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1 R RO OY Y A AU UM ME E D DU U M MA A R RO OC C UNIVERSITE MOHAMMED V-AGDAL FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DE PHYSIQUE Master Énergie et Technologie des Matériaux h Réalisé par : *OUASSARNI ABDERRAHIM *HNINE TARIK h Proposé et encadré par le professeur : *SAMAOUALI Année universitaire : 2007/2008

Les Ceramiques

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OUASSARNI ABDERRAHIM

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Page 1: Les Ceramiques

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h Réalisé par :

*OUASSARNI ABDERRAHIM*HNINE TARIK

h Proposé et encadré par le professeur :

*SAMAOUALI

Année universitaire : 2007/2008

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TABLE DES MATIERESI. INTRODUCTION :....................................................................... 3

II. ORIGINE DES CÉRAMIQUES : ..................................................... 4

1. CERAMIQUES TRADITIONNELLES : ....................................................................... 42. CERAMIQUES TECHNIQUES : ............................................................................. 4

III. CLASSES DE CÉRAMIQUES :........................................................ 5

1. MICROSTRUCTURE DES CERAMIQUES : ................................................................ 51.1. Céramiques ioniques et covalentes :....................................................................... 5

1.1.1. Les céramiques ioniques simples : ............................................................................................................... 61.1.2. Les céramiques covalentes simples : ............................................................................................................ 8

1.2. Les alliages de céramiques : ................................................................................... 9

IV. PROPRIETES PHYSIQUES DES CERAMIQUES :............................ 10

1. PROPRIETES MECANIQUES : ............................................................................ 102. RESISTANCE AUX CHOCS THERMIQUES : ............................................................. 133. FLUAGE DES CERAMIQUES : ............................................................................ 134. MISE EN FORME ET ASSEMBLAGE : ................................................................... 14

4.1. Mise en forme des céramiques : ............................................................................. 144.2. Assemblages des céramiques : ............................................................................. 15

4.2.1. Assemblage mécanique des céramiques : .................................................................................................. 154 .2.2.Autres types d’assemblage : ...................................................................................................................... 16

V. LES CERAMIQUES ET LES BARRIERES THERMIQUES : ................ 16

1. REVETEMENTS DE BARRIERE THERMIQUE :.......................................................... 172. EXIGENCES SPECIALES IMPOSEES AUX METHODES DE PREPARATION :......................... 17

VI. ALTERATION DES CERAMIQUES : ............................................. 18

1. LES ALTERATIONS PHYSIQUES :......................................................................... 182. LES ALTERATIONS CHIMIQUES : ........................................................................ 193. LES ALTERATIONS BIOLOGIQUES : ..................................................................... 204. LES PROBLEMES DE DECOLLEMENTS DE GLAÇURES SUR DES CERAMIQUES.................... 20

VII. CONCLUSION : ................................................................... 21

BIBLIOGRAPHIE : .......................................................................... 22

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I. INTRODUCTION :

Les céramiques englobent tous les matériaux à liaisons iono-covalentes, ce qui regroupe

: les roches, les bétons, les verres, les carbures, les nitrures...

Le mot céramique provient du grec ancien « kéramos», qui signifie « terre à

potier », « argile ». Il a donné son nom à un quartier d'Athènes, le Céramique.

Les céramiques sont constituées de phases inorganiques et non métalliques, à liaisons

essentiellement iono-covalentes, non totalement vitreux et généralement consolidés par

frittage d’un compact pulvérulent mis sous la forme de l’objet voulu.

Souvent considérés comme appartenant à une même grande famille de matériaux,

céramiques, verres et liants hydrauliques peuvent être distingués par l’ordre des étapes : état

de poudre, mise en forme et cuisson :

D’autre part, tous matériaux placés dans un environnement déterminé tendent à se

mettre en équilibre avec lui. La modification de l’environnement oblige le matériau à se

transformer, ce qui aboutit à un changement rapide et évident de ses caractéristiques

originelles : c’est l’altération.

Dans ce rapport, on va essayer de faire une présentation générale sur la nature et les

types des céramiques (origines, compositions et propriétés). Ensuite, nous allons parler de

l’altération des céramiques dans un cadre générale.

