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LES IMPACTS SOCIAUX DES PROJETS DE … · Concertation et participation font partie des engagements contractuels pris dans le cadre des projets de rénovation urbaine. Sur le terrain,

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| Sommaire |

Les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine Quelle place pour les habitants ? Les ateliers

Développement économique Vivre ensemble Précarité énergétique Expérimentation relative à la mise en œuvre de projets sociaux à l’issue

des opérations de relogement

Quelle pérennité et appropriation des équipements construits ou réhabilités dans le cadre de la rénovation urbaine

Eléments de bilan et perspectives Directeur de publication : Morgane Petit, IREV Rédaction : Séverine Grumiaux, In Edite / IREV Mise en page : IREV

LES IMPACTS SOCIAUX DES PROJETS DE RENOVATION URBAINE

Journée Régionale du 16 décembre 2011 Synthèse

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>Journée régionale du 16/12/2011

Les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine

Les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine

Myriam Cau, Présidente de l'IREV, Vice - Présidente Conseil Régional Nord Pas-de-Calais

L’IREV organisait le 16 décembre 2011 une journée régionale pour questionner les acteurs sur la prise en compte des impacts sociaux dans les projets de rénovation urbaine... Les impacts sociaux concernent à la fois l’amélioration des conditions de vie des habitants des quartiers et la requalification urbaine et symbolique de ces territoires.

Comme Myriam Cau, vice-présidente du Conseil régional Nord-Pas de Calais, le rappelle "l’amélioration durable des conditions de vie des habitants dans les quartiers populaires est l’objectif premier de la rénovation urbaine". Quatre thèmes ont été retenus pour appréhender durant cette journée la dimension sociale des projets de rénovation urbaine :

- la place des habitants car une grande part des réponses à la situation que vivent les quartiers populaires est mobilisable par la population elle-même.

- le développement économique : les bilans de la Politique de la Ville s’accordent sur le fait qu'il reste un point faible.

- la précarité énergétique : les habitants des quartiers populaires seront, si rien n'est fait, les premières victimes au cours des 20 ou 30 prochaines années du changement climatique et du renchérissement des énergies fossiles.

- la pérennité et l’appropriation des équipements : les enjeux de gestion et de fonctionnement des équipements sont centraux dans tous les dispositifs post-ANRU. Il est impératif de réfléchir à la manière de favoriser leur appropriation par les personnes qui vivent dans les quartiers transformés. Par ailleurs le schéma régional d’aménagement du territoire en cours d’actualisation mettra au cœur de ses enjeux, comme il l’a fait en 2006, la question des disparités territoriales, des disparités sociales et de la place des habitants dans la société. La Région Nord-Pas de Calais a signé sa première convention avec l'Etat et l'ANRU en 2005 pour une durée de 9 ans. Son engagement a été exceptionnel puisque le Conseil Régional a porté le quart des financements nécessaires aux opérations.

Il s'est en outre engagé sur une liste complémentaire qui lui permet d’intervenir sur des communes qui ont fait l’objet d’un Grand Projet de Ville ou d’autres démarches de renouvellement urbain qui n’ont pas été retenues par l’ANRU. Cela concerne notamment des communes du Bassin minier. Plus récemment, le programme national de rénovation des quartiers anciens dégradés (PNRQAD) a été engagé au bénéfice de l’agglomération lilloise, Valenciennes Métropole, Calais, Maubeuge et Louvroil. L’intervention régionale vise en priorité le développement durable, avec la certification de 2852 logements sociaux aux normes HPE ou THPE, et la lutte contre la précarité énergétique à travers le plan de réhabilitation thermique appelé « Plan 100.000 logements ».

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Les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine

Les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine

Samir Yacoubi, Chargé de mission, IREV Francois Chovet, Directeur de l’IREV Didier Vanoni, Consultant

L'élaboration des projets de rénovation urbaine sur des critères essentiellement urbains et centrés sur le logement n'a pas toujours permis de prendre en compte les finalités sociales. Tout le monde s'accorde pourtant à reconnaître que la réussite du programme de rénovation urbaine sera conditionnée par la qualité sociale des projets.

