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BENODET LES MAIRES DE LA COMMUNE DE BENODET (suite) Le 15 mars 1878, le Président de la République MAC-MAHON signait l'arrêté autorisant la commune de Perguet à s'appeler désormais Bénodet. La demande datait de 1876. Le maire, Jean-Marie FRIANT, et le conseil municipal avaient trouvé le prétexte que des officiers chargés du recensement des chevaux s'étaient rendus à Perguet alors que les bêtes étaient rassemblées à Bénodet. En réalité, le bourg de Bénodet avec ses 300 habitants, l'activité du port et des commerces, avait depuis longtemps éclipsé Perguet et ses quelques maisons. L'enquête publique, confiée à Louis PARQUER, maire de Fouesnant, le confirma. Jean-Marie FRIANT, domicilié au bourg de Bénodet, venait de perdre son poste au mois de janvier précédent, sans doute victime de "l'usure du pouvoir", et c'est un habitant de Perguet, René BERROU, exploitant la ferme de Kerconan, qui devint le premier maire de Bénodet. Son adjoint, Alain BERROU, décédait quelques mois après son élection et était remplacé par Thomas HAMON, nouvel élu. René BERROU (1878-1886) Nommé maire après les élections des 6 et 21 janvier 1878, René BERROU s'est tout de suite révélé homme d'action. Dès la première séance de son conseil, il demanda que soient apurées les finances de la commune et obtint l'aliénation d'un terrain communal à Pierre Le CAIN, pour la somme de 1064,65 F., afin de payer une dette de 600 F. qui restait due depuis la construction de l'école. C'est lui aussi qui obtient la création d'un bureau de poste à Bénodet, réclamé en raison de l'activité du port et "du nombre élevé d'étrangers qui y viennent l'été pour les bains de mer". La grande cale du port est élargie. La commune perd un procès intenté à Pierre Le CAIN, accusé d'avoir enlevé une croix de pierre sur un terrain communal à Keraven- Vihan et le 20 septembre 1880 le conseil vote un emprunt de 500 F, pour en payer les frais. René BERROU, qui habitait à cinq kilomètres du bourg, ne pouvait être insensible au sort des enfants de son quartier qui devaient couvrir cette distance à pied, quel que soit le temps, pour se rendre à l'école. Au mois de juin 1882 il proposait au conseil de céder gratuitement à la commune une parcelle de terre de sa ferme pour construire une école à Perguet. Le débat se termina sans décision, le maire restant seul en mairie avec son projet. Mais il ne désarmait pas, et au mois de novembre il pouvait présenter au conseil de solides arguments officiels: la décision était alors prise de créer une école de garçons à Bénodet et une école de hameau à Perguet. Tout de suite, la construction de cette dernière fut confiée à Joseph MICHEL, entrepreneur à Pont-l'Abbé, et dans l'attente, la classe fonctionna dans un local loué à Jean-Marie JEFFROY. Après les élections municipales de 1884, René BERROU conserva son poste de maire et Thomas HAMON celui d’adjoint. 1/9

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BENODET

LES MAIRES DE LA COMMUNE DE BENODET (suite)

Le 15 mars 1878, le Président de laRépublique MAC-MAHON signait l'arrêtéautorisant la commune de Perguet às'appeler désormais Bénodet. La demandedatait de 1876. Le maire, Jean-MarieFRIANT, et le conseil municipal avaienttrouvé le prétexte que des officiers chargésdu recensement des chevaux s'étaientrendus à Perguet alors que les bêtes étaientrassemblées à Bénodet. En réalité, le bourgde Bénodet avec ses 300 habitants,l'activité du port et des commerces, avaitdepuis longtemps éclipsé Perguet et sesquelques maisons. L'enquête publique,confiée à Louis PARQUER, maire deFouesnant, le confirma.

