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28 e ANNÉE N° 4 SEPTEMBR E 2011 Historiquement, le nombre de naissances a rare- ment été égalé dans le canton ; l’année 2010, avec 8129 naissances, s’approche du record enregistré en 1991 (8186 naissances). Le nombre de nais- sances suit globalement une tendance à la hausse depuis maintenant huit ans, après avoir fortement diminué dès la fin des années nonante jusqu’en 2002 (6800 naissances). La même tendance se dessine à l’échelle du pays et dans la plupart des cantons. Si l’on prend en compte l’évolution des naissances depuis 2002, le canton de Vaud arrive en tête avec Zurich (+20 % chacun), devant Bâle-Ville (+17 %) et le Valais (+15 %). La moyenne nationale se situe à +11 % sur la période, avec toutefois un taux d’accroissement supérieur à celui du canton de Vaud pour l’année 2010 (+2,6 % contre +1,2 %). UN EFFET DE RATTRAPAGE D’autres pays occidentaux connaissent aussi une augmentation des naissances. Faut-il en conclure que nous assistons à un nouveau baby-boom ? En réalité, ce regain s’interprète, au moins en par- tie, comme un effet de rattrapage. De nombreuses femmes aujourd’hui trentenaires ont repoussé de quelques années le moment de devenir mères et 1-3 LES NAISSANCES CONTINUENT D’AUGMENTER DANS LE CANTON 4-5 LOGEMENTS VACANTS : DIX ANS DE PÉNURIE 6-7 LA NOUVELLE IMMIGRATION SUR LE MARCHÉ VAUDOIS DU TRAVAIL 8 TAUX DE PARTICIPATION CONTRASTÉ SELON L’ORIGINE ET LE SEXE © Statistique Vaud (SCRIS) Rue de la Paix 6 - CP - 1014 Lausanne Tél. 021 316 29 99 - Fax 021 316 29 50 [email protected] Publication paraissant 6 fois l’an Abonnement : CHF 49.– Rédacteur responsable : Gilles Imhof Responsable d’édition : Alexandre Oettli Rédaction : Sylviane Brandt (SB), Marie-Françoise Goy (MFG), Alexandre Oettli (AO), Léna Pasche (LP) Mise en page : Ariane Bovet Graphisme : Art Com & Partenaires, Lausanne Impression : Imprivite, Renens SERVICE CANTONAL DE RECHERCHE ET D’INFORMATION STATISTIQUES (SCRIS) © FOTOLIA STATISTIQUE VAUD LES NAISSANCES CONTINUENT D’AUGMENTER DANS LE CANTON En 2010, 8129 enfants sont nés dans le canton de Vaud, soit 1,2 % de plus qu’en 2009 ou 19,8% de plus qu’en 2002. En moyenne, la fécondité se fixe à 1,65 enfant par femme (1,49 pour les Suissesses et 1,93 pour les étrangères). La hausse des naissances concerne essentiellement les femmes âgées de plus de trente ans; ces huit dernières années, l’âge moyen à la maternité est passé de 30,4 à 31,2 ans. La part des enfants naissant hors mariage progresse aussi et se monte à 23% en 2010. Baby-booms NAISSANCES ET INDICATEUR CONJONCTUREL DE FÉCONDITÉ (ICF), VAUD 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 Nombre en milliers Enfants par femme (ICF) Naissances ICF

Les naissances continuent d’augmenter dans Le canton · Impression : Imprivite, Renens SERVICE CANTONAL DE RECHERCHE ET D’INFORMATION STATISTIQUES (SCRIS) ... (+17% depuis 2002

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28e A N N É E N ° 4 S E P T E M B R E 2 0 11

Historiquement, le nombre de naissances a rare-ment été égalé dans le canton ; l’année 2010, avec 8129 naissances, s’approche du record enregistré en 1991 (8186 naissances). Le nombre de nais-sances suit globalement une tendance à la hausse depuis maintenant huit ans, après avoir fortement diminué dès la fin des années nonante jusqu’en 2002 (6800 naissances). La même tendance se dessine à l’échelle du pays et dans la plupart des cantons. Si l’on prend en compte l’évolution des naissances depuis 2002, le canton de Vaud arrive en tête avec Zurich (+20 % chacun), devant Bâle-Ville (+17 %) et le Valais (+15 %). La moyenne

nationale se situe à +11 % sur la période, avec toutefois un taux d’accroissement supérieur à celui du canton de Vaud pour l’année 2010 (+2,6 % contre +1,2 %).

Un effet de rattrapageD’autres pays occidentaux connaissent aussi une augmentation des naissances. Faut-il en conclure que nous assistons à un nouveau baby-boom ? En réalité, ce regain s’interprète, au moins en par-tie, comme un effet de rattrapage. De nombreuses femmes aujourd’hui trentenaires ont repoussé de quelques années le moment de devenir mères et

1-3 Les naissances continuent d’augmenter dans Le canton

4-5 Logements vacants : dix ans de pénurie

6-7 La nouveLLe immigration sur Le marcHé vaudois du travaiL

8 taux de participation contrasté seLon L’origine et Le sexe

© Statistique Vaud (SCRIS) Rue de la Paix 6 - CP - 1014 Lausanne Tél. 021 316 29 99 - Fax 021 316 29 50 [email protected]

Publication paraissant 6 fois l’an

Abonnement : CHF 49.–

Rédacteur responsable : Gilles Imhof

Responsable d’édition : Alexandre Oettli

Rédaction : Sylviane Brandt (SB), Marie-Françoise Goy (MFG), Alexandre Oettli (AO), Léna Pasche (LP)

Mise en page : Ariane Bovet

Graphisme : Art Com & Partenaires, Lausanne

Impression : Imprivite, Renens

SERVICE CANTONAL DE RECHERCHE ET D’INFORMATION STATISTIQUES (SCRIS)

© F

OTO

LIA

STATISTIQUE VAUD

Les naissances continuent d’augmenter dans Le cantonEn 2010, 8129 enfants sont nés dans le canton de Vaud, soit 1,2 % de plus qu’en 2009 ou 19,8 % de plus qu’en 2002. En moyenne, la fécondité se fixe à 1,65 enfant par femme (1,49 pour les Suissesses et 1,93 pour les étrangères). La hausse des naissances concerne essentiellement  les  femmes  âgées  de  plus  de  trente  ans ;  ces  huit  dernières  années, l’âge moyen à  la maternité est passé de 30,4 à 31,2 ans. La part des enfants naissant hors mariage progresse aussi et se monte à 23 % en 2010.