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II. ORIGINE DES CÉRAMIQUES :

1. Céramiques traditionnelles :

Les plus utilisées sont les argiles (kaolinite, illite, montmorillonite…) qui permettent

d’obtenir des pièces crues de bonne tenue mécanique (plasticité).

En fonction de leur mise en forme et de la cuisson, il est possible de distinguer trois

familles d’argiles : plastiques grésantes, réfractaires, plastiques réfractaires. Pour faciliter la

densification on peut ajouter des feldspaths qui jouent le rôle de dégraissants (favorisent le

séchage tout en limitant la déformation) et de fondants.

Parmi les autres matières premières naturelles on peut citer : le sable, les carbonates

alcalinoterreux (calcaire, craie, dolomie), le talc (fondant), l’andalousite (réfractaire).

2. Céramiques techniques :

Parmi les méthodes dites “physiques”, la pyrolyse laser est une méthode de choix pour

la préparation de poudres nanométriques. Les particules obtenues, inférieures à 100 nm, ont

des surfaces spécifiques atteignant plusieurs centaines de m2/g. Cette technique repose sur la

décomposition d’un précurseur gazeux ou liquide par son interaction avec un faisceau laser.

Figure1 : Nanograin monocristallin de TiC

La stœchiométrie des poudres est contrôlée par la composition initiale du précurseur, la

taille et la cristallinité dépendant du temps de résidence des grains dans la zone de synthèse et

de la température (1000 à 2000 °C).

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Parmi les matériaux synthétisés par cette méthode citons :

• Oxydes de Si, Ti, Zr, Al, La, Y

• Non-oxydes à base Si : C, B,…

• Non-oxydes autres : CN, BN, B4C, TiB2, ZrB2, TiC, ZrC,…

III. CLASSES DE CÉRAMIQUES :

Les céramiques contiennent à la fois des éléments métalliques (Al, Mg, Zr…), des

éléments non métalliques (O, N, C, B…), et qui donnent ainsi des oxydes, des carbures, des

nitrures, des borures… pour lesquels les liaisons interatomiques sont soit covalentes, soit

ioniques, soit dans un état intermédiaire.

Plus le caractère covalent de la liaison augmente, plus la température de fusion ou de

décomposition, la résistance à la corrosion, le module d’élasticité et la dureté augmentent et le

coefficient de dilatation diminue.

Les céramiques sont en général durs et fragiles à la rupture tout en se caractérisant

parfois par des résistances mécaniques très élevées. C’est pour cela qu’ils ont été utilisés en

tant que matériaux de constructions depuis l'antiquité.

Exemples :

• Pyramides de Gizeh = 1 000 000 de tonnes de céramique massive.

• Parthénon

• Muraille de Chine

1. Microstructure des céramiques :

On peut séparer les céramiques en deux grandes classes, suivant qu'elles sont cristallines

ou amorphes.

1.1. Céramiques ioniques et covalentes :

On différencie les céramiques à caractère majoritairement covalent et celles à caractère

majoritairement ionique dans leurs liaisons atomiques.

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1.1.1. Les céramiques ioniques simples :

La plupart des céramiques ioniques de formules AB ont une structure proche de celle du

chlorure de sodium (NaCl) qui est utilisé comme sel de table. Elles sont composées d'un métal

et d'un non-métal.

Le chlorure de sodium :

Chaque atome de sodium perd un électron au profit d'un atome de chlore, la cohésion

est assurée par l'attraction électrostatique entre Na+ et Cl-.

Au maximum d'interaction électrostatique, chaque Na+ possède 6 voisins Cl- et

réciproquement. Les positions des atomes Na+ et Cl- sont équivalentes dans ce réseau.

Dans la représentation présentée, les atomes de chlore se trouvent sur un CFC (8*(1/8)

+6*(1/2)=4) et les atomes de sodium sont placés sur chacune des arrêtes et au centre (12*(1/4)

+ 1=4).

Figure2 : Structure chimique de chlorure de sodium

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La Magnésie :

Figure 3 : Structure chimique de la magnésie

La structure de la magnésie peur être décrite comme un empilement de deux réseaux

CFC oxygène et magnésium ou comme un réseau CFC d'oxygène avec un atome de

magnésium dans chaque interstices octaédriques.

