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Les nouveaux territoires du patrimoine Les Pays d’art et d’histoire Enquête nationale réalisée par Amandine Guindet Sous la direction de Marylise Ortiz Avec la participation de Jean-Michel Galley et Julie Auguste Et des animateurs de l’architecture et du patrimoine Avril 2009

Les nouveaux territoires du patrimoine Les Pays d’art et … La convention Une convention qui évolue L’étude des différentes conventions fait apparaître une évolution de ce

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Les nouveaux territoires du patrimoine

Les Pays d’art et d’histoire

E n q u ê t e n a t i o n a l e r é a l i s é e p a r

A m a n d i n e G u i n d e t

S o u s l a d i r e c t i o n d e M a r y l i s e O r t i z

A v e c l a p a r t i c i p a t i o n d e

J e a n - M i c h e l G a l l e y e t J u l i e A u g u s t e

E t d e s a n i m a t e u r s d e l ’ a r c h i t e c t u r e

e t d u p a t r i m o i n e

A v r i l 2 0 0 9

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Carte nationale des Pays d’art et d’histoire fin 2008

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Le cadre de l’enquête

L’Association nationale des villes et Pays d’art et d’histoire et des villes à secteurs sauvegardés et

protégés a été sollicitée par le Ministère de la Culture et de la Communication pour effectuer une enquête portant sur les Pays d’art et d’histoire.

Quarante-six Pays d’art et d’histoire (PAH) sont désormais reconnus pour leur projet de valorisation du patrimoine, de sensibilisation des publics et de promotion de la qualité urbaine.

� Un travail de collecte des expériences a débuté en mai 2007 par l’envoi d’un questionnaire à l’ensemble des PAH. Plusieurs thématiques ont été abordées :

- Le territoire, superficie, identité, outils d’urbanisme - Les signataires de la convention et les partenaires quotidiens - La structure porteuse, budget et équipe - Les actions menées : recherche, inventaire, archéologie, service éducatif - Les relations avec le tourisme - La communication et la mise en réseau

� L’étude des questionnaires a été complétée par une analyse de la convention puis par des entretiens

avec les animateurs de l’architecture et du patrimoine et les élus ainsi que des visites sur le terrain (Angoumois, Aure et Louron, Vézère-Ardoise, Bastides du Rouergue, Pézenas, Carpentras…).

� Cette collecte a abouti à la création des fiches d’identité par PAH composées de différentes

parties : - Localisation administrative - Signataire de la convention - Contexte de création - Contexte territorial actuel - Structure porteuse - Convention - Partenariats - Service - Actions emblématiques - Projets en cours - Travail en réseau - Carte de localisation

� 7 PAH sur 46 n’ont malheureusement pas fourni les éléments nécessaires à l’enquête. Ce facteur

devra être pris en compte à la lecture de l’étude. Après plus de vingt ans d’expériences, un bilan s’impose pour définir les nouveaux enjeux du label Pays

d’art et d’histoire et proposer de nouvelles perspectives.

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Le Contexte national

En 1985, le label Ville d’art et d’histoire est créé par le Ministère de la Culture afin de promouvoir les communes investies dans des missions de valorisation et d’animation du patrimoine architectural et paysager.

En 1987, le Pays d’art et d’histoire du Montmorillonnais voit le jour bientôt suivi par le Pays de

Coutances en 1989. Malgré des objectifs communs de valorisation, d’animation et de connaissance du patrimoine, les

labels « Ville d’art et d’histoire » et « Pays d’art et d’histoire » sont de par leurs enjeux et leurs mises en œuvre, très différents l’un de l’autre. L’analyse qui suit tentera de mettre en exergue les spécificités du label Pays d’art et d’histoire.

� En avril 2009, 137 collectivités sont labellisées VPAH : - 46 PAH dont 6 « Agglomérations d’art et d’histoire » (Elbeuf, Amiens, Annecy, Poitiers, le Puy en

Velay, Rennes)1 - 91 VAH

� La majorité des PAH est concentrée sur les territoires ruraux, parfois isolés.

� Un peu plus de la moitié des régions disposent d’un PAH (15/26).

Il existe une forte concentration en Auvergne, Rhône-Alpes et Poitou-Charentes avec 4 à 5 PAH par région. Certaines zones comme l’Aquitaine et la Lorraine sont encore très peu pourvues de collectivités labellisées Pays d’art et d’histoire mais également de Villes d’art et d’histoire.

1 Voir liste en annexe

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Labellisation et extension : l’impact de l’intercommunalité

On note une labellisation plus régulière depuis 1998 liée à la progression de l’intercommunalité en France et donc à l’émergence de structures porteuses d’un projet de territoire.

� 8 cas d’extension d’une VAH à un PAH (Angoumois, Carpentras, Clos du Cotentin, Vallée de la Dordogne Lotoise, Vallée du Loir, Elbeuf, Rennes, Poitiers) et 6 cas en projet (Le Boulonnais, Saint-Omer, Cambrai, Arles, Briançon, Beaucaire)

� 6 cas d’extension de PAH depuis 2002 (Bastides du Rouergue, Carpentras, Forez, Hautes Vallées de

Savoie, Issoire Val d’Allier, Montbéliard) et 4 en projet (Vézère-Ardoise, Loches, Pays de Haut Allier, Lac de Paladru)

Ces extensions répondent à des objectifs d’aménagement du territoire et d’intercommunalité. Ce phénomène se développe à l’échelle de la Communauté d’agglomération et des Communautés de communes entraînant pour les premières la « création » d’agglomération d’art et d’histoire ou de métropole d’art et d’histoire.