Piloter les projets par les impacts sociaux L'IREV, Centre de Ressources "Politique de la Ville" pour le Nord Pas-de-Calais, a animé l'élaboration collective d'un référentiel qui doit permettre de définir et de mesurer les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine. Il y a associé les acteurs engagés dans ces derniers : l'ANRU et l'Etat, les communes et intercommunalités, la Région et les Départements, les bailleurs et les partenaires locaux. Il avait été proposé à tous les sites régionaux de participer à l'atelier si bien que 26 sites en rénovation urbaine ont pris part à ce travail. Trois groupes se sont réunis à trois reprises au cours du 1er semestre 2008. Un guide opérationnel pour la conduite de projet Il résulte de ce travail un ouvrage : "Les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine". Reprenant les conclusions des ateliers, il aborde les finalités sociales des projets et identifie les impacts sociaux attendus. Il recense aussi les conditions de mise en œuvre, les leviers et les obstacles perçus par les habitants. Que peut-on attendre d'un PRU ? Samir Yacoubi, qui a animé cette co-élaboration, détaille les sept types d'impacts les plus souvent cités :

Impacts sur les territoires - le renouvellement du parc de

logements et l’amélioration du cadre de vie ;

- l’inversion des processus de ségrégation sociale et le traitement des dysfonctionnements sociaux;

- l’intégration du quartier dans la ville;

Impacts sur les habitants - l’accès à un logement plus

confortable et financièrement soutenable ;

- la qualité de vie et la tranquillité ; - une offre de services (services

publics et commerces) en cohérence avec les besoins des habitants, leur mobilité et l'offre de transports ;

- la mobilisation collective sur les parcours individuels.

Les conditions nécessaires au pilotage par les impacts Comment mettre en place un pilotage des projets par les impacts ? Trois conditions semblent, avant toute chose, nécessaires pour y parvenir. Il convient d'abord de comprendre les situations locales. Le modèle politique, les habitudes de vie, la mobilité, peuvent être très différents d'un territoire à l'autre. Le pilotage doit ensuite être intégré : au-delà des services de la rénovation urbaine, il s'ouvre sur les services Politique de la Ville pour le volet social et fait de l'ensemble des élus et des services les parties prenantes du projet. Enfin,

l'implication des habitants, dans et dès l'origine du projet, semble primordiale.

Réactualiser notre regard Pour mener un ANRU 2, il faudra selon Didier Vanoni retrouver le sens normal en partant des habitants et des usages, mais aussi réactualiser nos informations. Revenir sur la connaissance des problèmes Le diagnostic actuel des territoires n'a pas été mis à jour et ne prend pas en compte la situation sociale réelle des habitants. Il continue de reposer sur les statistiques et les données du recensement de 1999 utilisées lors de l'élaboration des projets ANRU dans les années 2004-2005-2006. Il convient de redresser nos connaissances en prenant à la fois en compte les effets de la crise ainsi que les difficultés sociales qui n'ont pas été résolues avec la rénovation du bâti : les tensions sociales, le manque d'emploi et de perspective.

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Repenser les leviers du changement Que faut-il faire pour créer un effet levier sur les problèmes sociaux ? Didier Vanoni a constaté qu'il reste difficile de créer des itinéraires résidentiels positifs pour les habitants relogés à l'extérieur du quartier. "Pour les gens qui ont été relogés, dans des quartiers plus résidentiels par exemple, la greffe ne va pas de soi. Dans les écoles les enfants ne se parlent pas toujours, des personnes nous disent qu’elles retournent toujours dans leur pharmacie habituelle pour ne pas montrer dans leur nouveau quartier qu’elles sont bénéficiaires de la CMU. Elles continuent de fréquenter les commerçants de leur ancien quartier qui sont moins chers", rapporte l'observateur. Créer une nouvelle mixité sociale au sein du quartier n'est pas plus aisé. Sommes-nous certains que les nouveaux arrivants génèrent, comme on l'aurait souhaité, des effets positifs pour le quartier ? "Les personnes qui sont arrivées ressemblent beaucoup à celles qui étaient là avant, parfois même ce sont les mêmes qui sont restées et à qui l'on donne un autre statut".

Conduire l'effort plus loin La question du sens et des effets sociaux, est tout à fait intéressante, mais pour un ANRU 2 il faudrait revenir sur une connaissance des problèmes et sur les véritables leviers du changement. Parier sur les habitants eux-mêmes et sur la promotion sociale, je pense que c’est mieux, il faut bien sûr avoir les moyens d’accompagnement, que de penser que par des effets d’infrastructures on va générer des rencontres différentes, des mélanges, etc. L'observation des impacts des PRU, de leurs effets indirects voire pervers, ouvre des pistes d'amélioration pour un ANRU 2.

