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Les espaces publics

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Maison de l'Urbanité

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À partir du 15e et du 16e siècle, les Almanachs deviendront les instruments essentiels de la popularisation et de la vulgarisation du savoir. Aujourd’hui, ils existent toujours sous des formes variées et abordent toutes sortes de sujets.

De façon générale, il s’agit d’une publication annuelle, souvent de petit format, qui contient essentiellement le calendrier de l’année. Elle offre une compilation d’informations en tout genre, qui varient selon le contexte historique et le public visé. Ainsi, l’Almanach peut s’agrémenter d’illustrations, de poésies, de dictons ou de bons mots, mais aussi de renseignements pratico-pratiques, d’ordre administratif, statistique, juridique…Il contient parfois l’annuaire des bonnes adresses.

L’Almanach de Liège ou Almanach de Mathieu Laensbergh figure parmi les plus connus et les plus anciens. Il annonçait les influences des astres, prodiguait des conseils pratiques tout en dévoilant des histoires, des anecdotes sur les affaires du temps mais aussi de fumeuses prédictions sur l’année à venir.

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AVANT-PROPOS

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Inspirée par ce sympathique outil de communication, la Maison de l’Urbanité de la région liégeoise souhaite par ce biais, informer et sensibiliser le public aux questions liées à l’aménagement du territoire et à l’urbanisme.

Pour sa première parution, l’Almanach 2011 indiquait les procédures générales concernant le permis d’urbanisme ainsi que le cadre de référence wallon en la matière, l’ensemble étant agrémenté d’interviews, d’anecdotes, d’adresses et de liens utiles.

Dans sa deuxième forme et suivant une trame similaire, l’Almanach 2012 s’est orienté d’avantage sur la vision durable en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme et d’architecture. Nous avons voulu répondre aux questions liées aux Performances Energétiques des Bâtiments (PEB) ainsi qu’aux enjeux du développement des territoires en prenant une série de pistes d’actions comme porte d’entrée.

La troisième édition de notre Almanach s’est, quant à elle, tournée vers la thématique de la « Participation Citoyenne ». L’objectif était d’ouvrir la réflexion tant sur les enjeux que sur la place du citoyen au sein de ces dispositifs.

Enfin, notre édition 2014 a eu le désir d’ouvrir la réflexion autour de la thématique « Quelle ville pour demain ? »

L’année 2015 nous donne l’opportunité de mettre l’accent sur un thème grandissant au sein des réflexions urbaines : les espaces publics. Cette thématique sera développée en deux temps : d’abord au travers d’un dossier regroupant divers intervenants, qui formera la première partie de l’Almanach. Ensuite via divers exemples d’aménagements urbains ou d’appropriations de l’espace public, exemples qui seront étayés au fil des mois du calendrier.

D'autre part, nous avons laissé le côté ludique se matérialiser par le biais des enfants et d'un glossaire. Y figurent également des adresses et liens utiles afin que chacun puisse y trouver l'information dont il a besoin.

Nous espérons que vous prendrez plaisir à découvrir cette nouvelle édition et qu’elle vous ouvrira de nouveaux horizons.

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PRÉFACE : LE MOT DU PRÉSIDENT

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Bonjour,

Cette année, la rédaction de l’Almanach a suivi des voies inhabituelles …

La préparation de notre Almanach annuel nécessite que la réflexion ainsi que le lancement de la récolte des informations et articles débute déjà dans les premiers mois de l’année.

Donc, début 2014, afin de « coller » le mieux possible à l’actualité, nous avions décidé de monter un important dossier sur le CoDT (« Code de Développement Territorial »). En effet, ce Code allait voir le jour après cinq années de réflexions, d’enquêtes, de concertations diverses (ne donnant pas, il est vrai, une grande priorité aux réflexions des représentants de l’administration ), ainsi que plusieurs phases de participation citoyenne ( les « états généraux », les « urbanistes en herbe »,…).

Il tentait de mettre un terme aux multiples doléances formulées à l’encontre d’un Cwatupe qui, tel un mille feuilles dix fois retravaillé, était devenu un obstacle à un avancement serein de la plupart des dossiers de permis. Ses trop nombreuses modifications successives lui avaient conféré l’art subtil de faire perdre un temps précieux à tous les utilisateurs professionnels… ainsi évidemment qu’à un large public, depuis trop longtemps « pris en otage ». Pour eux, le Cwatupe finissait par crédibiliser l’adage bien connu « L’enfer est pavé de bonnes intentions ». Les délais de traitement et l’interprétation parfois incertaine de ses articles frôlaient (et ce, encore pour quelques mois) souvent l’insupportable. Ils rebutent plus d’un candidat constructeur.

Fin juin, nous avions déjà rassemblé de nombreux documents et reçu la promesse de plusieurs articles qui allaient être écrits par des personnes ressources en provenance de différents horizons. Nous nous préparions aussi à affuter nos commentaires…

Mais, au fur et à mesure que filtraient les premières informations relatives aux intentions du nouveau gouvernement wallon, il nous semblait qu’une « relecture » du CoDT, fraîchement voté au Parlement wallon, puis d’un premier, voire d’un deuxième report de la date de mise application, se profilaient à l’horizon. Aujourd’hui, il semble que l’application en sera fixée à janvier 2016 (octobre 2015 pour les optimistes), après avoir franchi les diverses étapes indispensables aux négociations des textes, auditions en commission parlementaire, et vote au Parlement.

Il fallait donc réfléchir à une sérieuse remise en questions quant à l’opportunité de notre choix rédactionnel.

Or, depuis deux ans, nous avions entamé, au sein de la maison de l’Urbanité, une démarche volontariste de promotion de la qualité des espaces publics, car nous avions constaté qu’en Wallonie, il n’existait pas de cellule spécifique traitant de ce sujet essentiel. Le manque de centralisation des données et de visibilité était évident. C’est donc avec cet objectif que la Maison de l’Urbanité a fait grandir au sein de sa structure une cellule d’expertise en matière d’espace public.

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Nous sommes en effet persuadés que les espaces publics constituent aujourd’hui un enjeu essentiel dans le débat sur le renouveau de nos villes et quartiers car ils peuvent constituer la base d’un schéma de (re)développement, à priori aussi bien qu’à posteriori.

Conjointement, nous avons trouvé sur notre chemin une asbl flamande (Steunpunt straten) qui défend les mêmes thèses et qui reçoit de son gouvernement les moyens pour développer différentes initiatives de soutien, notamment aux administrations. Ces initiatives sont de trois ordres : le conseil, la formation et la sensibilisation. Dans le volet « sensibilisation », Steunpuntstraten propose le « prix de l’espace public » et des publications montrant des projets exemplaires. C’est avec cette publication qu’est née le début de notre collaboration.

Depuis bientôt deux ans, la Maison de l’Urbanité participe donc au contenu du « Cahier de l’Espace Public » en proposant des sujets et un édito liés à l’actualité wallonne. Ainsi, nous avons la responsabilité du contenu francophone de cette publication nationale, éditée dans les deux langues. Nous en profitons d’ailleurs pour remercier Steunpunstraten pour cette association fructueuse, dont l’expérience accumulée aujourd’hui nous positionne comme le partenaire wallon en la matière.Le développement de « la Journée de l’Espace Public », qui se déroule chaque année à Brussels Expo sur le plateau du Heysel constitue maintenant une autre facette importante de notre collaboration. « La Journée de l’Espace Public » est le salon de la planification, de l’aménagement, de l’entretien et de la gestion de l’espace public qui constitue un rendez-vous de référence pour les professionnels. Aux côtés de « Steupunstraten » et de l’asbl « pyblik », pour la part bruxelloise, la Maison de l’Urbanité en est le partenaire wallon. En 2015, nous vous donnons donc rendez-vous au Heysel, les 4 et 5 février prochain. Pour tout renseignement complémentaire vous pouvez visiter la page suivante http://www.openbareruimte.be/fr/accueil ou bien vous adressez directement à la Maison de l’Urbanité.

Suite à ces expériences probantes, la Maison de l’Urbanité a agrandi sa cellule d’expertise et propose actuellement une aide et un soutien à toute personne ou institution impliquée ou intéressée par la conception, l’aménagement ou la gestion des espaces publics.

D’autre part, comme vous pourrez le lire dans l’article qui laisse la « Place aux Espaces Publics », 2015 sera certainement une année charnière en matière d’espace public, alors quoi de plus naturel que de centrer votre Almanach sur le sujet.

Pierre Sauveur Ir.architecte UrbanistePrésident

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Cet ouvrage a été rédigé et conçu par Nathalie Paulus, Véronica Cremasco et Jérôme Sauveur,

Chargés de Missions pour l’asbl La Maison de l’Urbanité.

Merci également à Stéphanie Van Dooselaere pour sa participation.

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LE THÈME DE L’ALMANACH 2015 : LES ESPACES PUBLICS 11

k Place aux espaces publics 12k Un îlot de verdure dans un océan de bitume : Harold Grandjean 16k Les missions de la Direction des Déplacements doux et des Partenariats communaux : Isabelle Dullaert 19k L’aménagement des espaces publics en développement rural : Philippe Delaunois 23k La gestion des espaces verts : Arnaud Stas 27k Villes, Espace(s) Public(s) et Nouvelles Technologies : Josiane Pimpurniaux 37

LE CALENDRIER DE L’ANNÉE 2015 41

k C’était il y a … 42k JANVIER / FÉVRIER 46 - 47 C Rues réservées aux enfants : Sarah Verhees 48k MARS / AVRIL 52 - 53 C Lively Cities : Claire Albaret 54 C Les espaces publics à Barcelone 57 C Picnic the street 59 C Les ruelles vertes (Montréal) 60 C Le collectif citoyen « Brouettes et compagnie » (Marseille) 61 C Park(Ing) Day 61k MAI / JUIN 62 - 63 C Espace partagé, espace de rencontre avec l’exemple de Namur : Catherine Noël 64k JUILLET / AOÛT 72 - 73 C La place des Guillemins à Liège : Gérard Debraz et Thomas Deremince 74k SEPTEMBRE / OCTOBRE 80 - 81 C Le réaménagement des quais de la Sambre à Charleroi : Chantal Vincent et Gérard Monseux 82 C La reconquête des quais à Bordeaux (France) 86k NOVEMBRE / DÉCEMBRE 88 - 89 C Le réaménagement de la place de la République (Paris, France) 90 C Vitalouve : rénovation des espaces publics du centre-ville de la Louvière 93 C Superkilen (Copenhague, Danemark) 94

LE COIN LUDICO-PRATIQUE 96

k La parole aux enfants 96k Les maisons de l’Urbanisme 99k Les activités de la Maison de l’Urbanité 100k Petit lexique urbanistique 102k Adresses et liens utiles 103

SOMMAIRE

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LES ESPACESPUBLICS

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PLACE AUX ESPACESPUBLICS

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Espace public ? Vous avez dit espace public ? Il est complexe de donner une définition de l’espace public, de l’expliquer à autrui, et pourtant c’est en le définissant qu’on le crée.

Complémentaire à l’espace privé ou privatif, l’espace public est le bien commun en matière d’urbanisme, celui qui doit être partagé et géré pour profiter à tous et à la vie en société. C’est, en quelque sorte, la définition que nous soumettons à votre réflexion en 2015… Elle propose de relier des notions vieilles comme l’Antiquité aux enjeux du monde urbanisé du XXIe siècle.

L’espace public est en effet une notion à l’ancrage philosophique et politique. L’agora désigne un endroit où peut se tenir un rassemblement. L’agora n’a pas d’autres limites physiques ou matérielles que celles données par la foule rassemblée. La forme est fluctuante et varie selon le nombre de participants et leur configuration spatiale. C’est d’abord un lieu d’expression où on formule un message et le diffuse. Revenir à cette notion donne un sens à l’espace public qui repose davantage sur les usages qu'ils induisent, plutôt que sur leurs caractéristiques matérielles.

Merlin et Choay dans le Dictionnaire de l'Urbanisme et de l'Aménagement écrivaient en 1988 que l’« on peut considérer l'espace public comme la partie du domaine public non bâti, affectée à des usages publics. L'espace public est donc formé par une propriété et par une affectation d'usage (...). Composé d'espaces ouverts ou extérieurs, (…) il comporte aussi bien des espaces minéraux (rues, boulevards, places, passages couverts) que des espaces verts (parcs, squares, cimetières) ou des espaces plantés (mails, cours) ». Notons, qu’à l’époque, un débat sur les lieux publics clos (écoles, hôtels de ville, postes, gares, etc.) avait déjà lieu, mais toujours dans la seule optique de définir l’espace public d’un point de vue physique et juridique.

En effet, la définition des espaces publics par leurs limites -physiques et juridiques- a prévalu jusqu’à la fin des années 90 mais a aujourd’hui bien évolué pour revenir à des considérations plus fondatrices d’urbanité.Thierry Paquot, dans son ouvrage « L'espace Public » (2009), présentera une approche non plus descriptive, mais fonctionnelle. Pour lui, l'espace public consiste en un ensemble d'espaces « mettant en relation, du moins ponctuellement, des gens, qui s'y croisent, s'évitent, se frottent, se saluent, conversent, font connaissance, se quittent, s'ignorent, se heurtent, etc. Ces gens remplissent une fonction essentielle de la vie collective : la communication. Ils facilitent l'urbanité élémentaire ».

En 20 ans, le propos a bien évolué, les espaces publics et la façon de les concevoir aussi.

L’espace public ne peut plus entrer dans le carcan d’une définition figée, au contraire, il doit en sortir pour innover et remplir pleinement son rôle au XXIe siècle. S’il fallait encore s’en convaincre, posons-nous -comme le propose Isabelle Baraud-Serfaty1 dans son exposé sur le rôle des espaces publics dans la ville intelligente- les quatre questions suivantes : Qui réalise l’espace ? Qui le possède ? Qui le gère ? Qui peut y accéder ?

(1) La Ville Pragmatique, Colloque biennal de l’Association du management Centre Ville; Conférence finale de Lively cities, projet Européen interreg IVB,9 et 10 octobre 2014, Liège

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Le public ? Le privé ? Les deux ? Faites l’exercice avec des espaces que vous qualifieriez vous-même de publics et vous vous rendrez rapidement compte qu’aujourd’hui les réponses sont très variées. De nombreux acteurs, notamment privés jouent un rôle dans la réalisation et la gestion de l’espace dit public.Les outils pour repenser l’espace public sont en pleine mutation, l’essentiel est qu’ils soient fondés sur une logique qui donne du sens à ces lieux de mise en commun, plutôt que sur une logique formelle et matérielle ; qu’ils entraînent les acteurs à réfléchir à la valeur d'usage des espaces créés, et à adopter une posture sensible. C’est ce changement nécessaire qui est décrit plus loin dans l’Almanach, par Claire Albaret lorsqu’elle présente le projet Lively Cities.

Revenir à la définition n’est jamais inutile tant la façon dont on pose le problème conditionne la façon dont on le résout. C’est pourquoi, dans cet Almanach 2015, nous vous proposons d’envisager les espaces publics, non pas comme des projets d’urbanisme parmi tant d’autres, mais comme des éléments d’un bien commun indispensable à la vie en société.

L’espace public : un défi à relever « Sans agora pas de polis » disait Aristote. « L'espace public est au cœur des stratégies urbaines » dit Jean Haëntjens, économiste et urbaniste, conseil en stratégies urbaines et auteur de très nombreux bouquins sur la ville. Plus loin dans cet Almanach 2015, M. Stas, Directeur de la DGO3 - Direction des Espaces Verts écrit : « il est primordial d’augmenter l’offre d’espaces publics de qualité afin, non seulement, de répondre aux attentes des citoyens, mais aussi de préserver la « trame verte » sur tout le territoire wallon ». Mme Pimpurniaux, Directrice de la Direction Urbanisme et Architecture de la DGO4, en parlant de la ville numérique (intelligente) en construction, note que « l’espace public, qu’il soit minéral ou végétal est un élément essentiel, structurant l’assiette nécessaire à son développement ». Et on pourrait citer ici des dizaines d’exemples qui mettent le focus sur les qualités des espaces publics et l’important levier d’action qu’ils représentent pour déployer une stratégie urbaine.

Qu’on ne s’y méprenne pas ! La stratégie urbaine se décline à toutes les échelles de l’urbanisation, en ce compris dans des lotissements péri-urbains, et des noyaux villageois. En Wallonie, on a trop souvent tendance à assimiler les stratégies urbaines à des programmes pour nos grandes villes. L’urbanité a des implications sur tout le territoire wallon, la qualité des espaces publics aussi. Une ségrégation entre la ville et la campagne serait ici stérile, même s’il faut évidemment reconnaître des contextes très différents qui font la richesse de notre territoire.

L’espace public joue un rôle essentiel dans le cadre de vie de l’homme. L’enjeu est social, mais aussi environnemental, économique, culturel, artistique, ... Si on dépasse l’espace public isolé pour regarder tous ces espaces mis en réseau, l’enjeu peut même être qualifié de sociétal !

« L’espace public sous toutes ses formes est crucial pour l’intégration et la cohésion sociales. La démocratie trouve son expression (…) dans la qualité de vie de la rue » dit Richard Rogers. Le volet social suffit largement à mesurer l’importance du défi qu’il représente. De surcroît, d’autres enjeux coexistent sur l’espace public : l’art et sa confrontation avec le public, la culture et le droit à celle-ci, le respect des identités, la lisibilité de la structure urbaine, mais aussi l’environnement, la gestion de l’eau, la qualité de l’air, …

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L’espace public peut alors être l’objet de nombreuses normes censées en garantir une qualité minimum (eau, air, patrimoine, etc.) davantage à Bruxelles et en Flandre, qu’en Wallonie. Mais cette vision normée qui impose des seuils minima ne doit pas nous amener à négliger un potentiel beaucoup plus grand de solutions que les espaces publics peuvent offrir. Lieux d’interventions privilégiés des communes, ils pourraient fournir un large panel d’interventions volontaristes, progressistes et exemplatives.

Au fil des mois de l’Almanach, vous pourrez parcourir des exemples ambitieux et fascinants comme Superkilen à Copenhague ou la réappropriation des quais à Bordeaux. Là, les autorités se sont donnés les moyens de vraies remises en question. Mais, vous découvrirez aussi des initiatives comme les Park(Ing)Days ou Brouettes et Compagnie à Marseille où les mouvements citoyens prennent le relais pour combler le manque criant d’espaces publics.

En 2015, la Wallonie a un boulevard ?

Les enjeux contenus dans la réflexion et la création d’espaces publics sont importants et il est urgent de se donner les moyens de les rencontrer. En effet, les pays et régions limitrophes développent une expertise enviable, là où un positionnement ambitieux de la Wallonie se fait attendre.

En terme organisationnel d’abord, les témoignages des Directions Générales du Service Public de Wallonie montrent à quel point chaque service est conscient de l’enjeu, mais aussi à quel point la prise en charge est diluée. Les espaces publics sont ainsi classés dans les voiries -douces ou moins douces- ou dans la rubrique « espaces à valeur paysagère », ou « espaces à valeur architecturale et urbanistique » et donc pris en charge par la DGO1 (la Direction Générale Opérationnelle des Routes et des Bâtiments), la DGO3 (la Direction Générale Opérationnelle Agriculture, Ressources naturelles et Environnement), ou la DGO4 (Direction Générale Opérationnelle - Aménagement du territoire et Urbanisme, Logement, Patrimoine et Energie).

Les espaces publics sont gérés suivant une thématique (route, environnement, urbanisme) et suivant leur localisation, ce qui restreint la capacité d’avoir une gestion qualitative et transversale. On pourrait ajouter à la liste des acteurs publics la cellule Architecture de l’Administration générale des Infrastructures de la Fédération Wallonie Bruxelles qui, par son travail sur les bâtiments publics et leurs abords, opère aussi dans l’espace public.

Outre ce saucissonnage, il est étonnant de constater que l’acteur incontournable reste l’opérateur de la mobilité et des transports ! Le nombre de directions concernées et la prépondérance du rôle des infrastructures routières donnent l’impression d’un enjeu dont on n’a pas pris la juste mesure, qui reste subordonné à d’autres problématiques.

S’il semble nécessaire d’avoir une version moins formaliste qui permette une coordination d’ensemble, la priorité est peut-être encore ailleurs : dans la révision des outils de conception urbanistique et d’aménagement du territoire.

La qualité du réseau des espaces publics et leur accessibilité est une condition nécessaire –mais pas suffisante- pour améliorer notre cadre de vie. Il faudra dépoussiérer notre boîte à outils urbanistiques. Plans et autres schémas d’urbanisme ne se focalisent aujourd’hui pas vraiment sur la créativité et l’inventivité de nos espaces publics et ne s’engagent pas sur leur rôle structurant.

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Dans le cadre des grandes réformes que la Wallonie attend maintenant depuis quelques années, les outils d’aménagement du territoire sont amenés à être revus fondamentalement. En particulier le célébrissime CWATUPE, devenu CoDT – Code du Développement Territorial -, devrait donner un nouveau cadre décrétal à l’architecture et l’urbanisme en 2015. Le nouveau Sder –Schéma de Développement de l’Espace Régional- est aussi attendu. Enfin, la politique fédérale des Grandes villes s’éteint dans le cadre de la 6e réforme de l’Etat et la Wallonie doit maintenant se doter d’une politique enthousiasmante apte à redynamiser ses villes et leurs périphéries.

Ses outils ne doivent pas uniquement changer de nom, ils doivent prendre en considération le défi des espaces publics et permettre de leur redonner du souffle. Ils donneront l’opportunité de transformer qualitativement des lieux existants, et d’en créer de nouveaux, à condition qu’ils ne soient plus seulement vu comme des vides entre des constructions ou des endroits dédiés à la circulation mais bien comme des lieux qui participent à l’amélioration du cadre de vie.

« L’espace public est le lieu où trouver ce qu’on ne cherche pas. » disait un ancien maire de Barcelone.

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¢ Ben-Ahin

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LA PAROLE EST À …

HAROLD GRANDJEANLA DIRECTION DES AMÉNAGEMENTS PAYSAGERS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES ROUTESET BÂTIMENTS DU SERVICE PUBLIC DE WALLONIE (DGO1)DIRECTEUR

Un îlot de verdure dans un océan de bitume…

Au cours des saisons, l’automobiliste qui traverse la Wallonie peut apprécier le réveil des abords verts et fleuris qui font la particularité de ces routes utilisées par tous les Européens. Ces aménagements sont conçus et pensés par la Direction des Aménagements Paysagers (DAP) qui est composée d’une petite quinzaine de personnes : ingénieurs en horticulture, en sylviculture, baccalauréats en architecture des parcs, jardins et du paysage ainsi que de techniciens en espaces verts et de personnels administratifs.Parfois critiquées pour leur pollution visuelle du paysage, les routes wallonnes sont généralement bien intégrées suite aux plantations d’alignement ou d’accompagnement réalisées par les Directions Territoriales (DT) sous les conseils avisés de la DAP.

