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Ciclic présente Les lycéens présentent De battre mon court s’est arrêté À partir de De battre mon cœur s’est arrêté (film du baccalauréat), les élèves de terminale de l’option cinéma du Lycée Rotrou (Dreux) ont conçu un programme de courts métrages en forme de constellation, autour de questions et motifs qui structurent le film de Jacques Audiard. À cette occasion, le festival propose de découvrir Mélodie pour un tueur de James Toback (1978) dont De battre mon cœur s’est arrêté est le remake. La présentation des films est assurée par les élèves. C’est grâce à 40 mains, 20 cerveaux et une pointe de passion que nous, élèves cinéphiles de TL1 du lycée Rotrou de Dreux qui envahissons cette semaine Vendôme avec 45 de nos petits camarades, avons concocté une sélection de 6 court-métrages : L’Accordeur d’Olivier Treiner, Home Run de David Lucas, Les Mains de Christophe Loizillon, La Leçon de guitare de Martin Rit ainsi que Tout doit disparaître de Jean-Marc Moutout. S’y ajoute, en bonus surprise, une séquence musicale inédite en salle de Jacques Audiard que nous intitulerons La Fille du Père Noël. L’objectif était de rendre compte de notre nouveau film du bac De battre mon cœur s’est arrêté (2005) en constituant un programme de films brefs capables d’éclairer la diversité des thématiques du long métrage de Jacques Audiard. Film noir, film troublant parsemé de touches poétiques, c’est un remake du film américain de James Toback, Fingers (Mé- lodie pour un tueur), réalisé en 1978, que nous aurons la chance de voir en salle également, dans le cadre du festival. Nous nous sommes d’abord demandé quels aspects du film d’Audiard pouvaient être mis en avant. Plus que la thé- matique amoureuse, c’est la psychologie du marchand de biens tiraillé entre la personnalité de son père et celle de sa mère défunte, mais aussi l’univers louche de l’escroquerie et de la violence ou encore le difficile apprentissage du piano qui nous ont intéressés. Nous en avons déduit des thèmes et des motifs tels que la violence, l’argent, les mains, le piano, la relation père/fils, la musique ou l’apprentissage. Pouvions-nous les retrouver dans d’autres films capables de faire écho à De battre mon cœur s’est arrêté ? Encadrés par nos professeurs Christelle Vaux-Dève et Thierry Méranger, aidés par Adrien Heudier de Ciclic, nous avons alors visionné une quinzaine de courts-métrages. Les films que nous avons choisis nous ont effectivement permis de retrouver plusieurs thèmes récurrents du film d’Audiard. Si L’Accordeur tend à lier plusieurs thèmes tels que le mensonge, l’escroquerie ou la violence sur fond de piano, La Fille du Père Noël, à travers la chanson de Jacques Dutronc, nous apporte, au delà du thème de la musique, un éclaircissement sur le titre choisi par le réalisateur. Home Run est centré d’une façon très évidente sur la relation père/fils — si tant est que nous puissions parler d’un père dans ce cas de figure. Le court métrage de Christophe Loizillon a, dès son titre, un lien flagrant avec le film du bac : mains d’artistes, mains sales et coups de mains y sont bien présents. À travers la musique et son apprentissage, nous avons choisi d’inclure La Leçon de guitare dans cette programmation, puisque ce thème est présent dans le long métrage d’Audiard —avec un instrument plus encombrant, il est vrai. Quant à Tout doit disparaître, nous y retrouvons, à travers la dénonciation sociale du film, la violence — pas forcément acceptée par tous — et l’argent. Nous souhaitons donc que la programmation de notre atelier enrichisse le regard que l’on peut avoir sur le film de Jacques Audiard. Mais nous espérons aussi, à travers six films intéressants pour eux-mêmes, pouvoir donner à tous un vrai plaisir de spectateur. Nous accueillerons donc toutes les réactions, même négatives, qui pourront donner suite à des remarques, des questions et à des avis que nous partagerons ensemble. Excellentes projections à tous ! Clara, Agnès et Alex, Option cinéma du lycée Rotrou de Dreux Lundi 8 décembre, Minotaure - 14h, De battre mon cœur s’est arrêté - 16h, Mélodie pour un tueur - 18h15, Programme de courts

Les lycéens présentent De battre mon court s’est arrêté · ses cours de piano. Cette musique de Jacques Dutronc est finalement révélatrice des diffé-rentes thématiques du

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Ciclic présente

Les lycéens présentent

De battre mon court s’est arrêté

À partir de De battre mon cœur s’est arrêté (film du baccalauréat), les élèves de terminale de l’option cinéma du

Lycée Rotrou (Dreux) ont conçu un programme de courts métrages en forme de constellation, autour de questions

et motifs qui structurent le film de Jacques Audiard. À cette occasion, le festival propose de découvrir Mélodie

pour un tueur de James Toback (1978) dont De battre mon cœur s’est arrêté est le remake. La présentation des

films est assurée par les élèves.

