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5 Les Libanais dans le monde lundi 6 avril 2009 La communauté arabe a désormais sa journée nationale au Brésil Il s’agit du 25 mars, qui a été institué par le Congrès « Jour- née nationale de la commu- nauté arabe », en vertu de la loi fédérale n° 11764 d’ août 2008, proposée par le sénateur Romeu Tuma, brésilien d’ori- gine syro-libanaise. L’idée avait fait son apparition en 2004 et avait été défendue par le député Jorginho Maluly, lui aussi d’origine libanaise. La date du 25 mars a été choisie pour deux motifs : c’est la date de la promulgation de la pre- mière Constitution brésilien- ne, en 1824, et le nom de la fameuse rue commerçante de São Paulo, « Rua 25 de Mar- ço », connue aussi sous le nom de « Rua dos Árabes » (Rue des Arabes), où plus de 50 % des commerçants sont arabes. L’histoire dit que le premier magasin a été ouvert dans cet- te rue en 1887 par l’émigrant libanais Benjamin Jafet (Ya- fet). La « Rua 25 de Março » est aujourd’hui le plus grand marché à ciel ouvert de São Paulo, avec plus de 400 000 personnes qui y circulent cha- que jour. La création de cette journée est un hommage aux hommes et aux femmes d’origine arabe qui commencèrent à arriver au Brésil il y a plus de cent ans, à la recherche d’un travail et avec le rêve de s’enrichir ra- pidement et de retourner dans leur pays. Mais ils ont été cap- tivés par la beauté du Brésil et y sont restés. En 1920, plus de 58 000 émigrants arabes se trouvaient déjà au Brésil et plus de 40 % s’étaient établis à São Paulo. « Les émigrants du Moyen-Orient forment une partie importante de no- tre population », confirme le sénateur Romeu Tuma. La communauté arabe se com- pose actuellement de près de 12 millions de personnes, qui sont pour la plupart des Li- banais, suivis des Syriens, des Palestiniens, des Égyptiens, des Libyens, des Jordaniens et des Irakiens... « Ces émi- grés ont marqué le Brésil non seulement dans le domaine du commerce mais aussi dans tous les autres domaines, comme la gastronomie, l’industrie, la littérature, le cinéma, le droit, le monde académique », pour- suit le sénateur Tuma. Maricà, première ville La première ville brésilien- ne à commémorer cette date est Maricá, ville située dans l’État de Rio de Janeiro, sur la « Costa do Sol » (Côte du So- leil), avec de très belles plages et des régions protégées pour conserver l’environnement. Cette commémoration a pour objectif de stimuler les échan- ges culturels et commerciaux entre Brésiliens et Arabes. C’est un paradis historique, écologique et touristique, où se développent rapidement les secteurs des services et de l’agriculture, avec de plus un important gisement de pé- trole récemment découvert et qui commence a être exploré. La mairie de Maricá a ainsi organisé, du 25 au 31 mars, une semaine d’événements auxquels ont été invités une délégation de diplomates et d’hommes d’affaires arabes, des représentants des entités arabes brésiliennes et des res- ponsables du gouvernement brésilien. Le secrétariat au Dé- veloppement économique, in- dustriel, commercial et pétro- lier a participé à l’organisation du séminaire, sous la direction de son secrétaire, Aleksander Santos, et son sous-secrétaire, Sérgio Ricardo Rocha, ainsi que l’Organisation d’appui et de coopération aux entités arabes au Brésil, présidée par M. Francisco Romero, la So- ciété arabo-brésilienne, pré- sidée par Moutih Ibrahim, et la Ligue culturelle arabo-bré- silienne, dirigée par Aclizio Calazans. La délégation arabe a été re- çue le 25 mars par le maire de la ville de Maricá, Washing- ton Luiz Cardoso Siqueira (Quaquá) et son épouse, Rosangela Zeidan, d’origine libanaise, ainsi que par les secrétaires, conseillers muni- cipaux et autres autorités de la ville. La délégation a effec- tué un tour des lieux, visitant le lac de Araçatiba, la plage de Ponta Negra et la région d’Espraiado, où