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Les monstres: Ethique et esthétique Septembre à décembre 2015
+Introduction générale
1) Le mythe de la monstruosité: antiquité
2) Le mythe de la monstruosité: Moyen Age
3) Les monstres en représentation
4) La monstruosité, phare littéraire et cinématographique du 20ème siècle
5) Le monstre en nous: la tentation du bourreau
6) Conclusion: de quoi le monstre est-il le nom ?
2
+Nuances de monstres
! Qu’est-ce qu’un monstre ? Le terme rassemble plusieurs univers différents
" Croisement entre récit et réalité
" Croisement entre regard et apparence
" Croisement entre peur et volonté de puissance
! Etymologiquement: monstranum = ce qui est montré à voir ; monstrum = prodige ayant valeur de présage
=> le monstre n’existe jamais seul, ne vaut jamais seulement pour lui-même
3
+De quoi le monstre est-il le nom ?
! Monstres fictifs mais aussi monstres humains
⇒ tératologie, étude scientifique des malformations congénitales
Le monstre aide à fixer la frontière entre ce qui est normal et ce qui ne l’est pas
=> en se posant comme proposition de ce qui n’est pas ou de ce qui ne devrait pas être, le monstre joue aussi à rebours un rôle dans la définition ce qui est => fonction d’identité d’un groupe, d’une société
=> Le monstre sert aussi à se rassurer sur sa propre normalité, et sa propre intégrité => syndrome de contamination
4
+Peurs
Calvin and Hobbes, Waterson
5
+
! Peurs => les angoisses métaphysiques de l’homme ont évolué avec l’évolution de ce qu’il considère être sa place dans l’univers
! Rapport évolution de l’humanité avec le passage de l’enfance à l’âge adulte: de la littéralité aux intentions
! Cf. Loup du Petit Chaperon Rouge
! Regard/imagination/raison
6
Goya, Le sommeil de la raison
+La nuit
! Personnage à elle seule
! Synonyme de dangers, mais aussi de possibles
! Refuge de peurs ancestrales
! Générateur de monstres
! Enfance et peur du noir
7
Heinrich Fussli, Le cauchemar (1790)
+Imagination contre raison
Anonyme allemand, Le cauchemar
8
# Évolution des peurs avec les époques
# Universel et intemporel: peur de la mort => angoisses primitives toujours liées à un instinct de conservation
# Peur du noir, de la nuit et des monstres imprimée par l’évolution => prédateurs
# L’homme s’invente des monstres pour échapper à l’absurde
+Normes et différences
! L’homme crée des monstres pour rationnaliser le chaos
! Le monstre témoigne de l’incapacité à catégoriser
! « rupture dans l’univers quotidien » (Roger Caillois)
! Non seulement peurs, mais aussi désirs primitifs => dialogue de l’homme avec lui-même => tout monstre peut être considéré comme une invitation
! Hybridité : le monstre possède toujours des traits communs avec les hommes => « couple » avec les super-héros, positif parfait et également irréel
9
+Trois catégories
! Le monstre naturel:
Cf. Pierre Ancet, Phénoménologie du corps monstrueux, PUF.
- Est un défi à l’identité humaine, à l’harmonie de la nature
- Confronte l’homme dans ses croyances profondes, son rapport à l’autre, et surtout au corps
- Cf. réification par visage >< Levinas
- => exploration de la rupture entre nécessité et contingence
10
+
! Le monstre fantastique:
- exploration grandissante des peurs
- reflet des appréhensions
- valeur moralisatrice d’avertissement (cf. Petit Chaperon rouge)
- exercice artistique
11
Goya, Saturne mangeant un de ses enfants.
