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Développement de l’agriculture biologique L’ACTA, le réseau des Instituts techniques agricoles (ITA) et l’ITAB se mobilisent Les Français associent l’agriculture biologique (AB) à une agriculture saine, de qualité et soucieuse de l’environnement. La consommation de produits is- sus de ce mode d’agriculture croît fortement, mais l’offre française ne suffit pas à répondre à la demande dans certaines filières. Notre agriculture doit donc s’adapter à ces nouveaux modes de consommation, ce qui suppose d’encourager et de soutenir la recherche agricole appliquée en ce sens. Eugène SCHAEFFER Président de l’ACTA Depuis 2000, l’ITAB est membre du réseau des ITA. Il poursuit sa mission de coordination de la recherche/expérimentation en AB et de diffusion des résultats auprès des agriculteurs, techni- ciens, chercheurs et opérateurs de l’aval. L’ITAB a la particularité de s’appuyer sur un large réseau d’acteurs qu’il rassemble au sein de ses commissions techniques et fédère autour de projets de recherche et d’expérimentation. De la formation à la recherche fondamentale, en pas- sant par les groupements d’agriculteurs, les ITA, les chambres d’agriculture et autres chercheurs indé- pendants, l’ITAB mobilise les compétences de l’agri- culture biologique. L’ITAB intervient depuis la conception des projets, par l’identification des besoins des professionnels, jusqu’à la diffusion et la valorisation des résultats de la recherche. Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri- mentation en AB lui confèrent une reconnaissance nationale et européenne. Depuis 25 ans, l’ITAB est un acteur incontournable du développe- ment de l’AB et, dans le contexte agricole actuel, il doit être au cœur de l’ensemble du dévelop- pement de l’agriculture. Les collaborations avec les ITA, l’APCA, la FNAB, et l’adossement de l’ITAB à l’ACTA vont dans ce sens. Ensemble, nous produisons les références pour une AB au cœur des enjeux agricoles et sociétaux. Le bilan de santé de la PAC et la prise de conscience des enjeux environnemen- taux en matière d’agriculture, ont incité Michel Barnier, alors ministre de l’agricul- ture et de la pêche, à lancer en octobre 2007, le plan “Agriculture biologique ho- rizon 2012” pour favoriser le développe- ment de ce mode de production. Pour mener à bien cette politique, il s’est avéré nécessaire de mobiliser le dispositif de recherche et développement agricole en valorisant les connaissances les plus récentes et les savoir-faire existants et en mutualisant les moyens. C’est pour- quoi l’ACTA, tête du réseau des instituts techniques agricoles (ITA), l’ITAB (Institut technique de l’agriculture biologique) ont été identifiés comme les acteurs privilégiés pour structurer, dynamiser et consolider les initiatives multiples en ma- tière de développement de l’agriculture biologique, tant au sein des filiè- res animales que végétales. L’adossement de l’ITAB à l’ACTA a été récemment acté afin de présenter un programme natio- nal commun en agriculture bio- logique, renforçant le lien entre les deux structures sur les objectifs 2009-2013 du PNDAR (Plan national de développement agricole et rural). Les ITA s’engagent à faciliter le trans- fert des connaissances des techniques innovantes et environnementales entre l’agriculture biologique (AB) et l’agri- culture conventionnelle. Ils s’impliquent d’avantage dans la recherche de tech- niques propres à l’AB, tout en veillant à garantir la viabilité et la pérennité éco- nomique de tels systèmes de production pour nos agriculteurs. Depuis une vingtaine d’années, notre horizon a changé. Le réchauffement climatique, les économies d’énergie et les crises sanitaires sont autant d’enjeux planétaires qui exigent des politiques décisives à l’échelle locale. Développer l’agriculture biologique (AB) permet de préserver l’environnement et la santé et ré- pond à une attente forte des consommateurs. Au Grenelle de l’environnement, l’État s’est engagé à atteindre 6 % des superficies agricoles cultivées en AB d’ici 2012, soit un triplement en 5 ans, et 20 % d’approvisionnement en produits issus de l’AB dans la restauration collective publique, ce qui rendrait ces derniers accessibles au plus grand nombre. Ce soutien à l’AB passe d’abord par des aides di- rectes aux producteurs : en 2009, l’État et l’Union européenne ont consacré plus de 70 millions d’euros pour soutenir la conversion et le main- tien de l’AB par des aides à l’hectare et des crédits d’impôt. Mais pour que cet effort financier porte ses fruits, nous devons agir sur tous les maillons de la filière : du champ à l’assiette, du producteur au transformateur, sans oublier la R&D. Pour développer et conforter l’AB, une meilleure structuration de la filière est indispensable, et la recherche est cruciale : comment tirer parti des processus biologiques naturels ? Comment gérer le voisinage entre l’AB et les exploitations tradi- tionnelles ? Comment améliorer les rotations des cultures ? Telles sont quelques unes des pistes de recherche sur lesquelles travaillent l’INRA, les ITA du réseau ACTA, l’ITAB, les chambres d’agricul- ture et de nombreux lycées agricoles pour l’expé- rimentation. Environ 1 million d’euros est réservé chaque année aux projets d’agriculture biologi- que par le CAS-DAR (Compte d’affectation spécial pour le développement agricole et rural). L’AB poursuit son développement. Les débou- chés sont là. Ce mode de production est durable et permet une bonne valorisation de la produc- tion agricole. Le Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche poursuivra donc son soutien aux producteurs et à la structuration de la filière comme en matière de recherche agricole. © DR © DR Alain DELEBECQ Président de l’ITAB et administrateur de l’ACTA L’ITAB : le biologique au cœur de l’agriculture Bruno LE MAIRE Ministre de l’alimentation de l’agriculture et de la pêche © ITAB © DR

LES OUTILS UN TRAVAIL EN RÉSEAU€¦ · résultats de la recherche. Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri-mentation en AB lui confèrent une reconnaissance

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Page 1: LES OUTILS UN TRAVAIL EN RÉSEAU€¦ · résultats de la recherche. Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri-mentation en AB lui confèrent une reconnaissance

Développement de l’agriculture biologiqueL’ACTA, le réseau des Instituts techniques agricoles (ITA)

et l’ITAB se mobilisent

Les Français associent l’agriculture biologique (AB) à une agriculture saine, de qualité et soucieuse de l’environnement. La consommation de produits is-sus de ce mode d’agriculture croît fortement, mais l’offre française ne suffit pas à répondre à la demande dans certaines filières. Notre agriculture doit donc s’adapter à ces nouveaux modes de consommation, ce qui suppose d’encourager et de soutenir la recherche agricole appliquée en ce sens.

Eugène SCHAEFFERPrésident de l’ACTA

Depuis 2000, l’ITAB est membre du réseau des ITA. Il poursuit sa mission de coordination de la recherche/expérimentation en AB et de diffusion des résultats auprès des agriculteurs, techni-ciens, chercheurs et opérateurs de l’aval.L’ITAB a la particularité de s’appuyer sur un large réseau d’acteurs qu’il rassemble au sein de ses commissions techniques et fédère autour de projets de recherche et d’expérimentation. De la formation à la recherche fondamentale, en pas-sant par les groupements d’agriculteurs, les ITA, les chambres d’agriculture et autres chercheurs indé-pendants, l’ITAB mobilise les compétences de l’agri-culture biologique. L’ITAB

intervient depuis la conception des projets, par l’identification des besoins des professionnels, jusqu’à la diffusion et la valorisation des résultats de la recherche.Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri-mentation en AB lui confèrent une reconnaissance nationale et européenne.Depuis 25 ans, l’ITAB est un acteur incontournable du développe-ment de l’AB et, dans le contexte agricole actuel, il doit être au cœur de l’ensemble du dévelop-pement de l’agriculture.Les collaborations avec les ITA, l’APCA, la FNAB, et l’adossement de l’ITAB à l’ACTA vont dans ce sens.Ensemble, nous produisons les références pour une AB au cœur des enjeux agricoles et sociétaux.

Le bilan de santé de la PAC et la prise de conscience des enjeux environnemen-taux en matière d’agriculture, ont incité Michel Barnier, alors ministre de l’agricul-ture et de la pêche, à lancer en octobre 2007, le plan “Agriculture biologique ho-rizon 2012” pour favoriser le développe-ment de ce mode de production.Pour mener à bien cette politique, il s’est avéré nécessaire de mobiliser le dispositif de recherche et développement agricole en valorisant les connaissances les plus récentes et les savoir-faire existants et en mutualisant les moyens. C’est pour-quoi l’ACTA, tête du réseau des instituts techniques agricoles (ITA), l’ITAB (Institut technique de l’agriculture biologique) ont été identifiés comme les acteurs privilégiés pour structurer, dynamiser et consolider les initiatives multiples en ma-tière de développement de l’agriculture

biologique, tant au sein des filiè-res animales que végétales. L’adossement de l’ITAB à l’ACTA a été récemment acté afin de présenter un programme natio-nal commun en agriculture bio-logique, renforçant le lien entre les deux structures sur les objectifs 2009-2013 du PNDAR (Plan national de développement agricole et rural). Les ITA s’engagent à faciliter le trans-fert des connaissances des techniques innovantes et environnementales entre l’agriculture biologique (AB) et l’agri-culture conventionnelle. Ils s’impliquent d’avantage dans la recherche de tech-niques propres à l’AB, tout en veillant à garantir la viabilité et la pérennité éco-nomique de tels systèmes de production pour nos agriculteurs.

Depuis une vingtaine d’années, notre horizon a changé. Le réchauffement

climatique, les économies d’énergie et les crises sanitaires sont autant d’enjeux planétaires qui exigent des politiques décisives à l’échelle locale. Développer l’agriculture biologique (AB) permet de préserver l’environnement et la santé et ré-pond à une attente forte des consommateurs. Au Grenelle de l’environnement, l’État s’est engagé à atteindre 6 % des superficies agricoles cultivées en AB d’ici 2012, soit un triplement en 5 ans, et

20 % d’approvisionnement en produits issus de l’AB dans la restauration collective publique, ce qui rendrait ces derniers accessibles au plus grand nombre.Ce soutien à l’AB passe d’abord par des aides di-rectes aux producteurs : en 2009, l’État et l’Union européenne ont consacré plus de 70 millions d’euros pour soutenir la conversion et le main-tien de l’AB par des aides à l’hectare et des crédits d’impôt. Mais pour que cet effort financier porte ses fruits, nous devons agir sur tous les maillons de la filière : du champ à l’assiette, du producteur au transformateur, sans oublier la R&D.Pour développer et conforter l’AB, une meilleure structuration de la filière est indispensable, et la recherche est cruciale : comment tirer parti des processus biologiques naturels ? Comment gérer

le voisinage entre l’AB et les exploitations tradi-tionnelles ? Comment améliorer les rotations des cultures ? Telles sont quelques unes des pistes de recherche sur lesquelles travaillent l’INRA, les ITA du réseau ACTA, l’ITAB, les chambres d’agricul-ture et de nombreux lycées agricoles pour l’expé-rimentation. Environ 1 million d’euros est réservé chaque année aux projets d’agriculture biologi-que par le CAS-DAR (Compte d’affectation spécial pour le développement agricole et rural). L’AB poursuit son développement. Les débou-chés sont là. Ce mode de production est durable et permet une bonne valorisation de la produc-tion agricole. Le Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche poursuivra donc son soutien aux producteurs et à la structuration de la filière comme en matière de recherche agricole.