Le travail de la DAP commence d’abord au stade de la conception des projets d’infrastructures des différentes Directions Générales du Service Public de Wallonie (SPW), lorsqu’ils sont chargés de remettre un avis d’incidence des travaux prévus sur l’environnement. Ensuite, au stade de l’étude du projet, ils imaginent

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¢ Mons - Charles de Gaulle

¢ Œuvre de Charlotte Marchal,croisement de la N4 et de la N25, Mont-Saint-Guibert

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des idées d’aménagements paysagers (plantations, mobiliers urbains, intégrations d’œuvres d’art, …) aux abords du chantier. Après, lors de l’exécution des travaux, la DAP assiste techniquement les Directions Territoriales (DT) gestionnaires, notamment en ce qui concerne la réception de fournitures telles que les plantes, engrais, substrats, …, mais aussi en mettant à dispositions des DT ses surveillants de travaux. Enfin, ils sont chargés d’établir un plan de gestion cohérent applicable aux plantations, et ce, dès la fin des chantiers. Ces plans de gestion sur 5 voire 10 ans permettent d’avoir une gestion commune d’espaces qui sont cogérés par l’établissement de marchés conjoints. Cette globalisation de l’espace public entre ses différents gestionnaires permet de réduire les coûts d’entretien mais surtout de donner aux citoyens une image de gestion cohérente de l’espace public.

La Direction des Aménagements Paysagers remplit en outre d’autres missions. Elle assure la mise à jour d’un inventaire du patrimoine vert arboré de la Région wallonne (plantations d’alignement routières et le

long des voies navigables) sous forme d’une banque de données informatisée. L’établissement de cette base de données et la géolocalisation des 200 000 arbres d’alignement régionaux permettront à terme d’avoir une image globale de l’état de nos plantations d’alignement et, dès lors, de définir des plans de gestion et d’actions afin de préserver et de développer cet élément structurant le paysage. Elle estime les dégâts occasionnés aux arbres et plantations par des tiers suivant une méthode d’évaluation propre à la Wallonie (Evaluation de la valeur d’agréments des arbres d’ornements).

Elle remet un avis sur l’état sanitaire ou sur les demandes d’abattage des plantations par les DT.Dans le cadre de la gestion des alignements d’arbres routiers, la DAP participe également à la volonté de sécuriser les routes nationales avec la Direction de la Sécurité Routière via des études paysagères qui tentent à démontrer l’intérêt de ces plantations et de proposer des solutions globales afin de sécuriser nos routes tout en préservant tant que possible nos plantations. Cette collaboration aboutira en 2014 à un logigramme décisionnel qui permettra d’appréhender les objectifs de sécurité routière mais également la conservation de notre patrimoine. Tout nouvel aménagement intègrera évidemment les dernières préconisations européennes concernant la sécurité routière.

Elle organise et conduit des études à caractère expérimental qui ont trait aux techniques ou aux problèmes environnementaux. Par exemple, la DAP a initié un marché qui se déroulera courant 2014 afin de connaître le potentiel énergétique des plantations autoroutières (herbacées et ligneuses) et ce dans le cadre de la valorisation des déchets verts issus de l’entretien des abords autoroutiers.

Elle dresse également les projets de conventions bi ou tripartites entre le SPW, les pouvoirs locaux (Provinces, Communes) et des partenaires privés, relatives à la réalisation d’ensembles statuaires ou d’aménagements

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spécifiques aux entrées de villes, villages, giratoires ou parkings. La DAP veille également à leur bonne exécution. La reprise en gestion par les pouvoirs locaux ou par un partenariat public/privé des aménagements pensés et développés en commun sera un des moyens qui permettra d’augmenter et de maintenir des espaces verts routiers de qualité, diversifiés et accueillant.

La Direction des Aménagements Paysagers est aussi le relais de la cellule interdépartementale contre les espèces invasives afin de faciliter la mise en place de la politique de la région contre les espèces invasives.La DAP participe également à la mise en place du réseau 100 % nature de la Wallonie en collaboration avec la Direction Générale de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et de l’Environnement. La généralisation du fauchage tardif sur tout le réseau des routes gérées par la DGO1, la mise en place d’une politique de lutte contre l’utilisation d’espèces invasives et de leur élimination mais aussi en essayant de promouvoir des espaces où les espèces naturelles pourront se développer seront à l’avenir une des priorités de la DAP pour que nos routes soient également un facteur de croissance de la biodiversité.

Enfin, la DAP organise des formations à l’attention des services territoriaux gestionnaires afin de sensibiliser le personnel routier aux avantages des plantations routières mais aussi de les informer des modifications réglementaires ou de mode de gestions relatives aux espaces verts publics. Une des plus belles réussites a été l’application, dès la fin des années 80, d’une gestion réfléchie de certains talus d’autoroute où l’on retrouve maintenant des espèces animales et végétales protégées comme le lézard des souches et certaines orchidées sauvages. Cette approche différenciée du mode de gestion a permis de développer des plans de gestion et des marchés spécifiques sur des périodes de 4 à 5 ans le long de nos axes autoroutiers. Cette vision à long terme est le seul moyen de réellement faire une gestion différenciée de ces espaces publics.

Les restrictions budgétaires et de personnel au niveau des administrations régionales nous imposent de plus en plus souvent de prendre en compte le facteur entretien comme élément prépondérant d’un projet d’aménagement, néanmoins l’imagination et la créativité des concepteurs ne doivent pas en être réduites à leur plus simple expression. La confrontation sur le terrain des concepteurs avec la réalité continuera à être la clef de la réussite d’un projet durable tout en favorisant leur imagination.

Pour conclure, cette Direction n’occupe pas seulement une place importante au sein de la DGO1. Elle participe également au quotidien de la population, en s’efforçant de rendre l’environnement naturel et nos routes moins austères et plus sûres. De quoi rendre le réseau routier agréable et les voiries un peu plus vertes, en favorisant le coté esthétique et la biodiversité. C’est ainsi que nous voyons le futur des abords publics wallons.

† Espace public devant la collégiale Saint-Martinet Saint-Hadelin, Visé

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LA PAROLE EST À …

ISABELLE DULLAERTLA DIRECTION DES DÉPLACEMENTS DOUX ET DES PARTENARIATS COMMUNAUX (DGO1)ATTACHÉE À LA DIRECTION DES DÉPLACEMENTS DOUX ET DES PARTENARIATS COMMUNAUX

Les missions de la Direction des Déplacements douxet des Partenariats communaux

L’objectif poursuivi par la Direction des Déplacements doux et des Partenariats communaux (DGO1.76) est d’améliorer la qualité et l’accessibilité des infrastructures routières pour tous les usagers et plus particulièrement pour les piétons, les personnes à mobilité réduite et les cyclistes.

Pour ce faire, la DGO1.76 est notamment chargée de :R La gestion de projets subsidiés visant à améliorer les infrastructures dédiées aux piétons et aux

cyclistes. Il s’agit par exemple : b du « Plan Mercure » (aménagement d’espaces publics conviviaux, de cheminements sécurisés pour

les piétons et les cyclistes, éclairage public, entretien des voiries) ; b du « PICVerts » (Plan d’Itinéraires Communaux Verts) axé sur l’inventaire et la remise en état des

chemins et sentiers vicinaux ; b ou encore du « Plan Trottoirs » lancé en 2011 dans le but de créer et/ou d’améliorer les cheminements

piétons et qui concerne 195 communes wallonnes.R La coordination du développement du RAVeL ;R La coordination de la politique cyclable. Ce volet comporte la mise en œuvre du « Plan Wallonie

cyclable » en collaboration avec la Direction de la Planification de la Mobilité (DGO2), ainsi que la gestion des projets d’infrastructures proposés dans ce cadre.

La DGO1.76 est ainsi amenée à jouer un rôle de conseil tant du point de vue technique, administratif que juridique auprès des communes wallonnes, des gestionnaires de voiries et des auteurs de projets.

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A/ État des lieux en matière d’infrastructures cyclables

La congestion routière et les coûts liés à la mobilité qui ne cessent d’augmenter incitent de plus en plus de personnes à se tourner vers le vélo et la marche à pied pour des déplacements sur de courtes distances. L’arrivée sur le marché de vélos urbains, pliants ou électriques constitue par ailleurs une avancée en faveur de la mobilité « douce ».

En Wallonie, toutefois le vélo reste sous-utilisé au quotidien pour des trajets entre le domicile et le lieu de travail ou de scolarité. Si un tiers des wallons possède un vélo, à peine 1% des déplacements au total se fait avec ce moyen de transport1. À titre de comparaison, on dénombre près de 27% de déplacements à vélo aux Pays-Bas.

Pour expliquer ce chiffre, on peut bien sûr invoquer le relief et la météo pas toujours clémente mais le principal obstacle est la densité et la vitesse du trafic automobile combinées au manque d’infrastructures cyclables sécurisantes et à leur entretien. Le rapport établi en 2014 par l’IBSR2 indique que près d’un tiers des tués et blessé graves lors d’accidents de la route sont des cyclistes. L’enquête mobilité réalisée par le GRACQ en 2013 montre que 28% des Wallons demandent l’amélioration des infrastructures cyclables3.

Ce constat plaide pour une politique volontariste et un meilleur investissement en matière de déplacement des deux-roues.

2% Au moins 5 jours par semaine

9% Un à quelques jours par semaine

16% Un à quelques jours par mois

22% Un à quelques jours par an

51%Jamais

Utilisation du vélo en Wallonie en 2013

(1) « Impact économique du vélo en 2030 avec un objectif de 10% de part modale. », Étude réalisée par Pro Velo et TM Leuven pour le SPW, http://www.provelo.org/sites/default/files/etudes/impact_economique_du_velo_wallonie.pdf http://www.tmleuven.be/newsletter/20140425_Bruno_%C3%A9conomie_v%C3%A9lo.pdf

(2) @RISK - Analyse du risque de blessures graves ou mortelles dans la circulation, en fonction de l’âge et du mode de déplacement. Rapport de recherches 2014.

(3) Utilisation du vélo en Wallonie, Sondage sur la mobilité en Wallonie, août 2013. http://www.gracq.be/files/uploads/INTRANET/Wallonie/SPW_EnqueteVelo2013.pdf

— U T I L I S AT I O N D U V É L O E N WA L L O N I E E N 2 013 —

Enquête mobilité. Quelle est la part du vélo en Wallonie ? / http://www.gracq.be/NEWS-2013-09/MobiliteWallonne

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B/ Le Plan Wallonie cyclable, les communes pilotes

L’usage du vélo est encouragé par le Schéma de Développement de l’Espace Régional (SDER) qui veut valoriser la marche à pied et l’utilisation du vélo comme alternative à la voiture pour des déplacements sur de courtes distances.De même, la Déclaration de Politique Régionale 2014-2019 indique que « le vélo et la marche à pied doivent être encouragés car ce sont des modes de transport à part entière…. »

C’est pour soutenir activement l’utilisation du vélo que la Wallonie s’est dotée en 2010 d’un plan « Wallonie cyclable » qui regroupe une série d’initiatives dont la finalité est de construire les bases d’une politique cyclable à l’échelle régionale.

Parmi les actions entreprises, 10 communes pilotes - Gembloux, La Louvière, Liège, Marche-en-Famenne, Mouscron, Namur, Tournai, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Walhain, Wanze - ont été sélectionnées et bénéficient d’un subside annuel jusqu’en 2016 pour réaliser des infrastructures cyclables et développer en parallèle des mesures de sensibilisation et de communication. La DGO1.76 leur apporte une aide technique afin de les aider à choisir les aménagements les plus adéquats mais aussi exemplatifs en terme de qualité.

En complément, des ateliers techniques sont organisés depuis 2013. Ils permettent aux communes pilotes de proposer des cas concrets d’aménagement souvent problématiques qui sont analysés en groupe de travail. L’avantage de ce type d’atelier est qu’il permet la mutualisation des informations et des solutions proposées.

La DGO1.76 publie également des guides4 et des fiches de recommandations en matière d’aménagements cyclables. Ces publications sont rédigées en collaboration avec l’IBSR et sont disponibles sur le site de la DGO1 et des Pouvoirs locaux. Elles présentent différents types d’aménagements dont certains sont novateurs tels que la rue cyclable ou la voie centrale banalisée.

¢ Atelier technique, présentation de cas d’aménagement ¢ Atelier technique de février 2014

(4) http://pouvoirslocaux.wallonie.be/jahia/Jahia/site/dgpl/accueil/Travaux_subsidies/pid/1012

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S’ils s’adressent d’abord aux cyclistes, ces projets touchent également les autres usagers de la voirie.Des mesures « d’apaisement » du trafic motorisé telles que la mise en place de zones 30, de zones de rencontre ou encore la notion de chemin réservés, de voie « débouchante » vont dans le sens d’une meilleur prise en compte des « modes doux ».

La politique cyclable doit donc s’intégrer dans une vision globale de la mobilité prenant en compte l’aménagement spatial de la ville, les réseaux déjà en place, la sécurité, le confort et la qualité des aménagements mais aussi l’attrait de ces déplacements.

C‘est là une des missions à laquelle s’attache la Direction des Déplacements doux et des Partenariats communaux.

¢ Guide de recommandations pour les aménagements cyclables

¢ Voie centrale banalisée réalisée à Walhain, commune pilote cyclable

¢ Piste cyclable à Marche-en-Famenne, commune pilote cyclable

¢ Rue cyclable aux Pays-Bas. Ce concept n’a pas encore été mis en œuvre en Wallonie mais des réalisations sont en projet dans les communes pilotes

¢ Fiche technique « voie centrale banalisée »

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LA PAROLE EST À …

PHILIPPE DELAUNOISLA DIRECTION DU DÉVELOPPEMENT RURAL (DGO3) ATTACHÉ À LA DIRECTION DU DÉVELOPPEMENT RURAL

L’aménagement des espaces publics en développement rural

Dans le cadre de la politique wallonne de Développement rural (DR)5, la DGO3 soutient la réalisation de nombreux projets d’aménagement d’espaces publics conduits par les communes menant une opération de Développement rural (ODR).

Il s’agit de projets qui présentent la particularité d’être conçus et réalisés selon une vision et une méthode propres aux programmes communaux de Développement rural (PCDR).

Le PCDR constitue la base et la référence de l’opération de DR et doit être produit par la commune dans le cadre d’une approche participative continue, pour aboutir finalement à un programme d’investissement, destiné à soutenir une stratégie spécifique de développement communal définie pour 10 ans.

L’élaboration et la mise en œuvre de ces projets issus du PCDR, « s’inscrivent dans la démarche du développement durable », et devront s’effectuer de manière globale et intégrée, dans le respect des caractères propres de la commune, en s’appuyant sur la participation citoyenne et l’évaluation permanente6.

Les aménagements d’espaces publics représentent près de 40% de l’ensemble des projets subsidiés par le DR et sont suivis par l’administration depuis l’avant projet jusqu’au décompte final. L’aide financière s’établit à 60% du montant de l’investissement, rehaussée à 80% pour les voies lentes en site propre.

La commune reste maître d’œuvre des travaux et la DDR agit en tant que pouvoir subsidiant et garant du respect du processus spécifique au DR.

L’application des principes du développement durable et du bon aménagement des lieux à la conception de ce type de projet, se concrétise par un aménagement rural, global, intégré, et convivial.

(5) Décret du 6 juin 1991 remplacé par le décret du 11 avril 2014 relatif au Développement rural(6) Article 2 du décret

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Le maintien ou l’amélioration du caractère rural de ces réalisations, conduit à privilégier les aspects suivants : la simplicité, la sobriété, les relations avec les éléments naturels, la polyvalence des lieux, la multi-modalité à l’avantage des usagers faibles et en continuité avec leurs cheminements, le respect des caractéristiques constructives locales, sans oublier l’esprit, le génie ou l’âme des lieux, selon votre aspiration.

En DR, la priorité est accordée à la convivialité et donc orientée vers la création (ou la reconversion) de lieux de rencontres, d’échanges, d’information et de jeux. L’accessibilité aux PMR et la sécurisation routière des abords s’imposent ainsi complémentairement.

Les espaces de rencontres doivent souvent se reconquérir contre l’occupation automobile excessive de nos places et cœurs de villages. Des alternatives décentralisées de parking peuvent être proposées pour évacuer le surplus de cette encombrante masse motorisée inerte mais ô combien utile et nécessaire à la mobilité rurale lorsqu’elle roule.

A titre d’exemple, l’aménagement de la place communale de Couthuin réalisé en 2012-2013 sur la commune de Héron7 présente les principales caractéristiques suivantes : R Simplicité et sobriété dans les surfaces traitées et les matériaux employés (gazon et plantations, pavés

de béton, hydrocarboné, mobilier public non excessif…) ;R Intégration des différents flux de circulation avec sécurisation et équipement notamment à l’attention

des usagers lents : mise en zone 30 de la voirie principale traversant cet aménagement, organisation d’un dépose minute scolaire avec tête de rebroussement, implantation de 2 aires de stationnement pour vélos dont un couvert aux abords de l’école ;

R Création d’un parking alternatif en dehors des espaces centraux ; R Accessibilité facilitée pour les PMR ;R Réalisation/intégration d’une œuvre d’art par la rénovation du monument commémoratif ;R Utilisation de matériaux perméables…

(7) Commune rurale de 5000 habitants en province de Liège

¢ Place de Couthuin : avant travaux (2009) ¢ Place de Couthuin : après travaux (2012)

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Sans être somptuaire, ce projet illustre bien les principes encouragés en DR : R Approche globale et intégrée tenant compte dans un périmètre d’action pertinent, des différents

besoins et fonctions présents sur ce site : maison communale, école, hôtel de police, commerces de proximité (boulangerie et épicerie), arrêt de bus, accueil touristique (chambres d’hôtes)…

R Maintien d’un cadre rural « vert » par les plantations et l’engazonnement restituant l’espace central aux piétons, tout en proposant une alternative au parking des voitures ;

R Création d’espaces conviviaux, accueillants, et fonctionnels pour tous ;R Remise en valeur du monument des 2 guerres contribuant au respect de la mémoire des lieux ; R Recherche de moyens techniques et financiers en associant les aides du DR et du crédit d’impulsion

(DGO2 mobilité) : subventions : 71% DR, 9% mobilité et 20% commune.

Un marché hebdomadaire ainsi que diverses manifestations sont organisés par la commune et d’autres acteurs sur cet espace, depuis la fin des travaux.

Cet aménagement soigné suscite également des initiatives d’amélioration des espaces privés, par les riverains.

¢ Animations d’été sur la place rénovée

¢ Organisation du marché hebdomadaire sur l’espace central

¢ Espace central : avec l'ancien monument

¢ Proximité de l’école : abri pour vélos, mobilier public, plantations, sécurisation de la traversée et intégration du nouveau monument

¢ Après travaux et déplacement du monument

¢ Détail du nouveau monument commémoratif

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Recommandations :

Pour réussir et optimiser ce type d’aménagement, il est indispensable de disposer au plus tôt d’un diagnostic exhaustif de la situation existante, ainsi que d’une analyse globale et détaillée des besoins, à interpréter en affectation et répartition de fonction au sein de cet espace.

La réalisation et la détermination de ces éléments fondamentaux permettront de confier une mission claire à un auteur de projet aux compétences multiples, qui devra proposer une solution globale et intégrée, respectant les objectifs initiaux et privilégiant l’intérêt collectif dans le cadre d’une démarche participative.Il faut également rechercher activement et coordonner les interventions financières des différents pouvoirs subsidiant et de plus mutualiser ainsi leurs compétences et expériences propres ou partagées.

Aussi, la mobilisation d’une personne ressource appartenant aux services communaux et affectée au suivi du projet constitue une obligation pour mener à bien ces différentes tâches, cautionnant le succès du futur aménagement.

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LA PAROLE EST À …

ARNAUD STASLA DIRECTION DES ESPACES VERTS (DGO3) DIRECTEUR

La Direction des Espaces verts (Département de la Ruralité et des Cours d’Eau/DGO38/SPW9 ou DEV) a comme objectif opérationnel de : « Développer les espaces verts par l'intégration d'une trame végétale adaptée aux différents milieux ». La DEV est donc un des maillons entre le politique et les gestionnaires de parcs qu’ils soient publics (Provinces, Communes) ou privés pour améliorer le cadre de vie des citoyens.L’espace public, le cadre de vie et le paysage sont intimement liés dans les différentes actions des autorités publiques régionales ou communales. Quel que soit le niveau, il est nécessaire de mieux prendre en compte le rôle déterminant et positif du végétal, des aménagements du paysage, et des espaces naturels sur la qualité de vie et le bien-être des citoyens.

La « trame verte » ou « maillage vert » permet de relier entre eux des espaces naturels ou espaces verts urbains par des couloirs de végétation afin de favoriser la dispersion d’espèces végétales et animales d’un « îlot » à l’autre. Dans cette trame verte, les espaces verts jouent donc un rôle d’îlot très important en fournissant, en outre, de nombreux services éco-systémiques (service culturel et aménité par l’espace récréatif, esthétique, pédagogique, service de régulation par des effets tampons, puits de carbone...).

Il est à ce titre primordial de mettre en œuvre une politique ambitieuse des espaces verts pour augmenter l’offre d’espaces publics de qualité afin, non seulement, de répondre aux attentes des citoyens en ville comme à la campagne, mais aussi de préserver la « trame verte » sur tout le territoire wallon. Le travail de l’ensemble des acteurs publics et privés est de s’assurer que les attentes des utilisateurs (loisirs, détente, proximité, accessibilité, beauté, nature, fleurissement… soit la multifonctionnalité des espaces verts), les contraintes des gestionnaires (personnel, moyens financiers, réduction des intrants, adaptation des politiques…) et la politique des espaces verts restent interconnectées.

Qu’est-ce qu’un espace vert public ?

Un espace vert public est un espace à dominante végétale, aménagé, entretenu, accessible et ouvert à tous. Il est localisé en milieu urbain ou rural, construit ou non. Il est aménagé et entretenu dans un souci d'esthétique paysagère. Ses finalités principales sont anthropiques, sociales et urbanistiques mais il peut avoir différentes vocations, comme d'agrémenter le paysage urbain, de servir de refuge à la biodiversité ou encore de sensibiliser au respect de la nature. L'espace vert doit rester un espace polyvalent et multifonctionnel qui ne doit pas faire l'objet d'appropriation par un groupe social particulier. Cet espace doit, en outre, appartenir à un domaine public ou assimilé.