Baby-booms

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2 NUMERUS No 4 septembre 2011

mettent au monde actuellement les enfants qu’elles n’ont pas eus étant plus jeunes. Cette évolution, qui se reflète sur les taux de fécondité par âge, est une conséquence de l’allongement de la durée des études et de la participation toujours plus active des femmes au marché du travail.

Les femmes deviennent mères pLus tardAinsi, deux tiers des femmes ayant accou-ché en 2010 sont âgées de 30 ans et plus (66 %) ; en 1990, elles étaient moins de la moitié (43 %). L’âge moyen à la maternité est de 31,2 ans en 2010 dans le canton de Vaud, contre 30,4 ans en 2002 et 28,9 ans en 1990. Ces dernières années, la progression des naissances que l’on observe dans le can-ton concerne presque essentiellement les femmes âgées de 30 ans et plus. Les naissances dont la mère a plus de 30 ans ont crû de 1,7 % en 2010, contre +0,2 % pour les naissances de mères de moins de 30 ans. Depuis 2002, l’augmentation a été de 29 % pour les premières contre 5 % pour les secondes.

En termes de taux de fécondité, ces tendances se traduisent par une augmen-tation continue chez les femmes au-delà de 30 ans, accroissement d’autant plus mar-qué que l’âge des femmes est élevé (+17 % depuis 2002 pour les 30-34 ans et +37 % pour les 35-39 ans). Dans le même temps, le taux de fécondité n’a cessé de baisser chez leurs cadettes (-8 % depuis 2002 pour les 25-29 ans et -4 % pour les 20-24 ans). A relever que depuis quelques années, le taux de fécondité des femmes âgées de 20 à 24 ans semble avoir atteint une certaine stabilité.

deux tiers de naissances suissesEn ce qui concerne la nationalité des enfants nés dans le canton en 2010, les naissances suisses sont majoritaires avec 5289 bébés (soit 65 %) contre 2840 bébés étrangers (35 %). Alors que l’évolution générale à la hausse concerne tant les naissances suisses que les naissances étrangères, on note un recul des naissances étrangères en 2010 (-0,7 %), tandis que les naissances suisses progressent (+2,3 %).

une moyenne de 1,65 enfant par femmeSi l’on rapporte les naissances au nombre de femmes en âge de procréer (femmes âgées de 15 à 49 ans, qu’elles aient eu des enfants ou non), on obtient le nombre moyen d’en-fants par femme, ou indicateur conjoncturel de fécondité (ICF). Ce chiffre correspond à la fécondité moyenne de l’année considérée. Dans le canton de Vaud, il se monte à 1,65 enfant par femme en 2010 (Suisse : 1,54).L’ICF fluctue avec le temps et a été marqué par plusieurs périodes de haute fécondité au cours du XXe siècle, notamment lors des deux baby-booms de l’après-guerre. Globalement,

il est à la baisse sur le long terme dans l’en-semble des pays occidentaux. Dans le canton de Vaud, il est relativement stable depuis les années septante, oscillant dans une four-chette de 1,4 à 1,8 ; ces dernières années, il a marqué une augmentation, simultanément aux naissances, passant de 1,49 à 1,65 entre 2002 et 2010. On considère généralement qu’un ICF de 2,1 serait nécessaire pour assurer le renou-vellement des générations, valeur qui n’a plus été atteinte dans le canton depuis les années soixante. Parmi les pays de l’UE-27/AELE, seules la France, l’Irlande, l’Islande et la Norvège s’en approchent avec des valeurs situées entre 2,0 et 2,2 (données 2009).

à L’avenir, un icf de 1,70 enfant par femmeDans le canton de Vaud, on s’attend à ce que la fécondité s’élève encore un peu dans un proche avenir. Les dernières perspec-tives de population publiées par le SCRIS en mars 20111, décrivant l’évolution démo-graphique projetée jusqu’en 2040, sont basées notamment sur des hypothèses de fécondité. L’effet de rattrapage mentionné précédemment, qui ne montre pour l’instant pas de signe de ralentissement, et l’impact de la migration permettent de tabler sur un ICF se stabilisant à 1,70 enfant par femme au début de la décennie 2030.

fécondité à La hausse chez Les suissessesLa fécondité des Suissesses est inférieure à celle des étrangères (ICF de 1,49 contre 1,93 en 2010), mais elle augmente plus rapi-dement chez les premières que chez les secondes. En huit ans, l’ICF a progressé de 16% parmi les femmes de nationalité suisse (passant de 1,28 à 1,49) et de 2% parmi les femmes de nationalité étrangère (de 1,90 à 1,93). Cette augmentation particulière chez les Suissesses résulte sans doute de

popuLation

naissances, divers indicateurs, vaud

2002 2010

Naissances vivantes

Total 6788 8129

Enfants suisses 4562 5289

Enfants étrangers 2226 2840

ICF 1 (enfants par femme)

