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Actualités pharmaceutiques n° 494 Mars 2010
Avant l’âge de 2 ans, l'étiologie des infections des voies respiratoires est le plus souvent virale : virus respiratoire syncytial (VRS),
myxovirus para-influenza, adénovirus ou rhinovirus sont en cause et ne justifient pas de traitement anti-biotique. Bien que ces infections respiratoires soient, en général, bénignes, leur gravité peut venir de leur répétition, de complications suppurées ou de leur retentissement fonctionnel.
Les bronchites aiguës La bronchite aiguë est une maladie inflamma-
toire de la muqueuse tapissant les bronches. Son origine est principalement virale. Elle s’installe habi-tuellement au décours d’un rhume, d’une rhinopha-ryngite ou d’une laryngite. La vie en collectivité est un facteur de risque. La maladie est caractérisée par une toux, initia-
lement sèche, puis productive au bout de quelques jours. Les glaires peuvent parfois provoquer des vomis-sements. Des douleurs à type de brûlures au niveau du thorax sont susceptibles de survenir. Elles sont accompagnées d’une fièvre plutôt modérée (38 °C), mais inconstante. La respiration est parfois rapide et difficile. L'enfant est affaibli et souffre de courbatures et d'une grande fatigue. La guérison survient le plus souvent spontanément
en une dizaine de jours, mais la toux peut persister quelques semaines. Une fièvre élevée persistante au-
delà de 3 jours doit faire rechercher une autre cause ou une complication.Si les épisodes de bronchites se répètent régulière-ment, s’ils sont accompagnés de sifflement ou bien encore surviennent dans un contexte allergique, il faut évoquer un asthme chez l’enfant et assurer une prise en charge adaptée.
La bronchioliteLa bronchiolite touche 460 000 nourrissons par an. L’épidémie débute souvent à la mi-octobre, connaît un pic en décembre et se termine au mois de mars. Le virus en cause est le virus respiratoire syncytial
(VRS) dans 60 à 90 % des cas. Il se transmet soit directement par les sécrétions contaminées expul-sées lors de toux et d’éternuements, soit indirecte-ment par les mains et le matériel souillé. L’incuba-tion est de 2 à 8 jours. L’élimination du virus s’opère en général en 3 à 7 jours mais peut être prolongée jusqu’à 4 semaines. La pénétration virale se fait d’abord au niveau des voies aériennes supérieures par colonisation des cellules épithéliales de la muqueuse nasale. Le virus provoque ensuite une obstruction des ramifications bronchiques terminales intralobulaires, une nécrose et une desquamation des cellules épithéliales avec des-truction des cellules ciliées. L’œdème de la muqueuse est accompagné d’exsudation et d’une hypersécré-tion bronchique à l’origine de la formation de bou-chons muqueux. L’obstruction des voies aériennes est donc à la fois endoluminale (bouchon muqueux) et murale (inflammation pariétale) ; le bronchospasme ne joue qu’un rôle mineur. La bronchiolite débute classiquement par une
simple rhinopharyngite peu fébrile avec coryza et obstruction nasale. Ce n’est que dans 20 % des cas qu’elle est suivie d’une atteinte bronchiolaire. Celle-ci se manifeste alors par des sibilants. Des signes de lutte peuvent apparaître et conduire à une détresse respiratoire aiguë.
Les infections virales des voies respiratoires
Les infections virales des voies respiratoires représentent le motif le plus fréquent
de consultation médicale. Les infections bronchopulmonaires sont potentiellement
graves, voire mortelles chez les enfants âgés de moins de 5 ans.
© B
SIP
/Men
dil
Les séances de kinésithérapie peuvent aider l’enfant atteint de bronchiolite à dégager les sécrétions accumulées dans les bronches.