Jean-Marie FRIANT, domicilié aubourg de Bénodet, venait de perdre sonposte au mois de janvier précédent, sansdoute victime de "l'usure du pouvoir", etc'est un habitant de Perguet, RenéBERROU, exploitant la ferme deKerconan, qui devint le premier mairede Bénodet. Son adjoint, Alain

BERROU, décédait quelques moisaprès son élection et était remplacé parThomas HAMON, nouvel élu.

René BERROU (1878-1886)

Nommé maire après les électionsdes 6 et 21 janvier 1878, René BERROUs'est tout de suite révélé homme d'action.Dès la première séance de son conseil, ildemanda que soient apurées les finances dela commune et obtint l'aliénation d'unterrain communal à Pierre Le CAIN, pourla somme de 1064,65 F., afin de payer une

dette de 600 F. qui restait due depuis laconstruction de l'école.

C'est lui aussi qui obtient lacréation d'un bureau de poste àBénodet, réclamé en raison de l'activité duport et "du nombre élevé d'étrangers qui yviennent l'été pour les bains de mer". Lagrande cale du port est élargie.

La commune perd un procès intentéà Pierre Le CAIN, accusé d'avoir

enlevé une croix de pierre sur un terraincommunal à Keraven- Vihan et le 20septembre 1880 le conseil vote un empruntde 500 F, pour en payer les frais.

René BERROU, qui habitait à cinqkilomètres du bourg, ne pouvait êtreinsensible au sort des enfants de sonquartier qui devaient couvrir cette distanceà pied, quel que soit le temps, pour serendre à l'école. Au mois de juin 1882 ilproposait au conseil de céder gratuitementà la commune une parcelle de terre de saferme pour construire une école à Perguet.Le débat se termina sans décision, le mairerestant seul en mairie avec son projet. Maisil ne désarmait pas, et au mois denovembre il pouvait présenter au conseilde solides arguments officiels: la décisionétait alors prise de créer une école degarçons à Bénodet et une école de hameauà Perguet. Tout de suite, la construction decette dernière fut confiée à JosephMICHEL, entrepreneur à Pont-l'Abbé, etdans l'attente, la classe fonctionna dans unlocal loué à Jean-Marie JEFFROY. Aprèsles élections municipales de 1884, RenéBERROU conserva son poste de maire etThomas HAMON celui d’adjoint.

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René BERROU décéda en cours demandat, le 24 janvier 1886. Fils de Alain etde Marguerite CARADEC, époux deMarie GLÉONEC, il n'avait que 43 ans.

Un autre conseiller, TristanCORIOU, étant également décédé, deuxautres bénodétois vinrent compléterl'assemblée: Jean NÉDÉLEC et Eugène LeMOYNE.

Thomas RAMON (1886 - 1888)

Dans les années qui suivent ladisparition de René BERROU, la gestionmunicipale est mouvementée à Bénodet.Deux hommes, Thomas RAMON et JeanPORUS vont briguer le poste de maire, etne se feront pas de cadeaux.

Le 1er février 1886, les douzeconseillers étaient présents pour élire lenouveau maire. Au premier tour, Jean

PORUS obtenait six voix, autant que sesdeux adversaires réunis; mais au secondtour , il ne lui en restait que trois, tandisque Thomas RAMON était élu avec neufvoix. Jean PORUS était élu au posted'adjoint.

Mademoiselle TROBAS, institu-trice à Perguet, ne tarda pas à regretter la

disparition de René BERROU :Thomas RAMON refusa de lui rembourser25 F. qu'elle avait avancés pour desréparations à l'école.

Le 13 juillet 1887, le conseilmunicipal réuni à huit heures et demieapprouvait la vente du placître de Saint-Gilles, à Ruz-Conan, sous réserve de laconstruction d'un chemin de 4 à 5 mètresallant du Trez au Canvez en passant parKernilis; d'un autre chemin partant dupremier vers Ruz et Kernéost; enfin, d'unespace de trois mètres autour du puits.

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A onze heures, la séance se poursuivaitsous la présidence de Jean PORUS, lemaire étant mis en cause dansl'appropriation d'un terrain communal.Thomas RAMON et Mathieu LOUÉDECétant absents, par six voix contre quatre leconseil demanda que cette parcelle soitremise en l'état dans le plus bref délai.