Total 1,49 1,65

Femmes suisses 1,28 1,49

Femmes étrangères 1,90 1,93

Age moyen de la mère

Premier enfant 29,3 30,4

Tous les enfants 30,4 31,2

1 Indicateur conjoncturel de fécondité.

TAUX DE FÉCONDITÉ1 DES FEMMES PAR GROUPE D'ÂGES, VAUD

02468

10121416

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30-3435-3940-44

45-49

Enfants pour 100 femmes

1 Naissances rapportées aux femmes, pour un groupe d'âges donné.

INDICATEUR CONJONCTUREL DE FÉCONDITÉ (ICF), VAUD

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2000

2005

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Enfants par femme

Etrangères Total SuissessesTAUX DE FÉCONDITÉ1 DES FEMMES PAR ÂGE, VAUD

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Enfants pour 100 femmes

1 Naissances rapportées aux femmes, pour un âge donné.

1990 2000 2010

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NUMERUS No 4 septembre 2011 3

popuLation

100 voitures neuves par jourEn 2011, de janvier à juillet, 21 500 voi-tures de tourisme neuves ont été mises en circulation dans le canton de Vaud (+5,7 % par rapport à la même période de l’année précédente), soit 101 véhi-cules par jour. Au niveau suisse, ce sont 187 000 voitures neuves qui ont été immatriculées en sept mois (+6,2 %).

1900 bébés issus de La pmaEn 2009, on recense 1891 naissances issues de la procréation médicalement assistée (PMA), soit 2,4 % de l’ensemble des naissances en Suisse. Alors que les naissances multiples (jumeaux, tri-plés…) représentent 3,7 % de l’ensemble des naissances, ce taux grimpe à 29,7 % pour les procréations médicalement assistées.

82% de temps partieL chez Les enseignantsDurant l’année scolaire 2008/2009, l’école obligatoire publique vaudoise employait 6600 enseignants – dont 71 % de femmes – pour 4800 équiva-lents plein temps. 82 % des enseignants étaient à temps partiel. Au gymnase, par contre, la proportion de femmes parmi les enseignants n’est plus que de 44 %.

pLus de 900 expLoitations agricoLes ont disparuEn 2010, le canton de Vaud comptait 4150 exploitations agricoles avec 13 400 emplois représentant respectivement 7 % des exploitations et 8 % des emplois de l’agriculture suisse. En dix ans, 940 exploitations vaudoises ont disparu (-18 %), soit plus de 90 par année, avec une baisse totale de 4200 emplois (-24 %).

36 % des vaudois en surpoids en 2007Quand un Vaudois monte sur sa balance, six fois sur dix, il lit un poids qualifié de normal ou inférieur à la nor-male et quatre fois sur dix un poids en excès. Pour ces derniers, il s’agit de sur-charge pondérale dans quatre cas sur cinq et d’obésité dans un cas sur cinq. L’excès de poids concerne plus souvent les hommes (46 %) que les femmes (26 %).

en brefl’effet de rattrapage évoqué plus haut. Il est possible également que les naturalisations de femmes étrangères aient une influence à la hausse sur la fécondité moyenne des Suissesses ; les acquisitions de la natio-nalité suisse ont en effet connu une forte progression au cours de la dernière décen-nie (21 400 femmes étrangères ont obtenu la nationalité suisse entre 2002 et 2010, contre 6100 entre 1992 et 2000).

L’icf varie seLon Les communautésParmi les femmes d’origine étrangère vivant dans le canton de Vaud, le niveau de fécon-dité varie notablement d’une nationalité à l’autre. Alors que la fécondité des Italiennes et des Espagnoles est proche de celle des Suissesses en 2010 (ICF de 1,45 et 1,51), elle est un peu plus forte chez les Françaises et les Portugaises (1,65 et 1,71) et dépasse le seuil de renouvellement des générations chez les femmes originaires de Serbie-et-Monténégro (2,70), d’Afrique (2,62), d’Amérique du Nord (2,18) ou d’Amérique latine (2,12).A relever que le niveau de fécondité mesuré auprès des communautés étrangères vivant dans le canton ne reflète pas nécessaire-ment celui du pays d’origine. Dans le cas de la France, l’ICF est plus élevé dans le pays d’origine (2,00 en France contre 1,65 dans le canton de Vaud) ; pour le Portugal, c’est l’inverse (1,32 contre 1,71). Sur la durée, le comportement en termes de fécondité des communautés étrangères tend à se rappro-cher de celui du pays d’accueil.

toujours pLus de naissances hors mariage…Autre phénomène notable, la proportion de naissances hors mariage a crû rapidement ces dernières années. En 2010, dans le canton de Vaud, 23 % d’enfants sont nés alors que leurs parents n’étaient pas mariés, contre 22 % en 2009 et 12 % en 2002. Le

chiffre se situe toutefois encore loin des pro-portions observées en France, en Suède, en Bulgarie ou en Estonie par exemple (plus de 50 %).En parallèle à cette évolution, la proportion d’enfants de rang 1 nés dans le canton de Vaud – le rang étant calculé au sein du mariage actuel des parents – a baissé de 45 % à 36 % entre 2002 et 2010, ce qui sug-gère que les enfants nés hors mariage sont souvent des premiers enfants.

… et de reconnaissances d’enfantsAvec des chiffres très proches des nais-sances hors mariage, les reconnaissances de paternité, qui assurent certains droits à l’enfant lorsque les parents ne sont pas mariés, sont devenues plus fréquentes ; 1860 enfants ont été reconnus dans le canton de Vaud en 2010 contre 882 en 2002. La majo-rité des reconnaissances interviennent avant la naissance (48 % en 2010) ou dans l’année qui la suit (30 %). En 2010, cela représente presque quatre enfants sur cinq nés hors mariage dans l’année (1445 soit 78 %).

en réaLité, des mariages différés après L’arrivée des enfantsToutefois, en Suisse, la fondation d’une famille reste encore étroitement liée au mariage. Même si les naissances hors mariage sont de plus en plus courantes, les parents choisissent souvent d’officialiser leur union par la suite. Parmi les quelque 4000 couples qui se sont mariés en 2010 dans le canton de Vaud, 14 % étaient déjà parents d’au moins un enfant, une proportion qui a presque doublé en huit ans (8 % en 2002). Dans ces cas-là, le mariage intervient géné-ralement peu de temps après la naissance du premier enfant (en 2010, il était âgé de moins de deux ans dans 70 % des cas).

davantage de naissances muLtipLesEn 2010, il y a eu 337 naissances vivantes de jumeaux et de triplés, soit 41 naissances multiples pour 1000 naissances vivantes. Sous l’effet conjoint des traitements contre la stérilité et de l’augmentation de l’âge des femmes à la maternité, le nombre de nais-sances multiples, notamment de jumeaux, a connu une forte progression. Il y a vingt ans, celles-ci représentaient 28 naissances pour 1000. | LP

1 Rapport disponible sur www.scris.vd.ch.

Source des données : OFS. Eurostat.