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Actualités pharmaceutiques n° 494 Mars 2010
Les maladies infantiles virales
L’évolution clinique est, dans la très grande majorité des cas, favorable ; les signes d’obstruc-tion durent 8 à 10 jours et une toux résiduelle peut persister encore une quinzaine de jours. Les rechutes sont tout à fait possibles dans les deux premières années de la vie de l’enfant. Le traitement de la bronchiolite n’est pas spéci-
fi que. L’objectif est de diminuer les symptômes, d’améliorer le confort du nourrisson et de prévenir le risque de survenue de complications. La prise en charge repose donc sur la désobstruction du nez en utilisant du sérum physiologique, des eaux de mer isotoniques ou un mouche-bébé.Un traitement par kinésithérapie peut être pres-crit pour aider l’enfant ou le nourrisson à dégager les sécrétions accumulées dans les bronches et qu’il ne sait pas évacuer. Même si elle peut paraître impressionnante et brutale aux parents, cette tech-nique donne généralement d’excellents résultats. La fréquen ce des séances doit être adaptée à la tolérance de l’enfant et à l’évolution clinique.Les bronchodilatateurs ou corticoïdes par voie inha-lée ne doivent en aucun cas être utilisés en première intention.L’aspect purulent des sécrétions n’est pas considéré comme un facteur nécessitant une antibiothérapie. Une surinfection bronchique peut être suspectée
en cas de fièvre supérieure à 38,5 °C pendant plus de 48 heures. Elle nécessite alors la prescription d’antibiotiques. Quelques conseils de prévention peuvent être
donnés aux parents :– se laver les mains fréquemment avec de l’eau et du savon ou des solutions hydro-alcooliques sans rinçage, notamment avant de s’occuper du bébé ;– penser à la décontamination des objets (jouets notamment) et des surfaces ;– ne pas échanger les biberons, sucettes et couverts des enfants de la famille ;– éviter, si possible, la garde en collectivité avant l’âge de 6 mois ;– ne pas fréquenter les lieux publics en période d’épi-démie (transports en commun, centres commerciaux, hôpitaux, salles d’attente...) ;– ne pas exposer les enfants au tabagisme passif ;– ne pas embrasser le bébé sur le visage quand on est enrhumé ;– éviter de faire dormir dans la même chambre un enfant “sain” et un enfant malade. �
Stéphane Berthélémy
Pharmacien, Royan (17)
Il est important de bien expliquer aux parents le déroulement d’une
séance de kiné respiratoire afin qu’ils ne soient pas traumatisés
par les pleurs du bébé. La kinésithérapie ne fait pas souffrir l’enfant.
Il ne s’agit que de forcer l’expiration. Il suffit en moyenne de quatre
à cinq séances (une par jour), en association avec un traitement
médicamenteux adapté, pour en venir à bout.
L’idéal est d’amener le bébé à jeun ou 2 heures après qu’il a pris son
repas pour éviter régurgitations et vomissements. Chaque séance
dure environ 10 à 20 minutes. Permettant un mouchage, de bons
reniflements rétrogrades et l’expectoration de crachats, elle se
déroule en plusieurs étapes :
– appréciation de l’état général ;
– auscultation pulmonaire ;
– désobstruction rhinopharyngée par mouchage et reniflements
de l’enfant ;
– pression sur le thorax pour faciliter la remontée des crachats ;
– déclenchement de la toux par pression sur la face antérieure
ou latérale de la trachée ;
– antépulsion pharyngo-buccale qui a pour objectif de faire cracher
les glaires au bébé pour les amener au bord des lèvres.
Coucher le bébé sur le dos en mettant un petit coussin sous son matelas
pour le surélever de 30°.
Donner à boire régulièrement, par petites quantités et fractionner les biberons
pour éviter les régurgitations lors des quintes de toux.
Désencombrer régulièrement le nez, particulièrement avant les repas
ou le couchage, à l’aide de sérum physiologique, d’eau de mer isotonique
ou de solutions de lavages antiseptiques et fluidifiantes comme Prorhinel®.
Le liquide est introduit dans chaque narine du bébé alors que celui-ci est couché
sur le dos, la tête tournée sur un côté.
Utiliser des mouchoirs jetables.
Veiller à aérer correctement la chambre tous les jours, à ne pas trop couvrir
l’enfant et à bien humidifier les lieux ; la température ambiante doit être
supérieure ou égale à 19 °C.
Éviter l’exposition de l’enfant à la fumée de tabac
ou à des environnements enfumés : l’inhalation
passive de tabac est un facteur aggravant pouvant
conduire à l’hospitalisation.
Ne pas donner de traitement antitussif.
Encourager l’allaitement maternel qui apporte
des anticorps protecteurs pour le bébé.
Au comptoir,
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