Ainsi, dans les établissements enquêtés, 58,82 % des

professeurs d’histoire adoptent le cours magistral. Comme le montre le graphique suivant :

82

ÉTHIER (M-A), LEFRANCOIS (D), DEMERS (S), op. cit, p. 04

Page 65: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

55

Graphique 10: Les méthodes pédagogiques adoptées par les professeurs d’histoire

Source : Enquête de l’auteur

Ainsi, dans les lycées enquêtés, la plupart des professeurs adoptent la méthode

expositive ou le cours magistral. Cette utilisation des méthodes magistrale est plus fréquente

dans les établissements publics de Madagascar. L’une des raisons de la prédominance de cette

méthode magistrale dans les lycées publics vient du fait que les établissements publics de

Madagascar manquent de moyens. En effet, les salles de classe ne sont pas équipées à

recevoir les matérielles nouvelles technologies. Pour répondre aux attentes des élèves de

nouvelle génération. Les professeurs d’histoire dans les lycées publics ne pourront jamais

enseigner la matière histoire à travers les nouvelles technologies. Par ailleurs, dans

l’établissement privé où nous avons mené notre enquête, il existe tout de même des

professeurs qui adoptent d’autres méthodes pédagogiques comme la méthode expérientielle

et/ou la méthode de découverte. Pour ces professeurs, l’adoption de ces méthodes

pédagogiques nouvelles se fait à travers les NTIC étant donné que l’établissement en question

bascule vers l’utilisation de ces nouvelles technologiques non seulement sur la transmission

des connaissances, mais aussi dans les différentes fonctions existantes au sein de

l’établissement, par exemple le pointage digital des professeurs pour surveiller l’absence des

professeurs.

58,82%

5,88%

11,76%

17,64%

5,88%

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

magistral

démonstrative

interrogative

découverte

experientielle

Page 66: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

56

II. Les nouvelles technologies et la transmission des connaissances

Aujourd’hui, le développement de la nouvelle technologie a considérablement

influencé la vie des hommes. Et plus particulièrement, la nouvelle technologie d’information

et de communication a rendu le transfert de connaissance très vite et aussi accessible pour tout

le monde. Ce développement de la nouvelle technologie va certainement influencer le

domaine de l’éducation. En effet, pour augmenter le taux de réussite scolaire, les

établissements scolaires que ce soit public ou privés de Madagascar ne doivent pas négliger

l’utilisation de ces NTIC à l’école83

. L’utilisation de ces NTIC à l’école n’est pas non

seulement pour être à jour et pour pouvoir suivre l’évolution du monde, mais aussi pour

respecter le mode d’apprentissage des jeunes d’aujourd’hui. Car actuellement, les élèves

baignent dans le domaine virtuel occasionné par la révolution numérique. Autrement dit les

jeunes élèves d’aujourd’hui vivent avec leurs époques. Ils ne peuvent pas se passer des NTIC.

Ainsi, pour susciter leurs motivations et pour que les élèves s’intéressent au cours et plus

particulièrement au cours d’histoire qui n’a aucun lien direct avec la réalité, l’utilisation des

NTIC dans la transmission des connaissances historiques paraît presque incontournable. Ainsi,

les établissements scolaires d’aujourd’hui s’efforcent désormais d’équiper leur centre de

documentation d’ordinateur connecté sur internet. Cela, bien évidement, dans le but

d’augmenter les moyens d’informations offerts pour les élèves. Pour les professeurs d’histoire,

les nouvelles technologies peuvent les aider à transmettre les connaissances historiques. Et

parmi les matériels didactiques utilisés par les professeurs d’histoire, les nouvelles

technologies peuvent considérablement améliorer la transmission des connaissances

historiques. Ainsi, plusieurs professeurs que ce soit des professeurs d’histoire dans les lycées

publics ou des professeurs d’histoire dans les lycées privés de Madagascar ont déjà utilisé des

matériels didactiques issus des NTIC. La révolution numérique que nous sommes en train de

vivre va certainement basculer les écoles vers les écoles numériques. Cela a déjà commencé

en Europe. Plusieurs établissements scolaires français sont déjà équipés de Tableau

numérique interactif. Le célèbre fabricant de stylos à billes BIC conscient de cette évolution

dans le domaine de l’éducation se concentre désormais sur la fabrication des tablettes tactiles

éducatives. Le monde de l’éducation va progressivement vers l’utilisation du numérique.

Cependant en ce qui concerne Madagascar, les établissements scolaires de Madagascar ne

sont pas encore intéressés à l’utilisation des technologies numériques dans les salles de classe.

Pourtant, conscients de l’évolution technologique, les professeurs d’histoire ont tout de même

83

Interview de l’auteur aux chefs des établissements Le petit Nid et le lycée Andohalo

Page 67: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

57

essayé d’utiliser des matériels didactiques issus des NTIC pour appuyer le cours d’histoire.

Les professeurs d’histoire ont utilisé plusieurs types de matériels didactiques issus des NTIC à

savoir la projection des cours d’histoire à travers un vidéo projecteur, ou encore, l’application

de l’enseignement assisté par ordinateur. Cet EAO est possible pour tous les enseignants qui

travaillent dans un établissement scolaire déjà équipé de Cyber. Enfin, la majorité de

professeurs d’histoire a déjà utilisé des films documentaires historiques pour appuyer le cours.

Une vidéo relatant un événement historique est très utile dans l’enseignement de l’histoire, car

cela permet de créer chez les élèves une certaine image de ce qui s’est vraiment passé dans les

périodes lointaines. L’animation vidéo permet d’attirer les élèves à s’intéresser un peu plus

sur la matière histoire. Ainsi, la projection des films documentaires est la plus utilisée par les

professeurs d’histoire dans les établissements où nous avons mené notre enquête. Car 41,66 %

des professeurs ont déjà projeté un film documentaire pour appuyer le cours d’histoire.

Graphique 11: Pourcentage des NTIC utilisées par les professeurs d’histoire

Source : Enquête de l’auteur

Par ailleurs, en utilisant ces NTIC pour appuyer le cours, les professeurs d’histoire ont

constaté un changement sur le comportement des élèves. En fait, presque tous les professeurs

ayant utilisé ces NTIC ont remarqué ce changement de comportement des élèves vis-à-vis de

la matière histoire. Ce comportement varie de la motivation, à la concentration et à la

participation des élèves sur la matière histoire. En effet, 05 professeurs sur les 10 professeurs

qui ont utilisé les NTIC ont constaté que les ses élèves sont plus motivés pour apprendre la

matière histoire. Et 06 professeurs ont constaté que les élèves se concentrent un peu plus sur

33,33%

16,66%

41,66%

0,83%

vidéo projecteur EAO film documentaire autres

Page 68: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

58

la matière histoire quand le professeur utilise les NTIC pour enseigner. Et enfin, 06

professeurs ont remarqué que les élèves participent de plus en plus durant le cours d’histoire

quand le cours se fait à travers les NTIC. Il faut souligner qu’un seul professeur peut constater

que ses élèves changent de comportement à la fois sur la motivation, sur la concentration et

sur la participation. Grosso modo, l’utilisation des NTIC comme support didactique durant le

cours d’histoire permet donc d’attirer les élèves à s’intéresser un peu plus à la matière histoire.

En plus, la transmission des connaissances devient fluide avec l’utilisation des NTIC durant le

cours d’histoire. Pourtant, même si les professeurs d’histoire constatent que l’utilisation des

NTIC durant le cours d’histoire modifie le comportement des élèves, ces professeurs ne les

utilisent que très rarement soit deux ou trois fois au maximum durant l’année scolaire.

III. La réaction des élèves face à la matière histoire

La plupart des élèves d’aujourd’hui éprouvent des difficultés, face à une méthode

d’enseignement incohérente avec leurs méthodes d’apprentissage. En effet, 59 élèves sur 86

enquêtes éprouvent des difficultés dans le processus d’apprentissage de l’histoire. Ces

problèmes résident en particulier sur la manière d’apprendre l’histoire et sur la compréhension

de la leçon d’histoire. Comme le montre les graphiques suivants :

graphique 12 : Pourcentage des élèves ayant des difficultés sur la matière histoire

Source : Enquête de l’auteur

69,00%

31,00%

oui non

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

oui

non

Page 69: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

59

Ces difficultés pourraient être en relation avec la prédominance de la méthode

magistrale adoptée par les professeurs d’histoire durant leur cours. En effet, avec une méthode

d’imposition, les élèves sont moins sollicités à participer. Or, la participation favorise la

compréhension et la mémorisation de la leçon d’histoire. Même si dans une méthode

expositive, le professeur explique quand même la leçon, il n’est pas rare que plusieurs élèves

n’arrivent pas à comprendre les explications. Car en histoire, il faut mobiliser l’imagination

des élèves pour qu’ils puissent avoir une idée d’un tel ou tel événement historique. Par

ailleurs, la majorité des élèves enquêtés s’ennuient durant le cours d’histoire. Les difficultés

rencontrées par les élèves dans le processus d’apprentissage de l’histoire pourraient être la

cause de cet ennui. Car si nous éprouvons des difficultés et qui sont difficiles à résoudre dans

nos études, il est normal que nous nous ennuyions84

. En outre, la cause de cet ennui pourrait

être multiple, mais nous en retenons que trois causes fondamentales si nous nous en tenons au

groupe d’élèves ayant grandi avec l’informatique. En effet, ces élèves de natifs numériques

s’ennuient durant le cours d’histoire, car le professeur d’histoire applique la méthode

magistrale qui exige un apprentissage par cœur de la leçon. Or ces élèves détestent apprendre

par cœur. Ni même apprendre une chose qu’ils ne comprennent pas.

graphique 13 : Types des difficultés rencontrés par les élèves durant le processus de

l’apprentissage de l’histoire

Source : Enquête de l’auteur

84

Interview de l’auteur avec les élèves

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

problème de compréhension de la

leçon

problème sur l'apprentissage de

l'histoire

problème de compréhension de la leçon

problème sur l'apprentissage de l'histoire

Page 70: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

60

Étant donné que les élèves d’aujourd’hui, surtout ceux des grandes villes où

l’influence de la mondialisation se fait d’une manière très directe, sont des élèves qui aiment

manipuler les outils informatiques, ils espèrent alors que l’enseignement de l’histoire se fait à

travers ces nouvelles technologies d’information et de communication. Or ce n’est pas encore

le cas dans les établissements scolaires de Madagascar puisque les professeurs même en

utilisant ces NTIC pour appuyer leur cours d’histoire, ne les utilisent que très rarement. En

plus, les élèves que nous avons enquêté, estiment que le contenu de la leçon n’a aucun rapport

direct avec la réalité dans laquelle ils vivent. C’est un problème majeur pour la matière

histoire, car en histoire on n’apprend pas le présent. En histoire, nous étudions le passé pour

mieux comprendre le présent. « Sans rapport au passé, sans retracer au minimum l’histoire

qui le précède, l’événement présent apparaît comme sorti de nulle part. La présence, de

quelque objet que ce soit, demeure une énigme si l’on ignore d’où elle provient, si on la coupe

de son histoire. Si l’histoire est rationnelle, alors le présent s’explique par le passé, comme

un effet se comprend par sa cause »85

affirmait MARCUSE. En enseignant l’histoire, le

professeur doit toujours recourir au passé et au présent, et cela est nécessaire pour expliquer

ce qui change et ce qui reste en place. Si le professeur d’histoire n’arrive pas à mettre une

corrélation entre le passé et le présent, les élèves ne vont pas s’intéresser à la matière histoire.

85

MARCUSE (H), L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité, Éditions de minuit, Paris, 1972, p. 13

Page 71: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

60-I

Photo N°02 : Système de pointage digitale à l’école le Petit Nid

Source : cliché de l’auteur

Photo N°03 : Panneau numérique montrant le basculement de l’école Le Petit Nid vers le

numérique

Source : cliché de l’auteur

Les matériels utilisés par l’établissement scolaire Le Petit Nid sont importés de Chine. Ce

panneau numérique ainsi que ce matériel de pointage digital sont le résultat d’une coopération

entre l’école et l’Etat chinois. En plus, tous les matériels scolaires que ce soit des tables bancs,

les matériels didactiques, proviennent de la Chine.

Page 72: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

60-II

Photo N°04 : Bibliothèque combinée à un Cyber, à l’école Le Petit Nid

Source : cliché de l’auteur

L’école le petit Nid est en corporation avec l’Etat chinois, les matériels utilisés par l’école

viennent de Chine. Nous voyons ici les élèves qui se document dans l’un des trois centres de

documentation de l’école le Petit Nid. En effet, l’établissement scolaire Le Petit Nid

Amboditsiry possède trois centres de documentation. La première bibliothèque est destinée

pour les petits enfants. La deuxième est une bibliothèque avec cyber à l’intérieur tel qu’elle

est montré sur la photo N°04. La troisième bibliothèque contient uniquement des livres

d’étude. Mais malgré ce basculement vers le numérique, les salles de classe ne sont pas

encore équipées de tableaux numériques interactifs.

Page 73: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

61

Conclusion de la deuxième partie

Le résultat des enquêtes que nous avons mené auprès des établissements scolaires

publics et privés d’Antananarivo nous a montré que la plupart des jeunes Malgaches sont

soumis à l’influence du numérique. Car aujourd’hui, les NTIC s’intègre de plus en plus dans

la vie quotidienne des jeunes Malgaches. Or, nous avons déjà vu dans la première partie que

les NTIC modifient les comportements des jeunes. Autrement dit, les NTIC modifient la

psychologie des jeunes. Au sein des jeunes que nous avons enquêté, nous assistons à une

émergence d’un nouveau groupe de jeunes de la « génération Y ». En plus, le nombre de ces

jeunes va augmenter d’une manière ou d’une autre vu le développement technologique actuel.