En %

NAISSANCES VIVANTES SELON LE RANG, VAUD

0

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40

5045

35

25

15

5

1980

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1995

2000

2005

2010

Hors mariage

Rang 1

Rang 2

Rang 3+

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4 NUMERUS No 4 septembre 2011

En juin de chaque année, le dénombrement des logements vacants vient officialiser la dure réalité à laquelle les candidats au déménagement sont confrontés sur terre vaudoise, à savoir la pénurie de loge-ments. Avec 1900 logements vacants, le canton affiche en effet un taux global de vacance de 0,5 %, taux largement inférieur à la valeur de 1,5 % généralement admise comme signe d’un marché équilibré. Vaud fait régulièrement partie, avec notamment Genève et Zurich, des cantons où la pénurie est la plus sévère. Le taux de vacance n’est

pas encore établi au niveau suisse pour 2011 mais devrait rester inférieur à 1 %. Voilà maintenant dix ans que le canton est dans une situation de pénurie de logements. Quelques années auparavant, le canton a eu à faire face, au contraire, à une offre plé-thorique avec, en 1997, un taux de vacance culminant à 2,7 %, correspondant à quelque 3200 logements disponibles.

Offre légèrement plus étOfféeS’étant rapidement péjorée à partir du début des années deux mille, la situation vaudoise semble avoir connu son plus mauvais état en 2009. Depuis, l’effectif des logements vacants s’est stabilisé et a même enregis-tré une légère augmentation au cours des douze derniers mois (+275). Cette progres-sion ne transparaît pas dans le taux de vacance présenté qui, arrondi au dixième, demeure à 0,5 % du parc de logements.L’accroissement des logements vacants concerne principalement les logements de quatre pièces (+90). C’est d’ailleurs cette catégorie de taille qui, depuis trois ans, est la plus représentée : en juin dernier, sur les 1900 logements offerts à la vente ou à la loca-tion, plus de 500 comptaient quatre pièces, dépassant ainsi sensiblement l’effectif

des logements de trois pièces (440), taille la plus fréquente pourtant dans l’ensemble du parc de logements. Cette prépondérance des logements vacants de quatre pièces peut être mise en relation avec la tendance en matière de nouvelle construction qui privilégie les logements de cette taille.

Davantage De lOgements à venDreTous les logements vacants ne sont pas offerts à la location ; une part non négli-geable d’entre eux (780, soit plus de 40 %) sont en effet destinés exclusivement à la vente. C’est cette catégorie qui a le plus augmenté en une année et c’est dans cette catégorie également que l’on retrouve une prépondérance de logements de quatre pièces (220). Les logements à vendre sont en général de grande taille (42 % ont plus de quatre pièces) et comptent nombre de mai-sons individuelles (330).

LogEmEnt 

Logements vacants : dix ans de pénurieau 1er juin 2011, 1900 logements sont vacants dans le canton, soit environ 270  de  plus  qu’une  année  auparavant.  toujours  très  faible,  le  taux  de vacance demeure à 0,5% du parc de logements, signe d’une pénurie qui, par ailleurs, n’épargne aucun district  lorsqu’il s’agit du marché de  la  location. un nombre non négligeable de logements vacants – près de 800 – ne sont en effet proposés qu’à la vente. 

catégories et taux de Logements vacants par district, vaudDistrict

Logements vacants au 1er juin 2011 Taux de logements vacants en %

A louer A vendre Total dont maisons unifamiliales

dont récents1

2010 2011p

Vaud 1 123 779 1 902 488 179 0,5 0,5

Aigle 167 321 488 120 58 1,2 1,8

Broye–Vully 119 23 142 38 23 0,8 0,8

Gros-de-Vaud 25 30 55 18 2 0,5 0,4

Jura–Nord vaudois 172 77 249 57 0 0,6 0,6

dont La Vallée 7 3 10 3 0 0,2 0,3

Lausanne 87 19 106 11 7 0,2 0,1

Lavaux–Oron 83 39 122 26 7 0,4 0,5

Morges 126 22 148 38 20 0,5 0,5

Nyon 123 95 218 86 35 0,4 0,5

Ouest lausannois 46 5 51 4 0 0,2 0,2

Riviera–Pays-d’Enhaut 175 148 323 90 27 0,5 0,7

dont Pays-d’Enhaut 5 63 68 19 1 1,6 1,8

1 Logements dont la construction date de moins de 2 ans.p Données provisoires.

taux de vacance sur Le marché Locatif

Parmi les 1900 logements vacants, 1120 sont offerts à la location. On estime par ailleurs que le parc locatif vaudois est d’environ 205 000 logements. Cela porte à 0,5 % le taux de vacance observé sur ce marché, soit un taux semblable à celui enregistré sur le marché global. Précisons que c’est au taux de vacance sur le marché locatif que fait référence la législation cantonale s’appliquant en situation de pénurie et obligeant le bailleur, lorsqu’il change de locataire, à mentionner sur le nouveau bail le loyer demandé précédemment et les motifs d’une hausse éventuelle. La loi s’applique lorsque le taux de vacance cantonal est inférieur à 1,5 % du parc locatif ; c’est le cas depuis 2001.

