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SARC 2014 – Les enceintes urbaines médiévales en région Centre LES ENCEINTES URBAINES MÉDIÉVALES EN RÉGION CENTRE : UN ÉTAT DES LIEUX À PARTIR DE LA DOCUMENTATION D’ARCHÉOLOGIE URBAINE DE TOURS Marie-Christine Cerruti (SDA – Inrap) – Tours, 28 novembre 2014 1 / 8

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LES ENCEINTES URBAINES MÉDIÉVALES EN RÉGION CENTRE :

UN ÉTAT DES LIEUX À PARTIR DE LA DOCUMENTATION

D’ARCHÉOLOGIE URBAINE DE TOURS

Marie-Christine Cerruti (SDA – Inrap) – Tours, 28 novembre 2014

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INTRODUCTION (diapositive 4 - Grille d’analyse et chronologie)

Cette étude a pour but de faire le point sur l’état des connaissances sur les enceintes urbaines à partir de la documentation et des outils enrichis depuis bientôt 30 ans par le bureau de Tours en matière d’archéologie urbaine. Les bases de données spécifiques au milieu urbain Millefeuilles (pour les références bibliographiques) et TerresUrbaines (pour les Annuaires des opérations de terrain en milieu urbain) ont permis d’effectuer une recherche, d’une part, sur les références concernant les enceintes quel que soit le domaine d’étude, et, d’autre part, sur les notices contenant la rubrique de la grille d’analyse « Système défensif urbain » (rubrique 8 sur le document présenté).

CARTE 1 (diapositive 5)

Pour aborder les enceintes urbaines, il a semblé important de définir préalablement un corpus portant sur le potentiel urbain médiéval de la région Centre. Les Annuaires ont constitué la première source de ce corpus qui a été complété par les données de la base Millefeuilles puis analysé à la lumière des fascicules de l’ « Atlas des villes et réseaux de villes en Région Centre »* consacrés aux villes médiévales.

69 villes du Centre sont présentes au moins une fois dans les Annuaires (en bleu). Une fois ajouté un certain nombre de villes non présentes dans ces Annuaires mais répertoriées soit dans la base Millefeuilles (en vert) soit dans « l’Atlas des villes et réseau de villes en région Centre » (en orange), nous avons retenu 85 villes ou agglomérations à des degrés divers d’urbanisation, toutes périodes confondues. Neuf villes n’étaient pas répertoriées par la documentation de Tours, sept étaient répertoriées dans Millefeuilles mais pas dans TerresUrbaines.

CARTE 2 (diapositive 6)

Ont ensuite été éliminées du corpus de départ (en grisé), les agglomérations antiques sans postérité urbaine médiévale, Drevant (18), les agglomérations médiévales sans caractère urbain évident, Ciron (36), les villes créées à l’époque moderne, Briare ou Richelieu, ou qui se sont développées à la période contemporaine, surtout en périphérie de grandes villes, Chécy, Le Coudray. Nous avons ainsi abouti à la constitution d’une liste de 56 agglomérations médiévales.

Cette première sélection sur le potentiel urbain global médiéval permet un inventaire des villes susceptibles de posséder une enceinte. Dans l’état des recherches menées avec la documentation disponible au pôle documentation d’archéologie urbaine, pour 12 villes (en orangé), aucune information n’a été trouvée sur une éventuelle enceinte urbaine médiévale ; pour 2 l’enceinte n’est pas assurée dans l’état de notre documentation (en mauve).

À partir de cette étude, le niveau des connaissances qui s’attache aux enceintes pour un certain nombre de ces villes, qu’il soit spécifiquement archéologique pour les Annuaires ou, pour la bibliographie, qu’il concerne tous les domaines d’étude (histoire urbaine, topographie historique...) a été examiné.

Rappelons tout de même que seule l’indexation sur les trois périodes médiévales, selon la chronologie utilisée à Tours et présentée au début, a été retenue, nous avons donc exclu toutes les opérations qui mentionnaient exclusivement les enceintes d’autres périodes.

