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Ce document a été préparé par des étudiants afin de satisfaire à des exigences pédagogiques. Il s’agit donc d’un document d’étude qui s’inscrit dans un cadre de travail de type universitaire. Il ne contient que des opinions ou des faits que les auteurs considèrent comme appropriés et convenable au sujet. Ce document ne reflète pas nécessairement la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant être concernés par ces informations. Des droits intellectuels appartiennent soit à l’école, soit aux organismes auxquels les sources ont pu être empruntées. Toute utilisations, diffusion, citation ou reproduction de cette présentation ne peut se faire sans la permission express des ayants droits. http://www.aege.fr Les failles informationnelles de General Electric Septembre 2007 Auteurs : François GRISONI, Renaud KAEPPELIN, Youri REGNIER Sous la direction de : Christian HARBULOT, AEGE© Avertissement et Copyright

Les failles informationnelles de General Electric · General Electric est 4ème dans le classement des entreprises les plus polluantes, dʼaprès lʼindice Toxic 100 de lʼInstitut

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Ce document a été préparé par des étudiants afin de satisfaire à des exigences pédagogiques. Il s’agit donc d’un document d’étude qui s’inscrit dans un cadre de travail de type

universitaire. Il ne contient que des opinions ou des faits que les auteurs considèrent comme appropriés et convenable au sujet.

Ce document ne reflète pas nécessairement la politique ou l’opinion d’un organisme

quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant être concernés par ces informations. Des droits intellectuels appartiennent soit à l’école, soit aux

organismes auxquels les sources ont pu être empruntées. Toute utilisations, diffusion, citation ou reproduction de cette présentation ne peut se faire sans la permission express des ayants

droits.

http://www.aege.fr

Les failles informationnelles

de General Electric

Septembre 2007

Auteurs : François GRISONI, Renaud KAEPPELIN, Youri REGNIER

Sous la direction de : Christian HARBULOT, AEGE©

Avertissement et Copyright

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SOMMAIRE

SOMMAIRE ................................................................................................................. 2

PREAMBULE .............................................................................................................. 3

AUDIT DES FAILLES DE GENERAL ELECTRIC...................................................... 4

FAILLES « ENVIRONNEMENT » ................................................................................ 5

FAILLES « HUMAIN ET SECURITE » ........................................................................ 7

FAILLES « SOCIAL ET SOCIETAL » ........................................................................ 10

FAILLES « ETHIQUES » ........................................................................................... 14

MINAGE INFORMATIONNEL.................................ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

ANNEXES.................................................................................................................. 21

BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................... 30

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Préambule

Objectif Lʼobjectif de ce document est dʼillustrer le minage informationnel qui peut affecter lʼimage dʼune entreprise si elle est la cible dʼune attaque par lʼinformation.

La cible « à blanc » qui a été choisie est General Electric

Ce dossier est le prolongement des travaux réalisés en juin 2007 par les étudiants de lʼEcole de Guerre Economique de Paris, sous la direction de Christian Harbulot, son directeur. Il sʼagit donc de la synthèse des travaux réalisés par dix groupes de cinq étudiants de lʼécole sur une durée de deux semaines.

La firme General Electric qui est régulièrement citée parmi les entreprises ayant la meilleure réputation à travers le monde, est souvent mentionnée comme lʼune des multinationales les plus puissantes sur la scène internationale. Nous avons voulu démontrer par cet exemple quʼaucune entreprise, aussi solide financièrement soit-elle, avec un réseau politique et une force de lobbying aussi développée que lʼest celui de General Electric, nʼest à lʼabri dʼattaques de la part de ses concurrents. Les failles sont nombreuses et celles-ci peuvent être exploitées par autant de types dʼentités différentes que sont les concurrents, les ONG ou encore les populations locales.

Plan :

Dans une première partie, nous décrirons donc les principales failles regroupées par thématique et classés en différents thèmes : humain & sécurité, social, environnemental, éthique & corruption. Cette étude qui se veut le plus exhaustif possible sera complétée par un planisphère reprenant lʼensemble des failles traitées afin de les localiser géographiquement.

Enfin, au travers dʼune courte analyse nous montrerons comment General Electric, à travers le prisme du développement durable, pourrait être fragilisé par une attaque informationnelle. Seront alors exploités les contradictions entre le discours et les actes du groupe.

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Audi t des Fa i l les de GENERAL ELECTRIC

Ce qui nous permet de faire cet audit, cʼest le fait que General Electric a mis en place plusieurs idées porteuses (notamment relatives aux questions environnementales), et communique dessus abondamment. La question que nous nous posons donc est : « General Electric a-t-il raison de communiquer de cette façon ? ».

Lʼobjectif de cette partie est dès lors de réaliser un aperçu de lʼensemble des failles du groupe. Celui-ci a été réalisé en peu de temps, et uniquement sur des sources ouvertes. Il est donc important de noter quʼavec des moyens financiers plus importants, et la recherche des informations non disponibles de sources publiques, nous pourrions obtenir un état des lieux de ces failles beaucoup plus complet encore, et révéler dʼautres pratiques contestables de General Electric.

L’ensemble des failles repérées repose sur des faits dont les sources sont fiables ou recoupées et qui sont présentées en bibliographie à la fin de ce rapport. Nous avons regroupé les failles collectées en différentes parties :

Environnement : toutes les questions relatives à l’écologie, l’effet de serre et la pollution. Humain et sécurité : tous les problèmes techniques majeures ayant engendrés ou qui

auraient pu engendrer un impact sur la santé humaine. Social et Sociétal : les positions sociales controversées ainsi que l’impact sur les débats

de fonds de la société. Ethique : les problématiques de malversation voire de corruption avérée.

Pour conclure, il est important de noter quʼà la lecture de ces failles, il est nécessaire de bien prendre en compte la différence de culture entre les Etats-Unis et le continent européen. Par conséquent, des évènements ayant un impact majeur sur lʼopinion publique européenne peuvent se révéler bien moins porteur auprès de lʼopinion américaine, et inversement.

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Failles « Environnement »

Faille n°1 : La pollution de la rivière Hudson

General Electric est arrivé dans les années 60 au bord de la rivière Hudson. Pour pouvoir s'y implanter, ils ont exigé des décideurs politiques de la région de supprimer les lois de protection de l'environnement. Le cas échéants, GE avait avertit quʼils projetteraient de sʼinstaller dans un autre lieu. A leur départ, deux décennies après, ils laissent une facture d'assainissement qui a été évaluée à 2 milliards de dollars.