(8) Direction Générale Opérationnelle de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de l’Environnement(9) Service public de Wallonie

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Espace vert versus paysage

La convention européenne du paysage définit le mot paysage comme « une partie du territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels ou humains et de leurs interrelations. »

« Le champ d’application de la convention porte sur les espaces naturels, ruraux, urbains et périurbains. Elle inclut les espaces terrestres, les eaux intérieures et maritimes. Elle concerne, tant les paysages pouvant être considérés comme remarquables, que les paysages du quotidien et les paysages dégradés ».

La convention exprime la volonté d’affronter de manière globale et frontale le thème de la qualité des lieux où vivent les populations, reconnue comme condition essentielle pour le bien-être (compris au sens physique, physiologique, psychologique et intellectuel) individuel et social, pour un développement durable et comme ressource favorisant les activités économiques.

Le paysage est donc extrêmement diversifié selon les territoires. Cette mosaïque se décline à plusieurs échelles de territoire. A l’échelle de la commune, l’analyse paysagère permet d’identifier les différentes entités du territoire, de comprendre leur évolution, de définir et de hiérarchiser des enjeux. Elle permet au final de mener des actions concrètes d’aménagement et de préciser quelle place occupe le végétal dans le projet d’aménagement.

La mise en œuvre d’un plan de gestion différenciée induit un travail de qualification des espaces. La définition des entités paysagères tant dans leur contenu que par leurs limites géographiques et spatiales suppose de procéder à une description des espaces tant du point de vue écologique que paysager.

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Historique de la gestion des espaces verts publics

Dans les années 60 à 80, les espaces verts publics en Europe sont soumis au même régime : un entretien 100% horticole. Ceci s’est traduit par une utilisation importante d’herbicides pour faire disparaître toute trace d’herbes « disgracieuses » dans des zones qui doivent rester « policées ». Les variétés floristiques associées à cette période sont sans conteste les pélargoniums, bégonias et autres tagettes, utilisées à outrance dans tous les environnements.

Moins les plantes étaient adaptées aux conditions du lieu et plus les entretiens étaient conséquents, il n’était donc pas rare de rencontrer des équipes composées de près de 20 personnes pour un espace public de 50 ha (près d’un homme/2 ha).

En France, à la fin des années 70, la ville de Rennes fut précurseur dans une nouvelle vision de la gestion des espaces verts : la gestion différenciée.

La gestion différenciée est un mode d'entretien qui consiste à gérer les différents espaces verts d'une commune ou les différentes parties d'un espace vert en appliquant une gestion d'intensité différente, la plus appropriée en fonction de la localisation, de l'usage et des rôles écologiques et paysagers de chaque espace. L'objectif étant de rendre la gestion globalement plus respectueuse de l'environnement via la réduction des pollutions, de la consommation d'énergie et d'eau, plus rationnelle et plus économique (notamment par l'optimisation des prestations d'entretien, la diminution des coûts de gestion) dans une optique de développement durable.

A partir des années 90, le mouvement se lance avec les professionnels (architectes paysagistes et entrepreneurs) et les administrations locales de toute l’Europe vers des espaces verts plus « naturels ».

La gestion différenciée prend de l’ampleur dans toute l’Europe et est choisie comme mode de gestion à promouvoir en Wallonie. Pour ce faire, l’administration wallonne a utilisé plusieurs canaux :

R Depuis juin 2008 une association (Pôle Wallon de Gestion Différenciée – PWGD) est subventionnée par le Service public de Wallonie pour proposer ses services de conseil, promotion et aide à la mise en œuvre de la gestion différenciée auprès des administrations communales wallonnes ;

R Depuis juin 2011, le Plan Maya (labellisation des communes qui s’impliquent dans une protection de la faune mellifère sauvage et domestique) sur base volontaire subsidie les communes pour la mise en place de prairies fleuries, arbres fruitiers, arbres d’alignement mellifères et haies ou massif de plantes mellifères. Différents engagements sont demandés au niveau de ces communes dont la mise en place d’un plan de gestion différenciée et d’un plan de réduction des pesticides. Sur les 262 communes wallonnes plus de 200 communes se sont lancées dans l’aventure ;

R Les Espaces verts domaniaux, gérés par la Direction des Espaces verts, sont traités en gestion différenciée en fonction des nouvelles contraintes et des attentes du public. Les pesticides y sont exclus depuis 2012 à l’exception du traitement des plantes invasives (Renouée du Japon). Des méthodes alternatives ont été mises en place telles que le pâturage par des moutons, l’utilisation de brosses désherbantes pour les zones de chemins durs, l’utilisation de désherbeurs thermiques pour les chemins en schiste ou dolomie, le remplacement de certaines annuelles par des plantes vivaces, le paillage des massifs, un traitement différencié des hauteurs de coupe des gazons… ;

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¢ Le cimetière de Neufchâteau ¢ † Le parc de Séroule à Verviers

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R Des conseils donnés aux auteurs de projets qui s’adressent à la Direction des Espaces verts dans le cadre de demande de permis ou de demande de subsides pour la création d’espaces verts publics. Dans l’analyse des projets proposés, une attention particulière est donnée à la conception différenciée des espaces verts publics ainsi qu’à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.

La gestion des Espaces verts publics en Wallonie

Les espaces verts publics en Wallonie sont en grande majorité propriété communale. D’une enquête réalisée en 2010 par la Direction des Espaces verts du SPW auprès des communes wallonnes (50% des communes ayant participé à l’enquête), il ressort que 56.5% des communes entretiennent leurs espaces verts avec un service dédicacé à cette matière. 43.5% des communes gèrent cette compétence par le service travaux et voiries. Une distinction entre les villes et les communes permet de montrer que 66,7% des villes ont un service « espaces verts » contre 52,6% des communes rurales.

Dans cette même enquête, différents besoins des communes sont identifiés : visite d’un expert pour le diagnostic sanitaire des arbres d’ornement (68,7%), formation pour le personnel des espaces verts publics (EVP) (67,2%), assistance technique d’un architecte paysagiste pour la conception des EVP (61,1%), assistance technique pour l’entretien des EVP (60,3%) et analyse et diagnostic paysager de la Commune réalisés par un paysagiste conseil (48,1%).

Des efforts seront entrepris dans les prochaines années pour développer des réponses concrètes à ces besoins.

En France, une circulaire (circulaire du 8 février 1973 relative à la politique des espaces verts) reprend un indicateur de surface des espaces verts ramené au nombre d’habitants et fixe les objectifs en la matière comme suit :

« 10 mètres carrés par habitant en zone centrale urbaine25 mètres carrés par habitant en zone périurbaine ».

Page 29: Les espaces publics

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En Wallonie, dans le nouveau projet de SDER10, un objectif de distance est proposé :

« Le développement des quartiers des villes et des villages doit prendre en compte les besoins en espaces verts et de détente des habitants.

Chaque citoyen wallon doit pouvoir atteindre à pied en moins de 10 minutes (de l’ordre de 700 mètres maximum) un espace vert (un parc ou un jardin public, un potager collectif, un terrain de jeu …) et cela, qu’il habite en ville ou à la campagne. Chaque Wallon devrait pouvoir accéder à des espaces de ressourcement tels qu’un massif forestier ou un paysage rural en moins de 30 minutes à pied, 10 minutes à vélo (de l’ordre de 2 km maximum) ou 5 minutes en transport en commun. »

Si cette version est approuvée, il sera important de disposer d’une cartographie reprenant les différents types d’espaces verts publics afin de quantifier le pourcentage d’habitants vivant dans les zones précitées.

Quel est le rôle de la Direction des Espaces verts du Département de la Ruralitéet des Cours d’Eau de la DGO3 ?

Parmi ses différentes missions, la Direction des Espaces verts a la responsabilité de mettre en place et de développer différents outils en faveur de la création, l’aménagement et la gestion d’espaces verts en Wallonie :

« Semaine de l’arbre » distribution grand public et projets « Communes et associations »

1 L’opération « semaine de l’arbre » consiste à fournir à 50 communes sélectionnées des plants pour une distribution aux particuliers. Les buts poursuivis par le SPW sont de sensibiliser le grand public à la découverte de l’environnement au sens large lors d’un évènement local impliquant les associations du réseau associatif local ainsi que de mettre à l’honneur une espèce ligneuse indigène ou faisant partie du patrimoine local.

2 La mise à disposition de plants de haies ou de plants de hautes tiges permet aux communes et associations qui le désirent de développer chaque année des projets de plantation sur des espaces publics. Les orientations de la mesure sont : la mise à disposition gratuite de plants de qualité pour les communes et associations, avec une prépondérance d’espèces indigènes ou d’anciennes variétés et la mise à disposition d’espèces ornementales intéressantes afin de développer des projets fleuris et mellifères. De plus, l’achat en grande quantité doit permettre d’obtenir ceux-ci à un prix intéressant.

3 Les projets subventionnés vont de la plantation et le semis de prairies fleuries à la création de mares en passant par la création de sentiers, aménagements didactiques, panneaux didactiques et hôtels à insectes. L’orientation de la mesure est double : permettre aux communes et associations de développer chaque année des projets d’espaces verts en fonction de leurs besoins et d’assister les communes et associations dans leurs projets par des conseils personnalisés dispensés par un « ingénieur agronome conseil ».

4 Les projets subventionnés dans le volet « haies champêtres » sont très spécifiques et limités à la création de haies sur le domaine public. Cette aide est réservée aux communes. Celles-ci ont droit à une subvention pour la plantation de haies (plants, tuteurs, amendement et main d’œuvre). L’orientation de la mesure est multiple : lutter contre l’érosion des haies sur le territoire wallon, permettre une

(10) Schéma de Développement de l’Espace Régional

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restructuration du paysage en favorisant des aménagements propices à la faune sauvage, permettre aux Communes de réaliser des aménagements chaque année, aider les Communes par des conseils personnalisés, dispensés par un « ingénieur agronome conseil ».

Le Plan Maya

Le Plan Maya est un outil orienté spécifiquement sur la préservation de nos pollinisateurs que sont l’abeille domestique et les espèces sauvages de bourdons, abeilles solitaires et osmies... Comme expliqué plus-haut, le Plan Maya (labellisation des communes qui s’impliquent dans une protection de la faune mellifère sauvage et domestique) subsidie les communes pour la mise en place de prairies fleuries, arbres fruitiers, arbres d’alignement mellifères et haies ou massifs de plantes mellifères contre des engagements concrets de sensibilisation de la population et de changement des pratiques.

Subvention à l’acquisition et l’aménagement d’Espaces Verts Publics

L’aménagement et l’acquisition de terrains destinés à la conservation, à la création ou à l’aménagement d’espaces verts peut faire l’objet d’une subvention régionale pour les pouvoirs subordonnés (Provinces, Communes et communauté de Communes).

La Direction des Espaces verts est responsable du suivi des dossiers et analyse ceux-ci au niveau de la conception, de la durabilité, la facilité de gestion.

Une aide à la mise en œuvre d’un espace vert « conçu de manière différenciée » peut-être fournie par les agents de la DEV. Elle permet d’orienter le pouvoir subordonné vers des méthodes de gestion plus « durables ». Il sera tenu compte du matériel de gestion dont dispose la Commune. Un entretien le plus léger possible sera préconisé compte-tenu de la future interdiction de l’usage des pesticides dans tous les espaces publics.

© Semaine de l’arbre Sorbier

¢ le Logo des communes « Plan Maya » ¢ Plan Maya

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Une vérification de l’adéquation des aménagements par rapport aux lieux et par rapport aux usages est également réalisée par une équipe pluridisciplinaire composée d’architectes paysagistes et d’ingénieurs agronomes ayant l’expérience de la gestion d’espaces verts complexes avec des contraintes diverses.

Avis sur permis

Lors d’une demande d’avis sur permis adressée à la Direction des Espaces verts, tout projet est analysé dans son contexte global. Dans la proposition formulée, l’intégration paysagère est largement prise en compte pour éviter de défigurer un paysage. Le choix des végétaux est aussi conseillé pour éviter, dans l’avenir, de devoir abattre un arbre proche d’un bâtiment qui prend trop d’ampleur ou pour permettre une adaptation de la végétation en fonction des conditions du projet. Des conseils de protection des végétaux autour d’un projet sont également souvent préconisés.Pour les projets qui déstructurent le paysage ou qui empiètent sur un espace vert public effectif, la Direction des Espaces verts remet des avis défavorables afin de conserver les paysages et les espaces verts vitaux qui caractérisent le cadre de vie des citoyens. Le bien-être donné par la trame végétale qui rend un espace « agréable » nécessite une protection efficace et raisonnée.

Quels sont les objectifs actuels et futurs ?

1 Définir une politique régionale forte en matière d’espaces verts

Les services (éco-systémiques) rendus par les espaces verts ainsi que leur participation à la trame verte doivent être formalisés dans une politique ambitieuse des espaces verts.

Cette trame verte au niveau de la Wallonie doit être prise en compte dans son ensemble pour permettre une protection des paysages et du cadre de vie des citoyens.

De nouveaux espaces verts doivent être créés dans des villes fortement peuplées. Le projet du nouveau SDER préconise un espace vert accessible pour tous les Wallons à une distance maximale de 700 m ou à 10 minutes. Actuellement, aucun outil ne permet de déterminer l’écart qui nous sépare de cet objectif. Quand la cartographie des espaces verts publics (voir point 2 ci-dessous) sera réalisée, de cet objectif pourront ressortir des quotas et des plans pour y parvenir.

Quant à la gestion des espaces verts publics, la décision de se passer de tous les produits phytopharmaceutiques a pris effet le 1er juin 2014 (Programme wallon de réduction des pesticides). Depuis cette date, plus aucun produit ne peut être utilisé en espace public sauf en cas de dérogation stricte jusqu’au 31 mai 2019 ou pour traiter certains chardons, certains rumex et les plantes invasives (quand le programme de lutte prévoit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques).

La gestion différenciée est la politique actuelle développée pour la gestion des espaces verts publics. Elle concerne autant la conception réfléchie des espaces que leur entretien. Les espaces verts doivent être gérés avec les outils les mieux adaptés aux situations et contextes de chacun de ceux-ci. Les espaces de prestige (proche de l’Hôtel de ville ou d’un bâtiment classé par exemple) seront, par exemple, gérés de manière intensive (tonte régulière et nette, fleurs nombreuses et variées, aménagement complexe, mobilier urbain…) tandis que les espaces plus naturels seront gérés en laissant une place plus importante à la nature.

Page 32: Les espaces publics

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La tolérance à l’herbe, l’utilisation de nouveaux types de revêtement, l’utilisation du désherbage mécanique ou thermique devront permettre de compenser l’arrêt de l’utilisation des produits jusqu’ici autorisés sur les chemins publics. De nouvelles méthodes et de nouvelles habitudes seront prises par les gestionnaires et une communication ciblée permettra d’informer le public de ces changements. Une attention particulière sur la santé et sur les publics vulnérables (enfants, personnes âgées…) renforceront encore la législation dans les espaces verts privés ou semi-publics.

2 Cartographie des espaces verts

Afin de développer un outil d’aide à la décision pour préconiser des espaces verts dans les régions qui en sont les moins pourvues ou pour objectiver la situation, une cartographie des espaces verts publics de la Wallonie va être démarrée.

Les différents espaces verts subventionnés et les espaces verts publics des différents niveaux de pouvoirs seront analysés et catégorisés en fonction du type de ceux-ci. Au terme de la mise en œuvre cette couche géo-référencée sera ajoutée aux différentes couches accessibles sur le géo-portail de la Wallonie.

Le diagnostic de l’état des espaces verts publics wallons pourra être tiré en fonction de cette cartographie initiale et permettre une vue d’ensemble. Les différents gestionnaires seront intégrés dans la démarche pour la récolte des informations ainsi que pour l’intégration des nouveaux espaces verts publics.

Cet outil pourra servir pour différentes missions de la Direction des Espaces verts mais aussi pour les communes et les provinces concernées. Des outils pourront être développés en fonction des besoins futurs.

3 Plans de gestion et plans d’entretien

Afin de développer des outils de gestion adaptés aux différents types d’espaces verts, la DEV met en œuvre actuellement l’élaboration de plans de gestion détaillés pour les parcs qu’elle gère. Ces plans de gestion, en plus de reprendre l’historique souvent conséquent des parcs, reprendra la programmation paysagère, touristique et de gestion de ceux-ci. Les méthodes alternatives seront bien sûr décrites afin de répondre à la législation et réduire au maximum les effets néfastes sur l’environnement.

Ces plans de gestion seront complétés par des plans d’entretien qui permettront de définir, semaine par semaine, de manière détaillée, les différentes actions d’entretien.

Les buts poursuivis par la mise en œuvre de ces plans (plan de gestion et plan d’entretien) sont :R De rationaliser nos besoins et de connaître avec précision les actions à mener pour gérer nos espaces

verts ; R D’aider les gestionnaires à rationaliser l’utilisation des ressources pour atteindre un objectif fixé. Cet

objectif doit être développé en fonction de l’espace vert et de la population qui le fréquente ;R D’aider les gestionnaires à professionnaliser la gestion de leurs espaces verts en fournissant une

méthodologie d’analyse et des exemples en fonction des différents contextes.

Page 33: Les espaces publics

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4 Point conseils

La DEV doit professionnaliser la transmission de ses connaissances envers les Communes et envers les gestionnaires d’espaces verts. Pour ce faire, de nouveaux documents de conseils et mémorandums devront être développés.

Des fiches techniques sont en cours de réalisation pour différents aménagements types. Les conseils d’un architecte du paysage pourront aussi être fournis sans pour autant réaliser un projet concret, tâche restant dans les mains d’un auteur de projet (bureau comprenant de préférence un architecte paysagiste dans l’équipe de projet). Ces conseils pourraient être donnés aux communes dans le cadre d’aménagements de leurs espaces verts si elles en faisaient la demande.

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LA PAROLE EST À …

JOSIANE PIMPURNIAUX LA DIRECTION DE L'URBANISME ET DE L'ARCHITECTURE (DGO4) DIRECTRICE

Villes, Espace(s) Public(s) et Nouvelles Technologies11

La Ville, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est le produit d’une évolution aussi longue que sa propre existence, reflétant tous les développements et les transformations successives de notre société.L’ « interstice de la Cité », caractérisé par la présence des différents espaces publics, n’échappe pas à cette évolution et semble indéniablement marqué par les diverses époques. De l’Agora grecque aux grands boulevards urbains, en passant par l’héritage de la Charte d’Athènes, la Ville des plans quadrillés et des compartiments étanches est cependant restée un réseau où toutes les fonctions, les lieux et les individus sont mis en relation.

Outre les questions énergétiques, la démographie croissante dans les villes entraine de nombreux problèmes de ressources (espace, mobilité, sécurité, gestion des déchets, environnement, financement, etc.). Elles doivent rapidement y trouver des réponses pour demeurer attractives aux yeux de nouveaux talents, entrepreneurs, créateurs, investisseurs… bref, de tous ceux qui contribuent à sa vitalité. Ce phénomène de métropolisation engendre aujourd’hui de profondes mutations au sein des territoires : les villes ne fonctionnent plus isolément mais s’insèrent dans des systèmes mondiaux de réseaux et ces évolutions amènent à une diversification générale des différentes fonctions qui y sont offertes. De plus, la place accrue de technologies numériques au sein des territoires et leurs intrusions dans nos actes quotidiens participent activement au changement.

Dans un tel contexte, un nouveau concept émerge: celui de la « Smart City » ou « Ville numérique » ou « Ville intelligente » : - des villes capables de mettre en œuvre des infrastructures (d’eau, électricité, gaz, transports, services d’urgence, services publics, bâtiments, etc.) communicantes et durables pour améliorer le confort des citoyens, être plus efficaces, tout en se développant dans le respect de l’environnement, - des villes dans laquelle les réseaux et les flux d’information transforment profondément les pratiques économiques et sociales et contribuent à instaurer une nouvelle condition urbaine, - des villes « intelligentes » mais avant tout basée sur l’intelligence des gens, sur la maitrise des informations et des circulations urbaine en pleine évolution du numérique ….

(11) Ces trois composantes mériteraient un éclaircissement, dans la mesure où toutes sont caractérisées par une imprécision quant à leur définition principalement car elles sont en perpétuelle évolution. La ville est sans aucun doute l’illustration parfaite de cette mouvance constante. Le concept d’espaces publics est tout aussi complexe, notamment par la dualité de sens qui existe entre son pluriel et son singulier, d’autant que ces deux facettes sont toutes deux liées à la ville, bien que l’étant de manière différente. Quant aux Nouvelles Technologies, là encore, il s’agit d’une notion relativement émergente pour en comprendre les différentes applications urbaines.

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Mais en résulte-t-il des changements dans la structure physique même de la Ville, ou simplement dans les types architecturaux et la morphologie de ses tissus urbains ?

La ville numérique est, d’abord, une ville qui, en bénéficiant des apports des technologies de l’information et de la communication, souhaite améliorer son fonctionnement. Son objectif vise à mettre en place un processus de transformation qualitative, à la fois fonctionnel et morphologique : un processus de redéfinition des espaces au sein de la ville. C’est une ville de plus en plus dense, marquée par l’apparition de nouvelles formes urbaines, par sa multipolarité, par son ouverture sur le territoire et par des limites de plus en plus floues.

Mais c’est surtout une ville qui, en s’ajoutant des capacités numériques jusqu’à « se virtualiser », devient de plus en plus communicante, relationnelle, interactive, grâce, non seulement à la prolifération des technologies dans l’espace urbain, mais aussi à l’accroissement exponentiel de la mobilité des individus.

En fait, la prolifération du téléphone mobile et de tous les autres supports mobiles, vont rendre l’urbain de plus en plus interactif avec son environnement et son territoire. Les outils numériques se mettent au service des individus pour leur indiquer la prochaine station métro, les restaurants des alentours, l’histoire du quartier, les itinéraires de délestage, les horaires des transports, ou l’état de la pollution de l’air etc.

La Ville, et plus précisément l’espace public, renforce donc, via l’interface numérique, son rôle de forum, de place publique d’échange.

Dans cette Ville, l’espace public, qu’il soit minéral ou végétal est un élément essentiel, structurant l’assiette nécessaire à son développement. Il est également le seuil de nombreuses activités, d’échanges mais également de conflits. Face à la mutation rapide de la ville, la conception et la gestion de ces espaces doivent répondre aux différents enjeux posés par le processus de métropolisation, ses nouvelles échelles de planification et de mobilité ainsi que l’apparition et l’explosion des technologies de l’information et de la communication.

Espaces de sens, de matière, de temps, d’usages et de forme, les espaces publics sont donc constitutifs de la trame urbaine, et structurent cette dernière. Parce que la Ville bouge et se métamorphose au rythme des époques, la place et le rôle des espaces publics évoluent également. C’est une des caractéristiques de la Ville que d’être animée par une constante évolution de sa forme, de ses flux, de ses usages. Tel un organisme vivant, la Ville ne cesse de se réinventer. Elle grandit, change, se modifie en fonction des événements historiques, sociaux, politiques, culturels, etc.

