29
Les overdoses de cocaïne et d’opiacés : les connaître, les reconnaître, les gérer 6 Cahier COLLECTION Les cahiers du BTEC

Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

Les overdoses de cocaïne et d’opiacés : les connaître, les reconnaître, les gérer 6Cahier

COlleCtiOnLes cahiers du BTEC

Page 2: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

Résumé : Historiquement, les campagnes de réduction des méfaits ont mis l’emphase sur la réduction de la transmission du VIH chez les UDI. Les overdoses, moins ciblées par ces interventions, présentent cependant un risque de santé immédiat et considérable.4 La cocaïne et l’héroïne sont parmi les substances le plus souvent impliquées dans les cas d’overdoses en Amérique du Nord. Les overdoses de cocaïne sont moins bien définies et comprises que celles relatives à l’héroïne et aux opiacés. On parle davantage de toxicité à la cocaïne, que l’on définit à travers des signes et symptômes. Cette toxicité ne peut être attribuée à une dose spécifique et dépend du mode d’administration et des mélanges consommés.5 De manière générale, l’overdose de cocaïne se définit par des tremblements, des convulsions et un delirium.9 Les arythmies et défaillances cardiovasculaires qui peuvent s’ensuivrent sont susceptibles de causer la mort. La présentation d’une overdose de cocaïne peut varier d’un individu à un autre et n’entraîne pas nécessairement une perte de conscience.5 À l’instar de l’overdose de cocaïne, l’overdose ou l’intoxication aiguë d’opiacés n’est pas associée à une dose spécifique, mais bien aux interactions entre substances, à la tolérance des individus et à la pureté changeante de la drogue achetée sur la rue.13 Elle se caractérise, entre autres, par une triade de symptômes : diminution de l’état de conscience, pupilles myotiques et dépression respiratoire.

Page 3: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

À PROPOS DU GUIDE…

Après consultation auprès des intervenants de Point de Repères, la problématique des overdoses est apparue comme un sujet prioritaire et important. Dans le but de contribuer à améliorer leurs pratiques, ce guide a été spécifiquement conçu pour répondre aux besoins d’information qu’ils ont alors formulés. Il est également intéressant de noter que le sujet des overdoses est un thème récurrent parmi les clients de l’organisme. Les questionnements des personnes qui consomment des drogues par injection rejoignent ceux des intervenants : Comment reconnaît-on une overdose? Comment peut-on intervenir en cas d’overdose? Cet intérêt pour obtenir de l’information concernant les overdoses est tout à fait d’à-propos. En effet, les overdoses sont parmi les causes majeures de mortalité et de morbidité chez les personnes qui s’injectent des drogues. Par exemple, au Canada, on estime à 100 000 le nombre de personnes utilisatrices de drogues par injection (UDI).16 De ce nombre, entre 500 et 1000 personnes décèdent d’une overdose chaque année, une tendance qui se maintient depuis les dix dernières années.7,8,16 Parmi les drogues généralement mises en cause dans les cas d’overdoses fatales, les plus fréquentes sont la cocaïne et les opiacés.18 Les overdoses provoquées par ces stupéfiants diffèrent tant en ce qui concerne leur définition que leurs causes, symptômes et facteurs de risque associés.

Comment utiliser le guide?* Parmi les informations rapportées dans la littérature récente concernant les overdoses de cocaïne et d’opiacés,* celles apparaissant d’un intérêt pratique pour les intervenants seront exposées dans le présent document. D’abord, une série de recommandations tirées des résultats présentés est soumise aux intervenants qui pourront les appliquer selon leurs ressources et les préférences de leur clientèle. Ensuite, chaque drogue sera traitée séparément selon ses caractéristiques propres (voies de consommation, mélanges de produits, circonstances, signes et symptômes, complications, facteurs de risque), puis les interventions préventives générales communes aux cas d’overdoses seront regroupées en une section synthétique. Rappelons l’intérêt des personnes qui utilisent des drogues injectables pour les questions touchant les overdoses et l’opportunité d’échanger avec elles les informations concernant ces problématiques.19

* Ce document est du domaine public. Son utilisation et sa reproduction pour fins éducatives sont encouragées. Point de Repères apprécierait d’être cité comme la source de cette information. * Le présent document a été élaboré suite à une revue rigoureuse, mais non systématique des écrits récents publiés dans les journaux scientifiques spécialisés. La collecte des articles s’est effectuée en interrogeant les bases de données Current Contents, Cochrane Library et MEDLINE. Des articles supplémentaires trouvés dans les références de certains écrits ont également été consultés. Nous estimons que cette approche aura permis de recenser un nombre suffisant de travaux pertinents sur lequel il est raisonnable de baser des recommandations.

Page 4: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

RECOMMANDATIONS *Force de la preuve

Pratique

Encourager les clients, les membres de leur(s) réseau(x) et leur famille à agir adéquatement lors d’overdoses en leur enseignant comment en reconnaître les signes, comment accéder aux services d’urgence et quels sont les bons gestes à poser lors de telles situations.

1

Prévention

• Sensibiliser les clients quant aux dangers liés à la consommation de mélanges de substances. 1

• Rappeler aux clients l’importance d’être accompagnés lorsqu’ils consomment. 1

• Informer les clients quant aux risques accrus liés à la consommation de cocaïne lors de journées chaudes. 3

• Cibler les clientèles à risque (ex. : polytoxicomanes, personne de retour après une période d’abstinence) et effectuer des interventions individualisées visant à réduire les facteurs qui les rendent vulnérables aux overdoses.

3

*INTERPRÉTATION DES NIVEAUX DE FORCE DES PREUVES La réalisation du présent guide a misé sur l’examen critique de résultats probants. Ces résultats pouvaient être issus de divers types de publications récentes et d’avis d’experts. Les recommandations qui ont découlé de ce travail doivent être interprétées en reconnaissant la force assignée à chacune des sources d’information, selon le barème suivant.

NIVEAUX INTERPRÉTATION

1 RECOMMANDATION BASÉE SUR DES DONNÉES PROVENANT DE MÉTA-ANALYSE(S), REVUE(S) SYSTÉMATIQUE(S) OU ESSAI(S) RANDOMISÉ(S).

2 RECOMMANDATION BASÉE SUR LES RÉSULTATS D’AU MOINS UNE ÉTUDE QUI, BIEN QUE NON RANDOMISÉE, A ÉTÉ BIEN MENÉE (ÉTUDE CLINIQUE OU ÉTUDE QUASI-EXPÉRIMENTALE).

3 RECOMMANDATION BASÉE SUR LES RÉSULTATS D’ÉTUDES NON EXPÉRIMENTALES DESCRIPTIVES BIEN MENÉES (ÉTUDES COMPARATIVES, ÉTUDES CORRÉLATIONNELLES OU ÉTUDES DE CAS).

4 RECOMMANDATION BASÉE SUR L’AVIS D’EXPERTS RECONNUS, QU’IL SOIT DONNÉ SOUS FORME DE RAPPORT(S), OPINION(S) OU EXPÉRIENCE(S) CLINIQUE(S).