L'affaire remonte à l'immédiat après-guerre. Pendant plus de trente ans, une usine de condensateurs électriques a déversé 500.000 tonnes de produits hautement toxiques (le PCBi) dans le fleuve, avec l'accord des autorités de l'Etat.

General Electric affirme que le PCB nʼattaque personne, sʼasseyant sur une étude réalisée sur ses ouvriers de la centrale dʼHudson. Il a fallu attendre 1977 pour que l'administration se décide à interdire la pêche dans la rivière, jugée trop dangereuse pour la santé (la contamination vers lʼhomme se faisant principalement en mangeant du poisson contaminé). Le gouvernement fédéral interdit le PCB cette même année.

En 2000, l'EPA (Agence américaine pour la protection de lʼenvironnement) décide quʼune dépollution complète des PCB doit être effectuée. En réponse, GE va lancer une opération de communication intensive auprès des autorités publiques mais aussi de la population concernée. Ce sera un semi échec, car General Electric sera condamné à verser 490 millions de dollars pour financer la dépollution de l'Hudson River.

En août 2002, les écologistes ont marqué une victoire décisive quand Christie Whitman, responsable de lʼagence fédérale américaine de protection de l'Environnement (EPA), a annoncé quʼelle allait lancer un plan de sauvegarde du fleuve. General Electric, principal accusé, sʼest vigoureusement opposé à ce plan, mais la société civile et les preuves scientifiques ont permis à lʼEPA de rester ferme sur ses positions. GE lance alors une stratégie dʼencerclement, ne sʼattaquant pas au coût de 500 millions de dollars attribué à ce chantier, mais au fait que la décontamination du fleuve serait très dangereuse car elle libérerait les susbtances toxiques, et contaminerait les alentours. Cette idée fut savamment diffusée, appuyée par des scientifiques, sous forme de lobbying institutionnel et de campagnes publicitaires aux habitants de la plaine.

A lʼarrivée de Jeff Immelt, le combat de GE continue, en sʼappuyant en amont du chantier sur les normes de nettoyage. Mais la persistance des écologistes exposant les contradictions inhérentes à lʼorganisation du chantier a de nouveau eu raison de GE. LʼEPA a refusé les normes de rendements proposées par GE, pour les établir au moment voulu. GE a tenté de revenir dessus, mais le directeur des superfund régional, George Pavlou, a rejeté les arguments (Poughkeepsie Journal, NY 11/15/2006).

Le dossier nʼétant pas terminé, et il est fort probable que GE continue sa lutte contre lʼopération de nettoyage, malgré le manque de marge de manœuvre quʼil possède sur ce dossier aujourdʼhui. LʼEPA est quasiment assurée de remporter la bataille, et dénonce dʼautres nettoyages à travers le pays.

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Faille n°2 : Autres pollutions de sites

1977 à 1989 : La rivière Housatonic

Pendant plus de 10 ans, General Electric a déversé près de 100.000 tonnes de déchets dans la rivière. Cʼest en 1983 que GE a été poursuivi par la Cour fédérale du Massachussetts pour que lʼentreprise paye pour le nettoyage de Housatonic River. En effet, selon la loi promulgée en 1980 sur les Superfunds, le responsable de la pollution prend en charge le nettoyage.

Les tests réalisés alors sur la rivière montraient des taux de concentration en PCB très élevés. Les produits ont été déversés jusquʼen 1989 dans les eaux de la rivière. Ce nʼest quʼen 1999 que General Electric a consenti à payer près de 250 millions de dollars aux deux Etats du Connecticut et du Massachussetts.

Au cours des dix dernières années, les prélèvements réalisés dans lʼHousatonic River ont montré de fortes concentrations PCB persistantes.

Les gorges de la rivière du Columbia polluées par l’usine de GE Les concentrations de l'anhydride sulfureux, de l'ammoniaque, et d'autres polluants y sont aussi hautes que celles trouvées dans les principales villes urbaines et industrielles. Les scientifiques accusent deux sources primaires de cette pollution : une centrale à charbon, construite en 1976 par Portland General Electric, et un complexe de laiterie avec environ 52.300 vaches.

La centrale est une des plus sales de la région, fonctionnant sans équipement de lutte contre la pollution exigé sur les nouvelles usines. Elle libère plus de 20.000 tonnes d'anhydride sulfureux chaque année. Les émissions de soufre augmentent l'acidité de la pluie. Des niveaux élevés de composants d'ammoniaque, y compris d'azote, y ont été trouvés.

Les études récentes montrent que le problème empire. Brent Foster, membre du groupe environnemental « Colombie Riverkeeper », a prévenu la Commission du fleuve des gorges de Colombia en août 2005 : « Cette commission et chacun des membres de cette chambre doit corriger le tir radicalement » (Columbian).

Faille n°3 : GE classé 4ème pollueur en 2002 General Electric est 4ème dans le classement des entreprises les plus polluantes, dʼaprès lʼindice Toxic 100 de lʼInstitut de recherche économique et politique. Cet indice est basé sur les informations de lʼEPA, concernant la toxicité de leurs émissions et la proximité des grandes agglomérations, parmi dʼautres critères.

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Failles « Humain et Sécurité »

Faille n°4 : Risques pour le personnel

Le département de la santé et de la sécurité américaine a relevé 858 violations de la sécurité sur les lieux de travail entre 1990 et 2001.

Dès les années 1940-1960, le groupe expérimentait les conséquences des radiations sur des humains, incluant le test de lʼirradiation des organes reproductifs de prisonniers de Walla Walla à Washington, sans les prévenir des risques de cancers. GE aurait alors intentionnellement libéré des radiations dans les airs depuis la centrale de Hanford à Richeland, afin de calculer sa vitesse de propagation. Ces faits ont été révélés seulement en 1986 grâce à des enregistrements du représentant du Massachusetts, Edward Markey. GE a également été accusé dʼirradiations sur des travailleurs à la Knolls Atomic Power Laboratory à Schenectady, New York.