Aujourd’hui, cette nouvelle évolution se matérialise en un « habillage » numérique et technologique des différentes composantes de nos espaces de vie qui devrait aboutir à la mise en place d’une société en réseau, marquée par l’avènement de l’informatique et la très grande prégnance des TIC. Cette application du numérique et des TIC à l’environnement urbain entraine des changements plutôt diffus, parfois visibles, parfois invisibles, et pas spécifiquement dans la morphologie urbaine. On se rend compte que la transformation la plus importante produite par la connexion du fait urbain et de cette nouvelle « société en réseau » n’est autre qu’une intensification du métabolisme de la Ville. La substance même de la Ville, qui consiste en l’interaction entre les différents individus, est intensifiée. Notons qu’indirectement, l’architecture et l’urbanisme se retrouvent également bouleversés par cet apparition du numérique qui « dynamite » tout ce qui était préalablement établi, en donnant naissance à de nouveaux espaces.

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Ce changement ouvre d’énormes possibilités en matière d’applications urbaines, mais la Ville doit encore se donner les moyens pour qu’éclosent les innovations. La multiplication des réseaux de télécommunication, la démocratisation de l'accès à Internet et des utilitaires adaptés à cet effet, le dynamisme du web, font que le concept de « Ville Numérique » est, peu à peu, en train de prendre corps. Reste que sa mise en place devra s'accompagner d'un long travail d'explication et de concertation car les enjeux sont loin de n’être qu'urbanistiques ou techniques.

On pourrait regretter que, dans la version du projet de Schéma de développement de l'espace régional (SDER) adoptée par le Gouvernement wallon le 7 novembre 2013, la mise en oeuvre opérationnelle relative aux espaces publics se limite à une cartographie de ses espaces verts. Ce serait sans compter que ce dernier prévoit également des mesures de sensibilisation et d'incitation à la participation, visant à développer une « culture générale de l'aménagement et de l'urbanisme ».

C'est donc par ce biais que la Direction de l'Urbanisme et de l'Architecture de la DGO4* ouvrira un dialogue à tous niveaux, auto-alimenté par la stimulation concertée entre les pouvoirs publics, l'émulation entre les différents acteurs de terrain et l'expérience de chacun.

¢ La grand place de Peruwelz ¢ La place communale de la Louvière

† La rue de Namur à Nivelles

* DGO: Direction générale opérationnelle de l'Aménagement du Territoire, du Logement, du Patrimoine et de l'Energie

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LE CALENDRIERDE L'ANNÉE 2015

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… 5 ANS, EN 2010➻ 14 avril : en Islande, l’éruption du volcan

Eyjafjöll entraine la fermeture de la plupart des aéroports européens

➻ 20 avril : les Etats-Unis subissent la plus grande catastrophe écologique de leur histoire avec l’explosion d’une plate-forme pétrolière dans le Golf du Mexique

➻ 5 août : un iceberg géant de 260 km2 s’est détaché du Groenland et marque un nouvel épisode dans le réchauffement climatique

➻ 15 octobre : le tunnel de base du Saint Gothard est percé après 15 ans de travaux. Ce tunnel mesure 57 km

… 10 ANS, EN 2005➻ 2 avril : mort du Pape Jean-Paul II➻ 29 mai : les Français disent non au référendum

de Constitution européenne avec plus de 54 % des voix. Ils seront suivis quelques jours plus tard par les Néerlandais

… 15 ANS, EN 2000➻ 1er janvier : le bug de l’an 2000 n’aura pas

lieu. Aucun incident majeur n’a affecté le fonctionnement des systèmes informatiques mondiaux

… 20 ANS, EN 1995➻ 1er janvier : la Communauté Economique

Européenne passe à 15 pays avec l’adhésion de l’Autriche, de la Finlande et de la Suède

➻ 16 août : l’avion supersonique « Concorde » effectue le tour du globe en 31 heures et 27 minutes, escales comprises

… 25 ANS, EN 1990➻ 11 février : en Afrique du Sud, Nelson Mandela

est libéré après 27 années d’emprisonnement➻ 3 octobre : l’Allemagne recouvre son unité➻ 19 novembre : les pays de l’OTAN et du Pacte

de Varsovie signent à Paris une déclaration mettant fin à la guerre froide

➻ 22 novembre : Margaret Thatcher annonce sa démission du poste de Premier Ministre britannique

… 35 ANS, EN 1980➻ 1er novembre : la sonde américaine « Voyager I »

transmet des photos de Saturne

… 45 ANS, EN 1970➻ 22 janvier : le plus gros avion du monde, le

Boeing 747, inaugure la liaison New-York-Londres avec 350 voyageurs

… 50 ANS, EN 1965➻ 16 juillet : ouverture du tunnel sous le Mont-

Blanc entre la France et l´Italie➻ 27 août : décès de l architecte Le Corbusier

… 55 ANS, EN 1960➻ 4 janvier : création de l Association Européenne

de Libre-Echange (AEL-E)➻ 21 avril : inauguration de la ville de Brasilia➻ 14 septembre : création de l´Organisation des

Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP)➻ 14 décembre : création de l´OCDE (Organisation

de Coopération et de Développement Economique)

C’ÉTAIT IL Y A …

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… 60 ANS, EN 1955➻ 29 mars : la locomotive française BB9004, bat

le record du monde de vitesse : 331km/h

… 65 ANS, EN 1950➻ 14 février : en France, inauguration de la 1ère

horloge parlante au monde accessible par téléphone

➻ 9 mai : la déclaration du ministre des Affaires étrangères français, Robert Schuman, est considérée comme l'acte fondateur de l'Union Européenne

➻ 4 novembre : signature de la Convention européenne des droits de l'homme

… 70 ANS, EN 1945➻ 27 janvier : libération du camp d extermination

d Auschwitz par l armée rouge➻ Du 4 février au 11 février : la Conférence de

Yalta permet de convoquer une conférence internationale, en vue de la création de l´ONU. Elle réunit Churchill, Roosevelt et Staline

➻ 30 avril : Adolf Hitler se suicide à Berlin dans le bunker de la chancellerie, avec sa femme Eva Braun

➻ 26 juin : signature à San Francisco de la Charte de l´Organisation des Nations-Unies par 50 Etats, qui deviennent ainsi membres de l´ONU

➻ 12 juillet : Berlin est divisé en 4 zones➻ 24 octobre : première réunion de l´Organisation

des Nations Unies (ONU), qui remplace la Société des Nations (SDN)

➻ 16 novembre : création de l´Unesco➻ 27 décembre : création du Fonds Monétaire

International (FMI)

… 75 ANS, EN 1940➻ 9 avril : l'Allemagne envahit le Danemark➻ 12 septembre : découverte des Grottes de

Lascaux➻ 27 septembre : signature du Pacte tripartite

entre le Japon, l´Italie et l'Allemagne

… 80 ANS, EN 1935➻ 26 février : première démonstration d´un radar

… 85 ANS, EN 1930➻ 13 mars : découverte de la planète Pluton

… 95 ANS, EN 1920➻ 10 janvier : entrée en vigueur du traité de

Versailles et de la Société Des Nations

… 110 ANS, EN 1905➻ 24 mars : mort de Jules Verne➻ 4 octobre : l aviateur O. Wright (USA) reste 33 mn 7 s en vol, à 37 mètres d altitude➻ 9 décembre : séparation de l´Eglise et de l´Etat

en France

… 115 ANS, EN 1900➻ 10 juillet : inauguration du Métropolitain à Paris

… 120 ANS, EN 1895➻ 13 février : les frères Lumière déposent le

brevet d´invention du cinématographe➻ 27 novembre : création des Prix Nobel

… 135 ANS, EN 1880➻ 29 février : percement achevé du tunnel

ferroviaire du Mont Saint-Gothard entre la Suisse et l´Italie

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… 185 ANS, EN 1830➻ 23 septembre 1830 : la révolution éclate à Bruxelles. Les rebelles bruxellois reçoivent

l'appui de volontaires venant de l'extérieur de la ville. À la suite de cette révolution, la Belgique se sépare des provinces du nord➻ 4 octobre : le Gouvernement provisoire

déclare l'indépendance de la Belgique

… 200 ANS, EN 1815➻ 18 juin : Napoléon 1er est battu à Waterloo par les Anglais➻ 16 octobre : Napoléon débarque à Sainte-Hélène

… 380 ANS, EN 1635➻ 29 janvier : fondation de l Académie Française

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LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

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JANVIER 2015

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LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

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FÉVRIER

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RUES RÉSERVÉES AUX ENFANTS

Durant certaines vacances scolaires, des rues sont réservées aux enfants pour qu’ils puissent y jouer et ce à la demande des habitants. Ce « concept » permet aux enfants de jouer à l’extérieur, de se rencontrer, de se faire de nouveaux amis, mais également aux habitants de créer de nouveaux liens, de stimuler la vie du quartier ou encore d’améliorer le cadre de vie de chacun ainsi que la convivialité.

La rue est un espace public qui n’a pas pour seule fonction la circulation. Cette action permet aux habitants de se réapproprier cet espace pas seulement réservé aux automobilistes.

Une rue réservée aux enfants est une voie publique aménagée en rue et réservée aux jeux. Toute la longueur de la voie est « réservée » pour le jeu, mais il n’est pas explicitement interdit d’y stationner. Les enfants qui y jouent sont considérés comme piétons et peuvent déposer des jouets sans pour autant bloquer entièrement le passage. Lorsque personne ne joue pour cause de mauvais temps, par exemple, la rue peut être réouverte. La rue doit être fermée temporairement chaque fois pendant les mêmes heures et des barrières doivent être placées en suffisance afin de délimiter clairement l’espace.

La « rue réservée au jeu » est une disposition définie dans le code de la route. Il s’agit de l’Arrêté royal du 1er décembre 1975 portant règlement général sur la police de la circulation routière et l’usage de la voie publique. Ainsi, toutes les rues ne peuvent pas être bloquées temporairement à la circulation. Certains critères doivent être respectés : il faut se trouver à un endroit où la vitesse est limitée à 50 km / h et où la fonction principale est résidentielle, sans circulation de transit et sans service régulier de transport en commun. De plus, la majorité des riverains doit être favorable à la mesure afin de s’assurer de sa bonne mise en œuvre.

1er DECEMBRE 1975. - Arrêté royal portant règlement général sur la police de la circulation routière et de l'usage de la voie publique. [MB 09.12.1975]Titre II. Règles d'usage de la voie publique.Article 22septies. Circulation dans les rues réservées au jeu

« Dans les rues réservées au jeu, toute la largeur de la voie publique est réservée pour les jeux, principalement des enfants.

Les personnes qui jouent sont considérées comme des piétons; toutefois, les dispositions de l'article 42 du présent arrêté ne sont pas d'application.

Seuls les conducteurs des véhicules à moteur, habitant dans la rue ou dont le garage se trouve dans ladite rue, de même que les véhicules prioritaires visés à l'article 37, lorsque la nature de leur mission le justifie ainsi que les véhicules en possession d'une autorisation délivrée par le gestionnaire de voirie et cyclistes, ont accès aux rues réservées au jeu.

22septies.2. Les conducteurs qui circulent dans les rues réservées au jeu doivent le faire à l'allure du pas; ils doivent céder le passage aux piétons qui jouent, leur céder la priorité et au besoin s'arrêter. Les cyclistes doivent descendre de leur bicyclette si nécessaire. Les conducteurs ne peuvent pas mettre en danger les piétons qui jouent ni les gêner. Ils doivent en outre redoubler de prudence en présence d'enfants. »

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LA PAROLE EST À …

SARAH VERHEES COMMUNE DE SAINT-GILLES COORDINATRICE DU PROJET « RUE AUX ENFANTS »

L’initiative ‘rues réservées au jeu’ s’organise depuis plusieurs années à Saint-Gilles. Une initiative qui a un terrain fertile dans cette commune.

Tout comme les autres communes bruxelloises, Saint-Gilles connaît une population croissante constante. De plus, c’est une commune avec une densité très élevée: 19.185 d’habitants/km2. Avec Saint-Josse-ten-Noode, c’est la densité la plus élevée de la Région de Bruxelles-Capitale. Notons également le taux élevé du nombre de jeunes: presque un quart de la population fait partie de la tranche d’âge entre 0 et 19 ans.

Ces données ne nous ont pas fait hésiter à mettre sur pied l’initiative des « rues réservées au jeu ». Ce concept existe déjà depuis une vingtaine d’années, en Flandre ce sont surtout les villes d’Anvers et de Gand qui l’ont introduit. À Bruxelles c’est organisé depuis une quizaine d’années dans quelques communes, Saint-Gilles faisait partie de « ces communes pilotes ». Les cinq dernières années le nombre de rues a, chaque année, timidement cru. Ce n’est pas un processus facile: le concept est très peu connu auprès de la population. On a à voir avec nombre de préjugés: la circulation des voitures fait que les villes seraient trop dangereuses, il ne serait donc pas envisageable que les enfants jouent dans la rue. Les rues sont l’espace privilégié des voitures, et le partage de cet espace est parfois difficilement discutable.

Dans les villes d’aujourd’hui, où la densité accrue est un défi très important pour les autorités locales, la commune de Saint-Gilles essaie d’organiser un partage intelligent de l’espace public. Ce partage est basé sur un accord mutuel entre la commune et les habitants avec des règles bien claires. De plus, on a tendance à mélanger avec d’autres concepts: une rue réservée au jeu n’est pas une fête de rue. Ce n’est pas non plus un lieu avec un service « baby-sitter », chaque parent est toujours responsable pour son enfant. Et même s’il y a des parcs ou des plaines de jeu dans le quartier, cela ne devrait pas empêcher l’organisation d’une rue réservée au jeu dans le périmètre: la notion d’espace partagé reste primordiale. De plus, la proximité, pouvoir jouer très littéralement devant sa porte, est un facteur important. Là où une rue aux enfants fût déjà organisée, les voisins sont de plus en plus convaincus de l’utilité et du plaisir de cet espace partagé.

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Page 48: Les espaces publics

Malgré des difficultés rencontrées on doit continuer à travailler à la mise en oeuvre: les résultats sont souvent positifs: les enfants rejouent en ayant de l’espace, les voisins apprennent à (mieux) se connaître, le piéton redevient un personnage central dans la rue, les voitures se rendent ou deviennent moins visibles. Le changement et l’application de nouvelles idées prennent du temps: le concept nécessite, surtout en contexte urbain, un processus d’apprentissage de plusieurs années, dans lequel cohésion et durabilité sont deux mots clés.

Qu’est-ce que c’est?

Depuis quelques temps Saint-Gilles travaille avec un règlement ‘rues réservées au jeu’. Pour savoir ce que c’est exactement, on peut faire référence au code de la route où le concept est défini, il existe même un panneau de signalisation (panneau ‘C3’). Une rue réservée au jeu est une rue fermée à la circulation, pour une durée déterminée pendant les vacances scolaires, pour permettre aux enfants de jouer à loisirs. Une rue réservée au jeu peut être fermée pendant un ou plusieurs jours. Il est possible de ne choisir qu’une partie de la journée, par ex. seulement l’après-midi. Les cyclistes, les conducteurs de véhicules à moteur qui habitent dans la rue, ainsi que les véhicules prioritaires, peuvent circuler dans la rue pour charger et décharger, mais doivent rouler au pas. Ils doivent céder le passage aux piétons. Des enfants jouant sont considérés comme des piétons et ont donc la priorité sur les cyclistes et les voitures. Pendant les heures où la rue est réservée aux enfants, des jeux peuvent être installés, à condition que cela n’empêche pas le passage. Une rue réservée au jeu est délimitée par un nombre minimal de barrières munies de panneaux de signalisation nécessaires, qui sont livrés et enlevés par la commune. Les habitants de la rue installent les barrières le matin et les mettent sur le côté une fois que la rue est réouverte. Les barrières spéciales avec des panneaux de stationnement régulier sont prévus avec la mention “rue reservée au jeu” et l’horaire. Les rues réservées au jeu doivent rester un droit, et pas une obligation. Idéalement 2/3 familles sont d’accord avec l’installation d’une rue réservée au jeu. Finalement une rue réservée au jeu est coordonnée par un ‘parrain et / ou marraine’. Ce sont des habitants qui sont responsables de l’organisation et font le relais auprès des services communaux.

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© ¢ Photos : Ingrid Lemaire

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MARS

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LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

30 31 1 2 3 4 5

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AVRIL

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LA PAROLE EST À …

ALBARET CLAIRE L’ASSOCIATION DU MANAGEMENT DE CENTRE-VILLE HEAD OF POSITIONING, PLACE MAKING & RETAIL DEVELOPMENT

LIVELY CITIES, OU COMMENT REPENSER L’ESPACE PUBLIC POUR LES USAGERS

Faire des espaces oubliés du centre - ville de nouvelles destinations pour les usagers

Nos villes rassemblent en leur cœur des quartiers très animés voisins directs d’autres, plus rebutants. Malgré des efforts constants pour améliorer la situation, et enrayer ce contraste qui met en péril la cohérence urbaine, les centres-villes semblent continuer d’être fragmentés par des espaces peu avenants, dégradés, sans vie, peu ou mal utilisés. Parfois, les opérations de revitalisation et régénérations urbaines, dont l’objectif est pourtant de redynamiser un lieu, aboutissent à l’effet inverse. La recherche absolue de l’image et du geste fort ne suffit en effet pas à créer des espaces de vie et aboutit souvent à des espaces conçus sans tenir compte, ou si peu, de l'utilisateur, de l’humain. Or, en imposant un réaménagement sans concertation avec les personnes susceptibles d’utiliser l’espace concerné et en y privilégiant des « gestes forts » architecturaux au détriment d’aspects plus pragmatiques, il est rare de satisfaire les attentes et besoins réels des usagers potentiels. De surcroît, rares sont les transformations accompagnées d’un programme de gestion quotidienne qui garantit le succès de l’espace sur le long terme au lieu de n’agir qu’en « one shot ».

En découlent l'émergence et la prolifération de lieux qui peuvent être à l’origine très « beaux » mais déserts, puisque ne proposant rien aux usagers et ne leur donnant pas un sentiment d‘efficacité. Ces nouveaux espaces créés, minéraux, restent donc désespérément vides puisqu’ils ne répondent en rien aux aspirations réelles des populations cibles et sont de ce fait rapidement dégradés, car la population ne se les approprie pas, et ils ne sont pas gérés en continu.

La multiplication de ce type d’espaces crée autant de ruptures dans les cœurs de ville et génère une absence préoccupante de liens entre les quartiers et les communautés. Cette spirale d’espaces urbains sans identité alimente le manque d'attractivité d’un quartier, d’une ville et, par voie de conséquence, d’une région.

Le projet Lively Cities, développé dans le cadre du programme INTERREG IVB Europe du Nord Ouest, propose de repenser l’espace public avec et pour les usagers, pour le rendre visible et attractif. Pour ce faire, l’Association du Management de Centre-Ville [AMCV], chef de file du projet, a importé des pays anglo-saxons les concepts de « place branding » [donner une identité à un lieu], « place making » [créer un espace]

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Page 53: Les espaces publics

et « place management » [gérer un espace] et les a adapté à notre environnement en les rassemblant et les retranscrivant sous l’appellation ULP®[Urban Lifestyle Point]12. L’ULP est un travail complet qui part de l’analyse du terrain, pour construire l’image d’un lieu spécifique, et développer, à partir du positionnement bâti, l’aménagement de l’espace et sa gestion au quotidien.

Contrairement aux pratiques habituelles, un ULP repense l’espace public en fonction de l’humain et non du design. Plutôt que d’imposer un aménagement sur l’espace public, l’ULP intègre les usagers à la réflexion, en recueillant leur avis en amont et en testant leurs propositions avant toute mise en place plus définitive. L’approche ‘top-down’ traditionnelle qui impose un aménagement sur l’espace public laisse ici place à une approche ‘bottom-up’ qui interroge les populations avant de tester des aménagements, de les évaluer et enfin seulement de les mettre en place de manière plus pérenne.

¢ Ci-dessus, la métamorphose du jardin de la maison de la Culture de la Province de Namur, hier mal fréquenté, aujourd’hui devenu

l’un des lieux les plus prisés de la ville.

La méthodologie développée dans Lively Cities se déroule en plusieurs étapes

1 Comprendre l’espace. Dans quel contexte commence-t-on le travail ? La première étape du processus consiste tout d’abord à observer et analyser l’espace, la façon dont il fonctionne actuellement. En parallèle de ces observations et analyses, on interroge les usagers réels et potentiels sur leur vécu et ressenti de l’espace, puis on confronte les données avant de les présenter lors de réunion(s) publique(s) au cours desquelles un positionnement/ une identité de l’espace sont proposés, débattus et validés, ainsi que de premières pistes de travail. Les rencontres suivantes sont l’occasion de peaufiner l’aménagement en fonction des besoins, des attentes, des désirs des utilisateurs, de leurs conditions de vie, de leurs habitudes, de leurs comportements et de leur système de valeurs.

2 Tester l’aménagement. Une fois le positionnement validé et les propositions d’actions adoptées, il s’agit alors de tester les différentes options retenues afin de voir si elles correspondent vraiment au profil de l’espace, si elles méritent d’être développées, complétées, améliorées, supprimées, remplacées ou simplement modifiées. Ces actions pilotes permettent également de mettre le doigt sur les manques auxquels personne n’a pensé et que seule l’utilisation réelle de l’espace permet d’identifier.

3 Mettre en place et gérer pour une réappropriation de l’espace public par les usagers. Une fois les transformations optimisées jugées suffisamment concluantes, on se dirige peu à peu vers une solution plus définitive et une récurrence plus soutenue des animations, services et actions proposées au public. Une gestion quotidienne et une programmation à l’année sont mises en place, créant ainsi un rendez-vous permanent avec les utilisateurs.

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(12) Plus d’informations sur www.amcv.be

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En fait, l’ULP utilise des notions développées en marketing pour aménager l’espace public. Comme un concept commercial est pensé en fonction d’une cible, l’espace public est aménagé selon un positionnement qui correspond aux valeurs des usagers. Pour s’approprier l’espace, l’utilisateur doit pouvoir s’y identifier, se reconnaître dans ce qui en émane. Ainsi la culture, la convivialité, la gratuité, le respect, la possibilité d’aménager soi-même son espace grâce à un mobilier amovible qui permet de s’installer seul, à deux ou entre amis, etc., sont autant d’aspects qui sont mis en exergue sur les espaces de Lively Cities.

