Derrière les rochers, les poilus s'apprêtent à bondir. Nous nous espaçons en ligne de tirailleurs, sans prendre même la peine de nous dissimuler... […] Le terrain est semé de rochers et d'arbres cassés, creusé de trous d'obus... Je cours... J'escalade... Je tombe... Je glisse... Je me traîne... Je me relève. Je regarde le coin de la tranchée boche où j'aborderai : mon but est fixé, il faut y arriver le plus vite possible... Mais le sol en pente est glissant... La course est lente... trop lente... Notre attaque ne sera plus une surprise... L'ennemi est averti... Tous les Boches sont aux créneaux, à quinze mètres de nous... Les coups de feu claquent... La fusillade crépite... La mitrailleuse balaie la nue... Des hommes, autour de moi, oscillent, tombent, renversés, avec un grand cri. D'autres s'affaissent, sur les genoux, et restent là, figés... Un corps roule à mes pieds en hurlant : - Ils m'ont tué ! Les cris se succèdent avec rapidité, suivant chaque série de détonations... La pluie des balles est terrible. Elles bourdonnent de tous côtés, et j'attends celle qui me touchera. […] On ne perçoit pas d'ordres. Des râles déchirent l'air. Les camarades, touchés à mort, se convulsent, et, chaque fois qu'en hurlant, un blessé se relève un peu, un coup de feu claque, en avant, suivi d'un cri déchirant : la balle porte juste... le blessé ne souffre plus. L'une après l'autre les voix connues s'éteignent ; l'un après l'autre, les camarades que j'identifie au timbre de la voix, meurent…

André Maillet « Sous le feu du destin, 1915-1916 » ed Bernard Giovanangeli, 2008.

André Maillet est soldat au 23e RI et a participé aux combats de l’Hartmannswillerkopf du 21 décembre 1915 au 15 janvier 1916

Tenue des soldats partants a l’assaut -D’après le JMO du 20 Octobre 1915-8 Janvier 1916 -26 N 826/9 « Les troupes de la première vague seront sans sac. Elles auront le manteau roulé dans la toile de tente, 200 cartouches par homme, 2 jours de vivres, outil au ceinturon, bidon plein, 5 grenades par homme, 3 sacs a terre et 15 mètres de fils de fer. Les grenadiers armés comme il a été dit seront suivis de porteurs de grenades renfermées dans un sac a terre. Les équipes de nettoyeurs de tranchées seront constituées avec un chef à la deuxième vague en tête de laquelle elles partiront. »

Histoire illustré de la guerre du droit 1914-1916, Hinzelin Emile, Librairie A. Quillet, Source, Gallica.bnf.fr

Les barbelés Lors de la première guerre mondiale dans les tranchés, pour se protéger des ennemis, on plaçait des barbelés au devant et gêner les assauts . A l’Hartmannswillerkopf il y avait deux sortes de barbelé, celui des Français et celui des allemands. Le barbelé Francais était fait de deux fils barbelés alors que les Allemands ont un fils simple mais plus solide

Barbelés Français

Barbelés Allemand

La tranchée, l’objectifs à atteindre lors des assauts. Protégé par des barbelés, il est difficile de la prendre

Carte postale collection personnelle professeur

Le sommet de l’Hartmannswillerkopf, un objectif à atteindre lors des assauts de janvier 1915

Les photos ont été réalisées par les élèves et leurs professeurs lors du voyage (avril 2016)