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1987198819891990199119921993199419951996199719981999200020012002200320042005200620072008

Date de labellisation

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Candidature et diagnostic

Le projet de candidature est fréquemment précédé d’une campagne d’inventaire qui engendre une

prise de conscience du patrimoine auprès de la population et des élus. La candidature n’est plus exclusivement basée sur le patrimoine « traditionnel » ou exceptionnel

mais sur des champs plus larges comme : le patrimoine industriel (Guebwiller, Montbéliard), vernaculaire (Lac-de-Paladru, Angoumois)

militaire (Hautes Vallées de Savoie, Montbéliard), contemporain (Rennes), minier (Lens-Liévin, Val d’argent), paysager, des savoir-faire (Forez, Portes du Sud), de mémoire de guerre (Coutances), de reconstruction (Lens-Liévin), agropastoral (Vallées d’Aure et du Louron, Abondance), sportif (Hautes Vallées de Savoie), balnéaire - maritime (Auge, Morlaix), urbain (Annecy), agroalimentaire (Morlaix, Saint-Flour, Vézère-Ardoise), naturel (Abondance, Mellois), ethnologique (Carpentras et Comtat Venaissin, Saint-Flour) ou artistique (Angoumois)…

La volonté de favoriser la protection et la mise en valeur du patrimoine architectural et paysager

est commune à l’ensemble des candidatures Villes et Pays d’art et d’histoire. De manière générale la volonté de construire une image positive du territoire et de faire émerger

un patrimoine de qualité est spécifique au label Pays d’art et d’histoire. Des motivations plus spécifiques en relation avec les problématiques des territoires apparaissent

pour certains Pays d’art et d’histoire : � Se réapproprier le patrimoine et reconquérir une identité. Le PAH de Lens-Liévin, porteur de

richesses patrimoniales méconnues, a souhaité s’engager dans une candidature PAH afin de faire du patrimoine un levier de développement local par la reconquête de son identité.

� Accompagner les opérations urbaines et citoyennes (ex: Saône vallée, Lens-Liévin, Auxois, Forez, Vézère-Ardoise…). Certains PAH comme celui de Saône Vallée voient dans le label le moyen d’accompagner les projets d’aménagements et de promouvoir la qualité architecturale et paysagère face à l’urbanisation croissante. L’accompagnement des ZPPAUP, la mise en place de charte architecturale et paysagère sont des éléments souvent cités dans le projet du label.

� Faire du patrimoine un levier économique fort du territoire (Abondance, Hautes vallées de Savoie…). Afin de proposer une alternative au tourisme blanc, ces deux PAH ont souhaité développer une activité patrimoniale forte afin de compléter l’offre touristique.

� Organiser et mettre en synergie les actions existantes pour construire une politique culturelle à l’échelle du territoire (ex : Auxois, Forez, Mellois…). Les PAH portés par des Pays Voynet envisagent souvent le label comme un moyen de fédérer les acteurs au sein d’une politique culturelle et patrimoniale globale sur le territoire. Pour les PAH des Vallées d’Aure et du Louron et des Hautes Vallées de Savoie le label a permis de construire un projet interterritorial sur plusieurs vallées qui avait des difficultés à travailler ensemble.

� Étendre la connaissance du patrimoine et son animation à un territoire proche pour mettre en cohérence les projets du territoire (les agglomérations..). Poitiers a mené cette démarche en effectuant un inventaire des communes de l’agglomération puis en le diffusant par le biais d’une exposition.

La mise en cohérence du projet culturel du label avec les projets existants sur le territoire est un

autre aspect essentiel de cette candidature. Un travail de transversalité est, à cette occasion, mené aussi bien avec les élus concernés par cette labellisation qu’avec les associations ou organismes locaux garants de l’identité du territoire. Le récent PAH des Vallées d’Aure et du Louron a travaillé dans ce sens en associant à sa réflexion un tissu associatif local très actif.

Le diagnostic doit être engagé en amont de la candidature afin d’identifier le contexte territorial, les principaux acteurs et partenaires, les projets en cours et les moyens de créer une synergie efficace pour alimenter le projet de territoire. Le temps consacré au diagnostic doit également permettre de mener un travail préalable auprès de la population pour l’informer des enjeux du label et de son impact sur le territoire.

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Alors que le label VAH est davantage perçu comme un moyen de promotion d’un patrimoine déjà identifié, le label PAH s’attache à créer une dynamique culturelle et patrimoniale à l’échelle d’un territoire qui s’accompagne d’une démarche de reconnaissance du patrimoine.

Le cas des agglomérations d’art et d’histoire doit être spécifié. Fonctionnant davantage

comme une ville d’art et d’histoire avec un pôle urbain prépondérant et un projet culturel fort et

ancien, elles connaissent également les problématiques des PAH du fait de leur territoire et de leur mise en « animation ».

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La convention

Une convention qui évolue

L’étude des différentes conventions fait apparaître une évolution de ce document contractuel : � Un préambule qui présente l’émergence du projet et les motivations de la candidature. � Elargissement des champs de valorisation et promotion du patrimoine : - Recherche, inventaire et diagnostic - Accompagnement des projets d’aménagements urbains et paysagers - Elargissement des thématiques de l’offre patrimoniale Pour chacune des actions présentées, les partenariats avec les autres structures sont davantage

énoncés. � Élargissement des publics et requalification des publics prioritaires : - Les habitants, perçus comme

les ambassadeurs du patrimoine, sont progressivement devenus le public prioritaire des nouvelles conventions. Des actions moins « traditionnelles » émergent : visites de chantiers, cycles de formation pour les artisans, le personnel d’accueil, les taxis, les propriétaires de gîte, les agriculteurs ou les conseillers municipaux ; actions de sensibilisation dans le cadre des ZPPAUP ou secteurs sauvegardés ; travail en collaboration avec les maisons de quartier ; accueil des nouvelles populations… - Le jeune public est maintenu en seconde place avec la poursuite des ateliers scolaires et hors temps scolaire. Des actions spécifiques auprès des quartiers plus « défavorisés » sont proposées, mais également des actions de formation auprès de lycées professionnels ou agricoles ainsi que la participation à des classes patrimoine. - Le public touristique n’est plus le public prioritaire comme cela a pu être le cas dans les premières conventions. Cependant les partenariats et les missions avec les Offices du tourisme, les Comités départementaux du Tourisme, les Comités régionaux du Tourisme et les prescripteurs touristiques sont, malgré tout, davantage détaillés.

� Proposition de localisation du CIAP (Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine), de sa fonction et des mutualisations possibles. Les premières conventions ne comportaient pas de mention de CIAP. L’apparition de nouveaux signataires

La quasi-totalité des conventions sont signées entre le Ministère de la Culture et de la Communication et la structure porteuse. Seules cinq PAH ont signé des conventions avec les partenaires de leur territoire.

Les PAH de la Vallée de la Dordogne Lotoise, des Vallées d’Aure et du Louron et des Pyrénées Cathares ont intégré la Région Midi-Pyrénées dans leur convention dans le cadre de la politique patrimoniale menée par cette dernière depuis 2007 ainsi que leur département respectif.

