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2012 - Les électorats politiques www.cevipof.com Les électorats politiques L’image des candidats dans le contexte pré-électoral de 2012 N°1 Novembre 2011 Daniel Boy Directeur de recherche FNSP Jean Chiche Ingénieur de recherche CNRS www.cevipof.com Centre de recherches politiques 2012 Elections

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L’image des candidats dans le contexte pré-électoral de 2012

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  • 2012 - Les lectorats politiques

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    Les lectorats politiques

    Limage des candidats dans le contexte pr-lectoral de 2012

    N1 Novembre 2011

    Daniel BoyDirecteur de recherche FNSP

    Jean ChicheIngnieur de recherche CNRS

    www.cevipof.com

    Centre de recherches politiques

    2012Elections

  • Une lection prsidentielle est un moment dmocratique au cours duquel s'changent des arguments, des programmes et des promesses, c'est--dire une matire rflexion, discussion et argumentation. Dans l'idal dmocratique, c'est bien sur ce fond que l'lecteur est suppos faire son choix pour finalement attribuer sa voix au candidat qu'il estime le plus proche de ses prfrences. Ces choix sont aussi dtermins, on le sait depuis longtemps, par des ancrages socio-conomiques et par des logiques idologiques. Mais il serait videmment naf de penser que, dans sa dcision, l'lecteur ne tient aucun compte de celui ou de celle qui porte les couleurs de son programme prfr. Que l'on dplore ou non la personnalisation du pouvoir , pour reprendre une expression bien ancienne, une lection prsidentielle c'est, aussi, une sorte de course entre des personnes ou des personnalits dont les qualits personnelles, relles ou supposes, entrent en ligne de compte pour peser sur le choix des lecteurs. Il faut entendre ici par image des candidats le fait que les personnes interroges dans les enqutes par sondage attribuent une srie de candidats telle ou telle qualit (ou dfaut).

    Au cours de l'lection prsidentielle de 2007, on avait constat que certaines qualits attribues ou non aux candidats expliquaient pour beaucoup la dcision des lecteurs en leur faveur. Dans plusieurs cas, il tait apparu que le poids des qualits d'un candidat pesait plus lourd que la prise en compte de son programme ou que le positionnement des lecteurs sur une chelle gauche droite. Dans la rcente campagne des primaires socialistes, les comptiteurs ont t jugs, certes sur leur capacit appliquer le programme vot par les socialistes, voire l'amliorer, mais aussi sur des qualits dont ils se sont eux-mmes pars ou des dfauts dont ils ont t accuss par leurs adversaires. Enfin, il est fort probable que dans la campagne prsidentielle dj engage aujourd'hui, les qualits et dfauts des prtendants seront des arguments majeurs de qualification ou de rejet.

    1. Les qualits des prtendants la primaire socialiste

    Les qualits perues des candidats la primaire socialiste peuvent tre values partir de questions poses dans la vague 3 du Baromtre de la confiance politique 1 :

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    1 Ce sondage a t ralis par Opinion Way auprs d'un chantillon de 1559personnes reprsentatif de la population franaise ge de 18 ans et plus et inscrites sur les listes. L'chantillon a t constitu selon la mthode des quotas au regard des critres de sexe, ge et catgorie socio-professionnelle et interrog en ligne sur systme Computer Assisted Web Interview (CAWI). Les interviews ont t ralises du 27 septembre au 13 octobre.http://www.cevipof.com/fr/le-barometre-de-la-confiance-politique-du-cevipof/presentation/

    Limage des candidats dans le contexte pr-lectoral de 2012Au cours de l'lection prsidentielle de 2007, on avait constat que certaines qualits attribues ou non aux candidats expliquaient pour beaucoup la dcision des lecteurs en leur faveur. Dans plusieurs cas, il tait apparu que le poids des qualits d'un candidat pesait plus lourd que la prise en compte de son programme ou que le positionnement des lecteurs sur une chelle gauche droite. Qu'en est-il des candidats (potentiels) l'lection prsidentielle de 2012 dans le contexte de la primaire socialiste d'octobre 2011 ?

