Les Conduites Suicidaires

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  • 7/26/2019 Les Conduites Suicidaires

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    Plan de la question

    I. IntroductionPendant longtemps, le corps social et les mdecins avec lui, ont abord le suicide sous

    un angle moral et philosophique, considrant que cet acte devait tre soit assimil un

    pch et condamn, car contraire la volont divine, soit considr, au contraire,

    comme l'ultime expression de la libert individuelle.Actuellement dpnalis, le suicide est plutt abord sur le plan phnomnologique,

    cherchant en comprendre et en expliquer les multiples dterminants. Les

    recherches tendent intgrer actuellement dirents !acteurs de risque et prcipitant

    de nature biologique, ps"chologique et sociale.

    II. Historique#he$ les grecs, Aristotecondamne le suicide. %l le d&nit comme un acte de lchet

    !ace aux di(cults de la vie.Platon admet une exception ) maladie douloureuse, incurable.Les cyniques, picuriens, stociens accordent le droit de quitter volontairement la

    vie.La Rome Antique punit l*acte suicidaire s*il ne rpond pas aux crit+res compatibles

    avec la morale stocienne.Le christianisme puis lIslam condamnent le suicide et le consid+rent comme une

    oense la religion et l*humanit.Le mot suicide aurait t utilis pour la premi+re !ois par l*abb -es!ontaines en /0/.Au 17meet 1mesicle, on octroi au suicide un statut scienti&que.Au 1!mesicle, la position redevient plus radicale et plus moralisatrice, condamnant le

    suicide.1n 1", #squirole re2+te la position des ps"chiatres ) 3 l*homme n*attente ses

    4ours que dans le dlire et tous les suicids sont des alins. 5

    III. #pidmiolo$ieLa !rquence des 67 et des dc+s par suicide est sous8value.La rpartition en !onction du sexe est ingale ) 9 suicide pour / 67 masculines

    9 suicide pour 0 67 !mininesLe suicide est plus !rquent che$ les su4ets de moins de :;ans et che$ le su4et g. Les

    actes suicidaires sont exceptionnels avant /ans.

    %es conduites suicidaires

    %. %ntroduction%%. acteurs suicidog+nes

    . %n2uences !avorisantes:. Liens avec la pathologie mentale

    =%%. Approche clinique=%%%. 7ituations particuli+res%?. Aspects ps"chologique et mdico8

    sociaux?. #onclusion

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    I&. Intr't de la questionLe suicide est devenu un vritable probl+me de sant publique.@uels sont les !acteurs de risque suicidaire #omment ragir !ace une crise suicidaire

    @u*en est8il des ides suicidaires che$ les en!ants #omment prvenir le suicide

    l*cole ou au travail @uel est le risque de rcidive suicidaire apr+s une tentative de

    suicide Autant de questions auxquelles nous essa"erons de rpondre tout au long de

    ce cours.

    &. ()nitions1. *uicide +

    -u latin sui 3 soi8mme 5 et caedere ) 3 couper, tuer 5.Pour -uBheim en CD/ ) 3 on appelle suicide tout cas de mort qui rsulte directement

    ou indirectement d*un acte positi! ou ngati!, accompli par la victime elle8mme et

    qu*elle savait devoir produire ce rsultat 5.. la tentati-e de suicide /*0 est plus di(cile d&nir, tant est variable

    l'intentionnalit suicidaire d'un su4et l'autre E #e terme recouvre tout acte par lequel

    un individu met consciemment sa vie en 4eu, soit de mani+re ob4ective, soit de

    mani+re s"mbolique et n'aboutissant pas la mort. %l ne s'agit donc pas d'un simplesuicide rat. Fn parle de su4ets suicidant et de morbidit suicidaire.

    ". les ides de suicide correspondent l'laboration mentale consciente d'un dsir

    de mort, qu'il soit acti! ou passi! E ces ides sont par!ois exprimes sous la !orme de

    menaces suicidaires. Fn parle de su4ets suicidaires.. la crise suicidaire est une crise ps"chique dont le risque ma4eur est le suicide. %l

    s'agit d'un moment dans la vie d'une personne, oG celle8ci se sent dans une impasse

    et est con!ronte des ides suicidaires de plus en plus envahissantes E le suicide

    apparaHt alors de plus en plus cette personne comme le seul mo"en, !ace sa

    sourance et pour trouver une issue cet tat de crise.2. les 3qui-alents suicidaires3 sont des conduites risque qui tmoignent d'un

    dsir inconscient de 4eu avec la mort. #es conduites, tout comme certaines lsions ou

    mutilations auto8in2iges non suicidaires, ne doivent pas tre abusivement

    considres comme des tentatives de suicide.4. un suicid ) quelqu'un qui est mort par suicide.7. un suicidant+quelqu'un qui a !ait un geste suicidaire.. un suicidaire + quelqu'un qui exprime Iou par son comportementJ l'existence d'un

    risque de passage l'acte suicidaire.