Cette méthode a été appliquée à tous les espaces du projet dont ceux de Liège, les Places Saint Etienne et Saint Denis, qui ont ouvert leurs portes aux usagers début juin 2013, et, depuis juin 2014, la Place Saint Barthélémy qui affiche une identité plus culturelle que ces homologues. Sur la place Saint Etienne, passage obligé en plein cœur de ville, à la sortie des Galeries Saint Lambert et en lien direct avec des noyaux centraux de transports publics, les animations et services sont destinés à des activités plus éphémères, quand la Place Saint Denis, autour de son patrimoine remarquable, développe un concept plus “lounge“ qui invite au calme et à la relaxation. La Place Saint Barthélémy quant à elle a fait la place belle aux musées et aux associations du quartier qui proposent depuis le 1er juin toute une série de visites et animations .Tous les jours, les stewards de la gestion de centre-ville installent le matériel, accueillent les gens, veillent au bon fonctionnement de l’espace qu’ils rangent le soir.

Le développement d’un ULP se fait autour de deux axes parallèles: un stratégique et un opérationnel qui doivent être évalués en continu afin d’en améliorer la performance et d’en assurer la pérennité. La bonne gestion d'un ULP sur le long terme passe par un travail quotidien, coordonné, professionnel et pluri-disciplinaire sur l'espace défini, permettant de développer et de structurer l'image du quartier, d'en assurer sa promotion, et de garantir la bonne utilisation de l'espace.

¢ La place Saint Barthélémy (Source : Les places 2 Cœurs, Liège Centre Gestion centre-ville , 2014)

LIVELY CITIESR Un focus sur une quinzaine d’espaces publics ; R Dans 4 pays d’Europe du Nord Ouest: en Belgique à La Louvière, Liège, Namur, Tournai et Wavre, en France à Lille, aux Pays-Bas à Eindhoven et au Royaume-Uni, à Aberdeen & Brighton ;R Dans le cadre du programme Interreg IVB ENO Lively Cities est cofinancé par la Région Wallonne et le FEDER ;R L’opérationnel quotidien est mené par les gestions de centre-ville sans qui rien ne serait possible ;R Plus d’informations sur www.lively-cities.eu

Page 55: Les espaces publics

LES ESPACES PUBLICS À BARCELONE (ESPAGNE)

Les espaces publics à Barcelone sont considérés comme les véritables

fondements de l’urbanité barcelonaise. La rue est l’espace public par excellence.

Associées à l’hétérogénéité du tissu urbain, les formes, les figures ont été

sélectionnées selon l’histoire, les usages, les fonctions des différents espaces.

Au 19e siècle, Cerdà, un architecte – urbaniste – juriste – économiste et homme

politique espagnol, a accordé une large place aux cheminements piétonniers

ainsi qu’aux espaces de déambulations, et ce alors, qu’à titre de comparaison,

dans le Paris d’Haussmann, 60% de la voirie était réservée aux véhicules. Au

regard de la culture urbaine, Cerdà va octroyer une place importante aux piétons.

Il va proposer d’aménager les rues au regard des systèmes de déplacement et

ainsi repenser la place du piéton. La ville n’en sera que plus agréable à vivre.

Cela se traduit notamment par la verdurisation des espaces, des cheminements

piétonniers, des espaces de déambulation. Moins minérales, les aménagements

améliorent le cadre de vie. Nous pouvons citer en exemple la présence d’arbres

le long des trottoirs qui vont former un écran protecteur et délimiter l’espace ou

encore la création de parcs et de jardins au regard de l’importance de la nature

en ville. De plus, la « rambla » va trouver sa pleine expression à Barcelone et

la culture du « passeig » va également être réintégrée. Nous assistons à la

réinscription de la promenade au sein de la voirie.

En 1905, Léon Jaussely, un architecte - urbaniste français, remporte le concours

de Barcelone dont l’objectif est de concevoir un plan destiné à planifier la

croissance de la ville et de ses banlieues en s’appuyant sur le plan conçu par

Cerdà. Il a élaboré un projet où l’art dans l’espace public et la création de

promenade occupent une place importante. Par ce biais, il met l’accent sur

un cadre de vie agréable. Son projet s’est traduit dans l’idée d’orienter les

rues suivant l’ensoleillement et les vents dominants, et la volonté d’offrir des

perspectives, des points de vue agréables.

Pendant le franquisme, la question des espaces publics a été laissée de côté. Dans les années 80, un nouveau plan d’urbanisme

accordant une place importante aux espaces publics est élaboré. Nous sommes dans une période de reconstruction de la ville

sur la ville qui se traduit par la requalification et la mise en réseau des espaces publics. Deux axes se dégagent :

R la création et la réhabilitation des espaces publics dégradés pour améliorer le cadre de vie, exprimer l’identité barcelonaise

et tisser des liens entre les quartiers, les lieux, les places

R des opérations ambitieuses d’aménagement de grandes voies urbaines.

Cette vaste opération répond au besoin de renouer des liens entre les différents quartiers de la ville et de requalifier les

quartiers dégradés. En articulant l’espace des relations sociales, l’espace politique et la culture urbaine, les espaces publics

sont devenus un système de gestion de l’urbanité. Ils participent à part entière à la production de l’identité de la ville et de ses

Des termes typiques…

R La « rambla » : une

des premières formes

d’aménagements réservées au

déplacement à pied. Apparue

au 18e siècle, elle sera adoptée

au 19e siècle sous la forme de

promenade publique selon

l’exemple italien. C’est une

large avenue bordée d’arbres

et munie d’un trottoir central.

Un des lieux primordiaux

d’activités et l’espace public par

excellence de la ville : avenue

qui relie la place de Catalogne

au vieux port : voie piétonne

centrale bordée par deux voies

carrossables de sens inverse.

« La promenade urbaine ».

R « Passeig » : avenue

barcelonaise qui relie la place

de Catalogne au quartier de

Gracia. Une des plus grandes

artères de la ville. Elle est

bordée de différents édifices de

style modernisme catalan.

57

Page 56: Les espaces publics

habitants. Les élus politiques l’ont bien compris et se sont appropriés la question de ces espaces. Synthèse de la politique

publique au niveau de la voirie, de la circulation, de l’environnement, du cadre de vie ou encore de l’urbanisme, les espaces

publics sont des outils d’amélioration de la qualité urbaine, mais également participent à la cohérence du tissu et du paysage

urbain. L’image de la ville est largement véhiculée par ces derniers.

Dans les années nonante, l’organisation des jeux olympiques amène de nouvelles ambitions. Le tourisme devient un des

objectifs. Des itinéraires de découverte où l’insolite est souvent présent, grâce à la mise en scène de l’espace public, sont

conçus. Le touriste, mais aussi les habitants, les promeneurs, voyagent au travers des rues, des places, des avenues, des

ramblas subtilement aménagées. Le piéton, et plus récemment le cycliste, jouit d’une place privilégiée dans une ville offerte à

la promenade, propice à la lecture de l’espace urbain, à ses agencements. Outre les cheminements, une place importante est

accordée aux œuvres d’art présentes. Elles participent à la mise en valeur du décor urbain.

Ainsi, la Barcelone contemporaine est une ville ouverte sur l’espace public ainsi que sur la mer et les montagnes, sur son

paysage. Les espaces publics ont été un des plus importants vecteurs dans la reconstruction de la ville. Ils ont rendu la ville

plus dynamique et ont participé à son développement en tissant des liens entre les différents quartiers et espaces urbains.

Une volonté politique forte les a mis au centre du projet urbain. Barcelone, c’est une ville de rues où chacune d’entre elles

possède une identité forte.

58

¢ Rambla del Raval

¢ Rambla

¢ Passeig de Maragall

¢ Les bancs sinueux du parc Guell

Page 57: Les espaces publics

PICNIC THE STREET REVENDICATIONSDE PICNIC THE STREET (LIÈGE)

Né à Bruxelles à l’initiative du philosophe

Philippe van Parijs en juin 2012, Picnic

the street a pour objectifs d’interpeller

la population et les pouvoirs publics

sur la question de la mobilité douce,

mais également de promouvoir la

réappropriation de l’espace public par

les piétons et les cyclistes. Ainsi, environ

deux milles personnes avaient rejoint le

boulevard Anspach pour pique-niquer

sur la rue elle-même. Cet événement

a eu un effet boule de neige puisque

l’action a également été réalisée à Liège

à proximité de l’Opéra Royal de Wallonie.

Un slogan : « La rue appartient aussi à

ceux qui la font vivre ! »

(Page Facebook « Picnic the Cité Ardente, 22 avril 2014)

RENDRE LES ESPACES PUBLICS ACCUEILLANTS ET CONVIVIAUX pour

toutes et tous.

Tout le monde n'a pas forcément un jardin ou beaucoup d'argent à dépenser

pour profiter des terrasses de cafés. La Ville de Liège doit cesser de

considérer les jeunes, les personnes sans domicile, les artistes de rue

et tous ceux qui occupent et animent les espaces publics comme des

"indésirables". Nous voulons plus de bancs publics, d'espaces de rencontre,

de jeux pour enfants, de kiosques artistiques, etc. Nous ne voulons pas d'un

centre-ville uniquement dédié au shopping et au passage de voitures. Nous

voulons des espaces publics agréables, sûrs, accessibles et libérés des

pressions automobiles et publicitaires. Nous voulons une Ville qui favorise

les rencontres entre toutes ses composantes !

RÉDUIRE LA PLACE DE LA VOITURE AU CENTRE-VILLE

et FAVORISER LES MODES DE TRANSPORTS DOUX.

Les voitures encombrent déraisonnablement les espaces urbains, polluent

les poumons des cyclistes et piétons et menacent la sécurité des usagers

faibles. La Ville de Liège doit changer radicalement de cap en matière de

mobilité. Les dégâts causés par les politiques du "tout à la voiture" menées

depuis plus de 40 ans ne pourront être réparés sans libérer de vastes

espaces de la circulation automobile et du stationnement, que ce soit en

permanence ou à certains moments. Circuler en voiture dans le centre doit

cesser d'être la règle et devenir une exception justifiable seulement par une

raison particulière, comme le transport d'objets lourds ou d'une personne

à mobilité réduite.

59

¢ Picnic the street, Bruxelles, août 2013

Page 58: Les espaces publics

LES RUELLES VERTES (MONTRÉAL, CANADA)

Les ruelles vertes sont le résultat d’une appropriation par le citoyen de ruelles urbaines. Les ruelles sont renaturalisées par

les riverains en collaboration avec l’éco-quartier de l’arrondissement (programme environnemental de la ville de Montréal

qui a pour but d’améliorer la qualité de vie des citadins en milieu urbain). Ce mouvement de résidents volontaires qui désirent

se réapproprier l’espace de leur ruelle et ainsi améliorer leur qualité de vie a vu le jour en 1997 dans le Plateau-Mont-Royal.

La verdurisation de ces ruelles rencontre notamment plusieurs objectifs :

R Améliorer la qualité de l’air

R Réduire les bruits environnants

R Combattre les ilots de chaleur urbain

R Récupérer les eaux de pluies

R Embellir l’espace urbain

R Augmenter la biodiversité

R Entretenir la fraternisation entre voisins

Chaque année, une dizaine de ruelles sont ainsi aménagées dans Montréal. Cette réappropriation par des aménagements

propices à la promenade et un verdissement de l’espace public peut, cependant, traduire une forme de privatisation. De

plus, nous pouvons observer une irrégularité dans l’appropriation de l’espace par les habitants d’une ruelle à l’autre. Elles

témoignent d’une richesse sociale et d’une diversité culturelle. Nous pouvons traverser une « jungle urbaine » ou encore une

ruelle où un aménagement paysager a été pensé et réfléchi. Les aménagements sont ainsi très hétéroclites.

Concernant ces derniers, les plantes indigènes sont privilégiées et divers éléments de mobilier peuvent compléter les

plantations comme des nichoirs, des composteurs, des bacs de récupération d’eau de pluie, etc. Ce sont les résidents qui sont

chargés de leur entretien.

En ce qui concerne le financement de cette action, le programme EcoAction du Gouvernement fédéral a pris en charge un

grand nombre de ces projets. Le programme soutient « des projets dont les effets sur l’environnement sont à la fois positifs et

mesurables ». « Le programme encourage les projets axés sur des actions visant à protéger, réhabiliter ou améliorer l'environnement,

et à accroître la capacité des communautés afin de soutenir la viabilité de ces activités dans le futur. »13

Une action similaire existe en hiver, les ruelles blanches, où des aménagements peuvent être réalisés comme par exemple

une patinoire ou encore une glissoire pour les enfants.S

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(13) Source, le site Internet Environnement Canada : http://www.ec.gc.ca/EcoAction/default.asp?lang=Fr&n=FA475FEB-1

¢ Ruelle verte entre l’Hôtel de Ville et Laval et entre Sherbrooke et Prince Arthur

¢ Ruelle « L’échappée belle ». La plus longue ruelle verte de Montréal, 363 mètres

¢ Rue Demers ¢ Ruelle « La pente douce »

Page 59: Les espaces publics

LE COLLECTIF CITOYEN « BROUETTES ET COMPAGNIE »À MARSEILLE (FRANCE)

PARK(ING) DAY

« Pour et par les habitants de la Belle de Mai et de la butte Saint Mauront » :

ce collectif, ouvert à tous, regroupe des habitants des deux quartiers

cités précédemment. En 2008, une radio locale lance un appel aux

habitants avec pour objectif de redécouvrir leur quartier. Le collectif

voit le jour avec pour ligne de conduite d’améliorer le cadre de vie du

quartier en privilégiant le lien social : troc de livres, aménagements

d’espaces urbains, balades à thèmes, etc. des démarches qui sont

mises en place pour se réapproprier le quartier. Une de leur action

consiste à réaménager l’espace urbain. Dans une ruelle fréquentée, mais laissée à l’abandon ils ont repeint les murs, installé

du mobilier urbain et planté des fleurs. Au même titre que les apéros de rue ou les actions de végétalisation du quartier, ça

participe à la réappropriation de l’espace public par les habitants.

Née à San Francisco en 2005 avec le collectif Rebar, cette action consiste à se réapproprier des parcelles d’espaces publics

privatisés par la voiture. Devenu un événement mondial ouvert à tous, le Park(ing) Day est organisé le 3e week-end de

septembre. L’objectif est : « d’amener de façon conviviale les citoyens à repenser l’utilisation que nous faisons de l’espace urbain.»

(Fédération Inter-Environnement Wallonie, décembre 2013). Pour ce faire, la porte est ouverte à l’imagination des usagers. Il

faut occuper l’espace avec tout, excepté une voiture : tournoi de ping-pong, expo de peinture, atelier de massage, transat, etc.

Seul impératif, ne pas oublier de mettre une pièce dans le parcmètre s’il y en a un. Outre l’occupation de l’espace, cette action

permet également d’aborder des enjeux liés à l’aménagement du territoire, à la mobilité ou encore à la biodiversité.

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Page 60: Les espaces publics

MAI

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

27 28 29 30 1 2 3

4 5 6 7 8 9 10FÊTE DES MÈRES

11 12 13 14 15 16 17

18 19 20 21 22 23 24

25 26 27 28 29 30 31

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Page 61: Les espaces publics

JUIN

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

1 2 3 4 5 6 7

8 9 10 11 12 13 14FÊTE DES PÈRES

15 16 17 18 19 20 21

22 23 24 25 26 27 28

29 30 1 2 3 4 5

63

Page 62: Les espaces publics

ESPACE PARTAGÉ, ESPACE DE RENCONTRE :L’EXEMPLE DE LA VILLE DE NAMUR

Un espace partagé est une zone où cohabite différentes fonctions présentes sur l’espace public (trafic et activités quotidiennes) et où chaque usager doit pouvoir y trouver sa place. Les différentes fonctions de la rue doivent être visibles ce qui implique une diminution des vitesses de circulation, mais également des aménagements qui vont améliorer la qualité de l’espace.

À Namur, l’espace de l’Ange a été transformé en zone de rencontre. Il donne la priorité aux piétons ainsi qu’aux cyclistes. Inauguré en octobre 2011, la limitation de vitesse est passée à 20km/h et divers aménagements ont été réalisés dont la mise de plain-pied de la zone. Le samedi, la zone est transformée en piétonnier.

Outre cet espace, un périmètre allant de la gare à la Sambre, « la corbeille », a été délimité et mis en zone 30.

Ces éléments trouvent écho au sein du plan de mobilité qui a, notamment, pour objectifs de recréer une ville accessible à tous, de renforcer les différentes fonctions de la ville, mais également d’encourager la pratique du vélo.

Qu’est-ce qu’une zone de rencontre ?

Une zone de rencontre est un espace de plain pied partagé entre les différents usagers, avec priorité aux piétons. La vitesse y est limitée à 20 km/h afin d'assurer la sécurité et la convivialité pour les modes doux. Le stationnement est interdit (sauf quatre emplacements réservés aux personnes à mobilité réduite) ; par contre, l'arrêt des véhicules est autorisé partout, le temps nécessaire au (dé)chargement de personnes ou de marchandises. (Source : http://www.ville.namur.be)

64

Page 63: Les espaces publics

LA PAROLE EST À …

CATHERINE NOËL LA VILLE DE NAMUR CHEF DU SERVICE MOBILITÉ

65

¢ Vue générale de la zone de rencontre de l’Ange · Crédit photo : © J. Leurquin / Ville de Namur

Rénovation de la rue de l’Ange14

Dans le cadre de la rénovation de sa plus importante artère commerçante, la rue de l’Ange (et sa place contigüe), la Ville de Namur a misé sur la convivialité et la priorité accordée aux piétons en faisant le choix novateur, très prisé dans toute l’Europe, de la zone de rencontre.

Celle-ci, inaugurée en octobre 2011, constitue la première réalisation d’envergure en Wallonie dans un cœur de ville commerçant. Ce nouvel espace s’est inscrit en cohérence avec une volonté plus globale d’amélioration de la sécurité et de la qualité de vie en ville par la mise en zone 30 concomitante de tout le centre-ville.

Bien que situées en plein cœur du centre ancien de Namur, la rue et la place de l’Ange offraient une image peu flatteuse de la ville. Les trottoirs étaient trop étroits et délabrés et n’offraient plus le confort attendu par les 160.000 piétons qui y déambulaient toutes les semaines.

(14) Texte basé en partie sur les panneaux d’une exposition qui s’est tenue fin 2011 à l’Espace de l’Ange · Auteurs : différents agents de la Ville de Namur

Page 64: Les espaces publics

66

Il fallait agir, mais pas dans la précipitation : l’aménagement a fait l’objet d’une large concertation avec les habitants, les commerçants et autres utilisateurs du centre-ville.Outre cette réflexion d’ordre général, la Ville a poursuivi la concertation et sollicité des avis spécifiques sur différents aspects du projet : l’Association des commerçants, le TEC, la Police, l’Institut Belge pour la Sécurité Routière, le Service Public de Wallonie (mobilité, urbanisme, patrimoine) et divers services communaux (mobilité, espaces verts, fêtes, affaires économiques, …) ont été consultés.L’accessibilité des personnes à mobilité réduite et le choix des matériaux ont nécessité des avis plus circonstanciés de Gamah15 et du Centre de Recherche Routière.

Une visite des zones de rencontre de la Ville de Metz, en compagnie de nombreux acteurs, a permis de nourrir la réflexion namuroise et d’identifier les facteurs critiques de succès.La zone de rencontre de l’Espace de l’Ange est également le fruit d’une lente mais constante évolution de la mobilité en ville (piétonisations successives, aménagements de voirie, dissuasion du trafic de transit, …) et un des éléments concrétisant une étude menée en 2009 sur l’amélioration des espaces publics du centre-ville.

Le concept d’espace partagéUne zone de rencontre est une zone urbaine, d'habitation ou de commerces, un centre-ville ou un centre historique où la priorité est donnée aux piétons puis aux cyclistes, dans un objectif de partage de l’espace par les différents usagers, dont les automobilistes, avec une vitesse limitée à 20 km/h.

C’est dans cette optique que l’Espace de l’Ange a été aménagé. On y circule en voiture, comme auparavant, c’est-à-dire à sens unique depuis la rue Emile Cuvelier vers la rue de Marchovelette (système de boucles de circulation au carrefour des 4 Coins avec la rue de Fer pour éviter le trafic de transit). Un SUL y a été créé.

Principes & Mode d’emploiR Priorité aux piétons qui n’ont pas l’obligation de se déplacer sur les trottoirs, s'ils existent ; ils peuvent investir tout

l’espace pour marcher, flâner, ils peuvent traverser où bon leur semble ; ils ne peuvent cependant pas entraver la circulation sans nécessité

R Cyclistes prioritaires, juste après les piétons ; ils peuvent circuler dans les deux sens (SUL)R Vitesse des véhicules motorisés, circulant à sens unique, limitée à 20 km/h Les conducteurs ne peuvent mettre en danger ni gêner les piétons et doivent, au besoin, s'arrêter. Ils doivent redoubler

de prudence en présence d'enfants.R Aménagement réalisé de plain-pied, de façade à façade, à mi-chemin entre une voirie classique et une zone piétonneR Stationnement à l’origine interdit 24h sur 24 (sauf pour les personnes titulaires d’une carte PMR et pour les taxis sur

les emplacements réservés à ces effets) En 2012 cependant, le stationnement a été autorisé de 19h à 4h, exclusivement dans les zones précisées par la

signalisation, afin de renforcer l’attractivité de l’Horeca namurois en soirée et parce qu’à ce moment, la circulation tous modes confondus est moindre (dans ces conditions, le stationnement n'est pas considéré comme gênant pour autant qu'il soit réglementé)

R Arrêt d'un véhicule autorisé le temps du chargement ou du déchargement de personnes ou de marchandises ; en cas d'absence évidente de mouvement autour du véhicule, la police analyse la situation qui peut déboucher sur un avertissement ou sur un procès-verbal

R Livraisons autorisées partout, à tout moment, sauf pour les camions de plus de 3,5 tonnes qui doivent suivre la règlementation déjà en vigueur ; les véhicules en livraison peuvent s'arrêter au plus près de leur destination, autant que possible sur la partie asphaltée, pour autant que la circulation des piétons et des autres véhicules ne soit pas entravée.

(15) Asbl cherchant à favoriser l’autonomie de tous par l’amélioration de l’accessibilité des cheminements, …

Page 65: Les espaces publics

67

Un aménagement techniqueComme teinte générale, le gris a été préféré au brun afin d’apporter plus d’uniformité avec les pierres bleues des façades des anciens bâtiments.

Pour les matériaux, une concertation a été menée avec le Centre de Recherches Routières. L’Espace de l’Ange présente une double contrainte qui a imposé l’utilisation de matériaux différents :R charroi lourd important (nombreux bus et camions de livraison) imposant un matériau très dense et résistant

B hydrocarboné là où on circuleR présence de nombreux impétrants (conduite d’eau, gaz, …) dans les parties latérales imposant un matériau

pouvant être facilement retiré et remis sans altérer la qualité et l’esthétisme de l’aménagement B pavés de béton.