Dans ce cadre, la Région Midi-Pyrénées s’engage à : - intégrer le PAH dans le réseau régional des VPAH pour partager les expériences et les pratiques ; - valoriser l’image du PAH grâce au portail Patrimoine Région (portail internet consacré au patrimoine

régional –inventaire - dossiers thématiques – dossiers pédagogiques – les filières et formations du patrimoine) ;

- inviter l’animateur de l’architecture et du patrimoine aux formations organisées dans le cadre de la connaissance du patrimoine ;

- travailler en partenariat pour finaliser l’inventaire ; - et mettre à disposition les compétences de la Région en matière d’aménagement du territoire, de

développement durable et de tourisme. Le PAH Hautes Vallées de Savoie, porté par une fondation, et le PAH Coëvrons-Mayenne, porté par

le Département, ont, quant à eux, signé la convention avec leur département concernées par le périmètre du PAH.

Outil de contractualisation entre les différents partenaires garantissant le respect des normes du label et l’orientation du PAH, ce document est essentiel au bon fonctionnement du projet. Cependant, faute de durée de contractualisation de la convention, les évolutions et enjeux nouveaux survenus suite à la signature la rendent rapidement obsolète. En 2008, la DAPA a intégré la notion d’une durée de 10 ans pour les conventions signées et d’une évaluation à ce moment là.

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L’évolution des structures porteuses

Les structures porteuses des PAH sont majoritairement des associations, des syndicats mixtes (Pays Voynet), des communautés d’agglomération et des Communautés de communes. Cette répartition s’explique par la progression de l’intercommunalité sur le territoire français.

� Les premières labellisations sont majoritairement portées par des associations avant les années

2000 (Coutances 1989, Lac de Paladru 1991, Bastides du Rouergue 1992, Parthenay 1993, Angoumois 1997, Auge 1999, Vallée de la Dordogne Lotoise 1999, Vallée de la Têt 1999, Vézère-Ardoise 2001 Mende et Lot en Gévaudan 2004).

� Avec la loi du 12 juillet 1999 sur le renforcement et la simplification de l’intercommunalité, on assiste à une progression des portages par les Communautés de communes (Pézenas 2002, Guebwiller 2004, Riom 2004, Saint-flour 2004, Val d’Argent 2004, Saône Vallée 2008, Confolentais 2008) puis des communautés d’agglomérations (Montbéliard 1992, Carpentras 2002, Le Puy 2004, Annecy 2004, Poitiers 2004, Rennes 2005, Elbeuf 2008, Lens-Liévin 2008).

� L’apparition des PAH portés par les syndicats mixtes se développe principalement à partir de 2005 (Monts et Barrages 1999, Auxois 2005, Forez 2005, Provence Verte 2005, Issoire Val d’Allier 2006, Vallées d’Aure et du Louron 2008, Mellois 2008).

� Les Pays Voynet sont souvent à l’origine des Pays d’art et d’histoire ; aussi leur évolution pose des questions sur la pérennité de certains PAH.

Comme l’indique le graphique, d’autres formes juridiques portent des PAH. Le Conseil Général pour

le PAH Coëvrons-Mayenne, la Fondation pour le PAH Hautes Vallées de Savoie ainsi que d’autres structures intercommunales comme les Syndicats intercommunaux à vocation unique ou encore les Groupements d’Intérêts Publics. Le PAH des Portes du Sud, porté par la commune de Saint-Pierre, se trouve aujourd’hui face au problème du portage du label mais également de son maintien en temps que PAH.

1110

87

111111

0 2 4 6 8 10 12

Association (loi 1901)Syndicat Mixte (Pays

Com. d'Agglo.Com. de Com.

CommuneConseil Général

FondationSyndicat inter com.

GIPSIVU

Les structures porteuses

La majorité des PAH présente l’intercommunalité comme un atout permettant une vision territoriale

plus vaste, une simplification des démarches administratives et financières, l’efficacité de la mise en œuvre d’actions cohérentes avec le projet du territoire et la crédibilité vis-à-vis des partenaires.

Les structures associatives soulignent, quant à elles, les facilités administratives, une plus grande réactivité ainsi qu’une meilleure lisibilité de leurs actions.

Une remarque est apparue à plusieurs reprises et ce en dépit du type de structure porteuse : le problème de sensibilisation des élus aux enjeux et compétences du label PAH reste trop fréquent. A l’identique, la méconnaissance de ce dispositif rend parfois difficile la diffusion des actions et démarches sur l’ensemble du territoire.

Un travail de communication, de formation et de participation serait nécessaire pour ce label dont le bon fonctionnement est lié à l’adhésion de l’ensemble des communes.

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La mise en place d’une commission de suivi transversale pourrait être une première mesure pour répondre à ce manque. Moins d’une dizaine de PAH dispose de ce type de commission qui favorise

un suivi du projet et une implication des élus et partenaires.

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Des disparités budgétaires importantes

L’étude des données budgétaires des PAH n’a pas pu être réalisée à partir des questionnaires, du

fait d’un très faible taux de réponse pour ce chapitre. L’analyse qui suit a été réalisée à partir des données fournies dans le Rapport d’activités 2007 de la Direction de l’Architecture et du Patrimoine.

� Le budget annuel d’un service PAH (hors charges de personnel) s’élève en moyenne à 118 783€ � Le montant moyen de la subvention DRAC s’élève à 18 991€ (aide salaire animateur de l’architecture

et du patrimoine non incluse) � Un faible nombre de PAH bénéficie de fonds européens qui se situent dans une fourchette de 600€

à 12 500€

Le graphique suivant a été élaboré à partir des budgets 2006 de 26 PAH. Il existe une grande disparité de budget entre les PAH qui s’explique par la diversité des superficies de territoire mais également par les moyens financiers mis à disposition par les structures porteuses. La plupart des PAH dispose d’un budget situé entre 30 000 et 100 000 € (hors salaire).

0 1 2 3 4 5 6 7 8

moins de 30 000

30001 à 50 000 €

50001 à 100 000 €

100001 à 300 000 €

300001 à 520 000 €

Budget annuel (hors charges du personnel)

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Un territoire type difficile à définir

Il est difficile de définir un territoire type pour les PAH qui offrent une multitude de typologies et

d’identités. L’analyse du nombre de communes et d’habitants permet d’établir une première classification : � Les PAH ruraux (ex : Bastides du Rouergue, Vallées d’Aure et du Louron, Vézère-Ardoise, Vallée

d’Abondance…) faiblement peuplés et urbanisés qui s’organisent autour de plusieurs petites communes rurales.