    &I. 5acteurs suicido$nes1. In6uences a-orisantes

    a. 5acteurs physiques8 l*tat atmosphrique en particulier l*lctromagntisme8 in2uences godmographiques8 race8 notion de temprament et de biot"pe

    9. 5acteurs psycholo$iques + il n*" a pas d*hrdit suicidaire mais existence de

    !amille suicide relevant plutt d*une organisation nvrotique de la cellule

    !amiliale.Fn retrouve aussi un certain nombre de trait de caract+res ) motivit,

    impulsivit, labilit aective.

    c. 5acteurs sociau: +8 #libataires, veu!s, couples sans en!ants.8 1tudiants, militaires, mdecins et surtout ps"chiatres8 1ncore discute l*in2uence des mdia

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    8 Fn se suicide tout niveau intellectuel.

    . %iens a-ec la patholo$ie mentalea. #tats dpressis

    ;lancolie + le suicide peut s*observer tous les stades d*volution. Peut tre

    soit brutal sous !orme d*un raptus ou plus redoutable, longuement prmdit

    et accompli avec srnit. %l !aut signaler aussi la !rquence des quivalents suicidaires. #tats dpressis ractionnels au dcours d*un v+nement douloureux.

    #tats dpressis n-rotiques le passage l*acte est !onction de la

    structuration des d!enses.9. *chi. Arriration mentale + impulsi! ou motionnel?. A@ection du *= + vasculaire, cancreuses, traumatiques ou in!ectieuses.

    &II. Approche clinique1. #-ocation dun dsir de suicide + situation que le mdecin gnraliste ou

    le ps"chiatre rencontre souvent en pratique courante. %l !aut savoir qu*ungrand nombre de suicidant ont consult un praticien dans les 4ours ou

    semaines prcdant leur passage l*acte.#ertains expriment clairement leur dsir de mort, d*autres traduisent l*ide

    dans leur discours )8 e me sens de trop, inutile8 e dsire re4oindre mon p+re l8haut8 -ispositions testamentaires sans ncessit logique.8 Frganisation de ses propres !unrailles.

    . (cou-erte du $este suicidaire + provoque dans l*entourage !amilial et

    social une perturbation devant laquelle il n*est gu+re ais de rester serein.#ertains con4oints ou parents sont par!ois tents de limiter l*intervention des

    secours de crainte d*aggraver la situation par une publicit intempestive.

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    #ette tentation n*est pas dpourvue de risque ) si le suicidant ne ncessite

    pas de soins mdicaux, l*existence de ce geste tmoigne d*une perturbation

    dans les relations. Mne coupure temporaire avec l*entourage est souhaitable.". Hospitalisation + le premier ob4ecti! de l*hospitalisation est la sauvegarde

    des !onctions vitales. Mne collaboration multidisciplinaire est indispensable

    entre cliniciens Iranimateurs, ps"chologues, ps"chiatres..0

    . Reprise des liens + le plus souvent les suicidants motivent leur acte eninvoquant leur incapacit surmonter leurs con2its et leur besoin de ne plus "

    penser. Le s4our l*hpital leur permet de nouer des relations avec les autres

    patients et avec la !amille dans un terrain neutre.2. Pratique clinique + la smiologie des situations suicidantes est labile,

    trompeuse et prsente des aspects asse$ particuliers ) elle n*est pas!orcment identique celle qui prcd l*acte suicidaire.Par!ois, le geste a un eet naturellement libratoire, mais en r+gle il esttransitoire.

    7i l*on recherche des raisons prcises du geste ou si l*on se montre pressant, lepatient " rpondra volontiers par un rcit banalis avec une volont de

    recommencer. 1n revanche si l*interlocuteur sait tre l*coute, il peutaccder une histoire personnelle.