Page 5: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

Glossaire : bradycardie : ralentissement du rythme cardiaque à moins de 60 pulsations par minute

(antonyme : tachycardie).

cardiomyopathies : regroupement des maladies s’attaquant au muscle cardiaque (myocarde) dont elles affectent la fonction ou la structure.

delirium : altérations extrêmes de l’orientation, de la perception, de l’affect, de l’excitation et de l’attention. Les personnes qui présentent un delirium ont souvent un comportement combatif.

demi-vie : temps nécessaire pour que la moitié de la quantité totale d’une substance soit éliminée de l’organisme.

dissection aortique : déchirure de la paroi interne de l’aorte (artère d’importance située près du cœur). Elle s’étend rapidement et son pronostic est dramatique en l’absence d’une prise en charge rapide.

dysarthrie : difficulté d’élocution due à une lésion des centres moteurs du langage.

infarctus : destruction d’une petite zone du muscle cardiaque (myocarde) survenant lorsque le blocage des artères qui l’irriguent (artères coronaires) empêche le sang oxygéné d’atteindre le muscle.

ischémie : apport insuffisant de sang à un organe ou à un tissu. Par exemple, l’injection de cocaïne directement dans une artère provoque de la vasoconstriction et peut causer une telle complication.

mydriase : dilatation prolongée et excessive de la pupille (antonyme : myosis).

myosis : contraction exagérée de la pupille (antonyme : mydriase).

rhabdomyolyse : dommages aux fibres musculaires causant la destruction des muscles. Des composantes toxiques sont alors libérées et atteignent la circulation sanguine. Une insuffisance rénale peut s’ensuivre.

tachycardie : augmentation du rythme cardiaque à plus de 100 pulsations par minutes (antonyme : bradycardie).

Notes :

Page 6: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

3

COCAÏNE La cocaïne est impliquée dans la majorité des cas d’overdoses aux États-Unis. Entre 1990 et 1998, 70% des overdoses mortelles étaient dues à la consommation de cette substance, souvent combinée à des opiacés.18

Overdose vs intoxication Lewis définit l’overdose comme une version exagérée des signes physiques et psychologiques de la toxicité de la cocaïne (voir l’appendice I pour une discussion du mode d’action de cette substance au niveau du cerveau).20 La cocaïne exerce un effet toxique sur presque tous les organes du corps, mais c’est au niveau du cœur que cet effet est le plus important.7

Les effets aigus de la cocaïne, même s’ils sont intenses, sont généralement de courte durée étant donné la demi-vie de 30-90 minutes de cette substance dans le corps.6 Cette demi-vie dépend de la voie de consommation, de la dose et des sujets. Les gens reviennent assez rapidement d’une overdose avec le support médical, mais il faut noter qu’aucun antidote† n’existe pour contrer la toxicité de cette substance.

Voies de consommation La consommation de cocaïne par voie intraveineuse ou par inhalation (freebase, crack) augmente considérablement les risques d’overdose comparativement à sa consommation par voie nasale (« sniffer »). La rapidité avec laquelle la cocaïne injectée ou inhalée entre dans la circulation sanguine est équivalente, alors que sa consommation par voie nasale implique un délai plus grand.20-22 La cocaïne fumée atteint le cerveau en 6 à 8 secondes, elle met environ 12 à 16 secondes lorsqu’elle est injectée et requiert de 3 à 5 minutes lorsqu’elle est consommée par voie nasale.6

Risque d’overdose : inhalation ≈ injection >> intranasale

Mélanges de produits La plupart des consommateurs de cocaïne rapportent la consommation simultanée d’autres drogues.5 Or, le risque d’overdose augmente lorsque la cocaïne est consommée avec d’autres substances comme l’héroïne et l’alcool.5,18

Héroïne. La consommation de ‘speedball’ (mélange de cocaïne et d’héroïne) augmenterait le risque d’overdose par rapport à une consommation de cocaïne seule. En effet, la cocaïne exacerberait la dépression respiratoire entraînée par l’héroïne.5

† Dans les faits, très peu de substances possèdent un antidote. Par exemple, lorsque les personnes utilisent du lait comme ‘antidote’, elles le font sur la base de fausses croyances. Le lait ne renverse la toxicité d’aucune substance, il agit seulement en diluant ou en adsorbant un produit qui a été avalé.

Fait saillant : Le terme « overdose » est trompeur, car la toxicité de la cocaïne ne dépend pas de la dose consommée. L’étendue des doses utilisées pour obtenir des effets et celles suffisantes pour provoquer des overdoses se chevauchent complètement.1

Pharmacocinétique de la cocaïne selon la voie de consommation6-8

Début Pic Durée

inhalation 6-8 sec 1-3 min 5-15 min

injection 12-16 sec 3-5 min 20-60 min

intranasale 3-5 min 15-20 min 60-90 min

Fait saillant : Les probabilités d’expérimenter des effets néfastes des mélanges augmentent avec le nombre de substances prises simultanément.3 La dose consommée, la nature des produits et l’état de la personne sont également à prendre en compte.

Page 7: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

4

Alcool. La croyance populaire veut que l’alcool augmente la consommation de cocaïne et vice versa. Cette affirmation est supportée par les résultats d’études rapportant qu’une majorité des consommateurs de cette substance illicite affirment consommer de l’alcool pour diminuer les effets de la cocaïne.23,24

Or, la combinaison cocaïne et alcool n’est pas bénigne.7 Ce mélange produit entre autres un métabolite actif, le cocaéthylène, qui accroît les effets euphoriques de la cocaïne. Ce métabolite est plus toxique que la cocaïne consommée seule.5,25 Par exemple, la demi-vie du cocaéthylène est trois fois plus grande que celle de la cocaïne et le métabolite est plus cardiotoxique que la drogue elle-même.9,23,26 Certains auteurs considèrent en ce sens ce mélange comme le plus dangereux, car il augmente les risques de dommages au foie et de mort subite.20

De plus, l’alcool et la cocaïne sont toutes deux des substances qui augmentent le rythme cardiaque et le sentiment d’intoxication chez les individus qui les consomment. Lorsqu’elles sont combinées, leurs effets sur l’augmentation de la pulsation cardiaque peuvent devenir plus qu’additifs.23 En pratique, cela signifie que chez une personne ayant consommé en mélange ces deux substances, trois composantes contribueront à faire augmenter son rythme cardiaque : l’alcool, la cocaïne et l’interaction ‘alcool X cocaïne’ (voir l’encadré 1).

Il est intéressant de noter que l’effet plus qu’additif dépend de l’ordre dans lequel sont consommées la cocaïne et l’alcool. La concentration sanguine de cocaïne est plus élevée quand l’alcool est consommé avant ou durant l’absorption de cocaïne. En effet, il y a alors une augmentation de 30% de la concentration sanguine de cocaïne. La concentration d’alcool, pour sa part, ne serait pas augmentée par la prise de cocaïne, un phénomène qu’il est possible d’attribuer à la vasoconstriction engendrée par la cocaïne, laquelle diminuerait l’absorption de l’alcool.23

Ainsi, en inversant l’ordre d’administration, on peut éliminer l’effet rehausseur qu’a l’alcool sur la concentration sanguine en cocaïne et, par le fait même, éviter une part de l’augmentation de la pulsation cardiaque autrement observée (les 10% provenant de l’interaction ‘alcool X cocaïne’ dans notre exemple). À ce titre, on note que lorsque la cocaïne est consommée 30 minutes avant l’alcool, sa concentration sanguine demeure équivalente à celle retrouvée lorsque la drogue est consommée seule. De plus, les signes de toxicité secondaires au mélange cocaïne – alcool (ex. : le fait de se sentir « high ») ne sont pas amplifiés lorsque l’alcool est ingéré en deuxième.23

Encadré 1 L’EFFET PLUS QU’ADDITIF Pour illustrer le concept d’« effet plus qu’additif », prenons l’exemple de Gaston, un consommateur de drogues qui fête le Nouvel An. Le 30 décembre, Gaston boit une quantité donnée d’alcool, ce qui pousse son cœur à battre plus vite. Chez Gaston, cette augmentation se chiffre alors à 10%. Le lendemain, il consomme de la cocaïne. Pour la quantité qu’il a prise et considérant son état général, son rythme cardiaque s’élève alors de 30%. Le 2 janvier, Gaston fait un mélange d’alcool et de cocaïne. Il consomme la même quantité d’alcool que l’avant-veille et la même quantité de cocaïne que la veille. Gaston sera surpris de constater que son cœur bat plus vite de 50%, et non de 40% comme il s’y attendait. C’est donc à dire que l’interaction ‘alcool X cocaïne’ contribue elle aussi à l’augmentation de la pulsation cardiaque. En d’autres mots, l’effet du mélange alcool + cocaïne est plus qu’additif.