Les jeunes Malgaches ont donc acquis un nouveau mode d’apprentissage de l’histoire, ce

grâce aux NTIC.

Par ailleurs, dans les lycées, les professeurs d’histoire ne sont pas tout à fait au courant

de l’existence de ces nouveaux groupes des jeunes. Leurs méthodes d’enseignements restent

inchangées. La méthode magistrale domine toujours dans l’usage pédagogique de ces

professeurs d’histoire du lycée. Il en résulte alors que les jeunes actuels éprouvent des

difficultés sur la matière histoire et du coup, ils ne s’intéressent plus à cette matière. D’ailleurs,

les jeunes d’aujourd’hui espèrent tous étudier à travers les nouvelles technologies mêmes s’il

existe une fracture numérique entre les jeunes Malgaches, ce en fonction du niveau de vie de

leurs parents. Or dans les établissements scolaires, l’utilisation des NTIC comme nouveau

moyen de transmission des connaissances aux élèves n’est pas encore très poussée. Cette

incohérence entre mode d’enseignement et mode d’apprentissage pose un problème majeur

qu’il faut remédier. Ainsi, nous allons tenter d’émettre des solutions à ce problème dans la

troisième partie du travail.

Page 74: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

62

Troisième partie

Les nouvelles perspectives de

l’enseignement de l’histoire dans les lycées

Page 75: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

63

« Les élèves en difficulté d’apprentissage ont souvent des problèmes de motivation.

Leurs difficultés à apprendre, leurs nombreux échecs et l’image qu’ils ont aux yeux des autres

élèves amènent bon nombre d’entre eux à se démotiver et à perdre tout intérêt à apprendre en

contexte scolaire »86

. Durant le cours d’histoire, nombreux sont ceux qui ne s’intéressent pas

au cours donné par le professeur. Si ces élèves se désintéressent de la matière histoire c’est

que l’enseignement de l’histoire n’a plus aucun sens aux yeux de ces élèves. Mais ici, il faut

souligner que ce qui nous intéresse c’est le groupe d’élèves de natifs numériques. C'est-à-dire

ceux qui sont nés et ont grandi avec l’informatique à la main. Nous nous intéressons sur ce

groupe d’élèves, car dans un avenir proche l’influence de la révolution numérique va toucher

la quasi-totalité des jeunes Malgaches. Ainsi, pour éviter que le problème se généralise, il est

dans notre devoir d’élucider les problèmes de l’enseignement de l’histoire sur ces jeunes de

nouvelle génération. Et de tenter de donner une solution adéquate. Ainsi, d’après les enquêtes

que nous avons menées, il existe un fossé énorme entre le mode d’apprentissage de l’histoire

de ces jeunes et les modes d’enseignement de l’histoire adoptés par les professeurs. Dans une

telle condition, il est nécessaire de donner des solutions à ces problèmes pour supprimer ce

fossé entre le professeur et les élèves ou plutôt entre méthode d’enseignement et méthode

d’apprentissage. C’est pour cette raison que dans cette partie du travail, nous allons tenter

d’émettre des solutions ou plutôt des améliorations sur l’enseignement de l’histoire dans les

lycées où le taux des jeunes de natifs numériques est assez élevé. Dans le cas où les jeunes

malgaches présentent un manque de motivation dans l’apprentissage de l’histoire, notre

premier chapitre dans cette partie du travail sera de résoudre au problème de motivation des

jeunes pour la matière histoire. Puis dans un second temps, nous essayerons d’orienter notre

travail, dans notre deuxième chapitre, à l’adoption d’une méthode pédagogique favorisant

l’usage des TIC. Puis, dans la troisième chapitre, nous allons parler que si nous voulons

améliorer la réussite scolaire des jeunes digital natives, il va falloir solliciter le travail de

groupe. Et dans notre dernier chapitre, nous proposerons les autres utilisation des TIC pour

l’enseignement de l’histoire. Ces différents chapitres seront axés aux tentatives de solutions

pour attirer les jeunes élèves à s’intéresser à nouveau à la matière histoire, mais aussi pour

donner un sens à la matière histoire.

86

Florent Chenu, Françoise Crépin & Monique Jehin, La motivation : comprendre et agir, nov. 2003, p. 09

Page 76: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

64

Cinquième chapitre : Susciter la motivation des élèves dans

l’enseignement/apprentissage de l’histoire

Augmenter la motivation des élèves digital natives à s’intéresser à la matière histoire

et être motivé dans le processus d’apprentissage de l’histoire présente un défi majeur pour les

professeurs. Étant donné que dans les établissements enquêtés, 62,79 % des élèves s’ennuient

durant le cours d’histoire et ne montrent aucun intérêt à cette matière. Dans une telle

condition, les élèves ne sont pas du tout motivés pour apprendre l’histoire. Ainsi, pour

augmenter la motivation des élèves, il faudra donner un sens à la matière histoire pour que les

élèves puissent comprendre l’utilité de cette matière dans la vraie vie.

I. Donner un sens à l’apprentissage de l’histoire

Selon Maryline DEVES « Pour le professeur, le sens des apprentissages est énoncé

dans les instructions officielles et guidé par la recherche didactique et pédagogique réalisée

par des spécialistes. Les finalités de l’enseignement sont intellectuelles, civiques,

patrimoniales et culturelles ; c’est ce que le professionnel de l’éducation a à charge de

réaliser à sa mesure »87

. Pour l’élève, lui énoncer cet objectif de cette manière n’aurait aucun

sens. Il s’agit de se pencher sur la mise en place de la signification qu’il projette sur ses

activités en classe. Par ailleurs, plusieurs usages peuvent rendre l’histoire enseignée utile à

savoir :

- la fréquentation du passé (élargissement de l’expérience vécue, du possible) qui faut

rendre accessible à l’élève. Le didacticien Henri Moniot parle « d’annexion psychologique du

passé »88

pour expliquer la mobilisation du passé selon le goût de l’élève.

- La représentation du passé, servant à concevoir un cadre pour le temps présent, une

perception de la durée, par delà les temporalités variables.

- Construire et renforcer des identités alimentées par la science historique (mémoires

sociales, premières étapes vers la construction individuelle et l’intégration des autres identités,

vers une culture humaniste).

- Légitimer les bonnes causes et les ordres établis, c’est-à-dire mettre en valeur la

culture occidentale moderne, en consacrant les valeurs de la démocratie, cette dernière

pouvant être soumise à des remises en cause à toutes les périodes de l’Histoire et notamment à

87

DEVES (M), comment donner un sens à l’enseignement de l’histoire ?, IUFM académie de Montpellier, 2005, p. 19 88

Moniot H, didactique de l’histoire, Nathan pédagogie, Paris 1995, p.29

Page 77: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

65

l’heure actuelle. Cette réflexion à propos des valeurs permet de se positionner en tant

qu’acteur de la citoyenneté nationale et supranationale, et comme vecteur du maintien d’un

système garant de libertés, de notions fondamentales dans la société. Sans entrer dans le

dialogue moralisateur, l’enseignement de l’Histoire contribue à la formation du citoyen

responsable.

- Construire la connaissance réaliste à partir du passé. Ce dernier offre une largeur de

vision de l’esprit dans l’analyse de situations actuelles. La transdisciplinarité avec l’Éducation

civique est dépassée par la dimension citoyenne de la discipline historique (il en va de même

pour la Géographie enseignée).

- Appeler aux sentiments personnels, aux représentations des élèves afin qu’ils

assimilent plus profondément l’intérêt des apprentissages scolaires.

Ces différents usages de l’Histoire enseignée ne sont pas a priori perceptibles par

l’élève. Il s’interroge, au moins de façon ponctuelle, sur l’intérêt d’un exercice, d’une analyse

d’un document, donc sur la logique de ce qu’ils apprennent. Selon Maryline DEVES : « la

motivation n’est que relative et qu’elle est relayée par un consensus éducatif implicite »89

.

Parfois, la plupart des élèves réalisent de façon plus ou moins engagée les mises en activités et

les recherches en classe parce qu’ils se sentent obliger de le faire. Dans une telle condition,

les élèves ne comprennent donc pas le sens de l’apprentissage. Ainsi, pour mettre en relief la

signification de la discipline transmise, il faudra que la réflexion demandée à l’élève doit être

comprise par celui-ci, il doit savoir ce que l’on attend de lui dans le cadre de la leçon, et de

façon générale, durant le cycle d’apprentissage dans lequel il est intégré. Le sens donné est

donc fonction de la cohérence des objectifs attendus par le professeur et de leur clarté de

formulation des consignes.

Par ailleurs, il est nécessaire de rendre explicite l’utilité des mises en activités par

rapport au sujet et à la recherche de résolution de l’énigme. Elles peuvent être individuelles

(en ateliers ou identiques pour toute la classe), réalisées en binôme ou bien collectives (par

groupe d’élèves limités à trois, quatre, pour une cohérence de travail). Plus largement nous

apprenons l’élève à être actif et le cours d’Histoire n’est qu’un prétexte pour mettre en œuvre

cette activité.

En outre, « chaque séance doit être perçue comme une unité de sens reliée par des

logiques thématiques et une progression des savoir-faire à partir d’objectifs énoncés

89

DEVES (M), op.cit, p. 20

Page 78: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

66

préalablement » affirmait Monique FLONNEAU90

. L’autonomie doit être privilégiée afin que

la construction du sens par l’élève soit intériorisée et assimilée. Il est, dans un second temps,

intéressant de faire confronter les idées des élèves, leur faire mutualiser leurs approches et

leur réflexion afin de conforter une thèse ou bien de la complexifier. Il est souhaitable même

qu’il acquière satisfaction lors de la résolution de l’énigme, voire du plaisir et un

épanouissement conscient.

Pour que l’élève donne sens à ses apprentissages, il est nécessaire qu’il s’appuie sur

des supports rendus accessibles et qu’il les analyse de façon individuelle. Le travail en groupe

et de mise en commun sont utiles pour mettre en perspective la réflexion personnelle que

l’élève aura construite. La reprise du professeur fait office de régulateur des informations

extraites et de leur organisation proposée. Le discours historique est alors initié par le sujet

apprenant qui poursuit sa démarche problématisée.

II. Raconter l’histoire pour enseigner les élèves est-il nécessaire ?

Nous nous interrogeons souvent sur la manière de transmettre l’histoire aux élèves. En

effet, il existe un débat permanent entre raconter l’histoire et construire l’histoire, entre

histoire immuable et histoire en devenir. Cependant, le discours historique n’est-il pas une

production issue de réflexion ? Est-ce que le récit de la matière est antinomique du procédé de

reconstruction du passé des hommes ? Le problème de fond qui se pose consiste à positionner

sur ce que l’on entend par récit. La place de la discipline scientifique et son statut peuvent être

reflétés par la façon de la transposer dans l’enseignement.

Aussi, le récit est-il synonyme de fiction ? Ces interrogations rapportent au centre de

la réflexion le document et son utilisation. Si le récit est basé sur des sources historiques, la

démarche est cohérente avec la science humaine. Le dossier documentaire et le travail de

description, d’analyse, prennent alors sens dans la construction de discours historique.

Maryline DEVES affirmait : « Raconter l’histoire n’est pas un non-sens »91

. Il est nécessaire

que cette forme de discours ne s’apparente pas à la fiction née de l’imaginaire du professeur.

Le récit ne doit pas être une fiction, il doit être une construction.

Autrement dit, le récit s’appuie sur l’analyse pour conserver une rigueur historique.

L’élève doit comprendre que le discours d’un historien est élaboré avec une méthode

cohérente. Cette méthode, c'est-à-dire, la description, l’analyse et l’interprétation d’un

événement historique, est alors transposée dans l’enseignement de l’histoire et sert à éveiller à

90

FLONNEAU (M), « Faut-il raconter l’Histoire ? », Le Journal des Instituteurs, n°9 mai 1997, p.p. 73 - 74. 91

DEVES (M), op. cit, p. 22

Page 79: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

67

l’esprit critique et à prendre du recul sur les informations et à contextualiser des faits de

société.

Flonneau Monique distingue deux conceptions de l’histoire. Elle confronte le récit en

tant que support vraisemblable et la démarche critique de l’historien qui tend vers la vrai.

Selon Flonneau Monique, « Un des écueils possibles dans le récit est que, s’il est reçu par

l’élève, la vraisemblance s’imposera au-delà de toute analyse de fond »92

. C’est pourquoi il

est nécessaire que cette forme de discours soit comprise par l’élève. Car le récit historique

peut intéresser et offrir un sens momentané, si bien que l’approche narrative passionne et

incite à se documenter. L’approche narrative peut être donc assimilée à une situation

d’accroche en début de séance. Vu sous cet angle, le récit raconté par le professeur d’histoire

est utilisé comme un levier qui crée un intérêt à la leçon d’histoire.