Afin de guider la circulation automobile, des bouquets de potelets encadrant un éclairage ainsi que des tapis rectangulaires en asphalte noir ont été réalisés. Ils suggèrent ainsi le cheminement des véhicules tout en donnant du rythme à l’aménagement. Ces tapis sont ponctuellement prolongés jusqu’aux bandes transversales en pavés plus foncés.

AVANT LES TRAVAUXR Voirie en pavés avec des déformations importantes de la chausséeR Trottoirs étroits en dalles de béton en mauvais état, réparés à l’hydrocarbonéR Carrefour des 4 Coins peu dissuasif pour les automobilistes voulant aller tout droit malgré l’interdictionR Stationnement anarchique (double file, arrêt de bus, …)R Alignement d’arbres séparant la place de la rue de l’Ange.

APRÈS LES TRAVAUXR Plus de « voirie » mais un itinéraire suggéré pour les véhicules (tapis en asphalte)R Plus de « trottoirs », le piéton est libre de circuler selon la trajectoire qui lui convientR Nouveau mobilier urbain réconciliant tous les espacesR Carrefour des 4 Coins redessiné pour renforcer l’interdiction du « tout droit »R Création de places de stationnement PMRR Stationnement interdit (sauf en soirée de 19h à 4h dans certaines zones) mais arrêt autoriséR Ouverture de l’espace entre la place et la rue de l’Ange.

¢ Namur espace partagé · © Ville de Namur et © J. Leurquin / Ville de Namur

Page 66: Les espaces publics

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Un aménagement esthétiqueL’aménagement de la zone de rencontre ne s’est pas arrêté aux aspects techniques et de sécurité. Le projet a été pensé pour gommer visuellement la séparation entre la voirie et la place. Eclairage, mobilier urbain (bancs, banquettes, jardinières, poubelles, ranges-vélos) et plantations d’arbres y contribuent. Pour accentuer le lien entre les façades situées de part et d'autre de la chaussée et créer une homogénéité, des bandes en pavés foncés ont été réalisées en se rattachant aux zones d’asphalte foncé.

Plus qu’une rue bordée d’une place, le nouvel Espace est ouvert, aéré et offre un écrin à la Pompe de l’Ange. De larges espaces ont été laissés libres de tout mobilier et d’arbres pour accueillir terrasses et événements ponctuels.

La rangée rectiligne d’arbres, qui séparait auparavant la place de la rue, a été supprimée au profit d’arbres plantés dans l’ensemble de l’Espace de l’Ange.

Un aménagement pensé pour les personnes à mobilité réduite (PMR)Si la suppression des bordures dans la zone de rencontre favorise et facilite le déplacement des personnes à mobilité réduite (personnes âgées, personnes handicapées, adultes avec une poussette ou des colis, ...), il en va tout autrement pour les personnes à déficience visuelle qui peinent à se repérer en l’absence des lignes guides naturelles que sont les bordures.

C’est pourquoi de petites bordures-guides à large chanfrein ont été conçues dans le cadre de cet aménagement et placées en concertation avec Gamah. Gamah estime qu’il est indéniable que l’Espace de l’Ange apporte des solutions pour intégrer l’accessibilité des PMR (surtout des personnes déficientes motrices), mais qu’il reste moins confortable qu’une rue conventionnelle pour les personnes malvoyantes, les enfants ou les personnes avec difficultés de compréhension. À noter que la zone va tout prochainement être équipée d’un balisage sonore.

¢ Aménagement Avant/Après · Crédit photo : © Ville de Namur et © J. Leurquin / Ville de Namur

Page 67: Les espaces publics

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Après près de trois années d’utilisation…Les espaces partagés qui « fonctionnent » le mieux sont généralement des espaces centraux ou porteurs d’une symbolique, à forte fréquentation piétonne et cycliste, avec présence de commerces et desserte importante en transports publics. Le trafic automobile peut y être assez élevé s'il est proportionnel au nombre de piétons. Pour ne pas recréer de séparation des flux, il est préférable que les trajets empruntés par les piétons soient multiples et traversent l'espace en tous sens. L’Espace de l’Ange répond parfaitement à ces caractéristiques.

Cependant, la présence des véhicules est plus importante que d’aucuns l’avaient imaginé. En effet, l’Espace de l’Ange est traversé par une des boucles de circulation de la Corbeille namuroise16 et de nombreux bus le traversent également. Il est à l’intersection de deux vastes zones piétonnes commerçantes, ce qui occasionne de nombreuses livraisons. De même, les travaux d’entretien ou de transformation sont réalisés par des entrepreneurs qui doivent souvent disposer de leur camionnette à proximité.La réglementation précise que la zone de rencontre ne peut être divisée en chaussée et trottoir. C'est le cas, même si l’on peut regretter que la mise en place des lignes-guides PMR, de mobilier urbain complémentaire au projet initial pour contrer l’incivilité de certains automobilistes, … induisent un effet de ligne droite et donc de séparation des flux. Les usagers peuvent avoir ainsi le sentiment de circuler dans une zone 30.

À la création de l’espace de rencontre, le stationnement y était interdit sauf quatre places PMR et des emplacements de taxis. Leur localisation, dès l’entrée de la zone, induit probablement l’idée que l’on peut stationner partout.

En outre, la méconnaissance de la signalisation relative au stationnement autorisé exclusivement en soirée (on voit surtout le « P ») et l’incivilité de certains automobilistes accentuent sans doute l’impression que le stationnement est permis tout le temps et force est de constater que la réglementation n’est pas respectée en la matière. Par période, la réappropriation de l’espace public par les modes doux ne peut donc pas être aussi importante qu’escomptée.

En journée, l’irrespect des automobilistes impose une présence policière soutenue. Des réflexions sont à poursuivre sur les livraisons qui, par leur juxtaposition dans le temps et l’espace avec les autres activités sur le site peuvent entraver la progression des bus.

En soirée, notamment le vendredi, le stationnement anarchique peut s’avérer problématique pour les bus au point que la Ville envisage le placement de mobilier urbain supplémentaire (accentuant malheureusement la segmentation) et des opérations policières « coups de poing ».

ConclusionLe fait de réaliser la première zone de rencontre wallonne de cette envergure dans un centre commerçant était un sacré défi.

Grâce à cette première, la réglementation qui ne permettait pas le passage des bus dans une zone de rencontre a pu être modifiée. De même, l’indispensable mise en place d’un élément de guidage à l’attention des personnes déficientes visuelles a pu y être intégrée17.

(16) Centre-ville, entre la gare ferroviaire au nord, et la Sambre et la Meuse au sud(17) Voir circulaire du 23 mai 2011 relative aux zones résidentielles et de rencontre

Page 68: Les espaces publics

70

L’objectif global est atteint, même s’il reste à régler les problèmes relayés par le TEC en soirée. Il est indéniable que l’aménagement décrit ci-dessus a changé l’ambiance de l’espace et son utilisation : plus de convivialité, de sécurité et de plaisir dans le centre-ville de Namur. Le confort des piétons (y compris des personnes à mobilité réduite) et le confort sonore des riverains se sont améliorés. Les vitesses pratiquées sont tout à fait conformes à l’espace de rencontre créé. Aucun accident n’a été répertorié dans cette zone depuis sa création, alors qu’elle est l’axe le plus fréquenté du territoire namurois en termes de piétons.Alors que la Ville compte près de 1.100 km de voirie, ces quatre cents mètres comptent parmi les plus surveillés (et les plus verbalisés) par les services de police. En outre, les services concernés par la gestion du domaine public se réunissent régulièrement pour faire le point sur le fonctionnement de l’Espace de l’Ange et identifier les améliorations à y apporter.

Les efforts de la Ville de Namur sont continus pour que cet espace central de la Corbeille namuroise, multifonctionnel par essence, soit respecté par le plus grand nombre.

Malgré les quelques écueils explicités ci-dessus, on peut se rendre compte que, lorsque toutes les contraintes motorisées citées disparaissent (livraisons, arrêts nombreux et stationnements illicites, camionnettes d’entrepreneurs, …), et ce même en présence des nombreux bus, le piéton et le cycliste envahissent l’espace, lui conférant son statut plein et entier de zone de rencontre. Cette situation est très visible les après-midis de juillet par exemple, où de surcroît, la présence piétonne est importante.

Page 69: Les espaces publics

71

Page 70: Les espaces publics

JUILLET

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

29 30 1 2 3 4 5

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27 28 29 30 31 1 2

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Page 71: Les espaces publics

AOÛT

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

27 28 29 30 31 1 2

3 4 5 6 7 8 9

10 11 12 13 14 15 16

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31 1 2 3 4 5 6

73

Page 72: Les espaces publics

LA PLACE DES GUILLEMINS (LIÈGE)

La place des Guillemins s’étend depuis la rue des Guillemins jusqu’à la jonction

entre la rue de Serbie et la rue de Sclessin. De forme triangulaire, cet espace

public se compose d’espaces verts, d’espaces d’eaux et est également agrémenté

d’un mobilier urbain de bancs de béton avec ou sans dossier et d’un éclairage

composé de 130 points lumineux, majoritairement sur base d’une technologie

LED. Différentes fonctions transparaissent au sein de cet espace public : jouer,

se réunir, se rencontrer, se promener en sont quelques-unes.

Petit retour en arrièreEn 2003, un appel d’offre européen est lancé par la Ville de Liège. Le marché sera

confié à l’association Dethier, Agence Ter, Atelier 4D et Ney Partners.

En 2004, un premier dossier est déposé, un permis octroyé, mais les retards dans

les travaux de la gare le périmeront. Ainsi, la réflexion sera poussée jusqu’à la

conception d’une esplanade longue de 550 mètres dont l’objectif sera de relier

les différents quartiers entre eux : Guillemins/ Fragnée – Boverie/ Longdoz.

Une étude de faisabilité est réalisée en 2005 et intégrée dans le périmètre de

remembrement urbain du quartier des Guillemins en 2007. On y retrouve

notamment différents éléments :

R La création d’une esplanade reliant la rue Bovy à la rue Paradis

R La volonté de créer des logements

R La proposition d’enfouir les quais

R La création d’une passerelle pour relier le quartier au parc de la Boverie.

L’objectif est de proposer un projet d’ensemble cohérent où les différents éléments peuvent s’articuler afin d’avoir une véritable

cohésion. Actuellement, l’absence d’un master plan sur le périmètre ne le permet pas.

Un second dossier est déposé en 2009 mais qui ne sera pas fondamentalement différent du premier. Un changement est

quand même observé au niveau des bassins ; la largeur des passages entre ces derniers a été augmentée pour faciliter les

déplacements. Le nouveau permis est octroyé le 10 avril 2009.

Entre avril 2009 et septembre 2011, différents échanges ont lieu entre la Ville et la SNCB sur la question de l’emprise au sol de

la place. Différentes négociations ont ainsi lieu. La SNCB désire notamment que des espaces verts soient présents (rappelant

ainsi les pelouses mises en œuvre lors de l’inauguration) et veut conserver les pavés présents sous « la casquette » de la gare.

Le cabinet d’architectes Dethier reçoit ainsi la mission supplémentaire de mettre sur papier un compromis tenant compte

d’une part de la SNCB, de la SRWT (TEC) et d’autre part de la Ville qui veut repenser la circulation automobile sur les quais.

Quelques chiffres

R Début du chantier :

septembre 2011

R Ouverture de la place :

14 mai 2014

R Inauguration de la place :

28 juin 2014

R Superficie : 22 350 m2

R Espaces verts :

B 550 bambous

B 51 arbres

B 2 zones de pelouse face aux

futurs arrêts du tram

R Espaces d’eau :

B 2 bassins de 45 m2

B 1 bassin de 72 m2

B 30 jets d’eau

R Budget : 8 millions TVAC

(10% par la Ville et 90% fonds

FEDER)

74

Page 73: Les espaces publics

Par la suite, une nouvelle contrainte apparaitra avec la réintégration du tram en ville. Les architectes travailleront ainsi avec

le paysagiste Gilles Clément sur la question de la végétalisation de la place.

Enfin, en 2011, le chantier est lancé. Cependant, un problème apparaît rapidement : des terres polluées sont présentes sur le

site. L’enveloppe budgétaire étant fermée, des pistes pour réaliser des économies sont à trouver. Ainsi, une ligne de bassin est

supprimée et il n’y aura pas de zone de dépose-minute au niveau de la rue Bovy-rue Varin notamment par rapport au tram,

mais également pour dynamiser l’accès supérieur de la gare qui en possède une. Cet élément imprévu permet de mettre

l’accent sur le fait que le chantier a été fortement rythmé par le budget et que de multiples concessions ont du être réalisées.

La philosophie de la placeL’objectif de la place est de transformer cet endroit de passage en un espace convivial, agréable et en harmonie avec la gare,

sans pour autant sombrer dans ses excès de symétries. Cet espace doit faciliter les contacts entre les différents pôles (piéton,

cycliste, bus, tram, train) et reléguer la voiture pour que l’humain puisse reprendre sa place dans le quartier et à plus grande

échelle dans la ville.

Le site, voulu très minéral pour des raisons fonctionnelles et d’entretien, fait la transition entre la gare et le quartier. Des

enclaves végétales ont été créées telles des salons urbains, l’espace a été agrandi, rendu agréable et pensé pour être également

utiliser pour accueillir des manifestations. Les bambous animent l’espace et participent pleinement aux mouvements et

déplacements prévus.

Ces éléments transparaissent également dans le choix des matériaux très contrastés avec la gare. La « blancheur » de cette

dernière ressort de part l’utilisation de matériaux sombres. De plus, les perspectives ont été dégagées tout en créant du relief

pour ne pas empiéter sur la lecture de la gare. Ainsi, la place se tisse sur l’histoire de la ville et s’intègre dans l’espace.

Le cabinet d’architectes Dethier a également travaillé avec l’artiste Jean Glibert. Son intervention artistique se manifeste sous

la forme des deux sculptures présentes aux extrémités de la place. Cette œuvre matérialise le reflet que l’on a dans la ville

et que l’on pose sur la ville. Elle a également un rôle de signalisation. La volonté était de rassembler l’éclairage au centre du

rond-point pour conserver la vue sur la gare. Métaphoriquement, cette création est un totem qui peut être perçu différemment

selon le soleil, la situation, mais également l’angle que l’on a.

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¢ Plan de la place des Guillemins ¢ Vue aérienne de la place des Guillemins © Marc Verpooerten, Ville de Liège, Mai 2014

¢ Vue de la place des Guillemins © Marc Verpooerten, Ville de Liège, Mai 2014

Page 74: Les espaces publics

LA PAROLE EST À …

GÉRARD DEBRAZ LE COMITÉ DE QUARTIER FRAGNÉE - BLONDEN PRÉSIDENT

Avec ses espaces verts, ses bassins animés de mini-vagues, ses jets d’eaux multicolores et ses bancs qui invitent au repos

ou à la rencontre, elle propose aujourd’hui une image paisible aux voyageurs qui débarquent à Liège comme aux navetteurs

qui la sillonnent quotidiennement mais aussi aux habitants et promeneurs qui viennent se poser un moment dans cet espace

de convivialité.

Tous les habitants présents à l'inauguration étaient enchantés par ce qu'ils découvraient. Quant aux jeux combinés d'eau et de

lumière, ils faisaient la joie des enfants. Ajoutons que l'aspect minéral de la place est trompeur; en effet, les dalles laissent

percoler l'eau et la place redevient vite sèche après une ondée.

Enfin, pour ceux qui s'inquiéteraient du débit d'eau, il faut préciser qu'elle est pompée dans la Meuse et filtrée avant d'être

envoyée dans les jets d'eau et dans les bassins où elle est animée de mini-vagues (une première dans notre pays) ce qui,

par ailleurs, l'empêchera de geler en hiver. La Ville espère que les habitants s'approprieront la place. Les animations de

l'inauguration ont tracé le chemin, à nous de le suivre.

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Page 75: Les espaces publics

LA PAROLE EST À …

THOMAS DEREMINCE GROUPE D'ACTION POUR UNE MEILLEURE ACCESSIBILITÉ AUX PERSONNES HANDICAPÉES (GAMAH) ARCHITECTE PAYSAGISTE, URBANISTE, CONSEILLER EN ACCESSIBILITÉ ET EN MOBILITÉ

La place nette faite aux piétons, en reportant le trafic automobile d’un seul côté de l’espace, constitue le premier atout de

l’espace. Les déplacements piétons en sortent gagnants tant en termes de confort que de sécurité. En outre, la proximité

entre la gare et les arrêts de bus favorisent l’intermodalité. Cependant, les pavés, conservés sous la casquette de la gare et

introduits dans de nouvelles surfaces, portent atteinte à l’usage des lieux.

En effet, cette place est témoin d’une intense circulation de piétons qui aspirent à se déplacer sur des cheminements à la

parfaite planéité. Parmi ces piétons, certains sont encombrés de valises à roulettes, d’autres ont une déficience motrice

ou visuelle. Tous seront mis en danger par ce revêtement subissant déjà des dégâts (les joints se creusent et des pavés

s’affaissent). Par ailleurs, les déplacements piétons sont également dérangés par l’encombrement des terrasses situées le

long des façades de la rue du Paradis.

La structuration linéaire de la place (fontaines, massifs de bambous et pelouses principalement) offre une bonne lisibilité

de l’accès de la gare. Des espaces de séjour sont distribués de façon homogène. Cependant, si des bancs y sont localisés

en nombre, leur confort laisse à désirer (absence de dossier et d’accoudoir, matériau dur et glissant, absence de protection

contre la pluie et le soleil).

La place des Guillemins apparaît donc comme un espace bien articulé mais accusant, comme la plupart des espaces publics

modernes, divers manquements en matière d’usage des lieux.

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Page 76: Les espaces publics

78

¢ L’organisation de l’espace guide le visiteur vers la gare

© Les bancs confortables sont placés là où les piétons sont rares (côté Rue Varin).

Page 77: Les espaces publics

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Page 78: Les espaces publics

SEPTEMBRE

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

31 1 2 3 4 5 6

7 8 9 10 11 12 13

14 15 16 17 18 19 20

21 22 23 24 25 26 27FÊTE DE LA RÉGIONWALLONIE-BRUXELLES

28 29 30 2 3 4 5

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Page 79: Les espaces publics

OCTOBRE

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

28 29 30 1 2 3 4

5 6 7 8 9 10 11

12 13 14 15 16 17 18

19 20 21 22 23 24 25HEURE D’HIVER T

26 27 28 29 30 31 1

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Page 80: Les espaces publics

RÉAMÉNAGEMENT DES QUAIS DE LA SAMBRE (CHARLEROI)

Le projet de réaménagement des quais de la Sambre à Charleroi fait partie d’un ensemble de projets majoritairement financés par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER). Regroupés sous l’appellation de projets PHENIX, ils se déclinent en plusieurs éléments dont :R PHENIX 4 : le réaménagement des quaisR PHENIX 5 : le réaménagement de l’ancienne banque nationaleR PHENIX 8 : la construction d’une passerelle franchissant la Sambre.

L’objectif de cette opération est de « requalifier cet espace public en le dédiant à la mobilité douce, au lien social et à la convivialité. » Cette volonté va se traduire sous la forme de divers aménagements dont la création de zones de rencontre et l’installation d’aires de jeux. Ainsi, les quais seront transformés en un espace « où il fait bon vivre ».

En juillet 2009, la ville de Charleroi a lancé un concours dont le marché a été attribué à l’architecte Dore. En août 2010, une nouvelle procédure de sélection est lancée, car le contrat précédent a été rompu entre l’architecte et la Ville. C’est l’association d’architectes V+ / Escaut qui est retenue. Ils vont ainsi développer une vision sur l’ensemble des quais pour les reconnecter entre eux et inscrire la réflexion à l’échelle de la ville et de sa transformation. Cette volonté se matérialise par l’élargissement de la zone d’intervention et la transformation de l’idée de passerelle en « placerelle ».

Cette « placerelle » permet la création d’un espace public au-dessus de l’eau. Cette place suspendue au-dessus de la Sambre, prolongement des quais, permet de connecter les deux bâtiments qui se font face de part et d’autre : la porte des Arts (l’ancienne banque nationale) et le grand hangar du tri postal. Le réaménagement de ce dernier étant annulé, ce franchissement prend un tout autre sens et sa matérialisation en un espace public permet le développement d’un espace urbain unique d’une largeur de 20 m.

Outre cet ouvrage, un autre élément fort du projet est la requalification de la Sambre comme un lien dans la ville et non plus comme un symbole de rupture. Les architectes ont ainsi eu le désir de renforcer les usages développés le long du cours d’eau. Le RAVEL est ainsi reconnecté aux nouveaux aménagements du centre-ville et des chemins de promenades ont été prolongés. Cet espace partagé entre piétons et cyclistes permet d’aller à la rencontre de différentes séquences paysagères : « poches végétales traitées comme des bosquets ombragés, espaces d’assise multipliés, balançoire géante et espace ludique en forme de petit terril, espace solarium équipé de chaises longues,... »18 en sont quelques exemples. Enfin, l’accent est également mis sur une lecture claire de l’environnement, de l’espace qui s’est manifesté par un traitement des quais sur leur ensemble et non pas par un morcellement ainsi que sur le traitement de l’espace : utilisation de la pierre bleue, inserts en asphalte et en bois, garde corps léger et transparent en acier ou encore la conservation des arbres existants et la mise en place de nouvelles plantations. Au travers de la valorisation de la Sambre et des cheminements présents le long des rives, les quais sont véritablement mis en scène. Les aménagements paysagers participent à la construction de ce nouvel espace. Enfin, la « placerelle » donne une nouvelle dimension à l’espace public et ouvre la ville, la reconnecte.

(18) Dossier de presse projets PHENIX 4 et PHENIX 8 à Charleroi, association d’architectes V+/l’Escaut

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Page 81: Les espaces publics

¢ Projet Phénix, cabinet Escaut Architecture

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Page 82: Les espaces publics

LA PAROLE EST À …

CHANTAL VINCENT IR. ARCHITECTE – URBANISTE

Clair et lumineux, les quais sont (presque) prêts, en attente aujourd'hui des conversations et des promenades. Tout est mis en place pour qu'ils deviennent le lieu de référence et de rencontre de la ville basse.

Comme d'autres grandes villes européennes, Charleroi a pris l'option de rendre son fleuve aux habitants, d'en faire un symbole et un fondement de son identité.

Avec persévérance, ses habitants l'ont défendu et revendiqué face à la pression des planificateurs et gestionnaires de mobilité pour qui vitesse commerciale et flux ont longtemps été les premiers critères. Alors que lenteurs et flâneries sont le ciment des relations humaines.

On ne peut encore présager de la manière dont les usagers vont se les approprier, le lieu participe à la convivialité mais en est-il le générateur ? Les quais seront-ils place ou chemin ? Lieu de pose ou de déambulation, ou peut-être les deux ? Ma lecture des aménagements y lit d'abord une succession de lieux, variés, sinueux, obéissants aux contraintes techniques ou profitant des opportunités d'animation, large espace sans direction. Et sans doute, s'il me faut énoncer une réserve, ce serait cette absence de perception du chemin long qui évoque la possibilité d'un ailleurs, plus loin, au delà des ponts...

