Les Cahiers

du Comité Asiede l’ANAJ-IHEDN9ANALYSES | ENTRETIENS | NOTES DE LECTURE | NOTES DE CONFÉRENCES

automne-hiver 2014

BEIJING

NEW DELHI

SEOUL

TOKYO

L’ANAJ-IHEDNÀ propos de l’ANAJ-IHEDN | Parce que la Défense ne doit pas être la TVqSGGYTEXMSR��HIW��WIYPIW��%VQqIW���PI�4VIQMIV�QMRMWXVI�E�GSR½q�k�P´-RWXMXYX�HIW�,EYXIW�Études de Défense Nationale (IHEDN) la mission de sensibiliser tous les citoyens, « E½R��HI��PIYV��HSRRIV��YRI�MRJSVQEXMSR�ETTVSJSRHMI�WYV�PE�HqJIRWI�REXMSREPI�GSQTVMWI�EY�WIRW�PI�TPYW�PEVKI ». À l’issue de ces séminaires, les nouveaux auditeurs jeunes de l’IHEDN sont accueillis au sein de l’Association Nationale des Auditeurs Jeunes de l’IHEDN : l’ANAJ-IHEDN.

0´%2%.�-,)(2���G´IWX�EYNSYVH´LYM�YR��VqWIEY��HqHMq�k��PE�HqJIRWI��IX�k��PE��WqGYVMXq�HI�plus de 1 500 étudiants, jeunes professionnels, élus et responsables d’associations.

Reconnue « Partenaire de la réserve citoyenne » par le ministère de la Défense, l’ANAJ--,)(2�IWX�Pk�TSYV�H]REQMWIV�IX�W]RXLqXMWIV�YRI�Vq¾I\MSR�NIYRI��MQEKMREXMZI�IX��MQTIV-XMRIRXI���EYXSYV��HIW��TVSFPqQEXMUYIW��HI��HqJIRWI���VIKVSYTERX�� PIW��WTLrVIW�qGSRS-miques, civiles et militaires, et de relations internationales.

LES CAHIERS DU COMITÉ ASIELes Cahiers du Comité Asie de l’ANAJ-IHEDN | Force est de constater UYI�P´%WMI�E�TVMW��RSXEQQIRX�HITYMW� PE�½R�HIW�ERRqIW�������YRI�TEVX�GVSMWWERXI�HERW�P´qGSRSQMI�IX�PE�TSPMXMUYI�MRXIVREXMSREPI��7YV�PIW�UYIWXMSRW�HIW�¾Y\�½RERGMIVW�MRXIVREXMS-REY\��HIW�VIWWSYVGIW�qRIVKqXMUYIW��GSQQI�WYV�GIPPIW�HIW�VIZIRHMGEXMSRW�QEVMXMQIW�SY�XIVVMXSVMEPIW��HIW�TSMRXW�GLEYHW�QMPMXEMVIW�IX�HIW�KVERHW�QEVGLqW�qQIVKIRXW��RSW�VIKEVHW�RI�TIYZIRX�MKRSVIV�P´%WMI��

L’ANAJ-IHEDN compte parmi ses membres des personnes qui se sont plus particu-PMrVIQIRX�EXXEGLqIW�k�GSQTVIRHVI�GIVXEMRW�TE]W�HI�GI�ZEWXI�IRWIQFPI�KqSKVETLMUYI��2SYW�EZSRW�HSRG�ZSYPY�GVqIV�YR�KVSYTI�H´qXYHI�IX�HI�Vq¾I\MSR�E½R�HI�TEVXEKIV��ETTVS-JSRHMV�IX�HMJJYWIV�PIW�GSRREMWWERGIW�WYV�P´%WMI��0I�'SQMXq�%WMI�IWX�EMRWM�Rq�k�P´LMZIV�������

'IXXI�VIZYI�IWX�PI�VqWYPXEX�HIW�VIGLIVGLIW��HIW�Vq¾I\MSRW�IX�HY�H]REQMWQI�HIW�QIQFVIW�HY�'SQMXq�%WMI�HI�P´%2%.�-,)(2�EMRWM�UYI�HI�RSW�TEVXIREMVIW��.I�XMIRW�k�I\TVMQIV�QE�KVEXMXYHI�k�GLEGYR�HIW�QIQFVIW�TSYV�PIYV�MQTPMGEXMSR�IX�EY\�I\TIVXW�UYM�SRX�GSRXVMFYq�k�GI�RYQqVS�TSYV�PIYV�WSYXMIR��PIYVW�GSRWIMPW�EZMWqW�IX�PIYVW�TVqGMIYWIW�VIPIGXYVIW�

Stéphane Cholleton | Auditeur-jeune de la 60ème�WIWWMSR�-,)(2�������`�6IWTSRWEFPI�HY�Comité Asie, rédacteur en chef des 'ELMIVW�HY�'SQMXq�%WMI.

Retrouvez toute l’actualité de l’ANAJ-IHEDNsur son site Internet :

www.anaj-ihedn.orgPour toute question sur les Cahiers du Comité Asie : asie@anaj-ihedn.org

SOMMAIRE

Les Cahiers du Comité Asie

5ÉDITORIAL

Automne-Hiver 2014 | numéro 9

Une Asie sous tension ?Stéphane Cholleton

ENTRETIEN

7 ,U� *OPUL�� SLZ� Z[YH[tNPLZ� K»PUÅ\LUJL� ZVU[� H\ZZP� PUKPZWLUZHISLZ�X\»LSSLZ�ZVU[�ZWtJPÄX\LZ Entretien avec Paul-Etienne Legrais et Olivier Marc, dirigeants du cabinet de conseil Euro China Control.Réalisé par le Comité Asie

17

23

ANALYSE

ANALYSE

0UKL�!�KtJY`W[HNL�KL�S»HYYP]tL�H\�WV\]VPY�KLZ�UH[PVUHSPZ[LZ�OPUKV\Z�Par Pauline Lovera

3H�*OPUL�L[�SL�KPSLTTL�KL�ZtJ\YP[t�LU�(ZPL�K\�5VYK�,Z[Par Romain Perroud

0UKVUtZPL�!�WHUVYHTH�KLZ�X\LZ[PVUZ�NtVZ[YH[tNPX\LZ Entretien avec Bruno Hellendorff, Chercheur au GRIP et coordonnateur des activités HI�P´E\I�HI�VIGLIVGLI�§�4EM\�IX�7qGYVMXq�IR�%WMI�4EGM½UYI�¨Réalisé par Romain Bartolo et Erwan Berger

11ENTRETIEN

ANALYSE

Les opinions exprimées dans les différents articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

automne-hiver 20149de l’ANAJ-IHEDN

Les Cahiersdu Comité Asie

3LZ�JVU[YPI\[L\YZ�KL�JL�U\TtYV0IW�QIQFVIW�HY�'SQMXq�%WMI��PIW�GSRXVMFYXIYVW�I\XqVMIYVW�IX�P´qUYMTI�HI�GSSVHMREXMSR

70CONTRIBUTEURS

9L]\LZ��LZZHPZ�L[�[YH\]H\_�KL�YLJOLYJOL Sélectionnés par le Comité Asie

59PUBLICATIONS

30 3H�*OPUL�L[�SH�TLY�!�\UL�Z[YH[tNPL�THYP[PTL�X\P�]H�TVKPÄLY�S»tX\PSPIYL�KLZ�W\PZZHUJLZ�&�China and the sea : a maritime strategy that will reshape the world?

Par Nathan Juglard

47ANALYSE0ZSHTPJ�:[H[L�!�:VTL�0TWSPJH[PVUZ�-VY�(ZPHPar Brij Khindaria

Les publications de l’associationPar les Comités de l’ANAJ-IHEDN

72PUBLICATIONS

5

ÉDITORIAL

L’AUTEUR

••

Une Asie sous tensions ?

Une Asie

sous tension ?

Une Asie sous tensions ?

Stéphane Cholleton | Auditeur-jeune de la 60ème session IHEDN, 2008 | Responsable du Comité Asie, rédacteur en chef des Cahiers du Comité Asie.

Une nouvelle fois, nous avons le plaisir de vous présenter le fruit du travail du Comité Asie de l’ANAJ-IHEDN avec ce 9ème numéro des Cahiers du Comité Asie. Cet opus d’au-tomne-hiver 2014, qui rassemble les entretiens et analyses réalisés par les membres du

Comité, inaugure une évolution des Cahiers.

,U�LќL[��SL�*VTP[t�(ZPL�H�H[[LPU[�\U�oNL�KL�TH[\YP[t��:LZ�X\H[YL�HUUtLZ�K»L_PZ[LUJL�L[�ZVU�HJ[P-]P[t�MtJVUKL�S\P�WLYTL[[LU[�KL�Z»HZZVJPLY�H\�JHIPUL[�KL�JVUZLPS�,\YV�*OPUH�*VU[YVS�HÄU�KL�WV\Y-suivre son essor, notamment au travers de leur soutien à cette publication et de leur connais-ZHUJL�K\�TVUKL�JOPUVPZ��5V\Z�ZVTTLZ�[YuZ�OL\YL\_�KºLU[HTLY�JL�WHY[LUHYPH[�X\P�V\]YL�\UL�nouvelle voie au développement de nos activités.

Vous pourrez lire dans ce numéro un entretien avec Paul Etienne Legrais et Olivier Marc, diri-NLHU[Z�K»,\YV�*OPUH�*VU[YVS��3LZ�YtWVUZLZ�X\»PSZ�HWWVY[LU[�LZX\PZZLU[�SLZ�KPѝJ\S[tZ�H\_X\LSSLZ�les entreprises françaises doivent faire face lorsqu’elles projettent de se développer en Chine et comment les pallier.

Membres du Comité Asie, Erwan Berger et Romain Bartolo, également auditeur-jeune de S»0/,+5��VU[�X\HU[�n�L\_�YtHSPZt�\UL�PU[LY]PL^�KL�)Y\UV�/LSSLUKVYќ��JOLYJOL\Y�H\�.907�Z\Y�S»(ZPL�K\�:\K�,Z[��*L�KLYUPLY�KYLZZL�\U�WHUVYHTH�KLZ�X\LZ[PVUZ�KL�ZtJ\YP[t�[YHKP[PVUULSSL�L[�UVU�[YHKP[PVUULSSL�LU�(ZPL�K\�:\K�,Z[�H]HU[�KL�Z»HYYv[LY�Z\Y�SL�JHZ�KL�S»0UKVUtZPL�

Pauline Lovera, membre du Comité Asie et auditrice-jeune de l’IHEDN, propose ensuite une analyse approfondie de la situation politique de l’Inde à l’issue des élections générales tenues

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••

automne-hiver 20149de l’ANAJ-IHEDN

Les Cahiersdu Comité Asie

Une Asie

sous tension ?

en mai 2014 qui ont vu le parti nationaliste hindou Bharatyia Janata Party accéder au pouvoir, sous les traits de Narendra Modi.

A suivre, une étude de Romain Perroud, membre du Comité Asie, sur la situation sécuritaire en (ZPL�K\�5VYK�,Z[��THYX\tL�UV[HTTLU[�WHY�SLZ�[LUZPVUZ�LU�TLY�KL�*OPUL�L[�SLZ�PU[tYv[Z�KP]LY-gents des Etats de la région.

Puis c’est au tour de Nathan Juglard, membre du Comité Asie et auditeur-jeune de l’IHEDN, KL�KtJY`W[LY�SH�KVJ[YPUL�L[�SLZ�LUQL\_�KL�SH�WVSP[PX\L�THYP[PTL�JOPUVPZL��HSVYZ�X\»LSSL�JVUUHz[�\U�LZZVY�JVUZPKtYHISL�L[�ItUtÄJPL�K»PU]LZ[PZZLTLU[Z�PTWVY[HU[Z��

Pour clore ce 9ème numéro des Cahiers du Comité Asie, vous aurez le plaisir de lire une nouvelle fois une analyse très intéressante de Brij Khindaria, qui nous accompagne depuis le début de cette revue, sur les implications de l’Etat islamique (Daesch) en Asie.

1L�]V\Z�YLTLYJPL�KL�]V[YL�PU[tYv[�HPUZP�X\L�KL�]V[YL�ÄKtSP[t��L[�]V\Z�ZV\OHP[L�\UL�[YuZ�HNYtHISL�lecture.

Euro China Control. Créé en 2013 par Olivier Marc et Paul-Etienne Legrais, le cabinet Euro China Control a pour vocation d’accompagner les entreprises françaises dans le cadre de leur développement sur le marché chinois au travers des QqXMIVW�H´MRXIPPMKIRGI�qGSRSQMUYI�IX�HI�PSFF]MRK�En un an, le cabinet a déjà réalisé un certain nombre de mis-sions. Ses associés ont ainsi pu démontrer la pertinence de leur I\TIVXMWI�IR�qPEFSVERX�HIW�WSPYXMSRW�WTqGM½UYIW�IX�MRRSZERXIW�TSYV�GLEGYR�HI�PIYVW�GPMIRXW��0IYV�SFNIGXMJ���VIRJSVGIV�P´MR¾YIRGI�IX�PE�ZMWMFMPMXq�HI�GIW�IRXVITVMWIW�WYV�YR�QEVGLq�STEUYI�IX�LEYXI-ment concurrentiel.

Partenaire des Cahiers du Comité Asie

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ENTRETIEN

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En Chine,

les stratégies

G¶LQÀXHQFH�sont aussi

indispensables

qu’elles sont

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Les stratégies d’MR¾YIRGIen Chine

ENTRETIEN AVEC

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En Chine, les stratégies H´MR¾YIRGI�sont aussi

indispensables qu’elles sont�WTqGM½UYIW

Paul-Etienne Legrais et 3PMZMIV�1EVG | Dirigeants du cabinet de conseil Euro China Control.

Entretien réalisé par le Comité Asie

L H�*OPUL�H�\UL�HWWYVJOL�ZWtJPÄX\L�KLZ� HɈHPYLZ�� 8\PJVUX\L� ZV\OHP[L�t[HISPY�\UL�JVVWtYH[PVU��JYtLY�\U�

WHY[LUHYPH[�WV\Y�L_WVY[LY�KHUZ�S»,TWPYL�K\�4PSPL\�V\�Z»PTWSHU[LY��KVP[�WYLUKYL�LU�JVTW[L�JLZ�ZWtJPÄJP[tZ�PU[LYJ\S[\YLSSLZ�L[� SLZ� JHYHJ[tYPZ[PX\LZ� KL� S»LU]PYVUUL-TLU[� KLZ� HɈHPYLZ� JOPUVPZ�� *VU]HPUJ\Z�KL� SH� UtJLZZP[t� KL� YLWLUZLY� SL� SVI-I`PUN�LU�*OPUL�WV\Y�SL\YZ�JSPLU[Z��7H\S�,[PLUUL�3LNYHPZ�L[�6SP]PLY�4HYJ�VU[�JV-MVUKt�,\YV�*OPUH�*VU[YVS�LU�������KVU[�SH�]VJH[PVU�LZ[�K»tSHIVYLY�KLZ�ZVS\[PVUZ�LɉJPLU[LZ�KL�Z[YH[tNPL�K»PUÅ\LUJL�ZWt-JPÄX\LZ�H\_�ILZVPUZ�KL�JOHX\L�LU[YL-WYPZL�LU�*OPUL��0SZ�KtJY`W[LU[�WV\Y�UV\Z�JL[[L�J\S[\YL�KLZ�HɈHPYLZ�

*VTP[t�(ZPL�!�5VZ�LU[YLWYPZLZ�VU[�LSSLZ�\UL� JVTWYtOLUZPVU� Z\ɉZHTTLU[� HW-

WYVMVUKPL� KL� SL\Y� LU]PYVUULTLU[� K»HM-faires en Chine ?

7H\S�,[PLUUL� 3LNYHPZ� L[� 6SP]PLY� 4HYJ ! (]HU[� K»PUÅ\LY�� PS� MH\[� JVTWYLUKYL�� 6Y�� SH�KPѝJ\S[t�KL�S»LU]PYVUULTLU[�JOPUVPZ�LU�TH-tière d’information stratégique est unique au monde et repose sur l’opacité structurelle, la multiplicité des acteurs et l’évolution très YHWPKL�KLZ�WHYHKPNTLZ�K»HќHPYLZ��[LSSLZ�X\L�les lois, les politiques publiques ou encore le degré de concentration concurrentielle. Le recueil de l’information « stratégique », WYtHSHISL�n� [V\[�WVZP[PVUULTLU[�� YL]v[�\UL�importance toute particulière. Bien trop souvent, nos entreprises oscillent entre les JVU[YHPU[LZ� K\� X\V[PKPLU� KLZ� HќHPYLZ� L[� SL�recours à des lobbyistes « traditionnels », ne captant qu’une partie de l’information stratégique.

de l’ANAJ-IHEDN

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9Les Cahiersdu Comité Asie

automne-hiver 2014

••En Chine,

les stratégies

G¶LQÀXHQFH�sont aussi

indispensables

qu’elles sont

VSpFL¿TXHV

*�(�� !�,U�X\VP� SL�YLJ\LPS�KL�JL[[L� PUMVY-TH[PVU�LZ[�PS�ZP�WHY[PJ\SPLY�&�

7�,�3��L[�6�4��!�+HUZ�SLZ�TPSPL\_�K»HќHPYLZ�chinois, comme au sein des institutions, S»L_LYJPJL� K\� WV\]VPY� L[� KL� S»PUÅ\LUJL� Yt-pond à des codes qui échappent bien sou-]LU[�H\_�VYNHUPNYHTTLZ�V\�H\_� [P[YLZ�Vѝ-JPLSZ��*LZ� YHWWVY[Z�K»PUÅ\LUJL�UtJLZZP[LU[�ILH\JV\W�KL� Å\PKP[t� L[� ]VU[� KVUJ� H\�KLSn�de la structure. Il s’agit là d’un point essen-tiel mais souvent négligé par les Européens.

0S�LU�LZ[�KL�TvTL�WV\Y�JVTWYLUKYL�\U�KPYP-geant d’entreprise privée. L’analyse de son WHYJV\YZ�L[�KL�ZLZ� YtZLH\_�WYVMLZZPVUULSZ�U»LZ[�WHZ�Z\ѝZHU[L��0S�MH\KYH�t[\KPLY�LU�WYV-fondeur son enracinement familial car c’est S\P��TvTL�KHUZ�SLZ�NYHUKLZ�LU[YLWYPZLZ��X\P�détermine en bonne partie ses valeurs, sa WYH[PX\L�KLZ�HќHPYLZ�L[�ZLZ�HWW\PZ�YLSH[PVU-ULSZ�MVUKHTLU[H\_�

L’information réellement stratégique n’est donc pas structurée comme dans la plu-

WHY[� KLZ� WH`Z� VJJPKLU[H\_�� +»\UL� WHY[��LSSL� LZ[� TVPUZ� WHSWHISL�� KVUJ� KPѝJPSLTLU[�accessible. D’autre part, elle se révèle dans S»HJJ\T\SH[PVU�� W\PZ� KHUZ� SL� ÄS[YHNL� K»\UL�importante quantité d’informations de na-[\YLZ�KPќtYLU[LZ�L[�YLJV\]YHU[�SLZ�KVTHPULZ�ÄUHUJPLYZ�� Q\YPKPX\LZ�� WVSP[PX\LZ�� L[J��� 3LZ�pratiques utilisées par des lobbyistes tradi-tionnels – rendez-vous politiques et institu-tionnels - sont souvent inadaptées pour aller H\�KLSn� K»\UL� HWWYVJOL� Z\WLYÄJPLSSL�� 3LZ�due-diligences classiques telles que nous les pratiquons communément en Europe ne permettent pas d’apprécier réellement les facteurs de risques ou d’opportunités.

3LZ� SVII`PZ[LZ� HUNSV�ZH_VUZ� LU� *OPUL� \[P-lisent des compétences pluridisciplinaires, souvent techniques, toujours chinoises et loin des relations institutionnelles convenues, HÄU�KL�JVTWYLUKYL�LU�WYVMVUKL\Y�SLZ�WHYH-digmes de fonctionnement d’un concurrent ou d’un secteur d’activité. Il faut nous en ins-pirer. Cette étape franchie, les liens franco-chinois d’amitié inscrits dans de nombreuses

Organisé par le Ministère français de l’Economie, le Forum économique franco-chinois a réuni des dirigeants K»LU[YLWYPZL�L[�KLZ�KtJPKL\YZ�KL�-YHUJL�L[�KL�*OPUL�n�)LYJ ��SL����THYZ�������3LZ�KPќtYLU[Z�PU[LY]LUHU[Z�VU[�PUZPZ[t�Z\Y�S»PTWVY[HUJL�K»PUZ[H\YLY�\U�JSPTH[�KL�JVUÄHUJL�KHUZ�SL�[LTWZ�LU�]\L�K»t[HISPY�KLZ�YLSH[PVUZ�WtYLUULZ�H]LJ�SLZ�WHY[LUHPYLZ�JOPUVPZ�

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ENTRETIEN

En Chine,

les stratégies

G¶LQÀXHQFH�sont aussi

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qu’elles sont

VSpFL¿TXHV

HJJuZ�H\_�IVUZ�YLSHPZ�WLYTL[[HU[�K»PUZJYPYL�son développement dans le temps et de manière autonome.

*�(�� !� *VTTLU[� JLSH� ZL� [YHK\P[�PS�JVUJYu[LTLU[�Z\Y�SL�[LYYHPU�&

7�,�3�� L[� 6�4�� !� Pour inscrire son déve-loppement sur la durée, une entreprise de-vra «rallier» à son projet un certain nombre d’acteurs clés, qu’ils soient institutionnels ou privés, en mesure de promouvoir des inté-Yv[Z�JVU]LYNLU[Z�H\_�ZPLUZ��0S�Z»HNP[�ZV\]LU[�de personnes physiques n’ayant pas néces-sairement pouvoir de signature mais qui L_LYJLU[�\UL� PUÅ\LUJL�Kt[LYTPUHU[L�Z\Y� SLZ�processus de décision car elles sont situées au carrefour entre les institutions et les entre-prises. C’est avec cette catégorie d’acteurs qu’il faut développer une relation durable, sans oublier qu’en Chine, on traite moins avec des structures qu’avec des personnes.

En outre, il est nécessaire de ne pas aborder un problème de manière frontale mais de procéder par des manœuvres de contour-ULTLU[�HÄU�KL�JVUZ[P[\LY�\U�LU]PYVUULTLU[�favorable et porteur. Cela n’a rien à voir avec la corruption, il s’agit davantage de synergie relationnelle.

Etant donné les mutations très rapides du

strates décisionnelles nous permettent sou-vent de concevoir des solutions pour nos en-[YLWYPZLZ��n�ZH]VPY� S»L_WSVP[H[PVU�KLZ�YtZLH\_�et circuits décisionnels dans le but de pro-TV\]VPY�SL\YZ�PU[tYv[Z�WHY[PJ\SPLYZ��

*�(��!�1\Z[LTLU[��SL�SVII`PUN�YL]v[�ZV\-]LU[�\U�JHYHJ[uYL�WS\Z�WVSP[PX\L�X\»VWt-YH[PVUULS��,Z[�PS�YtLSSLTLU[�\[PSL�KHUZ�SL�JHKYL� KL� Kt]LSVWWLTLU[� KL� WHY[LUH-YPH[Z�K»HɈHPYLZ�&

7�,�3�� L[� 6�4�� !� Certaines entreprises t[YHUNuYLZ� ZVU[�� LU� LќL[�� Yt[PJLU[LZ� n� YL-courir au lobbying, car elles estiment que ce type d’action n’aboutit pas à un résultat Z\ѝZHTTLU[� [HUNPISL� KHUZ� SL� JHKYL� K»\U�développement à l’international, qui plus est dans un pays lointain. Or, cette activité est indispensable en Chine.

,U� LќL[�� SLZ� *OPUVPZ� WYH[PX\LU[� UH[\YLSSL-ment le lobbying. Leur culture les prédis-WVZL�n�TVIPSPZLY� SL\YZ�YtZLH\_�KL�YLSH[PVUZ��N\HU_P�� KuZ� SVYZ� X\»PSZ� ZL� [YV\]LU[� MHJL� n�un problème décisionnel. Cependant, pour v[YL�LѝJHJL�� SL� SVII`PUN�UL�KVP[�WHZ�Z»PUZ-crire dans un acte de communication isolé THPZ�KVP[�v[YL� PU[tNYt�n�\U�ZJOtTH�K»PU[LY-vention global.

A titre illustratif, un grand nombre de socié-tés ont réussi leur première implantation en Chine par le biais d’un ou plusieurs partena-riats sans réussir par la suite à « transformer l’essai » et à démultiplier leurs parts de mar-ché. Ne maitrisant pas leur environnement, elles comprennent mal ces freins qui brident leur croissance.

Ces entreprises se focalisent sur le dévelop-WLTLU[�K»\UL�YLSH[PVU�K»HќHPYLZ�IPSH[tYHSL� !�recherche du bon partenaire, conduite des négociations, contractualisation, réalisa-tion. C’est évidemment nécessaire mais loin K»v[YL�Z\ѝZHU[�� 0S�LZ[� PUKPZWLUZHISL�K»H]VPY�

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••

Signature d’un accord franco-chinois en mai 2013, en présence de 4HY[PUL�(\IY ��9LWYtZLU[HU[L�ZWtJPHSL�WV\Y�SH�*OPUL�K\�TPUPZ[YL�KLZ�(ќHPYLZ�t[YHUNuYLZ��.\PSSH\TL�.HYV[��4PUPZ[YL�KtStN\t�n�S»(NYVH-SPTLU[HPYL��+LUN�3P��*OHYNt�K»HќHPYLZ�WHY�PU[tYPT�KL�S»(TIHZZHKL�KL�*OPUL�LU�-YHUJL�L[�6SP]PLY�4HYJ�

de l’ANAJ-IHEDN

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9Les Cahiersdu Comité Asie

automne-hiver 2014

En Chine,

les stratégies

G¶LQÀXHQFH�sont aussi

indispensables

qu’elles sont

VSpFL¿TXHV

•• marché, ce type de relais facilite égale-ment la renégociation de partenariat ou, SL�JHZ�tJOtHU[��SH�YLJOLYJOL�KL�UV\]LH\_�partenaires.

,UÄU��SLZ�74,�MYHUsHPZLZ�KVP]LU[�ZL�YLNYV\-per et se coordonner pour agir de manière conjointe. Elles doivent créer des asso-JPH[PVUZ� KL� KtMLUZL� KL� SL\YZ� PU[tYv[Z�� +LZ�actions de lobbying menées de manière ZtWHYtL�THPZ�JVVYKVUUtL�H\YVU[�ZPNUPÄJH-tivement plus d’impact. 0S� L_PZ[L� HJ[\LSSLTLU[� KL� YtLSSLZ� VWWVY[\-

nités de développement pour les entre-prises françaises sur le marché chinois, notamment dans les secteurs de l’environ-nement (smart cities), des services (assu-rances, éducation) ou encore de la santé. Mais pour augmenter leurs chances de réussite, ces entreprises doivent acqué-rir une connaissance plus approfondie de leur environnement et des circuits qui le composent. Les métiers d’intelligence et de lobbying sont au cœur des paradigmes K»HќHPYLZ�LU�*OPUL��■

11

ENTRETIEN

••

ENTRETIEN AVECIndonésie :

panorama

des questions

géostraté-

giques

Indonésie : panorama desquestions�KqSWXVEXqKMUYIW

Indonésie : panorama des UYIWXMSRW

KqSWXVEXqKMUYIW

L LZ� [LUZPVUZ� LU� 4LY� KL� *OPUL�� SLZ�OL\Y[Z�YtN\SPLYZ�n�SH�MYVU[PuYL�[OH{SHU-KV�JHTIVKNPLUUL��SLZ�H[[HX\LZ�[LY-

YVYPZ[LZ�LU�0UKVUtZPL��SH�JV\YZL�YtNPVUHSL�H\_�HYTLTLU[Z� ZVU[� [V\[� H\[HU[�KL� MHJ-[L\YZ�X\P�WuZLU[�Z\Y�SH�ZtJ\YP[t�LU�(ZPL�K\�:\K�,Z[��*LSH�WVZL�SH�X\LZ[PVU�KL�SH�Z[HIP-SP[t�K»\UL�YtNPVU�tTPULTTLU[�Z[YH[tNPX\L�

9VTHPU�)HY[VSV�L[�,Y^HU�)LYNLY�!�7V\-]La�]V\Z��Z»PS�]V\Z�WSHz[��UV\Z�WYtZLU[LY�SLZ�WYPUJPWH\_�YPZX\LZ�HɈLJ[HU[�SH�ZtJ\-YP[t�LU�(ZPL�K\�:\K�,Z[�&

)Y\UV� /LSSLUKVYɈ� !� La sécurité en Asie K\� :\K�,Z[� LZ[� KtWLUKHU[L� KL� UVTIYL\_�facteurs, et de l’échelle d’analyse considé-rée. La région est à la fois très grande, très KP]LYZPÄtL��L[�[YuZ�JVTWSL_L��:JOtTH[PX\L-TLU[��KL\_�[`WLZ�KL�TLUHJLZ�WuZLU[�Z\Y�SH�sécurité de la région.

Les menaces dites « traditionnelles », J»LZ[�n�KPYL�SLZ�YPZX\LZ�K»HќYVU[LTLU[Z�PU-[LYt[H[PX\LZ��HSSHU[�KLZ�LZJHYTV\JOLZ�H\_�guerres ouvertes en passant par les guerres par procuration et autres « cinquièmes co-SVUULZ�®��3H�YtNPVU�M\[�SL�[Oto[YL�K»HќYVU[L-TLU[Z�T\S[PWSLZ�SVYZ�KL�SH�.\LYYL�MYVPKL��L[�certaines tensions entre Etats continuent de peser sur les relations et la stabilité ré-NPVUHSLZ��3LZ�KPѝJ\S[tZ�MYVU[HSPuYLZ�LU[YL�SH�Thaïlande et le Myanmar ou le Cambodge (autour du temple de Preah Vihear), ou encore entre la Malaisie et les Philippines �H\[V\Y�KL�SH�WYV]PUJL�KL�:HIHO�Z\Y�S»zSL�KL�)VYUtV�� UV\Z� YHWWLSSLU[� X\L� JLZ� LUQL\_�restent tangibles aujourd’hui. Les risques de dérapage et d’escalade inhérents à la JV\YZL�H\_�HYTLTLU[Z�UH]HSZ�n�SHX\LSSL�VU�assiste en mer de Chine méridionale font également peser sur la sécurité régionale un risque réel.

Entretien réalisé par Romain Bartolo |

Auditeur-jeune de l’IHEDN (84ème�WIWWMSR��0]SR������ �et membre du Comité Asie de l’ANAJ IHEDN

et Erwan Berger | Membre du Comité Asie de l’ANAJ IHEDN

Bruno Hellendorff | Chercheur au GRIP, Coordonnateur des activités de l’axe de recherche §�4EM\�IX�7qGYVMXq�IR�%WMI�4EGM½UYI�¨

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3L�KL\_PuTL�[`WL�KL�TLUHJLZ�LZ[�­�UVU�[YH-ditionnel ». La sécurité humaine dans la ré-NPVU�LZ[�TLUHJtL�WHY�KL�UVTIYL\_�tStTLU[Z�incluant risques terroristes (Bali 2002), catas-trophes naturelles (tsunami, éruptions volca-niques, tremblements de terre, typhons,…), instabilité locale (Papouasie occidentale), insurrections armées (comme dans le sud de la Thaïlande ou des Philippines), pirate-rie (dans le détroit de Malacca notamment), YPZX\LZ� JSPTH[PX\LZ� �TVU[tL� KLZ� LH\_¯���Z\YWvJOL�� [YHÄJZ� LU� [V\Z� NLUYLZ� �KYVN\LZ��HYTLZ��v[YLZ�O\THPUZ��LZWuJLZ�HUPTHSLZ�LU�danger…), criminalité transfrontalière, etc. 3L�YLJV\YZ�n�SH�]PVSLUJL�JVTTL�TVKL�K»L_-pression à l’opposition politique est un autre risque conséquent, mis en évidence par le KLYUPLY� JV\W� K»,[H[� LU� ;OH{SHUKL�� ,UÄU�� SH�pauvreté et les inégalités socio-économiques représentent aussi un risque à terme pour la sécurité humaine dans la région.

9�)�� L[� ,�)�� !� :LSVU� ]V\Z�� SH� ZP[\H[PVU�ZtJ\YP[HPYL�LU�(ZPL�K\�:\K�,Z[�Z»LZ[�LSSL�KtNYHKtL� H\� JV\YZ� KLZ� KLYUPuYLZ� HU-UtLZ�&�:P�V\P��X\LSSLZ�LU�ZVU[�SLZ�YHPZVUZ�WYPUJPWHSLZ�&

)�/��!�Depuis la crise asiatique de 1997/98, les économies de la région ont enregistré KLZ�[H\_�KL�JYVPZZHUJL�PTWVY[HU[Z��WLYTL[-[HU[�H\_�NV\]LYULTLU[Z�KL�UV\]LH\_�PU]LZ-tissements, notamment dans la sécurité. Dans une large mesure, la sécurité des Etats se trouve ainsi renforcée, d’autant plus que SL�JVU[L_[L� PU[LYUH[PVUHS�LZ[�tNHSLTLU[�WS\Z�paisible, la coopération régionale faisant de grands progrès au sein de l’Association des UH[PVUZ�KL�S»(ZPL�K\�Z\K�LZ[��(:,(5��

Et si la montée en puissance de la Chine génère une nouvelle incertitude stratégique dans une région qui dépend encore de la puissance structurante américaine pour sa Z[HIPSP[t�� SLZ� WYPUJPWH\_� YPZX\LZ� ZtJ\YP[HPYLZ�restent de l’ordre du « non-traditionnel » et KLZ�JVUÅP[Z�PU[LYULZ��HPUZP�X\L�K\�[LYYVYPZTL�– encore que là aussi, des progrès ont été enregistrés. La violence politique reste un LUQL\�THQL\Y��THPZ�PS�ZLTISL�KPѝJPSL�KL�KtNH-

ger une tendance régionale, quand certains pays connaissent des revers (Thaïlande) et d’autres des avancées (Myanmar)…

9�)�� L[� ,�)�� !� :\Y� SL� WSHU� TPSP[HPYL�� SLZ�WH`Z� KL� S»(:,(5� JVU[PU\LU[� n� Z»tX\P-WLY�LU�TH[tYPLSZ�TPSP[HPYLZ�L[�WHY[PJPWLU[�tNHSLTLU[� n� KLZ� L_LYJPJLZ� TPSP[HPYLZ��*VIYH�.VSK��7P[JO�)SHJR��2OHHU�8\LZ[���7LUZLa�]V\Z� X\L� UV\Z� WV\YYPVUZ� ]VPY�HWWHYHz[YL� \UL� MVYJL�TPSP[HPYL� JVUQVPU[L�H\�ZLPU�KL�S»(:,(5�&

)�/��!�+HUZ�SL�JV\Y[�n�TV`LU�[LYTL��J»LZ[�L_-[YvTLTLU[�WL\�WYVIHISL��3LZ�KPќtYLU[Z�WH`Z�KL�S»(:,(5�YLZ[LU[�[YuZ�QHSV\_�KL�SL\Y�ZV\]L-YHPUL[t��L[�S»(:,(5�LSSL�TvTL�M\[�JYttL�WV\Y�renforcer la souveraineté nationale de ses KPќtYLU[Z�TLTIYLZ��+HUZ�SLZ�HJX\PZP[PVUZ�KL�TH[tYPLSZ�TPSP[HPYLZ��SLZ�JOVP_�KLZ�WH`Z�K»(ZPL�K\� :\K�,Z[� HWWHYHPZZLU[� KPJ[tZ� WV\Y� \UL�large partie par la comparaison avec – et la crainte vis-à-vis des voisins immédiats. Les [YHUZMLY[Z�K»HYTLTLU[Z�PU[YH�YtNPVUH\_�ZVU[�K»HPSSL\YZ�THYNPUH\_��,[�ZP�SH�JVVWtYH[PVU�TPSP-[HPYL�LU[YL�KPќtYLU[Z�WH`Z�KL�S»(:,(5�LZ[�LU�hausse et appelée à se renforcer encore (un L_LTWSL�LU�LZ[�SH�JVVWtYH[PVU�LU[YL�SH�4HSHP-ZPL��S»0UKVUtZPL�L[�:PUNHWV\Y�n�WYVWVZ�KL�SH�sécurisation de la navigation dans le détroit de Malacca), il y a loin avant d’assister à la création d’une force conjointe sur le modèle des Battlegroups européens – sauf événe-ment majeur et imprévu.

9�)��L[�,�)��!�:\Y�SL�WSHU�JP]PS��SLZ�WH`Z�KL�S»(:,(5�UL�ZLTISLU[�WHZ�OHIP[\tZ�n�JVS-SHIVYLY�LU[YL�L\_��JVTTL� SL�KtTVU[YL��WHY�L_LTWSL��SL�JHZ�KL�SH�KPZWHYP[PVU�K\�]VS�KL�SH�4HSH`ZPHU�(PYSPULZ�KL�THYZ�KLY-UPLY��(�KtMH\[�K»\UL�MVYJL�TPSP[HPYL�JVT-T\UL�� WL\[�VU� PTHNPULY� \UL� ]tYP[HISL�JVSSHIVYH[PVU�Z\Y�SL�WSHU�JP]PS�&

)�/��!�Tout dépend du secteur considéré. Il y a de réelles avancées dans certains sec-teurs, comme celui de la « connectivité » où la volonté de collaborer est bien pré-sente, mais des blocages tout aussi réels dans d’autres. Le cas de la Malaysian Air-

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les Philippines sont en faveur de la forma-[PVU�K»\U�MYVU[�JVTT\U�H\�ZLPU�KL�S»(:,(5�contre la Chine, d’autres pays comme la Malaisie ou le Brunei sont beaucoup plus discrets. Cette discrétion leur a d’ailleurs IPLU�WYVÄ[t�� SH�*OPUL�UL�Z»t[HU[�WHZ�VWWV-ZtL�n�JL�X\»PSZ�L_WSVP[LU[�¶�ZHUZ�WV\Y�H\[HU[�JH\[PVUULY�JL[[L�L_WSVP[H[PVU�¶�SLZ�O`KYVJHY-bures au large de leurs côtes.

L’Indonésie, qui est probablement le pays le plus impliqué dans la défense d’un Code de Conduite, a gros à jouer dans ce dossier, son statut de médiateur étant mis en danger par le « tracé en neuf traits » chinois (se su-WLYWVZHU[�n� SH�aVUL�tJVUVTPX\L�L_JS\ZP]L�indonésienne au large des Natunas). Mais LSSL�WV\YZ\P[� H]HU[� [V\[� ZVU�WYVWYL� PU[tYv[��en ligne avec sa doctrine d’une politique étrangère « SPIYL� L[� HJ[P]L ». Elle ne peut imposer sa volonté à ses voisins. D’autres pays encore, comme le Cambodge, voire SL�4`HUTHY�� WYVÄ[LU[� KL� S»LUQL\� KL� SH�TLY�de Chine méridionale pour pousser leurs PU[tYv[Z�� H\� [YH]LYZ� K»\U� YLUMVYJLTLU[� KL�SH� YLSH[PVU�H]LJ� SH�*OPUL�WHY� L_LTWSL�� 3LZ�

lines démontre certainement pour partie une réticence de la part de certains pays à collaborer avec les voisins, mais aussi et surtout le manque de cohérence des méca-nismes de coopération, les capacités limi-tées des acteurs dans certains domaines (le contrôle aérien, la recherche en mer…), SL�WL\�K»L_WtYPLUJL�L[�KL�JVUÄHUJL�LU[YL�partenaires, et l’inquiétude de dirigeants politiques peu habitués à ce que leur ges-tion administrative soit l’objet d’une telle attention internationale.

9�)�� L[� ,�)�� !� *VUJLYUHU[� SH� ZPNUH[\YL�K\�*VKL�KL�*VUK\P[L�LU�4LY�KL�*OPUL��X\LSSLZ� ZVU[� SLZ� WPLYYLZ� K»HJOVWWL-TLU[� YLUJVU[YtLZ� WHY� SLZ�TLTIYLZ� KL�S»(:,(5�&

)�/��! Tout d’abord, la mise en œuvre de la Déclaration de Conduite en mer de Chine méridionale est toujours en négociation. Au-delà de l’aspect procédural, ce qui pose WYVISuTL� LZ[� X\L� SLZ� KPќtYLU[Z� WH`Z� KL�S»(:,(5�VU[�KLZ�]PZPVUZ�L[�PU[tYv[Z�[YuZ�KPM-MtYLU[Z�SLZ�\UZ�KLZ�H\[YLZ��:P�SL�=PL[UHT�L[�

Le dernier sommet de l’ASEAN s’est tenu le 11 mai 2014 en Birmanie.

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PUPZ[Y`�VM�-VYLPN

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pressions de la Chine sur le Cambodge sont largement considérées comme l’élément K»L_WSPJH[PVU� SL� WS\Z� WYVIHU[� KHUZ� S»tJOLJ�K\�ZVTTL[�(:,(5�KL�7OUVT�7LUO�n�W\-blier un communiqué conjoint sur la mer de Chine méridionale.

Au-delà, les disputes en mer de Chine mé-ridionale ne se cantonnent pas seulement à une opposition entre Chine et pays de S»(:,(5�� *LZ� KLYUPLYZ� JVUUHPZZLU[� LU[YL�L\_�KLZ�KPќtYLUKZ�tNHSLTLU[�

9�)�� L[� ,�)�� !� *VVW[t� WHY� SL� WYtZPKLU[�ZVY[HU[� :\ZPSV� )HTIHUN� @\KOV`VUV��WLUZLa�]V\Z� X\L� S»HJJLZZPVU� KL� 1VRV�Widodo1� n� SH� WYtZPKLUJL� ]H� HɈLJ[LY� SH�WVSP[PX\L� t[YHUNuYL� KL� S»0UKVUtZPL� &� ,[�LU�WHY[PJ\SPLY�ZVU�Y�SL�WYtWVUKtYHU[2 au ZLPU�KL�S»(:,(5�&

)�/�� ! Il est important de souligner avant tout que la politique étrangère n’a pas été une priorité de campagne en Indonésie : toute conjecture est donc basée sur très peu d’éléments, amenés à changer. Ce sont d’ailleurs d’autres dossiers – économiques notamment – qui ont occupé Jokowi dès l’annonce de sa victoire.

Des quelques éléments apparus durant la JHTWHNUL��J»LZ[�KHUZ�SH�JVU[PU\P[t�KL�:\ZPSV�Bambang Yudhoyono que s’inscrira l’admi-nistration Jokowi, avec plusieurs priorités L_WSPJP[LZ�!

���HѝYTLY�SL�JHYHJ[uYL�K»�­�axe maritime » de l’Indonésie, c’est-à-dire son rôle de connecteur et d’intermédiaire – géogra-WOPX\L�L[�WVSP[PX\L�¶�LU[YL�SLZ�JVTWSL_LZ�K»(ZPL�7HJPÄX\L� L[� KL� S»VJtHU� 0UKPLU��ainsi que son importance vitale dans les LUQL\_�THYP[PTLZ�JVU[LTWVYHPUZ�

1. Le 22 juillet 2014 a été annoncé que Joko Widodo avait YLTWVY[t��������KLZ�Z\ќYHNLZ��ZLSVU�SH�JVTTPZZPVU�tSLJ[V-YHSL��27<���:VU�HK]LYZHPYL��7YHIV^V�:\IPHU[V��H�JVU[LZ[t�SH�]HSPKP[t�K\�ZJY\[PU��1VRV�>PKVKV�H�t[t�VѝJPLSSLTLU[�PU[YVUPZt�le 20 octobre 2014 à la présidence de l’Indonésie pour les cinq prochaines années.

���0UKVULZPH�KLÄULZ�P[ZLSM�¶�^P[O�NVVK�YLHZVUZ�¶�HZ�[OL�LUNPUL�VM�(:,(5� �)Y\UV�/LSSLUKVYќ� �4HU\LS�:JOTP[a�� Indonesia: -YVT�9LNPVUHS�[V�.SVIHS�7V^LY&, 7 mai 2014)

2) consolider la diplomatie de puissance moyenne de l’Indonésie (dans le dossier de la mer de Chine méridionale notamment).3) s’inscrire dans la construction d’une HYJOP[LJ[\YL�­�PUKV�WHJPÄX\L�®�4) renforcer les capacités du ministère KLZ�(ќHPYLZ�t[YHUNuYLZ��2LTS\���7S\Z�MVU-damentalement, et en forte relation avec l’héritage sukarniste dont il se réclame ¶� H\�TvTL� [P[YL� X\L� 7YHIV^V� K»HPSSL\YZ�– Jokowi consacrera l’essentiel de son attention à la défense de la souveraineté nationale, à l’autonomie du pays, ainsi qu’à son statut.

3»(:,(5�KL]YHP[��LU�[V\[L�SVNPX\L��JVU[PU\LY�n�YLWYtZLU[LY�SH�­�WPLYYL�HUN\SHPYL�®�L_WSPJP[L�de la politique étrangère indonésienne, mais v[YL� JVTWStTLU[tL� K»PUP[PH[P]LZ� KPWSVTH-[PX\LZ�WS\Z�NSVIHSLZ��64*��.����65<��etc.).

Ces éléments démontrent que Jokowi est bien conseillé et s’inscrit dans la droite ligne KL� SH�WVSP[PX\L� PUP[PtL�ZV\Z�:\ZPSV�)HTIHUN�Yudhoyono. En réaction au débat télévisé WVY[HU[� Z\Y� SLZ�X\LZ[PVUZ�KL�WVSP[PX\L�L_[t-YPL\YL� LU[YL� SLZ� KL\_� JHUKPKH[Z� WYtZPKLU-[PLSZ��4HY[`�5H[HSLNH^H��TPUPZ[YL�KLZ�HќHPYLZ�étrangères actuel, a d’ailleurs déclaré que Jokowi avait bien compris – à l’inverse de Prabowo – la politique de Jakarta vis-à-vis de la mer de Chine méridionale.

Au niveau du style, la politique étrangère ZV\Z�:\ZPSV�)HTIHUN�@\KOV`VUV�t[HP[� [YuZ�« personnalisée ». Celle de Jokowi pourrait IPLU�Z\P]YL�SL�TvTL�JOLTPU��THPZ�J»LZ[�WL\�probable dans un premier temps, le Pré-sident ayant clairement montré sa préfé-rence pour les dossiers internes. La nomi-nation d’une diplomate de carrière, Retno Lestari Priansari Marsudi, au poste de mi-UPZ[YL� KLZ� HќHPYLZ� t[YHUNuYLZ� WV\YYHP[� YLU-forcer les « technocrates » du cabinet de Jokowi en matière de politique étrangère, mais les relations de ces derniers avec les TPSP[HPYLZ� �X\P� VU[� OtYP[t� KLZ� KL\_� WVZ[LZ�majeurs en matière de sécurité) risquent K»v[YL� KPѝJPSLZ�� Z\Y[V\[� KHUZ� KLZ� KVZZPLYZ�«chauds » comme la mer de Chine méri-

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destine, le commerce, et la défense. Mais les attentes semblent plus importantes à Can-berra qu’à Jakarta, ce qui risque potentielle-TLU[�KL�TLULY�n�KL�UV\]LH\_�THSLU[LUK\Z�

9�)�� L[� ,�)�� !� 7S\Z� NYHUK� HYJOPWLS� K\�TVUKL�� S»0UKVUtZPL� LZ[� WYtZLU[tL�JVTTL� SH� ZLW[PuTL� W\PZZHUJL� tJVUV-TPX\L�TVUKPHSL�LU�������(\�KLSn�KL� SH�X\LZ[PVU�WVSP[PX\L�L[�KHUZ�SH�TLZ\YL�V��JLZ� WYt]PZPVUZ� VW[PTPZ[LZ� ZL� YtHSPZLU[��SH�W\PZZHUJL�tJVUVTPX\L�KL�1HRHY[H�S\P�WLYTL[[YHP[�LSSL�K»HZZ\YLY�\U� Y�SL�THYP-[PTL� HJJY\� H\� ZLPU� KL� S»(:,(5�� L[� UV-[HTTLU[�H\�UP]LH\�TPSP[HPYL�&

)�/�� ! L’Indonésie joue déjà un rôle mari-time majeur, de par son caractère archipé-lagique, sa grandeur et sa localisation. 3»HTIP[PVU�HѝJOtL�WHY�1VRV^P�KL�Kt]LSVW-per ce caractère maritime/archipélagique, L[�K»HZZ\YLY� H\_� MVYJLZ�HYTtLZ�\U�I\KNL[�en hausse dépendra bien, dans sa mise en œuvre, des produits de la croissance éco-nomique. Reste néanmoins que les moteurs de cette croissance sont fragiles, et que le retard du pays en matière d’investissements (infrastructures portuaires, connectivité, logistique, couverture radar… mais aussi défense) est considérable. Plus de moyens pourraient donc se traduire par plus d’in-Å\LUJL�� L[� J»LZ[� S»HTIP[PVU� K\� NV\]LYUL-ment, mais il est important de se prémunir d’un optimisme naïf.