+
! Le monstre moral
- cynisme, immoral
- Manipulateur
- matérialise la volonté de puissance
- pose la question de l’évolution humaine, du « monstre en chacun de nous »
12
Breaking bad, AMC
+Ambivalences
! Entre homme et animal (cf. hybridation)
! Exploration de sentiments de violence
! Solitude
! Fascination artistique permanente
=> Concevoir le monstre comme un outil, comme une invitation à la transgression
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+1. Monstres et monde antique
! Différences entre monde des anciens et monde des modernes: hétéronomie vs autonomie, nécessite vs contingence
! L’homme a commencé très tôt à produire des monstres (Cf. grotte des Trois-Frères)
! Egypte, Mexique (Serpent à Plumes), ou encore Grèce antique: premiers « monstres » sont des demi-dieux
! Classiquement, dans le monde entier: hybrides entre animaux et êtres humains
! Rôle de passage vers les dieux, vers une forme d’immortalité, et vers la domination des émotions
! Différence entre monstres et êtres fantastiques (Pline l’Ancien)
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+Le pouvoir de l’œil ! Cyclope : pouvoir redoutable, anthropophages, colériques, et
surtout très seuls
De manière générale, l’Odyssée est le récit d’une série d’initiations, dont les monstres constituent des épreuves à dépasser => étapes initiatiques devant empêcher le héros de devenir un monstre lui-même
15
+ 16
+! Œil unique/
troisième œil = reflet de la conscience ou de l’instinct Symbole ambivalent: bon œil, mauvais œil
! Devenu symbole de l’œil inquisiteur, totalitaire(=> HAL, Sauron)
17
+La Méduse
18
Méduse (Gorgones): son regard pétrifie celui qui le croise => fige aussi la conscience.
On ne peut la vaincre que par la mise à distance (cf. bouclier de Persée)
⇒ Parvenir à se placer dans la situation où la pensée peut se prendre elle-même comme objet
=> Affrontement des monstres = affrontement des instincts et excès humains
Medusa, Le Caravage, 1597
+
Persée tuant Méduse- métope temple de Sélinonte
19
+Minotaure
20
• Violence • Bataille entre le refoulé et
l’inconscient Picasso, Minotaure et femme
G.F. Watts, Astérion
+Sirènes
21
! Mi-femmes, mi-oiseaux (Grecs), symbole de la mort marine
! Mi-femmes, mi-poissons (Scandinavie); monstres devenus des sujets romantiques depuis Andersen
Maurice Grieffenhagen, Sirène, 1900 W. Waterhouse, Ulysse et les sirènes, 1891
+Dragons
The Great Red Dragon, William Blake, 1810
22
Le Voyage de Chihiro, Myazaki, 2001
Katsushika Hokusai, Dragon Flying over Mount Fuji, 1849
+Les monstres mythiques: la peur en gros plan
- Animal comme forme médiatisée de la violence des pulsions
- Loup comme agressivité humaine qui a faim de sa faim future
- Fantasme de la dévoration
- Garde-fous contre la réalisation de leurs tentations
- Monstres antiques sont des représentations des pulsions de force, destinées à être représentées pour être affrontées
=> Le monstre existe pour être vaincu
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+2. Moyen Âge et Renaissance
! L‘âge des ténèbres : monde des anciens, vision fermée, hiérarchique
! Vies courtes et laborieuses, superstitions fortes
! Forte valorisation des Enfers
24
+
L'enfer - miniature extraite de la Cité des Dieux- St Augustin 1460
25
La gueule des Enfers - enluminure XV
+
Les Christ aux Limbes - Pieter Huys- 1560
26
+Les Enfers
! Divine Comédie de Dante Alighieri
27
L’enfer de Dante, Gustave Doré Dante et Virgile dans la barque de Phlégyas, Stradano, 1587
+
Dante et Virgile aux Enfers, William
28
Delacroix, Dante et Virgile aux enfers
+
Fra Angelico - le Jugement Dernier 1435
29
+ 30
La chute des Damnés en Enfer - Hans Memling -1471
+ 31
Enfer de Dante, Giovanni di Modenna
+
Lucifer, Codex Altonensis
32
+Jerome Bosch
Tentation de Saint-Antoine et Jardin des délices
33
+Moyen Age et monstres difformes
! Monstres humains: posent un vrai problème car incompatibles avec harmonie divine
! « Est-il croyable que des fils de Noé, ou plutôt du premier homme dont ils sont eux-mêmes issus descendent certaines races monstrueuses dont l’histoire fait mention » (St Augustin, Cité de Dieu)
! Perçus au 1er degré, pour ce dont ils ont l’air
! Responsabilité des concepteurs, (surtout la femme) et signe divin (« empreinte du diable »)
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+Gargouilles
! Ont longtemps fait l’objet d’interprétations contradictoires
! Sont des gardiens des édifices religieux: seront d’autant plus efficaces à repousser le mal qu’elles seront affreuses elles-mêmes
! Aspect de divertissement peu à peu assumé: faire rire éloigne aussi le démon
35
Gargouille, Notre-Dame de Paris
+
Gargouilles Notre Dame Paris
36
Gargouille Cathédrale d'Amiens
+
Gargouilles des dessinateurs Cabu et Wolinski, Tour de la Lanterne, La Rochelle, 2015
37
+Quasimodo… et les nains
! Victor Hugo, Notre-Dame de Paris: personnage de Quasimodo;
! Personnage évoluant de brute épaisse à être sensible.