Dans un cœur de ville aujourd'hui sinistré, les quais offrent une nouvelle image.

Je souhaite sincèrement qu'il s'agisse d'un jalon vers cette revitalisation, mais je voudrais aussi que cela se fasse dans la reconnaissance de ces usagers et habitants dans toute leur diversité.

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Page 83: Les espaces publics

LA PAROLE EST À …

GÉRARD MONSEUX ECHEVIN HONORAIRE DE LA VILLE DE CHARLEROI

La caresse d'un poète wallon de Charleroi témoigne de l'attachement ancestral des carolorégiens à leur rivière. Pourtant, elle se montrait souvent capricieuse et les débordements catastrophiques. Il fut donc décidé de la cacher aux yeux des citadins et des visiteurs. Seul le passage sur un des ponts ou l'accompagnement de la balustrade permettait de la voir.

Sort injuste pour un miroir dans lequel Charleroi pouvait se regarder, content, tout à son aise.Heureusement, le feu de la création est toujours intense. Il force le destin faisant progressivement oublier l'univers dantesque d'une Ville martyrisée par la révolution industrielle.

Le temps d'une nouvelle vie pour la Sambre commence prochainement. Demain, elle pourra à nouveau recueillir les confidences des promeneurs baguenaudant le long des berges, se réjouir de l'ambiance chaleureuse des Carolos et recommencer à partager la joie de vivre avec eux.

« No Sambe,Toudis djolîyeEt fignoleûse come ène frèche djon.ne fîyeWétèz-l' passér ! »

« La Sambre, Toujours jolie, et fignoleuse comme une fraiche jeune fille. Regardez la passer ! »

Henry Van Cutsem

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Page 84: Les espaces publics

LA RECONQUÊTE DES QUAIS À BORDEAUX

Neuf années auront été nécessaires dans le réaménagement des quais bordelais. La rive gauche et la rive droite de la Garonne présentaient deux ambiances différentes qui ont donné lieu à deux projets liés entre eux par une volonté de verdurisation et de mise en valeur du site.

La transformation de la rive gaucheDébut 1999, la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB) a lancé un concours et les projets ont été remis en octobre. En janvier 2000, le paysagiste Michel Corajoud est désigné lauréat du concours avec son projet « Les quais jardinés » ; les premiers aménagements débutent en mars de la même année. Parallèlement, le projet de tram est lancé.

Le but est d’aménager les quais comme un jardin situé entre façades urbaines et voie maritime. En effet, la présence des véhicules était omniprésente et un partage de l’espace public entre les différents modes de déplacement devenait incontournable.

Ainsi, une bande de 4,5 km de long et de 80 m de large est réaménagée en espaces publics avec la volonté de réhabiliter les notions de convivialité et d’hospitalité urbaine pour tous notamment en faisant de la rive un lieu de vie, de loisirs et de rendez-vous.

Michel Corajoud a développé différents esprits (la lumière, le vide ( mis en avant par la beauté des façades et par la présence de nombreux édifices classés aux monuments historiques) et le confort), mais a également voulu organiser l’espace autour de cinq séquences. Chacune a son identité propre. Nous pouvons retrouver une alternance entre pelouses et équipements ludiques (des parcs de jeux et de sports, de grands espaces verts ouverts sur le fleuve, une prairie naturelle qui sera amenée à se transformer en lieu d’expositions et de promotions d’activités artistiques et contemporaines ou encore un marché, un skate park). La pierre angulaire de ce réaménagement est la présence d’un « miroir d’eau » en face de la place de la Bourse. Outre ces cinq espaces, la rive a également été découpée en quatre « lanières » dans le sens de la longueur. En dehors d’un plateau aux usages multiples, nous retrouvons un espace à vivre (marqué notamment par de larges trottoirs et par le passage du tramway), un boulevard automobile (un espace piéton large, protégé, arboré et une circulation ramenée à 2 fois 2 voies) et une promenade le long des berges qui amène à la flânerie, au repos, etc. L’ensemble du réaménagement a été pensé comme un espace où chacun peut réaliser ses envies (sportives, détentes, promenades, rêveries,…) le tout en profitant d’une longue promenade constituée d’un garde fou, d’une piste cyclable et d’une zone commerciale présente sous la forme d’anciens hangars symbolisant le patrimoine portuaire et ayant été réhabilités. Auparavant, les quais étaient un vaste espace délaissé agrémenté de parkings ou de friches industrielles. Aujourd’hui, cette reconquête a permis à la population de se réapproprier un lieu de mémoire.

La rive droiteLa ville a conduit l’opération après avoir racheté des terrains au port autonome. Outre des immeubles de bureaux et des logements neufs, l’ancienne gare abrite désormais un cinéma multiplex. Une longue promenade verte a été créée.Outre un aménagement paysager, la reconquête des quais a permis de tisser des liens avec les quartiers qui étaient jusqu’alors coupés les uns des autres. Un bémol cependant, c’est que l’aménagement des rives a été réalisé sans concertation avec la population.

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Page 85: Les espaces publics

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¢ Jardin des Lumières ¢ Le miroir d’eau

Page 86: Les espaces publics

NOVEMBRE

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

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Page 87: Les espaces publics

DÉCEMBRE

LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE

30 1 2 3 4 5 6

7 8 9 10 11 12 13

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Page 88: Les espaces publics

LE RÉAMÉNAGEMENT DE LA PLACE DE LA RÉPUBLIQUEÀ PARIS (FRANCE)

Créée au 19e siècle, la place de la République est une des plus grandes places parisiennes (3,6 hectares). La fonction de

circulation est prédominante et ce au détriment de la qualité urbaine et de la diversité des usages. Au regard de ce constat, la

Mairie de Paris lance, en 2008, un projet de rénovation de cet espace avec trois objectifs :

R Réaffirmer le symbole républicain et revaloriser le patrimoine historique

R Intégrer les nouvelles mobilités, mieux partager l’espace public

R Renforcer la convivialité de la place et dessiner un lieu de rassemblement

Pour remplir ces objectifs au travers du réaménagement de la place, un diagnostic partagé a été réalisé par l’Atelier Parisien

d’Urbanisme, la Direction de la voirie et des déplacements de la ville de Paris en collaboration avec la RATP (la Régie autonome

des transports parisiens). Il en ressort notamment que :

R 60 % de la place est dédiée à l’automobile

R Elle est située au carrefour de 7 axes majeurs de circulation et à l’intersection de trois arrondissements

R 5 lignes de métro et 4 lignes de bus s’y croisent

R Une activité commerciale forte est présente

R La place est dégradée et peu accueillante

Ce diagnostic a servi de base à la première phase de concertation. Une exposition a ainsi présenté les atouts et les

dysfonctionnements de la place et les différents moyens mis en œuvre pour participer à la concertation. Cette dernière a

pris, par exemple, la forme de marches commentées. Elles ont permis de discuter des usages de chacun, mais également des

envies pour la future place. « Dans un premier temps, il s’agissait de parcourir la place, en petit groupe. Afin d’illustrer leurs propos,

des appareils photos ont été prêtés aux participants pendant la visite de la place. Leurs commentaires et remarques ont également

été filmés. Dans un second temps, les parcours ont été suivis par un temps de discussion en salle.19 »

De plus, les conseils de quartier et les associations d’usagers ont été consultés et des registres présents sur le site de la

Ville ainsi que dans les mairies des trois arrondissements ont permis de relever différents avis sur la place tant au niveau des

atouts que des dysfonctionnements.

Ces différentes contributions ont permis de mettre en avant les éléments suivants :

R « La place de la République est un lieu chargé d’histoire, fondateur de la République

R Son patrimoine et son esthétique sont à revaloriser

R Ses dimensions symbolique et historique méritent d’être réaffirmées

R La convivialité du lieu, propice aux échanges, doit être favorisée

R Les circulations douces (piétons et vélos) doivent être incitées et sécurisées

R Les liaisons entre le métro et l’extérieur méritent d’être clarifiées

R La place doit être le trait d’union entre les quartiers environnants »20

(19) Source: site Internet “ Place de la République 2013, la concertation, imaginer la place ”: http://www.placedelarepublique.paris.fr/articles/imaginer-la-place-0047(20) Site Internet de la place de la République 2013: http://www.placedelarepublique.paris.fr/

90

Page 89: Les espaces publics

Cette première étape a permis la définition du programme du concours international d’architectes et paysagistes qui fut lancé

en avril 2009. Deux objectifs pour le réaménagement de la place prédominent :

RRedonner à la place son attractivité et dynamisme

RFaire de la place un espace où il est agréable de vivre et de se déplacer.

5 équipes d’architectes ont été sélectionnées. Le projet lauréat fut « Place aux piétons » présenté par l’agence d’architectes

urbanistes Trevelo et Viger – Kohler (TVK) :

RL’espace dédié aux piétons sera agrandi de plus de 50%

RLa nouvelle aire piétonne représentera une superficie de 20 000 m2

R La création d’une voie de circulation douce au nord du parvis piétonnier. Pour les vélos, une piste sur chaussée longera le

trottoir sud.

Le concept présenté pour cette nouvelle place est une scène ouverte aux multiples usages urbains et représentant un paysage

à grande échelle. On y retrouve une ludothèque, un « mur d’eau », des bancs, des fontaines d’eau potable, etc. Loisirs et flânerie

en sont les deux maitres mots. « Nous avons voulu recréer de la disponibilité en ville. L’espace était en surcapacité automobile, il

fallait renverser la situation. (…) Nous avons voulu créer un espace continu, sans enclos, disposé à accueillir tous les usages. »21

Comme nous l’indiquions précédemment, en 2009 a lieu le concours d’architectes paysagistes. En 2010, une seconde phase de

consultation a été lancée et des études détaillées ont été réalisées. Enfin, en 2011, le projet définitif est adopté au terme d’une

enquête publique conduite au printemps 2011. Les travaux, lancés en 2011, ont duré un an et demi.

(21) Extrait d’un article de la revue AMC, n°226 “ TVK, Place de la République, Paris 3e”, Margaux Darrieus, p. 56 - 58, septembre 2013

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¢ Vue de la place de la République en 2011 (Source : http://www.placedelarepublique.paris.fr/)

¢ La nouvelle place de la République, 2013 (Source : cdn.batiweb.com/i/actualites/22501/Republique_03.jpg)

Page 90: Les espaces publics

La place de la RépubliqueLe point de vue de Thierry Paquot, philosophe

Extrait d’un article paru dans la revue « Grand Paris Développement » , page 48 – 49, printemps 2012

La place de la République avant : « Quelques voitures, un ciel ombrageux, peu de piétons, la statue de la République au milieu du

macadam, telle une île quasi inaccessible alors même qu’elle représente la « chose publique » (res publica)… Pour qui y passe, la

vastitude de cette place à la géométrie contrariée est une évidence : on ne s’y attarde pas. Tout comme le nombre de rues, boulevards

et avenues qui s’y donnent rendez-vous. C’est une place déséquilibrée, irrégulière, de guingois, ce qui lui confère, à dire vrai, un

certain charme. Elle ne possède ni la logique symétrique de la place des Vosges, ni l’ incroyable fouillis de la place de la Concorde, ni

la majesté de la place de l’Opéra, ni la froideur de la place de l’Hôtel-de-Ville… Elle est comme dépassée par le trafic qui s’y déroule.

(…) La place de la République énergise celles et ceux qui y passent, dont le repos, provisoire, s’avère être le quai du métro ! Car au-

dessous, c’est aussi remuant qu’au-dessus, plusieurs lignes de métro s’enchevêtrent et toute une population composite y déambule,

des touristes, des lycéens, des employés nécessairement pressés, des clients des magasins proches de la place, l’un vend des

valises, l’autre du petit ameublement et des équipements informatiques… C’est une plaque tournante à double face qui vous conduit

aux grandes gares de la capitale, un incroyable régulateur et « dispatcheur » de flux ! »

La place de la République après : « Le rendu des architectes est toujours hors temps, un dimanche d’été vraisemblablement, il

fait beau, les gens sont détendus, se promènent ou conversent tranquillement installés dans des sortes de fauteuils de plein air ou

bien assis sur des bancs. Le mobilier urbain est amène. Les lampadaires sont élancés. Le centre de la place n’existe plus, c’est toute

la place qui est centrale et réservée aux piétons et aux cyclistes. On devine juste une allée dédiée aux véhicules motorisés (taxis ?

autobus ? ) avec ses arbres à la frondaison abondante, ce n’est plus une place mais une sorte de parc urbain ouvert sur la ville, à

la minéralité caressante. On entend comme une invitation à s’y arrêter et à déguster le temps.(…) Le dessin représente la marée

basse urbaine, quand la houle s’éloigne et que restent quelques nageurs arpentant la grève. Serait-ce la plage sous les pavés ? Les

concepteurs se sont-ils préoccupés de la chronotopie, cette étude des usages d’un lieu selon les heures, les jours, les saisons ? Ont-

ils visité la nuit ? L’hiver ? La pluie un jour de vent ? Les bouches du métropolitain ont-elles fermé leurs lèvres et ne laissent-elles

filtrer qu’un murmure des machines qu’elles abritent ? (…) Ainsi représentée, la place de la République ne s’affirme ni solennelle

et impressionnante mais se montre familière et hospitalière. La ville ne doit pas se replier dans son artificialité originelle, mais

composer avec la nature, même timidement et s’ouvrir au ciel. (…) »

92

Page 91: Les espaces publics

VITALOUVE : RÉNOVATION DES ESPACES PUBLICSDU CENTRE-VILLE DE LA LOUVIÈRE

En mars 2007, la ville de la Louvière lance une opération de rénovation

urbaine suite à un constat : la dégradation du milieu urbain qui va se

matérialiser par la nécessité de redynamiser le centre-ville, mais

également de créer un véritable centre commercial.

L’opération globale débute avec pour appui un périmètre de rénovation

urbaine et un schéma directeur, identifiant une série de projets

nécessaire à l'accomplissement de trois objectifs :

R Améliorer la qualité de vie

R Attirer de nouveaux habitants

R Améliorer l’image du centre-ville.

C'est dans cette démarche que les places et voiries principales du centre-ville vont être ré-aménagées.

Les espaces publics ont ainsi un grand rôle à jouer, car ils participent à la réalisation d’une ville conviviale, agréable à vivre et

renforcent l’attractivité d’une ville.

Ainsi, l’accent va être mis pour les rendre plus conviviaux, mais également pour redonner une place plus importante aux

piétons et autres modes doux.

Le thème poursuivi par le bureau d'étude SKOPE pour ce projet de rénovation sera « La forêt dans la ville ».

Ce thème va permettre à la ville de s’exprimer et de créer une identité à ces espaces. Celle-ci va se matérialiser par les espaces

verts où le « végétal est en rue et les places sont des clairières ». Cette nature en ville devra, cependant, être fonctionnelle et

urbaine et participer à la création de la mise en scène des lieux. Cela se traduira dans le choix des essences : cerisier à fleur,

orme du Japon, magnolia, etc.

Outre cette présence végétale, des œuvres d’art vont être intégrées au sein de zones de repos à proximité des nouvelles

artères. En 2008, un concours international a été organisé par la Commission des Arts de la Région wallonne, 4 concours

d’idées correspondant aux 4 zones définies avec les urbanistes. 52 artistes ont répondu présents et 4 d’entre eux ont été

choisis au regard de leur projet et de son intégration dans l’espace public :

R « Le Scribble » de Michel François sur le boulevard Mairaux

R « Cernes de croissance » rue Kéramis, Emile Desmedt

R Rue de la Loi, les « Arbres de vies » de Anne Jones

R « Assiette brisée», rue Paul Leduc, Lucile Soufflet.

Une philosophie…

A comme Aménagement de lieux

de rencontres

B comme Belle ville

C comme Centre commercial fort

D comme Déplacements et modes doux

de transport

E comme Espaces verts

Source : « Rénovation des espaces publics du centre-

ville », site Internet de la Ville de la Louvière

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Page 92: Les espaces publics

« SUPERKILEN » AU COEUR DU QUARTIER DE NøRREBROÀ COPENHAGUE (DANERMAK)

Espace délaissé au sein d’un quartier multiculturel, « Superkilen » a été imaginé par un collectif d’artistes, « Superflex »,

en collaboration avec un cabinet d’architecte allemand « Bjarke Ingels et Topote K1 ».

Inauguré en juin 2012, cet espace public de 750 m de long s’organise autour de trois zones :

R La place rouge est dédiée aux loisirs et aux jeux. Une extension du centre sportif permet également aux usagers de

pratiquer différentes activités sportives comme la boxe thaï, le patinage ou encore le fitness

R La place noire, située au centre de l’espace, abrite notamment une fontaine ainsi que des barbecues, des palmiers.

Un véritable « salon urbain » a été créé pour favoriser les rassemblements, les rencontres

R Le parc de verdure, verdoyant, couvert de collines, d’arbres, de plantes, est résolument familial

En créant cet espace public, différents objectifs ont été mis en avant :

R Réhabiliter un quartier qui avait mauvaise réputation. Aujourd’hui, l’espace attire des habitants venant des quatre coins de

la ville

R Promouvoir la diversité culturelle de la ville de Copenhague. Les habitants ont participé au projet en donnant leur avis au

moment de la conception. Ils devaient soumettre sur les réseaux sociaux et autres plateformes Internet leurs suggestions

pour le mobilier urbain. Ainsi, nous pouvons retrouver une fontaine marocaine, des balancelles irakiennes, des poubelles

anglaises, des arrêts de bus Kazakh, des bancs brésiliens – iraniens, un râtelier à vélo finlandais, etc. Au total, 100 éléments

de mobilier urbain différents venus de 57 pays meublent l’espace. Localement, des voyages ont même été organisés en

Espagne, en Thaïlande ou encore aux Etats-Unis pour obtenir certains objets

Cet espace ouvert est connecté au tissu urbain environnant. Il s’inscrit également dans une continuité piétonne et cyclable à

l’échelle de la ville.

Cette multi-culturalité donne une identité forte à cet espace, mais les habitants – les usagers s’y rendent avant tout parce que

c’est un endroit agréable.

Il est quand même intéressant de souligner que l’entretien du parc revient plus cher que sa conception.

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Page 93: Les espaces publics

©ç¢ Le carré rouge

¢® Le green park© Iwan Baan – © Torben Eskerod

Le place noire åsource : http://www.architectmagazine.com

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Page 94: Les espaces publics

LA PAROLE AUX ENFANTS…

Le mobilier urbain est un terme qui englobe les objets qui sont installés dans l’espace public d’une ville et qui répond à une demande, un besoin ou un service de la part des usagers de cet espace public. Il peut donc aussi bien s’agir de mobilier de repos (bancs, banquettes, …), de décoration (jardinières, fontaines, sculptures,…) ou encore d’objets contribuant à la propreté de la ville (poubelles, sanitaires publics,…), d’éclairage public, de jeux pour enfants, de matériels d’information et de communication ( plans de villes, horloges, …).

Ainsi, lors d’un de nos stages, nous avons donné la parole aux enfants âgés entre 6 et 8 ans et nous leur avons demandé d’inventer le mobilier urbain qu’ils souhaiteraient retrouver par exemple sur une place, dans la rue ou encore dans un parc.

1 « LE PALMIER FONTAINE », Gauthier Brozak (7 ans) : conjugaison entre un palmier et une fontaine pour « décorer » l’espace public

2 « LE TÉLÉ TRANSPORTEUR » de plaines de jeux, Lou Marczewski (6 ans) : une maison pleine de jeux qui nous permet de nous télé transporter dans toutes les plaines de jeux

3 « L’ARBRE LUMINEUX », Gauthier Brozak (7ans) : conjugaison entre un arbre et un lampadaire. Cet arbre lumineux nous permet d’avoir de la verdure en ville tout en nous éclairant le soir ou tôt le matin

4 « LA PETITE MAISON CHÉRIE », Louise Kessler (6 ans) : un arbre qui, lorsque l’on glisse une pièce dans son tronc, chante, fait de la musique

5 « LA POUBELLE CLOWN », Louise Kessler (6 ans) : lorsque nous déposons un objet dans la poubelle comme une canette ou encore une ampoule, la poubelle le transforme et rejette un objet (table, petite voiture, etc.)

6 « MEUH, LA POUBELLE À CHEWING-GUM », Guillaume Semmeling (7 ans) : lorsque nous mangeons un chewing-gum, nous avons l’habitude d’entendre l’expression « ruminer comme une vache ». Ainsi, cette poubelle colorée, représente une vache qui, lorsque nous lui donnons un chewing-gum, meugle : « meuh meuh meuh. »

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LES MAISONS DE L’URBANISME

L’agrément de « Maison de l’Urbanisme » est attribué par la Wallonie. Les différentes dispositions concernant cet agrément sont énoncées dans le CWATUPE à l’article 256. L’agrément est attribué à des structures remplissant les conditions suivantes : R Être une association sans but lucratif R Avoir un objet statutaire comportant les missions : la sensibilisation, l’information, le dialogue, le débat et la

communication pour toute matière ayant trait à l’aménagement du territoire et à l’urbanisme R Justifier de l’emploi d’au moins une personne travaillant à temps plein ou plusieurs personnes assurant

ensemble un temps plein, présentant la formation et les compétences nécessaires à l’accomplissement des missions précitées.

La demande d’agrément présente un document d’orientation générale des activités pour une période de cinq ans ainsi qu’un budget et un programme détaillés pour les activités de la première année. L’agrément est octroyé pour une période de cinq ans. Le renouvellement de l’agrément se fait selon les mêmes modalités que la demande initiale.

Il ne peut être octroyé au maximum qu’à deux Maisons de l’Urbanisme par province.

Les Maisons de l’Urbanisme, actuellement au nombre de six en Wallonie, sont financées par la Wallonie. Elles ont pour mission de sensibiliser, de former, d’informer et de rassembler les acteurs, élargis à un vaste public en matière d’Aménagement du Territoire et d’Urbanisme.

Brochures, conférences, exposés, visites, voyages, dossiers pédagogiques, permanences téléphoniques sont proposés pour diffuser auprès de la population les renseignements nécessaires à une meilleure compréhension des aménagements urbains à tous les niveaux.

Les coordonnées ainsi que la localisation de chacune des Maisons de l’Urbanisme sont accessibles sur un site commun.