Figure4: Sites octaédriques et tétraédriques d'un réseau cubique

Dans ces conditions, l'attraction entre les ions de signes opposés compense la répulsion

entre les ions O2-, le solide est très résistant thermiquement (Tf ~ 2000°C).

La zircone cubique (ZrO2) :

La zircone est une céramique de plus en plus répandue industriellement. Sa structure

cristallographique est constituée d'un empilement CFC de Zirconium, avec des ions O2- dans

les sites tétraédriques.

Comme il existe 2 sites tétraédriques par atome de réseau, la formule de la zircone est ZrO2.

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L'alumine :

L'alumine est une céramique structurale utilisée dans les outils de coupe et les meules.

Sa structure cristallographique est constituée d'un empilement HC d'ions oxygène avec des

ions Al3+ situés dans les sites octaédriques.

La structure HC présente un site octaédrique et deux sites tétraédriques (comme les

CFC). Les ions Al3+ sont entourés par 6 ions O2-, mais pour que le cristal soit électroneutre, le

nombre d'ions Al correspond au remplissage des 2/3 des sites. Deux sites sont donc vacants.

1.1.2. Les céramiques covalentes simples :

Elles sont composées de deux non-métaux ou d'éléments purs. La cohésion du solide est

assurée par la présence de liaisons covalentes, c'est-à-dire le partage des atomes avec ses

voisins. L'énergie est minimum, non par le développement d'un empilement dense comme

pour les céramiques ioniques, mais par la formation de chaînes, feuillets ou réseaux. Les

céramiques à liaisons covalentes sont plus fréquemment amorphes.

(SiO2)x(Na2O)y, nH2O + y H2SO4 –––> x SiO2 + y Na2SO4 + (y+n) H2O

Le diamant :

Le diamant est la céramique covalente type, utilisée pour sa résistance à l'usure

mécanique. Chaque atome est lié à 4 voisins. Il se trouve au centre d'un tétraèdre et ses 4

liaisons sont dirigées vers les 4 sommets du tétraèdre.

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La densité du diamant est relativement faible (3,52) car les atomes de carbones sont peu

massifs. Cette densité, très supérieure à celle du graphite (2.25), traduit cependant un état bien

ordonné.

Figure5 : Structure diamant

Le carbure de silicium :

Le carbure de silicium (SiC) a une structure proche du diamant, on remplace un atome

de carbone sur 2 par du silicium. Après le diamant, les carbures de silicium sont une des

substances les plus dures.

1.2. Les alliages de céramiques :

Les céramiques, tout comme les métaux, peuvent former des alliages. Cependant, les

raisons du développement d'alliage céramique sont différentes de celles qui ont motivées le

développement d'alliages métalliques.

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Métaux Céramiques• Limite d'élasticité.

• Tenue en fatigue.

• Résistance à la corrosion.

• Densification au frittage.

• Augmentation de ténacité.

Tableau 6 : motivations de développement d'alliages métallique et céramique

Les céramiques cristallines forment des microstructures poly cristallines, similaires à

celles des alliages métalliques.

La structure des joints de grains est plus complexe dans les céramiques que dans les

métaux, car les interactions électrostatiques apportent des contraintes d'équilibre

supplémentaires (les ions de même signe ne doivent pas se toucher).

En conséquence une fraction de porosité de l'ordre de 20vol% est fréquemment

rencontrée dans les céramiques. Ces pores vont affaiblir le matériau en entraînant des

concentrations de contraintes à leurs voisinages.

La présence de micro fissure, plus difficilement décelable est aussi très néfaste au

matériau. Ces micros fissures résultent du procédé de fabrication ou de la différence de

coefficient de dilatation.

IV. Propriétés physiques des céramiques :

1. Propriétés mécaniques :

Les céramiques présentent, comme les métaux, un module d'Young bien défini, c'est-à-

dire que le module reste constant pendant l'application d'une charge (contrairement au

polymère dont l'élasticité n'est pas linéaire).