Le récit dans l’histoire peut être donc vecteur de sens. L’histoire narrée comporte un

décor, des personnages et une action. L’événement raconté devient alors un élément de base

du cours d’histoire. Dans cette narration de l’événement, chaque professeur invente de

nouveaux modèles explicatifs où l’événement trouve son importance. En plus, « le récit

historique redonne, à travers le courant de pensée une place nouvelle aux personnages

historiques. Le récit reclasse ces personnages historiques au rang des « grands hommes »

ayant marqué l’histoire de l’humanité »93

. En effet, le récit historique genre biographie sert à

donner de chair au passé. C'est-à-dire, la narration genre biographique sert à redonner vie à

l’histoire, et à proposer une identification possible dans la sensibilité consciente ou non de

l’élève. Ainsi, le récit des grands hommes peut être envisagé pour expliquer certains

processus complexes comme des évènements clefs par exemple. Les grands hommes sont

perçus comme l’incarnation de l’esprit de leur temps et servent à rendre compréhensibles

certaines évolutions historiques. Il s’agit donc ici de laisser entrer dans la salle de classe les

personnages historiques pour donner sens à l’histoire.

92

Flonneau M, op. cit., pp. 73-74 93

FLONNEAU Mathieu, « Réhabiliter la connaissance des Grands Hommes », le Journal des Instituteurs, n°6 février 1997, pages 65-66.

Page 80: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

68

1. Le récit historique pour donner sens à l’histoire comporte-t-

il un risque ?

« Le contexte du récit doit être clairement posé. Il est nécessaire de faire émerger la

cohérence historique dans la chronologie et dans un contexte élucidé qui lui donne un

sens »94

, affirmait Maryline DEVES. C'est-à-dire, de donner de l’ordre et de signification à la

fois. L’approche narrative est risquée, car il privilégie l’évènement, qui est une petite histoire,

au détriment des structures notionnelles. « De plus, l’anecdote n’est pas forcement porteuse

de concepts »95

. Le récit anecdotique est utile dans un rôle d’accroche. Il est donc nécessaire

de ne pas privilégier trop fréquemment le sens momentané, celui qui fait appel aux sentiments

sous peine de ne jamais laisser construire le sens global par les élèves. « Tout récit historique

utilisé en classe doit être remis dans le cadrage temporel, afin de comprendre le contexte et la

notion qui y est associée »96

. Ainsi, raconter l’histoire aux élèves pourra être utilisé comme un

levier de façon occasionnelle, pour réveiller l’intérêt, et la motivation des élèves par rapport à

un thème qui aurait perdu de sens.

2. Faut-il raconter l’histoire pour donner du sens à la matière ?

Raconter l’histoire pour lui donner un sens ? Selon DEVES (M), « Ce n’est pas une

nécessité, mais une possibilité d’entrée pour faire comprendre l’histoire aux élèves ». Il est

indispensable de prendre du recul sur le discours historique et sur sa construction. « Le récit

qui propose le retour des grands hommes et de l’événement est à placer dans une approche

culturelle contextualisée, offrant des clefs des lectures plus accessibles aux élèves »97

. Mais

pour faire construire le sens, il est donc nécessaire de créer une tension intellectuelle où

l’élève sera lui même demandeur de connaissances et de méthodes. C’est l’élève qui est à

l’initiative de son projet intellectuel. Le rôle de l’accroche est déterminantes pour démarrer de

façon dynamique la mise au travail.

94

DEVES (M), op.cit, p. 23 95

DEVES (M), op.cit, p. 24 96

ibidem 97

LECHARNY (H), « De l’événement à l’événement », le Journal des Instituteurs, n°6 février 1997, p. 60

Page 81: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

69

Sixième chapitre : Favoriser l’usage des TIC dans l’éducation des

jeunes natifs numériques

Les technologies de l'information et de la communication (TIC) constituent l'un des

facteurs les plus marquants des sociétés contemporaines. Le domaine de l'éducation n'échappe

pas à leur emprise et nombreux sont les gouvernements qui investissent dans ce secteur en

espérant plus d'efficience et d'efficacité de leur système éducatif. Cependant, si la progression

du réseau Internet et l’intégration des TIC dans le quotidien sont spectaculaires dans les pays

du Nord, elles le sont moins dans ceux du Sud. En effet, et pour des raisons politiques, de

nombreuses écoles dans ces pays n’ont pas toujours accès à l’Internet et aux dernières

avancées des TIC comme en Occident où presque toutes les écoles sont équipées en

ordinateurs. Par ailleurs, le rythme accéléré du développement technologique dans le monde

entier invite à la rénovation des systèmes éducatifs, notamment de ceux des pays du Sud, afin

qu’ils puissent améliorer la qualité de l’enseignement et l’apprentissage en vue du

développement des compétences par le biais de l’usage efficace des technologies de

l’information et de la communication (TIC). Alors, dans un monde où les nouvelles

technologies sont de plus en plus prépondérantes dans la vie quotidienne, il serait nécessaire

d’analyser les enjeux motivationnels des nouvelles technologies sur l’enseignement/

apprentissage de l’histoire dans les pays du sud et notamment à Madagascar et plus

particulièrement dans les grandes villes où la mondialisation influence directement la vie des

gens..

I. Corrélation entre NTIC et motivation scolaire

Le rôle clé dans le changement éducatif devient de plus en plus manifeste.

L’application des outils TIC à l’enseignement devient un enjeu majeur pour tout

gouvernement soucieux d’améliorer leur éducation nationale. Au début, et jusqu’à

aujourd’hui, l’enseignement était toujours dans le système pédagogique traditionnel, centré

sur le professeur, la transmission du savoir se fait alors d’une manière verticale, et ce par le

biais d’une imposition rigoureuse de la connaissance aux élèves. Actuellement, dans le souci

d’amélioration du système éducatif, si l’enseignement devait être centré sur l’élève,

l’utilisation des TIC est obligatoire pour tout enseignement. Seulement, « dans ces

changements radicaux, le nouvel enseignant doit maîtriser ce nouvel environnement de NTIC,

et être prêt psychologiquement pour un changement radical de rôle, tout en renforçant et

Page 82: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

70

actualisant son savoir dans la discipline qui est ici la discipline histoire 98

». En effet, dans

l’espace des technologies, les NTIC occupent une place au sommet de la hiérarchie.

Cependant, selon Henri SAMIER : « si ces technologies ne sont pas appliquées avec les

pédagogies appropriées, elles n’apporteront rien d’autre à l’éducation que confusion et

erreur d’objectifs99

». Ainsi, l’environnement des NTIC doit être maitrisé par les enseignants

pour que le changement qui accompagne l’univers des NTIC soit une véritable révolution

dans le domaine pédagogique. Pourquoi une véritable révolution ? Une révolution parce qu’en

premier lieu, elle sera marquée par l’abandon de la forme verticale de formation. C'est-à-dire,

le transfert vertical de connaissances, au profit d’une forme en anneau où l’enseignant se

transforme en facilitateur d’un processus centré sur l’enseigné et sa capacité de découvrir les

connaissances, à son propre rythme et en collaboration avec d’autres enseignés, c'est-à-dire

avec d’autres élèves. En deuxième lieu, cette nouvelle forme de pédagogie utilisant les NTIC,

libère l’espace de temps et de lieu. Espace de temps parce que les élèves peuvent désormais

étudier à n’importe quel moment de la journée ou même pendant la nuit. Espace de lieu

ensuite, car les enseignés peuvent procéder au processus d’apprentissage à n’importe quel

endroit. Ainsi, en perdant sa verticalité, l’apprentissage devient un processus de collaboration

et de partenariat entre différents groupes. Avec un apprentissage de collaboration et

d’apprentissage, l’élève digitale native sera motivé et s’engagera un peu plus dans le

processus d’apprentissage. Le digital native est motivé pourquoi ? Il est motivé parce que les

digital natives sont des élèves dépendants. Dépendants d’abord avec leurs parents, puis cette

dépendance continue jusque dans leur formation. Un digitale native est très à l’aise quand il

s’agit de travailler en équipe.

Tableau 3: Les modèles de relation pédagogique

modèle centrage Rôle de l’élève Technologie

Traditionnel Professeur Passif Tableau noir

Information Elève Actif Ordinateur

Connaissance Groupe Adaptatif Ordinateur en réseau

Source : Samier (H), « l’université virtuelle », les cahiers du numérique, France

2000, Vol-1, N°2-2000, p. 23

Ce tableau montre le rôle fondamental des NTIC dans le changement éducatif. En

effet, plus les NTIC sont appliquées, plus l’élève est sollicité et par conséquent il participe un

98

Samier H, op. cit., p. 23 99

Samier H, op cit., pp. 21-22

Page 83: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

71

peu plus dans le processus d’apprentissage. Cet engagement de plus en plus de l’élève dans le

processus d’apprentissage est un levier pour augmenter l’intérêt de l’élève à la matière et par

la suite de favoriser la motivation de l’élève.

II. Les NTIC au service de l’éducation

Nous vivons actuellement une époque où les changements technologiques sont très

rapides. Les TIC font partie intégrante de notre société, dans un contexte tant professionnel

que privé. Le développement rapide des TIC nous oblige donc à former aussi bien les

enseignants que les élèves à ces nouvelles compétences. Or il apparaît que l’adaptation aux

usages des TIC en classe est trop lente à Madagascar. Si de plus en plus d’écoles se voient

dotées des nouveaux outils technologiques, un grand nombre d’enseignants se sentent

démunis ou à même à l’écart face à ces nouveaux matériels.

1. Adaptation aux usages TIC en classe

L’utilisation des NTIC en classe est souvent sollicitée pour que les digitale natives

puissent se sentir à l’aise dans le processus d’apprentissage. Cependant, il semble être

nécessaire de se demander comment s’intègrent les NTIC en classe. Est-ce que cette

intégration demande une modification des pratiques d’enseignement ? Dans cette intégration

des TIC dans le secteur de l’éducation, il ne suffit pas de combiner l’utilisation de l’outil

informatique avec les pédagogies existantes, mais il est pertinent d’adapter l’enseignement

aux nouvelles possibilités que les NTIC peuvent offrir. Par ailleurs, dans le cadre de

l’intégration des TIC en classe, force est de constater que cette intégration des TIC en classe

peut se situer sur deux approches institutionnelles. La première consiste à dire que les TIC

peuvent être vues comme une discipline scolaire à part entière avec des compétences

spécifiques en TIC qu’il faut maîtriser à la sortie de l’école. La deuxième conception consiste

à dire que les TIC sont des outils transversaux qui devraient être intégrés dans toutes les

disciplines scolaires.et font partie intégrante de tout enseignement. Cette deuxième approche

induirait une restructuration profonde de la manière d’enseigner les disciplines scolaires.

2. Formation des enseignants aux TIC

Selon Stéphanie HEER et Abdeljalil AKKARI (2006) « Une intégration efficace des

TIC dans le domaine de l’éducation ne peut se réaliser sans une formation à l’appui »100

.

100

HEER (S), AKKARI (A), Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 2006, disponible sur le site www.profetic.org/revue

Page 84: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

72

Former les enseignants à l’usage des TIC en classe semble être important dans notre société

où l’innovation technologique prend de plus en plus d’ampleur. La formation peut jouer un

rôle déterminant dans l’application des TIC à éducation. Une formation pourrait pousser les

enseignants à une meilleure acceptation de l’innovation technologique. Dès que l’ordinateur a

pénétré dans la classe, la formation ne peut plus rester à l’écart des TIC. La formation des

enseignants sur les TIC doit cibler l’acquisition des deux compétences. D’une part la

compétence technique sur la manipulation des outils TIC. Et d’autre part une compétence

pédagogique associée aux TIC. Ainsi, l’enseignant en formation doit être capable d’acquérir

un esprit critique face à l’utilisation des TIC. Mais aussi, de réfléchir à des séquences

d’enseignement utilisant les TIC et ainsi adapter son enseignement.

III. Les TIC et les relations maîtres/élèves

Avec l’intégration des TIC à dans l’enseignement, la relation maitre-élève se trouve

bouleversée. L’utilisation des TIC durant le cours d’histoire permet de motiver les jeunes

digital native. Et les TIC leur permettent aussi de mieux s'approprier les connaissances et

certaines compétences, avec la possibilité de presque tout revoir ou refaire au CDI ou à la

maison. Si les professeurs se montrent ouverts aux utilisations des TIC, et qu’ils acceptent de

changer de posture, c'est-à-dire de passer au détenteur du savoir au guide qui facilite

l’acquisition des connaissances historiques, la relation entre élève motivé et professeur guide

sera meilleure. Cela va certainement améliorer l’intérêt des élèves sur la matière histoire et

par la même occasion la réussite scolaire se trouvera améliorée. Les élèves seront

reconnaissants envers le professeur puisque l’image du professeur se trouvera changée. Au

lieu d’être un professeur qui terrorise les élèves en transmettant des connaissances d’une

manière verticale et obligatoire et dont l’apprentissage exige l’apprentissage par cœur, avec

l’utilisation des TIC à l’école, cette image du professeur sera changée en un professeur qui

aide les élèves dans le processus d’apprentissage, un professeur qui donne des conseils. Ainsi,

les élèves seront motivés à assister au cours d’histoire.

Ainsi, étant donné que les élèves digital natives sont des jeunes d’une génération dont

l’utilisation des TIC est d’usage quotidien, les enseignants d’aujourd'hui auront besoin

d’autres outils que ceux qu’ils avaient utilisés pour enseigner les précédentes générations. Il

est donc nécessaire de prendre en compte l’évolution technologique actuelle dans

l’enseignement.