"L'observation et l'actualisation des données est cruciale, précise François Chovet, directeur de l'IREV. Ca ne doit pas être la spécialité des observateurs, ça doit interroger aussi bien les praticiens de l’urbain que les praticiens du social, et il y a urgence à croiser les deux". On peut observer en matière de logement une augmentation du taux d’effort et donc une fragilisation des familles. Pour éviter cet effet pervers, l'impact financier doit à l'avenir faire partie des critères d'évaluation du projet. L'ANRU n'est pas non plus allée assez loin dans la prise en compte des besoins spécifiques des jeunes et des personnes âgées : l'accessibilité financière des logements est insuffisante pour permettre aux jeunes de décohabiter et le manque d'accessibilité physique prive les anciens, nombreux dans les quartiers, de se maintenir à domicile. De la même manière, les programmes sont trop modestes en termes de développement des commerces et de l’activité de proximité. Les transports constituent un autre point faible des quartiers rénovés, alors qu'ils sont indispensables pour accéder aux services et décloisonner les cursus individuels. Néanmoins, les sorties de convention pourraient permettre aux intercommunalités de se saisir de cet enjeu. François Chovet espère que seront trouvés "des modes de relation et de travail plus organiques entre spécialistes du social, du développement économique et du développement urbain". Le dialogue et la coopération doivent se renforcer avec les missions locales, maisons de l’emploi et associations. Le constat vaut pour l'emploi mais aussi pour la prévention de la délinquance. Les représentants des CLSPD se considèrent comme ne relevant pas de la Politique de la Ville puisqu'ils interviennent sur un territoire plus large. Ceci dit, leur intervention dans les quartiers en difficulté est décisive, y compris pour la pérennité des équipements.

Ils Ont Dit ... "Les habitants attendaient une amélioration de leur cadre de vie plutôt qu'une démolition massive. Mais les crédits de l'ANRU ont attiré les élus, qui ont recherché d’emblée des logements à démolir, au détriment de la Politique de la Ville, des GPV et des ORU au volet social plus important. La politique de démolition/reconstruction a été menée au lieu d'une politique adaptée aux besoins des habitants".

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Quelle place pour les habitants ? Francis Van Iseghem, DGA au développement économique, social et urbain, Ville de Denain Maxime Van der Goten, Agent de développement social, ville de Denain Chantal Talland, Directrice, Ecole de la Rénovation Urbaine

Concertation et participation font partie des engagements contractuels pris dans le cadre des projets de rénovation urbaine. Sur le terrain, la mobilisation des habitants dans la définition et la mise en œuvre des projets qui les concernent dépendent beaucoup du contexte local. La preuve avec la ville de Denain, où deux projets de rénovation urbaine ont impliqué les habitants.

Au Faubourg Duchateau, secteur de plus de 2 000 habitants concerné par 250 démolitions, la démarche participative s'est mise en place en septembre 2009 avec l'aide de l'association belge "Espace Environnement". Elle a pris la forme de cinq à dix ateliers par an. Le projet est relativement figé en termes de programme, de délais et de financements. Une situation a priori peu compatible avec la participation des habitants, qui risqueraient de remettre en cause le cadre contractualisé. Cependant, Maxime Van der Goten, observe que la contrainte permet quand même une démarche ambitieuse. "La capacité d’écoute nous permet de dégager des marges de manœuvre et de remettre en cause des points précis du projet en fonction de ce que l’on entend". "La possibilité de faire évoluer les dispositifs contractualisés dépend de la capacité des partenaires à entendre le retour des démarches participatives qu'ils ont souhaitées".

Comment faire accepter un projet dont la population connaît les marges de manœuvre limitées ? Maxime Van der Goten met l'accent sur l'implication des associations. Elle doit porter sur des thèmes qui concernent directement les structures de proximité et pour lesquels elles ont un rôle à jouer, comme le contenu de la maison de quartier ou la création d'un jardin communautaire. L'attitude d’écoute des élus semble également très importante pour

faire avancer le processus de concertation. Bien que très balisé, le programme du Faubourg Duchateau a été co-construit avec les associations et les habitants grâce aux élus qui ont écouté les propositions émises en ateliers et les ont intégrées dans des orientations nouvelles. Ils ont par exemple décidé de modifier la localisation de l'école pour répondre à la demande collective des habitants. Le projet de Basly Dans un autre quartier de Denain, le Basly, un secteur d'habitat privé dégradé, le projet de démolition de 120 logements et de reconstruction de 180 autres été rejeté en bloc par les habitants. Les uns s'inquiétaient de perdre leur logement, d'autres de subir un programme qu'ils n'avaient pas souhaité ou de voir leurs conditions de vie se détériorer durant le projet. Malgré l'opposition de la population, la Ville n'a pas renoncé à ses intentions. Le contexte social et urbain du quartier ainsi que la dette contractée auprès de l'EPF ne lui permettaient pas. Elle est donc repartie d’une page blanche : il lui a fallu reconstruire les conditions d’un dialogue, d’une compréhension, définir un nouveau projet ainsi qu'un périmètre opérationnel. La Ville passant s'est adjoint un intermédiaire, un animateur de la démarche participative, pour discuter avec les habitants regroupés en association. L'association "Arpenteurs" a réexpliqué aux habitants ce que sont l'ANRU, l'EPF, le périmètre opérationnel, l'opération

