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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie Département ECONOMIE Second Cycle-Promotion Sortante ………………………….. Option : « Macroéconomie, Modélisation et Finance » …………………………………….................... PROMOTION HARENA Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de maitrise es-Sciences Economiques Les dépenses publiques et la croissance économique de Madagascar Par : RAZAFIMAHENINA Aina Anjara Fitahiana Date de soutenance : 18 Avril 2016 Encadreur : Docteur RAVELOSON Harimisa Date de dépôt : Mai 2016

Les dépenses publiques et la croissance économique de

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Page 1: Les dépenses publiques et la croissance économique de

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

Département ECONOMIE

Second Cycle-Promotion Sortante

…………………………..

Option : « Macroéconomie, Modélisation et Finance »

……………………………………....................

PROMOTION HARENA

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du

Diplôme de maitrise es-Sciences Economiques

Les dépenses publiques et la croissance économique de

Madagascar

Par: RAZAFIMAHENINA Aina Anjara Fitahiana

Date de soutenance : 18 Avril 2016

Encadreur : Docteur RAVELOSON Harimisa

Date de dépôt : Mai 2016

Page 2: Les dépenses publiques et la croissance économique de

ii

REMERCIEMENTS

Ma profonde reconnaissance va en premier lieu à Dieu tout puissant de m’avoir

donné le temps, la force, le courage et les réflexions que j’avais absolument besoin pendant

mes recherches qui aboutissaient à ce mémoire.

Nous adressons aussi nos plus vifs remerciements :

Au président et aux membres des Jurys : votre présence ne fait que rehausser la

valeur de ce mémoire. Vos observations et vos suggestions seront appréciées comme

un complément de nos connaissances et une aide pour nos futures investigations.

Monsieur le Doyen de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie,

RAKOTO David, qui dirige brillamment les enseignements et les activités au sein de

son établissement.

Monsieur le Chef du Département ECONOMIE de l’Université d’Antananarivo,

RAMAROMANANA Fanomezantsoa qui a supervisé au cours du cursus.

Monsieur le responsable de la quatrième année et notre encadreur, RAVELOSON

Harimisa, pour sa bonté et sa part de contribution pour l’élaboration de ce mémoire.

Mon défunt grand-père RAKOTOMALALA Victor André qui m’a mis dans la voie de

l’étude de l’économie et pour ces principes qui ont beaucoup contribués dans

l’élaboration de ce mémoire tant dans les analyses politiques qu’économiques, ce

mémoire est dédié pour lui.

Tous les enseignants du département ECONOMIE pour tous ceux qu’ils m’ont appris

durant ces quatre belles années et aussi mes enseignants depuis mon enfance. Sans

vous tous, je ne pouvais même pas vous écrire ceci. Que Dieu vous bénisse.

Ma famille et mes amis pour m’avoir soutenu moralement et financièrement.

Profondes reconnaissances et affections.

Page 3: Les dépenses publiques et la croissance économique de

iii

AVANT-PROPOS

Ce mémoire de fin d’études est l’œuvre d’un étudiant en sciences économiques à la

faculté de DEGS à l’Université d’Antananarivo, Madagascar pour l’obtention d’un diplôme de

maitrise en sciences économiques.

Le thème choisi est : « les dépenses publiques et la croissance économique de

Madagascar ».

Ce mémoire est un cadre d’analyse macroéconomique permettant de mettre en relation les

théories apprises en cours et les résultats statistiques publiés par les institutions de

recherches. Il est destiné aux étudiants en sciences économiques, ceux des autres

disciplines, qui ont la chance et d’accéder pour lire cet ouvrage puisqu’il vous permette

d’enrichir votre connaisse, de mener votre recherche et en vous situant sur votre point de

vue sur les dépenses publiques et la croissance économique.

Page 4: Les dépenses publiques et la croissance économique de

iv

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Croissance des dépenses publiques et du PIB

Tableau 2 : Croissance économique et croissance des dépenses publiques

Tableau 3 : Croissance économique et des investissements publics

Tableau 4 : Croissance économique et croissance des dépenses courantes

Tableau 5 : Croissance économique et des valeurs ajoutées des industries

Tableau 6: Indice des infrastructures

Tableau 7: Nombre de chercheurs

Tableau 8 : Indice de corruption de Madagascar

Tableau 9 : part des dépenses militaires dans les dépenses du gouvernement

Tableau 10 : Proportion de personnes ayant bénéficié de l’investissement public en

amélioration des sources d’eau potable

Tableau 11 : Solde budgétaire de l’Etat Malgache

Page 5: Les dépenses publiques et la croissance économique de

v

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Croissance endogène

Figure 2 : Croissance économique de Madagascar depuis 1985

Figure 3 : Explication du multiplicateur keynésien

Figure 4 : Multiplicateur avec G

Figure 5 : Modèle ISLM

Figure 6 : Croissance économique et dépenses publiques

Figure 7 : Cercle de corrélation

Figure 8 : Individus et variables (ACP)

Figure 9 : Modèle CRECO et CRDP

Figure 10 : Modèle CRECO et CRINP

Figure 11: Taux d’imposition, DP, CE

Figure 12 : Limite du modèle ISLM

Figure 13 : Dépenses courantes et dépenses en capital

Figure 14 : Modèle CRECO et DPGOV

Figure 15 : Indice de qualité de l’administration publique

Figure 16 : Gestion administrative

Figure 17: Gestion économique

Figure 18 : Part des subventions dans les dépenses totales

Figure 19 : Part des dépenses en éducation en % PIB

Figure 20 : Part des dépenses publiques en RD dans le PIB

Figure 21 : Part des dépenses en santé dans le PIB

Figure 22 : Part des dépenses publiques dans le PIB dans quelques pays

Page 6: Les dépenses publiques et la croissance économique de

vi

ACRONYMES ET SIGLES

BM: Banque Mondiale

C : Consommation

CE : Croissance économique

CRDP : Croissance des dépenses publiques

CRECO : Croissance économique

CRINP : Croissance des investissements publics

DG : Demande Globale

DP : Dépenses publiques

DPGOV: Dépenses Gouvernementales

G : Dépenses publiques

I : Investissement

INSTAT: Institut National des Statistiques

IS-LM: Investment Saving-Liquidity Money

OGT: Operations Globales du Trésor

PIB: Produit Intérieur Brut

RD : Recherche et Développement

USD: United States Dollars

VAINDUS: Valeur ajoutée des industries

Y: Production

Page 7: Les dépenses publiques et la croissance économique de

vii

TABLE DES MATIERES

Remerciements……………………………………………………………………..……………………………..……………………………ii

Avant-propos……………………………………………………………………………………………………………..........................iii

Liste des tableaux……………………………………………………………………………………………………………………………...iv

Liste des figures………………………………………………………………………………………………………………………………….v

Acronymes et sigles………………………………………………………………………………………………………………..………….vi

INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 1

Partie I : Les dépenses publiques, une réelle source de croissance économique pour Madagascar ..... 3

Chapitre 1 : Les dépenses publiques ................................................................................................... 4

1.1. Définition et caractéristiques des dépenses publiques....................................................... 4

1.2. Les ventilations des dépenses publiques ................................................................................. 4

Chapitre 2 : La croissance économique ............................................................................................... 5

2.1. Définition .................................................................................................................................. 5

2.2. Les théories de la croissance .................................................................................................... 6

2.3.La croissance économique de Madagascar ............................................................................... 8

Chapitre 3 : L’effet des dépenses publiques sur la croissance économique ....................................... 9

3.1. La logique keynésienne et le multiplicateur keynésien ........................................................... 9

3.2. Modèle IS-LM ......................................................................................................................... 13

3.3. Analyse des effets positifs des dépenses publiques sur la croissance économique .............. 13

3.4. Analyses mathématiques ....................................................................................................... 15

3.5. Les dépenses publiques, les impôts et la croissance économique ........................................ 26

Page 8: Les dépenses publiques et la croissance économique de

viii

Partie II : Les limites des effets positifs des dépenses publiques sur la croissance économique ......... 28

Chapitre 4 : Les limites de l’optique keynésienne ............................................................................. 29

4.1. Limite du modèle ISLM ........................................................................................................... 29

4.2. Les classiques .......................................................................................................................... 30

4.3. La nouvelle macroéconomie classique ................................................................................... 30

4.4. Autres approches théoriques ................................................................................................. 31

4.5. Théorie exogène de la croissance .......................................................................................... 31

4.6. Théorie des jeux ..................................................................................................................... 31

Chapitre 5: Dépenses courantes ....................................................................................................... 32

5.1. Dépenses courantes et dépenses en capital : effet sur la croissance .................................... 32

5.2. Limites des dépenses courantes............................................................................................. 37

Chapitre 6 : Mauvaise gestion, mauvaises allocations, et dépenses improductives ........................ 39

6.1. Négligence des secteurs clés .................................................................................................. 39

6.2.Faible quantité des dépenses publiques ................................................................................. 47

6.3.Dépenses improductives et mauvaises allocations budgétaires ............................................. 47

6.4.Risque de déficit par les dépenses publiques ......................................................................... 51

CONCLUSION ......................................................................................................................................... 52

Bibliographie et webographie……………………………………………………………………………………………………………..I

Annexes…………………………………………………………………………………………………………………………..…………………II

Page 9: Les dépenses publiques et la croissance économique de

1

INTRODUCTION

Au lendemain de la crise de 1929, après l’échec du libéralisme1 ; la nécessité de

l’intervention de l’Etat dans l’économie prend les règnes à l’image de John Maynard Keynes2.

Cette intervention a néanmoins rencontré des succès durant les quelques années qui se sont

suivies, notamment avec les trente glorieuses, mais qui s’est vu à son tour plongé dans un

autre échec dans les années 70 avec les crises pétrolières de 1973 et de 1978. Depuis, le

retour au libéralisme économique s’avère inévitable. Pourtant, à l’aube du 21ème siècle,

l’application de la politique interventionniste semblait un atout pour les gouvernements des

pays qui l’appliquaient. On assiste alors, jusqu’à l’heure actuelle, une combinaison des deux,

un libéralisme qui suscite l’intervention de l’Etat.

Comme la maitrise de l’inflation, la recherche de plein-emploi, l’équilibre de la balance de

paiement, la croissance économique se trouve parmi les objectifs macroéconomiques de

Kaldor3. Pour l’atteindre, l’Etat dispose de plusieurs moyens, mais ce qui suscite le plus de

débat est la politique budgétaire, notamment la manipulation des dépenses publiques.

Le rôle des dépenses publiques sur la croissance économique se situe au centre d’un très

long débat des économistes. Ses effets semblent parfois positif, à l’instar de l’après guerre

dans les années 50, où elles favorisaient la croissance économique par la reconstruction,

mais parfois aussi négatif, dans cette même période où les différents pays européens se

trouvaient après dans une situation d’endettement.

Désormais, la maitrise des finances publiques se trouve au cœur du développement de tous

les pays dans le monde de nos jours. Dans les pays développés comme l’Allemagne, la

France, l’Angleterre, les Etats Unis… les gouvernements se mobilisent de plus en plus pour

être encore plus efficients dans l’élaboration et l’utilisation du budget de l’Etat, en exigeant

des dépenses publiques émanant à une croissance économique stable et soutenable. La

marche dans cette direction semble encore difficile pour certains pays, notamment en

développement.