Page 85: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

73

IV. Les types d’enseignement utilisant les TIC

« Dans l’éducation nationale, l’innovation est parfois un acte d’indiscipline qui a

réussi »101

il est parfois difficile d’intégrer les nouvelles technologies à l'école à cause de la

routine des pratiques éducatives. Changer un monde d’enseignement est parfois difficile à

adopter pour les enseignants. Seulement, avec la révolution numérique qui est une révolution

douce, l’acte éducatif se trouvera bouleverser d’une façon ou d’une autre. Puisque dans le

souci d’une égalité des chances, avec l’avènement d’une nouveau groupe de génération Hyper

consommatrice des NTIC, la pratique pédagogique sera tournée vers l’utilisation des NTIC.

Ainsi, si nous voulons une amélioration dans le réussite scolaire, il faudra que l’école de

demain adopte les TIC dans la transmission des connaissances.

1. L’école et l’innovation technologique

Si nous nous intéressons à l’amélioration technologique pour l’école de demain, il faut

commencer à intégrer à l’école les nouveaux outils techniques. Le premier d’entre eux est le

tableau numérique interactif. Le tableau noir a dû céder sa place à un tableau sur lequel on

écrit avec un stylet. Finie également l’école buissonnière. Des serveurs informatiques sont

désormais mis à disposition des élèves, des professeurs et des parents pour mettre en ligne les

relevés de notes, l’appel quotidien des élèves ou encore le contenu du cahier de textes de la

classe. Enfin, Internet fait bien évidemment partie des nouveaux outils de travaux

1.1.L’enseignement assisté par ordinateur ou EAO

Définition

« L’enseignement assisté par ordinateur est une méthode pédagogique interactive qui

prévoit l’usage d’un ordinateur pour dispenser un cours, suivre l’apprentissage et choisir du

matériel pédagogique supplémentaire à proposer aux élèves / étudiants en fonction de leurs

besoins individuels »102

.

L'enseignement assisté par ordinateur (EAO) demeure, après plusieurs années

d'existence, une alternative très mal connue et fort peu répandue dans notre milieu scolaire.

Parmi les raisons pouvant expliquer une telle situation, mentionnons: le niveau de préparation

des maîtres à l'utilisation de la micro-informatique, le nombre encore limité d'ordinateurs dans

101

Berry Michel & Deshayes Christophe, Les vrais révolutionnaires du numérique, éd. Autrement, Paris 2010, p.94 102

http://glossary.uis.unesco.org/glossary/fr/term/2344/fr

Page 86: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

74

les écoles ainsi que la qualité des didacticiels développés. Seulement, dans le souci de

combler les lacunes du système d’enseignement à Madagascar, et pour une meilleure égalité

des chances, il faut en prévaloir une alternative pour un nouveau complément pédagogique. Et

parmi ces alternatives nous avons choisi l’EAO. Il est important de considérer ici l'EAO

comme complément et non comme substitut à l'enseignement conventionnel. Il est vrai que le

rôle de l'enseignant s'en trouvera quelque peu modifié, la fonction "communicateur" laissant

le pas à la fonction "guide", mais il s'agit là plus d'une valorisation que d'une dévalorisation.

Quant à l'élève, peu importe son niveau d'habileté, il sera toujours la préoccupation première.

1.2.Intégration de l’EAO dans le système scolaire

Ici, il importe de trouver la façon idéale d'intégrer l'EAO dans le système scolaire

actuel. Cela présuppose qu'il y a place pour un environnement spécifique à son utilisation tant

individuelle que collective et que les maîtres sont conscients de la portée d'une véritable

complémentarité avec l'enseignement conventionnel. Une telle addition rend possible un

enseignement plus adapté aux différences individuelles; une interactivité plus soutenue; un

suivi plus rigoureux et une évaluation plus juste de la performance. Quant à la durée des

sessions EAO, cela dépend naturellement du contexte dans lequel elles sont intégrées, mais il

est généralement convenu de les limiter à 30 minutes au niveau primaire et à 60 minutes au

niveau secondaire. Tout cela demeure évidemment une question de jugement et le maître est

naturellement le mieux placé pour en décider.

2. Les autres types d’enseignement avec les TIC

La prise en compte par l’école des nouveaux enjeux autour des TIC est essentielle.

Pour les systèmes éducatifs de tous les pays du monde, la transformation de la société suite à

la révolution numérique présente un défi considérable. Le système ancien de transmission des

savoirs semble de plus en plus obsolète, remis en cause par la société nouvelle sous

l’influence de la révolution numérique. Ainsi, les enseignants doivent désormais changer de

matériel didactique dans la transmission des connaissances. Ce changement est presque

primordial dans les grandes villes où les digitale natives sont les plus nombreux. Dans le

contexte scolaire où nous vivions, et avec le développement considérable des NTIC, les

enseignants peuvent désormais choisir un type d’enseignement utilisant les TIC pour

augmenter la motivation des jeunes digital natives, pour que ces jeunes s’engagent un peu

plus dans le processus d’apprentissage. Sur ce choix, le professeur possède une large gamme

d’outils TIC pour appuyer son cours à commencer par exemple par la projection d’un film

Page 87: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

75

documentaire à l’aide d’un vidéoprojecteur. Les atouts visuels des types d’enseignement vont

aider les élèves à la mémorisation des évènements historiques. Seulement, la simple

projection d’un vidéo historique ne suffit pas pour que les élèves puissent assimiler les

connaissances historiques. Il faudra que le professeur d’histoire organise à la fin du film un

débat où les élèves vont être répartis en plusieurs groupes selon le contexte et l’objectif

poursuivi par l’enseignant.

Force est de constater que les élèves d’aujourd’hui sont très à l’aise dans

l’apprentissage à travers les TIC, le système d’enseignement doit répondre aux attentes de ces

nouveaux groupes de jeunes. Mais l’utilisation des TIC à l’école ne suffit pas pour autant de

colmater le sillon. Pour cela il faut recourir à d’autres moyens pour augmenter le niveau

d’instruction à Madagascar. Nous allons proposer un nouveau perspectif d’enseignement

pouvant se détourner des TIC, mais pourrait être efficace pour l’enseignement des jeunes de

natifs numériques dans le nouveau chapitre qui suit.

Septième chapitre : favoriser le travail de groupe dans l’éducation

des jeunes de natifs numériques

La prise en compte par l’école des nouveaux enjeux autour des TIC est essentielle

dans la compréhension d’une nouvelle société où la culture numérique prend une place

prépondérante. Selon Isabelle COMPIEGNE, « le monde d’aujourd’hui sera plus égalitaire

et plus coopératif »103

. Grâce à la révolution numérique, la société devient une société qui

prône la collaboration. Cette collaboration débarque même à l’école où les jeunes veulent

travailler et apprendre en interaction avec autrui. Ainsi, dans une perspective d’amélioration

de l’apprentissage des jeunes actuels, nous allons consacrer ce chapitre à l’analyse du travail

collaboratif ou le travail par groupe.

I. Les finalités du travail de groupe dans l’éducation des digital natives

1. Quand mettre en place un travail de groupe ?

Le travail de groupe est un outil pédagogique parmi d’autres. Il convient aux

enseignants de décider quand l’employer et de justifier son utilisation par des objectifs précis

103

COMPIEGNE (I), la société numérique en question, OP. cit, p.13

Page 88: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

76

qui devront être acquis par les élèves. Il est à signaler que les jeunes natifs du numérique sont

plus à l’aise quand il s’agit de travailler en groupe. Cela s’explique par le fait que ces digital

natives sont des enfants hyper dépendants envers leurs parents d’abord et envers autrui ensuite.

De ce fait Isabelle COMPIEGNE affirmait : « les jeunes manquent d’autonomie et leurs

compétences restent limitées »104

. L’utilisation du travail de groupe en contexte scolaire paraît

donc primordiale si nous voulons améliorer la réussite scolaire des jeunes natifs du numérique.

Pour cela, nous allons maintenant envisager les moments et les situations au cours desquels un

travail de groupe peut être proposé. Dans un premier temps, nous insistons sur le fait qu’il ne

faut jamais proposer aux élèves d’effectuer en groupe une activité qu’ils pourraient accomplir

aussi bien individuellement. « En effet, le travail de groupe ne se justifie que si la tâche a un

niveau de complexité telle qu’elle ne pourrait être accomplie par des individus seuls »105

. Le

travail en groupe doit permettre à chaque membre d’enrichir son expérience, d’élargir sa

réflexion et de stimuler sa créativité. Cela est d’autant plus nécessaire à l’heure où le jeunes

d’aujourd’hui adoptent une nouvelle forme de sociabilité avec l’apparition du web 2.0. et que

selon Jenkins (2011), « si leurs activités en ligne leur permettent d’avoir accès à plusieurs

informations, ils n’ont pas pu montrer leurs capacités d’assimilation et les intégrer a un

niveau de réflexion plus élevé. Ils ont besoin d’interactivité, d’apprentissages collaboratifs

pour progresser »106

. Bref, il faut donc que l’objectif prévu ne puisse pas être atteint par un

seul des membres du groupe, mais que sa complexité justifie le dialogue et les échanges.

Ensuite, il faut se limiter sur l’utilisation du travail de groupe en trois situations. Il

s’agit de : « la découverte d’une notion nouvelle, l’acquisition d’un savoir-faire et

l’utilisation de connaissances dans une situation nouvelle ». Nous pouvons en déduire que le

travail de groupe n’est profitable aux élèves que lorsqu’ils n’ont pas toutes les connaissances

pour résoudre un problème. On peut parler alors de situation problème ou de travail de

recherche. Le travail en groupe est donc inutile lorsqu’il s’agit de mémoriser des savoirs ou de

renforcer des connaissances ; les travaux de structuration et d’application doivent donc être

faits de manière individuelle, ce qui se justifie par l’objectif de ce type de travail : il doit

permettre à l’élève de travailler ses propres compétences de compréhension ou de

mémorisation d’une notion, ce qui ne peut être fait qu’individuellement.

104

COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op.cit, p. 69 105

ORTUNO (M), comment optimiser le travail en groupe d’apprentissage ?, IUFM académie de Montpellier, 2005, p. 11 106

http://fr.slideshare.net/RyanDJenkins/tag/generation-y

Page 89: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

77

Dans ces conditions, le travail de groupe est bénéfique aux élèves, car il permet de

réfléchir sur des problèmes que ceux-ci ne pourraient pas résoudre seuls. De plus, le groupe

d’apprentissage à d’autres avantages. Tout d’abord, il permet aux élèves qui n’osent pas

prendre la parole en grand groupe de parler dans les groupes d’apprentissage et ainsi il

démultiplie les moments de parole. Ensuite il permet aux élèves d’apprendre à retenir leur

affectivité, à différer leur désir d’agir et de dépasser les conflits. Enfin, le travail en groupe

permet de donner du sens aux apprentissages et à l’école en général, et permet aux élèves

d’agir en citoyens responsables en acceptant les règles nécessaires à la réalisation de leur

projet. Cependant, du point de vue intellectuel, le travail de groupe ne peut se justifier que par

une notion centrale : le conflit sociocognitif.

2. Quelle est l’importance du conflit sociocognitif ?

Le conflit sociocognitif est en effet l’élément indispensable pour que tout travail de

groupe puisse être possible. Celui-ci est l’hypothèse centrale de la psychologie sociale du

développement. Selon Vygotsky, « l’intelligence se construit de façon sociale, en relation

avec les pairs »107

. L’interaction sociale est alors une des clés du développement intellectuel

de l’individu. Ainsi le travail de groupe correspond tout à fait aux conditions du conflit

sociocognitif : l’élève est en présence de pairs et il a un travail intellectuel à faire. Il doit

prendre en compte le point de vue d’autrui et intérioriser le conflit. L’élève remet alors en

cause ses propres représentations, apprend à se décentrer pour accepter le point de vue

d’autrui.

De plus, le conflit sociocognitif est lié à l’importance du décalage entre le stade de

développement cognitif du sujet et l’élément nouveau qui vient opérer un réajustement en

exigeant que le sujet réorganise ses connaissances. Si l’écart entre les niveaux de

développement est trop grand, ceux-ci annulent les effets de l’interaction entre les partenaires.

C’est pourquoi le travail demandé doit être regardé de plus près ; il a été vu que la tâche

proposée doit être assez complexe pour ne pas être réalisable par un seul élève. Vygotsky va

plus loin en parlant de « Zone Proximale de Développement »108

. Pour être bénéfique, le

conflit doit concerner une connaissance prête à être modifiée, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas

être trop éloignée de la structure intellectuelle actuelle de l’élève. Ainsi la difficulté pourra

être surmontée avec l’aide des pairs.

107

http://ecolereferences.blogspot.com/2011/09/vygotski-et-leducation.html 108

http://www.edu-tice.org/approche-théorie /auteurs-majeurs/vygotski/

Page 90: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

78

Par ailleurs, la médiation sociale, c’est-à-dire le conflit sociocognitif, ne permet un

véritable apprentissage que si elle se situe dans la Zone Proximale de Développement. On

peut conclure sur le fait que le travail de groupe doit répondre à certains critères pour être

bénéfique aux élèves : la tâche proposée ne doit pas être réalisable par un seul élève, elle ne

doit concerner que des phases de découverte ou de recherche et doit se situer dans la Zone

Proximale de Développement des élèves. Après avoir étudié les conditions de mise en place

du travail de groupe, nous allons voir comment celui-ci s’organise.