9�)��L[�,�)��!�+LW\PZ������L[�HWYuZ�X\H-[VYaL�HUZ�K»HIZLUJL��KLZ�TPUPZ[YLZ�MYHU-sHPZ� ZL� ZVU[� YLUK\Z�KL�UV\]LH\�LU� 0U-KVUtZPL�� *VTTLU[� PU[LYWYt[La�]V\Z� JL�YLNHPU�K»PU[tYv[�&

)�/��! « 3H�-YHUJL�]L\[�v[YL�WYtZLU[L�Sn�V��se construit le monde de demain. L’Asie-7HJPÄX\L�ZLYH�KL�THUPuYL�t]PKLU[L�H\�Jµ\Y�du XXIe siècle », déclarait l’année passée Laurent Fabius, alors en tournée en Indo-nésie et au Vietnam. L’interprétation m’en ZLTISL� YLSH[P]LTLU[�JSHPYL� !� S»(ZPL�K\�:\K�Est est un marché en plein boom, dyna-mique économiquement, politiquement et

dionale. Certaines contraintes structurelles – l’équilibre des forces régional notamment, ou le comportement de la Chine – vont éga-lement jouer leur rôle dans la direction que prendra la politique étrangère de Jakarta.

9�)�� L[� ,�)�� !� 4HSNYt� KLZ� WYVISuTLZ�YtJ\YYLU[Z� SPtZ� n� S»PTTPNYH[PVU� JSHU-KLZ[PUL� LU� (\Z[YHSPL� KLW\PZ� SLZ� J�[LZ�PUKVUtZPLUULZ��S»0UKVUtZPL�L[�S»(\Z[YHSPL�WYLUULU[�ZVPU�KL�THPU[LUPY�\U�WHY[LUH-YPH[�MVY[��(]LJ�JL�JOHUNLTLU[�WYtZPKLU-[PLS� L[� S»HYYP]tL� YtJLU[L� KL� ;VU`�(IIV[[�LU�ZLW[LTIYL�KLYUPLY�n� SH� [v[L�K\�NV\-]LYULTLU[� KL� *HUILYYH�� X\LSSLZ� ZVU[�ZLSVU�]V\Z� SLZ�WYPVYP[tZ�KL�JL�WHY[LUH-YPH[�WV\Y�SLZ�WYVJOHPULZ�HUUtLZ�&

)�/��!�Les relations ont été très tendues ces derniers temps, à cause des révélations d’es-WPVUUHNL�TPZLZ� H\� QV\Y� WHY� ,K^HYK�:UV^-den, ainsi que des incursions répétées de na-]PYLZ�KL�SH�THYPUL�H\Z[YHSPLUUL�KHUZ�SLZ�LH\_�[LYYP[VYPHSLZ�PUKVUtZPLUULZ��L[�KLZ�JVUÅP[Z�SPtZ�n� S»PTTPNYH[PVU�JSHUKLZ[PUL�V\�H\_�KYVP[Z�KL�l’Homme (en Papouasie notamment). Pour le gouvernement Abbott, le partenariat avec l’Indonésie était une priorité de campagne, en rupture avec l’héritage de Kevin Rudd : « It PZ�TVYL�HIV\[�1HRHY[H�[OHU�HIV\[�.LUL]H�». Plus saillant encore était le slogan « stop the IVH[Z » de l’immigration clandestine. Pour ce faire, Canberra a besoin de la collaboration du gouvernement indonésien.

De son côté, l’Indonésie voit l’Australie comme un partenaire obligé, de par les très PTWVY[HU[LZ� JVUUL_PVUZ� JVTTLYJPHSLZ�� Ä-nancières, diplomatiques, de défense, et de JVVWtYH[PVU�H\�Kt]LSVWWLTLU[�X\L�SLZ�KL\_�pays partagent. Mais l’Indonésie semble H\ZZP�MH[PN\tL�K»v[YL�[YHP[tL�JVTTL�SL�WHY[L-naire « junior » dans la relation.

A mon sens, les priorités du partenariat pour les prochaines années seront donc la UVYTHSPZH[PVU�KLZ�YLSH[PVUZ�HWYuZ�SL�­�:UV^-KLU�.H[L�®��SL�Kt]LSVWWLTLU[��n�X\LS�WYP_�L[�selon quelles modalités ?) de la coopération en matière de lutte contre l’immigration clan-

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démographiquement ; l’importance straté-gique de la région ne cesse d’augmenter à l’aune de la rivalité géopolitique sino-amé-YPJHPUL�"�LSSL�VќYL�KL�UVTIYL\ZLZ�VWWVY[\-nités d’investissements, mais aussi de par-tenariats politiques ; elle est demandeuse de plus de présence européenne ; elle concentre l’outil institutionnel autour duquel NYH]P[L� SH� WS\WHY[� KLZ� LќVY[Z� KL� JVUZ[Y\J-tion d’une architecture politique et sécuri-[HPYL�YtNPVUHSL��S»(:,(5�¯�,UÄU�� SH�-YHUJL�`�KPZWVZL�KL�YLSHPZ�L[�K»L_WLY[PZLZ�¶�OtYP[tZ�de son passé dans la région – sur lesquels LSSL�WL\[�JHWP[HSPZLY��(�KL�UVTIYL\_�tNHYKZ�KVUJ��S»(ZPL�K\�:\K�,Z[�¶�L[�S»0UKVUtZPL�LU�son centre – forment une cible idéale pour la diplomatie française.

9�)��L[�,�)��!�7LUZLa�]V\Z�X\L�S»,\YVWL�L[�SH�-YHUJL�LU�WHY[PJ\SPLY�HPLU[�SH�StNP[P-TP[t�L[� SH� JHWHJP[t�K»PU[LY]LUPY� LU�(ZPL�K\� :\K�,Z[� &� :P� V\P�� JVTTLU[� L[� ZV\Z�X\LSSL� MVYTL� ]LYYPLa�]V\Z� JL[[L� PU[LY-]LU[PVU�&

)�/�� !� 3»(:,(5� L[� ZLZ� WH`Z� TLTIYLZ�semblent bien demandeurs d’une présence européenne – et française – plus impor-tante dans la région, mais voient une réelle contradiction entre les paroles et les actes des décideurs européens. Lorsque Laurent Fabius annonce un « WP]V[ » de la France vers la région, il se tire probablement une balle dans le pied. L’engagement des Etats-Unis dans la région, qui consacrent pourtant de très importantes ressources (diploma-tiques, économiques mais aussi et surtout militaires) à leur propre « WP]V[», continue à v[YL�WLYs\�H]LJ�\UL�JLY[HPUL�Z\ZWPJPVU� �H\�vu des crises au Moyen-Orient et en Europe notamment, les Etats-Unis vont-ils pouvoir ZV\[LUPY�JL[�LќVY[ &�3L�]L\SLU[�PSZ�&���3»<UPVU�européenne, lorsqu’elle parle de «WP]V[», alors qu’elle n’a pas – ou si peu – de capaci-[tZ�TPSP[HPYLZ�WYVWYLZ��UL�YLUJVU[YL�H\�TPL\_�que des sourires polis. L’apport particulier KL�S»<UPVU�H\_�WH`Z�KL�S»(:,(5�YLX\PLY[�\U�important travail de communication et de JSHYPÄJH[PVU��*VTTLU[��KuZ� SVYZ�� SH� -YHUJL�WV\YYHP[�LSSL�Z»HѝYTLY�H]LJ�WS\Z�KL�JYtKPIP-

lité que les Etats-Unis ? Et quelle crédibilité peut-elle donner à un « WP]V[ » national en complément/compétition avec la politique européenne ? A tout le moins, le terme «pi-]V[ » semble donc mal choisi.

L’Union européenne fournit un véhicule inté-YLZZHU[�n�S»PUÅ\LUJL�MYHUsHPZL�KHUZ�\U�H\[YL�cadre : celui des normes, de l’assistance à la coopération régionale, à l’institutionnali-sation, et à la défense du droit international. C’est une première piste de collaboration H]LJ�S»(:,(5�L[�ZLZ�WH`Z�TLTIYLZ�X\L�SH�-YHUJL�WV\YYHP[�ZV\[LUPY�WS\Z��7HY�L_LTWSL��un dialogue en matière de sécurité maritime a ainsi été initié, qui mériterait une attention plus importante, où la France a des com-Wt[LUJLZ�L[�\UL�L_WtYPLUJL�WHY[PJ\SPuYLZ�n�faire valoir.

Au-delà, les relations commerciales et la poli-[PX\L�KL�KtMLUZL�MYHUsHPZL�TL�ZLTISLU[�v[YL�SLZ� ]LJ[L\YZ� SLZ�WS\Z� MVY[Z�K»PUÅ\LUJL�L[�KL�consolidation des partenariats, de par les relations de long terme qu’elles impliquent.

,UÄU��\UL�WYtZLUJL�KPWSVTH[PX\L�KL�OH\[�niveau, cadrant un engagement constant et cohérent (répondant à une stratégie JSHPYL��L_WSPJP[L�V\�UVU���TL�ZLTISL� PUKPZ-pensable. ■

ANALYSE

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L’AUTEUR

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Inde :HqGV]TXEKI de l’arrivée

au pouvoir des nationalistes hindous

Inde : décryptage de l’arrivée au pouvoir

des nationalistes hindous

Inde :

GpFU\SWDJHde l’arrivée

au pouvoir des

nationalistes

hindous

+LZ�tSLJ[PVUZ�OPZ[VYPX\LZ

Les élections générales indiennes de ����� WL\]LU[� v[YL� X\HSPÄtLZ� K»OPZ[VYPX\LZ�d’abord parce qu’elles sont les plus grandes élections démocratiques jamais organisées, l’Inde comptant environ 1,25 milliard d’habi-tants et son corps électoral s’élevant à 814 TPSSPVUZ�K»tSLJ[L\YZ��(ÄU�KL�WLYTL[[YL� n� JL�grand nombre d’électeurs de voter électroni-X\LTLU[��SL�ZJY\[PU�H�t[t�L_[YvTLTLU[�t[HSt�dans le temps : entamé le 7 avril, il s’est ter-TPUt� SL� ���THP�� ,U�KtÄUP[P]L�� JLZ� tSLJ[PVUZ�VU[�JVTW[HIPSPZt�\U�[H\_�KL�WHY[PJPWH[PVU�KL������ZVP[�SL�[H\_�SL�WS\Z�tSL]t�KLW\PZ�S»PUKt-pendance de l’Inde et le début de la Répu-blique. Atteignant parfois 75% dans certains Etats, il n’a jamais été inférieur à 55%.

3L� YtZ\S[H[� KLZ� tSLJ[PVUZ� LU� S\P�TvTL�LZ[�OPZ[VYPX\L��:»PS� LZ[� [YuZ�JSHPY�L[�KVUUL� SH�THQVYP[t� HIZVS\L� H\_� UH[PVUHSPZ[LZ�� PS� U»LZ[�

L L� ��� THP� ������ HWYuZ� KP_� HUUtLZ�KL� WV\]VPY� K\� WHY[P� K\� *VUNYuZ�LU� 0UKL�� SLZ� tSLJ[PVUZ� NtUtYHSLZ�

VU[�t[t�YLTWVY[tLZ�OH\[�SH�THPU�WHY�SL�)OHYH[`PH� 1HUH[H� 7HY[`�� �)17��� 5HYLU-KYH�4VKP��SLHKLY�KL�JL�WHY[P�UH[PVUHSPZ[L�OPUKV\�L[�TPUPZ[YL�LU�JOLM��KL�S»,[H[�K\�.\QHYH[� KLW\PZ� [YLPaL� HUZ�� LZ[� KL]LU\�7YLTPLY�TPUPZ[YL�L[�H�WYPZ�SH�[v[L�K\�WH`Z�SL����THP�������=VPJP�\U�WHUVYHTH�KLZ�LUQL\_�X\P�S»H[[LUKLU[�

1. Littéralement « parti du peuple indien ».

2. L’Inde étant un Etat fédéral, chacun de ses 29 Etats fédé-rés a un gouvernement ainsi qu’une Assemblée législative. Le ministre en chef d’un Etat est le chef du gouvernement de JL[�,[H[��0S�LZ[�UVTTt�WHY�SL�NV\]LYUL\Y�KL�S»,[H[��S\P�TvTL�nommé par le président de l’Inde). La Constitution indienne ne prévoit pas la durée du mandat du ministre en chef mais, en général, le gouverneur le révoque s’il ne dispose plus de la JVUÄHUJL�KL�S»(ZZLTIStL�StNPZSH[P]L�KL�S»,[H[��(PUZP��SH�UVTP-nation du ministre en chef a, le plus souvent, lieu après les élections locales puisqu’à l’issue de celles-ci, le gouverneur demande au parti ou à la coalition ayant obtenu la majorité à l’Assemblée législative de former un gouvernement.

Pauline Lovera | Auditrice-jeune de l’IHEDN,81ème session, Toulouse, 2014 | Diplômée de Sciences Po Toulouse et de l’Université Paris II Pan-théon-Assas, elle a travaillé à l’ambassade de France à New Delhi.

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Les Cahiersdu Comité Asie

de l’ANAJ-IHEDN

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Inde :

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au pouvoir des

nationalistes

hindous

WHZ�L_HJ[LTLU[�JLS\P�X\P�t[HP[�H[[LUK\�!�\UL�victoire de Narendra Modi était certes an-UVUJtL��THPZ�WHZ�\U�[LS� [YPVTWOL��,U�LќL[��pour la première fois depuis trente ans, un parti dispose de la majorité absolue à la Lok :OHIIH��SH�JOHTIYL�IHZZL�K\�7HYSLTLU[�PU-dien. Le BJP ne déroge pas à la tradition qui, depuis plus de vingt ans, veut que l’Inde soit gouvernée par une coalition : il s’est associé à d’autres partis de droite et de centre droit HÄU�KL�MVYTLY�S»(SSPHUJL�KtTVJYH[PX\L�UH[PV-nale. Cette coalition comptabilise quelque 330 sièges sur 543 à la chambre basse du Parlement.

Le fait marquant et historique de ces élections est la véritable déroute du parti du Congrès : le « ]PL\_�NYHUK�WHY[P� PUKPLU »3 a VI[LU\� ZL\SLTLU[� ��� ZPuNLZ�� :P� SLZ� UVT-IYL\_�ZJHUKHSLZ�KL�JVYY\W[PVU�X\P�VU[�MYHWWt�SL�NV\]LYULTLU[�KL�4HUTVOHU�:PUNO��7YL-mier ministre sortant, et le ralentissement de la croissance laissaient présager un mauvais résultat pour le parti du Congrès, un peu moins de 100 sièges étaient envisagés. Avec moins de 50 élus à la chambre basse, le parti K\�*VUNYuZ�UL�WL\[�TvTL�WHZ�v[YL� SLHKLY�de l’opposition car, pour ce faire, il faut avoir H\� TVPUZ� \U� KP_PuTL� KLZ� ���� ZPuNLZ�� 3H�question qui se pose désormais est de savoir si le parti du Congrès va savoir se renouveler L[� �LUÄU��ZL�Kt[HJOLY�KL� SH�K`UHZ[PL�5LOY\�

��� 1LHU�3\J� 9HJPUL� KHUZ� 3LZ� LUQL\_� PU[LYUH[PVUH\_�� WYV-NYHTTL�KPќ\Zt� Z\Y�France Culture�� HUPTt� WHY� ;OPLYY`�.HY-cin, émission du 19 mai 2014 « Inde. Les grandes leçons des élections législatives ».

.HUKOP��3H�JHTWHNUL�KL�9H\S�.HUKOP4, prin-cipal opposant à Narendra Modi, a majoritai-YLTLU[�t[t�X\HSPÄtL�KL�­�catastrophique » par les medias.

Ce résultat, dont seule l’ampleur était inattendue, conforte N. Modi dans son suc-cès mais lui donne, avant tout, des respon-sabilités à la mesure de ce succès.

5HYLUKYH�4VKP�U»LZ[�WHZ\U�7YLTPLY�TPUPZ[YL�­�JSHZZPX\L�®

La trajectoire professionnelle et politique de N. Modi est particulière. Issu d’un milieu modeste, il a beaucoup joué, lors de la cam-pagne électorale, du fait qu’il avait été élevé dans une famille d’épiciers et qu’il avait été chai ^HSSHO5 dans une gare durant son ado-lescence. Cette stratégie de communication visait à toucher un éventail de catégories so-ciales le plus large possible. Elle a fonctionné en Inde du Nord, notamment, où des par-tis traditionnels de basses castes ont connu une déroute à cette élection.

N. Modi a entamé et construit sa carrière politique sur un engagement idéologique. Il s’est investi très tôt au cœur du mouve-TLU[�9HZO[YPH�:^H`HTZL]HR�:HUNO��9::�6, noyau dur du mouvement nationaliste hin-dou. Cette idéologie considère que la nation PUKPLUUL�L_PZ[L�KL� [V\[L�t[LYUP[t�KLW\PZ� SLZ�premières grandes épopées et estime que l’essence de cette nation est l’ « hindouité », c’est-à-dire le caractère hindou7�� 3L� 9::�

���9H\S�.HUKOP� LZ[� SL� ÄSZ� KL�9HQP]�.HUKOP��7YLTPLY�TPUPZ[YL�K»0UKL�KL�� ���n�� � �L[� HZZHZZPUt� LU�� ��� L[� KL�:VUPH�.HUKOP�� HJ[\LSSL� WYtZPKLU[L� K\� *VUNYuZ� UH[PVUHS� PUKPLU�� 0S�LZ[� SL� WL[P[�ÄSZ� K»0UKPYH�.HUKOP� �UtL� 0UKPYH�5LYO\��� 7YLTPuYL�ministre d’Inde de 1966 à 1977. Il n’a pas de lien de parenté H]LJ�SL�4HOH[TH�.HUKOP��+LW\PZ������� PS�LZ[�]PJL�WYtZPKLU[�du Parti du Congrès.

5. « Vendeur de thé ».

6. « Association des volontaires de la nation ». Fondé en � ���� SL�9::�t[HP[�\U�­�NYV\WL�tK\JH[PM�®�KVU[� SLZ�VIQLJ[PMZ�étaient de forger l’unité de la communauté hindoue, de lutter contre le colonialisme et de supprimer le séparatisme musul-THU�� 0S� Z»PUZWPYHP[� UV[HTTLU[�KLZ�NYV\WLZ�K»L_[YvTL�KYVP[L�L\YVWtLUZ��:P�SL�9::�KtJYP[�H\QV\YK»O\P�ZLZ�HJ[P]P[tZ�JVTTL�fondées sur le service désintéressé à la nation, il est souvent X\HSPÄt�KL�NYV\WL�L_[YtTPZ[L�

��� *L[[L� PKtVSVNPL� UL� KLTHUKL� WHZ� H\_� TPUVYP[tZ� KL� ZL�convertir à l’hindouisme – car on ne se convertit pas à l’hin-KV\PZTL� ¶�THPZ� KL� YLJVUUHz[YL� X\L� S»LZZLUJL� KL� SH� UH[PVU�indienne est cette « hindouité ».

6YNHUPZtLZ�K\���H]YPS�H\����THP�������SLZ�tSLJ[PVUZ�NtUtYHSLZ�PUKPLUULZ�VU[�JVTW[HIPSPZt�\U�[H\_�KL�WHY[P-cipation de 66%, atteignant parfois 75% dans certains Etats.

��0UKPH

U�7YPTL�4PUPZ[LY»Z�6ѝ

JL

ANALYSE

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nationalistes

hindous

est souvent décrit comme une organisation L_[YtTPZ[L�L[�HU[PT\Z\STHUL��(PUZP�� S»HYYP]tL�au poste de Premier ministre de l’un de ses anciens membres a pu éveiller la crainte de l’ouverture d’une période de pouvoir autori-taire, voire « fasciste »8.

+L�WS\Z��5��4VKP�[YHzUL�KLYYPuYL�S\P�SL�ZV\-venir du pogrom anti-musulmans qui s’est KtYV\St�H\�.\QHYH[�LU������HSVYZ�X\»PS� t[HP[�TPUPZ[YL� LU� JOLM� KL� JL[� ,[H[�� :H� WVZP[PVU�KHUZ� S»HќHPYL�U»H]HP[�WHZ�t[t� [YuZ�JSHPYL�L[� PS�s’était vu accuser d’avoir, a minima, laissé MHPYL�L[��H�TH_PTH��WV\ZZt� SLZ�]PVSLUJLZ��:P�cela lui a valu une interdiction de visa amé-ricain entre 2002 et 2014, cela n’a que peu joué dans les élections de 2014. Pendant la campagne électorale, N. Modi a pris soin de SHPZZLY�QV\LY�n�KLZ�ZLJVUKZ�JV\[LH\_�SH�JHY[L�de l’hindouisme militant et, pour une large part de l’électorat, cette image est derrière lui. Toutefois, la communauté musulmane – qui représente environ 14% de la population indienne – reste (légitimement) inquiète.

5��4VKP� U»H� WHZ� K\� [V\[� SL�TvTL� WYVÄS�qu’Atal Bihari Vajpayee, son prédécesseur nationaliste au poste de Premier ministre de 1998 à 2004, parlementaire de longue date – réélu neuf fois – et poète de renom, X\P�H]HP[�KVUUt�\UL�PTHNL�KPќtYLU[L�K\�)17��Contrairement à lui, N. Modi ne vient pas du sérail parlementaire de New Delhi. Le nou-]LH\�KPYPNLHU[�KL�S»0UKL�Z»HѝJOL�JVTTL�\U�homme fort et se veut tel. C’est d’ailleurs l’une des raisons de son élection. Il a parfois été comparé à feu Hugo Chavez, parce qu’il se présente comme un outsider s’attaquant à l’establishment et qu’il n’hésite pas à dia-boliser ses adversaires.

8. « Fasciste » est ici pris au sens large et renvoie notam-ment à la combinaison d’idées nationalistes et d’un sentiment populiste. Force est de constater que la question du caractère MHZJPZ[L�K\�9::�LZ[�YtN\SPuYLTLU[�WVZtL�KHUZ�SLZ�TtKPHZ��0U-grid Therwath se demande ainsi, dans le Courrier International du 9 mai 2014 : « Narendra Modi est-il fasciste ? ». L’Interna-tional Business Times publiait pour sa part en ligne, le 6 mars ������\U�HY[PJSL�KL�7HSHZO�.VZO�Z\Y�SLZ�SPLUZ�OPZ[VYPX\LZ�KLZ�nationalistes hindous avec le nazisme et le fascisme (« Hindu Nationalist’s Historical Links to Nazism and Fascism », http://www.ibtimes.com/hindu-nationalists-historical-links-nazism-fascism-214222, consulté le 14 octobre 2014). On peut tNHSLTLU[�YLU]V`LY�H\_�[YH]H\_�KL�*OYPZ[VWOL�1HќYLSV[� �WHY�L_LTWSL�;OL�/PUK\�5H[PVUHSPZ[�4V]LTLU[�HUK�0UKPHU�WVSP[PJZ��Columbia University Press, 1996, p. 51 sq.).

9LJVUK\P[� n�X\H[YL� YLWYPZLZ�n� SH� [v[L�KL�S»,[H[� K\�.\QHYH[�� J»LZ[� NYoJL� n� SH� WVSP[PX\L�locale qu’il s’est construit une image solide, UV[HTTLU[� NYoJL� H\_� NYHUKZ� NYV\WLZ� PU-dustriels qu’il a su faire venir dans « son » i[H[��3L�Z\JJuZ�KL�ZH�JHTWHNUL��L[�TvTL�SL�succès de sa personne, c’est que, pendant des années, il a su mettre en avant, avec une ZJPLUJL�KL�SH�JVTT\UPJH[PVU�[YuZ�IPLU�ÄJL-lée, les réussites économiques enregistrées WHY�S»,[H[�K\�.\QHYH[��(PUZP��ZVU�tSLJ[PVU�H�t[t�IPLU�HJJ\LPSSPL�WHY�SLZ�TPSPL\_�K»HќHPYLZ�

En outre, avec le slogan de campagne « TVPUZ�KL�NV\]LYULTLU[�L[�KH]HU[HNL�KL�IVUUL�NV\]LYUHUJL�®��5��4VKP�H�HѝYTt�ZH�position libérale. Mais il a aussi su jouer la carte de la croissance et du développement pour tous car il sait que l’État a un rôle à jouer. En avançant l’image de l’Inde émergente et d’une puissance indienne à renforcer, il a su cristalliser les aspirations à la fois de la classe moyenne, qui attend des emplois, et des pauvres.

3L�YL[V\Y�KL�SH�JYVPZZHUJL��WYPVYP[t�KL�SH�WVSP[PX\L�PU[tYPL\YL�KL�5HYLUKYH�4VKP

N. Modi est attendu avant tout sur la JYVPZZHUJL�tJVUVTPX\L��:P�4HTVOHU�:PUNO��le Premier ministre sortant, était un homme PUZ[Y\P[��KPWS�Tt�K»6_MVYK�L[�HUJPLU�KPYPNLHU[�de la banque centrale indienne, son bilan économique est assez décevant. L’Inde a HѝJOt�� LU� ������ \UL� JYVPZZHUJL� KL� ������JOPќYL� IPLU� tSVPNUt� KLZ� ������� KL� JYVPZ-sance annuelle qu’elle connaissait avant la crise.

Durant la campagne électorale, la « re-cette » proposée par N. Modi pour « res-susciter » l’économie indienne sous-perfor-mante était de « MHPYL�KL� S»0UKL�\U�]tYP[HISL�.\QHYH[�» sur le plan économique. Il est vrai que la croissance de cet État, qui compte 60 millions d’habitants et 12% de la capacité industrielle indienne, s’est élevée, ces der-nières années, à environ 10%, soit le double de celle du pays.

;V\[LMVPZ��H]VPY�Yt\ZZP�H\�.\QHYH[�U»LZ[�WHZ�la garantie absolue de relancer l’économie du pays. Le « modèle gujarati » s’est fondé ••

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hindous

sur l’entreprenariat et une très forte écono-mie d’endettement. Il s’agit presque d’une culture locale. Les familles Tata et Ambani en ZVU[� KLZ� L_LTWSLZ� LTIStTH[PX\LZ�� 0S� U»LZ[�pas certain cependant qu’un modèle aussi déterminé sociologiquement soit duplicable à l’échelle du pays. Ce modèle économique H� t[t� n� S»VYPNPUL� K»tJHY[Z� ZVJPH\_� JVUZPKt-rables et d’un creusement des inégalités. La libéralisation s’est traduite par des conces-ZPVUZ�PUK\LZ�H\_�JOLMZ�K»LU[YLWYPZLZ��UV[HT-ment la multiplication des special economic aVULZ��]tYP[HISLZ�SPL\_�KL�ZWtJ\SH[PVU��L[�WHY�une baisse des coûts du travail qui, dans IPLU�KLZ�JHZ��H�LU[YHzUt�SH�WH\WtYPZH[PVU�KL�certaines franges de la population de l’État.

7YLUKYL� SH� [v[L� KL� S»0UKL�� J»LZ[� JOHUNLY�d’échelle et se placer d’un point de vue plus macro-économique. Ainsi, N. Modi doit tenir compte de paramètres particuliers.

3L� WYLTPLY� LZ[� JLS\P� KL� S»PUÅH[PVU�� ±�l’échelle du pays, elle reste forte (entre 9 et ����� L[� LU[YHzUL� KLZ� [H\_� K»PU[tYv[� tSL]tZ��Comme l’a souligné l’agence de notation Moody’s, cela conduit à penser que l’objectif K»\UL�JYVPZZHUJL�n�JV\Y[� [LYTL�KL����Ä_t�WHY�5��4VKP�UL�WV\YYH�WHZ�v[YL�H[[LPU[�

3L� KL\_PuTL� WHYHTu[YL� X\L� SL� 7YLTPLY�TPUPZ[YL� KVP[� JVUZPKtYLY� LZ[� JLS\P� K\� KtÄJP[�budgétaire qui est supérieur à 4,6% du PIB. Il s’agira de trouver un équilibre entre la ré-K\J[PVU�KL�JL�KtÄJP[�L[�SH�YLSHUJL�KLZ�NYHUKZ�[YH]H\_�K»PUMYHZ[Y\J[\YLZ��*»LZ[�\U�LUQL\�KL�taille car réduire les dépenses publiques consistera à faire arbitrages politiques qui pourraient aboutir à une baisse des sub-]LU[PVUZ� H\_� WYVNYHTTLZ� Y\YH\_�� H\_� WYV-NYHTTLZ�KL�ZtJ\YP[t�HSPTLU[HPYL�V\�H\�ÄV\S��JL� X\P� YLUJOtYPYHP[� SL� WYP_� KL� S»tSLJ[YPJP[t�� ¶�autant de questions cruciales en Inde.

Toutefois, N. Modi a l’avantage d’avoir une bonne image auprès des investisseurs, notamment étrangers9. Il a aussi un peu de JOHUJL�� ,U� LќL[�� SL� TPUPZ[YL� KLZ� -PUHUJLZ�du gouvernement précédent, qui avait pris ZLZ�MVUJ[PVUZ�KL\_�HUZ�H]HU[�SH�ÄU�K\�THU-

9. La Bourse de Bombay s’était appréciée de 10 à 15% lors des dernières semaines de la campagne électorale.

KH[�� H]HP[� MHP[� IHPZZLY� JLY[HPUZ� KtÄJP[Z� L[��aujourd’hui, le FMI pressent que l’économie indienne devrait atteindre 5% de croissance en 2014 et 6% en 2015.

<UL�WVSP[PX\L�t[YHUNuYL�L[�YtNPVUHSLH\_�VIQLJ[PMZ�TVPUZ�JSHPYLTLU[KtÄUPZ�L[�HɉJOtZ

L’un des paramètres considérés comme essentiels à la relance de l’économie in-KPLUUL� LZ[� \UL� WHJPÄJH[PVU� L[� \UL� Z[HIP-lisation des relations dans la région sud-asiatique. Il s’agirait donc notamment de YLSHUJLY�SLZ�KPZJ\ZZPVUZ�H\�ZLPU�KL�SH�:V\[O�Asian association for Regional Cooperation �:((9*�10.

Cependant, l’agenda de politique étran-NuYL�KL�5��4VKP�U»H�WHZ�t[t�JSHPYLTLU[�Hѝ-JOt��:»PS�H]HP[�ILH\JV\W�MHP[�JHTWHNUL��UV-tamment lors de son dernier mandat dans le .\QHYH[��Z\Y�SH�TLUHJL�WHRPZ[HUHPZL�L[�H]HP[�YLWYVJOt� H\�7YLTPLY�TPUPZ[YL� ZVY[HU[� K»v[YL�trop conciliant avec Islamabad, N. Modi, à son arrivée au pouvoir, a fait un premier NLZ[L�Z`TIVSPX\L� !� PS� H� PU]P[t�5H^Ha�:OHYPM��Premier ministre pakistanais11, à assister à son investiture. C’est une première car ja-THPZ�SL�7YLTPLY�TPUPZ[YL�K»\U�KLZ�KL\_�WH`Z�n’avait assisté à la prise de fonction de son OVTVSVN\L��3LZ�KL\_�OVTTLZ�ZL�ZVU[��WHY�HPSSL\YZ��LU[YL[LU\Z�LU�[v[L�n�[v[L�

Il est trop tôt pour indiquer si cela présage \UL� H]HUJtL� KHUZ� SLZ� YLSH[PVUZ� JVTWSL_LZ�qu’entretiennent l’Inde et le Pakistan depuis 1947, mais N. Modi a d’ores et déjà réussi un JV\W�KL�THz[YL��:P�SL�7YLTPLY�TPUPZ[YL�WHRPZ-tanais avait décliné l’invitation, cela aurait été l’occasion pour les Indiens de souligner le fait que lorsqu’ils tendent la main à leur voisin, celui-ci ignore le geste. Mais au contraire, le Premier ministre pakistanais s’est rendu à New Delhi et cela constitue une « ]PJ[VPYL » WV\Y�5��4VKP��,U�LќL[��S»PTHNL�KL�JL�KLYUPLY�auprès des Pakistanais n’est pas vraiment

10. Elle regroupe l’Inde, le Pakistan, le Népal (où est basé le ZPuNL���SL�)OV\[HU��SLZ�4HSKP]LZ��SL�:YP�3HURH��SL�)HUNSHKLZO�et l’Afghanistan.

����5��4VKP�H�PU]P[t�S»LUZLTISL�KLZ�JOLMZ�K»i[H[�KL�SH�:((9*�à son investiture, mais c’est principalement la présence de N. :OHYPM�X\P�H�H[[PYt�JVTTLU[HPYLZ�L[�HUHS`ZLZ�

ANALYSE

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Inde :

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nationalistes

hindous

reluisante depuis les émeutes qui ont visé KLZ� T\Z\STHUZ� H\� .\QHYH[� LU� ������ THPZ�aussi à cause de la position du BJP sur le Cachemire, question centrale dans les rela-tions indo-pakistanaises.

:\Y�\U�WSHU�YtNPVUHS�WS\Z�SHYNL��SLZ�WYPVYP-[tZ�X\P�ZLTISLU[�H]VPY�t[t�Ä_tLZ�n�:\ZOTH�:^HYHQ��UV\]LSSL�TPUPZ[YL�KLZ�(ќHPYLZ�t[YHU-NuYLZ� �L[� MLTTL� SH� WS\Z� PUÅ\LU[L� K\� WHY[P�nationaliste hindou) sont les relations avec la Chine et avec le Japon.

3H�*OPUL�� H]HU[�TvTL� SH�WYPZL�KL� MVUJ-tion de N. Modi, a donné des signes tout à fait positifs envers l’Inde. Pékin, comme l’ambassadeur chinois à New Delhi, ont in-ZPZ[t�Z\Y�SL�MHP[�X\L�SLZ�KL\_�WH`Z�WV\YYHPLU[�Z»LU[LUKYL� W\PZX\»PSZ� WHY[HNLU[� SH� TvTL�idée : aller dans le sens du développement et faire de celui-ci une priorité. N. Modi est allé trois fois en Chine en tant que chef du NV\]LYULTLU[�K\�.\QHYH[��0S�H�t[t�HJJ\LPSSP�LU�2012 comme un chef d’État et a visité des sites économiques hautement stratégiques. 0S� H� Yt\ZZP� n� H[[PYLY� KLZ� OVTTLZ� K»HќHPYLZ�chinois dans son État qui y ont investi 1 mil-SPHYK�KL�KVSSHYZ��(PUZP�� SLZ�WYPUJPWH\_�LUQL\_�de la politique vis- à-vis de la Chine seront de résorber le déséquilibre commercial et d’atti-rer des investisseurs qui pourront participer H\�ÄUHUJLTLU[�KLZ�NYHUKZ�[YH]H\_�PUKPLUZ��

Cela en faisant en sorte que la question ter-ritoriale en Arunachal Pradesh n’empoisonne pas ces relations.

La relation qu’entretient N. Modi avec le 1HWVU� LZ[� WS\Z� WLYZVUULSSL�� 0S� JVUUHz[� [YuZ�IPLU�SL�7YLTPLY�TPUPZ[YL�QHWVUHPZ�:OPUaV�(IL��3LZ� KL\_� OVTTLZ� VU[� ILH\JV\W� LU� JVT-mun : ils partagent, en premier lieu, une forte ÄIYL�UH[PVUHSPZ[L��3L�1HWVU�LZ[��WV\Y�5��4VKP��un modèle. Cette relation particulière pourrait YLKtÄUPY� SLZ� WYPVYP[tZ� KL� WVSP[PX\L� t[YHUNuYL�de l’Inde et créer un point de bascule qui pourrait se faire au détriment des Etats-Unis.

La politique qui sera menée vis-à-vis des Etats-Unis est celle qui semble la plus KPѝJPSL�n�KtJY`W[LY��5��4VKP�ZLTISL�UL�WHZ�avoir digéré le fait que ce pays lui ait refusé la délivrance de visa en 2005 à la suite du WVNYVT�HU[P�T\Z\STHUZ� KL� ����� H\�.\QH-rat12. A cela, il faut ajouter la crise diploma-tique indo-américaine qu’avait provoquée, LU�KtJLTIYL�KLYUPLY��S»HYYLZ[H[PVU�H\_�i[H[Z�Unis d’une diplomate indienne.

Il faut préciser ici que la relation indo-amé-ricaine est plutôt ressentie en Inde comme une relation de convenance. N. Modi estime

12. Cette interdiction n’a été levée qu’en 2014, après son élection.

+L]LU\�7YLTPLY�ministre le 31 mai

2014, Narendra Modi, leader du parti nationaliste

hindou et Ministre en chef de l’Etat du .\QHYH[�KLW\PZ����

ans, a défendu tout au long de la cam-

pagne électorale un WYVNYHTTL�SPItYHS�

dont le slogan était ­�TVPUZ�KL�NV\]LY-ULTLU[�L[�KH]HU-

[HNL�KL�IVUUL�NV\]LYUHUJL�®�

••

��0UKPH

U�7YPTL�4PUPZ[LY»Z�6ѝ

JL

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de l’ANAJ-IHEDN

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Inde :

GpFU\SWDJHde l’arrivée

au pouvoir des

nationalistes

hindous

que l’avenir du monde se joue en Asie et, si les Etats-Unis ne viennent pas investir en 0UKL��HSVYZ�JLSSL�JP�n�KH]HU[HNL� PU[tYv[�n�ZL�tourner vers cette Asie émergente. Toutefois, PS�H�H\ZZP�IPLU�JVUZJPLUJL�X\L�ZL�[V\YULY�L_-clusivement vers ses voisins et vers la Chine, X\P�LZ[�L_[YvTLTLU[�W\PZZHU[L��WV\YYHP[�Kt-savantager l’Inde. L’idée est que les natio-nalistes hindous vont rechercher un certain tX\PSPIYL��:P� SLZ�,[H[Z�<UPZ�� JVU[YHPYLTLU[� n�la Chine, représentent un partenaire idéolo-gique, ils demeurent aussi un partenaire éco-UVTPX\L� JHWP[HS� WV\Y� S»0UKL�� 7HY� L_LTWSL��l’industrie informatique indienne dépend à 80% du marché américain. Il est donc dif-ÄJPSL� K»LU]PZHNLY� \UL� WVSP[PX\L� tJVUVTPX\L�PUKPLUUL�[V\YUHU[�SL�KVZ�H\_�,[H[Z�<UPZ��+L�WS\Z��SL�SVII`�PUKPLU�H\_�,[H[Z�<UPZ�H�t[t�L_-[YvTLTLU[�HJ[PM�K\YHU[�SH�JHTWHNUL�tSLJ[V-rale et continue à maintenir sa pression.

,UÄU��PS�JVU]PLU[�KL�ZV\SPNULY�X\L�SH�WVSP-tique étrangère de l’Inde s’est, en un sens, Kt[HJOtL� KLZ� i[H[Z�<UPZ� NYoJL� n� S»PU]LZ[PZ-sement de ses dirigeants au sein du groupe KLZ�)90*:13. C’est un moyen pour le pays K»HZZLVPY� ZH� WSHJL� L[� K»HJJYVz[YL� ZVU� PU-Å\LUJL�Z\Y�SH�ZJuUL�PU[LYUH[PVUHSL��

L’Inde a longtemps été un acteur impor-[HU[�KL� S»0)(:��ZV\Z�NYV\WL�KLZ�)90*:�YL-NYV\WHU[�S»0UKL��SL�)YtZPS�L[�S»(MYPX\L�K\�:\K��L’Inde s’est beaucoup impliquée pour animer ce trio (les trois plus grandes démocraties de [YVPZ�JVU[PULU[Z�KPќtYLU[Z�X\P�VU[��KL�WS\Z��SH�WHY[PJ\SHYP[t� K»v[YL� T\S[PJ\S[\YLSSLZ�� H\� UVT�de valeurs démocratiques.

Depuis quelques temps, l’Inde ne joue plus beaucoup cette carte mais se rap-proche de la Russie et de la Chine. L’équi-SPIYL�H\�ZLPU�KLZ�)90*:�ZLTISL�KVUJ�HTLUt�n� ZL� TVKPÄLY�� (\QV\YK»O\P�� PS� LZ[� [V\[� n� MHP[�ZPNUPÄJH[PM�X\L� SH�J\S[\YL�L[� SL� [LTWtYHTLU[�WVSP[PX\LZ�KL�5��4VKP�WYtZLU[LU[�KLZ�HѝUP-[tZ�H]LJ�JLSSL�KL�=SHKPTPY�7V\[PUL��3LZ�KL\_�OVTTLZ�WHY[HNLU[�SH�X\v[L�KL�S»PTHNL�K»\U�homme fort, le nationalisme et un goût pour le renseignement (intelligence). Lorsqu’il était n�SH�[v[L�K\�.\QHYH[��5��4VKP�H�NV\]LYUt�LU�demandant à l’Intelligence Bureau de tenir

����)YtZPS��9\ZZPL��0UKL��*OPUL��(MYPX\L�K\�:\K�

des dossiers sur l’ensemble de ses adver-saires et... de ses partenaires. C’est un trait moins connu qu’il a en commun avec l’an-JPLU�2.)PZ[L�X\»LZ[�7V\[PUL��3L�JVUZLPSSLY�n�la sécurité nationale nommé par le gouver-nement de N. Modi est par ailleurs l’ancien dirigeant de l’Intelligence Bureau. Celui-ci Z»PU[tYLZZLYH�KVUJ��WHY�MVYTH[PVU��H\_�X\LZ-tions de sécurité intérieure et frontalières.

Ainsi, la relation avec la Russie pourrait continuer à se développer, et ce au détriment KL� SH� YLSH[PVU�H]LJ� S»6JJPKLU[��X\P� HWWHYHz[��selon N. Modi, obnubilé par les droits de l’Homme et la «Responsibility to Protect» (in-terprétée par l’Inde et par la Russie comme KL� S»PUNtYLUJL��� :P� SLZ� YLSH[PVUZ� PUKV�Y\ZZLZ�ont toujours été bonnes, le renforcement de S»H_L� 0UKL�9\ZZPL�WV\YYHP[��KHUZ� SL�JVU[L_[L�actuel, faire bouger les lignes des relations internationales. Le développement des rela-tions bilatérales est le fruit de la volonté de V. Poutine, qui s’est empressé d’envoyer à M. Nodi, au lendemain de son élection, non pas un simple message de félicitations mais l’annonce que Moscou souhaite donner un réel coup d’accélérateur à la relation russo-indienne. Reste à voir jusqu’où et dans quels domaines les Indiens le suivront ou s’asso-cieront à lui.

,U� KtÄUP[P]L�� SLZ� VYPLU[H[PVUZ� X\L� WYLU-dra N. Modi seront scrutées à la loupe tant par les Indiens, qui attendent que ses pro-messes de campagnes se réalisent, que par les observateurs et les partenaires interna-[PVUH\_� �HUJPLUZ�� UV\]LH\_� L[� WV[LU[PLSZ���:VU�KtÄ�LZ[��ÄUHSLTLU[��KL�Yt\ZZPY�n�PTWVZLY�S»PTHNL�KL�JL[[L�­:OPUPUN�0UKPH®�X\L�SL�)17��lors de son dernier mandat au gouvernement (1998-2004), avait cherché à imposer mais sans succès. ■

ANALYSE

23

L’AUTEUR

La Chine et le dilemme de WqGYVMXq en Asie du Nord-Est

La Chine et le dilemme de WqGYVMXq en Asie

du Nord-Est

••

La Chine

et le dilemme

GH�VpFXULWpen Asie du

Nord-Est

D LW\PZ� S»tJSH[LTLU[� KL� S»<9::��S»tX\PSPIYL�KLZ�W\PZZHUJLZ�LU�(ZPL�K\�5VYK�,Z[�H�JVUU\�K»PTWVY[HU[Z�

IV\SL]LYZLTLU[Z�� *L[[L� YtNPVU� LZ[� H\-QV\YK»O\P�JHYHJ[tYPZtL�WHY�\UL�TtÄHUJL�NtUtYHSPZtL�LU[YL�SLZ�KPɈtYLU[Z�,[H[Z�X\P�SH� JVTWVZLU[�� n� ZH]VPY� SLZ�,[H[Z�<UPZ���SH� *OPUL�� SL� 1HWVU�� SLZ� KL\_�*VYtLZ� L[�;H{^HU�� 3H�TVU[tL� LU� W\PZZHUJL� KL� SH�*OPUL� KHUZ� SLZ� KVTHPULZ� TPSP[HPYL� L[�tJVUVTPX\L�HWWHYHz[� JVTTL� S»tStTLU[�SL�WS\Z�ZPNUPÄJH[PM�KL�JLZ�YtJLU[Z�JOHU-NLTLU[Z��

Pièce centrale de l’architecture régionale actuelle, Pékin suscite l’attrait mais surtout l’in-quiétude de ses voisins, en particulier le Japon qui tente de se prémunir contre son ascension UV[HTTLU[�H\_�J�[tZ�KL�ZVU�HSSPt�HTtYPJHPU��

1. De fait de leur présence physique et militaire importante, HPUZP�X\L�KL�SL\YZ�UVTIYL\_�PU[tYv[Z�KHUZ�SH�YtNPVU��SLZ�,[H[Z�Unis sont, ici, considérés comme une puissance d’Asie du Nord-Est.

Depuis plus d’une décennie, la région est KL]LU\L�SL�[Oto[YL�K»\UL�PU[LUZL�JVTWt[P[PVU�WV\Y�SH�WVZP[PVU�KVTPUHU[L�KHUZ�\U�JVU[L_[L�de « menace chinoise » très largement relayée par Washington et ses alliés2. Cette situation conduit certains de ces pays à prendre des décisions perçues comme menaçantes, dans \UL� YtNPVU� V�� KL� UVTIYL\_� MHJ[L\YZ� UV\Y-rissent déjà le dilemme de sécurité et l’insta-bilité3�� ,U� LќL[�� PS� LZ[� WYPTVYKPHS� KL� NHYKLY� n�l’esprit que les actions d’un Etat dépendent fondamentalement de la perception qu’il a de son environnement et des autres Etats.

2. WU Xinbo, « A Forward-Looking Partner in a Changing East-Asia », in The Washington Quarterly, automne 2008, Vol.31, n°4, pp. 155-163.

3. Entre autres : les changements majeurs dans l’équilibre des puissances régionales, l’inégale répartition de la puis-sance économique et politique, l’hétérogénéité des systèmes économiques et politiques, des institutions sécuritaires régio-nales anémiques, une histoire et un passé troublés toujours [YuZ�WYtNUHU[Z��SH�NtUtYHSPZH[PVU�KLZ�KPќtYLUKZ�[LYYP[VYPH\_�X\P�combinent les problématiques de ressources naturelles et de nationalisme postcolonial.