De plus les liaisons ioniques et les liaisons covalentes sont très cohésives :

Ecéramiques > Emétaux > Epolymères -1-

En outre, les céramiques sont constituées d'atomes légers (C, O, Si, Al) et présente une

structure cristalline souvent non compacte :

•métaux > •céramiques > •polymères -2-

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Le module spécifique des céramiques est donc très favorable :

(E/•)céramiques >> (E/•)métaux -3-

Cette propriété fait que les céramiques constituent un matériau de choix comme charge

renforçante dans les composites.

Matériau E [Gpa]

ρ [SD] E/ρ [Gpa]

Aciers 210 1.8 27

Alliages Aluminium 70 2.7 26

Alumine 390 3.9 100

Silice 69 2.6 27

Ciment 45 2.4 19Figure7 : Modules d'Young et densités de céramiques et métaux

Dureté :

Les céramiques présentent la plus grande dureté de tous les matériaux. Elles sont

utilisées comme abrasifs pour couper, meuler ou polir tous les matériaux.

Hcéramiques > Halliages métalliques > Hmétaux purs >> Hpolymères -4-

Céramique H/E Alliages métalliques

H/E Métaux purs H/E

Diamant 1.5 10-1 Laiton 9 10-3 Cu 1.2 10-3

Alumine 4 10-2 Dural(Al4%Cu) 1.5 10-2 Al 1.5 10-3

Zircone 6 10-2 Acier Inox 6 10-3 Ni 9 10-4

SiC 6 10-2 Acier à bas C 1.5 10-2 Fe 9 10-4

Dans la conception des pièces céramiques il n'est jamais nécessaire d'envisager la

défaillance par plastification de la pièce car la rupture brutale = fragile = dans la zone linéaire

d'un essai de traction; intervient toujours.

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Résistance à la rupture des céramiques :

C'est la plasticité en tête de fissure qui confère aux métaux leur ténacité élevée. Le fait

que les céramiques contiennent toujours des fissures et des porosités diminue largement leur

ténacité :

Klc céramique ~ 1/50 Klc métaux -5-

La résistance mécanique en traction dépend de la ténacité et de la longueur des plus

grandes fissures, suivant la relation :

amKR lc

mc π=

Avec 2am = longueur de la plus grande fissure.

Cette relation traduit que la résistance

en traction décroît lorsque la longueur de la

plus grande fissure augmente, l'application

numérique montre que les tailles

caractéristiques des fissures provoquant la

rupture sont très faibles, de l'ordre de la taille

des grains d'un matériau fritté.

Numériquement on trouve pour les

céramiques des valeurs de l'ordre de :

•Klc ~0.2 - 2MPa.m½ .

•am ~ 10-60 •m.

•Rméc~10-300MPa.

Il existe alors deux manières d'améliorer la résistance mécanique des céramiques :

1-Diminuer la longueur de la plus grande fissure par un contrôle de la granulométrie des

poudres et des méthodes de mise en œuvre.

-6-

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2-Augmenter Klc à l'aide de composites ou d'alliage, comme en incorporant de la paille

hachée dans les briques ou de la fibre de verre dans le ciment.

Figure8 : augmentation de ténacité pour un composite à matrice céramique

2. Résistance aux chocs thermiques :

Afin de quantifier la résistance aux chocs thermiques des matériaux, on laisse tomber

des échantillons chauffés à des températures croissantes dans de l'eau. L'écart maximum de

température (en K) auquel survivent les échantillons sans se rompre donne une valeur de

résistance aux chocs thermiques.

Si le coefficient de dilation thermique de l'échantillon est •, la couche superficielle

brutalement refroidie subie une contraction de •.∆T. Cette couche fait cependant partie d'un

solide plus volumineux, encore chaud, est doit donc supporter une contrainte de E.•.∆T.

Si cette contrainte est supérieure à la résistance mécanique Rmt, la surface de la pièce se

fissure et finalement s'écaille. La variation de température maximum que peut supporter

l'échantillon est donc donnée en première approximation par :

∆T = Rmt / •.E

3. Fluage des céramiques :

Le problème de fluage est observé

quand T > (Tf / 3). Or, la température de

fusion pour les céramiques est élevée.