Le procès entre GE et un collectif de compagnies dʼassurance sur lʼindemnisation de milliers dʼouvriers du groupe victimes de contamination par lʼamiante contenue dans des turbines est à mettre en parallèle du grand procès qui sʼest déroulé devant le tribunal du comté de Kanawha (Virginie- Occidentale) regroupant 8000 plaignants victimes de lʼamiante contre 259 multinationales dont GE, procès qui a pris fin en 2003. A lʼissu du litige sur le mode dʼindemnisation des victimes on a appris que General Electric doit payer 115 millions $ aux assureurs à lʼéchéance dʼun procès qui aura duré 10 ans et causé une guerre entre assureurs et GE pour lʼindemnisation des victimes. La plupart des victimes a des complications pulmonaires à cause de lʼamiante isolant les turbines. GE a déjà payé quelques 500 millions $ à cause de poursuites liées à lʼamiante.

Faille n°5 : Etats-Unis : failles technologiques sûreté-sécurité

Défauts de conception

Selon des documents obtenus par Public Citizen sous respect de la Loi de la liberté de l'information, les réacteurs nucléaires BWR de GE ont un grave défaut de conception qui entraînerait en cas de rupture du circuit de refroidissement (dans près de 90 % des cas) une fusion des coeurs, et une explosion dont le rayonnement serait directement déchargé dans l'environnement et dans les communautés environnantes, laissant le public sans aucune protection. La NRC reconnaît que la structure de retenue des réacteurs dans les centrales électriques nucléaires de GE qui ont été construites ne fonctionne pas, cependant ils ont quand même autorisé que les réacteurs continuent dʼêtre exploités. (En outre, une douzaine, ou plus, de réacteurs à eau bouillonnante conçus par GE aux Etats-Unis et à l'étranger mettent en évidence une fente dans la monture du coeur du réacteur, au niveau dʼun cylindre en métal entourant les barres de combustible radioactives du réacteur.)

Mauvais entretien En 2005, il est démontré que le réacteur Quad Cities-2 dans lʼIllinois a « littéralement commencé à tomber en ruine alors quʼil était à son niveau de production le plus élevé », et ce après avoir fonctionné pendant près de 30 ans au niveau de rendement autorisé initialement. Après que lʼaugmentation de régime eut été approuvée, une fissure de 2,7 mètres sʼest formée sur le sécheur de

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vapeur et le composant a du être remplacé en mai 2005. Début avril 2006, les employés de Quad Cities ont découvert une fissure de 1,5 mètres dans le nouveau sécheur de vapeur et ils ne connaissent toujours pas exactement la cause du problème. Après la première défaillance détectée, la société General Electric (GE) a contrôlé 15 de ses autres réacteurs à eau bouillante dans le monde qui sʼétaient vu attribuer des augmentations de régime de 20%, et a décelé des problèmes tous liés aux vibrations, dans 13 dʼentre eux1.

Faille n°6 : Chine : Failles de sécurité concernant les turbines à gaz

En Septembre 2006, la Chine décide d'arrêter l'importation des turbines-générateurs PG9171E à gaz suite à la constatation de failles de sécurité. Les autorités locales ont interdit toute utilisation de ce type de réacteur. 4 réacteurs dans la zone de Shenzen ont déjà été identifiés comme étant à risque. Au total, c'est 45 réacteurs de General Electric qui sont concernés par ces failles de sécurité dans le monde, dont 24 en Chine.

Faille n°7 : Japon : Failles de sécurité globale

L’affaire TEPCO au Japon Lʼaffaire TEPCO sur la falsification des rapports de sécurité de centrales nucléaires à été le point de départ de la perte de confiance de la société japonaise en les acteurs de lʼindustrie nucléaire. Ceci a été renforcé en 2006 par les incidents en répétition dans les systèmes de refroidissement des centrales.

General Electric a été mêlé à lʼaffaire TEPCO2 (Tokyo Electric Power Co., une des plus importantes entreprises énergétiques au monde), qui a connu un grand retentissement au Japon et est encore très ancrée dans les mémoires. La falsification par TEPCO de rapports de sûreté a plongé lʼindustrie nucléaire japonaise dans une crise profonde.

Les falsifications, révélées par lʼAgence de Sûreté Nucléaire et Industrielle (Nuclear and Industrial Safety Agency ou NISA) le 29 août 2002, portaient sur des éléments relatifs à la sûreté dans les rapports dʼinspections internes que TEPCO transmettaient aux autorités de sûreté. Les services du ministère avaient commencé à enquêter sur le sujet en juillet 2000, après avoir été alertés par un ingénieur travaillant pour General Electric International Inc. (GEI), filiale de General Electric Co (General Electric) au Japon. GEI était en charge des inspections sur les réacteurs exploités par TEPCO.

Lʼun des principaux cas eu lieu en juin 1994. TEPCO avait alors annoncé une fissure de 2,3 m dans lʼenveloppe du réacteur n°1 de Fukushima en minimisant le nombre total de fissures. La cuve a ensuite été changée en 1998. Quand des inspecteurs gouvernementaux sont venus inspecter lʼancienne cuve, les fissures non-révélées ont été cachées sous des feuilles plastiques. Le rapport fait aussi état de cas particulièrement « malicieux » où des pièces métalliques ou de la peinture ont été

1 Snap, Crackle, & Pop : The BWR Power Uprate Experiment 2 http://www.wise-paris.org/index_f.html?/francais/nosbreves/annee_2002/nosbreves020912a.html&/francais/frame/menu.html&/francais/frame/bandeau.html et http://www.acro.eu.org/rezo03.html

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utilisées pour dissimuler les parties endommagées ou réparées en secret, notamment sur le circuit de refroidissement primaire.

La compagnie a reconnu les dissimulations. Les quatre principaux dirigeants ont donné leur démission et de nombreux cadres ont été rétrogradés. Les enquêtes en cours doivent encore clarifier les responsabilités dans le cadre des falsifications et de leur dissimulation. Il semble quasiment certain que la falsification des rapports d'inspection par GEI soit l'objet d'une concertation et ait été ordonnée par des dirigeants de TEPCO. Selon certains articles, les investigations du METI permettraient aujourd'hui de dire que plus de 100 employés étaient impliqués dans ces dissimulations.

Cette affaire a eu de sérieuses répercussions sur l'industrie nucléaire au Japon, et dans le reste du monde. L'attitude de TEPCO et de General Electric renforce les craintes de recul de la sûreté nucléaire sous la pression de la concurrence économique.

Il faut noter que dans certains cas, les inspections aux rapports falsifiés ont été menées non pas par General Electric mais par Hitachi ou Toshiba.