*Galinié (H.) dir., Royo (M.) dir.- Atlas des villes et réseaux de villes en Région Centre, 3 tomes, Lailly-en-Val : ARCHEA, 1992 à 1997

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Étude archéologique

CARTE 3 (diapositive 8)

Sur les 56 agglomérations médiévales retenues, 42 ont fait l’objet d’au moins une notice dans les Annuaires. Toutefois, seules 21 villes ayant fait l’objet d’opérations, prospections incluses, ont été indexées par le responsable d’opération, pour la période qui nous intéresse, à « Système défensif urbain » laissant supposer, au minimum, une observation des vestiges appartenant au système défensif urbain médiéval, soit un peu plus de 37,5 % du corpus.

GRAPH 1 (diapositive 9)

Pour ces 21 villes, 48 opérations ont atteint des vestiges d’enceinte urbaine concernant 42 sites (certains sites pouvant faire l’objet de plusieurs opérations). Mis en rapport avec les 646 opérations enregistrées pour la région Centre de 1985 à 2011 par les Annuaires, il s’agit de 7,43 % des opérations de terrain. Les villes les plus représentées sont Orléans 13 opérations pour 12 sites, Tours 8 opérations pour 7 sites, puis Bourges avec 3 opérations pour 1 seul site et Chartres 3 opérations également concernant 3 sites ; 4 villes comptabilisent 2 opérations et 13 villes, 1 opération. Il est important de préciser que les Annuaires ne prétendent pas à l’exhaustivité.

Les études documentaires, telle celle sur Châteauroux pour la période qui nous intéresse, n’ont pas été prises en compte, les Annuaires ne recensant que les opérations archéologiques de terrain, mais il est bien évident que ces études sont essentielles et mériteraient une diffusion plus large.

GRAPH 2 (diapositive 10)

En ce qui concerne la nature des opérations archéologiques. Une précision : une seule nature d’opération a été retenue pour un site une même année. Aucune fouille programmée n’a été recensée, il s’agit donc pour la plupart, d’opération préventive, avec une majorité de fouilles, 28 soit 58,33 %, 14 diagnostics, 29,16 %, 3 surveillances, 6,25 % et deux prospections sur deux petites agglomérations médiévales dans leur globalité, 4,16 %. Une seule étude de bâti, soit 2,08 %, portait sur l’enceinte (Orléans, rues de la Tour-Neuve (13), Saint-Flou (6), Tour Blanche en 1995), elle est la seule retenue bien que les données de la notice concernent surtout la partie antique de la courtine étudiée mais la mention de « diverses réfections de l’époque médiévale au XIXe siècle » permet d’envisager un développement de la période médiévale dans le rapport.

À la lecture des notices, il semble que seules 7 opérations avaient pour problématique de départ l’étude de l’enceinte : Amboise, parvis de l’église Saint-Florentin, les 2 opérations de Beaugency rue du Chat-qui-Dort, Meung-sur-Loire, Îlot du Fort, Orléans (citée précédemment), Romorantin-Lanthenay, rue de la Résistance, le Carroi doré et Tours, rue de la Victoire (40-46).

L’information archéologique sur les vestiges d’enceinte est donc à trouver parmi d’autres informations et reste peu développée. Sans doute est-ce là la limite imposée à la fois par l’archéologie préventive et le type de diffusion des données. Rappelons que le système d’information de la base TerresUrbaines sous forme de notices s’attache avant tout à délivrer l’actualité archéologique rapidement. Il permet surtout grâce à une information enrichie par une indexation spécifique, une recherche ciblée sur les différentes composantes de la ville.

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L’information ainsi délivrée constitue une alerte sur l’observation d’une entité donnée et renvoie pour une recherche approfondie et précise vers les rapports d’opération ou les études documentaires.

