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LES INFECTIONS ASSOCICEES AUX SOINS
Dr. Hafi A / ISSI
Hygiène: généralités (1)
Définition: (dictionnaire Robert): ensemble des principes et
des pratiques tendant à préserver et à améliorer la santé
En milieu hospitalier: politique visant à prévenir à lutter
et à contrôler les infections hospitalières grâce à:
– Des mesures et des techniques évitant la transmission des micro-
organismes
– Un ensemble d’actions intéressant la propreté, la salubrité, le choix
des produits et du matériel, la dispensation des soins, la chaîne
alimentaire …
– Des comportements individuels et collectifs
Hygiène: généralités (2)
Objectifs
– Améliorer la qualité et la sécurité des soins
– Gérer le risque infectieux
– Bénéfice individuel / coût , pour la collectivité
Spécificités du milieu hospitalier
– Le contexte:
Architecture hospitalière
Évolution des techniques médicales
Complexité de l’équipement
– Les acteurs:
Patients
Personnels
Visiteurs
Les micro-organismes
Infections nosocomiales (1)
Définition de 1992
– Infection contractée dans un établissement de soins, que les symptômes apparaissent lors du séjour à l’hôpital, ou après
– Lorsque l’état infectieux du patient n’est pas connu, l’infection est classiquement considérée comme nosocomiale si elle apparaît dans un délai de 48h d’hospitalisation
– Cette infection peut être liée aux soins (infection iatrogène) ou simplement survenir lors de l’hospitalisation indépendamment de tout acte médical (exemple: épidémie de grippe)
Ces caractéristiques concernent aussi les personnels hospitaliers en raison de leurs activités
Nosocomial
Coté grec,
* noso, signifie: maladie
et
* komein, signifie soigner, rattachant plus
simplement l’infection à l’acte de soins.
Évolution de la terminologie
Infection hospitalière: (trop «hospitalier» !)
Infection nosocomiale ( IN ): attachée à
l’établissement de santé, mais liée ou non aux soins
Infection liée aux soins: iatrogène pas forcément
attachée à l’établissement de santé + IN
vise le secteur liberal, ambulatoire…
Infection associée aux soins: (qui comprend les
IN)
la definition qui n’oublie personne!!!)
Infections associées aux soins (IAS)
Englobe tout évènement infectieux en rapport plus ou moins proche avec:– Un processus des soins
– Une structure dans un sens
– Une démarche très large
L’IAS comprend – Les IN(contractées dans un établissement de santé)
– Les infections contractées lors des soins hors établissement de santé
Révolution de Mai 2007infections associées aux soins (IAS)
Une infection est dite associée aux soins (IAS): ++– Si elle survient au cours ou à la suite d’une prise
en charge (diagnostique, thérapeutique ou préventive) d’un patient
– Si elle n’était ni présente ni en incubation au début de la prise en charge
Une infection nosocomiale est une IAS
contractée en établissement de santé
Élargissement du champ: infections associées aux soins (IAS)
Lorsque l’état infectieux de la prise en charge n’est pas connu précisément, un délai d’au moins 48h ou un délai supérieur à la période d’incubation est couramment accepté pour définir une IAS
Toutefois,
il est recommandé d’expertiser dans chaque cas, le lien entre la prise en charge du patient et l’infection
Élargissement du champ: infections associées aux soins (IAS)
Infections du site opératoire (ISO):
- délai admis de 30 jours suivant l’intervention
- 1 an si mise en place d’un implant ou d’une
prothèse
Toutefois,
il est recommandé d’apprécier dans chaque
cas le lien entre l’intervention et l’infection
Donc, les infections nosocomiales
Définition+++: une infection est dite nosocomiale lorsqu’elle est acquise dans un établissement de soins , et:
1/ qu’elle apparaît après un délai de 48h après l’admission
2/ pour les infections du site opératoire, on considère comme nosocomiales les infections survenues dans les 30 jours qui suivent l’intervention
3/ ou, s’il y a mise en place d’une prothèse ou d’un implant, dans l’année qui suit l’intervention.
Infections liées aux soins (IAS)
3 mécanismes (ou facteurs de risque) d’acquisition:
Présence physique dans des structures où sont
délivrés des soins = infections associées à
l’environnement des soins (IAES)
Réalisation d’actes de soins = infections
associées aux actes de soins (IAAS)
État pathologique sous-jacent du patient
1/ Infections associées à l’environnement de soins (IAE)
Présence physique dans la structure
* résidents
* soignants
* visiteurs
Concerne:
* les micro-organismes d’origine environnementale (légionellose, aspergillose)
* mais aussi à transmission interhumaine ( ex. grippe, gale, certains BMR)
2/ Infections associées aux actes de soins (IAAS)
Actes de soins au sens large, quelque soit sa finalité: à
visée diagnostique, thérapeutique, dépistage,
prévention…
Donnés par un professionnel de santé, ou une personne
encadrée
Ou soins auto dispensés dans le cadre d’un protocole (ex.
auto dialyse)
Quelque soit le lieu où il est effectué: en établissement de
santé ou en dehors.