Japon – Autres failles de sécurité au Japon

1. Au Japon, un accident le 30 septembre 1999 dans une centrale nucléaire a coûté très cher à la société privée Japan Nuclear Fuel, filiale de GE et propriétaire de l'usine de Tokaï Mura. La société a perdu sa licence d'exploitant nucléaire le 28 mars 2000 et a dû payer d'importantes compensations. Dans cette usine située à 130 km au nord de Tokyo, des ouvriers ignorants les règles élémentaires de sécurité ont mélangé une dose d'uranium huit fois supérieure à la normale, entraînant une réaction nucléaire dite de "criticité", hautement radioactive.

2. Une fuite d'eau radioactive s'est également produite le 12 Avril 2006, dans l'usine de retraitement flambant neuve de Rokkasho (nord du Japon) appartenant à cette même Japan Nuclear Fuel.

3. Le tribunal japonais de Kanazawa a ordonné le 27 mars 2006, l'arrêt du réacteur nucléaire numéro deux de la centrale de Shika construite par Hitachi, sous licence General Electric, Shika 2 pour non respect des normes de sécurité.

Le 16 Juillet 2007, un violent tremblement de terre de magnitude 6,8 a provoqué une fuite d'eau radioactive et un incendie dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, l'une des plus grandes du monde détenue par la société TEPCO. C’est dans cette centrale que GE a construit ses deux premiers réacteurs ABWR de 1350 MWe, entrés en service en 1998 dont l’un, le numéro 7, a été endommagé. TEPCO en charge de la centrale a été accusé d’avoir voulu masquer une partie des dégâts : relâchement d’iode radioactif et de Cr-41, ainsi que de particules de Co-60, des plates-formes de service se sont effondrées dans la piscine d’entreposage de combustible usé.

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Failles « Social et Sociétal » Faille n°8 : Un mépris des travailleurs

Non respect des lois françaises

Les salariés de certaines filiales françaises de General Electric ont du déposer plainte pour exiger de la firme la traduction en français des manuels et des documents de sécurité, conformément aux dispositions de la loi Toubon. General Electric sʼopposait en effet à la traduction de ces documents. Seul le tribunal a pu exiger de la firme de se plier aux lois françaises.

Culture du résultat exacerbée

General Electric déclare en 2002, propos qui seront repris par le Figaro, que lʼobjectif est de séparer de 10% de lʼeffectif chaque année afin de réduire les coûts et dʼaugmenter les résultats, satisfaisant ainsi les actionnaires.

Cette culture du résultat exacerbée conduit également General Electric à pratiquer des délocalisations massives sans se soucier du sort de ses anciens salariés. De même, General Electric nʼhésite pas à profiter des situations des pays en voie de développement en pratiquant une politique salariale au rabais, notamment en Inde.

La fédération des syndicats (International Metalworker Federation) rassemblant 14 syndicats présents dans 20 pays souhaite mettre en place un code international contre ces délocalisations à outrance. Cette fédération a dans sa ligne de mire General Electric du fait de lʼabus dʼune production sous-traitée en Turquie, puis en Hongrie et enfin en Inde pour rechercher toujours les plus bas salaires au détriment des salariés.

Déplacement forcé de personnes en Inde

Au début des années 90, General Electric et Enron ont participé tous deux à la prise de possession de terrains en Inde afin dʼy construire une usine. Résultat : 2000 personnes ont dû être déplacées de force et dépossédées sans garantie de replacement.

Recrutement aux rayons X pour détecter les femmes enceinte

A la fin des années 90, General Electric, Sanyo et General Motors ont obtenu auprès de certains gouvernements de pays en voie de développement le droit de passer aux rayons X des candidates au recrutement, pour vérifier quʼelles nʼétaient pas enceintes, afin de ne pas avoir à payer de congés de maternité.

Les conséquences dʼune exposition aux rayons X chez le fœtus peuvent avoir de lourdes conséquences sur son développement.

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Fichiers de notation des employés et plan de licenciement En 2003, les employés du syndicat de General Electric Medical ont découvert des fichiers de notation « à risques » sur les employés. Ces fichiers de notation évaluent les risques financiers (coût salarial) liés au profil de leurs salariés. Sur ces fichiers, il y avait également des planifications de licenciement et des simulations sur les coûts de ces licenciements. Autrement dit, General Electric aurait pratiqué du licenciement planifié pour réduire ses coûts salariaux.

Violences contre un employé

En 2004, General Electric a saisi violemment la voiture dʼun client de lʼentreprise. Cette action a été vue à la télévision australienne et un important actionnaire, choqué par la brutalité de la firme, a menacé de retirer ses parts. Face au mécontentement de son actionnaire, lʼentreprise a refusé de sʼexpliquer.

Conditions de travail dans les Maquiladoras mexicaines General Electric possède de nombreuses usines à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, dans la zone des Maquiladoras. Ces usines emploient des travailleurs pauvres, essentiellement des femmes, victimes de la violence quotidienne liées à la corruption et aux conditions de travail déplorables. Des cas de travail dʼenfants sont reportés.

General Electric a contraint certains de ses fournisseurs à sʼimplanter dans la région sous peine de rompre leurs relations commerciales.

Faille n°9 : Opposition au développement

Lobbying en Chine contre l’amélioration des conditions de travail

Depuis 2006, de nombreuses entreprises américaines parmi lesquelles General Electric agissent au travers dʼorganisations comme la chambre de commerce américaine de Shangai et le US-China Business Council pour faire du lobbying contre la « China Draft Labor Law ».

Cette nouvelle loi proposée par le gouvernement chinois vise lʼamélioration des conditions des travailleurs chinois. General Electric voit dans cette loi une augmentation du coût de la main dʼœuvre chinoise et a menacé de cesser ses activités en Chine si cette loi venait à être adoptée.

Vente d’échographes en Inde à l’encontre de la culture locale General Electric est le plus gros fournisseur en Inde dʼéchographes au travers dʼune joint-venture avec Wipro. La firme américaine est accusée de vendre des échographes à des cliniques qui ne sont pas enregistrées auprès des autorités et qui autorisent les parents à connaître le sexe de lʼenfant avant la naissance afin de pratiquer si besoin est lʼavortement.