Romain Perroud | Membre du Comité Asie de P´%2%.�-,)(2� `�7TqGMEPMWXI�HI� PE�TSPMXMUYI�qXVER-gère de la Chine et des relations Chine - Asie-Pa-GM½UYI

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•• En considérant la Chine comme élément central du dilemme de sécurité en Asie du Nord-Est, cet article s’attache à étudier et mettre en lumière le processus «d’action-ré-action» qui en découle. Cette analyse néces-ZP[L�KHUZ�\U�WYLTPLY�[LTWZ�KL�KtÄUPY�\U�JHKYL�[OtVYPX\L� WLYTL[[HU[� KL� TPL\_� JVTWYLUKYL�les mécanismes qui régissent le dilemme de sécurité. En outre, la situation sécuritaire de la région étant aussi caractérisée par l’alliance américano-japonaise, une approche théorique KLZ� LUQL\_� L[� KLZ� YPZX\LZ� PUOtYLU[Z� n� [V\[L�alliance permettra d’appréhender le compor-[LTLU[�KLZ�KL\_�HSSPtZ��,UÄU��SLZ�MHJ[L\YZ�KL�[LUZPVUZ�L[�KL� YPZX\LZ�KL�JVUÅP[Z�ZLYVU[�TPZ�en évidence par l’observation des actions et YtHJ[PVUZ�KL�SH�*OPUL�L[�KLZ�KPќtYLU[Z�HJ[L\YZ�YtNPVUH\_�

*HKYL�[OtVYPX\L

Le dilemme de sécurité découle de la Z[Y\J[\YL� TvTL� K\� Z`Z[uTL� PU[LYUH[PVUHS�dont les caractéristiques fondamentales sont l’anarchie4, la souveraineté des Etats5 et la hié-rarchie6 de facto�X\P�L_PZ[L�LU[YL�L\_��8\L�S»VU�WHY[L�K»\UL�HWWYVJOL�KtMLUZP]L�V\�VќLUZP]L7, \U�,[H[�JOLYJOL�Z`Z[tTH[PX\LTLU[�n�HJJYVz[YL�sa puissance et améliorer ses capacités (sou-]LU[�TPSP[HPYLZ��WHY�KPќtYLU[Z�TV`LUZ�X\P�ZVU[�WYPUJPWHSLTLU[� S»L_WHUZPVU� [LYYP[VYPHSL�� SLZ� HS-SPHUJLZ�L[�V\�S»H\[V�Z\ѝZHUJL��ZLSM�OLSW��J»LZ[�à-dire l’accroissement de son armement. Le THUX\L� KL� JVUÄHUJL8 entre les Etats, dû à l’absence d’autorité régulatrice et supérieure, pousse la plupart du temps un Etat à compter Z\Y�S\P�TvTL�

Or, lorsqu’un Etat commence à s’armer et à HTtSPVYLY�ZLZ�JHWHJP[tZ�TPSP[HPYLZ��TvTL�WV\Y�des raisons purement défensives, il crée une PUJLY[P[\KL�JOLa�SLZ�H\[YLZ��JL\_�JP�UL�WV\]HU[�v[YL� JLY[HPUZ� X\L� JLZ� LќVY[Z� UL� ZLYVU[� WHZ�KLZ[PUtZ�n�HJJYVz[YL�ZLZ�JHWHJP[tZ�VќLUZP]LZ��

���3»HIZLUJL�K»H\[VYP[t�StNHSL�Z\WtYPL\YL�H\_�,[H[Z�

5. Ce qui implique l’égalité, en droit, entre les Etats.

��� +\L� H\_� KPќtYLUJLZ� KL� JHWHJP[t� L[� KL� W\PZZHUJL� X\P�L_PZ[LU[�LU[YL�SLZ�,[H[Z�

7. Dans le premier cas, l’Etat cherchera à assurer sa sécurité nationale et sa survie en minimisant sa perte de puissance YLSH[P]L��KHUZ�SL�ZLJVUK��LU�TH_PTPZHU[�ZH�W\PZZHUJL�YLSH[P]L�

8. Cela touche aussi bien des Etats ennemis que des Etats alliés qui peuvent craindre la défection de leur partenaire.

Ces derniers sont à leur tour tentés de s’armer L[�K»HTtSPVYLY�SL\YZ�JHWHJP[tZ�TPSP[HPYLZ�HÄU�KL�conserver une « marge de sécurité » et de se prévenir de toute agression. Ainsi, ce phéno-mène d’action-réaction crée un « dilemme de sécurité » dans lequel chaque Etat, en renfor-çant sa propre sécurité, augmente l’insécurité NSVIHSL�L[�SL�YPZX\L�KL�JVUÅP[9.

Dans le système international, la perception KLZ�KPќtYLU[Z�HJ[L\YZ�LZ[�IPLU�WS\Z�PTWVY[HU[L�que la réalité des faits car c’est sur la base de cette perception que les Etats prennent leurs KtJPZPVUZ��:P�\U�,[H[�LZ[�ZV\WsVUUt�K»H]VPY�n�la fois les capacités et les intentions de mettre en danger la sécurité nationale d’un ou de plu-sieurs autres Etats, il est alors perçu comme une menace, que ce soupçon soit fondé ou non. Le risque d’une interprétation erronée de la situation est d’autant plus élevé que la JVUÄHUJL�LU[YL�KL\_�HJ[L\YZ�LZ[�MHPISL��(PUZP��­�KHUZ�SL�JHZ�KL�KL\_�WH`Z�H`HU[�\UL�OPZ[VPYL�JVUÅPJ[\LSSL�L[�\UL�OVZ[PSP[t�L[� Z\ZWPJPVU�T\-[\LSSLZ��SVYZX\L�S»\U�KL\_�H\NTLU[L�ZLZ�JHWH-cités militaires en clamant un but purement défensif ou dissuasif, le second est suscep-tible de percevoir cela comme dépassant le seuil de la « sécurité légitime » et donc comme une intention agressive »10.

6\[YL� S»H\[V�Z\ѝZHUJL�� SH� MVYTH[PVU� K»HS-SPHUJLZ�WL\[�H\ZZP�v[YL�\U� MVY[�]LJ[L\Y�K\�KP-lemme de sécurité, que ce soit entre les alliés L\_�TvTLZ�V\�H]LJ�SLZ�,[H[Z�n�S»L_[tYPL\Y�KL�cette alliance.

La théorie de l’alliance est en réalité une [OtVYPL�KLZ� QL\_�KVU[� SL� MVUJ[PVUULTLU[�LZ[�proche du célèbre «dilemme du prisonnier »11. L’incertitude à propos des intentions de l’autre « joueur » incite à forger une alliance plutôt que de se trouver isolé par celle de S»LUULTP��+HUZ�JL�JHZ��S»PU[tYv[�K»\U�,[H[�LZ[�de se trouver dans la plus puissante et d’y

��1VOU�/��/LYa��­� 0KLHSPZ[� 0U[LYUH[PVUHSPZT�HUK�[OL�:LJ\YP[`�Dilemma », in >VYSK�7VSP[PJZ, Vol.2, n°2 (1950), pp.157-180.

����4HYJ�(��.LULZ[��*VUÅPJ[�HUK�*VVWLYH[PVU!�,]VS]PUN�;OLV-YPLZ�VM�0U[LYUH[PVUHS�9LSH[PVUZ, Peking University Press, Beijing, 2003, 528 pp.

����:\Y�JL�Z\QL[�]VPY�!�.SLUU�/��:U`KLY��­�;OL�ZLJ\YP[`�+PSLT-ma in Alliance Politics », in >VYSK�7VSP[PJZ, Vol. 36, No. 4, July 1984, pp. 461-495.

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et le dilemme

GH�VpFXULWpen Asie du

Nord-Est

ANALYSE

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TH_PTPZLY� ZLZ� ­ItUtÄJLZ»12�� +L\_� ZVY[LZ�K»PU[tYv[Z� KVP]LU[� v[YL� JVUZPKtYtLZ� KHUZ� SH�MVYTH[PVU�K»\UL�HSSPHUJL� !� SLZ� PU[tYv[Z�NtUt-YH\_�JVTTL�S»PU[tYv[�K»\U�,[H[�n�KtMLUKYL�\U�voisin proche, l’amélioration de sa sécurité, la préservation de l’équilibre des puissances dans le système considéré (régional ou inter-UH[PVUHS�� "�L[� SLZ� PU[tYv[Z�WHY[PJ\SPLYZ�JVTTL�l’idéologie, l’économie, les valeurs, etc. Ces PU[tYv[Z�WHY[PJ\SPLYZ�WL\]LU[�ZVP[�HJJYVz[YL�ZVP[�YtK\PYL�SL�ItUtÄJL�K»\UL�HSSPHUJL13.

3»PUJLY[P[\KL� X\HU[� H\_� PU[LU[PVUZ� KL� ZVU�HSSPt�JYttL�KL\_�[`WLZ�KL�YPZX\L�!�SL�YPZX\L�KL�défection - lorsque l’allié cesse ou diminue son engagement réduisant alors la sécurité L[� SLZ� PU[tYv[Z�KLZ�TLTIYLZ�KL� S»HSSPHUJL���L[�le risque de « piégeage » (ou entrapment) - SVYZX\»\U� WH`Z� LZ[� LU[YHzUt� JVU[YL� ZVU� NYt�KHUZ�\U�JVUÅP[�V\�KHUZ�\UL�ZP[\H[PVU�KPѝJPSL�WHY�ZVU�HSSPt�WV\Y�KLZ�PU[tYv[Z�X\»PS�UL�WHY[HNL�pas. Ce risque est proportionnel au degré de KtWLUKHUJL� L[� K»LUNHNLTLU[� X\P� L_PZ[L� H\�sein de l’alliance. Un engagement fort réduit le risque de défection mais peut aussi inciter un allié à avoir un comportement impudent H\�JV\YZ�K»\U�KPќtYLUK��HJJYVPZZHU[�KL�MHP[�SL�risque de « piégeage », et vice versa.

:LSVU� SL� [`WL�K»LUULTP��\UL�HSSPHUJL� MVY[L�ou une politique conciliante peuvent avoir KLZ�YtZ\S[H[Z�KPќtYLU[Z��-HJL�n�\U�HK]LYZHPYL�L_WHUZPVUUPZ[L�L[� Yt]PZPVUUPZ[L14, une alliance solide avec un soutien et un engagement fort aura tendance à dissuader celui-ci, alors qu’une politique conciliante caractérisée par une alliance et un engagement faible l’encou-ragera à multiplier ses demandes et à renfor-cer son impétuosité. Inversement, contre un HK]LYZHPYL� WVUKtYt� L[� YLZWLJ[\L\_� K\� statu quo, une alliance forte et une posture ferme seront perçues comme de l’agressivité, provo-quant celui-ci et augmentant les risques d’une spirale d’insécurité. En revanche, une politique conciliante pourra plus facilement résoudre les JVUÅP[Z�L[�YtK\PYL�SLZ�[LUZPVUZ�

����)tUtÄJL�LZ[�n�LU[LUKYL�LU� [LYTLZ�KL�ZtJ\YP[t�� 0S� Z»HNP[�K»\U�JHSJ\S�­��JV�[�WYVÄ[�®�SPt�n�[LSSL�V\�[LSSL�KtJPZPVU�V\�HJ[PVU�

����:[LWOLU�4��>HS[��­�(SSPHUJL�-VYTH[PVU�HUK�[OL�)HSHUJL�VM�the World Order », in International Security, Vol.9, n°4, prin-temps 1985, pp.3-43.

14. C’est-à-dire remettant en cause le statu quo et l’équilibre du système.

0JP� SH� KPѝJ\S[t� THQL\YL� LZ[� K»PKLU[PÄLY� SL�type d’adversaire et son comportement. Une perception faussée de ses intentions pouvant PUK\PYL�\UL�KtNYHKH[PVU�KL�SH�ZP[\H[PVU��:P�KLZ�alliés tiennent une posture virulente envers un HK]LYZHPYL�JVTT\U�HÄU�KL�ZL�TVU[YLY�n�S»\U�et à l’autre leur fort engagement, ce dernier WL\[� ZL� ZLU[PY� TLUHJt� L[� LUJLYJSt�� LU[YHz-nant potentiellement une réponse hostile de sa part, ce qui renforcera alors la conviction des alliés qu’il faut « resserrer leurs rangs ». 3L\Y�HK]LYZHPYL�LU�ZLYH�K»H\[HU[�WS\Z�LќYH`t�et hostile, et se rapprochera de ses propres HSSPtZ� V\� WHY[LUHPYLZ�� L_LYsHU[� HPUZP� WS\Z� KL�pression sur l’alliance ayant initié ce cycle d’actions-réactions.

La Chine illustre bien cette situation. Celle-ci est perçue par l’ensemble des pays d’Asie du Nord-Est comme un Etat révisionniste, JOLYJOHU[� n� TVKPÄLY� SL� statu quo régional HÄU�KL�ZL�WVZLY�LU�W\PZZHUJL�KVTPUHU[L��6Y��bien que son attitude apparaisse de plus en WS\Z�HJLYIL��UV[HTTLU[�H\_�Z\QL[Z�KLZ�KPM-MtYLUKZ�[LYYP[VYPH\_�LU�4LY�KL�*OPUL�TtYPKPV-nale et orientale, celle-ci continue de clamer KLZ�PU[LU[PVUZ�WHJPÄX\LZ�L[�YLZWLJ[\L\ZLZ�KL�l’équilibre régional, rejetant toutes tentatives qui chercheraient contraindre son ascension.

3H�ZP[\H[PVU�LU�(ZPL�K\�5VYK�,Z[�!SH�*OPUL�H\�Jµ\Y�K\�KPSLTTLKL�ZtJ\YP[t

Du fait de sa taille (géographique et démo-graphique), de son poids économique et de l’opacité de son système politique, la Chine est un élément central du dilemme de sécurité YtNPVUHS�� 0S� L_PZ[L� ILH\JV\W� K»PU[LYYVNH[PVUZ�X\HU[� n� ZLZ� YtLSZ� KLZZLPUZ� YtNPVUH\_�� THPZ�H\ZZP�PU[LYUH[PVUH\_15. Depuis le début des an-nées 2000, beaucoup d’auteurs se sont pen-chés sur les ambitions et la stratégie de Pékin, faisant ainsi ressortir plusieurs grandes ten-KHUJLZ��;OVTHZ�*OYPZ[LUZLU��KuZ�������KtÄ-nit trois priorités : « SH�Z\Y]PL�K\�YtNPTL��SL�THPU-tien de l’intégrité territorial et l’accroissement de la puissance et du prestige de la Chine sur

����4vTL�ZP�JLSH�LZ[�TVPUZ�]YHP�H\QV\YK»O\P��SH�Z[YH[tNPL�PU[LY-UH[PVUHSL��.YHUK�:[YH[LN`��KL�7tRPU�Z»LZ[�SVUN[LTWZ�SPTP[tL�n�sa stratégie régionale.

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GH�VpFXULWpen Asie du

Nord-Est

KL�ZVU�HYTtL�HÄU�KL�KtMLUKYL�ZLZ� PU[tYv[Z��TVKPÄHU[�WYVNYLZZP]LTLU[�SL�statu quo régio-nal, tout en continuant de clamer des inten-[PVUZ�WHJPÄX\LZ�

L’accroissement de son poids écono-mique, la modernisation de son armée et de ZVU�HYZLUHS��ZVU�PUÅ\LUJL�PU[LYUH[PVUHSL�NYHU-dissante, ainsi que l’instrumentalisation des JVU[LU[PL\_�OPZ[VYPX\LZ�H]LJ�SL�1HWVU�KHUZ�\U�JVU[L_[L�KL�WYVTV[PVU�K\�UH[PVUHSPZTL�WV\Y�maintenir l’unité du pays tendent néanmoins n�YLUMVYJLY�SH�TtÄHUJL�KL�ZLZ�]VPZPUZ�X\HU[�n�ses véritables ambitions. Malgré les discours « apaisants�®�L[�SLZ�JVUJLW[Z�WHJPÄX\LZ�KL�SH�Chine21, ces derniers réagissent souvent avec TtÄHUJL��HKVW[HU[�\UL�H[[P[\KL�KtMLUZP]L�THS�perçue par Pékin.

3L�1HWVU��SLZ�,[H[Z�<UPZL[�S»(SSPHUJL�UPWWV�HTtYPJHPUL

Le Japon et les Etats-Unis considèrent la Chine comme leur principal adversaire régio-nal, voire international. Pour le premier, la mon-tée en puissance économique et militaire de celle-ci (notamment le développement de son programme de missiles balistiques), sa poli-tique à l’égard de Taïwan ainsi que ses reven-dications territoriales en Mer de Chine orien-[HSL�H\�Z\QL[�KLZ�zSLZ�:LURHR\�+PHV`\�ZVU[�\UL�source de préoccupation constante.

7V\Y�MHPYL�MHJL�n�JLZ�LUQL\_��SL�1HWVU�[LU[L�de mener une politique lui permettant à la fois de se défendre contre la Chine, de la dissua-KLY�K»LU[YLY�LU�JVUÅP[�H]LJ�;H{^HU��THPZ�H\ZZP�de maintenir une présence militaire américaine KHUZ� SH� YtNPVU�� 7V\Y� H[[LPUKYL� JLZ� KPќtYLU[Z�objectifs sécuritaires, Tokyo s’appuie sur ses capacités défensives et dissuasives.

Aujourd’hui, son système de sécurité re-pose principalement sur l’amélioration de ses forces d’autodéfense (leur interopérabilité et leurs capacités de projection), ainsi que sur la ZVSPKP[t�KL�ZVU�HSSPHUJL�H]LJ�SLZ�,[H[Z�<UPZ��(ÄU�de se doter d’une armée «normale», c’est-à-KPYL�WV\]HU[� PU[LY]LUPY�Z\Y�KLZ�[Oto[YLZ�L_[t-rieurs, le gouvernement japonais a adopté, le

����7YPUJPWHSLTLU[� SLZ�*PUX�7YPUJPWLZ� KL� JVL_PZ[LUJL�WHJP-ÄX\L� L[� SLZ� JVUJLW[Z� KL� ­Kt]LSVWWLTLU[� WHJPÄX\L®� L[� KL�­TVUKL�OHYTVUPL\_ ®�

la scène internationale »16 17. Ces priorités sont restées inchangées et seuls les moyens et les méthodes pour les atteindre ont évolué bien que certaines constantes se dégagent.

La stratégie régionale de la Chine se concentre ainsi sur quatre objectifs fonda-TLU[H\_18. Premièrement, assurer sa crois-sance économique et son développement dans un environnement stable. L’absence KL�JVUÅP[�KPYLJ[�H]LJ�ZLZ�]VPZPUZ�L[�H]LJ�SLZ�Etats-Unis reste une condition fondamentale de son développement économique et donc de sa stabilité. Elle a ainsi opéré un rappro-chement avec ces derniers reconnaissant le rôle «Z[HIPSPZH[L\Y» de Washington dans la région19�� +L\_PuTLTLU[�� NHYHU[PY� H\_� ,[H[Z�de la région que ses capacités grandissantes UL�U\PYVU[�WHZ�n�SL\YZ�PU[tYv[Z�tJVUVTPX\LZ�et sécuritaires. Pour cela, elle a mis en place depuis plus d’une décennie une politique de «IVU�]VPZPUHNL »20. Troisièmement, réduire la volonté et la capacité des autres nations de contraindre, restreindre ou nuire à sa « renais-sance ». Evitant autant que possible les mé-[OVKLZ� JVUÅPJ[\LSSLZ�� 7tRPU� \[PSPZL� WS\[�[� ZH�JHWHJP[t� K»H[[YHJ[PVU� L[� ZVU� PUÅ\LUJL� n� [YH-]LYZ�KLZ�Tt[OVKLZ�WHJPÄX\LZ�L[�\UL�Z[YH[t-gie «gagnant-gagnant®��8\H[YPuTLTLU[��HZ-surer son intégrité territoriale en recherchant continuellement à réduire la portée interna-tionale de Taïwan et limiter les capacités des H\[YLZ�WH`Z�n�JVUMtYLY�n�S»zSL�\U�Z[H[\[�K»,[H[�indépendant de facto et de jure. Pour cela, elle utilise notamment son poids économique comme moyen de pression diplomatique. Parallèlement elle poursuit la modernisation

16. C’est-à-dire sa « renaissance » (revitalisation), notion au-jourd’hui au cœur du « Yv]L�JOPUVPZ » de Xi Jinping.

17. Thomas J. Christensen, “China,” in Richard J. Ellings and (HYVU�3��-YPLKILYN��LKZ���:[YH[LNPJ�(ZPH�����¶����!�WV^LY�HUK� 7\YWVZL�� :LH[[SL�� 5H[PVUHS� )\YLH\� VM� (ZPHU� 9LZLHYJO��2001, p. 28.

���� ,]HU� :�� 4LKLPYVZ��*OPUH»Z� PU[LYUH[PVUHS� ILOH]PVY!� HJ[P-]PZT��VWWVY[\UPZT��HUK�KP]LYZPÄJH[PVU, Library of Congress, RAND Corporation, 2009, pp. 8-12.

19. Du fait de leur présence, les Etats-Unis tendent à rassurer leurs partenaires dans la région, en particulier le Japon et la *VYtL�K\�:\K��TPUPTPZHU[�HPUZP�SL�KPSLTTL�KL�ZtJ\YP[t�

20. Cette politique du « mulin, anlin, fulin», respectivement : « ]VPZPUHNL amicale», « ]VPZPUHNL sûr», «]VPZPUHNL pros-père », fut énoncée le 7 octobre 2003 par Wen Jiaobao lors K\� ZVTTL[� KL� S»(:,(5� Z\Y� SLZ� HќHPYLZ� L[� S»PU]LZ[PZZLTLU[���O[[W!��T �JOPUH�LTIHZZ �VYN�JOU�a[�K`Oaa`^Q�KT_SMO�����t300016.htm (visité le 29/10/2014)

ANALYSE

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1er juillet 2014, une nouvelle interprétation l’ar-ticle 9 de sa constitution22. Pressé notamment par les demandes de Washington, les forces d’autodéfenses nippones pourront désormais (à condition que le projet de loi soit accepté par l’Assemblée) participer à des opérations militaires «K»H\[VKtMLUZL�JVSSLJ[P]L» à l’étran-NLY��WHY�L_LTWSL�KHUZ�SL�JHKYL�KLZ�TPZZPVUZ�de l’ONU mais surtout dans le cadre de son alliance avec les Etats-Unis.

Pour ces derniers, la Chine est perçue comme une menace potentielle pour leurs PU[tYv[Z�YtNPVUH\_��UV[HTTLU[�SH�SPIYL�JPYJ\SH-tion sur les mers23. Leur politique de rééquili-IYHNL�]LYZ�S»(ZPL�SHUJtL�LU������HWWHYHz[�HPUZP�comme une réponse au développement de la Chine dans la région. Depuis les années 2000, Washington encourage Tokyo à prendre de plus grandes responsabilités militaires au sein KL�S»HSSPHUJL��3L���VJ[VIYL�������SLZ�KL\_�WH`Z�ont publié un rapport intérimaire24 portant sur la coopération et la défense. Plusieurs points ont ainsi été évoqués pour réviser les anciennes lignes directrices de 199725. Leur coopération militaire ne sera plus géographiquement limitée mais aura une « UH[\YL� NSVIHSL� ®� YLÅt[HU[� SH�réinterprétation récente de la constitution japo-naise vers un droit à l’autodéfense collective.

3LZ�,[H[Z�<UPZ�`�VU[�YtHѝYTt�SL\Y�LUNHNL-ment dans la région et leur politique de rééqui-librage. En réorganisant et en maintenant leur

22. Cet article dispose que : « aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l’ordre, le peuple japonais YLUVUJL�n� QHTHPZ� n� SH� N\LYYL� LU� [HU[�X\L�KYVP[� ZV\]LYHPU�KL�la nation, ou à la menace, ou à l’usage de la force comme TV`LU�KL�YuNSLTLU[�KLZ�JVUÅP[Z�PU[LYUH[PVUH\_��7V\Y�H[[LPUKYL�SL�I\[�Ä_t�H\�WHYHNYHWOL�WYtJtKLU[��PS�UL�ZLYH�QHTHPZ�THPU[LU\�KL�MVYJL�[LYYLZ[YL��UH]HSLZ�L[�HtYPLUULZ��V\�H\[YL�WV[LU[PLS�KL�N\LYYL��3L�KYVP[�KL�ILSSPNtYHUJL�KL�S»,[H[�UL�ZLYH�WHZ�YLJVUU\ ».

����=VPY�SL�KPZJV\YZ�KL�SH�:LJYt[HPYL�K»,[H[�/PSSHY`�*SPU[VU�SVYZ�KL� S»(:,(5�9LNPVUHS� -VY\T��/HUV{�� ��� 1\PSSL[� ����� �O[[W!��PPWKPNP[HS�\ZLTIHZZ �NV]�Z[�LUNSPZO�[L_[[YHUZ�����������������������Z\��� �� � �O[TSH_aa�/J,19<�7"� ]\� SL� � �VJ[VIYL�������"�/PSSHY`�*SPU[VU��­�(TLYPJH»Z�7HJPÄJ�*LU[\Y` ®��in -VYLPNU� 7VSPJ`, 11 octobre 2011 (http://www.foreignpo-SPJ �JVT�HY[PJSLZ������������HTLYPJHZFWHJPÄJFJLU[\Y`�"�]\�SL�29/10/2014).

����;OL�0U[LYPT�9LWVY[�VU�[OL�9L]PZPVU�VM�[OL�.\PKLSPULZ�MVY�1HWHU�<�:�� +LMLUZL� *VVWLYH[PVU� !� O[[W!��^^ �TVMH�NV�QW�ÄSLZ��������� �WKM

����7HYTP� SLZ�UVTIYL\_�H_LZ�KL�JVVWtYH[PVU�t]VX\tZ��JLY-tains préoccupent particulièrement la Chine, comme « la dé-fense aérienne et antimissile », « la sécurité maritime » dans \U�JVU[L_[L�K»L_WHUZPVU�THYP[PTL�KL�SH�*OPUL�L[�­�l’espace et J`ILYLZWHJL ».

présence militaire, ils visent à protéger leurs PU[tYv[Z�YtNPVUH\_�L[�JL\_�KL�SL\Y�HSSPt��4PSP[HP-rement, la coopération entre Tokyo et Wash-ington avait déjà passé une nouvelle étape avec le déploiement sur le territoire japonais d’un système de défense anti-missile améri-cain initié dès 200326.

Du point de vue de l’alliance nippo-améri-caine, les liens économiques de plus en plus importants entre la Chine et les Etats-Unis ont créé une profonde incertitude à Tokyo quant à l’engagement sécuritaire de Washington en JHZ�KL�NYH]L�JYPZL�H]LJ�7tRPU��,U�LќL[��SL�1H-pon craint de se retrouver isolé si l’attitude de Washington envers Pékin devient trop conci-liante. Pour les Etats-Unis, l’incertitude quant à la volonté de son allié d’intervenir militaire en cas d’absolue nécessité demeurait aussi une source d’interrogation. Ainsi, le renforce-ment de leur alliance et de leur engagement YtJPWYVX\L�WL\[�Z»L_WSPX\LY�WHY� SH�JYHPU[L�K\�risque de défection inhérent à chaque alliance, ce qui les pousse mutuellement à faire preuve K»LUNHNLTLU[� L[�KL� MLYTL[t�HÄU�KL� ZL� YHZ-surer.

3LZ�YtHJ[PVUZ�KL�SH�*OPUL

Depuis les années 1990, le renforcement de l’alliance nippo-américaine27 a eu un im-pact important sur l’environnement sécuritaire de Pékin qui la perçoit comme un moyen de JVTWYVTL[[YL�ZLZ�PU[tYv[Z�L[�SPTP[LY�ZVU�Kt]L-SVWWLTLU[��:P�LSSL�H� SVUN[LTWZ�t[t�JVUZPKt-rée comme un obstacle à la remilitarisation du Japon, cette alliance est désormais perçue JVTTL�\UL�L_J\ZL�n�ZVU�tTHUJPWH[PVU�TPSP-taire.

Pour la Chine, c’est une menace majeure dont le but est de la contraindre, la contenir et la dissuader. En outre, le budget de la défense du Japon28 et le haut niveau technologique de

���� :\NPV� ;HRHOHZOP�� ­� )HSSPZ[PJ� 4PZZPSL� +LMLUZL� PU� 1HWHU!�Deterrence and Military Transformation », in (ZPL�=PZPVU�0-90, n°59, décembre 2012, p.10.

����+L\_�WYPUJPWH\_�t]uULTLU[Z�ZVU[�n�SH�IHZL�KL�JL�YLUMVY-cement : la crise nucléaire Nord-coréenne de 1993-1994 et la crise du détroit de Taïwan de 1995-1996 qui ont fait prendre conscience au Japon de l’insécurité régionale dans laquelle il se trouvait.

28. Bien que le budget japonais reste autours des 1% de son PIB (contre respectivement 2,3% et 4,4% en 2012 pour

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et le dilemme

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La Chine

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est le rapprochement récent de la Chine avec SH�*VYtL�K\�:\K�n�SH�Z\P[L�KL�SH�]PZP[L�VѝJPLSSL�KL�?0�1PUWPUN�n�:tV\S31.

Ce rapprochement qui avait déjà été initié dès 2008 avec la signature d’un accord de JVVWtYH[PVU�Z[YH[tNPX\L�LU[YL� SLZ�KL\_�WH`Z��[LUK� H� PZVSLY� SL� 1HWVU� KHUZ� \U� JVU[L_[L� KL�[LUZPVUZ� KLZ� YLSH[PVUZ� ;VR`V�:tV\S�� 7V\Y�ILH\JV\W� K»L_WLY[Z� JOPUVPZ�� JL[[L� [YHUZMVY-mation de la politique de Pékin se veut une YtWVUZL� H\_� PUX\Pt[\KLZ� n� SH� MVPZ� JOPUVPZLZ�et coréennes que génère le Japon32��,U�LќL[��pour la Corée, la politique japonaise est aussi devenue une source de préoccupation dans \U�JVU[L_[L�KL�JVU[LU[PL\_�[LYYP[VYPHS�H\�Z\QL[�KLZ� zSV[Z�+VRKV�;HRLZOPTH�L[�KL�TVU[tL�LU�puissance du nationalisme33.

Or, l’accroissement de la puissance militaire L[� KL� S»PUÅ\LUJL� YtNPVUHSL� KL� 7tRPU� ZV\Su]L�certaines inquiétudes, notamment de la part de Tokyo et Washington qui tente de contre-IHSHUJLY� ZVU� HZJLUZPVU�� 3L� 1HWVU� L_WYPTL�ainsi sa crainte de voir la Chine moderniser son armée, sa marine, son système nucléaire mais aussi ses capacités de projection (avia-tion et missiles balistiques) et sa capacité de déni d’accès liée à sa stratégie de sanctua-YPZH[PVU� KL� ZVU� [LYYP[VPYL�� :H� W\PZZHUJL� tJV-UVTPX\L�L[�TPSP[HPYL� S\P� KVUUL�\UL�JVUÄHUJL�grandissante dans ses capacités à pouvoir KtÄLY�SL�1HWVU��*L�ZLU[PTLU[��X\P�MHP[�JYHPUKYL�H\_�H\[YLZ�WH`Z�X\»LSSL�WV\YYHP[�WYLUKYL�\UL�décision irrémédiable pouvant initier un cycle violent d’actions-réactions, nourrit le dilemme de sécurité régional. Cette inquiétude liée à l’ascension chinoise et à son développement militaire a conduit à une transformation de l’alliance nippo-américaine, engendrant à son tour un sentiment d’endiguement et d’encer-clement de Pékin, confortant ce dernier dans la nécessité de moderniser et d’améliorer ses capacités.

31. Au total, les chefs d’Etat chinois et sud-coréen se sont rencontrés trois fois depuis juillet 2013.

����(�JL�Z\QL[��]VPY�(U[VPUL�)VUKHa��­�*OPUL�L[�*VYtL�K\�:\K !�un rapprochement qui isole le Japon », in China Analysis, n°50, août 2014, pp. 34-37.

33. Les propos tenus en mai 2013 par le maire d’Osaka au sujet des « femmes de réconfort » coréennes pendant l’oc-cupation japonaise avaient provoqué de vives contestations dans la péninsule.

son armée et de son matériel militaire appa-raissent comme des sources de préoccupa-[PVU� WV\Y� JLSSL�JP�� 7tRPU� LZ[� [YuZ� H[[LU[PM� H\_�orientations de la politique sécuritaire du Ja-pon et son impact sur la stabilité de la région, craignant le déploiement prolongé de forces à S»L_[tYPL\Y�K\�[LYYP[VPYL�UPWWVU��3H�YtPU[LYWYt[H-tion de l’article 9 de la constitution japonaise a soulevé l’indignation de Pékin, accentuant LUJVYL�\U�WL\�WS\Z�SH�KtÄHUJL�X\P�L_PZ[L�LU[YL�SLZ�KL\_�JHWP[HSLZ��(ÄU�K»HZZ\YLY�ZVU�Kt]LSVW-WLTLU[�KHUZ�\U�LU]PYVUULTLU[�HU_PVNuUL��SH�Chine a fait de la modernisation de son armée et de son arsenal (nucléaire et conventionnel) une des ses priorités majeures. Par consé-quent, elle cherche à améliorer sa sécurité en développant ses capacités militaires et en JOLYJOHU[�KL�UV\]LH\_�WHY[LUHYPH[Z��

En plus de la posture militaire du Japon, ses tendances conservatrices, perçues comme une des causes majeures de sa fer-meté envers la Chine, ont détérioré la relation LU[YL� SLZ�KL\_�WH`Z��:VU�H[[P[\KL29 vis-à-vis de son histoire coloniale reste un sujet brûlant. La Chine n’accepte pas ce comportement qu’elle considère comme un déni d’histoire et une tentative de se disculper de ses crimes passés. Le fait que Tokyo continue de nier certaines facettes de son histoire impériale HWWHYHz[�JVTTL�\U�MHJ[L\Y�KL�KtÄHUJL�X\HU[�n�ZLZ�PU[LU[PVUZ�YtNPVUHSLZ�M\[\YLZ��:H�]VSVU[t�supposée de redevenir un pays « normal » dis-posant de tous les attributs régaliens comme le droit à la guerre demeure un sujet sensible dans la région30.

A cela s’ajoutent les revendications territo-YPHSLZ�H\� Z\QL[�KLZ� zSLZ�:LURHR\�+PHV`\�HPUZP�que la participation du Japon dans la question [H{^HUHPZL�X\P�L_HJLYIL�SLZ�[LUZPVUZ�LU[YLZ�SLZ�KL\_�NtHU[Z�YtNPVUH\_��<UL�JVUZtX\LUJL�K\�refroidissement des relations sino-japonaises

la France et le Etats-Unis), celui-ci est depuis 2013 en aug-TLU[H[PVU�� \UL� WYLTPuYL� KLW\PZ� ��� HUZ� �ZV\YJL� :0790��� 3H�demande de budget 2014 du ministère de la défense est en hausse de 3,5 % par rapport à 2013 (« Japan defence ministry makes largest-ever budget request », BBC, 29 août 2014).

� ��7HY�S»L_LTWSL��SH�UVU�YLJVUUHPZZHUJL�KLZ�JYPTLZ�WHZZtZ�et les visites de premiers ministres au sanctuaire Yasukuni où sont enterrés, entre autres, des criminels de guerre.

30. Christopher W. Hughes, « Japanese Military Moderni-aH[PVU!� 0U�:LHYJO�VM�H�­5VYTHS®�:LJ\YP[`�9VSL�®�� PU�Strategic Asia 2005-2006��:LH[[SL!�5H[PVUHS�)\YLH\�VM�(ZPHU�9LZLHYJO��2005, pp.105-134.

ANALYSE

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et le dilemme

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3H� 9tW\ISPX\L� 7VW\SHPYL� +tTVJYH[PX\L�KL�*VYtL��97+*��L[�;H{^HU�JVTTL�MHJ-[L\YZ� HKKP[PVUULSZ�K\�KPSLTTL�KL� ZtJ\-YP[t�YtNPVUHS

La Corée du Nord (RPDC) réunit et cris-tallise la plupart des facteurs responsables du dilemme de sécurité dans la région. Le régime de Pyongyang se caractérise par une crainte perpétuelle pour sa survie héritée de SH� N\LYYL� KL� *VYtL� L[� KL� S»VќLUZP]L� HTtYP-caine, crainte auto-entretenue par la nature TvTL�K\�YtNPTL��

Le développement de son programme U\JStHPYL� HWWHYHz[� JVTTL� SH� NHYHU[PL� KL� ZH�sécurité. Mais l’imprévisibilité du régime et ses WYV]VJH[PVUZ�YtJ\YYLU[LZ�LU[YHzULU[�SH�WS\WHY[�du temps une réaction des autres Etats sus-JLW[PISL� K»HSPTLU[LY� SH� TtÄHUJL�� (� JOHX\L�essai de missile ou à chaque déclaration an-nonçant la reprise ou la continuation de son programme nucléaire, le Japon et la Corée du :\K��ZV\[LU\Z�WHY� SLZ�,[H[Z�<UPZ�� YtHNPZZLU[�WHY�KLZ�HJ[PVUZ�TPSP[HPYLZ��7V\Y�:tV\S�PS�Z»HNP[�SH�plupart du temps de manœuvres militaires en coopération avec les Etats-Unis (en particulier la 7e�ÅV[[L���WV\Y�SL�1HWVU�JLSH�ZL�[YHK\P[�ZV\-vent par un renforcement militaire de l’alliance nippo-américaine. Or, ces mouvements mili-taires accroissent les inquiétudes de Pékin qui voit donc d’un très mauvais œil les bravades KL�7`VUN`HUN��*»LZ[�LU�LќL[�SL�[PY�K»\UL�M\ZtL�nord-coréenne au-dessus du territoire japo-UHPZ�SL����HV�[�� ��X\P�H]HP[�ÄUHSLTLU[�KVUUt�à Tokyo l’opportunité de développer, conjoin-tement avec Washington, un programme de défense anti-missile, sans choquer son opi-nion publique. Bien que la Chine reconnaisse la menace de la RPDC sur le Japon, elle consi-dère aussi que ce système vise à contrer ses capacités en matière de missile ce qui suscite son inquiétude.

Taïwan représente un cas particulier à la fois pour la région, mais aussi pour le dilemme KL�ZtJ\YP[t�LU�[HU[�X\L�[LS��,U�LќL[��LU�[OtVYPL��les armes purement défensives ne sont pas censées nourrir l’instabilité car elles servent avant tout à se protéger, à préserver le statu quo et à dissuader tout objectif révisionniste. Mais, en ce qui concerne Taïwan, la percep-tion et l’impact de ses armes défensives sont [YuZ�KPќtYLU[Z�JHY�LSSLZ�S\P�WYVJ\YLU[�\UL�WS\Z�

grande sécurité pour déclarer son indépen-dance de jure, ce que la Chine condamnerait formellement. Ainsi toute aide étrangère ap-WVY[tL�n�S»zSL�LZ[�WLYs\L�WHY�7tRPU�JVTTL�\UL�véritable provocation. Or, pour les Etats-Unis, SL�1HWVU��THPZ�H\ZZP�SH�*VYtL�K\�:\K��;H{^HU�occupe une position stratégique en permet-tant notamment d’assurer la protection et la libre circulation des routes maritimes. Pour les premiers, cela assure une certaine liberté d’action à leur 7e ÅV[[L��WV\Y�SLZ�KL\_�KLYUPLYZ�cela sécurise leurs importations énergétiques.

L’Asie du Nord-Est se trouve actuellement KHUZ� \U� JLYJSL� ]PJPL\_� K»HJ[PVUZ�YtHJ[PVUZ�UV\YYPZZHU[�S»HU_Pt[t�L[�SLZ�WYtVJJ\WH[PVUZ�KL�l’ensemble de ses acteurs. La recherche de ZtJ\YP[t�KLZ�\UZ��LU[YHzUL�\U�ZLU[PTLU[�K»PUZt-J\YP[t�KLZ�H\[YLZ��ZL�[YHK\PZHU[�ÄUHSLTLU[�WHY�une fuite en avant déstabilisant fortement la région. Le dilemme de sécurité résulte princi-palement de la peur, du sentiment d’insécurité L[�K\�THUX\L�KL�JVUÄHUJL�LU[YL�SLZ�KPќtYLU[Z�Etats du système. Or dans une telle situation, la perception de la menace est souvent plus PTWVY[HU[L�X\L�SH�TLUHJL�LSSL�TvTL�

7V\Y� KL� UVTIYL\_� ZWtJPHSPZ[LZ�� SL� YLUMVY-cement du dialogue au travers d’institutions permettrait d’apporter un début de solution pour enrayer ce cycle. Des initiatives comme SLZ�­7V\YWHYSLYZ�n�:P_®�H\�Z\QL[�KL� SH�*VYtL�du Nord (bien que les résultats soient dans leur ensemble mitigés) ont le mérite de réunir les acteurs de la région. Des groupes de tra-]HPS� LU�HTVU[�L[�KLZ�tJOHUNLZ��H\_�UP]LH\_�étatique et académique, peuvent aussi appor-ter des éléments positifs pour la compréhen-sion mutuelle et la stabilité. Des partenariats entre grandes universités34 permettent aussi KL�MHTPSPHYPZLY�SLZ�M\[\YLZ�tSP[LZ�H\_�WYVISuTLZ�KL�SL\YZ�]VPZPUZ�L[�YtK\PYL�SL�ZLU[PTLU[�_tUV-WOVIL� SPt� H\� UH[PVUHSPZTL� YHKPJHS�� 8\VP� X\»PS�en soit, les profondes transformations que JVUUHz[� SH� YtNPVU� KLW\PZ� SH� ÄU� KL� SH� N\LYYL�MYVPKL�KHUZ�\U�JVU[L_[L�KL�JVTWt[P[PVU�WV\Y�SH�place de puissance dominante ne permettent pas aujourd’hui de penser la situation stable à moyen ou long terme, les actions des uns et des autres ayant plutôt tendance à nourrir le dilemme de sécurité régional. ■

����7HY�L_LTWSL�JLS\P�X\P�L_PZ[L�H\QV\YK»O\P�LU[YL�SLZ�\UP]LY-ZP[tZ�-\KHU�KL�:OHUNOHP��@VUZLP�KL�:tV\S�L[�2LPV�KL�;VR`V�

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La Chine

et la mer

5 apoléon Bonaparte fut probablement le premier chef d’Etat à envisager l’importance géostratégique de la

*OPUL�LU�HѝYTHU[�!�­�laissez donc la Chine KVYTPY��JHY� SVYZX\»LSSL�Z»t]LPSSLYH�� SL�TVUKL�LU[PLY�[YLTISLYH�®��3H�ÄU�K\�??e siècle a été marquée par le réveil de la Chine. Nous assisterons au XXIe siècle à sa montée puissance jusqu’à la domination régionale. Pendant des décennies, la Chine est restée ÄKuSL�n�SH�MHTL\ZL�SPZ[L�K»PUZ[Y\J[PVUZ�tUVU-cée par Deng Xiaoping : «oIZLY]LY�JHSTL-ment ; sécuriser notre position ; s’occuper KLZ�HќHPYLZ�H]LJ�JHSTL "�JHJOLY�UVZ�JHWHJP-[tZ�L[�H[[LUKYL�SL�IVU�TVTLU[ "�THPU[LUPY�\U�WYVÄS�IHZ�H]LJ�KL_[tYP[t�"�L[�UL�QHTHPZ�YL]LU-diquer le leadership ». Les élites chinoises ont progressivement réalisé que cacher son éclat et chérir l’obscurité ne permettraient pas à la Chine de maintenir une croissance économique forte. A l’aune de la mondiali-sation, c’est en gérant les problématiques

N HWVSLVU�)VUHWHY[L�^HZ�WYVIHIS`�[OL�ÄYZ[� Z[H[LZTHU� [V� MVYLZLL� [OL�NLVZ-trategic importance of China stating:

¸SL[� *OPUH� ZSLLW"� ^OLU� ZOL�^HRLZ�� ZOL�^PSS�ZOHRL�[OL� VYSK¹��;OL�LUK�VM�[OL���[O�JLU[\Y`�THYRLK�*OPUH»Z�^HRL�\W�HUK� [OL���Z[�JLU-[\Y`�^PSS� ZLL� P[Z� YPZL� [V^HYKZ� YLNPVUHS� KVTP-UHUJL��(M[LY�KLJHKLZ�VM�MVSSV^PUN�+LUN�?PHV-WPUN»Z� Z[H[LTLU["� ¸VIZLY]L� JHYLM\SS`"� ZLJ\YL�V\Y� WVZP[PVU"� JVWL� ^P[O� HќHPYZ� JHSTS`"� OPKL�V\Y�JHWHJP[PLZ�HUK�IPKL�V\Y�[PTL"�IL�NVVK�H[�THPU[HPUPUN�H�SV^�WYVÄSL"�HUK�UL]LY�JSHPT�SLH-KLYZOPW¹��*OPUH�WVSPJ`THRLYZ� ZLLT� [V� OH]L�YLHSPaLK� [OH[� Z\Z[HPUHISL� LJVUVTPJ� NYV^[O�HUK�THPU[HPUPUN�WVSP[PJHS�Z[HIPSP[`�H[�OVTL�^PSS�JVTL� UV[� MYVT� OPKPUN� IYPNO[ULZZ� HUK� JOL-YPZOPUN�VIZJ\YP[`�I\[�YH[OLY�MYVT�HJ[P]LS`�TH-UHNPUN�PZZ\LZ�V\[ZPKL�*OPUH»Z�IVYKLYZ��

0U�[OPZ�WHWLY��0�HYN\L�[OH[�KLZWP[L�OLY�SHJR�VM�WSHU� MVY�^VYSK�KVTPUH[PVU��*OPUH� PZ�J\Y-YLU[S`�HJ[PUN�HUK�^PSS�TV]L�[V^HYKZ�[V\NOLY�

China and the sea :a maritime���������������WXVEXIK] that

will reshape the world?

La Chine et la mer :une stratégie maritime qui va

QSHM½IV l’qUYMPMFVI des TYMWWERGIW ?

L’AUTEURNathan Juglard | Auditeur-jeune de l’IHEDN, 79ème session, Besançon, 2013 | Étudiant en double QEWXIV�7GMIRGIW�4S�0]SR���)1�0]SR��

ANALYSE

31

China

and the sea

n� S»L_[tYPL\Y�KL�ZLZ� MYVU[PuYLZ�X\L� SH�*OPUL�garantira sa prospérité et sa sécurité.

Cet article soutient que la Chine, malgré S»HIZLUJL�KL�WSHU�ZtYPL\_�WV\Y�\UL�KVTPUH[PVU�mondiale, évolue désormais vers des postures et des revendications de plus en plus agres-sives. Cette tendance s’accentuera au cours des prochaines décennies. Cette analyse se concentre particulièrement sur la montée en puissance des capacités militaires de la marine JOPUVPZL��3H�TVKLYUPZH[PVU�KL�SH�ÅV[[L�JOPUVPZL�est un indicateur des plus intéressants pour mesurer les postures agressives de la Chine. 3»VIQLJ[PM� ÄUHS� KL� SH� *OPUL� ZLYHP[� KL� JVUZ[P-[\LY�ZH�WYVWYL�ZWOuYL�K»PUÅ\LUJL�LU�(ZPL��LU�concurrence directe avec la puissance navale OtNtTVUPX\L�KHUZ�SH�YtNPVU�!�S»<:�5H] ��

Pourquoi une analyse de la modernisation navale chinoise constituerait-elle un indicateur intéressant de l’évolution globale de la puis-sance chinoise? La mer est particulièrement importante pour le commerce international et l’acheminement des matières premières. Chaque Etat peut prévoir ce qui va venir de la mer. Alors que les Etats cherchent continuel-SLTLU[� n�WYVSVUNLY� SLZ� SPTP[LZ�KL� SL\YZ� LH\_�[LYYP[VYPHSLZ�� SH� OH\[L� TLY� UL� WL\[� WHZ� v[YL�occupée de manière permanente. L’accès H\_� LH\_� [LYYP[VYPHSLZ� WL\[� v[YL� YLM\Zt� THPZ�aucune puissance ne peut réclamer la sou-veraineté de l’océan. Des menaces transna-tionales comme la piraterie ou le terrorisme échappent bien souvent à la souveraineté des Etats et peuvent constituer des sources po-[LU[PLSSLZ�K»PUZtJ\YP[t��7HYHKV_HSLTLU[��MHJL�n�ces menaces et à la nécessité de sécuriser les approvisionnements en ressources naturelles, des puissances maritimes comme la Chine cherchent à s’approprier la souveraineté sur la mer et ainsi contraindre la libre circulation.

3LZ�WYPUJPWH\_�VIQLJ[PMZ�KL�SH�*OPUL

Une force militaire destinée à soutenir la montée en puissance de la Chine et protéger ses « PU[tYv[Z ]P[H\_ » est incontestablement en train d’émerger en Chine. L’actualisation récente de l’arsenal de la marine chinoise, au-tant quantitativement que qualitativement, et la recherche du statut de « puissance maritime » JVUZ[P[\LU[� SLZ�WVPU[Z�JLU[YH\_�KL� S»HWWYVJOL�

Z[HUJLZ�PU�[OL�UL_[�KLJHKLZ��0�^PSS�WHY[PJ\SHY-S`�MVJ\Z�VU�[OL�NYV^PUN�*OPULZL�UH]HS�JHWH-IPSP[PLZ�[OH[�HYL�� PU�T`�VWPUPVU��[OL�NYLH[LZ[�PUKPJH[VY� VM� *OPUH� PUJYLHZPUNS`� HNNYLZZP]L�WVZP[PVUZ�PU�VYKLY�[V�ZLJ\YL�P[Z�V^U�ZWOLYL�VM�PUÅ\LUJL��

Why the sea is such an interesting pre-KPJ[VY� VM� [OL� NYV^PUN� PUÅ\LUJL� VM� *OPUH&�The primary means of the sea is the inter-UH[PVUHS�[YHKL�HUK�YH^�TH[LYPHSZ�Z\WWS ��(U`�JV\U[Y`�JHU�WYLKPJ[�^OH[�TPNO[�JVTL�MYVT�[OL�ZLH��;OL�VJLHU�JHUUV[�IL�WLYTHULU[-ly occupied, thus countries are continually trying to appropriate the surrounding seas MVY�[OLPY�V^U�ZLJ\YP[ ��(JJLZZ�JHU�IL�KLUPHS�PU�[LYYP[VYPHS�^H[LYZ�I\[�UV�WV^LY�JHU�JSHPT�V^ULYZOPW� VU� [OL� KLLW� ZLH�� 4HU`� [YHUZ-national threats such as piracy or terrorism JHU� LZJHWL� MYVT� [OL� Z[H[LZ»� ZV]LYLPNU[`�HUK�TPNO[�IL�WV[LU[PHS�ZV\YJLZ�VM�PUZLJ\YP-ty. Facing these threats and the necessity of ZLJ\YL�[OL�Z\WWS`�PU�YH^�TH[LYPHSZ��HSS�THYP-[PTL�JV\U[YPLZ�^HU[�[V�HJOPL]L�ZV]LYLPNU[`�upon the sea.