II. Les stratégies de l’enseignant pour permettre à l’épanouissement de

l’élève digital native dans l’apprentissage par groupe

Durant une séquence de travail de groupe, le rôle tenu par le professeur est

fondamental, quitte à ne pas négliger. Durant un travail de groupe, le professeur doit tenir le

rôle d’observateur de stratégies adoptées par chaque groupe, cela répond à l’attente des natifs

numériques qui est de respecter leurs idées même s’ils sont jeunes. Le professeur doit

permettre aussi au groupe d’avoir une personne ressource cela dit, le professeur sera considéré

comme un leader aux yeux des natifs numériques.

1. Être observateur des stratégies adoptées par les élèves

Lors de la mise en place de travaux de groupe, le maître perd sa place de «leader» et

ne se retrouve plus face à des élèves qui l'écoutent et attendent sa bonne parole, mais placé en

position de retrait, souvent au fond de la classe pour observer comment se passent les choses.

Ce recul est fondamental dans ce dispositif pour avoir conscience de l'impact du travail de

groupe sur le groupe classe. La pédagogie de groupe modifie aussi son statut pédagogique : le

professeur n'est plus celui qui offre, qui transmet le savoir, mais celui qui permet aux élèves

de le découvrir.

En plus, l'enseignant en charge de la classe doit inévitablement endosser le rôle

d’observateur de la tâche (pour voir si les choses se déroulent selon ses attentes) et le rôle

d’observateur de la méthode (pour voir comment les élèves procèdent dans le groupe et pour

voir aussi si chacun s’investit). Par ailleurs, en jouant le rôle d’observateur, le professeur doit

orienter les élèves à émettre leurs idées suivant le but que le professeur voudrait atteindre.

Ainsi, le professeur n’aura pas à nier les idées des élèves digital natives car si il y a une chose

que ces élèves détestent c’est le fait de négliger leurs opinions.

Page 91: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

79

2. Permettre au groupe d’avoir une personne ressource

Pour donner toutes les chances au travail de groupe, le professeur d’histoire doit savoir

intervenir de façon ponctuelle à l'intérieur de chaque groupe. Dans cette intervention,

l’enseignant se place comme une personne ressource sur la méthode ou sur la tâche. Ainsi, il

sera considéré comme un leader aux yeux des natifs numériques. Seulement, au cas où les

élèves auront des difficultés, il ne faut pas que le professeur donne tout de suite la réponse,

dans une telle condition, le professeur peut donner quelques conseils, quelques pistes pour

mettre les élèves sur la voie afin de ne pas les laisser s'empêtrer dans des problèmes

insolvables. Nous pouvons donc dire qu'à chaque fois qu'il le peut, l'enseignant doit s’efforcer

de créer une situation où les apprenants se reposent de moins en moins sur son avis et de plus

en plus sur leur propre initiative et leur propre jugement : c'est alors qu'ils prennent

pleinement conscience du fait qu'ils avancent dans leurs réflexions ne serait-ce simplement

qu'en tentant de surmonter les contradictions qui apparaissent entres les membres du groupe.

Cela étant en parfaite conformité aux attentes de digitales natives qui est de respecter leurs

idées ou leurs opinions.

Mais l’action de l’enseignant ne se limite pas à agir quand il y a des difficultés : il peut

permettre aux enfants, par ses questions, d’approfondir leur réflexion sur ce qu’ils sont en

train de faire ou poursuivre leur analyse si un groupe a terminé bien avant les autres. Son rôle

au sein de chaque groupe est avant tout de faire pour que tous les élèves se sentent à l'aise et

puissent enrichir leurs compétences. Cela est d’autant plus nécessaire car les natifs

numériques selon Jenkins (2011)109

, n’ont qu’une faible culture littéraire ; ils ne peuvent se

concentrer très longtemps dans leurs études ; leur capacité de se remettre en question est

limitée, et ils ont besoin d’avoir des résultats immédiats.

III. Les TIC au service du travail de groupe

Les récentes avancées technologiques dans le domaine des TIC ont permis l’apparition

de nouveaux outils de travail collaboratif. De nombreuses études montrent que les

technologies de l'information et de la communication sont aux services des pédagogies actives.

L'approche par projet (issue du modèle socioconstructiviste) incluant l'utilisation des TIC

comme ressources favorise les innovations dans les pratiques d'enseignement-apprentissage.

Cette approche est d'autant plus efficace qu'elle requiert la coopération entre les élèves dans

109

http://fr.slideshare.net/RyanDJenkins/tag/generation-y

Page 92: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

80

les différentes phases de la réalisation du projet et qu'elle porte sur des contenus ayant du sens

pour les apprenants. Elle repose sur une démarche structurée, logique et par étapes.

1. L’apprentissage par projet avec les TIC

Cette approche consiste à regrouper par équipe des élèves pour réaliser un projet dont

l'exécution nécessite l'utilisation des TIC comme ressources. « Le projet vise l'apprentissage

de nouveaux contenus disciplinaires du programme officiel et le développement de

compétences technologiques, méthodologiques, sociales 110

». Cependant, cette approche vise

moins l'accumulation des savoirs que leur maîtrise (comme ressources) pour la pratique, c'est-

à-dire pour la réalisation des activités du projet. « Elle prépare ainsi les apprenants au monde

professionnel actuel d'autant plus qu'elle repose sur le travail en équipe ». En plus, ce type

d'organisation du travail favorise des apprentissages en profondeur. En effet, il repose sur

l'entraide, l'enrichissement mutuel par la confrontation et la validation des idées. En outre, la

coopération et la collaboration entre pairs tendent à favoriser l'harmonisation des

connaissances au sein des équipes et du groupe classe.

Cette approche privilégie la méthode active, participative. Celle-ci prend en compte

la motivation, les besoins et les attentes des apprenants. Elle nécessite la définition de

stratégies par lesquelles les apprenants sont amenés à produire, créer, chercher, s'informer et à

communiquer à l'aide des TIC. Cette approche favorise donc la construction de connaissances

par les élèves. L'accent est davantage mis sur l'apprentissage que sur l'enseignement.

L'enseignant n'est plus le magister, l'unique détenteur de savoirs, mais plutôt un facilitateur

qui aide les élèves à construire leurs connaissances.

2. De l’activité collaborative aux outils de travail collaboratif

2.1.Panorama des outils de travail collaboratif

Les concepts et outils de travail collaboratif ne sont pas récents, mais ont pris comme

nous le disions en introduction un tout nouvel essor avec la démocratisation des usages des

Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans nos sociétés, et par

conséquent dans nos organisations (structures publiques, entreprises, associations, etc.).

Aujourd’hui, le travail collaboratif revêt donc une dimension technologique forte et est

identifié comme un « ensemble de méthodologies et outils issus des TIC qui permettent à des

acteurs de réaliser une œuvre commune en partageant des idées, des informations et des

110

http://www.epi.asso.fr/revue/articsom.htm#a1301g

Page 93: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

81

résultats111

». Ces dernières années, les Outils de Travail Collaboratif (OTC) ont acquis une

plus grande maturité sur le plan technique, économique et social d’après Alexandre PIQUET

(2009)112

.

« Tout d’abord, sur le plan technique, les OTC se révèlent aujourd’hui faciles à

installer et plutôt simples à utiliser. De ce fait, ils tendent à effacer la problématique

technique qui représentait une véritable barrière pour une large diffusion de ces solutions

dans les organisations. La démocratisation de l’accès aux OTC est due en grande partie au

fait que ces technologies se soient alignées sur les standards d’Internet.

Ensuite, sur le plan économique, les OTC sont devenues, en premier lieu, des

technologies très abordables. En effet, de l’associatif jusqu’à la très grande entreprise, il

n’est plus rare aujourd’hui d’observer que chacune de ces organisations puisse avoir choisi

les mêmes outils, les mêmes technologies pour mener à bien leurs projets en mode

collaboratifs. En second lieu, les OTC incarnent désormais un atout non négligeable en

termes de performance des processus métiers, de réduction de coûts, d’augmentation de la

vitesse des interactions ou encore de flexibilité spatio-temporelle.

Enfin, sur le plan social, un début de symbiose a pu se mettre en place entre les OTC

et les nouvelles pratiques collaboratives opérant dans les groupes de travail. On doit en effet

ce phénomène à la multiplication d’expériences réussies en matière d’usage qui a mené les

experts du travail collaboratif, chargés du développement des OTC, à passer d’une vision

technocentrée (c’est-à-dire focalisée sur la technique) qui menait le plus souvent à des échecs

face au facteur humain, à une vision où la conception de ces outils est plus centrée sur

l’utilisateur. De cette lente maturation des technologies du travail collaboratif, l’écart entre

l’innovation technique de départ et son appropriation socioculturelle tend à se réduire »113

.

2.2.Catégorisation des outils de travail collaboratif

Les outils de travail collaboratif se distinguent en quatre grandes catégories selon

Alexandre PIQUET114

. Il s’agit : les outils de communication, les outils de partage

d’applications et de ressources, les outils d’information et de gestion des connaissances et les

outils de coordination.

111

PIQUET (A), guide pratique du travail collaboratif : Théories, méthodes et outils au service de la collaboration, Brest, 2009, p. 12 112

ibidem 113

idem 114

PIQUET (A), op. cit., p. 15

Page 94: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

82

Les outils de communication

Ils sont considérés comme des outils "de première nécessité" car sans eux il est

impossible de collaborer. Leur rôle est avant tout de faire circuler l’information entre

collaborateurs.

Les outils de partage d’applications et de ressources

Ils permettent à plusieurs membres d’une équipe de travailler ensemble sur un même

document, sur une même application dans le cadre d’un projet commun. Ce sont ici les outils

de collaboration par excellence offrant la possibilité à des utilisateurs de travailler à distance

en ligne.

Outils d’information et de gestion des connaissances

Ces outils de partage de contenus et d'accès au savoir sont également connus sous

l’appellation de « Knowledge Management ». Ils ont pour finalité de rendre plus aisé l’accès

aux informations. Dans le cadre d’un projet, ils offrent la possibilité à un groupe de gérer le

cycle de publication du contenu, à savoir les documents produits et partagés par le groupe.

Cela facilite la création, la validation, l’organisation et la distribution de ce contenu. On peut

diviser cette catégorie en trois sous-divisions :

- Les outils actifs de diffusion de l’information (diffuser une information pertinente)

- Les outils passifs de recherche de l’information (accéder aux documents quelques

soient leur nature et leur lieu de stockage) ;

- Les outils passifs de recherche des compétences (accéder à une information précise et

détaillée détenue par un expert).

Outils de coordination

Ce sont des outils de suivi et de gestion de projet qui permettent de synchroniser, de

contrôler et d’accélérer les interactions entre les contributeurs, les relecteurs et les personnes

chargées de la validation d’un projet. Ils peuvent ainsi assister un groupe projet à tenir les

objectifs fixés tout en répondant aux contraintes de délais, de coûts et de qualité.

Page 95: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

83

Tous ces différents outils peuvent être utilisés dans le domaine de « l’ENT ou espace

numérique de travail »115

. Car dans l’espace numérique de travail les établissements scolaires

peuvent proposer des services en ligne comme l’accès pour les élèves à leur emploi du temps,

à des ressources documentaire ou cours. Mais aussi, la possibilité de travailler en

collaboration. Tout cela pourrait, si nous les appliquons, augmenter la motivation des digital

natives dans le processus d’apprentissage. D’autant plus qu’il s’agit ici de travailler en équipe

et ce à l’aide des TIC.

Huitième chapitre : les autres utilisations des TIC pour

l’enseignement de l’histoire

Parmi les premières utilisations des TIC pour l’enseignement figurent les tutoriaux ; des

logiciels spécifiques destinés à l’enseignement des sciences furent alors utilisés tels que les

logiciels encyclopédiques (Universalis, encarta, Larousse…). Puis, vers les années 1980, le

développement de l’Internet, un outil de communication et d’information, commença à être

considéré comme un outil d’enseignement potentiel. D’autres types d’outils informatiques

utiles a l’enseignement firent leur apparition

I. Les TIC pour la communication d’information aux élèves

La communication peut se faire directement à l’aide de présentations sur diaporama et à

distance via Internet.

1. Les natifs numériques et l’apprentissage : le e-culture

Isabelle COMPIEGNE affirmait que : « le virtuel est massivement présent dans les sphères

sociales, économiques et culturelles de la société »116

Les élèves d’aujourd’hui n’ont jamais connu de vie sans Internet : courrier

électronique, recherche sur le web, clavardage, blogues, publication de vidéos, jeux en ligne,

téléchargement de musique, etc.

Selon Jean Michelle FOURGOUS : « De nombreux élèves apprennent avec ces

nouvelles technologies, mais pas nécessairement dans le contexte scolaire »117

. De ce fait, ces

TIC contribuent notamment à changer les relations que les enfants ont avec les savoirs

scolaires. L’usage des TIC fournit à l’élève adolescent l’occasion d’un défi implicite lancé à

115

COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op.cit, p. 108 116

COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op. cit, p. 15 117

http://www.missionfourgous-tice.fr/

Page 96: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

84

l’enseignant, le moyen de se mesurer à lui : en classe, les situations créées avec les

technologies donnent la possibilité d’inverser les rôles, de juger l’enseignant autant que d’être

jugé. Analysée sous l’angle de la construction identitaire de l’adolescent, l’utilisation de

l’ordinateur offre des possibilités d’afficher son refus de l’ordre scolaire. Individuellement ou

collectivement, elle donne matière à l’expression discrète d’une opposition envers

l’enseignant et l’institution scolaire, et plus globalement, envers le monde des adultes et la

société. « L’ordinateur apparaît là encore aux yeux des élèves comme un objet complice au

service de la « cause adolescente » à l’origine de leurs comportements technophiles pouvant

évoluer vers l’addiction. Il s’agit là d’un des défis importants pour l’enseignement

d’aujourd’hui »118

.