! Aujourd’hui (Disney) c’est lui le héros => habillage bienséant de l’arbitraire des séductions
38
+
The Hunchback of Notre Dame (Charles Laughton) 1939
39
+
Quasimodo - Walt Disney - 1996
40
+! Petitesse excite l’imaginaire:
nains mais aussi lutins, farfadets + histoires d’êtres qui rapetissent… => Jung: ces créatures possèdent « l’inversion requise pour pénétrer et entendre l’envers des choses ».
! Petitesse = invitation à la réflexion, la subtilité, le besoin de voir au-delà des apparences
! Cf approche des géants, plus menaçants et incarnant la force brute, la nécessité
41
Bronzino, Nain Morgante (dos)
+Sorcières
! Figure du féminin maudit: libre, transgressif, refus des « lois naturelles » => Culpabilité, malédiction
! Répression de l’Eglise en défense de son « monopole » de la magie (bulle d’Innocent VIII de 1484 contre la sorcellerie); Malleus Maleficarum (1486)
42
+! « anima », part de féminité
de l’inconscient masculin; métaphore de la transgression
! => logiquement récupéré par la culture contemporaine de valorisation de liberté d’expression, « rebelle », « indignés », etc.
! Aujourd’hui (cf. Harry Potter), sorciers valorisés comme mélange de créatures fantastiques et d’humains, forme hybride plus proche de l’homme
43
Albert Joseph Penot - Sorcière - XIX-XX
+
Albert Joseph Penot -Depart pour
le Sabbat - 1910
44
+
Luis Ricardo Falero - Le départ des sorcières XIX
45
+Monstre, du Moyen Age vers la Renaissance
L'Hiver, Archimboldo - 1563
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! M-A: les monstres difformes ne pouvaient pas cadrer avec les desseins d’harmonie divine => exclusions. L’anormalité ne pouvait pas être pensée. On ne se dit pas que c’est la manière de voir les choses qui devrait changer
! Renaissance: redécouverte du beau, de l’harmonie, cette fois centré sur l’homme comme sujet de l’histoire
+Montaigne
! S’attarde plusieurs fois sur les monstres dans ses Essais (1572-1592)
! Trop facile de qualifier de « monstre » ce qui contrevient à nos habitudes
! Invite à imaginer que les monstres font partie d’un ordre que l’homme ne perçoit pas
⇒ Préscience de la contingence et de l’accoutumance à la causalité
⇒ Le monstre invite à la remise en cause de l’identité
47
+Perception changeante du monstre – Renaissance et Modernité
! Petit à petit, l’homme prend la place première, tant anthropologiquement que scientifiquement ou politiquement
! Le « monstre » réel change de nature; sa différence avec l’être humain normal est de moins en moins liée à la superstition, et fait de plus en plus l’objet d’interrogations, de voyeurisme
! Malgré la montée en puissance de l’homme, encore différentes acceptions de l’humain en présence
! Le regard va pleinement s’emparer du phénomène => cabinets de curiosité (ex: Musée du Barnum)
48
+
Affiche de l’exposition d’un musée d’anatomie, 1875 (archives de Neuilly)
49
+Difforme ou handicap ?