LOGEMENTS VACANTS SELON LE TYPE, VAUD, AU 1ER JUIN

8000 6000 4000 2000 0 0 2000 4000

20112009200720052003200119991997199519931991198919871985

A louerA vendre

En %

TAUX DE VACANCE, VAUD ET SUISSE, AU 1ER JUIN

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

Suisse

Vaud

1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2011

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NUMERUS No 4 septembre 2011 5

Les 1120 logements à louer sont en moyenne de plus petite taille : les trois pièces sont aussi nombreux que les quatre pièces (290) et seuls 20 % des logements comptent davantage de pièces.

Une pénUrie qUasi généraleLes logements vacants sont rares presque partout dans le canton. Localement, tou-tefois, une offre conséquente peut exister au moment du relevé. Les cas les plus fla-grants sont ceux des communes touristiques d’Ollon (quelque 200 logements offerts) et de Leysin (90 logements) qui influencent directement le taux de vacance de l’en-semble du district d’Aigle, le seul à dépasser le seuil de 1,5 %. Dans ces deux cas comme dans ceux de Saint-Cergue (une cinquantaine de logements vacants) et de Château-d’Œx (45 logements), la quasi- totalité des objets disponibles ne le sont qu’à la vente et ne viennent donc pas détendre le marché de la location. La situation est plus nuancée à Montreux où plus de la moitié des 130 logements vacants sont offerts en loca-tion, comme dans la proche commune de Blonay (45). En regard de la taille de la ville de Montreux et de sa population susceptible de chercher un logement, cette offre reste très faible, tout comme à Lausanne (moins de 100 logements) ou Yverdon-les-Bains

(une cinquantaine). Seules deux autres com-munes vaudoises dépassent le seuil des quarante logements vacants : la commune de Sainte-Croix (plus de 60 logements) et, à la frontière fribourgeoise, celle de Faoug (plus de 40 logements).Le fait de citer ainsi les quelques communes où l’on comptait, au 1er juin, plus de qua-rante logements vacants ne doit pas faire oublier qu’il faut étudier la problématique du logement dans le canton non pas au niveau communal mais à un niveau plus large : faute d’offre suffisante aux environs immédiats de Lausanne, les personnes qui y travaillent

s’en vont résider plus loin, que ce soit en tant que propriétaires ou en tant que locataires. Par ailleurs, l’enquête effectuée ne relève pas le niveau des loyers ou le prix de vente des objets disponibles qui, parfois, dépassent largement les possibilités finan-cières du ménage vaudois moyen.

stabilité des sUrfaces d’activité vacantesParallèlement au dénombrement des logements vacants, l’enquête effectuée annuellement auprès des communes vau-doises relève le nombre et la surface des locaux commerciaux ou industriels vacants. En juin dernier, quelque 166 000 m2 cher-chaient ainsi preneur, soit à peine moins qu’en 2010. On différencie ces surfaces vacantes selon le type d’activité économique auquel elles sont destinées : la catégorie la plus représentée est celle des bureaux ou cabinets médicaux, avec quelque 45 000 m2, dont près de la moitié dans le district de l’Ouest lausannois. Suivent les dépôts, entrepôts ou hangars avec plus de 42 000 m2, principalement localisés dans

le district du Jura–Nord vaudois et plus précisément à Yvonand. Les surfaces com-merciales (près de 27 000 m2) prédominent, elles, dans le district d’Aigle, cependant que les locaux de type atelier ou usine sont moins étendus avec environ 9000 m2. Il reste un solde de 43 000 m2 plus difficile à clas-ser qui peut concerner, par exemple, des surfaces polyvalentes et qui figure en bonne place dans le Jura–Nord vaudois. | MFG

Sources des données : SCRIS/OFS, Statistique annuelle des logements vacants et estimation du parc de logements. SCRIS, Statistique vaudoise des locaux industriels et commerciaux vacants.

LogEmEnt

Vaud: 165 900 m2

SURFACES1 VACANTES PAR DISTRICT,VAUD, AU 1ER JUIN 2011

1 60034 20066 800

En mètres carrés

1 Surfaces industrielles et commerciales.

Vaud: 165 900 m2

SURFACES1 VACANTES PAR DISTRICT,VAUD, AU 1ER JUIN 2011

1 60034 20066 800

En mètres carrés

1 Surfaces industrielles et commerciales.

1 100 200

10 100 200

Vaud: 1902 logements vacants

Nombre de logements vacants

LOGEMENTS VACANTS PAR COMMUNE, VAUD, AU 1ER JUIN 2011

Vaud: 1900 logements vacants

Nombre de logements vacants

LOGEMENTS VACANTS PAR COMMUNE, VAUD, AU 1ER JUIN 2011

SURFACES INDUSTRIELLES ET COMMERCIALES VACANTES, VAUD

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

2007

2009

2011

En milliers de m2

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6 NUMERUS No 4 septembre 2011

En 2009, la population active vaudoise d’origine étrangère (152 000 personnes) se compose en grande majorité (85 %) de per-sonnes titulaires d’un permis d’établissement (C) ou de séjour d’une durée supérieure à une année (B et L), soit des résidents per-manents. Vient ensuite la main-d’œuvre frontalière (11 %), loin devant les travailleurs sur annonce (2,5 %) et les titulaires d’un per-mis de séjour inférieur à une année (1,7 %). Depuis l’entrée en vigueur en juin 2002 de l’accord sur la libre circulation des personnes (ALCP), la population active étrangère rési-dante permanente a augmenté de 28 % (période 2002-2009), contre 8 % seulement pour la population active suisse. Quant à la main-d’œuvre frontalière, dont les effectifs ont connu une forte croissance durant les années 2005-2008, elle affiche une progres-sion de 55 % entre 2002 et 2009.