    N1Novembre 2011

    Daniel BoyDirecteur de recherche FNSP

    Jean Chiche Ingnieur de recherche CNRS

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  • > Pour chacune des phrases suivantes, dites-moi si elle sapplique trs bien, assez bien, pas trs bien, ou pas bien du tout : Nicolas Sarkozy, Franois Bayrou, Martine Aubry, Sgolne Royal, Franois Hollande , Marine Le Pen- Il/elle vous inquite- Il/elle a ltoffe dun prsident de la Rpublique- Il/elle comprend les problmes des gens comme vous- Il/elle est la hauteur pour grer la crise conomique 2

    Les images des candidats refltent l'ordre d'arrive3 du premier tour de la primaire socialiste. Les deux graphiques, ensemble des rpondants et proches du Parti socialiste , prsentent le mme rsultat global avec toutefois une diffrence notable : dans le cas des proches du Parti socialiste, les attributions de qualits sont videmment plus fortes et surtout les deux candidats finalistes, Martine Aubry et Franois Hollande, ont des images voisines et se dtachent nettement de la perdante, Sgolne Royal.

    2. Les qualits des candidats ( p o t e n t i e l s ) l l e c t i o n prsidentielle de 2012

    Le graphique reprsentant les qualits perues de quatre candidats montre que, dans cette priode marque par le contexte de la primaire socialiste, Franois Hollande bnficie d'une image extrmement positive. Sur les trois critres considrs, il surclasse les autres candidats mme si, sur les deux qualits cruciales aujourd'hui, la gestion de la crise et la stature prsidentielle, les carts avec Nicolas Sarkozy ne sont que de deux points de pourcentage.

    L'image de Franois Bayrou traduit sa relative absence de la campagne actuelle ou le souvenir de son chec de 2007 : au total, il n'inquite gure mais ne semble dot ni des deux qualits rgaliennes (grer la crise, avoir l'toffe d'un prsident) ni mme de cette capacit d'empathie avec la socit (comprendre les problmes des gens comme vous) qui semble aujourd'hui rpondre une vritable demande sociale.

    Quant Marine Le Pen, elle demeure inquitante pour une proportion importante de l'chantillon : 57%. Mais cette proportion est videmment infrieure celle que nous mesurions propos de Jean Marie Le Pen dans la priode pr-lectorale de l'lection prsidentielle de 2007 (67%). Il faut enfin noter que ce pourcentage de rejet est pratiquement identique celui de Nicolas Sarkozy.

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    2 Pour rendre les donnes plus cohrentes, c'est--dire toutes orientes dans un sens positif, nous avons considr les pourcentages de personnes qui ne se dclarent pas inquites par le candidat.3 l'exception dArnaud Montebourg dont l'image n'a pas t teste.

    2

    Qualit des candidats la primaire socialiste dans l'ensemble de l'chantillon

    Qualit des candidats la primaire socialiste parmi les personnes se dclarant proches du Parti socialiste

  • Une autre manire de mesurer les images des candidats consiste les considrer non plus qualit par qualit, mais en sommant ces qualits, c'est--dire en calculant pour chacun d'entre eux le nombre de qualits positives4 dont il dispose, soit un score qui s'tend de zro quatre qualits.

    L encore le candidat du Parti socialiste se dtache assez nettement des autres en obtenant 23% de rponses lui reconnaissant quatre qualits et 22% seulement aucune qualit. A l'autre extrme, Marine Le Pen a le profil le plus ngatif, soit 43% d'absence de toute image positive et 13% de score quatre images positives . Quant Nicolas Sarkozy, son bilan d'images est peine plus positif puisque 36% des

    personnes interroges ne lui reconnaissent aucune des qualits proposes, mais il conserve une minorit, presque gale aux autres, l'exception de Franois Hollande, de partisans convaincus : les 13% qui lui attribuent les quatre qualits.