Ce n'était que le premier acte. Le 12octobre 1887 le conseil était à nouveauréuni en session extraordinaire et les élusse rangeaient, par cinq voix contre trois, àla demande du Préfet de vendre, dansl'intérêt de la commune, "le terraincommunal bordant le chemin de grandecommunication n° 34" à MessieursRAMON-Le CLINCHE, au prix de sixfrancs le mètre carré.

Jean PORUS (1888-1889)

Arrivent les élections du mois demai 1888. Dix candidats sur douze sontélus au premier tour. Noël NÉDÉLEC etJean PORUS complètent le conseil ledimanche suivant.

Le 20 mai, il y a deux candidats auposte de maire : Thomas RAMON et JeanPORUS. Six voix se portent sur chacun aupremier tour, et la situation reste la mêmeaux deux tours suivants. Jean PORUS estproclamé maire, au bénéfice de l'âge !

L'élection de l'adjoint fut tout aussilaborieuse: quatre candidats, chacunobtenant trois voix aux trois tours descrutin; le plus âgé, Noël NÉDÉLECdevenait adjoint, battant Jean RAMON.

Jean PORUS et son conseil sepencheront sur les problèmes del'alimentation en eau, de la fontaine et dulavoir du bourg de Bénodet. Ils sepréoccuperont de l'achat de matériel pourl'école.

La dernière séance de ce mandatsera consacrée au vote de la taxe d'octroi à

Bénodet sur les alcools :- 1,20 F. par hectolitre de vin;- 0,50 F. pour le cidre, le poiré, l'hydromel.- 5 F. pour l'hectolitre d'alcool.

Dès le mois de janvier 1889, JeanPORUS présente sa démission au Préfet: ilreconnaît avoir commis la faute de ne pasavoir réuni les délégués de la commissionde révision de la liste électorale, et citeThomas RAMON qui le lui a reproché.Remerciant ensuite le Préfet d'avoiraccepté sa démission, il invoquera samauvaise santé, les rhumatismes quil'empêchent d'aller au bourg. Et il clametrès fort ses opinions républicaines, sonopposition aux monarchistes, auxréactionnaires et aux cléricaux.Le lecteur trouvera à la suite de notrearticle des précisions supplémentairesconcernant ce personnage un peuénigmatique.

Thomas RAMON (1896 - 1908)

A la démission de Jean PORUS,son adversaire Thomas RAMONredevenait maire, avec Noël NÉDÉLECcomme adjoint. Ils seront confirmés à leurspostes après les élections de 1892. Quatreans plus tard, on les trouve tous deuxcandidats au poste de maire: pendant troistours de scrutin, ils resteront à égalité devoix, six chacun, et Noël NÉDÉLEC seranommé maire au bénéfice de l'âge.

Pas de faits marquants pendant cemandat de Thomas RAMON. On sepréoccupe de l'état des routes: le mairedemande l'autorisation d'extraire despierres du rivage, au Trez, pour éviter lesfrais de transport depuis le secteur du pharequi les fournissait jusque là.La commune est pauvre unesubvention de 400 F , dérisoire, est votéepour l'amélioration du port, qui en coûte12.500.

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Elle refuse de créer une caisse des écolespour venir en aide aux famillesnécessiteuses, et de prendre desdispositions pour construire des H.L.M.

La journée du 22 septembre 1892est fête nationale, pour marquer lecentenaire de la proclamation de laRépublique.

Noël NÉDÉLEC (1896 -1908)

Pendant douze ans, NoëlNÉDÉLEC dirigera les affaires deBénodet; Jean-Marie PENNEC sera sonadjoint pendant huit ans, puis RenéBERROU pendant quatre ans.

L'état des routes, l'attribution deterrains vagues occupent toujours les élus;mais ces années seront surtout marquéespar le développement de l'école: on comptejusqu'à 75 élèves dans une classe! Il fautdes locaux et des enseignants...