Augmentation de la pulsation de Gaston suite à sa consommation d’un mélange d’alcool et de cocaïne (l’alcool et la cocaïne ont été pris au même moment).

Source Valeur

alcool 10% cocaïne 30% alcool X cocaïne 10%

Total 50%

En pratique…

Les personnes consomment souvent de l’alcool pour mieux ‘redescendre’ de leur ‘high’ de cocaïne. Il pourrait être intéressant de négocier avec elles des stratégies alternatives.

Page 8: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

5

Autres. Plusieurs substances interagissent avec la cocaïne (voir appendice II). Mentionnons ici que le cannabis peut potentialiser les effets toxiques de la cocaïne en augmentant la concentration plasmatique de la drogue.25

Par ailleurs, la cigarette, comme la cocaïne, induit la vaso-constriction des artères coronaires (vaisseaux qui irriguent le muscle cardiaque). Ce mélange contribue de façon marquée à l’augmentation des risques de complications cardiaques.7

Le cas des benzodiazépines mérite d’être exposé. Bien qu’il s’agisse de substances dont l’interaction avec la cocaïne n’est pas documentée, il faut savoir que les témoins d’une overdose rapportent souvent l’administration de benzodiazépines à la personne intoxiquée pour renverser les effets de la cocaïne.5 Les médecins traitant de telles overdoses privilégient parfois ce traitement.‡6,27 Il faut toutefois comprendre qu’il s’agit d’un acte médical et qu’il n’est pas recommandé aux personnes de prendre cette initiative qui n’est pas toujours appropriée.5

Circonstances Le plus souvent, les overdoses surviennent au domicile de la personne ou chez un ami.5,28 Bien que quelqu’un soit présent dans la plupart des cas,5,29 seule une faible proportion des cas est référée aux services médicaux d’urgence. En ce sens, il semble que plus le nombre de personnes présentes est élevé, moins il sera probable que quelqu’un intervienne.30 Pourtant, une majorité des personnes qui sont dans ce milieu sont capables d’identifier les signes et symptômes d’une overdose avec une grande exactitude. C’est leur réaction qui est généralement inadéquate. Il est intéressant de souligner que les femmes sont plus nombreuses à porter assistance et à appliquer les bons gestes en cas d’overdose.30

Parmi les actes posés lors d’une overdose, peu de gens tentent la réanimation cardio-respiratoire [RCR]. On rapporte que la RCR a été effectuée dans 13% des cas où quelqu’un était présent.5 De plus, plusieurs personnes disent avoir administré une autre drogue (ex. : héroïne ou benzodiazépines) pour contrer les effets de la cocaïne. Cette intervention peut augmenter les risques de mortalité, car les effets dépresseurs des opiacés et des benzodiazépines ne protègent pas contre les overdoses de cocaïne.5

Finalement, des recherches démontrent une augmentation des overdoses fatales durant les journées chaudes.5,31 Même à faible dose, la cocaïne peut élever la température du corps. Lorsque la température ambiante est déjà haute, la personne consommant de la cocaïne maintiendra difficilement une température corporelle normale. ‡ Les benzodiazépines ne sont pas un antidote à la cocaïne. On les utilise ici pour leurs propriétés sédatives dans le traitement de l’hypertension provoquée par la cocaïne.

En pratique… Plusieurs interactions entre des drogues ne sont découvertes que lorsque des personnes les ont expérimentées. Conséquemment, toutes les interactions possibles entre la cocaïne et autres produits ne sont pas connues parce qu’elles n’ont pas été testées et/ou rapportées. Ces personnes pourraient jouer un rôle important dans la prévention des overdoses en rapportant les symptômes vécus suite à des mélanges. voir l’appendice II – suite (p. 19-20) pour un exemple de tableau de compilation

En savoir plus… Le Centre antipoison est l’instance où s’adresser pour obtenir de plus amples informations sur les interactions entre produits.

La cocaïne devient particulièrement dangereuse quand la température ambiante dépasse 31.1°C.

Page 9: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

6

Signes et symptômes Attention : Les signes d’overdose et/ou d’intoxication de cocaïne peuvent varier d’une personne à l’autre (ex. : selon l’état cardiovasculaire) et n’entraînent pas nécessairement une perte de conscience.

• Delirium (peut entraîner un arrêt cardiaque et la mort ; plus commun chez les utilisateurs chroniques) 5,9,13,20

• Augmentation de la température du corps 1,5,6,13,20 et sudation intense 5,13

• Tremblements 5,9 • Nausées / vomissements 5 • Troubles respiratoires

o respiration irrégulière, détresse respiratoire 5 • Signes neurologiques

o mydriase 6,9 o convulsions 9,13

• Problèmes cardiovasculaires (particulièrement dans l’heure suivant la consommation)7,32

o douleur thoracique 5,7,13 o accélération du pouls, palpitations, arythmie 5,6,9,13,20 o hypertension 6,9,13,20 o ischémie ou infarctus du myocarde 7,13,20 o crises / attaques 5

• Perte de conscience et symptômes associés 5,20 o yeux qui roulent vers l’arrière 5 o écume à la bouche 5 o écroulement 5

• Comportements indicateurs o anxiété et agitation extrêmes 5,9,13,20 o comportements agressifs o paranoïa et hallucinations 5,20

Complications mortelles Les crises, arythmies cardiaques ou détresse respiratoire et complications cardiovasculaires associées sont parmi les conséquences mortelles de la cocaïne. L’hyperthermie peut contribuer à augmenter la mortalité due à la cocaïne.5,33 En résumé, la mort due à la consommation de cocaïne survient généralement au cours des 12 heures suivant la consommation7,32 et est souvent causée par :

• arythmies cardiaques,5,21,25 • défaillance respiratoire,5 • hémorragie cérébrale,5,26 • défaillance rénale,5 • hyperthermie (contribution par temps chaud [> 31.1°C]),5 • convulsions,26 • arrêt cardiaque.26

Problèmes cardiovasculaires

la majorité des infarctus et ischémies surviennent moins d’une heure après la consommation

les complications cardiovasculaires sont plus fréquentes dans les 12 heures suivant une overdose

Page 10: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

7

Page 11: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

8

Autres complications Même si les personnes se remettent généralement rapidement d’une overdose de cocaïne, la consommation chronique de ce produit accélère le développement de sérieuses pathologies cardiaques comme l’athérosclérose des artères coronaires, l’hypertrophie ventriculaire (qui augmente le risque d’infarctus du myocarde),5,21,34 l’ischémie et des arythmies provoquées par la cocaïne.5,21,29

D’autres complications sont associées à l’abus de cocaïne à long terme. Parmi celles-ci, les conséquences médicales touchant aux systèmes cardiovasculaire, respiratoire, neurologique, gastro-intestinal et urinaire sont présentées dans la littérature. Des désordres psychiatriques et sexuels sont également rapportés. L’appendice III en fait l’énumération.