Le propos ici, n’étant pas de faire l’inventaire des vestiges découverts qui d’une ville à l’autre reste classique, mur d’enceinte, fossé, lice ou autres parties constituantes du système défensif urbain que vous connaissez tous, il a été préféré un examen du niveau d’information, très différent d’une notice à l’autre qui a semblé plus constructif puisque vu à la lumière d’une politique documentaire.

Le plus souvent, une simple mention :

- de la présence d’un élément du système défensif sur le site étudié (pour 28 opérations),- d’une réfection ou d’un réaménagement de l’enceinte antérieure sans précision sur ces travaux (pour 4 opérations),- d’une étude sur le rempart sans précision sur celle-ci (pour 1 opération),- à partir de l’étude d’une structure fortifiée l’information sur le fait que celle-ci fait partie intégrante de l’enceinte de la ville (pour 2 opérations),- ou la confirmation de l’existence d’une enceinte encore perceptible pour les deux prospections.

À un niveau supérieur, certaines notices font une description architecturale même si cela reste rapide qui permet d’aborder les modes de construction, les matériaux utilisés ou donnent les dimensions et la forme de l’élément observé (pour 11 opérations).

DIAGRAMME (Diapositive 11)

En ce qui concerne la chronologie qui peut porter sur deux ou trois périodes pour une même observation. La période haut Moyen Âge a été observée pour trois villes :

- Châteaudun : 1ère état hypothétique de l’enceinte du XIe siècle.- Orléans : opération 1988 Place Isaac-Joguès, 1 fossé daté IVe-Xe/XIe siècle et en 2001, Place du Châtelet, 1 fossé défensif du haut Moyen Âge comblé au IXe ou Xe siècle mais dont l’appartenance au système défensif urbain n’est pas assuré. Mais il faut préciser que pour Orléans, en plus des deux opérations ci-dessus, 5 opérations ont permis l’observation de l’enceinte du Bas-Empire et de ses réfections jusqu’à l’époque moderne voire le XIXe siècle, sans aucune datation précise ni description de celles-ci. Nous avons alors supposé que certaines réfections, réparations ou autres réaménagements avaient été réalisés au haut Moyen Âge.- Tours : en 1989, Rue de la Monnaie, le fossé du castrum Sancti Martini qui avait été mis en rubrique « Structures fortifiées » mais qui peut plutôt correspondre au « Système défensif urbain » au regard de l’information donnée par Émeline Marot*, (MAROT 2013 : p. 223 cf. bibliographie sur Tours) et qui peut s’apparenter également à l’observation de 1993 rue du Petit-Soleil, enceinte et fossé Xe siècle.

Douze villes ont permis l’observation de vestiges du Moyen Âge (11e-13e s.), sept du bas Moyen Âge (14e-15e s.) et pour sept villes la datation est dite médiévale. À noter également, d’une part, pour Orléans, le même effet que pour le haut Moyen Âge avec l’enceinte antique, et d’autre part, pour Tours, une partie des observations effectuées 40-46 rue de la Victoire non prises en compte parce que non datées qui ont permis d’émettre l’hypothèse « d’une installation défensive en bois antérieure à la construction maçonnée » datée XIVe siècle dans la notice de l’Annuaire 1991.*Marot (É.).- Châteauneuf (Tours) : construction d’une identité urbaine aux Xe-XIIe siècles. In : Archéologie de l’espace urbain, colloque CTHS 2012, Tours, 2013

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Pour 17 villes, une seule période est mentionnée, j’inclus ici les villes pour lesquelles la période est qualifiée de « médiévale ». Aucune datation précise émise à partir des observations de terrain à Amboise, Chartres, ou Blois ; à Beaugency, le XIe siècle est donné en référence à l’histoire, ce qui doit être le cas d’un certain nombre de datations, et non à l’archéologie qui n’a pu, tel que l’a écrit le responsable, « confirmer ou infirmer la date supposée de la construction ».

CARTE 4 (Diapositive 12)

Orléans et Tours voient les trois périodes médiévales représentées.