Exclusion de la définition des IAS
Infection présente ou en incubation à
l’admission (légionellose à l’entrée)
Colonisations asymptomatiques
– Colonisation urinaire, colonisation sur cathéter
– Présence isolée d’un micro-organisme sur une
cicatrice ou une lésion cutanée.
Infection associée aux soins (IAS)++
Englobe tout évènement infectieux en rapport plus ou moins proche avec un processus, une structure, une démarche de soins, dans un sens très large
L’IAS comprend– Les IN (= contractées dans un établissement de
santé
– Les infections contractées lors des soins hors établissement de santé
MODES DE TRANSMISSION++
D’un réservoir externe
– aérienne (legionella) ;
– produit contaminé (dérivés sang)
D’un malade : transmission croisée
– Personnel manu-portée
– matériel fibroscopie
– Air tuberculose, infection virale
Endogène
80% des IN sont transmises par les mains,
directement ou indirectement ++
LES FACTEURS DE RISQUE:++
Les pathologies immunodépressives
L’age et l’état nutritionnel du patient
Les nouveaux procédés invasifs de diagnostic ou
d’assistance
La pression de sélection des antibiotiques
La mauvaise gestion de l’hygiène individuelle et/ou
des locaux
Les germes en cause :++
Flore hospitalière : patient, personnel,
environnement… – Variable selon les services
– Antibiothérapie – Poussées épidémiques
70-80% infections bactériennes – E. coli,
Staph aureus, P. aeruginosa,
5-10% virus – Rotavirus, VRS, V. herpes,
virus de la grippe
Champignons – Aspergillus, candida
Les germes en cause:
Germes multi-résistants++
Séries européennes: • BGN 60%, Cocci
Gram + 30%
Les 3 bactéries+++: E coli (25%), S aureus
(19%), P aeruginosa (10%)
Fréquence d’isolement des germes (NosoTun 05)
Pseudomonas aeruginosa 17.9 %
Acinetobacter baumanii 12.8 %
E coli 10.3 %
Haemophilus influenzae 10.3 %
Staphylocoque aureus 10.3 %
Taux d’isolement de germes= 30.7%
Localisation des IN (1)
(au CHU Sfax)
Les infections urinaires représentant plus du tiers
des infections nosocomiales (40%)
Les autres infections les plus fréquentes étaient:
les pneumopathies (20%)
Les infections du site opératoire (18%)
Les autres infections (de la peau et des tissus mous) (18%)
Et les autres infections sur KT(cathétérisme cardiaque) (6%)
Localisation des IN (2)
(en France)
Pneumopathies 15%
Autres 17%
ISO 14%
cutaneomuqueuse10%
Bactériémie septicémie 6%
Infections respiratoires
hautes 7%
Urinaires 33%
Localisation des IN (3)
Les infections nosocomiales les plus fréquentes sont les infections urinaires (plus de 1/3 des IN: 36%)
Viennent ensuite par ordre de fréquence décroissante:
– Les pneumopathies 12%
– Les infections du site opératoire 11%
– Les infections de la peau et des tissus mous 10%
– Les autres infections respiratoires 8%
– Les bactériémies et/ou septicémies 6%
– Les infections ORL 6%
– Les infections sur cathéter 4%
Trois catégories de spécialités pouvaient etre distinguées:
Les spécialités où les infections étaient peu fréquentes– La psychiatrie le faible taux de prévalence est associé à une
– La pédiatrie moindre fréquence des interventions chirurgicales et du sondage urinaire
Les spécialités où des infections se situaient à un niveau intermédiaire
– La dermatologie
– Et/ou encore la pneumologie
Les spécialités où des infections étaient plus fréquentes:– La réanimation du fait d’une forte fréquence de
– La chirurgie réalisation d’actes invasifs
– Ou l’hématologie
Principaux facteurs de risque (1) +
Gestes techniques invasifs:
– Cathéters vasculaires (veineux ou artériels)
– Cathétérisme urinaire
– Intubation – ventilation artificielle
– Endoscopie , cœlioscopie
– Mise en place de perfusions…
Principaux facteurs de risque (2)+
État général du patient
– Les patients les plus exposés à l’infection nosocomiale
sont ceux âgés de plus de 60 ans
– Touchés par une affection grave (polytraumatisés,
brûlés…)
– Grabataires (pathologies de décubitus),
immunodéprimés (cancers, chimiothérapie, SIDA,…)
– Ou déjà infectés.