En 1897 le conseil refuse detransférer la mairie de l'école des filles àcelle des garçons. Et c'est la première foisque l'on fait allusion à la nécessité d'unemairie dans la commune.

Le 13 octobre 1901, une somme de500 Francs est votée pour creuser etmaçonner un puits à l'entrée du V .C.O. n°8, et y installer une pompe en cuivre coulé,

après le rejet d'une pétitiondéfavorable présentée par Mr. PERROTIN.

Ce même jour, le conseil donne unavis favorable pour une rectification dutracé du C.D. 44 au bourg de Perguet.

En 1904, le projet d'agrandissementdu port aboutit, et le 3 juillet le conseilvote un emprunt de 6.900 F. pourl'élargissement du quai.

Le 17 mai 1908, après de nouvellesélections, on se réunit pour élire unnouveau maire. Noël NÉDÉLEC ne sereprésente pas, et la difficulté naîtra cette

fois non de la concurrence pour le poste,mais au contraire du refus de celui que tousses collègues plébiscitaient: RenéBERROU, de Kerconan, fils du précédentRené BERROU déjà cité. Il n'accepta quele poste d'adjoint, laissant celui de maire àJoseph SAUTEJEAU, élu en désespoir decause au troisième tour de scrutin, avec Ilvoix sur 12.

(Voir le N° 3 de FOEN-IZELLA,juin 1988, ancienne série, sous le titre :"De la difficulté d'être élu maire deBénodet", dans lequel on trouveraégalement le texte de la lettre de JeanPORUS au Préfet du Finistère, lettreévoquée à la page précédente).

Joseph SAUTEJEAU (1908 -1912)

De 1908 à 1912, le conseil muni-cipal comprenait Joseph SAUTEJEAU ,René BERROU, Jean DONNARD, PierreLOUÉDEC, Guillaume NÉDÉLEC, JeanNÉDÉLEC, Pierre Le GOFF, François LeCLINCHE (du Poulquer), Jean-LouisYVONNOU, Pierre BONDER, YvesLOUÉDEC, Jean-Marie Le QUINQUIS.

Les quatre ans de mandat de JosephSAUTEJEAU sont surtout marqués par ledéveloppement de l'école et les difficultésfinancières que les élus invoquent pourdifférer la création de nouvelles classes etle recrutement d'adjoints d'enseignement.On note, par exemple, que l'effectifscolaire était de 62 élèves en 1907; qu'en1912, 118 étaient inscrits, mais 25n'avaient pu être admis, faute de place.

Au cours de sa première séance, le12 juin 1908, la municipalité refusait unedemande d'augmentation de 50 F.présentée par le secrétaire de mairie, etoctroyait un crédit de 30 F. à Mr.KERAVEC, directeur, pour la fête desécoles.

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C'est aussi au cours de ces quatre annéesque la municipalité a acheté un terrain àMr. CORPOREAU pour l'élargissement duchemin de l'église.

Déjà la commune de Bénodet tiraitle principal de ses ressources du tourisme.Les commerçants alertent les élus sur ledanger des prélèvements de sable au Trezet le conseil, dans sa séance du 22novembre 1908, demande " àl'administration " de faire cesser cesextractions, "faute de quoi le bourg seraitplongé dans la misère". Nous pouvonspenser, en 1993, que le danger étaitsurévalué, mais l'inquiétude des bénodétoispréfigurait la réglementation actuelle quiinterdit les prélèvements de sable sur toutle littoral. Pendant ce mandat, un autrepersonnage, dont il sera question plus loin,fait patiemment son chemin: c'est Jean-Louis YVONNOU, qui sera secrétaire detoutes les séances du conseil.