1 Pensée économique qui prône pour la liberté et le non intervention de l’Etat dans l’économie

2 Economiste britannique qui est un grand partisan de l’intervention de l’Etat dans l’économie

3 Le carré magique de Kaldor constitue les quatre objectifs de la politique économique

Page 10: Les dépenses publiques et la croissance économique de

2

Comme pour les autres pays de l’Afrique subsaharienne, Madagascar n’échappe pas à cette

situation, d’important écart est enregistré chaque année entre les dépenses publiques

utilisées et les dépenses prévues dans la loi des finances, ce qui amène à de nombreux

critiques aux gouvernements qui se sont suivis vu que depuis son indépendance, en 1960, la

grande île se trouve dans une pauvreté économique incessante. Tout cela nous ramène à un

problème : les dépenses publiques favorisent-elles la croissance économique de

Madagascar?

Pour ce faire, il est important d’étendre notre analyse aussi bien sur le plan théorique

qu’empirique. Et dans un premier temps, ce travail montrera que les dépenses publiques

représentent une réelle source de croissance économique. Puis, dans une seconde partie, les

limites de cette relation seront exposées.

Page 11: Les dépenses publiques et la croissance économique de

3

Partie I : Les dépenses publiques, une réelle source de

croissance économique pour Madagascar

Page 12: Les dépenses publiques et la croissance économique de

4

Les dépenses publiques peuvent indéniablement contribuer à la croissance économique

d’une économie, aussi bien pour Madagascar. Pour démontrer cette théorie, cette première

partie sera composée d’une approche théorique, dont les pensées des différents courants de

l’économie, et de diverses analyses mathématiques.

Chapitre 1 : Les dépenses publiques

Avec les recettes publiques, les dépenses publiques forment les finances publiques. Il est

important au cours de notre analyse d’avoir une notion des dépenses publiques.

1.1. Définition et caractéristiques des dépenses publiques

Les dépenses publiques sont l’ensemble des dépenses réalisées par l’administration

publique. On distingue :

les dépenses courantes ;

les dépenses en capital ou d’investissement.

Les dépenses publiques se justifient par son utilisation pour assurer la justice, la sécurité, et

garantir les contrats (Etat minimal). Mais aussi pour combler les différentes défaillances du

marché. Dans ce sens, elles servent à subventionner les entreprises, la production des biens

collectifs…

1.2. Les ventilations des dépenses publiques

Les dépenses publiques se répartissent en :

1.1.1. Les salaires et traitements

Ils permettent de rémunérer les fonctionnaires de l’Etat, ce sont les dépenses de

fonctionnement. Donc elles ont pour objectif de produire des biens publics.

1.1.2. Les investissements

Ce sont les dépenses qui sont destiné à fournir les infrastructures (hôpitaux, écoles,

routes…). Par conséquent, elles sont les dépenses favorisées par les politiciens.

Page 13: Les dépenses publiques et la croissance économique de

5

1.1.3. Les subventions

Les subventions sont destinées pour appuyer les initiatives des entreprises que ce soient

publiques ou privées dans leur développement et/ou leur production.

1.1.4. Les dépenses militaires

Elles consistent à fournir des matériaux et des équipements pour assurer le maintien de la

paix et la sécurité nationale.

1.1.5. Les intérêts de la dette

C’est la somme des intérêts à payer sur les dettes intérieures et extérieures.

1.1.6. Le transfert

C’est la somme à partager vers les collectivités décentralisées.

Chapitre 2 : La croissance économique

Lorsqu’on parle d’économie, le terme « croissance économique » est souvent évoqué. Il est

aussi indispensable de le connaître pour avoir une idée de comment les dépenses publiques

vont l’influencer.

2.1. Définition

La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et services

marchands dans une économie sur une période donnée. Elle est généralement mesurée par

le PIB4 en volume. A la différence du PIB en valeur ou nominal, le PIB réel est à prix constant,

c’est-à-dire qu’il ne prend pas en compte l’inflation. De ce fait, il permet d’échapper à

l’illusion sur l’augmentation du PIB par simple augmentation du prix de la monnaie alors que

la production reste constante.

Le PIB en volume est obtenu par le rapport entre le PIB en valeur et l’indice des prix en

multipliant par 100 :

4 PIB : Produit Intérieur Brut

PIB en valeur= (PIB en valeur/ Indice des prix)*100

Page 14: Les dépenses publiques et la croissance économique de

6

Ce PIB en volume peut être marchand (la somme des valeurs ajoutées des entreprises) et/ou

non marchand (biens publics, évalués grâce aux coûts de production).

Par la suite, on obtient la croissance par :

Il y a deux types de croissance :

la croissance extensive, c’est-à-dire la multiplication des facteurs (capital et travail) ;

la croissance intensive, c’est-à-dire la recherche d’efficacité, d’où la notion du

progrès technique.

2.2. Les théories de la croissance

On distingue deux théories de la croissance : l’ancienne théorie dit exogène et la nouvelle dit

endogène.

2.1.1. Les théories exogènes de la croissance

On cite deux théories exogènes de la croissance : la théorie exogène équilibré de Solow et la

théorie exogène déséquilibré d’Harrod.

Ces deux théories ont des concepts différents, néanmoins, ils avancent toutes que la

croissance économique relève des facteurs exogènes tels que l’accroissement de la

population (facteur démographique) et le progrès technique.

2.1.2. Théorie endogène de la croissance

La remise en cause de la théorie exogène de la croissance du fait qu’à long terme il n’y aura

plus de croissance (stagnation de l’économie comme situation optimale) à émaner à partir

des années 80 cette théorie endogène.

Dans cette théorie, la croissance est auto-entretenue, en d’autre terme, c’est la croissance

qui va produire de la croissance. Le progrès technique, qui est exogène pour Solow et

Harrod, est le résultat de l’activité économique qui vient du profit des entreprises. D’autre

Croissance économique= ((PIB1-PIB0) ⁄ PIB0)*100

Page 15: Les dépenses publiques et la croissance économique de

7

part, ce progrès technique engendre aussi des externalités positives, d’où, le rendement

croissant.

Il y a trois facteurs différents qui permettent une accumulation de capital :

l’investissement incorporant des nouvelles technologies, c’est l’accumulation des

connaissances, initiée par Paul ROMER ;

le capital humain, par l’amélioration de la formation, selon Robert LUCAS ;

l’investissement public ou le capital public, comme cite Robert BARRO, l’éducation,

les infrastructures, et les recherches fondamentales.

En partant de cette hypothèse de BARRO, l’éducation peut avoir un effet sur le capital

humain en permettant une amélioration de la formation. Les infrastructures peuvent

améliorer l’économie, Barro (1990-1991) a évoqué que les routes permettent plus de

productivité des entreprises routières (rendement croissant). Et les recherches

fondamentales permettent à l’amélioration des nouvelles technologies.

Figure 1 : Croissance endogène

Source : Recherche personnelle

Selon Rajhi (1996), la productivité est assurée par le prélèvement des taxes pour effectuer

des dépenses d’infrastructure, d’éducation, de technologie. De leur côté, Tanzi et Zee(1997)

ont annoncés deux canaux pour que les dépenses publiques agissent positivement sur la

Nouvelles technologies

Accumulation de s connaissances

Accumulation de capital

Accumulation de capital

InfrastructuresInvestissements publics

Amélioration de la formation

Accumulation de capital

Capital humain

Recherche fondamentale

Education

Amélioration de la formation

Page 16: Les dépenses publiques et la croissance économique de

8

croissance: le canal direct c’est d’augmenter le stock de capital par l’investissement public

ou par les entreprises publiques, et canal indirect consiste à augmenter la productivité

marginale des facteurs de production offerts par le secteur privé (éducation-santé-

accumulation du capital humain).

2.3. La croissance économique de Madagascar

Une analyse de la croissance de Madagascar s’impose pour connaitre le cycle économique et

avoir une idée de la fluctuation de la situation économique du pays.

Figure 2 : Croissance économique de Madagascar depuis 1985

Source : INSTAT-croissance économique de Madagascar 1985-2014

Depuis 1985, la croissance économique de Madagascar est généralement stable et positive

sauf dans quelques cas, comme en 1991(-6.3) ou en 2002(-12.7) ou en 2009(-4), c'est-à-dire

pendant les années de crises. Le cycle économique du pays connait aussi une rapide reprise

après les récessions et se caractérise par une très rapide expansion et ne subit que quelques

années de récession après.

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Page 17: Les dépenses publiques et la croissance économique de

9

Pendant les deux premières républiques, le taux de croissance économique du pays s’est

situé entre le 1 et le 5%. Cependant, Madagascar a connu sa plus grande croissance en

2003(9.8%) la cause peut être la facilité de récupération de la production habituelle vu

qu’elle a été trop baisse pendant la crise (et/ou autres causes qu’on verra plus tard). Depuis

cette année 2003, c'est-à-dire, l’arrivée au pouvoir de l’ancien Président de la république

Marc RAVALOMANANA, la croissance économique a connue une stabilité mais en un peu

plus supérieur que d’habitude, supérieur à 5% et en moyenne 6.33% pendant ses six années

de règne. Mais en 2009, lors de sa chute et de la prise de pouvoir d’Andry RAJOELINA, la

situation socio-économique et politique de Madagascar s’est dégringoler (notamment une

baisse de la croissance) et à repris son cours normal plus tard, et cela jusqu’à l’heure actuelle

de l’ère RAJAONARIMAMPIANINA où le pays se situe dans une croissance supérieure à 0

mais largement insuffisante. Compte tenue de toutes ces situations, on peut quand même

avancer que la croissance économique de la grande île est plutôt moyenne.

Chapitre 3 : L’effet des dépenses publiques sur la croissance économique

Ce chapitre va nous permettre de faire une analyse combinée entre les deux et de tirer ainsi

les relations existantes. Mais il est d’abord nécessaire de faire un survol de l’histoire des

pensées économiques avant d’entamer les analyses empiriques.

3.1. La logique keynésienne et le multiplicateur keynésien

John Maynard Keynes s’intéressait particulièrement sur le déséquilibre entre l’offre et la

demande, le chômage et la croissance. En ce qui concerne cette dernière, il a mis l’accent sur

l’utilisation des dépenses publiques, un instrument de la politique budgétaire, en vue d’une

stabilité conjoncturelle. Il est un grand partisan des dépenses publiques, dans le sens où, il

croit que la manipulation du solde du budget de l’Etat permet d’agir sur la conjoncture

économique de l’Etat. Par ailleurs cette théorie Keynésienne sur les dépenses publiques

stipule que les dépenses publiques est un facteur de stimulation de la croissance

économique et peut avoir un effet contra-cyclique sur l’économie.