Principaux facteurs de risque (3)+
État général du patient:
– Patient recevant une antibiothérapie à large spectre
– Présence de patients contaminés ou infectés par un
germe nosocomial, notamment dans une unité de
soins intensifs
Le personnel soignant:
– Mauvaise formation du personnel (paramédical, et
médical) à l’hygiène hospitalière élémentaire.
Principaux facteurs de risque (4)+
Type de structure hospitalière:
nombreuses enquêtes de prévalence
réalisées à travers le monde ont montrés que
les taux d’infection nosocomiale les plus élevés
sont enregistrés dans:
- les hôpitaux universitaires (CHU)
- et les hôpitaux régionaux (CHR)
Principaux facteurs de risque (5)+
Type de service hospitalier:
– L’infection nosocomiale est globalement plus
fréquente en chirurgie qu’en médecine.
– Les services les plus touchés par l’infection
nosocomiale sont les services de:
Réanimation
Les services des grands brûlés
la néonatalogie
Coût des IN
Les études micro économiques de calcul
montrent que les infections nosocomiales sont
responsables:
– De l’augmentation de la mortalité et de la morbidité
– De la durée moyenne de séjour (variable selon le
site de l’infection)
– De conséquences sociales pouvant affecter le
malade lui-même et sa famille.
Coût des IN
Les coûts sont répartis sur trois groupes:
Les coûts hospitaliers: représentant l’ensemble des coûts directement imputables à l’infection nosocomiale
Les coûts extrahospitaliers: concernent les dépenses liées à la consommation médicale à domicile augmentés des frais liés à la réadaptation éventuelle du malade
Les coûts sociaux: sont constitués par un ensemble assez hétérogène difficiles à évaluer, comme les pertes de salaires, la perte de production, l’invalidité, voire le décès
Coût des IN
Par ailleurs,:
dans certaines sociétés, les infections
nosocomiales ont altérer la confiance des patients
vis-à-vis système sanitaire et ainsi majorer leurs
angoisses ou leurs craintes au cours d’une
hospitalisation; affectant ainsi l’image de marque
de l’établissement de santé, le service et
l’ensemble de son personnel.
Aspects cliniques de quelques infections
associées aux soins :
Les Infections Urinaires associées aux soins:
++
Aspects cliniques :
Les Infections Urinaires associées aux soins :
• 40% des IAS
• Essentiellement liées aux sondages vésicales
Le plus souvent bénignes: mortalité 0.1%
• Prolongent la durée de séjour de 2,4 jours en
moyenne
• Réservoir de bactéries multi-résistantes
Problème de santé publique
Définitions :
Définitions :
MICROBIOLOGIE
E. coli+++,
entérobactéries++
Enterococcus sp
Pseudomonas sp
Staphylococcus sp
Autres BGN
Levures
Fréquence élevée des BMR++
Rôle croissant des levures++
Facteurs de risque d’une IUAS++
Facteurs extrinsèques – Sondage urinaire : durée,
type de drainage –
Les instrumentations : endoscopie +++ •
Facteurs intrinsèques – Sexe ( risque x 2 chez la
femme)
Âge (95% des IUN surviennent après 50 ans)
Diabète
Antibiothérapie préalable
Pathologie sous-jacente (diarrhée, vessie neurologique)
Mécanismes d’acquisitions des IUN en présence de sonde ++
Acquisition lors de la mise en place de la sonde
Acquisition par voie endoluminale
Acquisition par voie extraluminale ou péri- uréthrale
Acquisition par voie hématogène
Physiopathologie :
Tableaux cliniques : ++
formes symptomatiques:
Cystite
Prostatite
Pyélonéphrite
Orchite
parfois complications:
abcès du rein,
sepsis grave
Pneumopathies nosocomiales
Pneumonies ( PN) nosocomiales :
Deuxième site d’infection nosocomiale (20% en
France)
Premier pour la mortalité: 30-60%
Concerne 0,5 à 1% des patients hospitalisés
6 à 20 fois plus si ventilation mécanique
Définition :
Définition • Pneumonie acquise après 48 heures
d’hospitalisation
(Élimine les infections en cours d’incubation)
Les facteurs pronostiques (Morbidité-mortalité )
Plusieurs facteurs pronostiques :
Age >60 ans
Caractère bilatéral de la pneumonie
Terrain sous-jacent précaire
Détresse respiratoire associée
Echec de l’antibiothérapie instaurée
Responsabilité de P. aeruginosa ou d’Acinétobacter
Existence d’un choc septique
Facteurs de risque des Pneumonies Nosocomiales :
