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Les pièges de l’Aveyron ou la guerre de l’aligot
Un pèlerinage en Aveyron est une suite de chausse trappes dont le tour de taille ou le taux de
cholestérol ne sortent pas indemnes. Ils avaient été prévenus ces gentils explorateurs des contrées
connues, mais rien n’y fait l’Aveyron des cuisines ne connait pas l’échec. Malgré ces précautions le piège
se referma sur eux. Nous allons conter comment.
En fait le pèlerinage vers ce haut lieu de la bande dessinée, je veux parler du tympan, se trouva être plus
une ode à Sainte Marthe, patronne des queux qu’à l’ermite fondateur et à l’abbatiale, trésor
architectural du roman. Entre la patronne des cuisiniers et Sainte Foy le match était inégal, c’est le top
14 contre le fédéral.
Les reliques de la Sainte contre les reliefs de repas,
c’était perdu d’avance.
Sans que les participants ne le réalisent, les épreuves
célestes pas encore abordées, déjà les mandibules se
mettaient en action.
Sont-ils repus ? Que nenni, à peine la première étape
digérée que déjà un bar, trait d’union indispensable
avec la prochaine étape gastronomique, leur tend les
bras.
Un retardataire est puni sur le champ : les assiettes
sont déjà vides.
Apéritif expédié, pas de soucis la table est mise, il n’y
aura pas de temps mort. Ce diablotin de la
gourmandise, si agréable à écouter, nous a concocté
un menu à rendre jaloux Curnonski, prince des
cuisines.
Certains cherchent malhabilement une excuse du
style : c’est un peu lourd pour le soir…mais il faut
bien se nourrir.
On constate d’ailleurs les premières prémices d’une reddition, sans condition bien sur.
Même à l’occasion d’une banale visite qui aurait pu
permettre un repos stomacal bien mérité, l’œil était
toujours là et nous suggérait des choix inavouables.
Tout ça au titre d’une préparation de terrain digne de
l’artillerie car pour faire de l’aligot il faut du fromage le
piège se refermait, l’aligot sournois était en route.
La
suit
e
fut
dra
ma
tiq
ue
car à Laguiole, le combat devint désespéré. Malgré une résistance
acharnée la déroute se lut dans les yeux des combattants. Face aux
chamans de la charcuterie, aux apôtres de la saucisse aveyronnaise
et aux plus dangereux, les ayatollahs de l’aligot. Il ne nous restait
plus qu’à périr dans la sérénité du devoir accompli. Si certains y
trouvèrent la gloire d’autres disparurent dans les vapeurs
filandreuses de l’aligot tout en créant des formes inconnues jusqu’à
maintenant par les spécialistes de la préparation.
On parle d’une exposition au musée des arts modernes de Paris.
Certaines voulurent nous convaincre qu’un bon steak
frites était encore d’actualité. Il fallait d’abord attraper
le bœuf et le projet fut abandonné, l’aligot étant
totalement incompatible avec la course à pied. Pour
preuve demandez donc aux coureurs kényans s’ils y ont
seulement gouté.
L’attaque finale se produisit après le repas à un
moment où la digestion vous laisse sans arme. Les
sorciers locaux nous démontrèrent que sans couteau
point de salut avec la saucisse, il faut bien la couper.
Heureusement les espagnols nous avaient précédés
pour en définir l’usage, les chinois suivaient pour en
extraire la technologie.
Bien sur l’esprit ne fut point oublié dans ce périple, on y visita des
lieux d’accueil avec autel à prestation limitée mais avec vitrages
issus d’un vitrier de talent et une trésorerie pléthorique.
D’autres lieux d’accueil avec hôtel délivrant une
prestation complète et de qualité dans une atmosphère
monacale, le salut de l’âme mais aussi celui du corps
occupant nos esprits.
Il serait aussi juste de reconnaitre l’apport
technologique d’un tel voyage avec l’étude de l’impact
de la science sur la création de machineries des plus
sophistiquée comme la presse à fromage ou la
formeuse à commande numérique.
Finalement ce voyage apporta sa contribution à notre connaissance mais aussi à notre sauvegarde grâce
à des indigènes très sympathiques qui nous insufflèrent l’amour du pays, et rappelez vous que :
« Chaque poule vit de ce qu’elle gratte » proverbe local
Merci
Photos :Ange Ortega Texte : Pierre Carpent Webmaster :Claude Vivier
Jean pierre Tarin
Nicole Sevignac
Pierre Carpent