� Les PAH « mixtes » (ex : Angoumois, Auge, Coëvrons-Mayenne…) qui s’organisent autour d’un pôle urbain mais qui disposent également d’espaces ruraux.

� Les PAH urbains (Rennes, Poitiers, Annecy, Amiens, Lens-Liévin) qui s’étendent sur une agglomération ou une intercommunalité de forte densité et très urbanisée.

Les graphiques indiquent que la majorité des PAH sont composés d’un territoire de moins de 20

communes puis de 20 à 50 communes. Parallèlement les PAH de moins de 20 000 habitants et de 50 000 à 100 000 habitants sont majoritaires sur le territoire.

L’analyse des données montre que le PAH est plutôt un territoire rural avec une moyenne de 50 communes et de 63 000 habitants. Malgré tout, les échelles sont très variables entre chaque territoire allant de 2 communes (Portes du sud) à 284 communes (PAH Auge) et de 4 500 habitants (Vallée Abondance) à 400 000 habitants (Rennes Métropole).

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12

8

5

2

0 5 10 15 20

moins de 20

de 20 à 50

de 50 à 100

de 100 à 200

plus de 200

Nombre de communes par PAH

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8

12

9

2

0 2 4 6 8 10 12

moins de 20 000

20 000 à 50 000

50 000 à 100 000

100 000 à 200 000

200 000 à 400 000

Nombre d'habitants par PAH

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Les outils du territoire

Les ZPPAUP

Plus de la moitié des PAH disposent d’au moins une ZPPAUP sur leur territoire. La promotion de cet outil auprès des habitants est encore assez peu répandue parmi les actions des PAH bien qu’elle soit prévue dans de nombreux dossiers de candidatures (Confolentais, Auge, Auxois, Forez, Issoire Val d’Allier, Lens-Liévin, Mellois, Val d’Argent, Vallée de la Dordogne Lotoise, Vallée du Loir, Angoumois etc…).

Il existe cependant quelques exemples d’actions envers les ZPPAUP. Les PAH de Coutances, du Forez et de Saint-Flour, intégrés aux commissions de suivi des ZPPAUP, apportent des connaissances scientifiques et participent à l’organisation de conférences, de visites et d’éditions.

Le PAH de Montbéliard accompagne, quant à lui, le dispositif ANRU en proposant des projets pédagogiques (découverte de chantiers, intervention artistique dans les quartiers...).

Mais de manière générale, la méconnaissance des compétences du service PAH rend difficile un partenariat spontané.

Les Secteurs sauvegardés

Seuls Rennes, Poitiers, les Portes du sud, Pézenas, le Pays d’Auge et de l’Auxois disposent d’un secteur sauvegardé. La métropole de Rennes effectue des visites du secteur sauvegardé ainsi que des formations continues auprès des guides conférenciers avec l’appui de techniciens du SDAP (Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine). Ici encore les transversalités avec les services de l’Urbanisme restent à établir comme c’est le cas au PAH de l’Auxois qui souhaite construire un partenariat avec le secteur sauvegardé de Semur-en-Auxois. Les chartes architecturales et paysagères

Les Pays du Forez, des Hautes Vallées de Savoie et de Monts et Barrages possèdent une charte architecturale et paysagère.

Le PAH de Monts et Barrages a coordonné la réalisation de la charte par un cabinet d’étude et deux architectes avec la collaboration du CAUE de la Haute Vienne. La promotion de cet outil s’est effectuée dans un premier temps auprès des élus des communes concernées. Par la suite, la charte a été annexée aux PLU afin de lui garantir une meilleure efficacité. Pour prolonger cette démarche, le PAH Monts et Barrages a procédé à l’inventaire photographique de l’ensemble du bâti en partenariat avec les Maisons Paysannes de France et le CAUE. Ce travail a abouti à la création d’une exposition itinérante et d’un catalogue d’exposition. Enfin, des stages de réfection de murets en pierre sèche, des randonnées et activités à destination du jeune public ont été organisés.

Le PAH Morlaix a, quant à lui, pour projet de créer un organisme de Conseil de veille et d’assistance en matière architecturale et paysagère.

Les Parcs Naturels Régionaux

Des partenariats ponctuels sont effectués entre les PAH et les PNR qui disposent d’un territoire commun.

Une quinzaine de PAH sont dans ce cas et quelques partenariats peuvent être évoqués. Le PAH de Guebwiller et de Val d’argent travaillent en collaboration avec le PNR Ballons des Vosges

sur la formation des guides-conférenciers et sur certaines recherches scientifiques. Le PAH du Clos du Cotentin travaille sur une convention avec le PNR Marais du Cotentin et du

Bessin dans le cadre de l’accueil des scolaires. Le PAH de Coutances a établi une convention avec ce même PNR sur le volet éducatif. L’animateur de l’architecture et du patrimoine de Coutances est intégré à la commission culture, tourisme et patrimoine du PNR et participe à ce titre à des travaux de recherches sur le territoire.

Le PAH du Forez mène également une coopération scientifique avec le PNR Livradois-Forez. Toutefois, disposant de compétences et de connaissances complémentaires, les partenariats

entre les PNR et les PAH pourraient être davantage développés pour renforcer et harmoniser l’offre

culturelle et patrimoniale sur le territoire.

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Les Pôles d’Excellence Rurale, les Pôles d’économie du Patrimoine Certains PAH ont signalé la présence de Pôle d’Economie du Patrimoine et de Pôle d’Excellence

Rurale sur leur territoire. Ces outils favorisent la création d’emplois de proximité au travers d’un projet économique et maintiennent l’attractivité du territoire vis-à-vis des entreprises en renforçant les spécialisations.

Les PAH du Mellois et de Morlaix ont mené une réflexion conjointe concernant la création de leur pôle d’économie du patrimoine (PEP) et d’un Pays d’art et d’histoire.

Le syndicat mixte du Pays Mellois, porteur du label, a mené une phase d’expérimentation et de mise en projet de deux ans afin d’identifier les transversalités à mettre en place entre le PEP « Châtaignier » et le PAH. Actuellement, la création d’un Pôle d’excellence rural est en cours de réflexion pour promouvoir l’architecture et le cadre de vie ainsi que l’utilisation des matériaux traditionnels de qualité.