LʼInde connaît en effet un grave problème dʼavortement des fœtus filles, accentué par lʼutilisation des échographes. Le fond des Nations Unis pour lʼenfance sʼest opposé à la politique commerciale de General Electric. Malgré des tentatives bien faibles de réduire ces ventes illégales, General Electric continue de participer au déficit démographique indien.

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Soutien de l’Apartheid En 2002, des plaintes ont été déposées dans huit cours fédérales américaines contre un certain nombre dʼentreprises, parmi lesquelles General Electric, accusant dʼavoir supporté activement le régime de lʼApartheid en Afrique du Sud, violant ainsi les lois internationales.

En 2004, le juge Sprizzo finit par déclarer sa cour incompétente pour juger des faits.

Discrimination Hommes / Femmes Un procès a été lancé contre General Electric, accusé de sous-payer les femmes juristes et dʼune manière générale les femmes/cadres de lʼentreprise. La firme est accusée de proposer moins dʼopportunités à ses cadres féminins que masculins et de leur proposer une rémunération inférieure aux hommes pour une qualification égale.

Cette plainte est déposée et suivie par plus de 1500 cadres féminins. Par ailleurs, il est important de noter que les femmes ne représentent que 20% de lʼexécutif de General Electric.

Mines anti-personnelles En 1996, General Electric a refusé de signer la convention de Human Rights Watch sur les mines antipersonnelles, ce en raison dʼimpératifs financiers.

Des liens ont dʼailleurs été démontrés entre General Electric et des fournisseurs de mines anti-personnelles comme Technovar Italiana.

Subventions détournées Selon Corpwatch, General Electric aurait reçu environ 2,5 milliards de dollars de lʼimport Export Bank dans des prêts directs et des garanties de prêt au nom de la « création dʼemplois ». Or, la compagnie a progressivement réduit sa main dʼœuvre entre 1970 et 1995 passant de 667 000 ouvriers à 398 000 ouvriers.

Faille n°10 : Réprimande des opposants

Harcèlement en Inde des opposants à la construction d’une centrale

Human Rights Watch a dénoncé en 1999 une violation des droits de la personne en Inde commise par la joint-venture réunissant Enron Corporation, General Electric et Bechtel.

Les faits reprochés portaient sur le fait que la joint-venture, construisant une centrale en Inde, employait « des forces de sécurité qui battent et harcèlent régulièrement les personnes manifestant pacifiquement contre la centrale ». Human Right Watch a par ailleurs dénoncé le fait que les gouvernements Indien et Américain ferment les yeux sur de tels actes en raison de lʼinvestissement de 3 milliards de dollars lié à la construction de la centrale.

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Au plus chaud des affrontements, près de 300 manifestants étaient arrêtés quotidiennement. Les manifestants, surtout des femmes furent expulsées de leur maison, reçurent coups et blessures par des matraques et du gaz lacrymogène et furent emprisonnées, humiliées et intimidées sans aucun recours à la justice locale.

Atteinte aux droits de grève au Mexique General Electric a passé des contrats de « protection » avec les syndicats officiels pour empêcher les revendications et les grèves.

Des listes noires de salariés sont dʼailleurs partagées par certaines entreprises pour exclure des embauches les salariés pouvant être revendicatifs. De même, General Electric a fait pression pour empêcher la formation de syndicats. Lʼexemple le plus frappant est celui de Ciudad Juarez où 30 personnes ont été licenciées pour avoir tenté de former un syndicat.

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Failles « Ethiques »

Faille n°11 : Complicité de blanchiment d’argent en Israël

Un ancien directeur international des ventes de General Electric, Herbert Steindler, est impliqué dans le détournement dʼaides américaines pour des contrats de défense entre General Electric et Israël. 11 millions de dollars auraient été ainsi détournés concernant la fourniture de moteurs dʼavion. H. Steindler aurait agi de concert avec le général israélien à la retraite, Rami Dotan (qui gérait à lʼépoque des faits les achats de lʼarmée de lʼair israélienne) et lʼavocat américano-israélien Harold Katz afin de mettre en place des circuits de blanchiment de lʼargent détourné. Les sommes détournées auraient pu, selon les enquêteurs, servir à financer des opérations de renseignement israéliennes. General Electric a été reconnu coupable de complicité de blanchiment de capitaux en 1992 et a du verser une amende de 69 millions de dollars.

Faille n°12 : Collusion avec Transparency International

GE réalise des campagnes contre la corruption avec « Transparency International ». Le fondateur lui-même de lʼagence a expliqué que des entreprises comme GE avait reçu un traitement privilégié. Il a expliqué quʼil ne pouvait révéler les cas de corruption dʼentreprises comme GE en vertu des importantes donations à lʼONG que cette entreprise réalisait.

Faille n°13 : Subventions venant de fondations liées au régime américain pour la production d’armement nucléaire durant l’Apartheid

Il est prouvé que la fondation Ford a subventionné les activités de General Electric en Afrique du Sud au même titre que de nombreuses compagnies américaines. GE a également touché des subventions de la fondation Kredge. Enfin, la fondation Andrew W. Mellon subventionnait GE en Afrique du Sud dans le cadre de ses financements liés aux armements nucléaires.

Faille n°14 : Conspiration avec De Beers En 2004, De Beers, société sud-africaine spécialisée dans la recherche, la taille et la commercialisation des diamants (la plus importante entreprise du secteur) a payé 10 millions de

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dollars au département de la justice américain pour « arranger » l'accusation de 1994 : De Beers a conspiré avec General Electric dans la fixation du prix des diamants industriels. GE a été renvoyé devant une Cour pour faire face à l'accusation, mais celle-ci a été rejetée par "manque de preuves". De Beers n'est pas allé au tribunal, mais a payé 10 ans plus tard 10 millions de dollars pour arranger tous les frais exceptionnels...

Faille n°15 : Falsification de comptes En 1994, le démantèlement de la banque Kidder, Peabody & Co, acheté par Jack Welch en 1986, est décidé. Lʼaffaire sera vendue, suite au scandale lié à la falsification des profits de cette filiale par GE.

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Mina ge in fo r mat ionne l A tous les niveaux de sa communication, General Electric se présente aujourdʼhui comme un acteur fortement engagé pour lʼenvironnement. Son programme, Ecomagination, est résolument tourné vers cette problématique, et semble montrer au grand public les actions importantes du groupe qui vont dans ce sens. Ce programme est particulièrement mis en valeur par lʼentreprise. On peut noter en annexes B, C et D que sur les sites Corporate monde, et nationaux (la France est prise pour exemple), le programme Ecomagination est mis en avant comme lʼaction de GE pour promouvoir une autre économie.