D’autre part, face aux élèves qui utilisent la toile comme base de données et

d’informations, les enseignants ne sont plus les maîtres absolus en matière de transmission

des savoirs. La capacité des élèves de publier du contenu (texte, son, image, vidéo) facilement

et de le partager à grande échelle semble changer la posture du professeur. Internet intervient

dans l’exercice du métier d’élève par les immenses ressources disponibles, sur tout et à tout

moment, comme solution d’aide pour acquérir des connaissances, ou en complément ou

substitution de l’apport des enseignants. Christine DIONI affirmait que « L’internet facilite le

travail scolaire dans un rôle d’assistance ou de renfort, et remplace souvent le soutien aux

devoirs dans la sphère familiale ou scolaire »119

.

Ainsi, les outils numériques ont donc fait développer un comportement d’apprentissage

différent au sein des jeunes actuels. C'est-à-dire que les pratiques numériques récurrentes ont

fait émerger de nouveaux comportements impactant le rapport à l’apprentissage du Digital

Native. Nous pouvons résumer en un mot ces nouveaux comportements d’apprentissage du

digital natives comme :

- « La réduction du temps d’accès à l’information entraîne une certaine impatience et

donc un besoin d’accéder aux connaissances de manière rapide.

- Le multitasking (combinaison d’usages simultanés du téléphone, Télé, PC…)

engendre des difficultés de concentration et un besoin d’activités variées pour éviter

la lassitude.

118

COMPIEGNE (I), La société numérique en question, op. cit., p. 16 119

DIONI Christine, Métier d’élève, métier d’enseignant à l’heure numérique, 2008 disponible sur le site http://edutice.archivesouvertes.fr/edutice-00259563/fr/

Page 97: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

85

- L’expérience sensorielle proposée par le numérique, conduit le Digital native à

privilégier les supports de connaissance les plus pratiques et les plus illustrés tant

dans le fond que dans la forme.

- Les natifs numériques trouvent leurs motivations dans les jeux »120

Pour ce qui concerne cette dernière spécificité des natifs numériques, c'est-à-dire que

la motivation des natifs numériques est basée sur les jeux, ces jeunes sont des hyper-joueurs.

Autrement dit, les jeux font partie de leur quotidien. Bien entendu, il s’agit ici des jeux

numériques ou plutôt des jeux vidéos. Parfois même, ces jeunes apprennent à travers des jeux

vidéo. Apprendre en jouant parait chose impossible sauf que les jeux ont beaucoup changé.

Maintenant il existe des jeux sérieux qui mobilisent la réflexion et l’habilité. Et avec la culture

internet, les jeux ont considérablement évolué. La plupart d'entre eux traitent de sujets

sérieux : l'édification d'une ville, la gestion d'une ferme, l'animation d'un collectif, la levée de

fonds à objet social, etc. Si le risque de dépendance au jeu existe, il ne faut pas pour autant

négliger ses aspects positifs.

2. Le présentation sur diaporama

La présentation sur diaporama est une des utilisations des TIC les plus communes dans

l’enseignement. La présentation des diaporama assisté par ordinateur est atout important dans

le cadre de la transmission des savoirs aux jeunes natifs numériques. En effet, selon Cassady

1998 la présentation sur diaporama assisté par ordinateur permet de :

- Attirer et maintenir l’attention de la classe

- Avoir un contenu intéressant et bien organisé

- Faciliter la préparation de l’enseignant

- Faciliter le suivi de la présentation par l’assistance

- Clarifier la présentation

- Faciliter le transfert du flux des informations vers l’assistance

« D’un autre côté, il semble que la qualité de la présentation, l’organisation soit liée a

l’insertion de techniques tels les simulations, les clips vidéos, les images, les graphiques sont

les véritables atouts des présentations sur diaporama » (Bartsch & Cobern, 2003 ; Bryan,

2006).

120

http://edutechwiki.unige.ch/fr/Natifs_num%C3%A9riques#Enjeux_p.C3.A9dagogiques

Page 98: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

86

3. Le site web ou l’internet

L’Internet est une source d’informations abondantes en ce qui concerne l’histoire. nous

y trouvons des documents, des tutoriaux, des simulations, des tests, des vidéos relatant les

évènements historique ou d’actualité, avec des degrés d’interactivité variables, disponibles a

toute heure, permettant a ceux qui y ont accès de travailler a leur propre rythme aussi souvent

qu’ils le désirent. Le développement de l’internet ou plutôt de la connexion d’internet dans les

établissements scolaires offre une nouvelle perspective d’information et de communication.

En effet, les manuels numériques deviennent accessibles sur internet.

II. Les outils et application virtuelle au service de l’apprentissage de l’histoire

Dans ce monde où la technologie numérique prend de plus en plus de place au sein de la

société, nous assistons au développement des applications virtuelles ainsi que des outils issus

de la nouvelle technologie à savoir le Tableau numérique interactif ou le tableau Blanc

interactif.

1. L’apprentissage de l’histoire à travers les applications virtuelles

Avec le développement de la « réalité virtuelle »121

, beaucoup d’applications virtuelles

peuvent contribuer à l’apprentissage de l’histoire. Nous pouvons orienter les élèves à utiliser

davantage ces applications pour leur donner un support d’information sur la matière histoire.

Dans ce monde dominé par le virtuel et le jeux vidéos, nous ne pouvons pas interdire les

jeunes de ne pas jouer au jeux car c’est déjà inscrit dans leur gène. C’est que nous pouvons

faire c’est de les orienter à jouer au jeux éducatifs et qui à un rapport avec la matière histoire.

1.1.Intégrer les jeux virtuels en contexte d’éducation

Selon Emmanuel DUPLAA et Shervin SHIRMOHAMMADI, « on assiste à un

développement rapide et important des jeux vidéo au sein de la société, et ce domaine est en

passe de distancer l’industrie du cinéma et de la télévision »122

.

La société d’aujourd’hui semble être donc une société où les activités ludiques sous

forme virtuelle deviennent leur passe temps primaire. Et dans ce contexte où les jeunes sont

de plus en plus sous l’influence des ces activités virtuelles, nous avons imaginé d’intégrer les

jeux virtuels en contexte d’éducation. Intégrer les jeux vidéos dans l’enseignement ? la

121

COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op.cit, P. 113 122

DUPLAA (E), SHIRMOHAMMADI (S), « Faire la différence… de la recherche à la pratique », décembre 2010, disponible sur le site www.edu.gov.on.ca/fre/literacynumeracy/inspire/research/whatWorks.html

Page 99: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

87

question semble être provocante, tant l’image de ces jeux est parfois négative dans les milieux

éducatifs. Cependant, depuis quelques années, il existe des jeux sérieux qui peuvent être

intégrés dans la formation des jeunes. Florence QUINCHE affirmait : « Le développement

exponentiel des Serious Games ou jeux sérieux dans le monde professionnel et dans la

formation d’adultes a largement contribué à répandre ce nouveau mode d’apprentissage. De

plus en plus d’enquêtes recensent et analysent l’intégration des technologies dans les

pratiques pédagogiques et le thème de l’intégration des jeux vidéo dans l’éducation fait

depuis quelques années l’objet de recherches en sciences de l’éducation »123

. L’idée est donc

d’assimiler les jeux sérieux en contexte éducatif. Autrement dit, les jeux sérieux sont donc

utilisés comme un outil didactique. Pourquoi seulement les jeux sérieux ? c’est tout

simplement parce que ces jeux ont comme rôle la transmission des contenus ou des savoirs et

de faire découvrir ou apprendre quelque chose. « Les thématiques des Serious Games sont très

variées (langues, sciences, écologie, histoire, économie, formations commerciales, etc.). On

trouve même des jeux visant à faire découvrir certains problèmes d’actualité (newsgames),

comme par exemple la crise alimentaire au Darfour (Darfur is Dying) » poursuit encore

Florence QUINCHE124

.

1.2.Intégrer les jeux virtuels dans l’enseignement/apprentissage de l’histoire

Selon Florence QUINCHE : « L’intérêt des jeux vidéo réside surtout dans la multiplicité des

modalités d’apprentissage possibles. Certains jeux vidéo combinent ces différentes modalités

par des phases distinctes au cours du jeu (découverte d’un univers, expérimentation,

transmission de contenus, etc.) »125

.

Dans le cadre de l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes de natif

numérique, l’utilisation des jeux vidéo sérieux comme étant un outil pédagogique pour

apporter un surplus d’informations sur la matière histoire semble être une idée assez

prometteuse étant donné que les jeunes d’aujourd’hui se baignent dans cet univers vidéo

ludique virtuel. Dans ce contexte d’intégration de jeux vidéo sérieux dans l’enseignement

apprentissage de l’histoire, il n’est pas question d’intégrer ces jeux en salle de classe. C'est-à-

dire, durant le cours d’histoire. Il est question d’orientation. En effet, il faudra que les

professeurs d’histoire orientent les élèves à jouer aux jeux sérieux. Car les interdire de jouer

123

QUINCHE (F), Game based learning, apprendre avec les jeux vidéo, educa.ch, décembre 2010, P. 05 124

QUINCHE (F), op. cit., p. 06 125

QUINCHE (F), op. cit., p. 13

Page 100: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

88

serait une perte de temps. Il faudra donc sensibiliser les jeunes à jouer à des jeux sérieux

quand ils joueront aux jeux vidéos. Car parmi les jeux sérieux, il existe des jeux qui donnent

des vraies informations historiques.

Ces genres de logiciel existent en grande quantité actuellement pour ne citer que :

« Axis vs Allies, Blitzkrieg (pour la deuxième guerre mondiale), panzer Cold War (pour la

guerre froide) et Rome Total War pour l’histoire ancienne »126

. Bref, l’utilisation de cette

technologie permet d’intéresser les élèves habitués à passer du temps pour jouer avec des jeux

numériques. car ces applications virtuelles sont basées sur un apprentissage souvent en 3D,

enrichi, amusant et interactif. En plus, elles sont prometteuses car elles permettent

d’augmenter la motivation des élèves, qui peuvent apprendre en s’amusant.

2. TBI ou TNI

2.1.Qu’est-ce que le TBI/TNI ?

« Le tableau numérique interactif est un dispositif matériel et logiciel permettant de contrôler

un ordinateur directement depuis la surface de projection »127

. Le tableau blanc numérique

interactif appelé aussi Tableau Blanc interactif, est un tableau blanc spécial qui interprète et

modifie en direct une image numérique projetée par le biais d’un vidéoprojecteur relié à un

ordinateur.

2.2.Les avantages et inconvénients des TBI/TNI

Les avantages

Les avantages que présente le TNI sont , nombreux, selon les enseignants d'histoire-

géographie qui l'utilisent à savoir :

« le diaporama que l'enseignant ou les élèves préparent pour la leçon est

véritablement interactif, puisque manipulable et modifiable à volonté par

l'enseignant et les élèves

le support de la leçon, les activités et la trace écrite sont conservés, le TNI

devient une véritable « mémoire » du cours.

l'intégration dans un seul et même document de ressources numériques variées

(sons, images, vidéos) et de qualité représente, dans le déroulement de la leçon,

126

www.jeuxvidéos.com/jeuxdestrategiesd’histoire 127

http://eduscol.education.fr/site.histoire-geographie/ressources-et-outils/tableau-numerique-interactif

Page 101: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

89

un gain de temps sur la manipulation technique, et donc la possibilité de se

concentrer sur l'essentiel: la transmission des savoirs et des savoir-faire »128

.

Les inconvénients

Malgré les avantages offerts par l’utilisation des TNI en contexte scolaire, ce nouveau

matériel didactique représente quand même des inconvénients, à savoir :

« le manque de compétences des enseignants en ce qui concerne les TIC, ce qui

rend les séances mettant en œuvre ce type d’outils parfois émaillées d’incidents

techniques, voire de stress de la part des enseignants.

Les TBI sont des appareils (encore) coûteux, fragiles, et pouvant facilement être

vandalisés »129

.

128

http://eduscol.education.fr/histgeo/ressources-et-outils/tableau-numerique-interactif 129

http://webcom.upmf-grenoble.fr/sciedu/pdessus/sapea/tbi.html

Page 102: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

90

Conclusion de la troisième partie

Le paradoxe entre la méthode d’enseignement du professeur d’histoire dans le lycée de

Madagascar et méthode d’apprentissage des jeunes élèves malgaches, a provoqué un

problème majeur dans l’engagement des élèves du lycée dans le processus d’apprentissage de

l’histoire. Dans le cadre de la résolution de ce problème de désintéressement des élèves à la

matière histoire, le changement de la méthode d’enseignement avec l’intégration permanente

du TIC semble être une des solutions pour favoriser l’enseignement/apprentissage de

l’histoire des élèves.