Soit :

Y=C+I+G

Page 18: Les dépenses publiques et la croissance économique de

10

Avec:

Y: Production ou revenu distribué aux agents économiques

C : consommation, elle est calculé à partir de la formule C= cY+Co ;

c est la propension à consommer c’est-à-dire la part ou la fraction à consommer par l’agent,

et Co est la consommation incompressible (exemple : le patrimoine).

I : Investissement privé

G : Dépenses publique

Ceci explique qu’à l’équilibre l’offre globale est égale à la demande globale, d’où :

et

et

Exemple : considérons le cas d’une économie fermée à une certaine date t=1 on a : Y=C+I

(ne considérons pas encore G), et Y=2000, et I= 200 ; on aura pour Co=200 une

consommation de 1800. Lorsque l’on augmente l’investissement de ΔI=200, c’est-à-dire que

les entrepreneurs augmentent leurs demandes d’investissements, la demande globale

(2200) devient supérieure à l’offre globale (2000), d’où un stock de 200.

Selon la loi psychologique de Keynes, suite à cette augmentation de la demande globale de

200, les entreprises vont alors produire 200 de plus que la production initiale pour satisfaire

cette demande, d’où on a Y=2200. Ayant un instinct animal, sachant cette augmentation, les

agents vont augmenter leurs consommations, qui devient C=1960, et avec un investissement

de 400, la demande globale sera de 2360. Et il en résulte que l’offre globale est toujours

inférieure à la demande globale. Ce qui signifie que le PIB augmente plus vite que

l’augmentation initiale de la demande globale (ΔY›ΔDG).

DG=Y

OG=C+I+G

Page 19: Les dépenses publiques et la croissance économique de

11

Ceci est expliqué par la figure qui suit :

Figure 3 : Explication du multiplicateur keynésien

Source : Recherche personnelle

Pour atteindre l’équilibre optimal, l’investissement privé ne suffit pas d’où la nécessité d’un

autre investissement qu’est l’investissement public. Pour ce faire, l’Etat doit dépenser plus,

alors, on retrouve la formule :

Ce G permet d’égaliser cette demande globale à l’offre globale et signifie que si les

entreprises ne suffisent pas, l’Etat doit les substituer.

Y=C+I+G

Page 20: Les dépenses publiques et la croissance économique de

12

La figure précédente devient :

Figure 4 : Multiplicateur avec G

Source : Recherche personnelle

Bref, l’existence de la demande effective anticipée par les entreprises et l’augmentation de

G pour non seulement stimulé les consommations mais aussi fournir des infrastructures

nécessaires, provoque les entreprises à produire plus et en même temps à recruter plus,

d’où la baisse du chômage et surtout une augmentation de la croissance économique.

On peut apprécier dans ce cas, une efficacité de la politique budgétaire du fait de l’existence

d’une variable endogène principale qu’est la consommation due à l’effet multiplicateur :

Cette formule montre brièvement que cette variation des dépenses publiques multiplie la

production de l’économie.

Y=G*/1-c

Page 21: Les dépenses publiques et la croissance économique de

13

3.2. Modèle IS-LM

Ce modèle a été élaboré par John Hicks5, pou montrer l’effet de la politique monétaire et la

politique budgétaire sur l’économie. Ce modèle est le reflet de l’explication du multiplicateur

keynésien ci-dessus.

Dans cette étude, nous n’allons intéresser qu’à la politique budgétaire, c'est-à-dire à la

variation de G.

Figure 5 : Modèle ISLM

Source : cours de politique économique

Ceci est un exemple général de modèle ISLM, lorsque l’Etat augmente les dépenses

publiques IS1 passe à IS2 (du fait de l’existence de G dans l’équation IS), la production

augmentera, elle passe de Y1 à Y2 ; mais aussi le taux d’intérêt de r1 à r2. Donc, cette

variation de G pourra avoir des répercussions tant sur le marché monétaire que sur le

marché du travail (plein emploi).Cette politique est certes, généralement, bénéfique si on

sait bien l’utilisée.

3.3. Analyse des effets positifs des dépenses publiques sur la croissance économique

L’utilisation du graphe ci-après va nous faciliter de tirer des interprétations concrète entre

les relations qu’entretiennent les dépenses publiques et la croissance économique.

5 John Hicks est un économiste keynésien, prix Nobel de l’économie en 1972 avec Kenneth Arrow

Page 22: Les dépenses publiques et la croissance économique de

14

Figure 6 : Croissance économique et dépenses publiques

Source : Trésor public de Madagascar-OGT 2000 à 2013

Par ce graphe, on peut constater la corrélation positive entre les dépenses publiques et la

croissance économique, lorsque les dépenses publiques connaissent une baisse, la

croissance économique s’ensuit, et lorsqu’elles augmentent, la croissance en est de même.

Examinons les périodes de crises, en 2002, la baisse des dépenses publiques de -13.54% a

entrainé une baisse du PIB de -12.67% (de même pour l’année 2009, -14% entrainait une

baisse de -4%), en raisonnant de façon réciproque, on débouchera à la conclusion que la

hausse des dépenses publiques entraine une hausse de la croissance économique. En plus,

on peut aussi expliquer que cette baisse des dépenses publiques pendant la crise est en

quelque sorte une préparation pour l’amélioration de la santé économique de l’année

suivante, mais cette politique n’est pas rentable si le gouvernement n’applique pas une

politique d’augmentation des dépenses publiques dans l’année qui suit. Pour Madagascar,

en 2003, suite à cette baisse des dépenses publiques, la croissance économique avait atteint

un niveau incroyable de 9.8% car les dépenses publiques s’est accru de 45.8% dans la même

année. Malheureusement la situation n’était pas tout à fait pareil en 2009 mais avec un

ralentissement plus considérable, avec quasiment la même diminution qu’en 2002,

l’économie ne connaissait un décollage qu’en 2011 voire 2012, cela est expliqué du fait que

le gouvernement n’avait accru les dépenses publiques que de 7% en 2010. Cette situation

s’explique par la théorie de relance keynésienne qui consiste à relancer l’économie post-

crises par l’augmentation des dépenses publiques, voire une augmentation des déficits

publics.

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Croissance économique

Croissance des dépenses publiques

Page 23: Les dépenses publiques et la croissance économique de

15

3.4. Analyses mathématiques

L’utilisation des outils mathématiques (statistiques et économétriques) s’avèrent

indispensable dans l’économie moderne pour vérifier des théories dans la réalité.

3.1.1. Statistiques descriptives

Cette analyse est basique mais permet quand même d’apprécier l’existence de la corrélation

positive entre les dépenses publiques et la croissance économique.

3.1.1.1. Coefficient de corrélation

Le calcul des coefficients de corrélation permet de voir s’il y a une corrélation entre les

variables, donc s’il y a un lien entre dépenses publiques et la croissance économique sans

entrer dans une analyse économétrique compliquée.

Tableau 1 : Croissance des dépenses publiques et du PIB

ANNEE Dépenses publiques en ariary PIB en ariary

2000 871 400 000 000 5 248 416 400 000 2001 1 021 300 000 000 5 968 616 000 000 2002 883 000 000 000 6 008 370 000 000 2003 1 287 500 000 000 6 778 643 079 000 2004 2 045 300 000 000 8 155 573 018 500 2005 2 146 700 000 000 10 093 833 954 500 2006 2 525 400 000 000 11 816 688 416 900 2007 2 570 000 000 000 13 759 733 236 100 2008 2 998 700 000 000 16 080 899 330 500 2009 2 565 700 000 000 16 726 271 599 600 2010 2 762 200 000 000 18 245 130 026 900 2011 2 998 700 000 000 20 033 884 666 600 2012 2 918 000 000 000 21 773 586 927 800 2013 3 235 600 000 000 23 423 026 112 800

Source : OGT (2000-2013) et données Banque mondiale (PIB et dépenses publiques en unités de devises courantes)

Ce PIB est en valeur mais il n’est pas nécessaire d’utiliser le PIB en volume vu que les

dépenses publiques subissent aussi l’effet de l’inflation ou changement de valeur de l’ariary.

Après calcul, par la formule 𝒓 =𝒄𝒐𝒗 𝑫𝑷;𝑷𝑰𝑩

𝑫𝑷.𝑷𝑰𝑩, on aura un coefficient de corrélation

r=0,91945333, ceci est quasiment égal à un. Donc, il y a une forte corrélation positive entre

les deux variables durant cette période. Ce qui veut dire que lorsque les dépenses publiques

augmentent, le PIB augmente aussi.

Page 24: Les dépenses publiques et la croissance économique de

16

3.1.1.2. Test statistique du coefficient de corrélation

La valeur du coefficient de corrélation précédemment est proche de 0.99, donc les variables

sont corrélées positivement. Néanmoins, il faut le tester s’il est vraiment différent de 0 et

pour être un peu plus sur du résultat t

Soit l’hypothèse H0 : r (PIB, DP) = 0 ;

contre l’hypothèse H1 : r (PIB, DP) 0.

Le statistique de Student qui en convient est t*=2.1

t* est supérieur à la valeur lue dans une table de Student au seuil a=5% à 12 (n-2) degrés de

liberté, nous rejetons donc l’hypothèse H0, le coefficient de corrélation est donc

significativement différent de 0. Ce qui confirme le résultat plus haut.

3.1.1.3. Analyse en composante principale

Toujours en utilisant le tableau ci-dessus, on peut appliquer l’ACP en posant que : les

individus en lignes sont les années et en colonnes sont les variables dépenses publiques et

PIB. L’ACP va nous permettre de faire une analyse des informations des éléments du tableau.

Matrice de corrélation (Pearson (n)) :

Variables Depenses publiques en milliard d'ariary

PIB en

ariary

Depenses publiques en milliard d'ariary 1 0.919

PIB en ariary 0.919 1

Page 25: Les dépenses publiques et la croissance économique de

17

Figure 7 : Cercle de corrélation

Source : xlstat

Cosinus carrés des variables

F1 F2

Dépenses publiques 0.960 0.040

PIB 0.960 0.040

Les variables dépenses publiques et le PIB sont donc interprétables par l’axe 1. Elles son

effectivement liées l’une de l’autre et cette corrélation est positive (l’angle formée par les

Depenses publiques

PIB

-1

-0.75

-0.5

-0.25

0

0.25

0.5

0.75

1

-1 -0.75 -0.5 -0.25 0 0.25 0.5 0.75 1

F2 (

4.0

3 %

)

F1 (95.97 %)

Variables (axes F1 et F2 : 100.00 %)

Page 26: Les dépenses publiques et la croissance économique de

18

deux variables en partant de l’origine est très petite). Tous ceux-ci confirment le test de

corrélation qu’on avait évoqué précédemment.

Figure 8 : Individus et variables (ACP)

Source : xlstat

Cette tendance nous permet aussi de confirmer cette relation de corrélation.

3.1.2. Analyse économétrique

Des modèles économétriques seront proposés pour non seulement vérifier les relations

entre les dépenses publiques et la croissance économique, mais aussi pour avoir une idée de

combien cette variation vaut-elle. Les coefficients β sont estimés par la méthode de

moindres carrés ordinaires (MCO) afin d’obtenir les meilleures estimations possibles.