China’s main goals

(�TVYL�WV^LYM\S�TPSP[HY`�MVYJL�[V�Z\WWVY[�HUK�WYV[LJ[�*OPUH»Z�YPZL�HUK�¸JVYL�PU[LYLZ[Z¹�PZ� \UX\LZ[PVUHIS`� LTLYNPUN� PU� *OPUH�� ;OL�NYV^PUN�\WNYHKPUN�VM�*OPUH»Z� UH]HS� WV^LY�¶�IV[O�X\HU[P[H[P]LS`�HUK�X\HSP[H[P]LS`���HUK�[OL�X\LZ[PVU�VM� ¸ZLH�WV^LY¹��HYL�JLU[YHS� PU�the recent strategic approach of Chinese WVSPJ`THRLYZ��+\YPUN� [OL�WHZ[�KLJHKL�� [OL�*OPULZL�UH]HS�WV^LY�OHZ�ZWLK�\W� P[Z�TV-dernization in order to secure some precise NVHSZ� KLZJYPILK� PU� (WYPS� ����� I`� (KTPYHS�Zheng Huachen. He argues that China’s na-]HS�Z[YH[LN`�OHZ�JOHUNLK�ZPUJL�[OL�WHZ[�KL-JHKLZ!�¸^L�HYL�NVPUN�MYVT�JVHZ[HS�KLMLUZL�[V� MHY� ZLH� KLMLUZL¹�� ;OL� NVHSZ� VM�*OPULZL�UH]HS�Z[YH[LNPZ[Z�HYL�[OL�MVSSV^PUN!�

�� :LJ\YPUN� [OL� ;HP^HU� :[YHP[� ^OLYL� [OL�7th Fleet is cruising.

�� 6I[HPUPUN� [LYYP[VYPHS� ZV]LYLPNU[`� PU� [OL�:V\[O�*OPUH�:LH� OLYL�*OPUH�OHZ�THU`�\U-settled territorial claims related to a question of prestige, domination and the possession of natural resources.

��*OPULZL�SLHKLYZ�HYL�SVVRPUN�MVY�H�KPYLJ[�access to the deep sea. China coast faces ••

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de l’ANAJ-IHEDN

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•• stratégique déterminée par les instances chinoises. Depuis une dizaine d’années, la ma-rine chinoise a accéléré sa modernisation dans le but de sécuriser ses « PU[tYv[Z�]P[H\_ ». Une liste d’objectifs précis a été élaborée dès avril ����� WHY� S»HTPYHS� AOLUN� /\HJOLU�� 0S� HѝYTL�notamment que la stratégie navale chinoise est passée d’une «défense costale à une défense de la haute mer ». Les objectifs énoncés par les stratèges chinois sont les suivants :

�:tJ\YPZLY�SL�Kt[YVP[�KL�;HP^HU�V��JYVPZL�SH�=00uTL�ÅV[[L�HTtYPJHPUL�"

� 6I[LUPY� SH� ZV\]LYHPUL[t� KLZ� PSLZ� KL� SH�TLY�KL�*OPUL�K\�:\K�V��SH�*OPUL�H�KL�UVT-IYL\_� JVUÅP[Z� [LYYP[VYPH\_� H]LJ� ZLZ� ]VPZPUZ��3LZ�ZV\YJLZ�KL�JLZ�JVUÅP[Z�ZVU[�KL�UH[\YLZ�diverses comme des questions de prestige, de domination ou de ressources naturelles.

� 3LZ�KPYPNLHU[Z�JOPUVPZ�JOLYJOLU[�n�VI[L-nir un accès direct à la haute mer. Les côtes JOPUVPZLZ� MVU[� MHJL� n� \UL�IHYYPuYL�K»zSLZ�K\�1HWVU�H\_�7OPSPWWPULZ��3L�Kt[YVP[�KL�3\sVU�entre les Philippines et Taiwan constitue le seul passage relativement large pour projeter SH�ÅV[[L�JOPUVPZL��

� 7tRPU� UL� JHJOL� WHZ� ZVU� HTIP[PVU� KL�sécuriser les lignes d’approvisionnement et les principales routes maritimes nécessaires au bon développement de son économie. La Chine a ainsi établi un « collier de perles » KL�MHJPSP[tZ�WVY[\HPYLZ�[V\[�H\� SVUN�K\�.VSML�Persique et de l’Océan Indien.

� 3H� *OPUL� ]V\KYHP[� WVZZtKLY� \UL� MVYJL�navale globale d’ici 2050. Cette stratégie militaire poursuit l’objectif de remplacer sur le long terme les Etats-Unis comme la puis-ZHUJL�OtNtTVUPX\L�LU�(ZPL�7HJPÄX\L�L[�KL�transformer l’Asie en un pré carré chinois au ZLY]PJL�KL�ZLZ�PU[tYv[Z�]P[H\_��

3H�TVKLYUPZH[PVUKL�SH�W\PZZHUJL�UH]HSL�JOPUVPZL

:LSVU� SLZ� HYN\TLU[Z� K\� JV\YHU[� YtHSPZ[L�« l’anarchie du système international rend la N\LYYL� PUt]P[HISL�JHY�JOHX\L�,[H[�YLJOLYJOL�son indépendance, la puissance et sa propre sécurité »1. Face à des intentions incertaines, la survie est l’instinct le plus basique des Etats. Par conséquent, la Chine agit de fa-

���>HS[a��2LUUL[O�5��� � ��4HU��[OL�:[H[L�HUK�>HY!�H�;OLV-retical Analysis.

H�IHYYPLY�VM�PZSHUKZ�MYVT�1HWHU�[V�[OL�7OPSPW-WPULZ��;OL�3\aVU�:[YHP[��IL[^LLU�[OL�7OPSPW-WPULZ�HUK�;HP^HU��JVUZ[P[\[LZ�[OL�VUS`�YLSH-[P]LS`�SHYNL�WHZZHNL��

��)LPQPUN�^V\SK� SPRL� [V�ZLJ\YL� P[Z� Z\WWS`�lines and main maritime routes and thus es-[HISPZO�H�¸:[YPUN�VM�7LHYSZ¹�VM�TPSP[HY`�IHZLZ�HUK�WVY[� MHJPSP[PLZ� MYVT� [OL�7LYZPHU�.\SM� [V�the Indian Ocean.

��*OPUH�^HU[Z�[V�LZ[HISPZO�H�NSVIHS�UH]HS�MVYJL�I`�������;OPZ� SVUN�[LYT�WVSPJ`�OPKLZ�[OL� MVSSV^PUN� NVHSZ!� [V� YLWSHJL� [OL� <:� HZ�[OL�OLNLTVUPJ�WV^LY�PU�(ZPH�7HJPÄJ�HUK�[V�JVUZVSPKH[L�*OPUH»Z�(ZPHU�IHJR`HYK�PU[V�HU�L_JS\ZPVUHY`�ISVJ�KLMLYYPUN�*OPULZL�UH[PVUHS�interests.

The recent modernizationof the Chinese navy

(JJVYKPUN�[V�YLHSPZ[�HYN\TLU[Z��¸^HY�PZ�HU�PULZJHWHISL� MLH[\YL�VM� [OL�HUHYJOPJ� PU[LYUH-[PVUHS� Z`Z[LT� PU� ^OPJO� PUKLWLUKLU[� Z[H[LZ�ZLLR� PUKLWLUKLUJL�� WV^LY� HUK� ZLJ\YP[`¹1. 4VYLV]LY��LHJO�JV\U[Y`�OHZ�VќLUZP]L�TPSP[HY`�JHWHIPSP[PLZ��-HJPUN�\UJLY[HPU�PU[LU[PVUZ��Z\Y-]P]HS� PZ� [OL�IHZPJ�TV[P]L�VM� [OL�Z[H[LZ��;OL-refore, China acts strategically and rationally PU� [OL�W\YZ\P[� VM� P[Z� V^U� PU[LYLZ[Z�� � 0UKLLK��*OPUH�YHWPKS`�KL]LSVWZ�P[Z�UH]HS�JHWHJP[PLZ�PU�VYKLY�[V�M\SÄSS�[OL�ULJLZZP[`�VM�Z\Y]P]HS��,]LU�PM�THQVY� HY�PZ�HSYLHK`�ILJVTL�VIZVSL[L�HJJVY-

���>HS[a��2LUUL[O�5��� � ��4HU��[OL�:[H[L�HUK�>HY!�H�;OLV-retical Analysis.

La Chine

et la mer

79�Io[PTLU[Z�WYPUJPWH\_�de combat 55 ZV\Z�THYPUZ, dont � :53,� et � :5(� en service

55 Io[PTLU[Z�HTWOPIPL moyens et grands85 WL[P[Z Io[PTLU[Z de combat

équipés de TPZZPSLZ ...et, d’ici 2015, � WVY[L�H]PVUZ

:V\YJL�!�(UU\HS�9LWVY[�[V�*VUNYLZZ��4PSP[HY`�HUK�:LJ\YP[`�+L]L-SVWTLU[Z�0U]VS]PUN�[OL�7LVWSL»Z�9LW\ISPJ�VM�*OPUH������

3H�MVYJL�UH]HSL�JOPUVPZL�LU�����

*SNA

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ins.

ANALYSE

33

çon rationnelle et stratégique en défendant ZLZ�WYVWYLZ�PU[tYv[Z��3H�*OPUL�Kt]LSVWWL�YH-pidement ses capacités navales dans le but de garantir sa propre survie. Elle accroit ses dépenses militaires pour dissuader tout en-nemi potentiel alors que, selon Carl Kaysen, la probabilité d’une guerre majeure diminue considérablement.

La Chine s’inscrit dans une logique d’équi-libre des pouvoirs : elle renforce ses capaci-[tZ� VќLUZP]LZ� HÄU� K»t[HISPY� ZH� WYVWYL� ZWOuYL�K»PUÅ\LUJL��7V\Y�WYV[tNLY�ZLZ�VIQLJ[PMZ�Z[YH[t-giques et ses « PU[tYv[Z�]P[H\_ » autoproclamés la Chine poursuit un programme de moderni-sation « robuste et systématique »2. Le Minis-[uYL�KL� SH�+tMLUZL�JOPUVPZ�T\S[PWSPL� SLZ�LќVY[Z�pour développer ses capacités navales jusqu’à WVZZtKLY�\UL�ÅV[[L�JHWHISL�K»t]VS\LY�LU�OH\[L�mer. Cette stratégie a été alimentée par l’achat de plusieurs sous-marins, du premier porte-avion chinois et de la récente construction de bases navales à l’image de la base de sous-THYPUZ� KL� :HU`H�� t[HISPL� H\� Z\K� KL� S»PSL� KL�Hainan pour maintenir sous surveillance la mer KL�*OPUL�K\�:\K��,SSL�LZ[�KLZ[PUtL�n�HJJ\LPS-SPY� KL\_� UV\]LH\_� [`WLZ� KL� ZV\Z�THYPUZ� X\P�peuvent lancer des missiles conventionnels mais aussi des missiles nucléaires balistiques. La Chine met aussi en place un dispositif en «collier de perles®�KL�WVY[Z�LU�LH\_�WYVMVUKLZ�et de facilités portuaires avec des partenaires comme le Pakistan, la Birmanie le Bangladesh L[� SL�:YP�3HURH��,SSL�H�WV\Y�WYVQL[�K»t[HISPY�KL�UV\]LH\_�WHY[LUHYPH[Z��H\�5PNtYPH�UV[HTTLU[��7YVMLZZL\Y�n�S»<UP]LYZP[t�KL�-\KHU�n�:OHUNOHP��:OLU�+PUNS`�JSHTL�V\]LY[LTLU[� SL�KYVP[�KL� SH�Chine à établir des bases navales dans le but KL�WYV[tNLY�ZLZ�PU[tYv[Z�KHUZ�SL�TVUKL3.

Ainsi au regard de ces arguments, nous WV\]VUZ�WHY[PLSSLTLU[�L_WSPX\LY� SL�JVTWVY-tement agressif de la Chine. Les dirigeants chinois mènent une stratégie de moderni-ZH[PVU� KL� SH� W\PZZHUJL� UH]HSL� HÄU� K»t]P[LY�l’encerclement par les puissances voisines. Cette stratégie à long terme s’inscrit parfai-tement dans le cadre d’une manœuvre du «^LP�XP », le célèbre jeu chinois.

���(UU\HS�YLWVY[�[V�*VUNYLZZ!�4PSP[HY`�HUK�:LJ\YP[`�+L]LSVW-ments Involving the People’s Republic of China 2012.

3. Annual report to Congress, 2012. 0IPK�

ding to Carl Kaysen, China is increasing its TPSP[HY`�ZWLUKPUN�[V�KL[LY�HU`�WVZZPISL�LUL-T �� *OPUH� MVSSV^Z� [OL� SVNPJ� VM� [OL� JVUJLW[�VM�IHSHUJL�VM�WV^LY��+LZWP[L�¸[OL�WYVIHIPSP[`�VM�THQVY� ^HY� HTVUN� [OL� Z[H[LZ� OH]PUN� U\-JSLHY� ^LHWVUZ� HWWYVHJOLZ� �¹2�� HZ� ZHPK� I`�2LUUL[O�>HS[a�� JVU]LU[PVUHS� MVYJLZ� HYL� Z[PSS�\ZL�IL[^LLU�.YLH[�7V^LYZ��[OLYLMVYL�X\LZ-[PVUPUN�[OL�YLSPHIPSP[`�VM�KL[LYYLUJL�VM�U\JSLHY�^LHWVUZ�HJJVYKPUN�[V�1VOU�6YTL��

0UKLLK��*OPUH�PZ�I\PSKPUN�VќLUZP]L�JHWHJP-[PLZ�[V�LZ[HISPZO� P[Z�V^U�ZWOLYL�VM� PUÅ\LUJL��0UKLLK��¸[V�HK]HUJL�P[Z�IYVHKLY�Z[YH[LNPJ�VI-QLJ[P]LZ�HUK�ZLSM�WYVJSHPTLK�¸JVYL�PU[LYLZ[Z�¹�*OPUH� PZ� W\YZ\PUN� H� YVI\Z[� HUK� Z`Z[LTH[PJ�TPSP[HY`�TVKLYUPaH[PVU�WYVNYHT¹3. China has THKL�LќVY[Z�[V�L_WHUK�P[Z�UH]HS�WV^LY�L]LU-[\HSS`�[V�H�IS\L�^H[LY�UH]`�[OH[�PUJS\KLZ�Z\I-THYPULZ��H�ÄYZ[�HPYJYHM[�JHYYPLY�HUK�[OL�YLJLU[�LZ[HISPZOTLU[�VM�UH]HS�IHZLZ���WHY[PJ\SHYS`�[OL�Z\ITHYPULZ»� IHZL� VM� :HU`H�� ;OPZ� IHZL�^HZ�LZ[HISPZOLK�PU�[OL�ZV\[O�VM�[OL�/HPUHU�0ZSHUK�I\PS[� PU�VYKLY� [V�RLLW�\UKLY�Z\Y]LPSSHUJL� [OL�:V\[O�*OPUH�:LH��;OPZ�IHZL�^HZ�JYLH[LK�[V�OVZ[�[^V�UL^�[`WLZ�VM�Z\ITLYZPISL�ZOPW�[OH[�JHU� SH\UJO� JVU]LU[PVUHS� VY� U\JSLHY� IHSSPZ[PJ�TPZZPSLZ��*OPUH�HSZV�LZ[HISPZOLK�H�¸ULJRSHJL�VM�WLHYSZ¹�VM�KLLW^H[LY�WVY[Z�HUK�WVY[�MHJPSP-[PLZ�PU�JV\U[YPLZ�Z\JO�HZ�7HRPZ[HU��4`HUTHY�HUK� :YP� 3HURH� HUK� WYVQLJ[Z� [V� JYLH[L� UL^�ones in Bangladesh and Nigeria. Shen Din-NS`� VWLUS`� JSHPTZ� *OPUH»Z� YPNO[� [V� LZ[HISPZO�UH]HS�IHZLZ�[V�WYV[LJ[�P[Z�V]LYZLHZ�PU[LYLZ[Z4. *OPUH»Z�HNNYLZZP]L�ILOH]PVY�JHU�IL�L_WSHPULK�PU�HJJVYKHUJL�^P[O�YLHSPZ[�WYPUJPWSLZ��*OPUH�PZ�acting rationally in the pursuit of moderni-aH[PVU»Z� Z[YH[LN`� VM� P[Z� UH]HS� WV^LY� PU� VYKLY�[V� H]VPK� LUJPYJSLTLU[� ¶� [OL� MHTV\Z� ¸^LP� XP�THUL\]LY¹�¶�HUK�KL[LY�HU`�WVZZPISL�LULT ���

After the operation Desert Strom in � ���*OPUH»Z�TPSP[HY`�Z[YH[LNPZ[Z�ÄN\YLK�V\[�[OL� LUVYTV\Z� [LJOUVSVNPJHS� NHW� IL[^LLU�[OL�73(�HUK�[OL�<:�(YT ��*OPULZL�SLHKLYZ�KLJPKLK�[V�LUOHUJL�94(��9L]VS\[PVU�PU�4P-SP[HY`�(ќHPYZ��HUK�THRL�ZVTL�THQVY� PTWYV-]PUN�PU�[LJOUVSVNPJHS�JHWHIPSP[PLZ��(JJVYKPUN�

2. Idem.

���(UU\HS�YLWVY[�[V�*VUNYLZZ!�4PSP[HY`�HUK�:LJ\YP[`�+L]LSVW-ments Involving the People’s Republic of China 2012.

4. Idem.

China

and the sea

••

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•• A la suite de l’opération « ;LTWv[L�K\�Kt-sert » en 1991, les stratèges militaires chinois ont compris l’énorme retard technologique de l’Armée populaire de libération (APL) face à l’armée américaine. Pékin a alors décidé K»LU[HTLY� \UL� 9t]VS\[PVU� KHUZ� SLZ� HќHPYLZ�militaires (RAM) et ainsi d’entreprendre cer-[HPULZ� HTtSPVYH[PVUZ� [LJOUVSVNPX\LZ�� :LSVU�1VOU� 6YTL�� SH� 9t]VS\[PVU� KHUZ� SLZ� HќHPYLZ�militaires (RAM) est l’un des trois éléments, avec la croissance démographique et l’in-dustrialisation, pouvant augmenter le risque de guerre entre des nations modernes4.

La puissance navale chinoise est en constante amélioration tant quantitative que X\HSP[H[P]L��,U�LќL[�� SL���THYZ�������7tRPU�H�annoncé une augmentation de 11,2% de son budget militaire annuel, portant le budget total à 106 billions de dollars5. En 2002, la Chine H� YHJOL[t� SL� WVY[L�H]PVUZ� Y\ZZL� .VYZORV]�X\»LSSL�H�YLIHW[PZt�3PHVUPUN��:LSVU�SLZ�ZV\YJLZ�du Pentagone, la marine chinoise possède 79 Io[PTLU[Z�KL�Z\YMHJL��KLZ[YV`LYZ�L[�MYtNH[LZ��et une cinquantaine de sous-marins. Le 12e plan quinquennal (2011-2015) chinois inclut pour la première fois un chapitre spécial sur les PU[tYv[Z�THYP[PTLZ�JOPUVPZ�L[�JVTTLU[�SLZ�Kt-]LSVWWLY��(\�TvTL�TVTLU[��SL�TPUPZ[uYL�KLZ�(ќHPYLZ�t[YHUNuYLZ�JOPUVPZ�H�JYtt�\U�UV\]LH\�département intitulé « Département des Fron-[PuYLZ�L[�KLZ�(ќHPYLZ�4HYP[PTLZ »6 soulignant ainsi l’importance de la mer dans la politique étrangère chinoise. La marine chinoise accen-[\L�ZLZ�LќVY[Z�WV\Y�HTtSPVYLY� ZLZ�JHWHJP[tZ�en cas d’attaque. La Chine possède désor-mais des navires de patrouilles et des avions de combat plus évolués technologiquement qu’auparavant. Par conséquent, la capacité de projection de la 7e�ÅV[[L�HTtYPJHPUL��H\[YL-MVPZ�OtNtTVUPX\L�KHUZ�SL�7HJPÄX\L��ZL�[YV\]L�H\QV\YK»O\P�TLUHJtL�WHY�JL�X\L� SLZ�L_WLY[Z�du Pentagone appellent la stratégie chinoise « d’anti accès ».

Il faut cependant apporter quelques U\HUJLZ�n�JL[�LќVY[�KL�TVKLYUPZH[PVU��3L�I\K-

4. Orme, John. 1997-98. The Utility of Force in a World of :JHYJP[ ��0U[LYUH[PVUHS�:LJ\YP[`����

5. Annual report to Congress, 2012. 0IPK�

���3HP��+H]PK��������;OL�<UP[LK�:[H[LZ�HUK�*OPUH� PU�7V^LY�Transition.

[V�1VOU�6YTL��[OL�94(�PZ�VUL�VM�[OL�[OYLL�MHJ[VYZ�¶�^P[O�WVW\SH[PVU�NYV^[O�HUK�PUK\Z-trialization - that could increase the danger VM�^HY�IL[^LLU�TVKLYU�UH[PVUZ5. China de-TVUZ[YH[LZ�H�NYV^PUN�\WNYHKPUN�VM�*OPUH»Z�UH]HS�WV^LY��X\HU[P[H[P]LS`�HUK�X\HSP[H[P]LS`�– “on March 4, 2012, Beijing announced an ������PUJYLHZL�PU�P[Z�HUU\HS�TPSP[HY`�I\KNL[�[V�YV\NOS`������IPSSPVU¹6. In 2002, China pur-JOHZLK�[OL�ZOLSS�VM�[OL�.VYZORV]�ZOL�YLI\PS[�and renamed Liaoning. According to the 7LU[HNVU�� [OL�73(�5H]`�WVZZLZZLZ� ZVTL�� �WYPUJPWHS�Z\YMHJL�JVTIH[HU[Z��KLZ[YV`LYZ�HUK�MYPNH[LZ��HUK����Z\ITHYPULZ��

4VYLV]LY��SHZ[�*OPUH»Z���[O�-P]L�@LHY�7SHU�PUJS\KLK�MVY�[OL�ÄYZ[�[PTL�H�ZWLJPHS�JOHW[LY�VU�P[Z�THYP[PTL�PU[LYLZ[Z�HUK�KL]LSVWTLU[��0U�[OL�meantime, the Chinese Foreign Ministry crea-[LK�H�UL^�+LWHY[TLU[�VM�)V\UKHY`�HUK�4HYP-[PTL�(ќHPYZ7��-\Y[OLYTVYL��[OL�73(�PZ�THRPUN�PTWVY[HU[�LќVY[Z�[V�PTWYV]L�P[Z�ÄNO[PUN�JHWH-IPSP[PLZ!�[OL�*OPULZL�UH]`�UV^�OHZ�THU`�^LSS�LX\PWWLK� WH[YVS� ZOPWZ� HUK� HPYJYHM[� ÄNO[LYZ��*OPUH� PZ� HSZV� KL]LSVWPUN� H� ULHY�JVU[PU\V\Z�at-sea strategic deterrent. Consequently, the <:�UH]`»Z�HIPSP[`�[V�WYVQLJ[�[OL�WV^LY�HUK�[OL�WYLZLUJL�VM�[OL��[O�ÅLL[�PU[V�[OL�>LZ[LYU�7H-JPÄJ�� VUJL�\UJOHSSLUNLK�� PZ� UV^� [OYLH[LULK�I`�^OH[�7LU[HNVU�L_WLY[Z�X\HSPÄLK�HZ�*OPUH�¸HU[P�HJJLZZ�HYLH�KLUPHS¹�Z[YH[LN ��,]LU�PM�[OL�KLMLUZL�I\KNL[� HUK� [OL�TPSP[HY`� JHWHIPSP[PLZ�HYL� MVY� [OL�TVTLU[� MHY�IL`VUK�[OVZL�VM� [OL�<:� -VYJLZ�� HSS� [OLZL� Z[LWZ� [V^HYKZ�TVKLY-nization indicates that the Chinese forces are I\PSKPUN�\W�]LY`�YHWPKS`�HUK�TPNO[�ILJVTL�H�NYV^PUN� [OYLH[� PU� (ZPH�� ;OL� PTWYV]PUN� 94(�Z\WWVY[Z�[OL�HYN\TLU[�[OH[�*OPUH�TPNO[�I\PSK�\W�VќLUZP]L�JHWHIPSP[PLZ�HUK�P[Z�UL^�Z[YLUN[O�TPNO[�W\ZO�*OPUH�[V�HJ[�TVYL�HNNYLZZP]LS`�PU�the coming decades.

The issue of Taiwan

([�[OL�JVYL�VM�[OL�IHSHUJL�VM�WV^LY�[OLVY`�is the argument that “national security is en-OHUJLK�^OLU�TPSP[HY`� JHWHIPSP[PLZ� HYL�KPZ[YP-

5. Orme, John. 1997-98. The Utility of Force in a World of :JHYJP[ ��0U[LYUH[PVUHS�:LJ\YP[`����

6. Annual report to Congress, 2012. 0IPK�

���3HP��+H]PK��������;OL�<UP[LK�:[H[LZ�HUK�*OPUH� PU�7V^LY�Transition.

La Chine

et la mer

ANALYSE

35

get de la défense et les capacités militaires de la Chine restent pour le moment bien loin der-YPuYL�S»LќVY[�TPSP[HPYL�HTtYPJHPU��*L�WYVJLZZ\Z�de modernisation montre néanmoins que l’ar-mée chinoise se développe très rapidement et pourrait, dans un avenir proche, constituer \UL�TLUHJL�KPYLJ[L�WV\Y� SLZ� PU[tYv[Z�HTtYP-cains en Asie. L’amélioration constante de la 9(4�KtTVU[YL�IPLU�X\L�SH�*OPUL�WV\YYHP[�v[YL�KV[tL�KL�UV\]LSSLZ�JHWHJP[tZ�VќLUZP]LZ��-VY[L�KL�JL[[L�TVKLYUPZH[PVU��SH�*OPUL�WV\YYHP[�v[YL�amenée à se montrer plus agressive au cours des prochaines décennies.

3H�X\LZ[PVU�KL�;HP^HU

« La sécurité nationale est garantie lorsque les capacités militaires sont distri-I\tLZ�KL�THUPuYL�n�JL�X\»H\J\U�,[H[�UL�ZVP[�Z\ѝZHTTLU[�MVY[�WV\Y�KVTPULY�SLZ�H\[YLZ »7. Cet argument est au cœur de la théorie de la balance des pouvoirs. En ce qui concerne l’actuel équilibre des puissances dans le Pa-JPÄX\L��SLZ�,[H[Z�<UPZ�L[�ZLZ�HSSPtZ�WSHJLU[�SH�Chine dans une position défavorable. Malgré un budget en constante évolution, les capa-JP[tZ� L[� S»L_WtYPLUJL� TPSP[HPYL� JOPUVPZLZ� UL�surpasseront pas celles des Etats-Unis avant ������ :\Y� SL� JVU[PULU[� HZPH[PX\L� WS\Z� WHY[P-culièrement, la Chine est entourée d’Etats dotés de la force de frappe nucléaire. Des voisins asiatiques comme le Japon et l’Inde sont de véritables puissances militaires qui ne laisseront pas facilement la Chine imposer sa domination. Ces pays auront cependant KL�WS\Z�LU�WS\Z�KL�THS�n�YtZPZ[LY�ZL\SZ�H\_�revendications agressives de la Chine.

Les Etats-Unis tentent de maintenir l’équi-SPIYL�KLZ�W\PZZHUJLZ�LU[YL�SLZ�KL\_�J�[tZ�K\�détroit de Taiwan. La vente d’armes consti-[\L�\UL�WVTTL�KL�KPZJVYKL�LU[YL� SLZ�KL\_�pays. La Chine ne cédera pas sur la ques-tion de Taiwan. Les récents changements à Taiwan (la transition démocratique et l’émer-gence de mouvements indépendantistes) WVZLU[�KL\_�KtÄZ�n�7tRPU�L[�H\�7HY[P�*VT-T\UPZ[L� *OPUVPZ� �7**��� :LSVU� +H]PK� 3HP� !�« pour des raisons politiques, les dirigeants JOPUVPZ�n�7tRPU�]VPLU[�SL�JVTIH[�H]LJ�;HP^HU�

7. Wikipedia.

I\[LK�ZV�[OH[�UV�VUL�Z[H[L�PZ�Z[YVUN�LUV\NO�[V�KVTPUH[L�HSS�V[OLYZ¹8. The strategic equa-[PVU�PU�[LYTZ�VM�IHSHUJL�VM�WV^LY�PZ��MVY�[OL�TVTLU[�� PU� KPZMH]VY� VM� *OPUH�� +LZWP[L� P[Z�NYV^PUN� KLMLUZL� ZWLUKPUN�� *OPUH»Z� I\KNL[�MVY� TPSP[HY`� L_WLUKP[\YLZ� PZ� MHY� IL`VUK� [OH[�VM�[OL�<:��4VYLV]LY��*OPUH�PZ�Z\YYV\UKLK�I`�WV^LYM\S�JV\U[YPLZ�^P[O�U\JSLHY�JHWHIPSP[PLZ��*OPUH»Z�(ZPHU�ULPNOIVYZ�¶�LZWLJPHSS`� 1HWHU�HUK� 0UKPH� �� HYL� MVYTPKHISL� WV^LYZ� [OH[�^PSS�not easily let China emerge as the leading WV^LY�HUK�PUZ[HSS�HU�L_JS\ZPVUHY`�ISVJ�PU�[OL�(ZPH�7HJPÄJ�YLNPVU�I\[�JHUUV[�YLZPZ[�HSVUL�[V�TVYL�HNNYLZZP]L�Z[HUJLZ�MYVT�*OPUH�

;OL�<UP[LK�:[H[LZ�H[[LTW[� [V�THPU[HPU�H�IHSHUJL�VM�WV^LY�IL[^LLU�[OL�[^V�ZPKLZ�VM�[OL�;HP^HU�:[YHP[��;OL�HYT�ZHSLZ�JVUZ[P[\[L�H�IVUL�VM�JVU[LU[PVU�MVY�IV[O�JV\U[YPLZ��*OPUH�^PSS� UV[� NP]L� \W� [OL� ;HP^HU� PZZ\L� ILJH\ZL�[OL�YLJLU[�JOHUNLZ�PU�[OL�0ZSHUK�WVZLK�[^V�challenges to Beijing and the legitimacy of [OL� **7!� [OL� ;HP^HULZL� KLTVJYH[PJ� [YHU-ZP[PVU� HUK� [OL� LTLYNLUJL� VM� [OL� ;HP^HU�PUKLWLUKLUJL�TV]LTLU[�� ¸-VY� [OLZL�WVSP[P-cal reasons, Chinese leaders in Beijing see [OL�ÄNO[� MVY�;HP^HU�HZ�H�]P[HS� PU[LYLZ[¹9 said +H]PK�3HP��;OL�*OPULZL�SLHKLYZ�JVUZPKLY�[OH[�;HP^HU�PZ�LZZLU[PHS�MVY�*OPUH»Z�UH[PVUHS�ZLJ\-YP[ ��*OPUH�ZH`Z� [OH[� [OPZ�¸<:�JVU[YVSSLK�\U-ZPURHISL�HPYJYHM[� JHYYPLY¹� PZ� JVUZ[HU[S`� [OYLH-[LUPUN�[OL�THPUSHUK��;OPZ�PZ�^O`!�¸[OL�;HP^HU�:[YHP[�YLTHPUZ�[OL�WYPUJPWHS�MVJ\Z�HUK�KYP]LY�VM�T\JO�VM�*OPUH»Z�TPSP[HY`� PU]LZ[TLU[¹10. If [OL�*OPULZL�WV^LY�[YHUZP[PVU�LUKZ�PU�^HY�� P[�^PSS� IL�TVZ[� SPRLS`� [YPNNLYLK� I`� H� ÄNO[� V]LY�[OL�MH[L�VM�;HP^HU�ILJH\ZL�VM�*OPUH»Z�ULLK�MVY�UH[PVUHS�\UP[`�HUK�[OL�<:�PU]VS]LTLU[�PU�[OPZ�HSTVZ[� PU[YHJ[HISL� PZZ\L�ILJH\ZL�VM�[OL�;HP^HU�9LSH[PVUZ�(J[�VM�� � ��

Furthermore, as China continues to mo-KLYUPaL� P[Z� TPSP[HY`� WV^LY�� [OL� IHSHUJL� VM�WV^LY�IL[^LLU�*OPUH�HUK�[OL�<:�SLK�JVH-SP[PVU� V]LY� [OL� ;HP^HU� :[YHP[� TPNO[� JOHUNL��Despite the fact that the use of force might IL� H� KHUNLYV\Z� JVTWVULU[� PU� ZVS]PUN� [OL�;HP^HU� KPZW\[L�� +H]PK� 3HP� HYN\LZ� [OH[� P[� PZ�PU� [OL� PU[LYLZ[�VM�IV[O�NYLH[�WV^LYZ� [V�¸KL-

8. Wikipedia.

9. Lai, David. 2011. 0IPK�

10. Annual report to Congress, 2012. 0IPK�

China

and the sea

••

9automne-hiver 2014

Les Cahiersdu Comité Asie

de l’ANAJ-IHEDN

36

•• JVTTL�\U�PU[tYv[�]P[HS »8��(\_�`L\_�KLZ�KPYP-geants chinois, Taiwan est essentielle pour la sécurité de la Chine continentale. Taiwan YLWYtZLU[L�\UL�TLUHJL�KPYLJ[L�H\_�`L\_�KL�JOPUVPZ�JHY� S»zSL�LZ[�JVUZPKtYtL�JVTTL�\U�­�WVY[L�H]PVU� PUZ\ITLYZPISL� JVU[Y�St� WHY� SLZ�,[H[Z�<UPZ ». Par conséquent « la situation KHUZ��SL�Kt[YVP[�KL�;HP^HU�LZ[�SL�WYPUJPWHS�TV-teur de la modernisation militaire chinoise »9.

:P�SH�[YHUZP[PVU�KL�W\PZZHUJL�LU[YL�SLZ�,[H[Z�Unis et la Chine aboutit à une guerre, elle sera très probablement déclarée du fait des ten-sions dans le détroit de Taiwan. La volonté K»\UPÄJH[PVU�UH[PVUHSL�WYVJSHTtL�WHY�SLZ�H\[V-rités chinoises et l’implication des Etats-Unis depuis le « ;HP^HU�9LSH[PVUZ�(J[ » de 1979 sont KL\_� YtHSP[tZ� JVU[YHKPJ[VPYLZ� X\P� YPZX\LU[� KL�MHPYL�L_WSVZLY� SLZ�[LUZPVUZ�LU�N\LYYL�V\]LY[L��La modernisation militaire chinoise risque d’altérer l’équilibre des forces entre la Chine et la coalition menée par les Etats-Unis. David 3HP�HѝYTL�X\»PS�LZ[�KHUZ� S»PU[tYv[�KL� SH�*OPUL�comme des Etats-Unis de « MHPYL� IHPZZLY� SH�tentation d’entrer dans une course purement TPSP[HPYL�n�WYVWVZ�KL�;HP^HU�L[�K»LUNHNLY�\UL�dispute militaire mortelle »10. Par conséquent, THPU[LUPY�S»tX\PSPIYL�WYtL_PZ[HU[�KLZ�WV\]VPYZ�L[�s’engager mutuellement vers une plus grande [YHUZWHYLUJL�JVUJLYUHU[�SLZ�HќHPYLZ�TPSP[HPYLZ�ZLTISLU[�v[YL�KL\_�UtJLZZP[tZ�WV\Y�WYV[tNLY�SH�WHP_�L[�SL�statu quo.

3LZ�JVUÅP[ZKHUZ�SH�TLY�KL�*OPUL�VYPLU[HSL

La poussée du nationalisme chinois est \U� MHJ[L\Y�WLY[PULU[�WV\Y�L_WSPX\LY� S»HNYLZZP-vité de la Chine sur la scène internationale. Le nationalisme est une plateforme émotion-nelle qui peut transformer le mécontentement KL� WS\ZPL\YZ� NYV\WLZ� ZVJPH\_� LU� ]tYP[HISL�soulèvement. Le Parti Communiste Chinois �7**��LZ[�LU�X\v[L�WLYTHULU[L�KL�StNP[PTP[t��Le sentiment de vulnérabilité des dirigeants chinois peut pousser la Chine à déclencher \UL�JYPZL�PU[LYUH[PVUHSL��AOLUN�>HUN�HѝYTL�X\L�ZP�SH�*OPUL�LZ[�JVUZJPLU[L�KLZ�ItUtÄJLZ�de la mondialisation, la probabilité est grande

8. Lai, David. 2011. 0IPK�

9. Annual report to Congress, 2012. 0IPK�

10. Lai, David. 2011. 0IPK�

crease the temptation to enter in a purely mi-SP[HY`�YHJL�V]LY�;HP^HU�HUK�LUNHNL�H�KLHKS`�TPSP[HY`�JVU[LZ[¹11. Therefore, to maintain the IHSHUJL�VM�WV^LY�HUK�[V�PUP[PH[L�M\Y[OLY�[YHUZ-WHYLUJ`� PU�TPSP[HY`�HќHPYZ�HYL�ULJLZZP[PLZ� MVY�JVUZLY]PUN�WLHJL��

East China Sea Disputes

¸+LMLUZP]L� IV\UKHYPLZ� YLK\JL� [OL� YPZR�VM�^HY� ILJH\ZL� [OL`� SLH]L� UL^� Z[H[LZ� SLZZ�HU_PV\Z�[V�L_WHUK�MVY�ZLJ\YP[`�YLHZVUZ¹12 ac-JVYKPUN� [V�:[LWOLU�=HU�,]LYH��5H[PVUHSPZT�[V^HYKZ� V[OLY� UH[PVUZ� PZ� X\P[L� YLSL]HU[� [V�L_WSHPU�*OPUH»Z�HNNYLZZP]LULZZ��5H[PVUHSPZT�PZ� [OL�LTV[PVUHS�WSH[MVYT�[OH[�JHU�W\ZO�]H-YPV\Z�KPZJVU[LU[LK�ZVJPHS�NYV\WZ�PU�WVZZPISL�\WOLH]HS�� ;OL� JVUZ[HU[� YLUL^HSZ� VM� SLNP[P-THJ`�MVY�[OL�**7�HUK�P[Z� SLHKLYZ»�ZLUZL�VM�]\SULYHIPSP[`�TPNO[�W\ZO�[OLT�ILOH]L�YHZOS`�in an international crisis. Zheng Wang argues [OH[� KLZWP[L� [OH[� *OPUH� PZ� ILULÄ[PUN� TVZ[�MYVT� NSVIHSPaH[PVU�� [OLYL� PZ� OPNO� WYVIHIPSP[`�that China adopts a more nationalistic foreign policy in response to domestic nationalism13.

4VYLV]LY�� *OPUH� JVUZPKLYZ� P[Z� [LYYP[VYPHS�JSHPTZ�HZ�WHY[�VM�P[Z�¸JVYL�PU[LYLZ[Z¹�HUK�KL-JSHYLZ�[OH[�ZOL�^PSS�HJ[�HNNYLZZP]LS`�MVY�[OLPY�KLMLUZL�� <UZL[[SLK� THYP[PTL� IV\UKHYPLZ�IL[^LLU�*OPUH�HUK�1HWHU�HUK�[OL�NYV^PUN�UH[PVUHSPZT�MYVT�IV[O�JV\U[YPLZ�TPNO[�YLZ\S[�PU�^HY��(Z�H� YLZ\S[�VM� [OL�� ���4\[\HS�+L-MLUZL�(ZZPZ[HUJL�(NYLLTLU[��[OL�<:�OHZ�HU�VISPNH[PVU� VM� TPSP[HY`� HZZPZ[HUJL� [V� KLMLUK�1HWHU�HUK�LZWLJPHSS`�JVUJLYUPUN�[OL�ZV]L-YLPNU�YPNO[�V]LY�[OL�:LURHR\�0ZSHUKZ��*OPUH�JSHPTZ� HYL� IHZLK� VU� [OL� HYN\TLU[� [OH[�the Islands are part of the natural prolon-NH[PVU� VM� P[Z� \UKLY^H[LY� JVU[PULU[HS� ZOLSM��*VUZLX\LU[S �� *OPUH� ^HU[Z� [V� L_[LUK� P[Z�Q\YPZKPJ[PVU� HUK� THYP[PTL� ZV]LYLPNU[`� V]LY�the continental shelf.

)V[O� *OPUH� HUK� 1HWHU� HYL� ÄNO[PUN� V]LY�ILJH\ZL� VM� HU� ¸\UZL[[SLK� WHZ[�� HZ� ^LSS� HZ�

11. Lai, David. 2011. 0IPK�

���� =HU�,]LYH��:[LWOLU�� � ���/`WV[OLZLZ�VU�5H[PVUHSPZT�HUK�>HY��0U[LYUH[PVUHS�:LJ\YP[ �

13. Wang, Zheng. 2012. Never Forget National Humiliation. New York: Columbia University Press.

La Chine

et la mer

ANALYSE

37

de voir la Chine adopter une politique étrangère plus nationaliste en réponse au nationalisme grandissant à l’intérieur des ses frontières11. La Chine considère la plupart des ses revendica-tions territoriales comme faisant partie de ses « PU[tYv[Z� ]P[H\_» et déclare qu’elle n’hésitera WHZ�n�\[PSPZLY� SH� MVYJL�ZP�JLZ� PU[tYv[Z�ZVU[�TL-UHJtZ��7HY�L_LTWSL�� SLZ�[LUZPVUZ�WLYZPZ[HU[LZ�entre le Japon et la Chine concernant leurs frontières maritimes ainsi que le nationalisme L_HJLYIt�KL�WHY[�L[�K»H\[YL�KL�SH�TLY�KL�*OPUL�VYPLU[HSL�WV\YYHPLU[�JVUK\PYL�n�\U�JVUÅP[�V\]LY[��Les Etats-Unis ont signé en 1954 un accord de défense mutuelle avec le Japon. Cet accord bilatéral rend obligatoire l’assistance des Etats-Unis en cas d’attaque du territoire japonais et [V\[�WHY[PJ\SPuYLTLU[�LU�JHZ�KL�JVUÅP[Z�JVUJLY-UHU[�SH�ZV\]LYHPUL[t�KLZ�PSLZ�:LURHR\��

3H� WYVWHNHUKL� JOPUVPZL� HѝYTL� X\L� SLZ�zSLZ� :LURHR\� MVU[� WHY[PL� K\� WYVSVUNLTLU[�naturel du plateau continental chinois et sont donc inclues dans le territoire national. Les tensions à propos de leur passé commun LU[YL[PLUULU[� SL� JVUÅP[� LU[YL� SH� *OPUL� L[� SL�1HWVU��\U�JVUÅP[�tNHSLTLU[�HSPTLU[t�WHY�KLZ�tensions sur le futur de la région. La question KL�SH�ZV\]LYHPUL[t�KL�JLZ�zSLZ�TL[�n�S»tWYL\]L�les ambitions de chacun, c’est une clef pour asseoir sa puissance maritime12��3»PUÅ\LUJL�grandissante de l’opinion publique et les YL]LUKPJH[PVUZ� UH[PVUHSPZ[LZ� L_HJLYItLZ� Z\Y�les questions de politiques étrangères pour-YHPLU[� MHPYL� L_WSVZLY� SLZ� [LUZPVUZ� LU� JVUÅP[�ouvert. L’opinion publique chinoise semble peu disposée à renoncer à ses revendica-tions territoriales tandis que le nationalisme nippon refuse de faire des concessions.

Au cours des dernières décennies, les navires japonais et chinois ont joué, dans un JVU[L_[L�KL�N\LYYL� MYVPKL�� \UL� ZVY[L� KL� QL\�K\�JOH[�L[�KL�SH�ZV\YPZ��+LZ�]HPZZLH\_�JOPUVPZ�LU[YLU[�WHYMVPZ�KHUZ� SLZ�LH\_�[LYYP[VYPHSLZ� QH-ponaises, poursuivis par les gardes côtes ja-ponais et vice-versa13��3»L_LTWSL�SL�WS\Z�THY-X\HU[�LZ[�ZHUZ�KV\[L�JLS\P�V��KL\_�]HPZZLH\_�

11. Wang, Zheng. 2012. Never Forget National Humiliation. New York: Columbia University Press.

12. Lai, David. 2011. 0IPK�

����@LL��(UK ��:LW[LTILY���Z[��������;OL�+PHV`\�:LURHR\�dispute: Japan’s quiet power. The East Asian Forum.

MVY� [OLPY� \UMVSKPUN� M\[\YL¹14. The posses-sion of those islands is a test case of their HTIP[PVUZ!� IV[O� JV\U[YPLZ� ^HU[� [V� ILJVTL�H�NYLH[�THYP[PTL�WV^LY��;OL�THPU� PZZ\L� YL-THPUZ�[OL�NYV^PUN�PUÅ\LUJL�VM�W\ISPJ�VWPUPVU�HUK� L_HJLYIH[LZ� UH[PVUHSPZ[� JSHPTZ�� 0UKLLK��W\ISPJ�VWPUPVU�PU�*OPUH�OHZ�ILLU�\U^PSSPUN�[V�NP]L�\W��HUK�UH[PVUHSPZ[Z�PU�1HWHU�ZLLT�HSZV�\U^PSSPUN�[V�SL[�NV�VM�HU�PZZ\L�[OH[�OLSWZ�KLÄUL�P[��6]LY�[OL�WHZ[�KLJHKLZ��[OL�[^V�JV\U[YPLZ»�ZOPWZ�OH]L�ILLU�WSH`PUN�H�RPUK�VM�JVSK�^HY�Z[`SL�NHTL�VM�JH[�HUK�TV\ZL��^P[O�*OPULZL�IVH[Z� ZVTL[PTLZ�LU[LYPUN� PU[V�1HWHU�THYP-[PTL� ZV]LYLPNU[ �� W\YZ\LK�I`� [OL� 1HWHULZL�coast guards15.

;OL�TVZ[�YLSL]HU[�L_HTWSL�PZ�^OLU�¸[^V�1HWHULZL�*VHZ[�.\HYK�WH[YVS�ZOPWZ�JVSSPKLK�H�ÄZOPUN�IVH[�PU�[OL�^H[LY�ULHY�[OL�:LURHR\�0ZSHUKZ¹16�� ;OL� JHW[HPU� VM� [OL� ÄZOPUN� IVH[�^HZ� W\[� PU� QHPS� I`� HU� 6RPUH^H� SVJHS� JV\Y[�^OLYLHZ�ZWHYRPUN�UH[PVUHSPZ[�KLTVUZ[YH[PVUZ�HUK�KPWSVTH[PJ�WYV[LZ[Z�[VVR�WSHJL�PU�)LPQPUN��-HJPUN�[OL�WYLZZ\YLZ�VM�[OL�UL^�LJVUVTPJHS�NPHU[��1HWHU�JHUUV[�Z[HUK�[OL�WYLZZ\YL�HUK�[OLYLMVYL�Z\ќLYZ�H�NYLH[�ZL[IHJR��)\[�TVYL�PTWVY[HU[�� 1HWHU� HWWLHYLK� SPRL� [OL� ¸X\PL[�WV^LY¹�UV[� [V�ZH`� [OL� ¸^LHR�WV^LY¹� PU� [OL�(ZPHU�TLKPH�HUK�[O\Z�[HYUPZOLZ�P[Z�JYLKPIPSP[`�HZ� H� WV[LU[PHS� JV\U[LY�WV^LY� PU� [OL� YLNPVU��4VYL� YLJLU[S �� PU� :LW[LTILY� ������ [OL� 1H-WHULZL�NV]LYUTLU[�^LU[�HOLHK�^P[O�¸UH[PV-UHSPaPUN¹�[OL�PZSHUKZ�¶�[OLYLMVYL�JOHUNPUN�[OL�\UHJJLW[HISL�Z[H[\Z�X\V�MYVT�*OPUH»Z�WVPU[�VM�]PL^���HZ�H�YLZWVUZL�[V�[OL�;VR`V�NV]LY-nor’s attempt to purchase them, and a se-YPV\Z�JYPZPZ�IYVRL�V\[17. Consequently, if they ^HU[�[V�H]VPK�H�ZLYPV\Z�JYPZPZ��ULP[OLY�*OPUH�UVY� 1HWHU� OH]L� [V� SVZL� [OL� JVU[YVS� VM� [OLPY�UH[PVUHSPZ[�MLY]VY��

South China Sea Disputes

*OPUH»Z�NYV^PUN�TVKLYUPaH[PVU�KYHNZ�P[Z�(ZPHU� ULPNOIVYZ� KV^U� ¸ZLJ\YP[`� KPSLTTH¹�ILJH\ZL�[OL�IHSHUJL�VM�WV^LY�PU�[OL�YLNPVU�

14. Lai, David. 2011. 0IPK�

����@LL��(UK ��:LW[LTILY���Z[��������;OL�+PHV`\�:LURHR\�dispute: Japan’s quiet power. The East Asian Forum.