-7-

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4. Mise en forme et assemblage :

4.1. Mise en forme des céramiques :

La température de fusion des céramiques (de l'ordre de 2000°C) empêche toute

mise en œuvre par coulée ou moulage. La fragilité des céramiques (pas de déformation

plastique) rend impossible les méthodes de laminage ou de forgeage utilisée en

métallurgie.

En raison de leurs propriétés, Les céramiques sont généralement obtenus par

consolidation à haute température (frittage) d’une structure granulaire élaborée en

mettant en œuvre un procédé de mise en forme.

On utilise des poudres de granulométrie très faible (~1•m) qui génère une

surface spécifique très grande. Lorsque la poudre est compactée et portée à haute

température (~ 2/3 de Tf) les phénomènes de diffusion sont favorisés et les particules

se soudent entre elles, provoquant une densification de la poudre. La densification

complète est rarement atteinte, des porosités résiduelles restent piégées au niveau des

joints.

Figure9 : Frittage de particules compactées

Le frittage des poudres est une méthode qui n'est pas utilisée que pour les céramiques,

mais aussi pour les métaux et les polymères.

Dans le cas des céramiques la poudre est d'abord compactée, ce qui lui donne sa forme

initiale. On obtient un comprimé brut qui présente juste la cohésion suffisante pour être

manipulé et transféré dans le four de frittage. Le mécanisme de frittage nécessite une diffusion

des particules vers les pores pour en causer la fermeture.

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4.2. Assemblages des céramiques :

4.2.1. Assemblage mécanique des céramiques :

L'assemblage des céramiques est beaucoup plus délicat que celui des polymères et des

métaux, en raison de leur fragilité. Un bon assemblage doit donc éviter les contraintes

parasites et les concentrations de contraintes.

Les matériaux fragiles ont aussi un comportement à la rupture très différent en traction

et en compression, contrairement à la limite d'élasticité des métaux, ce qu'il faut utiliser à

notre avantage.

Vissage :

Le vissage est un processus d'assemblage facilement réversible. Cependant, la

fabrication de pas de vis dans les céramiques est fortement déconseillée s'ils doivent supporter

des charges élevées, en raison de leur fragilité.

Figure10 : Concentrations de contrainte lors du serrage de deux matériaux durs l'un contre l'autre.

Figure11 : Absorption des concentrations de contraintes par intercalation d'un matériau mou.

Le sertissage ou le chassage :

Le sertissage ou le chassage de pièces céramiques doit se faire dans une matrice ductile,

métal ou polymère, qui doit reprendre l'ensemble de la déformation plastique. Cette méthode

d'assemblage est possible malgré la fragilité de la céramique, en raison du caractère

essentiellement compressif des contraintes auxquelles elle est soumise.

Figure12 : Affaiblissement local du support afin de limiter les contraintes lors du chassage d'une pièce en céramique.

Page 16: Les Ceramiques

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4 .2.2.Autres types d’assemblage :

Ils existent d’autres types d’assemblages pour les céramiques, mais on ne va pas

expliquer la procédure pour chaque type. On trouve :

• Le collage

• Le brasage et soudage de verre

• Brasage avec brasure métallique

• Cofrittage

V. Les céramiques et les barrières thermiques :

L’idée de revêtir un superalliage d’une couche protectrice est apparue dans les années

1960s. L’objectif du processus de revêtement est de créer un matériau composite dans lequel

les alliages à haute performance sont protégés de la dégradation corrosive et oxydative.

Le besoin de protéger les alliages de base est apparu en raison des températures d’entrée

en augmentation continue, ce qui a fait augmenter les exigences vis-à-vis de la résistance à la

rupture par fluage des différents composants.

En conséquence, les propriétés mécaniques des alliages utilisés pour les différents

composants ont dû être améliorées en conséquence.

L’introduction des revêtements de barrière thermique (un type de revêtement par

recouvrement) a offert un potentiel considérable pour le développement d’un moyen efficace

de protection des composants contre les effets de températures de fonctionnement en

augmentation et contre le dommage dû à la corrosion et à l’oxydation.

Un revêtement de barrière thermique comprend au moins deux couches: une couche

céramique externe, dont la conductivité thermique très faible réduit le courant de chaleur, et

un revêtement à liant métallique faisant typiquement partie de la famille des alliages MCrAlY

(M=Ni, Co, NiCo ou CoNi).