Obtenir les valeurs prédites aussi proches que possible des vraies valeurs des variables

explicatives se traduit par le fait d'avoir les résidus les plus faibles possibles. Ainsi,

l’estimation par MCO des coefficients choisis permet de minimiser la somme des carrées des

résidus6.

6Gujarati, 2000

200020012002

2003

20042005

20062007 2008

2009 2010 20112012 2013

Depenses publiques

PIB

-2

-1.5

-1

-0.5

0

0.5

1

1.5

2

-3 -2.5 -2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3

F2 (

4.0

3 %

)

F1 (95.97 %)

Biplot (axes F1 et F2 : 100.00 %)

Page 27: Les dépenses publiques et la croissance économique de

19

3.1.2.1. Croissance des dépenses totales et croissance économique

Soit un modèle :

Avec :

CRECO : croissance économique

CRDP : croissance des dépenses publiques

Ε : erreur

Ce modèle consiste à observer une éventuelle relation entre l’accroissement des dépenses publiques et de l’accroissement du PIB. En effet, il permet de voir ou d’apprécier si une variation des dépenses publiques entraine une variation des PIB. Alors, c’est le modèle le plus exacte et le plus proche de la réalité.

Tableau 2 : Croissance économique et croissance des dépenses publiques

Année Croissance économique Croissance dép totale

1961 2.05 -1.72

1962 2.27 -0.24

1963 -0.93 14.65

1964 3.96 2.68

1965 -0.45 -5.84

1966 2.06 2.16

1967 5.53 8.82

1968 6.83 16.77

1969 3.72 5.13

1970 5.28 -4.41

1971 3.93 17.82

1972 -1.27 -17.13

1973 -2.62 -1.14

1974 2.01 1.86

1975 1.26 -1.65

1976 -3.07 -7.53

1977 2.36 -2.92

1978 -2.66 3.12

1979 9.85 44.14

1980 0.81 -1.07

1981 -9.70 -17.76

CRECO= c+β1 CRDP+ε

Page 28: Les dépenses publiques et la croissance économique de

20

Source : Banque Mondiale-croissance annuelle des dépenses publiques et croissance économique-1961 à 2014

1982 -1.81 -10.48

1983 0.90 -0.29

1984 1.70 1.12

1985 1.16 1.93

1986 1.96 2.15

1987 1.18 11.66

1988 3.40 14.82

1989 4.08 5.16

1990 3.13 15.13

1991 -6.31 -39.01

1992 1.19 19.96

1993 2.10 4.16

1994 -0.07 -10.39

1995 1.71 2.13

1996 2.15 5.17

1997 3.69 9.44

1998 3.93 9.51

1999 4.66 -0.58

2000 4.76 10.95

2001 6.02 21.99

2002 -12.67 -29.18

2003 9.78 31.51

2004 5.26 27.76

2005 4.60 -3.07

2006 5.02 9.01

2007 6.24 26.41

2008 7.13 31.70

2009 -4.01 -15.32

2010 0.26 -7.79

2011 1.45 -0.54

2012 3.03 3.52

2013 2.26 -3.05

2014 3.32 3.05

Page 29: Les dépenses publiques et la croissance économique de

21

Ci-après le résultat du test économétrique :

Croissance économique Coefficient t-Statistic

p-value

Résultat

attendu

Constante 1.047879 3.032525 0.0038

Croissance des dépenses

publiques 0.224371

9.660156 0.0000

positif

Le nombre d’échantillon est de 54 (largement suffisant); le p value est inférieur à 5%, on

rejette alors l’hypothèse H0 (la croissance des dépenses publiques n’est pas significative).

L’estimateur est BLUE.

Figure 9 : Modèle CRECO et CRDP

Source: Eviews

-8

-8

-4

-4

0

0

4

4

8

8

-15

-15

-10

-10

-5

-5

0

0

5

5

10

10

15

15

65

65

70

70

75

75

80

80

85

85

90

90

95

95

00

00

05

05

10

10 R

R

e

e

s

s

i

i

d

d

u

u

a

a

l

l

A

A

c

c

t

t

u

u

a

a

l

l

F

F

i

i

t

t

t

t

e

e

d

d

Page 30: Les dépenses publiques et la croissance économique de

22

Test d’autocorrelation: Test de Breusch Godfrey

Soit les hypothèses :

H0 : absence d’autocorrélation

H1 : il y auto corrélation

On trouve un F-statistique de 0.843228, sachant que la F-théorique équivaut à 3.1 (car k=2,

n=54 et α=5%). En effet, la F-statistique est inférieur à la F-théorique, on accepte alors

l’hypothèse HO, ce qui implique qu’il n’y a pas d’auto corrélation.

Test d’héteroscédasticité

Soit les hypothèses :

H0 : il y a homoscédasticité

H1 : il y a héteroscédasticité ;

Après un test de White : on a le résultat suivant :

N.R2 Khi-deux (2)

0.515916

5,991

NR2 est largement inférieur à khi deux (2), on accepte alors HO, il n’y a pas

d’héteroscédasticité. Par conséquent, les estimateurs MCO sont à variables minimales et

sans biais

Erreur=c+α1 CRDP+ α2 CRDP2

Page 31: Les dépenses publiques et la croissance économique de

23

Test de rupture (breakpoint)

Après un test de rupture de Chow (cf annexe), on est arrivé à la conclusion que le modèle est

stable

Conclusion

Le coefficient 1 est significatif, ce qui signifie que la croissance des dépenses publiques agit

sur la croissance économique. En effet, une augmentation des dépenses publiques de 1%

provoque une augmentation de la croissance du PIB de 0.224%.

3.1.2.2. Croissance économique et croissance des investissements publics

Comme cité dans la théorie de la croissance endogène, l’investissement public en la

formation brute de capital immobilisé permet de stimuler la croissance ; alors il est

nécessaire de voir l’effet de la part de ces dépenses sur la croissance.

Dans ce modèle, pour éviter toutes confusions possibles, on va simplement utiliser la

croissance annuelle de ces investissements publics pour permettre de faciliter l’étude.

Soit le modèle:

Avec :

CRECO : croissance économique

CRINP : croissance des investissements publics

Ε : erreur

CRECO=c+ β1 CRINP+ε

Page 32: Les dépenses publiques et la croissance économique de

24

Tableau 3 : Croissance économique et des investissements publics

Année Croissance DP invest pub Croiss eco

1985 1.30 1.16 1986 5.34 1.96 1987 16.63 1.18 1988 33.87 3.40 1989 4.77 4.08 1990 11.75 3.13 1991 -35.77 -6.31 1992 12.45 1.19 1993 8.70 2.10 1994 -14.32 -0.07

1995 1.64 1.71 1996 12.42 2.15 1997 5.73 3.69 1998 18.31 3.93 1999 1.38 4.66 2000 14.42 4.76 2001 22.88 6.02 2002 -37.50 -12.67 2003 33.83 9.78 2004 54.93 5.26 2005 -9.20 4.60

2006 19.34 5.02 2007 30.83 6.24 2008 41.13 7.13 2009 -18.88 -4.01 2010 -12.27 0.26 2011 1.25 1.45 2012 5.82 3.03 2013 -2.73 2.26 2014 2.18 3.32

Source : Données Banque Mondiale-croissance annuelle des investissements publics-1985 à 2014

Le résultat du modèle est comme suit :

Croissance économique Coefficient t-Statistic p-

value.

Résultat

attendu

Constante 1.081512 2.192676 0.0368

Croissance des

investissements publics 0.164899

7.173421 0.0000

positif

Page 33: Les dépenses publiques et la croissance économique de

25

On a 30 échantillons ce qui nous permet d’avoir un t théorique de 2,0423 pour un seuil de

5% ; on rejette alors H0, d’où, CRINPD est significative. En plus F-statistique (51,45) est

largement plus grand que la F-théorique, l’estimateur est alors BLUE.

Figure 10 : Modèle CRECO et CRINP

Source : Eviews

Test d’autocorrélation : Test de Breusch Godfrey

Posons :

H0 : absence d’auto corrélation

Et H1 : il y a une auto corrélation ;

On trouve une F-statistique de 1.9 qui est inférieur à la F-théorique de 3,32. D’où, le rejet de

H1, et l’absence de l’auto corrélation des erreurs.

Donc les estimateurs MCO sont à variables minimales et sans biais

-8

-4

0

4

8

-15

-10

-5

0

5

10

15

1985 1990 1995 2000 2005 2010

R e s i d u a l A c t u a l F i t t e d

Erreur=c+α1 CRINP+ α2 CRINP2

Page 34: Les dépenses publiques et la croissance économique de

26

Test de rupture (breakpoint)

Le test de Chow nous a permis de constater que le modèle est stable. (cf annexe)

Conclusion

L’investissement de l’Etat sur ses immobilisations entraine une variation positive sur la

croissance (1% d’accroissement des investissements publics en immobilisation entraine une

croissance de 0,17%). Ceci peut s’expliquer par le fait que les immobilisations construites ou

améliorées permettent aux investissements privés de renforcer leur capacité. Par exemple,

la théorie de Barro à propos des routes qu’on avait vu plus haut.

3.5. Les dépenses publiques, les impôts et la croissance économique

Certains économistes disent que les dépenses publiques nuisent à la croissance par

l’augmentation des impôts, ce paragraphe explique que pour Madagascar, cette relation

n’existe pas.

Figure 11: Taux d’imposition, DP, CE

Source : Données Banque Mondiale (taux d’imposition 2000-2014) et trésor public de

Madagascar (OGT-2000 à 2013)

La logique constatée d’après cette figure est que lorsque l’Etat malagasy prône pour une

politique budgétaire qui conduit à un déficit, il essai en même temps d’augmenter le taux

d’imposition pour combler ce déficit, ce fût le cas en 2008, 2010 et 2013. Or pendant ces

-20

-10

0

10

20

30

40

50

60

70

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Croissance du taux d'imposition

Croissance des dépenses publiques

Croissance économique

Page 35: Les dépenses publiques et la croissance économique de

27

années, la croissance économique avait connue une hausse (sauf en 2013, une petite

baisse), ce qui démontre que les dépenses, même en provoquant l’augmentation des taux

d’impositions, ne provoquera pas une baisse des investissements.

PS : L’intérêt de ce paragraphe n’est pas de montrer l’effet positif des dépenses publiques

sur la croissance mais de démontrer qu’elles ne la nuisent pas.

Bref, les dépenses publiques favorisent la croissance si l’Etat investit dans des secteurs

importants comme l’éducation, les recherches, les infrastructures… Cependant, cet effet

positif se voit limiter, notamment pour Madagascar.

Page 36: Les dépenses publiques et la croissance économique de

28

Partie II : Les limites des effets positifs des dépenses

publiques sur la croissance économique

Page 37: Les dépenses publiques et la croissance économique de

29

La répercussion des dépenses publiques n’est pas toujours positive ou du moins, si elle l’est,

l’effet attendu est atténué du fait de l’existence de différents blocages. Dans cette deuxième

partie sera présenté les limites de la théorie keynésienne ainsi que les failles de l’Etat

malagasy concernant les dépenses publiques qui l’empêche de jouir d’une croissance

soutenable et stable.