Par ailleurs, grâce à un site Internet dédié3, proposé en différentes langues, General Electric essaye de montrer à ses différentes parties prenantes lʼétendue des actions réalisées par le groupe.

Ce que nous allons montrer dans ce réquisitoire, cʼest que cette communication sʼapparente à de la publicité trompeuse voir mensongère. En effet, plusieurs points sont à mettre en évidence pour rétablir une certaine objectivité :

Un très grand nombre de reproches peuvent être fait quand à l’approche environnementale de General Electric

1. De simples évolutions technologiques

Un certain nombre des actions présentées sur le site Ecomagination (ou bien sur le rapport) ne constituent que de simples évolutions technologiques, nécessaires à la vente des projets au niveau local. Ces évolutions nʼont demandé aucun « sacrifice » de la part de lʼentreprise. Expliquer que GE crée des moteurs dʼavions plus écologiques car consommant moins de kérosène, ou encore que les générateurs de ses éoliennes sont plus puissants et fabriquent donc plus dʼénergie propre ne semble pas relever dʼune stratégie environnementale très développée. Les présenter comme des actions de GE pour préserver lʼavenir du monde correspond à tromper indirectement lʼopinion publique.

2. Seulement des faits et non des calculs globaux

Les progrès de General Electric en matière dʼenvironnement sont principalement des faits et non des progressions. En effet, GE nous présente une liste relativement exhaustive de ses produits « éco », et ce accompagné dʼun seul chiffre : celui des ventes globales de ces produits4. Le label « ecomagination » est obtenu par le produit en fonction de critères interne à lʼentreprise, hors de tout contrôle extérieur.

Une liste dʼactions comme cela est très souvent lʼune des caractéristiques des entreprises sʼengageant précisément le moins dans ce type de politique. Car les résultats doivent être chiffrés tous comme les engagements évalués5.

3 www.ecomagination.com 4 12 milliards de dollars sur les 163 milliards de chiffre d’affaire du groupe. 5 En vertu des principes mondiaux de la GRI (cf points suivants). A titre d’exemple, le rapport sur le Développement Durable du Groupe Lafarge est exemplaire. Pour autant, le groupe n’a pas les mêmes moyens financiers que General Electric, et ne met pas autant en valeur ses actions. Pour cela, se rendre sur le site : www.lafage.fr ou lire directement le rapport au lien suivant : http://www.lafarge.com/lafarge/PUBLICATION/20070503/05032007-publication_sustainable_development-report2006-fr.pdf

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Il existe une exception à cela dans leur rapport, page 23 : la réduction des gaz à effet de serre. En effet, il sʼagit du seul indicateur qui est présenté au grand public avec des statistiques dʼévolutions. A noter que la source du calcul nʼest sur ce point pas citée, ce qui ne permet pas aux parties prenantes dʼexercer un quelconque contrôle.

3. Un nombre dʼactions relativement faible

Au vu de la taille du groupe General Electric, le nombre dʼactions menées (avancées technologiques exceptées) est en réalité très faible. La présentation en détails de ces actions sur le site et sur le rapport ne démontre aucunement une réelle implication de GE dans ces problématiques. Pour autant, GE ne voit aucun inconvénient à se positionner comme un acteur particulièrement actif.

Pour montrer lʼétendue théorique de ses actions, le groupe présente une carte accompagnée dʼun texte promotionnel. Les textes et le slogan qui sont alors mis en évidence6, relèvent dʼune grande simplicité et semblent masquer difficilement le vide réel des actions menées par le groupe.

4. Le manque dʼinformations sur les autres principes de la GRI : social et éthique

La Global Reporting Initiative7 fait aujourdʼhui office de référence mondiale en termes de Développement Durable ou de Responsabilité Sociétale de lʼEntreprise. General Electric semble oublier les autres valeurs de la RSE et tous les autres principes afférents. Lʼenvironnement est une problématique particulièrement importante mais, dans les nouveaux enjeux auxquels sont confrontés les entreprises, il manque de la part de GE une communication sur les problématiques éthiques et sociales. Ces deux points représentent pourtant un champ dʼaction relativement étendu.

Si General Electric nʼargumente pas sur ces sujets, ce nʼest pas par oubli, ni par manque de moyens ou de temps, mais bien car ils représentent lʼun des points dʼencrage de nombreuses failles du groupe. Pour autant, si GE voulait sʼattaquer à ces problèmes, cela pourrait être inclus dans un rapport sur le reporting social. Cela nʼest pas le cas, ce qui nous montre suffisamment que le groupe nʼest pas près (y compris dans les années à venir) à sʼattarder sur ce type de problématiques. Une étude approfondie des publications de General Electric sur son site Internet montre que, y compris par dʼautres biais, lʼentreprise ne communique aucunement sur ces thématiques.

GE nʼa donc pas opté pour une politique cohérente et globale en matière de RSE. Les licenciements et délocalisations massives pratiquées par GE (faille n°8), le recrutement aux rayons X pour détecter les femmes enceinte en Inde (faille n°8), lʼopposition à la convention en matière de mines anti-personnelles (faille n°9), le soutien à lʼex-régime de lʼapartheid (faille n°9) sont autant dʼéléments très importants qui vont à lʼencontre dʼun comportement responsable de la part de lʼentreprise.

De même, la politique sécuritaire de GE dans un contexte où le principe de précaution prédomine est loin dʼêtre irréprochable. Des défauts de conception et les risques en découlant pour les hommes et lʼenvironnement en ont été constatés au Japon (fuite dʼeau radioactive, non respect des normes de sécurité, faille n°7) en Chine (problématique concernant la sécurité des réacteurs, faille n°6) et aux Etats-Unis (faille n°5).