À Orléans, deux systèmes défensifs urbains ont été observés, l’un héritier de l’enceinte du Bas-Empire va du IVe au XIXe siècle avec un certain nombre de réfections, réaménagements, reconstructions concernant 9 opérations sur 13 (la différence avec les 7 signalées ci-dessus est dû au fait que les transformations sont datées à partir du Moyen Âge pour deux d’entre-elles) ; l’autre du XVe siècle correspond à une accrue. À noter que peu de description sont faites des réfections médiévales de l’enceinte du Bas-Empire.

À Tours, deux enceintes semblent également se distinguer : celle du Xe/XIe siècle correspondant à Châteauneuf, le XIe siècle permettant d’élargir aux trois périodes médiévales, et celle du XIVe-XVe siècles.

À Bourges, un seul site pour trois opérations fait mention des mêmes éléments défensifs des XIIe-XIIIe siècles, aménagement de l’enceinte antique, semble-t-il.

Pour un certain nombre de villes, les résumés font référence à une première, deuxième voire une troisième enceinte.

Étude bibliographique

L’analyse ci-dessous a porté sur les villes étudiées dans le paragraphe précédent « Étude archéologique » et a concerné uniquement les références, hors Annuaires, portant sur ou faisant mention, quel que soit le domaine, d’enceintes, permettant ainsi de connaître le tracé, la chronologie, et/ou contenant une localisation ou une description du système défensif urbain. L’échantillon de cette étude semble représentatif, toutefois une étude bibliographique sur les villes médiévales du corpus présenté au début de cette intervention serait, entre autres, un projet à mettre en œuvre.

L’analyse de la bibliographie commence par l’étude des supports éditoriaux : ouvrages, articles de périodique, contributions ou mention dans des actes de colloque ou catalogue et chroniques. Les rapports, études documentaires ou dans une moindre mesure certains diplômes consacrés à la topographie historique des villes qui constituent les sources indispensables sur les enceintes et qui ont le défaut, peut-être, de rester à l’état de littérature grise, ne sont pas présentés sur le tableau étant anecdotique dans le fonds documentaire de Tours.

Tableau Support éditorial (Diapositive 14)

À partir d’une requête sur la base, le nombre total de références bibliographiques que comprend chacune de ces villes (2e colonne) a été mis en rapport avec le nombre de références contenant une information plus ou moins importante sur le système défensif médiéval (3e colonne). À partir de ces deux données, un tableau de répartition par types de

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documents listés ci-dessus a été réalisé par ville (les 3 colonnes suivantes). Chaque publication a été rapidement analysée afin de mieux appréhender la part consacrée à l’enceinte et le type d’information dispensée. Ainsi, constatant le peu de volume que représentent les informations uniquement consacrées aux enceintes, il a semblé opportun d’ajouter au tableau d’analyse une colonne « mention dans ouvrage ou article ».

Les seules villes représentées pour les trois types de produit éditorial sont les grandes villes de la région : Bourges, Chartres, Orléans et Tours. Pour les autres, la majorité, soit onze villes (en bleu), l’information se trouve uniquement sous forme de chroniques. Deux n’ont de données que sous forme de mention (en mauve) et une, Beaulieu-sur-Loire n’a, dans notre fonds, aucune référence sur l’enceinte.

La majorité de l’information est diffusée sous forme de chroniques, 50 % hors notices Annuaires : Archéologie médiévale, Bilan scientifique de la région Centre qui, comme il est dit plus haut pour les Annuaires des opérations de terrain en milieu urbain qui en constituent le complément, collectent des informations, certes parfois succinctes mais qui ont le mérite de diffuser l’information scientifique et de faire connaître l’actualité archéologique dans un délai court.

L’information archéologique est également relayée, sous forme de chroniques le plus souvent, par les Bulletins des Sociétés savantes. Exemple les Bulletins de la Société archéologique d’Eure-et-Loir pour Chartres ou les Bulletins de la Société archéologique de Touraine pour Tours.