d'amélioration de l'habitat. Elle a fait reconnaître aux habitants l'insalubrité des logements. Au terme de plusieurs réunions, ateliers et visites de sites, l'animateur et les habitants sont parvenus à s'accorder sur la nécessité du projet, à poser un diagnostic partagé du quartier et à convenir d'un périmètre opérationnel. Celui-ci a été tracé avec chaque propriétaire individuellement puis validé par le Conseil municipal. Les élus, qui ont suivi chaque étape de la démarche, ont surtout eu un rôle décisionnel en fin de parcours pour valider l'avis collectif. En accordant une large place aux habitants, la Ville a réussi à rétablir la légitimité de l'action publique. En retour, les habitants attendent d'être associés durablement, de jouer un rôle de garants des orientations du projet et de veille sur son développement. Cela pourra se faire à travers leur participation au comité de pilotage. Cette latitude laissée aux habitants est nouvelle dans les projets de rénovation urbaine et bouscule surtout le travail des techniciens qui doivent développer un rôle d'écoute et accepter de ne plus être les seuls interrogés sur leurs compétences techniques, voire d'être contredits.

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Ils Ont Dit ... "Comment s’appuie-t-on sur les associations ou les structures du quartier pour permettre aux personnes qui se sont investies de continuer ?" "On ne fait la différence entre projet urbain et projet social qu'en tant que technicien. Travailler dans un processus concerté avec les habitants nous oblige toujours à faire l’aller-retour entre ces dimensions de la ville".

"Si le technicien prend la posture d'une personne ressource qui retraduit les choses, les met en perspective et rappelle la complexité de sa fonction, je pense qu'il a toute sa place".

L'Ecole de la Rénovation Urbaine forme les habitants acteurs des quartiers L'Ecole de la Rénovation Urbaine a ouvert aux habitants son module de formation sur la concertation, la participation et la place de l’habitant durant la conception et la mise en œuvre du projet. Cette formation était jusqu'alors réservée aux professionnels de la rénovation urbaine. "Les habitants ont déjà appris beaucoup, explique Chantal Talland, directrice de l'Ecole, il s’agit de valoriser leurs savoirs et de reconnaître leur posture singulière qu'on a appelée « les maîtres d’usage »". La formation s'adresse aux habitants comme elle s'adresse aux professionnels : elle traite des enjeux, contradictions, conception, réalisation des projets jusqu'à la gestion future du quartier. Il n'y a pas de démagogie ni de vulgarisation, les personnes sont considérées comme compétentes. Autre originalité : les habitants dialoguent avec les décideurs institutionnels, les représentants de l’USH ou de l’ANRU par exemple. Les participants sont choisis par les directeurs de projet, les organismes de logements sociaux ou les associations. Par cette formation qui dure six jours, ils découvrent une vision globale et stratégique du projet et dépassent leur propre rôle. En partageant un langage commun et en comprenant mieux les enjeux, ils acquièrent un sens critique qui leur permet de prendre part au projet. En résumé, leur montée en compétences rééquilibre les rapports dans la négociation des projets.

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Les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine

Les Ateliers

Développement économique

Les premiers bilans des PRU font apparaître le développement économique comme un des points faibles des projets. Comment créer les conditions d'implantation d'activités dans les quartiers et les pérenniser dans un double objectif de diversification fonctionnelle des quartiers et de retour à l'emploi des habitants ? On comprend à la lumière des opérations de développement tertiaire menée par PROMOCIL, organisme de logement social dans la région de Maubeuge, et de l’expérience du Val d’Argent à Argenteuil, que le zonage restrictif des quartiers empêche une intervention économique significative dans les quartiers ANRU. Les enjeux de développement économique se situent en effet dans les zones d’activité, souvent voisines des quartiers d’habitat social.