Facteurs de risque 5,29 Comportements liés à la consommation • Association entre la voie de consommation et le risque

d’overdose : inhalation ≈ intraveineuse >> intranasale

(fumée) (injectée) (« sniffée »)

• Consommation simultanée d’autres substances (ex. : alcool, héroïne)

Caractéristiques individuelles • Genre féminin (causes inconnues ; possible relation avec l’effet

hormonal de la progestérone sur la formation d’un métabolite toxique, la norcocaïne)

• Consommateur de longue date • Considéré comme dépendant • Ayant consommé plusieurs classes de drogues au cours de

sa vie

Page 12: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

9

HÉROINE ET OPIACÉS Les overdoses sont la principale cause de décès prématurés et de morbidité chez les consommateurs d’héroïne.4,16,29,35 Les overdoses non fatales, pour leur part, surviendraient chez 23% à 33% des consommateurs chaque année.36

Voies de consommation Les risques d’overdose sont beaucoup plus faibles quand l’héroïne est fumée plutôt qu’injectée.4,16,28,35,37

Mélanges de produits Un grand nombre d’overdoses fatales et non fatales impliquent la consommation concomitante d’héroïne et d’autres drogues dont l’alcool,4,13,16,18,35,38 les benzodiazépines,4,16,28,35,39 des antidépresseurs tricycliques (overdoses non fatales)35 et la cocaïne (voir l’appendice II pour les principales interactions connues).4 Plus de la moitié des morts par overdose d’opiacés, de cocaïne ou d’alcool sont attribuables à des mélanges de ces substances.18

Cocaïne. L’injection de ‘speedball’ (mélange d’héroïne et de cocaïne) est liée à une augmentation des risques d’overdose.4,5

Dépresseurs du système nerveux central. Les benzodiazépines et l’alcool sont des dépresseurs du système nerveux central et quand ils sont consommés avec de l’héroïne, ils potentialisent l’effet dépresseur du système respiratoire de cette drogue en contribuant à diminuer la fréquence respiratoire. 35

* Le mélange méthadone – héroïne cause de plus en plus de morts par overdose (les OD dues à la méthadone seule sont rares).§ Ces overdoses surviennent souvent 12-14 heures après l’ingestion de la méthadone, la nuit (le sommeil augmente la dépression respiratoire) et après les repas (la nourriture augmente l’absorption de la méthadone). Se manifestant par des vomissements, l’absence (début de traitement) ou la perte de tolérance à la méthadone prédisposent à l’overdose.40

Par ailleurs, les interactions exactes méthadone – drogues de rue n’étant pas rapportées dans la littérature, elles ne sont pas abordées ici. L’expertise des personnes UDI pourrait être sollicitée pour pallier ces lacunes (voir appendice II, p. 20).

Circonstances La majorité des consommateurs d’héroïne ont déjà été témoins d’une overdose. Comme dans le cas de la cocaïne, les gens sont généralement accompagnés et aucune intervention n’a été effectuée dans la plupart des cas.4,16,35,36,41,42

§ Notons qu’avec une prescription adéquate de méthadone, la consommation d’héroïne ne produira aucun effet euphorique.

Aide-mémoire PRODUITS COURANTS

Opiacés : héroïne, MS Contin, codéine, Dilaudid, Demerol, méthadone

Benzodiazépines : Xanax, Lectopam, Valium, Ativan, Dalmane, Mogadon, Restoril, Rivotril

Antidépresseurs tricycliques : Sinequan, Tofranil, Surmontil

voir l’appendice IV pour une liste plus complète

Page 13: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

10

Signes et symptômes • Diminution de l’état de conscience, somnolence 5,13,20,39 • Myosis 5,13,39 • Tachycardie et bradycardie 13 • Hypotension et diminution de la température corporelle 13 • Dépression respiratoire** (lèvres deviennent bleutées) 5,13,36,39 • Hallucinations et euphorie 13

Complications La mort par overdose d’héroïne survient généralement dans un intervalle d’une à trois heures suivant l’injection.36

Les complications à long terme associées aux opiacés sont surtout liées à l’injection (ex. : VIH, abcès, hépatites, endocardite, etc.). La littérature concernant les dommages à long terme que provoque l’héroïne sur les différents systèmes du corps humain est moins exhaustive que celle touchant aux complications liées à l’abus chronique de cocaïne. Mentionnons simplement que l’utilisation d’opiacés a été associée à des complications pulmonaires, ulcères duodénaux, anomalies endocriniennes et maladies cérébro-vasculaires.11

Facteurs de risque Un nombre important de mythes entoure l’overdose d’opiacés.43 Par exemple, on croit que plus la drogue est pure, plus les risques d’intoxication aiguë sont élevés et que ce phénomène touche davantage les jeunes consommateurs inexpérimentés. En fait, seule une proportion modérée d’overdoses est reliée à la pureté du produit 13,29,35,36 et les cas d’overdoses sont généralement des événements tardifs dans la carrière d’un consommateur.16,35,38

Dans la littérature, on remarque plutôt que les gens qui démontrent un ensemble de caractéristiques individuelles et comportementales les plaçant dans une catégorie de personnes à risque (ex. : s’injecter ailleurs que dans les bras, être un consommateur de longue date, etc.) sont également plus à risque d’overdose.4 Cependant, bien que l’on rapporte un taux de dépression très élevé et un risque de suicide accru chez cette clientèle (14 fois plus élevé que chez la population générale),16,35,41 mentionnons que les cas d’overdoses d’héroïne intentionnelles sont inhabituels.4,35,41

Caractéristiques individuelles :

• L’effet du genre demeure ambigu : Des études rapportent que les hommes sont plus à risque d’overdose fatale,18,28,35 d’autres montrent que les femmes ont un risque plus élevé.4

** Le rythme respiratoire normal se situe entre 16 et 20 respirations par minute.

Aide-mémoire OVERDOSE-OPIACÉS2

Une altération du niveau de conscience accompagnée d’un des éléments suivants suggère fortement une overdose d’opiacés :

fréquence respiratoire < 12/min, myosis OU usage d’héroïne connu.

Il faut alors contacter les services d’urgence dans les plus brefs délais.

Page 14: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

11

• L’effet de l’âge sur l’accroissement du risque se fait sentir à plusieurs niveaux.

o Jeune âge à la première injection.4 o Âge moyen pour les cas d’overdose fatale : début

trentaine. Ces overdoses surviennent souvent après 5-10 ans de consommation d’héroïne.16,18,28,35,36,39

• Un plus grand nombre d’overdoses a été observé chez des personnes d’orientation bisexuelle.42

• Dépendants de longue date.4,35 o ↑ du risque de 6% par année d’injection d’héroïne.4

• Les personnes qui ont déjà fait une overdose ont un risque accru d’en refaire.4,16

• Parmi les cas d’overdoses, les personnes ayant un historique d’activité criminelle sont surreprésentées.4

• Plus d’overdoses chez les personnes vivant seules.42

• État de santé : o En général, un piètre état de santé physique amène

une diminution de la tolérance à la drogue.29 o Les faits d’être séropositif, d’avoir une hépatite, un

faible statut nutritionnel et des altérations cardiaques sont des facteurs de risques potentiels, étant notamment associés à l’abus intraveineux de stimulants centraux et d’opiacés.35,39,44

• Précarité des conditions de vie : o Pauvreté 16 o Sans domicile fixe 42

Le fait d’être en traitement est associé à une diminution des risques d’overdoses (fatale ou non).35

Comportements liés à la consommation :

• Consommation quotidienne de cocaïne et/ou ‘poppers’ 42

• Injection dans un endroit public16

• Changements dans les habitudes de consommation o Après une période d’abstinence (ex. : prison) ou de

traitement (ex. : méthadone), une perte de tolérance physiologique se développe et augmente les risques d’overdose.4,13,16,28,35,36,38,39,41

o La trajectoire de consommation d’un utilisateur d’héroïne montre généralement une diminution de la consommation d’héroïne avant la mort, mais une augmentation de la prise d’autres drogues comme l’alcool.4,29,38 Une perte de tolérance est alors à prévoir chez ces consommateurs plus vieux.