Développement de l’agriculture biologique : l’ACTA, le réseau des Instituts techniques agricoles (ITA) et l’ITAB se mobilisent

En quoi l’adossement de l’ITAB à l’ACTA serait-il bénéfique pour la recherche agricole ? Présidente d’un institut technique et productrice biologique, je ne peux que me réjouir de cet accord cadre qui permet de mobiliser les compétences et les énergies de chacun. Je n’ai jamais souhaité opposer l’agriculture dite conventionnelle et l’AB car lorsqu’un agriculteur utilise des produits de traitement de synthèse, c’est pour lui une nécessité. Le défi aujourd’hui est de répondre à cette nécessité par des techniques alternatives tout en gardant la viabilité économique des exploitations dans la durée.La difficulté est de répondre à la fois à des enjeux environnemen-taux, économiques et agronomiques.Chaque institut coordonné par l’ACTA avec l’appui de l’ITAB a donc un rôle stratégique dans le développement de l’AB au sein de sa fi-lière. L’expertise et la vision globale qu’ont les ITA des systèmes d’ex-ploitation en font des acteurs incontournables.

L’agriculture française a toujours su s’adapter et relever des défis. La recherche appliquée n’y est pas étrangère. Avec le soutien des pou-voirs publics, les travaux de recherche en AB mais aussi en produc-tion intégré permettront d’innover en termes d’itinéraires techniques, pour assurer la viabilité économique de ces systèmes d’exploitation ainsi que leur compétitivité face à la concurrence très forte en matière d’AB dont l’importation de produits s’intensifie. Ceci me semble être la voie garante de durabilité de ce choix de mode de production.

Présidente de l’iteipmai, administratrice de l’ACTAet administratrice de l'ITAB pour représenter les ITA

Nadine LEDUC

Que pensez-vous du développement actuel de l’AB en France ?Nous devons accompagner son développement pour répondre à la de-mande des consommateurs, de produits plus respectueux de l’environ-nement. Pour cela, nous devons travailler à des solutions techniques innovantes et performantes qui permettent de sécuriser des itinéraires techniques sans les filets «conventionnels» que constituent les phytosani-taires et les engrais de synthèse. Ces innovations vertes serviront de sur-croît à tous les agriculteurs, y compris les non biologiques. Nous devons également aider à la consolidation des débouchés et à la structuration des filières. Le biologique doit être considéré comme un secteur écono-mique à part entière.

Quelle est l’implication de l’APCA dans le développement de l’AB, et en particulier dans le RMT DévAB ?Nous mobilisons de nombreux conseillers spécialisés qui travaillent en réseau et sont présents dans chaque département et avons ren-forcé dès 2008 nos actions de conseil et d’information auprès des agriculteurs, en partenariat avec l’ITAB et l’ACTA. Par ailleurs, les Chambres d’agriculture co-animent le RMT DévAB. Particulière-ment mobilisés sur le développement économique, nous partici-pons activement aux autres volets sur l’innovation, l’écologie et le transfert de ces travaux. Pour répondre aux enjeux du développe-ment de l’AB et de l’agriculture durable, nous devrons poursuivre sur cette voie : consolider toujours davantage nos collaborations et mutualiser nos compétences.

Président des Chambres d’agriculture (APCA)

Luc GUYAU

UN TRAVAIL EN RÉSEAU

ACTA - le réseau des instituts des filières animales et végétales représente :

• 16 instituts techniques agricoles qualifiés dont la tête de réseau.• Des outils professionnels de recherche appliquée et de transfert technologique au service des filières agricoles.• Une forte présence sur le territoire avec près de 200 sites en région.• Une force de 1100 ingénieurs et techniciens.• Un budget de 183 millions d’euros en 2008, dédiés à la recherche agricole appliquée.

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Le RMT DévABLe Réseau mixte technologique DévAB a été mis en place en 2007, en concertation avec l’INRA, l’APCA, l’ISARA de Lyon (École d’ingénieurs en alimentation, agriculture, environne-ment et développement rural), l’ITAB et l’ACTA pour favori-ser la recherche appliquée en agriculture biologique.

À ce jour, le RMT DévAB, piloté par l’ACTA, comporte 10 ins-tituts techniques, 18 chambres d’agriculture (dont l’APCA), 1 organisme de recherche, 8 structures spécifiques de l’AB (dont l’ITAB), 8 lycées agricoles et 2 écoles d’ingénieurs en agriculture.

Ce RMT a pour ambition de répondre à trois objectifs principaux :• Déterminer la capacité d’innovation des exploitations en AB et les freins à ces innovations• Identifier les bénéfices et les impacts de l’AB sur l’environnement ainsi que les valorisations faites des ressources naturelles par l’AB• Organiser l’AB pour un meilleur développement économique.

L’enjeu de ce RMT est donc de consolider un réseau de compé-tences en recherche, développement et formation, spécifiques à l’AB, et d’en améliorer la visibilité européenne. www.devab.org

L E S O U T I L S

Proposer des innovations et éclairer la décision publique

Les opérateurs de la recherche, de la formation et du développement doivent proposer des innovations et éclairer la décision publique sur l’évolution de no-tre agriculture confrontée à 4 défis à la fois :• La compétitivité économique des exploitations agricoles et des filières • L’environnement et les territoires ruraux• La qualité nutritionnelle et sanitaire des produits• L’attractivité des métiers de l’agriculture et de l’agro-industrieC’est clairement une opportunité de pouvoir s’appuyer sur ces opérateurs pour imaginer des modèles de développement plus diversifiés qui prendront en compte ces 4 défis à différentes échelles (parcelle, exploitation, bassin versant, région naturelle, pays et monde).

Je me réjouis des nombreuses initiatives de ces dernières années qui facilitent les synergies entre tous les acteurs afin de : • Caractériser les systèmes et les pratiques mis en œuvre par les agriculteurs à l’aune de ces 4 défis et établir un diagnostic de la situation en considérant la grande diversité de notre territoire et la créativité des acteurs sur le terrain • Comprendre et modéliser les relations dynamiques entre les agro-systèmes et l’environnement • Proposer des systèmes innovants qui ne résultent pas simplement d’une mise en cohérence incrémentale des innovations • Restituer par des expérimentations ces processus co-construits.

C’est donc à un vaste processus de décloisonnement que j’invite les parties pre-nantes de la formation et de la R&D. Dans l’esprit du Grenelle, nous devons nous, ITA, organismes de recherche et d‘enseignement, Chambres et monde coopératif, nous coordonner pour mieux comprendre et maîtriser cette forme d‘agriculture durable. Pour mettre en mouvement tous ces acteurs, le COST de l’ACTA a la chance de pouvoir s’appuyer sur le CSAB.

Président du COST ACTA et directeur général délégué de l’INRA

Guy RIBA

Le CSAB a été créé par le ministère de l’agriculture en no-vembre 2008 avec pour mission principale de donner un avis transversal sur les volets AB des programmes de dévelop-pement financés par le CAS-DAR, l’ensemble des projets de l’ITAB quel que soit le mode de financement, et sur les pro-jets de R&D soutenus par des crédits publics nationaux. Il remet ses avis au COST de l’ACTA, au comité scientifique de l’APCA et selon les cas, à l’ACTA, à l’APCA ou à l’ITAB.

Il est composé de personnalités issues du monde de la re-cherche (INRA, FIBL, Cemagref), de la formation, et de la R&D agricole (Chambres d’agriculture et ITA). La diversité de ses membres et les règles déontologiques qu’il s’est fixées, permettent au CSAB de porter des avis objectifs sur des pro-grammes et des projets de recherche.

Il nous faut continuer nos efforts en vue d’améliorer les coordinations entre organismes, de mieux répartir les inves-tissements entre filières, de prendre en compte, de manière plus systématique les acquis des travaux antérieurs, et de renforcer les contacts entre les organismes français et leurs homologues européens.

Je suis convaincu que la mise en place du CSAB est une op-portunité pour le développement de l’AB. C’est pour cela que j’en ai accepté la présidence, avec l’ambition de contri-buer à faire progresser la recherche, l’innovation et le déve-loppement en AB.

Président du CSAB et chef du département des Services pour l’action et le développement (SAD) de l’INRA.

Jean-Marc MEYNARD

Faire progresser la recherche et le développementen AB

L’ACTA et l’ITAB ont des missions complémentaires. L’ACTA, tête du réseau des Instituts techniques agricoles veille à la mise en œuvre du contrat d’objectifs et de moyens 2009-2013 qui fixe le cadre général d’intervention des ITA. Dans le domaine spécifique de l’AB, l’ACTA oriente et favorise les projets d’innovation en AB du réseau ITA à travers plusieurs outils tels que : le Conseil d’orientation scientifique et technique (COST), la commission bio inter-ITA mise en place en mars 2009 et le RMT Dé-vAB. L’ACTA assure également le secrétariat technique du Conseil scientifique de l’AB (CSAB). L’ITAB est un organisme national entièrement dédié à l’AB et récemment adossé à l’ACTA. Il réunit au sein de ses huit commis-sions techniques les réseaux d’experts et les relais techniques AB, de toute structure nationale ou régionale impliquée.

Quelles sont les orientations données à la R&D en AB ? Comment s’organise cette recherche en AB ?La DGER coordonne la stratégie de R&D du mi-nistère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche vis-à-vis des ITA.Les programmes de recherche, en faveur de l’AB insistent sur la facilitation de la conversion des exploitations qui souhaitent adopter un mode de production biologique, tout en por-tant une attention particulière à la viabilité des exploitations en AB existantes.

Pour bénéficier d’aides du PNDAR 2009-2013 gérées par la DGER, les ITA intègrent dans leurs programmes, des expérimentations spécifiques en AB. Dans le cadre de l’appel à projets d’inno-vation et de partenariat du CAS-DAR, un bud-get minimum de 1 million d’euros a été affecté aux projets de R&D en AB.L’ITAB, adossé à l’ACTA, coordonne avec cette dernière les recherches des ITA et mobilise des partenariats diversifiés permettant de valider des pratiques et des itinéraires techniques tant d’un point de vue agronomique qu’économi-que et environnemental.Pour mieux mettre en cohérence la recherche, la formation et le développement, un Réseau mixte technologique (RMT), le RMT DévAB, la-bellisé en 2007, favorise l’émergence de projets communs à l’AB.La diffusion des connaissances est assurée par

l’ACTA et l’ITAB. Outre ces réseaux de recher-che, les établissements de la DGER, avec l’appui du réseau Formabio qui implique 60 lycées agri-coles, assurent la formation des futurs exploi-tants et des conseillers agricoles. De plus, le baccalauréat professionnel agricole “condui-te et gestion de l’exploitation agricole” (CGEA) ainsi que le Brevet professionnel “responsable d’exploitation agricole” (REA), qui sont deux diplômes de référence pour la capacité agrico-le, intègrent clairement des références à l’AB. À l’international, des liens sont développés directement par des ITA et l’ITAB ainsi que par le RMT, en particulier avec les Instituts de Suisse, d’Allemagne et d’Autriche. La DGER participe à un réseau européen de coordination de la recherche en AB : l’EraNet CORE ORGANIC, coordonné par le Danemark.

Marion ZALAY Directrice générale de la Directiongénérale de l’enseignement et de la recherche (DGER)

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Alain DELEBECQPrésident de l’ITAB et administrateur de l’ACTA

L’ITAB : le biologique au cœur de l’agriculture

Bruno LE MAIRE Ministre de l’alimentationde l’agricultureet de la pêche

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Page 2: LES OUTILS UN TRAVAIL EN RÉSEAU€¦ · résultats de la recherche. Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri-mentation en AB lui confèrent une reconnaissance

Les chiffres clés pour l’AB en France en 2008

• 2,12% de la surface agricole utilisée nationale

• 1,7% de la part de marché alimentaire nationale

• 44% des Français consomment un produit AB au moins une fois par mois

• 25% de croissance de la consommation de produits AB par rapport à 2007

• 2 à 3 ans de temps de conversion pour un élevage

• 44% des exploitations AB cultivent

des céréales et 42% sont en élevage

• x 3 nombre d’exploitations AB depuis 1995

• 40 ingénieurs dont 8 à l’ITAB sont consacrés à l’AB dans le réseau des ITA.