Le cas est identique pour le Pays de Morlaix, désigné projet pilote en 2002 par un comité interministériel, qui expérimente la mise en œuvre du PAH et du PEP du Lin. « -Le rôle du PAH est d’exprimer de manière pédagogique l’identité du Pays de Morlaix à travers la présentation, l’interprétation et la mise en perspective de son patrimoine. - le rôle du PEP est d’organiser à partir d’un segment de patrimoine (bâti, naturel, immatériel...) du Pays de Morlaix, une dynamique de développement culturel, touristique, économique et éducative en cohérence avec la stratégie globale du Pays. »2. Le PAH de l’Auxois a pour projet de s’associer au PER Bois/ Biomasse pour la mise en place d’un pôle « environnement et éco-construction » alliant savoir-faire, patrimoine et nouveaux matériaux.

Enfin le PAH des Hautes Vallées de Savoie propose des ateliers et journées de découvertes en collaboration avec le PEP gastronomie locale.

L’évocation de ces diverses expériences montre l’intérêt d’une transversalité pertinente entre les PAH et les outils de sauvegarde et de réhabilitation du patrimoine architectural, paysager ou

économique pour le projet de territoire.

Le service PAH met à disposition son appui scientifique ainsi que la mise en pédagogie de ces outils bien que ces compétences sont parfois encore peu ou mal identifiées.

2 www.paysdemorlaix.com

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Le service Pays d’art et d’histoire

Le service PAH comprend 1 à 3 salariés. Certains PAH comme l’Angoumois ou les Hautes Vallées de

Savoie disposent d’un service plus étendu avec 6 à 7 salariés du fait d’un territoire vaste mais également d’une expérience de plus de 15 ans.

Cependant, la petite taille des services implique une grande polyvalence pour chacun des salariés.

L’Animateur de l’architecture et du patrimoine Malgré une fiche de poste identique dans les conventions, l’animateur d’un Pays a des fonctions

différentes d’un animateur de Ville d’art et d’histoire. Il peut avoir une fonction de chef de projet et élabore des stratégies de maillage du territoire en

créant des réseaux avec les partenaires culturels, touristiques, économiques ou d’aménagement du territoire… L’animateur de l’architecture et du patrimoine d’un PAH est en charge de la création et de l’animation d’un projet culturel et patrimonial sur son territoire. Cette position nécessite souvent des compétences autres que celles demandées dans le cadre de la connaissance et de l’animation du patrimoine.

En fonction des structures porteuses et des projets, la place et les missions de l’animateur de

l’architecture et du patrimoine varient.

� L’animatrice de l’architecture et du patrimoine du PAH de l’Angoumois est également la directrice de l’association porteuse du label et à ce titre elle assure les missions suivantes :

- étude des orientations et actions de la structure ; - gestion de l’association : relations avec les élus des communes adhérentes, relations avec les structures partenaires ; - gestion du budget et recherche de financements ; - gestion et suivi des relations institutionnelles ; - gestion de l’équipe salariée ; - montage de projets ; - accompagnement des communes pour leurs projets autour du patrimoine ; - recherches et accompagnement scientifique.

� L’animatrice de l’architecture et du patrimoine du PAH de Coutances assure également la fonction de directrice de l’Association Tourisme et Culture en Pays de Coutances et de directrice de l’Office du Tourisme.

� Les animateurs de l’architecture et du patrimoine de l’agglomération d’Annecy et du PAH Lac de Paladru sont intégrés à un musée et assurent également la coordination entre ces deux services.

� A Rennes et Lens-Liévin, les animateurs sont responsables du pôle patrimoine à l’intérieur de l’Office du tourisme.

� Dans les Pays Voynet, les animateurs de l’architecture et du patrimoine sont fréquemment assimilés à des chargés de mission du pôle patrimoine au même titre que ceux en charge de l’économie, de l’environnement...

� L’animateur de l’architecture et du patrimoine du PAH de Montbéliard est responsable de son service à l’intérieur du service animation-culture-patrimoine et dans la direction de l’Enseignement de la culture et des Sports de la communauté d’agglomération de Montbéliard.

Ce bref aperçu présente la diversité des postes et les missions attribuées à l’animateur de

l’architecture et du patrimoine d’un PAH ainsi que sa nécessaire polyvalence. Le service éducatif

Il est difficile de quantifier le nombre de services éducatifs présents dans le réseau des PAH à la vue du faible nombre de réponses transmises. Une quinzaine de PAH ont évoqué la présence d’animateur-adjoint en charge du service éducatif. En l’absence d’adjoint, les guides-conférenciers sont fortement impliqués dans la création des ateliers et visites.

De manière globale, il apparaît tout de même qu’une part notable des PAH ne dispose pas de réel service éducatif par manque de personnel et de moyen. Pourtant un bon nombre de PAH souligne l’augmentation des demandes des scolaires et du public jeune.

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Les services éducatifs des PAH proposent les thématiques générales du patrimoine (architecture, art, bâti traditionnel, histoire, formation de la ville, sculpture, patrimoine religieux…) mais également des thématiques liées au caractère rural et paysager de leur territoire.

Les thème de la nature, de l’environnement, des paysages sont abordés au travers de : visites-randonnées nature et patrimoine (Vézère-ardoise), sentiers d’interprétation ou sentiers botaniques (Vallée d’abondance, Pézenas), lecture des paysages (Vallée de la Têt, Auge, Carpentras, Forez), découverte du milieu naturel (Coëvrons-Mayenne, Forez, Monts et Barrages, Issoire Val d’Allier Sud), découverte du milieu agricole (Auge, Issoire Val d’Allier Sud).

L’ensemble des thématiques sont abordées via différents outils de médiation : mallettes pédagogiques, maquettes, fonds documentaires, expositions itinérantes, vidéos, livret ludo-éducatif.

Durant le temps scolaire, les animations auprès du public scolaire s’effectuent principalement dans

les écoles ou dans des locaux d’accueil disponibles sur le territoire. Les animations sont adaptées au niveau des élèves, aux projets et aux objectifs des enseignants. Plusieurs animateurs de l’architecture et du patrimoine ont évoqué la nécessité de disposer d’un local spécifique et adapté à l’accueil des scolaires ou du public jeune.