Tableau Domaines étude (Diapositive 15)

Quant aux domaines d’étude, on constate que si l’archéologie est la mieux représentée c’est surtout grâce aux chroniques. Pour 52,46% des cas, il ne s’agit que de mention et pour 14,75 % des cas, l’information est plus précise.

Dans le fonds documentaire de Tours, la publication concernant l’étude des fossés * est l’une des rares strictement archéologique : une contribution pour Orléans et trois pour Tours qui présentent l’histoire sur le temps long des fossés défensifs.

Toutefois des analyses monographiques sur des enceintes médiévales existent :

- RISSELIN-NIN, TROADEC 1988 « Le rempart de Philippe Auguste et la Grosse Tour de Bourges » fait une restitution cadastrale de l’enceinte après une étude section par section de celle-ci. La part de l’archéologie dans cette étude est réduite. Les sources mises en œuvre correspondent plus à des données d’archives et des observations de terrain, le plus souvent architecturales.

- RISSELIN-NIN, RUFFIER 1990 « Le rempart médiéval d’Issoudun : étude topographique », CAHB, n° 101 ... étude raisonnée tant au plan de la connaissance que de la préservation avec un repérage cadastral de l’ensemble de la fortification, essentiellement à l’aide de documents anciens et d’observation de terrain.

- MABIRE LA CAILLE 1985, « Contribution à l’étude du rempart des Arcis à Tours », Bulletin de la SAT, étude de topographie historique à partir d’anomalies du parcellaire qui autorise une restitution de son tracé (ce travail a fait l’objet d’une thèse).

Ces publications utilisent les données historiques et topographiques ce qui permet de faire le point des connaissances sur l’histoire de la construction, tels les comptes de ville, le tracé de

*Fouille, enregistrement et analyses des fossés et de leur comblement en milieu urbain, actes de journées d’étude, Tours : Centre national d’archéologie urbaine, 1988.

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l’enceinte et par extension l’évolution de l’espace urbain. Ces études sont bien évidemment illustrées avec des documents figurés : iconographie ou plan restitué, indispensable à la connaissance de ces repères urbains.

Pour les villes ayant possédé une enceinte au Bas-Empire, l’enceinte médiévale est abordée au travers d’études précises et circonstanciées, de l’enceinte antique et de ses réfections, transformations et autres améliorations au cours des différentes périodes de son utilisation et sont peut-être plus en liaison avec des opérations archéologiques, (DEBAL 1978 « L’enceinte d’Orléans au Bas-Empire et ses extensions ultérieures : mise à jour d’après les travaux récents », suppl 18-1 de Caesarodunum, toujours pour Orléans, la publication parue dans la Revue archéologique du Loiret 19-20, 1994 « L’enceinte du Bas-Empire » ; pour Tours : WOOD 1983 « Le castrum de Tours. Étude architecturale du rempart du Bas-Empire ».

Les études évoquées ci-dessus, publications anciennes certes, constituent malgré tout des exemples qu’il faudrait pouvoir mettre en œuvre sur d’autres enceintes.

Quelques synthèses courtes, en lien direct avec les résultats archéologiques récents, sont présentes également dans des catalogues d’exposition : en 2014 « Regards sur Orléans. Archéologie et histoire de la ville » sous la dir. de Pascal Joyeux ou en 2013 sous la dir. de Françoise Dumasy « Argentomagus. La ville se dévoile : 25 ans de recherches archéologiques » pour Saint-Marcel, encore qu’ici le statut urbain médiéval de l’agglomération puisse être débattu. En ce qui concerne le catalogue paru en 2007 sous la dir. de Henri Galinié « Tours antique et médiéval. Lieux de vie, temps de la ville : 40 ans d’archéologie urbaine », l’information archéologique comme historique sur les enceintes est à trouver dans les différents chapitres de l’ouvrage.