Maurice BOUILLOUX-LAFONT(10/05/ 1912 - 12 /09 /1937)

Aux élections de 1912, parmi lesdouze candidats élus, un nouveau venudans le paysage politique à Bénodet, et quine manque pas d'ambition : MauriceBOUILLOUX-LAFONT, banquier à

Étampes, marié à une quimpéroise,demoiselle ALAVOINE. Le 19 mai il estélu maire au premier tour avec 7 voix sur12; son adjoint est François Le CLINCHE.Le secrétaire de cette séance est Mr.MONMOTTON, directeur d'école etsecrétaire de mairie.

M. BOUILLOUX – LAFONT seramaire de Bénodet pendant 25 ans. Il nesiège pas durant les quatre années de laGrande Guerre, pendant laquelle le conseiln'est d'ailleurs réuni que pour les séancesobligatoires du budget. On ne voitalors que deux ou trois conseillers présents,voire un seul.Ainsi le 3 octobre 1915 sont présentsJoseph BARGAIN, René BERROU, Pierre

Le GOFF; absents, mobilisés : MauriceBOUILLOUX-LAFONT, Jean-LouisYVONNOU, Jean Le QUINQUISGuillaume et Vincent NÉDÉLEC, Yves etPierre LOUEDEC. Il est mentionne, que lemaire, sous-Iieutenant d'Etat Major, aufront, a fait don à la commune d'unesuperbe plaque de marbre portant les nomsdes enfants de Bénodet morts pour lapatrie.

Ce quart de siècle de mandat a étémarqué par de profondes transformationsde la société. Nombreuses sont encore àBénodet les personnes qui en ont été lestémoins, sinon les acteurs.

En 1912, l'école est toujours aupremier plan des préoccupations. Uneclasse nouvelle est ouverte au bourg en1913. De même à Perguet qui compte 98élèves en 1912, dont 72 habitent lacommune de Fouesnant. Le Préfet, sollicitépour arbitrer la participation de chaquecommune aux charges d'agrandissement etd'entretien, propose de faire de l'établisse-ment une "école intercommunale".Fouesnant réagit en optant pour laconstruction d'une école à Mousterlin.Finalement, les deux communes décidentde participer à parts égales aux charges del'école de Perguet.

Et de nouveaux organismes voientle jour :- Un bureau de bienfaisance, créé le Il juin1912; Mr BOUILLOUX y verse la sommede 500F .-La société des Hospitaliers SauveteursBretons propose de participer àl'organisation des secours sur la plage. Le13 juillet 1913, le conseil agrée laproposition et propose Pierre LOUÉDEC,quartier-maître de mousqueterie en retraite,pour la période du 15 Juillet au 15septembre de chaque année; Il est sérieuxet bon nageur. Sa rétribution, 2 F. par jour,sera assurée à 50 % par les H.S.B., uneparticipation des baigneurs, complément parla commune.

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- Un garde-champêtre est nommé le1er août 1912, au traitement annuel de 300F.

- Le 3 novembre 1912, le conseildemande le classement comme monumenthistorique de l'église de Perguet.

-Une décision du 24 mars 1913 créeun corps de sapeurs-pompiers. Une pompeà bras en parfait état provenant de l'Arsenalde Brest est acquise pour 2.995 F. Lasection comprendra un officier et 14hommes, dont un sergent et deux caporaux.Une subvention est demandée à l'État pourcouvrir les frais d'installation estimés à1.330 F.

-Secours aux indigents: Dans saséance du 7 décembre 1913, le conseildécide un distribution de pain auxindigents à l'occasion du nouvel an.François Le CLINCHE, Pierre Le CAIN etJean Le QUINQUIS assureront ladistribution.

Au cours de la dernière séanceprécédant la mobilisation, le conseil décidel'augmentation de la taxe sur les alcools. Ilvote aussi la construction d'un "kiosque denécessité" au nord-ouest de l'église du port,une canalisation d'eau potable, etl'éclairage du bourg.

La paix revenue, la vie municipalereprend. Les élections des 30 novembre et7 décembre 1919 voient la réélection dumaire; Jean- Louis YVONNOU devientadjoint.