Chapitre 4 : Les limites de l’optique keynésienne

Nombreux sont les courants contestataires de la théorie de Keynes sur les dépenses

publiques. Certes, la politique keynésienne s’avère inefficace s’il y a trop forte propension à

consommer ou à épargner ou une forte imposition (contredit sur le cas de Madagascar

qu’on a vu dans la partie une).

4.1. Limite du modèle ISLM

Bien que les dépenses publiques puissent favoriser la production, elles peuvent nuire à

l’économie :

Figure 12 : Limite du modèle ISLM

Source : recherche personnelle

Dans une telle configuration, les dépenses publiques ne feront pas augmenter la production

et ne fait qu’augmenter le taux d’intérêt ou le prix, d’où un risque d’inflation.

Page 38: Les dépenses publiques et la croissance économique de

30

4.2. Les classiques

Les classiques avancent l’idée que les dépenses publiques peuvent nuire à la croissance

économique si ces dépenses sont trop élevées car elles peuvent créer un déséquilibre, vu

que le marché est autorégulateur. Alors, trop de dépenses entraineront des déficits :

budgétaire, commercial, de la balance de paiement ou financier.

Si l’Etat préconise la politique budgétaire en augmentant les dépenses publiques, il n’y aura

que trois moyens pour compenser ces dépenses :

La fiscalité, c’est-à-dire, l’augmentation de l’impôt si ce dernier diminuera les revenus

disponibles, ce qui entraine la baisse de la consommation et aussi la demande des

ménages, d’où la baisse de l’investissement et l(augmentation du chômage, il y a

donc un effet d’éviction (l’investissement privé est remplacé par l’investissement

public) ;

La vente des titres, qui amène à une augmentation de l’offre des titres, d’où une

baisse du prix des titres et une augmentation du taux d’intérêt, et enfin une chute de

l’investissement privé : effet d’éviction ;

L’expansion monétaire, qui fera augmenter la masse monétaire en circulation d’où

un risque d’inflation.

4.3. La nouvelle macroéconomie classique

Ils reprennent la théorie néoclassique et considèrent que l’offre globale proviennent de

l’agrégation des offres et des demandes individuelles et sont des fonctions respectivement

croissante et décroissante du prix. C’est le niveau d’équilibre entre l’offre et la demande de

biens et de services qui déterminent le niveau de la production. Dans ce sens, la formule

keynésienne, dans laquelle les dépenses publiques font varier la croissance économique par

la demande globale est remise en cause.

La nouvelle économie classique considère aussi que les politiques économiques

conjoncturelles, appelées aussi politiques économiques discrétionnaires ne sont pas

efficaces. Comme Friedman, les nouveaux classiques pensent qu’il faut adopter des

politiques de règles qui sont des politiques stables à long terme et ne sont pas adaptatif à la

situation économique rencontrée. Dans cette direction, la politique conjoncturelle

budgétaire n’est pas efficace que temporairement. Selon Robert Barro, en reprenant le

Page 39: Les dépenses publiques et la croissance économique de

31

principe d’équivalence ricardien, un déficit budgétaire n’a pas l’effet attendu sur la demande

car les individus anticipent une augmentation future des impôts nécessaire pour que l’Etat

rembourse sa dette Ils réduisent donc leur consommation et augmentent leur épargne pour

pouvoir payer les impôts futurs ; les effets de l’augmentation des dépenses publiques sont

les mêmes qu’elle soit financée par l’augmentation des impôts (qui peut provoquer une

distorsion) ou par le déficit budgétaire (contredit pour le cas de Madagascar, voir partie

une). A part, on avance parfois qu’un haut niveau de dépenses publiques pourrait influencer

négativement l’épargne et réduire ainsi les ressources disponibles pour financer les

investissements. Ce déficit d’investissement engendrerait à son tour un déficit structurel de

croissance.

4.4. Autres approches théoriques

Levine et Renelt, en 1992, constatait que le gouvernement peut gaspiller les fonds publics en

utilisant les biens publics car le gouvernement alloue les ressources aux secteurs qui ne

favorisent pas la croissance économique. On considère que les gouvernements favorisent la

croissance économique grâce à l'offre de biens publics qui accroissent la productivité

marginale du capital. Cependant, lorsque la taille du gouvernement augmente, de plus en

plus de ressources sont affectées pour des motivations politiques plutôt que pour des

raisons liées aux forces du marché, et nous arrivons dans un scenario propice à l'émergence

des inefficacités et donc, qui conduit à une précarité de la croissance économique.

Plusieurs travaux empiriques comme ceux de Barro (1989, 1990, 1996), Romer (1989),

Landau (1983), Gemmel (1983), Easterly et Rebelo (1993), Guseh (1997), Tanninen (1999) et

Fölster et Henrekson (2001) concluent aussi que les dépenses pubiques ont un effet négatif

sur la croissance.

4.5. Théorie exogène de la croissance

L’Etat ne peut aucun rôle particulier dans le processus de croissance car elle résulte des

facteurs exogènes. Donc, la variation des dépenses publiques par l’Etat ne fera pas varier la

croissance économique.

4.6. Théorie des jeux

En partant de la notion du dilemme des prisonniers, considérons deux pays qui sont

partenaires en économie ouverte. La politique de déficit budgétaire d’un seul pays risque de

Page 40: Les dépenses publiques et la croissance économique de

32

nuire à ce pays par une inflation. Or que si les deux pays appliquent en même temps cette

politique, elle aura des effets significatifs sur la croissance.

Tableau 4 : Matrice de gains de deux pays A et B

A B Politique budgétaire Autres politiques

économiques

Politique budgétaire +/+ ++/--

Autres politiques

économiques

--/++ -/-

Source : Cours de nouvelles théories économiques

La situation optimale est que les deux pays se concertent, or cette concertation nécessite

beaucoup de coûts et que l’un des pays de ne pas vouloirs se concerter vu qu’il a une

politique économique en cours. Dans ce cas, la politique budgétaire par le déficit nuit à la

croissance économique du pays qui l’applique si l’autre pays ne l’applique pas.

Chapitre 5: Dépenses courantes

Les dépenses courantes font partie des dépenses publiques, ce chapitre va permettre de voir

sa contribution sur la croissance ainsi que ses limites.

5.1. Dépenses courantes et dépenses en capital : effet sur la croissance

Ce graphe illustre que les dépenses courantes sont généralement supérieur aux dépenses en

capital.

Page 41: Les dépenses publiques et la croissance économique de

33

Figure 13 : Dépenses courantes et dépenses en capital

Source : Trésor public-OGT (2000-2013)

On va voir avec le modèle ci-dessous l’effet de ces dépenses courantes sur la croissance:

Avec :

CRECO : croissance du PIB

DPGOV : Dépenses gouvernementales

: Erreur

Soit les données suivantes :

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

Dépenses courantes

Dépenses en capital

CRECO=0+1DPGOV+

Page 42: Les dépenses publiques et la croissance économique de

34

Tableau 5 : Croissance économique et croissance des dépenses courantes

Année CRECO DPGOV

1985 1.16 2.48

1986 1.96 -0.62

1987 1.18 7.10

1988 3.40 -4.22

1989 4.08 5.70

1990 3.13 -2.69

1991 -6.31 -6.95

1992 1.19 -1.61

1993 2.10 -1.53

1994 -0.07 -4.96

1995 1.71 2.73

1996 2.15 -3.78

1997 3.69 14.79

1998 3.93 -2.17

1999 4.66 -3.72

2000 4.76 5.09

2001 6.02 20.35

2002 -12.67 -13.53

2003 9.78 28.36

2004 5.26 -10.78

2005 4.60 12.01

2006 5.02 -11.59

2007 6.24 41.52

2008 7.13 -16.92

2009 -4.01 -0.27

2010 0.26 7.65

2011 1.45 -5.56

2012 3.03 -3.39

2013 2.26 -4.12

2014 3.32 5.96

Source : Données Banque Mondiale-dépenses gouvernementale 1961-2014

Croissance économique Coefficient t-Statistic p-

value.

Résultat

attendu

Constante 2.085554 2.920088 0.0068

Croissance des dépenses

de fonctionnement 0.141756 2.413857 0.0226

Positif

Page 43: Les dépenses publiques et la croissance économique de

35

Le p-value est inférieur à 0,05 donc l’estimateur est BLUE.

Figure 14 : Modèle CRECO et DPGOV

Source: Eviews

Test d’autocorrélation : Test de Breusch Godfrey

Soient les hypothèses :

H0 : absence d’autocorrélation

H1 : autocorrélation des erreurs

On a trouvé une F-statistique de 0,67, sachant que la F-théorique est de 3,32 au seuil 5%. On

accepte alors H0, donc, il n’y a pas d’autocorrélation.

-15

-10

-5

0

5

10

-15

-10

-5

0

5

10

1985 1990 1995 2000 2005 2010

R e s i d u a l A c t u a l F i t t e d

Erreur=c+α1 DPGOV+ α2 DPGOV2

Page 44: Les dépenses publiques et la croissance économique de

36

Test d’héteroscédasticité : test de White

Soient les hypothèses :

H0: Homoscédasticité

H1: Hétéroscédasticité

On a:

N.R2 Khi-deux (2)

0,03 5.991

NR2 est inférieur a khi deux (2), on accepte alors HO et il n’y a pas d’héteroscédasticité. Donc

les estimateurs MCO sont à variables minimales et les estimateurs sont sans biais

Test de rupture (breakpoint)

A l’inverse du test de stabilité, on a utilisé le test de rupture de Chow. Et en inversant, on

arrive à la même conclusion que le modèle est stable (cf annexe)

Conclusion

Les dépenses courantes sont significatives et participe aussi à la croissance, une variation de

ces dépenses de 1% entraine une augmentation de la croissance économique de 0,14%.

Toutefois, cette augmentation est inférieur à celle des dépenses d’investissements (0,16),

alors que leur montant est supérieur, on en déduit alors une inefficience des dépenses

courantes. En plus, ces dépenses courantes sont très sensibles.

Page 45: Les dépenses publiques et la croissance économique de

37

5.2. Limites des dépenses courantes

Pour plusieurs raisons, les dépenses courantes d’un Etat n’est jamais un atout pour lui.

5.1.1. Salaire et traitement

Trop de fonctionnaire veut dire trop d’engagement de l’Etat donc fragilité financière,

et risque d’improportionnalité entre les salariés et les tâches à faire (théorie de la DT

de David Ricardo)7.

Mauvaise qualité de l’administration publique : elle est mesuré par la BM par une

indice dans quelle le personnel civil du gouvernement central est apte à concevoir et

à mettre en place les politiques du gouvernement et à offrir des services de manière

efficace. Cet indice varie de 1 (faible) à 6 (forte)

Figure 15 : Indice de qualité de l’administration publique.

Source : Banque Mondiale-données secteur public-administration publique

Selon ce graphe, la qualité de l’administration publique malgache est en déclin depuis 2010.

Or, même à son niveau maximal, l’administration publique malgache n’est pas performante ;

donc, l’Etat y verse des sommes importantes mais qui ne permet pas d’atteindre la

croissance voulue.