Les ITA s’impliquent davantage dans la filière AB. Ils se sont engagés à :

• Accompagner les producteurs investis dans la démarche AB et fournir les éléments tech-niques et économiques nécessaires pour aider à la conversion vers l’AB.• Faciliter les transferts des connaissances des techniques innovantes et environnementales entre l’AB et l’agriculture conventionnelle.

Pour la période 2009-2013, les ITA ont identifié 8 thématiques prioritaires. Ces thématiques s’inscrivent dans le cadre du contrat d’objectifs ACTA des ITA et du PNDAR :• Mobiliser les ressources génétiques• Maîtriser les bio-agresseurs• Améliorer l’efficience des intrants• Concevoir des systèmes optimisant les ressources propres de l’exploitation• Améliorer et caractériser la qualité des produits• Développer les nouvelles techniques d’information et de communication et les outils d’aide à la décision• Préserver la santé et améliorer le bien-être des animaux• Favoriser l’organisation économique.

D’autres grands axes de recherche devraient également être abordés dans les années à venir :• Favoriser la concertation sur les expérimentations (nouveaux produits à tester, méthodo-logie)• Étudier l’impact du réchauffement climatique sur l’AB• Développer les systèmes biologiques : complémentarité et spécialisation des systèmes.

De manière générale, les programmes des ITA sur l’AB portent sur le transfert de connais-sances, l’optimisation de l’autonomie des systèmes, la lutte contre les bio-agresseurs (ma-ladies, ravageurs ou adventices), la rotation des cultures ou la fertilisation organique. Des travaux menés en système conventionnel sur des techniques alternatives, le travail du sol et la mécanisation intéressent aussi directement les agriculteurs biologiques.

Pour sa part l’ITAB conduit en particulier des programmes :• qui réunissent tous les acteurs de l’amont à l’aval de la filière AB, comme par exemple le projet "Pain bio",• qui apportent des données scientifiques pour l’évolution de la réglementation, tel que le programme Orwine, ou de dimension européenne comme le programme Solibam.

Exemple de la conception globale du verger en production cidricole de l’IFPC ( Institut français des pro-ductions cidricoles)

Ce projet mené en partenariat avec les Chambres d’agriculture, le RMT DévAB, les GRAB, les asso-ciations professionnelles et les services techniques des entreprises, a pour objectif d’apporter des éléments de réflexion sur les stratégies à adopter (conception puis conduite de verger) pour concilier les exigences environnementales et économiques. Ce projet est construit en s’appuyant sur un réseau de jeunes parcelles implantées chez des produc-teurs. Il est financé par France AgriMer et les ré-gions Haute-Normandie et Basse-Normandie.

Par une approche de type “comparaison de systè-mes” il permet la prise en compte des nombreuses interactions entre les facteurs de production (en-tretien du sol – alimentation en eau – état sanitaire de la récolte). Il permet également d’intégrer la va-riable contexte sol/climat.

Exemple du projet de développe-ment de la filière avicole biologique à l’ITAVI (Institut technique de l’avi-culture)

Financé par l’appel à projets CAS-DAR 2008, le projet est mené en partenariat avec d’autres ITA (ACTA, ARVALIS - Institut du végétal), l’ITAB, les agents de développement (Chambres d’agriculture de Bretagne, Pays de la Loire, Drôme), la recherche (INRA), l’ESA (Ecole supérieure d’agriculture d’angers), ainsi que des représentants professionnels du Synalaf (Syndicat national des labels avicoles français) et du CNPO (Comité National pour la promotion de l’œuf).

Ce projet a pour objet d’identifier les freins au dévelop-pement de l’aviculture biologique en France avec une analyse comparée de la situation de cette filière dans les principaux pays producteurs en Europe en intégrant les évolutions réglementaires en cours. Cette étude vise à déterminer des stratégies de production avicole biolo-gique durables adaptées aux différents bassins de pro-duction français.

Exemple des travaux de l’iteipmai (institut tech-nique des plantes à parfum, médicinales et aro-matiques) en alimentation animale et l’utilisa-tion des huiles essentielles comme facteur de croissance en remplacement des antibiotiques

L’arrêt d’emploi des antibiotiques, utilisés comme facteur de croissance en alimentation animale, a stimulé la recherche de solutions innovantes. Des extraits de plantes aromatiques ont été testés avec succès comme so-lution alternative. C’est tout un espace de diversification de l’emploi des plantes aromatiques et médicinales en alimentation animale qui s’ouvre aujourd’hui, y compris pour lutter contre l’émission de gaz à effet de serre.Ces programmes 2007-2009 sont financés par la région des Pays de la Loire, le CAS-DAR et FranceAgrimer. Plusieurs partenaires collaborent comme Végépolys (Pôle de compétitivité végétal), le Pôle Agronomique de l’Ouest et l’association Saponina (Association de promotion des plantes à saponines).

L’ACTA, l’ITAB et les ITA se mobilisent pour met-tre en synergie leurs travaux et pour renforcer leur collaboration avec le réseau des Chambres d’agriculture et des structures spécifiques de l’AB notamment au travers des commissions techni-ques de l’ITAB et de la commission bio inter-ITA de l’ACTA.Le RMT DévAB contribue également à la mutualisa-tion et la synergie entre les acteurs via l’ouverture de son comité de pilotage et de ses participants.

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Sources : Agence Bio et ACTA

Développement de l’agriculture biologique : l’ACTA, le réseau des Instituts techniques agricoles (ITA) et l’ITAB se mobilisent

UN TRAVAIL QUI PORTE SES FRUITSLa R&D en AB a longtemps été dispersée tant géographiquement

que par la diversité des structures impliquées. De plus, les efforts étaient principalement concentrés sur l’animation, la réglementation

et la commercialisation.Si globalement les ITA se sont engagés ponctuellement et progressive-

ment dans l’expérimentation en AB, notons que certains ont mené tôt des recherches sur les méthodes de protection intégrée, le désherbage thermique ou sur le comportement des variétés face aux maladies. Les références techniques obtenues étaient intéressantes également pour les agriculteurs biologiques.

Dès 1997, à la demande du COST, l’enveloppe recherche de l’ACTA a sou-tenu les ITA dans la définition des axes prioritaires de recherche appliquée en AB en faisant réaliser une enquête. Plusieurs projets ont été soutenus à partir de 1999 par cette même enveloppe ainsi qu’en 2002, dans le ca-dre du premier programme de recherche Agribio et des projets conjoints INRA-ACTA.

Quand à l’ITAB, il a été créé en 1982 pour coordonner la recherche et l’expérimentation en AB et diffuser les connaissances techniques auprès des agriculteurs, techniciens, chercheurs… Alors qu’il tra-vaillait déjà en réseau avec les animateurs de Centres techniques régionaux (CTR) et les conseillers des Chambres d’agriculture, il s’est progressivement ouvert aux OPA et aux ITA. Ainsi, l’ITAB a intégré dans ses commissions techniques qui rassemblent par filière les acteurs de la recherche expérimentation en AB, des animateurs qualifiés de l’Institut de l’Élevage par exem-ple, d’ARVALIS – Institut du végétal ou encore du Ctifl (Centre technique interprofessionnel des fruits & légumes)… Depuis quelques années, l’ITAB et ces instituts techniques s’associent pour l’organisation de colloques : les rencontres techniques fruits et légumes biologiques Ctifl/ITAB et récemment en 2008, les jour-nées techniques grandes cultures ITAB/ARVALIS-Institut du végétal.

L’ACTA et l’ITAB favorisent les synergies entre les ITA et les autres par-tenaires. Compte tenu de l’ampleur de la mission et de la multiplicité des sources de financement, la coordination nationale mérite d’être encore améliorée. De même, la diffusion et la vulgarisation de qualité ainsi que l’appui technique en AB doivent être renforcés.

Depuis, des travaux ont été réalisés par les ITA en AB et leur nombre va en croissant. Les recherches AB des instituts des filières végétales étaient jusque là principalement axées sur la maîtrise des bio–agres-seurs, la protection des cultures via des techniques naturelles, le cri-blage variétal ou la fertilisation et la gestion du sol. Les instituts des filières animales, eux, orientaient plutôt leur recherche sur la qualité des matières premières ou l’impact sur l’environnement.Les ITA travaillent également prioritairement sur la connaissance technico-économique des systèmes. Cette nouvelle impulsion a été donnée suite au Grenelle de l’environnement.

Les travaux de l’IFV (Institut français de la vigne et du vin)

Les travaux de l’Institut de l’Élevage

Diminution des intrants, respect de l’environnement, viticulture biologique : il y a maintenant plus de vingt ans que l’IFV déve-loppe prioritairement des expéri-mentations sur ces thèmes et pro-pose des stratégies de protection raisonnée, voire intégrée selon les pathogènes concernés. Ses activités s’étendent désormais à la mise au point de méthodes de luttes alternatives (autres que “chimiques”), vis-à-vis des mala-dies du bois et de parasites tels que l’oïdium ou le mildiou.

La lutte biologique contre les acariens phytophages conduit à la quasi disparition de l’utilisation des acaricides. À l’heure actuelle, il est admis de tous que les auxi-liaires les plus efficaces contre les tétranyques et les phytoptes, sont les acariens prédateurs Phytoseii-dae appelés aussi typhlodromes. Ils constituent une réelle alter-native à la lutte chimique acari-cide qui selon les vignobles et les conditions peut se matérialiser par deux à trois interventions an-nuelles spécifiques.

L’Institut de l’Élevage coordonne depuis 1982 le dispositif “réseaux d’élevage”. Ce dernier compte plus de 2000 fermes dont 150 en AB. La thématique de l’AB n’a cessé de se renforcer, alimentant en réfé-rences technico-économiques tous les acteurs de la filière.Les suivis d’exploitations donnent lieu chaque année à des analyses et publications locales et nationales.

Les documents cités ci-dessous illustrent les types de valorisations possibles issues des “réseaux d’élevage”. Elles apportent une contri-bution précieuse à la connaissance des fonctionnements et des per-formances de ces systèmes qui restent innovants, mais encore trop peu connus.

• Résultats d’un groupe de 94 exploitations laitières biologiques suivies dans le cadre des réseaux d’élevage – Conjoncture 2001, juin 2003• Valorisation des données technico-économiques des élevages ovins et bovins viande en AB – Synthèse 2001-2002, Mai 2005 • Résultats technico-économiques des exploitations bovins lait et viande bovine en AB – Évolutions 2001-2004, septembre 2007• Valorisations des données technico-économiques des exploitations allaitantes biologiques suivies dans les réseaux d’élevage - Évolution d’un échantillon constant sur 7 campagnes 2000-2006, novembre 2009• Valorisations des données technico-économiques des exploitations laitières biologiques suivies dans les réseaux d’élevage - Évolution d’un échantillon constant sur 7 campagnes 2000-2006, décembre 2009

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Auxiliaire de la vigne : Scaphoïdeus titanus

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Troupeau allaitant Limousin sur prairie naturelle

Entretien mécanique de l’enherbement d’un verger de pommes à cidre.

L’utilisation des huiles essentielles dans l’alimentation animale a fait l’objet d’une première synthèse bibliographique disponible sur le site

www.iteipmai.fr

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En 2008, les productions d’œufs et de poulets biologiques représen-taient respectivement environ 4 % et moins de 1 % des productions nationales. Et pourtant, il existe en France une forte demande que la

seule production nationale n’arrive pas à assurer. Les freins au développement de la production française doivent être

levés pour éviter de dépendre d’importations.

L E S P R O J E T S D E S I TA P O U R 2 0 0 9 - 2 0 1 3

Page 3: LES OUTILS UN TRAVAIL EN RÉSEAU€¦ · résultats de la recherche. Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri-mentation en AB lui confèrent une reconnaissance

Les chiffres clés pour l’AB en France en 2008

• 2,12% de la surface agricole utilisée nationale

• 1,7% de la part de marché alimentaire nationale

• 44% des Français consomment un produit AB au moins une fois par mois

• 25% de croissance de la consommation de produits AB par rapport à 2007

• 2 à 3 ans de temps de conversion pour un élevage

• 44% des exploitations AB cultivent

des céréales et 42% sont en élevage

• x 3 nombre d’exploitations AB depuis 1995

• 40 ingénieurs dont 8 à l’ITAB sont consacrés à l’AB dans le réseau des ITA.

Les ITA s’impliquent davantage dans la filière AB. Ils se sont engagés à :

• Accompagner les producteurs investis dans la démarche AB et fournir les éléments tech-niques et économiques nécessaires pour aider à la conversion vers l’AB.• Faciliter les transferts des connaissances des techniques innovantes et environnementales entre l’AB et l’agriculture conventionnelle.

Pour la période 2009-2013, les ITA ont identifié 8 thématiques prioritaires. Ces thématiques s’inscrivent dans le cadre du contrat d’objectifs ACTA des ITA et du PNDAR :• Mobiliser les ressources génétiques• Maîtriser les bio-agresseurs• Améliorer l’efficience des intrants• Concevoir des systèmes optimisant les ressources propres de l’exploitation• Améliorer et caractériser la qualité des produits• Développer les nouvelles techniques d’information et de communication et les outils d’aide à la décision• Préserver la santé et améliorer le bien-être des animaux• Favoriser l’organisation économique.

D’autres grands axes de recherche devraient également être abordés dans les années à venir :• Favoriser la concertation sur les expérimentations (nouveaux produits à tester, méthodo-logie)• Étudier l’impact du réchauffement climatique sur l’AB• Développer les systèmes biologiques : complémentarité et spécialisation des systèmes.

De manière générale, les programmes des ITA sur l’AB portent sur le transfert de connais-sances, l’optimisation de l’autonomie des systèmes, la lutte contre les bio-agresseurs (ma-ladies, ravageurs ou adventices), la rotation des cultures ou la fertilisation organique. Des travaux menés en système conventionnel sur des techniques alternatives, le travail du sol et la mécanisation intéressent aussi directement les agriculteurs biologiques.

Pour sa part l’ITAB conduit en particulier des programmes :• qui réunissent tous les acteurs de l’amont à l’aval de la filière AB, comme par exemple le projet "Pain bio",• qui apportent des données scientifiques pour l’évolution de la réglementation, tel que le programme Orwine, ou de dimension européenne comme le programme Solibam.

Exemple de la conception globale du verger en production cidricole de l’IFPC ( Institut français des pro-ductions cidricoles)

Ce projet mené en partenariat avec les Chambres d’agriculture, le RMT DévAB, les GRAB, les asso-ciations professionnelles et les services techniques des entreprises, a pour objectif d’apporter des éléments de réflexion sur les stratégies à adopter (conception puis conduite de verger) pour concilier les exigences environnementales et économiques. Ce projet est construit en s’appuyant sur un réseau de jeunes parcelles implantées chez des produc-teurs. Il est financé par France AgriMer et les ré-gions Haute-Normandie et Basse-Normandie.

Par une approche de type “comparaison de systè-mes” il permet la prise en compte des nombreuses interactions entre les facteurs de production (en-tretien du sol – alimentation en eau – état sanitaire de la récolte). Il permet également d’intégrer la va-riable contexte sol/climat.

Exemple du projet de développe-ment de la filière avicole biologique à l’ITAVI (Institut technique de l’avi-culture)

Financé par l’appel à projets CAS-DAR 2008, le projet est mené en partenariat avec d’autres ITA (ACTA, ARVALIS - Institut du végétal), l’ITAB, les agents de développement (Chambres d’agriculture de Bretagne, Pays de la Loire, Drôme), la recherche (INRA), l’ESA (Ecole supérieure d’agriculture d’angers), ainsi que des représentants professionnels du Synalaf (Syndicat national des labels avicoles français) et du CNPO (Comité National pour la promotion de l’œuf).

Ce projet a pour objet d’identifier les freins au dévelop-pement de l’aviculture biologique en France avec une analyse comparée de la situation de cette filière dans les principaux pays producteurs en Europe en intégrant les évolutions réglementaires en cours. Cette étude vise à déterminer des stratégies de production avicole biolo-gique durables adaptées aux différents bassins de pro-duction français.

Exemple des travaux de l’iteipmai (institut tech-nique des plantes à parfum, médicinales et aro-matiques) en alimentation animale et l’utilisa-tion des huiles essentielles comme facteur de croissance en remplacement des antibiotiques

L’arrêt d’emploi des antibiotiques, utilisés comme facteur de croissance en alimentation animale, a stimulé la recherche de solutions innovantes. Des extraits de plantes aromatiques ont été testés avec succès comme so-lution alternative. C’est tout un espace de diversification de l’emploi des plantes aromatiques et médicinales en alimentation animale qui s’ouvre aujourd’hui, y compris pour lutter contre l’émission de gaz à effet de serre.Ces programmes 2007-2009 sont financés par la région des Pays de la Loire, le CAS-DAR et FranceAgrimer. Plusieurs partenaires collaborent comme Végépolys (Pôle de compétitivité végétal), le Pôle Agronomique de l’Ouest et l’association Saponina (Association de promotion des plantes à saponines).

L’ACTA, l’ITAB et les ITA se mobilisent pour met-tre en synergie leurs travaux et pour renforcer leur collaboration avec le réseau des Chambres d’agriculture et des structures spécifiques de l’AB notamment au travers des commissions techni-ques de l’ITAB et de la commission bio inter-ITA de l’ACTA.Le RMT DévAB contribue également à la mutualisa-tion et la synergie entre les acteurs via l’ouverture de son comité de pilotage et de ses participants.

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Sources : Agence Bio et ACTA

Développement de l’agriculture biologique : l’ACTA, le réseau des Instituts techniques agricoles (ITA) et l’ITAB se mobilisent

UN TRAVAIL QUI PORTE SES FRUITSLa R&D en AB a longtemps été dispersée tant géographiquement

que par la diversité des structures impliquées. De plus, les efforts étaient principalement concentrés sur l’animation, la réglementation

et la commercialisation.Si globalement les ITA se sont engagés ponctuellement et progressive-

ment dans l’expérimentation en AB, notons que certains ont mené tôt des recherches sur les méthodes de protection intégrée, le désherbage thermique ou sur le comportement des variétés face aux maladies. Les références techniques obtenues étaient intéressantes également pour les agriculteurs biologiques.

Dès 1997, à la demande du COST, l’enveloppe recherche de l’ACTA a sou-tenu les ITA dans la définition des axes prioritaires de recherche appliquée en AB en faisant réaliser une enquête. Plusieurs projets ont été soutenus à partir de 1999 par cette même enveloppe ainsi qu’en 2002, dans le ca-dre du premier programme de recherche Agribio et des projets conjoints INRA-ACTA.

Quand à l’ITAB, il a été créé en 1982 pour coordonner la recherche et l’expérimentation en AB et diffuser les connaissances techniques auprès des agriculteurs, techniciens, chercheurs… Alors qu’il tra-vaillait déjà en réseau avec les animateurs de Centres techniques régionaux (CTR) et les conseillers des Chambres d’agriculture, il s’est progressivement ouvert aux OPA et aux ITA. Ainsi, l’ITAB a intégré dans ses commissions techniques qui rassemblent par filière les acteurs de la recherche expérimentation en AB, des animateurs qualifiés de l’Institut de l’Élevage par exem-ple, d’ARVALIS – Institut du végétal ou encore du Ctifl (Centre technique interprofessionnel des fruits & légumes)… Depuis quelques années, l’ITAB et ces instituts techniques s’associent pour l’organisation de colloques : les rencontres techniques fruits et légumes biologiques Ctifl/ITAB et récemment en 2008, les jour-nées techniques grandes cultures ITAB/ARVALIS-Institut du végétal.

L’ACTA et l’ITAB favorisent les synergies entre les ITA et les autres par-tenaires. Compte tenu de l’ampleur de la mission et de la multiplicité des sources de financement, la coordination nationale mérite d’être encore améliorée. De même, la diffusion et la vulgarisation de qualité ainsi que l’appui technique en AB doivent être renforcés.

Depuis, des travaux ont été réalisés par les ITA en AB et leur nombre va en croissant. Les recherches AB des instituts des filières végétales étaient jusque là principalement axées sur la maîtrise des bio–agres-seurs, la protection des cultures via des techniques naturelles, le cri-blage variétal ou la fertilisation et la gestion du sol. Les instituts des filières animales, eux, orientaient plutôt leur recherche sur la qualité des matières premières ou l’impact sur l’environnement.Les ITA travaillent également prioritairement sur la connaissance technico-économique des systèmes. Cette nouvelle impulsion a été donnée suite au Grenelle de l’environnement.

Les travaux de l’IFV (Institut français de la vigne et du vin)

Les travaux de l’Institut de l’Élevage

Diminution des intrants, respect de l’environnement, viticulture biologique : il y a maintenant plus de vingt ans que l’IFV déve-loppe prioritairement des expéri-mentations sur ces thèmes et pro-pose des stratégies de protection raisonnée, voire intégrée selon les pathogènes concernés. Ses activités s’étendent désormais à la mise au point de méthodes de luttes alternatives (autres que “chimiques”), vis-à-vis des mala-dies du bois et de parasites tels que l’oïdium ou le mildiou.

La lutte biologique contre les acariens phytophages conduit à la quasi disparition de l’utilisation des acaricides. À l’heure actuelle, il est admis de tous que les auxi-liaires les plus efficaces contre les tétranyques et les phytoptes, sont les acariens prédateurs Phytoseii-dae appelés aussi typhlodromes. Ils constituent une réelle alter-native à la lutte chimique acari-cide qui selon les vignobles et les conditions peut se matérialiser par deux à trois interventions an-nuelles spécifiques.

L’Institut de l’Élevage coordonne depuis 1982 le dispositif “réseaux d’élevage”. Ce dernier compte plus de 2000 fermes dont 150 en AB. La thématique de l’AB n’a cessé de se renforcer, alimentant en réfé-rences technico-économiques tous les acteurs de la filière.Les suivis d’exploitations donnent lieu chaque année à des analyses et publications locales et nationales.

Les documents cités ci-dessous illustrent les types de valorisations possibles issues des “réseaux d’élevage”. Elles apportent une contri-bution précieuse à la connaissance des fonctionnements et des per-formances de ces systèmes qui restent innovants, mais encore trop peu connus.

• Résultats d’un groupe de 94 exploitations laitières biologiques suivies dans le cadre des réseaux d’élevage – Conjoncture 2001, juin 2003• Valorisation des données technico-économiques des élevages ovins et bovins viande en AB – Synthèse 2001-2002, Mai 2005 • Résultats technico-économiques des exploitations bovins lait et viande bovine en AB – Évolutions 2001-2004, septembre 2007• Valorisations des données technico-économiques des exploitations allaitantes biologiques suivies dans les réseaux d’élevage - Évolution d’un échantillon constant sur 7 campagnes 2000-2006, novembre 2009• Valorisations des données technico-économiques des exploitations laitières biologiques suivies dans les réseaux d’élevage - Évolution d’un échantillon constant sur 7 campagnes 2000-2006, décembre 2009

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Auxiliaire de la vigne : Scaphoïdeus titanus

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Troupeau allaitant Limousin sur prairie naturelle

Entretien mécanique de l’enherbement d’un verger de pommes à cidre.