C’est grâce à 40 mains, 20 cerveaux et une pointe de passion que nous, élèves cinéphiles de TL1 du lycée Rotrou de Dreux qui envahissons cette semaine Vendôme avec 45 de nos petits camarades, avons concocté une sélection de 6 court-métrages : L’Accordeur d’Olivier Treiner, Home Run de David Lucas, Les Mains de Christophe Loizillon, La Leçon de guitare de Martin Rit ainsi que Tout doit disparaître de Jean-Marc Moutout. S’y ajoute, en bonus surprise, une séquence musicale inédite en salle de Jacques Audiard que nous intitulerons La Fille du Père Noël.

L’objectif était de rendre compte de notre nouveau film du bac De battre mon cœur s’est arrêté (2005) en constituant un programme de films brefs capables d’éclairer la diversité des thématiques du long métrage de Jacques Audiard. Film noir, film troublant parsemé de touches poétiques, c’est un remake du film américain de James Toback, Fingers (Mé-lodie pour un tueur), réalisé en 1978, que nous aurons la chance de voir en salle également, dans le cadre du festival.

Nous nous sommes d’abord demandé quels aspects du film d’Audiard pouvaient être mis en avant. Plus que la thé-matique amoureuse, c’est la psychologie du marchand de biens tiraillé entre la personnalité de son père et celle de sa mère défunte, mais aussi l’univers louche de l’escroquerie et de la violence ou encore le difficile apprentissage du piano qui nous ont intéressés. Nous en avons déduit des thèmes et des motifs tels que la violence, l’argent, les mains, le piano, la relation père/fils, la musique ou l’apprentissage. Pouvions-nous les retrouver dans d’autres films capables de faire écho à De battre mon cœur s’est arrêté ? Encadrés par nos professeurs Christelle Vaux-Dève et Thierry Méranger, aidés par Adrien Heudier de Ciclic, nous avons alors visionné une quinzaine de courts-métrages. Les films que nous avons choisis nous ont effectivement permis de retrouver plusieurs thèmes récurrents du film d’Audiard.

Si L’Accordeur tend à lier plusieurs thèmes tels que le mensonge, l’escroquerie ou la violence sur fond de piano, La Fille du Père Noël, à travers la chanson de Jacques Dutronc, nous apporte, au delà du thème de la musique, un éclaircissement sur le titre choisi par le réalisateur. Home Run est centré d’une façon très évidente sur la relation père/fils — si tant est que nous puissions parler d’un père dans ce cas de figure. Le court métrage de Christophe Loizillon a, dès son titre, un lien flagrant avec le film du bac : mains d’artistes, mains sales et coups de mains y sont bien présents. À travers la musique et son apprentissage, nous avons choisi d’inclure La Leçon de guitare dans cette programmation, puisque ce thème est présent dans le long métrage d’Audiard —avec un instrument plus encombrant, il est vrai. Quant à Tout doit disparaître, nous y retrouvons, à travers la dénonciation sociale du film, la violence — pas forcément acceptée par tous — et l’argent.

Nous souhaitons donc que la programmation de notre atelier enrichisse le regard que l’on peut avoir sur le film de Jacques Audiard. Mais nous espérons aussi, à travers six films intéressants pour eux-mêmes, pouvoir donner à tous un vrai plaisir de spectateur. Nous accueillerons donc toutes les réactions, même négatives, qui pourront donner suite à des remarques, des questions et à des avis que nous partagerons ensemble.

Excellentes projections à tous !

Clara, Agnès et Alex, Option cinéma du lycée Rotrou de Dreux

Lundi 8 décembre, Minotaure- 14h, De battre mon cœur s’est arrêté- 16h, Mélodie pour un tueur- 18h15, Programme de courts

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LA FILLE DU PÈRE NOËL Jacques Audiard