    Bien entendu cet indicateur d'image est sensible aux caractristiques sociodmographiques et aux orientations politiques des rpondants.

    3. Images et confiance

    Les qualits que l'on peroit chez un candidat sont lies au degr de confiance qu'on lui accorde. Le sens de cette relation peut tre questionn mais l'on peut supposer que c'est parce que l'lecteur estime comptent ou proche des gens un candidat qu'il tend lui faire confiance. Plusieurs indicateurs prsents dans le Baromtre de la confiance permettent d'explorer cette relation.

    Le premier est un simple niveau de confiance qui s'exprime travers la question suivante : Quand vous pensez chacune des personnalits suivantes, tes-vous plutt dfiant ou plutt confiant vis--vis de lui/delle? . Des photos de chaque personnalit sont fournies l'cran et la personne est invite donner une note de confiance l'aide d'un curseur allant de 1 10. La question pose est alors de savoir dans quelle mesure le degr de confiance est accru lorsque la personne interroge peroit des qualits en nombre plus ou moins lev.

    Les rsultats font clairement apparatre des relations linaires entre le fait d'avoir une reprsentation positive d'un candidat et la confiance quon accorde. Une analyse plus dtaille montre que, dans ce mcanisme, toutes les qualits perues sont productrices de confiance peu prs au mme degr. cette rgle, une exception cependant : tre ou ne pas tre inquiet propos d'un candidat ne modifie la confiance que dans d'assez faibles proportions.

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    www.cevipof.com4 Pour la question de l'inquitude, on prendra donc en compte dans ce calcul les non-inquiets.

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    Qualits perues de quatre candidats (potentiels) l'lection prsidentielle de 2012

    Aucune image

    positive

    1 image positive

    2 images positives

    3 images positives

    4 images positives Total

    N. Sarkozy 36 27 10 14 13 100

    F. Hollande 22 29 10 16 23 100

    F. Bayrou 25 40 13 11 10 100

    M. Le Pen 43 27 8 9 13 100

    Nombre d'images positives par candidat potentiel

  • Tel les que nous les mesurons aujourd'hui, les images des candidats donnent penser que Franois Hollande, aurol de sa rcente victoire de la primaire socialiste, domine, de peu, tous les candidats, y compris le prsident sortant. D'autres lments de notre baromtre indiquent du reste que beaucoup d'lecteurs ont perdu confiance en Nicolas Sarkozy, souvent en raison de la dgradation de certains lments de son image5. Il reste que l'lection est encore lointaine et que nombre d'vnements de campagne peuvent faire voluer ces images et les confiances qui leur sont lies.

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    5 BOY (Daniel) et CHICHE (Jean), Les dynamiques de la confiance dans les acteurs politiques, La confiance dans tous ses tats : les dimensions politique, conomique, institutionnelle, socitale et individuelle de la confiance, Cahiers du CEVIPOF, n54, Paris, CEVIPOF, juillet 2011, pp.79-103. [ISSNe 2114-6-6446]

    http://www.cevipof.com/fr/les-publications/les-cahiers-du-cevipof/bdd/publication/827

    Pour aller plus loin :

    > MARCUS (George E.), Le Citoyen sentimental : motions et politique en dmocratie, Paris, Presses de Sciences Po, 2008, 300p. [ISBN 978-2-7246-1035-2]

    > HACKER (Kenneth L.), Presidential Candidate Images, Rowman & Littlefield, 2004, 249p.

    > BOY (Daniel) et CHICHE (Jean), L'image des candidats dans la dcision lectorale, Revue franaise de science politique, 57 (3-4), juin-aot 2007, pp.329-342. [ISSN 0035-2950]

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    Degr de confiance selon le nombre d'images positives