Il se pose ensuite la difficulté de trouver un investisseur. Les communes ont rarement la capacité financière de participer à un tour de table et encore moins d’en assurer l’initiative. Tandis que les organismes HLM, qui sont propriétaires de terrains ou d’immobilier dans les quartiers, n'ont pas pour objet de développer des montages financiers. A Maubeuge, PROMOCIL a quand même participé au tour de table pour constituer la société qui a construit avec BATIXIA et la Caisse des Dépôts. A Argenteuil, c'est un groupe BTP privé qui a participé au montage financier, à la construction, mais aussi à la commercialisation et à la gestion. C'est un modèle intégré idéal, qui bénéficie en plus d'un savoir-faire dans la gestion des problèmes dans les quartiers.

Les deux intervenants ont souligné que pour réussir une opération il faut se concentrer d'abord sur le développement économique avant de soutenir l’embauche des gens du quartier. Il est déjà suffisamment ambitieux dans un premier temps de faire venir des investisseurs privés dans un quartier qui a mauvaise image, d'offrir un produit de qualité à un loyer qui soit au prix du marché, voire légèrement en dessous. Enfin, la sécurité fait partie des questions à résoudre pour développer des activités économiques. Si à Maubeuge la méthode Coué et le remplacement des éléments cassés ou dégradés semblent suffire, ce n'est pas le cas partout. Argenteuil a connu quinze années difficiles et ses commerces souffrent beaucoup.

Vivre ensemble La question du vivre ensemble interroge la transformation de la vie sociale du quartier sous l'effet de la rénovation urbaine : comment gère-t-on les relations entre les nouveaux locataires et les anciens ? Comment prend-on en compte la question de la mémoire ? Comment entretient-on les réseaux relationnels qui préexistent ? A Dunkerque, un groupe de travail a été créé, il réunit l’ensemble des acteurs qui interviennent sur le quartier : collectivités, bailleurs, travailleurs sociaux du Département, éducation spécialisée, maisons de quartiers. Il vise à comprendre comment le quartier fonctionne, quels sont les tensions et les liens qui existent entre les habitants. L'objectif est de proposer des actions en phase avec les besoins du territoire.

Sur le quartier du Carré de la Vieille, quatre actions fortes ont porté sur l’appropriation des espaces publics et sur le sens donné aux équipements. La question de la mémoire revient souvent dans les projets de rénovation urbaine : comment entretient-on les héritages industriels ? L’interconnaissance des anciens et des nouveaux arrivants reste aussi à développer. Le temps des habitants n’est pas celui du projet, ni des élus, ni des techniciens. Il convient d'être au plus près d’eux pour répondre à leurs besoins immédiats. Les actions doivent être guidées par un sens, un projet social de territoire, qui permet ensuite de les évaluer.

Les bailleurs ont beaucoup travaillé sur la tranquillité résidentielle, ou prévention situationnelle, avec la GUP, un outil essentiel pour l’accompagnement social des habitants qui fait le lien avec les collectivités locales. Ils ont aussi développé la qualité de services pour répondre à l’attente des locataires qui porte sur la gestion au quotidien et non sur les questions d'ordre général. Au niveau national, la création d’un observatoire des faits d’incivilité localise les difficultés et apporte des réponses locales.

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Précarité énergétique 260 000 ménages seraient en situation de précarité énergétique dans la région. Ils dépenseraient en effet plus de 10 % de leurs revenus en énergie : électricité, chauffage et transports. A Grande-Synthe, Côté Quartier a créé un appartement de démonstration, qui reçoit en moyenne mille visites d'habitants par an. Les personnes sont invitées par les animateurs sociaux des quartiers à y découvrir les gestes qui ont un impact très fort sur la consommation, notamment d'eau : le lavage des mains à l’eau chaude ou l’eau froide, la durée raisonnable d'une douche.

Des freins restent cependant à lever, par exemple la difficulté de régler le thermostat pour le chauffage ou l’appel surtaxé chez le fournisseur d’eau en cas de fuite. La précarité énergétique n’atteint pas que la population la plus précaire, elle commence à toucher la classe moyenne. C’est de la responsabilité de chacun. D'abord des partenaires, qu'il faut convaincre de travailler ensemble, pour que les personnes qui souhaitent réaliser des travaux dans leur logement puissent facilement rassembler les financements (l’ANAH, la Région, la collectivité, etc.).

Chacun doit aussi faire un effort sur sa façon de vivre, une manière de rester en bonne santé dans un appartement sain.