Enfin, la dernière composante dʼune bonne politique de RSE est la transparence. Là aussi, le comportement responsable de GE nʼest pas très enviable, comme en témoignent ses condamnations 6 « GE, l’imagination en action », « Découvrez l’histoire des produits Ecomagination du monde entier », « En Californie, dans la vallée de Napa, Doug Shafer et son vignoble réduisent leur dépendance énergétique grâce à l’énergie photovoltaïque de GE » Source : http://ge.ecomagination.com/site/fr/index.html?c_id=wind#showcase 7 http://www.globalreporting.org/Home - http://www.responsiblepractice.com/francais/standards/gri/

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pour blanchiment dʼargent en Israël (faille n°11), sa collusion avec Transparency International (faille n°12) et pour avoir manipulé avec la société De Beers les prix des diamants industriels (faille n°14). De fait, la communication sur les problématiques éthiques ne fait pas partie des priorités de General Electric.

Ces actions sont en contradiction totale avec la réalité du terrain

Lʼensemble des failles présentées en première partie le montre : General Electric nʼest pas une entreprise qui donne la priorité aux principes environnementaux, ni plus globalement aux principes de RSE.

1. Une opposition entre le discours et les faits

General Electric tente par sa communication de nous montrer ses valeurs environnementales, respectueuses de lʼavenir de la planète. La liste, très longue, des failles répertoriées précédemment nous montre le double visage de lʼentreprise. Non seulement, comme dit dans le point précédent, les avancées écologiques de GE nʼen sont pas vraiment, mais celles-ci sont par ailleurs en contradiction avec les faits. Environnement ou écologie ne signifient pas uniquement réchauffement climatique. Les pollutions et destructions de sites naturels sont autant de sujets inclus dans cette thématique. Sur ce point, la pollution de la rivière Hudson (faille n°1) par le groupe General Electric est la preuve dʼune double action. Un cas aussi important ne peut être traité quʼavec lʼaval des plus hautes instances de lʼentreprise.

Enfin, lʼensemble des failles de sécurité, des failles sociales, et des failles éthiques, nous montre lʼétendue des manquements de General Electric. Les défauts de communication sur ces points sont critiques. Dʼautres groupes tout aussi importants tel General Motors respectent les autres principes de la GRI. Ils nʼhésitent pas à communiquer sur toutes les thématiques, y compris sur leurs faiblesses8. Cela fait partie de leur stratégie proactive en la matière. Mais, General Electric sʼy refuse. Leur communication démesurée sur la partie environnementale a sans doute pour vocation de cacher leurs manquements sur les autres thématiques.

2. Trois exemples dʼopposition directe

Trois des failles que nous avons présentées en première partie sont en opposition DIRECTE avec le discours que General Electric présente sur son site institutionnel. Il serait donc relativement facile de montrer ces erreurs pour attaquer la crédibilité de General Electric :

a) General Electric est lʼune des entreprises qui participe le plus au réchauffement de la planète. Déjà en 2002, GE était le quatrième plus gros pollueur de lʼair aux Etats-Unis9.

b) General Electric est lʼune des entreprises qui détient le plus de sites dit « Superfund », c'est-à-dire à risque environnemental très important10.

8 Indicateurs de General Motors : http://www.gm.com/corporate/responsibility/reports/06/200_performance/200.html 9

http://www.rtknet.org/new/tox100/toxic100.php?database=t1&detail=1&datype=T&reptype=a&company1=&company2=8337&chemfac=fac&advbasic=bas

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c) General Electric communique sur son partenariat avec les Jeux Olympiques de Pékin. Son implication pour des jeux « écolo » se trouve en opposition avec sa position anti-sociale au niveau local, GE oeuvrant pour limiter les droits des travailleurs chinois. (faille n°9).

Lʼargument de GE qui pourrait être de dire « aujourdʼhui on est meilleur, et le reste représente le passé » ne fonctionne pas pour deux raisons :

• Un certain nombre de failles dont certaines sont majeures relèvent dʼévènements ayant eu lieu récemment (après 2004).

• Lʼhistorique de GE porte à croire que cette entreprise ayant déjà eu de graves manquements à ses obligations de RSE dans le passé, et continuant à en avoir, nʼa aucune raison de ne plus en commettre demain. La confiance de lʼopinion publique ou des différentes parties prenantes ne doit plus être accordée.

Conclusion : Le virage environnemental de General Electric est doublement fictif. Dʼabord, celui-ci ne repose que sur des innovations technologiques demandées par le marché et non sur un effort de lʼentreprise. De plus, la volonté de tromper lʼopinion publique est évidente. GE trompe ses parties prenantes en prétendant tout mettre en œuvre pour agir pour un monde plus écologique, alors que dans les faits leurs manquements en la matière sont nombreux.

Il est nécessaire dʼinsister sur le manque de communication en matière sociale, éthique et de sécurité ; preuve que GE nʼintègre pas les fondements propres à une politique globale en matière de développement durable.

General Electric nʼest pas à la hauteur de sa réputation et de lʼimage quʼelle veut bien se donner. Une entité hostile au groupe américain pourrait utiliser ces erreurs pour ternir lʼimage de GE voir déstabiliser lʼentreprise.

* * *

10 Cf Annexe F ou http://www.publicintegrity.org/superfund/report.aspx?aid=849 - http://www.publicintegrity.org/Superfund/Company.aspx?act=7949

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Annexes

Annexe A : Perspectives du marché nucléaire Dans le préambule nous indiquions que le moment de lʼattaque informationnel était primordial. Dans le cas de la déstabilisation de Perrier aux Etats-Unis, lʼélément déclencheur sera la découverte réelle de benzène dans douze bouteilles seulement. Utilisant les techniques de base de la désinformation qui est de généraliser un cas, cette découverte a servi dʼélément déclencheur.

Dans le cas de General Electric, le fort développement du marché du nucléaire dans les prochaines années est propice à tous les conflits entre les grandes entreprises du secteur. Il peut servir dʼélément déclencheur à une opération de déstabilisation dʼun des acteurs afin dʼaugmenter ses parts de marché dʼun autre.

Réacteurs en Construction ou en Prévisions à Horizon 2020-2030

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Annexe B : Capture d’écran du site GE Monde 11-09-2007 http://www.ge.com/

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Annexe C : Capture d’écran du site GE France 11-09-2007 http://www.ge.com/fr/

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Annexe D : Capture d’écran du site GE Ecomagination 11-09-2007 http://ge.ecomagination.com/site/fr/index.html?c_id=wind#wind

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Annexe E : Rapport Ecomagination 2006 (publié en 2007) http://ge.ecomagination.com/site/index.html#media/2006ecoreport http://ge.ecomagination.com/site/fr/downloads/news/2006ecoreport.pdf Introduction version française :

Merci pour l'intérêt que vous portez au nouveau rapport d'écomagination de GE. Nous vous enjoignons à télécharger ce rapport ici et à le lire sous sa forme électronique. Pour chacun des 10.000 premiers téléchargements, GE plantera un arbre dans les forêts alpines au sud de Munich, en Allemagne (patrie de l'un des centres de recherche mondial de GE). En collaboration avec les forces armées allemandes et la commission bavaroise des forêts, la plantation de GE s'intégrera parfaitement dans le paysage et aidera à renforcer la protection de la zone contre les inondations.