L’utilisation des huiles essentielles dans l’alimentation animale a fait l’objet d’une première synthèse bibliographique disponible sur le site

www.iteipmai.fr

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En 2008, les productions d’œufs et de poulets biologiques représen-taient respectivement environ 4 % et moins de 1 % des productions nationales. Et pourtant, il existe en France une forte demande que la

seule production nationale n’arrive pas à assurer. Les freins au développement de la production française doivent être

levés pour éviter de dépendre d’importations.

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Page 4: LES OUTILS UN TRAVAIL EN RÉSEAU€¦ · résultats de la recherche. Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri-mentation en AB lui confèrent une reconnaissance

Les chiffres clés pour l’AB en France en 2008

• 2,12% de la surface agricole utilisée nationale

• 1,7% de la part de marché alimentaire nationale

• 44% des Français consomment un produit AB au moins une fois par mois

• 25% de croissance de la consommation de produits AB par rapport à 2007

• 2 à 3 ans de temps de conversion pour un élevage

• 44% des exploitations AB cultivent

des céréales et 42% sont en élevage

• x 3 nombre d’exploitations AB depuis 1995

• 40 ingénieurs dont 8 à l’ITAB sont consacrés à l’AB dans le réseau des ITA.

Les ITA s’impliquent davantage dans la filière AB. Ils se sont engagés à :

• Accompagner les producteurs investis dans la démarche AB et fournir les éléments tech-niques et économiques nécessaires pour aider à la conversion vers l’AB.• Faciliter les transferts des connaissances des techniques innovantes et environnementales entre l’AB et l’agriculture conventionnelle.

Pour la période 2009-2013, les ITA ont identifié 8 thématiques prioritaires. Ces thématiques s’inscrivent dans le cadre du contrat d’objectifs ACTA des ITA et du PNDAR :• Mobiliser les ressources génétiques• Maîtriser les bio-agresseurs• Améliorer l’efficience des intrants• Concevoir des systèmes optimisant les ressources propres de l’exploitation• Améliorer et caractériser la qualité des produits• Développer les nouvelles techniques d’information et de communication et les outils d’aide à la décision• Préserver la santé et améliorer le bien-être des animaux• Favoriser l’organisation économique.

D’autres grands axes de recherche devraient également être abordés dans les années à venir :• Favoriser la concertation sur les expérimentations (nouveaux produits à tester, méthodo-logie)• Étudier l’impact du réchauffement climatique sur l’AB• Développer les systèmes biologiques : complémentarité et spécialisation des systèmes.

De manière générale, les programmes des ITA sur l’AB portent sur le transfert de connais-sances, l’optimisation de l’autonomie des systèmes, la lutte contre les bio-agresseurs (ma-ladies, ravageurs ou adventices), la rotation des cultures ou la fertilisation organique. Des travaux menés en système conventionnel sur des techniques alternatives, le travail du sol et la mécanisation intéressent aussi directement les agriculteurs biologiques.

Pour sa part l’ITAB conduit en particulier des programmes :• qui réunissent tous les acteurs de l’amont à l’aval de la filière AB, comme par exemple le projet "Pain bio",• qui apportent des données scientifiques pour l’évolution de la réglementation, tel que le programme Orwine, ou de dimension européenne comme le programme Solibam.

Exemple de la conception globale du verger en production cidricole de l’IFPC ( Institut français des pro-ductions cidricoles)

Ce projet mené en partenariat avec les Chambres d’agriculture, le RMT DévAB, les GRAB, les asso-ciations professionnelles et les services techniques des entreprises, a pour objectif d’apporter des éléments de réflexion sur les stratégies à adopter (conception puis conduite de verger) pour concilier les exigences environnementales et économiques. Ce projet est construit en s’appuyant sur un réseau de jeunes parcelles implantées chez des produc-teurs. Il est financé par France AgriMer et les ré-gions Haute-Normandie et Basse-Normandie.

Par une approche de type “comparaison de systè-mes” il permet la prise en compte des nombreuses interactions entre les facteurs de production (en-tretien du sol – alimentation en eau – état sanitaire de la récolte). Il permet également d’intégrer la va-riable contexte sol/climat.

Exemple du projet de développe-ment de la filière avicole biologique à l’ITAVI (Institut technique de l’avi-culture)

Financé par l’appel à projets CAS-DAR 2008, le projet est mené en partenariat avec d’autres ITA (ACTA, ARVALIS - Institut du végétal), l’ITAB, les agents de développement (Chambres d’agriculture de Bretagne, Pays de la Loire, Drôme), la recherche (INRA), l’ESA (Ecole supérieure d’agriculture d’angers), ainsi que des représentants professionnels du Synalaf (Syndicat national des labels avicoles français) et du CNPO (Comité National pour la promotion de l’œuf).

Ce projet a pour objet d’identifier les freins au dévelop-pement de l’aviculture biologique en France avec une analyse comparée de la situation de cette filière dans les principaux pays producteurs en Europe en intégrant les évolutions réglementaires en cours. Cette étude vise à déterminer des stratégies de production avicole biolo-gique durables adaptées aux différents bassins de pro-duction français.

Exemple des travaux de l’iteipmai (institut tech-nique des plantes à parfum, médicinales et aro-matiques) en alimentation animale et l’utilisa-tion des huiles essentielles comme facteur de croissance en remplacement des antibiotiques

L’arrêt d’emploi des antibiotiques, utilisés comme facteur de croissance en alimentation animale, a stimulé la recherche de solutions innovantes. Des extraits de plantes aromatiques ont été testés avec succès comme so-lution alternative. C’est tout un espace de diversification de l’emploi des plantes aromatiques et médicinales en alimentation animale qui s’ouvre aujourd’hui, y compris pour lutter contre l’émission de gaz à effet de serre.Ces programmes 2007-2009 sont financés par la région des Pays de la Loire, le CAS-DAR et FranceAgrimer. Plusieurs partenaires collaborent comme Végépolys (Pôle de compétitivité végétal), le Pôle Agronomique de l’Ouest et l’association Saponina (Association de promotion des plantes à saponines).

L’ACTA, l’ITAB et les ITA se mobilisent pour met-tre en synergie leurs travaux et pour renforcer leur collaboration avec le réseau des Chambres d’agriculture et des structures spécifiques de l’AB notamment au travers des commissions techni-ques de l’ITAB et de la commission bio inter-ITA de l’ACTA.Le RMT DévAB contribue également à la mutualisa-tion et la synergie entre les acteurs via l’ouverture de son comité de pilotage et de ses participants.

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Sources : Agence Bio et ACTA

Développement de l’agriculture biologique : l’ACTA, le réseau des Instituts techniques agricoles (ITA) et l’ITAB se mobilisent

UN TRAVAIL QUI PORTE SES FRUITSLa R&D en AB a longtemps été dispersée tant géographiquement

que par la diversité des structures impliquées. De plus, les efforts étaient principalement concentrés sur l’animation, la réglementation

et la commercialisation.Si globalement les ITA se sont engagés ponctuellement et progressive-

ment dans l’expérimentation en AB, notons que certains ont mené tôt des recherches sur les méthodes de protection intégrée, le désherbage thermique ou sur le comportement des variétés face aux maladies. Les références techniques obtenues étaient intéressantes également pour les agriculteurs biologiques.

Dès 1997, à la demande du COST, l’enveloppe recherche de l’ACTA a sou-tenu les ITA dans la définition des axes prioritaires de recherche appliquée en AB en faisant réaliser une enquête. Plusieurs projets ont été soutenus à partir de 1999 par cette même enveloppe ainsi qu’en 2002, dans le ca-dre du premier programme de recherche Agribio et des projets conjoints INRA-ACTA.

Quand à l’ITAB, il a été créé en 1982 pour coordonner la recherche et l’expérimentation en AB et diffuser les connaissances techniques auprès des agriculteurs, techniciens, chercheurs… Alors qu’il tra-vaillait déjà en réseau avec les animateurs de Centres techniques régionaux (CTR) et les conseillers des Chambres d’agriculture, il s’est progressivement ouvert aux OPA et aux ITA. Ainsi, l’ITAB a intégré dans ses commissions techniques qui rassemblent par filière les acteurs de la recherche expérimentation en AB, des animateurs qualifiés de l’Institut de l’Élevage par exem-ple, d’ARVALIS – Institut du végétal ou encore du Ctifl (Centre technique interprofessionnel des fruits & légumes)… Depuis quelques années, l’ITAB et ces instituts techniques s’associent pour l’organisation de colloques : les rencontres techniques fruits et légumes biologiques Ctifl/ITAB et récemment en 2008, les jour-nées techniques grandes cultures ITAB/ARVALIS-Institut du végétal.

L’ACTA et l’ITAB favorisent les synergies entre les ITA et les autres par-tenaires. Compte tenu de l’ampleur de la mission et de la multiplicité des sources de financement, la coordination nationale mérite d’être encore améliorée. De même, la diffusion et la vulgarisation de qualité ainsi que l’appui technique en AB doivent être renforcés.

Depuis, des travaux ont été réalisés par les ITA en AB et leur nombre va en croissant. Les recherches AB des instituts des filières végétales étaient jusque là principalement axées sur la maîtrise des bio–agres-seurs, la protection des cultures via des techniques naturelles, le cri-blage variétal ou la fertilisation et la gestion du sol. Les instituts des filières animales, eux, orientaient plutôt leur recherche sur la qualité des matières premières ou l’impact sur l’environnement.Les ITA travaillent également prioritairement sur la connaissance technico-économique des systèmes. Cette nouvelle impulsion a été donnée suite au Grenelle de l’environnement.

Les travaux de l’IFV (Institut français de la vigne et du vin)

Les travaux de l’Institut de l’Élevage

Diminution des intrants, respect de l’environnement, viticulture biologique : il y a maintenant plus de vingt ans que l’IFV déve-loppe prioritairement des expéri-mentations sur ces thèmes et pro-pose des stratégies de protection raisonnée, voire intégrée selon les pathogènes concernés. Ses activités s’étendent désormais à la mise au point de méthodes de luttes alternatives (autres que “chimiques”), vis-à-vis des mala-dies du bois et de parasites tels que l’oïdium ou le mildiou.

La lutte biologique contre les acariens phytophages conduit à la quasi disparition de l’utilisation des acaricides. À l’heure actuelle, il est admis de tous que les auxi-liaires les plus efficaces contre les tétranyques et les phytoptes, sont les acariens prédateurs Phytoseii-dae appelés aussi typhlodromes. Ils constituent une réelle alter-native à la lutte chimique acari-cide qui selon les vignobles et les conditions peut se matérialiser par deux à trois interventions an-nuelles spécifiques.

L’Institut de l’Élevage coordonne depuis 1982 le dispositif “réseaux d’élevage”. Ce dernier compte plus de 2000 fermes dont 150 en AB. La thématique de l’AB n’a cessé de se renforcer, alimentant en réfé-rences technico-économiques tous les acteurs de la filière.Les suivis d’exploitations donnent lieu chaque année à des analyses et publications locales et nationales.

Les documents cités ci-dessous illustrent les types de valorisations possibles issues des “réseaux d’élevage”. Elles apportent une contri-bution précieuse à la connaissance des fonctionnements et des per-formances de ces systèmes qui restent innovants, mais encore trop peu connus.

• Résultats d’un groupe de 94 exploitations laitières biologiques suivies dans le cadre des réseaux d’élevage – Conjoncture 2001, juin 2003• Valorisation des données technico-économiques des élevages ovins et bovins viande en AB – Synthèse 2001-2002, Mai 2005 • Résultats technico-économiques des exploitations bovins lait et viande bovine en AB – Évolutions 2001-2004, septembre 2007• Valorisations des données technico-économiques des exploitations allaitantes biologiques suivies dans les réseaux d’élevage - Évolution d’un échantillon constant sur 7 campagnes 2000-2006, novembre 2009• Valorisations des données technico-économiques des exploitations laitières biologiques suivies dans les réseaux d’élevage - Évolution d’un échantillon constant sur 7 campagnes 2000-2006, décembre 2009

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Troupeau allaitant Limousin sur prairie naturelle

Entretien mécanique de l’enherbement d’un verger de pommes à cidre.