Expérimentation relative à la mise en œuvre de projets sociaux à l’issue des opérations de relogement

Le SG-CIV a lancé fin 2010 un appel à projets pour l’accompagnement post-relogement, pour lequel trois grands territoires ont été retenus : Rhône-Alpes, l'Ile-de-France et le Nord Pas-de-Calais avec cinq projets : à Anzin, à Roubaix, à Wattrelos et deux à Valenciennes dont un est porté par PARTENORD. L’appel à projets a été organisé pour répondre aux problématiques repérées chez les participants aux ateliers relogement. Anzin a répondu avec l'objectif de faciliter le passage du collectif à l’individuel, de relier le bas et le haut du quartier et d’avoir un projet plus global de circulation des publics. Son projet repose sur quatre types d’ateliers : - un atelier éco-gestes, avec

l'idée que le développement durable n'est pas réservé à l’élite, il concerne aussi les habitants des quartiers, qui peuvent se familiariser avec les éco-gestes.

- un atelier "petit œuvre" prépare au relogement, en proposant des consultations d’un architecte d’intérieur.

Celles-ci n'ont pas fonctionné parce que les habitants craignaient une désappropriation de leur futur logement.

- un atelier sur l’appropriation des jardins, qui a bien fonctionné.

- une outillothèque qui procure du petit matériel aux habitants.

Cette expérimentation a montré un besoin d’ingénierie sociale sur le quartier pour répondre aux multiples petites difficultés et proposer des interlocuteurs. Les actions collectives sont importantes, car elles apportent aux habitants d'autres choses que les actions individuelles, mais elles sont difficiles à organiser, exigeant de la technicité et la qualification des professionnels. Les centres sociaux peuvent jouer un rôle important dans l’animation collective. La coopération forte des CCAS, des associations, des UTPAS, mais aussi des tutelles, est profitable lors des relogements mais difficile à maintenir ensuite. Elle fait naître des espoirs pendant l’opération de

relogement, puis se repose ensuite le problème de continuité de l’accompagnement social, de la fluidité des services et des moyens. L’accompagnement des personnes âgées pose problème également car si celles-ci ne dépendent pas de l’APA ou ne sont pas vulnérables, elles ne sont pas prioritaires au titre de l’accompagnement social. Cela renforce la précarité d’une partie de la population âgée. Les bailleurs ont un rôle à jouer dans l’appropriation des équipements et donc dans la lutte contre la précarité énergétique. Les agents de proximité comme les gardiens ont une fonction cruciale sur ce plan. Il est compliqué cependant de différencier ce qui relève des comportements et ce qui relève de données structurelles au logement. Bien souvent on impute au comportement des habitants ce qui relève sinon de malfaçons au moins de causes plus structurelles dans le logement.

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Les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine

Quelle pérennité et appropriation des équipements construits ou réhabilités dans le cadre de la rénovation urbaine ?

Guy Flodrops, Responsable territorial du site Avesnois-Valenciennois, Médiathèque Départementale, Conseil Général du Nord Patrick Gens, Habitat du Littoral Nicolas Langlais, ville de Boulogne-sur-Mer

Les projets de rénovation urbaine comportent un volet équipements importants. En amont de la construction, comment ont été pensés les projets de fonctionnement et la place des habitants ?

Pour pallier le manque d'équipements de lecture publique sur le territoire de Valenciennes Métropole, le Département du Nord a encouragé la création d'une médiathèque intercommunale à l'échelle du Pays de Condé. Cette médiathèque multi-sites partage ses personnels, compétences et collections entre trois communes. L'agglomération n'ayant pas encore pris la compétence sur les bibliothèques, c'est le Conseil Général qui porte le projet de services mutualisés et qui le finance, avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles. La médiathèque a été construite à proximité de la future ligne de tramways qui verra le jour fin 2013, une localisation soigneusement choisie pour en faciliter l'accès et encourager sa fréquentation. "Les médiathèques sont pratiquement construites aux arrêts de tram : une au centre-ville de Fresnes, une à l’entrée de la commune de Vieux-Condé et une au terminus de la ligne sur Condé sur Escaut", explique Guy Flodrops, responsable territorial du site Avesnois-Valenciennois, médiathèque départementale, Conseil général du Nord. Le modèle de médiathèque réinventé Le concept de médiathèque a été revisité dans ce projet. "Le modèle des années 1960 est aujourd'hui