se trouvent de grandes chutes d’eau. Durant cette semaine des expositions et des festivals se sont tenus, avec de la musique arabe, des danses folkloriques, des produits artisanaux, des plats typiques et un concours de ré- daction dans les écoles sur la culture arabe. Un tournoi de football a également été orga- nisé entre des équipes brési- liennes et une équipe venant de la Libye. La maison de Madeleine Colaço, française née au Maroc et naturalisée brésilienne (1907-2001), a été visitée par la délégation arabe. Cette artiste s’était distinguée dans l’art de la tapisserie, in- ventant un nouveau point de broderie appelé « point brési- lien », et créant une école de tapisserie à Maricá pour aider les femmes de la région (ses œuvres avaient été exposées au Musée Sursock en 1997 à l’initiative de l’ambassade du Brésil au Liban). Sommet « Amérique du Sud et pays arabes » à Doha Au même moment s’est tenu le 31 mars à Doha, à Qatar, le deuxième sommet « Amérique du Sud et pays arabes » regroupant 12 pays d’Amérique du Sud et 22 États membres de la Ligue arabe. Le premier sommet avait eu lieu à Brasilia, en mai 2005. Le sommet de Doha a traité de plusieurs sujets, dont la crise économi- que mondiale. Le président de la République du Brésil, Luis Inácio Lula da Silva, a déclaré qu’« aucun pays n’ar- rivera à dépasser la crise avec des mesures isolées… ». La présidente du Chili, Michele Bachelet, a défendu « le dé- veloppement du dialogue et de la connaissance entre les peuples ». S’exprimant sur les conflits au Moyen-Orient, le chancelier du Paraguay, Ale- jandro Hamed Franco (ex- ambassadeur du Paraguay au Liban) a dit que « l’Amérique du Sud peut participer plus activement à la résolution de ces conflits, n’ayant pas d’intérêts politiques dans la région ». Pour ce qui est des relations commerciales, le sommet de Doha a donné des résultats très positifs, avec des échanges commerciaux esti- més à 20 milliards de dollars, alors qu’au sommet de Brasi- lia, ceux-ci s’étaient chiffrés à 6 milliards de dollars. Le troisième sommet est prévu pour 2011 au Pérou. Roberto KHATLAB Participant invité au Jour natio- nal de la communauté arabe à Maricá, Rio de Janeiro Pour en savoir plus : Ville de Maricá : www.marica.rj.gov. br - Noticiáio RJ : http:// roselypellegrino.wordpress. com - Madeleine Colaço : www. madeleinecolaco.com - Sommet Amérique du Sud-pays arabes - www2.mre.gov.br/aspa/ - La communauté arabe du Brésil a désormais une date commémorative dans le calendrier officiel du pays. Une belle plage du Brésil, deuxième patrie pour beaucoup de Libanais émigrés. Comme tous les ans, les Mexicains commémorent la Journée des émigrés le 8 mars. À cette occasion, un groupe de Mexicains et de Libano- Mexicains s’est rendu auprès de la statue de l’Émigrant, près du port de Beyrouth, ren- dant hommage aux dizaines de milliers de Libanais partis vers tous les continents. Étaient présents à la cé- rémonie plusieurs ambassa- deurs dont ceux du Mexique, de Cuba, du Venezuela, de Colombie, ainsi que l’ancien ministre Michel Eddé, le pré- sident de l’Association d’ami- tié libano-mexicaine, Georges Hayek, et le secrétaire général de la Ligue libanaise mon- diale, Nabil Harfouche. Une gerbe de fleurs a été déposée par l’ambassadeur du Mexique, Jorge Alvarez, près de la statue, en hommage à tous les émigrés libanais dans le monde. L’ambassadeur Alvarez, qui prodigue de nombreux efforts pour renforcer les relations culturelles et économiques avec le Liban, a rappelé dans son allocution l’importance de la communauté libanaise au Mexique et son apport au développement de la société mexicaine. M. Hayek s’est en- suite exprimé en ces termes : « Je m’adresse aujourd’hui aux Libanais qui ont émigré sans oublier leurs racines, et qui ont transmis avec tendresse, aux nouvelles générations, leurs traditions et leurs devoirs envers leur pays d’origine. » Signalons que la statue