Pendant les vacances, des ateliers ou animations spécifiques sont mis en place tels que des jeux de piste, des stages-découverte, des ateliers pratiques…

Le Partenariat avec l’Education Nationale varie selon les PAH mais tend à se développer. � Le service éducatif des PAH de la Vallée de la Têt, de Coutances et de Pézenas, est suivi par un

enseignant détaché par l’Education Nationale. � Des cessions de formation des enseignants sont mises en place (Montbéliard, Portes du Sud, Mende

et Lot en Gévaudan, Provence verte, Vallée de la Dordogne Lotoise…) � Des espaces de travail sont créés pour constituer les fiches pédagogiques et élaborer les actions

éducatives (Vallée de la Loir, Saint Flour…) � Le service PAH intervient dans les classes patrimoine (Lac de Paladru, Montmorillonnais, Poitiers,

Bastides du Rouergue, Issoire Val d’Allier Sud, Perche sarthois, Parthenay) et dans les classes à Projet Artistique et culturel (Parthenay, Portes du Sud) ou encore dans des classes internationales du patrimoine (Rennes).

Des passerelles avec les centres de loisirs et centres sociaux ont été créées par les PAH Vallée

d’Abondance et Carpentras Comtat Venaissin. Quelques initiatives auprès du public handicapé ont été prises pour le public mal ou non-voyant (Riom, Vallée de la Têt), pour les handicapés moteurs (Hautes Vallées de Savoie) et handicapés mentaux (Angoumois). On peut également noter les ateliers mis en place par le PAH de Coutances auprès de jeunes d’instituts médico-éducatif (IME). Le service éducatif d’un PAH doit lui aussi s’adapter aux contraintes liées à la diffusion de la connaissance sur un territoire plus ou moins vaste. La mobilité de ce service à l’ensemble du territoire semble essentielle bien que parfois difficile en fonction des effectifs du service et des autres missions à mener. La sensibilisation au territoire permet toutefois d’élargir plus encore les champs du patrimoine en proposant une lecture du patrimoine naturel et paysager. Enfin, l’élargissement des publics et des partenariats avec les acteurs du réseau éducatif et social permet de toucher un public jeune plus large et de proposer des visites plus adaptées.

Les guides conférenciers Le champ concernant le nombre de guides-conférenciers n’a pas toujours été rempli c’est pourquoi il

est difficile de transmettre un nombre précis. Le nombre de guides-conférenciers peut aller de 3 (Auxois, Pézenas, Portes du sud, Vallée du Loir) à 18 (Rennes) ou à 35 (Hautes vallées de Savoie).

Les problématiques liées aux statuts des guides sont amplifiées par l’échelle « Pays » notamment en

ce qui concerne leurs déplacements sur le territoire. La saisonnalité de cet emploi entraîne également des difficultés pour maintenir ce personnel qualifié.

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Afin d’encadrer au mieux ce poste, le PAH des Hautes Vallées de Savoie a mis en place une « Charte des guides-conférenciers du Pays d’art et d’histoire de Maurienne et Tarentaise » en 2003. Cette dernière encadre :

- les missions et recrutement ; - les moyens mis à disposition ; - les obligations de guides-conférenciers ; - les conditions d’exercice : cadre d’emploi et rémunération, positionnement de l’emploi,

rémunération, vacation nulle, annulation de visites, temps de travail lors des réunions, temps de travail pour la préparation d’une nouvelle animation, ancienneté, gratification de fin d’année, prime de développement des activités culturelles, travailleurs indépendants ;

- Frais de déplacement : « les kilomètres parcourus en véhicules personnels entre le lieu de domicile du guide-conférencier et le lieu de visite sont pris en charge au taux du barème fiscal, plafonné à 7 cv fiscaux selon la convention collective »3 ;

- Validation et mise en application ; - Litiges.

Fréquemment employés par l’Office du Tourisme, les guides-conférenciers naviguent entre les Services du Tourisme ou du Pays d’art et d’histoire.

Les formations des guides-conférenciers sont différentes en fonction des Régions.

En 1989, les villes d’Angoulême, Poitiers et La Rochelle se sont associées pour proposer aux candidats des journées de formation encadrées par les animateurs de l’architecture et du patrimoine et proposent un enseignement sur l’histoire, l’histoire de l’art et le patrimoine régional. Elles ont ainsi mis en place les premières formations régionales pour l’examen d’aptitude de guides-conférenciers. Aujourd’hui ce réseau régional de formation est constitué de sept villes ou Pays d’art et d’histoire et de plus de soixante guides-conférenciers. D’autres réseaux régionaux ont désormais adopté ce fonctionnement.

3 « Charte des guides-conférenciers du Pays d’art et d’histoire de Maurienne et Tarentaise » 2003.

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L’élargissement des missions

Outre les missions fondatrices du label, les PAH ont élargi leurs champs d’actions :

� Missions de conseil et d’accompagnement sur les projets scénographiques - Le PAH du Forez a apporté un suivi scientifique et technique dans le cadre de l’élaboration du centre d’interprétation « La Maison de l’Armorial » présent sur son territoire. Inscrit dans un schéma global de valorisation du patrimoine du Forez, ce projet de médiation a été conduit conjointement par le Pays d’Art et d’Histoire du Forez, l’association Saint Marcellin Patrimoine Vivant, la DRAC et l’Office de Tourisme Loire-Forez. - Le PAH de l’Angoumois a également porté le projet d’un espace d’architecture autour du thème « l’architecture romane » réalisé dans le cadre de la politique régionale de mise en valeur du patrimoine roman.

� Mission d’expertise et de communication auprès des outils d’urbanisme et d’aménagement du territoire

- Comme cités précédemment, les PAH du Forez et de Monts et Barrages et des Hautes Vallées de Savoie se sont illustrés par leurs actions de coordination et de communication auprès des chartes architecturales et paysagères. - Les PAH participent également en temps qu’appui scientifique puis relais de communication à la création et la sensibilisation des ZPPAUP, des secteurs sauvegardés ou encore des projets ANRU (Saint-Flour).

� Mission d’inventaire Dans la majorité des cas, l’inventaire du patrimoine a été réalisé en amont ou pendant la candidature au label PAH.

Toutefois, de plus en plus de PAH réalisent des inventaires spécifiques pour étendre la connaissance du patrimoine à tous les cantons du territoire (Coëvrons-Mayenne) ou pour renforcer ponctuellement certaines thématiques (Clos du Cotentin sur les hôtels particuliers, Issoire Val d‘Allier, Vallée de la Dordogne Lotoise, Angoumois).

Une opération de pré-inventaire s’appuyant sur le bénévolat des associations culturelles locales a été menée par le PAH du Forez. Cependant la participation d’acteurs « non initiés » a révélé certaines limites.