L’utilisation des huiles essentielles dans l’alimentation animale a fait l’objet d’une première synthèse bibliographique disponible sur le site

www.iteipmai.fr

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En 2008, les productions d’œufs et de poulets biologiques représen-taient respectivement environ 4 % et moins de 1 % des productions nationales. Et pourtant, il existe en France une forte demande que la

seule production nationale n’arrive pas à assurer. Les freins au développement de la production française doivent être

levés pour éviter de dépendre d’importations.

L E S P R O J E T S D E S I TA P O U R 2 0 0 9 - 2 0 1 3

Page 5: LES OUTILS UN TRAVAIL EN RÉSEAU€¦ · résultats de la recherche. Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri-mentation en AB lui confèrent une reconnaissance

Développement de l’agriculture biologiqueL’ACTA, le réseau des Instituts techniques agricoles (ITA)

et l’ITAB se mobilisent

Les Français associent l’agriculture biologique (AB) à une agriculture saine, de qualité et soucieuse de l’environnement. La consommation de produits is-sus de ce mode d’agriculture croît fortement, mais l’offre française ne suffit pas à répondre à la demande dans certaines filières. Notre agriculture doit donc s’adapter à ces nouveaux modes de consommation, ce qui suppose d’encourager et de soutenir la recherche agricole appliquée en ce sens.

Eugène SCHAEFFERPrésident de l’ACTA

Depuis 2000, l’ITAB est membre du réseau des ITA. Il poursuit sa mission de coordination de la recherche/expérimentation en AB et de diffusion des résultats auprès des agriculteurs, techni-ciens, chercheurs et opérateurs de l’aval.L’ITAB a la particularité de s’appuyer sur un large réseau d’acteurs qu’il rassemble au sein de ses commissions techniques et fédère autour de projets de recherche et d’expérimentation. De la formation à la recherche fondamentale, en pas-sant par les groupements d’agriculteurs, les ITA, les chambres d’agriculture et autres chercheurs indé-pendants, l’ITAB mobilise les compétences de l’agri-culture biologique. L’ITAB

intervient depuis la conception des projets, par l’identification des besoins des professionnels, jusqu’à la diffusion et la valorisation des résultats de la recherche.Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri-mentation en AB lui confèrent une reconnaissance nationale et européenne.Depuis 25 ans, l’ITAB est un acteur incontournable du développe-ment de l’AB et, dans le contexte agricole actuel, il doit être au cœur de l’ensemble du dévelop-pement de l’agriculture.Les collaborations avec les ITA, l’APCA, la FNAB, et l’adossement de l’ITAB à l’ACTA vont dans ce sens.Ensemble, nous produisons les références pour une AB au cœur des enjeux agricoles et sociétaux.

Le bilan de santé de la PAC et la prise de conscience des enjeux environnemen-taux en matière d’agriculture, ont incité Michel Barnier, alors ministre de l’agricul-ture et de la pêche, à lancer en octobre 2007, le plan “Agriculture biologique ho-rizon 2012” pour favoriser le développe-ment de ce mode de production.Pour mener à bien cette politique, il s’est avéré nécessaire de mobiliser le dispositif de recherche et développement agricole en valorisant les connaissances les plus récentes et les savoir-faire existants et en mutualisant les moyens. C’est pour-quoi l’ACTA, tête du réseau des instituts techniques agricoles (ITA), l’ITAB (Institut technique de l’agriculture biologique) ont été identifiés comme les acteurs privilégiés pour structurer, dynamiser et consolider les initiatives multiples en ma-tière de développement de l’agriculture

biologique, tant au sein des filiè-res animales que végétales. L’adossement de l’ITAB à l’ACTA a été récemment acté afin de présenter un programme natio-nal commun en agriculture bio-logique, renforçant le lien entre les deux structures sur les objectifs 2009-2013 du PNDAR (Plan national de développement agricole et rural). Les ITA s’engagent à faciliter le trans-fert des connaissances des techniques innovantes et environnementales entre l’agriculture biologique (AB) et l’agri-culture conventionnelle. Ils s’impliquent d’avantage dans la recherche de tech-niques propres à l’AB, tout en veillant à garantir la viabilité et la pérennité éco-nomique de tels systèmes de production pour nos agriculteurs.

Depuis une vingtaine d’années, notre horizon a changé. Le réchauffement

climatique, les économies d’énergie et les crises sanitaires sont autant d’enjeux planétaires qui exigent des politiques décisives à l’échelle locale. Développer l’agriculture biologique (AB) permet de préserver l’environnement et la santé et ré-pond à une attente forte des consommateurs. Au Grenelle de l’environnement, l’État s’est engagé à atteindre 6 % des superficies agricoles cultivées en AB d’ici 2012, soit un triplement en 5 ans, et

20 % d’approvisionnement en produits issus de l’AB dans la restauration collective publique, ce qui rendrait ces derniers accessibles au plus grand nombre.Ce soutien à l’AB passe d’abord par des aides di-rectes aux producteurs : en 2009, l’État et l’Union européenne ont consacré plus de 70 millions d’euros pour soutenir la conversion et le main-tien de l’AB par des aides à l’hectare et des crédits d’impôt. Mais pour que cet effort financier porte ses fruits, nous devons agir sur tous les maillons de la filière : du champ à l’assiette, du producteur au transformateur, sans oublier la R&D.Pour développer et conforter l’AB, une meilleure structuration de la filière est indispensable, et la recherche est cruciale : comment tirer parti des processus biologiques naturels ? Comment gérer

le voisinage entre l’AB et les exploitations tradi-tionnelles ? Comment améliorer les rotations des cultures ? Telles sont quelques unes des pistes de recherche sur lesquelles travaillent l’INRA, les ITA du réseau ACTA, l’ITAB, les chambres d’agricul-ture et de nombreux lycées agricoles pour l’expé-rimentation. Environ 1 million d’euros est réservé chaque année aux projets d’agriculture biologi-que par le CAS-DAR (Compte d’affectation spécial pour le développement agricole et rural). L’AB poursuit son développement. Les débou-chés sont là. Ce mode de production est durable et permet une bonne valorisation de la produc-tion agricole. Le Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche poursuivra donc son soutien aux producteurs et à la structuration de la filière comme en matière de recherche agricole.

Développement de l’agriculture biologique : l’ACTA, le réseau des Instituts techniques agricoles (ITA) et l’ITAB se mobilisent

En quoi l’adossement de l’ITAB à l’ACTA serait-il bénéfique pour la recherche agricole ? Présidente d’un institut technique et productrice biologique, je ne peux que me réjouir de cet accord cadre qui permet de mobiliser les compétences et les énergies de chacun. Je n’ai jamais souhaité opposer l’agriculture dite conventionnelle et l’AB car lorsqu’un agriculteur utilise des produits de traitement de synthèse, c’est pour lui une nécessité. Le défi aujourd’hui est de répondre à cette nécessité par des techniques alternatives tout en gardant la viabilité économique des exploitations dans la durée.La difficulté est de répondre à la fois à des enjeux environnemen-taux, économiques et agronomiques.Chaque institut coordonné par l’ACTA avec l’appui de l’ITAB a donc un rôle stratégique dans le développement de l’AB au sein de sa fi-lière. L’expertise et la vision globale qu’ont les ITA des systèmes d’ex-ploitation en font des acteurs incontournables.

L’agriculture française a toujours su s’adapter et relever des défis. La recherche appliquée n’y est pas étrangère. Avec le soutien des pou-voirs publics, les travaux de recherche en AB mais aussi en produc-tion intégré permettront d’innover en termes d’itinéraires techniques, pour assurer la viabilité économique de ces systèmes d’exploitation ainsi que leur compétitivité face à la concurrence très forte en matière d’AB dont l’importation de produits s’intensifie. Ceci me semble être la voie garante de durabilité de ce choix de mode de production.

Présidente de l’iteipmai, administratrice de l’ACTAet administratrice de l'ITAB pour représenter les ITA

Nadine LEDUC

Que pensez-vous du développement actuel de l’AB en France ?Nous devons accompagner son développement pour répondre à la de-mande des consommateurs, de produits plus respectueux de l’environ-nement. Pour cela, nous devons travailler à des solutions techniques innovantes et performantes qui permettent de sécuriser des itinéraires techniques sans les filets «conventionnels» que constituent les phytosani-taires et les engrais de synthèse. Ces innovations vertes serviront de sur-croît à tous les agriculteurs, y compris les non biologiques. Nous devons également aider à la consolidation des débouchés et à la structuration des filières. Le biologique doit être considéré comme un secteur écono-mique à part entière.

Quelle est l’implication de l’APCA dans le développement de l’AB, et en particulier dans le RMT DévAB ?Nous mobilisons de nombreux conseillers spécialisés qui travaillent en réseau et sont présents dans chaque département et avons ren-forcé dès 2008 nos actions de conseil et d’information auprès des agriculteurs, en partenariat avec l’ITAB et l’ACTA. Par ailleurs, les Chambres d’agriculture co-animent le RMT DévAB. Particulière-ment mobilisés sur le développement économique, nous partici-pons activement aux autres volets sur l’innovation, l’écologie et le transfert de ces travaux. Pour répondre aux enjeux du développe-ment de l’AB et de l’agriculture durable, nous devrons poursuivre sur cette voie : consolider toujours davantage nos collaborations et mutualiser nos compétences.

Président des Chambres d’agriculture (APCA)

Luc GUYAU

UN TRAVAIL EN RÉSEAU

ACTA - le réseau des instituts des filières animales et végétales représente :

• 16 instituts techniques agricoles qualifiés dont la tête de réseau.• Des outils professionnels de recherche appliquée et de transfert technologique au service des filières agricoles.• Une forte présence sur le territoire avec près de 200 sites en région.• Une force de 1100 ingénieurs et techniciens.• Un budget de 183 millions d’euros en 2008, dédiés à la recherche agricole appliquée.

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Le RMT DévABLe Réseau mixte technologique DévAB a été mis en place en 2007, en concertation avec l’INRA, l’APCA, l’ISARA de Lyon (École d’ingénieurs en alimentation, agriculture, environne-ment et développement rural), l’ITAB et l’ACTA pour favori-ser la recherche appliquée en agriculture biologique.

À ce jour, le RMT DévAB, piloté par l’ACTA, comporte 10 ins-tituts techniques, 18 chambres d’agriculture (dont l’APCA), 1 organisme de recherche, 8 structures spécifiques de l’AB (dont l’ITAB), 8 lycées agricoles et 2 écoles d’ingénieurs en agriculture.

Ce RMT a pour ambition de répondre à trois objectifs principaux :• Déterminer la capacité d’innovation des exploitations en AB et les freins à ces innovations• Identifier les bénéfices et les impacts de l’AB sur l’environnement ainsi que les valorisations faites des ressources naturelles par l’AB• Organiser l’AB pour un meilleur développement économique.

L’enjeu de ce RMT est donc de consolider un réseau de compé-tences en recherche, développement et formation, spécifiques à l’AB, et d’en améliorer la visibilité européenne. www.devab.org

L E S O U T I L S

Proposer des innovations et éclairer la décision publique

Les opérateurs de la recherche, de la formation et du développement doivent proposer des innovations et éclairer la décision publique sur l’évolution de no-tre agriculture confrontée à 4 défis à la fois :• La compétitivité économique des exploitations agricoles et des filières • L’environnement et les territoires ruraux• La qualité nutritionnelle et sanitaire des produits• L’attractivité des métiers de l’agriculture et de l’agro-industrieC’est clairement une opportunité de pouvoir s’appuyer sur ces opérateurs pour imaginer des modèles de développement plus diversifiés qui prendront en compte ces 4 défis à différentes échelles (parcelle, exploitation, bassin versant, région naturelle, pays et monde).