SITE INRAP (Diapositive 16)

À noter également, et pour sortir des supports éditoriaux classiques, sur le site Internet de l’Inrap, les Atlas archéologiques sur Orléans et Tours qui consacrent un thème sur le système défensif urbain toutes périodes.

CARTE 5 (Diapositive 17)

Pour élargir rapidement le propos aux autres villes médiévales de la région Centre, on peut constater qu’il existe des publications sur l’histoire et la topographie urbaines Le Blanc, Saint-Amand-Montrond, Sancerre et aussi Amboise et Chinon mais dans le cadre de maîtrise ; un certain nombre d’informations se trouvent également dans la collection des Images du Patrimoine. Quand ces références sont indexées qu’il s’agisse de chroniques, d’articles ou de monographie, aucune ne l’est à la rubrique « Système défensif urbain » pour la période médiévale s’entend. Mais on constate que le plus grand nombre de références concernent un monument, château ou édifice religieux, en particulier, Chinon, mais aussi Langeais, Loches, Mehun-sur-Yèvre.

On constate à l’issue de cette étude, d’une part, le peu d’information sur les enceintes, en particulier pour les villes moyennes ou petites, et d’autre part, la dissémination des informations. Il faut bien se rendre à l’évidence, les informations, en majorité historique et/ou topographique, voire morphologique, sur les enceintes médiévales sont à glaner parmi les nombreuses données présentes au fil des publications. L’information archéologique la plus complète est sûrement à chercher, comme déjà souligné plus haut, dans la littérature grise (rapports, études documentaires).

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Peu de documents également sur les vestiges en élévation, leur description architecturale, leur état sanitaire et leur prise en compte dans l’aménagement de la ville actuelle.

Le constat n’est pas nouveau, analyses archéologique et bibliographique mettent bien en évidence les faiblesses de la recherche sur les enceintes médiévales, tel que le formulait déjà Jean Mesqui* dans l’introduction au colloque du CTHS « Les enceintes urbaines (XIIIe-XVIe siècle) » en 1996 « Ainsi l’archéologie des enceintes urbaines se révèle-t-elle le parent pauvre de sa cousine l’archéologie castrale ».

En conclusion, et ce séminaire en est sûrement le point de départ, pourquoi ne pas développer un projet sur les enceintes urbaines médiévales de la région Centre en améliorant tout d’abord la réflexion sur le potentiel urbain médiéval présenté ici, puis, prenant exemple sur le PCR dirigé par Yves Henigfeld et Amaury Masquilier*, en réalisant de petites monographies ou travaux universitaires qui feraient le récolement de toutes les informations qu’elles soient historique, topographique, architecturale, archéologique, intégrant la documentation figurée, utilisant et élargissant aux autres villes le projet mené pour Tours sous la direction d’Émilie Trébuchet, afin de retracer, dans la mesure du possible et dans l’idéal, une histoire la plus complète de chaque enceinte. L’introduction à l’article sur Issoudun cité plus haut, intitulé « Problématique et méthode », reste à l’ordre du jour et constitue une note d’intention parfaite pour un éventuel projet régional. La connaissance des enceintes impliquant la connaissance de l’espace urbain, de ses composantes aussi bien architecturales, que sociales, ce type de recherche ne peut que contribuer, autant au niveau régional que national à la connaissance des villes et de la Ville.

Marie-Christine Cerruti (SDA – Inrap) – Tours, 28 novembre 2014

http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Archeologie/Archeologie-de-la-ville

* Mesqui (J.).- Introduction. In : Blieck (G.) éd., Contamine (P.) éd., Faucherre (N.) éd., Mesqui (J.) éd., Les enceintes urbaines (XIIIe-XVIe siècle), actes de congrès, Nice 1996, Paris : Éditions du CTHS, 1999

* Henigfeld (Y.) dir., Masquilier (A.) dir.- Archéologie des enceintes urbaines et de leurs abords en Lorraine et Alsace (XIIe-XVe siècle), Dijon : Revue archéologique de l’Est, 2008 (Revue archéologique de l’Est ; suppl. 26)

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