Pour en savoir plus : http://maisonsdelurbanisme.be

La Maison de l’Urbanisme de l'Arrondissement de Philippeville : http://www.muap.be/La Maison de l’Urbanisme du Brabant Wallon : http://www.ccbw.be/La Maison de l’Urbanisme du Hainaut : http://www.espace-environnement.be/La Maison de l’Urbanisme de Lorraine-Ardenne : http://www.murla.be/La Maison de l’Urbanisme de Famenne-Ardenne : http://www.mufa.be/

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Page 98: Les espaces publics

LES ACTIVITÉS DE LA MAISON DE L’URBANITÉPROVINCE DE LIÈGE

Pour la province de Liège, l’agrément de Maison de l’Urbanisme a été attribué depuis 2004 à l’asbl Maison de l’Urbanité, qui avait été créée en 1991 et qui poursuivait des buts similaires à ceux décrits par le décret de 2002.Certaines de nos activités s’adressent plus spécifiquement à des professionnels (urbanistes, fonctionnaires architectes, …) concernés directement par l’aménagement du territoire et l’urbanisme.

Outre la formation et l’information, la Maison de l’Urbanité s’adresse également à un public beaucoup plus large afin de le sensibiliser à la dimension collective de ces thématiques et de lui faire entrevoir comment peut évoluer notre cadre de vie à tous.

Ci-dessous, vous pourrez découvrir les activités qui ont été réalisées lors de l’année 2014.

Vous trouverez toutes les informations concernant nos multiples activités sur notre site : http://www.maisondelurbanite.org

POUR LES PROFESSIONNELS

EXPOSITIONSR Début février : organisation et participation au Salon et au Congrès de l’Espace Public 2014. Organisation de deux conférences : « Participation citoyenne : Opportunité ou manipulation ? » exposé par Daniel Burnotte du bureau Tr@me qui a

traité des différentes étapes d’une démarche participative à partir de quelques exemples menés en Wallonie. « Le Plan Lumière de Liège ou le récit d'une démarche intégrée » présenté par Thierry Basombili,

secrétaire du Cabinet de Jean-Pierre Hupkens, et Isabelle Corten, Urbaniste lumière, gérante de l’agence Radiance35, ScPRL, qui ont abordé le thème de l’éclairage urbain au travers de l’exemple du Plan Lumière de la Ville de Liège.

ATELIERR Fin janvier : animation d’un débat participatif autour du projet de SDER à destination des membres des

CCATMs du bassin liégeoisR Fin janvier : séance de formation destinée aux enseignants de la région de Clavier pour le jeu pédagogique

« Urbanistes en herbe » lancé par les Editions Erasme et la Wallonie, à la demande du Gal du Pays des Condruses et de la FRW

R Fin janvier : présentation du projet de SDER à la CCATM de ViséR En octobre et en novembre : deux visites à destination d'anciens ingénieurs de l'ULB et d'étudiants en

gestion de l'environnement urbain de l'IAH

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Page 99: Les espaces publics

POUR TOUS : GRAND PUBLIC ET PROFESSIONNEL

ANIMATIONSR Stages et journées découvertes pour les enfants entre 5 - 8 ans et entre 9 - 12 ans : « Éveil à

l’urbanisme : Vis ta ville » lors des vacances scolaires (vacances de Carnaval, vacances de Pâques, grandes vacances et vacances de Toussaint). Ces semaines ont été l’occasion pour l’équipe de la Maison de l’Urbanisme de faire émerger différents concepts (Développement de la ville, espaces publics, mobilité, architecture, urbanisme, etc.) lors d’activités ludiques tant en extérieur qu’en intérieur, mais également d’aller à la rencontre d’acteurs de l’aménagement du territoire.

R Fin février, début mars et en octobre : animation d’un atelier de discussions avec les enfants et les habitants du quartier Saint - Walburge pour l’asbl Eclat de rire. La thématique abordée : la vie du quartier.

VIE DE QUARTIERR La Tornade des couleurs : la Maison de l’Urbanisme était présente en collaboration aux activités

animées par l’asbl Eclat de rire dans le quartier Saint – WalburgeR Le Rallîdje a permis de redécouvrir le quartier de Sainte-Marguerite. L’activité avait pour objectif

d’amener les habitants à se réapproprier le territoire urbain.

DES JOURNÉES DE VISITE Programmées à différents moments de l’année, ces visites permettent de découvrir des villes au travers de leurs développements urbanistiques. L’historique, les plans stratégiques, les projets phares y sont découverts via la mobilité, l’économie, la culture, le logement et les espaces publics. Chaque visite est encadrée par des agents locaux du service urbanisme de la ville visitée.R En mai, voyage d’étude à Amsterdam et Almere (Pays - Bas)R En juin, visite du quartier Belval à Esch-sur-Alzette (Luxembourg)

CONFÉRENCESDébut avril, Monsieur Olivier Van Damne, chercheur au sein de la Division Mobilité, Sécurité & Gestion de la Route, est venu nous présenter une conférence intitulée « Optimisation de l'usage de l'espace public ». Il nous a présenté ses réflexions sur les politiques de stationnement et de mobilité. Son discours a également été agrémenté d’exemples nous expliquant comment notre environnement urbain pouvait être amélioré.

AUTRES R La publication de notre Almanach 2014 : « Quelle ville pour demain ? »R Collaboration et participation à la publication trimestrielle « Espace public » créée par l’association

anversoise « Steunpunt Straten »

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Page 100: Les espaces publics

PETIT LEXIQUE URBANISTIQUEAgenda 21 : ce texte, signé par 173 pays lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, est un programme fixant des objectifs en matière de développement durable. De nombreux thèmes y sont abordés comme : le changement climatique, la déforestation ou encore la biodiversité. Il existe un Agenda 21 local qui permet aux collectivités de prendre en compte l’environnement dans la gestion de leur territoire.Aménagement du territoire : action volontaire et réfléchie d’une collectivité sur son territoire dans le but de le transformer et de l’adapter, en disposant avec ordre et dans une vision prospective les hommes, les activités, les équipements et les moyens de communication.Architecture : art de concevoir et de construire un bâtiment selon des partis esthétiques et des règles techniques déterminées.Architecture bioclimatique : cette conception de l’habitat vise à réduire les besoins énergétiques, à assurer une bonne ventilation naturelle, un éclairage optimal et une humidité contrôlée.Biodiversité : diversité du vivant, à l’échelle des gènes, des espèces, des habitats, des écosystèmes.CCATM : Commission consultative Communale en Aménagement du Territoire et MobilitéCRAT : Commission régionale de l’Aménagement du TerritoireCWATUPE : Code Wallon de l’Aménagement du Territoire,de l’Urbanisme, du Patrimoine et de l’EnergieDéveloppement durable : défini, dès 1987, par Mme Gro Harlemn Bruntdland, Premier ministre norvégien, comme : répondant aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Les modes de production et de consommation doivent respecter l’environnement humain ou naturel et permettre à tous les habitants de la terre de satisfaire leurs besoins fondamentaux. En France, ces principes appliqués à l’architecture ont donné naissance au label HQE (Haute Qualité Environnementale). En urbanisme, il vise la réduction des dommages causés à l’environnement par l’essor de la ville, ce qui entraîne, là où c’est possible, une planification du développement urbain.Ecoquartier : selon le Larousse 2012, « c’est une partie de ville ou ensemble de bâtiments qui intègre les exigences du développement durable, en ce qui concerne notamment l'énergie, l'environnement, la vie sociale. » Un quartier durable peut également être défini comme « un aménagement du cadre de vie qui intègre l’organisation sociale, le développement économique et le respect de l’environnement. Il exige en outre la mise en place d’une gouvernance transversale et participative. » («Jean-Michel Degreave, Habiter en quartier durable, p.9) La CPDT indique aussi que la définition d’un écoquartier peut s’articuler autour de dix critères thématiques que sont la diversité fonctionnelle et densité, la diversité sociale, l’écomobilité, l’énergie, les matériaux et déchets, le cycle de l’eau, la biodiversité, le paysage et l’architecture, le confort

et la santé et les processus participatifs. Pour chacun de ces thèmes, une série de performances sont à définir selonle contexte.Empreinte écologique : mesure en hectares de la superficie biologiquement productive qui est nécessaire pour pourvoir aux besoins d’une population humaine de taille donnée. Énergies renouvelables : énergies tirées d’une source inépuisable, comme le soleil, le vent, l’eau en mouvementet la biomasse. Ces énergies ont l’avantage de ne pas porter atteinte à l’environnement.Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) :il a pour vocation de renforcer la cohésion économique et sociale dans l'Union européenne en corrigeant les déséquilibres entre ses régions. Les investissements du FEDER se concentrent sur plusieurs domaines prioritaires : l’innovation et la recherche, la stratégie numérique, le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) et l’économie sobre en carbone. (Site Internet de la Commission européenne, politique régionale – inforegio). Pour bénéficier de ce fonds structurel, les porteurs de projets doivent monter un projet dont les priorités correspondent à celles définies dans la politique de cohésion.Gouvernance : façon dont une entreprise ou un Etat organise et exerce ses compétences économiques, politiques et administratives. Intermodalité : utiliser plusieurs modes de transport sur un même trajet.Paysage : « désigne une partie du territoire telle que perçue par les populations dont le caractère résulte de l’action des facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations. » CONVENTION EUROPEENNE DU PAYSAGE, nov.2003 Ressource non renouvelable : ressource initialement présente en quantité plus ou moins limitée et qui est susceptible d’être épuisée à terme.Ressource renouvelable : ressource susceptible de se reconstituer par le biais de processus naturels ou par sa propre régénération, généralement dans un délai qui ne dépasse pas quelques décennies.Trames vertes et bleues : maillage écologique. La connection entre des espaces verts et des espaces où l’eau est présente afin de préserver la biodiversité ainsi que les corridors écologiques. Transport doux : ce mode de déplacement limite les dépenses énergétiques et les émissions à effet de serre. Il s’agit de la marche à pied, du vélo, des transports en commun.Urbain : de la villeUrbanisme : science et techniques de l’organisation et de l’aménagement des agglomérations, villes et villages.Urbanité : caractère de mesure humaine et de convivialité conservé ou donné à une ville.

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Page 101: Les espaces publics

De la Région wallonne aux communes

Pour la Région wallonne

LE SITE DE LA DGO4 – DIRECTION GÉNÉRALE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE,DU LOGEMENT, DU PATRIMOINE ET DE L‘ÉNERGIE

http://dgo4.spw.wallonie.be/dgatlp

LE PORTAIL ÉNERGIE DE LA RÉGION WALLONNE www.energie.wallonie.be

LE PORTAIL DE LA RÉGION WALLONNE http://www.wallonie.be

Pour la Province

DIRECTION GÉNÉRALE – DGO4 DÉPARTEMENT AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET URBANISME

Pour la direction extérieure LIÈGE 1 – Fonctionnaire Délégué : André Delecour

Montagne Sainte-Walburge, 2 · 4000 Liège numéro d’appel général: 04 224 54 11

Secteur Liège, responsable Catherine Leburton, architecte 04 224 54 71 – 04 224 54 57

pour les communes de : Ans, Awans, Flémalle, Grâce-Hollogne, Liège, Saint-Nicolas et Seraing

Secteur Liège-Est, responsable Bernadette Mottet, architecte 04 224 54 50

pour les communes de : Bassenge, Beyne-Heusay, Blegny, Chaudfontaine, Esneux, Fléron, Herstal, Juprelle, Neupré, Oupeye, Soumagne, Trooz, Visé

Pour la direction extérieure LIÈGE 2 – Fonctionnaire Délégué : Anne-Valérie Barlet

Montagne Sainte-Walburge, 2 · 4000 Liège Secteur Ardennes / Pays de Herve

04 224 54 10Secteur Hesbaye / Condroz

04 224 54 18

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ADRESSES ET LIENS UTILES

Page 102: Les espaces publics

LES GUICHETS DE L’ÉNERGIE

> Les énergies renouvelables : le chauffe-eau solaire, la pompe à chaleur, le photovoltaïque, ... que choisir ? > Pour des travaux d’isolation ou de chauffage, de quelles primes puis-je bénéficier ? > Ventiler et isoler, est-ce compatible ? > Que sont l’audit énergétique et la PEB (Performance Energétique des Bâtiments) ? > A quoi dois-je être attentif dans l’élaboration d’un projet avec un architecte ou un chauffagiste ?

EUPEN Hostert 087 55 22 44HUY Place Saint-Séverin, 6 085 21 48 68LIEGE Rue Léopold, 37 04 221 66 66VERVIERS Pont de Sommelville, 2 087 32 75 87

LES PERMANENCES DE LA PROVINCE POUR LE LOGEMENT

EUPEN » Espace Wallonie Vendredi de 9h30 à 13h, sur rendez-vous Gosperstrasse, 2 087 59 65 20

LIEGE » Espace Wallonie Mardi et jeudi de 9h à 13h · Mercredi et vendredi de 9h à 13h, sur rendez-vous Place Saint Michel, 86 04 250 93 40

VERVIERS » Espace Wallonie Mercredi de 9h à 12h Rue Xhavée, 86 087 44 03 50

LA DIRECTION RÉGIONALE DU CADASTRE POUR LA PROVINCE DE LIÈGE

Avenue Blonden, 88 · 4000 Liège 04 254 82 17

CONSEIL PROVINCIAL DE LIÈGE DE L’ORDRE DES ARCHITECTES

Quai des Ardennes, 12 · 4020 Liège 04 342 27 60

ASSOCIATION ROYALE DES ARCHITECTES DE LIÈGE

Quai des Ardennes, 12 · 4020 Liège 04 340 04 60

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Page 103: Les espaces publics

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Pour l‘agglomération liégeoise

LE SERVICE DU LOGEMENT DE LA VILLE DE LIÈGE

Ilôt Saint-Georges, quai de la Batte, 10 (5e Étage) · 4000 Liège 04 221 91 07 · 04 221 91 34

Aides et primes diverses à la rénovation, réhabilitation, construction, ...

LA MAISON DE L‘HABITAT

Rue Léopold, 37 · 4000 Liège 04 221 66 77

Informations relatives à la rénovation, conbstruction, acquisition d’un logement, primes, etc.

LA BOUTIQUE URBAINE

Rue des Mineurs, 17 · 4000 Liège 04 221 66 77

Participation et relations avec les quartiers Informations générales sur les services communaux Consultation de documents administratifs

LA MAISON DE L‘URBANITÉ

Rue de Campine, 143 · 4000 Liège 04 226 97 27 www.maisondelurbanite.org

Sensibilisation, formations, informations à l’Aménagement du Territoire et à l’Urbanisme

Page 104: Les espaces publics

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Pour les communes de la Province de Liège

LES COMMUNES de l’arrondissement de LIÈGE 1

COMMUNE

ANS www.ans-commune.be 04 247 72 38 Esplanade de l'HôtelCommunal, 1 4430

AWANS www.awans.be 04 364 06 34– 35 – 50 – 53 Rue des Écoles, 4 4340

BASSENGE www.bassenge.be 04 273 78 76 Rue Royale, 4 4690

BEYNE-HEUSAY www.beyne-heusay.be 04 355 81 62 Place J. Dejardin, 2 4610

BLEGNY www.blegny.be 04 345 97 37 Rue Troisfontaines, 11 4670

CHAUDFONTAINE www.chaudfontaine.be 04 361 55 2004 361 54 70

Parc Jean Gol,Avenue du Centenaire, 14 4053

ESNEUX www.esneux.be 04 380 93 20 Place Jean d’Ardenne, 1 4130

FLEMALLE www.citoyenflemalle.be 04 234 89 05 Grand Route, 287 4400

FLÉRON www.fleron.be 04 355 91 55 Rue F. Lapierre, 19 4620

GRÂCE-HOLLOGNE www.grace-hollogne.be 04 233 63 60 Rue de l’Hôtel Communal, 2 4460

HERSTAL www.herstal.be 04 240 66 30 Place Jean Jaurès, 1 4040

JUPRELLE www.juprelle.be 04 278 75 81 Rue de l’Église, 20 4450

LIÈGE www.liege.be Ilôt Saint-Georges,La Batte 10 (4e) étage 4000

rive gauche 04 221 90 56

rive droite 04 221 90 19

centre 04 221 90 78

NEUPRÉ www.neupre.be 04 372 99 87– 80 – 84 Rue des Deux Églises, 16 4120

OUPEYE www.oupeye.be 04 267 07 43 Rue des Écoles, 4 4680

SAINT-NICOLAS www.saint-nicolas.be 04 239 97 70 Rue des Botresses, 2 4420

SERAING www.seraing.be 04 330 86 62 Rue Giordano Bruno, 191 4100

SOUMAGNE www.soumagne.be 04 377 97 56 Avenue de la Coopération, 38 4630

TROOZ www.trooz.be 04 259 86 65 Rue de Verviers, 3 4870

VISÉ www.vise.be 04 374 84 90 Rue de Mons, 11 4600

Page 105: Les espaces publics

LES COMMUNES de l’arrondissement de LIÈGE 2 - Secteur Ardennes / Pays de Herve

COMMUNE

AUBEL www.aubel.be 087 68 01 38 Place Nicolaï, 1 4880

AYWAILLE www.aywaille.be 04 364 05 16 Parc Thiry, Rue de la Heid, 8 4920

BAELEN www.baelen.be 087 76 01 21 Rue de la Régence, 1 4837

DALHEM www.dalhem.be 04 379 18 22 Rue de Maestricht, 7 4607

DISON www.dison.be 087 39 33 40 Rue de la Régence, 1 4820

FERRIÈRES www.ferrieres.be 086 40 99 58 Place Chablis, 21 4190

HERVE www.herve.be 087 69 36 60 Rue du Collège, 26 4650

JALHAY www.jalhay.be 087 37 91 30 Rue de la Fagne, 46 4845

LIERNEUX www.lierneux.be 080 42 96 36 Rue du Centre, 80 4990

LIMBOURG www.ville-limbourg.be 087 76 04 17 Avenue Victor David, 15 4830

MALMEDY www.malmedy.be 080 77 06 64 Place du Châtelet, 9 4960

OLNE www.olne.be 087 26 02 35 Rue Village, 37 4877

PEPINSTER www.pepinster.be 087 46 81 43 Rue Neuve, 35 4860

PLOMBIÈRES www.plombieres.be 087 78 91 32 Place du 3e Millénaire, 1 4850

SPA www.villedespa.be 087 79 53 77 Rue de l'Hotêl de Ville, 44 4900

SPRIMONT www.sprimont.be 04 382 43 25 Rue du Centre, 1 4140

STAVELOT www.stavelot.be 080 86 20 24 Place-Saint-Remacle, 32 4970

STOUMONT www.stoumont.be 080 29 26 50 Route de l'Amblève, 41 4987

THEUX www.theux.be 087 53 92 24 Place du Perron, 2 4910

THIMISTER–CLERMONT www.thimister-clermont.be 087 46 84 79 Centre, 2 4890

TROIS-PONTS www.troisponts.be 080 68 98 88 Route de Coo, 58 4980

VERVIERS www.verviers.be 087 32 75 41– 42 – 43 – 44 Pont de Sommeleville, 2 4980

WAIMES www.waimes.be 080 67 95 69 Place Baudouin, 1 4950

WELKENRAEDT www.welkenraedt.be 087 89 91 91 Rue de l’École, 6 - 10 4840

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Page 106: Les espaces publics

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LES COMMUNES de l’arrondissement de LIÈGE 2 - Secteur Hesbaye / Condroz

COMMUNE

AMAY www.amay.be 085 83 08 49 Ch. Freddy Terwagne, 76 4540

ANTHISNES www.anthisnes.be 04 383 99 92 Rue de l'Hôtel de Ville, 1 4160

BERLOZ www.berloz.be 019 33 99 86 Rue Antoine Dodion, 10 4257

BRAIVES www.braives.be 019 69 62 43 Rue Cornuchamp, 5 4260

BURDINNE www.burdinne.be 085 51 97 15 Rue des Écoles, 3 4210

CLAVIER www.clavier.be 086 34 94 32 Rue Forville, 1 4560

COMBLAIN-AU-PONT www.comblainaupont.be 04 369 99 50 Place Leblanc, 13 4170

CRISNÉE www.crisnee.be 019 33 83 91 Rue de Favray, 1 4367

DONCEEL www.donceel.be 04 259 96 15 Rue Caquin, 4 4357

ENGIS www.engis.be 04 259 89 12 Rue Reine Astrid, 13 4480

FAIMES www.faimes.be 019 33 98 56 Rue A. Braas, 13 4317

FEXHE-LE-HAUT-CLOCHER

www.fexhe-le-haut-clocher.be 04 250 10 15 Rue de la Station, 27 4347

GEER www.geer.be 019 54 92 46 Rue de la Fontaine, 1 4250

HAMOIR www.hamoir.be 086 21 99 30 – 46 Rue de Tohogne, 14 4180

HANNUT www.hannut.be 019 51 93 77 Rue de Landen, 23 4280

HÉRON www.heron.be 085 27 04 96 – 99 Place communale, 1 4218

HUY www.huy.be 085 21 78 21 Grand Place, 1 4500

LINCENT www.lincent.be 019 63 02 43 Rue des Écoles, 1 4287

MARCHIN www.marchin.be 085 27 04 41 Rue Joseph Wauters, 1A 4570

MODAVE www.modave.be 085 41 02 21 Place Georges Hubin, 1-3 4577

NANDRIN www.nandrin.be 085 51 94 99 Place Ovide Musin, 1 4550

OREYE www.oreye.be 019 67 74 00019 67 70 43 Rue de la Westrée, 9 4360

OUFFET www.ouffet.be 086 36 61 36 Rue du Village, 3 4590

REMICOURT www.remicourt.be 019 54 93 24 Rue Nouvelle Percée, 5 4350

SAINT-GEORGES-SUR-MEUSE

www.saint-georges-sur-meuse.be 04 259 92 70 – 71 Rue Alber 1er, 16 4470

TINLOT www.tinlot.be 085 83 09 29 Rue du Centre, 19 4557

Page 107: Les espaces publics

LES COMMUNES de l’arrondissement de LIÈGE 2 - Secteur Hesbaye / Condroz

COMMUNE

VERLAINE www.commune-de-verlaine.be 04 259 99 15 Rue Vinâve des Stréats, 32 4537

VILLERS-LE-BOUILLET www.villers-le-bouillet.be 085 61 62 76 – 77 Rue de Waremme, 17 4530

WANZE www.wanze.be 085 27 35 70 Chaussée de Wavre, 39 4520

WAREMME www.waremme.be 019 33 93 75 Rue Joseph Wauters, 2 4300

WASSEIGES www.wasseiges.be 081 40 89 95 Rue du Baron d'Obin, 143 4219

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Page 108: Les espaces publics

La Maison de l’Urbanité tient à remercier les différentes personnes qui sont intervenues directement ou indirectement dans la réalisation de cet Almanach.Architectes, bureaux d’urbanisme et fonctionnaires sont aussi remerciés pour nous avoir transmis les documents qui illustrent l’Almanach ainsi que pour leurs articles.Enfin, nos remerciements vont à la Wallonie pour le support qu’elle fournit à l’ensemble de nos activités.