LES ACCORDS BILATÉRAUX DOPENT LE SOLDE MIGRATOIREAvec l’entrée en vigueur de la libre circu-lation des personnes, l’immigration a été favorisée dans le canton de Vaud. En effet, le solde migratoire élargi1 de la popula-tion étrangère atteint une moyenne de 7600 personnes durant les années suivant l’entrée en vigueur de l’ALCP (2002-2010), contre 1300 seulement durant la période

précédente (1991-2001). Si cette différence résulte notamment du contexte conjoncturel plus favorable des années 2000, on notera toutefois que le solde migratoire négatif qui a caractérisé les années 1995 à 1997 ne s’est pas répété durant les deux dernières périodes de montée du chômage (2003-2004 et 2009).

LA MIGRATION CHANGE DE VISAGEL’une des conséquences majeures de l’ALCP concerne la provenance des migrants. Durant les années 1991-2001, dans un contexte de crise économique, le solde migratoire de la population étrangère résidante en Suisse résultait essentiellement de ressortissants issus de pays extérieurs à l’UE/AELE, en par-ticulier de l’ex-Yougoslavie alors en guerre. Dès 2002, dans un contexte conjoncturel plus favorable, la migration nette en prove-nance de l’UE/AELE a fortement progressé, alors que le solde migratoire des ressortis-sants des Etats tiers a connu une stagnation. Cette nouvelle immigration est étroitement liée aux besoins de l’économie, puisque plus de la moitié de l’immigration en provenance de l’UE/AELE a pour objectif l’emploi, alors que le motif principal pour les migrants issus des Etats tiers était le regroupement familial.

72 % DES ACTIFS ÉTRANGERS ISSUS DE L’UE-15/AELEEn 2009, la population active étrangère rési-dante permanente du canton de Vaud se compose, principalement, de ressortissants de l’UE-15 du Sud2 (46 %), de l’UE-15/AELE

du Nord et de l’Ouest3 (26 %), ainsi que de la Turquie et des Balkans4 (10 %). Entre 2003 et 2009, la progression des effectifs d’actifs du Nord et de l’Ouest de l’Europe a été forte et régulière (+56 %), alors que la main-d’œuvre des pays du Sud de l’Europe a connu une croissance plus tardive – mais forte – à partir de 2008 (+13 % de 2003 à 2009).

L’INTÉGRATION AU MARCHÉ DE L’EMPLOI DÉPEND DE LA FORMATIONAvec 65 % de diplômés de degré tertiaire en 2009, la population active vaudoise issue des pays de l’UE-15/AELE du Nord et de l’Ouest est de loin la plus qualifiée : 35 % de diplômés de degré tertiaire pour les Suisses, 16 % pour la Turquie et les Balkans et 15 % pour l’UE-15 du Sud. C’est en effet princi-palement dans les pays d’Europe du Nord et de l’Ouest que les entreprises vaudoises ont pu recruter le personnel hautement qua-lifié qui fait défaut dans certaines branches d’activité. En conséquence, la participation à la vie active des ressortissants de ces pays – mesurée par le taux d’emploi des 25-64 ans – n’a cessé de croître dans le canton entre 2003 et 2009. Sur l’ensemble de cette période, leur taux d’emploi moyen (82 %) ne se distingue guère de celui des Suisses (81 %). Si les immigrés de la Turquie et des Balkans montrent une faible intégration au marché de l’emploi (66 %), c’est qu’ils ont, dans leur grande majorité, rejoint la Suisse comme saisonniers peu qualifiés au début des années 90, comme requérants d’asile ou dans le cadre d’un regroupement familial.

TAUX DE SANS-EMPLOI DE L’UE-15/AELE PROCHE DE CELUI DES SUISSES La bonne intégration des actifs de l’UE-15/AELE au marché vaudois de l’emploi se mesure également par leur taux de sans-emploi, qui, avec 5,2 % de moyenne sur la période 2003-2009, se situe relativement près de celui de la main-d’œuvre suisse (3,5 %). En distinguant les ressortissants européens selon la provenance, on constate que les actifs issus du Nord et de l’Ouest de l’Europe sont davantage épargnés par le chômage (4,1 %) que les migrants d’Europe du Sud (5,8 %). Cette différence s’explique notamment par le niveau de qualification moyen inférieur de ces derniers, et en raison de leur présence plus fréquente dans les branches affichant un risque de chômage plus élevé, telle la construction.Les difficultés d’intégration importantes que rencontrent les actifs issus de la Turquie et des Balkans sur le marché vaudois de

La nouveLLe immigration sur Le marché vaudois du travaiLLes étrangers ayant immigré dans le canton de Vaud après l’entrée en vigueur de  l’accord sur  la  libre circulation des personnes en  juin 2002 se distinguent des migrants plus anciens avant tout par  leur niveau de formation plus élevé et leur meilleure intégration sur le marché de l’emploi. Des différences notoires existent cependant entre les nouveaux migrants selon leur pays de provenance.

ViE actiVE

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 20090

20

40

60

80

100

120

140

160Effectif en milliers

1 Etat au 2e trimestre.

POPULATION ACTIVE ÉTRANGÈRE1 SELON LE STATUT DE SÉJOUR, VAUD

Population résidante permanentePopulation en court séjourTravailleurs sur annonceFrontaliers

Effectif en milliers

POPULATION ACTIVE ÉTRANGÈRERÉSIDANTE PERMANENTE, VAUD

0

10

20

30

40

50

60

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

UE-15 Sud

Turquie et Balkans

Autres

UE-15/AELE Nord + Ouest

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NUMERUS No 4 septembre 2011 7

l’emploi se reflètent également dans leur taux de sans-emploi, qui atteint 14 % en moyenne sur la période 2003-2009. A noter que ce taux inclut également les personnes non inscrites aux Offices régionaux de pla-cement (ORP), qui sont particulièrement nombreuses dans cette population.