Des inventaires plus poussés ont été réalisés par le PAH de l’Angoumois (vitraux, patrimoine rural,

patrimoine fluvial) et de Poitiers. Ce dernier a mené une longue campagne d’inventaire avec la Région Poitou-Charentes sur les onze communes de l’agglomération laquelle a donné lieu à la réalisation d’une exposition itinérante ainsi qu’à l’organisation de conférences.

Le PAH de Saint-Flour mène quant à lui un inventaire géo-référencé sur les quatorze communes de son territoire. Dans ce cadre, des partenariats sont menés par les Universités comme c’est le cas du PAH Val d’Argent qui effectue un inventaire de son patrimoine industriel avec le centre de recherche de l’Université de Mulhouse.

Enfin, dans le cadre de sa politique patrimoniale, la Région Midi-Pyrénées conventionne avec les VPAH pour finaliser l’inventaire. Porteurs d’un projet culturel de territoire, les PAH s’investissent progressivement auprès d’actions d’accompagnement, de conseil et d’assistance.

L’exemple le plus significatif revient au PAH de Parthenay qui élabore des études historiques et archéologiques (Conseil Général de la Vendée, Rennes Métropole, Communauté d’agglomération de Niort), réalise des inventaires (Gâtinais, Guérande, Pays Thouarais, PNR Marais Poitevin…) et qui étend son action au-delà de son territoire pour être prestataire.

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La multiplication des partenariats

L’étude des actions menées par les PAH fait apparaître les partenaires associés au projet culturel du

label : � Partenariats avec les CAUE, les services de l’urbanisme : pour l’accompagnement des outils

d’aménagement du territoire. � Partenariats avec les DRAC, les SDAP, les Régions, les Maisons de l’architecture, les universités,

les archives, les services d’archéologie, les services culturels des communes, les musées, les bibliothèques, les médiathèques, les associations locales, les PNR : pour les travaux de recherche, de connaissance du patrimoine et la mise en place d’actions de médiation.

� Partenariats avec l’Education Nationale pour la mise en place d’ateliers adaptés aux scolaires et pour la formation des enseignants.

� Partenariats avec les VPAH régionaux et les PNR pour la formation des guides-conférenciers. � Partenariats avec les Offices du tourisme du Territoire.

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Tourisme : un partenariat à structurer Les partenariats entre le Tourisme et le service PAH sont très inégaux selon les territoires.

De manière générale, le service PAH met en place les contenus de visites, organise la programmation avec les Offices du Tourisme qui en assure la promotion (diffusion des programmes et commercialisation des produits). Le conventionnement avec les Offices du tourisme n’est pas général dans le réseau des PAH. Quelques exemples de collaboration peuvent être cités :

Le PAH d’Auge qui se déploie sur un des territoires les plus vastes, a mis en place un partenariat fort avec les différents acteurs du tourisme : « - Programmes communs aux 19 OT du territoire pour les opérations Journées du patrimoine et journées du patrimoine de pays. - Plan touristique commun avec l’un des OT : valorisation du patrimoine de la Communauté de communes correspondante. - Edition d’une brochure générale « Au fil du Pays », outil de présentation du patrimoine diffusé par l’ensemble des OT. - 3 conventions signés avec les OT pour une programmation commune sur le territoire de l’OT et une professionnalisation des guides. - Proposition de formation du personnel d’accueil du tourisme pour une meilleure connaissance du territoire. »4 Malgré tout, l’animatrice de l’architecture et du patrimoine constate que les relations sont encore difficiles et que le label est parfois perçu comme une concurrence à l’activité des Offices du tourisme et non comme un moyen d’enrichissement de l’action patrimoniale.

Le PAH de Coëvron-Mayenne dispose quant à lui d’une personne à mi-temps entre l’Office du Tourisme du Pays de Mayenne et le service PAH. Cette personne produit un travail transversal en participant à la promotion et au montage d’actions de médiation à destination des publics handicapés ainsi qu’à la réalisation de visites en langue des signes.

Afin de développer une programmation patrimoniale commune, le PAH de Saint-Flour a établi une convention entre la Communauté de Communes du Pays de Saint-Flour, l’Office du Tourisme du Pays de Saint-Flour, le musée d’art et d’histoire Alfred Douët, le musée de la Haute-Auvergne, l’écomusée de Margeride Haute-Auvergne et le centre culturel et d’animation « La passerelle ». Ce groupe se réunit pour établir le programme annuel des visites et animations, pour encadrer la gestion des guides-conférenciers et la communication.

Les PAH de Pézenas et de Provence Verte ont participé à l’élaboration de parcours signalétiques avec les Offices du tourisme.

Les PAH de Pézenas, Coutances, Rennes ou Lens-Liévin sont intégrés à l’Office du tourisme. Les complémentarités entre les deux services sont ainsi facilitées.

La complexité des rapports entre Tourisme et PAH peu s’expliquer par la méconnaissance des

compétences et missions du label. Un sentiment de concurrence explique parfois les difficultés à collaborer.

A plusieurs reprises les animateurs de l’architecture et du patrimoine ont évoqué la nécessité d’établir les compétences de chacun pour aboutir à une collaboration plus « fluide ».

On assiste à une multiplication des partenariats et a une densification des réseaux établis pour la promotion du patrimoine. Toutefois certains partenariats restent à développer notamment avec

les services de l’urbanisme, les PNR, les Offices du Tourisme et récemment les Régions.

4 Fiche PAH d’Auge.

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CIAP et interprétation

La difficile adaptation du CIAP aux problématiques PAH

L’apparition du Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine date du début des années 2000.

Sur l’ensemble du réseau VPAH, seuls les PAH de Poitiers, Rennes, Annecy portés par des agglomérations ont réalisé leur CIAP.

La présence d’un CIAP au sein d’un PAH pose de réelles questions :

- quelle localisation pour irriguer au mieux le territoire ? - doit-on établir un CIAP unique sur la « ville centre » ou un CIAP éclaté sur les pôles identifiants du

territoire ? - quelles mutualisations avec les espaces d’interprétation ou d’accueil déjà présents sur le

territoire ? Toutes ces questions sont au centre des préoccupations des PAH pour qui une solution type est difficilement envisageable. L’espace d’interprétation doit bien entendu être conçu en lien avec les spécificités, les enjeux et le projet du territoire.

Le PAH des Hautes Vallées de Savoie disposant de deux espaces d’interprétation du patrimoine

baroque développe une proposition originale dans sa dernière convention. Un projet de CIAP itinérant est en réflexion. L’ « Archibus » pourrait se déplacer et s’installer dans les communes volontaires pour mettre à disposition un local pouvant accueillir le public.