En pratique…

Bien que les personnes qui consomment des drogues par injection aient généralement un piètre état de santé, elles consultent trop peu les services de santé.10-12 Lorsqu’elles le font, c’est en urgence, alors que la situation s’est passablement dégradée.8,14

Le rôle des intervenants est ici primordial.15 Il a été démontré que lorsque des travailleurs de milieu ayant une bonne relation de confiance avec les consommateurs les incitaient à consulter des services de santé, ces derniers avaient tendance à agir sur ces recommandations.17

Page 15: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

12

En bref…

Lorsqu’une intoxication est soupçonnée (ex. : historique de consommation), la prochaine étape consiste à connaître la substance en cause. Il est alors pratique de vérifier quatre catégories de signes et symptômes :

signes vitaux,

manifestations oculaires,

état mental (ex. : coma, stupeur, léthargie, délire, agitation, confusion, état alerte) et

tonus musculaire.45

TABLEAU. Signes différentiels d’intoxication : cocaïne et opiacés~

Cocaïne Opiacés

Signes vitaux

tension artérielle ↑ ↓

rythme cardiaque ↑ ↓

température ↑ ↓

Signe oculaire mydriase* myosis

État mental agitation dépression**

Tonus musculaire dyskinésie et rigidité rigidité*** ~ l’absence d’un des symptômes indiqués n’exclut pas nécessairement la substance comme impliquée dans le syndrome observé, puisque la consommation concomitante de produits aux effets potentiellement différents est la règle plutôt que l’exception. * la pupille conserve une certaine réponse à la lumière, contrairement à ce qui serait observé dans le cas d’une intoxication causée par un anticholinergique.45 ** le terme dépression doit être compris ici comme une diminution générale de l’état physiologique, et non la maladie connue sous le même nom. *** s’applique uniquement au Fentanyl, un opiacé synthétique.

Page 16: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

13

Interventions préventives

Clientèle cible • Les overdoses surviennent surtout chez les UDI, mais aussi chez les non-UDI.

• En raison des effets potentiels des mélanges de substances, les consommateurs d’alcool, de benzodiazépines (e.g., ativan) ou d’antidépresseurs tricycliques (e.g., tofranil) représentent une population à risque d’overdoses.

• Chez les consommateurs d’héroïne, le groupe le plus à risque est constitué des personnes hors traitement qui consomment de longue date.35,37

Prévention secondaire • L’overdose de cocaïne se produisant généralement dans l’heure suivant sa consommation, une

personne qui se plaindrait de douleurs à la poitrine pendant cette période pourrait bénéficier d’un suivi pour observation.7

o Si les symptômes persistaient au-delà d’une heure sans aucune amélioration, il serait bon d’être prêt à intervenir en cas de complications cardiovasculaires (ex. : arythmies, infarctus, accident vasculaire cérébral, arrêt respiratoire).32

• Les complications graves d’une overdose de cocaïne survenant dans les 12 heures suivant la consommation, cette période critique représente un moment où la vigilance est de mise.7,32

Éducation Interventions éducatives axées sur le transfert d’informations pratiques • Éduquer les consommateurs par rapport aux overdoses.

• Enseigner aux consommateurs, aux membres de leur(s) réseau(x) et à leur famille…29

o à reconnaître les signes et symptômes d’overdose ;

o à accéder au système médical en appelant l’ambulance immédiatement lorsque survient une overdose (utilisation adéquate du 911) ;35

les réponses des consommateurs sont meilleures quand le système d’urgence médical et la police se sont mis d’accord sur un protocole d’urgence qui limite l’intervention policière en cas d’overdose.35 Quand les gens n’ont plus peur d’une arrestation, des overdoses fatales peuvent ainsi être évitées.35,46

o à pratiquer le RCR (voir appendice V).4,16,35,39,46,47

• Éduquer les gens concernant les conséquences néfastes de la consommation chronique.

• Les personnes qui consomment pourraient jouer un rôle important dans la prévention des overdoses en rapportant les symptômes vécus suite à des mélanges (voir appendice II, p.19-21).

Interventions éducatives axées sur la diminution des facteurs de risque • Informer les usagers des risques encourus lorsqu’ils combinent héroïne ou cocaïne avec d’autres

drogues ou alcool.4,35,41

• Faire de l’éducation auprès des usagers sur les risques d’overdose après une période d’abstinence (surtout pour les consommateurs de longue date).35

• Encourager les gens à s’injecter seulement lorsqu’ils sont accompagnés.††35

†† Le projet Piquerie mené en collaboration avec Point de Repères en 2002 a montré que 41% des consommateurs interrogés rapportaient s’injecter seuls.

Page 17: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

14

• Intervenir spécifiquement pour diminuer les comportements associés avec les overdoses :4

o changer de mode d’administration : encourager les gens à utiliser des voies de consommation alternatives à l’injection afin de diminuer les risques d’overdoses ;18,35

o inciter les gens à changer leur patron de consommation (ex. : éviter les mélanges).18

• Pour les personnes dépendantes à l’héroïne, amorcer un traitement, car il diminuerait la fréquence des overdoses.35

Pistes d’interventions pour le futur • Locaux d’injection supervisés, lesquels diminuent le taux d’overdoses.35,36,48

• Diversité d’alternatives pharmacologiques à la méthadone comme la buprenorphine.35

• À propos du Narcan© (naloxone)…

o Le Narcan© est utilisé lors d’une dépression respiratoire ou un coma consécutifs à une overdose d’opiacés.4,13,16,29,35,46 Ce produit est un antagoniste, c’est-à-dire un compétiteur du narcotique, qui renverse les effets d’une narcose aigue comme la dépression respiratoire, la sédation et l’hypotension. Sans la présence d’opioïdes, le naloxone n’a pas d’activité pharmacologique. Sa demi-vie est plus courte que celle des opioïdes. Ces propriétés ont encouragé certains intervenants à promouvoir sa distribution large à travers des programmes d’échange de seringues, pharmacies, cliniques médicales, etc.

o La possibilité d’instaurer un programme de provision de Narcan© a toutefois provoqué tout un tollé parmi les chercheurs. D’un côté, se trouvent les praticiens qui encouragent cette initiative,49 de l’autre ceux qui s’y opposent.50,51 De l’aveu même des premiers, les études pilotes menées à ce jour apportent certes des résultats encourageants, mais ne représentent que des études de cas qui devront être étoffées avant que ne soit instaurée une distribution à grande échelle de Narcan©.36,51

o Dans l’état actuel des connaissances, et considérant les possibles répercussions négatives de l’utilisation inadéquate de Narcan©,25,45 l’option la plus recommandable en ce qui concerne la prise en charge des cas d’overdoses d’opiacés demeure le dégagement des voies respiratoires et le recours immédiat aux services médicaux d’urgence.50,52

Notes :

Page 18: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

15

RÉFÉRENCES 1 Stephens BG, Jentzen JM, Karch S et al. Criteria for the interpretation of cocaine levels in human

biological samples and their relation to the cause of death. Am J Forensic Med Pathol 2004; 25: 1–10.

2 Sporer KA. Acute heroin overdose. Ann Intern Med 1999; 130: 584-90. 3 Berkow R, Beers MH, Fletcher AJ et al. Drugs - Factors affecting response to drugs. In: The Merck

manual of medical information, Second Home Edition edn. Whitehouse Station, N.J.: Merck Research Laboratories, 1997: ch. 13.

4 Powis B, Strang J, Griffiths P et al. Self-reported overdose among injecting drug users in London: extent and nature of the problem. Addiction 1999; 94: 471-8.

5 Kaye S, Darke S. Non-fatal cocaine overdose among injecting and non-injecting cocaine users in Sydney, Australia. Addiction 2004; 99: 1315-22.

6 Shanti CM, Lucas CE. Cocaine and the critical care challenge. Crit Care Med 2003; 31: 1851-9. 7 Lange RA, Hillis LD. Cardiovascular complications of cocaine use. N Engl J Med 2001; 345: 351-8. 8 Pollack HA, Khoshnood K, Blankenship KM et al. The impact of needle exchange-based health

services on emergency department use. J Gen Intern Med 2002; 17: 341-8. 9 The Merck Manual of Diagnosis and Therapy SPD, Chapter 195. Drug Use and Dependence, Merck

& Co. Inc. Cocaine Dependence. 10 Chitwood DD, Comerford M, McCoy HV. Satisfaction with access to health care among injection

drug users, other drug users, and nonusers. J Behav Health Serv Res 2002; 29: 189-97. 11 McCoy CB, Metsch LR, Chitwood DD et al. Drug use and barriers to use of health care services.