41 % DES NOUVEAUX ACTIFS ISSUS DU NORD ET DE L’OUEST DE L’UE-15/AELEParmi les 128 000 actifs étrangers résidents permanents dans le canton de Vaud en 2009, 45 000 sont arrivés en Suisse après l’entrée en vigueur de l’ALCP en juin 2002, soit 35 %. Au sein des nouveaux migrants, les actifs issus des pays du Nord et de l’Ouest de l’Europe sont les plus représentés (41 %), suivis des Européens du Sud (26 %) et des ressortissants de la Turquie et des Balkans (6 %). A ceux-ci viennent encore s’ajouter 27 % d’actifs en provenance d’Etats tiers, en majorité extra-européens (Brésil, Canada, Maroc, Etats-Unis, etc.).

Avec 55 % de nouveaux migrants parmi sa population active, les ressortissants du Nord et de l’Ouest de l’Europe se distinguent des autres groupes de nationalités dans les-quels l’immigration récente tient une place plus modeste : 22 % pour la Turquie et les Balkans, 20 % pour l’UE-15 du Sud.

54 % DES NOUVEAUX ACTIFS AVEC UN DIpLômE DU TERTIAIREQuelle que soit leur origine, la part des actifs au bénéfice d’une formation de degré tertiaire est plus importante parmi les nou-veaux migrants qu’au sein de la population active étrangère totale. Toutes origines confondues, 54 % des actifs vaudois arri-vés en Suisse après juin 2002 possèdent un diplôme de niveau tertiaire, contre 35 % parmi la main-d’œuvre suisse. Une partie de cette différence s’explique par la moyenne d’âge plus élevée des actifs suisses (42 ans) par rapport aux nouveaux migrants (35 ans). À l’autre extrémité, la proportion d’actifs n’ayant pas dépassé la scolarité obligatoire demeure plus élevée parmi les nouveaux migrants (21 %) qu’au

sein de la population active vaudoise d’ori-gine suisse (14 %).

LES NOUVEAUX mIGRANTS mIEUX RémUNéRéS QUE LES pLUS ANCIENS…Par rapport à l’ensemble de la population active étrangère résidante permanente, les nouveaux migrants sont proportionnellement plus nombreux (20 % contre 14 %) à dispo-ser d’un revenu professionnel annuel brut supérieur à 130 000 francs. Ils se distinguent également par leur fréquence relative moins élevée dans la classe de revenus compris entre 52 000 et 65 000 francs. Cette distribu-tion particulière des revenus s’explique par le recrutement ciblé de personnel hautement qualifié dans les pays voisins.

… ET QUE LES ACTIFS SUISSESComparés à la population active vaudoise d’origine suisse, les nouveaux migrants vivent plus fréquemment avec un revenu annuel modeste situé entre 39 000 et

52 000 (15 % contre 7 %), mais disposent aussi plus souvent d’un revenu supérieur à 130 000 francs. Cette répartition de type bipolaire met également en évidence la faible représentation des nouveaux migrants (27 % contre 41 % pour les Suisses) dans les revenus moyens à supérieurs, c’est-à-dire entre 78 000 et 130 000 francs. | SB

1 Solde migratoire de la population étrangère résidante additionné des variations des effectifs de travailleurs sur annonce et de frontaliers.2 Andorre, Espagne, Grèce, Italie, Portugal, St-Marin.3 Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Irlande, Islande, Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède.4 Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Kosovo, Macédoine, Monténégro, Roumanie, Serbie, Turquie.

Source des données : OFS, Enquête suisse sur la population active. ODM. SECO.

ViE actiVE

définitions

Travailleurs sur annonce : Les ressortissants de l’UE-27/AELE qui sont engagés auprès d’une entre-prise établie en Suisse pour une durée de trois mois au maximum par année civile ne sont pas soumis au régime de l’autorisation de séjour, mais sont tenus d’annoncer leur séjour avant le début de l’activité lucrative en Suisse.

Taux d’emploi : Proportion de personnes actives occu-pées dans la population.

Taux de sans-emploi :Proportion de personnes sans emploi dans la population active.

RÉPARTITION DES REVENUS PROFESSIONNELS1 ANNUELS BRUTS, VAUD, 2009

0

5

10

15

20

25

Jusqu'à39 000

39 001-52 000

52 001-65 000

65 001-78 000

78 001-91000

91001-104 000

104 001-117 000

117 001-130 000

Plus de130 000

Immigrants récents2 Suisses Population active étrangère totale

En %

En francs

1 Population active occupée âgée de 25 à 64 ans.2 Arrivés en Suisse après l'entrée en vigueur de l'accord sur la libre circulation des personnes en juin 2002.

89 90 8777

8274 72 73

5460

89 90 8777 8274 72 73

54 60

En %

TAUX D'EMPLOI DES 25-64 ANS SELON LA PROVENANCE, VAUD, MOYENNE 2003-2009

0

20

40

60

80

100

Suisse UE-15/AELE Nord+ Ouest

UE-15 Sud Turquie etBalkans

Autres

Hommes Femmes

En %

TAUX D'EMPLOI DES 25-64 ANS SELON LA PROVENANCE, VAUD, MOYENNE 2003-2009

020406080100

SuisseUE15/AELE Nord+ Ouest

UE15 Sud Turquie etBalkans

Autres

Hommes Femmes

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8 NUMERUS No 4 septembre 2011

Le 13 mars 2011 a eu lieu le premier tour du renou-vellement général des autorités communales pour l’ensemble des communes vaudoises – à l’excep-tion des dix-sept communes qui vont fusionner en quatre nouvelles communes au 1er janvier 2012 et pour lesquelles les élections ont été différées de six mois. Lors de ce premier tour, la participation au scrutin s’est établie à 39 % de l’électorat.