Ventilation mécanique (durée> 6j) •
Troubles de la conscience •
Troubles de la déglutition avec inhalation •
Traumatisme pulmonaire •
Antibiothérapie antérieure •
Position en décubitus dorsal •
Terrain: tabagique, dénutri, immunodéprimé,
sujet âgé,
maladies respiratoires chroniques sous jacentes
Mécanismes d’infection :
La contamination de l’oropharynx par des bactéries
d’origine digestive ATBs ++ favorisent la sélection
des bactéries pathogènes Micro-inhalations répétées
favorisent la colonisation trachéo-bronchique Micro-
traumatismes répétés de la muqueuse trachéale
La contamination directe par le matériel de
ventilation ou par une infection de voisinage
La contamination par voie hématogène: rare
Classification des pneumonies nosocomiales
Deux formes de PN − Les pneumopathies précoces
qui surviennent avant le 5ème jour d’hospitalisation,
dues à bactéries commensales du malade telles que S
pneumoniae, H influenzae, S aureus et E coli
Les pneumopathies tardives qui surviennent après
le 5ème jour d’hospitalisation dues à des bactéries
hospitalières multi-résistantes telles P aeruginosa,
Acinetobacter,
Diagnostic:
Diagnostic , selon malade intubé ou non
différencier entre colonisation et infection
Les critères de diagnostic des PN associent un
diagnostic radio-clinique et bactériologique: -
Pneumopathie certaine ou probable
Pneumopathie possible (ou clinique)
Principes généraux de prévention(1)
Les principes d’hygiène élémentaire restent plus que jamais d’actualité, même si les antibiotiques ont révolutionné la perception médicale de l’infection
L’utilisation abusive d’antibiotiques a largement contribué à l’émergence de germes hospitaliers beaucoup plus virulents ou des germes pathogènes nouveaux, qui posent des problèmes thérapeutiques parfois insolubles.
Principes généraux de prévention(2)
La combinaison de quelques mesures (certaines très simples)
sont efficaces pour limiter la transmission des germes nosocomiaux– Lavage et/ou désinfection des mains
– Asepsie des gestes invasifs (pose de cathéter, de sonde vésicale, endoscopie, interventions chirurgicales…)
– Utilisation rationnelle des antibiotiques ( protocoles d’ antibioprophylaxie et de traitements)
Principes généraux de prévention(3)
La combinaison de quelques mesures (certaines très
simples) sont efficaces pour limiter la transmission des
germes nosocomiaux
– Stérilisation efficace des instruments
– Tenue vestimentaire adaptée
– Dépistage de porteurs asymptomatiques, isolement et
décontamination
– Investigation épidémiologique des cas groupés
d’infections
– Organisation d’un circuit des déchets, architecture
adaptée des locaux.
Cas clinique (1)
Mr. X, patient de 72 ans
Infiltration de corticoïdes retard dans l’articulation de l’épaule (arthrose) au cabinet du rhumatologue
5 jours plus tard: arthrite de l’épaule, culture positive à staphylocoque doré méticillino-sensible
Traitement chirurgical, antibiothérapie de plusieurs mois
Séquelles articulaires.
INFECTION ASSOCIEE AUX SOINS
Cas clinique (2)
Patiente de 52 ans, traumatisée médullaire suite à un accident de la route, hospitalisée en rééducation fonctionnelle
Sonde urinaire à demeure mise en place
Au 10eme jour de l’hospitalisation, elle présente des douleurs lombaires et une fièvre de 39°C
L’analyse d’urines montre des Pseudomonas aeruginosa à 200.000/ml et 40.000/ml globules blancs
INFECTION NOSOCOMIALE DU HAUT APPAREIL URINAIRE
Cas clinique (3)
Mr Z, 22 ans
– Accident de moto sur l’autoroute
– Perte de connaissance, fractures multiples
– Intubation sur la voie publique par le SAMU, transfert en
réanimation
– 8 jours plus tard,pneumopathie sous ventilation mécanique à
Staphylocoque meticillino-résistant et Escherchia coli
INFECTION NOSOCOMIALE : PNEUMOPATHIE DE
VENTILATION, INFECTION ASSOCIEE A UN ACTE
MEDICAL
Cas clinique (4)
Mme Y, 80 ans
– Pose programmée d’une prothèse totale de la hanche, pour
arthrose de hanche
– 8 mois plus tard,: infection de prothèse
– Cure chirurgicale: Staphylocoque doré métécillino-résistant
INFECTION NOSOCOMIALE: INFECTION DU SITE
OPERATOIRE
INFECTION ASSOCIEE A UN ACTE MEDICAL