La commune n'a pas d'argent, et le20 juin 1920 le conseil décide de doublerla taxe sur les chiens, les concessions auxcimetières et le prix des cabines de bain.Le classement de la section du bourg en

"station climatique" est entreprise,et sera perçu un droit de 1,50 F. par tête etpar jour sur les personnes hébergées dans

les hôtels, et de 15 F. par villa: la premièretaxe de séjour !

Le 16 janvier 1921, le conseildemande l'autorisation d'abattre, pour lavente, les arbres qui entourent l'église dePerguet ...

La station de tourisme :Le 28 mai 1921 le maire propose

aux conseillers d'ériger Bénodet en stationde tourisme, de percevoir une taxe de 1 F.par jour et par résident, du 1er juillet au 30septembre, et d'affecter le produit de cettetaxe à l'embellissement et à l'améliorationde l'hygiène du bourg. La question estreprise le 30 septembre 1928, puis le 2 juin

1929. Un dossier complet est établià l'appui de la demande: on y trouve lescaractéristiques de Bénodet, de sapopulation, les conditions de salubrité,ainsi que la volonté de consacrer 75% duproduit de la taxe à l'assainissement de lastation.

On évalue à ce moment le nombrede touristes à 1.200 / 1.500 par saison, lenombre de chambres d'hôtel à 322, dont 18de premier ordre, 140 de deuxième et 80 detroisième ordres. Le nombre de villas estde 57.

La taxe de séjour est encore àl'ordre du jourdu conseil le 29 novembre1936 : la commune était autorisée à lapercevoir depuis 1932 pour une période decinq ans, et le conseil donne un avisfavorable pour une reconduction de cinqautres années.

Le classement de l'abside de l'égliseparoissiale est demandé par le conseil le 17décembre 1920. La construction de l'écolede Ménez Groas décidée le 25 mars 1923.

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Le monument aux mortsL’emplacement près de l’église est

choisi le 7 novembre 1920, et le coûtévalué à 20.000 F. C'est seulement en 1923qu'une souscription est lancée : 342personnes versent leur obole, pour un totalde 2.535,75 F. Mr de TRÉGLONIOU faitun don de 100 F. Mr LEV AINVILLE de200 F. , Mr BOUIUDUX-LAFONT de4.000 F . L'orientation définitive dumonument est fixée le 4 novembre 1923.Son inauguration, le 25 novembre, estl'occasion d'un grand banquet parsouscription: les députés républicains, lessénateurs et des personnalités y sontinvités.

Le lotissement de Kercreven.

Le 30 décembre 1923, le conseilétudie une lettre de MM. BERNHEIMfrères, de Paris, qui ont acheté à MrNOUET du TAILLY la ferme deKercreven qu'ils se proposent de "morceleren terrains à vendre". Ils sollicitent laparticipation de la commune pour laviabilité et le creusement d'un puits.

A cette époque l'agglomérationcontinue à se développer et à se structurer;plusieurs aliénations de terrains sontétudiées. Le goudronnage des routes est àl'ordre du jour. Le 27 septembre 1925, leconseil étudie l'opportunité d'une cessiongratuite de terrain par Mr Joseph BOISSELpour l'aménagement du quartier deCoatalen.

L'eau potable.

Le 17 mars 1929, un devis de650.000 F. pour l'adduction d'eau estsoumis aux conseillers. Le sujet est encoreà l'ordre du jour le 5 janvier 1930, avecl'assainissement.

Odet-Sports.

Le 13 décembre 1931, le conseil est

saisi d lune demande de subvention par lescréateurs d'une nouvelle société sportive,"Odet-Sports" : 500 F. sont accordés pour1932.

La vente du presbytère, propriétécommunale, est évoquée le 20 mars 1932.La commune en demande 30.000 F., lerecteur en propose 20.000.

Parcourant les registres dedélibérations, nous avons encore noté :- Le 28 décembre 1930, le maire annoncequ'il paiera l'éclairage public de ses propresdeniers, soit 9.853,80 F.- Le 7 mai 1932, en pleine séance, lesconseillers apprennent l'assassinat duprésident de la République, PaulDOUMER; ils se retirent en signe de deuil.- Le 29 septembre 1935, le conseil accordeà Jean-Louis YVONNOU leremboursement d'une somme de 736 F.qu'il avait avancée pour la fête patronale,l'année précédente.