7 Un grand économiste classique

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Page 46: Les dépenses publiques et la croissance économique de

38

Mauvaise gestion administrative : la grappe sur la gestion du secteur public et des

institutions comprend les droits de propriété et la gouvernance basée sur des règles,

la qualité de la gestion financière et budgétaire, l’efficience de l’utilisation des

revenus, la qualité de l’administration publique et la transparence, la

responsabilisation et la corruption dans le secteur public. (1 : faible, 6 élevée)

Figure 16 : Gestion administrative

Source : Banque Mondiale-données secteur public-administration publique

Cet indice englobe l’indice précédent ; ce qui confirme que la gestion administrative de la

grande île n’est pas d’abord efficient, ni transparente et aussi corrompue. Donc, des

dépenses publiques élevées n’engendreront pas de croissance (c’est comme jeter de l’argent

par la fenêtre).

Bref, l’Etat paye ses salariés, sans que ces derniers soient les plus efficaces possibles.

5.1.2. Transfert

L’argent n’arrive pas à la bonne destination car trop de personnes responsables…les sommes

sont partiellement ou en totalité consommées par les responsables délocalisés ou au sein

des différents ministères. Donc, lorsque l’Etat augmente ses dépenses de transfert, il

augmente aussi la fuite et risque de nuire à la croissance.

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Page 47: Les dépenses publiques et la croissance économique de

39

Par exemple : l’Etat octroi des fonds à une commune pour fabriquer une infrastructure

scolaire, l’argent est consommé par les responsables communaux et l’infrastructure ne

permet d’accueillir que peu d’élèves. Or, selon la théorie de la croissance endogène (qu’on

avait vue plutôt), l’éducation est fondamentale pour la croissance, et au lieu de contribuer à

la croissance d’une manière conséquente, la contribution est faible voire inexistante.

Chapitre 6 : Mauvaise gestion, mauvaises allocations, et dépenses

improductives

Cet indice de la banque mondiale permet de mesurer la qualité de la gestion économique et

de la politique macroéconomique des pays (1 : mauvaise et 6 : bon).

Figure 17: Gestion économique

Source : BM-Données secteur public-administration publique

Ceci reflète la mauvaise gestion des responsables malgache et qui fait stagner cet indice sur

la moitié.

3

3.1

3.2

3.3

3.4

3.5

3.6

3.7

3.8

3.9

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Page 48: Les dépenses publiques et la croissance économique de

40

6.1. Négligence des secteurs clés

Plusieurs failles restent à combler pour l’Etat malagasy afin que l’effet des dépenses

publiques sur la croissance soit largement positif. Plusieurs secteurs sont délaissés alors

qu’ils sont tous porteurs de croissance.

6.1.1. Manque de subventions des industries

On va d’abord essayer de voir l’effet des secteurs industriels sur la croissance.

Tableau 6 : Croissance économique et des valeurs ajoutées des industries

Année CRECO Industrie valeur ajoutée

1985 1.16 1.32 1986 1.96 3.81 1987 1.18 4.71 1988 3.40 1.77 1989 4.08 1.24 1990 3.13 -0.62 1991 -6.31 -0.39 1992 1.19 -1.07 1993 2.10 3.27 1994 -0.07 -1.05 1995 1.71 1.75 1996 2.15 1.98 1997 3.69 4.65 1998 3.93 5.29 1999 4.66 4.25 2000 4.76 7.16 2001 6.02 7.48 2002 -12.67 -20.74 2003 9.78 14.49 2004 5.26 6.55 2005 4.60 2.96 2006 5.02 3.53 2007 6.24 9.82 2008 7.13 3.57 2009 -4.01 -7.80 2010 0.26 0.25 2011 1.45 4.02 2012 3.03 9.30 2013 2.26 22.19 2014 3.32 8.51

Sources : Trésor public-OGT et BM-économie et croissance (industrie valeur ajoutée)

Page 49: Les dépenses publiques et la croissance économique de

41

Soit le modèle :

Avec :

CRECO : croissance économique

VAINDUS : croissance de la valeur ajoutée des industries²

E : erreur

Croissance économique

Coefficient t-Statistic p-

value.

Résultat

attendu

Constante

0.832079 1.449907 0.1582

VAINDUS

0.444693 5.969170 0.0000

Positif

Le p-value est inférieur à 0,05, donc l’estimateur est BLUE.

Test d’autocorrélation : Test de Breusch Godfrey

Soient :

H0 : absence d’autocorrélation

H1 : il y a autocorrélation des erreurs

La F-statistique trouvé est de 0.279538, ce qui est inférieur à la F-théorique (3,32). Donc on

peut se permettre de dire qu’il n’y a pas d’autocorrélation.

Test de rupture (breakpoint)

Il n’y a pas de rupture selon le test de Chow (cf annexe), donc, le modèle est stable.

CRECO=c+β VAINDUS+erreur

Page 50: Les dépenses publiques et la croissance économique de

42

Conclusion

Le secteur industriel permet donc d’augmenter la croissance économique de 0,44% pour une

variation des valeurs ajoutées des industries de 1%, soit la plus forte contribution parmi les

modèles qu’on avait vu précédemment.

Figure 18 : Part des subventions dans les dépenses totales

Source : Données Banque Mondiale-secteur public-subventions et transfert (1960-2014)

Or, selon cette figure, la part consacrée à des subventions industrielles dans la totalité des

dépenses n’a généralement pas atteint le seuil des 15%. Ce qui est largement insuffisant

comparé aux autres pays (60% environ, voir plus).

6.1.2. Les infrastructures

Les infrastructures construites sont rapidement amortissable (assainissement, hôpitaux…).

Les sociétés responsables sont la plupart du temps soient inexpérimentées soient non

qualifiées, soient les matériaux nécessaires ne suffisent pas. L’existence des corruptions

entraine des problèmes dans la distribution des marché publics et les distribuent qu’aux

entreprises ayant payé des pots de vins aux administrateurs, or que ces entreprises sont

généralement incompétents.

0

5

10

15

20

25

30

2000 2001 2002 2003 2004 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Page 51: Les dépenses publiques et la croissance économique de

43

Tableau 7: Indice des infrastructures

Source : Banque Mondiale-infrastructures 2007 à 2014

Les répondants ont évalués la qualité des infrastructures relatives au commerce et au

transport (par ex : ports, chemins de fer, routes, technologies de l’information), sur une

échelle de 1 (très faible) à 5 (très élevées).

Donc, on peut en conclure que pour Madagascar, les infrastructures sont de très mauvaises

qualités, ce qui entrainera une sortie d’argent fréquent pour les fabriquer, les maintenances

et n’entrainera pas la croissance espérée.

6.1.3. Education

Les dépenses publiques en éducation comprennent les dépenses relatives aux

établissements d’enseignement (publics et privés), à l’administration de l’éducation ainsi

que les subventions à des entités privées (étudiants/ménages et autres entités privées).

Année IP

2007 2,13

2010 2,63

2012 2,4

2014 2,15

Page 52: Les dépenses publiques et la croissance économique de

44

Figure 19 : Part des dépenses en éducation en % PIB

Source : BM-secteur public-dépenses en éducation en % du PIB

La part des dépenses publiques consacrées à l’éducation n’a jamais dépassé les 4%. Ce qui

est très peu en sachant que l’éducation est un secteur qui peut apporter beaucoup de

croissance en apportant une amélioration de la qualité du capital humain.

6.1.4. Recherche

Les chercheurs en recherche et développement sont des professionnels engagés dans la

conception ou la création de nouvelles connaissances, produits, procédés, méthodes ou

systèmes, ainsi que la gestion de projets concernés.

Tableau 8 : Nombre de chercheurs

Année Chercheurs RD pour un million de personnes

2000 15

2001 51

2002 47

2003 47

2004 48

2005 48

2006 48

2007 48

2008 47

2009 45

2010 52

2011 51

Source : Banque Mondiale-Technologie-chercheurs 2000 à 2011

Cette statistique de Madagascar montre la faible quantité de chercheurs dans le pays.

0

1

2

3

4

5

19

97

19

98

19

99

20

00

20

01

20

02

20

03

20

04

20

05

20

06

20

07

20

08

20

09

20

11

20

12

20

13

Page 53: Les dépenses publiques et la croissance économique de

45

Les dépenses en recherche et développement sont des dépenses courantes en capital

(privées et publiques) pour financer des travaux créatifs entrepris systématiquement pour

accroître les connaissances, notamment les connaissances relatives à la race humaine, à la

culture et à la société ainsi que pour utiliser ces connaissances dans de nouvelles

applications. La recherche et le développement regroupe la recherche de base, la recherche

appliquée et le développement expérimental.

Figure 20 : Part des dépenses publiques en RD dans le PIB

Source : BM-secteur public-dépenses en recherches et développement en % du PIB

Combiné à ce manque de chercheurs, la faible part des dépenses consacrées à la recherche

et développement (même pas 1% du PIB) constitue un grand blocage pour la croissance de

Madagascar à travers l’insuffisance des nouvelles technologies.

0

0.05

0.1

0.15

0.2

0.25

0.3

0.35

0.4

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Page 54: Les dépenses publiques et la croissance économique de

46

6.1.5. Santé publique

Figure 21 : Part des dépenses en santé dans le PIB

Source : Banque Mondial-secteur public-dépenses en santé publique en % du PIB

La santé publique constitue l’une des fonctions régaliennes de l’Etat, même les libéraux

incitent l’Etat à y intervenir. Il est primordial pour un pays d’avoir une population en bonne

santé pour accroître la production. Or ce secteur est négligé par l’Etat malagasy depuis

quelques décennies.

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Page 55: Les dépenses publiques et la croissance économique de

47

6.2. Faible quantité des dépenses publiques

Figure 22 : Part des dépenses publiques dans le PIB dans quelques pays

Source : Banque Mondiale-secteur public-dépenses publiques en % du PIB 1961 à 2014

D’après cette figure, Madagascar n’a jamais atteint le seuil de 15% de la part des dépenses

publiques dans le PIB. Ceci est largement petit par rapport aux pays développés qui atteint

jusqu’ à 45% sachant que la moyenne mondiale est d’environ 25%.

Ce manque résulte de la négligence des secteurs clés, l’Etat n’investisse pas beaucoup sur les

domaines qui apportent plus de croissance (qu’on avait vu précédemment). Ces dépenses

feront augmenter certainement ce ratio de 10% et d’atteindre la moyenne mondiale et

contribuera encore plus sur la croissance.

6.3. Dépenses improductives et mauvaises allocations budgétaires

Les dépenses improductives n’entrainent pas la hausse de la croissance mais au contraire,

elles peuvent la nuire.

0

10

20

30

40

50

60

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Madagascar

France

Grande Bretagne

Monde

Page 56: Les dépenses publiques et la croissance économique de

48

On distingue :

Le mécanisme institutionnel et la corruption : marché public inefficace, l’ARMP ne

parvient pas à réaliser correctement sa fonction à noter qu’elle est l’une des

institutions publiques les plus corrompues8, il y a aussi une manque de contrôle

budgétaire.