16. Idem.

���� ?PHV�� 9LU�� 5V]LTILY� �[O�� ������ +PHV`\�:LURHR\� KPZ-putes — a view from China. Fudan University.

China

and the sea

••

9automne-hiver 2014

Les Cahiersdu Comité Asie

de l’ANAJ-IHEDN

38

•• japonais sont entrés en collision avec un ba-[LH\�KL�WvJOL�JOPUVPZ�KHUZ�SLZ�LH\_�WYVJOLZ�KLZ� zSLZ� :LURHR\14. Le capitaine du bateau KL�WvJOL�H�t[t�QL[t�LU�WYPZVU�WHY�\U�[YPI\UHS�local d’Okinawa alors que des manifestations nationalistes et des protestations diploma-tiques commençaient à se déployer à Pékin. Le Japon n’a pas pu résister bien longtemps H\_� WYLZZPVUZ� KPWSVTH[PX\L� L[� tJVUVTPX\L�de la Chine. En libérant le capitaine, le Japon H�Z\IP�\U�]PVSLU[�HќYVU[�THPZ�WS\Z� PTWVY[HU[�encore, l’archipel nippon a été décrit comme «silencieux » et « MHPISL » dans les médias asiatiques. Cette image de « nain diploma-tique » a considérablement terni la crédibilité du Japon en tant que contre-pouvoir dans la région. Plus récemment, en septembre 2012, en réponse à la tentative d’achat par le gou-verneur de Tokyo, le gouvernement japonais H� UH[PVUHSPZt� SLZ� zSLZ� :LURHR\�� ,U�TVKPÄHU[�délibérément le statu quo, le Japon a déclen-ché une profonde crise. Les dirigeants chinois et japonais ne doivent pas laisser les revendi-cations nationalistes prendre de l’ampleur15.

3LZ�JVUÅP[Z�LU�TLY�KL�*OPUL�K\�Z\K

La modernisation militaire chinoise entraine ses voisins asiatiques dans un « dilemme sé-curitaire » car l’équilibre des puissances dans la région est favorable à la Chine. La théorie du « dilemme sécuritaire » postule que si un Etat accroit sa puissance cela implique une WLY[L�KL�ZtJ\YP[t�WV\Y�\U�H\[YL�,[H[��:P�S»VU�ZL�concentre sur le concept d’hégémonie établi par Organski, la Chine et les Etats-Unis entrent KHUZ� SH�WOHZL�ÄUHSL�KL� SH� [YHUZP[PVU�KL�W\PZ-sance durant laquelle la Chine désirerait créer ZH� WYVWYL� ZWOuYL� K»PUÅ\LUJL� L[� L_JS\YL� KL�facto les Etats-Unis. La Chine deviendrait ainsi SH�W\PZZHUJL�KVTPUHU[L�LU�(ZPL�7HJPÄX\L��

Une montée en puissance des capacités militaires chinoises pourrait engager ses voi-ZPUZ�KHUZ�\UL�JV\YZL�LќYtUtL�H\_�HYTLTLU[Z��Cette compétition serait d’autant plus dange-reuse au regard des disputes territoriales en mer de Chine du sud. L’enjeu des tensions KtWHZZL� S»(ZPL�K\�:\K�,Z[��3»PTWVY[HUJL�KL�

14. Idem.

���� ?PHV�� 9LU�� 5V]LTILY� �[O�� ������ +PHV`\�:LURHR\� KPZ-putes — a view from China. Fudan University.

PZ� ZOPM[PUN� PU� MH]VY� VM� *OPUH�� (JJVYKPUN� [V�[OPZ�[OLVY ��[OL�PUJYLHZPUN�JHWHJP[`�VM�WV^LY�PTWSPLZ�H�SVZZ�VM�ZLJ\YP[`�MVY�HUV[OLY�WV^LY��0U� HJJVYKHUJL� ^P[O� 6YNHUZRP»Z� JVUJLW[� VM�OLNLTVU �� *OPUH� HUK� [OL� <:� OH]L� LU[L-YLK� PU[V� [OL�ÄUHS�WOHZL�VM�WV^LY� [YHUZP[PVU�PU�^OPJO�*OPUH�^HU[Z�[V�W\ZO�IHJR�[OL�<:�MYVT�P[Z�V^U�ZWOLYL�VM�PUÅ\LUJL�[V�ILJVTL�[OL�SLHKPUN�UH[PVU�PU�[OL�(ZPH�7HJPÄJ�YLNPVU��A constant updating of the Chinese military JHWHJP[PLZ� TPNO[� LUNHNL� P[Z� ULPNOIVYZ� PU�HU�PUJYLHZPUN�HYTHTLU[�YHJL�[OH[�TPNO[�IL�particularly dangerous regarding disputes V]LY�T\S[PWSL� [LYYP[VYPHS� JSHPTZ� PU� [OL�:V\[O�China Sea.

;OL� Z[HRLZ� VM� [OL� [LUZPVUZ� V]LYZ[LW� [OL�VUS`�ÄLSK�VM�:V\[OLHZ[�(ZPH��;OL�PTWVY[HUJL�VM�[OPZ�HYLH�PZ�WHY[PJ\SHYS`�ZPNUPÄJHU[�ILJH\ZL�VM� [^V� LSLTLU[Z!� P[Z� SVJHSPaH[PVU�THRLZ� [OL�South China Sea a strategic commercial line from the North of Asia to the Indian Ocean HUK� ZVTL� VPS� OH]L� ILLU� KPZJV]LYLK� HUK�partly exploited especially around the Spratly Islands. China attempted to designate these ZL]LYHS� HYJOPWLSHNVZ� HZ� *OPULZL� [LYYP[VYPLZ�HUK� ¸JVYL� PU[LYLZ[Z¹� I`�W\[[PUN� [OLT� PU� [OL�Q\YPZKPJ[PVU�VM�*OPULZL�JVHZ[HS�WYV]PUJLZ�HUK�L_LY[PUN� LќLJ[P]L� JVU[YVS� V]LY� [OL� KPZW\-[LK� [LYYP[VYPLZ�� 0UKLLK�� [OL�/HPUHU� WYV]PUJL�OHZ� HKTPUPZ[YH[P]LS`� PU[LNYH[LK� [OL� 7HYHJLS�HUK�:WYH[S`�0ZSHUKZ�PU�� ����(M[LY^HYKZ��[OL�*OPUH�5H[PVUHS�(ZZLTIS`�OHZ�]V[LK�H�SH^�PU�1992 placing the 4/5 of the South China Sea \UKLY� [OL� ZV]LYLPNU[`� VM� )LPQPUN�� ;OL� V[OLY�Z[H[LZ� OH]L� YLQLJ[LK� [OLZL� WYL[LU[PVUZ� HUK�KLJSHYLK�PU�YL[\YU�[OLPY�V^U�[LYYP[VYPHS�JSHPTZ�V]LY�H�WHY[�VY�[OL�[V[HSP[`�VM�[OL�:V\[O�*OPUH�:LH��*OPUH»Z�S\Z[�MVY�SLHKPUN�WV^LY�VU�MVYLPNU�TPSP[HY`�HJ[P]P[PLZ�PU�[OH[�YLNPVU�OHZ�MHY�YLHJOP-UN� JVUZLX\LUJLZ� HUK� WVZZPISL� JOHSSLUNLZ�MVY� [OL� M\[\YL�LZWLJPHSS`� PM� [OL�<UP[LK�:[H[LZ�PZ�L]VS]LK��

Indeed, in 2010, former Secretary of State /PSSHY`� *SPU[VU� HKVW[LK� HU� VѝJPHS� Z[HUJL�HUK�KLÄULK�[OL�<:�WVZP[PVU�JVUJLYUPUN�[OL�:V\[O�*OPUH�:LH� JVUÅPJ[Z��:OL�KLSP]LYLK� H�ZWLLJO�RUV^U�HZ�¸/PSSHY`�*SPU[VU�+VJ[YPUL¹18. )`� [HRPUN� HU� VѝJPHS� WVZP[PVU� VU� [OPZ� PZZ\L��

����9LTHYRZ�I`�[OL�:LJYL[HY`�VM�:[H[L�*SPU[VU��(:,(5�9LNPV-nal Forum, Hanoi, Vietnam.

La Chine

et la mer

ANALYSE

39

JL[[L� YtNPVU� YLWVZL�WYPUJPWHSLTLU[�Z\Y�KL\_�éléments : d’une part, sa localisation fait de la mer de Chine du sud une route commer-ciale stratégique et d’autre part, la découverte K»O`KYVJHYI\YLZ� L[� SL\Y� L_WSVP[H[PVU� H\[V\Y�KLZ� zSLZ�:WYH[S`� YLUMVYJL� SL� JHYHJ[uYL� Z[YH[t-gique de cette zone. La Chine a désigné ces archipels comme des territoires chinois et a HѝYTt�X\»LSSLZ�MHPZHPLU[�WHY[PLZ�KL�ZLZ�­ inté-Yv[Z�]P[H\_ ®��,SSL�H�LU�LќL[�[LU[t�K»PUZtYLY�SLZ�KPќtYLU[Z�HYJOPWLSZ�ZV\Z� SH� Q\YPKPJ[PVU�KL�ZLZ�WYV]PUJLZ� J�[PuYLZ� L[� JOLYJOL� n� L_LYJLY� \U�JVU[Y�SL�LќLJ[PM�KL�JLZ�[LYYP[VPYLZ�KPZW\[tZ��3H�province du Hainan a ainsi intégré administra-[P]LTLU[�SLZ�PSLZ�7HYHJLS�L[�:WYH[S`�KuZ�� ���

En 1992, l’Assemblée nationale chinoise a ensuite voté une loi qui place les 4/5e de la mer de Chine du sud sous le contrôle de Pékin. Les autres Etats ont rejeté ces revendications et ont déclaré en retour leur propre souveraineté sur une partie ou la totalité de la mer de Chine du sud. La Chine recherchant la domination dans la région, cette volonté de puissance pourrait avoir de profondes conséquences et de multiples complications si les Etats-Unis décident de s’impliquer directement. En 2010, /PSSHY`�*SPU[VU�HSVYZ�:LJYt[HPYL�K»,[H[�H�HKVW[t�\UL�WVZP[PVU�VѝJPLSSL�X\P�Kt[LYTPUL�SH�WVZP[PVU�KLZ� ,[H[Z�<UPZ� X\HU[� H\_� JVUÅP[Z� [LYYP[VYPH\_�KHUZ�SH�TLY�KL�*OPUL�K\�:\K��,SSL�H�WYVUVU-cé un discours connu sous le nom de « Doc-trine Hillary Clinton »16. En prenant une posi-[PVU�VѝJPLSSL�Z\Y�SL�Z\QL[��/PSSHY`�*SPU[VU�YPZX\L�d’engager une confrontation directe avec les instances chinoises. Les dirigeant chinois ont peur que les « ,[H[Z�<UPZ� ZVPLU[� KtZVYTHPZ�WHY[PL�WYLUHU[L�KLZ�JVUÅP[Z�[LYYP[VYPH\_�LU�TLY�de Chine méridionale »17. Un incident survenu début 2013 tend à valider cette théorie18.

Après cette première confrontation avec les Etats-Unis, le porte-parole du Ministère KLZ� (ќHPYLZ� ,[YHUNuYLZ� JOPUVPZ� H� KtJSHYt�« les Etats qui ne sont pas parties prenante KL]YHPLU[� YLZWLJ[LY� SLZ�LќVY[Z�KL� YtZVS\[PVU�WHJPÄX\L�KLZ�JVUÅP[Z�LU[YLWYPZ�WHY�SLZ�,[H[Z�

����9LTHYRZ�I`�[OL�:LJYL[HY`�VM�:[H[L�*SPU[VU��(:,(5�9LNPV-nal Forum, Hanoi, Vietnam.

17. Lai, David. 2011. 0IPK�

���� *HYWLU[LY�� .HSLU�� 6J[VILY� ������ ;OL� UH[PVUHS� PU[LYLZ[��6IHTH�KHUNLYV\Z�:V\[O�*OPUH�:LH�:[YH[LN �

/PSSHY`�*SPU[VU�TPNO[� OH]L� LUNHNLK� [OL�<:�PU� H� KPYLJ[� JVUMYVU[H[PVU� ^P[O� [OL� *OPULZL�VѝJPHS�Z[HUKZ��0UKLLK��*OPULZL�VѝJPHSZ�MLHY�[OH[� ¸[OL� <UP[LK� :[H[LZ� PZ� UV^� H� KPZW\[HU[�PU�[OL�:V\[O�*OPUH�:LH�KPZW\[LZ¹�HJJVYKPUN�[V�+H]PK� 3HP19 as one of the latest incident [OH[�[VVR�WSHJL�PU�[OL�:V\[O�*OPUH�:LH�PU�[OL�ILNPUUPUN�VM�����20 demonstrates. After this JVUMYVU[H[PVU�� -VYLPNU� 4PUPZ[Y`� ZWVRLZWLY-son declared that “non-parties to the dispute ZOV\SK� YLZWLJ[� [OL� LќVY[Z� I`� YLSL]HU[� WHY-[PLZ�PU]VS]LK�[V�WLHJLM\SS`�ZVS]L�[OL�KPZW\[L¹�through direct negotiations, “instead of doing things that could harm regional peace and Z[HIPSP[`¹21.

/V^� [V� KLÄUL� [OL� M\[\YL� YLSH[PVUZOPW�between the US and China?

(JJVYKPUN� [V� 4PJOHLS� 9VZRPU�� ZVJPL-[HS�L]LU[Z�ZOHWL�H�NLULYH[PVU�VM� SLHKLYZ��4HQVY� L]LU[Z� L_WSHPU� OV^�H�^OVSL� NLUL-YH[PVU� ^PSS� YLHJ[� ^OLU� [OL`� ZLPaL� WV^LY��;OPZ� ¸ZOPM[PUN� NLULYH[PVUHS� WHYHKPNTZ¹22 JV\SK�L_WSHPU�JPYJSLZ�VM�PU[LY]LU[PVU�VM�PZV-lation. Since 2013, the 5th generation of

19. Lai, David. 2011. 0IPK�

���� *HYWLU[LY�� .HSLU�� 6J[VILY� ������ ;OL� UH[PVUHS� PU[LYLZ[��6IHTH�KHUNLYV\Z�:V\[O�*OPUH�:LH�:[YH[LN �

21. Idem.

22. Roskin, Michael. 1974. From Pearl Harbor to Vietnam, shifting generational paradigms.

/PSSHY`�*SPU[VU��:LJYt[HPYL�K»i[H[�KLZ�i[H[Z�<UPZ��t]V-X\HU[�S»H]LUPY�KLZ�YLSH[PVUZ�LU[YL�SLZ�,[H[Z�<UPZ�L[�SH�*OPUL��SL����QHU]PLY������

China

and the sea

••

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9automne-hiver 2014

Les Cahiersdu Comité Asie

de l’ANAJ-IHEDN

40

•• concernés » et améliorer les relations par le biais des négociations directes « au lieu de faire des choses qui pourraient menacé la WHP_�L[�SH�Z[HIPSP[t�YtNPVUHSL »19.

*VTTLU[�KtÄUPY�SH�YLSH[PVU�M\[\YLLU[YL�SH�*OPUL�L[�SLZ�,[H[Z�<UPZ�&

:LSVU� 4PJOHLS� 9VZRPU�� SLZ� t]uULTLU[Z�de société façonnent une génération de diri-geants. Des évènements majeurs peuvent L_WSPX\LY� JVTTLU[� \UL� NtUtYH[PVU� LU[PuYL�va réagir lorsqu’elle prend le pouvoir. Il sou-tient que ce « paradigme de changement de génération »20� WV\YYHP[� L_WSPX\LY� SLZ� J`JSLZ�d’interventionnisme ou d’isolationnisme de la politique étrangère des Etats-Unis.

Depuis 2013, la 5e génération de dirigeants chinois est arrivée au pouvoir. Cette généra-tion serait caractérisée par plus d’assurance et moins de patience. Ces dirigeants n’ont pas connu les bouleversements de la période 4HV{Z[L� L[� VU[� ]tJ\� KHUZ� \U� JVU[L_[L� KL�croissance économique et de montée en puis-sance du prestige international de la Chine. Ce sont les produits d’une école de pensée qui a WYVNYLZZP]LTLU[�YLTWSHJt�S»PKtVSVNPL�THY_PZ[L�par une « éducation patriotique ». La Chine pense de plus en plus que le temps est arrivé pour elle de réclamer le statut de superpuis-ZHUJL�X\»LSSL�H�WLYK\�PS�`�H�KL\_�ZPuJSLZ��*L[[L�nouvelle génération de dirigeants semble plus PTWYtNUtL�WHY�SL�UH[PVUHSPZTL�L[�HWWHYHz[�ZV\-]LU[�WS\Z�JVUÄHU[L�Z\Y�SH�ZJuUL�PU[LYUH[PVUHSL��0S�LZ[�KVUJ�[YuZ�KPѝJPSL�KL�JYVPYL�LU�SH�WYVTLZZL�de « Kt]LSVWWLTLU[�WHJPÄX\L�®�L_WYPTtL�WHY�la Chine au milieu des années 1990.

En 2010, le conseiller spécial Dai Bingguo H� YtHѝYTt� SL� ­Kt]LSVWWLTLU[� WHJPÄX\L » comme « IHZL� KL� SH� WVSP[PX\L� L[� KLZ� JOVP_�stratégiques » tout en clamant que la Chine mettait au premier plan son intention d’amé-liorer la vie des peuples21. Les Etats-Unis et la Chine ont échangé de bonnes intentions dans un communiqué commun : d’une part la Chine « YLJVUUHz[�SLZ�,[H[Z�<UPZ�JVTTL�\UL�

19. Idem.

20. Roskin, Michael. 1974. From Pearl Harbor to Vietnam, shifting generational paradigms.

����AOLUN�)PQPHUN�!�4HYJO������:WLLJO�

SLHKLYZ�JHTL�[V�WV^LY��[OPZ�NLULYH[PVU�PZ�ZHPK� [V� IL� TVYL� ZLSM�JVUMPKLU[� HUK� SLZZ�patient. They did not experience the Mao LYH� HUK� [OL`� RUV^� UV[OPUN� L_JLW[� YHWPK�NYV^[O��WV^LY�HUK�WYLZ[PNL��;OL`�HYL�HSZV�the product of school that has progressi-]LS`�YLWSHJLK�4HY_PZ[�PKLVSVN`�I`�¸WH[YPV-[PJ� LK\JH[PVU¹�� *OPUH� PUJYLHZPUNS`� [OPURZ�[OH[� P[� PZ�UV^� [OL� [PTL� [V� ¸Z[HUK�\W¹�HUK�YLJSHPT�[OL�Z[H[\Z�VM�Z\WLYWV^LY��(Z� [OPZ�NLULYH[PVU� OHZ� ILJVTL� TVYL� UH[PVUHSPZ-[PJ�� HUK� ZVTL[PTLZ� TVYL� HZZLY[P]L�� P[� PZ�increasingly difficult to trust the promise VM� ¸WLHJLM\S� YPZL¹� L_WYLZZLK� I`� *OPUH� PU�the mid-1990s.

In 2010, China’s foreign policy strategy, State Councilor Dai Bingguo reaffirmed ¸WLHJLM\S�KL]LSVWTLU[¹�HZ�*OPUH»Z�¸IHZPJ�Z[H[L�WVSPJ`�HUK�Z[YH[LNPJ�JOVPJL¹�HUK�JSHP-TLK�[OH[�*OPUH»Z�¸IPNNLZ[�Z[YH[LNPJ�PU[LU-[PVU¹�PZ�[V�PTWYV]L�[OL�SP]LZ�VM�P[Z�WLVWSL23. ,]LU�[OV\NO�[OL�<UP[LK�:[H[LZ�HUK�*OPUH�OH]L�L_JOHUNLK�NVVK^PSS� [V�ISHaL�H�WH[O�MVY�H�WLHJLM\S�[YHUZP[PVU�PU[V�H�1VPU[�:[H[L-TLU[���VU�[OL�VUL�OHUK�*OPUH�¸^LSJVTLZ�[OL� <:� HZ� HU� (ZPHU�7HJPMPJ� UH[PVU� [OH[�JVU[YPI\[LZ�[V�WLHJL��Z[HIPSP[`�HUK�WYVZWL-YP[`�PU�[OL�YLNPVU¹24 and on the other hand: ¸[OL�<UP[LK�:[H[LZ�^LSJVTLZ�H�JVUMPKLU[��WLHJLM\S�� HUK� WYVZWLYV\Z� *OPUH¹25 and \YNLK�*OPUH�[V�ILJVTL�H[�[OL�ZHTL�[PTL�H�¸YLZWVUZPISL�Z[HRLOVSKLY¹�PU�[OPZ�Z`Z[LT��/V^L]LY�� \UZL[[SLK� PZZ\LZ� JHU� KHTHNL�[OL� Z[H[\Z� X\V� WV^LYZ� HUK� VWLU� H� ^PU-KV^�VM�VWWVY[\UP[`�VY�]\SULYHIPSP[`!�¸Z[H[LZ�[OH[� ILSPL]LK� [OL`� MHJLK� SHYNL� VMMLUZP]L�VWWVY[\UP[PLZ�HUK�KLMLUZP]L�]\SULYHIPSP[PLZ�^LYL� [OL� SHYNLZ[� [YV\ISLTHRLYZ¹26� ^YV[L�=HU�,]LYH��;OL�ZOPM[�VM� [OL�Y\SPUN�NLULYH-[PVU� VM� SLHKLYZ� PU�*OPUH� HUK� [OL� NYV^PUN�KVTLZ[PJ�UH[PVUHSPZT�TPNO[�YL]LHS�[OH[�[OL�JSHPT�MVY�¸WLHJLM\S�KL]LSVWTLU[¹�PZ�PU�YLH-SP[`�HUV[OLY�Z[LW� MVY^HYK� [V�OPKL�*OPULZL�IYPNO[ULZZ� ILMVYL� LZ[HISPZOPUN� YLNPVUHS�supremacy.

����AOLUN�)PQPHUN�!�4HYJO������:WLLJO�

����������<:�*OPUH�1VPU[�:[H[LTLU[�

25. Idem.

����=HU�,]LYH��:[LWOLU��� ���0IPK�

La Chine

et la mer

ANALYSE

41

UH[PVU�KL�S»(ZPL�7HJPÄX\L�JVU[YPI\HU[�n�SH�WHP_��SH�Z[HIPSP[t�L[� SH�WYVZWtYP[t�KHUZ� SH� YtNPVU »22, d’autre part, « SLZ� ,[H[Z�<UPZ� YLJVUUHPZZLU[�\UL�*OPUL�JVUÄHU[L��WHJPÄX\L�L[�WYVZWuYL »23 tout en incitant Pékin à devenir un « acteur res-WVUZHISL » du système international. Cepen-KHU[�� SLZ� JVUÅP[Z� LUJVYL� PUHJOL]tZ� YPZX\LU[�KL�TVKPÄLY�SL�statu quo et ouvrir la voie à de nouvelles opportunités ou vulnérabilités : « les ,[H[Z� X\P� JYVPLU[� ItUtÄJPLY� KL� SHYNLZ� VWWVY-[\UP[tZ�VќLUZP]LZ�L[�X\P� MVU[� MHJL�n�KLZ� ]\S-UtYHIPSP[tZ�KtMLUZP]LZ�ZVU[�SLZ�WS\Z�PTWVY[HU[Z�WLY[\YIH[L\YZ�»24�HѝYTL�=HU�,]LYH��*L�JOHU-gement de génération de dirigeants en Chine et l’accroissement du nationalisme pourraient ZPNUPÄLY� X\L� SL� ­Kt]LSVWWLTLU[� WHJPÄX\L» n’est en réalité qu’une nouvelle étape destinée à cacher les ambitions chinoises d’établir une suprématie régionale en Asie.

3»PTWSPJH[PVU� PU[LYUH[PVUHSL� KL� SH� *OPUL !�HWWYV]PZPVUULTLU[Z�tULYNt[PX\LZL[�S\[[L�JVU[YL�SH�WPYH[LYPL

;OVTHZ� /VTLY�+P_VU� HѝYTL� X\L� SL�manque de ressources naturelles peut JVUK\PYL�n�\U�JVUÅP[�LU[YL�SLZ�,[H[Z��3»HJJuZ�H\�Wt[YVSL��H\_�TPUtYH\_�L[�H\[YLZ�YLZZV\YJLZ�UVU�renouvelables est vital pour équiper l’armée et entretenir la croissance économique. « La ZtJ\YP[t�KtWLUK�ZV\]LU[�KL�SH�WVZZLZZPVU�KLZ�YLZZV\YJLZ�®�selon Robert North. Au cours des prochaines années, ce phénomène de rareté va devenir critique en Chine. Des auteurs comme +VOLY[`�L[�7MHSaNYHќ�HѝYTLU[�« la dépendance croissante des pays industrialisés à l’importa-[PVU�KL�YLZZV\YJLZ�tULYNt[PX\LZ�YLUV\]LSSL�\UL�UV\]LSSL�MVPZ�S»PTWVY[HUJL�KLZ�VJtHUZ »25.

La géostratégie chinoise soutient une stra-[tNPL�K»L_WHUZPVU�KHUZ�SL�I\[�KL�WYV[tNLY�S»HW-WYV]PZPVUULTLU[� tULYNt[PX\L�� ,U� LќL[�� ZLSVU�Elisabeth Economy : « ZtJ\YPZLY�S»HWWYV]PZPVU-nement en ressources naturelles requiert non ZL\SLTLU[�\U�JVTTLYJL�[YuZ�IPLU�VYNHUPZt�L[�

����������<:�*OPUH�1VPU[�:[H[LTLU[�

23. Id.

����=HU�,]LYH��:[LWOLU��� ���6ќLUZL��+LMLUZL�HUK�*H\ZLZ�VM�>HY��0U[LYUH[PVUHS�:LJ\YP[ �

����+V\NOLY[ ��1HTLZ�,��HUK�9VILY[�3��7MHSaNYHќ��1Y��� ����Environmental Theories. In Contending Theories of Interna-[PVUHS�9LSH[PVUZ!�H�*VTWYLOLUZP]L�:\Y]L ��5L^�@VYR!�/HYWLY� �9V �

The involvement worldwide: raw materials supply and counter-piracy

Thomas Homer-Dixon argues that na-tural resources’ shortage can conduct to ZPTWSL�ZJHYJP[`�JVUÅPJ[Z�IL[^LLU�Z[H[LZ��0U-deed, access to oil, minerals and other non-YLUL^HISL� YLZV\YJLZ� HYL� ]P[HS� MVY� [OL� HYT`�HUK� HSZV� MVY� Z\Z[HPUHISL� NYV^[O�� ¸;OL� HJ-quisition of resources often depends upon ZLJ\YP[`¹�ZHPK�9VILY[�5VY[O��0U�[OL�MVSSV^PUN�KLJHKLZ�� [OL� WOLUVTLUVU� VM� ZJHYJP[`� ^PSS�YLTHPU� JYP[PJHS� PU�*OPUH��4VYLV]LY�� H\[OVYZ�Z\JO�HZ�+VOLY[`�HUK�7MHSaNYHќ�HYN\L� [OH[!�“the increase dependence of industrialized countries upon resource imports, especially LULYN ��VUJL�HNHPU�YLUL^LK�[OL�ZPNUPÄJHUJL�VM� [OL�VJLHUZ¹27��;OPZ� PZ�^O`�[OL�NLV�LJV-UVTPJZ»� PU[LYLZ[Z� VM� *OPUH� OH]L� [V� IL� M\S-ÄSSLK� I`� HU� L_WHUZP]L� Z[YH[LN`� PU� VYKLY� [V�WYV[LJ[�YH^�TH[LYPHSZ�Z\WWS ��0UKLLK��HJJVY-KPUN� [V�,SPZHIL[O�,JVUVT`!�¸LUZ\YPUN� [OLPY�supplies’ lines for natural resources requires UV[� VUS`� H�^LSS�VYNHUPaLK� [YHKL� HUK� KL]L-SVWTLU[�HNLUKH�I\[�HSZV�HU�L_WHUZP]L�TPSP-[HY`�Z[YH[LN`¹28.

Indeed, China is extremely dependent VU� MVYLPNU� JV\U[YPLZ� HUK� PZ� UV^� [OL� ÄYZ[�NHZ�PTWVY[PUN�JV\U[Y`�^P[O�����TPSSPVU�IHY-rels per day according to EIA. Because of its shortage of resources, China requires modernization and the reinforcement of the *OPULZL»Z� UH]`� PU� VYKLY� [V� ZHMLN\HYK� [OL�Z\WWSPLZ�ULJLZZHY`�MVY�H�Z\Z[HPUHISL�LJVUV-TPJ�NYV^[O�^P[OV\[�QLVWHYKPaL�P[Z�LULYNL[PJ�security.

6]LY� [OL�WHZ[�KLJHKLZ��*OPUH�OHZ� [YPLK�[V�KP]LYZPM`�P[Z�Z\WWSPLZ��[O\Z�SPTP[PUN�P[Z�KL-WLUKLUJL�VU�H�I\UJO�VM�MVYLPNU�JV\U[YPLZ��4VZ[�VM�*OPUH»Z�NHZ�PTWVY[Z�[YHUZP[�I`�THYP-time lanes. This constraint pushes China to KL]LSVW� P[Z� UH]HS� JHWHIPSP[PLZ� HUK� WHY[PJ\-SHYS`�ILPUN�JVUJLYULK�HIV\[�[OL�ZLJ\YP[`�VM�ZVTL�UHYYV^Z�Z\JO�HZ�[OL�6YT\a�HUK�4H-SHJJH�:[YHP[Z��;VKH ��¸HIV\[�OHSM�VM�^VYSK�VPS�

����+V\NOLY[ ��1HTLZ�,��HUK�9VILY[�3��7MHSaNYHќ��1Y��� ����Environmental Theories. In Contending Theories of Interna-[PVUHS�9LSH[PVUZ!�H�*VTWYLOLUZP]L�:\Y]L ��5L^�@VYR!�/HYWLY� �9V �

����,JVUVT ��,SPZHIL[O��������;OL�.HTL�*OHUNLY��-VYLPNU�(ќHPYZ�

China

and the sea

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•• \U�HNLUKH�KL�Kt]LSVWWLTLU[�THPZ�H\ZZP�\UL�stratégie d’expansion militaire »26. La Chine LZ[�L_[YvTLTLU[�KtWLUKHU[L�KLZ�,[H[Z� MV\Y-nisseurs d’autant plus qu’elle est devenue le premier importateur d’hydrocarbures avec 6,3 millions de barils par jour selon l’Agence Inter-nationale de l’Energie. Ce besoin de ressources naturelles rend nécessaire une modernisation et un renforcement des capacités navales de la Chine dans le but de garantir l’acheminement des matières premières nécessaires au main-tien d’une croissance économique forte.

Au cours des dernières décennies, la *OPUL�H�LZZH`t�KL�KP]LYZPÄLY�ZLZ�MV\YUPZZL\YZ�pour réduire sa dépendance envers une poi-gnée de pays. La plupart des importations énergétiques chinoises transitent par la mer. Cette contrainte pousse la Chine à renforcer la sécurité des détroits comme Ormuz ou Malacca car aujourd’hui « LU]PYVU� SH�TVP[Pt�KLZ�HWWYV]PZPVUULTLU[Z�LU�Wt[YVSL�L[�SL�[PLYZ�du commerce internationale empruntent le détroit de Malacca »27. Le détroit de Malacca JVTW[L�WHYTP�SLZ�LH\_�SLZ�WS\Z�KHUNLYL\ZLZ�H\� TVUKL�� :\Y� SLZ� ���� HJ[LZ� KL� WPYH[LYPL�enregistrés dans le monde au cours des 6 premiers mois de l’année 2013, 48 se situent dans la zone Malacca – Indonésie28.

« 3L�JVU[Y�SL�KLZ�TLYZ��L[�WHY[PJ\SPuYLTLU[�des passages maritimes stratégiques comme les détroits, est crucial pour le statut de grande puissance »29 selon Alfred Mahan. Par consé-quent, les menaces transnationales sont de-venues une des plus grandes menaces pour la sécurité des Etats situés dans le voisinage du détroit de Malacca. Ces menaces éma-nent principalement des « WH`Z�V��S»LѝJHJP[t�K\�NV\]LYULTLU[�LZ[�MHPISL�»30�ZLSVU�:[L^HY[�7H[YPJR��3LZ�,[H[Z�L[�SLZ�65.�X\P�VU[�KLZ�PU[t-Yv[Z�KHUZ� SL�Kt[YVP[�KL�4HSHJJH�KL]YHPLU[� ZL�mettre d’accord sur le fait que la stabilisation

����,JVUVT ��,SPZHIL[O��������;OL�.HTL�*OHUNLY��-VYLPNU�(ќHPYZ�

27. Nadaraj, Vanitha. October 2013. Piracy in the Malacca :[YHP[Z!�7PYH[LZ�HYL� SPRLS`� [V�IYPUN�X\PJR�LUK�[V�OPZ[VYPJ� [YHKL�route. The Establishment Post.

28. Id.

� ��+V\NOLY[ ��1HTLZ�,��HUK�9VILY[�3��7MHSaNYHќ��1Y��� �����0IPK�

����7H[YPJR��:[L^HY[��������>LHR�Z[H[LZ�HUK�.SVIHS�;OYLH[Z!�Fact or Fiction? The Washington quarterly.

Z\WWSPLZ�HUK�H�[OPYK�VM�[OL�NSVIHS�[YHKL�WHZZ�[OYV\NO�[OL�4HSHJJH�^H[LY^H`¹29, the most KHUNLYV\Z�THYPUL�WHZZHNL^H ��(TVUN�����WPYHJ`� H[[HJRZ� YLJVYKLK� ^VYSK^PKL� PU� [OL�ÄYZ[���TVU[OZ�VM����������[VVR�WSHJL�PU�[OL�Malacca-Indonesia area30. “Control of the seas and especially of strategically impor-[HU[�UHYYV^�^H[LY^H`Z�^HZ�JY\JPHS�[V�NYLH[�WV^LY�Z[H[\Z¹31 according to Alfred Mahan. ;OLYLMVYL�� [YHUZUH[PVUHS� [OYLH[Z� OH]L� IL-JVTL�VUL�VM�[OL�NYH]LZ[�KHUNLYZ�MVY�[OL�ZL-curity of countries surrounding the Malacca Straits. These threats are emanating mostly MYVT� [OL� ¸TVZ[� WVVYS`� NV]LYU� JV\U[YPLZ¹32 HJJVYKPUN�[V�:[L^HY[�7H[YPJR��2YHZULY�ILSPL-]LZ�PU�JVUÅPJ[�WYL]LU[PVU��[OL�JV\U[YPLZ�HUK�5.6Z�^OPJO�OH]L� PU[LYLZ[Z� PU�[OL�4HSHJJH�:[YHP[� ZOV\SK� THRL� JSLHY� [OH[� Z[HIPSPaPUN�^LHR�Z[H[LZ�HUK�[O\Z�JV\U[LY�[YHUZUH[PVUHS�threats is high on the policy agenda33. The-YLMVYL��PU�������MVYTLY�7YLZPKLU[�/\�1PU[HV�V\[SPULK�HU�HZZL[�VM�¸UL^�OPZ[VYPJ�TPZZPVUZ¹�MVY�[OL�73(��/L�HPTZ�[V�HKVW[�H�TVYL�SHNLY�YVSL� PU� PU[LYUH[PVUHS� HUK� ZLJ\YP[`� HќHPYZ� PU�order to protect China extending national PU[LYLZ[Z�^VYSK^PKL�[OH[� PUJS\KL�¸PTWYV]PUN�JVVWLYH[P]L�JHWHJP[`�PU�HYLHZ�VM�T\[\HS�PU[L-YLZ[�� Z\JO� HZ� WLHJLRLLWPUN¹34, counter-pi-racy operations, and sea-lane protection. In the long term, this strategy of mutual LUNHNLTLU[�ZLLRZ�[V�W\[�[OL�73(�PU�H�Z\Z-[HPUHISL� HUK� YLSPHISL�TPSP[HY`� YLSH[PVUZOPW� PU�common challenges35.

6]LY�[OL�WHZ[�[^V�KLJHKLZ��[OL�*OPULZL�UH]`�OHZ�ILJVTL�H� SLHULY� MVYJL�LX\PWWLK�^P[O� TVYL� TVKLYU� [LJOUVSVNPLZ� HUK� JH-WHISL�VM�T\S[P�TPZZPVU�WSH[MVYTZ�[V�YLZWVUK�[V�[YHUZUH[PVUHS�[OYLH[Z��0U�+LJLTILY�������[OL� 73(�5H]`� KLWSV`LK� VUL� [HZR� MVYJL� [V�

29. Nadaraj, Vanitha. October 2013. Piracy in the Malacca :[YHP[Z!�7PYH[LZ�HYL� SPRLS`� [V�IYPUN�X\PJR�LUK�[V�OPZ[VYPJ� [YHKL�route. The Establishment Post.

30. Id.

����+V\NOLY[ ��1HTLZ�,��HUK�9VILY[�3��7MHSaNYHќ��1Y��� �����0IPK�

����7H[YPJR��:[L^HY[��������>LHR�Z[H[LZ�HUK�.SVIHS�;OYLH[Z!�Fact or Fiction? The Washington quarterly.

����2YHZULY��:[LWOLU�+��� ����7VSPJ`THRPUN�PU�H�>LHR�:[H[L��In Defending the National Interest: Raw Materials Investments HUK�<�:�-VYLPNU�7VSPJ �

34. Annual report to Congress, 2012. 0IPK�

35. Annual report to Congress, 2012. 0IPK�

La Chine

et la mer

ANALYSE

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des «Etats faillis» et la lutte contre les menaces transnationales constituent une priorité dans leur agenda politique31. Face à cet impératif, le président Hu Jintao a énuméré en 2004 de «UV\]LSSLZ�TPZZPVUZ�OPZ[VYPX\LZ » pour l’armée JOPUVPZL�� :VU� I\[� LZ[� KL� QV\LY� \U� Y�SL� WS\Z�large au sein du système international dans SL�I\[�KL�WYV[tNLY�SLZ�PU[tYv[Z�JYVPZZHU[Z�KL�SH�Chine dans le monde, ce qui stipule « d’amé-liorer les capacités de coopération dans les HPYLZ�K»PU[tYv[�T\[\LS�JVTTL�SL�THPU[PLU�KL�SH�paix »32 mais aussi la lutte contre la piraterie et la protection des voies maritimes. «Cette stra-tégie d’engagement mutuel recherche, sur le long terme, à insérer l’armée chinoise dans un WHY[LUHYPH[�TPSP[HPYL�ÄHISL�L[�K\YHISL�MHJL�n�KLZ�KtÄZ�JVTT\UZ�»33.

Au cours des vingt dernières années, la marine chinoise est devenue une force de projection dotée de technologies modernes et capable de réaliser tous types de missions WV\Y�YtWVUKYL�H\_�TLUHJLZ�[YHUZUH[PVUHSLZ��En décembre 2011, la marine chinoise a dé-WSV`t�\UL�MVYJL�VWtYH[PVUULSSL�KHUZ�SL�.VSML�d’Aden pour soutenir une mission interna-tionale de lutte contre la piraterie. La Chine désire jouer un rôle plus important en matière de relations internationales et de sécurité. Les progrès de la marine chinoise sont aussi une démonstration de force. Les nouvelles capacités militaires chinoises montrent que la Chine a désormais acquis un certain niveau KL�[LJOUVSVNPL�L[�\UL�ÅV[[L�TVKLYUL�JHWHISL�de répondre à n’importe quelle menace qui pourrait menacer sa souveraineté. Ainsi donc, la modernisation navale de la Chine, ses pos-tures et revendications agressives sont le résultat de la dépendance considérable de la Chine en ressources naturelles.

3H�KVTPUH[PVU�LU�(ZPL�ZLYH�\U�KtÄ�JVUZP-dérable pour la Chine. Les alliances militaires KLZ�,[H[Z�<UPZ�H]LJ�KLZ�UVTIYL\_�WH`Z�KL�SH�région, le coût des guerres entre puissances majeures et les problèmes intrinsèques de l’économie chinoise constituent des obstacles

����2YHZULY��:[LWOLU�+��� ����7VSPJ`THRPUN�PU�H�>LHR�:[H[L��In Defending the National Interest: Raw Materials Investments HUK�<�:�-VYLPNU�7VSPJ �

32. Annual report to Congress, 2012. 0IPK�

33. Id.

[OL�.\SM�VM�(KLU� PU�Z\WWVY[�VM�VUNVPUN� PU-[LYUH[PVUHS� JV\U[LY�WPYHJ`� LќVY[Z�� *OPUH�^HU[Z�[V�WSH`�H�NYLH[LY�YVSL� PU� PU[LYUH[PVUHS�HUK�ZLJ\YP[`�HќHPYZ��,_[LUKPUN�*OPUH»Z�UH]HS�HIPSP[PLZ� HYL� HSZV� H� KLTVUZ[YH[PVU� VM� MVYJL��*OPUH�^HU[Z�[OL�^VYSK�[V�ZLL�[OH[�[OL�THPU-SHUK�OHZ�HJX\PYLK�[OL�SL]LS�VM�[LJOUVSVNPJHS�HYTHTLU[� HUK� H� TVKLYU� ÅLL[� JHWHISL� VM�YLZWVUKPUN�[V�HU`�[OYLH[Z�HNHPUZ[� P[Z�ZV]L-reignty. All in all, China modernization and HNNYLZZP]L�JSHPTZ�HUK�ILOH]PVYZ�[V^HYKZ�P[Z�(ZPHU� ULPNOIVYZ� HYL� [OL� YLZ\S[Z� VM� *OPUH»Z�shortage of resources.

;V�KVTPUH[L�(ZPH�^V\SK�IL�H�MVYTPKHISL�\UKLY[HRPUN� MVY�*OPUH�ILJH\ZL�VM� SVUN�TPSP-[HY`�HSSPHUJLZ�IL[^LLU�[OL�<:�HUK�[OL�THPU�HJ[VYZ�VM�[OL�YLNPVU��[OL�JVZ[�VM�^HY�IL[^LLU�THQVY� WV^LYZ� HUK� [OL� PUOLYLU[� PZZ\LZ� VM�*OPULZL�KVTLZ[PJ�LJVUVT ��/V^L]LY��PU�T`�VWPUPVU��WYVQLJ[PVU�VM�*OPUH�HZ�H� YLZWVUZPISL�Z[HRLOVSKLY¹� PU� H� NLU\PUL� HUK�^PU�^PU� HUK�JV�L]VS\[PVU�WHY[ULYZOPW�IL[^LLU�*OPUH�HUK�[OL� <:� PZ� \USPRLS`� NVPUN� [V� OHWWLU� K\L� [V�many reasons.

;OL� ����� LJVUVTPJ� TLS[KV^U�� ^OPJO�undermines the mystique of the unerring >LZ[LYU�KL]LSVWTLU[�TVKLS��THYRLK�H�[\Y-ning point in China’s resurgence and self-JVUÄKLUJL� MVY� JH[JOPUN� \W� ^P[O� [OL� <:�� 0�ILSPL]L� [OLZL� KL]LSVWTLU[Z� OH]L� MH]VYLK�[OL�LTLYNLUJL�VM�H�UL^� [PKL�VM�VWPUPVU� PU�*OPUH� HUK�JVUZLX\LU[S �� OH]L� HJJLSLYH[LK�a fundamental change of the international Z`Z[LT�^P[O� *OPUH� HZ� H� WYP]PSLNL�TLTILY��-\SÄSSPUN�*OPUH»Z�KVTLZ[PJ�ULLKZ�YLX\PYLZ�H�TVYL�HJ[P]PZ[�HUK�WYVIHIS`�H�TVYL�HNNYLZ-ZP]L�NSVIHS� Z[YH[LN �� ;OPZ� ZOPM[� PU� [OL�^VYSK�VYKLY� TPNO[� IL� JVUÄYTLK� I`� ?P� 1PUWPUN»Z�YLJLU[�KPWSVTH[PJ�VќLUZP]L�[V^HYKZ�[OL�<:�for regional primacy and the securing of *OPUH�V^U�IHJR`HYK36.

0U� [OL�JVTPUN�KLJHKLZ��*OPUH�^PSS� [Y`� [V�KVTPUH[L� (ZPH� PU� ZLLRPUN� [V� TH_PTPaL� [OL�WV^LY�NHW�IL[^LLU�P[ZLSM�HUK�P[Z�Z\YYV\UKPUN�ULPNOIVYZ��LZWLJPHSS`�1HWHU�HUK�9\ZZPH��(J-JVYKPUN� [V� ,SPaHIL[O� ,JVUVT`� ¸THPU[HPUPUN�LJVUVTPJ� NYV^[O� HUK� WVSP[PJHS� Z[HIPSP[`� VU�

36. http://www.herald.co.zw/chinas-spells-out-new-diploma-[PJ�VќLUZP]L�

China

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•• ZtYPL\_�n�JL[[L�LU[YLWYPZL�KL�KVTPUH[PVU��*L-pendant, le « Kt]LSVWWLTLU[�WHJPÄX\L » d’un partenariat privilégié entre les Etats-Unis et la *OPUL�WHYHz[�PTWYVIHISL�WV\Y�WS\ZPL\YZ�YHPZVUZ��

La crise économique a considérablement ébranlé le modèle occidental de développement économique. 2008 marque ainsi une rupture et représente une occasion de résurgence et de NHPU�KL�JVUÄHUJL�WV\Y�SH�*OPUL�KHUZ�ZVU�KtZPY�de rattraper voire dépasser les Etats-Unis. Ces récents changements ont favorisé l’émergence de nouvelles prises de position en Chine. Ces TVKPÄJH[PVUZ�VU[�H\ZZP�HJJtStYt� S»PUZLY[PVU�KL�la Chine comme membre privilégié du système international. Les contraintes domestiques de la Chine rendent nécessaire une stratégie glo-bale plus active et sans doute plus agressive. Ce changement fondamental transparait dans SH�YtJLU[L�KPWSVTH[PL�VќLUZP]L�VYJOLZ[YtL�WHY�Xi Jinping à l’encontre des Etats-Unis destinée à établir l’hégémonie chinoise dans la région et ainsi sécuriser son propre pré carré34.

Dans les années à venir, la Chine va tenter KL�KVTPULY� SH� ZWOuYL� HZPH[PX\L� LU�TH_PTP-sant à son avantage le retard de ses voisins L[�WYPUJPWH\_�JVUJ\YYLU[Z�JVTTL� SH�9\ZZPL�L[� SL� 1HWVU�� :LSVU� ,SPZHIL[O� ,JVUVT`� ­� le maintien d’une croissance économique forte L[�KL�SH�Z[HIPSP[t�WVSP[PX\L�PU[LYUL�UtJLZZP[LYH�\UL� WHY[PJPWH[PVU� H\_� WYVIStTH[PX\LZ� NSV-IHSLZ�L[�UVU�WS\Z�KL�THPU[LUPY�\U�WYVÄS�IHZ�sur la scène internationale »35��3»LќVY[�KL�TV-dernisation de la marine chinoise remplit trois VIQLJ[PMZ� WYPUJPWH\_ !� YLUMVYJLY� SL� JVU[Y�SL�interne, éviter l’encerclement (la manœuvre du « ^LP�XP�») et sécuriser ses approvision-nements en ressources naturelles. La sécuri-sation des routes commerciales pour garan-tir l’acheminement des matières premières nécessite non seulement un commerce bien organisé mais aussi une stratégie de déve-loppement militaire. Dans ce sens, Elisabeth ,JVUVT`� HѝYTL� !� ­ il peut se passer une KtJLUUPL� ]VPYL�WS\Z�WV\Y�X\L� SLZ�JHWHJP[tZ�KL�SH�*OPUL�JVYYLZWVUKLU[�n�ZLZ�HTIP[PVUZ��mais les contours d’une stratégie chinoise

34. http://www.herald.co.zw/chinas-spells-out-new-diploma-[PJ�VќLUZP]L�

����,JVUVT ��,SPZHIL[O��������;OL�.HTL�*OHUNLY��-VYLPNU�(ќHPYZ�

[OL� OVTL� MYVU[�^PSS� JVTL�UV[� MYVT� RLLWPUN�[OLPY�OLHK�SV^�I\[�YH[OLY�MYVT�HJ[P]LS`�THUH-NPUN� L]LU[Z� V\[ZPKL� *OPUH»Z� IVYKLY¹37. This LќVY[� VM�TPSP[HYPaH[PVU� \UKLYSPULK� [OYLL�THPU�NVHSZ!� PUJYLHZL�JVU[YVS�H[�OVTL��H]VPK�Z[YH-[LNPJ�LUJPYJSLTLU[���HJJVYKPUN�[V�H�¸^LP�XP¹�THUL\]LY� �� HUK� ZLJ\YP[PaL� LULYN`� Z\WWSPLZ��Safeguarding the commercial sea-lines for supplying in natural resources requires not VUS`�H�^LSS�VYNHUPaLK�HUK�Z\Z[HPUHISL� [YHKL�HUK�KL]LSVWTLU[�HNLUKH�I\[�HSZV�HU�L_WHU-ZP]L�TPSP[HY`� Z[YH[LN �� 0� HNYLL�^P[O� ,SPZHIL[O�,JVUVT`�^OV�HYN\LZ!�¸P[�TH`�[HRL�H�KLJHKL�VY�TVYL� MVY� [OL�JHWHJP[`�VM�*OPUH»Z�UH]`� [V�TH[JO� P[Z� HTIP[PV\Z�� I\[� [OL� JVU[V\YZ� VM�*OPUH»Z� TVYL� HJ[P]PZ[� ZLJ\YP[`� Z[YH[LN`� HYL�HSYLHK`�L]PKLU[¹38.