Je me réjouis des nombreuses initiatives de ces dernières années qui facilitent les synergies entre tous les acteurs afin de : • Caractériser les systèmes et les pratiques mis en œuvre par les agriculteurs à l’aune de ces 4 défis et établir un diagnostic de la situation en considérant la grande diversité de notre territoire et la créativité des acteurs sur le terrain • Comprendre et modéliser les relations dynamiques entre les agro-systèmes et l’environnement • Proposer des systèmes innovants qui ne résultent pas simplement d’une mise en cohérence incrémentale des innovations • Restituer par des expérimentations ces processus co-construits.

C’est donc à un vaste processus de décloisonnement que j’invite les parties pre-nantes de la formation et de la R&D. Dans l’esprit du Grenelle, nous devons nous, ITA, organismes de recherche et d‘enseignement, Chambres et monde coopératif, nous coordonner pour mieux comprendre et maîtriser cette forme d‘agriculture durable. Pour mettre en mouvement tous ces acteurs, le COST de l’ACTA a la chance de pouvoir s’appuyer sur le CSAB.

Président du COST ACTA et directeur général délégué de l’INRA

Guy RIBA

Le CSAB a été créé par le ministère de l’agriculture en no-vembre 2008 avec pour mission principale de donner un avis transversal sur les volets AB des programmes de dévelop-pement financés par le CAS-DAR, l’ensemble des projets de l’ITAB quel que soit le mode de financement, et sur les pro-jets de R&D soutenus par des crédits publics nationaux. Il remet ses avis au COST de l’ACTA, au comité scientifique de l’APCA et selon les cas, à l’ACTA, à l’APCA ou à l’ITAB.

Il est composé de personnalités issues du monde de la re-cherche (INRA, FIBL, Cemagref), de la formation, et de la R&D agricole (Chambres d’agriculture et ITA). La diversité de ses membres et les règles déontologiques qu’il s’est fixées, permettent au CSAB de porter des avis objectifs sur des pro-grammes et des projets de recherche.

Il nous faut continuer nos efforts en vue d’améliorer les coordinations entre organismes, de mieux répartir les inves-tissements entre filières, de prendre en compte, de manière plus systématique les acquis des travaux antérieurs, et de renforcer les contacts entre les organismes français et leurs homologues européens.

Je suis convaincu que la mise en place du CSAB est une op-portunité pour le développement de l’AB. C’est pour cela que j’en ai accepté la présidence, avec l’ambition de contri-buer à faire progresser la recherche, l’innovation et le déve-loppement en AB.

Président du CSAB et chef du département des Services pour l’action et le développement (SAD) de l’INRA.

Jean-Marc MEYNARD

Faire progresser la recherche et le développementen AB

L’ACTA et l’ITAB ont des missions complémentaires. L’ACTA, tête du réseau des Instituts techniques agricoles veille à la mise en œuvre du contrat d’objectifs et de moyens 2009-2013 qui fixe le cadre général d’intervention des ITA. Dans le domaine spécifique de l’AB, l’ACTA oriente et favorise les projets d’innovation en AB du réseau ITA à travers plusieurs outils tels que : le Conseil d’orientation scientifique et technique (COST), la commission bio inter-ITA mise en place en mars 2009 et le RMT Dé-vAB. L’ACTA assure également le secrétariat technique du Conseil scientifique de l’AB (CSAB). L’ITAB est un organisme national entièrement dédié à l’AB et récemment adossé à l’ACTA. Il réunit au sein de ses huit commis-sions techniques les réseaux d’experts et les relais techniques AB, de toute structure nationale ou régionale impliquée.

Quelles sont les orientations données à la R&D en AB ? Comment s’organise cette recherche en AB ?La DGER coordonne la stratégie de R&D du mi-nistère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche vis-à-vis des ITA.Les programmes de recherche, en faveur de l’AB insistent sur la facilitation de la conversion des exploitations qui souhaitent adopter un mode de production biologique, tout en por-tant une attention particulière à la viabilité des exploitations en AB existantes.

Pour bénéficier d’aides du PNDAR 2009-2013 gérées par la DGER, les ITA intègrent dans leurs programmes, des expérimentations spécifiques en AB. Dans le cadre de l’appel à projets d’inno-vation et de partenariat du CAS-DAR, un bud-get minimum de 1 million d’euros a été affecté aux projets de R&D en AB.L’ITAB, adossé à l’ACTA, coordonne avec cette dernière les recherches des ITA et mobilise des partenariats diversifiés permettant de valider des pratiques et des itinéraires techniques tant d’un point de vue agronomique qu’économi-que et environnemental.Pour mieux mettre en cohérence la recherche, la formation et le développement, un Réseau mixte technologique (RMT), le RMT DévAB, la-bellisé en 2007, favorise l’émergence de projets communs à l’AB.La diffusion des connaissances est assurée par

l’ACTA et l’ITAB. Outre ces réseaux de recher-che, les établissements de la DGER, avec l’appui du réseau Formabio qui implique 60 lycées agri-coles, assurent la formation des futurs exploi-tants et des conseillers agricoles. De plus, le baccalauréat professionnel agricole “condui-te et gestion de l’exploitation agricole” (CGEA) ainsi que le Brevet professionnel “responsable d’exploitation agricole” (REA), qui sont deux diplômes de référence pour la capacité agrico-le, intègrent clairement des références à l’AB. À l’international, des liens sont développés directement par des ITA et l’ITAB ainsi que par le RMT, en particulier avec les Instituts de Suisse, d’Allemagne et d’Autriche. La DGER participe à un réseau européen de coordination de la recherche en AB : l’EraNet CORE ORGANIC, coordonné par le Danemark.

Marion ZALAY Directrice générale de la Directiongénérale de l’enseignement et de la recherche (DGER)

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Alain DELEBECQPrésident de l’ITAB et administrateur de l’ACTA

L’ITAB : le biologique au cœur de l’agriculture

Bruno LE MAIRE Ministre de l’alimentationde l’agricultureet de la pêche

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Page 6: LES OUTILS UN TRAVAIL EN RÉSEAU€¦ · résultats de la recherche. Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri-mentation en AB lui confèrent une reconnaissance

Développement de l’agriculture biologiqueL’ACTA, le réseau des Instituts techniques agricoles (ITA)

et l’ITAB se mobilisent

Les Français associent l’agriculture biologique (AB) à une agriculture saine, de qualité et soucieuse de l’environnement. La consommation de produits is-sus de ce mode d’agriculture croît fortement, mais l’offre française ne suffit pas à répondre à la demande dans certaines filières. Notre agriculture doit donc s’adapter à ces nouveaux modes de consommation, ce qui suppose d’encourager et de soutenir la recherche agricole appliquée en ce sens.

Eugène SCHAEFFERPrésident de l’ACTA

Depuis 2000, l’ITAB est membre du réseau des ITA. Il poursuit sa mission de coordination de la recherche/expérimentation en AB et de diffusion des résultats auprès des agriculteurs, techni-ciens, chercheurs et opérateurs de l’aval.L’ITAB a la particularité de s’appuyer sur un large réseau d’acteurs qu’il rassemble au sein de ses commissions techniques et fédère autour de projets de recherche et d’expérimentation. De la formation à la recherche fondamentale, en pas-sant par les groupements d’agriculteurs, les ITA, les chambres d’agriculture et autres chercheurs indé-pendants, l’ITAB mobilise les compétences de l’agri-culture biologique. L’ITAB

intervient depuis la conception des projets, par l’identification des besoins des professionnels, jusqu’à la diffusion et la valorisation des résultats de la recherche.Son ancrage territorial et sa vision nationale de la recherche/expéri-mentation en AB lui confèrent une reconnaissance nationale et européenne.Depuis 25 ans, l’ITAB est un acteur incontournable du développe-ment de l’AB et, dans le contexte agricole actuel, il doit être au cœur de l’ensemble du dévelop-pement de l’agriculture.Les collaborations avec les ITA, l’APCA, la FNAB, et l’adossement de l’ITAB à l’ACTA vont dans ce sens.Ensemble, nous produisons les références pour une AB au cœur des enjeux agricoles et sociétaux.

Le bilan de santé de la PAC et la prise de conscience des enjeux environnemen-taux en matière d’agriculture, ont incité Michel Barnier, alors ministre de l’agricul-ture et de la pêche, à lancer en octobre 2007, le plan “Agriculture biologique ho-rizon 2012” pour favoriser le développe-ment de ce mode de production.Pour mener à bien cette politique, il s’est avéré nécessaire de mobiliser le dispositif de recherche et développement agricole en valorisant les connaissances les plus récentes et les savoir-faire existants et en mutualisant les moyens. C’est pour-quoi l’ACTA, tête du réseau des instituts techniques agricoles (ITA), l’ITAB (Institut technique de l’agriculture biologique) ont été identifiés comme les acteurs privilégiés pour structurer, dynamiser et consolider les initiatives multiples en ma-tière de développement de l’agriculture

biologique, tant au sein des filiè-res animales que végétales. L’adossement de l’ITAB à l’ACTA a été récemment acté afin de présenter un programme natio-nal commun en agriculture bio-logique, renforçant le lien entre les deux structures sur les objectifs 2009-2013 du PNDAR (Plan national de développement agricole et rural). Les ITA s’engagent à faciliter le trans-fert des connaissances des techniques innovantes et environnementales entre l’agriculture biologique (AB) et l’agri-culture conventionnelle. Ils s’impliquent d’avantage dans la recherche de tech-niques propres à l’AB, tout en veillant à garantir la viabilité et la pérennité éco-nomique de tels systèmes de production pour nos agriculteurs.

Depuis une vingtaine d’années, notre horizon a changé. Le réchauffement

climatique, les économies d’énergie et les crises sanitaires sont autant d’enjeux planétaires qui exigent des politiques décisives à l’échelle locale. Développer l’agriculture biologique (AB) permet de préserver l’environnement et la santé et ré-pond à une attente forte des consommateurs. Au Grenelle de l’environnement, l’État s’est engagé à atteindre 6 % des superficies agricoles cultivées en AB d’ici 2012, soit un triplement en 5 ans, et

20 % d’approvisionnement en produits issus de l’AB dans la restauration collective publique, ce qui rendrait ces derniers accessibles au plus grand nombre.Ce soutien à l’AB passe d’abord par des aides di-rectes aux producteurs : en 2009, l’État et l’Union européenne ont consacré plus de 70 millions d’euros pour soutenir la conversion et le main-tien de l’AB par des aides à l’hectare et des crédits d’impôt. Mais pour que cet effort financier porte ses fruits, nous devons agir sur tous les maillons de la filière : du champ à l’assiette, du producteur au transformateur, sans oublier la R&D.Pour développer et conforter l’AB, une meilleure structuration de la filière est indispensable, et la recherche est cruciale : comment tirer parti des processus biologiques naturels ? Comment gérer

le voisinage entre l’AB et les exploitations tradi-tionnelles ? Comment améliorer les rotations des cultures ? Telles sont quelques unes des pistes de recherche sur lesquelles travaillent l’INRA, les ITA du réseau ACTA, l’ITAB, les chambres d’agricul-ture et de nombreux lycées agricoles pour l’expé-rimentation. Environ 1 million d’euros est réservé chaque année aux projets d’agriculture biologi-que par le CAS-DAR (Compte d’affectation spécial pour le développement agricole et rural). L’AB poursuit son développement. Les débou-chés sont là. Ce mode de production est durable et permet une bonne valorisation de la produc-tion agricole. Le Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche poursuivra donc son soutien aux producteurs et à la structuration de la filière comme en matière de recherche agricole.