Tableau 8 : Indice de corruption de Madagascar

Année IC

2002 1,7

2004 3,1

2006 3,1

Source : Banque Mondiale-secteur public-indice de corruption

L’IC mesure la corruption dans les administrations publiques, 1 plus élevée, 10 plus faible.

La corruption est devenue une institution dans le pays. La plupart des organes ministériels et

des institutions publiques sont corrompues. Cette corruption avait atteint son niveau

maximal en 2002. Certes, l’existence du BIANCO n’attenue pas vraiment cette corruption, il

est impuissant et lui-même corrompu. Cette corruption nuit à la croissance quelque soit les

sommes d’argents dépensées par l’Etat pour promouvoir l’économie.

Dosages inadéquats des intrants :

Exemple : un très grand nombre de colonels sont promus en Général, or ceci s’accompagne

d’une hausse du salaire et des autres indemnités alors que l’efficacité reste la même.

Trop de dépenses militaires inutiles : Les dépenses militaires englobent toutes les

dépenses courantes et en capital pour les forces armées, notamment le maintien de

la paix, les ministères des défenses et autres agences gouvernementale participant à

des projets de défenses, les forces paramilitaires si elles sont jugés comme étant

formées et équipés pour assurer des opérations militaire et les activités dans l’espace

militaire.

8 Source : Journal de l’ARMP

Page 57: Les dépenses publiques et la croissance économique de

49

Tableau 9 : part des dépenses militaires dans les dépenses du gouvernement

Année Part dépenses militaires dans les dépenses du

gouvernement

Montant des dépenses

militaires

Indice de sécurité

(1-6)

2000 11,5 63 900 002 000 1,7

2001 13,9 85 699 997 000 1,9

2002 13,9 78 900 002 000 1,1

2003 11,8 89 800 003 000 1,2

2004 9,9 101 800 003 000 1,4

2005 9,7 108 199 997 000 1,6

2006 8,4 115 500 000 000 2,2

2007 9,9 153 539 993 000 2,1

2008 9,3 176 425 995 000 2,0

2009 9,0 138 862 000 000 1,3

2010 7,2 118 966 003 000 1,2

2011 7,5 145 787 994 000 1,1

Source : Banque Mondiale-secteur public-dépenses militaires et indice de sécurité

Malgré le pourcentage élevé qu’occupent les dépenses militaires dans les dépenses du

gouvernement, et aussi les sommes colossales que les contribuables paient à l’Etat, la

sécurité nationale et l’intégrité du territoire n’a quasiment pas bougé. Donc, quelque soit les

sommes d’argent de l’Etat consacré à l’armée, cette dernière reste incompétente et ne

parvient pas à améliorer la sécurité des citoyens et des investisseurs, qui reculeront et

entraineront une baisse de la croissance économique.

Dans certains cas, l’armée est utilisée à des fins politiques (putsch, anti-démocratie, coup

d’Etat…) ; et par peur de se faire éjecter des chaises, les dirigeants affectent tant de somme

d’argent à cette section qu’elle-même ne peut contribuer à l’économie.

Population ciblée : Les investissements publics ne sont destinés et ne bénéficient

qu’à une faible partie de la population

Page 58: Les dépenses publiques et la croissance économique de

50

Tableau 10 : Proportion de personnes ayant bénéficié de l’investissement public en

amélioration des sources d’eau potable

Année Sources d'eau potable améliorées (%de la population ayant accès)

2001 39

2002 40

2003 40

2004 41

2005 42

2006 43

2007 44

2008 45

2009 46

2010 47

2011 48

2012 49

2013 50

2014 51

2015 52

Source : Banque Mondiale-population bénéficiaire des sources d’eau améliorées

Ceci est un exemple qui reflète que les dépenses d’investissements de l’Etat ne permettent

pas de couvrir une totalité de la population mais stagne sur la moitié. Alors, ces

investissements ne permettent d’augmenter la croissance économique que de très peu.

Page 59: Les dépenses publiques et la croissance économique de

51

6.4. Risque de déficit par les dépenses publiques

Si les dépenses sont trop élevées, il y a un risque d’apparition de trois déficits : commercial,

budgétaire, financier ou balance des paiements.

Tableau 11 : Solde budgétaire de l’Etat Malgache

Année Solde budgétaire

2000 - 68 500 000 000 2001 - 214 800 000 000 2002 - 304 000 000 000 2003 - 280 800 000 000 2004 - 391 800 000 000 2005 - 464 400 000 000 2006 4 496 500 000 000 2007 - 368 900 000 000 2008 - 313 500 000 000 2009 - 426 100 000 000 2010 - 158 100 000 000 2011 - 337 700 000 000 2012 - 274 600 000 000 2013 - 417 500 000 000

Source : Trésor public-OGT (2000-2013)

D’après ce tableau, les soldes budgétaires de Madagascar sont toujours déficitaires, sauf en

2006, où les recettes ont connues une très grande augmentation via les dons.

La politique budgétaire d’augmentation des dépenses publiques est l’une des principales

causes de ce déficit. Comme on l’avait vu précédemment, l’Etat s’endette pour récupérer

ensuite dans les impôts futurs ; or, les recettes fiscales ne suffisent pas pour augmenter les

recettes totales, par conséquent, l’Etat risque de s’endetter encore et encore et à long

terme. Dans ce cas, l’augmentation des dépenses publiques n’est pas toujours efficace et

peut causer des dommages à long terme, et non seulement des déficits budgétaire mais

aussi des déficits commerciaux et financiers.

Donc, la mauvaise utilisation de l’argent de l’Etat risquerai de nuire la croissance du pays, qui

ne cesse de s’endetter à cause des déficits permanents sans que cet endettement en vaut la

peine.

Page 60: Les dépenses publiques et la croissance économique de

52

CONCLUSION

En guise de conclusion, conformément à l’optique keynésienne, les dépenses

publiques favorisent la croissance, notamment sur l’investissement public en immobilisation.

Cet investissement permet de fournir des infrastructures adéquates et stimulatrices de

croissance et confirme la théorie endogène de la croissance. Or, non seulement que cette

vision keynésienne est jugée fausse par les autres courants, notamment les libéraux, mais la

croissance économiques de Madagascar se base en partie sur les dépenses courantes, alors

que ces dernières peuvent engendrées trop de salaires à payer par l’Etat, trop de

corruption…De plus, les dépenses de l’Etat malagasy sont la plupart improductives et

affectés à des secteurs qui n’engendrent même pas de la croissance, faute à la mauvaise

gestion économique. Par conséquent, l’Etat risque de toujours s’endetter à cause de ce

déficit permanent sans que la croissance augmente de façon qu’on l’ait voulu car elles ne

sont pas destinées à financer ni l’éducation ni les recherches comme il le faut, encore moins

l’investissement privé qui est l’un des secteurs clés porteurs de croissance dans le pays.

Cette politique malgache endettera Madagascar de plus en plus dans le futur sans porter

vraiment quelque chose à l’économie. Certes, la croissance n’est pas un indicateur absolu du

développement car même s’il y a des années où la croissance économique était à un taux

élevé, beaucoup de malgaches restaient dans la pauvreté, ceci s’explique par l’inégalité et la

mauvaise redistribution. Par contre, cette croissance économique nous permet de voir si

l’argent qui sort de la poche de l’Etat va dans la bonne direction, et apparemment ce ne fût

malheureusement pas le cas.

Page 61: Les dépenses publiques et la croissance économique de

I

BIBLIOGRAPHIE

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CONSTATINOS Alexiou, Government Spending and Economic Growth: Econometric

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WEBOGRAPHIE

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Page 62: Les dépenses publiques et la croissance économique de

II

ANNEXES

Page 63: Les dépenses publiques et la croissance économique de

III

ANNEXE 1 : OGT

Page 64: Les dépenses publiques et la croissance économique de

IV

ANNEXE 2 : RATIO PIB

Page 65: Les dépenses publiques et la croissance économique de

V

ANNEXE 3 : Résultat du modèle creco et crinpb

Std. Error t-Statistic Prob. 0.493238 2.192676 0.0368 0.022987 7.173421 0.0000 Mean dependent var 2.347000 S.D. dependent var 4.176039 Akaike info criterion 4.753012 Schwarz criterion 4.846425 Hannan-Quinn criter. 4.782895 Durbin-Watson stat 2.610503

Test d’autocoréllation Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test: F-statistic 1.844511 Prob. F(2,26) 0.1782 Obs*R-squared 3.727664 Prob. Chi-Square(2) 0.1551 Test Equation: Dependent Variable: RESID Method: Least Squares Date: 03/01/16 Time: 15:56 Sample: 1985 2014 Included observations: 30 Presample missing value lagged residuals set to zero. Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. CRINPB 0.007087 0.023077 0.307109 0.7612 C -0.051607 0.479775 -0.107565 0.9152 RESID(-1) -0.268437 0.197515 -1.359069 0.1858 RESID(-2) 0.167596 0.205443 0.815778 0.4220 R-squared 0.124255 Mean dependent var 1.18E-16 Adjusted R-squared 0.023208 S.D. dependent var 2.478990 S.E. of regression 2.450055 Akaike info criterion 4.753664 Sum squared resid 156.0721 Schwarz criterion 4.940490 Log likelihood -67.30496 Hannan-Quinn criter. 4.813431 F-statistic 1.229674 Durbin-Watson stat 1.847302 Prob(F-statistic) 0.318916

Page 66: Les dépenses publiques et la croissance économique de

VI

Heteroskedasticity Test: White F-statistic 7.410095 Prob. F(1,28) 0.0110 Obs*R-squared 5.277951 Prob. Chi-Square(1) 0.0122 Scaled explained SS 10.10350 Prob. Chi-Square(1) 0.0015 Test Equation: Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares Date: 03/01/16 Time: 21:02 Sample: 1985 2014 Included observations: 30 Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 2.378052 2.322748 1.023810 0.3147 CRINPB^2 0.007738 0.002843 2.722149 0.0110 R-squared 0.097739 Mean dependent var 5.940547 Adjusted R-squared

0.065516 S.D. dependent var

11.61431

S.E. of regression 10.51063 Akaike info criterion 7.606991 Sum squared resid 3093.253 Schwarz criterion 7.700405 Log likelihood -112.1049 Hannan-Quinn criter. 7.636875 F-statistic 7.410095 Durbin-Watson stat 2.144904 Prob(F-statistic) 0.011032

Test de rupture

Chow Breakpoint Test: 1987 2013 Null Hypothesis: No breaks at specified breakpoints Varying regressors: All equation variables Equation Sample: 1985 2014 F-statistic 0.234829 Prob. F(4,24) 0.9160 Log likelihood ratio 1.151752 Prob. Chi-Square(4) 0.8860 Wald Statistic 0.939317 Prob. Chi-Square(4) 0.9189