Page 17: Les Ceramiques

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1. Revêtements de barrière thermique :

Du point de vue du matérialographe, la préparation correcte d’un matériau composite

représente un vrai défi, et la présence d’un revêtement de barrière thermique complique

d’autant plus le travail de préparation d’échantillons.

Les revêtements de barrière thermique sont des couches d’oxydes de céramique de ZrO2

et Y2O3 dont la fonction est de réduire la température du matériau de substrat.

La faible conductivité thermique de la céramique peut également résultée en une chute

prononcée de la température à l’intérieur du revêtement de barrière.

2. Exigences spéciales imposées aux méthodes de préparation :

Un problème peut s’avérer être la séparation des défauts de revêtements réels (porosité,

délamination, etc.) provenant d’artefacts qui sont survenus à cause d’erreurs de préparation et

qui sont souvent difficiles à distinguer des défauts réels. La question de savoir s’il est

préférable d’infiltrer ces systèmes de revêtements poreux afin de sceller les pores ou cavités

est toujours vivement discutée par les métallographes. Alors que l’infiltration peut aider à

éviter les artefacts, seuls les pores ouverts en surface au moment de l’infiltration sont

réellement scellés. Il n’y a donc aucune garantie que l’infiltration supprime complètement les

artefacts de préparation.

Figure10 : exemple d’un échantillon bien préparé Figure11 : exemple d’échantillon mal préparé avec des artefacts (délamination et porosité)

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Comme le coefficient d’expansion thermique d’un revêtement de céramique

diffère considérablement de celui d’un substrat métallique, un revêtement liant

intermédiaire doit être appliqué au matériau de base. De façon typique, les revêtements

de MCrAlY souvent utilisés pour la protection contre la corrosion due à une

température élevée, servent de revêtements liants.

En termes de préparation d’un échantillon matérialographique, le système de

revêtement multicouche représente une structure complexe consistant d’un substrat à

base de nickel ou de cobalt, un revêtement liant de MCrAlY ainsi que d’une couche de

barrière thermique céramique.

Chaque couche de composant comporte des exigences différentes vis-à-vis du

processus de préparation d’échantillons et, bien entendu, les techniques variées

utilisées pour appliquer ces couches doivent également être prises en considération.

VI. Altération des céramiques :

Les céramiques altérées sur une période de plusieurs centaines d'années à plus

d'un millénaire, permettent de suivre le comportement des céramiques de compositions

chimiques différentes en conditions naturelles de corrosion. Cependant, la

généralisation des résultats obtenus sur ces céramiques ne pourra s'effectuer qu'à la

condition de :

• Cerner les mécanismes responsables de l'altération des céramiques.

• Quantifier leurs cinétiques.

• Changement des propriétés physiques, chimiques esthétiques, plastiques… du

bien culturel.

1. Les altérations physiques :

Les modes par lesquels s’opère l'altération physique sont :

Page 19: Les Ceramiques

19

• les variations de température : qui induisent la dilatation et la contraction des

céramiques. Afin de comprendre le rôle que certains facteurs (la température de

cuisson et la composition des matières premières) ont sur la dilatation à

l'humidité des matériaux de construction céramiques, et d'établir une corrélation

entre eux. Plusieurs produits à base d'argile ont été cuits à différentes

températures et leur dilatation à l'humidité a été mesurée.Dans ces

matériaux, la dilatation à l'humidité atteint son niveau maximum aux

alentours de 950°C et est renforcée par la présence d'alcalis. La présence

d'éléments alcalino-terreux a l'effet inverse. L'adjonction de chaux en

quantité réduite dans le mélange peut donc réduire la dilatation à

l'humidité.

• Les dissolutions : c'est une usure de la surface des matériaux sous l'action des

lessivages et des ruissellements d'eau.

• Les charges mécaniques : Ce type d’altération est directement lié à la structure

de la pièce des céramiques. En effet, sous l’action de sollicitations mécaniques

trop importantes pour la qualité de la céramique, les contraintes peuvent

provoquer la fissuration et même la rupture d’une pièce

• La fatigue : Détérioration interne d’un matériau soumis à des efforts répétés

supérieurs à la limite d’endurance, inférieurs à la limite d’élasticité.