;OL� JVTPUN� KLJHKL� ^PSS� ZLL� H� NYV^[O�PU� *OPULZL� PUP[PH[P]LZ� VU� [YHKL� HUK� NLVWV-SP[PJZ� ^P[O� :V\[OLHZ[� (ZPH� H[� [OL� JLU[LY� VM�the game. In addition to its economic rise, HUK� MVSSV^PUN� [OL� [YHKP[PVU� VM� WH[PLU[� HJJ\-T\SH[PVU�VM�YLSH[P]L�HK]HU[HNL��*OPUH�^PSS�IL�PUJYLHZPUNS`�WYLWHYLK�IV[O�TPSP[HYPS`�HUK�WZ`-JOVSVNPJHSS`�[V�Z[Y\NNSL�HUK�WYL]HPS�PU�H�K\LS�for strategic and economic preeminence in Southeast Asia. Indeed, the increasing mo-KLYUPaH[PVU�VM�P[Z�UH]HS�WV^LY��[OL�LZ[HISPZO-TLU[�VM�*OPUH�¸ULJRSHJL�VM�WLHYSZ¹�HUK�[OL�NYV^PUN�[LUZPVUZ�HIV\[�[LYYP[VYPHS�JSHPTZ�HUK�THYP[PTL�YPNO[Z�V]LY�[OL�:LURHR\�0ZSHUKZ�HUK�[OL�:V\[O�*OPUH�:LH�TPNO[�YLPUMVYJL�P[Z� PSS�VM�¸ZLH�KLUPHS¹�VM�[OL�<:�5H]`�PU�[OL�YLNPVU�HUK�W\ZO�[OL�*OPULZL�UH]HS�WV^LY�[V^HYKZ�TVYL�HNNYLZZP]L�WVZP[PVUZ��-\Y[OLY�*OPULZL�Z[YH[L-NPJ� VќLUZP]LZ� HUK� [OL�KLJYLHZPUN� PUÅ\LUJL�VM� [OL� <:� MVYLPNU� WVSPJ`� K\L� [V� ZWLUKPUN�cuts, might conduct to China’s regional pri-THJ ��0�KVU»[�[OPUR�[OH[�*OPUH�^PSS�[Y`�[V�JSHPT�P[Z�V^U�]LYZPVU�VM�[OL�¸4VUYVL�+VJ[YPUL¹�SPRL�[OL�<UP[LK�:[H[LZ� PU� [OL�� [O�JLU[\Y`�UVY�H�¸.YLH[LY� ,HZ[� (ZPH� *V�7YVZWLYP[`� :WOLYL¹�SPRL�1HWHU�PU�[OL�� ��Z�

/V^L]LY�� [OL� KPWSVTH[PJ� [YHKP[PVU� VM�China might push its leaders to reesta-ISPZO� H� RPUK� VM� ¸[YPI\[HY`� Z`Z[LT¹� PU� ^OPJO�

����,JVUVT ��,SPZHIL[O��������;OL�.HTL�*OHUNLY��-VYLPNU�(ќHPYZ��0IPK�

����,JVUVT ��,SPZHIL[O��������;OL�.HTL�*OHUNLY��-VYLPNU�(ќHPYZ��0IPK�

La Chine

et la mer

ANALYSE

45

WS\Z�HJ[P]L�ZVU[�KtQn�WYtZLU[Z »36. Au cours des prochaines années, nous allons assis-ter à la montée en puissance des initiatives diplomatiques et économiques chinoises en S»(ZPL�K\�:\K�,Z[��,U�WS\Z�KL�ZH�JYVPZZHUJL�économique, en accord avec sa stratégie d’accumulation patiente d’un avantage rela-tif, la Chine sera de plus en plus préparée à la fois militairement et psychologiquement pour lutter et remporter le duel pour une préémi-nence stratégique et économique en Asie du :\K�,Z[��

La montée en puissance de la marine chinoise, l’établissement d’un « collier de perles » et les tensions grandissantes concer-nant les revendications territoriales renforcent la prétention de la Chine de vouloir bloquer l’accès à la marine américaine dans la région. +L�UV\]LSSLZ�VќLUZP]LZ�Z[YH[tNPX\LZ�JOPUVPZLZ�YLUMVYJLYVU[�SL�KtJSPU�KL�S»PUÅ\LUJL�HTtYPJHPUL�dans la région. La Chine pourrait alors impo-ser sa primauté régionale en Asie. La Chine n’ira cependant pas jusqu’à développer sa propre « doctrine Monroe » comme les Etats-Unis au XIXe siècle ni à créer une «Sphère de *V�7YVZWtYP[t�KL� SH�.YHUKL�(ZPL�6YPLU[HSL » comme le Japon dans les années 1930. La tradition diplomatique chinoise pourrait ame-ner les dirigeants chinois à rétablir une version moderne du «� Z`Z[uTL� KLZ� [YPI\[Z� » dans lequel un Etat serait subordonné à un autre Etat plus puissant reconnaissant de facto son statut de puissance et d’hégémon dans la région. Les Etats-Unis pourraient s’enga-NLY�KHUZ�\UL�KPѝJPSL�[YHUZP[PVU�KL�WV\]VPY��3L�«duel du siècle »37 se mettrait alors en place.

Tant que la transition des pouvoirs n’est pas HJOL]t�� SLZ� JVUÅP[Z� L[� SLZ� KtÄZ� Z»HJJYVP[YVU[��Dans un monde basé sur l’interdépendance des économies, une étroite collaboration entre SLZ�,[H[Z�<UPZ�L[�SL�*OPUL�ZLYHP[�WYVÄ[HISL��7HY�JVUZtX\LU[�� SLZ�KL\_�WHY[PLZ�KVP]LU[� ZL� YHZ-surer mutuellement et développer de meilleurs YLSH[PVUZ� HÄU� K»t]P[LY� KLZ� JVUÅP[Z� PU\[PSLZ�� 3L�THUX\L� KL� JVUÄHUJL� T\[\LS� YLWYtZLU[L� \U�KHUNLY� WV\Y� SLZ� KL\_� W\PZZHUJLZ� TPSP[HPYLZ��Dans le but d’éviter un scénario dans lequel la Chine deviendrait constamment agressive

36. Economy, Elisabeth. 2010. 0IPK�

37. Kissinger, Henry. 2011. On China.

H�TVKLYU�Z[H[L�TPNO[�IL�Z\IVYKPUH[L� [V�H�TVYL�WV^LYM\S�VUL�YLJVNUPaPUN�KL�MHJ[V�[OPZ�WV^LY�HZ�[OL� SLHKPUN�WV^LY�HUK�OLNLTVU�of the region. Facing the Chinese aim to cir-J\TZJYPIL�[OL�JHWHJP[`�VM�<:�UH]HS�WV^LY�and reduce America’s scope in international KPWSVTHJ`�TPNO[� LUNHNL� [OL�<:� PU� H� KPѝ-J\S[�[YHUZP[PVU�VM�WV^LY�[OH[�JV\SK�L]LU[\HSS`�SLHK�[V�[OL�¸K\LS�VM�[OL�JLU[\Y`¹39.

(SS�PU�HSS��0�[OPUR�[OH[�^OPSL�[OL�WV^LY�[YHU-ZP[PVU� PZ� \UÄUPZOLK"� [OLYL� ^PSS� IL� NYV^PUN�JVUÅPJ[Z�HUK�JOHSSLUNLZ�� 0U�H�^VYSK�IHZLK�on economic interdependence and self-re-SPHUJL��H�JSVZLY�JVSSHIVYH[PVU�IL[^LLU�IV[O�*OPUH� HUK� [OL� <:�^PSS� IL�TVYL� WYVÄ[HISL��*VUZLX\LU[S �� [OL� [^V� ZPKLZ� ^PSS� ULLK� [V�YLHZZ\YL� LHJO� V[OLY� HUK� KL]LSVW� H� IL[-[LY� \UKLYZ[HUKPUN� [V� H]VPK� \UULJLZZHY`�JVUÅPJ[Z�� 0UKLLK�� [OL� SHJR� VM� T\[\HS� [Y\Z[�ZL[Z� SPTP[Z�IL[^LLU� [OL� [^V�TPSP[HYPLZ��;OPZ�PZ�^O ��PU�VYKLY�[V�H]VPK�H�ZJLUHYPV�PU�^OPJO�*OPUH� TPNO[� ILJVTL� TVYL� HZZLY[P]L� HUK�^PSS�ZL[[SL�KPZW\[LZ�PU�P[Z�MH]VY��^P[O�[OL�\ZL�VM� MVYJL� PM�ULJLZZHY �� P[�TPNO[�IL�ILULÄJPHS�[V� IV[O� JV\U[YPLZ� [V� KL]LSVW� H� SVUN�[LYT�HUK� JVSSLNPHS� YLSH[PVUZOPW� IL[^LLU� [OL� [^V�TPSP[HYPLZ�HUK� ¸LќLJ[P]L�� YLSPHISL�HUK�Z[HISL�JVU[HJ[¹40 concerning military-to-military re-SH[PVUZ��;OL�ILZ[�^H`�[V�YLK\JL�[LUZPVUZ�PZ�[OYV\NO�JVTWYLOLUZP]L�HUK�JVUÄKLU[�Z[YH-[LNPJ�JVU]LYZH[PVU��

*VUJLYUPUN� ZL]LYHS� KPZW\[LZ� IL[^LLU�*OPUH»Z� Z\YYV\UKPUN� ULPNOIVYZ�� [OL� <UP[LK�States should focus on multilateral engage-TLU[� [V� YLZVS]L� [OL�JVUÅPJ[Z�HUK� [V�HUUPOP-SH[L�[OL�WV[LU[PHS�[OYLH[Z��;OL�<UP[LK�:[H[LZ�OHZ� [V� ZLJ\YL� P[Z� HSSPHUJLZ�� I\[� ZOV\SK� HSZV�try to enhance the trust of the rest of the ^VYSK� HUK� LZWLJPHSS`� [OL�(ZPHU� JV\U[YPLZ� PU�VWLUPUN�H�TVYL�JVVWLYH[P]L�HUK�T\S[PSH[LYHS�^H`�PU�PU[LYUH[PVUHS�HќHPYZ��(Z�*OPUH�L_WHUKZ�HUK�TVKLYUPaLZ�P[Z�UH]HS�HJ[P]P[PLZ��LUMVYJPUN�such multilateral cooperation and pressure VU�*OPUH�^PSS�IL�LZZLU[PHS� PU�JVU]PUJPUN� [OL�Chinese leaders to discuss military trans-WHYLUJ �� Y\SLZ�VM� PU[LYUH[PVUHS� SH^Z�HUK� [OL�ZV]LYLPNU[`�VM�[OL�ZLHZ41.

39. Kissinger, Henry. 2011. On China.

40. Lai, David. 2011. 0IPK�

41. Lai, David. 2011. 0IPK�

China

and the sea

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9automne-hiver 2014

Les Cahiersdu Comité Asie

de l’ANAJ-IHEDN

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•• L[�YtNSLYHP[�[V\Z�SLZ�JVUÅP[Z�LU�ZH�MH]L\Y��H]LJ�l’usage de la force si elle le juge nécessaire, il WV\YYHP[�v[YL�ItUtÄX\L�WV\Y�SLZ�KL\_�WH`Z�KL�développer sur le long terme des relations bi-latérales «LѝJHJLZ��K\YHISLZ�L[�Z[HISLZ»38. Le TLPSSL\Y�TV`LU�K»HWHPZLY�SLZ�JVUÅP[Z�LZ[�K»t[H-blir une conversation stratégique qui pratique la transparence et la communication directe.

,U� JL� X\P� JVUJLYUL� SLZ� KPќtYLU[Z� JVUÅP[Z�[LYYP[VYPH\_� LU[YL� SL� *OPUL� L[� ZLZ� ]VPZPUZ�� SLZ�Etats-Unis devraient se concentrer sur une coopération multilatérale pour résoudre les JVUÅP[Z�L[�t[V\ќLY�[V\[LZ�TLUHJLZ�WV[LU[PLSSLZ��Les Etats-Unis doivent renforcer leurs alliances mais aussi améliorer leur image et leur crédi-bilité dans le monde. Tant que la Chine déve-loppe et modernise ses capacités navales, renforcer la coopération multilatérale est pri-mordial. Il faudra aussi accentuer la pression sur les dirigeants chinois en ce qui concerne la transparence militaire, le respect du droit inter-national et la souveraineté maritime39. La Chine L[� SLZ� ,[H[Z�<UPZ� KL]YVU[� JSHYPÄLY� SL\YZ� PU[LU-[PVUZ�L[�L_WSVYLY�KL�UV\]LSSLZ�]VPLZ�KL�JVVWt-ration maritime. La lutte contre la piraterie ou le [LYYVYPZTL�VќYLU[�KL�UVTIYL\ZLZ�VWWVY[\UP[tZ�de coopération, mais le plus important serait la pratique de manœuvres militaires communes, particulièrement dans le cadre d’un scénario JVUÅPJ[\LS�LU[YL� SLZ�KL\_�*VYtLZ��*LZ�LќVY[Z�de coopération pourraient éventuellement HTLULY�SLZ�KL\_�HK]LYZHPYLZ�n�YLMVUKLY�SL�KYVP[�PU[LYUH[PVUHS�THYP[PTL�L[�HPUZP�YtNSLY�SLZ�JVUÅP[Z�[LYYP[VYPH\_�KL�THUPuYL�WHJPÄX\L��

Les Etats-Unis doivent ainsi concentrer SL\YZ�LќVY[Z�Z\Y�S»t[HISPZZLTLU[�K»\UL�JVHSP[PVU�T\S[PSH[tYHSL��3H�JYVPZZHUJL�LќYtUtL�KL�SH�*OPUL�KLW\PZ�IPLU[�[�KL\_�KtJLUUPLZ�JVUMuYLU[�n�ZLZ�dirigeants un sentiment d’invulnérabilité et un UV\]LH\�ZLUZ�KL� [YPVTWOHSPZTL��3»L_WHUZPVU�militaire et l’agressivité des revendications chinoises découlent directement de cette nou-velle assurance. Analyser méthodiquement les transformations internes à la Chine, constituera un avantage indéniable pour prévoir les évolu-tions futures de la puissance chinoise. ■

38. Lai, David. 2011. 0IPK�

39. Lai, David. 2011. 0IPK�

)V[O�*OPUH�HUK�[OL�<UP[LK�:[H[LZ�ZOV\SK�[Y`�[V�THRL�Z\YL�[OH[�[OL�V[OLY�WHY[ULY�OHZ�UV�TPZ\UKLYZ[HUKPUNZ� HIV\[� P[Z� PU[LU[PVUZ� HUK�ZOV\SK�L_WSVYL�[OL�^H`Z�[V�JVVWLYH[L�PU�[OL�UH]HS�ÄLSK�TVYL�WYVMV\UKS`�UV[�VUS`�PU�JV\U-[LY�WPYHJ`� VY� THYPUL� JV\U[LY[LYYVYPZT�� I\[�HSZV�PU�QVPU[�UH]HS�THUL\]LYZ���LZWLJPHSS`�JYP-ZPZ�ZJLUHYPV�IL[^LLU�[OL�[^V�2VYLHZ��;OLZL�LќVY[Z�TPNO[�YLZOHWL�HUK�LUMVYJL�[OL�THYP-[PTL�PU[LYUH[PVUHS�SH^Z�HUK�[O\Z�ZL[[SL�ZL]L-ral territorial claims peacefully.

+H]PK� 3HP� WLYZ\HKLK� TL� [OH[� *OPUH»Z�(ZPHU� ULPNOIVYZ� HYL� MVYTPKHISL� WV^LYZ�[OH[�^PSS�UV[�LHZPS`� SL[�*OPUH�LTLYNL�HZ�[OL�SLHKPUN� WV^LY� HUK� JYLH[L� P[Z� V^U� ZWOLYL�VM� PUÅ\LUJL��;OPZ� PZ�^O`� [OL�<UP[LK�:[H[LZ�OHZ�[V�\ZL�HUK�JVUJLU[YH[L�[OLPY�WV^LYZ�PU�H�T\S[PSH[LYHS�<:�SLK�JVHSP[PVU��*OPUH»Z�TPSP-[HY`�L_WHUZPVU�HUK�HNNYLZZP]LULZZ�PZ�[PNO[S`�JVYYLSH[LK�^P[O�[OL�ZLSM�JVUÄKLUJL�HUK�UL^�[YP\TWOHSPZT�[OH[�*OPUH�L_WLYPLUJLZ�[OHURZ�[V� P[Z� \UIYPKSLK� LJVUVTPJ� NYV^[O�� ;OPZ� PZ�^O`�WH`PUN�JSVZL�H[[LU[PVU� [V� [OL� [YHUZMVY-TH[PVUZ� ^P[OPU� *OPUH� ^PSS� WH`� YLSL]HU[� HK-]HU[HNLZ� [V�WYLKPJ[�^OH[�*OPUH�WV^LY�^PSS�IL�PU�[OL�M\[\YL��■

La Chine

et la mer

ANALYSE

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L’AUTEUR

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,VODPLF�6WDWH���6RPH�,PSOLFDWLRQV�For Asia

-WPEQMG�7XEXI�: Some -QTPMGEXMSRW�For Asia-WPEQMG�7XEXI�:

Some�-QTPMGEXMSRW�For Asia

Brij Khindaria� �.SYVREPMWXI�qGSRSQMUYI�IX�TSPM-XMUYI�� WTqGMEPMWXI� HIW� UYIWXMSRW� HI� WqGYVMXq� IX� HI�maintien de la paix.

T OL�0ZSHTPJ�:[H[L��0:��VY�+HLZO�PZ�TVYL�[OHU�H�[LYYVYPZ[�:\UUP�:HSH�TV]LTLU[�or a self-declared state with delusions

VM�VќLYPUN�^VYSK�KVTPUH[PVU�HZ�H�ZLY]PJL�[V�P[Z�]LYZPVU�VM�.VK�

Rather, it is a precursor of changes in the post-World War II global order as radical as the ones that began transforming kingdoms into nation states some two centuries ago. Contrary to the past that advanced from di-sorder to order, the changes are decompo-sing order into long-term disorder.

The struggle of the past was between li-beral capitalist democracies and the totalita-rian forces of communism and fascism. Now it centers on a violent rejection of any world order regulated by manmade laws applied by legitimate governments and defended by armies accountable for their actions.

The rejectionists are hundreds, perhaps thousands, of armed groups with incon-ZPZ[LU[�KLZPYLZ�ÄNO[PUN�H[�[PTLZ�[VNL[OLY�HUK�at times against one another. Their common motivation is to reject whatever ruling sys-tem is in place as they move from locality to locality to create regional and international impacts.

They are similar to a cancer that advances from small footholds to conquer the entire organism. Their goal is to establish a system [OH[� YLWSHJLZ� L_PZ[PUN� WV^LY� JLU[LYZ� ^P[O�new ones subservient only to them.

The Western creators and leaders of the current world order are nonplussed, faced with such opportunistic violence without \UPÄLK�JVTTHUK�Z[Y\J[\YLZ�VY�JVU[YVS��;OL`�no longer know whom to attack, whom to KLZ[YV`�HUK� P[O� OVT�[V�ULNV[PH[L��:OV\SK�

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,VODPLF�6WDWH���6RPH�

,PSOLFDWLRQV�For Asia

^L�ÄNO[�VY�JHQVSL�HUK�JVTWYVTPZL�[V�WYLZ-erve our ways of life, or do both at the same time? How?

-HPS\YL� [V� ÄUK� PUJS\ZP]L� ZVS\[PVUZ� X\PJRS`�may trigger an accelerating slide towards suspicion and fear outside the Middle East, including China, Pakistan and India. This es-ZH`�L_HTPULZ�ZVTL�HZWLJ[Z�VM�*OPUH�HUK�0U-dia for vulnerability to the emergence of local HѝSPH[LZ�VM� 0:�VY�(S�8HLKH�� 0[�HSZV�Z\NNLZ[Z�some palliatives.

;OL�HNVU`�VM�0ZSHT

The most brutal rejectionists rely on a mes-sianic belief that victory is inevitable because [OLPY� WHY[PJ\SHY� ]LYZPVU� VM� .VK� PZ� PU]PUJPISL�and will help them to establish His kingdom VU�LHY[O�� �;OL�TVZ[� [YV\ISPUN�HYL� 0:�HUK�(S�8HLKH�HUK�[OLPY�HѝSPH[LZ��(SS�WSHJL�[OLPY�ZWP-ritual roots in the teachings of 18th century :H\KP� :\UUP� WYLHJOLY�4\OHTTHK� PIU� (IK�HS�>HOOHI� �����¶�� ��� HUK� [OL�:H\KP�:H-SHÄ�TV]LTLU[�[OH[�ILJHTL�WYVTPULU[�PU�[OL�mid-19th century.

The terrorists have grossly deformed Wa-OOHIP�HUK�:HSHÄ�[OV\NO[��^OPJO�MVJ\ZLZ�VU�personal service to the Divine through inner purity, austerity, truthfulness, integrity and ZVJPHS� YLZWVUZPIPSP[ �� :VTL� ���� WYVTPULU[�Muslim scholars have written an open letter [V� +Y�� 0IYHOPT� (^^HK� (S�)HKYP�� HSPHZ� º(I\�Bakr Al-Baghdadi’, self-declared head of the 0ZSHTPJ�:[H[L��;OL`�ÅH[S`�YLQLJ[�[OL�PU[LYWYL[H-tions of Islam he uses to seek conquest and conduct mass killings and barbarism, inclu-ding beheading foreign hostages1.

;OL� [LYT� ¸ZHSHM¹� YLMLYZ� [V� [OL� ÄYZ[� [OYLL�generations of Muslims, who were the purest in their practice of the Prophet Mohammed’s [LHJOPUNZ�HUK�^H`�VM�SPML��:HSHÄZ�[Y`�[V�LT\-late the virtues of those generations.

Wahhab tried to purge practices such as revering the shrines and tombs of saints, and

1. http://lettertobaghdadi.com/

other beliefs with non-Muslim roots. He for-med a pact with a local tribal leader Muham-THK�IPU�:H\K�[OH[�SH[LY�SLK�[V�[OL�JYLH[PVU�VM�[OL�J\YYLU[�2PUNKVT�VM�:H\KP�(YHIPH��^OPJO�still sponsors his teachings.

After 1973 when the Kingdom started acquiring vast wealth, teachers of the Wa-OOHIP�:HSHÄ�]LYZPVU�ZWYLHK�HJYVZZ�[OL� VYSK�establishing mosques and religious schools �JHSSLK�THKYHZHZ���)\[�:HSHÄZT�YLTHPUZ�[PU`�although some think it is now the Muslim world’s fastest growing movement.

,]LU�PU�:H\KP�(YHIPH��:HSHÄZ�HYLH�TPUVYP[`�estimated at 22%-25% or about seven mil-lion living mostly in the central Nejd region, where Wahhab began his early preaching. An LZ[PTH[LK�����VM�:H\KP»Z�HYL�:OPH�4\ZSPTZ�HUK� [OL� YLZ[� HYL� UVU�:HSHÄ� :\UUP�4\ZSPTZ��0U�LќLJ[��[OL�TPUVYP[`�:HSHÄZ�Y\SL�HSS�VM�:H\KP�(YHIPH�[OYV\NO�H�2PUN�^OV�^PLSKZ�HU�PYVU�ÄZ[�to maintain his dynasty’s authority.

;OL�UH[\YL�VM�[LYYVYPZ[�[OYLH[Z[V�[OL�>LZ[

;OL� J\YYLU[� ^HYZ� PU� [OL� (YHI� .\SM� HUK�Levant are unintended consequences of the :H\KP� :HSHÄ� HTIP[PVU� [V� IYPUN� 4\ZSPTZ� PU�the Middle East and elsewhere back to their YVV[Z�� (Z� WHY[� VM� [OH[� HTIP[PVU�� [OL� :H\KP�YLNPTL� PZ� OLSWPUN� [V� ^LHRLU� V[OLY� PUÅ\LU-tial Islamic hubs, particularly Egypt’s Muslim )YV[OLYOVVK��^OPJO� PZ�:\UUP�I\[�UV[�:HSHÄ��HUK�P[Z�VќZOVV[Z�Z\JO�HZ�/HTHZ�PU�.HaH��

;OL�>LZ[� WLYJLP]LZ� [OL� ^HYZ� HZ� L_[LU-ZPVUZ� VM� TLKPL]HS� JVUÅPJ[Z� IL[^LLU� :\UUP�HUK�:OPH�0ZSHT�KLZPNULK�[V�J\[�KV^U�0YHUPHU�PUÅ\LUJL��)\[�[OH[�\UKLYZ[H[LZ�[OL�MHJ[�[OH[�TVZ[�VM�[OL�ÄNO[PUN�HUK�Z[Y\NNSLZ�MVY�WV^LY���PUJS\KPUN�[OL�0ZSHTPJ�:[H[L»Z�YPZL���HYL�HTVUN�:\UUPZ��

:LLRPUN�PUÅ\LUJL�V]LY�HSS�4\ZSPTZ�PZ�WHY[�VM� [OL�:HSHÄ� YLSPNPV\Z�LZ[HISPZOTLU[»Z�HNLU-KH��0[�PZ�UV[�ULJLZZHYPS`�[OL�:H\KP�2PUN»Z�KL-sire. In recent decades, he has tried to sepa-rate mosque from state but very prudently

ANALYSE

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,VODPLF�6WDWH���6RPH�,PSOLFDWLRQV�For Asia

because his regime’s stability requires help from the mosque.

;OL�:HSHÄZ�^V\SK�SPRL�[V�ZL]LYLS`�^LHRLU�VY� LSPTPUH[L� :OPH� 4\ZSPTZ�� PUJS\KPUN� 0YHU��[OL� ^VYSK»Z� :OPH� Z[YVUNOVSK�� 4VZ[� :\UUPZ�JVUZPKLY�:OPHZ�HZ�HWVZ[H[L�I\[�:HSHÄZ�HYL�WHY[PJ\SHYS`�]PNPSHU[�WHY[S`�ILJH\ZL�[OL�:H\KP�:OPH�TPUVYP[`�SP]LZ�PU�[OL�VPS�YPJO�LHZ[LYU�YL-gion vital for the country’s wealth and global PUÅ\LUJL�

-VY� [OL�TVTLU[�� 0:� ^HYYPVYZ� HYL� HU� PT-minent threat to the King’s rule because Baghdadi thinks the regime’s association ^P[O�[OL�<:� PZ�KLZ[YV`PUN�:HSHÄ�HUK� 0ZSHTPJ�purity. Baghdadi has declared himself Caliph of all Muslims, thus seizing a higher rank that KPYLJ[S`� JOHSSLUNLZ� [OL� SLNP[PTHJ`� VM� :H\KP�King Abdullah bin Abdulaziz’s claim to be the Custodian of the Two Holy Mosques of Mecca and Medina.

;OL� <UP[LK� (YHI� ,TPYH[LZ� ^OLYL� :HSH-ÄZ� JVTWYPZL� HIV\[� ���� VM� [OL� WVW\SH[PVU�IHJR�[OL�2PUN�I\[�8H[HY»Z�WVZP[PVU� PZ�TVYL�U\HUJLK�HS[OV\NO�:HSHÄZ�THRL�\W�����VM�P[Z� WVW\SH[PVU�� �;OL`� HYL� VUS`� ZP_� HUK� [^V�percent of Bahrain and Kuwait respectively.)

;OL� ÄN\YLZ� HYL� \UJSLHY� I\[� [OH[� ^V\SK�TLHU�:HSHÄZ�HYL�IHYLS`����TPSSPVU�V\[�VM�[OL�Arabian Peninsula’s estimated 42 million population (which is about half of Egypt’s). They are also just 0.5% of the world’s 1.9 IPSSPVU�4\ZSPTZ�I\[�OH]L�V\[ZPaLK� PUÅ\LUJL�on Islamic education everywhere because VM�:H\KP�JOHYP[PLZ��;OPZ�LK\JH[PVU�PZ�LZZLU-tially backward looking since it treats the Prophet’s generation and two more as uni-versal role models of Islamic virtue for to-day’s Muslims.

0U�HSS�SPRLSPOVVK��[OL�HPYZ[YPRLZ�HNHPUZ[�0:�IL-N\U�PU�:LW[LTILY������I`�7YLZPKLU[�)HYHJR�Obama and President Francois Hollande will entangle both in a protracted war of attrition HTVUN�YL[YVNYHKL�0ZSHTPJ�L_[YLTPZ[Z��:HSHÄZ�HUK�V[OLY�:\UUP�4\ZSPTZ�� HUK�IL`VUK� [OH[�IL[^LLU�:\UUP�HUK�:OPH�4\ZSPTZ��

The need to preempt terrorist attacks in their homelands motivated both Presidents I\[�[OL`�HSZV�OHK�UV�JOVPJL�HM[LY�[OL�0:�YV\-ted Iraqi government forces in Mosul, Iraq, and proceeded to massacre innocent people in the territories it occupies.

The underlying roots of the wars among 0:�HUK�V[OLY�4\ZSPTZ� PU� 0YHX�HUK�:`YPH�OH]L�HSTVZ[�UV[OPUN�[V�KV�^P[O�[OL�<:�HUK�,\YVWL��@L[��0:��(S�8HLKH�HUK�V[OLYZ�HYL�Z\YL�[V�PUZ[P-gate terrorist attacks in all Western homelands because the West is on the side of those they seek to destroy in the Middle East.

([�[OL�ZHTL�[PTL��0:�HUK�(S�8HLKH�HYL�YP-]HSZ�MVY�PUÅ\LUJL�HTVUN�HSS�:\UUP�4\ZSPTZ��(S�8HLKH�ZLLZ�[OL�0:�HZ�HU�VќZWYPUN�[OH[�JVT-mitted patricide to win prominence through such spectacular acts as establishing a state, using barbaric practices that even Al 8HLKH�[LYYVYPZ[Z�MV\UK�YLW\SZP]L��

An unintended consequence of the new <:� PU[LY]LU[PVU� PU� 0YHX�HUK�:`YPH�^HZ�[V� PU-[LUZPM`�[OL�0:�]LYZ\Z�(S�8HLKH�YP]HSY ��(S�8HL-da was a terrorist entity promoting attacks by any means against Americans to push them V\[�VM� [OL�(YHIPHU�.\SM�� 0[�VWWVZLK�H[[HJRZ�against other Muslims and non-Muslims who kept out of its way. It sought safe haven in Afghanistan, Pakistan, Yemen, the Horn of Africa and elsewhere because it did not want the burdens of governing a state.

0U�JVU[YHZ[�� [OL� 0ZSHTPJ�:[H[L� PZ�H� [LYYP[V-ry-based entity dedicated to conquering and holding land together with the people there,

(TIP[PVUZ�VM�0ZSHTPJ�:[H[L�

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•• provided they surrender to its version of Is-SHTPJ�ILSPLM�� 0[�KVLZ�UV[�OLZP[H[L�[V�L_WLS�VY�massacre all non-believers of its version. It emphasizes borderless jihad and the unity of Muslims as ummah (meaning nation or com-munity in Arabic).

Thus far, it was waging a Mideast war but [OL� <:� HUK� HSSPLK� HPYZ[YPRLZ� OH]L� HS[LYLK� P[Z�tactics. It now seems determined to conduct terrorist strikes also in the American and European homelands as vengeance. It has already beheaded Western hostages to show followers that it is not intimidated by the ove-rwhelming military powers allied against it.

One of its aims may be to increase violent provocations to incite Western attacks as a demonstration that fervent Muslims can suc-JLZZM\SS`� YLZPZ[� (TLYPJHU� TPNO[�� 0U� [OL� ÄUHS�HUHS`ZPZ��[OL�0:�WLLY�NYV\W�PZ�HTVUN�4PKLHZ[�(YHIZ�I\[�[OL�IYH]LY`�HUK�[HJ[PJHS�LѝJPLUJ`�VM�its warriors could carry weight with potential recruits even in distant Muslim communities.

/\THU�ZOPLSKZ

;OL�TVYL�WHPU�(TLYPJH� PUÅPJ[Z�VU� 0:�� [OL�more it will operate as a terrorist movement hiding among civilians. If it faces defeat as a :[H[L�� P[Z� NVHSZ� TPNO[� JOHUNL� MYVT� OVSKPUN�territory to creating such social turmoil that [OL�YLNPTLZ�PU�:H\KP�(YHIPH�HUK�,TPYH[LZ�HYL�shaken. Their instability as allies may weaken <:�WYLZLUJL�PU�[LYYP[VYPLZ�[OL�0:�JV]L[Z�PU�0YHX�HUK�:`YPH��SLH]PUN�[OLT�YPWL�MVY�JVUX\LZ[�SH[LY��

Much would depend on how angrily the civilians used as human shields react to ILPUN� IVTILK� I`� [OL� (TLYPJHUZ�� :H\KPZ�and Emiratis. Almost none of those human ZOPLSKZ�HYL�:HSHÄZ��;OL`�HYL�:\UUPZ�YLUKLYLK�OLSWSLZZ� I`� [OL� L_[YLTLS`� ]PVSLU[�:HSHÄ�PUZ-WPYLK�0:�^HYYPVYZ"�V[OLY^PZL��[OL`�^V\SK�UV[�tolerate being turned into human shields.

However smart the allied bombs and \UTHUULK� KYVULZ�� L_[LUZP]L� JVSSH[LYHS� KH-THNL�PZ� PUL]P[HISL��HZ�ZOV^U�I`�L_WLYPLUJL�in Afghanistan, Pakistan, Yemen and Iraq.

1- It is forbidden in Islam to issue fatwas without all the necessary learning requirements. Even then MH[^HZ�T\Z[�MVSSV^�0ZSHTPJ�SLNHS�[OLVY`�HZ�KLÄULK�PU�[OL�*SHZZPJHS�[L_[Z��0[�PZ�HSZV�MVYIPKKLU�[V�JP[L�H�WVY-[PVU�VM�H�]LYZL�MYVT�[OL�8\Y»HU·VY�WHY[�VM�H�]LYZL·to derive a ruling without looking at everything that [OL�8\Y»HU�HUK�/HKP[O�[LHJO�YLSH[LK�[V�[OH[�TH[[LY��In other words, there are strict subjective and objec-[P]L�WYLYLX\PZP[LZ�MVY�MH[^HZ��HUK�VUL�JHUUV[�ºJOLYY`�WPJR»� 8\Y»HUPJ� ]LYZLZ� MVY� SLNHS� HYN\TLU[Z� ^P[OV\[�JVUZPKLYPUN�[OL�LU[PYL�8\Y»HU�HUK�/HKP[O��2- It is forbidden in Islam to issue legal rulings about anything without mastery of the Arabic language. ��� 0[� PZ� MVYIPKKLU� PU� 0ZSHT� [V� V]LYZPTWSPM`� :OHYP»HO�matters and ignore established Islamic sciences. ���0[�PZ�WLYTPZZPISL�PU�0ZSHT�BMVY�ZJOVSHYZD�[V�KPќLY�VU�HU`� TH[[LY�� L_JLW[� [OVZL� M\UKHTLU[HSZ� VM� YLSPNPVU�that all Muslims must know. 5- It is forbidden in Islam to ignore the reality of contemporary times when deriving legal rulings. 6- It is forbidden in Islam to kill the innocent. 7- It is forbidden in Islam to kill emissaries, ambas-sadors, and diplomats; hence it is forbidden to kill journalists and aid workers. 8- Jihad in Islam is defensive war. It is not permissible without the right cause, the right purpose and wit-hout the right rules of conduct. 9- It is forbidden in Islam to declare people non-Mus-lim unless he (or she) openly declares disbelief. 10- It is forbidden in Islam to harm or mistreat—in HU`�^H`·*OYPZ[PHUZ�VY�HU`�º7LVWSL�VM�[OL�:JYPW[\YL»��11- It is obligatory to consider Yazidis as People of [OL�:JYPW[\YL��12- The re-introduction of slavery is forbidden in Is-lam. It was abolished by universal consensus. 13- It is forbidden in Islam to force people to convert. 14- It is forbidden in Islam to deny women their rights. 15- It is forbidden in Islam to deny children their rights. 16- It is forbidden in Islam to enact legal punishments (hudud) without following the correct procedures that ensure justice and mercy. 17- It is forbidden in Islam to torture people. ����0[�PZ�MVYIPKKLU�PU�0ZSHT�[V�KPZÄN\YL�[OL�KLHK��� ��0[�PZ�MVYIPKKLU�PU�0ZSHT�[V�H[[YPI\[L�L]PS�HJ[Z�[V�.VK�@��20- It is forbidden in Islam to destroy the graves and shrines of Prophets and Companions. 21- Armed insurrection is forbidden in Islam for any reason other than clear disbelief by the ruler and not allowing people to pray. 22- It is forbidden in Islam to declare a caliphate wit-hout consensus from all Muslims. 23- Loyalty to one’s nation is permissible in Islam. 24- After the death of the Prophet r, Islam does not require anyone to emigrate anywhere.

:V\YJL�!�O[[W!��SL[[LY[VIHNOKHKP�JVT�

,_LJ\[P]L�:\TTHY`�VM�VWLU�SL[[LY�^YP[-[LU�I`�����0ZSHTPJ�ZJOVSHYZ�[V�+Y��0IYH-OPT�(^^HK�(S�)HKYP��HSPHZ�º(I\�)HRY�(S�)HNOKHKP»��ZLU[�VU�:LW[LTILY�� ������

ANALYSE

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Civilian deaths from airstrikes are getting less attention in Western capitals and the media, but innocent people below the bombs are unlikely to be forgiving. They may look up to 0:�ÄNO[LYZ�HZ�[OLPY�VUS`�¸WYV[LJ[VYZ¹�HNHPUZ[�Western “aggression”.

The armed resistance against Washington HUK� P[Z�HSSPLZ�^PSS� HSZV�NP]L�OLHY[� [V� 0:�HUK�(S�8HLKH� Z`TWH[OPaLYZ� LSZL^OLYL� PU� [OL� ^VYSK�WHY[PJ\SHYS`�PU�:V\[O�(ZPH��*OPUH�HUK�:V\[O�,HZ[�Asia, which have large Muslim populations.

:VTL�>LZ[LYU� HUK� (ZPHU� HUHS`Z[Z� Z\N-gest that non-Arab Muslims in the Asian re-NPVUZ�HYL�ZV�KPќLYLU[�MYVT�[OVZL�PU�[OL�.\SM�and Levant that they will not join terrorists U\Y[\YLK�VU�:HSHÄ�HUK�>HOOHIP�^VYSK]PL^Z��:\JO� VWPUPVUZ� HYL� [VV� ZHUN\PUL��>HOOHIP�:HSHÄ�WYLHJOLYZ�OH]L�ILLU�HJ[P]L� MVY� ULHY-S`� Ä]L�KLJHKLZ� PU�HSS� [OVZL�JV\U[YPLZ�HUK� P[�[HRLZ�Q\Z[�H�ML^�JVU]LY[Z�[V�L_LJ\[L�KL]HZ-tating attacks in populous India and West *OPUH��4HU`� QVPU� 0:� HUK�(S�8HLKH� HѝSPH[LZ�for the pay and compensation for families in case of death or injury.

India has almost as many Muslims as In-donesia, the largest Muslim majority nation, ^OPSL�*OPUH�OHZ�TVYL�4\ZSPTZ�[OHU�:`YPH�HUK�Libya combined. In both countries, the majo-rity communities might retaliate against their minority Muslim neighbors with blind anger if homegrown jihadists successfully conduct THQVY�[LYYVYPZ[�HJ[Z�VU�ILOHSM�VM�0:��

*OPUH�PZ�RLLWPUN�H�^HY`�L`L

A restive Muslim population lives in Xin-jiang, a Western Chinese province as large as Iran. Its indigenous people, the Uighurs, HYL� ;\YRPJ� ZWLHRPUN� HUK� L[OUPJHSS`� KPќLYLU[�from the majority Han Chinese. They have Z\ќLYLK�KLJHKLZ�VM�YLWYLZZPVU�HUK�]PVSH[PVU�of human rights, because Beijing fears a few small local separatist groups.

Xinjiang is said to be “a place of trea-sure on every mountain and oil in every ba-ZPU¹��)LPQPUN� Y\SLZ�^P[O�HU� PYVU�ÄZ[�ILJH\ZL��

like Tibet, it has vast oil, gas and mineral wealth and huge food and cotton farms vital for China’s stability and prosperity. It is the source of 13% of China’s crude-oil produc-tion and 29% of its natural-gas output.

Xinjiang has over 25% of China’s petro-leum reserves and over 40% of its coal reserves. It also has potential for large ura-nium deposits. Thus, it is a central asset for China’s future energy and food security. New pipelines between Xinjiang and Russia also help to reduce Chinese dependence on the 4HSHJJH� :[YHP[� MVY� [YHUZZOPWTLU[� VM� LULYN`�and on other routes being developed through Myanmar and Pakistan.

About 41 percent of Xinjiang’s total area is suitable for agricultural, forestry and ani-mal husbandry. Among the 122 minerals discovered, several are the largest reserves nationwide. Five are ranked number one, [^LU[`�MV\Y�HYL�HTVUN�[OL�[VW�Ä]L�HUK�MVY[`�three are in the top ten. Proven iron-rich ores account for one quarter of China’s gross re-serve. The high grade of copper is rare for any country. Thus, the territory is too valuable for )LPQPUN�[V�[VSLYH[L�L_[LUZP]L�\UYLZ[�VM�HU`�RPUK��

Protests in Xinjiang turned violent du-ring the 1990s and continue despite strong Chinese policing. Beijing points at the main Uighur groups abroad, including the separa-tist East Turkestan Islamic Movement (ETIM) founded in the 1990s, and the World Uighur *VUNYLZZ�JYLH[LK�PU�.LYTHU`�PU�������

Bus bombings and attacks on police stations were reported from protests in 2008 that coincided with the Beijing Olym-WPJ�.HTLZ��;OLYL�^HZ�H�Z\KKLU�\WZ\YNL�PU�2013 when the authorities accused «terro-rists» of attacks in Kashgar that left 21 dead in April. There has been more violence since I\[� L_PSLK� <PNO\Y� NYV\WZ� HJJ\ZL� *OPUH� VM�L_HNNLYH[PVU� [V� Q\Z[PM`� OHYZOLY� YLWYLZZPVU��The authorities blamed on Xinjiang separa-tists a 2014 terrorist attack in the southwes-tern city of Kunming that left 33 people dead and 140 injured. ••

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Alongside repression, Beijing is trying to pacify Uighurs by transferring more wealth to [OLT�[OYV\NO�H�WYVWVZLK����[H_�VU�LULYN`�companies in Xinjiang. It is also planning a new $23 billion bullet train from Lanzhou in northwest China to Xinjiang’s capital, Urumqi ·�WLYOHWZ�[V�IL�L_[LUKLK�SH[LY�[OYV\NO�2`Y-gyzstan, Tajikistan, Uzbekistan, Turkmenistan, Iran and Turkey to Bulgaria. That would create H�TVKLYUPaLK�:PSR�9VHK�LJVUVTPJ�ILS[��

But success depends partly on whe-[OLY� [OL�UL^�ILS[�ILULÄ[Z�<PNO\YZ�VY�ZPTWS`�causes more Han immigration and control from Beijing to protect the Han. In 1949, Han Chinese were less than 7% of Xinjiang’s popu-lation; now the Han are 40%, Uighurs 43%, and other mainly Muslim Turkic groups about ����� :VTL� UL^� [V^UZOPWZ� HYL� V]LY� ����Han.

These are strategic issues. China is quickly turning westwards to Central Asia and Rus-ZPH� ^OPSL� [OL� <:� YLTHPUZ� LU[HUNSLK� PU� [OL�Middle East and new tensions with Russia over Ukraine. Beijing’s $4 trillion ($4,000 bil-lion) in reserves and Chinese technological prowess provide backing for its ambitions, but violent social unrest and terrorism might delay or derail its tactics.

;OL� 0ZSHTPJ� :[H[L»Z� PUÅ\LUJL� PZ� HSYLHK`�ILPUN�MLS[��;OL�.SVIHS�;PTLZ��V^ULK�I`�[OL�*OPULZL�*VTT\UPZ[�7HY[ �� ZHPK� PU�:LW[LT-ber 2014 that Uighur militants were see-RPUN� [YHPUPUN� MYVT� 0:� MVY� H[[HJRZ� PU� ?PUQPHUN�and elsewhere in China. It quoted unnamed anti-terrorism sources as saying Uighur mili-[HU[Z�¸^HU[¯[V�L_WHUK�[OLPY�JVUULJ[PVUZ�PU�international terrorist organizations through actual combat to gain support for escalation of terrorist activities in China.”

It said militants from Xinjiang had recently ILLU�PU]VS]LK�PU�0:�HJ[P]P[PLZ�PU�:`YPH�HUK�0YHX�HZ�^LSS�HZ�^P[O�0:�SPURLK�NYV\WZ�PU�:V\[OLHZ[�Asia. It added that four suspected militants from Xinjiang were arrested in Indonesia in :LW[LTILY� �I\[� SVJHS�WVSPJL�KPK�UV[�JVUÄYT�this version).

In a July 2014 speech, Baghdadi accused [OL�*OPULZL�NV]LYUTLU[�VM�¸L_[YLTL�[VY[\YL�and degradation of Muslims” in “East Turkes-tan” (the name ETIM uses for Xinjiang). He JVUÄYTLK�[OH[�*OPULZL�JP[PaLUZ�^LYL�HTVUN�OPZ�ÄNO[LYZ�PU�0YHX�HUK�:`YPH2.

“Muslim rights are forcibly seized in China, India and Palestine” and more than a dozen other countries and regions, he said. “Your brothers all over the world are waiting for your rescue, and are anticipating your brigades”, he added, urging terrorist attacks. Analysts ZH`�P[� PZ�ZPNUPÄJHU[�[OH[�OL�TLU[PVULK�*OPUH�ÄYZ[�PU�[OPZ�SPZ[��

:VTL�YLWVY[Z�ZH`�HIV\[�����<PNO\YZ�HYL�training with the Taliban in the tribal areas of Pakistan. In late July 2014, a former Chinese special envoy to the Middle East said that about 100 Chinese combatants were trai-UPUN�VY�ÄNO[PUN�PU�[OL�4PKKSL�,HZ[��

;OL�<PNO\Y�SPURZ� P[O�0:�HYL�UV[� L[�Z\IZ[HU-tiated, so critics think Beijing is trying to distract Western attention from the harsh life sentence handed down to Uighur economist Ilham Tohti PU�:LW[LTILY������MVY�HSSLNLKS`�PUJP[PUN�¸ZLWH-YH[PZT¹��:\WWVY[LYZ�ZH`�OL�[YPLK�VUS`�[V�LUJV\-rage discussion of grievances that underlie attacks such as the one in Kunming.