Elu maire la première fois le 10 mai1912, Maurice BOUIUDUXLAFONT aété réélu en 1919, 1925, 1929, et 1935.Jusqu'à cette date, son adjoint fut Jean-Louis YVONNOU; pour le derniermandat, qui devait se terminer le 12septembre 1937, ce sera Pierre Le LOUPP.

Maurice BOUILLOUX-LAFONT asigné le cahier de délibérations le 23 août1936 pour la dernière fois. La commune aalors connu une période d'incertitudepolitique. Le 23 décembre, puis le 3janvier, il n'y a que quatre conseillersprésents aux séances. Même situation au 7mars suivant. A la séance du 13 juin 1937,le maire est toujours absent et le conseilrefuse de lui payer un terrain pourpermettre la construction du V .O. °n 12,"terrain qu'il avait promis de donnergratuitement". Jusqu'au 22 août, lesséances sont présidées par Pierre LeLOUPP, adjoint au maire délégué.

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Dans le hall de la mairie deBénodet, une stèle surmontée d'un buste deMaurice BOUILLOUX-LAFONT rappellece que fut par ailleurs sa carrière politique :- Conseiller Général de Concarneau(circonscription à laquelle était à l'époquerattaché le canton de Fouesnant) de 1919 à1934.- Député du Finistère de 1914 à 1932.- Vice- Président de la Chambre desDéputés de 1928 à 1932.

Jean-Louis YVONNOU (1937 -1941)

Le 12 septembre 1937, les élus sontréunis sous la présidence de Pierre

Le LOUPP, doyen, pour l'élection d'unnouveau maire. Sont présents J-L.YVONNOU, J. BERROU, V. CLÉMENT,J. LOUÉDEC, J. LE GALL, J.L'HARIDON, L. DONNARD, J-L.DÉNÈS, J. CUZON, P. MONFORT, Jos.L'HARIDON. Jean-Louis YVONNOU estnommé maire par 7 voix sur 12. L'électiond'un adjoint est reportée.

Le 21 novembre, le conseil voteune somme de 400 F. pour une couronne àla mémoire de Maurice BOUILLOUX-LAFONT. Dans la même séance est décidéun emprunt de 23.032 F. pour l'école dePerguet. Un devis de 72.168 F. pour lacouverture de la nef et du transept del'église de Perguet est repoussé, maisle 11décembre le conseil décide departiciper à cette dépense pour une sommede 9.000 F, suite à la demande duMinistère de l'Éducation Nationale.

Le 11 juin 1938, saisi d'unedemande de création d'une caisse dechômage subventionnée, le conseil préfèreinscrire au budget primitif de 1937 uncrédit pour la rectification du chemin deKersalé et du V.O. n° 12. Le lotissementBOUILLOUX est l'objet d'un projet adoptéau cours de la même séance.

L'OCCUPATION

Le 8 décembre 1940, étudiant leprojet de budget 1941, le conseil décide lasuppression de l'assurance pour les fêtespubliques, la réduction de l'éclairageurbain, la suppression de l'indemnité delogement aux instituteurs, un crédit pour leport des dépêches.

Le 2 Février 1941, il adopte uneposition favorable à la création " d'unterrain sportif pour les enfants des écoles»,que l'État propose de subventionner à 80%. Le 24 août, vote d'un crédit pourl'acquisition d'un portrait du MaréchalPÉTAIN (250 F.)

14 décembre 1941 : Installation dela "DÉLÉGATION SPÉCIALE".

C'est la fin d'une époque: Les élusne comptent plus, et le nouvel "ÉtatFrançais" choisit ses hommes pour gérerles affaires communales.

Sont présents: Alain KERBRAT,chef de la délégation; CUZON, DÉNÈS etDONNARD. Absent: BOUILLOUX--LAFONT (Claude, fils de Maurice).