Page 67: Les dépenses publiques et la croissance économique de

VII

ANNEXE 4 : Résultat du modèle CRECO et CRDP

Dependent Variable: CRECO Method: Least Squares Date: 03/01/16 Time: 18:25 Sample: 1961 2014 Included observations: 54 Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. CRDP 0.224371 0.023226 9.660156 0.0000 C 1.047879 0.345547 3.032525 0.0038 R-squared 0.642166 Mean dependent var 1.896667 Adjusted R-squared 0.635284 S.D. dependent var 4.066417 S.E. of regression 2.455779 Akaike info criterion 4.671099 Sum squared resid 313.6042 Schwarz criterion 4.744765 Log likelihood -124.1197 Hannan-Quinn criter. 4.699509 F-statistic 93.31862 Durbin-Watson stat 2.205464 Prob(F-statistic) 0.000000 Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test: F-statistic 0.843228 Prob. F(2,50) 0.4363 Obs*R-squared 1.761943 Prob. Chi-Square(2) 0.4144 Test Equation: Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. CRDP -0.000541 0.023363 -0.023154 0.9816 C 0.008718 0.347009 0.025123 0.9801 RESID(-1) -0.092978 0.140913 -0.659823 0.5124 RESID(-2) 0.145769 0.141816 1.027877 0.3090 R-squared 0.032629 Mean dependent var -9.05E-17 Adjusted R-squared -0.025414 S.D. dependent var 2.432501 S.E. of regression 2.463216 Akaike info criterion 4.712000 Sum squared resid 303.3718 Schwarz criterion 4.859332 Log likelihood -123.2240 Hannan-Quinn criter. 4.768820 F-statistic 0.562152 Durbin-Watson stat 1.971987 Prob(F-statistic) 0.642497

Page 68: Les dépenses publiques et la croissance économique de

VIII

Heteroskedasticity Test: White F-statistic 0.501591 Prob. F(1,52) 0.4820 Obs*R-squared 0.515907 Prob. Chi-Square(1) 0.4726 Scaled explained SS 0.801132 Prob. Chi-Square(1) 0.3708 Test Equation: Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares Date: 03/01/16 Time: 20:02 Sample: 1961 2014 Included observations: 54 Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 5.221856 1.683827 3.101183 0.0031 CRDP^2 0.002646 0.003736 0.708231 0.4820 R-squared 0.009554 Mean dependent var 5.807485 Adjusted R-squared -0.009493 S.D. dependent var 10.72800 S.E. of regression 10.77880 Akaike info criterion 7.629373 Sum squared resid 6041.492 Schwarz criterion 7.703040 Log likelihood -203.9931 Hannan-Quinn criter. 7.657784 F-statistic 0.501591 Durbin-Watson stat 2.360116 Prob(F-statistic) 0.481964 Chow Breakpoint Test: 1963 2013 Null Hypothesis: No breaks at specified breakpoints Varying regressors: All equation variables Equation Sample: 1961 2014 F-statistic 0.415873 Prob. F(4,48) 0.7964 Log likelihood ratio 1.839730 Prob. Chi-Square(4) 0.7652 Wald Statistic 1.663492 Prob. Chi-Square(4) 0.7973

Page 69: Les dépenses publiques et la croissance économique de

IX

ANNEXE 5 : Résultat du modèle CRECO,DPGOV

Dependent Variable: CRECO Method: Least Squares Date: 03/02/16 Time: 08:34 Sample: 1985 2014 Included observations: 30 Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. DPGOV 0.141756 0.058726 2.413857 0.0226 C 2.085554 0.714209 2.920088 0.0068 R-squared 0.172252 Mean dependent var 2.347000 Adjusted R-squared 0.142689 S.D. dependent var 4.176039 S.E. of regression 3.866640 Akaike info criterion 5.606989 Sum squared resid 418.6253 Schwarz criterion 5.700403 Log likelihood -82.10484 Hannan-Quinn criter. 5.636873 F-statistic 5.826704 Durbin-Watson stat 2.351945 Prob(F-statistic) 0.022572 Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test: F-statistic 0.674127 Prob. F(2,26) 0.5183 Obs*R-squared 1.478983 Prob. Chi-Square(2) 0.4774 Test Equation: Dependent Variable: RESID Method: Least Squares Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. DPGOV 0.002626 0.060527 0.043393 0.9657 C -0.012672 0.723211 -0.017521 0.9862 RESID(-1) -0.201819 0.194647 -1.036843 0.3094 RESID(-2) -0.136055 0.197496 -0.688901 0.4970 R-squared 0.049299 Mean dependent var -2.96E-17 Adjusted R-squared -0.060397 S.D. dependent var 3.799389 S.E. of regression 3.912442 Akaike info criterion 5.689767 Sum squared resid 397.9873 Schwarz criterion 5.876593 Log likelihood -81.34650 Hannan-Quinn criter. 5.749534 F-statistic 0.449418 Durbin-Watson stat 2.054410 Prob(F-statistic) 0.719838

Page 70: Les dépenses publiques et la croissance économique de

X

Heteroskedasticity Test: White F-statistic 0.027398 Prob. F(1,28) 0.8697 Obs*R-squared 0.029326 Prob. Chi-Square(1) 0.8640 Scaled explained SS 0.065851 Prob. Chi-Square(1) 0.7975 Test Equation: Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares Date: 03/02/16 Time: 08:47 Sample: 1985 2014 Included observations: 30 Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 13.51662 6.542549 2.065956 0.0482 DPGOV^2 0.002958 0.017873 0.165524 0.8697 R-squared 0.000978 Mean dependent var 13.95418 Adjusted R-squared -0.034702 S.D. dependent var 32.22530 S.E. of regression 32.77967 Akaike info criterion 9.881835 Sum squared resid 30086.20 Schwarz criterion 9.975248 Log likelihood -146.2275 Hannan-Quinn criter. 9.911718 F-statistic 0.027398 Durbin-Watson stat 2.069123 Prob(F-statistic) 0.869721

Chow Breakpoint Test: 1987 2013 Null Hypothesis: No breaks at specified breakpoints Varying regressors: All equation variables Equation Sample: 1985 2014 F-statistic 0.034069 Prob. F(4,24) 0.9976 Log likelihood ratio 0.169865 Prob. Chi-Square(4) 0.9966 Wald Statistic 0.136277 Prob. Chi-Square(4) 0.9978

Page 71: Les dépenses publiques et la croissance économique de

XI

ANNEXE 6 : Résultat du modèle CRECO-VAINDUS

Dependent Variable: CRECO Method: Least Squares Date: 03/02/16 Time: 09:05 Sample: 1985 2014 Included observations: 30 Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. VAINDUS 0.444693 0.074498 5.969170 0.0000 C 0.832079 0.573885 1.449907 0.1582 R-squared 0.559963 Mean dependent var 2.347000 Adjusted R-squared 0.544247 S.D. dependent var 4.176039 S.E. of regression 2.819222 Akaike info criterion 4.975139 Sum squared resid 222.5443 Schwarz criterion 5.068552 Log likelihood -72.62709 Hannan-Quinn criter. 5.005023 F-statistic 35.63099 Durbin-Watson stat 1.822657 Prob(F-statistic) 0.000002

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test: F-statistic 0.279538 Prob. F(2,26) 0.7584 Obs*R-squared 0.631509 Prob. Chi-Square(2) 0.7292 Test Equation: Dependent Variable: RESID Method: Least Squares Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. VAINDUS 0.019370 0.081725 0.237012 0.8145 C -0.116326 0.609439 -0.190874 0.8501 RESID(-1) 0.096386 0.205654 0.468679 0.6432 RESID(-2) 0.142276 0.242280 0.587235 0.5621 R-squared 0.021050 Mean dependent var 1.70E-16 Adjusted R-squared -0.091905 S.D. dependent var 2.770188 S.E. of regression 2.894688 Akaike info criterion 5.087198 Sum squared resid 217.8597 Schwarz criterion 5.274024 Log likelihood -72.30796 Hannan-Quinn criter. 5.146965 F-statistic 0.186359 Durbin-Watson stat 1.986011 Prob(F-statistic) 0.904712

Page 72: Les dépenses publiques et la croissance économique de

XII

ANNEXE 7 : Part des subventions dans les dépenses totales

Année Part subvention dans le PIB

2000 9.681007306 2001 12.5333675 2002 10.04228319 2003 12.38083855 2004 10.73745359 2006 13.90834854 2007 14.02157433 2008 24.78701892 2009 3.189195024

2010 2.606717413 2011 2.950837388

Page 73: Les dépenses publiques et la croissance économique de

XIII

ANNEXE 8 : Part des dépenses en Recherche et développement dans le PIB

Année Part dépenses en RD dans le PIB

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

0.22032 0.11044

0.096 0.11976 0.21821 0.24552 0.33841 0.22353 0.17552 0.16371 0.14037 0.13404 0.14683 0.11324 0.10588

Page 74: Les dépenses publiques et la croissance économique de

XIV

ANNEXE 9 : Part des dépenses en santé dans le PIB

Année Part des dépenses en santé dans le PIB

1995 1.500228375

1996 1.865746431

1997 2.069446567

1998 1.921903222

1999 1.954649232

2000 2.469735752

2001 2.653037184

2002 2.583788459

2003 2.259988789

2004 2.383540489

2005 2.455917756

2006 2.647871185

2007 2.739828413

2008 2.222597462

2009 2.199586768

2010 2.725703155

2011 2.202737765

2012 1.693419693

2013 2.648360288

Page 75: Les dépenses publiques et la croissance économique de

XV

ANNEXE 10 : Part des dépenses en éducation dans le PIB

Année Part des dépenses en éducation dans le PIB

1997 1.84964

1998 1.87065

1999 2.767549992

2000 2.911350012

2001 3.250329971

2002 2.716209888

2003 3.039489985

2004 3.264300108

2005 3.848170042

2006 3.282530069

2007 3.369879961

2008 2.910409927

2009 3.177510023

2011 2.781120062

2012 2.732170105

2013 2.07998991

Page 76: Les dépenses publiques et la croissance économique de

Auteur : RAZAFIMAHENINA Aina Anjara Fitahiana

Titre : Les dépenses publiques et la croissance économique de Madagascar

Nombre de pages : 52

Tableaux : 11 Figures : 22 Annexes : 10

Contacts : 0330437373 ; [email protected]

Adresse de l’auteur : Lot IM 43D Manelo Anjomakely

Résumé

Le débat de l’importance des dépenses publiques ou non dans l’amélioration de la

croissance date de très longtemps. Les économistes débouchaient sur des résultats

différents et souvent contradictoires. D’autres avancent qu’il y a bien un effet positif, donc

les dépenses publiques favorisent la croissance, d’autres n’ont pas pu trouvés une relation

concrète et il y a ceux qui ont avancés qu’elles nuisent à la croissance. Ce débat est

actuellement devenu un problème central des gouvernements. L’utilisation des dépenses

publiques doit alors se faire d’une manière prudente. Pour Madagascar, les dépenses

publiques augmentent chaque année et on enregistre souvent un très grand écart entre les

dépenses prévues et celles réalisées. Mais malgré cette augmentation permanente, la

grande île est encore classée dans le groupe des pays pauvres. Cette situation amène à des

critiques et fragilise les gouvernements qui se sont succédé. D’où la remise en cause du rôle

des dépenses publiques sur la croissance économique du pays.

Mots clés : dépenses publiques, croissance économique, pauvreté, problème central

Encadreur : RAVELOSON Harimisa