However, there is no doubt that China is H[�YPZR�ZPUJL�WVSPJL�ZLPaLK�����[VUULZ�VM�L_-plosive materials in Xinjiang in summer 2014. This is ominous since terror attacks usually involved knives and vehicles running over pedestrians. One result has been to soften *OPUH»Z� KPWSVTH[PJ� WVZP[PVU� VU� [OL� <:� HUK�HSSPLK�HPYZ[YPRLZ�HNHPUZ[�0:��0[�HWWYV]LK�H�<5�:LJ\YP[`�*V\UJPS�YLZVS\[PVU�YLX\PYPUN�NV]LYU-ments to “suppress the recruiting, organi-aPUN�� [YHUZWVY[PUN��LX\PWWPUN¹�HUK�ÄUHUJPUN�VM�¸MVYLPNU�[LYYVYPZ[�ÄNO[LYZ�¹

Beijing has not condemned the airstrikes. Instead, a foreign ministry spokesperson

2. https://ia902501.us.archive.org/2/items/hym3_22aw/en-glish.pdf

ANALYSE

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“noted” the military operations, saying they “should comply with the purposes and prin-JPWSLZ� VM� [OL� <5� *OHY[LY�¹� :OL� HKKLK� [OH[�“China always supports counter-terrorism LќVY[Z�THKL�I`� [OL� PU[LYUH[PVUHS�JVTT\UP-[`"�*OPUH�JVUZPZ[LU[S`�HUK�ÄYTS`�VWWVZLZ�HSS�forms of terrorism.”

Beijing is also increasing participation in HU[P�[LYYVY�VWLYH[PVUZ�HWWYV]LK�I`�[OL�:LJ\-rity Council. It will send a 700-person combat-YLHK`�IH[[HSPVU�MVY�<5�WLHJLRLLWPUN�PU�:V\[O�:\KHU��^OLYL�P[�I\`Z����VM�P[Z�PTWVY[LK�VPS�

In Xinjiang, the hope now is that greater fairness towards Uighurs and more attention to their prosperity will defuse the separatism HUK�PZVSH[L�0:�[YHPULK�ÄNO[LYZ�VU�[OLPY�YL[\YU��During a Xinjiang visit in April 2014, President Xi Jinping emphasized that the province’s long-term stability was vital for “unity, har-mony and national security, as well as to the great revival of the Chinese nation”.

Much depends on how far he goes to act \WVU�[OVZL�^VYKZ�ILJH\ZL�[OL�0:��(S�8HLKH�and Taliban will continue to support violent separatism among China’s 22 million Mus-lims as part of their own warped agendas.

0UKPH!�ÄUKPUN�ULLKSLZ�PU�OH`Z[HJRZ

Indian Prime Minister Narendra Modi des-JYPILZ�[OL�JVTIH[�HNHPUZ[�0:��(S�8HLKH�HUK�HѝSPH[LK�[LYYVYPZ[Z�HZ�VUL�IL[^LLU�O\THUP[`�and inhumanity. “Humanity must win,” he says but that is easier said than done in a country of over 1.2 billion people where 800 million live on less than $3 a day. India and Pakistan have about 178 million Muslims each while Indonesia has the biggest popu-lation with about 204 million, according to 2013 estimates by the Pew research group.

0U� :LW[LTILY� ������ [OL� 7HRPZ[HUP� ;HSP-ban — which is responsible for most of the 53,000 people killed by terrorists in Pakistan since 2003 — declared allegiance to Bagh-KHKP»Z�0:�HUK�VYKLYLK�ÄNO[LYZ�HJYVZZ�[OL�YL-gion to help establish his Caliphate.

0U�H�TLZZHNL�[V�0:�ÄNO[LYZ�VU�[OL�THQVY�4\ZSPT�MLZ[P]HS�VM�,PK�HS�(KOH�PU�:LW[LTILY�2014, it said in a statement: “Oh our bro-thers, we are proud of you in your victories. We are with you in your happiness and your sorrow… All Muslims in the world have great L_WLJ[H[PVUZ� VM� `V\����^L� HYL�^P[O� `V\��^L�^PSS�WYV]PKL�`V\�^P[O�ÄNO[LYZ�HUK�^P[O�L]LY`�possible support. In these troubled days, we call for your patience and stability, especially now that all your enemies are united against you. Please put all your rivalries behind you.”

A Pakistani Taliban spokesman said about 1,000 to 1,500 recruits from Pakistan were ÄNO[PUN�HSVUNZPKL�0:� PU�4PKKSL�,HZ[��¸>L�^PSS�RLLW� VU� ZLUKPUN� 4\QHOPKPU� [V� OLSW� 0:�� >L�completely support them. Because we think that this organization was made to serve Is-lam,” he added.

This eager support is ominous because, \USPRL� (S� 8HLKH� HѝSPH[LZ�� 7HRPZ[HU� ;HSPIHU�terrorists unhesitatingly kill Muslims who di-ZHNYLL�^P[O�[OLT�^OPSL�ZWLJPÄJHSS`�[HYNL[PUN�:OPHZ� HUK� UVU�4\ZSPTZ�� 0[� Z\YWYPZLK� ZVTL�L_WLY[Z� ^OV� [OV\NO[� [OL� 7HRPZ[HUP� ;HSPIHU�wanted only to replace Pakistan’s civilian NV]LYUTLU[�^P[O�HU�0ZSHTPJ�:OHYPH�SH^�Z[H[L��(After that, they might have tried to acquire

0ZSHTPJ�:[H[L�WYVNYLZZPVU�PU�6J[VILY������

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•• India’s Muslim-majority Kashmir province and destabilize other parts of India where Muslims are large minorities.)

;OL�Z\WWVY[� MVY�)HNOKHKP�L_WYLZZLZ�[OL�Pakistan Taliban’s admiration for his war skil-SZ�PU�:`YPH�HUK�0YHX��:VTL�YLWVY[Z�Z\NNLZ[�P[�^PSS�ZLUK�U\TLYV\Z�ÄNO[LYZ�[V�[OL�0:�[V�SLHYU�new tactics and weapons for use against Pa-RPZ[HU»Z�HYT`�HUK�L_LJ\[L�[LYYVYPZT�PU�0UKPH��Afghanistan and Pakistan.

6WWVY[\UP[PLZ�MVY�[OL�0:�[V�LZ[HISPZO�HѝSPH[LZ�PU� 7HRPZ[HU� HUK� :V\[O� (ZPH� OH]L� PUJYLHZLK�since the Pakistani Taliban are locked in inter-nal factional struggles since 2013 because of leadership clashes. In August 2014, a key Pakistani Taliban commander Omar Khalid Khorasani declared his own group called Ja-THH[�\S�(OYHY��^OPJO�PZ�L_WLJ[LK�[V�ILJVTL�HU�0:�HѝSPH[L�HS[OV\NO�P[�J\YYLU[S`�WSLKNLZ�HSSL-giance to the Afghan Taliban’s reclusive chief Mullah Muhammad Omar.

()<�)(29�(3�)(./+(+0��3,(+,9Born in 1971, Baghdadi comes from an Iraqi family of preachers and Arabic teachers, according to a biogra-phy distributed on militant forums that says he studied at the Islamic University in Baghdad.(JJVYKPUN�[V�<�:��TLKPH�YLWVY[Z��)HNOKHKP�^HZ�KL[HPULK�MVY�ZL]LYHS�`LHYZ�H[�*HTW�)\JJH��H�<�:�Y\U�WYPZVU�PU�ZV\[OLYU�0YHX��ILMVYL�ILJVTPUN�OLHK�VM�[OL�TPSP[HU[�NYV\W�0ZSHTPJ�:[H[L�VM�0YHX�PU�������H�WYLKLJLZZVY�[V�0ZSHTPJ�:[H[L��^OPJO�L_WHUKLK�PU[V�:`YPH�PU�������In June this year the growing group named Baghdadi as «caliph for the Muslims everywhere,» and called on all to pledge allegiance to him. Although he is rarely pictured, a video released in July claimed to show him preaching in a mosque in Iraq’s Mosul city, dressed in a black robe and turban.He has proved ruthless in eliminating opponents and showed no hesitation in turning against former allies: /L�SH\UJOLK�H�^HY�HNHPUZ[�HS�8HLKH»Z�:`YPH�^PUN�5\ZYH�-YVU[��SLHKPUN�[V�H�ZWSP[�^P[O�HS�8HLKH�SLHKLY�(`THU�al-Zawahri, earlier this year.(�YLJLU[�WHTWOSL[�YLSLHZLK�I`�0ZSHTPJ�:[H[L�[YHJLK�)HNOKHKP»Z�W\YWVY[LK�SPULHNL�[V�[OL�7YVWOL[�4VOHTTHK�HUK�SPZ[LK�OPZ�TPSP[HY`�HJOPL]LTLU[Z��;OL�<UP[LK�:[H[LZ�PZ�VќLYPUN�����TPSSPVU�MVY�PUMVYTH[PVU�SLHKPUN�[V�[OL�SVJH[PVU��HYYLZ[��VY�JVU]PJ[PVU�VM�)HNOKHKP��^OVZL�YLHS�UHTL�PZ�0IYHOPT�(^^HK�0IYHOPT�(SP�HS�)HKYP�HS�:HTHYHP�

()<�46/(44(+�(3�(+5(50��6--0*0(3�:762,:4(5)VYU�PU�� ���PU�0KSPI��:`YPH��(KUHUP�OHZ�KLSP]LYLK�0ZSHTPJ�:[H[L»Z�THPU�TLZZHNLZ��PUJS\KPUN�P[Z�KLJSHYH[PVU�VM�H�JHSPWOH[L��^OPJO�^HZ�KPZ[YPI\[LK�PU�Ä]L�SHUN\HNLZ�;OL�<UP[LK�:[H[LZ�KLZPNUH[LK�OPT�H�­NSVIHS�[LYYVYPZ[®�[OPZ�`LHY�HUK�ZH`Z�OL�^HZ�VUL�VM�[OL�ÄYZ[�MVYLPNU�ÄNO[LYZ�[V�VWWVZL�<�:�SLK�JVHSP[PVU�MVYJLZ�PU�0YHX�ZPUJL������ILMVYL�ILJVTPUN�ZWVRLZTHU�VM�[OL�TPSP[HU[�NYV\W�(�IPVNYHWO`�WVZ[LK�VU�TPSP[HU[�^LIZP[LZ�ZH`Z�[OL�THU��^OVZL�YLHS�UHTL�PZ�;HOH�:\IOP�-HSHOH��NYL^�\W�^P[O�H�­SV]L�VM�TVZX\LZ®�HUK�^HZ�H�WYVSPÄJ�YLHKLY��

()<�4<:304�(3�;<924(50��:,5069�*644(5+,9�05�09(8(�MVYTLY�NLULYHS�\UKLY�:HKKHT�/\ZZLPU��OL�PZ�ILSPL]LK�[V�OH]L�[HRLU�JOHYNL�VM�WYV]PUJLZ�JHW[\YLK�I`�0ZSHTPJ�:[H[L�PU�0YHX��0U�[OL�0YHXP�TPSP[HY`�\UKLY�/\ZZLPU�OL�ZLY]LK�PU�TPSP[HY`�PU[LSSPNLUJL�HUK�[OL�YLW\ISPJHU�N\HYK�His real name is said to be Fadel Ahmad Abdullah al-Hiyali and he was also imprisoned at Camp Bucca in 0YHX��-VYTLY�:HKKHT�/\ZZLPU�)HH[OPZ[Z�PU�0YHX�OH]L�QVPULK�MVYJLZ�^P[O�0ZSHTPJ�:[H[L�[V�ÄNO[�[OL�:OP»P[L�SLK�Baghdad government.

()<�64(9�(3�:/0:/(50��:,5069�*644(5+,9�05�:@90(�)VYU�PU�.LVYNPH�PU�� ����:OPZOHUP�­[OL�*OLJOLU®�OHZ�ILLU�KLZJYPILK�HZ�0ZSHTPJ�:[H[L»Z�TPSP[HY`�JVTTHUKLY�PU�:`YPH�HUK�SLK�HU�VќLUZP]L�[V�JHW[\YL�H�SHYNL�HYLH�VM�SHUK�\W�[V�[OL�0YHXP�IVYKLY�/PZ�YLHS�UHTL�PZ�;HYROHU�)H[PYO]PSP��HUK�OL�QVPULK�ÄNO[LYZ�IH[[SPUN�[OL�:`YPHU�HYT`�PU������HUK�Z^VYL�HSSLNPHUJL�[V�)HNOKHKP��9LILSZ�HUK�2\YKPZO�MVYJLZ�ZH`�OL�PZ�SLHKPUN�0ZSHTPJ�:[H[L»Z�THPU�Z[YPRL�MVYJL�HUK�OHZ�OLHKLK�H�YLJLU[�VќLUZP]L�[V�JHW[\YL�H�2\YKPZO�[V^U�JSVZL�[V�[OL�;\YRPZO�IVYKLY�:OPZOHUP��^OV�ZWVY[Z�H�Z[YPRPUN�NPUNLY�ILHYK��PZ�MYLX\LU[S`�ZOV^U�VU�[OL�IH[[SLÄLSK��HUK�OHZ�ILLU�WPJ[\YLK�YLJLP]PUN�TPSP[HY`�]LOPJSLZ�ZLPaLK�PU�0YHX�HUK�IYV\NO[�PU[V�:`YPH�

:V\YJLZ!�9L\[LYZ��<�:��+LWHY[TLU[�VM�:[H[L��TPSP[HU[�^LIZP[LZ�

>OV�Y\UZ�[OL�TPSP[HU[�NYV\W�0ZSHTPJ�:[H[L&

ANALYSE

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,VODPLF�6WDWH���6RPH�,PSOLFDWLRQV�For Asia

:VTL� 0UKPHU� PU[LSSPNLUJL� L_WLY[Z� HYL�concerned that disgruntled elements of the Afghan Taliban (also called the Islamic Emi-rates) and the Pakistani Taliban could join OHUKZ�MVY�H�UL^�SVJHS�0:��(YHI�YLTUHU[Z�VM�(S�8HLKH�Y\ZOLK�[V�:`YPH�HUK�0YHX�[V�OLSW�)HNO-dadi because they were disgruntled with (S�8HLKH�JOPLM�(`THU�HS�AH^HOPYP��6U� [OLPY�YL[\YU�� [OL`�HYL�L_WLJ[LK� [V�W\ZO� MVY�HU� 0:�across Afghan, Pakistan and Indian frontiers. They could create havoc because they will OH]L�HJX\PYLK�TVKLYUPaLK�IH[[SL�L_WLYPLUJL�as well as know how about governance from Baghdadi’s administration.

There seems to be no shortage of mo-ney because of drug running, kidnapping HUK� L_[VY[PVU� PU� 2HYHJOP� HUK� V[OLY� 7HRPZ-[HUP�JP[PLZ��HUK�KVUH[PVUZ�MYVT�(YHIPHU�.\SM�countries.

(S[OV\NO�[OLYL�PZ�UV�ÄYT�L]PKLUJL�`L[�VM�0:� HѝSPH[LZ� PU� 7HRPZ[HU� VY� 0UKPH�� WHTWOSL[Z�LU[P[SLK�¸=PJ[VY`¹�PU�Ä]L�SVJHS�SHUN\HNLZ�^LYL�found in Afghan refugee camps and commu-nities in Pakistan’s North West Frontier region PU�LHYS`�:LW[LTILY�������;OL`�KLJSHYLK�[OH[�¸[OL�ÄUHS�JY\ZHKL�IL[^LLU�4\ZSPTZ�HUK�PUÄ-dels is imminent”.

“Every Muslim must follow the orders of Caliph (al Baghdadi) and should contribute in whichever capacity he or she can to as-ZPZ[� [OL� 0ZSHTPJ�:[H[L�HNHPUZ[� [OL�LULTPLZ�¹�they ordered. Pakistan is an ideal recruiting ground for terrorists since it already has at least 48 jihadist groups, some allegedly bac-ked by the military.

0:� ÅHNZ� HUK� ZSVNHUZ� OH]L� ILLU� MV\UK�in Balochistan, which is Pakistan’s largest province and borders Afghanistan. Its people have a long history of discontent ^P[O�Z\JJLZZP]L�7HRPZ[HUP�NV]LYUTLU[Z��0:�symbols have also been found in Kashmir but the Indian army has so far prevented [LYYVYPZ[�H[[HJRZ��:VTL�YLWVY[Z�ZH`� 0:� SP[L-rature in Hindi and local languages was found in several Muslim communities in other parts of India.

:\JO� KL]LSVWTLU[Z� HSHYTLK� AH^HOPYP�LUV\NO� [V�KLJSHYL� PU�:LW[LTILY������ [OH[�OL�PZ�ZL[[PUN�\W�H�UL^�IYHUJO�JHSSLK�8HLKH[�al-Jihad in the Indian subcontinent, which is home to about 400 million Muslims. It would IL�HS�8HLKH»Z� ZL]LU[O�IYHUJO�HUK� [OL� ÄYZ[�in Asia.

*\YYLU[� THQVY� (S�8HLKH� IYHUJOLZ� HYL�(S�8HLKH� PU� [OL�(YHIPHU�7LUPUZ\SH� �(8(7���Islamic Movement of Uzbekistan (IMU), East ;\YRLZ[HU�0ZSHTPJ�4V]LTLU[��,;04���(S�:OH-IHHI��0ZSHTPJ�-YVU[��(S�8HLKH�PU�[OL�0ZSHTPJ�4HNOYLI��(804��HUK�[OL�(S�5\ZYH�-YVU[�:`-YPH��3LIHUVU�� 0[�HSZV�OHZ�U\TLYV\Z�HѝSPH[LZ�without direct links to it.

One of Zawahiri’s goals is to raise his pro-ÄSL�HTVUN�4PKKSL�,HZ[�KVUVYZ� OPSL�YL[HPUPUN�(S�8HLKH»Z�YLSL]HUJL�^VYSK�^PKL�PU�[OL�MHJL�VM�JVTWL[P[PVU�MYVT�[OL�0ZSHTPJ�:[H[L��^OPJO�is winning young admirers because of its mi-SP[HY`�L_WSVP[Z��

In a 55-minute video on jihadist forums, Zawahiri told Muslims in India, Myanmar and )HUNSHKLZO�� ­¸`V\Y� IYV[OLYZ� �PU� (S� 8HLKH��did not forget you and that they are doing what they can to rescue you.” Referring the British colonial era, he promised to “crush [OL� HY[PÄJPHS� IVYKLYZ� LZ[HISPZOLK�I`� [OL�,U-glish occupiers to divide the Muslims.” He added that it had taken two years “to gather the mujahedeen in the Indian subcontinent into a single entity».

AH^HOPYP� ZHPK� 8HLKH[� HS�1POHK^V\SK� IL�united under Mullah Omar to «liberate Mus-lims lands» and “revive its Caliphate”. He was referring to the Afghan Islamic Emirates of which Omar declared himself Amir ul-Momi-neen (Leader of the Faithful) after capturing Kabul in 1996, a title used by powerful lea-ders in Islamic history. Baghdadi later took the higher title of Caliph.

In his July 2014 speech, Baghdadi refer-red to India three times as a county where the rights of Muslims “are forcibly seized” and atrocities committed (against Muslims ••

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in Kashmir). He said his Islamic Caliphate “gathered the Caucasian, Indian, Chinese, :OHTP� �:`YPHU�3LIHULZL��� 0YHXP�� @LTLUP��Egyptian, Maghrabi (North African), Ameri-JHU�� -YLUJO�� .LYTHU� HUK� (\Z[YHSPHU�¹� /L�L_OVY[LK�� ¸9\ZO�� 6�4\ZSPTZ� [V� `V\Y� Z[H[L��Yes, it is your state.”

Baghdadi’s speech got negative com-TLU[Z�PU�0UKPH�I\[�TLKPH�YLWVY[Z�ZHPK�H�:\UUP�theologian from a major Indian Islamic Insti-tute praised him saying, “All have accepted whatever role you (Baghdadi) are playing and have accepted you as Amir al-Muminin (Lea-der of the Faithful).”

(STVZ[� HSS� ZPNUPÄJHU[� 0UKPHU� 4\ZSPT� PUZ-titutions and religious leaders condemned his approval, which is not necessarily reas-suring because fringe support for Baghda-KP� YLTHPUZ��/L�ULLKZ� Q\Z[� H� ML^�L_[YLTPZ[Z�to implement his agenda in India to create potential for severe backlash and political problems for both national and state govern-ments. Tracking and destroying them is like looking for needles in haystacks.

:VTL�0UKPHU�HUK�V[OLY�L_WLY[Z� PUZPZ[�[OH[�neither Baghdadi nor Zawahiri will get attrac-tion in India because Indian Muslims prefer de-mocracy and the upward mobility provided by education and economic development. There is an element of head-in-the-sand thinking here, because the majority of Indian Muslims are poor and their social norms are domina-[LK�I`�]LY`�VY[OVKV_�JVTT\UP[`�LSKLYZ�YH[OLY�than secular Indian civil laws.

0UKPHU� PU[LSSPNLUJL� HNLUJPLZ� HYL� [HRPUN� 0:�related issues seriously and Prime Minister Modi concluded agreements for much closer HU[P�[LYYVYPZT� JVVWLYH[PVU� ^P[O� [OL� <:� HM[LY�[HSRZ� P[O�7YLZPKLU[�)HYHJR�6IHTH�PU�:LW[LT-ILY�������4VKP»Z�5H[PVUHS�:LJ\YP[`�(K]PZVY�(QP[�+V]HS�OHZ�L_[LUZP]L�L_WLYPLUJL�PU�PU[LSSPNLUJL��a welcome change from several previous in-cumbents who were professional diplomats.

In November 2014, India’s National Inves-[PNH[PVU� (NLUJ`� YLWVY[LK� HSHYTPUN� ÄUKPUNZ�

following a blast in a Bengal village that killed two would be terrorists and injured a third on October 2. It said that a jihadist group cal-led the Jamaat-ul-Mujahideen Bangladesh (JMB), which is outlawed in Bangladesh, was “building a network in West Bengal and Assam with the purpose of building an Isla-TPJ�:[H[L� PU�)HUNSHKLZO�HUK� [OYLL�KPZ[YPJ[Z�of West Bengal – Murshidabad, Malda and Nadia – through armed struggle.”

The JMB was also conspiring to carry out strikes in diverse parts of India, inclu-ding Assam, Tamil Nadu, Maharashtra, West Bengal, Uttar Pradesh and Jammu and Ka-shmir. Thirty JMB operatives have already ILLU� PKLU[PÄLK��(TVUN�TL[OVKZ� [OL`�\ZLK�were marrying poor Bengali Muslim women to claim residence in India and recruiting potential terrorists in local madrasas. India’s Enforcement Directorate has also registered money laundering cases against JMB and posted rewards for information leading to arrests of its operatives. It activities in India accelerated about two years ago, which in-[LYLZ[PUNS`�JVPUJPKLZ�^P[O�[OL�0ZSHTPJ�:[H[L»Z�YPZL�PU�:`YPH��

Indian intelligence and counter insurgency agencies are responding vigorously but are under-resourced and stretched thinly be-cause of long standing insurgencies in seve-ral parts of the country, especially the North ,HZ[�HUK�2HZOTPY��;OL�:V\[O�(ZPH�;LYYVYPZT�Portal (http://www.satp.org/) says there are 176 terrorist groups in India, including 22 comprised by Muslims.

;OL� 0:�TH`� ULLK� [PTL� [V� ÄUK� MVV[OVSKZ�PU�0UKPH�I\[�AH^HOPYP»Z�8HLKH[�HS�1POHK�PZ�HU�imminent threat as Pakistani jihadists battle-hardened in Afghanistan and the Middle East return to the subcontinent, particularly after <:�HUK�5(;6�ZVSKPLYZ�SLH]L�(MNOHUPZ[HU��

Evidence so far suggests that Indian Mus-lims take little or no interest in jihadist wars. None have been found in Afghanistan, Pakis-tan or elsewhere. Most of the violence in Ka-shmir seems to be at the hands of Pakistani

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terrorists crossing the border and returning to safe havens in Pakistan. The most trau-matic terrorist attacks in India recently — on Indian parliament in 2001 and Mumbai in 2008 – were perpetrated by terrorists repor-tedly sent from Pakistan.

However, India will have to be much more vigilant to avoid becoming a battleground MVY�YP]HSY`�IL[^LLU�[OL�0:�HUK�(S�8HLKH��3V-JHS�WVSPJL�TH`�ÄUK�P[�OHYK�[V�WYL]LU[�YL[HSPH-tion against innocent Muslims if major terror attacks are conducted inside India against UVU�4\ZSPTZ� I`� OVTLNYV^U� [LYYVYPZ[Z� Hѝ-liated to either entity or JMB.

It remains to be seen whether Indian democracy is mature enough to absorb major terrorist attacks in the future without a IHJRSHZO�MYVT�UVU�4\ZSPTZ��:V�MHY��HSS�JVT-T\UP[PLZ� OH]L� YLHJ[LK� ^P[O� L_LTWSHY`� YLZ-traint and mutual tolerance after attacks that have killed and maimed hundreds.

7HSSPH[P]LZ·*VSVTIPH�L_WLYPLUJL

There are no short-term remedies to the growing strength of jihadists, including the YPZL�VM�0:�HUK�(S�8HLKH»Z�L_WHUZPVU�[OYV\NO�HѝSPH[LZ��)\[�ZVTL�WHSSPH[P]LZ�JV\SK�OLSW� [V�buy time for longer-term solutions.

(U�L_HTWSL� PZ� VќLYLK�I`�*VSVTIPHU�7YL-ZPKLU[�1\HU�4HU\LS�:HU[VZ�^OV�PZ�PU�[OL�ÄUHS�phase of peace negotiations to end a 50-year war of attrition with the FARC terrorist group, which killed over 200,000 people and dis-placed millions. The agreement is likely to hold this time after numerous failures over the years.

The innovation is that peace and reconci-liation talks are being held concurrently with army attacks on the terrorists, instead of the usual method of getting a truce before star-[PUN�ULNV[PH[PVUZ��:HU[VZ�JOVZL� [OPZ�JV\YZL�because the terrorists always used pauses in hostilities to rebuild their strength.

:PTPSHYS �� [OL�VUS`�^H`� [V�WYVJLLK� YLNHY-KPUN�0:�TH`�IL�JVU[PU\LK�HPYZ[YPRLZ�HUK�V[OLY�

attacks against it while concurrently keeping [OL�KVVY�VWLU�MVY�YLJVUJPSPH[PVU�[HSRZ��0:�[LY-YVYPZT� PZ� ]LY`� KPќLYLU[� MYVT� [OH[� VM� [OL� L_-[YLTL�SLM[�^PUN�-(9*�I\[�WHJPÄJH[PVU�HS^H`Z�entails sticks and carrots.

The door for reconciliation will have to kept VWLU�ILJH\ZL�KLMLH[PUN� 0:�HUK� P[Z�HѝSPH[LZ�hiding in heavily populated civilian areas is impossible without many civilian deaths and widespread destruction of inhabited areas. The reconciliation might include amnesty for foot soldiers but leaders would have to be punished after due process under internatio-nal laws on war crimes and crimes against humanity.

Firmer solutions are possible only through SVUN� [LYT�LќVY[Z�ILJH\ZL� [OL`� PU]VS]L�WLY-suading Muslims in the Middle East and Indian subcontinent to repudiate the defor-TH[PVUZ�^YV\NO[�VU�[OLPY� YLSPNPVU�I`� 0:�HUK�(S�8HLKH��6YKPUHY`�4\ZSPTZ�OH]L�[V�IL�WLY-Z\HKLK�[OH[�0:�HUK�(S�8HLKH�HYL�HU[P�0ZSHT��not its protectors.

They must understand that the terrorists want to dominate the religion and conquer territory to establish political and theologi-cal supremacy. Their hegemony will result in totalitarian regimes dedicated to decimating personal freedoms and civil liberties. Ordina-ry Muslims must be persuaded to reject such a nihilistic future.

;HSPIHU�Y\SL�PU�(MNOHUPZ[HU�PZ�HU�L_HTWSL�of what happens to ordinary people under religious totalitarianism. However, the lure VM�0:�MVY�KPZHќLJ[LK�\YIHU�`V\[O�PZ�OHYK�[V�JV\U[LY�ILJH\ZL�0:�OHZ�J\S[P]H[LK�H�J\S[\-ral niche through online social networks, chatrooms and slick YouTube videos and other presentations. It arguments and vic-[VYPLZ� SVVR� L_JP[PUN�� 0[Z� ^LSJVTPUN� TLZ-sage to all Muslims might persuade some Indian Muslims to fall for its sales pitch.

Many Muslims in India have grievances against local authorities and some young WLVWSL�MLLS�SPRL�TPZÄ[Z��;OL`�TPNO[�ZSPKL�PU[V�H�

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narrative that makes them part of a wider ideal that includes dismantling alleged oppression of Muslims everywhere even if oppression does not happen in their own localities.

For instance, Indians were surprised to SLHYU� PU� :LW[LTILY� ����� [OH[� MV\Y� `V\UN�men from well to do families, including three engineers, had joined Baghdadi’s forces in :`YPH� PUZ[LHK� VM� LUQV`PUN� [OL� JVTMVY[HISL�lives their education could provide. They ^LYL� YLJY\P[LK� VU� [OL� 0U[LYUL[� [OYV\NO� 0:�web sites and forums.

¸0[�PZ�H�ISLZZLK�QV\YUL`�MVY�TL��[V�[OL�0:���because I don’t want to live in this sinful country (India),” one said in a farewell mes-sage to his family. He urged the family to MVSSV^� :HSHÄZT»Z� Z[YPJ[� WYLJLW[Z� PUZ[LHK� VM�more tolerant Indian versions of Islam.

Killing Baghdadi and destroying his troops will not lessen the allure of rigid certainties and PKLHSPZ[PJ� ]PZPVU� WYVќLYLK� I`� YLSPNPV\Z� aLHSV[Z�^OV�KLMVYT�IV[O�0ZSHT�HUK�:HSHÄZT��0[�PZ� VY[O�remembering that Osama bin Laden’s assassi-UH[PVU�KPK�UV[�LUK�(S�8HLKH��^OPJO�PZ�YL[VVSPUN�and may now return vigorously to reassert its ^VYSK^PKL�YLSL]HUJL�HZ�H�YP]HS�VM�0:��

Only the disillusionment of likely recruits will pull the rug from under such fevered zealotry. That takes time because it involves societal and behavioral changes in commu-nities and individuals. Above all, it requires the love of personal freedoms. Most Muslims OH]L�UL]LY�L_WLYPLUJLK�MYLLKVT�ILJH\ZL�VM�dictatorial regimes.

Those in India do enjoy such freedom but many are too poor to reject paid work as TLYJLUHYPLZ�MVY�0:�VY�(S�8HLKH��0[�^HZ�OHYK�for recruiters to reach them before the Inter-net spread. Those distances are collapsing as India, Pakistan and other countries bridge the digital divide.

(�[VW�0UKPHU�PU[LSSPNLUJL�VѝJPHS�[VSK�9L\-ters: “The problem is we know so little about this network or who is acting on their behalf

here. We know roughly where the Lashkar-e-Taiba and the Indian Mujahidin (both Pa-kistani-backed) are, and where they make JVU[HJ[Z�� )\[� [OPZ� PZ� H� KPќLYLU[� JOHSSLUNL��Youth getting radicalized in their homes on the internet, in chatrooms and through Face-book are not easy to track.”

;OL�<:� HUK� P[Z� Z\WWVY[LYZ� PU� HU[P�[LYYV-rism, including India and China, have ove-rwhelming military power and espionage JHWHIPSP[PLZ� I\[� 0:� HUK� (S� 8HLKH� YLJY\P[LYZ�hide in the Internet’s nebulous nooks and JYHUUPLZ��:V�PU[LYKPJ[PVU�PZ�H�SVUN�OH\S�LќVY[��as is persuasion to resist their allure.

0U�HU`�JHZL�� 0:�Z[`SL� [LYYVYPZT�YLTHPUZ�H�clear and present danger that demands un-ÅHNNPUN�H[[LU[PVU3 4. ■

3. http://www.satp.org/satporgtp/countries/india/terroristout-Ä[Z�PUKL_�O[TS

��-\SS�[L_[�VM�[OL�1\S`���������ZWLLJO�THKL�I`�(I\�)HRY�(S�Baghdadi in Mosul: https://ia902501.us.archive.org/2/items/hym3_22aw/english.pdf.

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Revues,

essais et

travaux de

recherche

PUBLICATIONS

PublicationsLes dernières publications

OUVRAGES%WMI�GIRXVEPI��6YWWMI��'LMRI��8MQSV�0IWXI��:MIXREQ���

+qSTSPMXMUYI�HI�PE�6YWWMI��9RI�RSYZIPPI�TYMWWERGI�en EurasiePascal MarchandPUF, 2014

Russie rime avec immensité, et ce depuis le XVIe siècle. Depuis, ses gouvernants ont toujours veillé à la couper du reste du monde, à ]�SVKERMWIV�YR�§�EYXVI�QSRHI� ��TVSNIX�HSRX�PI�HIVRMIV�EZEXEV�E�JEMX�

faillite en 1991. La Russie d’aujourd’hui tourne le dos à mille ans d’his-XSMVI�IX�E�IRXVITVMW�HI�WI�VqMRWqVIV�HERW�PI�QSRHI�KPSFEP��'IPE�WMKRM½I�VIGSRWXVYMVI�XSYXI�YRI�qGSRSQMI��XSYX�YR�W]WXrQI�HI�GSQQYRMGEXMSRW��toute une organisation spatiale. Mais, héritières d’un passé, les structures IX�PIW�QIRXEPMXqW�MR¾qGLMWWIRX�XSYW�PIW�TVSNIXW��XERHMW�UYI�P´EQTPIYV�HIW�investissements nécessaires impose une autre révolution : l’État ne peut TPYW�XSYX�IX�HSMX�MQTPMUYIV�PIW�EGXIYVW�TVMZqW��VYWWIW�IX�qXVERKIVW��(ERW�un monde devenu multipolaire, il doit également restaurer une dignité MRXIVREXMSREPI��0E�RSYZIPPI�TYMWWERGI�VYWWI�WIVE�H´EFSVH�qGSRSQMUYI�

0´MRZIRXMSR�HI�P´%WMI�GIRXVEPI��,MWXSMVI�HY�GSRGITX�HI�PE�8EVXEVMI�k�P´)YVEWMISvetlana GorsheninaEditions Droz, 2014

DITYMW�UYERH� P´%WMI� GIRXVEPI�I\MWXI�X�IPPI� WSYW� PE� JSVQI�UYI� PYM�TVsXIRX�PIW�GEVXIW�KqSKVETLMUYIW�EYNSYVH´LYM�#�7IPSR�UYIPW�Qq-canismes à partir d’un puzzle dont les éléments les plus connus

sont la Bactriane, Gog et Magog, la Tartarie, le Turkestan, la Route de la WSMI�SY�P´)YVEWMI�GIXXI�RSXMSR�W´IWX�IPPI�GSRWXVYMXI�#�7ZIXPERE�+SVWLIRMRE�VIXVEGI� P´qZSPYXMSR� GLESXMUYI� HIW� MQEKIW� WTEXMEPIW� IX� WqQERXMUYIW� HI�GIXXI�EMVI��HITYMW�P´%RXMUYMXq�NYWUY´k�RSW�NSYVW��)PPI�QSRXVI�GI�UYI�WMKRM½I�P´%WMI�GIRXVEPI��HITYMW�UYI�GI�XIVQI�E�qXq�JSVKq�k�P´EYFI�HY�<-<e siècle, IX� WE�REXYVI�UY´MQTVrKRIRX� IYVSGIRXVMWQI�� XLqSVMIW�HY�HqXIVQMRMWQI�IRZMVSRRIQIRXEP�IX�Q]XLIW�HIW�fXEXW�2EXMSRW��)R½R��IPPI�RI�RqKPMKI�TEW�PIW�GSRWqUYIRGIW�HMZIVWIW�UY´E�IRXVEwRqIW�P´EZrRIQIRX�HI�GIXXI�RSXMSR�HERW�PIW�HMWGSYVW�TSPMXMUYIW�IX�WGMIRXM½UYIW�

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Idées de la Chine au XIXe�WMrGPI���)RXVI�*VERGI�IX�AllemagneMarie Dollé et Geneviève Espagne (dir.) Les Indes savantes, 2014

On a pu parler pour le XVIIIe�WMrGPI�H´YRI�§�)YVSTI�GLMRSMWI ¨��La Chine était alors connue grâce aux écrits des mission-REMVIW�NqWYMXIW�IX�HIW�ZS]EKIYVW��EY\�TLMPSWSTLIW�UYM�W´IRXLSY-

siasmaient pour sa culture et son mode de gouvernement... Au XIXe WMrGPI��EZIG�P´EZrRIQIRX�H´YRI�ETTVSGLI�WGMIRXM½UYI�HIW�WEZSMVW��HERW�PI�contexte d’une concurrence exacerbée entre les nations, les idées sur la Chine évoluent. Le présent recueil retrace ces représentations depuis la création de la première chaire européenne de chinois au Collège de *VERGI�IR������NYWUY´k�PE�VIREMWWERGI�EVXMWXMUYI�HY�HqFYX�HY�<<e siècle.

/EVP�1EV\�k�4qOMR���0IW�VEGMRIW�HI�PE�GVMWI�IR�'LMRI�GETMXEPMWXIMylène GaulardDemopolis, 2014

La Chine va-t-elle poursuivre sa croissance et devenir la première TYMWWERGI�QSRHMEPI�GSQQI�PI�TVqHMX�PE�GqPrFVI�FERUYI�+SPHQER�7EGLW�#�0E�H]REQMUYI�HI�P´qGSRSQMI�GLMRSMWI�MPPYWXVI�PIW�XLqSVMIW�

HI�1EV\�WYV�PE�FEMWWI�XIRHERGMIPPI�HY�XEY\�HI�TVS½X�IX�PIW�GVMWIW�MRLq-rentes au mode de production capitaliste. Les succès de la Chine ont I\EGIVFq� PIW� JEGXIYVW�HI�GVMWI�HY�TE]W� PI�TPYW�H]REQMUYI�HI� P´qGSRS-mie mondiale. Les prochaines crises chinoises seront d’ampleur encore NEQEMW�ZYIW��9RI�EREP]WI�HqXEMPPqI�IX�I\LEYWXMZI�HI�P´qGSRSQMI�IX�HI�PE�WSGMqXq�GLMRSMWI�MPPYWXVqI�TEV�HI�RSQFVIY\�KVETLMUYIW�

Deux révolutions. La Chine au miroir de la RussiePerry Anderson et Wang ChaohuaEditions Agone, 2014

Si le XXe siècle fut dominé par la trajectoire de la révolution russe, le XXIe�WIVE�JEpSRRq�TEV�PIW�GSRWqUYIRGIW�HI�PE�VqZSPYXMSR�GLMRSMWI��0fXEX�WSZMqXMUYI��Rq�HI�PE�4VIQMrVI�+YIVVI�QSRHMEPI��ZEMRUYIYV�HI�

la Seconde, vaincu dans une copie refroidie de la Troisième, se décomposa après sept décennies sans grand fracas. Le contraste avec les résultats de la révolution chinoise est saisissant : loin de s’effondrer comme en URSS, le communisme en Chine a survécu. Courtisé par ses anciens ennemis tout EYXERX�UYI�TEV�WIW�EPPMqW��P´)QTMVI�HY�QMPMIY�IWX�HqWSVQEMW�YRI�TYMWWERGI�QSRHMEPI�HI�TVIQMIV�TPER��'IX�SYZVEKI�HqZIPSTTI�YRI�EREP]WI�GSQTEVqI�HIW�SVKERMWEXMSRW�TSPMXMUYIW�IX�HIW�PIEHIVW��HIW�XVEHMXMSRW�WSGMS�LMWXSVMUYIW�IX�HIW�JEGXIYVW�I\XIVRIW�TSYV�I\TPMUYIV�PIW�JSVXYRIW�HMEQqXVEPIQIRX�ST-posées du communisme en Russie et en Chine après 1989.

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PUBLICATIONS

0E�'LMRI�EYNSYVH´LYM���(]REQMUYIW�HSQIWXMUYIW�IX�internationales Paul André (dir.)Presses Universitaires du Septentrion, 2014

T VIRXI�ERW�ETVrW�PI�PERGIQIRX�HI�PE�TSPMXMUYI�HI�VqJSVQIW�IX�H´SYZIV-XYVI��PI�ZMWEKI�HI�PE�'LMRI�E�qXq�TVSJSRHqQIRX�QSHM½q��%�XVEZIVW�PIW�contributions inédites de chercheurs français, chinois et hongkongais,

ce livre tente de présenter les évolutions structurelles du régime, tant sur le TPER�HSQIWXMUYI�UY´MRXIVREXMSREP��IX�H´EREP]WIV�PE�VIPEXMSR�IRXVI�P´SYZIVXYVI�HI�PE�'LMRI�EY�QSRHI�IX�WE�TSPMXMUYI�MRXqVMIYVI��'EV�EYNSYVH´LYM��JSVXI�HI�WSR�RSYZIEY�TSMHW�qGSRSQMUYI��PE�'LMRI�IWX�EQIRqI�k�VITIRWIV�WSR�V|PI�sur la scène internationale. Elle fonde sa nouvelle puissance sur des outils in-RSZERXW��GPIER�XIGL��qGSRSQMI��MR¾YIRGI�GYPXYVIPPI ��0E�H]REQMUYI�k�P´®YZVI�IR�'LMRI�TSWI�HSRG�PE�UYIWXMSR�HY�HqZIPSTTIQIRX�HERW�PE�QSRHMEPMWEXMSR�QEMW�EYWWM�HIW�qUYMPMFVIW�MRXIVREXMSREY\�k�ZIRMV�

2EMWWERGI�HI�PE�'LMRI�QSHIVRI���0´)QTMVI�HY�1MPMIY�dans la mondialisationQuynh DelaunayEditions de l’Atelier, 2014

O��ZE�PE�'LMRI�#�4SYV�PIW�YRW��IPPI�IWX�IR�XVEMR�HI�W´SVMIRXIV�ZIVW�YRI�économie de plus en plus intégrée à la mondialisation capitaliste. 4SYV�PIW�EYXVIW��P´)QTMVI�HY�1MPMIY�VIWXI�QEwXVI�HI�WSR�HqZIPSTTI-

QIRX�KVlGI�k�YR�TYMWWERX�TEVXM�fXEX�UYM�WEMX�EPPMIV�PSM�HY�QEVGLq�IX�VqKYPEXMSR�qXEXMUYI��0qZSPYXMSR�HI�PE�'LMRI�RI�TIYX�WI�GSQTVIRHVI�UY´IR�GIVRERX�PIW�WMRKYPEVMXqW�HI�GIXXI�GMZMPMWEXMSR�UYI�5YRL�(IPEYRE]�W´EXXEGLI�k�QIXXVI�IR�évidence. Tout au long de son histoire, la Chine fut confrontée à trois pres-sions : la démographie, les catastrophes naturelles, les menaces étrangères. )PPI�]�E�VqTSRHY�TEV�YR�fXEX�XYXqPEMVI�JSVX��YRI�MHqSPSKMI�HY�XVEZEMP��HI�P´SVHVI�social et de la discipline, une primauté du collectif sur l’individu, le tout cimen-té par une idéologie, le confucianisme, religion sans transcendance, organisée autour du culte des ancêtres, des rites et de la hiérarchie sociale. Ces carac-XqVMWXMUYIW�SRX�qXq�YR�EXSYX�TSYV�QIRIV�k�FMIR�PE�TLEWI�HI�QSHIVRMWEXMSR�accélérée des trente dernières années. Elles montrent désormais leurs limites.

0I�GLSG���PE�'LMRI�IR�QEVGLISerge BerthierMettis éditions, 2014

5YI�GSRREMWWSRW�RSYW�HI� PE�'LMRI�#�3Y�TPYX|X��UY´EZSRW�RSYW�GSQTVMW��RSYW�3GGMHIRXEY\��HI�GI�TE]W�#�0SYZVEKI�HqGVMX� PIW�relations entre l’Europe et l’Empire du Milieu, de 1610 à 1810.

Ce livre constitue le premier volume d’un ensemble de trois ouvrages, UYM� RSYW�QrRIVSRX� NYWUY´k� PE�'LMRI� GSRXIQTSVEMRI�� 0E� Vq¾I\MSR� IWX�LMWXSVMUYI��qGSRSQMUYI��KqSTSPMXMUYI�IX�TLMPSWSTLMUYI�

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'LMRI�%PKqVMI���9RI�VIPEXMSR�WMRKYPMrVI�IR�%JVMUYIThierry Pairault et Fatiha TalahiteRiveneuve éditions, 2014

L’Algérie socialiste entretenait déjà des relations amicales avec la Chine maoïste, mais c’est paradoxalement dans les années 1990 IX� ������ EPSVW� UYI� P´%PKqVMI� EFERHSRREMX� PE� VqJqVIRGI� SJ½GMIPPI�

EY� WSGMEPMWQI�� UYI� PIW� qGLERKIW� IRXVI� PIW� HIY\� TE]W� GSRREMWWIRX� YRI�I\TERWMSR�WERW�TVqGqHIRX��EY\�TPERW�qGSRSQMUYI��GSQQIVGMEP��LYQEMR����Cet ouvrage interroge cette accélération brutale de l’histoire des rela-XMSRW�IRXVI�PIW�HIY\�TE]W�IR�ZYI�HI�XIRXIV�H´IR�qZEPYIV�P´EQTPIYV�IX�PIW�contours puis, dans une perspective comparative, en vue de relativiser PI�TLqRSQrRI�EY� VIKEVH�HI�GI�UYM� WI�TEWWI� WYV� PI� GSRXMRIRX�EJVMGEMR��IR�HMWXMRKYERX� PIW�EWTIGXW�GSRXMRKIRXW�HI�GIXXI�TVqWIRGI�HI�GIY\�UYM�W´MRWGVMZIRX�HERW� PE� PSRKYI�HYVqI�� PIW�XVEMXW�WMRKYPMIVW�HI�GIY\�UYI� P´SR�VIXVSYZI�EMPPIYVW�IR�%JVMUYI��

2qKSGMIV� PE�TPEGI�HI� P´MWPEQ�GLMRSMW� ��0IW�EWWSGME-XMSRW�MWPEQMUYIW�HI�2EROMR�k�P´rVI�HIW�VqJSVQIWJérôme DoyonL’Harmattan, 2014

A travers l’exemple de l’islam, cet ouvrage expose les interactions GSRGVrXIW�IRXVI�P´fXEX�IX�PI�VIPMKMIY\�IR�'LMRI��)R�EREP]WERX�PIW�liens personnels des dirigeants associatifs et cadres de l’État-

4EVXM��P´EYXIYV�QSRXVI�GSQQIRX�PIW�EWWSGMEXMSRW�MWPEQMUYIW�TIYZIRX�Hq-ZIPSTTIV�PIYV�EYXSRSQMI�ZMW�k�ZMW�HIW�EYXSVMXqW��EMRWM�UY´EYKQIRXIV�PIYV�TSMHW�qGSRSQMUYI�TEV�HIW�EGXMZMXqW�GYPXYVIPPIW��XSYVMWXMUYIW�IX�GSQQIV-ciales. Elles fournissent à la communauté une plateforme de discussion avec les autorités tout en garantissant une certaine stabilité sociale à l’État. L’État se réinvente en prenant place dans les organisations sociales, GI�UYM�QrRI�EY�VIRJSVGIQIRX�QYXYIP�HI�PE�WSGMqXq�IX�HI�P´fXEX�

0E�'LMRI���&ERUYMIV�HY�QSRHI�Claude MeyerFayard, 2014

L’ EGGqPqVEXMSR� JYPKYVERXI�HI� P´I\TERWMSR�½RERGMrVI�HI� PE�'LMRI�GIW�dernières années constitue une évolution majeure dans les rap-ports de puissance au plan mondial. Désormais, ce sont aussi ses

GETMXEY\�UYI�PE�'LMRI�I\TSVXI�k�KVERHI�qGLIPPI��JSVXI�HI�KMKERXIWUYIW�Vq-WIVZIW�HI�GLERKI�TVIWUYI�qUYMZEPIRXIW�k�PE�TVSHYGXMSR�ERRYIPPI�HI�P´%PPI-QEKRI��&ERUYMIV�HY�QSRHI��PI�KqERX�GLMRSMW�P´IWX�k�YR�HSYFPI�XMXVI��GSQQI�MRZIWXMWWIYV�IX�GSQQI�TVsXIYV���%�UYIPPIW�WSYVGIW�W´EPMQIRXI��GIXXI�TYMW-WERGI�½RERGMrVI�#�5YIPW�WSRX�PIW�EGXIYVW�HI�GIXXI�SJJIRWMZI�IX�UYIPW�WSRX�PIW�VETTSVXW�IRXVI�PIW�FERUYMIVW�GLMRSMW��PIW�IRXVITVMWIW�IX�PI�4EVXM�#�5YIPW�SFNIGXMJW�PE�'LMRI�TSYVWYMX�IPPI�HERW�WIW�EGUYMWMXMSRW�k�P´qXVERKIV�#

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PUBLICATIONS

0IW�8Ex[EREMW�IR�'LMRIHayet SellamiPresses Universitaires de Rennes, 2014

Cet ouvrage explore la migration des Taïwanais sur le continent chinois ces vingt dernières années et tente de comprendre les UYIWXMSRW� MHIRXMXEMVIW�UYM�W´MQTSWIRX�k�IY\�HY�JEMX�HI� PIYV�TEV-

cours migratoire. Cette nouvelle migration portée par les récits de vie IX�MXMRqVEMVIW�MRHMZMHYIPW�HIW�QMKVERXW�XEx[EREMW�VqZrPI�YRI�'LMRI�UY´MPW�ont imaginée et une profonde rupture identitaire. Au-delà des revendi-cations identitaires de ces Taïwanais en Chine, l’auteur s’intéresse aux GLSM\��EY\�TVEXMUYIW��IX�k�PE�QERMrVI�HSRX�MPW�WSRX�NYWXM½qW�IX�EVKYQIR-XqW��0SYZVEKI�WSYPMKRI�PE�TVSJSRHI�GSRJYWMSR�MHIRXMXEMVI�HERW�PEUYIPPI�WI�trouvent ces migrants taïwanais après leur installation en Chine. Dans ce travail identitaire, le concept de chineseness ou d’appartenance à une grande et même famille chinoise fait lui-même objet de vifs débats. L’ana-P]WI�WI�GP|X�WYV�PIW�MHIRXM½GEXMSRW�GLERKIERXIW�HI�GIW�QMKVERXW�XEx[EREMW�IX�WYV�PE�JEpSR�HSRX��EY�½REP��MPW�VIWXIRX�HIW�qXVERKIVW�IR�'LMRI�

9RI�EYXVI�qQIVKIRGI�#�4YMWWERGI�XIGLRMUYI�IX�VIW-WSVXW�GYPXYVIPW�IR�-RHI�IX�IR�'LMRIMarianne Bastid-Bruguière (dir.)Hermann, 2014

L’émergence de la Chine et de l’Inde depuis vingt ans n’est-elle UY´YRI� qQIVKIRGI� qGSRSQMUYI� #�(IVVMrVI� P´qPER� GSRXMRY� HI� PE�GVSMWWERGI�qGSRSQMUYI��R´]�E�X�MP�TEW�HIW�VIWWSVXW�MRXIVRIW��IRGSVI�

XVST�QqGSRRYW�#�(ERW�UYIP�qXEX�H´IWTVMX� PIW�TSTYPEXMSRW�]�ZMZIRX�IPPIW�PI�FSYPIZIVWIQIRX�HIW�QSHIW�HI�ZMI� #�5YIPPIW�I\TVIWWMSRW� PIW�GLER-gements en cours trouvent-ils dans les représentations, les sentiments, P´MQEKMREMVI�HIW�LEFMXERXW�#�%ZIG�UYIPW�IWTSMVW�IX�UYIPPIW�EQFMXMSRW�#�(I�PE� GVqEXMZMXq� XIGLRMUYI�k� PE� GVqEXMSR� PMXXqVEMVI�� GIX�SYZVEKI�I\TPSVI� PIW�JSVGIW�LYQEMRIW�QSFMPMWqIW�TEV�PIW�HIY\�KVERHIW�TYMWWERGIW�EWMEXMUYIW�du XXIe�WMrGPI��IX�VIGLIVGLI�PE�H]REQMUYI�TVSJSRHI�HI�PIYV�qQIVKIRGI�

0E�*VERGI�IR�'LMRI�HI�7YR�=EX�WIR�k�1ES�>IHSRK�(1918-1953)Nicole Bensacq-Tixier (dir.)Presses Universitaires de Rennes, 2014

De 1918 au début des années 1950, la position française en Chine se dégrade pour aboutir à la fermeture du dernier poste à Pékin par Léon Jankélévitch en 1953. C’est toute

GIXXI�qZSPYXMSR�UYI� WI�TVSTSWI�HI�HqGVMVI� GIX�SYZVEKI�� IR�QsQI�XIQTW�UYI� PI� V|PI�IX� PE� ZMI�UYSXMHMIRRI�HIW�HMTPSQEXIW�IX� GSRWYPW�JVERpEMW� HERW� PIYVW� HMJJqVIRXW� TSWXIW�� PIW�QSHM½GEXMSRW� ETTSVXqIW� k�leur statut et l’évolution des intérêts français en fonction des cir-constances.