en crise totale. Il faut ré-explorer chacun des champs de la médiathèque (culturel, social et éducatif) pour qu’elle soit un vrai lieu d’apprentissage, de pratiques culturelles et un véritable outil du lien social", selon Guy Flodrops. L'ouverture du projet sur l'extérieur pourrait d'abord se traduire par la mise en place d'un comité d'usagers au sein de la médiathèque de Condé-sur-Escaut. Son travail consisterait à construire le fonctionnement des lieux et à adapter les collections aux attentes de la population du Pays de Condé. A Vieux-Condé, la bibliothèque sera entièrement ouverte et partagera son parvis avec le Centre National des Arts de la Rue "Le Boulon". A Fresnes-sur-Escaut, la médiathèque intègrera la mémoire du charbon ainsi que les arts plastiques pour faire le lien avec le Musée vivant des enfants, les ressources numériques du futur Louvre-Lens et du musée de Valenciennes. Tout un art A Boulogne-sur-Mer, dans le quartier du Chemin Vert en rénovation urbaine, plusieurs idées ont été développées pour faire participer les habitants à leurs équipements de proximité – une salle de sports et une médiathèque - et s'approprier les nouveaux espaces collectifs. La Ville a d'abord misé sur une présence sociale importante : des

agents de développement, "presque des artistes en résidence" selon Nicolas Langlais, ont développé des actions artistiques comme « Les roses à la mer ». Autre innovation : le local de prêt d’outils, qui crée du lien, permet de connaître le fonctionnement de son quartier et d'en être acteur par l’entretien des parcelles. De nombreuses animations artistiques originales ont été développées : la réalisation d'un film et de jeux de société avec les enfants des ALSH pour faciliter l'appropriation des containers, l'expression des habitants sur leur quartier sous diverses formes plastiques…

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Les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine

Eléments de bilan et perspectives Didier Vanoni, Consultant, FORS recherche sociale

L’IREV avait proposé à Didier Vanoni d’accompagner cette journée régionale. Le dirigeant de FORS Recherche sociale relève ici quelques enseignements de la journée et les met en perspective en incitant les acteurs à questionner le sens de leur action.

« En réaction aux échanges sur les équipements et leur pérennisation, je suis frappé que dans la rénovation urbaine les réponses aient souvent été stéréotypées. Sur la question des équipements structurants, comme sur les résidentialisations ou le désenclavement, on retrouve d’un quartier à l’autre des réponses qui ne correspondent pas nécessairement à des besoins. Il me semble que les aménagements ne sont pas à la hauteur de ce qu’on devrait donner aux habitants, et on parle d’équipements structurants, mais structurants de quoi ? Comme si mettre un équipement créait de la sociabilité. Il faut bien un programme d’animations pour faire fonctionner et là on n’a pas de programme pluriannuel. Le problème est bien de mobiliser autant d’ingénierie culturelle que l’on a d’ingénierie pour construire des équipements culturels, scolaires ou autres. Il y aurait donc vraiment un travail à faire pour en premier lieu regarder tout ce qui a été produit dans cette génération de nouveaux équipements, et renvoyer les responsables à ce qu’ils ont laissé faire… Et puis regarder de quel projet social, culturel, etc., on parle à travers ces équipements. Vous avez dit qu’ils créaient du lien social, mais ils le créent parce qu’on les anime, parce qu’on a un projet ! Lors des travaux de la matinée, vous avez parlé beaucoup du sens : quel sens a cette politique ? On veut mélanger les gens, on veut les faire sortir de chez eux ?

On fait de l’interculturel mais est-ce que c’est l’équipement qui génère de l’interculturel, ou est-ce que c’est l’ingénierie sociale ? Bref, que les choses soient bien articulées, ce serait vraiment une belle perspective.

L’articulation du social et de l’urbain permet d’identifier les leviers pour remobiliser, réinterroger, faire sortir les gens de chez eux, les faire s’exprimer… On sent bien que les PRU sont un point de départ, une occasion de régénérer l’action sociale, quand c’est bien utilisé et optimisé. Le pire c’est quand on voit une dynamique de rénovation urbaine d’un côté et un CUCS qui fait quelque chose ailleurs. Lorsque c’est articulé on trouve plein de leviers pour remobiliser, réinterroger, faire sortir les gens de chez eux, les faire s’exprimer sur des choses qui les concernent. Il y a une très belle réalisation à mon avis que l’on peut mettre au crédit de l’ANRU, même si ce n’est pas l’ANRU qui l’a inventée, c’est la GUP, et c’est vraiment le b-a ba de la pérennité des investissements. Ça existait auparavant mais la GUP/PRU a permis de changer de dimension, de professionnaliser les acteurs, de faire monter en gamme les outils, et j’ai vu des expériences remarquables. Par exemple des municipalités qui changent leur organigramme et qui créent le service de Gestion Urbaine