Dans cette perspective de changement de méthode d’enseignement, susciter la

motivation des élèves semble être primordial. Primordial dans la mesure où l’élève motivé

s’engage un peu plus dans le processus d’apprentissage. Si les élèves s’engagent, un peu plus

sur la tâche, ils surmonteront facilement toutes les difficultés et le résultat scolaire sera

amélioré. Et plus l’élève réussisse en classe, plus il s’engagera un peu plus et même affronter

d’autres difficultés. Cela va aboutir à un cercle vertueux. En outre, pour augmenter la

motivation des élèves à étudier la matière histoire il faut que l’histoire enseignée soit

intéressante pour les élèves. Mais pour rendre la matière histoire intéressante, il faudra que le

professeur d’histoire donne du sens à cette matière. Plus l’élève comprendra la nécessité de la

matière, plus il s’intéressera un peu plus sur la matière et par conséquent il s’engagera

davantage au processus d’apprentissage. En plus, étant donné que les élèves d’aujourd’hui

sont des digital natives, l’utilisation presque permanente des TIC comme support didactique

augmentera considérablement la motivation des élèves non seulement pour apprendre

l’histoire, mais aussi pour aller à l’école. Cela va en quelque sorte diminuer l’abandon

scolaire. Par ailleurs, à l’heure où le numérique a transformé le mode de communication et par

la suite le système de travail, en travail collaboratif, l’application de ce travail de groupe en

contexte scolaire sera un atout pour favoriser ou améliorer l’engagement des élèves dans le

processus d’apprentissage. En plus, avec le développement considérable des TIC, leur

intégration dans le travail de groupe sera un atout puisque les jeunes digital native se sentiront

comme un petit poisson dans l’eau avec l’utilisation des TIC en travail collaboratif.

Page 103: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

91

CONCLUSION GÉNÉRALE

Le développement considérable des technologies numériques a bouleversé

considérablement le fonctionnement de la société d’aujourd'hui. Avec l’intégration des

technologies numériques, nous assistons à l’apparition d’une nouvelle ère. Une ère où les

technologies numériques prennent de plus en plus de place dans la société. C’est « l’ère du

numérique ». Cette nouvelle ère a transformé considérablement la société humaine. On parle

alors d’une « société numérique ». Le bouleversement occasionné par le développement du

numérique est tel que cela soit considéré en termes de rupture, de révolution, de mutation, ou

d’évolution. La société est effectivement entrée dans une période où l’empreinte numérique

est de plus en plus profonde. La fulgurance et l’ampleur du développement numérique ont été

surprenantes. Moins de cinquante années séparent les découvertes initiales à l’origine du

principe technique de la numérisation de l’explosion des technologies numériques à la fin du

20ème

siècle. Progressivement, la voix, les sons, les images ont été conquis par le numérique et

sont passés du monde analogique au monde digital. Une succession d’innovations se sont

enchainées avec pour étape culminante l’invention de l’internet, outil emblématique et

symbole incontestable de cet âge du numérique. En ce début du troisième millénaire, le mode

de vie des gens est complètement bouleversé à tel point que cela a donné naissance à une

nouvelle génération des jeunes. Nous nous souviendrons des générations des jeunes qui se

sont succédé au cours de l’histoire. Ces générations ont été influencées par le contexte socio-

économique. Actuellement, avec l’empreinte considérable du numérique dans la société, nous

assistons à l’apparition d’une nouvelle génération « de natif numérique » connu aussi sous

l’appellation de « digital native ».

Le point de départ de notre étude a été centré sur l’analyse de l’influence des TIC sur

la vie de toute la population mondiale. Cette analyse nous a permis de découvrir l’existence

d’une nouvelle génération ayant grandi avec le numérique. Le fil conducteur de notre étude

était donc de comprendre l’influence possible du numérique sur le mode de vie de génération

digital native. Ainsi que sur leur comportement à l’école durant le cours d’histoire et leurs

méthodes d’apprentissage de l’histoire enseignée au lycée. Et nous avons centré notre étude

sur l’analyse des digitale natives malgaches.

Dans cette analyse des digitale native malgache, nous avons cherché à mettre en

comparaison les méthodes d’enseignement des professeurs d’histoire malgaches et les

méthodes d’apprentissage des jeunes Malgaches. Dans cette comparaison, nous avons cherché

Page 104: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

92

à discerner les problèmes sur les difficultés de l’apprentissage de l’histoire des jeunes

Malgaches ainsi que les difficultés des professeurs à transmettre les informations historiques à

ces jeunes natifs numériques. L’idée était donc de connaître les ruptures générationnelles qui

mettent en échec le contrat didactique. Dans ce contexte de rupture, nous avons mené notre

enquête sur deux établissements scolaires d’Antananarivo. L’un était un établissement

scolaire privé et l’autre un établissement public. Le but étant de savoir d’abord l’influence des

NTIC dans les différentes classes sociales de Madagascar, puis, de savoir le changement

psychologique de ces jeunes. Cette enquête nous a montré que malgré le fait que les jeunes

malgaches ne sont pas tous égaux sur l’utilisation des outils numériques, ils sont quand même

sous l’influence permanente de la révolution numérique qui s’opère actuellement. Nous avons

donc pu constater que les TIC étaient l’outil didactique par excellence que ces jeunes aiment

le plus pour appuyer le cours d’histoire. Et dans le processus d’apprentissage de l’histoire ou

seulement pour se documenter, les TIC sont des matériels que les élèves d’aujourd’hui

utilisent le plus souvent. Seulement, dans les établissements scolaires de nos jours,

l’utilisation des TIC dans la salle de classe n’est pas encore très poussée. La majorité des

enseignants ne connaissent même pas l’existence de cette nouvelle génération de jeunes de

natifs numériques.

Dans la dernière partie de notre travail, nous avons tenté de résoudre le problème de

l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes digital native en essayant d’avancer des

solutions adéquates selon le contexte économique de Madagascar et selon le contexte

psychologique des élèves. Selon le contexte psychologique d’abord en donnant des solutions

pour augmenter la motivation des digital natives à s’engager un peu plus dans le processus

d’apprentissage de l’histoire. Dans cet enjeu motivationnel, nous avons pensé que

l’intégration des TIC dans la salle de classe comme étant un support didactique permet

d’augmenter la motivation des élèves à apprendre davantage la matière histoire. Ensuite, dans

le contexte économique de Madagascar, notre proposition de solution pour améliorer la

qualité de l’éducation offerte pour les jeunes Malgaches, a été centrée sur le travail de groupe.

Nous avons pensé que ce mode de travail est utilisé dans la mesure où la société actuelle

bascule un peu plus vers la collaboration grâce au développement considérable des

technologies de communications et d’information.

Ainsi donc, nous pouvons avancer que les méthodes d’enseignement de l’histoire à

Madagascar ne sont plus adaptées aux jeunes d’aujourd’hui qui vivent dans une nouvelle

société où l’influence de la révolution numérique a tout bouleversé. Une réorganisation de la

Page 105: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

93

matière histoire et ainsi que les méthodes pédagogiques est plus que jamais nécessaire dans la

mesure où le développement technologique prend de plus en plus d’ampleur à Madagascar. Il

faudra alors que la vulgarisation de l’utilisation des TIC dans les salles de classe doive être

l’intérêt primordial si l’on veut supprimer ce problème de rupture générationnelle.

Page 106: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

GLOSSAIRES

RESEAU INFORMATIQUE : Un réseau, au sens informatique, est un ensemble de matériels

informatiques interconnectés. Il existe plusieurs niveaux de réseaux : local, régional, national

et international

NOEUDS : Il existe deux types de nœuds : ceux qui servent à véhiculer les informations

(commutateurs, routeurs, passerelles). Et ceux qui exécutent des applications informatiques et

qui contiennent des données (les ordinateurs hôtes ou host)

MS-DOS : C’est un système d’exploitation monotâche et mono-utilisateur, développé par la

société Microsoft pour gérer les micro-ordinateurs

TELEMATIQUE : Ensemble des services et des techniques qui associent les

télécommunications et l'informatique

CULTURE : Ensemble des usages, des coutumes, des manifestations artistiques, religieuses,

intellectuelles qui définissent et distinguent un groupe, une société

WALL : Signifie le « fil d’actualité » où va s’afficher, au fil des publications des utilisateurs

de Facebook présent sur le réseau les informations (commentaires, statuts, photos, vidéos, etc.)

qu’ils vont diffuser.

Page 107: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

Table des matières INTRODUCTION GÉNÉRALE ..................................................................................................................... 1

Première partie ............................................................................................................................. 3

La nouvelle génération des jeunes : caractéristiques et style

d’apprentissage ............................................................................................................................ 3

Premier chapitre : la mutation psychologique des jeunes : « les natifs numériques ou génération Y »

............................................................................................................................................................. 5

I. Le rôle des nouvelles technologies sur la transformation des caractères psychologiques des

jeunes et l’avènement des générations digital natives ................................................................... 5

II. Générations Y et génération immigrée ................................................................................. 14

Deuxième chapitre : les méthodes d’enseignement et apprentissage des natifs numériques ........ 21

I. Le mode d’apprentissage des natifs numériques.................................................................. 21

II. Enseigner la génération Y, présente-t-il un défi pour les professeurs ? ............................... 29

Conclusion de la première partie .......................................................................................................... 34

Deuxième partie ........................................................................................................................... 35

les méthodes d’apprentissage de l’histoire des jeunes malgaches ; leur

réaction face à la matière histoire et les méthodes d’enseignement de

l’histoire dans les lycées ..................................................................................................... 35

Troisième chapitre : les méthodes d’apprentissage des jeunes Malgaches ..................................... 36

II. Les méthodes de l’apprentissage de l’histoire des jeunes lycéens d’Antananarivo ............. 43

Quatrième chapitre : Les méthodes d’enseignement de l’histoire des enseignants du lycée ; la

réaction des élèves face à la matière histoire ................................................................................... 53

I. Les méthodes d’enseignement de l’histoire des enseignants du lycée ................................ 53

II. Les nouvelles technologies et la transmission des connaissances ........................................ 56

III. La réaction des élèves face à la matière histoire .............................................................. 58

Conclusion de la deuxième partie ......................................................................................................... 61

Troisième partie .......................................................................................................................... 62

Les nouvelles perspectives de l’enseignement de l’histoire dans les

lycées ................................................................................................................................................ 62

Cinquième chapitre : Susciter la motivation des élèves dans l’enseignement/apprentissage de

l’histoire ............................................................................................................................................. 64

I. Donner un sens à l’apprentissage de l’histoire ..................................................................... 64

II. Raconter l’histoire pour enseigner les élèves est-il nécessaire ? .......................................... 66

Sixième chapitre : Favoriser l’usage des TIC dans l’éducation des jeunes natifs numériques ......... 69

I. Corrélation entre NTIC et motivation scolaire ...................................................................... 69

II. Les NTIC au service de l’éducation ........................................................................................ 71

Page 108: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

III. Les TIC et les relations maîtres/élèves .............................................................................. 72

IV. Les types d’enseignement utilisant les TIC ........................................................................ 73

Septième chapitre : favoriser le travail de groupe dans l’éducation des jeunes de natifs numériques

........................................................................................................................................................... 75

I. Les finalités du travail de groupe dans l’éducation des digital natives ................................. 75

II. Les stratégies de l’enseignant pour permettre à l’épanouissement de l’élève digital native

dans l’apprentissage par groupe ................................................................................................... 78

III. Les TIC au service du travail de groupe ............................................................................. 79

Huitième chapitre : les autres utilisations des TIC pour l’enseignement de l’histoire ..................... 83

I. Les TIC pour la communication d’information aux élèves .................................................... 83

II. Les outils et application virtuelle au service de l’apprentissage de l’histoire ....................... 86

Conclusion de la troisième partie .......................................................................................................... 90

CONCLUSION GÉNÉRALE ....................................................................................................................... 91

Page 109: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

BIBLIOGRAPHIE

Page 110: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

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Editions l’Harmattan, 2011

BARON (GL.), BRUILLARD (E) : Les technologies en éducation : perspectives de

recherche et questions vives, INRP (Institut National des Recherches Pédagogiques),

Avril, 2002, 236p

BERRY Michel, DESHAYES Christophe, Les vrais révolutionnaires du numérique,

Editions autrement, paris 2010, 162 pages

BOISSEAU Sabine, Apprendre autrement à l’école : le travail de groupe, IUFM de

Bourgogne, 2006, 52 pages

CASILLI Antonio, Les liaisons numérique vers une nouvelle sociabilité ?, Editions du

seuil, septembre 2010, 333 pages

COMPIEGNE Isabelle, La société numérique en question, Editions Sciences

Humaines, 2011, 125 pages

DALONGEVILLE Alain, Enseigner l’histoire à l’école cycle 3, hachette, 1995, 125

pages

FAUROUX Roger, pour l’école, calmann-levy/la documentation française, 1996, 293

pages

FOURNIER Martine, Internet va-t-il bouleverser la pédagogie ? P.P.287-294, in

Eduquer et Former, 2ème

éd. 2001

FOURGOUS Jean-Michel, Réussir à l’école avec le numérique: Le guide pratique,

Odile Jacob, 25 août 2011 - 176 pages

GENEVIEVE Patte, Laissez-les lire !, Editions Gallimard Jeunesse, 2012, 348 pages

HUOSSAYE Jean, La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur,

1993, 349 pages

MARMOZ Louis, Indiscipline et violence à l'école: Etudes européennes, Editions

L'Harmattan, 2006 - 248 pages

NIKITENKO Charlotte, STOCKINGER Peter, « la publication en ligne », les cahiers

du numérique, Hermès science Europe 2001, vol.1, N°5-2000, 222 pages

PIQUET Alexandre, Guide pratique du travail collaboratif : Théories, méthodes et

outils au service de la collaboration, Brest, Aout 2009, 79 pages

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POUTS-LAJUS Serge, Quelle place pour les nouvelles technologies ? P.P. 295-296,

in Eduquer et former, 2ème

éd. 2001

QUINCHE Florence, Game based learning, apprendre avec les jeux vidéo, educa.ch,

décembre 2010, 48 pages

RIEUNIER Alain, Préparer un cours, les stratégies pédagogique efficaces, Tome 2,

ESF éditeur, Paris, 2001, 347 pages

ROLLOT Olivier, La génération Y, PUF, 2007

SOLAR Claudie, TIC et formation des adultes. p.p. 259-266, in Eduquer et Former,

2ème

éd. 2001

SAMIER Henri, « l’université virtuelle », les cahiers du numérique, juillet 2000, vol. 1,

N°2-2000, 211 pages.