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8VERWREXMSREP� (]REQMGW� MR� 7SYXLIEWX� %WME� �� 8LI�+VIEXIV� 1IOSRK� 7YFVIKMSR� ERH� 1EPEGGE� 7XVEMXW�)GSRSQMG�'SVVMHSVWNathalie Fau, Sirivanh Khonthapane et Christian Taillard (dir.)IRASEC, 2014

Depuis les années 1990, une stratégie basée sur des corridors qGSRSQMUYIW�XVERWREXMSREY\�E�QSHM½q�P´qGLIPPI�HI�PE�VqKMSRE-PMWEXMSR��+VlGI�k�PE�&ERUYI�EWMEXMUYI�HI�(qZIPSTTIQIRX��P´%WMI�

du Sud-Est offre deux des exemples les plus avancés, avec le Détroit de Malacca et la Région du Grand Mékong. Ce livre compare sur 20 ans les effets de ceux-ci au niveau transnational. Outre les stratégies nationales mobilisant des acteurs à différents niveaux des Etats, les auteurs ana-P]WIRX�P´qQIVKIRGI�HI�RSYZIEY\�T|PIW�YVFEMRW�EY\�JVSRXMrVIW�XIVVIWXVIW�et maritimes dans ces corridors et leur impact sur les sociétés locales.

(MEWTSVEW�EWMEXMUYIW�HERW�PI�4EGM½UYI���,MWXSMVI�HIW�VITVqWIRXEXMSRW�IX�IRNIY\�GSRXIQTSVEMRWYannick Fer (dir.)Les Indes savantes, 2014

L IW� VITVqWIRXEXMSRW� HI� P´3GqERMI� R´SRX� PSRKXIQTW� EGGSVHq� UY´YR�rôle très secondaire à ces personnages de coolies agricoles, petits commerçants ou commis de magasin. Le face-à-face entre l’Occi-

HIRX� IX� PIW� TSTYPEXMSRW� EYXSGLXSRIW� R´E� PEMWWq� UYI�TIY�HI�TPEGI� EY\�GSQQYREYXqW�H´SVMKMRI�EWMEXMUYI��TSYVXERX�TVqWIRXIW�HERW�PE�VqKMSR�HI-TYMW�PE�½R�HY�<-<e siècle. L’anthropologie océaniste, longtemps dominée par une perspective patrimoniale, s’est repliée vers les régions les plus MWSPqIW�k�QIWYVI�UY´EZERpEMIRX�PIW�JVSRXMrVIW�HI�P´I\TERWMSR�SGGMHIRXEPI�et la mondialisation des échanges. Et localement, les mouvements de § VIREMWWERGI�GYPXYVIPPI¨�SRX�MRWTMVq��HITYMW�PIW�ERRqIW������������HIW�HMWGSYVW�TSPMXMUYIW�SY�VIPMKMIY\�WYV�PE�XVEHMXMSR�UYM�QIXXIRX�P´EGGIRX�WYV�les liens entre un peuple et une terre, et construisent ainsi des identités nationales d’où la notion de diversité culturelle est largement absente.

0´%WMI�HY�7YH�)WX��������&MPERW��IRNIY\�IX�TIVWTIGXMZIWJérémy Jammes et François Robbine (dir.)Les Indes savantes, 2014

CSQQI�GLEUYI�ERRqI��P´-RWXMXYX�HI�VIGLIVGLI�WYV�P´%WMI�HY�7YH�)WX�GSRXIQTSVEMRI��-VEWIG ��FEWq�k�&ERKOSO��EREP]WI� PIW�TVMRGMTEY\�qZqRIQIRXW� TSPMXMUYIW�� qGSRSQMUYIW�� WSGMEY\�� IRZMVSRRIQIR-

XEY\�SY�VIPMKMIY\�WYVZIRYW�HERW�P´IRWIQFPI�HY�WSYW�GSRXMRIRX�EWMEXMUYI��Établissant une rétrospective des faits majeurs de l’année 2013, ce livre aide à mieux comprendre les grands enjeux et les perspectives de l’an-RqI������HERW�YRI�VqKMSR�HI�TVrW�HI�����QMPPMSRW�H´LEFMXERXW�UYM�NSYI�YR�V|PI�H´MRXIVJEGI�IRXVI�PIW�KVERHW�T|PIW�EWMEXMUYIW�IX�P´3GGMHIRX�

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Histoire de la diaspora CamNicolas WeberLes Indes savantes, 2014

C IX�SYZVEKI�SJJVI�PE�TVIQMrVI�W]RXLrWI�WYV�P´LMWXSMVI�HI�PE�HMEWTSVE�GEQ��7´ETTY]ERX�WYV�YR�PEVKI�GSVTYW�HI�WSYVGIW�IR�PERKYIW�GEQ��vietnamienne, cambodgienne, malaise et française, cette étude

IRZMWEKI�P´LMWXSMVI�HIW�'EQ�H´YRI�QERMrVI�XLqQEXMUYI�QIXXERX�IR�ZEPIYV�la richesse et l’hétérogénéité des groupes cam en Asie du Sud-Est ainsi UYI�P´MQTSVXERGI�IX�PE�TqVIRRMXq�HI�PIYVW�VqWIEY\��0EYXIYV�I\TPSVI�EMRWM�P´STTSVXYRMWQI�TSPMXMUYI�HIW�KVSYTIW�GEQ�IR�HMEWTSVE��PIYV�MQTSVXERGI�WYV�PI�TPER�QMPMXEMVI�EMRWM�UYI�PIYVW�VETTSVXW�GSQTPI\IW�IX�JEWGMRERXW�EZIG�les puissances colonisatrices. Incluant de nombreux extraits traduits de documents cam originaux et inédits, l’ouvrage retrace, à travers le par-cours singulier d’une minorité, l’histoire de l’ensemble de la région.

9R�<<e�WMrGPI�ZMIXREQMIRNguyen The AnhLes Editions de la Frémillerie, 2014

L’qQIVKIRGI�IR������HI�PE�'LMRI�GSQQYRMWXI�qXERX�ETTEVYI�EY\�]IY\�des États-Unis comme une menace pour toute l’Asie du Sud-Est, la guerre entre la France et les Vietnamiens s’est transformée en un test

de la résistance occidentale à la progression communiste. Suivi d’événements QENIYVW��IPPI�E�IY�HI�JSVXIW�MRGMHIRGIW�WYV�PE�TIVGITXMSR�QsQI�HY�:MX�2EQ��)R�IJJIX��HERW�PI�GSRXI\XI�HI�PE�KYIVVI�HY�:MX�2EQ��P´EXXIRXMSR�W´IWX�TSVXqI�RSXEQQIRX�WYV�PE�Hq½RMXMSR�HI�P´MHIRXMXq�ZMIXREQMIRRI��PE�UYIWXMSR�qXERX�HI�WEZSMV�PIUYIP�HIW�HIY\�KSYZIVRIQIRXW��GIPYM�HI�,k�2M�SY�GIPYM�HI�7EMKSR��WIVEMX�PI�TPYW�JSRHq�k�VITVqWIRXIV�PI�ZVEM�:MX�2EQ��%YXVIQIRX�HMX��MP�W´EKMX�HI�WTqGM½IV�PIW�FEWIW�WYV�PIWUYIPPIW�HSMX�sXVI�GSRWXVYMX�YR�fXEX�REXMSR�QSHIVRI��WYV�YRI�MHqSPSKMI��TPYW�TVqGMWqQIRX�WYV�PI�GSQQYRMWQI�SY�PI�GETMXEPMWQI �ou sur une certaine conception de l’histoire et de la culture.

8MQSV�0IWXI�GSRXIQTSVEMR���0 qQIVKIRGI�H´YRI�REXMSRBenjamin de Araujo e Corte-Real, Christine Cabasset et Frédé-ric Durand (dir.)Les Indes savantes, 2014

S MXYq�EY\�GSR½RW�HI�P´%WMI�4EGM½UYI��PI�8MQSV�0IWXI�IWX�GSRRY�TSYV�avoir été le théâtre de l’un des plus grands drames humains du XXe WMrGPI�� UYM� TVqGMTMXE� YRI� MRHqTIRHERGI� EGUYMWI� IR������� ETVrW� ���

ERRqIW�H´ERRI\MSR�MRHSRqWMIRRI��*VqUYIQQIRX�UYEPM½q�HI�TE]W�§ PI�TPYW�TEYZVI�H´%WMI¨��PI�8MQSV�0IWXI�HMWTSWI�H´YR�JSRHW�TqXVSPMIV�HI����QMPPMEVHW�HI�HSPPEVW��EPPERX� NYWUY´k�TVSTSWIV�IR������PI�VEGLEX�TEVXMIP�HI� PE�HIXXI�TSVXYKEMWI��%REP]WERX�XSYV�k�XSYV�P´LMWXSMVI��PIW�JSRHIQIRXW�WSGMSGYPXYVIPW�IX�PIW�TEVEQrXVIW�TSPMXMUYIW��qGSRSQMUYIW�IX�XIVVMXSVMEY\�HI�PE�GSRWXVYG-XMSR�HI�GI�TE]W��HSY^I�WTqGMEPMWXIW�SRX�EWWSGMq�PIYVW�GSRREMWWERGIW�TSYV�HqQsPIV�PIW�ETTEVIRXIW�GSRXVEHMGXMSRW�EY\UYIPPIW�IWX�GSRJVSRXq�PI�8MQSV�SVMIRXEP��'IX�SYZVEKI�EMHI�k�GSQTVIRHVI�PIW�IRNIY\�KqSTSPMXMUYIW�IX�PIW�TIVWTIGXMZIW�H´MRXqKVEXMSR�VqKMSREPI�k�P´qGLIPPI�EWMEXMUYI�IX�QSRHMEPI�

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Les Cahiersdu Comité Asie

Revues,

essais et

travaux de

recherche

:MsX�2EQ�IR�XVERWMXMSRWGilbert De Terssac, Truong An Quoc et Michel Catlla (dir.)ENS Editions, 2014

L I�:MsX�2EQ�XVEZIVWI�YRI�TLEWI�HI�XVERWMXMSRW�WSGMEPIW��qGSRSQMUYIW��TSPMXMUYIW�IX�GYPXYVIPPIW�� PI�V]XLQI�ZEVMERX�H´YR�HSQEMRI�k�P´EYXVI��'I� TE]W� qQIVKIRX� XIRXI� H´EVXMGYPIV� WSGMEPMWQI� IX� qGSRSQMI� HI�

marché en redonnant à chacun le goût d’entreprendre, tout en condui-WERX�HIW�VqJSVQIW� MRWXMXYXMSRRIPPIW��'IX�SYZVEKI�TIVQIX�H´MHIRXM½IV�IX�HI�GSQTVIRHVI�PIW�XVERWJSVQEXMSRW�HI�PE�TE]WERRIVMI��PIW�GLERKIQIRXW�HERW� P´EPMQIRXEXMSR� IX� PE� GSRWSQQEXMSR�� PIW� qZSPYXMSRW� HIW� TSPMXMUYIW�TYFPMUYIW�HERW�PIW�HSQEMRIW�HI�PE�WERXq�IX�HIW�TVEXMUYIW�QEXVMQSRMEPIW��les mutations de la façon de vivre en ville, les innovations développées par les étudiants pour trouver un emploi – sans éluder les efforts de ceux dont la survie dépend d’un travail informel.

,qVSW�IX�6qZSPYXMSR�EY�:MsX�2EQBenoît de TréglodéLes Indes savantes, 2014

De 1948, date du lancement du premier mouvement d’émulation, à 1964, veille de la guerre contre le régime du Sud Viêt Nam, les communistes s’attachèrent à faire émerger dans les bourgs et

GEQTEKRIW�HY�TE]W�YRI�RSYZIPPI�qPMXI�TVSHYGXMZMWXI�IX�TSPMXMUYI��%MRWM��WIPSR�YRI�GPEWWM½GEXMSR�HI�P´I\IQTPEVMXq�TEXVMSXMUYI�VqZMWqI�TEV�,|�'LM�1MRL��HIW�§�XVEZEMPPIYVW�H´EZERX�KEVHI�¨��HIW�§�GSQFEXXERXW�H´qQYPEXMSR�¨�IX�HIW�§�LqVSW�RSYZIEY\�¨�ZMRVIRX�MPW�JSVQIV�PIW�VERKW�H´YRI�§�RSYZIPPI�WSGMqXq�I\IQTPEMVI�¨�S��PE�ZIVXY�TSPMXMUYI�JEMWEMX�SJ½GI�HI�TVMRGMTI�HI�QSFMPMWEXMSR�TSTYPEMVI��0I�TVqWIRX�SYZVEKI�TVqWIRXI�IX�EREP]WI�GI�TVS-GIWWYW�H´MRZIRXMSR�HI�§�LqVSW�RSYZIEY\�¨���0EYXIYV�QSRXVI�GSQQIRX�W´MQTSWI�GI�QSHrPI�H´MQTSVXEXMSR�WMRS�WSZMqXMUYI�IX�GSQQIRX�GIPYM�GM�IWX�XVrW�PIRXIQIRX�HqXSYVRq�WIPSR�YRI�PSKMUYI�GYPXYVIPPI�TVSTVI�IX�IR�fonction d’objectifs particuliers, participant de la reconstruction wd’un imaginaire national et à l’élaboration d’une nouvelle mémoire collective, TEXVMSXMUYI�IX�GSQQYRMWXI�

4IVGITXMSR�IX�KIWXMSR�HIW�VMWUYIWStéphane Lagrée (éd.)Co-édition AFD, EFEO et Tri Thuc, 2014

Cet ouvrage présente un verbatim des interventions présentées et HIW�HqFEXW�XIRYW�PSVW�HIW�WqERGIW�TPqRMrVIW�IX�HIW�EXIPMIVW�UYM�WI�WSRX�HqVSYPqW�HY����EY���� NYMPPIX������k� P´YRMZIVWMXq�HI�ǝk�0ˤX�

WYV�PE�TVSFPqQEXMUYI�HI�PE�§�4IVGITXMSR�IX�KIWXMSR�HIW�VMWUYIW�¨��5YEXVI�TVMRGMTEY\�E\IW�HI�Vq¾I\MSR�WSRX�TVMZMPqKMqW�HERW�PI�GEHVI�H´EXIPMIVW�XLq-QEXMUYIW���HI�PE�GVMWI�k�PE�VqHYGXMSR�HY�VMWUYI�HI�GEXEWXVSTLI���PI�GEW�HIW�MRSRHEXMSRW� �� VMWUYIW� qGSRSQMUYIW� IX� ½RERGMIVW� �� qZEPYEXMSRW�H´MQTEGX� ��QqXLSHIW�IX�ETTPMGEXMSRW�EZIG�YR�^SSQ�XLqQEXMUYI�WYV�PE�QMGVS½RERGI ��comprendre les crises passées pour mieux gérer le présent : initiation à la QSHqPMWEXMSR�KqS�LMWXSVMUYI�HIW�VMWUYIW��GVYI�HY�*PIYZI�VSYKI�HI����� �

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Revues,

essais et

travaux de

recherche

PUBLICATIONS

4EWWqW�k�P´IRRIQM��(IW�VERKW�HI�P´EVQqI�JVERpEMWI�EY\�QEUYMW�:MsX�QMRL�����������Adila Bennedjaï-Zou et Joseph ConfavreuxTallandier, 2014

L IW�§� VEPPMqW�¨� WSRX�GIW� WSPHEXW�HI� P´EVQqI� JVERpEMWI�TEWWqW�G|Xq�Viêt-minh. Ils constituent la part refoulée du souvenir de la guerre d’Indochine. Entre 1945 et 1954, anciens résistants, jeunes ma-

ghrébins encore colonisés, légionnaires anti-nazis ou aventuriers per-HYW� HERW� YRI� KYIVVI� UYM� PIW� HqTEWWI�� GLERKIRX� HI� GEQT� TSYV� HIW�VEMWSRW� EYWWM� HMWTEVEXIW� UYI� PIYVW� TVS½PW�� )X� PIYV� KIWXI� WSYPrZI� HIW�UYIWXMSRW� HqPMGEXIW� �� GSQQIRX� WI� HqVSYPI� PI� TEWWEKI� H´YR� GEQT� k�P´EYXVI�#�4IYX�SR�HqWIVXIV�WERW�EZSMV�PI�WIRXMQIRX�HI�XVELMV�WE�TEXVMI�#�'SQQIRX�GSQFEX�SR�WIW�ERGMIRW�GEQEVEHIW�#�'IXXI�IRUYsXI��k�PE�JSMW�LMWXSVMUYI�IX� MRXMQI�� VEGSRXI�EYXERX�HI�HMPIQQIW�ZIVXMKMRIY\��EYXERX�HI�VqGMXW�HI�ZMIW�EGGMHIRXqIW��UYM�JEWGMRIRX�IX�NIXXIRX�PI�XVSYFPI�WYV�GI�UYI�WMKRM½I�ETTEVXIRMV�k�YR�GEQT�

&MVQERMI���HIW�JIQQIW�IR�VqWMWXERGIFrédéric DebomyBuchet Chastel, 2014

P VqWIRXI� HERW� P´EGXYEPMXq� EY� XVEZIVW� HI� PE� ½KYVI� H´%YRK� 7ER� 7YY�/]M�� PE� &MVQERMI� IWX� IR� XVEMR� HI� GSRREwXVI� YRI� SYZIVXYVI� TSPM-XMUYI� WERW�TVqGqHIRX��1EMW�HIVVMrVI� PE� ½KYVI�HY�4VM\�2SFIP�HI�

la Paix, d’autres femmes, moins connues, ont également contribué à rendre ces évolutions possibles. Centré autour d’entretiens avec huit militantes birmanes investies dans différents domaines d’actions, le livre JEMX�HqGSYZVMV�P´IRKEKIQIRX�HIW�JIQQIW�HI�GI�TE]W��PIW�HMJ½GYPXqW�IX�PIW�EZERGqIW�UY´IPPIW�VIRGSRXVIRX�HERW�PIYVW�GSQFEXW�

L’Asie orientale du milieu du XIXe�WMrGPI�k�RSW�NSYVW�Nora WangCollection U, Armand Colin, 2e édition, 2014

5YIPUYIW�YRIW� HIW� GPqW� IWWIRXMIPPIW� TSYV� GSQTVIRHVI� P´%WMI�orientale d’aujourd’hui se trouvent dans son passé, et notam-ment son passé le plus proche. En un siècle et demi, la Chine,

PI� .ETSR�� PE�'SVqI�IX� PIW�TE]W�HI�PE�TqRMRWYPI� MRHSGLMRSMWI��SRX�GSRRY�la domination étrangère sous des formes et à des degrés divers, les VqZSPYXMSRW�IX�PIW�GSR¾MXW�MRXIVRIW��PIW�PYXXIW�qQERGMTEXVMGIW��8SYV�k�XSYV��IX�TEVJSMW�IR�QsQI�XIQTW��SFNIXW�HI�GSRZSMXMWIW��GSRUYqVERXW��ZMGXMQIW�IX�EGXIYVW�HI�PE�KYIVVI�JVSMHI��TEVXMI�TVIRERXI�IR½R�HIW�KVERHW�FSYPI-ZIVWIQIRXW�qGSRSQMUYIW�QSRHMEY\��GIW�)XEXW��UYI�VqYRMX�IX�STTSWI�k�PE�JSMW�YR�REXMSREPMWQI�TPYW�ZMZEGI�UYI�NEQEMW��SRX�EMRWM�XVEZIVWq�����ERW�de violences et de développement, de désastre et de richesse naissante ou triomphante.

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.ETSR�GSPSRMEP�������������0IW�ZSM\�HI�PE�HMWWIRWMSRPierre-François SouyriLes Belles Lettres, 2014

A TIY�TVrW�TEWWqI�WSYW�WMPIRGI�IR�3GGMHIRX��PI�.ETSR�GSRREwX�TSYV-tant une longue tradition de personnalités engagées, capables de jeter sur leur société un regard aigu, souvent pertinent, et même

parfois assez radical. Sont réunis ici des textes publiés avant guerre par HIW�NSYVREPMWXIW��HIW�YRMZIVWMXEMVIW�SY�HIW�QMPMXERXW�UYM�GVMXMUYIRX�PIW�SVMIRXE-tions prises par leur propre gouvernement dans les colonies de l’Empire du +VERH�.ETSR��IX�UYM�W´MRWGVMZIRX�HERW�YRI�XVEHMXMSR�HI�VqWMWXERGI�EY\�HMWGSYVW�convenus de l’Etat. A l’heure où les tensions en Extrême-Orient autour de la mémoire de la colonisation japonaise et de la guerre font l’actualité, il n’est TEW�MRYXMPI�HI�VIHSRRIV�PE�TEVSPI�k�GIY\�UYM�IYVIRX�PI�GSYVEKI�HI�W´STTSWIV�IX�HI�HMVI�RSR�EY\�SVMIRXEXMSRW�TSPMXMUYIW�HI�P´fXEX�MQTqVMEP�

,MWXSMVI�TSPMXMUYI�HY�.ETSR����������� Eddy DufourmontPresses Universitaires de Bordeaux, 2e édition, 2014

C IX�SYZVEKI��IWX� PI�TVIQMIV�k� W MRXqVIWWIV� WTqGM½UYIQIRX�k� P LMWXSMVI�TSPMXMUYI�HY�.ETSR��HITYMW�WSR�SYZIVXYVI�EY�QSRHI�IR�������0I�.E-TSR�E�JEMX�½KYVI�HI�TVqGYVWIYV���TVIQMIV�TE]W�EWMEXMUYI�k�qXEFPMV�YRI�

GSRWXMXYXMSR�IX�YR�TEVPIQIRX��k�GSRREwXVI�YR�QSYZIQIRX�HqQSGVEXMUYI��WIYPI�TYMWWERGI�k�FlXMV�YR�IQTMVI�GSPSRMEP�WYV�PI�QSHrPI�IYVSTqIR��0IW�ERRqIW�UYM�sont suivi le coup d’état de 1853 et la création d’un régime impérial en 1889, sont dominées par l’autoritarisme et la volonté de s’insérer dans le « concert HIW�fXEXW�2EXMSRW ��ª�TEVXMV�HI�������PI�.ETSR�JEMX�WE�TVIQMrVI�IRXVqI�WYV�PE�WGrRI�QSRHMEPI�VIHq½RMI�TEV�PE�7(2�IX�ZSMX�XVMSQTLIV�PIW�TEVXMW�TSPMXMUYIW�HERW�PI�GSRXV|PI�HY�VqKMQI��1EMW�MP�½RMX�TEV�WI�NSMRHVI�k�PE�XIRXEXMZI�JEWGMWXI��UYM�WI�GSRGPYX�TEV�YR�IJJSRHVIQIRX�XSXEP��%TVrW�WE�HqJEMXI��PI�.ETSR�IWX�QEVUYq�TEV�le conservatisme du Parti libéral démocrate, avec une volonté de rattraper les )XEXW�9RMW�IX�HI�TSYVWYMZVI�WYV�FMIR�HIW�EWTIGXW�PI�VqKMQI�MQTqVMEP��0qTSUYI�EGXYIPPI�TEVEwX�HqFYXIV�IR�������UYERH�PI�.ETSR�GLIVGLI�YR�qUYMPMFVI�IRXVI�indépendance et maintien d’un lien fort avec les Etats-Unis.

-RWXMXYXMSRW�IX�TVEXMUYIW�½RERGMrVIW�EY�.ETSR���HI������k�RSW�NSYVWFrédéric BurguièreHermann, 2014

ERPMWq�HITYMW�TPYW�HI�ZMRKX�ERW�HERW�YRI�§GVMWI¨�UYM�WIQFPI�WERW�MWWYI��le Japon reste cependant la première puissance créditrice à l’égard du VIWXI�HY�QSRHI��'IXXI�ETTEVIRXI�GSRXVEHMGXMSR�IWX�IPPI�PI�WMKRI�UYI�

PIW�.ETSREMW�SRX�YRI�VIPEXMSR�TEVXMGYPMrVI�k�P´EVKIRX��UY´MP�I\MWXI�EY�.ETSR�YRI�GYPXYVI�½RERGMrVI�WTqGM½UYI�#�0EYXIYV�E�I\TPSVq�YRI�QYPXMXYHI�H´qTMWSHIW�UYM�SRX�qQEMPPq�P´LMWXSMVI�½RERGMrVI�IX�QSRqXEMVI�HY�.ETSR�HITYMW�PI�HqFYX�HI�P´qTSUYI�H´)HS��(I�P´IJJEGIQIRX�HIW�HIXXIW�IX�PE�VIJSRXI�HIW�QSRREMIW�au XVIIe WMrGPI�NYWUY´k�PE�FYPPI�½RERGMrVI�HIW�ERRqIW�������IR�TEWWERX�TEV�PE�GVqEXMSR�H´YR�W]WXrQI�QSRqXEMVI�WYV�PI�QSHrPI�SGGMHIRXEP�WSYW�1IMNM��

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Revues,

essais et

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recherche

PUBLICATIONS

REVUES & ARTICLES'LMRI��8LExPERHI��4EGM½UYI��6YWWMI���

0´IWWSV�HIW�QSYZIQIRXW�qGSPSKMWXIW��1SFMPMWEXMSRW�ERXM�TSPPYXMSR�k�8EM[ER�IX�IR�'LMRIPerspectives chinoises, 2014/3

L’ MHqI� HI� REXYVI� GSQQI� SFNIX� I\XqVMIYV� UYM� VqWMWXI� EY� HIWWIMR� HI�l’homme est absente de la culture chinoise traditionnelle. L’idéal GSRJYGqIR�HI�P´LEVQSRMI�ERXLVSTSGSWQMUYI�IX�PIW�HSGXVMRIW�FSYHH-

histes du karma et de la réincarnation n’imposent pas une séparation stricte entre les êtres humains et leur environnement. L’émergence d’une prise de conscience populaire de la dégradation de l’environnement et de manifesta-tions anti-pollution, dans les années 1980 à Taiwan et dans les années 1990 IR�'LMRI��R´qXEMX�HSRG�VMIR�HI�QSMRW�UY´YR�VqZIMP�FVYXEP�k�XVEZIVW�PIUYIP�GIW�HIY\�WSGMqXqW�SRX�IR½R�§�HqGSYZIVX� �YR�RSYZIEY�GSRGITX�HI�REXYVI��(ERW�ce numéro, la situation de Taiwan est mise en perspective avec un article d’actualité consacré au mouvement écologiste en Chine.

)WTEGIW�YVFEMRW�GSRXIWXqW��5YIP�HVSMX�k�PE�ZMPPI�#Perspectives chinoises, 2014/2

L E�QSHIVRMWEXMSR�HIW�ZMPPIW�GLMRSMWIW�E�IRKIRHVq�HIW�GSR½KYVEXMSRW�WTEXMEPIW�MRqHMXIW��(I�RSQFVIYWIW�QYRMGMTEPMXqW�SRX�QMW�IR�®YZVI�toute une gamme de stratégies entrepreneuriales visant à décro-

GLIV�PIW�TVIQMrVIW�TPEGIW�HERW�P´MRXIRWI�GSRGYVVIRGI�UYI�WI�PMZVIRX�PIW�métropoles en Chine. Ces villes se présentent comme des centres éco-RSQMUYIW�IX�QqXVSTSPMXEMRW�QEMW�EYWWM�GSQQI�HIW�§�ZMPPIW�QSRHI�¨� ��elles redécouvrent depuis peu l’intérêt de leur héritage culturel local dans le cadre du déploiement de ces stratégies. De telles stratégies HI�§�QSRHMEPMWEXMSR�¨�HIW�ZMPPIW�HIW�TE]W�qQIVKIRXW��SY�TPYW�KqRqVEPI-ment des mégalopoles du XXIe siècle, imposent un dépassement de la conception traditionnelle de l’urbanisme du tiers-monde.

7SQFEX�/LVYEXLSRK��'I�UYI�NI�GVSMW���)WWEM6I¾IXW�HI�8LExPERHI��R����NYMR�����

L E�8LExPERHI��EZIG�WSR�HIQM�QMPPMSR�HI�JVERGSTLSRIW��IWX�PI�TE]W�HI�P´%7)%2�S��PE�JVERGSTLSRMI�IWX�PE�TPYW�H]REQMUYI��4SYVXERX��QEPKVq�le prestige associé à cette langue, le soutien du ministère de l’Éduca-

tion, l’intervention d’un grand nombre d’organisations de promotion, les diverses initiatives personnelles, les activités parascolaires et les manifes-tations culturelles, le français est peu présent dans le milieu universitaire et dans la société civile. D’après l’auteur, les causes sont à chercher du G|Xq�HIW�QqXLSHIW�H´IRWIMKRIQIRX��HY�GPSMWSRRIQIRX�HIW�½PMrVIW�YRMZIV-WMXEMVIW�IX�HIW�WTqGM½GMXqW�HI� PE�GYPXYVI�XLExPERHEMWI�UYM�EKMWWIRX�GSQQI�autant de freins à l’apprentissage du français. Sombat Khruathong est une ZqVMXEFPI�JSVGI�HI�TVSTSWMXMSR�TSYV�UYI�WE�PERKYI�FMIR�EMQqI�WSMX�TEVPqI��PYI��qGVMXI��qGSYXqI��TSYV�UY´IPPI�WSMX�YXMPMWqI�IR�Hq½RMXMZI�

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Les

contributeurs

du n°9

automne-hiver 20149de l’ANAJ-IHEDN

Les Cahiersdu Comité Asie

Contributeurs0IW�GSRXVMFYXIYVW�I\XqVMIYVW��EZIG�RSW�VIQIVGMIQIRXW

Comité Asie0IW�VqHEGXIYVW�HIW�'ELMIVW�HY�'SQMXq�%WMI�R��

Romain Bartolo | Auditeur-jeune de l’IHEDN, 84ème�WIWWMSR��0]SR�������`�-P�IWX�GLEVKq�HI�TVSNIXW�EYTVrW�HY�HMVIGXIYV�HI�P´)GSPI�GIRXVEPI�HI�0]SR��(MTP|Qq�HI�P´YRMZIVWMXq�.IER�1SYPMR�¯�0]SR�---�IR�

WqGYVMXq�MRXIVREXMSREPI�IX�HI�1SREWL�9RMZIVWMX]��1IPFSYVRI��%YWXVEPMI �IR�GSYRXIV�XIVVSVMWQ�WXYHMIW��MP�E�été doctorant de 2011 à 2013 à la S. Rajaratnam School of International Studies à Singapour. Il parle cou-VEQQIRX�MRHSRqWMIR�IX�W´MRXqVIWWI�RSXEQQIRX�EY\�UYIWXMSRW�PMqIW�EY�VEHMGEPMWQI�MWPEQMUYI�IR�-RHSRqWMI�

Erwan Berger | Diplômé de l’ESSEC et de l’EPMI / ECAM, il est aujourd’hui Directeur de projets au WIMR�H´YRI�WSGMqXq�IYVSTqIRRI�WTqGMEPMWqI�HERW�PE�PSKMWXMUYI�

Nathan Juglard | Auditeur jeune de l’IHEDN, 79ème session, Besançon, 2013 | Étudiant en double QEWXIV�k�7GMIRGIW�4S�0]SR�IX�k�P´)1�0]SR��

Brij Khindaria� �2q�IR�-RHI�IX�EYNSYVH´LYM�FEWq�k�+IRrZI��&VMN�/LMRHEVME�IWX�EREP]WXI��NSYVREPMWXI�qGS-RSQMUYI�IX�qHMXSVMEPMWXI�TSYV�TPYWMIYVW�VIZYIW�qXEWYRMIRRIW��FVMXERRMUYIW�IX�MRHMIRRIW��-P�W´MRXqVIWWI�

EY\�UYIWXMSRW�HI�WqGYVMXq�IX�HI�GSRWSPMHEXMSR�HI�PE�TEM\�EZIG�YRI�ETTVSGLI�KPSFEPI��MRGPYERX�PIW�HVSMXW�HI�P´LSQQI��P´qUYMXq�WSGMEPI��P´qRIVKMI��P´IEY��PE�TEYZVIXq�IX�PE�HqQSGVEXMI�

Pauline Lovera | Auditrice jeune de de l’IHEDN, 81ème session, Toulouse, 2014 et membre du Co-QMXq�%WMI�HI�P´%2%.�-,)(2�`�(MTP|QqI�HI�7GMIRGIW�4S�8SYPSYWI������ �IX�HY�1EWXIV�--�VIGLIVGLI�

§WqGYVMXq�IX�HqJIRWI¨�HI�P´9RMZIVWMXq�4EVMW�--�4ERXLqSR�%WWEW������ ��IPPI�E�RSXEQQIRX�XVEZEMPPq�WYV�§PI�4EOMWXER�IX�PI�GSR¾MX�EJKLER¨��)PPI�E�qKEPIQIRX�XVEZEMPPq�k�P´EQFEWWEHI�HI�*VERGI�k�2I[�(IPLM��k�PE�GLER-GIPPIVMI�TSPMXMUYI�HI�P´EQFEWWEHI�HI�*VERGI�k�,ERSM�IX�k�P´)XEX�QENSV�HIW�EVQqIW�

Romain Perroud | Membre du Comité Asie | Titulaire d’un master en sécurité internationale et défense de l’université Pierre-Mendès-France Grenoble II et d’un master en Chinese politics and

HMTPSQEG]�HI�PE�*YHER�9RMZIVWMX]�HI�7LERKLEM�S��MP�E�WqNSYVRq�HIY\�ERW��6SQEMR�4IVVSYH�IWX�WTqGMEPMWXI�HI�PE�TSPMXMUYI�qXVERKrVI�HI�PE�'LMRI�IX�HIW�VIPEXMSRW�HI�GIPPI�GM�EZIG�WIW�ZSMWMRW�H´%WMI�4EGM½UYI�

Bruno Hellendorff | Chercheur au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité �+6-4 �HITYMW�������S��MP�GSSVHSRRI�PIW�EGXMZMXqW�HI�P´E\I�HI�VIGLIVGLI�§�4EM\�IX�7qGYVMXq�IR�%WMI�4EGM-

½UYI¨��7IW�VIGLIVGLIW�TSVXIRX�EZERX�XSYX�WYV�PIW�UYIWXMSRW�HI�HqJIRWI�IX�WqGYVMXq�IR�%WMI�4EGM½UYI��%GXMJ�WYV�PIW�UYIWXMSRW�HI�KqSTSPMXMUYI�IX�HI�TSPMXMUYI�qXVERKrVI��MP�E�TEV�EMPPIYVW�TYFPMq�TPYWMIYVW�EREP]WIW�WYV�PE�HMQIR-WMSR�WqGYVMXEMVI�HIW�TSPMXMUYIW�HI�KIWXMSR�HIW�VIWWSYVGIW�REXYVIPPIW��-P�IWX�qKEPIQIRX�HSGXSVERX�k�P´9RMZIVWMXq�'EXLSPMUYI�HI�0SYZEMR��9'0 �IR�&IPKMUYI��IX�GLIVGLIYV�EWWSGMq�EY�'IRXVI�H´qXYHI�HIW�GVMWIW�IX�HIW�GSR¾MXW�MRXIVREXMSREY\��')'6- ��7IW�VIGLIVGLIW�HSGXSVEPIW�WI�TIRGLIRX�WYV�PE�TSPMXMUYI�qXVERKrVI�HI�P´-RHSRqWMI��

Paul-Etienne Legrais� �7MRSTLSRI��MP�E�I\IVGq�IR�UYEPMXq�HI�GSRWYPXERX�WYV�PI�QEVGLq�GLMRSMW�HITYMW�plus de dix ans au sein de cabinets de référence. Il a accompagné des grandes sociétés françaises en

ContributeursLes GSRXVMFYXIYVW du�R��

71

CONTRIBUTEURS

Les

FRQWULEXWHXUV�du n°9

COORDINATION0´qUYMTI�HI�VqHEGXMSR�HIW�'ELMIVW�HY�'SQMXq�%WMI

■�(MVIGXIYV�HI�TYFPMGEXMSR

*VERpSMW�Mattens | Président de l’ANAJ-IHEDN.

■�6qHEGXIYV�IR�GLIJ

Stéphane Cholleton | Auditeur-jeune de l’IHEDN, 60ème session, 2008, Vice-président del’ANAJ-IHEDN en charge du Pôle Études, Responsable et fondateur du Comité Asie de P´%2%.�-,)(2�`�(MTP|Qq�P´9RMZIVWMXq�4EVMW���IR�KqSKVETLMI�HIW�TE]W�qQIVKIRXW�IX�HI�,)'�IR�QEREKIQIRX�HIW�VMWUYIW�MRXIVREXMSREY\��7XqTLERI�'LSPPIXSR�E�qXYHMq�PI�GLMRSMW�k�P´-2%0'3�IX�k� P´-RWXMXYX�HI�HMTPSQEXMI�HI�4qOMR�� -P�W´IWX�RSXEQQIRX� MRXqVIWWq�k� PE�TSPMXMUYI�GLMRSMWI�IR�Asie centrale et a travaillé à Pékin pour International Crisis Group en 2008. Il est également membre du Comité de lecture de la revue Monde Chinois, nouvelle Asie et conseiller éditorial de la revue Géoéconomie.

■�'SRWIMP�WGMIRXM½UYI

Sandrine DEPFER�8EFEVH | Membre du Comité Asie de l’ANAJ-IHEDN | Étudiante à l’Ins-XMXYX�HI�VIPEXMSRW�MRXIVREXMSREPIW�IX�WXVEXqKMUYIW��-6-7�7YT´ ��7ERHVMRI�(EPFER�8EFEVH�IWX�HSGXIYV�IR�PERKYI�IX�GMZMPMWEXMSR�NETSREMWIW��-2%0'3��*VERGI�9RMZIVWMXq�HI�8WYOYFE��.ETSR �IX�SJ½GMIV�HI�VqWIVZI�HERW�P´%VQqI�HI�XIVVI�JVERpEMWI��)PPI�XVEZEMPPI�EGXYIPPIQIRX�WYV�PE�TSPMXMUYI�NETSREMWI�HI�défense et d’armement.

Sophie CLIZEPI]VI | Auditeur-jeune de l’IHEDN, 74ème session | Diplômée de Sciences-Po Paris.

Coline *erro | Auditeur-jeune de l’IHEDN, 69ème session, 2011, membre du Comité Direc-teur et du Comité Asie de l’ANAJ-IHEDN | Docteur ès Sciences de l’information et de la com-QYRMGEXMSR��'SPMRI� *IVVS� IWX� EYNSYVH´LYM� NSYVREPMWXI� IX� EREP]WXI� KqSTSPMXMUYI�� WTqGMEPMWXI� HI� PE�HMTPSQEXMI�MRXIVREXMSREPI�IX�HIW�UYIWXMSRW�HI�WqGYVMXq��)PPI�W´MRXqVIWWI�EYWWM�EY\�TYMWWERGIW�qQIV-gentes, et notamment à l’Asie centrale. Elle a co-signé plusieurs ouvrages sur le renseignement et les relations internationales, notamment Géopolitique de l’Ouzbékistan, SPM, 2010.

Philippe du *VIWRE]�`�1IQFVI�HY�'SQMXq�%WMI�HI�P´%2%.�-,)(2�`�)WWE]MWXI�IX�QIQFVI�HY�'PYF�)GSRSQMI�HI� P´-27)%(��4LMPMTTI�HY�*VIWRE]�E�qXYHMq� P´qGSRSQMI�HY�HqZIPSTTIQIRX�

MRXIPPMKIRGI�qGSRSQMUYI�SY�� PYXXI�ERXM�GSRXVIJEpSR��)R������� MP�E�GSJSRHq�EZIG�3PMZMIV�1EVG�PI�GEFMRIX�)YVS�'LMRE�'SRXVSP��HSRX�PE�ZSGEXMSR�IWX�H´qPEFSVIV�HIW�WSPYXMSRW�HI�WXVEXqKMI�H´MR¾YIRGI�WTqGM½UYIW�EY\�FIWSMRW�HI�GLEUYI�IRXVITVMWI�IR�'LMRI�

Olivier MEVG | dirige depuis dix ans Euro China Capital, une société de conseil en stratégie et JYWMSRW�EGUYMWMXMSRW��WTqGMEPMWqI�WYV�PE�'LMRI��7E�WSGMqXq�E�EGGSQTEKRq�TPYW�HI����GPMIRXW�HERW�PIYVW�

projets d’expansion en Chine. En 2013, il a cofondé avec Paul Etienne Legrais le cabinet Euro China 'SRXVSP��HSRX�PE�ZSGEXMSR�IWX�H´qPEFSVIV�HIW�WSPYXMSRW�HI�WXVEXqKMI�H´MR¾YIRGI�WTqGM½UYIW�EY\�FIWSMRW�HI�GLEUYI�IRXVITVMWI�IR�'LMRI�

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Les Cahiersdu Comité Asie

Pour toute question sur les Cahiers du Comité Asie de l’ANAJ-IHEDN0::5�!�����������

asie@anaj-ihedn.org

Les

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à Harvard, au Centre Chine du CNRS, à l’Université d’Economie et Finance de Shanghai et à l’Ecole Normale de Taiwan. Egalement diplômé de l’INSEAD et du MAI, il a exercé des fonctions HI�HMVIGXMSR�IR�IRXVITVMWI�IR�*VERGI�IX�IR�%WMI��GSQFMRERX�EMRWM�ETTVSGLI�XLqSVMUYI�IX�I\Tq-rience de terrain. Auteur de 100 questions sur la Chine��)WOE ��4LMPMTTI�HY�*VIWRE]�IWX�MRXIVZIRY�EY�*SVYQ�HI�6IRRIW������EY\�G|XqW�H´I\TIVXW�XIPW�UYI�1MGLIP�6SGEVH��.IER�4MIVVI�6EJJEVMR�IX�%PEMR�*MROMIPOVEYX��7IW�XVEZEY\�WYV�PIW�MRXIVEGXMSRW�WXVEXqKMUYIW�IRXVI�qGSRSQMIW�HqZIPSTTqIW�IX�qQIVKIRXIW�SRX�qXq�TYFPMqW�IR�*VERGI��IR�%JVMUYI�IX�IR�%WMI�

Denis Lambert�`�%RGMIR�qPrZI�HI�P´fGSPI�RSVQEPI�WYTqVMIYVI��HSGXIYV�rW�7GMIRGIW��SJ½GMIV�WYTq-VMIYV�HI�VqWIVZI��MP�IWX�VIWTSRWEFPI�H´qXYHIW�KqSTSPMXMUYIW�IX�WXVEXqKMUYIW�TSYV�PE�(qJIRWI���-P�IWX�P´EYXIYV�HI�HIY\�PMZVIW�HI�KqSTSPMXMUYI�HI�P´%WMI��-RHI�IX�'LMRI �IX�HI�RSQFVIY\�EVXMGPIW�WYV�PE�HMWWYEWMSR��

Igor =EOSYFSZMXGL | Auditeur-jeune de l’IHEDN, 69ème session, 2011, membre du Comité Directeur et du Comité Asie de l’ANAJ-IHEDN | Ancien élève de l’École normale supérieure HI�0]SR�IX�EKVqKq�HI�0IXXVIW�GPEWWMUYIW��-KSV�=EOSYFSZMXGL�IWX�IRWIMKRERX�GLIVGLIYV��HSGXSVERX�à l’Université Paris Ouest-Nanterre La Défense. Ses travaux portent sur la représentation du TSYZSMV�HERW�PI�,EYX�)QTMVI�VSQEMR��-P�W´MRXqVIWWI�qKEPIQIRX�EY\�UYIWXMSRW�HI�KqSTSPMXMUYI�IX�de défense, et en particulier à l’Asie, où il s’est rendu à plusieurs reprises. Il a enseigné le français TIRHERX�YR�ER�k�P´9RMZIVWMXq�HIW�0ERKYIW�IX�'YPXYVIW�HI�4qOMR��&0'9 �IX�XVEZEMPPq�k�P´%QFEWWEHI�de France à Washington.

■�(MVIGXVMGI�EVXMWXMUYI

Coline *erro

Comité Asie ■ 15 décembre 2014 à ParisRéunion du Comité Asie.

Indonésie ■ 29 avril 2015 à l’Ecole militaireConférence vec Bruno Hellendorff, Chercheur au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la WqGYVMXq��+6-4 ��S��MP�GSSVHSRRI�PIW�EGXMZMXqW�HI�P´E\I�HI�VIGLIVGLI�§�4EM\�IX�7qGYVMXq�IR�%WMI�4EGM½UYI¨�

CONFÉRENCESÀ venir en 2014 et 2015

Événementsk�ZIRMVLes prochains rendez-vousdu Comité Asie

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