France, 2005, fiction, 1 minute, vidéo, 1.85

Il ne s’agit pas vraiment d’un court métrage mais d’une scène coupée du film De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard (2005). Cette scène est un plan séquence coupé au montage du film bien qu’elle ait un rapport intéressant avec le film et explique au moins partiellement son titre. Dans cette séquence, nous voyons Romain Duris dans le rôle de Tom. Il est dans sa voiture et écoute une chanson de Jacques Dutronc de 1966, La Fille du Père Noël. C’est au moment où le titre du film est prononcé (« De battre mon cœur s’est arrêté ») qu’il se met lui-même à chanter. La chanson est peut-être la source d’inspiration d’Audiard pour la création des personnages : Romain Duris serait le fils du Père Fouettard car dans le film son père est un malfaiteur, et la fille du Père Noël pourrait être sa professeure de piano car elle est douce. Nous pouvons de même constater que dans la chanson il y a un rapport de vio-lence entre Jean Balthazar et Marie Noëlle tout comme dans le film quand Romain Duris prend ses cours de piano. Cette musique de Jacques Dutronc est finalement révélatrice des diffé-rentes thématiques du film : la relation père fils, la violence, l’amour où les opposés s’attirent. Cependant le titre du film reste mystérieux dans sa tournure. Nous supposons que cette scène n’a pas été gardée parce qu’Audiard voulait que le spectateur invente sa propre interprétation d’un titre qui paraît peu compréhensible au pre-mier abord.

Lucie Le Valégant et Audrey Guillemot

L’ACCORDEUR Olivier Treiner

France, 2010, fiction, 13 minutes, DCP, 1,85

Adrien est un jeune pianiste prodige. Il s’est ef-fondré psychologiquement après avoir échoué à un concours de renom et travaille désormais comme accordeur de piano. Comme remède à cette vie, il s’invente un masque d’aveugle pour pénétrer l’intimité de ses clients. Cet ar-tifice permet à Adrien de reprendre goût à la musique. Mais à force de voir des choses qu’il ne devrait pas voir, Adrien se trouve pris à son propre piège quand ce mensonge le conduit à être le témoin d’un meurtre.

Scénario Olivier Treiner / Image Julien Roux / Son Nicolas Waschkowski / Montage Jean-Bap-tiste Beaudoin / Interprétation Grégoire Le-prince-Ringuet, Grégory Gadebois, Danièle Le-brun / Production 2425 films

De l’avis de beaucoup de gens, la perte d’un des sens rend plus sensible.

Suite à l’échec d’une audition de piano, le per-sonnage d’Adrien devient accordeur... Mais les accordeurs aveugles sont de toute évidence mieux considérés que les autres. Adrien s’in-vente alors une identité et un handicap pour gagner sa vie et mieux pénétrer l’intimité de ses clients. Mais en se livrant à ce mensonge, il va finir par se trouver au beau milieu d’une situa-tion peu ordinaire et totalement imprévue...

Certes, Olivier Treiner aborde, dans ce court métrage de 2010, la violence ordinaire, la vio-lence « aveugle », qui existe mais que l’on ne voit pas. Mais ce sont surtout les thèmes de l’illégalité et de l’usurpation d’identité qui ré-sonnent dans ce film en écho à De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard. Dans les deux cas, le piano, vécu comme une passion presque vitale, va servir de révélateur…

Ce court à l’esthétisme captivant et au sus-pense soutenu dégage une vraie richesse via la diversité de ce qu’il aborde. Vous devriez repar-tir sans regrets suite à la vision de ce film.

Raphaël Berlucchi

HOME RUN David Lucas

France, 2012, fiction, 26 minutes, DCP, 1,85

Sans domicile depuis plusieurs mois, Franck se balade sur les routes pour tromper l’ennui et oublier sa solitude. Mais quand il récupère la garde de son fils le temps d’un week-end, il décide de pousser la balade un peu plus loin que prévu.

Scénario David Lucas / Image Nicolas Mesdom / Son Mathieu Villien / Montage Frédéric Baille-haiche / Interprétation Laurent Papot, Hugo Fernandes / Production Noodles Production

Quelques petits chanceux ont eu la chance de voir le film Home Run de Davis Lucas en com-pétition lors du 21e festival de Vendôme en 2012, cette année il revient pour que vous puissiez le redécouvrir. Home Run, c’est l’histoire de P’tit Minus passant un week-end avec Vieux Corni-chon. Ils connaîtront des hauts et des bas dans leur relation. C’est avant tout l’histoire trou-blante et attachante d’un père et son fils cher-chant à se retrouver.

Comme Audiard, David Lucas traite le sujet de la relation père-fils en jouant sur l’absence de la mère. De plus, Laurant Papot étant de la même tranche d’âge que Romain Duris, la si-tuation apparaît inversée puisqu’il est le père et que l’acteur de De battre mon cœur s’est ar-rêté était l’enfant. Pourtant, même au sein de Home Run, nous pouvons apercevoir un effet miroir entre les deux personnages, créé par le fils. En fait, le fils joue davantage le rôle du père puisqu’il est plus mature et que « Vieux Corni-chon » est incapable de s’occuper de lui-même et surtout pas de « P’tit Minus ».

Sophia Loudière et Anne-Sophie Alavin

De battre mon court s’est arrêté Lundi 8 décembre, 18h15, Minotaure

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LES MAINS Christophe Loizillon

France, 1997, fiction, 20 minutes, DCP, 1,66

Cinq personnes se rencontrent à travers leurs mains.

Scénario Christophe Loizillon / Image Caroline Champetier / Son Patrick Genet / Production Agat Films & Cie - Ex Nihilo

Les mains qui aiment, les mains qui construisent, les mains qui touchent et qui découvrent… Les mains qui racontent une histoire, les mains dont les doigts entrelacés disent la passion avec force… Les mains qui frappent, les mains blessées, vieillies, gonflées, séparées, tâchées, crispées… Les mains de vie, outil d’accomplis-sement de la volonté humaine, la prolongation de l’Homme… Les mains qui révèlent les person-nalités, les mains qui se battent entre caresses et coups… Voilà toute la grâce et l’originalité de la poésie de Christophe Loizillon qui a tourné un court métrage en cinq volets sur… les mains. Cinq paires de mains sur un fond uni se livrent ainsi dans le hors-champ sonore, en passant par un jeu de clair-obscur au jaune vif lumineux ; elles s’expriment, se mêlent et se démêlent. Le caractère atypique du court métrage surprend et séduit. Ce leitmotiv hypnotique des mains lie le court métrage de 1996 au film de Jacques Audiard, qui, en 2005, ne réalisait finalement rien d’autre, lui aussi, qu’un film de mains. Ces mains, entre art et violence, douceur et révolte, définissaient le paradoxe du personnage, et les deux mondes entre lesquels Thomas, interprété par Romain Duris, était tiraillé. C’est bien ce motif qui trans-cende la charge émotive du film d’Audiard. Ainsi, dans la séquence des immeubles, Thomas, avec une extrême violence, expulse des clandestins installés dans des habitations misérables - à la manière des malheureux de Tout doit disparaître. Lorsqu’il brise des meubles, ses mains sont alors dénuées d’humanité. Même les séquences d’exercices pianistiques témoignent de la grande violence du protagoniste dont les mains sont alors en quelque sorte la synecdoque du per-sonnage : ses mains qui battent sans cesse la mesure ou pianotent sur les tables font écho au caractère énervé de Thomas. Ses mains se dé-tendent et se délient en présence de son amante ou en feuilletant les vieilles partitions enfouies de sa mère, qu’elles soient avides d’apprentissage ou régies avec une force implacable.Les mains, miroirs de l’Homme qui grandit et se transforme avec nous, ne sont donc qu’un autre visage, un écrin de la mémoire d’une vie.

Agnès Cristoforetti, Adrien Parmentier et Léo Ménager

LA LEÇON DE GUITARE Martin Rit

France, 2006, fiction, 17 minutes, DVD, 1,37

Michel, la quarantaine, ne fait pas grand-chose de sa vie. Lorsqu’il tombe sur la petite annonce, Jeune homme donne cours de guitare pour dé-butants, il décide de se lancer.

Scénario Martin Rit, Mariette Désert / Image Hoang Duc Ngo Tich / Son David Rit / Montage Damien Maestraggi / Interprétation Serge Ria-boukine, Sébastien Morin, Pauline Morand, Luc Moullet / Production Sunday Morning Produc-tions

La Leçon de guitare de Martin Rit relate l’his-toire d’un homme d’une quarantaine d’années vivant seul dans un appartement. Par le biais d’une petite annonce dans un journal il va dé-buter son apprentissage de la guitare. L’homme va rencontrer dès sa première séance une jeune femme mystérieuse du nom de Laetitia qui vit chez son professeur de musique. Les thématiques de l’apprentissage et de l’éveil sont omniprésentes dans ce court métrage de 17 minutes. En l’occurrence l’apprentissage de la guitare autorise un rapprochement avec De battre mon cœur s’est arrêté dont le protago-niste apprend le piano. Nous pouvons analyser l’univers des deux personnages. Dans La Leçon de guitare, le protagoniste s’ennuie et vit reclus du monde. Il fuit la réalité et se libère via la mu-sique. Le héros du film d’Audiard est aussi un personnage renfermé sur lui-même et introver-ti. La musique devient un moyen de libération contre son père. L’essentiel est, dans tous les cas, de trouver un sens à sa vie.

Alicia Legendre, Alice Molnar, Marine Michon et Edhel Ramage

TOUT DOIT DISPARAÎTRE Jean-Marc Moutout

France, 1996, fiction, 14 minutes, DCP, 1,66

À Paris, des travailleurs temporaires attendent un éventuel emploi. Parmi eux, deux novices, Jean-Pierre et Théo. Ils se retrouvent en ban-lieue pour effectuer un déménagement ordi-naire.

Scénario Jean-Marc Moutout / Image Valérie Legurun, Alexandre Monnier, Marion Rey / Son Eric Boisteau / Montage Marie-Hélène Mora / Interprétation Romain Largarde, Emile Abos-solo Mbo, Bruno Lopez / Production Groupe de Recherches et d’Essais Cinematographiques (GREC).

Le court métrage de Jean-Marc Moutout Tout doit disparaître repose sur plusieurs thèmes omniprésents comme les différences sociales ou le monde immobilier. Ce dernier milieu, pas si souvent évoqué au cinéma, est l’occasion d’une dénonciation originale et efficace. Le court métrage, sorti en 1996, traite également de la misère et plus précisément de l’expul-sion des familles dans le besoin. Le réalisateur travaille son sujet de façon réaliste, presque documentaire, en montrant que certains chô-meurs ne peuvent survivre que grâce aux mal-heurs des autres. On suit donc un personnage qui se retrouve embarqué dans ce qu’il pense être un simple déménagement mais se révèle être la procédure d’expulsion d’une famille de son domicile. Par la suite ce personnage, ainsi que le spectateur, prend conscience de la du-reté du monde. Cet aspect rappelle le métier du personnage de Romain Duris dans De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard, et notamment certaines scènes où le personnage exerce son métier de marchand de biens véreux avec violence. Tout doit disparaître est encore aujourd’hui un court métrage de 14 minutes à voir et à revoir puisqu’il nous rappelle triste-ment que les injustices sont plus que jamais présentes de nos jours.

Emilie Kabengele, Aurélie Pichon et Noëmie Ostres

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Agence régionale du Centre pour le livre, l’image et la culture numérique, établissement public de coopération culturelle créé par la Région Centre et l’Etat.

Avec le soutien de

DE BATTRE MON CŒUR S’EST ARRÊTÉ

Jacques AudiardFrance / 2005 / fiction / 108 minutes / DCP / 1.85

À 28 ans, Tom semble marcher sur les traces de son père dans l’immobilier véreux. Mais une ren-contre fortuite le pousse à croire qu’il pourrait être le pianiste concertiste de talent qu’il rêvait de deve-nir, à l’image de sa mère. Sans cesser ses activités, il tente de préparer une audition.

Scénario Jacques Audiard et Tonino Benacquista d’après Mélodie pour un tueur de James Toback / Image Stéphane Fontaine / Son Brigitte Taillan-dier / Musique Alexandre Desplat / Montage Ju-liette Welfling / Interprétation Romain Duris, Niels Arestrup, Linh Dan Pham, Jonathan Zaccaï, Gilles Cohen / Production Pascal Caucheteux / Distribu-tion Why Not Productions

Filmographie : REGARDE LES HOMMES TOMBER (1993), UN HOMME TRES DISCRET (1996), NORME FRANCAISE (1998, cm), SUR MES LEVRES (2003), UN PROPHETE (2009), LA VOIX (2009, cm), DE ROUILLE ET D’OS (2012).

20 prix dont le César du Meilleur film français de l’année en 2006 et 10 nominations dans des festi-vals.

MÉLODIE POUR UN TUEUR James Toback

États-Unis / 1978 / fiction / 90 minutes / DCP / 1.85 / VOSTF

Jimmy Fingers vit entre deux mondes. Dans l’un, c’est un pianiste amateur aux grandes ambitions. Dans l’autre, c’est un brutal recouvreur de dettes qui officie pour le compte de son père, un redou-table mafieux. Jimmy est divisé et ses deux exis-tences vont finir par s’entrechoquer.

Scénario James Toback / Son John Fundus / Mon-tage Robert Lawrence / Interprétation Harvey Kei-tel, Tisa Farrow, Jim Brown, Dany Aiello, Michael V. Gazzo / Production Richard Stenta, George Barrie / Distribution Solaris Distribution

Filmographie : LES ARMES DU POUVOIR (1982), THE PICK-UP ARTIST (1987), THE BIG BANG (1989), BLACK AND WHITE (1999), SEDUCED AND ABAN-DONED (2013)

Lundi 8 décembre, 14h, Minotaure Lundi 8 décembre, 16h, Minotaure