Subst Use Misuse 2001; 36: 789-806. 12 Ding L, Landon BE, Wilson IB et al. Predictors and Consequences of Negative Physician Attitudes

Toward HIV-Infected Injection Drug Users. Arch Intern Med 2005; 165: 618-23. 13 Thompson JP. Acute effects of drugs of abuse. Clin Med 2003; 3: 123-6. 14 French MT, McGeary KA, Chitwood DD et al. Chronic illicit drug use, health services utilization and

the cost of medical care. Soc Sci Med 2000; 50: 1703-13. 15 Riley ED, Wu AW, Junge B et al. Health services utilization by injection drug users participating in a

needle exchange program. Am J Drug Alcohol Abuse 2002; 28: 497-511. 16 Fischer B, Brissette S, Brochu S et al. Determinants of overdose incidents among illicit opioid users

in 5 Canadian cities. Cmaj 2004; 171: 235-9. 17 Greenberg JB, MacGowan R, Neumann M et al. Linking injection drug users to medical services:

role of street outreach referrals. Health Soc Work 1998; 23: 298-309. 18 Coffin PO, Galea S, Ahern J et al. Opiates, cocaine and alcohol combinations in accidental drug

overdose deaths in New York City, 1990-98. Addiction 2003; 98: 739-47. 19 Strang J, Best D, Man L et al. Peer-initiated overdose resuscitation: fellow drug users could be

mobilised to implement resuscitation. Int. J. Drug Policy 2000; 11: 437-45. 20 Lewis SM, Heitkemper MM, Dirksen SR. Medical-surgical nursing: assessment and management of

clinical problems, 5th edn. St. Louis, Mo.: Mosby, 2000. 21 National Institute on Drug Abuse. Research Report - Cocaine Abuse and Addiction; How cocaine is

used? 1999 (Revisé en novembre 2004). 22 National Institute on Drug Abuse. NIDA InfoFacts. NIDA 2004. 23 Pennings EJ, Leccese AP, Wolff FA. Effects of concurrent use of alcohol and cocaine. Addiction

2002; 97: 773-83. 24 Magura S, Rosenblum A. Modulating effect of alcohol use on cocaine use. Addict Behav 2000; 25:

117-22. 25 Ghuran A, Nolan J. Recreational drug misuse: issues for the cardiologist. Heart 2000; 83: 627-33. 26 Ferri CP, Dunn J, Gossop M et al. Factors associated with adverse reactions to cocaine among a

sample of long-term, high-dose users in Sao Paulo, Brazil. Addict Behav 2004; 29: 365-74. 27 Spinello IM, Dellinger RP. Management of poisoning and overdose in the Intensive care unit. Clin

Pulm Med 2002: 213-20. 28 Oliver P, Keen J. Concomitant drugs of misuse and drug using behaviours associated with fatal

opiate-related poisonings in Sheffield, UK, 1997-2000. Addiction 2003; 98: 191-7. 29 Latkin CA, Hua W, Tobin K. Social network correlates of self-reported non-fatal overdose. Drug

Alcohol Depend 2004; 73: 61-7.

Page 19: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

16

30 Tobin KE, Davey MA, Latkin CA. Calling emergency medical services during drug overdose: an examination of individual, social and setting correlates. Addiction 2005; 100: 397-404.

31 Marzuk PM, Tardiff K, Leon AC et al. Ambient temperature and mortality from unintentional cocaine overdose. Jama 1998; 279: 1795-800.

32 Zizzo WO, Zizzo PV. Drug abuse. In: Applied Therapeutics: The Clinical Use of Drugs (Koda-Kimble MA, Young LY, Kradjan WA et al., eds), 8th Edition edn.: Lippincott Williams & Wilkins, 2004: 83.1-.24.

33 Crandall CG, Vongpatanasin W, Victor RG. Mechanism of cocaine-induced hyperthermia in humans. Ann Intern Med 2002; 136: 785-91.

34 Vasica G, Tennant CC. Cocaine use and cardiovascular complications. Med J Aust 2002; 177: 260-2.

35 Darke S, Hall W. Heroin overdose: research and evidence-based intervention. J Urban Health 2003; 80: 189-200.

36 Sporer KA. Strategies for preventing heroin overdose. BMJ 2003; 326: 442-4. 37 Stewart D, Gossop M, Marsden J. Reductions in non-fatal overdose after drug misuse treatment:

results from the National Treatment Outcome Research Study (NTORS). J Subst Abuse Treat 2002; 22: 1-9.

38 Ødegård E, Rossow I. Alcohol and non-fatal drug overdoses. Eur Addict Res 2004; 10: 168-72. 39 Fugelstad A, Ahlner J, Brandt L et al. Use of morphine and 6-monoacetylmorphine in blood for the

evaluation of possible risk factors for sudden death in 192 heroin users. Addiction 2003; 98: 463-70. 40 Wolff K. Characterization of methadone overdose: clinical considerations and the scientific evidence.

Ther Drug Monit 2002; 24: 457-70. 41 Tobin KE, Latkin CA. The relationship between depressive symptoms and nonfatal overdose among

a sample of drug users in Baltimore, Maryland. J Urban Health 2003; 80: 220-9. 42 O'Driscoll PT, McGough J, Hagan H et al. Predictors of accidental fatal drug overdose among a

cohort of injection drug users. Am J Public Health 2001; 91: 984-7. 43 Darke S. Polydrug use and overdose: overthrowing old myths. Addiction 2003; 98: 711. 44 Wang C, Vlahov D, Galai N et al. The effect of HIV infection on overdose mortality. Aids 2005; 19:

935-42. 45 Mokhlesi B, Leiken JB, Murray P et al. Adult Toxicology in Critical Care: Part I: General Approach to

the Intoxicated Patient. Chest 2003; 123: 577-92. 46 Marieb EN. Anatomie et physiologie humaines. Saint-Laurent, Québec: Éditions du Renouveau

pédagogique, 1999. 47 Graham CA, McNaughton GW, Ireland AJ et al. Take home naloxone for opiate addicts. Drug

misusers may benefit from training in cardiopulmonary resuscitation. Bmj 2001; 323: 934; author reply 5.

48 Green TC, Hankins CA, Palmer D et al. My place, your place, or a safer place: the intention among Montreal injecting drug users to use supervised injecting facilities. Can J Public Health 2004; 95: 110-4.

49 Dettmer K, Saunders B, Strang J. Take home naloxone and the prevention of deaths from opiate overdose: two pilot schemes. Bmj 2001; 322: 895-6.

50 Mountain D. Take home naloxone for opiate addicts. Big conclusions are drawn from little evidence. Bmj 2001; 323: 934; author reply 5.

51 Ashworth AJ, Kidd A. Take home naloxone for opiate addicts. Apparent advantages may be balanced by hidden harms. Bmj 2001; 323: 935.

52 Blackwood G. Take home naloxone for opiate addicts. Figures in Jersey give no support to scheme's effectiveness. Bmj 2001; 323: 934-5; author reply 5.

53 Cami J, Farre M. Drug addiction. N Engl J Med 2003; 349: 975-86. 54 Kampman KM, Leiderman D, Holmes T et al. Cocaine Rapid Efficacy Screening Trials (CREST):

lessons learned. Addiction 2005; 100 Suppl 1: 102-10. 55 Zimmerman JL. Poisonings and overdoses in the intensive care unit: general and specific

management issues. Crit Care Med 2003; 31: 2794-801.