    &III. *ituations particulires1. *uicide des adolescents + met en avant le probl+me de la &liation et de la

    transmission.. *uicides des personnes B$es + se pose la question de ce qu*il est devenu, ce

    qu*il a !ait de sa vie..". *uicide C lhDpital + le taux de suicide des malades en ps"chiatrie sont

    suprieurs ceux de la population gnrale. %ls sont d*autant plus importants

    que les patients sont 4eunes. #he$ les mdecins, le deuil du suicid s*av+re

    gnralement di(cile.. *uicide en milieu carcral + rsultante d*une intrication complexe entre un

    su4et a"ant des antcdents chargs, une srie de contraintes institutionnelles et

    une distension des liens signi&cati!s avec l*extrieur.2. *uicide en milieu militaire + les 67 sont essentiellement le !ait des 4eunes

    appels, le plus souvent dans les six premiers mois. Nme dans le cas oG une

    mesure de r!orme est dcide, l*hospitalisation dans un hpital militaire

    constitue un temps de r2exion et de parole oG la 67 est restitue dans l*histoire

    du 4eune patient.4. *uicide collecti + si les exemples historiques de suicides collecti!s peuvent

    s*anal"ser en terme d*honneur, de gloire, de sacri&ces m"stiques, l*actualit du

    ??+me si+cleest marque par la tragdie des sectes.7. Pour le restant de la amille + la mort par suicide induit un stress sv+re che$

    les survivants. Les sentiments de culpabilit sont tou4ours prsents d*autant plus

    intenses qu*on a pu prouver pour la personne suicide des sentiments

    ambivalents. Mn risque asse$ !rquent rside dans le maintien d*un silence

    concert propos de cette mort pour 3 protger 5 les plus !ragiles. #e non8dit

    provoquera des dissonances plus dvastatrices que la reconnaissance du suicide.

    IE. Aspects psycholo$ique et mdico8sociau:1. %e dterminisme du suicide + le geste suicidaire s*inscrit dans le

    droulement de la crise comme la tentative de rduction des tensions internesauxquelles le su4et est en proie. %l s*impose donc lui comme une ncessit,

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    devant l*impossibilit de contenir une angoisse envahissante et dstructurant

    par les mcanismes de d!enses habituelles.. %e sens du suicide )

    %a phnomnolo$ies*eorce a dterminer le sens du suicide. 7i la mort est

    absurde pour le vivant, le suicidant, en la posant comme devenir, lui con!+re un

    sens. %l constitue un sen signi&ant. %l existe tou4ours un temps de latence, de

    murissements, par!ois bre!s, mais souvent long. F on se suicide contrequelqu*un et pour quelque chose 5.%es psychanalystes + l*ide du suicide comporte 0 lments )

    -sir de la mort avec annulation des tensions, dsir oral passi! avec

    souvent ide de survie et immortalit. Le dsir de tuer, composante agressive retourne de !aon plus ou moins

    perceptible contre le su4et lui8mme. Le dsir d*tre tu qui renvoie au masochisme et la culpabilit

    inconsciente, avec sadisme du surmoi.". %a pr-ention

    -ans la ma4orit des cas, le suicide n*est pas invitable. %l existe certes des

    groupes risque mais l*acte suicidaire est tou4ours prcd d*une phase

    d*laboration plus ou moins longue.-e plus, la pense du suicidaire est le plus souvent ambivalente, partag entre

    le dsir de mourir et celui de vivre, ce qui d*ailleurs, aggrave son anxit.Pendant longtemps, une communication reste possible avec lui, qu*il !aut savoir

    utiliser. 1lle implique disponibilit et coute, qui devraient reconnaHtre et

    !reiner, si ce n*est de stopper le s"ndrome prsuicidaire.6rois temps de prvention du suicide )

    8 Pr-ention primaire + c*est le temps idal puisque pouvant viter le

    passage l*acte. 1lle doit intresser de nombreuses personnes

    3 sensibilises 5 au danger suicidaire, notamment les mdecinsgnralistes

    8 Pr-ention8inter-ention + elle est ralise pendant la crise suicidaire,

    qui pose presque tou4ours la question d*une hospitalisation plus ou moins

    d*urgence, ventuellement impose au suicide.8 Pr-ention tertiaire + elle est celle de la rcidive. 6oute quipe mdicale

    doit avoir le souci de la continuit de la prise en charge.

    E. onclusion

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