! Il faut attendre le 20ème siècle et la notion de handicap pour que le difforme cesse s’être nommé « monstre »
! Existentialisme: l’infirme joue le rôle de l’infirme
! Ex: l’affaire des « lancers de nains »
! La réaction face au handicap physique est conditionnée par l’apprentissage social
! Crainte de la contamination toujours présente
=> Interroge ce qu'est une relation normale
50
+Monstre, visage et conscience de soi
! Ancet : « Perdre ses repères dans le visage humain, c’est faire à nouveau l’expérience du brouillage de sa propre identité. L’expérience de l’altérité radiale est en réalité le retour à une expérience infantile où le seul visage possible (le visage maternel) se déforme et s’altère. »
51
+
! Le monstre, c’est l’irrémédiabilité des corps que nous sommes face aux esprits que nous pensons être
! Crainte du monstre = crainte de l’échec (Canguilhem) => révélation de la contingence, donc de l’arbitraire de notre condition
52
+Modernité: le retournement
! Post-Lumières: les hommes pétris de bonnes intentions ne sont-ils pas en train de se dévorer eux-mêmes ? => Saturne mangeant ses enfants
! Symptôme d’un retournement: le monstre sert de prise de conscience du danger que l’homme fait peser sur lui-même
! Révèle l’accoutumance à la causalité (Hume, Yaleb)
53
Saturne de Goya (1819-1832)
+3. Les monstres en représentation
! Lecture du Petit Chaperon Rouge de Perrault (1697)
! Histoire courte, fin tragique (la seule du genre!), morale explicite
! Conte classique de la « petite fille et du Loup »
54
+La petite fille et le loup
! « Il était une fois »
! Enfance
! La Forêt
! Le Loup
! Le Lit
! Dévoration et moralité
55
+
Le petit Chaperon Rouge, Gustave Doré - 1862
56
+Le Loup
La Bête du Gévaudan
57
+Les contes…
Illustrations du Petit Poucet - Gustave Doré- 1867
58
+4. Les monstres, phare cinématographique et littéraire
! Confirmation du retournement moderne: les peurs n’ont plus comme objets les monstres extérieurs mais l’humanité elle-même
! Conséquence de la modernité comme prise en main du destin de l’homme par lui-même
! Loup: désignation claire du prédateur (l’homme)
=> l’homme moderne va s’inventer Démiurge, et recycler ses peurs dans ses propres créatures pouvant le détruire
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+Frankenstein – Solitude et Démiurge
! À l’origine du roman de Mary Shelley: réelle ambition de ramener des cadavres à la vie
! Inauguration du cycle du « savant fou »
! Redite du mythe de Prométhée
! Défi des Lumières face au mystère de la vie: peut-on impunément défier toutes les lois de la nature ?
⇒ Angoisse du chaos
⇒ anticipation des menaces d’anéantissement de l’homme par lui-même (cf Hans Jonas)
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+Machines
! HAL, ordinateur fou de 2001, paranoïaque car ne peut accepter l’hypothèse d’avoir fait une erreur => produit de l’orgueil humain
! Terminator: une conscience artificielle décide de se passer de son créateur. Pas si insensé que cela: cf. appel de Hawkins (2015)
! « monstres » techniques servant à personnifier la menace de l’homme sur lui-même
61
+Vampires
! Vampires
! (autres) descendants de Lilith
! Immortels
! Sensibles à la lumière/Rapport au sang/contamination
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+Dédoublements
! Vampires ne sont qu’un exemple de dédoublement
! Elixirs du diable de Hoffman
! Horla de Maupassant
! Zombies
=> Serviront à penser « le monstre en chacun de nous »
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+L’autre absolu: Alien
! Vide de l’espace, nouvelle figure de la Nuit
! L’homme forcé d’aller se chercher des prédateurs dans les confins de l’espace
! Adversaire animal sans pitié ni empathie, plus étranger encore qu’un animal sauvage
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+5. Le monstre en nous
! Le « bad guy » est un nouvel héros
! Succès cinémas et série télé: Dexter, Breaking Bas, Fargo, House of Cards… les héros sont délibérement de mauvaises personnes selon standards habituels
! Relativise la division habituelle entre bien et mal
! Questionne la répartition des individus en dominants et dominés; le mal se fond-il dans le conformisme ? Cf. Banalité du mal de Hannah Arendt
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+Opportune schizophrénie
! La banalité du mal arendtienne a été mal comprise: pour Arendt, ce n’est pas que nous avons tous « un monstre en nous », mais que le mal surgit dans l’absence, la renonciation de la pensée, ce qui est très différent
! Or, c’est le « dark side » qui a remporté culturellement la partie, sous une forme progressive de valorisation
! Les « vilains » sont plus intéressants car plus débridés, font davantage valoir leur volonté de puissance contre le monde
! Pour que la morale soit sauve, on tente le plus souvent de présenter des personnages doubles, dont une partie reste bonne, dans l’espace ou dans le temps
66
+Dédoublements
! Cf. Docteur Jekill et Mr Hyde, Dexter, Dark Vador…
! Dédoublement peut être dangereux car brandi aussi comme justification; cf. « émigration intérieure » utilisée par responsables nazis
! Or époque devenue plus pacifique, moins d’occasions de se confronter aux dangers extrêmes => refuge du mal et de la volonté de puissance dans la procuration de la fiction.