2. Les altérations chimiques :

Les modifications éventuelles au cours du temps de la composition chimique des

céramiques concernent directement les méthodes qui cherchent à déterminer la

provenance des céramiques en se référant aux caractéristiques de composition des

pâtes. Deux types particuliers d'altération au cours du temps :

Le premier concerne les céramiques qui ont séjourné en milieu marin et ont fixé

une quantité importante de magnésium tout en présentant des perturbations notables

des taux d'alcalins.

Page 20: Les Ceramiques

20

Le second se réfère à des céramiques dont une surcuisson modérée a eu pour

effet de créer des conditions favorables au départ de certains constituants comme le

potassium. Cette élimination est généralement négligeable lorsque les céramiques ne

sont pas surcuites, ou lorsqu'elles le sont très fortement. Mais, on observe cette

altération par changement des couleurs des pièces des céramiques.

3. Les altérations biologiques :

Altération dans un environnement biologique d’un matériau résultant d’une

activité cellulaire, enzymatique, bactérienne, virale.

Les agents d’altération biologiques sont principalement les mousses, les

champignons et les lichens, les algues mais aussi certaines bactéries.

• La biodégradation : correspond à la perte des propriétés physiques.

• La biodissolution : à la perte des propriétés chimiques.

• La biorésorption : implique une biodégradation qui aboutit à la disparition du

matériau, les produits de dégradation étant éliminés par voie rénale ou

métabolisés.

4. Les problèmes de décollements de glaçures sur des céramiques

Les objets types (vases à pharmacie, carreaux...), il s’agit d'évaluer les causes

principales de dégradation. Ces décollements sont attribuables soit à des défauts

technologiques (incompatibilité des coefficients de dilatation) soit à l'utilisation

(présence de phases étrangères) ou l'environnement (variations importantes d'humidité

ou de température) de ces objets, ces raisons étant souvent intimement liées. Une des

caractéristiques communes à ces objets dégradés est la présence d'une couche

intermédiaire, un engobe, entre la céramique et la glaçure.

Page 21: Les Ceramiques

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VII. Conclusion :

Dans ce rapport concernant les céramiques, nous avons

vu presque tous ce qui concerne les caractéristiques

intrinsèques ainsi que les propriétés physico-chimiques de

ce type de matériaux. Or, et pour bien cerner notre sujet

l’étude pratiques est une obligation qu’on doit tenir compte.

Les matériaux céramiques sont utilisés comme isolant

thermique dans de nombreux domaines. Les briques

réfractaires sont l’une des plus anciennes applications des

matériaux céramiques poreux. De par leur bonne résistance

aux chocs thermiques et leur faible conductivité, elles sont

utilisées dans l’industrie métallurgique et céramique. Des

applications plus récentes et de technologies avancées font

également intervenir des matériaux céramiques. Citons par

exemple les systèmes de protection thermique des navettes

spatiales américaines qui sont constitués de tuiles en fibres

de silice.

La recherche n’a pas de limite, alors que plusieurs pays

s’y investissent pour se procurer de nouvelles technologies,

le Maroc reste à l’écart. Ce rapport que nous venons de

commencer à une suite qui va nous guidés vers des résultats

qui sont soit général ou spécifique à un domaine précis.

Page 22: Les Ceramiques

22

VII. Bibliographie :

Andreas Neidel, Susanne Riesenbeck, Thomas

Ullrich, Jörg Völker, Chunming Yao,Siemens Power

Generation; Caractérisation matérialographique des

systèmes multicouches modernes utilisés pour les

composants à gaz de combustion dans les grandes turbines à

gaz pour la production d’électricité stationnaire ; article ;

Revue Matérialographie ; « Struers » ; 2/ 2004.

L. FLANDIN ; Verres et Céramiques ; cours.

Les Céramiques Industrielles ; Rapport ; Centre d’Animation

Régional en Matériaux Avances « C.A.R.M.A »;octobre 1999.

Marie-Laure Bouchetou ; Matériaux céramiques ; cours ;

Polytech'Orléans.

Thomas Maeder; Assemblage de matériaux céramiques ;

cours ; Institut de Production & Robotique ; 2004.