Développement de l’agriculture biologique : l’ACTA, le réseau des Instituts techniques agricoles (ITA) et l’ITAB se mobilisent

En quoi l’adossement de l’ITAB à l’ACTA serait-il bénéfique pour la recherche agricole ? Présidente d’un institut technique et productrice biologique, je ne peux que me réjouir de cet accord cadre qui permet de mobiliser les compétences et les énergies de chacun. Je n’ai jamais souhaité opposer l’agriculture dite conventionnelle et l’AB car lorsqu’un agriculteur utilise des produits de traitement de synthèse, c’est pour lui une nécessité. Le défi aujourd’hui est de répondre à cette nécessité par des techniques alternatives tout en gardant la viabilité économique des exploitations dans la durée.La difficulté est de répondre à la fois à des enjeux environnemen-taux, économiques et agronomiques.Chaque institut coordonné par l’ACTA avec l’appui de l’ITAB a donc un rôle stratégique dans le développement de l’AB au sein de sa fi-lière. L’expertise et la vision globale qu’ont les ITA des systèmes d’ex-ploitation en font des acteurs incontournables.

L’agriculture française a toujours su s’adapter et relever des défis. La recherche appliquée n’y est pas étrangère. Avec le soutien des pou-voirs publics, les travaux de recherche en AB mais aussi en produc-tion intégré permettront d’innover en termes d’itinéraires techniques, pour assurer la viabilité économique de ces systèmes d’exploitation ainsi que leur compétitivité face à la concurrence très forte en matière d’AB dont l’importation de produits s’intensifie. Ceci me semble être la voie garante de durabilité de ce choix de mode de production.

Présidente de l’iteipmai, administratrice de l’ACTAet administratrice de l'ITAB pour représenter les ITA

Nadine LEDUC

Que pensez-vous du développement actuel de l’AB en France ?Nous devons accompagner son développement pour répondre à la de-mande des consommateurs, de produits plus respectueux de l’environ-nement. Pour cela, nous devons travailler à des solutions techniques innovantes et performantes qui permettent de sécuriser des itinéraires techniques sans les filets «conventionnels» que constituent les phytosani-taires et les engrais de synthèse. Ces innovations vertes serviront de sur-croît à tous les agriculteurs, y compris les non biologiques. Nous devons également aider à la consolidation des débouchés et à la structuration des filières. Le biologique doit être considéré comme un secteur écono-mique à part entière.

Quelle est l’implication de l’APCA dans le développement de l’AB, et en particulier dans le RMT DévAB ?Nous mobilisons de nombreux conseillers spécialisés qui travaillent en réseau et sont présents dans chaque département et avons ren-forcé dès 2008 nos actions de conseil et d’information auprès des agriculteurs, en partenariat avec l’ITAB et l’ACTA. Par ailleurs, les Chambres d’agriculture co-animent le RMT DévAB. Particulière-ment mobilisés sur le développement économique, nous partici-pons activement aux autres volets sur l’innovation, l’écologie et le transfert de ces travaux. Pour répondre aux enjeux du développe-ment de l’AB et de l’agriculture durable, nous devrons poursuivre sur cette voie : consolider toujours davantage nos collaborations et mutualiser nos compétences.

Président des Chambres d’agriculture (APCA)

Luc GUYAU

UN TRAVAIL EN RÉSEAU

ACTA - le réseau des instituts des filières animales et végétales représente :

• 16 instituts techniques agricoles qualifiés dont la tête de réseau.• Des outils professionnels de recherche appliquée et de transfert technologique au service des filières agricoles.• Une forte présence sur le territoire avec près de 200 sites en région.• Une force de 1100 ingénieurs et techniciens.• Un budget de 183 millions d’euros en 2008, dédiés à la recherche agricole appliquée.

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Le RMT DévABLe Réseau mixte technologique DévAB a été mis en place en 2007, en concertation avec l’INRA, l’APCA, l’ISARA de Lyon (École d’ingénieurs en alimentation, agriculture, environne-ment et développement rural), l’ITAB et l’ACTA pour favori-ser la recherche appliquée en agriculture biologique.

À ce jour, le RMT DévAB, piloté par l’ACTA, comporte 10 ins-tituts techniques, 18 chambres d’agriculture (dont l’APCA), 1 organisme de recherche, 8 structures spécifiques de l’AB (dont l’ITAB), 8 lycées agricoles et 2 écoles d’ingénieurs en agriculture.

Ce RMT a pour ambition de répondre à trois objectifs principaux :• Déterminer la capacité d’innovation des exploitations en AB et les freins à ces innovations• Identifier les bénéfices et les impacts de l’AB sur l’environnement ainsi que les valorisations faites des ressources naturelles par l’AB• Organiser l’AB pour un meilleur développement économique.

L’enjeu de ce RMT est donc de consolider un réseau de compé-tences en recherche, développement et formation, spécifiques à l’AB, et d’en améliorer la visibilité européenne. www.devab.org

L E S O U T I L S

Proposer des innovations et éclairer la décision publique

Les opérateurs de la recherche, de la formation et du développement doivent proposer des innovations et éclairer la décision publique sur l’évolution de no-tre agriculture confrontée à 4 défis à la fois :• La compétitivité économique des exploitations agricoles et des filières • L’environnement et les territoires ruraux• La qualité nutritionnelle et sanitaire des produits• L’attractivité des métiers de l’agriculture et de l’agro-industrieC’est clairement une opportunité de pouvoir s’appuyer sur ces opérateurs pour imaginer des modèles de développement plus diversifiés qui prendront en compte ces 4 défis à différentes échelles (parcelle, exploitation, bassin versant, région naturelle, pays et monde).

Je me réjouis des nombreuses initiatives de ces dernières années qui facilitent les synergies entre tous les acteurs afin de : • Caractériser les systèmes et les pratiques mis en œuvre par les agriculteurs à l’aune de ces 4 défis et établir un diagnostic de la situation en considérant la grande diversité de notre territoire et la créativité des acteurs sur le terrain • Comprendre et modéliser les relations dynamiques entre les agro-systèmes et l’environnement • Proposer des systèmes innovants qui ne résultent pas simplement d’une mise en cohérence incrémentale des innovations • Restituer par des expérimentations ces processus co-construits.

C’est donc à un vaste processus de décloisonnement que j’invite les parties pre-nantes de la formation et de la R&D. Dans l’esprit du Grenelle, nous devons nous, ITA, organismes de recherche et d‘enseignement, Chambres et monde coopératif, nous coordonner pour mieux comprendre et maîtriser cette forme d‘agriculture durable. Pour mettre en mouvement tous ces acteurs, le COST de l’ACTA a la chance de pouvoir s’appuyer sur le CSAB.

Président du COST ACTA et directeur général délégué de l’INRA

Guy RIBA

Le CSAB a été créé par le ministère de l’agriculture en no-vembre 2008 avec pour mission principale de donner un avis transversal sur les volets AB des programmes de dévelop-pement financés par le CAS-DAR, l’ensemble des projets de l’ITAB quel que soit le mode de financement, et sur les pro-jets de R&D soutenus par des crédits publics nationaux. Il remet ses avis au COST de l’ACTA, au comité scientifique de l’APCA et selon les cas, à l’ACTA, à l’APCA ou à l’ITAB.

Il est composé de personnalités issues du monde de la re-cherche (INRA, FIBL, Cemagref), de la formation, et de la R&D agricole (Chambres d’agriculture et ITA). La diversité de ses membres et les règles déontologiques qu’il s’est fixées, permettent au CSAB de porter des avis objectifs sur des pro-grammes et des projets de recherche.

Il nous faut continuer nos efforts en vue d’améliorer les coordinations entre organismes, de mieux répartir les inves-tissements entre filières, de prendre en compte, de manière plus systématique les acquis des travaux antérieurs, et de renforcer les contacts entre les organismes français et leurs homologues européens.

Je suis convaincu que la mise en place du CSAB est une op-portunité pour le développement de l’AB. C’est pour cela que j’en ai accepté la présidence, avec l’ambition de contri-buer à faire progresser la recherche, l’innovation et le déve-loppement en AB.

Président du CSAB et chef du département des Services pour l’action et le développement (SAD) de l’INRA.

Jean-Marc MEYNARD

Faire progresser la recherche et le développementen AB

L’ACTA et l’ITAB ont des missions complémentaires. L’ACTA, tête du réseau des Instituts techniques agricoles veille à la mise en œuvre du contrat d’objectifs et de moyens 2009-2013 qui fixe le cadre général d’intervention des ITA. Dans le domaine spécifique de l’AB, l’ACTA oriente et favorise les projets d’innovation en AB du réseau ITA à travers plusieurs outils tels que : le Conseil d’orientation scientifique et technique (COST), la commission bio inter-ITA mise en place en mars 2009 et le RMT Dé-vAB. L’ACTA assure également le secrétariat technique du Conseil scientifique de l’AB (CSAB). L’ITAB est un organisme national entièrement dédié à l’AB et récemment adossé à l’ACTA. Il réunit au sein de ses huit commis-sions techniques les réseaux d’experts et les relais techniques AB, de toute structure nationale ou régionale impliquée.

Quelles sont les orientations données à la R&D en AB ? Comment s’organise cette recherche en AB ?La DGER coordonne la stratégie de R&D du mi-nistère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche vis-à-vis des ITA.Les programmes de recherche, en faveur de l’AB insistent sur la facilitation de la conversion des exploitations qui souhaitent adopter un mode de production biologique, tout en por-tant une attention particulière à la viabilité des exploitations en AB existantes.

Pour bénéficier d’aides du PNDAR 2009-2013 gérées par la DGER, les ITA intègrent dans leurs programmes, des expérimentations spécifiques en AB. Dans le cadre de l’appel à projets d’inno-vation et de partenariat du CAS-DAR, un bud-get minimum de 1 million d’euros a été affecté aux projets de R&D en AB.L’ITAB, adossé à l’ACTA, coordonne avec cette dernière les recherches des ITA et mobilise des partenariats diversifiés permettant de valider des pratiques et des itinéraires techniques tant d’un point de vue agronomique qu’économi-que et environnemental.Pour mieux mettre en cohérence la recherche, la formation et le développement, un Réseau mixte technologique (RMT), le RMT DévAB, la-bellisé en 2007, favorise l’émergence de projets communs à l’AB.La diffusion des connaissances est assurée par

l’ACTA et l’ITAB. Outre ces réseaux de recher-che, les établissements de la DGER, avec l’appui du réseau Formabio qui implique 60 lycées agri-coles, assurent la formation des futurs exploi-tants et des conseillers agricoles. De plus, le baccalauréat professionnel agricole “condui-te et gestion de l’exploitation agricole” (CGEA) ainsi que le Brevet professionnel “responsable d’exploitation agricole” (REA), qui sont deux diplômes de référence pour la capacité agrico-le, intègrent clairement des références à l’AB. À l’international, des liens sont développés directement par des ITA et l’ITAB ainsi que par le RMT, en particulier avec les Instituts de Suisse, d’Allemagne et d’Autriche. La DGER participe à un réseau européen de coordination de la recherche en AB : l’EraNet CORE ORGANIC, coordonné par le Danemark.

Marion ZALAY Directrice générale de la Directiongénérale de l’enseignement et de la recherche (DGER)

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Alain DELEBECQPrésident de l’ITAB et administrateur de l’ACTA

L’ITAB : le biologique au cœur de l’agriculture

Bruno LE MAIRE Ministre de l’alimentationde l’agricultureet de la pêche

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