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L’équitation : pratique guerrière, sport, art.Les répercussions d’une évolution historique sur les Représentations contemporaines des pratiques de combat.
Patrice Régnier Michel CalmetDocteur en sociologie Montpellier 1
Chercheur associé au VIP&S (EA4636) EPSYLON (EA 4556)
17/04/14
Communication issue du travail de thèse soutenue le 9 janvier 2014
Equitation : « action de monter à cheval »
Plus précisément : « fait de monter à cheval selon certaines règles codifiées »
(http://www.cnrtl.fr/definition/équitation)
Sont donc exclues les activités historiques autres : Transport, agriculture,Etc.
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Définition
Problématique de départ
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Le travail proposé est basé sur une comparaison entre les pratiqueséquestres traditionnelles françaises sur le modèle des arts de combat.
Enquêteur : pratiquant (30 ans) et chercheur (5 ans) sur les arts de combat.
Equitation de tradition (ici française) :
Tradition équestre d’un pays et soutenue par une école reconnue internationalement (Saumur, Vienne, Lisbonne, Jerez).
(Franchet d’Espèrey et Lagoutte, 2011)
Arts de combat :
Pratiques séparées entre sports de combat et arts martiaux.
(Audiffren et Crémieux, 1996)
Etude basée sur le processus de civilisation(Elias, 1973, 1974)
Moyen-âge :En Europe, les pratiques équestres sont l’apanage des milites (futurs chevaliers).Le cheval fait partie, au même titre que la lance et l’épée, des armes de ces derniers.
(Carbonell, 1999)
Curialisation des guerriers :Rappel des chevaliers à la Cour du Roi. Commence l’euphémisation des guerriers et l’apprentissage d’un savoir-faire et d’un savoir-être spécifique et démarquant de la population.
Etude socio-historique de l’activité
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La civilisation des mœurs s’accompagne d’une sensibilité grandissante aux choses du corps, aux arts de la table…
Les pratiques équestres se parent de leur côté d’atours artistiques.(Digard, 2007)
Les premiers « maîtres » de Haute école émergent en France après une formation en Italie (La Broue, Pluvinel).
Dès lors, une succession de pratiquants construisent une activité progressivement codifiée.
(Franchet d’Espèrey, 2007)
Une pratique progressivement codifiée
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L’étude laisse apparaître des similitudes dans la construction des activités de monte à cheval sensiblement similaire à celle des pratiques de combat:
-Activités des chevaliers puis de la noblesse,
-Utilité guerrière progressivement « artisée »,
-Codifiée au fil du temps selon des préceptes et des écoles parfois Antagonistes.
Bilan de l’étude socio-historique
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Les tactiques importées de l’Europe de l’Est conduisent à une différenciation technique : les nobles ne combattent plus, les roturiersapprennent une équitation simplifiée pour la charge.
(Roche, 2011)
Première Guerre Mondiale : dernière utilisation massive du cheval de guerre.Les cavaliers font alors partie des tous premiers aviateurs et transferentà cette activité leurs codes sociaux (blason, vêtements…)
(Krempp, 2007)
L’activité tombe dans le domaine des loisirs et devient sport avec la révolution Industrielle.
(Noulens, 2007)
Années 1970 : la formation, encore gérée par moult militaires, tombe dans le domaine public.
L’évolution récente : abandon militaire et « sportivisation »
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Etudes menées dans le domaine équestre
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Sport versus Loisir
Toutes les disciplines semblent concernées.
Or, généralement sport = loisir (Dumazedier, 1988)
Donc : Travail versus Loisir
La compétition peut être professionnelle, mais en de très rares cas, surtout en équitation.
Alors quoi mettre face au sport?Sport versus Art dans la logique de la définition d’Audiffren et Crémieux(1996).
Un malentendu récurrent
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Qu’est-ce que l’équitation aujourd’hui ?
Qui la pratique et de quelle(s) manière(s) ?
Expérience et constructions des représentations sociales et collectives
Le corps comme medium communicationnel ?
Normes versus lieux et pratiques Outsiders (Becker, 1985)(ou Mainstream versus Underground)
Questionnements
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50 personnes ont été interrogées parmi les professionnels du cheval :-Moniteurs-Compétiteurs-Dresseurs-Auteurs-Artistes-Equithérapeutes
32 participants sont interviewés en face à face
18 par téléphone ou Skype ©
Méthodologie(s) : 1
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Observation et participation active à plusieurs cours de plusieurs centres équestres :
•Trois centres d’équitation classique•Un centre d’équitation dite éthologique
•Participation observante (Vanpoulle, 2011) par l’investissement corporel pour comparaison avec l’expérience individuelle des entretiens.
Méthodologie(s) : 2
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Le cavalier le devient rarement de façon autonome : c’est un autre qui l’introduit dans le monde équestre.
L’analyse des lieux de pratique permet de constater points communset différence fondamentales:
Résultats : Devenir cavalier
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Différences :
-Symboles-Pratiques spécifiques (Equitation éthologique)-Orientation sportive ou non…
Points communs :
-Carrière-Manège-Boxes-Sellerie-…
Les interactions entre cavalier confirmé ou homme de cheval (H), équitant apprenant (E) et cheval (C) peuvent donc se schématiser ainsi :
Légende : VerbalCorporel
Verbal et corporel
Résultats : Communication
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Le corps est fondamental dans la relation à l’animal. Médiateur principal : le bassin au travers de « l’assiette »,
Placement corporel = communication non verbale entre cheval et cavalierAu sol comme en monte.
En monte : le placement corporel provoque la modification corporelle du cheval. La technique, comme dans d’autres pratiques, doit s’adapter au gabarit de l’autre.
L’apprentissage des interactions cavalier-cheval démarre dès l’abord de l’animal.
Relations anthropo-équines spécifiques.
Résultats : Communication 2
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Compétition : mode de pratique le plus répandu.
MAIS
No Man’s Land entre la compétition et la randonnée,
OR
Revendications de codes moraux comparables à ceux des arts martiaux.
La parenté avec ces arts guerriers existe, reste à vérifier l’effectivité d’une pratique de genre guerrier.
Continuum de pratique arts martiaux – Sports de combat mis en évidence précédemment (Régnier, Héas, Bodin, 2002)
Ici : Continuum arts équestres – sports équestres
Résultats : Représentations
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Versant sportif et surtout compétitifultra dominant dans les centres classiques
Représentations communes (bien-être animal, vertus d’apprentissage)
Versant non compétitif néanmoins très présent aux vertus proches dece qu’on rencontre en arts de combat (Code Moral de judo).
Fonctionnement corporel similaire aussi:Le bassin, son placement et son déplacement permettent l’action sur le
corps du cheval. La souplesse est préférée à la force.
Le cheval voit un retour de son utilisation « guerrière » au travers des usagespoliciers modernes.
Galops = Ceintures des arts japonais.
Résultats : des similitudes intéressantes
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MAIS
La complexité des pratiques observées permet d’envisager une construction plus complexe : -Richesse des représentations-Multiplicité des points communs entre membres de pôles différents.
-Ils se touchent par contacts distants, ont des relations mais également des Divergences importantes.
Pratiques équestres = image d’une galaxie constituée d’univers équestres.
Résultats : Représentations
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Merci de votre attention
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