ParticiPation Pour Près d’un électeur étranger sur quatreLa Constitution vaudoise du 14 avril 2003 consacre les droits politiques sur le plan communal aux étrangers détenteurs d’un permis de séjour B ou C résidant en Suisse au bénéfice d’une autorisation depuis dix ans au moins et domiciliés dans le can-ton depuis trois ans au moins. Globalement, les électeurs étrangers représentaient 18 % de l’élec-torat lors des élections communales du 13 mars 2011. Parmi ceux-ci, 23 % ont pris part aux élec-tions communales, contre 43 % pour les électeurs suisses. Lors des précédentes élections commu-nales du 12 mars 2006, à l’occasion desquelles les étrangers avaient pu pour la première fois faire usage de leur nouveau droit civique, ils avaient été 27 % à utiliser leur droit de vote contre 44 % pour les Suisses. Si la participation des Suisses en 2011 est semblable à celle de 2006, celle des étrangers s’inscrit par contre en recul de 4 points de pourcent.A quoi attribuer cette baisse ? A la complexité du système électoral ? A un désintérêt après le relatif engouement de 2006 ? Au faible senti-ment d’appartenance communale confirmé par le maigre taux d’élus aux élections communales de 2006 lors desquelles seuls 49 % des candi-dats étrangers avaient été élus contre 82 % des candidats suisses ? A une moins bonne inté-gration d’une partie des nouveaux électeurs ? Malheureusement, les données manquent pour répondre à ces questions.

Moins de différence entre sexes ParMi les électeurs étrangersEn moyenne, le taux de participation des Suissesses a été inférieur de 4 points à celui des Suisses avec respectivement 41 % et 45 %. Ces moyennes masquent néanmoins de grandes

disparités selon l’âge : alors que la participation des Suissesses et des Suisses est semblable jusque vers 50 ans, elle diffère ensuite sen-siblement avec environ 8 points de moins en moyenne pour les Suissesses au-delà de 50 ans. En revanche, le taux de participation moyen des étrangères est égal à celui des étrangers, voire même légèrement supérieur jusque vers 70 ans. Ce n’est qu’au-delà que la chute de la participa-tion est plus rapide chez les femmes que chez les hommes, avec un écart de l’ordre de 7 points.

désintérêt entre 20 et 30 ansQue ce soit parmi les électeurs suisses ou étran-gers, les hommes ou les femmes, le constat est le même et ne varie pas d’une élection ou d’une votation à une autre : vers 18 ans, les jeunes citoyens expérimentent leur nouveau droit civique (taux de 37 % pour les électeurs suisses

et de 25 % pour les étrangers), puis le désinté-rêt est assez immédiat et le taux de participation chute avec un minimum entre 25 et 30 ans à 24 % pour les électeurs suisses et 10 % pour les étran-gers. Au-delà de 30 ans, le taux de participation remonte progressivement pour culminer vers 70 ans (hommes suisses : 67 % ; femmes suisses : 58 % ; hommes étrangers : 46 % ; femmes étran-gères : 43 %) et redescendre ensuite.

Petites coMMunes, forte ParticiPationLa taille de la commune de résidence semble influencer la propension des citoyens à par-ticiper à la vie communale. En effet, dans les

communes de moins de 1000 habitants, le taux de participation est de 52 %, il baisse à 41 % dans les communes de 1000 à moins de 10 000 habitants pour s’établir à 34 % dans les villes de 10 000 habitants et plus. Ce constat est valable tant pour les femmes que pour les hommes et pour les citoyens suisses ou étrangers. Et quelle que soit la taille de la commune, la distribu-tion par âge prend une forme semblable, seule l’intensité variant. Tout au plus peut-on relever que le regain d’intérêt des jeunes pour la chose politique intervient un peu plus tôt dans les villes – de l’ordre de 4 ans. La baisse d’intérêt des per-sonnes âgées y intervient également un peu plus tardivement – de l’ordre de 3 ans.La taille de la commune déterminant le type de conseil, on constate sans surprise une étroite corrélation dans les taux de participation selon la taille de commune et selon le type de conseil. Dans les communes avec conseil général, la participation se monte à 52 %, contre 44 % dans les communes à conseil communal élu selon le système majoritaire et 36 % dans les communes à conseil communal élu à la proportionnelle. Cela corrobore notre hypothèse ci-dessus dans le sens où dans les communes avec élection à la proportionnelle, la logique de liste ou de parti domine, conduisant à une politisation de l’élec-tion à laquelle les électeurs n’ont peut-être pas toujours envie de participer.

les feMMes Peu noMbreuses en PolitiqueSi les femmes représentent 51 % des votants comme de la population résidante, elles sont moins nombreuses à tenter l’aventure politique, du moins en ce qui concerne les élections muni-cipales. En effet, lors du scrutin du 13 mars 2011, on recense 22 % de femmes parmi les candidats et 23 % parmi les municipaux élus. Du côté des étrangers, par contre, on relève à peine plus d’un pourcent de candidats pour un pourcent d’élus. | AO

Source des données : SCRIS/SeCRI.

ViE poLitiquE

taux de participation contrasté seLon L’origine et Le sexea  l’occasion  du  premier  tour  des  élections  communales  vaudoises  du  13  mars 2011,  la participation au scrutin s’est établie à 39 % des électeurs. Les étrangers ont nettement moins participé que les Suisses avec respectivement 23 % et 43 %. alors que chez les Suisses, la participation des femmes est inférieure à celle des hommes à partir  de  50  ans,  chez  les  étrangers,  la participation des  femmes est semblable à celle des hommes jusqu’aux alentours de 70 ans.

taux de participation, vaud, 13 mars 2011

En %

En tout 39

Selon le type de conseil

Conseil général 52

Conseil communal

à la majoritaire 44

à la proportionnelle 36

Selon la taille de la commune

Moins de 1000 habitants 52

De 1000 à 9999 habitants 41

10 000 habitants et plus 34

Hommes

Suisses

Etrangers

Femmes

PARTICIPATION PAR ÂGE, SEXE ET ORIGINE, VAUD, 13 MARS 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

18 23 28 33 38 43 48 53 58 63 68 73 78 83 88 93Age

Taux en %