GE a progressé de la façon suivante sur chacun de ses engagements écomagination 2006:

1) GE a doublé ses investissements dans la recheche propre ainsi que dans le développement - GE a investi 900 millions de dollars dans la recheche plus propre et le développement en 2006, s'approchant très près des 1,5 milliards de dollars annuels qui sont la cible d'ecomagination R pour 2010. GE a augmenté le nombre de produits certifiés ecomagination de 50 pour cent pendant l'année écoulée en passant de 30 à 45 produits.

2) L'augmentation des revenus provenant des produits d'ecomagination - GE a rapporté que 12 milliards de dollars de revenus proviennent de biens et de services écomagination en 2006, le but étant d'atteindre 20 milliards de dollars de ventes en 2010.

3) La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GHG) et l'amélioration de l'efficacité énergétique lors de son fonctionnement - les émissions de GES de GE en 2006 ont été réduites de près de 4 pour cent sur la base de 2004. Les GES et l'intensité de l'énergie ont été réduits de 21 pour cent et 22 pour cent respectivement par comparaison à 2004. GE s'engage à réduire ses émissions de GES de 1% d'ici 2012, à réduire de 30% l'intensité de ses émissions de GES d'ici 2008 et à améliorer son efficacité énergétique de 30 pour cent d'ici fin 2012.

4) Poursuivre l'information du public - GE continue à apprendre au public de façon transparente les progrès de l'entreprise grâce à son site Internet ecomagination, par la publicité et l'engagement envers les clients et les parties prenantes.

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GE a réalisé une carte monde de ses actions sur lʼenvironnement.

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Annexe F : Pollution de sites par General Electric

http://www.publicintegrity.org/Superfund/Company.aspx?act=7949

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Annexe G : Exemple de site d’activistes anti-GE

http://www.cleanupge.org/gemisdeeds.html

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Bibliographie Principales sources – Liste non exhaustive. Ouvrages et études

• "Etudes de la DGEMP" - 2003

• "UK Royal Academy of Engineering" - 2004

• "OCDE/NEA/IEA" - 2005

• Lobbying des corporations américaines contre le droit du travail chinois : "Behind the great wall of China" - Global Labor Strategies - Mars 2007

Articles de Presse et sites internet

• Le management selon GE quelques failles à explorer, Le monde diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/2006/11/VILAIN/14130#nb10

• Agence Nationale pour la gestion des déchets radioactifs : http://www.andra.fr/

• Site d’activistes “Clean Up GE”: http://www.cleanupge.org/gemisdeeds.html

• Problème de Corruption de GE : http://www.corpwatch.org/article.php?id=7853

• Failles GE : “GE: Decades of Misdeeds and Wrongdoing” – 2001

• Critiques de la politique environnementale de GE : http://www.coopamerica.org/programs/rs/profile.cfm?id=231

• Fraudes : http://www.thirdworldtraveler.com/Corporate_Welfare/Military_Fraud.html

• Liste des accidents nucléaires Greenpeace : http://archive.greenpeace.org/comms/nukes/chernob/rep02.html

• Affaire TEPCO :

o http://66.102.9.104/search?q=cache:9BE724FoXVcJ:www.ambafrance-jp.org/IMG/pdf/15NN0702.pdf+General+Electric+Japon+nuclear+power+plant+hitachi+inspection+TEPCO&hl=fr&ct=clnk&cd=5&gl=fr&client=firefox-a

o http://www.wise-paris.org/index_f.html?/francais/nosbreves/annee_2002/nosbreves020912a.html&/francais/frame/menu.html&/francais/frame/bandeau.html

• Classement des entreprises ayant la meilleure image : http://www.ethicsworld.org/corporategovernance/corporatereputation.php

• Environmental Defense Fund : http://www.politicalfriendster.com/showPerson.php?id=3875&name=Environmental-Defense-Fund

• Turbine défectueuse de GE en Chine: "China finds quality defects in General Electric PG9171E turbines" - AFX International Focus - 29 Septembre 2006.

• Tremblement de terre au Japon : Forum nucléaire suisse : « Kashiwazaki-Kariwa: conséquences du séisme moins graves qu’on pouvait le craindre » – Juillet 2007

• GE et Enron en Inde : http://neumann.hec.ca/cme/PagesTPauchant/revues_prof/enron.shtml

• GE et les rayons X pour les femmes enceintes : http://www.encyclo-conso.org/archives_I_industrie.html

• Peter ROSSET, « Le mythe des avantages comparatifs », L'Ecologiste, n° 7, pp.34-35, Juin 2002

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• GE Bio piraterie :

o http://www.novethic.fr/novethic/site/article/index.jsp?id=104467&titre=Biopiraterie%20:%20une%20nouvelle%20forme%20de%20colonisation

o http://www.transfert.net/Humains-a-vendre-le-microbe-qui-a

• GE et la pollution de la rivière Hudson :

o http://www.foe.org/international/shareholder/ge1.htm

o http://www.consoglobe.com/_commerce-equitable/_annuaire-des-entreprises/

o http://www.corpwatch.org/article.php?list=type&type=16

o http://www.cec.org/files/PDF/JPAC/SR-Workshop-QuebecCity_fr.pdf

o http://www.parl.gc.ca/Infoparl/francais/issue.htm?param=76&art=181

o http://www.usps.org/localusps/d2/housatonic_river/graphics/map-hr.gif

o http://www.nrdc.org/water/pollution/hhudson.asp

o http://www.hudsondredging.com/

• Site d’activiste : http://www.envirosagainstwar.org/know/read.php?itemid=1744 & http://www.envirosagainstwar.org/know/read.php?itemid=4095

• http://www.warprofiteers.com/article.php?list=type&type=16

• http://www.ucsusa.org/clean_energy/nuclear_safety/nuclear-plant-risk-studies-failing-the-grade.html

* * *