Les PAH du Forez, de Montbéliard, du Perche Sarthois, de Pézenas, de Coëvrons-Mayenne, Vallées de la Dordogne Lotoise, Le Puy-en-Velay et du Val d’Argent sont actuellement en cours de réflexion. Les parcours d’interprétation

D’autres formes d’interprétation et de transmission des connaissances apparaissent sur les territoires, notamment dans les Parcs Naturels Régionaux. Il existe encore peu d’exemples au sein des PAH, cependant la mise en place de parcours d’interprétation semble plus adaptée à l’échelle des PAH.

� Le PAH de la Vallée d’Abondance a créé un sentier d’interprétation dans la forêt avec des bornes ludiques.

� Le PAH du Puy en Velay a constitué un parcours d’interprétation dans le cœur de ville mais il a également mis en place des panneaux d’interprétation sur les communes du PAH.

Une réflexion globale doit être menée sur les modes d’interprétation les plus adaptés aux

problématiques des territoires. Pour cela, une étude des actions menées dans les PNR pourrait apporter un éclairage adapté aux problématiques des nouveaux territoires du patrimoine.

Enfin, il est important de noter les nombreux moyens de communication mis en place par les PAH même si ces derniers évoquent un problème de lisibilité du label VPAH au niveau national.

L’édition de plaquettes thématiques, de guides, de brochures de communication, de journaux (Angoumois, Mende et Lot en Gévaudan), la mise en place d’expositions ou encore la présence de sites internet sont autant de moyens mis en œuvre pour communiquer sur les recherches, les actions et les enjeux des PAH tout en renforçant la lisibilité du label.

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Prospectives

Suite à cette enquête, nous proposons quelques pistes de réflexion :

� Améliorer la phase de diagnostic pour prendre en compte l’intégralité des acteurs, des projets et

des ressources du territoire et préparer le suivi du label ainsi que sa communication auprès du public.

� Retravailler les conventions pour les adapter aux enjeux, compétences et missions spécifiques des

PAH.

� Mieux structurer les partenariats avec les différentes collectivités : agglomérations, intercommunalités, conseils généraux et conseils régionaux au moment de la préparation de la convention …

� Etendre et encadrer les partenariats pour enrichir le projet de territoire, notamment avec les

Pays Voynet, les PNR …

� Spécifier le cas des agglomérations.

� Mettre en place une commission de suivi après la création du PAH.

� Définir les compétences entre les Offices du tourisme et le PAH pour mettre en place une politique d’animation commune pour les touristes et une meilleure articulation.

� Redéfinir les outils d’interprétation notamment le CIAP et le maillage des territoires.

� Mettre en place des outils de communication et de formation à destination des élus.

� Poursuivre le travail en réseau des VPAH pour parvenir à une meilleure lisibilité au niveau national.

� Mieux définir le profil de poste des animateurs de l’architecture et du patrimoine sur les PAH en

tant que porteur de projet.

� Promouvoir les extensions transfrontalières. Très différents des enjeux et objectifs des Villes d’art et d’histoire dont le réseau culturel et

patrimonial est souvent préexistant, le label Pays d’art et d’histoire qui s’insère dans un territoire souvent rural, a pour mission de créer et d’animer un projet culturel et patrimonial global à l’échelle du territoire.

La phase de diagnostic est à ce titre primordiale pour adapter le projet aux enjeux du territoire

mais également pour associer les habitants à la réflexion du contenu du label. Pour les mêmes raisons de cohérence avec les évolutions du territoire, la convention nécessiterait une période de contractualisation fixe.

Outil de mise en réseau et de médiation, le label intervient dans le développement culturel,

économique, environnemental, social et scientifique des territoires. L’élargissement des champs du patrimoine et des missions tel que l’accompagnement et la valorisation des outils d’aménagement du territoire, la connaissance du patrimoine et l’expertise scientifique auprès de projets scénographiques, enrichissent considérablement les compétences et les actions portées par le label. Même si ce constat tend à se généraliser, il est important de souligner que le label Pays d’art et d’histoire souffre encore d’un manque de visibilité auprès des habitants, des élus mais également auprès des partenaires potentiels.

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Pour irriguer ces territoires mais également pour mutualiser les compétences et les outils déjà existants, la mise en place d’une politique partenariale et transversale est essentielle pour faire du label Pays d’art et d’histoire un porteur de projet de territoire.

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Liste des PAH

• Angoulême-Angoumois • Auge • Aure et Louron • Auxois •• BBaassttiiddeess dduu RRoouueerrgguuee •• CCaarrppeennttrraass eett CCoommttaatt VVeennaaiissssiinn •• CChhaarroollaaiiss--BBrriioonnnnaaiiss •• CCllooss dduu CCootteennttiinn •• CCooëëvvrroonnss--MMaayyeennnnee • Confolentais •• CCoouuttaanncceess •• FFoorreezz •• GGuueebbwwiilllleerr •• HHaauutt aalllliieerr •• HHaauutteess VVaallllééeess ddee SSaavvooiiee •• IIssssooiirree VVaall dd’’AAlllliieerr •• LLaacc ddee PPaallaaddrruu •• LLeennss--LLiiéévveenn • Loire Touraine •• MMeellllooiiss •• MMeennddee eett LLoott eenn GGéévvaauuddaann •• MMoonnttbbéélliiaarrdd •• MMoonnttmmoorriilllloonnnnaaiiss •• MMoonnttss eett bbaarrrraaggeess •• MMoorrllaaiixx •• PPaarrtthheennaayy •• PPeerrcchhee SSaarrtthhooiiss •• PPéézzeennaass •• PPoorrtteess dduu SSuudd •• PPrroovveennccee VVeerrttee •• PPyyrréénnééeess CCaatthhaarreess • Riom •• SSaaiinntt--FFlloouurr •• SSaaôônnee VVaallllééee •• VVaall dd’’aarrggeenntt •• VVaallllééee dd''AAbboonnddaannccee •• VVaallllééee ddee llaa DDoorrddooggnnee LLoottooiissee •• VVaallllééee ddee llaa TTêêtt •• VVaallllééee dduu LLooiirr • VVéézzèèrree--AArrddooiissee

Liste des agglomérations

• Amiens • Annecy • Elbeuf • Puy en Velay • Rennes Métropole • Poitiers