de l’Émigrant avait été offerte par la communauté liba- naise du Mexique. En 1979, le Centre libanais à Mexico avait demandé à l’artiste mexicain d’origine libanaise Ramis Barquet de créer ce monument représentant un émigré libanais de la première vague, arrivé dans son pays d’adoption avec un sac de voyage sur le dos, la tête haute et les yeux tournés vers l’hori- zon. Cette statue a été réalisée en deux exemplaires, l’une se trouvant au port de Veracruz au Mexique, et l’autre au port de Beyrouth. R.K. La Journée des émigrés au Mexique La statue de l’Émigrant, près du port de Beyrouth, à côté de laquelle flotte le drapeau du Mexique. Photos Georges Matar Une vue de l’assistance lors de la célébration de la Journée des émigrés. L’Église grecque-catholique du Liban à la rencontre de ses émigrés Q- Quelles sont les objectifs de ce comité ? R- Ce comité a été créé il y a deux ans à l’initiative du ministre Michel Pharaon, qui dirigeait le Conseil supérieur de la communauté. Le premier comité était présidé par l’am- bassadeur Robert Arab, et c’est aujourd’hui à moi qu’incombe cette tâche. Notre but est d’en- gager des actions concrètes en direction des émigrés de notre communauté, et nous avons décidé, avec notre patriarche Grégoire III Lahham qui pré- side le Conseil supérieur, ainsi que le ministre Nicolas Khou- ry, qui le dirige actuellement, d’en faire une priorité. Q- Nous sommes en pleine période électorale au Liban. Les législatives du mois de juin ont-elles des répercussions sur vos projets ? R- Nous nous sommes rendu compte que, parmi les membres de la communauté grecque-catholique inscrits sur les listes électorales des diverses localités libanaises, à Beyrouth, Zahlé, Saïda, Tyr, Baalbeck et d’autres régions, nombreux sont ceux qui ne seront pas au rendez-vous. En cette période de calme, nous avons ainsi décidé de soutenir la campagne actuelle appuyée par le président de la République, le général Michel Sleiman, pour l’octroi de la nationalité et pour que le droit de vote soit assuré aux émigrés qui sont sur le point de rom- pre avec leur mère patrie, en raison des tristes événements secouant le Proche-Orient depuis plus d’un demi-siè- cle. Il s’agit de les sensibiliser en les incitant à s’enregistrer avec leurs familles auprès des ambassades libanaises, ou à se faire connaître dans nos pa- roisses. En parallèle, un travail de fond sera effectué au Liban dans les villes et villages, où nous demanderons aux habi- tants de nous communiquer les adresses de leurs parents dans les pays de l’émigration. Q- Parlez-nous un peu plus de la communauté grecque- catholique à l’étranger. Quels sont les principaux pays de l’émigration ? R- Il est difficile de connaî- tre le nombre exact de nos émigrés et de leurs descen- dants, comme c’est le cas pour tous les Libanais de l’étranger. Mais il s’agit d’une commu- nauté fortement implantée en Amérique latine, au Brésil no- tamment, depuis le début de la grande émigration libanaise à la fin du XIX e siècle, avec plus d’un million de membres, alors qu’au Liban, nous ne comptons pas plus de 350 000 personnes. Quant à nos dio- cèses à l’étranger, ils sont au nombre de six, établis dans les pays suivants : Brésil, Argen- tine, Venezuela, États-Unis, Canada, Australie-Nouvelle- Zélande. Il faut savoir qu’en Europe, il n’est pas coutume d’avoir des diocèses, mais des paroisses, comme c’est le cas pour l’église Saint-Julien-le- Pauvre à Paris. Q- Votre première grande action consiste en une jour- née de prières à l’intention des émigrés grecs-catholiques. Cet événement sera-t-il orga- nisé régulièrement ? R- En effet, nous avons l’in- tention d’instaurer une journée annuelle au cours de laquelle nous prierons pour les person- nes dont nous sommes physi- quement séparés, aussi bien au Liban que dans les pays étran- gers. Cette journée tomberait le premier dimanche suivant le dimanche de Pâques, et