de Proximité, et le bailleur local qui change aussi son organigramme pour avoir l’équivalent chez lui. Accompagner les habitants pour leur faire comprendre ce qui est bon pour eux, faire de la pédagogie pour qu’ils rentrent dans la norme du « nouvel habiter », des nouvelles formes d’habitat, du tri sélectif, etc. Je trouve que cette énergie que l’on met à les accompagner doit être interrogée parce qu’on y met beaucoup d’intentions et de bonne volonté, mais quel sens ça a au final ? On les accompagne parce qu’on ne peut pas faire autre chose. On ne leur donnera pas de boulot, leur autonomie est bloquée, donc on les accompagne vers l’acceptation de ce qu’ils ont, de ce qu’ils sont, de ce que doit être la norme pour eux puisqu’on a fabriqué un quartier pour eux.

Quel sens donne-t-on à l’accompagnement ? S’agit-il de leur faire accepter ce qu’ils ont, ce qu’ils sont, puisqu’on a fabriqué un quartier pour eux ? Je vous interpelle là-dessus parce que, en d’autres temps, quand on lisait des textes sur l’autogestion, ou quand on regarde un peu ce qui se fait en Italie sur des quartiers pris en charge par les habitants eux-mêmes, il n’y a pas

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Journée régionale du 16/12/2012

Les impacts sociaux des projets de rénovation urbaine

de pédagogie, il n’y a pas d’accompagnement. Ils s’accompagnent tous seuls, ils définissent les normes qui sont les leurs et ils vont capter les financements pour se les approprier. Nous on définit la bonne ville, on définit les bonne normes, et après on fait rentrer les habitants dedans et on leur apprend à les admettre. Il y a un décalage entre ceux qui peuvent choisir, y compris le mode de production, et ceux à qui on va donner des modes de production en leur disant « Attention, c’est du BBC, il ne faut pas ouvrir la fenêtre ». Une de mes préconisations, c’est qu’il faut faire monter les groupes de pression, les lobbies d’habitants ou de mal-logés, parce que la société civile s’exprime aujourd'hui assez peu. Notamment les plus mal-logés n’ont aucun porte-parole. Je suis donc toujours étonné quand on parle d’empowerment, mais de quel pouvoir on parle ? Quel pouvoir on leur donne ? Le dernier point est plus positif parce que je trouve que cette démarche de PNRU est une des plus belles réalisations de ces 10 dernières années. C’est une politique lisible, constante dans le temps, donc je suis assez positif sur l’ensemble de ce qui a été produit.

Le PNRU est primordial, pas pour faire de la rénovation urbaine, mais pour réponde à ce qui était lisible dans les quartiers, et les PRU sont des éléments de cette politique de l’habitat. Pour faire remonter la qualité et la notoriété des quartiers, les mettre à égalité ou les faire monter tous dans la hiérarchie de ce qui est apprécié, et non rejeté, il a été nécessaire de se dire que c’était une question de projet urbain au niveau de l’agglomération et pas seulement de projets urbains liés aux quartiers. Je trouve que c’est une voie de progrès, quand le PLH a un chapitre PRU et le PRU est une des dimensions du PLH.

La démarche de PNRU est primordiale, si elle est adossée à une politique locale de l’habitat à la bonne échelle Ça permet d’avoir une offre en flux au lieu de devoir développer une offre à côté sur du foncier récupéré, etc., ça rend possibles des produits en accession, des produits sociaux nouveaux, de l’habitat alternatif, de l’habitat pour les jeunes, et les quartiers sont des lieux où on passe mais un jour on pourra sortir parce qu’il y a des possibilités à l’extérieur.

Vous savez qu’un quartier qui fonctionne bien c’est un quartier où on choisit de rester mais que l’on peut quitter, et c’est entre ce choix que se fait la vie sociale. Une des voies de progrès ça serait de revenir sur cette notion d’accompagnement, accompa-gner pour qui, pour quoi ?, et puis bien penser que le PRU est un élément d’une stratégie de territoire. Alors bâtir une stratégie de territoire ça veut dire qu’il faut avoir une stratégie, il faut avoir des gens qui veulent la porter, il faut avoir les moyens de l’animer, et aussi des points d’ancrage. Si on est dans une zone en difficulté c’est peut-être plus difficile que si on est dans une agglomération dynamique, avec des ouvertures, etc., mais je vous livre ces éléments-là parce que les bénéficiaires en retour ce sont bien sûr les habitants. »

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