! Points d’ancrage avec le public: canaliser volonté de puissance et permettre d’être malfaisant par procuration
67
+! Personnages mauvais assumés sans passé ni morale restent
les plus rares mais fascinent: cf. Stanley Kubrick, Orange mécanique; House of Cards
68
+! La fiction met en scène les personnages malfaisants en
tentant de les inscrire
- Soit dans une schizophrénie cf. Dexter)
- Soit dans une évolution (cf. Breaking Bad)
69
+ 70
Le mal, dans sa cohérence et sa puissance, n’est que nom de la force que le puissant exerce sur le faible.
+Complaisance du bourreau
71
+! Alliance entre crime, culture
et intelligence effraie et fascine
! Cf. Les Bienveillantes, dérangeant parce qu’offre une telle synthèse
! Max Aue: criminel, dépourvu de conscience, ultra cultivé => « monstrueux »
72
+
! Charlotte Lacoste, Séductions du bourreau, PUF.
! Dénonce que le fait que « Les Bienveillantes ont le mérite de faire apparaître la violence génocidaire comme l’exutoire idéal des éruptions humaines ».
! Absout une nature a priori monstrueuse de l’être humain
=> La fiction déresponsabilise-t-elle trop dangereusement, à force de flatter « le monstre en chacun de nous »?
73
+! Ce qui gène est bel et bien la possibilité que le crime soit
intelligence: Aue est un anti-Eichmann absolu, trop cultivé et déterminé pour être « banal »; à l’opposé de « l’absence de pensée » arendtienne
! Ce n’est pas tant avec le mal qu’avec la volonté de puissance que le lecteur/spectateur d’identifie
! S’interroger sur la valorisation de soi trouvée dans la transgression et le crime
! Oblitère que le crime nazi (ou djihadiste) n’est pas intelligence mais nihilisme
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+On ne naît pas ordinaire, on le devient
! Exposition de clichés d’André Zucca
! « normalité » scandaleuse car bouscule les normes éthiques
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+ 76
+Le monstre moral est-il objectivable ?
! peut-être ne faut-il pas tenter de comprendre à tout prix (cf. Primo Levi)
! « Né en 17 à Leidenstadt »: tenter de comprendre ne doit pas rendre trop faibles lorsque la volonté de puissance des uns et le conformisme des autres fait alliance
! Cf. commensurabilité mentale (Bronner)
! On ne devient ni bourreau, ni mouton, ni résistant tout seul
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+Le fait divers, ou la monstruosité à portée de tous
! Cf. libération de Michelle Martin en 2011 et scandale
! Besoin populaire de montrer le monstre du doigt
! Refoulement de la contingence
78
+6. Conclusion: De quoi le monstre est-il le nom ?
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+Le rire, voisin de la terreur
! Halloween: retournement du Carnaval, catharsis: rire de la mort, la transformer en objet
! Clowns, paravent du ridicule régulièrement en cheville avec la terreur (cf. « It », Stephen King; « Joker », etc.); derrière le masque, on ne sait jamais à qui on a affaire
! Epouvante retournant Levinas: sourire carnassier qui dépasse la relation d’éthique – en principe – d’emblée établie par le visage
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