exceptionnellement, comme c’est le cas cette année, le se- cond dimanche, si le premier correspondait avec les Pâques orthodoxes. Nous lançons no- tre initiative cette année, avec la première messe officielle à l’intention des grecs-melkites catholiques dans le monde, qui sera célébrée le diman- che 26 avril à 11h par Mgr Youssef Kallas, archevêque de Beyrouth et de Jbeil, en l’église Saint-Jean-Chrysos- tome, au siège de l’archevêché, rue de Damas, à Beyrouth, et à laquelle nous convions les ambassades des pays de l’émi- gration grecque-catholique. Une circulaire a été envoyée à tous nos évêques et prêtres afin qu’ils s’associent, par leurs prières et leurs sermons, à cet événement, en faisant partici- per leurs paroissiens. Q- Qu’en est-il du synode qui se déroule tous les ans au Liban ? R- Tous les évêques grecs- catholiques participent à ce synode qui se tient générale- ment au mois de juin au siège patriarcal de Raboué, dans la banlieue nord de Beyrouth, ou à celui de Aïn-Trez, dans la montagne de Aley. Nous avons demandé à tous les diocèses précités de proposer à leurs paroissiens d’origine libanaise de les accompagner pour une semaine, durant la- quelle nous organisons tout un programme de visites cultu- relles et touristiques. Ce voya- ge, prévu cette année pour la première semaine du mois de juin, aura une connotation particulière, car il coïncidera avec les élections législatives du 7 juin. Ce qui permettra un véritable retour aux sources. Q- Vous détenez la natio- nalité canadienne et présidez l’association socioculturelle libano-canadienne au Liban. Votre double nationalité a-t- elle exercé une influence sur vous ? R- J’entretiens des relations continues entre le Liban et le Canada. Avec Internet et les moyens de transport actuels, il est devenu beaucoup plus facile de collaborer avec les pays d’outre-mer. Des actions de sensibilisation ont déjà été engagées par la communauté maronite, dans laquelle le ministre Michel Eddé s’est beaucoup investi. Nous fai- sons appel à toutes les autres communautés, chrétiennes et musulmanes, pour œuvrer au renforcement du mouvement de retour au pays, afin que no- tre cher Liban prospère. Propos recueillis par Naji FARAH Interview Médecin de profession exerçant à Beyrouth, Georges Kallas est le président du comité de l’émigration au sein du Conseil supérieur des grecs-melkites catholiques. Il nous donne de plus amples détails sur l’action de ce comité dans les pays d’émigration. Georges Kallas, à l’extrême gauche, en compagnie de membres de la communauté libano- canadienne. La construction de la nouvelle cathédrale du Saint-Sauveur à Montréal, qui a été inaugurée par l’évêque Ibrahim Ibrahim en 2007. Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com Patriarcat d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem : www.pgc-lb.org Siège patriarcal d’Alexandrie : www.greekcatholicegypt.com Diocèse du Brésil : www.melquitas.com.br Diocèse des États-Unis : www.melkite.org Diocèse d’Australie et de Nouvelle-Zélande : www.melkite.org.au Église Saint-Cyril au Caire (Égypte) : www.saintcyrille.com Église Saint-Julien-le-Pauvre à Paris (France) : www.sjlpmelkites.org Église Saint-Nicolas-de-Myre à Marseille (France) : http:// nicolasdemyre.tripod.com Église Saint-Jean-Chrysosto- me à Londres (Royaume-Uni) : www.melkite.org.uk Église Saint-Jean-Chrysos- tome à Bruxelles (Belgique) : www.melkiteb.com Église Saints-Pierre-et-Paul à Ottawa (Canada) : www.melkite.com Église Jésus the King à To- ronto (Canada) : www.jesustheking.com Église Saint-Ignace-d’Antio- che à Georgia (États-Unis) : www.melkite.net Église Notre-Dame-du-Liban à Fortaleza (Brésil) : http:// br.geocities.com/melquita Cathédrale Saint-Georges à Caracas (Venezuela) : http:// catedralsanjorge.tripod.com Global Melkite Association : www.melkites.org Paroisses par pays : www.mliles.com/melkite/ indexmelkiteother.shtml Lien Internet

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5Les Libanais dans le mondelundi 6 avril 2009

La communauté arabe a désormais sa journée nationale au Brésil

Il s’agit du 25 mars, qui a été institué par le Congrès « Jour-née nationale de la commu-nauté arabe », en vertu de la loi fédérale n° 11764 d’ août 2008, proposée par le sénateur Romeu Tuma, brésilien d’ori-gine syro-libanaise. L’idée avait fait son apparition en 2004 et avait été défendue par le député Jorginho Maluly, lui aussi d’origine libanaise. La date du 25 mars a été choisie pour deux motifs : c’est la date de la promulgation de la pre-mière Constitution brésilien-ne, en 1824, et le nom de la fameuse rue commerçante de São Paulo, « Rua 25 de Mar-ço », connue aussi sous le nom de « Rua dos Árabes » (Rue des Arabes), où plus de 50 % des commerçants sont arabes. L’histoire dit que le premier magasin a été ouvert dans cet-te rue en 1887 par l’émigrant libanais Benjamin Jafet (Ya-fet). La « Rua 25 de Março » est aujourd’hui le plus grand marché à ciel ouvert de São Paulo, avec plus de 400 000 personnes qui y circulent cha-que jour.

La création de cette journée est un hommage aux hommes et aux femmes d’origine arabe qui commencèrent à arriver au Brésil il y a plus de cent ans, à la recherche d’un travail et avec le rêve de s’enrichir ra-pidement et de retourner dans leur pays. Mais ils ont été cap-tivés par la beauté du Brésil et y sont restés. En 1920, plus de 58 000 émigrants arabes se trouvaient déjà au Brésil et plus de 40 % s’étaient établis à São Paulo. « Les émigrants du Moyen-Orient forment une partie importante de no-tre population », confirme le sénateur Romeu Tuma. La communauté arabe se com-pose actuellement de près de 12 millions de personnes, qui sont pour la plupart des Li-banais, suivis des Syriens, des Palestiniens, des Égyptiens, des Libyens, des Jordaniens et des Irakiens... « Ces émi-grés ont marqué le Brésil non seulement dans le domaine du commerce mais aussi dans tous les autres domaines, comme la gastronomie, l’industrie, la littérature, le cinéma, le droit,

le monde académique », pour-suit le sénateur Tuma.

Maricà, première ville La première ville brésilien-

ne à commémorer cette date est Maricá, ville située dans l’État de Rio de Janeiro, sur la « Costa do Sol » (Côte du So-leil), avec de très belles plages et des régions protégées pour conserver l’environnement. Cette commémoration a pour objectif de stimuler les échan-ges culturels et commerciaux entre Brésiliens et Arabes. C’est un paradis historique, écologique et touristique, où se développent rapidement les secteurs des services et de l’agriculture, avec de plus un important gisement de pé-trole récemment découvert et qui commence a être exploré. La mairie de Maricá a ainsi organisé, du 25 au 31 mars, une semaine d’événements auxquels ont été invités une délégation de diplomates et d’hommes d’affaires arabes, des représentants des entités arabes brésiliennes et des res-ponsables du gouvernement

brésilien. Le secrétariat au Dé-veloppement économique, in-dustriel, commercial et pétro-lier a participé à l’organisation du séminaire, sous la direction de son secrétaire, Aleksander Santos, et son sous-secrétaire, Sérgio Ricardo Rocha, ainsi que l’Organisation d’appui et de coopération aux entités arabes au Brésil, présidée par M. Francisco Romero, la So-ciété arabo-brésilienne, pré-sidée par Moutih Ibrahim, et la Ligue culturelle arabo-bré-silienne, dirigée par Aclizio Calazans.

La délégation arabe a été re-çue le 25 mars par le maire de la ville de Maricá, Washing-ton Luiz Cardoso Siqueira (Quaquá) et son épouse, Rosangela Zeidan, d’origine libanaise, ainsi que par les secrétaires, conseillers muni-cipaux et autres autorités de la ville. La délégation a effec-tué un tour des lieux, visitant le lac de Araçatiba, la plage de Ponta Negra et la région d’Espraiado, où se trouvent de grandes chutes d’eau. Durant cette semaine des expositions

et des festivals se sont tenus, avec de la musique arabe, des danses folkloriques, des produits artisanaux, des plats typiques et un concours de ré-daction dans les écoles sur la culture arabe. Un tournoi de football a également été orga-nisé entre des équipes brési-liennes et une équipe venant de la Libye. La maison de Madeleine Colaço, française née au Maroc et naturalisée brésilienne (1907-2001), a été visitée par la délégation arabe. Cette artiste s’était distinguée dans l’art de la tapisserie, in-ventant un nouveau point de broderie appelé « point brési-lien », et créant une école de tapisserie à Maricá pour aider les femmes de la région (ses œuvres avaient été exposées au Musée Sursock en 1997 à l’initiative de l’ambassade du Brésil au Liban).

Sommet « Amérique du Sud et pays arabes » à Doha

Au même moment s’est tenu le 31 mars à Doha, à Qatar, le deuxième sommet

« Amérique du Sud et pays arabes » regroupant 12 pays d’Amérique du Sud et 22 États membres de la Ligue arabe. Le premier sommet avait eu lieu à Brasilia, en mai 2005. Le sommet de Doha a traité de plusieurs sujets, dont la crise économi-que mondiale. Le président de la République du Brésil, Luis Inácio Lula da Silva, a déclaré qu’« aucun pays n’ar-rivera à dépasser la crise avec des mesures isolées… ». La présidente du Chili, Michele Bachelet, a défendu « le dé-veloppement du dialogue et

de la connaissance entre les peuples ». S’exprimant sur les conflits au Moyen-Orient, le chancelier du Paraguay, Ale-jandro Hamed Franco (ex-ambassadeur du Paraguay au Liban) a dit que « l’Amérique du Sud peut participer plus activement à la résolution de ces conflits, n’ayant pas d’intérêts politiques dans la région ». Pour ce qui est des relations commerciales, le sommet de Doha a donné des résultats très positifs, avec des échanges commerciaux esti-més à 20 milliards de dollars, alors qu’au sommet de Brasi-

lia, ceux-ci s’étaient chiffrés à 6 milliards de dollars. Le troisième sommet est prévu pour 2011 au Pérou.

Roberto KHATLAB

Participant invité au Jour natio-nal de la communauté arabe à Maricá, Rio de JaneiroPour en savoir plus : Ville de Maricá : www.marica.rj.gov.br - Noticiáio RJ : http://roselypellegrino.wordpress.com - Madeleine Colaço : www.madeleinecolaco.com - Sommet Amérique du Sud-pays arabes - www2.mre.gov.br/aspa/ -

La communauté arabe du Brésil a désormais une date commémorative dans le calendrier officiel du pays.

Une belle plage du Brésil, deuxième patrie pour beaucoup de Libanais émigrés.

Comme tous les ans, les Mexicains commémorent la Journée des émigrés le 8 mars.

À cette occasion, un groupe de Mexicains et de Libano-Mexicains s’est rendu auprès

de la statue de l’Émigrant, près du port de Beyrouth, ren-dant hommage aux dizaines

de milliers de Libanais partis vers tous les continents.

Étaient présents à la cé-

rémonie plusieurs ambassa-deurs dont ceux du Mexique, de Cuba, du Venezuela, de Colombie, ainsi que l’ancien ministre Michel Eddé, le pré-sident de l’Association d’ami-tié libano-mexicaine, Georges Hayek, et le secrétaire général de la Ligue libanaise mon-diale, Nabil Harfouche. Une gerbe de fleurs a été déposée par l’ambassadeur du Mexique, Jorge Alvarez, près de la statue, en hommage à tous les émigrés libanais dans le monde.

L’ambassadeur Alvarez, qui prodigue de nombreux efforts pour renforcer les relations culturelles et économiques avec le Liban, a rappelé dans son allocution l’importance de la communauté libanaise au Mexique et son apport au développement de la société mexicaine. M. Hayek s’est en-suite exprimé en ces termes : « Je m’adresse aujourd’hui aux Libanais qui ont émigré sans oublier leurs racines, et qui ont transmis avec tendresse,

aux nouvelles générations, leurs traditions et leurs devoirs envers leur pays d’origine. »

Signalons que la statue de l’Émigrant avait été offerte par la communauté liba-naise du Mexique. En 1979, le Centre libanais à Mexico avait demandé à l’artiste mexicain d’origine libanaise Ramis Barquet de créer ce monument représentant un émigré libanais de la première vague, arrivé dans son pays d’adoption avec un sac de voyage sur le dos, la tête haute et les yeux tournés vers l’hori-zon. Cette statue a été réalisée en deux exemplaires, l’une se trouvant au port de Veracruz au Mexique, et l’autre au port de Beyrouth.

R.K.

La Journée des émigrés au Mexique

La statue de l’Émigrant, près du port de Beyrouth, à côté de laquelle flotte le drapeau du Mexique.

Photos Georges MatarUne vue de l’assistance lors de la célébration de la Journée des émigrés.

L’Église grecque-catholique du Liban à la rencontre de ses émigrés

Q- Quelles sont les objectifs de ce comité ?

R- Ce comité a été créé il y a deux ans à l’initiative du ministre Michel Pharaon, qui dirigeait le Conseil supérieur de la communauté. Le premier comité était présidé par l’am-bassadeur Robert Arab, et c’est aujourd’hui à moi qu’incombe cette tâche. Notre but est d’en-gager des actions concrètes en direction des émigrés de notre communauté, et nous avons décidé, avec notre patriarche Grégoire III Lahham qui pré-side le Conseil supérieur, ainsi que le ministre Nicolas Khou-ry, qui le dirige actuellement, d’en faire une priorité.

Q- Nous sommes en pleine période électorale au Liban. Les législatives du mois de juin ont-elles des répercussions sur vos projets ?

R- Nous nous sommes rendu compte que, parmi les membres de la communauté grecque-catholique inscrits sur les listes électorales des diverses localités libanaises, à Beyrouth, Zahlé, Saïda, Tyr, Baalbeck et d’autres régions, nombreux sont ceux qui ne seront pas au rendez-vous. En cette période de calme, nous avons ainsi décidé de soutenir la campagne actuelle appuyée par le président de la République, le général Michel

Sleiman, pour l’octroi de la nationalité et pour que le droit de vote soit assuré aux émigrés qui sont sur le point de rom-pre avec leur mère patrie, en raison des tristes événements secouant le Proche-Orient depuis plus d’un demi-siè-cle. Il s’agit de les sensibiliser en les incitant à s’enregistrer avec leurs familles auprès des ambassades libanaises, ou à se faire connaître dans nos pa-roisses. En parallèle, un travail de fond sera effectué au Liban dans les villes et villages, où nous demanderons aux habi-tants de nous communiquer les adresses de leurs parents dans les pays de l’émigration.

Q- Parlez-nous un peu plus de la communauté grecque-catholique à l’étranger. Quels sont les principaux pays de l’émigration ?

R- Il est difficile de connaî-tre le nombre exact de nos émigrés et de leurs descen-dants, comme c’est le cas pour tous les Libanais de l’étranger. Mais il s’agit d’une commu-nauté fortement implantée en Amérique latine, au Brésil no-tamment, depuis le début de la grande émigration libanaise à la fin du XIXe siècle, avec plus d’un million de membres, alors qu’au Liban, nous ne comptons pas plus de 350 000 personnes. Quant à nos dio-cèses à l’étranger, ils sont au nombre de six, établis dans les pays suivants : Brésil, Argen-tine, Venezuela, États-Unis, Canada, Australie-Nouvelle-Zélande. Il faut savoir qu’en Europe, il n’est pas coutume d’avoir des diocèses, mais des paroisses, comme c’est le cas pour l’église Saint-Julien-le-Pauvre à Paris.

Q- Votre première grande action consiste en une jour-née de prières à l’intention des émigrés grecs-catholiques. Cet événement sera-t-il orga-nisé régulièrement ?

R- En effet, nous avons l’in-tention d’instaurer une journée annuelle au cours de laquelle nous prierons pour les person-nes dont nous sommes physi-quement séparés, aussi bien au Liban que dans les pays étran-gers. Cette journée tomberait le premier dimanche suivant le dimanche de Pâques, et

exceptionnellement, comme c’est le cas cette année, le se-cond dimanche, si le premier correspondait avec les Pâques orthodoxes. Nous lançons no-tre initiative cette année, avec la première messe officielle à l’intention des grecs-melkites catholiques dans le monde, qui sera célébrée le diman-che 26 avril à 11h par Mgr Youssef Kallas, archevêque de Beyrouth et de Jbeil, en l’église Saint-Jean-Chrysos-tome, au siège de l’archevêché, rue de Damas, à Beyrouth, et à laquelle nous convions les ambassades des pays de l’émi-gration grecque-catholique. Une circulaire a été envoyée à tous nos évêques et prêtres afin qu’ils s’associent, par leurs prières et leurs sermons, à cet événement, en faisant partici-per leurs paroissiens.

Q- Qu’en est-il du synode qui se déroule tous les ans au Liban ?

R- Tous les évêques grecs-catholiques participent à ce synode qui se tient générale-ment au mois de juin au siège patriarcal de Raboué, dans la banlieue nord de Beyrouth, ou à celui de Aïn-Trez, dans la montagne de Aley. Nous avons demandé à tous les diocèses précités de proposer à leurs paroissiens d’origine libanaise de les accompagner pour une semaine, durant la-quelle nous organisons tout un programme de visites cultu-relles et touristiques. Ce voya-ge, prévu cette année pour la première semaine du mois de juin, aura une connotation

particulière, car il coïncidera avec les élections législatives du 7 juin. Ce qui permettra un véritable retour aux sources.

Q- Vous détenez la natio-nalité canadienne et présidez l’association socioculturelle libano-canadienne au Liban. Votre double nationalité a-t-elle exercé une influence sur vous ?

R- J’entretiens des relations continues entre le Liban et le Canada. Avec Internet et les moyens de transport actuels, il est devenu beaucoup plus facile de collaborer avec les pays d’outre-mer. Des actions de sensibilisation ont déjà été engagées par la communauté maronite, dans laquelle le ministre Michel Eddé s’est beaucoup investi. Nous fai-sons appel à toutes les autres communautés, chrétiennes et musulmanes, pour œuvrer au renforcement du mouvement de retour au pays, afin que no-tre cher Liban prospère.

Propos recueillis par Naji FARAH

Interview Médecin de profession exerçant à Beyrouth, Georges Kallas est le président du comité de l’émigration au sein du Conseil supérieur des grecs-melkites catholiques. Il nous donne de plus amples détails sur l’action de ce comité dans les pays d’émigration.

Georges Kallas, à l’extrême gauche, en compagnie de membres de la communauté libano-canadienne.

La construction de la nouvelle cathédrale du Saint-Sauveur à Montréal, qui a été inaugurée par l’évêque Ibrahim Ibrahim en 2007.

Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com

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