Dès son installation, la délégationfixe le traitement des trois employéscommunaux : Louis YVONNOU, secré-taire (1.500F.); Pierre Le GRAND,secrétaire adjoint (1.100 F.); MathiasBERROU, garde-champêtre (1.100 F. plusune indemnité de 20 F .).

La délégation spéciale se réunitpériodiquement. Claude BOUlILOUX--LAFONT y fait seulement deux ou troisapparitions.

Le 28 février 1943, elle accepte unlegs de madame veuve Frédéric LeGUYADER, née Mathilde CORDIER,décédée le 14 novembre 1942 àKerfeunteun : Une somme de 1.000 F dontles intérêts serviront à l'entretien de latombe de ses beaux-parents, à BENODET ;

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Le 24 octobre, la délégation décide doncde consacrer ce legs à l'achat d'un titre derente perpétuelle. Le 6 février 1944, ladélégation émet un voeu pour la créationde la Province de Bretagne dans le cadrede la France: "Demande la constitution d'une Préfecture Régionale pour les cinqdépartements; que soit nommé ungouverneur breton; que soit créée uneAssemblée ou un Grand Conseil Pro-vincial; que soit enseignée l 'histoire de laBretagne; que la langue bretonne soitenseignée en Basse-Bretagne, et qu'ellesoit la deuxième langue au baccalauréat. ".

Cette délégation se réunit pour ladernière fois le 30 juillet 1944.

LA LIBÉRATION

Le 14 octobre 1944 se réunit unenouvelle délégation spéciale comprenantLaurent FERROS, président;CORPOREAU, Le CLINCHE, QUEF-FÉLEC. Absent, HAAS.Des élections ont lieu les 29 avril et 12 mai1945. Sont élus: Y. GLÉMAREC, J. LeCLINCHE, J-M. QUÉFFÉLEC, J-L.YVONNOU, P. TROADEC, J. CREFF,Simone CARIOU, F. Le NOAC'H, J.POUPON, Y. LOUÉDEC, J-L.

DILIGEARD, H. DAVID, V. CLÉMENT,Y. COSQUER.

Paul TROADEC est élu maire le 18mai 1945; adjoints: Jean-LouisDILIGEARD et Yves GLÉMAREC. Deuxans plus tard, le 15 août 1947,DILIGEARD devient maire etGLÉMAREC son adjoint.

Nouvelles élections le 19 octobre1947. Le 26, Jean-Louis YVONNOU estélu maire par 16 voix sur 17; premieradjoint: Pierre Le NOAC'H; second: YvesLOUÉDEC.

Jean-Louis YVONNOU sera mairedu 26 octobre 1947 au 22 mars 1959. Luiont succédé :

- Jean-Louis FAOU, du 23 mars1959 au 28 mars 1971; adjoints : AlbertHÉNOT et Yves BALBOT.

- Jean L'HÉNORET, du 29 mars1971 au 19 mars 1989; adjoints: PierreJACQ et François GAILLARD.

- Joseph CLÉMENT, élu le 19 mars1989.

René BLEUZEN, avec le concours deRenan CLORENNEC

Séance du 22 novembre 1908"Plaintes des commerçants relativesà l’extraction du sable de la grève duTrez.Le Conseil considère que ces plaintessont tout à fait fondées, car le rivagedu dit Trez s'est creusé à tel point qu'iloffre un réel danger pour lesbaigneurs; l'extraction du sable a été siactive que dans beaucoup d'endroitsles galets sont à nu.Le Conseil prie instammentl'Administration de prendre desmesures urgentes pour arrêter sur toutela grève du Trez l'extraction de sable,ou dans un avenir très rapproché (uneannée ou deux au plus), la réputationde Bénodet comme station balnéairene sera plus qu'un mythe, et comme lebourg ne vit absolument que desressources que lui rapportent lesbaigneurs et touristes, ce sera pour seshabitants la plus affreuse misère..."

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