Page 20: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

17

APPENDICE I : Comment agit la cocaïne au niveau du cerveau? Le fonctionnement du système nerveux repose sur la circulation d’information à travers des réseaux complexes de neurones, les unités de base du système nerveux. Ces neurones sont reliés entre eux par des synapses (points de jonction entre deux neurones), formant un enchaînement de neurones. C’est au niveau des synapses qu’est transmise l’information d’un neurone à l’autre sous forme d’impulsion nerveuse. Cette information est véhiculée par les neurotransmetteurs, substances chimiques larguées dans la synapse par le neurone transmetteur (ou pré-synaptique) et captées par le neurone récepteur (ou post-synaptique). L’adrénaline, la sérotonine et la dopamine sont des exemples de neurotransmetteurs. Selon la situation, elles excitent, inhibent ou modifient la réponse du neurone qui les reçoit. Biologiquement parlant, le plaisir repose sur l’action de neurotransmetteurs. Par exemple, la passion amoureuse se traduit par une grande libération de noradrénaline, de dopamine et de phényléthylamine dans le cerveau. C’est également de cette manière qu’agissent certaines substances comme les amphétamines, dont la structure ressemble tellement à celle des neurotransmetteurs qu’elles en miment l’action dans le cerveau, provoquant une euphorie caractéristique. Plus précisément, c’est au niveau de l’hypothalamus que seront captés ces neurotransmetteurs et substances analogues (Figure 1‡‡). En plus d’agir comme centre du plaisir, cette structure du cerveau assume plusieurs fonctions dont le contrôle la température, l’équilibre hydrique, l’appétit, la soif, la régulation cardiovasculaire et l’activité sexuelle. La cocaïne, pour sa part, agit sur le transport de la norépinéphrine, de la sérotonine et de la dopamine.53 L’euphorie qu’elle produit provient de ce qu’elle bloque la recapture de la dopamine (Figure 2).21,22 En demeurant dans la synapse, elle stimulera sans arrêt les neurones post-synaptiques, prolongeant ainsi ses effets euphorisants. À la longue, bien que la cocaïne agisse d’abord en stimulant le centre du plaisir, elle finira par l’épuiser. En effet, suite à son accumulation dans les synapses, la dopamine sera finalement évacuée et les réserves se trouvant dans le cerveau ne suffiront plus à conserver l’euphorie. Sa production cessera de compenser son évacuation et les « circuits » du plaisir seront à sec. C’est alors que le consommateur devient plus anxieux et incapable d’éprouver du plaisir sans cocaïne.

Ainsi s’installe la dépendance. Le consommateur a besoin de cocaïne pour ressentir du plaisir, mais chaque fois qu’il en consomme, il draine un peu plus ses réserves de dopamine. L’usage intense et chronique peut causer un épuisement si important des réserves qu’aucun plaisir n’est possible et qu’une profonde dépression s’installe. La dépendance à la cocaïne est donc très difficile à traiter, car les médicaments prescrits pour diminuer l’état de manque sont longs à agir et la plupart des gens abandonnent le traitement. Mentionnons que des recherches sont en cours et que des résultats intéressants ont déjà été publiés.54

‡‡ Les figures ont été adaptées de NIDA (2004).

FIGURE 2 A. Dans un processus de communication normal, la dopamine est libérée par le neurone dans la synapse où elle peut se lier avec les récepteurs à dopamine des neurones avoisinants. La dopamine est ensuite recyclée par le neurone transmetteur à l’aide d’une protéine spécialisée, le transporteur à dopamine.B. Si la cocaïne est présente, elle s’attache au transporteur et bloque le processus de recyclage. Ladopamine s’accumule dans la synapse, ce qui contribue à l’effet prolongé de la cocaïne (euphorie). Si la consommation de cocaïne persiste, la tolérance se développe et le consommateur a besoin de doses plus fortes et plus fréquentes pour atteindre le même niveau.

FIGURE 1. Hypothalamus

Page 21: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

18

APPENDICE II. Principales interactions connues entre la cocaïne, les opiacés et différentes substances courantes* (adapté de Ben Amar, 2004).**

COCAÏNE OPIACÉS

OPIACÉS

Potentialisation de l’euphorie. Atténuation des effets indésirables. Risque accru de toxicité (ex. : dépression respiratoire si fortes doses).

Potentialisation de l’euphorie. Atténuation des effets indésirables. Risque accru de toxicité (ex. : dépression respiratoire si fortes doses).

COCAÏNE

BENZODIAZÉPINES Potentialisation des effets dépresseurs du SNC. Risque accru de dépression respiratoire (variable).

BENZODIAZÉPINES

ALCOOL

Potentialisation de l’euphorie. Atténuation des effets désagréables. Augmentation de l’intensité et de la durée de l’effet de la cocaïne (formation de cocaéthylène). Risque accru de toxicité (variable).

↑ effets dépresseurs sur le SNC (variable). ALCOOL

ANTIDÉPRESSEURS TRICYCLIQUES

↓ désir obsédant de consommer de la cocaïne. ↓ vasoconstriction.

Potentialisation des effets dépresseurs du SNC (variable).

ANTIDÉPRESSEURS TRICYCLIQUES

CANNABIS ↑ rythme cardiaque ou pression sanguine. ↓ anxiété causée par la cocaïne.

↑ effets analgésiques, sédatifs et euphorisants (variable). CANNABIS

* La gravité des interactions pharmacologiques de la cocaïne n’est pas présentée dans ce tableau; abréviation : SNC - système nerveux central. ** Ben Amar, M. (2004) La polyconsommation de psychotropes et les principales interactions pharmacologiques associées. Montréal, Comité permanent de lutte à la toxicomanie, 184 p.

Page 22: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

19

APPENDICE II (SUITE). Autres interactions rapportées entre la cocaïne et différentes substances. *

Caractéristiques de la cocaïne consommée

Autre(s) substance(s) consommée(s) (ex. : caractéristiques; consommée(s) dans quelle séquence; quantité, etc.)

Effets rapportés** (ex. : durée, délai, intensité, etc.)

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

* Consigner dans le tableau tout autre renseignement pertinent pour améliorer vos interventions en faisant appel à l’expertise des clients rencontrés. ** Les effets rapportés au tableau des interactions connues (ex. : ↑ ou ↓ rythme cardiaque, etc.) peuvent servir de guide pour évaluer les effets rapportés par les clients. *** Initiales de l’intervenant.

Page 23: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

20

APPENDICE II (SUITE). Autres interactions rapportées entre des opiacés et différentes substances. *

Caractéristiques de l’opiacé consommé

Autre(s) substance(s) consommée(s) (ex. : caractéristiques; consommée(s) dans quelle séquence; quantité, etc.)

Effets rapportés** (ex. : durée, délai, intensité, etc.)

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

* Consigner dans le tableau tout autre renseignement pertinent pour améliorer vos interventions en faisant appel à l’expertise des clients rencontrés. ** Les effets rapportés au tableau des interactions connues (ex. : ↑ ou ↓ rythme cardiaque, etc.) peuvent servir de guide pour évaluer les effets rapportés par les clients. *** Initiales de l’intervenant.

Page 24: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

21

APPENDICE II (SUITE). Autres interactions rapportées entre différentes substances (autres que la cocaïne et les opiacés). *

Caractéristiques de la substance 1

Autre(s) substance(s) consommée(s) (ex. : caractéristiques; consommée(s) dans quelle séquence; quantité, etc.)

Effets rapportés** (ex. : durée, délai, intensité, etc.)

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

date et initiales*** :__/__/__ ___

* Consigner dans le tableau tout autre renseignement pertinent pour améliorer vos interventions en faisant appel à l’expertise des clients rencontrés. ** Les effets rapportés au tableau des interactions connues (ex. : ↑ ou ↓ rythme cardiaque, etc.) peuvent servir de guide pour évaluer les effets rapportés par les clients. *** Initiales de l’intervenant.

Page 25: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

22

APPENDICE III : Complications associées à l’abus de cocaïne à long terme Cardiovasculaires

• Perturbation du rythme cardiaque, arythmies 6,7,20,21,25 • Infarctus du myocarde 6,20,21,25,55 • Ischémie 6,25 • Dissection aortique 6,7 • Insuffisance cardiaque • Cardiomyopathies 7,20 • Hypotension 25 et hypertension 20,25 • Endocardite 7

Respiratoires • Douleur thoracique 21 • Dépression respiratoire 20,21 • Toux chronique • Bronchospasme 6,20,55 • Infections pulmonaires, hémorragies pulmonaires, œdème pulmonaire (surtout chez les

consommateurs de freebase) 6,20,55 Neurologiques

• Attaque 6,20,55 • Céphalées 20,21 • Insomnie 21 • Syndrome de la Tourette 6,20 • Dépression 20 • Hallucinations 20 • Tremblements 20 • Déséquilibres visuels 20 • Dysarthrie 20 • Infarctus cérébral 55 • Hémorragie intracrânienne 55

Gastro-intestinales • Douleur abdominale 21 • Nausées 20,21 • Ischémie qui peut amener des ulcères gastriques et/ou de la gangrène 6,20 • Déshydratation 20 • Perte de poids 20

Urinaires • Insuffisance rénale 6 • Rhabdomyolyse entraînant l’insuffisance rénale 6,55

Psychiatriques Un désordre psychiatrique est présent chez 60 à 70 % des consommateurs de cocaïne.6 On y retrouve : • Trouble de l’humeur 6 • Maladie bipolaire 6 • Déficit de l’attention 6 • Attaques de panique 6 • Idéation paranoïde 6 • Comportements violents 6 • Delirium agité 6 • Tentative de suicide 20

Sexuelles • Difficultés à maintenir une érection et éjaculation 20 • Perte d’intérêt sexuel 20 • Développement de comportements sexuels anormaux chez les femmes 20

Page 26: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

23

APPENDICE IV : Noms génériques de produits communs appartenant aux principales classes de benzodiazépines, antidépresseurs tricycliques et opiacés.

BENZODIAZÉPINES • Utilisés pour le traitement de l’anxiété :

Alprazolam (Xanax) Bromazépam (Lectopam) Chlordiazépoxide (Apo-chlordiazepoxide) Clorazépate (Apo-Clorazépate) Diazépam (Valium) Lorazépam (Ativan) Oxazépam (Apo-Oxazépam)

• Utilisés pour le traitement de l’insomnie :

Flurazépam (Dalmane) Midazolam (Apo-Midazolam) Nitrazépam (Mogadon) Témazépam (Restoril) Triazolam (Halcion)

• Anticonvulsivants : Clobazam (Frisium) Clonazépam (Rivotril)

ANTIDÉPRESSEURS TRICYCLIQUES Amiriptyline (Apo-Amitriptyline) Clomipramine (Anafranil) Désipramine (Norpramine) Doxépine (Sinequan) Imipramine (Tofranil) Maprotiline (Novo-Maprotiline) Nortriptyline (Aventyl) Trimipramine (Surmontil)

OPIACÉS • Opiacés naturels

Opium Morphine : Kadian, Morphine HP, M-Eslon, M.O.S., MS Contin, MS-IR Codéine : Codéine, Codéine Contin, en association dans de nombreux produits (ex. : Empracet)

• Opiacés semi synthétiques Buprénorphine : Buprenex (États-Unis), Subutex (Europe) Héroïne : Diacétylmorphine, Diamorphine

• Opiacés synthétiques AGONISTES

Alfentanyl : Alfenta Diphénoxylate : Lomotil Fentanyl : Duragesic Hydrocodone : Hycodan Hydromorphone : Dilaudid, Hydromorph Contin Mépéridine ou Péthidine : Demerol Méthadone : Metadol, Méthadone Oxycodone : OxyContin, Oxy-IR, Percocet, Percodan, Supeudol Oxymorphone : Numorphan Propoxyphène : Darvon-N Rémifentanil : Ultiva Sufentanil : Sufenta

AGONISTES-ANTAGONISTES Butorphanol : Stadol NS Nalbuphine : Nubain Pentazocine : Talwin

ANTAGONISTES Naloxone : Narcan (injectable) Naltrexone : ReVia (oral)

Page 27: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

24

APPENDICE V : L’ABC de la réanimation cardiorespiratoire (RCR) – résum駧

L : L’examen des lieux. Le secouriste s’assure qu’il ne coure aucun danger (ex. : fils électriques, feu) et vérifie l’état de conscience de la victime. Cette étape peut se faire en appelant la personne par son nom à haute voix, en pinçant les trapèzes (épaules) ou en claquant des mains près des oreilles de la personnes qui semble inconsciente. ’ : ’ambulance. Si la victime ne réagit pas, demandez tout de suite à quelqu’un d’aller appeler une ambulance en précisant l’état, l’âge (approximatif) et le sexe de la victime ainsi que les substances consommées. Demandez à cette personne de revenir auprès de vous par la suite. A : Airways (voies respiratoires). Il faut s’assurer que les voies respiratoires sont bien dégagées en faisant basculer la tête vers l’arrière en soulevant le menton (victime couchée sur le dos). Regardez le mouvement de l’abdomen, écoutez la respiration en approchant l’oreille près de la bouche de la victime et sentez l’air sur votre joue. B : Breathing (respiration). Si la victime ne semble pas respirer, donnez deux insufflations lentes et profondes en pinçant d’abord le nez de la personne puis en soufflant dans sa bouche. C : Circulation. Vérifiez les signes de circulation en prenant le pouls au niveau de l’artère carotide (dans le cou) pendant 10 secondes. Si la victime ne respire pas mais a un pouls : donnez une insufflation aux 5 secondes et revérifiez le pouls après une minute. Si la victime ne respire pas et n’a pas de pouls : 15 compressions et 2 insufflations pour 4 cycles. Reprendre le pouls pendant 10 secondes et recommencer en attendant les secours. Pendant les manœuvres, il y a de fortes probabilités de vomissements de la part de la victime. Si c’est le cas, tournez-la sur le côté et assurez-vous que l’intérieur de la bouche soit bien vide avant de reprendre la réanimation ABC.

§§ Ambulance St-Jean (2000). Secourisme, premier sur les lieux. Ottawa.

Page 28: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

25

Le Guide de pratique 2 – Les overdoses de cocaïne et d’opiacés a été réalisé par Isabelle Têtu, B. Serv. Soc., B. Sc. Inf. Intervenante communautaire Point de Repères Québec [email protected] Sarah-Amélie Mercure, M.Sc. Coordonnatrice scientifique BTEC Université Laval (Québec) [email protected]

Françoise Côté, inf., Ph.D. Professeure adjointe, codirectrice du BTEC Faculté des sciences infirmières Université Laval (Québec) [email protected] Johanne Gagnon, inf., Ph.D. Professeure agrégée, codirectrice du BTEC Faculté des sciences infirmières Université Laval (Québec) [email protected]

Sa rédaction a été rendue possible grâce à la participation financière du Ministère de l’Éducation du Québec et du Réseau universitaire intégré de santé de l’Université Laval (RUIS-UL). Les auteures tiennent à remercier les clients et intervenants de Point de Repères qui ont grandement contribué à produire ce guide. À propos du BTEC… Né du désir d’instaurer une culture de recherche auprès des professionnels de la santé, le Bureau de transfert et d’échange de connaissances (BTEC) vise l'appropriation, par les utilisateurs et utilisatrices, des résultats probants en vue de leur application aux processus de prise de décision et d'intervention dans les contextes clinique et communautaire. Pour nous joindre : Bureau de transfert et d’échange de connaissances Volet communautaire Faculté des sciences infirmières Pavillon Agathe-Lacerte, LCT-1080 Université Laval Québec, Canada G1K 7P4 Tél. (418) 656-2131 poste 11796 [email protected] http://www.btec.ulaval.ca/

Page 29: Les overdoses de cocaïne et d'opiacés : les connaître, les

btec.ulaval.ca

Pavillon Agathe-LacerteLocal 1077Québec (Québec) G1K 7P4CANADA

Renseignements : (418) 656-2131, poste 11880Télécopieur : (418) 656-7825