Mémoires

ANDRIAMBELO (H.M), Madagascar face aux technologies de l’information et de

communication, mémoire de fin d’étude pour l’obtention du diplôme de maîtrise es-

sciences économiques, sous la direction de RAJAOSON Lalao, 2005

ANDRIAMBOLA (M.H) : Contribution à l’intégration des TICE dans l’enseignement

de l’Histoire : exemple d’un produit didactique d’Histoire, mémoire de CAPEN, sous

la direction de RAZAFIMBELO Célestin, Maître de conférences, Année 2006

RANDRIANJANAHARY (K.F), conception d’un produit didactique « TICE » pour

servir de base à l’éducation relative à L’environnement, mémoire de CAPEN, sous la

direction de RAZAFIMBELO Célestin, maitre de conférences, Année 2008

WOZNIAK Lucie, Les Digital Natives en organisation : construction d'un idéal-type

et mise en débat des stratégies numériques, mémoire master 2, Sous la direction de

SERRES Alexandre, maître de conférences en Sciences de l’Information et de la

Communication et enseignant titulaire à l’Université de Rennes 2, université

européenne de Bretagne-Rennes, 2012

Page 112: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

Articles

DESHÊNE Michelle, PARENT Séverine, « pédagogie collégiale », vol.21, N°04,

2008, 09 pages

PRENSKY, M., « Digital Natives, Digital immigrants », On the Horizon (MCB

University Press), Vol. 9 No. 5, October 2001

Rapport BVA, « GENE TIC : regard sur la première génération numérique », juin

2010

WEBOGRAPHIE

http://www.sites.univ-rennes2.fr/urfist/node/56#Reseau

http://www.pedagogeeks.fr/

http://www.carrefourdesetudiants.unilim.fr/

http://www.cafepedagogique.net/

http://pedagotic.uqac.ca/?

http://www.pedagonet.com/

http://www.jolpress.com/tags/generation-y-0

Page 113: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

ANNEXES

Page 114: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

I

ANNEXE I

Questionnaires pour les élèves du lycée

1. Vous appartenez à quelle tranche d’âge ?

[10- 15[

[15-20[

[20-25[

2. Est-ce que vous vous intéressez à la matière histoire ?

Oui

Non

3. Si non, pourquoi ?

4. Avez-vous des difficultés sur la matière histoire ?

Oui

Non

5. Si oui, quel genre de difficulté ?

Sur la compréhension de la leçon

Sur la manière d’apprendre

6. Quelle est la méthode que vous utilisez le plus couramment pour apprendre la leçon

d’histoire ?

Par cœur

Lire et comprendre

autres

7. Est-ce que vous vous ennuyez durant le cours d’histoire ?

Oui

Non

8. Si oui, quelle en est la raison ?

Le contenu de la leçon n’a aucun rapport avec la réalité à laquelle vous vivez

La méthode d’enseignement du professeur n’est pas conforme avec vos méthodes

d’apprentissages.

Vous espéreriez étudier la matière histoire à l’aide des nouvelles technologies

d’information et de communication

9. Avez-vous un ordinateur chez vous ?

Oui

Page 115: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

II

Non

10. Si oui, en quelle année ?

11. À quel âge avez-vous commencé à utiliser un ordinateur ou un téléphone portable

Ordinateur :

Téléphone portable :

12. Est-ce vous vous connectez souvent sur internet ?

Oui

Non

13. Si oui, combien d’heure par jour ?

14. Est-ce que vous avez une adresse e-mail ?

Oui

Non

15. Est-ce que vous êtes membres des réseaux sociaux

Oui

Non

16. Si oui quels réseaux sociaux

Twiter

Facebook

Autres

17. Est-ce que vous utilisez la nouvelle technologie pour vous documenter sur la leçon d’histoire ?

Oui

Non

18. Si oui, quel genre de technologie ?

Film documentaire

Logiciel d’éducation (encarta, encyclopédie Universalis…)

Internet

Autres :

19. Est-ce que les nouvelles technologies vous aident-elles à apprendre l’histoire ?

Oui

Non

20. Si oui, pourquoi ?

21. Si non, pourquoi ?

22. Selon vous, est-ce, que l’internet est-il un bon outil pour apprendre l’histoire ?

Oui

Non

Page 116: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

III

23. Est-ce que vous avez accès au réseau internet chez vous ?

Oui

Non

Page 117: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

IV

ANNEXE II

Questionnaires pour les professeurs d’histoire géographie au lycée privé Le petit Nid et lycé Publique

Andohalo

Date de naissance : 19…..

Sexe : masculin féminin

Université fréquentée :

Nombre d’années d’expérience :

1. Quelle méthode pédagogique utilisez-vous durant le cours d’histoire ?

Méthode expositive ou magistrale

Méthode démonstrative

Méthode interrogative ou maïeutique

Méthode active ou de découverte

Méthode expérientielle

2. En adoptant votre propre pédagogie, est-ce que vous constatez que les élèves s’intéressent à

votre cours ?

Oui

Non

3. Est-ce que vous êtes au courant de l’existence de nouveaux groupes des jeunes de natifs

numériques ?

Oui

Non

4. est-ce que vous utilisez des matériels didactiques pour appuyer votre cours ?

Fréquemment

rarement

jamais

5. quel est votre niveau de compétence pour la manipulation des outils informatiques et de la

nouvelle technologie ?

Professionnel

moyen

débutant

6. parmi les matériels didactiques, avez-vous déjà utilisé des outils didactiques issus des

nouvelles technologies ?

oui

non

Page 118: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

V

7. si oui, quel type de matériel ?

vidéo projecteur

enseignement assisté par ordinateur

film documentaire

autres

8. En utilisant ces technologies d’informations et de communications, avez-vous remarqué un

changement sur le comportement des élèves ?

oui

non

9. si oui, sur quel type de comportement?

sur la motivation : positive négative

sur la concentration : positive négative

sur la participation : positive négative

10. Durant votre carrière d’enseignant, avez-vous déjà reçu des formations en psychopédagogie ?

Page 119: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

VI

ANNEXE III

Tableaux de données ayant servi à la réalisation des certains graphiques

Utilisation de l’internet au Québec (graphique N°01)

années 2009 2010 2011 2012

jeunes 18-34 ans 90 % 92 % 93 % 95 %

adultes 73 % 75 % 77 % 78 %

Source : www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Fiche18-34ans_rv-ML

Pourcentage des gens possédant un ordinateur à la maison au Québec (Graphique N°02)

âges 18 -34 35-44 45-54 55-64 65 et plus

% 93 92 87 76 54

Source : www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Fiche18-34ans_rv-ML

Pourcentage d’élève de l’école le Petit nid utilisant l’internet (graphique N°03)

connexion à internet

oui non total

84,78 % 15,21 % 100 %

Source : enquête de l’auteur

pourcentage d’élèves membre des réseaux sociaux (graphique N°04)

utilisation du web 2.0

oui non total

88,63 % 11,36 % 100 %

Source : enquête de l’auteur

Les différents types du Web 2.0 (graphique N°05)

les types de Web 2.0 et leurs utilisations

Twiter Facebook autres total

5 40 7 52

9,61 % 76,92 % 13,46 % 100 %

Source : enquête de l’auteur

Page 120: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

VII

Tranche d’âge des élèves enquêtés (graphique N°06)

tranche d'âge des élèves

[10-15[ [15-20[ [20-25] total

11 35 0 46

23,91 % 76,08 % 0 % 100 %

Source : enquête de l’auteur

Pourcentage des élèves possédant un ordinateur chez eux (graphique N°07)

possession d'un ordinateur

oui non total

42 4 46

91,30 % 8,69 % 100 %

Source : enquête de l’auteur

Pourcentage des élèves ayant utilisé les NTIC dans l’apprentissage de l’histoire

(graphique N°08)

apprentissage de l'histoire à travers les NTIC

établissement oui non total

le petit nid 41 5 46

89,13 % 10,86 % 100,00 %

lycée Andohalo

24 16 40

60 % 40 % 100 %

Source : enquête de l’auteur

Les types des NTIC utilisés par les élèves dans l’apprentissage de l’histoire (graphique

N°09)

les NTIC utilisées par les élèves

film documentaire logiciel

d'éducation internet autres total

16 14 30 5 65

24,61 % 21,53 % 46,15 % 7,69 % 100,00 %

Source : enquête de l’auteur

Page 121: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

VIII

Les méthodes pédagogiques adoptées par les professeurs d’histoire (graphique N°10)

interrogative 2 11,76 %

découverte 3 17,64 %

expérientielle 1 5,88 %

total 17 100,00 %

Source : enquête de l’auteur

Pourcentage des NTIC utilisées par les professeurs d’histoire (graphique N°11)

types de matérielles NTIC utilisés

vidéo projecteur 4 33,33 %

EAO 2 16,66 %

film documentaire 5 41,66 %

autres 1 0,83 %

total 12 100,00 %

Source : enquête de l’auteur

Page 122: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

IX

ANNEXES IV

Autres données d’enquêtes de l’auteur

Élèves qui s’intéressent à la matière histoire

intérêt sur la matière histoire

établissement oui non total

le petit nid 43 3 46

lycée Andohalo 34 6 40

total 77 9 86

Source : enquête de l’auteur

Élèves ayant des difficultés sur la matière histoire

difficultés sur la matière histoire

oui non total

le petit nid 37 9 46

lycée Andohalo 22 18 40

total 59 27 86

Source : enquête de l’auteur

Types des difficultés sur la matière histoire

types de difficultés

établissements problèmes de

compréhension de la leçon

problème sur l'apprentissage de

l'histoire total

le petit nid 10 27 37

lycée Andohalo 6 15 21

total 16 42 58

Source : enquête de l’auteur

Élèves qui s’ennuient durant le cours d’histoire

élèves qui s'ennuient durant le cours d'histoire

établissements oui non totaux

le petit nid 26 20 46

Lycée Andohalo 28 12 40

total 54 32 86

% 62,79 % 37,20 % 100 %

Source : enquête de l’auteur

Page 123: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

X

Niveau de compétence des professeurs d’histoire géographie sur la manipulation des

NTIC

compétence sur la manipulation des NTIC

professionnel 2 14,28 %

moyen 10 71,42 %

débutant(e) 2 14,28 %

Source : enquête de l’auteur

Changement de comportement des élèves par l’utilisation des NTIC par les professeurs

changement de comportement

comportement positif négatif

motivation 5 0

concentration 6 1

participation 6 0

Source : enquête de l’auteur

Page 124: l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous

Titre : « l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous l’influence de la

révolution numérique : étude menée auprès des établissements publics et privés

d’Antananarivo »

Nombre de pages : 93

Nombre de tableaux : 03

Nombre de graphiques : 13

Nombre de figures : 01

Nombre de photos : 04

RÉSUMÉ

Actuellement, le développement considérable des technologies numériques a

bouleversé le mode de vie de toute la population mondiale. L’influence de cette technologie

numérique a touché tous les secteurs de la société : la santé, l’éducation, le travail, etc. C’est

une véritable révolution qui se déclenche. Cette révolution du numérique s’intègre de plus en

plus profond dans la pratique quotidienne de la société. Ainsi, la société se voit transformée.

Nous parlerons aujourd’hui de société numérique, et au sein de cette société, nous assistons à

une émergence d’une nouvelle génération de jeunes. Des jeunes hyper connectés sur internet

et dont la vie est rythmée par l’utilisation du numérique avec une sociabilité originale fondée

sur la conversation en continu à travers les NTIC. En plus ces jeunes ont grandi avec le

numérique. C’est pourquoi ils sont considérés comme des natifs numériques ou digital natives.

Notre travail s’est porté sur l’apprentissage de l’histoire de ces jeunes aux lycées. Dans ce

monde où la technologie numérique a complètement changé la psychologie des jeunes élèves,

la méthode traditionnelle telle qu’elle est utilisée par les professeurs d’histoire au lycée n’est

plus adaptée aux modes d’apprentissage de ces jeunes de natifs numériques. Pourtant, de nos

jours, les professeurs d’histoire aux lycées de Madagascar continuent à utiliser la méthode

d’enseignement traditionnelle favorisant l’apprentissage par cœur. De ce fait, nous assistons

alors à une rupture du contrat didactique. Les jeunes digital natives se désintéressent de plus

en plus à l’histoire. C’est un problème majeur que tout professeur d’histoire doit prendre en

considération sérieuse à l’heure actuelle.

Mots clés : révolution numérique, savoir numérisé, société numérique, Digital native, natif

numérique méthode expérientielle, TICE, motivation scolaire, travail collaboratif, OTC

Auteur : RAHARINOSY Riantsoa Nomenjanahary

Tel : 033 41 094 96

Directeur de mémoire : M. RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences